| need you tonight || jean #1 |
| | (#)Sam 20 Fév 2021 - 13:59 | |
| Elle est lourde la solitude ce soir. Tu as beau avoir essayé de t'occuper l'esprit toute la journée, elle ne t'a pas lâché une seule seconde cette boule qui s'est formée dans le creux de ton estomac. Chloe est pas là. Elle s'est tiré avec Vic si tu as bien compris - en fait tu as bien compris et tu n'as absolument rien compris en même temps. C'est elle que tu aurais emmerdé avec tes problèmes qui n'en ont que le nom. Mais c'est finalement à Jean que tu penses en second lieu. C'est à elle que tu envoies un message. Rien d'alarmant. Tu ne voudrais pas qu'elle bousille ses plans pour toi - oui tu le voudrais, mais tu ne lui demanderas jamais, nuance. À la seconde où elle te dit qu'elle viendra, tu respires déjà un peu mieux. Tu ne veux pas être toute seule ce soir. C'est tout ce que tu demandes.
« T'as fait vite ! » que tu hèles de la cuisine sans même avoir vérifié que c'était vraiment elle. Qui d'autre pourrait bien y entrer sans y avoir été invité ? Elle est ici comme chez elle Jean depuis le temps qu'elle y erre. Elle a fait vite, ce n'est clairement pas ce que tu te disais il y a une poignée de minutes à peine. Bayside, c'est le paradis pour avoir la paix du monde entier, mais c'est aussi beaucoup trop loin de la ville quand on attend quelqu'un, quelque chose, comme toi ce soir. Tu as déjà eu le temps de boire une coupe avant qu'elle arrive. Ça ne fait rien. Il ne manquera certainement pas de vin ici ce soir. Tu remplis de nouveau ta coupe, en remplit une deuxième pour elle lorsqu'elle fait son entrée dans la cuisine à son tour.
La maison est beaucoup trop propre. Elle est beaucoup trop calme, alors qu'elle a l'habitude d'être un bordel infini. Elle le dénotera tout de suite Jean, c'est pourquoi il faut changer de sujet le plus rapidement possible. « J'espère que ton mari n'est pas trop déçu que je te vole pour la soirée. » Tu pouffes de rire en poussant la coupe vers elle. Comme si tu en avais vraiment quelque chose à faire. Tu n'as rien contre lui, mais faut être aveugle pour ne pas voir que ça ne fonctionne pas entre eux. « T'es belle. Tu allais où ? » que tu demandes, convaincu qu'elle ne s'est pas mise si belle juste pour venir ici. Elle avait des plans. Tu les a gâchés - ou tu l'as sauvé d'une soirée ennuyante qui sait. Peu importe, ça t'arrache un sourire de la savoir ici et pas ailleurs.
@Jean Atwood |
| | | | (#)Sam 20 Fév 2021 - 21:30 | |
| need you tonight (ft. @Leslie Cohen )
Jean allait dîner chez ses parents ce soir, elle n’a aucune envie de s’y rendre et c’est Matthias qui l’a traînée jusqu’à son dressing pour qu’elle choisisse une tenue pour la soirée. Elle n’a aucune envie d’y aller car elle sait parfaitement quelle est la raison officieuse de ce repas. Cela fait dix ans qu’ils font toujours un repas ce jour-là, pour célébrer cet anniversaire morbide de l’accident et Jean ne veut pas penser à l’accident. Cela fait quasiment onze ans qu’elle évite toujours le sujet, qu’elle réorganise ses souvenirs pour ne plus y penser. Pour ne plus penser à elle, parce que considérer qu’elle n’a jamais existé est bien moins douloureux que d’accepter qu’elle est morte. Tous les ans en février, c’est la même histoire, ils l’invitent elle et Holden, et après ils sortent les photos d’elle au dessert, ils essayent de faire parler les jumeaux qui gèrent tous deux très différemment leur deuil mais aussi mal l’un que l’autre. Et cela finit toujours en drame, Jean jure qu’elle ne reviendra pas l’année prochaine et pourtant, elle vient parce que… « C’est important pour tes parents... » lui rappelle Matthias en l’embrassant sur le front et la serrant dans ses bras pour lui donner du courage. Alors, elle s’exécute, elle se maquille, enfile une jolie robe, ondule ses cheveux, tant qu’à finir cette journée sur une crise de nerf, autant le faire avec classe. Elle enfile sa veste, salue son mari de loin et enfourche son vélo, il fait encore très bon et elle préfère toujours se déplacer sur son deux roues non polluant dès qu’elle le peut. Elle s’éloigne de la maison, résignée à passer une mauvaise soirée. Puis son téléphone vibre dans sa poche, elle s’arrête sur le côté de la route pour lire le message de Leslie. Elles ont beau avoir une dizaine d’années d’écart, les deux jeunes femmes s’entendent si bien qu’elles plaisantent souvent sur le fait d’être des âmes sœurs. Cela lui fait toujours un petit pincement au cœur, Jean, mais elle est passée maître dans l’art d’ignorer ce genre de signes. Le message n’a l’air de rien comme cela, mais Jean la connaît Leslie, c’est un appel à l’aide, elle a besoin d’elle. Alors elle appelle tout de suite sa mère : « Maman, je suis désolée, je ne vais pas pouvoir venir ce soir… Une amie a besoin de moi. Oui, elle ne va vraiment pas bien, je ne peux pas la laisser seule… On reporte ça ? » Elle exagère un tantinet, elle ne sait pas si Leslie a juste un peu le cafard ou si elle est vraiment au fond du trou, mais ça l’arrange à vrai dire, elle préfère cent fois aller boire avec son amie que se retrouver avec son jumeau à la table des parents. Pas ce soir, pas aujourd’hui. Et elle prie pour que sa mère lui réponde qu’il feront le dîner sans elle, qu’il n’y a pas lieu de reporter. C’est ce qu’elle fait d’ailleurs et Jean entend dans son ton qu’elle est déçue et blessée. « Je suis désolée maman, je passe te voir demain, d’accord ? » Elle ne supporte pas de savoir sa mère triste, mais de toutes façons c’est ce maudit anniversaire qui veut ça et Holden et leur père seront là pour elle au moins. Après avoir raccroché, Jean fait demi-tour et prend la direction de la maison de Leslie. Ce n’est pas à côté Bayside, mais elle a de bonnes cuisses Jean et elle pédale à toute vitesse, éclairée par les loupiottes de son vélo. Elle se sent plus légère maintenant et le vent dans ses cheveux amplifie ce sentiment. Elle arrive dans le jardin de Leslie trente minutes plus tard et entre sans frapper, habituée à ce que son amie lui laisse la porte ouverte quand elle débarque. « T'as fait vite ! »[/color] Jean accroche sa veste dans l’entrée et répond, son souffle à peine repris : « J’ai pédalé comme jamais. L’appel du vin