Ça fait huit mois que je n’ai plus ce problème, savoir comment m’habiller. Non mais c’est grave quand même. Je me suis changée au moins 8 fois avant de trouver quoi mettre. C’est vrai que depuis que je vis chez Kelya (enfin à peu près), l’argent que je gagne en donnant mes cours de danse me permettent de m’acheter un peu de fringues dans des friperies, histoire de pas porter tout le temps la même chose. Et puis Kelya me fait des cadeaux aussi, même si j’essaie de l’en empêcher au maximum. Je n’aime pas ça. Ça a toujours été. Me sentir redevable est quelque chose que j’ai toujours détesté, Caitlyn en a fait les frais pendant un bon bout de temps. Il y a deux jours, après la représentation de mon ballet au conservatoire, Cait m’a demandé de passer la voir chez elle puisque son mari était encore parti je ne sais pas où. Je ne sais pas pourquoi je me mets autant la pression. C’est sûr que ça fait longtemps que je ne suis pas allée chez elle, et puis maintenant qu’Elio est entré dans ma vie, les choses semblent différentes. Caitlyn me manque, c’est indéniable, je tiens beaucoup à elle, mais ce que je ressens pour elle ne ressemble en rien à ce qui m’anime lorsque son fils est près de moi. Je finis par sortir de ma chambre, espérant ne pas croiser Kelya. Je sais qu’elle aura forcément quelque chose à dire sur ma tenue, même si j’ai essayé de faire simple, une petit robe d’été volante et une paire de sandales sans talons. Une grande respiration plus tard, je quitte la villa et marche jusqu’à chez Caitlyn. Ce n’est pas tout près, mais j’ai besoin de marcher un peu, prendre l’air, réfléchir, faire le point.

Il est quasiment dis-huit heures quand je prends mon courage à deux mains pour frapper à la porte de son loft. Mon coeur se met à battre plus vite, et tout un tas de pensées se bousculent dans ma tête. Je sais bien que je ne viens pas là pour faire une partie de scrabble avec elle, mais il va falloir qu’on discute aussi. Est-ce que je vais lui dire qu’il se passe quelque chose entre Elio et moi, même si on n’est pas ensemble ? Tout ça prend une tournure d’interrogatoire entre moi et moi, alors que j’entends la serrure se débloquer, et le visage de la jolie blonde apparaît devant mes yeux. Je ne peux m’empêcher de sourire. Elle est tellement belle. « Salut… » Je me pince un peu les lèvres au moment où je vois son regard s’illuminer. Elle s’écarte pour me laisser entrer dans cet appartement que je ne connais que trop bien. Je pose mon sac et ma petite veste en jean sur le canapé. Ça fait plusieurs semaines qu’on ne s’est pas vues, ni même parlées, forcées de prendre des distances par Elio, sous peine de voir notre histoire dévoilée à son mari. Je la regarde avec un peu plus d’intensité, et ne peux m’empêcher de lui sourire. « Comment tu vas ? Je suis désolée, on a pas vraiment eu le temps de discuter il y a deux jours, c’était un peu le bordel avec tous les gens que je devais voir… » Je ne me suis jamais sentie aussi mal à l’aise devant elle, et elle doit bien le sentir. Mais je ne sais pas quoi lui dire. Pourtant, j’ai envie de venir me blottir dans ses bras.

Elle revient de l'aréoport. Depuis un an, elle a l'impression que c'est devenu sa deuxième demeure. Toujours à s'y rendre pour dire aurevoir à William pour les semaines à venir. Parfois, elle se demande ce qu'il fait. Pourquoi elle ne va pas avec lui ? S'il a lui-même trouvé affection dans les bras d'une autre. Ou d'un autre dans le cas de la blonde. Lui en voudrait-elle ? Elle l'ignore et s'en fiche car à cet instant, elle ne pense qu'à la belle qui lui a fait briser ses voeux de fidélité. Elle regarde la bague à son doigt et ne peut s'empêcher de se mordre la lèvre. Elle s'accroche encore à ce mariage, pourquoi ? Pour tous les bons souvenirs ? Dans l'espoir que ce n'est qu'une mauvaise passe ? William avait toujours été le seul avant l'arrivée de Kyrah, elle ne veut pas croire que c'est soudain le début de la fin. Parfois, elle a même l'impression que la seule chose qui le gardait attacher à elle, c'était Leah. Maintenant que sa fille était morte, il était enfin libre ? Ce genre de pensées la frappe de plus en plus souvent et rien n'arrive à lui faire oublier sauf le travail. Pendant un temps, c'était Kyrah mais aujourd'hui, Caitlyn voit son amante lui glisser entre les doigts exactement comme William. Elle n'est pas idiote la blonde. Elle voit que Kyrah fuit, que ce ne sera jamais sérieux entre eux. Alors elle entre chez elle, dépose son sac à main et constate que le loft est vide. Comme d'habitude. Elle sait que Kyrah est censée venir la voir. La seule question, c'est quand exactement ? Aujourd'hui ? Demain ? Dans une semaine, même ? Elle lui manque la jeune femme, c'est insupportable. Elle sait que c'est peut-être mieux ainsi avec Elio qui n'approuve pas de leur relation et qui risque de tout dévoiler d'un moment à l'autre... mais elle a besoin de la voir, de lui parler. Juste entendre sa voix, plonger son regard dans le sien. Et pourtant, elle sait déjà que cela risquait de la pousser plus loin encore.

La soirée approche alors et Caitlyn décide d'aller préparer à manger. Un spaghetti bien chaud plus tard, elle s'apprête à porter les nouilles à ses lèvres quand elle entend cogner. Elle va ouvrir, laissant son assiette dans la cuisine et aperçoit Kyrah qui se tient debout. « Salut… » Caitlyn lui sourit, heureuse de la voir et la trouvant magnifique dans sa robe soleil. « Salut, entre. » Elle réalise alors qu'elle fait pâle figure dans son chemisier blanc et pantalon noir. Presque austère même. Elle la laisse alors passer alors que Kyrah ajoute : « Comment tu vas ? Je suis désolée, on a pas vraiment eu le temps de discuter il y a deux jours, c’était un peu le bordel avec tous les gens que je devais voir… » Bien que visiblement mal à l'aise, la jeune femme lui sourit et Caitlyn sent son coeur s'accélérer. Comme elle est belle... « Je vais bien, toi ? » Caitlyn lui enlace alors la main et elles se déplacent alors à la cuisine. « Et puis je comprends. Tu as si bien dansé, ce n'est pas étonnant d'avoir eu cette foule de fans autour de toi. » Un compliment sincère qu'elle lui lance en même temps qu'un sourire en coin. Elle attrape l'assiette de spaghetti et ouvre un tiroir pour en sortir une seconde fourchette et la tend aussitôt à Kyrah pour l'inviter à partager l'assiette avec elle. Elle prend rapidement une petite bouchée sans quitter sa belle des yeux. « Je suis contente que tu sois là. Je me demandais si tu allais finir par passer me voir. » Et soudain, c'est plus fort qu'elle et elle s'approche de façon féline, venant coincer Kyrah entre elle et le comptoir. Bassin à bassin, ses deux bras qui l'empêche de fuir. Elle a cette soudaine pulsion de goûter ses lèvres bien plus que le repas qu'elle vient de se préparer. « Je me demandais si j'aurais une nouvelle occasion pour faire ; ça. » Elle approche alors son visage dans un mouvement fluide et vient tendrement loger ses lèvres contre les siennes. Elle en avait oublié le goût sucré de la jeune femme tellement elle lui manque.

