14 février, Brisbane. Dans l'appartement de Niamh Reed.
Les mauvaises nouvelles passent toujours mieux avec un bon petit plat. A ce qu'il paraît. Son opération était prévue pour le 26 février. Elle n'avait pas choisi la date mais elle n'avait rien contre. Elle avait accepté son sort d'un haussement d'épaules désabusé. Advienne que pourra, s'était-elle dit. Le message de Jax l'avait un peu secoué, sûrement parce qu'il lui rappelait qu'il faisait d'une manière ou d'une autre partie de l'équation et elle ne pouvait plus l'ignorer. Elle devait le tenir au courant, mettre un peu de distance entre eux pour qu'elle ait un peu plus de temps pour elle. Les idées claires. Et puis qui voulait commencer une relation avec quelqu'un de malade ? D'autant plus que le gynécologue l'avait prévenu : les hormones allaient lui jouer des tours, elle allait avoir besoin de pas mal de temps avant de trouver le bon dosage, de s'adapter à cette nouvelle qu'elle avait radicalement choisie. « On ne panique. On reste calme. Tout va bien se passer. Tu lui dis juste la vérité et t'évites de fondre en larmes comme une gamine de douze ans. » Elle se tient devant le miroir de sa salle de bain, les mains posées sur le lavabo. Elle s'accroche à son regard avant de poser les paumes de ses mains sur ses joues. Son chat, Baloo, se faufile entre ses jambes tout en poussant un miaulement bruyant. Peut-être juste une phrase super motivante qu'elle ne comprenait pas. « T'as juste à décaler le début de votre histoire à un ou deux mois … quand t'iras mieux, Niamh. » Elle sourit à son reflet avant de secouer la tête de droite à gauche. Elle se lave les mains avant de finalement reprendre la direction de sa cuisine.
Du four s'échappe une délicieuse odeur. Elle est une fois de plus parvenue à faire des merveilles avec les deux trois trucs qu'elle avait en stock. Elle passe les mains sur les pans de sa robe avant de sursauter en entendant sonner à sa porte. Un sursaut. Il est ponctuel. Son regard se pose sur Baloo, qui l'observe comme si elle était la reine des idiotes. Musique, en marche. Four, en cours de cuisson. Un coup d'oeil circulaire à son appartement. Sa cuisine était rangée et elle donnait sur un salon coloré et ordonné. Niquel. Elle prend une profonde inspiration avant de lui ouvrir la porte et quelques minutes, il apparaît devant la porte de son appartement. Et elle sourit. Un sourire idiot, un peu niais même. « Hi. » dit-elle d'une voix timide avant d'ouvrir sa porte pour l'inviter à rentrer. « Je t'en prie, entre. » Au passage, il lui vole un baiser qu'elle prend comme un encouragement au reste de la soirée qui ne s'annonce pas sans accro. « Bienvenue dans mon modeste chez moi. » Elle lui désigne d'un signe de tête le coin salon pour lui faire comprendre qu'il pouvait prendre ses aises. Son cœur bat un peu plus qu'à la normale. Elle a l'air nerveuse et essaie de le cacher, tant bien que mal.
Jax avait déjà regardé un peu les adresses de bons restaurants dans Brisbane pour emmener la jeune femme. Il voulait tellement profiter de ce moment avec elle et lorsqu'elle répondit à son message pour lui proposer de venir chez elle, il était même presque encore plus content. Juste tous les deux, l'occasion de passer du temps ensemble, d'apprendre encore plus à se connaître. Il avait appelé sa mère pour qu'elle vienne dormir chez lui et qu'elle garde Virgil. Jax ne savait pas s'il rentrerait et il préférait tout prévoir. Il enfila un polo avec un jean. Simple. Pas question de faire de ce jour de Saint Valentin, un jour trop officiel. D'accord, c'était la fête des amoureux mais Jax et Nimah n'en étaient encore pas là. Ils s'étaient mis d'accord pour aller doucement et il n'avait pas envie de lui mettre la pression. Il regarda sa montre juste avant de sonner chez la demoiselle. Il était pile à l'heure comme à son habitude. « Hi. » « Salut. Tu es ravissante. » Il lui adressa un sourire tendre tandis qu'elle s'effaçait pour le laisser entrer. Il lui tendit alors un bouquet de fleurs. Cela fait assez cliché mais Jax est un romantique dans l'âme et il ne connaissait pas encore suffisamment Niamh pour lui faire un cadeau un peu plus personnaliser. « Je t'en prie, entre. » Il pénétra dans l'appartement et en passant devant elle, déposa un baiser sur ses lèvres. Cela lui faisait plaisir de la revoir. Ces derniers temps, ils avaient té tous les deux très occupés. Il avait eu pas mal d'entretiens d'embauche ou des séances de sport à faire. Mais la jeune femme occupait pourtant toujours ses pensées. « Bienvenue dans mon modeste chez moi. » Il regarda autour de lui pour s'imprégner de l'atmosphère de l'appartement. Simple, comme la demoiselle mais rempli de vie aussi. « Ca sent super bon, tu nous a préparer quoi de bon ? » Il la sentait un peu stressé et il s'approcha d'elle pour la prendre dans ses bras, tendrement et l'embrasser encore une fois tout aussi tendrement.