certainement... » plaisante-t-elle. Et ce serait mentir de dire qu’elle n’a pas envie de se vider une bouteille à elle seule, mais elle s’est surtout pressée car elle est inquiète pour son amie qui demandait de l’aide pour ne pas boire seule. Jean se dirige vers la cuisine et est accueillie par une Leslie lui tendant un verre de vin. « J'espère que ton mari n'est pas trop déçu que je te vole pour la soirée. »[/color] dit-elle d’un ton moqueur et Jean rit avec elle, il faut dire qu’elle se plaint beaucoup de leurs déboires de couple auprès de son amie. « Non, j’étais pas avec lui... » Elle laisse un blanc sans se rendre compte que cela peut porter à confusion, comme si elle était avec quelqu’un d’autre, un amant peut-être ? « T'es belle. Tu allais où ? »[/color] Jean n’arrive pas à sourire très sincèrement à ce compliment, parce qu’elle pense à ses parents et à Holden qu’elle a abandonnés. « Oh ça ? J’allais juste dîner chez mes parents… Rien d’important... » Pourtant si, c’était une soirée importante, elle a beau la détester, la redouter, ça n’en est pas moins une soirée importante pour la famille, aussi douloureuse soit-elle. Mais elle ne veut pas s’appesantir sur le sujet et elle lève son verre à l’attention de son amie : « Bon, alors, on le boit ce vin ? A la tienne ! » Et elle trinque avant de porter le breuvage à ses lèvres. Le vin la réchauffe et la réconforte dès les premières gouttes qui coulent dans sa gorge, elle repose le verre et s’accoude au comptoir de la cuisine pour plonger son regard doux dans celui de Leslie : « Bon alors… Qu’est-ce qui ne va pas ? » On ne la lui fait pas à Jean, dès le sms elle savait que quelque chose clochait et encore plus depuis qu’elle est entrée dans la maison de Leslie. Elle le voit dans ses yeux et aussi dans la cuisine inhabituellement immaculée, elle a passé ses nerfs dans le ménage à tous les coups. Elle contourne le comptoir pour se retrouver à côté de Leslie et placer sa main tendrement sur son épaule : « La dernière fois que j’ai vu ta cuisine aussi rutilante, t’étais franchement pas au meilleur de ta forme... » |
| | | | (#)Dim 21 Fév 2021 - 13:09 | |
| « J’ai pédalé comme jamais. L’appel du vin certainement... » Elle est folle d'être venu de Toowong jusqu'à Bayside en vélo. Tu n'auras certainement jamais sa motivation. Elle est encore plus folle lorsque tu la vois arriver en petite robe. Ce n'est certainement pas la tenue adéquate pour faire autant de kilomètres en vélo. « Non, j’étais pas avec lui... » Tu fronces un peu les sourcils sous cette annonce. Avec qui elle était Jean ? Potin, potin - bon sûrement pas ce n'est pas vraiment son genre d'aller voir ailleurs, ce qui est une très belle qualité en soi, mais ça lui ferait vachement du bien soyons honnête. « Oh ça ? J’allais juste dîner chez mes parents… Rien d’important... » « Rien d'important mh ? » que tu répètes après elle peu convaincu de ce qu'elle avance. Libre à elle de s'avancer ou non sur le sujet. Tu écouteras autant ses paroles que ses silences. Tu n'insisteras pas. Jamais. Tu t'attends de la même chose pour elle avec toi. Et puis, ça se pourrait que tu culpabilises un peu plus si tu l'a retiré d'un dîner en famille pas important. En même temps, tu n'as rien forcé. Ce n'était qu'une proposition qu'elle pouvait parfaitement refuser. Elle est assez grande pour prendre ses propres décisions et en assumer les conséquences qui viennent avec. « Donc, tu n'as pas dîner ? Sushi ? » Tu as déjà attraper ton portable à la recherche du numéro de ce resto de sushi un peu louche, mais tellement délicieux et, il fait la livraison. C'est surtout ça le meilleur argument. Pas question de sortir de cette maison. « Bon, alors, on le boit ce vin ? A la tienne ! » « Santé! » que tu ajoutes en venant cogner ta coupe contre la sienne sourire aux lèvres.
« Bon alors… Qu’est-ce qui ne va pas ? » Elle ne passe pas par quatre chemins la journaliste. Elle va droit au but. « La dernière fois que j’ai vu ta cuisine aussi rutilante, t’étais franchement pas au meilleur de ta forme... » Ah. Ouais. Le fameux ménage. Parce qu'un coup la totalité des copies à corriger terminée, c'est dans le ménage que tu as essayé d'occuper tes pensées - de faire passer ta rage. Et le ménage, il reste quand il n'y a personne pour détruire au fur et à mesure ce que tu fais. « C'est plus facile de garder le contrôle quand Abby n'est pas là. » Ce n'est certainement pas dans tes habitudes de ne pas apprécier quand elle n'est pas là - quelle mère indigne fais-tu. Tu ne veux jamais abuser sur le gardiennage. Elle passe sa vie à se faire garder juste parce que tu finis de bosser toujours plus tard que prévu. Ce serait de l'abus d'en demander davantage à tes soeurs. Mais ouais, ce soir, c'est différent. « Elle est chez Dale. » Phrase que tu nois d'une gorgée de vin. Dale, ce papa trop absent à son goût, pas assez au tien. C'est la première fois qu'elle passe la nuit là-bas. Tu aurais pu refuser. Ce n'est pas dans ses droits. Il n'a que quelques heures par mois de visite. Ça l'aurait brisé le cœur d'Abby que tu refuses. Ça te brise le tien d'accepter. « Mais on ne va pas en parler. » que tu ajoutes. Tu ne l'a pas invité ici pour te vider le coeur. Tu l'as invité ici pour qu'elle te change les idées, pour pas que tu passes la soirée à te demander ce qui se passe là-bas. Tu n'es jamais vraiment friande de raconter tes problèmes. Tu as un peu trop tendance à te cacher derrière ses aires de femme forte qui n'a besoin de personne. Ça finira bien par te rattraper un jour ou l'autre. « Toi, comment tu vas ? » Parce que si tu mets ta santé mentale de côté, tu mets toujours la sienne en priorité. |
| | | | (#)Lun 22 Fév 2021 - 1:08 | |
| need you tonight (ft. @Leslie Cohen )