Sentir son regard sur moi me fait tressaillir. Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, moi ici, avec elle. Avant, tout semblait si simple. Aujourd’hui, tout se bouscule dans ma tête et je préfèrerai ne pas avoir craqué pour son satané fils. A voir son sourire, elle est heureuse de me voir, c’est déjà une bonne chose. Je la regarde droit dans les yeux, ses magnifiques yeux que j’ai vraiment du mal à quitter. « Je vais bien, toi ? » Je me contente de hocher doucement la tête en guise de réponse, j’ai la gorge tellement nouée par le stress que j’ai du mal à prononcer quelque chose de plus que ce que je lui ai déjà dit. Elle prend ma main et ce simple contact me lance une décharge électrique dans tout le bras, jusqu’en bas de mon dos. « Et puis je comprends. Tu as si bien dansé, ce n'est pas étonnant d'avoir eu cette foule de fans autour de toi. » Je souris de plus belle, elle est vraiment adorable. Caitlyn se dirige jusqu’à la cuisine ouverte, là où visiblement elle s’apprêtait à dîner. D’ailleurs, elle ouvre un tiroir et en sort une fourchette, avant de me la tendre, m’incitant ainsi à manger avec elle, comme il nous est arrivé plusieurs fois, dans la même assiette. Je prends le bout de métal entre mes mains, sans rien dire, et la regarde manger une bouchée de son plat, alors que son regard ne quitte pas le mien. « Je suis contente que tu sois là. Je me demandais si tu allais finir par passer me voir. » Je hausse un peu les épaules, prêt à lui répondre, mais elle me prend de cours, s’approchant doucement de manière féline, et me faisant faire un pas en arrière, comme si je voulais lui échapper. Mais mon corps se retrouve coincé entre l’ilot central de la cuisine, et le corps de cette divine blonde. Nos corps pressés l’un contre l’autre, j’en lâche ma fourchette dans un bruit sourd, alors que mon regard ne quitte plus le sien. Mon souffle se raccourcit, j’aimerai tellement lui échapper, lui dire non, mais j’en suis tout bonnement incapable. Les mains de Caitlyn viennent se poser sur le comptoir derrière moi et je ne sais même pas quoi faire des miennes. Une chaleur s’invite en moi, et je fais tout mon maximum pour la contrôler. En vain. « Je me demandais si j'aurais une nouvelle occasion pour faire ; ça. » Sans plus attendre, elle vient presser ses lèvres contre les miennes. Mon coeur implose à ce contact. Comment est-il possible que cette famille ait sur moi ce pouvoir indicible. La grande blonde me surplombe, et je rassemble tout mon courage pour ne pas prolonger son baiser, la repoussant du mieux que je peux. Je pose mes mains sur son ventre musclé et la pousse doucement. Je me pince les lèvres et évite son regard un instant, avant de la regarder enfin. « Cait je… je suis pas venue pour ça. » Je soupire un peu, même si elle sait, elle me connaît, elle comprend que j’en ai envie autant qu’elle. « Je veux pas de problème. William et toi vous… Ok il est jamais là, mais tu es encore sa femme… » Oui ok, il y a encore quelques semaines ça ne me dérangeait pas. Mais maintenant qu’il y a Elio dans l’équation, c’est différent. « Il me ferait tuer s’il savait. Il t’aime. Mal mais il t’aime, j’en suis sûre. » C’est maladroit, mais je dois l’éloigner de moi si je veux réussir à lui résister, même si ça me fend le coeur. Je la regarder d’un air désolé, même si au fond, elle pourrait bien y lire quelque chose comme de l’amertume. L’amertume de devoir la repousser alors que mon ventre me crie de me jeter sur elle pour lui faire l’amour comme nous avons si souvent fait. Son corps me manque, malgré tout, mais je sais que ce n’est pas bien, et pour une fois, j’ai envie de faire les choses bien, ou disons, mieux qu’elles n’ont été. Mettre un peu d’ordre dans ma vie, et croyez moi, ce n’est pas chose facile.

Elle adore le goût de ses lèvres, l'odeur de ses cheveux tombant sur ses épaules et le rythme irrégulier du soulèvement de sa poitrine qui se colle à la sienne. Elle n'arrive pas à croire qu'elle ait réussi à tenir si longtemps sans se jeter sur elle de nouveau. Toutes ses soirées à devoir jouer le jeu, faire comme si elles ne sont que colocataires temporaires faisant chambre appart... sauf que c'était loin d'être le cas. Elle aurait voulu que ce baiser dure encore plus longtemps, que Kyrah la prenne là, tout de suite sur le comptoir de la cuisine. À la place, son amante la repousse délicatement, ses mains sur son ventre ferme qui la fait tressaillir et ses lèvres qui n'oublient pas ce baiser volé. « Cait je… je suis pas venue pour ça. » La grande blonde fronçe légèrement les sourcils, ne comprenant pas, ne voulant pas comprendre. « Mais... » Se ravisant, Caitlyn se recule un peu pour lui laisser un peu d'espace. Elle connait bien la jeune femme, elle sait bien qu'elle est un véritable animal sauvage. Et comme un animal en cage, elle grogne lorsqu'elle est acculée au mur. Même si cela lui prend tous ses efforts, elle met une légère distance entre elles. Premièrement parce qu'elle connait bien Kyrah, mais aussi car elle est soudain blessée par ses paroles. « Je veux pas de problème. William et toi vous… Ok il est jamais là, mais tu es encore sa femme… Il me ferait tuer s’il savait. Il t’aime. Mal mais il t’aime, j’en suis sûre. » « Ça n'a jamais été un problème avant. » Qu'elle répond aussitôt, comme pour s'assurer que Kyrah ne continue pas sa petite morale. Elle sait déjà tout cela Caitlyn, elle le savait la première fois qu'elle s'est abandonnée aux bras de sa douce.

Elle ne veut pas y penser. Elle passe déjà ses journées à se torturer avec toutes ses pensées, elle n'a pas besoin de Kyrah pour lui remettre sous le nez. Au contraire, Kyrah, c'est elle qui lui permettait toujours de se sentir moins seule, de retrouver la présence rassurante de quelqu'un à ses côtés. Quelqu'un de tendre mais à la fois fougueux. Elle l'aidait à oublier un peu la solitude, l'absence de William. Maintenant, elle fuit comme son mari semble le faire par ses innombrables absences. « Pourquoi tu dis ça maintenant ? Qu'est-ce qui a changé ? Si vraiment tu as déjà une seule fois pensé aux problèmes que ça pouvait apporter, tu ne ne m'aurais jamais laissée goûter tes lèvres... ton corps. Alors ne me mens pas, Kyrah. » Son ton de voix est à la fois tendre mais autoritaire. S'il y a bien une chose qu'elle ne supporte pas c'est qu'on se moque d'elle, qu'on la prenne pour une idiote. Elle voit bien comment le corps de la belle devant elle veut se coller au sien comme un aimant. Leur baiser, bien que coupé court, elle a bien vu que comme elle, Kyrah l'a savouré jusqu'à la dernière goutte. Pourquoi elle résiste ? Option A, ça ne peut pas être la peur de l'engagement qu'elle lui connait si bien. Au contraire, elles ont été si distantes ses derniers temps, pas de quoi avoir peur d'être coincée avec elle pour la vie. Option B, quelqu'un d'autre dans le portrait ? Fort probablement. Caitlyn connait tout des aventures de sa belle, et elle sait très bien qu'elle est loin d'être la seule à s'être laissée embobiner par les charmes de la Malikov. Option C ; Elio ? Lui qui ne supporte pas l'idée de voir sa mère avec une autre femme. Sa mère qui trompe son père. La découverte de leur petite affaire avait tout compliqué, de peur qu'il révèle tout... « C'est Elio, c'est ça ? » Elle fait exprès de rester vague. Elle juge la réaction de son amante. Chaque détails. Elio, l'option C ou sous l'option B ? Caitlyn n'est pas idiote, malgré les tentions entre son fils et Kyrah, elle sait qu'Elio attire les regards des jeunes femmes et elle ne serait pas étonnée que ce soit le cas de Kyrah également, même si elle souhaite au plus profond d'elle, que ce n'est pas ce qui est en train d'arriver. Elle a trouvé la passion et la tendresse dans les bras de Kyrah car son mari se fait absent trop souvent... Serait-elle en train de perdre ce petit bonheur à cause du fils ?