« Salut. Tu es ravissante.» Une fois encore, il avait les mots et le bouquet de fleurs qui allait avec. Elle sourit timidement, saisissant le bouquet en se disant qu'il était bien trop parfait pour laisser Marcel – son cancer – le chasser de sa vie. Et pourtant, à cet instant, elle ne savait toujours pas ce qu'elle devait lui dire, comment elle devait lui dire. La porte de son appartement se referma derrière le géant. Il était désormais chez elle. Officiellement invité par la Niamh. Elle serra le bouquet de fleurs entre ses doigts alors qu'il venait pour l'enlacer une fois de plus. Et, elle sentit la tension dans ses épaules s'évanouir un petit peu. « Ca sent super bon, tu nous as préparer quoi de bon ? » Elle se laissa alors enlacer, se lovant doucement contre lui, prolongeant ce baiser avec tendresse. Maintenant qu'il était là, avec elle, elle se rendait compte combien sa présence lui avait manquée. Et merde ! Était sans doute la pensée qui traversait son esprit à l'instant même. « J'ai bricolé un petit quelque chose avec ce que j'avais dans les placards. Ce sera du coup végétarien. » dit-elle en se détachant de son étreinte pour plonger les fleurs dans un vase qu'elle remplissait d'eau. « Mets-toi à l'aise. Fais comme chez toi. Tu veux boire quelque chose ? » Elle était doucement en train de perdre pied. Elle s'en rendait compte alors elle tourna la tête vers le vase qu'elle tenait entre les mains. Elle ferma les yeux quelques secondes avant de prendre une profonde inspiration silencieuse.
« Un verre de vin, peut-être. » dit-elle en sortant deux verres à vin d'une armoire placée au-dessus de son plan de travail. Elle arriva alors à sa hauteur avec ces deux verres de vin, tendit l'un d'entre eux dans sa direction. « A la notre du coup. Et ravie que ça ait pu marcher si spontanément. » Elle leva son verre en direction du Géant, sourire prudent aux lèvres. Ils levèrent leurs verres et elle en but une longue gorgée. Besoin de prendre confiance. Besoin de calmer ses nerfs. Elle était anxieuse. Anxieuse à l'idée de lui avouer l'affreuse vérité … car elle avait peur, peur de le voir s'échapper, lui filer entre les doigts alors que tout était prometteur.
« J'ai bricolé un petit quelque chose avec ce que j'avais dans les placards. Ce sera du coup végétarien. » « Tu m'a vendu du rêve en disant que tu étais une très bonne cuisinière, alors je te ferais pas de cadeau » Il plaisantait bien évidemment. Il n'était pas très difficile côté nourriture. Lui savait cuisiner, un petit peu, juste assez pour ne pas manger que des pâtes ou des trucs surgelés. « Mets-toi à l'aise. Fais comme chez toi. Tu veux boire quelque chose ? Un verre de vin, peut-être. » Il retira sa veste qu'il posa sur le dossier d'une chaise de la cuisine et restait debout, adosser à la table regardant la demoiselle. Il appréciait le fait d'être ici, d'être avec elle. « Juste un alors, je prend la route après » Sauf si elle lui proposait de rester. Il ne dirait pas non, c'était d'ailleurs peut-être ce dont il avait envie mais il n'avait pas envie de brusquer les choses et si elle préférait qu'il rentre, il n'en ferait pas un fromage. Il avait décidé de profiter du moment présent sans penser à la suite. Elle revint alors vers lui et il la remercia tandis qu'elle lui tendait son verre. Ils les firent tinter l'un contre l'autre. « A la notre du coup. Et ravie que ça ait pu marcher si spontanément. » « J'espère que tu as pensé à remercier ta partenaire de boxe » Sans ce ko, il ne l'aurait certainement pas reconnu et s'il l'avait reconnu alors il aurait en sorte qu'elle ne le voit pas, ayant trop honte de leur premier rendez vous. Il lui prit alors la main pour qu'elle le suive jusqu'au salon, jusqu'au canapé. « Alors tu t'en sors avec ta thèse ? » Elle lui avait dit être très occupée ces derniers jours. Pour lui, cela ne faisait pas de doute que c'était pour la terminer.
