| | | (#)Mar 23 Fév 2021 - 13:35 | |
| Déchéance (ft. @Byron Oberkampf )
La vérité est révélée à Victoire et elle a beau toujours en vouloir à Byron pour le coup qu’il lui a fait, elle comprend tout à fait qu’il ait eu besoin de boire. Et de boire beaucoup. Elle-même, alors qu’elle n’est pas concernée, aurait presque des envies de lever le coude devant une histoire aussi abracadabrante. Une fois la surprise passée, elle essaye de rassurer son colocataire, son frère doit avoir besoin de temps tout simplement. « Tu as probablement raison ! » « J’ai toujours raison. » dit-elle en lui adressant un clin d’œil, histoire d’alléger un peu l’ambiance quelque peu étouffante suite à ces révélations. « Je ne veux pas paraître lourd en le bombardant de messages et appels ! Je ne veux pas qu’il coupe les ponts purement et simplement ! » Victoire ne sait pas vraiment quoi lui conseiller, elle ne connaît pas ce Jacob, elle n’a aucune idée de comment il pourrait réagir à toutes les tentatives de contact que fera Byron. Mais elle pense cependant qu’il a eu du temps pour réfléchir à tout cela depuis le mois de décembre, il ne peut pas laisser Byron dans une telle incertitude parce que cela va le bouffer de l’intérieur. « Mais c’est long d’attendre ! » « Laisse tomber les messages. Va le voir directement... » Après tout, il est peut-être temps qu’il y ait une confrontation entre les demi-frères, Byron est clairement très affecté d’avoir perdu cet ami et Victoire ne souhaite pas voir le cuisinier sombrer dans une dépression. Elle pose sa main sur le bras de Byron et resserre légèrement ses doigts pour appuyer ses paroles : « Tu ne peux pas rester dans cet état, il faut clarifier les choses. Même si cela finit par une rupture, au moins tu sauras et tu pourras faire ton deuil... » Ce n’est jamais agréable d’envisager de perdre une amitié, d’autant plus probablement quand ce n’est pas seulement une amitié mais un lien fraternel également, mais il n’y a rien de pire que l’attente à durée indéterminée. Victoire réfléchit aux raisons qui pourraient justifier que ce Jacob ait totalement ghosté Byron et soudain elle a une idée dérangeante qui traverse son esprit. Et s’ils avaient… couché ensemble ? Le traumatisme serait immense. Elle a un peu honte de poser cette questions, mais après tout ils ne savaient pas quand ils se sont connus, c’est plausible, ça aurait pu arriver. Par contre, elle aurait du poser cette question quand Byron n’était pas en train de boire de l’eau à la bouteille. Sous le coup de la surprise, il lui crache littéralement le contenu de sa bouche au visage. Elle se prend un geyser d’eau et de bave et ferme les yeux instinctivement avec une grimace de dégoût : « Eeeeww ! » Elle s’essuie du revers de la manche tandis que Byron s’indigne : « M’enfin ! Comment oses-tu penser que je puisse coucher avec lui… Tu t’es cru dans une tragédie sophocléenne ? » Elle s’empresse d’essayer de s’expliquer : « Je sais pas, je posais juste la question... » Mais il tire la tronche, Byron, il faut dire qu’elle n’a pas été trop délicate de poser ainsi la question, sans préparer le terrain, il a failli en faire