Pourquoi j’ai tant de mal à la repousser ? Pourquoi je me déteste de lui faire une chose pareille, alors que je sais qu’elle n’attend qu’une chose, c’est que je la sauve de son mariage qui prend l’eau. Mais je ne suis pas une sauveuse. J’ai cru que je pourrai l’aider, réparer son coeur meurtri, le temps de quelques mois, mais je ne veux pas me perdre en chemin, et c’est pourtant bien ce qui est en train de se passer. Pourtant, j’ai toujours beaucoup trop de mal à lui dire non, j’ai toujours eu du mal. Chaque fois que je devais partir au petit matin, elle trouvait toujours les mots pour me retenir, une heure ou deux de plus, pour que nos corps puissent s’exprimer l’un avec l’autre, l’un contre l’autre. Caitlyn et moi ça a de suite été comme une évidence. Elle n’avait jamais connu de femmes avant moi, et pourtant elle m’a fait confiance et s’est laissée allée dans mes bras à la seconde où j’ai posé mes mains sur elle. Aujourd’hui j’ai du mal à croire que je repousse cette attirance que j’ai toujours eu pour elle, bien plus prononcée qu’avec toutes les autres personnes avec qui je pouvait coucher. « Ça n'a jamais été un problème avant.» Je sais. J’en suis bien consciente. Je baisse alors les yeux comme une gamine prise en faute de quelque chose. Je m’en veux terriblement, mais mes sentiments pour Elio se trouvent être bien plus forts que ce que j’imaginais, et je sais très bien que si je m’abandonne à nouveau dans les bras de sa mère, il ne me le pardonnera jamais. Caitlyn prend un peu de recul, comme pour me laisser la place de m’exprimer. Mais je ne sais pas quoi dire, je me sens comme un lapin pris dans les feux d’une voiture, pétrifiée. Pourquoi est-ce que je suis venue au juste ? Dans la tête de Caitlyn, c’était pourtant clair. Elle voulait qu’on puisse se retrouver. Je l’avais bien compris, et pourtant je suis là. Qu’est-ce que je suis en train de faire ? C’est le moment où je me rends compte que peu importe la décision que je prendrai, quelqu’un en souffrira. Je déteste faire souffrir les gens, c’est bien pour ça que je ne m’attache jamais. Mais il faut croire que cette famille a sur moi un pouvoir vraiment intense. Ma vie est un champs de ruines, je ne suis pas capable d’aimer quelqu’un correctement. « Pourquoi tu dis ça maintenant ? Qu'est-ce qui a changé ? Si vraiment tu as déjà une seule fois pensé aux problèmes que ça pouvait apporter, tu ne ne m'aurais jamais laissée goûter tes lèvres... ton corps. Alors ne me mens pas, Kyrah ». Je ferme les yeux et me mords l’intérieur de la joue si fort que je peux désormais sentir le sang dans ma bouche. Le ton de sa voix a changé, elle qui avait toujours été douce avec moi. Aujourd’hui, les choses sont différentes. Caitlyn est loin d’être idiote, je le savais bien pourtant. « C'est Elio, c'est ça ? » Je réouvre les yeux d’un seul coup en entendant ce prénom qui fait battre mon coeur plus vite encore. « Quoi ? Mais non ! » Et voilà, le mensonge comme couverture, rien ne me fera jamais changer je crois. Je soupire largement et quitte le comptoir sur lequel j’étais encore appuyé, croisant mes bras pour m’éloigner un peu d’elle, et surtout, fuir son regard insistant. « Pourquoi tout le monde veut nous mettre ensemble c’est pas croyable ça ! » Je décroise mes bras et passe nerveusement mes mains dans mes cheveux avant de me retourner pour la regarder. Elle est tellement belle, comment peut-on résister à ça ? « C’est juste que… » Je soupire encore, ne trouvant définitivement pas mes mots. « Ce qui a changé c’est que je me suis attachée à toi, et toi à moi. Et on sait toutes les deux que c’est ridicule, que tout ça n’a pas d’avenir. On est en train de se faire du mal Caitlyn. Je veux pas te faire de mal, et je veux pas m’en faire non plus. Je suis pas ce genre de fille qu’on met en cage, et tu le sais aussi bien que moi. Ça aurait été quoi la suite hein ? Tu quittes ton mari pour vivre une torride histoire d’amour avec une sans abris qui a le même âge que ton fils ? » Je secoue la tête, mon regard commençant à s’embuer. « C’est ridicule on dirait une blague foireuse. » Je baisse les yeux pour fuir son regard parce que je sais déjà que ses yeux sont humides, je la connais. Je sais aussi que si je le croise ne serait-ce qu’une seconde, je serai face à ma plus grande faiblesse, celle de la prendre dans mes bras pour me faire pardonner du mal que je suis en train de lui faire subir. Oui, j’ai envie de retrouver ses bras, son corps, ses lèvres, mais je ne veux pas la détruire plus que ce que je n’ai déjà fait.

L'accusation qui tombe tout de suite suivie par la réaction vive de Kyrah. Elle relève la tête d'un seul coup comme si elle vient de recevoir un coup de fouet bien placé. Même si elle veut se donner des airs d'indignée, Caitlyn remarque aussi un soupçon de culpabilité derrière ses gestes, son expression. Elle ne veut plus savoir maintenant. Elle ne veut pas oser imaginer... Pourtant, cette pensée germe dans sa tête plus vite qu'elle ne voudrait, comme une vilaine mauvaise herbe qui prend racine contre les murs d'une maison solitaire. Réflexion soudain freinée par Kyrah qui s'indigne rapidement. « Quoi ? Mais non ! » Puis, la jeune femme fuit le regard inquisiteur de Caitlyn, ce qu'elle ne fait jamais d'habitude. Malgré ce qu'elle clame, les doutes continuent de s'installer, et encore plus quand elle ajoute : « Pourquoi tout le monde veut nous mettre ensemble c’est pas croyable ça ! » La Harrington n'a jamais parlé de les voir ensemble. Elle aurait pu parler du fait que Elio est au courant pour elles, rien de plus. Pour une rare fois dans sa vie, Caitlyn ne sait pas quoi dire. Elle pourrait la confronter mais elle ne le fait pas et reste muette. « Ce qui a changé c’est que je me suis attachée à toi, et toi à moi. Et on sait toutes les deux que c’est ridicule, que tout ça n’a pas d’avenir. On est en train de se faire du mal Caitlyn. Je veux pas te faire de mal, et je veux pas m’en faire non plus. Je suis pas ce genre de fille qu’on met en cage, et tu le sais aussi bien que moi. Ça aurait été quoi la suite hein ? Tu quittes ton mari pour vivre une torride histoire d’amour avec une sans abris qui a le même âge que ton fils ? » La Harrington écoute chacune de ses paroles, les décortiquant une à une. D'abord soulagement de l'entendre dire qu'elle s'est attachée. Puis, un pincement au coeur violent de l'entendre dire que c'est ridicule. La situation impossible dans laquelle elles se sont fourrées, c'est la pire des idées, mais aussi une idée tellement séduisante. Car quand elle la regarde, Caitlyn ne peut s'empêcher de porter son regard à ses lèvres, ses yeux, son corps et contempler à quel point elle est magnifique.