« Tu m'a vendu du rêve en disant que tu étais une très bonne cuisinière, alors je te ferais pas de cadeau » Il marquait un point. Elle avait jouer les fanfarons quand ils avaient discuté de ses talents de cuisinière. Désormais, elle allait devoir montrer ce dont elle était capable. Elle avait essayé de leur faire quelque chose malgré le peu qu'elle possédait dans ses armoires. « C'est bien, tu ne mets pas du tout la pression. » dit-elle, amusée. Elle allait s'en sortir. Elle était suffisamment confiante en ses petits talents de cuisinière pour parvenir à faire plaisir aux papilles du Géant. La main à couper ? Peut-être pas mais elle avait suffisamment confiance pour afficher un large sourire. « Juste un alors, je prends la route après. » Oh, il ne prévoyait pas de rester. Elle hésitait entre être soulagée et un peu déçue. Bizarre. Mais elle savait également que rien était écrit à l'avance. Elle allait se laisser surprendre par ce qu'allait annoncer la suite des événements. Elle avait pas mal de choses à lui dire. Possible qu'il prenne ses jambes à son cou.
« J'espère que tu as pensé à remercier ta partenaire de boxe. » Elle acquiesça d'un signe de tête, sourire amusé avant de boire une longue gorgée de son verre de vin. Elle était normalement courageuse, pourquoi avait-elle soudainement peur de tout? S'installant dans son canapé aux côtés de Jax, elle tenait son verre de vin entre les mains, posé sur ses cuisses. « Alors tu t'en sors avec ta thèse ? » Surprise par la question, elle avait tourné la tête en émettant un « hm » surpris avant de poser une main sur sa tempe, de l'autre tenant son verre. « Heuh, ma thèse --- oui --- ça avance. Je --- euh. » Voilà pourquoi elle ne mentait jamais. Elle ne savait pas mentir. Garder un secret était pour elle un challenge presque impensable. Quand on la connaissait, on savait que Niamh était incapable de mentir. Non c'était plus fort qu'elle. Elle esquissa un sourire gêné avant de souffler. « Je suis plus que dans les temps à vrai dire. Tout va bien de ce côté là ... » Elle faisait tourner le contenu de son verre de vin. « Disons que j'avais l'esprit occupé par mal de trucs. Tu sais ce que c'est : busy, busy, busy. » Un rire nerveux alors qu'une de ses mains s'agitait.
Et avant même qu'il ne puisse lui répondre quoique ce soit, la sonnerie de son téléphone se mit à retentir. Elle leva l'index. « Oh ! Faut que je m'occupe du reste … ne faudrait pas que je fasse tout cramer et ruine la légende la cuisto Niamh. » Elle se leva d'un bond, posant son verre sur la table basse pour sortir du four son plat.
« C'est bien, tu ne mets pas du tout la pression. » Il ne pu s'empêcher de sourire. Elle n'avait pas l'air du tout d'avoir la pression, elle avait même l'air plutôt confiante. De toute façon, ce n'était qu'une boutade de la part du jeune homme et même s'il mangeait juste des pâtes au beurre, en compagnie de la jeune femme, il serait content. Il avait juste envie d'être avec elle, le reste n'avait pas vraiment d'importance.
