| (#)Sam 29 Jan 2022 - 19:10 | |
| Habitué à obtenir tout ce qu’il voulait dans la vie, Camil n’était pas familier avec la frustration. Dans un tout autre contexte, il aurait tout mis en oeuvre pour conjurer le sort et assouvir ses envies et besoins. Parce qu’il détestait, il haïssait même, le fait d’avoir été si proche du but et de n’avoir pas réussi à concrétiser. « Tu sais quoi ? » Il attacha sa ceinture, et démarra. Il se demandait bien ce qui se passait dans la tête de Deborah, et aurait aimé pouvoir lire ses pensées pour comprendre comment elle arrivait (déjà) à plaisanter de la situation. « S’il y a bien une raison pour laquelle je suis prêt à prendre le risque d’abimer la carrosserie de mon bébé, c’est bien le fait de m’envoyer en l’air avec toi. » Si elle avait cru qu’il hésiterait à rentrer dans son petit jeu, c’était mal le connaître. Bien décidé à (re)provoquer le destin, la main droite du politicien avait trouvé une place de choix sur la jambe de sa passagère. « Si jamais tu es en manque d’inspiration, dis-le moi. » Répondit Camil, en roulant des yeux, songeant à la fois avec crainte et envie aux douces tortures que l’Irlandaise pourrait lui faire subir avec un malin plaisir. Il était vrai que Deborah avait déjà prouvé au politicien qu’elle avait un don tout particulier pour les selfies, et pour se mettre en valeur lorsqu’elle portait de la dentelle. Les deux (presque) amants profitèrent du feu rouge pour s’embrasser, chastement. Et c’était mieux ainsi ; le politicien savait pertinemment qu’au moindre claquement de doigts, la situation pouvait complètement déraper. Tel un funambule sur son fil, Camil marchait sur une ligne blanche que son corps entier rêvait qu’il franchisse. Mais sa tête, à l’inverse, lui suggérait la patience. Après tout, ils n’étaient plus si loin de Spring Hill, si ? « C’est là-haut que ça risque de lâcher en priorité. » Confessa Camil en souriant, en tapotant la tempe de son interlocutrice. Cette dernière, libérée de sa ceinture de sécurité, pouvait plus facilement se mouvoir. Les mains de l’Australien encadrèrent le visage de l’Irlandaise, et alors qu’il s’apprêtait à fondre sur ses lèvres, un automobiliste leur rappela que le feu était passé au vert. Camil appuya sur l’accélérateur, et Deborah capta à nouveau rapidement son attention. Il comprit bien vite que les prochaines secondes — voire même minutes — seraient une torture de chaque instant. Désormais installée derrière lui, la brune s’employa à lui faire perdre son sang-froid. Ses lèvres et ses dents étaient à la fois sur sa nuque, dans son cou, et chacune de ses caresses accaparait complètement son esprit. Il y était complètement dévoué, complètement soumis. Les doigts de sa main gauche quittèrent le volant pour récupérer ce que Deborah venait de laisser choir, et son coeur manqua un battement lorsqu’il constata qu’il s’agissait de dentelle fine. Il retint son poignet, qu’il plaqua contre son torse, et siffla : « Tu vas me le payer. » Il superposa ses doigts aux siens, et les fit glisser contre sa peau. Il ferma les yeux pendant une fraction de seconde, profitant de cette caresse prononcée qui serait forcément éphémère. Il la libéra de son emprise, et soupira de frustration. « Tu ne vas pas oser. » Le ton employé par Camil était bas. En fait, ces mots n’étaient qu’un murmure. Et pour cause : il était convaincu que la brune allait s’atteler à la tâche dès l’instant où elle aurait trouvé la meilleure position. Convaincu que Deborah Brody, qui n’avait décidément pas froid aux yeux, allait s’employer à rendre le politicien complètement dingue. Et surtout, il était convaincu qu’elle adorait et qu’elle se complaisait parfaitement dans cette situation. Elle avait toutes les cartes en main, et elle s’en délectait. Elle faisait monter la température, le sourire aux lèvres, comme s’il n’y avait rien de plus normal. « C’est dangereux et immature. » Commenta Camil. Et c’était surtout, pour l’Américain, aussi excitant qu’abrutissant. C’était bien simple : toutes ses pensées convergeaient dans un seul et même sens, vers un seul et même but. Désormais, il le savait et n’avait plus aucun doute : dans quelques minutes, Deborah et lui se trouveraient de manière physique, et dépasseraient définitivement le stade du flirt. Alors Camil, n’y tenant plus, accéléra et dépassa largement les limites autorisées. En raison de l’heure tardive, les boulevards habituellement très fréquentés la journée étaient presque vides ; une aubaine, quand on avait hâte de rentrer chez soi. « Et égoïste. » Pesta-t-il. Mais son salut était proche ; déjà, il voyait l’entrée de son parking apparaître dans son champ de vision.
@Deborah Brody |
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| (#)Mer 16 Fév 2022 - 5:57 | |
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| (#)Dim 20 Fév 2022 - 17:34 | |
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| (#)Ven 6 Mai 2022 - 12:57 | |
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| (#)Dim 22 Mai 2022 - 16:45 | |
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| (#)Lun 4 Juil 2022 - 8:13 | |
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