Elle remarque alors ses yeux si bleus devenir humides. « C’est ridicule on dirait une blague foireuse. » La grande blonde ne peut pas se retenir elle aussi. Elle sent les larmes qui se bousculent à la frontière de ses yeux bien qu'elle réussit à les garder en cage... bien maladroitement du moins. « Ne dis pas des choses comme ça. » Elle l'observe alors que Kyrah évite son regard et ne peut s'empêcher d'être fâchée. Elle essaie de retenir sa frustration, de garder son calme le mieux qu'elle peut. Sa voix s'élève de nouveau, presque dans un cri de désespoir et non de colère. « Tu pense que rester avec William c'est une meilleure idée aussi ? Rester là à l'attendre comme l'idiote de service. Pourquoi penser à l'avenir ? On s'en fiche de l'avenir, c'est toi même qui me dit toujours ça. » Elle n'aurait jamais cru ressentir quelque chose d'aussi fort pour une autre femme. C'est impossible. Elle a toujours aimé que les hommes. Pour que Kyrah lui fasse cet effet là, c'est qu'elle est une vraie aimant ambulante. Il n'y a pas d'autres explications possibles. Pour qu'elle s'y soit attachée aussi... c'est presque irréel. Pourtant, c'est bien ce qui se passe et elle ne peut plus retourner en arrière. Elle n'en a pas envie, non plus. « Le mal est déjà fait, Kyrah. Ça ne sera plus jamais pareil avec William même si je souhaite au plus profond de moi que ça en soit autrement. Mais avec toi, pourquoi on ne peut pas rester comme ça. Bien. Toutes les deux. » Leur distance lui fait trop mal, elle n'en peut plus tellement ça la démange. Elle s'avance rapidement en quelques longues enjambées vers son amante et vient passer ses deux mains dans le cou de Kyrah. Elle approche son visage du sien et vient poser son front contre le sien tendrement. Elle ferme les yeux pour savourer l'odeur agréable de sa compagne mais aussi pour éviter de voir son regard mouillé. Ne pas voir ce regard si elle ose se défaire de sa caresse. Et elle s'accroche à elle comme si sa vie en dépend. Elle s'entête à penser que tout va bien même si elle sait très bien que Kyrah continue de lui mentir, que quelque chose continue de la retenir. De son pouce, elle caresse doucement le creux de son cou juste derrière l'oreille, retenant ses pulsions de la tirer vers elle et emprisonner de nouveau ses lèvres, de peur que ce moment se termine trop vite.

J’essaie de lui dire ce que je ressens, sans mentir. Je lui mens déjà assez sur mon histoire avec Elio. Je ne voudrais surtout pas qu’elle imagine que je ne fais que ça. Elle est une des rares personnes à qui je n’ai pas menti. Elle connaît ma vie, même si j’ai réussi à garder un certain mystère, je n’ai jamais menti volontairement à Caitlyn, jusqu’à ce soir. Ça me ronge déjà. « Ne dis pas des choses comme ça. » Pourtant, c’est la vérité. Nous n’avons pas d’avenir, et il faudra bien qu’on se l’avoue à un moment donné. Je voudrais pourtant que ce jour soit le bon. Qu’elle comprenne, que tout ça se termine sur un dernier baiser, un adieu. Pourtant au fond de moi, je me refuse d’y croire. Je n’arrive pas à imaginer ma vie sans elle. Elle qui a eu tant d’importance au moment où j’en ai eu le plus besoin. La colère de Caitlyn s’invite soudainement. « Tu pense que rester avec William c'est une meilleure idée aussi ? Rester là à l'attendre comme l'idiote de service. Pourquoi penser à l'avenir ? On s'en fiche de l'avenir, c'est toi même qui me dit toujours ça. » Elle a raison. Je m’en suis toujours foutu, de l’avenir. J’ai toujours prôné le moment présent, avec force et vigueur, et me voilà aujourd’hui dans l’obligation de lui dire le contraire, pour la protéger, pour me protéger. « Le mal est déjà fait, Kyrah. Ça ne sera plus jamais pareil avec William même si je souhaite au plus profond de moi que ça en soit autrement. Mais avec toi, pourquoi on ne peut pas rester comme ça. Bien. Toutes les deux. » Mon coeur s’emballe, et déjà je la sens se rapprocher à une vitesse folle, je suis tout bonnement incapable de la repousser une seconde fois, la première m’en a déjà coûté des plumes. Elle encadre mon visage de ses mains douces et je ferme les yeux comme pour m’empêcher d’entrer dans sa tendresse, me laisser embobiner par son regard envoûtant. Son front vient se poser contre le mien et mon rythme cardiaque s’accélère encore. Je suis là, immobile, n’arrivant pas à bouger d’un millimètre, pétrifiée par cette envie de fondre contre ses lèvres une fois encore, alors que je sais que ça ne ferait qu’empirer les choses. Et puis la passion et l’envie prennent le pas sur tout le reste, sur Elio, sur la raison, sur tout. Mon souffle vient capturer le sien et déjà mes mains viennent se frayer un chemin dans sa chevelure blonde, pendant que mes lèvres partent à l’assaut des siennes, mêlant ma langue à la sienne, sans penser à rien d’autre qu’à cette passion qui nous anime, comme depuis le début. Retour à la case départ. Pourquoi c’est si difficile de lui résister ? Je la fais se retourner et à l’inverse de tout à l’heure, c’est moi qui la plaque contre le comptoir avec une fougue qu’elle me connaît si bien. Impossible de faire machine arrière, il est trop tard. Mes mains vienne déjà déboutonner son chemisier pour pouvoir toucher sa peau, m’électrisant de ce contact. Je ne sais pas ce que je suis en train de faire, mis à part un putain de foutoir. Mais à l’heure qu’il est, je n’en ai rien à foutre, je me laisse vivre, comme j’ai toujours fait, et tant pis pour les conséquences.

Elle la veut. Juste pour elle. Elle ne peut pas se résoudre à laisser Kyrah partir. Elle ne veut pas encore se retrouver seule... avec la jeune femme, elle avait la passion qui lui manquait dans sa vie. La voir, à essayer de se défiler, ça la déchire. De tristesse mais aussi d'un manque violent. Se dire qu'elle ne pourrait plus jamais caresser sa peau, sentir son souffle chaud s'accélérer sous ses assauts. Ce n'est donc pas étonnant de la voir se jeter sur elle. Évidemment, Kyrah ne sait pas quoi dire. Elle garde le silence et d'une certaine manière, elle donne raison à Caitlyn qui garde son visage prisonnier de cette proximité avec le sien. La tentation ultime à laquelle Kyrah ne peut soudain plus résister quand ses lèvres se plaquent sur le sienne, langues s'enchaînant dans une danse passion aux goûts sucrés. Dans la poitrine de Caitlyn, ça tambourine, ça explose, peinant à retenir son soulagement mêlé au désir électrique que seule Kyrah semble pouvoir si bien enflammer. Elle a envie de sourire de satisfaction mais ses lèvres sont beaucoup trop occupées à se délecter de celles de sa compagne.

Puis, c'est au tour de la blonde de se retrouver piégée contre le comptoir de cuisine. Immédiatement, sans laisser à Caitlyn le temps de reprendre son souffle, déjà, elle la libère des boutons de son chemisier, découvrant la peau blanche de la blonde. Puis, ses mains s'acharnent contre elle. Cette sensation lui avait tellement manqué, elle n'arrive même pas à le réaliser. Comme un alcoolique qui n'a pas touché à un verre depuis trente ans et qui retombe d'un coup dans le vice. C'est destructeur mais tellement enivrant. Enfin elle vit le moment présent, enfin, elle n'a plus besoin de penser à rien. Kyrah est coincée dans ses filets alors même qu'elle prend le contrôle du corps de la blonde. Sa respiration devient saccadée et ses mains viennent glisser le long du comptoir alors qu'elle perd pied sous la fougue de son amante. Elle se détache une demi-seconde, se redressant légèrement pour la surplomber de toute sa hauteur. « Ne me fais plus de peur pareil. » C'est un ordre teinté de sensualité et sans lui laisser le temps de répliquer, car Kyrah n'est certainement pas du genre à laisser quiconque lui ordonner comment vivre... et ça Caitlyn le sait que trop bien, elle s'attaque de nouveau à ses lèvres avant de descendre lentement jusqu'à son cou. L'embrassant d'abord sous la mâchoire pour se retrouver à son épaule, en passant par la douceur de son coup offert à elle. Mais elle s'arrête là, ne descendant pas plus loin, comme pour la punir. Ou lui faire encore plus perdre la tête en l'aguichant ainsi ?