Ils avaient à boire, ils étaient dans le canapé, le reste de la soirée ne pouvait que bien se dérouler. En tout cas, pour Jax, il n'y avait pas de raison passe mal. Il était vraiment à l'aise avec la demoiselle et il en profita pour la questionner sur sa thèse. Après tout, c'était à cause de cela entre autre chose, qu'ils n'avaient pas pu se voir ces derniers jours. Il espérait au moins qu'elle avait pu en finir pour qu'elle soit un peu moins occupé les prochaines semaines. « Heuh, ma thèse --- oui --- ça avance. Je --- euh. » Il ne pu s'empêcher de remarquer l'hésitation chez la demoiselle, le fait qu'elle ne sache pas trop quoi dire. Il sentit de suite qu'il avait mit un certain malaise mais il ignorait pourquoi. Qu'est ce qu'elle lui cachait ? Il en avait la certitude. Il avait l'impression de se voir lorsqu'il essayait de cacher un truc à ses sœurs. « Je suis plus que dans les temps à vrai dire. Tout va bien de ce côté là … Disons que j'avais l'esprit occupé par mal de trucs. Tu sais ce que c'est : busy, busy, busy. » Pas mal de trucs ? Il fronça les sourcils mais il n'eut pas le temps de répondre que la demoiselle fut appelé par la nourriture. « Oh ! Faut que je m'occupe du reste … ne faudrait pas que je fasse tout cramer et ruine la légende la cuisto Niamh. » « Ce serait dommage, j'ai une faim de loup » Il la regarda se diriger vers la cuisine et il porta le verre à ses lèvres. Il avait toujours prit l'habitude de ne pas poser de questions, de ne pas forcer les choses à se confier et les personnes de son entourage avaient toujours apprécié cela. Il préférait laisser les gens venir à lui. Mais il ne connaissait pas suffisamment Niamh pour savoir si elle attendait un geste, une parole ou un signe de lui pour parler. Il préféra attendre dans le salon que la demoiselle revienne. Lorsqu'il reprit place, il se décida à la presser un peu. Il était intrigué par ce qu'elle avait à lui dire et il avait peur que cela mette fin à leur histoire. « Beaucoup de choses à faire ? »
Quand elle revint dans le coin salon, elle avait un drôle d'air … qui ne fit que s'empirer quand il lui demanda avec la plus grande gentillesse et compréhension : « Beaucoup de choses à faire ? » Pourquoi est-ce que cela devait lui arriver à elle ? Pourquoi n'avait-elle pas le droit au bonheur ? Un bonheur tout simple ? Celui de connaître un homme, d'apprendre à le connaître sans le moindre drame ou problème. Avoir une vie banale. La vie banale dont on ne parle jamais. Ni dans les films, ni dans les livres, ni à la télévision. La vie de monsieur et madame tout le monde. Pas la moindre vague. Une vie banale, oui. Elle se pinça les lèvres une demi seconde avant de soupirer lourdement, repensant aux propos de Joy. « Ça a été un peu la folie ces derniers temps, oui. » avoua-t-elle avec sincérité, se laissant tomber sur le canapé à ses côtés. Hélas, son plat devait encore rester quelques minutes dans le four et elle n'avait pas d'excuses à portée de main pour disparaître. Elle posa ses mains sur ses propres cuisses, lissant les pans de sa robe sans qu'il n'y en ait vraiment besoin. Le regard fuyant, elle finit par le poser dans celui du géant présent à ses côtés. « Je ne suis pas franchement douée pour mentir. Du coup, je préfère directement jouer la carte de la sincérité. » Avouons qu'il y avait largement mieux comme début de conversation. Mais quand on s'appelle Niamh Reed, on agit toujours – souvent – sur l'effet de la spontanéité. Un sourire gêné naquit sur ses lèvres. « C'était la folie ces derniers jours et ça va l'être sans doute encore un peu. On m'a diagnostiqué un petit cancer – comme s'il pouvait y avoir des petits cancers et elle mima avec son index et son pouce un petit objet – du coup, il va y avoir pas mal de petites galères sur mon chemin dans les semaines voire – grimace amusée – mois qui arrivent. Je me disais qu'on va sans doute devoir repousser cette phase dans laquelle on se trouve, le « on s'apprend à se connaître, etc ... » Je pense pas que ce soit la meilleure situation, le meilleur moment pour commencer quoique ce soit... » Gênée, elle ajouta aussitôt : « Je comprendrais totalement et ça ne voudrait en aucun cas dire que tu n'es pas quelqu'un de bien … c'est vraiment tout à fait compréhensible. »
Et, elle conclut par ce sourire gêné … feignant le fait qu'elle était parfaitement à l'aise à l'idée de lui aprler aussi ouvertement de problèmes aussi personnelles que son cancer. Elle passa une main sur sa nuque et se massa son épaule comme à chaque fois qu'elle était en stress ou tout simplement nerveuse.