Quand Leslie évoque sa tenue, Jean réalise qu’effectivement il est évident qu’elle n’était pas dans son bureau en train de plancher sur un article dans cette tenue. Elle balaye le compliment de la main, ne sachant que trop comment ce genre de remarques de la part de son amie peuvent la mettre mal à l’aise. Et elle ne compte pas lui parler de ce fameux dîner prévu initialement pour ce soir, ou alors il faudrait vraiment qu’elle finisse ivre morte. « Rien d'important mh ? » « C’est ce que j’ai dit oui. » répond-t-elle avec un sourire qui se veut sarcastique et convainquant à la fois, pour cacher tout le poids de ces mots : rien d’important dans ce contexte. Il est temps de passer à autre chose, un autre sujet, n’importe quoi. Heureusement l’appel de l’estomac dévie facilement la conversation : « Donc, tu n'as pas dîner ? Sushi ? » Jean trépigne, cela fait longtemps qu’elles n’ont pas fait leur classique vin-sushi-blabla. « Allez ! Mais rappelle-leur bien que vegan ça veut dire sans œufs... » Il faut dire qu’une fois sur deux ils lui mettaient une montagne d’egg-roll dans sa commande, qu’elle ne mangeait pas donc, un beau gâchis. « Santé! » Et les verres s’entrechoquent avant de rejoindre les lèvres respectives des deux amies. Jean prend une longue gorgée, un peu trop longue pour être honnête, mais elle en a besoin. Elle en a besoin car elle culpabilise d’avoir abandonné ses parents et qu’elle va devoir tirer les vers du nez de Leslie sur la raison de son sms. La cuisine est immaculée et elle utilise cette preuve pour faire parler son interlocutrice : « C'est plus facile de garder le contrôle quand Abby n'est pas là. » Jean acquiesce, la petite tornade n’est visiblement pas à la maison, sinon elle déjà en train de grimper sur la journaliste comme si elle était un mur d’escalade. « Elle est avec ta sœur. »[/color] l’encourage Jean, habituée à ce que la professeure confie son petit monstre à une de ses cadettes pour pouvoir souffler un peu. Il faut dire que la petite Abby est un sacré morceau avec un trop plein d’énergie assez phénoménal. « Elle est chez Dale. » « Oh. » lâche-t-elle comprenant soudain le malaise de son amie. Les’ en veut beaucoup à son ex de les avoir abandonnées comme cela et de revenir, bien trop tard, la gueule enfarinée en espérant prendre sa place de père comme si de rien n’était. « Elle dort chez lui ? Ça va bien se passer, arrête de t’inquiéter... » dit-elle tendrement en cherchant son regard, serrant ses doigts autour de l’avant-bras de l’enseignante en signe de soutien. Mais Leslie met fin à la discussion : « Mais on ne va pas en parler. » Jean soupire doucement en scrutant les traits de son amie, elle lui fait toujours le coup de la femme forte qui ne montre aucune de ses faiblesses. Et Jean ne devrait pas lui en tenir rigueur, elle qui enfouit aussi une grande partie de ses émotions pour ne pas perdre pied. « Comme tu veux. Mais tu sais que je suis là pour t’écouter sans jugement, si tu changes d’avis. » lui glisse-t-elle tout de même. Jean a toujours été cette amie qui sait écouter, montrer de l’empathie, soulager l’autre rien qu’en recueillant sa parole, parfois même elle est de bon conseil. C’est sa plus grande qualité, elle est une très bonne amie, présente en toutes circonstances et qui se couperait un bras pour le bien de l’autre. Jean boit une nouvelle gorgée de vin. « Toi, comment tu vas ? » Elle jette un regard comique à Leslie et reprend une grande lampée du breuvage comme pour illustrer son état. Puis elle repose le verre en riant : « Non, je déconne. Ça va. Je survis... » Puis elle adresse un sourire cryptique à Leslie avant d’ajouter : « Je croule sous le boulot mais c’est mon choix... Et tu me connais, je suis jamais aussi heureuse que quand je dors pas de la nuit pour bosser sur un article ! » Ça arrive de plus en plus souvent et Matthias s’endort bien souvent seul. Jean se convainc que tout ceci n’a rien à voir avec sa motivation à sauver leur mariage, que ce n’est qu’une conséquence fâcheuse de sa détermination journalistique. Pourtant elle le sait. « Et j’ai définitivement pas été nominée pour le prix de femme de l’année. » Il ne mérite pas ça Matt, il est adorable et patient, il l’aime si fort qu’elle se sent toujours comme une affreuse personne quand elle le déçoit jour après jour. Jean réalise que son verre est déjà terminé. « Je vais avoir besoin de carburant si on part sur ce sujet... » soupire-t-elle en tendant son verre à Leslie, cette dernière a l’habitude de l’entendre se plaindre ou culpabiliser à propos de son mari, c’est toujours la même rengaine avec elle. |
| | | | (#)Lun 22 Fév 2021 - 22:51 | |
| « C’est ce que j’ai dit oui. » Menteuse. que tu te gardes de lui dire. Bien sûr qu'elle a piqué ta curiosité avec cette très brève information. Tu voudrais savoir même si c'est possiblement rien d'important. Tu ne lui demanderas tout de même pas. Pas maintenant, ni jamais. Elle reviendra d'elle-même sur le sujet si elle en a envie. Pour l'instant, ton souci principal est qu'elle a manqué un dîner. Les sushis sont de mise. Trop dommage. « Allez ! Mais rappelle-leur bien que vegan ça veut dire sans œufs... » Tu fais signe de non de la tête en même temps que tu pianotes sur ton téléphone pour passer commande. « Oublie ça. J'veux ta montagne d'egg rolls. » Tu rigoles en appuyant sur envoyer. Tu auras probablement beaucoup trop de nourriture. Ça ne fait rien. C'est encore meilleur réchauffé le lendemain. Tu es encore en train de fantasmer du festin à venir quand elle te ramène à la réalité Jean. Parce qu'un coup la question bouffe régler, le vin servit, elle saute rapidement dans le vif du sujet; pourquoi elle est là. Elle est là parce qu'Abby n'est pas là. « Oh. » Ouais, oh. « Elle dort chez lui ? Ça va bien se passer, arrête de t’inquiéter... » « Je sais. » Et c'est bien ça le problème. Tu ne veux pas que ça se passe bien. Tu ne veux pas que ta fille développe un once d'affection pour son géniteur. Tu veux que ça se passe mal. Tu veux qu'il perde officiellement la garde avant que tu ne puisses plus décidé à la place. Des années que ça dure sans que rien n'avance. Le système de justice est débile. « Comme tu veux. Mais tu sais que je suis là pour t’écouter sans jugement, si tu changes d’avis. » La main de Jean vient se poser sur ton avant-bras et tu viens poser ta main contre la sienne en souriant doucement. « T'es parfaite. J'avais juste besoin d'un peu de compagnie. Il n'y a rien à ajouter. » Parce qu'au finale, tu n'as rien non plus à lui reprocher. Ça aussi, c'est un autre problème. Il faudra bien que tu trouves le courage de lui pardonner un jour ou l'autre pour le bien de votre fille. Un jour, ça viendra.