Caitlyn ? - une fin stratège lorsque vient le temps des passions. Et surtout avec une femme ? Elle n'aurait jamais cru se retrouver dans une telle situation. C'est pas peu dire à quel point la Malikov lui fait de l'effet. Pendant qu'elle emprisonne son cou dans l'étreinte de ses lèvres, ses mains s'accrochent à son pantalon, détachant le premier bouton pour la tirer vers elle ensuite. Encore plus près, encore plus de passion, encore plus de provocation. Dans un mouvement de coude, Caitlyn accroche son assiette encore installée sur le comptoir qui vient glisser sur la surface froide de marbre et tombe sur le sol dans un bruit de céramique brisée. Mais la blonde ne s'en rend même pas compte, comme si cela venait de se passer dans un appartement voisin, un lointain bruit qui vient à peine la déranger dans ses baisers. Kyrah et Caitlyn, les amantes maudites qui brisent tout sur leur passage. Cette assiette n'est pas la première qu'elle casse dans leurs ébats et la belle galeriste espère bien que ce ne sera pas la dernière alors qu'elle vient détacher un nouveau bouton du jeans de Kyrah dans une lenteur qu'elle sait qui impatiente sa compagne. Et ça l'amuse.

Et voilà. Tous les efforts réunis n’auront même pas réussi à me tenir loin d’elle. C’est plus fort que moi, l’attraction est trop grande, trop puissante. Je me force à penser à Elio, au fait que je pourrai bien le perdre définitivement en continuant ce que je suis en train de perde. Mais après tout, est-ce que je ne l’ai pas déjà perdu ? Il m’a clairement fait comprendre qu’il avait une copine, qu’il était bien avec elle, qu’il la présentait à ses amis, qu’elle aimait les jumeaux, et surtout, qu’elle ne couchait pas avec sa mère. Et bien certes. Qu’il reste avec sa pouf. Cette pauvre fille avec qui je suis certaine qu’il ne vivra jamais ce qu’il a vécu avec moi. De toute manière, j’en ai plus rien à foutre. Ce petit con ne vaut pas la peine que je me prive de ce que je suis en train de vivre avec Caitlyn, juste pour ses beaux yeux. Alors à cette simple réflexion, mes mouvements se font plus félins, plus avides. Nos langues dansent dans des baisers plus qu’explicites. Mon coeur tambourine dans ma poitrine, je suis partagée entre l’envie profonde de lui faire l’amour, pour le plaisir, ou simplement pour me venger de son connard de fils. Sans doute un peu des deux. Une fois sa chemise déboutonnée, mes mains parcourent la douceur de sa peau, remontant sur son sous-vêtement, sans jamais lâcher ses lèvres. Je me presse un peu plus contre elle, pour sentir son désir me consumer. Nos respirations plus courtes laissent se mélanger nos souffles qui en veulent plus. Caitlyn se redresse, me surplombant facilement d’une demi-tête, malgré mes talons. « Ne me fais plus de peur pareil. » Je plonge mon regard brûlant dans le sien, sans rien répondre pour le moment. Je ne sais pas exactement ce que je fais, ce que je suis, pourquoi ni comment. Je me laisse juste porter par le désir qui m’enveloppe chaque fois que Caitlyn est dans les parages. Je la laisse m’embrasser dans le cou, fermant les yeux pour mieux apprécier ses excès de fougue. Ma tête commence déjà à tourner sous la dose d’adrénaline et de désir qui s’emparent de moi. Ses mains glissent à mon pantalon duquel elle défait le premier bouton, m’attirant en même temps à elle. Elle me rend dingue, c’est pas possible. Un de mes mains est restée au creux de sa taille, glissant dans son dos pour dégraffer son soutien-gorge, alors que mon autre main vient s’installer dans la nuque de la blonde pour l’emprisonner et sceller nos lèvres dans un baiser empli de passion dévorante. Qu’est-ce que je suis en train de faire exactement ? A part foutre le bordel dans ma vie, je veux dire ? J’entends un bruit sourd mais je n’y fais pas plus attention que ça, laissant la porcelaine se briser sur le marbre. Caitlyn déboutonne un nouveau bouton de mon jean, je sais qu’elle le fait exprès, avec une lenteur qui me rend complètement tarée. De mon côté, je peux venir enfin caresser sa poitrine avec une délicatesse mêlée à une fougue incontrôlable. Mes mouvements sont minutieusement calculés pour la faire succomber, comme ça a toujours été le cas. Et puis, comme pour ajouter un peu de piment. Je m’éloigne d’elle, faisant un pas en arrière, coupant le contact tactile, ne laissant alors plus que le contact visuel entre nous. Il faut que je calme ma respiration si je ne veux pas faire une crise d’hyperventilation. Je la bouffe du regard, l’appelle sans rien dire, juste grâce à mes yeux. Elle est tellement sexy là, sa chemise ouverte, son soutien-gorge à moitié défait. Pourquoi elle est si désirable ? Pourquoi je me sens si faible face à cette beauté blonde ? Est-ce que je ne devrai pas partir en courant ? Je crois malheureusement que je n’en suis même pas capable.

Ça y est. Dans quoi s'embarque-t-elle encore ? Kyrah et elle, ça ne devrait pas arriver. Ça ne devait jamais avoir arrivé dès la première fois en fait. Plus que du sexe, Caitlyn a besoin d'elle mais c'est un peu vouloir se faire du mal que d'avoir besoin d'une fille si belle mais insaisissable. Quand Kyrah lui dévore les lèvres de cette façon par contre puis lui ravage la peau de ses mains insistantes, elle se délecte de ce mal qui la consume. Visiblement, la Malikov aime aussi souffrir. Après tout, c'est elle qui essayait de repousser la grande blonde quelques instants plus tôt mais qui attaque maintenant chaque parcelle de son dos ainsi que de ses hanches. Deux belles idiotes à mettre leurs mains dans le feu pour savourer la morsure des flammes. Et même si c'est impossible entre elles, même si l'avenir reste incertain, Caitlyn ne fait que savourer le moment présent. C'est la seule chose à faire, en fait car elle préfère profiter de chaque secondes avant de reprendre conscience à quel point sa vie par dans tous les sens. Kyrah, c'est la bouée de sauvetage, la passion dévorante qu'elle n'a jamais connu avec personne. Pas même William. Une passion qu'elle pense impossible de trouver avec aucun autre homme d'ailleurs même si elle finit par divorcer son mari un jour. Pourquoi c'est si compliqué cette situation de merde au juste ? Pourtant, elle ne pense pas du tout à son mari en cet instant, alors qu'elle continue d'embrasser la belle jeune femme plaqué à elle et qu'elle sent cette dernière venir la libérer de son soutien-gorge. À travers leurs baisers, un sourire en coin réussit à se faufiler sur les lèvres de Caitlyn qui voit Kyrah se cramponner à elle, caresser sa poitrine doucement mais avec fougue. Il y a des moments pour la tendresse, faire l'amour délicatement tout en étant passionné. Mais là, au milieu de cette cuisine propre comme le marbre sauf pour l'assiette par terre, il n'y a de place que pour la frénésie. Une frénésie pour chasser les états d'âme et ne profiter que des corps qui s'offrent, l'une à l'autre.