« Je ne suis pas franchement douée pour mentir. Du coup, je préfère directement jouer la carte de la sincérité. » Merde. En général, lorsqu'une conversation commence comme cela, il y a peu de chances pour qu'une bonne nouvelle soit annoncée par la suite. La chose la plus probable et qui vint tout de suite à l'esprit de Jax était que la demoiselle préférait que leur histoire s'arrête ici. Ou alors peut-être qu'elle allait lui annoncer qu'elle était mariée, qu'elle allait partir à l'autre bout du monde. Il sentit son cœur s'accélérer dans sa poitrine. Il avait peur, peur de la perdre. Il tentait de capter son regard mais elle le fuyait. Encore un signe qui n'annonçait rien de bon. Pourtant, il ne dit rien, lui laissant le temps de trouver ses mots et de dire ce qui n'allait pas. Elle finit par la regarder dans les yeux. « C'était la folie ces derniers jours et ça va l'être sans doute encore un peu. On m'a diagnostiqué un petit cancer. Du coup, il va y avoir pas mal de petites galères sur mon chemin dans les semaines voire mois qui arrivent. Je me disais qu'on va sans doute devoir repousser cette phase dans laquelle on se trouve, le « on s'apprend à se connaître, etc ... » Je pense pas que ce soit la meilleure situation, le meilleur moment pour commencer quoique ce soit... Je comprendrais totalement et ça ne voudrait en aucun cas dire que tu n'es pas quelqu'un de bien … c'est vraiment tout à fait compréhensible. » Bon ok, il ne s'était clairement pas attendu à cela. Un cancer. Il savait ce que c'était, il connaissait les risques et plus ou moins les traitements possibles mais personne de son entourage n'avait été touché jusqu'à présent. Aussi, il était totalement ignorant sur le sujet. Il devait prendre le temps de tout assimiler de comprendre. Et puis, ses dernières paroles arrivèrent jusqu'à son cerveau. Elle pensait qu'il allait partir ? S'éloigner d'elle parce qu'elle était malade ? Repousser le début de leur relation au moment de sa guérison ? C'est vrai que cela pourrait être compréhensible. Ils se connaissent à peine, s'étaient juste embrassés et il aurait pu ne pas avoir envie de se lancer dans quelque chose d'aussi compliqué. Il aurait pu s'il ne s'était pas appelés Jax Collins. « J'ai pas envie de repousser cette phase, j'ai pas envie de partir parce que tu es malade. Je serais là pour toi. Si c'est ce que tu souhaites. » Parce que oui, c'était à elle de décider. Il comprendrait parfaitement si elle préférait vivre ce moment avec ses proches, se concentrer sur elle plutôt que sur cette relation. Il ne lui en voudrait absolument pas et il saurait alors se mettre en retrait pour son bien. Mais si au contraire, elle avait envie qu'il soit près d'elle, qui la soutienne dans ce moment difficile, il le ferait aussi. Il posa une main sur sa cuisse en lui adressant un sourire.
Un. Deux. Trois. C'était ce qu'elle faisait quand elle angoissait. Elle comptait jusqu'à trois avant de … Trois. Deux. Un. Avant de compter à l'envers. Encore et encore. Elle avait cette manie depuis toute petite, sans trop savoir d'où cela venait. Parfois cela marchait. Au bout de deux allers et retours, les choses s'avéraient ne pas être aussi catastrophiques que ce qu'elle pensait. Elle attendait le coup fatal. Elle attendait le soupir déçu, la petite tape amicale sur l'épaule ou encore … pire … le regard compatissant qu'elle détestait d'ores et déjà. Mais, à la place, il posa une main sur sa cuisse comme pour créer une sorte de liaison entre eux. Ne pas être seule. Elle ne l'était pas. Il ne partait pas. Ce contact eut l'effet d'un électrochoc. Elle posa sa main sur cette gigantesque main avant de lever le regard vers Jax, qui accompagnait ce geste de mots qui avaient la texture du coton. « J'ai pas envie de repousser cette phase, j'ai pas envie de partir parce que tu es malade. Je serais là pour toi. Si c'est ce que tu souhaites. » Elle posa sa main sur la sienne avant de sourire tendrement. « Ce que je souhaite, c'est que rien ne change, Jax. Si jamais je t'énerve, il faut me le dire. Si jamais tu as envie de partir ou de tout laisser tomber, il faut que tu le fasses. Il ne faut surtout pas laisser ce cancer prendre une place plus importante que mérité. Je ne te veux pas comme soutien psychologique ou comme infirmier ou encore thérapeute. Je te veux à mes côtés comme – elle semblait chercher ses mots et au bout d'une seconde, elle dit d'une voix amusée – sexy cascadeur qui peut me faire rougir en un regard. »
La messe était dite. Elle n'avait pas besoin d'un psychologue, thérapeute qui l'aiderait à affronter les conséquences de l'opération ou de la chimiothérapie. C'est ce qu'elle pensait à cet instant. Elle ne savait pas encore que les cicatrices présentes sur son corps seraient moindres que celles qui prendraient place sur sa psyché. Niamh avait sorti un bouclier pour se protéger de l'impact de la maladie. Elle la prenait avec nonchalance et désinvolture. C'était pour l'heure la stratégie qu'elle avait choisi. Peu importe si c'était la bonne ou la moins mauvaise … pour l'heure, c'était celle qui lui permettait de ne pas perdre son sourire alors elle allait s'y accrocher à cette stratégie.