une fausse route et respirer une lampée d’eau. « Non, mais non… M’enfin ! Moi et Jacob ! Non ! Tssssssss ! » Elle essaye de calmer le jeu, les yeux toujours à demi clos à cause des gouttes qui dégoulinent sur son visage : « Pardon, pardon… Je voulais pas te mettre des images dans la tête… Je suis rassurée que ça ne soit pas arrivé... » Parce que ça aurait pu, ne nous voilons pas la face, il est plutôt volage Byron de ce qu’elle a pu en comprendre. Elle ne le juge pas, elle est juste vraiment ravie que cela n’ait pas eu lieu, parce que là leur relation aurait été vraiment difficile à rattraper et ça leur aurait coûté cher en thérapie. La Française finit de se nettoyer le visage avec son visage, retrouvant enfin son champs de vision maximal. « Si ça avait été le cas, tu m’aurais retrouvé sous un train pas allongé comme une vieille limace sur un canapé ! » Les mots de Byron sont violents, il évoque un éventuel suicide et il a beau dire que ce n’est pas l’état dans lequel il se trouve actuellement puisque justement Jacob n’était que son ami, Vic n’aime pas qu’il parle ainsi. « Arrête, ne dis pas ça, tu es la personne la plus forte que je connaisse et tu as surmonté bien pire que ça, okay ?… Tu te relèveras quoiqu’il t’arrive, tu le sais ça ? » dit-elle en posant ses deux mains sur ses épaules, plongeant son regard dans le sien pour lui transmettre toute la confiance qu’elle a en lui. C’est lui qui est sensé être fort et résilient entre eux deux, elle ne peut pas le laisser sombrer car cela voudrait dire qu’elle non plus ne pourra pas rester à la surface bien longtemps sans son aide. Il est son roc, son ami, sa force. « Désolée d’avoir posé la question, ok ? Mais c’est une bonne nouvelle, cela veut dire que la situation pourrait être bien pire. Je suis sûre que ça va s’arranger entre vous deux. » Elle pense toujours que la seule solution est qu’il aille le voir en personne, c’est bien beau de lui laisser du temps et de l’espace, mais s’ils ne parlent jamais de leurs sentiments à propos de cette nouvelle, ils n’avanceront jamais. « Vous devez parler. Et si tu veux le voir ce soir, je fais même ton taxi et je t’attendrais dans la voiture aussi longtemps qu’il faudra. » Toute la nuit s’il le faut, prête à le récupérer à la petite cuillère si les choses se passent mal. |
| | | | (#)Mer 31 Mar 2021 - 19:55 | |
| Déchéance Elle me propose de clarifier les choses, de cesser de le bombarder d’appels, de textos. De prendre mon courage à deux mains. De le confronter et mettre un terme à cet état de latence. « Non, je refuse d’aller le voir… A lui de se bouger le cul s’il veut sauver ce qu’il reste à sauver de notre amitié ! » Je préfère continuer à me morfondre. Seul, dans mon lit. C’est lui qui a merdé. Pas moi. C’est à lui de faire le nécessaire pour arranger les choses. C’est à lui d’écoper afin que nous ne prenions pas l’eau. À lui de comprendre que sa réaction est disproportionnée et que je n’y suis pour rien. Les seuls fautifs dans cette histoire restent et resteront son père, ma mère et le silence de plomb de la sienne bien trop occupée à préserver les apparences et l’image de son couple.