Puis, c'est au tour de la plus jeune de vouloir jouer, de chercher à aguicher lorsqu'elle se détache d'un seul coup de Caitlyn, la laissant sur sa faim. Le regard provocateur qu'elle lui lance a l'effet escompté. La blonde ne veut qu'une chose, se jeter de nouveau sur elle. Le bleu électrique de ses yeux avec cette étincelle joueuse, c'est comme une drogue pour Caitlyn qui ne peut supporter leur soudaine distance. Elle regarde un instant les traits de la Malikov, ses formes parfaites sous ses vêtements qu'elle s'étonne ne pas lui avoir déjà enlevé. Heureusement, elle ne s'est pas défilée pour s'enfuir, restant immobile à la regarder, la défiant presque de venir la chercher. Alors, Caitlyn ne se fait pas prier. Elle s'approche dans un mouvement agile, en profitant pour enlever le peu du chemisier et lingerie qui lui reste pour se retrouver à moitié en tenue d'Ève. Contre toutes attentes cependant, elle ne se jète pas sur elle tout de suite, l'attrapa par une hanche puis la main et la tirant vers l'arrière. Se retrouvant toutes les deux dans le salon, le fauteuil pas trop loin sous la main. Dans un mouvement habile, elle attrape le chandail de Kyrah et le passe par dessus sa tête pour qu'elle se retrouve en sous-vêtement. C'est à ce moment que Caitlyn vient chercher ses lèvres de nouveau pendant que cette fois, elle déboutonne son jeans complètement, laissant assez d'espace pour pouvoir passer ses deux mains vers ses fesses et s'y accrocher sensuellement. Des caresses, des baisers, elle  en veut encore plus, emprisonnant Kyrah contre elle. Le désir qui monte encore plus quand elle sent la poitrine de la jeune femme contre la sienne sous les tissus de dentelle. Plus rien existe autour d'elle. Elle oublie tout. Il n'y a que l'odeur sucrée de son amante et sa peau brûlante contre elle.

Je n’ai besoin d’aucun mot avec Caitlyn, ça a toujours été. Et chaque fois qu’elle me posait un peu trop de questions, il y avait ce regard qui suffisait à lui faire comprendre que c’était bien assez. Comme un animal sauvage, je m’écarte d’elle pour pouvoir la regarder quelques instants, juste quelques secondes le temps qu’elle me rejoigne. Au passage, elle en profite pour laisser tomber au sol son chemisier et son soutien gorge. Mon regard glisse sur son buste dénudé, ce qui me donne d’autant plus envie d’elle. C’est mal. Elle fait tout pour me faire craquer, elle sait que je vais craquer. Putain… Son regard brûlant sur moi me fait déjà tressaillir. Il m’est impossible de la repousser, ou de quitter cet appartement que je connais quasiment comme s’il était le mien tellement j’y ai passé de temps. Elle s’approche et vient prendre ma main, poser sa main au niveau de ma taille pour m’attirer avec elle dans le salon. Je ne dis rien, je me contente de la dévorer des yeux, je ne peux pas faire autrement. Une fois dans le salon, elle retire mon t-shirt et c’est ce moment qu’elle choisit pour m’embrasser à pleine bouche. Impossible de la repousser. Ses mains viennent finir de déboutonner mon jean pour venir se faufiler à l’arrière, sur mes fesses, ce qui me fait esquisser un petit sourire. Rien ne semble avoir d’importance autour de nous, nous voilà reparties dans le tourbillon de désir qui nous connaît tant. Si j’avais su, le jour même où j’ai posé mes pieds ici pour la première fois, qu’on en serait là aujourd’hui. Après une nombre incalculable de nuits partagées, de plaisir, de battements de coeur, de chaleur. Elle me fait comprendre qu’elle ne veut pas que je sorte de sa vie, mais elle ne sait rien encore du bordel qu’elle est devenue, ma vie. Depuis que j’ai croisé Elio, tout est devenu chamboulement. Je pensais simplement qu’il foutrait le bordel pour me faire quitter la vie de Caitlyn, mais c’est tout autre chose qui s’est passé. Mes sentiments naissants pour lui, les déceptions, les blessures encore béantes. Tous ses mots tellement douloureux à entendre, tous ses regards me donnant encore envie de lui en coller une. Pitié non, je ne dois pas penser à lui. Tant pis pour lui, qu’il aille au diable. Qu’il quitte ma vie pour de bon, puisque c’est ce qu’il veut. Et tant pis pour la promesse faite, que je suis en train de rompre lamentablement. Tant pis, parce que les lèvres et le corps de Caitlyn vaudra toujours beaucoup plus que ce connard d’Elio. Je me demande même encore comment un gamin élevé par une femme aussi classe peut avoir évolué comme lui, le faire devenir un connard de première. Après tout, ils n’ont pas les mêmes gènes. Ça doit venir de ça ! Je dois arrêter de penser à lui, pas alors que je suis à deux doigts de faire l’amour avec celle qui l’a élevé. Merde. Putain de merde. Je prends une distance pour la regarder, reprendre mon souffle, j’ai terriblement envie d’elle, mais je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée. Pourtant, Caitlyn ne semble pas vouloir me laisser partir, et par faiblesse, je la laisse prendre possession de mon corps. Pourquoi je suis si faible face à elle ? Pourquoi ? Dans un élan de bestialité, je nous fais nous retourner et je la pousse sur le canapé. Une fois fait, je m’assieds à califourchon sur elle et reprends ses lèvres d’assaut, comme si ma vie en dépendait. Mes mains viennent prendre possession de sa poitrine et je me retrouve de nouveau dans un tourbillon de désir. Pendant que ma langue caresse la sienne avec avidité, mes mains perdent de l’altitude pour déboutonner son pantalon et y insérer une main. Son corps se cambre immédiatement et un sourire victorieux vient naître au coin de mes lèvres. Je me souviendrai toujours de notre première fois, ses réticences, et finalement le moment où elle s’est abandonnée à moi, baissant toutes les barrière.

Caitlyn n'aurait jamais cru se retrouver dans une telle situation. Elle n'a jamais rien ressentit pour une femme de toute sa vie même si elle en a eu l'occasion avant. Pourtant, quand ça vient à Kyrah, c'est comme si elle est une autre personne. Elle est un vrai parasite cette fille, mais un parasite qui la consume mais dont elle ne veut se débarrasser. À les voir, se tourner autour puis se jeter l'une sur l'autre, on aurait jamais cru que Caitlyn n'a jamais connu de femmes avant elle. Et c'est aussi la seule femme qu'elle ne veut jamais connaître. Mais pourquoi faut-il que ce soit elle ? Elle qui l'obsède tant et qu'elle embrasse fougueusement. Elle qui la pousse contre sur le divan, se jetant ensuite sur elle pour attaquer sa poitrine et lancer leurs langues dans une danse enflammée. Elle, la fille indomptable de qui elle s'attache un peu trop alors qu'elle sait que trop bien que c'est perdu d'avance. Elle sait que c'est mal. Elio le lui a très bien fait savoir. Et clairement. Elle ne devrait pas la retenir, s'embrasser et se perdre dans des ébats. Elle devrait se ressaisir, arrêter cette folie mais ça devient totalement impossible quand Kyrah vient glisser sa main dans son pantalon pour lui faire voir de toutes les couleurs. Elle ne pense plus qu'à cette sensation délicieuse, le goût parfait de ses lèvres, de sa langue et le plaisir que lui procure ses mouvements agiles. Immédiatement, la grande blonde se cambre dans une position d'extase extrême. Merde, comme la jeune femme sait comment lui faire perdre ses moyens à la belle mariée. Mariée qui en oublie son mari, ses ennuis, sa solitude. C'est mal ce qu'elle fait, mais Kyrah le fait si bien, Caitlyn ne peut que se laisser emporter dans le tourbillon de désir qui la prend quand elle est avec elle. Et encore une fois, pendant que la Malikov s'active sous son bassin, la galeriste se perd un peu plus alors que sa respiration devient de plus en plus saccadée, obligée de rompre par intermittence leurs baisers fiévreux.