Jax avait pris le temps avant de parler. Il n'était pas du genre à promettre des choses et à faire l'inverse. C'était quelqu'un de droit dans ses baskets et il se devait de bien réfléchir avant de prendre une telle décision. Sauf que Jax est quelqu'un d'entier, quelqu'un qui laisse le plus souvent parler son cœur. Peser le pour et le contre pendant des heures pour prendre une décision raisonnable n'était pas ce qu'il savait faire de mieux. Il suffisait de voir au travail. A partir du moment où il avait décidé de quitter la série médiévale, on aurait eu beau lui donner tous les arguments possibles et imaginable, il savait alors ce qu'il devait faire et il ne regrettait absolument pas. Là, c'était la même chose avec l'annonce de Niamh. Il avait beau se dire que ce n'était pas le mieux pour commencer une relation, qu'il ne savait pas s'il serait en mesure de l'aider à gérer cela, si c'était cette femme qu'il voulait peut-être un jour faire entrer entièrement dans sa vie et dans celle de son fils. Sa décision était prise depuis bien longtemps. Quoi qu'il se passe, il avait juste envie d'être avec elle. Ce contact lui sembla alors nécessaire. Il voulait lui montrer qu'il ne disait pas cela à la légère, il ne disait pas cela juste parce qu'il avait peur de la laisser, peur de lui faire du mal en partant. Non, il n'avait aucune envie de partir. « Ce que je souhaite, c'est que rien ne change, Jax. Si jamais je t'énerve, il faut me le dire. Si jamais tu as envie de partir ou de tout laisser tomber, il faut que tu le fasses. Il ne faut surtout pas laisser ce cancer prendre une place plus importante que mérité. Je ne te veux pas comme soutien psychologique ou comme infirmier ou encore thérapeute. Je te veux à mes côtés comme sexy cascadeur qui peut me faire rougir en un regard. » Au fond de lui, il ne savait pas s'il était capable de faire en sorte que rien ne change. Le problème de Jax est certainement le fait qu'il est trop gentil et qu'il a tendance à beaucoup s'inquiéter pour les personnes qui compte pour lui. Est ce que si cela se passait mal entre eux, il serait capable de partir ? Peut-être pas mais pour l'instant, il n'en avait pas conscience peut-être aussi parce qu'il ne voyait pas la suite sans elle. Et il ne pu s'empêcher de sourire à son compliment. « Et toi j'aimerais que tu n'hésites pas à me le dire si je suis un peu trop lourd. » Il la regardait alors dans les yeux avec un petit sourire en coin tout en apprenant son visage du sien « Alors comme cela, tu me trouve sexy ? » Il passa la main sur la nuque de la demoiselle avant de l'embrasser avec beaucoup de passion.
« Et toi j'aimerais que tu n'hésites pas à me le dire si je suis un peu trop lourd. » Et voilà, il parvenait à détendre l'atmosphère, à faire en sorte que cette conversation, cette soirée ne reste pas bloquée sur le cancer, sur Marcel. Il parvenait à faire en sorte qu'elle se détende et lui sourisse avec sincérité. Soulagée ? Sans aucun doute. Bien qu'elle ne sache pas où les choses allaient les conduire, elle était néanmoins soulagée de lui avoir dit la vérité, de lui avoir dit tout simplement. Il faisait partie de l'équation. Elle avait accepté sa présence au sein de cette équation, sans savoir s'ils allaient tenir le coup ou non. Dans tous les cas, ils auraient tenté et c'était ce qui comptait le plus. Ne pas vivre avec des « et si ! ». Se lancer était le plus important. Et, elle ne put s'empêcher de laisser échapper un rire amusé alors qu'il semblait avoir retenu une chose essentielle au sein de son aveu : « Alors comme cela, tu me trouve sexy ? » Et c'était d'ailleurs avec un sourire qu'elle le laissa venir prendre possession de ses lèvres avec cette passion nouvelle. Et, le coton qu'il lui avait offert quelques minutes plus tôt … elle avait le sentiment de s'enfoncer dedans alors qu'elle répondait à son baisers avec la même passion.
Il s'agissait de plus qu'un baiser, du moins c'était une drôle de sensation. Elle l'embrassait comme si sa vie en dépendait, comme si ce baiser était son majeur en direction de la Vie qui avait décidé de lui placer pas mal d'embûches sur son chemin. Elle s'y accrochait à ce baiser, à cet élan de passion, de vie. Une de ses mains était venue se poser contre le torse du géant. Avec regret, elle détacha ses lèvres des siennes sans perdre son sourire, son front collé au sien, son regard se plantant dans le sien. Et, d'une voix rieuse : « C'est tout ce que tu as retenu de ce que viens de dire ? » Amusée évidemment. Elle ajouta alors d'un air faussement innocent. « Tu as sans doute raison, c'était le message important. » Et, elle souriait. Sa voix était une douce mélodie amusée. Malgré le cancer. Malgré le drame qui pointait le bout de son nez au bout du tunnel. Malgré le fait qu'elle aurait dû avoir peur. Malgré le fait qu'elle avait passé les derniers jours à se morfondre et à paniquer. Là, à cet instant, elle ne pensait à rien d'autre qu'à cet homme qui était apparu dans sa vie quelques semaines plus tôt et qui occupait quelques-unes de ses pensées peu catholiques, avouons-le.