C'est finalement vers elle que tu détournes le sujet. Jean attrape sa coupe dont elle avale exagérément une longue gorgée. Ton rire se mêle simultanément au sien. « Non, je déconne. Ça va. Je survis... » Elle survit. Mais encore ? « Je croule sous le boulot mais c’est mon choix... Et tu me connais, je suis jamais aussi heureuse que quand je dors pas de la nuit pour bosser sur un article ! » Tu la connais. Tu la comprends surtout. Peu de personne arrive à le comprendre. C'est dur de trouver une personne avec qui partager sa vie qui saura accepter ce trait de caractère dans notre vie. La vie de mère t'empêche de te surmener comme tu le faisais auparavant. Elle ne t'a pas connu au sommet de ton acharnement professionnel Jean. Juste, juste après. « Et j’ai définitivement pas été nominée pour le prix de femme de l’année. » On en revient encore à ce mariage qui ne surmonte pas la vague. Elle va continuer d'espérer combien de temps encore Jean que tout s'arrange ? Elle va continuer de se faire croire encore longtemps qu'elle est amoureuse de lui ? C'est dommage pour elle. Elle manque sûrement plein de belles expériences en s'acharnant sur cette relation qui est une cause perdue à tes yeux. « Je vais avoir besoin de carburant si on part sur ce sujet... » Sa coupe est vide. La tienne l'est aussi après l'énorme gorgée que tu prends pour la rejoindre. Tu reprends entre tes mains la bouteille qui n'est jamais bien loin pour remplir les deux coupes à nouveau. « T'inquiète, j'ai de quoi te faire oublier ton prénom. » que tu ajoutes, clin d'œil à l'appuie. Vous n'irez pas jusque là quand même… « Pourquoi tu restes avec lui ? » Ton petit doigt te dit que sa réponse ne sera pas honnête. Parce que avouer qu'on est plus amoureuse de son mari semble si horrible. Pourtant, la vie évolue, les gens avec. Ils prennent parfois des chemins différents et l'amour s'effrite au passage. Il n'y a rien de mal là dedans. |
| | | | (#)Mar 23 Fév 2021 - 14:58 | |
| need you tonight (ft. @Leslie Cohen )
Leslie n’a pas l’air convaincue par la tactique d’évitement de Jean, il faut dire que la blonde n’est pas la meilleure en terme de poker face, surtout quand cela la touche aussi personnellement et profondément. Mais elle n’insiste pas, et Jean lui en est profondément reconnaissante, elle n’a pas envie de se fâcher avec Leslie, elle n’est pas venu là pour ça. Et elle ne parle de sa sœur avec personne, même son mari sait qu’il ne faut pas prononcer son prénom, ni même évoquer sa disparition même à demi-mots. Le changement de sujet est bien venu, Jean a effectivement faim et le plan des sushis lui paraît parfait. Si l’on met de côté le fait que les cuistots chargent son plateau d’egg rolls qu’elle ne peut pas manger. Leslie est déjà en train de commander leurs menus habituels sur son téléphone. « Oublie ça. J'veux ta montagne d'egg rolls. » Et Jean la voit appuyer sur envoyer, sans mettre de commentaire. Elle prend une expression outrée : « Mais ! Tu essayes de m’affamer... » Elle va se retrouver avec deux, trois maki avocat-mangue qui se battent en duel contre l’armée d’egg-rolls qu’elle refusera de manger. Elle essaye bien de faire pitié à son amie avec une mine de chat potté, mais il est trop tard, la commande est déjà partie. Avec un peu de chance, ils ont noté quelque chose sur la fiche client après l’appel qu’elle leur a passé la dernière fois. Bien qu’ils n’en ont sûrement rien eu à faire, elle n’a pas osé faire un vrai scandale, elle a même fini la discussion en s’excusant de les avoir dérangés et en les remerciant. Ça l’agace, Jean, d’être aussi gentille, elle voudrait être un requin offensif qui sait se faire respecter en toutes circonstances mais en réalité, elle n’est bien souvent qu’un chaton peu à l’aise à sortir ses griffes. Dans le travail elle sait se montrer plus incisive, mais encore, elle est loin d’être la journaliste badass sans peur et sans reproche qu’elle aspire à devenir. Mais ses pensées dérivent bien vite vers son amie et sa cuisine nickel. Elle n’y va pas par quatre chemins et demande à Leslie ce qu’il se passe. Le problème c’est donc qu’Abyy dort chez son père ce soir et Jean essaye de la rassurer comme elle peut, mais elle sent l’amertume dans sa réponse : « Je sais. »[/color] Elle sait que ça va bien se passer et elle sait aussi que sa fille voudra reproduire l’expérience, qu’elle voudra renforcer le lien avec ce paternel qui a fait un come-back dans sa vie. Jean peut comprendre que ce soit difficile pour elle qui s’est construite une relation à deux avec sa fille de voir son ex ressurgir comme cela et s’interposer. Mais Leslie ne veut pas s’étendre sur le sujet et la journaliste respecte son choix, bien qu’elle lui rappelle qu’elle peut être une oreille attentive, même une épaule pour pleurer si elle change d’avis. Cela lui tient particulièrement à cœur d’être présente pour ses amis. « T'es parfaite. J'avais juste besoin d'un peu de compagnie. Il n'y a rien à ajouter. » Elles ont l’air malines toutes les deux à éviter les sujets qui les préoccupent ce soir. Jean n’a pas de mal par contre à parler d’autre chose, de sa charge de travail ou de son incapacité à être la femme que mérite Matthias. Dès qu’elle évoque son mariage, son verre se vide presque magiquement et elle réclame un refill de son verre de vin. Si elle doit parler de son mariage, autant avoir de quoi se saouler. Aussitôt dit, aussitôt fait, Leslie remplit leurs verres respectifs. « T'inquiète, j'ai de quoi te faire oublier ton prénom. » Et Jean s’esclaffe à la boutade de son amie, cela leur arrive d’abuser du vin mais elles n’en arrivent jamais au point de ne plus se souvenir de leur soirée le lendemain. Peut-être que ce serait pas si mal pourtant, d’oublier certaines choses comme la date du jour et tout ce que cela signifie pour elle. « Pourquoi tu restes avec lui ? » La question est abrupte, presque un peu violente, Jean ne s’y attendait pas, pourtant elle a l’habitude de la franchise de Leslie. Elle baisse les yeux sur son verre et en boit une franche gorgée. « La question c’est surtout, pourquoi il reste avec moi… » Elle se sent vraiment dépassée par tout cela, elle n’est peut-être juste pas faite pour être mariée, s’ils étaient restés un couple de jeunes modernes, à vivre chacun chez soi, à se voir quand ils le souhaitaient et à ne pas prendre ces engagements étouffants, ça aurait peut-être fonctionné bien mieux… « Il est parfait Matthias, tu sais… Si gentil et attentionné. Et il me connaît si bien... » Elle ne trouvera pas mieux, il la supporte malgré son obsession pour le travail, il la soutient toujours et il sait lui redonner le sourire quand elle va mal. Alors pourquoi n’est-elle pas capable de mettre du sien dans toute cette entreprise pour sauver leur mariage ? « Tu sais que j’ai oublié la Saint-Valentin et qu’il m’avait préparé un dîner, avec des fleurs et une soirée film ensuite ? Et en plus, on a commencé à se disputer parce que j’ai voulu finir ce sur quoi j’étais en train de bosser… Franchement, je le mérite pas... » Son visage est peiné, elle ne sait pas quoi faire, mais le quitter n’est définitivement pas une option, si quelqu’un doit mettre fin à leur relation c’est lui. Lui, il a le droit, elle, elle ne pourrait jamais lui faire ça, elle le fait déjà assez souffrir comme ça au quotidien, elle se sent incapable de lui briser le cœur. |
| | | | (#)Jeu 25 Fév 2021 - 2:56 | |
| « La question c’est surtout, pourquoi il reste avec moi… » Le classique! Elle met la faute sur elle. Elle le met lui sur un pied d'estale, se dénigre au passage. Tu détestes qu'elle le fasse. « Il est parfait Matthias, tu sais… Si gentil et attentionné. Et il me connaît si bien... » Bien sûr que tu le sais. Il est le gendre que tous les parents souhaiteraient avoir pour leurs filles. C'est une bonne personne. Tu n'en a jamais douté une seule seconde. Il prend bien soin de Jean, du mieux qu'il le peut du moins. Elle n'a absolument aucune raison de ne pas être heureuse avec lui à ses côtés. C'est ce qu'elle se dit, qu'elle se convainc. « Il l'est. C'est sûrement pour ça que c'est aussi chiant de plus l'aimer. » Ouf. Peut-être qu'elle pique un peu trop celle-là. Tu n'es pas prête à dire qu'il n'y a jamais eu d'amour entre eux. Tu ne l'a connaissais pas assez bien ton amie du temps où elle a fait la connaissance de son époux. Ils éprouvent une sincère affection l'un pour l'autre, mais la passion ne semble plus au rendez-vous. Aimer quelqu'un ne veut pas forcément dire en être amoureux. Cinquante pourcent des mariages finissent en divorce. C'est prouvé. Raison de plus de ne pas se marier. C'est peut-être ça aussi son problème; le mariage. Ça n'a pas réussi à ta soeur il y a quelques années. Son couple aurait sûrement survécu sans cette tentative débile de vouloir se conformer à la société. Il est en train d'arriver la même chose à la journaliste. « Tu sais que j’ai oublié la Saint-Valentin et qu’il m’avait préparé un dîner, avec des fleurs et une soirée film ensuite ? Et en plus, on a commencé à se disputer parce que j’ai voulu finir ce sur quoi j’étais en train de bosser… Franchement, je le mérite pas... » La Saint-Valentin, quelle fête commerciale débile. Tu n'as pas vraiment l'âme romantique. Tu aurais probablement préféré faire comme elle, bosser plutôt que de le souligner. « Ce n'est pas une question de mériter l'autre ou non. C'est de savoir trouver la bonne personne pour soi. » Peut-être qu'elle n'est pas la bonne personne pour lui et qu'il n'est pas la bonne personne pour elle. Peut-être qu'ils s'enfoncent tous deux dans une relation qui les rendent malheureux pour ne pas blesser l'autre. Mais parfois rester fait plus mal que partir. Espérons simplement qu'elle ne s'en rende pas compte trop tard, quand les mioches seront là. Ils viendront forcément. C'est à chier les familles séparées.