Elle ne pense même pas à William. Comment réagirait-il s'il rentrait soudain, alors que le destin aurait décidé de se jouer d'eux et avoir forcé son avion à faire demi-tour, l'obligeant à revenir bredouille à la maison... et trouver sa belle en compagnie d'une autre belle. Oh ce serait probablement le rêve de bien des hommes mais elle se doute bien que Will le prendrait mal. Après tout, Elio avait été dans tous ses états quand il les avait surprises, concluant l'inévitable. C'est mal mais elle adore cela alors qu'elle tremble sous les assauts de Kyrah. Elle ne veut pas qu'elle quitte sa vie et elle le lui fait bien comprendre alors qu'elle balade ses mains sur tout son corps pendant un moment jusqu'à venir défaire son soutien-gorge à elle aussi. Rompant les baisers pour venir embrasser son cou alors que ses mains s'occupent de son buste, elle savoure chaque instant comme si c'était le dernier. Ce qui risque pourtant d'être le cas. Non ! elle ne peut s'en résoudre et dans une pointe d'audace, elle donne un coup de bassin pour faire basculer Kyrah vers le sol, les projetant toutes deux sur le sol du salon en bousculant même un peu la table basse. Cette fois, c'est Caitlyn qui se trouve à califourchon sur la jeune femme. Elle lui sourit, pleine d'envie et de désir, heureuse d'avoir soudain le dessus, la surplombant de toute sa grandeur. Elle se met ensuite à l'embrasser du cou jusqu'à son buste pour descendre lentement, aguicheuse sur son ventre vers son bassin. Ses mains qui se baladent sur ses cuisses pour venir descendre son pantalon. Sa peau est si douce et chaude, son corps est si parfait, ça ne fait qu'exciter encore plus la blonde qui s'amuse à faire languir Kyrah un peu plus alors qu'elle s'attarde à embrasser ses hanches. C'est seulement après un moment qu'elle se jette plus bas pour exaucer le souhait silencieux de son amante que lui crie son corps à chaque baiser et coup de langue.

A l’instant même où elle se cambre, mon désir pour elle monte en flèche. C’est dingue. Je suis carrément incapable de lui résister. C’est comme si mes mains étaient attirées par son corps, sa peau, comme si mes lèvres étaient obnubilées par les siennes. Elle rompt nos baisers quelques fois pour respirer, et je continue de la regarder alors que ma main s’active dans son pantalon à lui donner plus de plaisir encore. Encore et encore. Caitlyn arrive quand même à se servir de ses mains, dégraffant mon soutien-gorge pour venir caresser mon corps de ses doigts fins. Je frissonne à chacun de ses passages, le désir ralentissant presque mon pouvoir sur elle. D’ailleurs, Caitlyn en profite et nous fait tomber su canapé, reprenant rapidement le dessus. Elle est divinement sexy. Mon ventre se soulève aussi rapidement que ma respiration est saccadée, j’essaie de me convaincre que je dois partir d’ici au plus vite, partir avant de poursuivre cette erreur que nous sommes encore une fois en train de faire. Cette limite que nous franchissons, une fois encore. Mais il m’est impossible de quitter la proximité qu’elle m’offre, cette vue imprenable sur son corps à moitié nu. Mon dieu qu’elle est belle. Son sourire me fait chavirer, je la possède au moins autant qu’elle me possède, c’est grisant. Et arrivent enfin ses baisers, brûlants, ardents. Baisers qu’elle ne tarde pas à laisser glisser le long de mon corps, finissant de me déshabiller par la même occasion. Mes muscles se contractent à chacun de ses baisers; Les yeux clos, je me contente d’apprécier chacune de ses caresses sur mon corps désormais dénué de tout tissus. Ma main caresse ses cheveux, mon souffle se raccourcit encore un peu au moment où je sens son souffle se rapprocher de l’endroit du désir. Elle est en train de me rendre folle, et elle en joue. Caitlyn semble beaucoup plus dévergondée avec sa sexualité. Le jour où j’ai posé les pieds ici, jamais je n’aurai pensé qu’elle puisse faire ce qu’elle s’apprête à faire. La première fois que nous avons fait l’amour, je peux plutôt dire que je lui ai fait l’amour. Je lui a fait découvrir toutes les sensations oubliées ou même toutes les sensations nouvelles qu’elle pouvait découvrir en faisant l’amour avec une femme. Et petit à petit, elle a appris à se faire confiance, à se laisser aller. Il a fallu attendre quelques semaines pour qu’elle ose enfin s’aventurer à embrasser mon corps partout, et exactement là où il faut pour attendre le 7ème ciel en un temps reccord. Et elle s’est avéré être une amante hors du commun. D’ailleurs, la voilà qui recommence. Mon corps se cambre à l’instant où ses lèvres entrent en contact avec l’endroit escompté. Mes gémissements ne tardent pas à se faire entendre et ma main cherche déjà quoi agripper, serrer, broyer. Je m’accroche au canapé alors que le plaisir s’invite plus vite que d’habitude. Mais voilà. Tout ne peut pas se passer exactement comme on l’espérait. C’est toujours comme ça. En une fraction de seconde, je revois Elio. Je sens sa présence, son odeur, sa chaleur, la douceur de sa peau. Sa manière exquise de me faire l’amour. J’arrive presque à l’orgasme mais comme pour me punir, je stoppe Caitlyn dans son élan. « Cait, attends… » Je suis à bout de souffle, ma tête tourne, et pourtant je me fais violence. Elle relève la tête ne comprenant pas vraiment ce qu’il se passe, et je me redresse, pour finalement m’asseoir. Je prends ma tête entre mes mains, passant finalement celles-ci dans mes cheveux. « On peut pas… On peut pas Cait… » Le problème, c’est que si j’ai réussi à la repousser une fois, je n’y arriverai sûrement pas deux fois. Elle sait le pouvoir qu’elle a sur moi, elle sait que j’ai du mal à lui refuser quoi que ce soit, ça a toujours été. Et si elle décide de se jetter sur moi, je ne pourrai pas lui résister. J’espère pourtant qu’elle acceptera qu’on arrête là, même si mon corps me crie le contraire, même si je rêve de finir ce qu’on vient de commencer. Mon esprit divague et me hurle de partir loin. Je plonge mon regard dans celui de la jolie blonde. Je suis paumée. « Pardon… ». J’ai presque envie de pleurer.

La blonde n'a jamais été attirée vers une autre femme que Kyrah. Oh elle s'est posée des questions dans sa jeunesse lorsqu'elle enlaçait sa tendre amie Velvet mais ça n'a jamais été plus loin qu'un premier baiser des plus doux. Avec Kyrah, c'est passionné et destructeur. C'est un désir qui la consume comme elle n'en a jamais connu, pas même avec William, le seul homme qu'elle a jamais connu dans ses draps. Avec Kyrah, elle ne pense pas, elle se laisse aller... pour une fois, elle se sent légère dans sa vie sans se préoccuper de ce qui peut se passer pour la suite. C'est peut-être là qu'elle est si attachée à Kyrah, à vouloir savourer chaque moment pendant qu'ils passent. Sachant que ce n'est qu'éphémère, elle veut en savourer chaque seconde comme elle savoure à l'instant sa peau douce jusqu'à son bassin et plus bas encore. Elle ne peut tout simplement se résoudre par contre à ce que ça se termine si vite. Alors, elle s'accroche et réussit à faire tomber les barrières de son amante comme à chaque fois. Elle se plait à entendre les gémissements de sa partenaire, à se dire que ce n'est que pour elle, du moins, pour le moment. Elle sourit même si elle est trop occupée en apercevant Kyrah s'accrocher au divan pour contenir cet ardent plaisir qui la prend à chaque coup de langue. Elle adore voir qu'elle est la reine de son corps, que ce n'est que pour elle qu'elle pousse ses râles fiévreux. Et elle savoure les doigts de la belle dans ses cheveux blonds, ce qui l'excite encore plus. Déjà, elle sent qu'elle approche le moment d'atteindre le ciel, qu'elle est sur la bonne voie. Pourtant, elle ne s'en aurait jamais cru capable au début quand Kyrah a réussit à se faufilier jusqu'à ses draps. C'était une sensation nouvelle qu'elle a l'impression aujourd'hui d'avoir connu toute sa vie. Mais le moment se brise soudain comme une glasse jetée par terre, son amante l'arrête dans ses gestes pour lui faire plaisir. « Cait, attends… » Elle s'assit, et Caitlyn fait de même, s'appuyant sur le divan pour se contenir. Qu'est-ce qui peut être si puissant que ça arrête Kyrah dans leur ébat passionnel ? Non. Elle ne veut même pas y penser car au fond, elle croit savoir la réponse et juste d'y imaginer la cause lui donne la nausée. Elle tremble d'un désir inassouvi autant que d'une atroce envie de crier devant cette situation impossible. Devant l'idée que oui, c'est peut-être la fin. « On peut pas… On peut pas Cait… » On ne peut pas ou elle ne veut pas. Caitlyn se le demande réellement. Et d'une manière, elle est vexée. Vexée que Kyrah l'indomptable, l'esprit si libre se fait violence contre elle pour quelqu'un d'autre. Ce n'est que la simple explication et si c'est celui qu'elle pense, c'est encore pire.