« C'est tout ce que tu as retenu de ce que viens de dire ? » Il la regarda un peu surpris. « Ah bon, parce que tu as dis d'autres choses avant ? » Pour détendre l'atmosphère, Jax n'était pas trop mauvais pour cela. Après tout, elle lui avait demandé de faire comme s'il n'y avait rien, comme s'il était là aujourd'hui uniquement pour un rendez vous de la Saint Valentin et il comptait bien tenter de lui faire oublier cette mauvaise nouvelle, de profiter de cette soirée pour faire un peu plus connaissance. « J'étais trop occupé à me perdre dans tes yeux » Et d'ailleurs, il n'arrivait pas à décrocher son regard du sien. En tout cas, il avait réussi à la faire rire et il s'en félicitait. « Tu as sans doute raison, c'était le message important. » Il chercha à nouveau les lèvres de la demoiselle tout en glissant l'une de ses mains dans le bas du dos de la demoiselle et la seconde n'ayant pas bouger de la nuque de la jeune femme. Là tout de suite, il se sentait très attiré par elle, il avait très envie de sentir la douceur de sa peau sur ses mains, il avait très envie de glisser ses mains sous sa jupe, il avait très envie qu'elle vienne s'asseoir à califourchon sur lui. Ses pensées commençaient un peu trop à dériver. Elle voulait y aller doucement, prendre son temps. Il finit par s'éloigner d'elle à contre cœur mais il ne pourrait pas vraiment résister s'il continuait de prolonger ce moment. « Il faut que tu arrête de m'embrasser comme cela sinon, j'aurais envie d'autre chose que de manger le bon repas que t'es en train de nous préparer. » Est ce que vraiment il avait envie qu'elle arrête ? Ou est ce qu'il voulait juste qu'elle continue encore et encore jusqu'à lui faire perdre totalement la possession de ses moyens ?
« Ah bon, parce que tu as dis d'autres choses avant ? » Elle lui donna un petit coup du revers de la main même si au fond d'elle, elle n'aurait pas espéré d'autre réaction que celle-ci. C'était exactement la réaction qu'elle espérait, qu'elle n'osait espérer à vrai dire. « J'étais trop occupé à me perdre dans tes yeux.» Elle roula des yeux en laissant échapper un rire amusé et décontracté. Et puis, il y eut cet énième baiser qui la transporta dans un autre espace temps que celui dans lequel ils se trouvaient, comme si plus rien ne comptait, comme si plus rien n'avait d'importance.
« Il faut que tu arrêtes de m'embrasser comme cela sinon, j'aurais envie d'autre chose que de manger le bon repas que t'es en train de nous préparer. » La pudique Niamh avait les joues légèrement rosies alors qu'un sourire demeurait accroché à ses lèvres. Ces joues légèrement rosies étaient sans doute l'expression physique de ce qu'il se passait dans son esprit et surtout dans le creux de son estomac. Parce que oui, ce baiser avait eu son petit effet. Peut-être encore davantage qu'elle avait désormais conscience que tout pouvait s'arrêter, en un rien de temps. La vie avait un talent fou pour vous ôter ce qu'elle vous donnait. Elle tourna la tête vers le coin cuisine tout en se touchant le menton d'un air pensif. Le repas. Il marquait un point. Elle leur avait mijoté un truc végétarien avec trois fois rien et … normalement, elle n'aurait pas souhaité faire en sorte que son repas soit froid, raté. C'était pas dans ses habitudes. La nourriture à la première place. Toujours. Tout le temps. Mais, elle finit par tourner la tête vers Jax, amusée. «J'te commanderais des pizzas. » souffla-t-elle d'une voix rieuse alors qu'elle s'approchait du géant. « … Je suis malheureusement dans l'obligation de te dire que je n'ai en aucun cas envie d'arrêter de t'embrasser, monsieur Jax Collins. » ajouta-t-elle d'une voix rieuse alors qu'elle se lovait contre lui, posant ses lèvres sur les siennes avec tendresse, glissant sa main dans la sienne pour l'inviter à la rejoindre, prendre le chemin de sa chambre à coucher. Car avec lui, elle voulait que les choses soient parfaites. Avec lui, elle voulait avoir des airs de princesse. Connerie de romantisme à la noix, pas vrai ?