Victoire tente de trouver une raison expliquant l’attitude, le retrait de Jacob. Celle avancée ne me satisfait pas. Elle me choque. Comment peut-elle penser cela ? Certes, j’ai une vie dissolue. Pas au point de coucher avec toutes les personnes que je croise. Je ne couche pas avec mes amis. Sauf peut-être si j’ai un coup dans le nez. Ce qui n’est jamais arrivé avec Jacob. Certes, c’est un homme séduisant, mais n’ajoutons pas du drame au drame. Jacob est un ami. Rien de plus. « Pardon, pardon… Je voulais pas te mettre des images dans la tête… Je suis rassurée que ça ne soit pas arrivé... » Elle s’excuse. C’est la moindre des choses. Effectivement, mon imagination féconde a ancré dans mon esprit une vision obscène. Je ferme les yeux. Je tente de la faire disparaître. Si ce n’était pas Victoire en face de moi, si elle ne m’avait pas retrouvé complètement défoncé sur le canapé, je lui sortirais, sur le ton de l’humour : ‘Je vais devoir boire pour oublier’. Je doute qu’elle apprécie ce trait d’humour. Je préfère devenir alarmiste, en imaginant un remake de l’histoire d’Oedipe et Jocaste. Sauf qu’au lieu de me crever les yeux, de boire plus que de coutume, il aurait été plus radical pour moi, de me jeter sous un train. Mes propos la choque. C’est le but. Elle tâche de me réconforter comme elle peut. « Arrête, ne dis pas ça, tu es la personne la plus forte que je connaisse et tu as surmonté bien pire que ça, okay ?… Tu te relèveras quoiqu’il t’arrive, tu le sais ça ? » Je la regarde. Elle plonge son regard dans le mien et pose ses mains sur mes épaules, afin de me réconforter. « Même les personnes fortes peuvent perdre pied. Perdre leurs repères et penser au pire... » Silence. « Ce n’est pas mon cas, je te rassure… Et aussi c’est de ta faute… A avoir des idées aussi malsaines, j’imagine le pire ! » Je tente de la rassurer, en affichant un léger sourire. « Désolée d’avoir posé la question, ok ? Mais c’est une bonne nouvelle, cela veut dire que la situation pourrait être bien pire. Je suis sûre que ça va s’arranger entre vous deux. » Elle voit le verre à moitié plein. Effectivement. Cela aurait été compliqué si nous avions eu des rapports très intimes. « Oui… Il faut laisser de l’eau couler sous les ponts. Après la pluie vient le beau temps... » J’ai d’autres comparaisons sous le coude. « Vous devez parler. Et si tu veux le voir ce soir, je fais même ton taxi et je t’attendrais dans la voiture aussi longtemps qu’il faudra. » Elle est gentille. Cela ne sera pas nécessaire. Je ne vais pas lui faire cette joie. Je ne veux pas me prendre une veste si je me rends chez lui. La balle est dans son camp. « Je ne veux pas t’imposer ça… Et je crois que c’est à lui de réaliser le mal qu’il m’a fait. De réagir et venir me voir... » Silence. « Je préfère passer du temps avec toi… On se mate un film ou quelque chose ? » Demande-je. Il faut passer à autre chose. Avec l’aide de Victoire. Un bon film avec des sucreries, ça peut aider. |
| | | | (#)Mar 6 Avr 2021 - 17:51 | |
| Déchéance (ft. @Byron Oberkampf )
Victoire comprend enfin la raison pour laquelle Byron s’est mis dans cet état là, il se retrouve pris dans un imbroglio familial dramatique et indémêlable. Son ami est en fait son frère et son frère refuse maintenant de le voir ou de lui parler, comme si tout ceci était sa faute. Il y a de quoi se trouver déprimé, mais Victoire n’acceptera pas de laisser son colocataire et ami se morfondre sur son sort et tomber dans les travers de l’alcool. Elle pense que la meilleure solution est encore d’aller le voir directement et de lui parler. « Non, je refuse d’aller le voir… A lui de se bouger le cul s’il veut sauver ce qu’il reste à sauver de notre amitié ! » Byron est vexé, il souhaite que ce soit le fameux Jacob qui fasse le premier pas vers une réconciliation. Vic a beau comprendre ce que ressent son ami, elle n’est pas franchement d’accord avec son choix. Tant qu’il ne prend pas en main les choses, il n’y aura que l’attente et la rancœur, ce qui ne l’aidera pas à rester loin de la bouteille. Mais elle ravale une remarque