Elle se demande même comment Kyrah fait pour ne pas devenir folle. Elle ne voudrait pas être à sa place. Elle veut lui en vouloir, la foutre dehors mais elle en est incapable. Elle a encore atrocement envie d'elle. Son corps sublime devant elle... mais elle a l'air si vulnérable, si confuse, la blonde ne peut se résoudre à la déchirer encore plus. Surtout, elle a trop d'orgueil pour continuer alors que Kyrah ne se donne pas juste pour elle. Et complètement jusque dans ses pensées les plus intimes. « Pardon… » Crispée, la femme ne sait pas trop comment agir. L'amante pose son regard dans le sien. Un regard humide, presque victime des larmes. Du coup, l'effet se propage à Caitlyn qui doit baisser un instant les yeux pour retrouver sa contenance. « Comme tu veux. » Elle lève de nouveau le regard sur la belle à ses côtés et vient prendre son visage entre ses mains pour l'approcher du sien. Elle y dépose un baiser langoureux et intense sur les délicieuses lèvres de Kyrah avant de s'arrêter. Elle avait besoin de goûter une dernière fois à sa bouche, à cette langue qui lui avait tant fait perdre ses moyens. Elle essaie ensuite de la relâcher, son pouce caressant la joue de la Malikov un instant. Elle n'arrive pas à se détacher d'elle. Elle n'en a pas la force et elle sent les larmes monter en elle alorsque la douleur qui lui écorche le coeur. Putain que ça lui fait mal, elle a envie de fondre en larmes mais elle essaie de se convaincre d'attendre que Kyrah soit partie, si elle aussi en trouve la force... Parce qu'elle se trouve pathétique et ne veut pas encore plus se ridiculiser à s'abandonnant aux pleurs devant elle.

HS:

C’est horrible. Horrible de devoir casser un moment pareil, et c’est bien la première fois que ça m’arrive. Je m’en veux déjà terriblement, au moins autant que je regrette amèrement cette décision. Mais l’image d’Elio est trop présente, je lui ai fait une promesse, et même s’il s’avère être un vrai connard qui m’a piétiné le coeur, une promesse est une promesse. Mon regard croise celui de Caitlyn et je sais déjà que je suis en train de la briser. Je m’en veux tellement. Elle est vexée, je le vois bien, putain mais qu’est-ce qu’il m’a pris ? Qu’est-ce qu’il m’a pris d’accepter de remettre les pieds ici, de la laisser me sauter dessus, de la laisser me toucher. J’aurai dû arrêter ça il y a bien longtemps, mais je me sens paralysée par tout ce que je ressens pour elle, lorsque je suis là, près d’elle. Caitlyn, dis moi pourquoi tout ça n’est pas plus facile ? Pourquoi tu n’es pas célibataire ? Pourquoi ton fils n’a pas mon âge ? Pourquoi tout semble si compliqué ? J’ai envie de hurler, de pleurer, de courir loin pour m’enfermer quelque part où je ne ferai plus de mal à personne. Pitié. Pitié Cait ne m’en veux pas. Mon regard rempli de larmes la supplie de me pardonner, parce que je sais que ce simple mot de six lettres ne suffit pas, dans la plupart des cas. « Comme tu veux. » Merde. Putain je suis en train de la bousiller, mais c’est quoi mon problème à la fin ? Caitlyn redresse de nouveau le regard vers moi et vient prendre mon visage entre ses mains avant de m’embrasser tendrement. Je la laisse faire, je n’ai pas la force de la repousser, je suis à bout de nerfs, à bout de forces. Ma main se pose sur la sienne, elle-même posée sur ma joue, et au moment où elle retire ses lèvres des miennes, j’ai comme un goût de manque, d’inachevé. Je serre les mâchoires et ne m’arrête pas de la regarder. Les larmes qui embuent ses yeux me donnent envie de tout envoyer balader. Tout, mes convictions, mes promesses, Elio. Tout pour qu’elle ne pleure jamais. Ça me déchire. Je me redresse un peu et me mets à genou, déposant mes fesses sur mes talons, et je viens prendre à mon tour le visage de Caitlyn dans mes mains fines. « Ne pleure pas Cait, je t’en prie… » Mais déjà elle ferme les yeux et une larme coule sur sa joue, suivie d’une seconde. Non ! Non non non non non pitié ! « Cait… » Mon coeur tambourine dans ma poitrine, il me supplie de l’écouter, de me laisser aller avec elle, alors que mon esprit, ce démon, m’ordonne de quitter cet endroit au plus vite. Partagée comme toujours entre le coeur et l’esprit. Mais j’ai toujours eu plus de facilités à écouter mon coeur. N’est-ce pas ce que font les artistes ? Je m’approche un peu d’elle et viens poser mon front contre le sien, encore hésitante. Et puis l’hésitation s’envole, je viens plaquer mes lèvres contre les siennes dans un baiser d’abord doux, puis plus rapidement langoureux, sensuel. L’envie reprend le pas sur tout le reste. Elle me possède. Ma main glisse dans sa nuque, puis mes doigts s’emmêlent dans ses cheveux. Je ne peux pas en finir là, pas maintenant. Et puis après tout, Elio est un connard, il ne mérite pas que je tienne ma promesse. Alors sans hésiter plus longtemps, j’allonge Caitlyn pour la surplomber de mon corps nu. Je la sens un peu réticente, mais ça ne dure pas bien longtemps. Déjà se sens ses mains brûlantes reprendre possession de mon corps, comme s’il n’appartenait qu’à elle. L’envie reprend le dessus à une allure folle, je la dévore de baisers, baisers qui perdent de l’altitude, se délectant de chaque parcelle de sa peau dénudée. J’embrasse sa magnifique poitrine, descends au niveau de son ventre qui se contracte à mon passage, et je lui retire son pantalon et le reste de tissus qui l’habillait encore, pour la voir enfin nue. Je reste quelques secondes à la regarder tellement elle est belle. Je ne sais pas si c’est la dernière fois, mais si tel est le cas, je veux garder à tout jamais en mémoire la beauté de cette femme. Je reprends alors mes baisers sans plus tarder et viens lui offrir ce qu’elle mérite, ce qui j’espère lui fera oublier ce petit incident de parcours. Là entre ses jambes, je ne pense plus à rien, plus à personne, plus à Elio, simplement à elle et le plaisir que je lui procure. Une de mes mains remonte le long de son ventre jusqu’à venir caresser sa poitrine, mais déjà Caitlyn attrape ladite main pour entremêler nos doigts et serrer pour certainement concentrer le plaisir ressenti.