Elle est sauvée par le gong quand la sonnette de l'entrée se fait entendre dans toute la maison. C'est du rapide ! Tu délaisses ta coupe sur le plan de travail avant de te diriger vers l'entrée pour y ouvrir la porte. La bouffe ! Tu paies l'addition au livreur et en quelques minutes seulement te revoilà de nouveau assise en face de Jean posant la commande devant vous deux. Tu pousses sa boîte vers elle - vole ses egg rolls au passage - avant de prendre la tienne. « Ça sent trop bon. » que tu te réjouis, la bouche déjà à moitié pleine. Pour la classe, on repassera. C'est juste Jeanie. L'élégance n'a pas besoin d'être de mise. « J'ai revu un gars avec qui je suis sorti à la fac y'a quelques semaines. » que tu débutes. Liam de son prénom. Tu ne te souviens plus vraiment si elle a eu le topo de lui. Probablement pas. Liam et toi, c'était déjà une vieille histoire quand tu as rencontré la journaliste. Elle a eu celui de Sara en long et en large quand ton petit coeur brisé a été maître de votre rencontre, mais c'est tout. Pas comme si ta liste d'ex était bien volumineuse de toute manière. « Il s'est tapé ma soeur. » C'est presque dit dans un rire - un rire un peu jaune, mais un rire quand même. Ça l'a été un choc sur le coup, mais ça va maintenant. Tu as digéré la nouvelle depuis. « Si ça peut te consoler sur ta vie sentimentale merdique. » que tu rajoutes en haussant les épaules. Au moins, Matthias ne s'est pas tapé sa soeur - elle a pas de soeur, ça l'aide. Quand on se compare, on se console a ce qu'il paraît. Si elle peut se consoler dans tes frasques, tu les nommera une à une sans aucune gêne. Elles sont plutôt nombreuses ces dernières temps, malheureusement. |
| | | | (#)Jeu 25 Fév 2021 - 19:56 | |
| need you tonight (ft. @Leslie Cohen )
Puisque Leslie ne veut pas parler de son ex et de sa relation naissante avec leur fille, Jean en vient naturellement à parler de son mariage. Ce n’est pas le mariage le plus désastreux qui soit, ils ont des moments de tendresse entre les disputes et elle considère qu’elle a beaucoup de chance de l’avoir, ce qui n’est pas réciproque de son point de vue. Alors elle se flagelle devant son amie tout en sirotant le vin et elle aligne quelques unes des nombreuses qualités de son époux pour le défendre, pour justifier qu’ils soient toujours ensemble malgré leurs difficultés. Elle voit son amie acquiescer : « Il l'est. C'est sûrement pour ça que c'est aussi chiant de plus l'aimer. » La journaliste manque de s’étrangler avec sa gorgée de vin, elle s’est souvent fait la réflexion, elle s’’est souvent demandé si elle l’aime encore ou même si elle l’a jamais vraiment aimé, mais elle est devenue experte dans l’art du déni. Ces pensées apparaissent fréquemment dans son esprit mais elle les en chasse toujours bien vite. Alors entendre son amie verbaliser cela comme une évidence lui fait l’effet d’un pieu enfoncé dans le cœur. Leslie sait, comme si elle voyait plus clair que Jean dans ses propres sentiments. Mais Jean secoue la tête énergiquement en déglutissant difficilement : « Arrête. Bien sûr que je l’aime encore… C’est juste devenu… compliqué... » dit-elle en fixant la surface du comptoir de la cuisine, elle a peur que son amie lise en elle comme dans un livre ouvert si leurs regards se croisent. Et elle n’est pas prête à avoir cette discussion, elle n’est pas prête à plonger dans le sujet et à entendre son amie lui prouver par A+B qu’elle doit quitter Matthias car elle ne l’aime plus. « Je suis juste un peu obsédée par ma carrière c’est tout... » justifie-t-elle avant de raconter l’épisode de la Saint-Valentin pour bien illustrer que la faute lui incombe et qu’elle ne le mérite pas. « Ce n'est pas une question de mériter l'autre ou non. C'est de savoir trouver la bonne personne pour soi. » La bonne personne, c’est un concept qui semble bien abstrait à la journaliste. Matthias est une bonne personne, non ? Il l’aime de tout son cœur, alors pourquoi ne peut-il pas être la bonne personne. « Je ne crois pas que ça existe la bonne personne. Il faut juste faire des efforts dans un couple… Je trouverais jamais mieux que Matthias, alors il faut juste que j’arrête de me comporter comme une gamine insatisfaite... » Faire des efforts, se contraindre, se convaincre que tout ceci n’est pas vain et arrêter de faire souffrir l’homme de sa vie. Parce que c’est l’homme de sa vie et ça ne peut en être autrement, non ? La sonnette qui retentit sauve Jean de ses pensées qui ne peuvent s’empêcher de dériver vers une autre éventualité qu’elle ne veut pas s’avouer, la pensée qu’elle ne peut pas être heureuse avec Matthias pour une simple raison, elle n’est pas faîte pour partager la vie d’un homme. La pensée est fugace et elle est tout de suite contrée par le puissant déni qui régit ses sentiments amoureux. « Quelle rapidité ! » remarque Jean tandis que Leslie s’éclipse pour aller ouvrir. Elle se retourne pour attraper son porte-feuille qui se trouve dans son sac qu’elle a suspendu au dossier d’une chaise. « Combien je te dois ? » demande-t-elle alors que Leslie revient les bras chargés. Pas question qu’elle la laisse tout payer, Jean a pris ce boulot de serveuse afin de ne pas dépendre de son mari pour tout tant que ses articles se vendent difficilement, alors pas question qu’elle laisse Leslie la prendre en pitié. « Ça sent trop bon. » commente Leslie la bouche déjà pleine de ses egg-rolls. « Sers-toi, je t’en prie. » raille-t-elle sans se faire prier pour enfourner un maki végé dans sa bouche. Leslie n’a pas honte de parler la bouche plein, elles se sont déjà toutes les deux vues dans des situations bien plus gênantes que cela. Jean est d’ailleurs presque attendrie par le côté morfale de son amie, ça ne lui enlève aucun charme, au contraire même, elle n’en est presque que plus belle quand elle ne se prend pas au sérieux. Une petite alarme s’allume dans le fond de son cerveau, une alarme qui lui dit qu’elle la regarde un peu trop tendrement son amie, et qu’elle en oublie même de mâcher son maki. « J'ai revu un gars avec qui je suis sorti à la fac y'a quelques semaines. » Diversion parfaite, l’alerte s’éteint et elle est aussitôt oubliée. « Ah oui ? Et alors, il a bien vieilli ? » plaisante-t-elle, parce que recroiser des personnes du passé pouvait provoquer bien des surprises, les gens changeaient tant physiquement que mentalement. Elle en a bien eu la preuve en retrouvant une « copine » de lycée, elle était une peste du groupe de filles populaires que squattait Jean, reniant sa propre nature, pour ne pas se retrouver la cible de leurs méchanceté. Hidden in plain sight. Elle est devenue un véritable amour Jessian et elle regrette ce passé, Jean serait vraiment mal placée pour lui en vouloir, elle aussi a participé à tout cela en les laissant faire, en riant à leurs frasques pour être acceptée dans le groupe des intouchables… Alors ce garçon avec qui Leslie est sortie, des années plus tard, il pouvait être devenu tout à fait quelqu’un d’autre. « Il s'est tapé ma soeur. » Jean toussote, manquant à nouveau de s’étouffer, avec un maki cette fois cependant. Son amie veut-elle la tuer ? Elle déglutit et se joint au rire de son amie : « Tu rigoles ?