Il la regardait tourner la tête vers la cuisine. Il lui avait tendu une perche, restait à savoir si elle la saisirait ou si elle l'inviterait à passer à table. Quoi qu'elle décide, il ne lui en voudrait pas. En même temps, ce n'était que leur premier rendez vous après leur premier baiser et ils avaient convenu de prendre leur temps. Il s'attend très clairement à ce qu'elle lui mette gentiment un stop. « J'te commanderais des pizzas. » Un sourire se dessina sur les lèvres de Jax. « Je suis malheureusement dans l'obligation de te dire que je n'ai en aucun cas envie d'arrêter de t'embrasser, monsieur Jax Collins. » Il lui murmura « Je vais te faire une confidence, j'ai aucune envie que tu t'arrêtes. » Elle l'embrassa, plongeant dans ses bras avant de prendre la main du jeune homme. Il se leva alors la suivant docilement vers la chambre. A peine avait-il passé la porte qu'il l'attira à lui. Elle était dos à lui, collée contre lui. Il l'avait encerclé avec ses bras avant de l'embrasser tendrement dans le cou tout en resserrant son étreinte. Il puvait sentir l'odeur de ses cheveux, l'odeur de son parfum. Il avait fermé les yeux pour profiter de cela, tenter de l'inscrire dans son esprit. Il avait envie de prendre son temps, de visiter chaque millimètres de son corps, de découvrir chaque parcelle de sa peau. Après quelques secondes ainsi, il lui permit alors de lui faire face. Il la regarda quelques instants dans les yeux avant de l'embrasser et de glisser ses mains sous le haut de la jeune femme. Cela faisait tellement longtemps qu'il ne s'était pas retrouver dans cette situation avec une femme. Mais ne dit-on pas que c'est comme le vélo ? Que cela ne s'oublie pas ? En tout cas, il se laissait aller. Ses mains commencèrent à caresser le dos de la demoiselle sans pour autant arrêter ses baisers.
« Je vais te faire une confidence, j'ai aucune envie que tu t'arrêtes. » Et son cœur se gonfla en entendant ses paroles. Bientôt, on abîmerait son corps, sa psyché. On lui ôtera une part de ce que certains considèrent comme déterminant pour la féminité. Elle lui plaisait et comme tout être humain naturellement constitué, elle en était ravie. Ravie et rassurée. Les paupières se fermèrent alors qu'il l'enveloppa entre ses bras. Pendant une demi-seconde, elle se sentit minuscule. Minuscule et presque vulnérable. Ses lèvres se posèrent dans son cou avec tendresse alors qu'elle penchait doucement la tête sur le côté, se laissant porter sous ces baisers. Sous ces baisers, elle se délestait d'un poids qu'elle ne pensait plus posséder sur ses épaules. Lui faisant désormais face, elle leva la tête pour pouvoir plonger son regard dans le sien. Elle avait dit vouloir prendre son temps. Elle avait dit vouloir faire les choses étape par étape. Et, pourtant elle se trouvait ici, avec lui, les joues en feu et le regard pétillant de malice. Entre deux, on lui avait diagnostiqué un cancer, plaqué une étiquette de péremption sur le front tout en lui disant attention. Le temps, elle ne le maîtrisait plus. Alors à quoi bon ? Après tout, elle avait le droit de décider. De tout décider. Elle recula alors d'un pas, mettant fin à cette ribambelle de baisers et à ses caresses. Et, sa main droite fit glisser sa bretelle gauche avant de faire la même chose avec sa bretelle droite, provoquant ainsi le tissu à tomber en cascade le long de ses courbes. L'avantage de ne pas porter des robes super moulantes, ce qu'elle détestait. Elle enjamba d'un pas le morceau de tissu qui gisait désormais sur le sol pour se lover contre celui qui était en train de devenir amant.
Et, elle se lova contre le géant alors que ses doigts habiles venaient déboutonner son pantalon. Certains se souhaitaient une Saint-Valentin romantique, Niamh se souhaitait une Saint-Valentin, vivante. Sourire aux lèvres, elle aida son amant à se défaire des tissus superflus avec ces gestes lents et délicats. S'ils brûlaient certaines étapes, ils semblaient vouloir profiter de chaque seconde. Leurs gestes étaient au ralenti. C'était comme s'ils se découvraient à nouveau, souhaitant ancrer chaque seconde dans leur esprit. A jamais. Pour toujours. Elle ne savait pas quand est-ce que ce genre de situation allait pouvoir se reproduire … alors Niamh souhaitait en profiter. Chaque seconde comptait. Et, ses bras s'enroulèrent autour de son cou, se hissant sur la pointe des pieds comme si elle ne tolérait plus aucun millimètre entre eux. @jax collins