à ce sujet car elle se demande ce qui a pu les éloigner tant, elle se contente de grommeler : « Mouais... »Puis elle émet une supposition qui lui brûlait les lèvres, elle a imaginé la pire situation, c’est toujours comme ça malheureusement avec son cerveau qui carbure trop, elle envisage et anticipe tous les scenarios possibles, et c’est bien souvent le pire qui retient ton attention. Mais Byron s’indigne, non il n’a pas couché avec son frère. Vic se sent gênée d’avoir sous-entendu cela, mais surtout très soulagée d’avoir eu tord. Ça aurait été le genre d’évènement qui t’envoie en psychothérapie à vie, probablement. Elle s’excuse aussitôt et frissonne quand Byron évoque un éventuel suicide si elle avait vu juste avec son scenario catastrophe. Elle tente de chasser bien vite ces pensées de mort en lui assurant qu’il est la personne la plus forte qu’elle connaisse. « Même les personnes fortes peuvent perdre pied. Perdre leurs repères et penser au pire... » « Je sais... » souffle-t-elle à fleur de peau en se tordant machinalement les doigts de ses mains entremêlées. « Ce n’est pas mon cas, je te rassure… Et aussi c’est de ta faute… A avoir des idées aussi malsaines, j’imagine le pire ! » « Désolée, j’imagine toujours le pire... » essaye-t-elle de se justifier, se sentant coupable d’avoir mis des paroles suicidaires dans sa bouche, même si ce n’est que dans un scenario imaginaire qui n’a pas eu lieu. Elle s’excuse à nouveau d’avoir posé cette question et essaye de revenir sur du positif, de lui faire réaliser qu’au final, leur situation est loin d’être irréparable, qu’il n’y a pas lieu de se montrer fataliste. « Oui… Il faut laisser de l’eau couler sous les ponts. Après la pluie vient le beau temps... » Vic affiche une petite moue peu convaincue, il va lui sortir toutes les expressions bateau que l’on sort dans ce genre de cas ? Est-ce qu’il y croit au moins ? Ou il dit cela juste pour les rassurer et qu’elle arrête de le regarder comme s’il allait se briser en deux à tout moment ? Peut-être un peu des deux… Elle revient à la charge cependant, elle lui propose de l’accompagner chez ce Jacob pour qu’il puisse lui parler. Vic n’est pas du tout pour laisser les choses pourrir, attendre que ce frère daigne venir lui parler ce serait prendre le risque que Byron continue de dépérir et de souffrir de la situation en attendant et il pourrait lui arriver malheur. Victoire sait de quoi elle parle, bien entendu, les secrets et les non-dits elle connaît bien, elle qui n’a jamais dit la totale vérité sur sa véritable identité à son colocataire. « Je ne veux pas t’imposer ça… Et je crois que c’est à lui de réaliser le mal qu’il m’a fait. De réagir et venir me voir... » Il est têtu et elle ne veut pas le braquer, alors elle n’insistera pas plus, pas ce soir en tous cas. Elle se contente de lui dire tout de même : « Comme tu veux, mais s’il tarde trop ou ne vient jamais, tu devras y aller, toi. Il n’y a pas de place pour la fierté quand tu le vis aussi mal, By... » Elle le couve d’un regard maternel, elle ne veut pas le retrouver en coma éthylique ou mort étouffé dans son vomi, elle ne le supporterait pas. « Je préfère passer du temps avec toi… On se mate un film ou quelque chose ? » Il veut penser à autre chose pour l’instant et c’est déjà ça de gagner, il ne lui demande pas de le laisser se morfondre tout seul dans sa chambre, il veut passer du temps avec elle et Vic lui adresse un sourire tendre. Elle va tout faire pour lui redonner le sourire, même si ce ne sera que temporaire, ce sera déjà ça. Elle se lève et récupère l’assiette finalement vidée de tous ses croques-messieurs. « On regarde Masterchef en replay ? On va pouvoir se foutre de la tronche de ces noobs qui ne savent pas faire monter un soufflé ! Il reste de la forêt noire, si tu as encore un creux ! » Elle lui tend la main pour qu’il ne reste pas une seconde de plus prostré sur son lit. « Allez Diablo, tu viens avec nous ! » Le chien se redresse et saute du lit enthousiasmé par le programme. |
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