… Mais, attend… A l’époque ? Ou maintenant ? » Est-ce qu’il a couché avec sa sœur quand ils étaient ensemble ? Ou peu de temps après ? Est-ce qu’il savait que c’était sa sœur ? Est-ce qu’il l’a fait exprès ? Holala c’est parfait comme sujet, parfait pour ne plus penser à Matthias ou à ses sentiments pour qui que ce soit. On dirait le scenario d’un épisode des Feux de l’Amour. « Si ça peut te consoler sur ta vie sentimentale merdique. » Jean pince les lèvres et baisse les yeux une seconde, refusant ce constat, elle a un mari attentionné, sa vie sentimentale n’est pas merdique, non. Mais elle ne commente pas et finit son deuxième verre de vin. « T’es dévastée ou tu peux me raconter tout dans les moindres détails ? » demande-t-elle avec un air faussement angélique, Jean a un versant si sérieux et engagé qu’il est parfois facile d’oublier que c’est aussi une amoureuse des comédies romantiques bien cheesy et des potins. « C’est Chloé, hein ? » Parce qu’elle a deux sœurs et Jean les a déjà rencontrées brièvement mais assez pour les cerner et elle a comme un pressentiment que c’est d’elle dont il est question. |
| | | | (#)Ven 26 Fév 2021 - 0:52 | |
| « Arrête. Bien sûr que je l’aime encore… C’est juste devenu… compliqué... » Elle l'aime encore. Mais en est-elle toujours amoureuse ? C'est facile de jouer avec les mots. C'est deux mots qui se ressemblent, mais qui ont une signification complètement différente. Il y en a un qui est plus important que l'autre quand on veut faire tenir un mariage. Ça ne devrait pas être compliqué. Pas après seulement trois ans de mariage. Elle devrait aspirer à plus la blonde. Elle le mérite tellement. Si seulement elle pouvait être un peu égoïste pour une fois. « Je suis juste un peu obsédée par ma carrière c’est tout... » « Peut-être que votre timming est mauvais. » Peut-être qu'elle n'est pas rendu là dans sa vie. Peut-être qu'elle a besoin de lancer sa carrière avant de se poser. Peut-être qu'elle laissera un peu le boulot de côté quand elle aura un emploi plus stable. Peut-être qu'après ça, elle sera celle que Matthias attend désespérément. Ça en fait beaucoup des peut-être. Tu l'admires Jean dans sa patience et sa persévérance, son espoir même. C'est sûrement ça qui tient son mariage autant d'un côté que de l'autre; l'espoir que tout rentre dans l'ordre. « Je ne crois pas que ça existe la bonne personne. Il faut juste faire des efforts dans un couple… Je trouverais jamais mieux que Matthias, alors il faut juste que j’arrête de me comporter comme une gamine insatisfaite... » Insatisfaite, c'est le mot que tu retiens de toute la pharse, mais tu t'abstiens de tout commentaire. Tu vas finir par la faire fuir à force de piquer là où ça fait mal. « M'dis quand même pas que tu as peur d'être toute seule ? » Ça sonne un peu comme ça, comme la fille qui pense qu'elle ne rencontrera jamais personne d'autre si elle quitte son copain. « T'es belle, drôle, intelligente. Les mecs vont faire la file pour toi. » Une fille comme elle, ça ne passe pas inaperçu. Tu le sais. Elle n'a pas passé inaperçu la première fois que tu l'a vu.
« Quelle rapidité ! » Et c'est temps mieux. Ton ventre cris famine depuis que le mot sushi a été prononcé quelques minutes auparavant. « Combien je te dois ? » qu'elle te demande alors que tu dépose la commande sur le plan de travail. Tu lui fais signe de la main de ranger son porte-monnaie. « Tu paieras la prochaine fois. » C'est moins compliqué comme ça. Elle boit ton vin. Tu paies la bouffe. La prochaine fois ce sera l'inverse. Parce qu'il aura assurément une prochaine fois. Tu piges déjà dans son assiette avant même qu'elle t'invite à le faire. Pourquoi attendre ? Tu sais déjà qu'elle ne va pas le manger. « Sers-toi, je t’en prie. » Ouais, t'as déjà la bouche pleine. Tu avais pas réalisé à quel point tu avais faim jusqu'à ce que l'odeur remonte à tes narines. Peut-être bien que tu as oublié de manger aujourd'hui avec tous ces tracas qui te passaient par la tête. On peut dire que tu te reprends pour la journée. « Ah oui ? Et alors, il a bien vieilli ? » Tu éclates de rire. « Très bien vieilli. » que tu réponds en jouant des sourcils. Oh Liam, il était beau à l'époque. Il l'est probablement encore plus aujourd'hui avec le bagage qu'il a acquis depuis le temps. Mais, ouais, c'est pas vraiment là où tu veux en venir. Il a chopé ta soeur Jean manque de s'étouffer en l'entendant. Toi, tu ris de plus belle. L'alcool n'a absolument aucun lien avec le présent fou rire. « Tu rigoles ?… Mais, attend… A l’époque ? Ou maintenant ? » « Maintenant. » Quand même pas a l'époque. Ça l'aurait beaucoup moins bien passé. En même temps, il (ou elle) est pas encore née celui qui arrivera à mettre un froid entre les sœurs Cohen. Les sœurs avant tout. Toujours. « T’es dévastée ou tu peux me raconter tout dans les moindres détails ? C’est Chloé, hein ? » Qui d'autre ? Certainement pas Emily et sa vie beaucoup trop rangé. Sûrement pas Helena et son petit coeur qui s'attache à tout le monde. Les plans cul c'est pas trop son truc - même si au fond, c'est tout ce qu'elle a, tristement. « C'est elle, oui. » Et ça passe sûrement mieux parce que c'est elle justement. « J'ai pas les détails- même si tu as stupidement cherché à les avoir - mais c'était juste une nuit. Ils sont voisins. Chloe vivait encore à Sydney quand j'étais avec lui. Ils se sont jamais rencontré à l'époque. » À l'époque où tu étais archi pauvre et incapable de retourner dans ta ville natale pour présenter ton nouveau partenaire à ta famille. Tu aurais dû mettre un peu plus du sien. Ça l'aurait éviter une situation bien malaisante. Liam est sûrement le plus mal à l'aise dans cette histoire pour tout dire. Les soeurs sont déjà (presque) capable d'en rire.
« Blanc ou rouge ? » Sa coupe est vide. La tienne aussi. Et la bouteille aussi visiblement. |
| | | | (#)Dim 7 Mar 2021 - 1:39 | |
| need you tonight (ft. @Leslie Cohen )
« Peut-être que votre timming est mauvais. » Jean baisse le regard dans son verre « Peut-être... » Ca n’était pas dans ses plans de se marier si jeune, son travail, ses ambitions c’était tout pour elle. D’ailleurs, sa famille a été surprise d’apprendre qu’elle entretenait une relation assez sérieuse pour que cela débouche sur une demande en mariage. Depuis l’accident il n’y en avait plus que pour ses articles et sa carrière. Pourtant, Jean est un être humain comme les autres, voir un être humain plus sensible que la moyenne, elle a besoin d’une vie sociale, de tendresse et de soutien émotionnel. Et ce n’était plus son jumeau qui lui offrait tout cela depuis longtemps, le froid entre eux a laissé un vide béant dans sa vie et dans son cœur, un vide qui est venu élargir celui laissé par le décès de celle dont elle s’efforce de nier l’existence, leur jeune sœur. Alors, quand elle a rencontré Matthias, sa douceur et sa gentillesse l’ont séduite, elle savait qu’il serait là pour elle envers et contre tout et puis cela lui permettait de faire taire ses élans envers les femmes, ces erreurs de parcours comme elle les appelait quand elle s’autorisait à y réfléchir plus de deux secondes. Jean sait qu’elle ne mérite pas un mari si attentionné et la réponse de Leslie ne lui convient pas, la bonne personne n’existe pas, il n’y a pas de miracle dans la vie, il faut simplement faire de efforts surtout quand on a touché le gros lot en rencontrant quelqu’un comme Matthias. Impossible de trouver mieux selon Jean. « M'dis quand même pas que tu as peur d'être toute seule ? » Elle secoue la tête par réflexe sans même réfléchir vraiment à la question. « C’est pas ce que j’ai dit ! » s’indigne-t-elle. Jean se considère comme une jeune femme indépendante, elle pourrait très bien être heureuse sans ce mariage, juste avec ses enquêtes et ses articles, non ? « T'es belle, drôle, intelligente. Les mecs vont faire la file pour toi. » Les compliments prononcés par Leslie lui font un drôle d’effet, comme si c’était la première fois qu’on les lui faisait alors même que Matthias ne manque pas une occasion de lui dire de jolies choses. « Arrête... » dit-elle avec un sourire gêné. Pourtant, la suite de sa phrase ne la fait pas vraiment vibrer, elle fait la moue, peu convaincue. Elle a déjà connu ça lors de sa scolarité, les garçons qui prenaient un ticket, les petits-copains dont elle changeait toutes les deux semaines. Next, messieurs, qui est le suivant ? Tout ça pour faire comme les copines populaires, ou mieux qu’elles, avoir un palmarès, un statut de jeune fille désirable, mais sans que ça ne lui apporte rien et surtout pas un bonheur. « Et j’ai pas besoin de mecs… J’ai un mari déjà, je te rappelle... » dit-elle en désignant son alliance et un petit air de reproche exagéré envers Leslie. Comment pourrait-elle oublier qu’elle est mariée ? Elles ne font que parler de ça. La nourriture arrive et Leslie refuse son argent. « Tu paieras la prochaine fois. » Jean finit par acquiescer et ranger son porte-feuille. Finalement la discussion est déviée vers un ex de l’université de Leslie et la remarque de Jean la fait rire. « Très bien vieilli. » Jean enfourne un maki qu’elle commence à mâcher en attendant la suite. Elle ne s’y attendait pas et manque de s’étouffer, La sœur de Leslie et son ex qui ont couché ensemble, croustillant à souhait comme anecdote, Jean s’assure toutefois des conditions de cette « tromperie ». « Maintenant. » « Ouf... » souffle-t-elle la bouche pleine, ça ressemble beaucoup moins à une trahison ainsi, Jean n’a aucunement envie de voir Leslie en froid avec une de ses sœurs, elles sont si proches, c’est tellement touchant leur relation... La journaliste sent une petite pointe lui transpercer le cœur en pensant à ses propres liens fraternels si mal en point. Mais elle chasse la pensée bien vite et reporte aussitôt son attention sur l’anecdote insolite, c’est forcément Chloe, non ? « C'est elle, oui. J'ai pas les détails mais c'était juste une nuit. Ils sont voisins. Chloe vivait encore à Sydney quand j'étais avec lui. Ils se sont jamais rencontré à l'époque. » Jean sirote les dernières gouttes de son vin en écoutant attentivement. « C’est dingue, les coïncidences, hein… A croire qu’il a vraiment un type de femmes… Les Cohen ! » s’esclaffe-t-elle un peu moqueuse, ça fait du bien de parler d’un truc léger et pas de son mariage qui part à la dérive ou du retour du père d’Abby. Jean lorgne à peine le fond de son verre vide que Leslie lui propose, plus rapide que l’éclair : « Blanc ou rouge ? » Jean réalise qu’elle ont fini la première bouteille et alors qu’elle engloutit un nouveau maki, elle répond : « Blanc, si on me laisse le choix... ». Il reste quelques sushis mais Jean commence déjà à être calée. « On irait pas boire la deuxième dans ton canapé ? » demande-t-elle innocemment. Elles seront mieux installées que perchées sur ces tabourets hauts. Et sans vraiment demander son reste, Jean enfourne son dernier maki dans sa bouche et se dirige vers le canapé avec son verre à pied. Elle quitte ses chaussures comme si elle était chez elle et s’assied en tailleurs sur le sofa en attendant que son amie la rejoigne avec la bouteille. « Bon et à part me parler de tes exs et m’écouter me morfondre sur mes piètres qualités de femme au foyer, tu racontes quoi de beau ? Comment vont les amours ? » demande-t-elle en haussant les sourcils d’un air suggestif, Leslie a probablement l’embarras du choix, elle est belle, bien plus intelligente que Jean qui ne comprend rien à ce qu’elle étudie/enseigne et n’importe qui serait chanceux de l’avoir dans sa vie. |
| | | | (#)Dim 7 Mar 2021 - 17:05 | |
| « C’est pas ce que j’ai dit ! » C'est quoi alors ? Qu'est-ce qui la retient dans ce malheureux mariage ? Parce qu'il y a forcément quelque chose. Probablement est-ce simplement parce qu'elle ne veut pas lui briser le cœur à lui. Jean et sa main éternellement sur le coeur pour tout le monde sauf elle. Tu as lamentablement échoué dans ton rôle d'amie de la forcer à penser un peu plus à elle. « Arrête... » Ça dure une fraction de seconde, ce sourire gêné, celui qui semble charmé par le compliment. Il dure juste assez longtemps pour que tu le remarques, mais pas assez pour que tu en portes une réelle attention. C'est sûrement le vin. L'alcool a le dos large ce soir. « Et j’ai pas besoin de mecs… J’ai un mari déjà, je te rappelle... » Oui ça va, tu t'en souviens très bien. « De quoi tu as besoin alors ? » Tu lui proposerais bien une fille, mais ça l'a choquerait bien trop. Elle se la joue bien trop coincé par moment. Elle ne sait pas ce qu'elle veut Jean. La voilà la vrai réponse.
« Ouf... C’est dingue, les coïncidences, hein… A croire qu’il a vraiment un type de femmes… Les Cohen ! » Tu pouffes de rire - parce qu'il vaut mieux en rire. Chloe est celle de tes soeurs qui te ressemble le plus. Pas physiquement, ça l'aide pas depuis qu'elle se la joue fausse blonde. Mais niveau caractère, c'est à elle que tu ressembles le plus même si vous êtes bien différentes sur bien des points, les similitudes sont là. Probablement que ce sont ses similitudes qui lui ont plu à Liam autant chez toi que chez elle. Si ce n'était qu'un plan cul pour Chloe, ce n'était pas ça pour Liam. Il n'est pas comme ça - ou peut-être a t'il changé, mais il t'a semblé le même pour le peu que vous avez échangé. Tu ne dis quand même pas qu'il ressentait des sentiments pour elle, tu n'en sais rien, mais il aurait sûrement voulu la revoir. Tu en es presque certaine. « J'devrais peut-être lui envoyer une photo des deux autres pour faire sûr qu'il en chope pas une autre. » Tu le dis en riant, comme si ce n'était pas la fin du monde, mais, ouais, ça l'a fait mal même si tout s'est pardonné facilement, même si plus de dix ans se sont écoulés depuis la fin de votre relation. Liam et toi, c'était beau et fort. Tu n'as pas particulièrement envie de partager ses souvenirs avec l'une de tes soeurs même si tu n'as aucunement le droit de l'exiger. C'est un grand garçon. Il fait ce qu'il veut avec qui il le veut.
« Blanc, si on me laisse le choix... » Blanc ce sera alors. Tu es aussi équipé dans l'un ou l'autre. Tu as une préférence pour le rouge, mais tu apprécies le blanc également. Tu n'es pas particulièrement difficile pour tout dire. Tu te lèves pour aller fouiller dans ton cellier à la recherche de ta meilleure bouteille de blanc. Rien de moins. « On irait pas boire la deuxième dans ton canapé ? » Tu acquiesces d'un signe de tête en attrapant une bouteille dont tu verses le contenu dans vos deux coupes. C'est vrai que vous serez plus confortable là bas. Jean prend son dernier maki qu'elle met dans sa bouche avant de se sauver direction le canapé là où elle prend ses aises. Tu la suis, deux sushis plus tard en prenant la bouteille et ta coupe avec toi. « Bon et à part me parler de tes exs et m’écouter me morfondre sur mes piètres qualités de femme au foyer, tu racontes quoi de beau ? Comment vont les amours ? » Tu éclates de rire. Les amours, elle est bonne celle-là. « J'ai pas le temps pour ça. » Ils frôlent l'infini tous ses flirts qui n'aboutissent à rien depuis la naissance d'Abby. Et c'est strictement de ta faute si ça ne mène à rien. Tu n'es pas assez disponible. Tu croules sous le boulot toute la semaine - exagère parfois dans les week-ends - gère ta fille le reste du temps. Tu n'as pas le temps pour les rendez-vous galants. Personne ne t'a réellement touché depuis que tu es devenue une maman. Il y a eu quelques baisers ici et là, mais sans plus. « Et j'suis pas vraiment doué là dedans de toute façon. J'suis bien toute seule. » que tu ajoutes en haussant les épaules. Ce n'est qu'un demi-mensonge. Tu as toujours préféré les relations sans prise de tête aux relations sérieuses. Tu aimes pouvoir aller chercher de l'affection quand tu en as besoin et te tirer quand tu as besoin d'être seule. Tu aimes de n'avoir aucun compte à rendre à personne. Tu aimes ton indépendance voilà tout. C'est compliqué de partager sa vie avec quelqu'un qui puisse vraiment le comprendre. Mais bien sûr qu'ils sont là ces moments de solitude où tu aurais juste envie d'un dodo collé pour aller mieux. Ce soir en est un. Et ce n'est clairement pas Jean qui va combler ce besoin là. Pas son genre. Trop mariée, trop hétero.
Tu déposes ta coupe contre la table du salon après en avoir pris une nouvelle gorgée. Ton coude vient prendre appuie sur le dossier du canapé, posant ta tête dans ta main en te retournant vers elle. « J'm'excuse pour tout à l'heure. » Tu es parfaitement consciente d'avoir été un peu cru dans tes paroles. Parfois il faut secouer un peu les autres pour leur faire réaliser des choses. On dirait bien que rien n'arrivera à réveiller Jean. « Je t'aime tu sais- » De tout ton coeur. Amicalement parlant, bien sûr. « - j'aimerais juste que tu sois heureuse. » Si tes paroles sont parfois dures et trop directes, tes intentions, elles, sont pures. |
| | | | (#)Mer 10 Mar 2021 - 0:26 | |
| need you tonight (ft. @Leslie Cohen )
« De quoi tu as besoin alors ? » La question la laisse bouche bée pendant quelques instants, elle aimerait plus que tout pouvoir y répondre, vraiment. Si seulement je le savais… Si seulement c’était si simple... Qu’est-ce qu’il lui faut pour être heureuse à part son travail ? Il ne peut pas y avoir que ça dans sa vie, si ? Elle sent bien qu’il lui manque quelque chose, mais elle ne réussit pas à mettre le doigt dessus, ou alors peut-être qu’elle ne veut pas… Elle finit par hausser les épaules avec une moue un peu dépitée : « Me plaindre auprès de mon amie en buvant du vin ? » Ça aura probablement le mérite de les mettre d’accord toutes les deux. Puis ma discussion s’éloigne du mariage de Matthias et de Jean, au grand soulagement de cette dernière, d’autant qu’il s’agit de potins dignes d’un soap opera. L’ex de Leslie qui se retrouve par hasard à coucher avec sa sœur Chloe, c’est le genre de coïncidence qu’on ne croirait pas possible dans la vraie vie. « J'devrais peut-être lui envoyer une photo des deux autres pour faire sûr qu'il en chope pas une autre. » Leslie a l’air de rire un peu jaune et Jean se rend compte qu’elle ne se montre peut-être pas très sensible aux sentiments de son amie en prenant tout cela autant à la rigolade. « Peut-être… Désolée d’en faire une blague… Mais ça va ? C’était du sérieux tous les deux ? » Puis elle se risque : « T’aurais eu envie de le revoir...? » Retrouver un ex des années plus tard, ça pouvait probablement faire ressurgir de vieux sentiments, non ? Finalement, Leslie ramène une autre bouteille, du vin blanc à la demande de Jean, et remplit leurs verres avant que la journaliste propose de migrer vers le canapé. Elle va d’ailleurs s’y lover après avoir retiré ses chaussures pour pouvoir s’installer en tailleur, prenant ses aises sans gêne. Elle questionne Leslie sur sa vie amoureuse, qu’elle a déclaré désastreuse quelques instants plus tôt. Désastreuse ne veut pas dire vide pourtant, non ? « J'ai pas le temps pour ça. » lui répond-t-elle dans un éclat de rire. Jean lui adresse une moue dubitative : « C’est facile de dire ça... » Elle ne doute pas un instant que Leslie soit très occupée par son travail et par sa fille, mais si elle a régulièrement du temps pour vider une bouteille de vin (ou plusieurs) avec Jean, elle en a aussi pour avoir des rencards. « Si tu veux faire ça vite, tente le speed dating... » lui propose-t-elle avec un air amusé sur le visage, elle ne pense pas que ce plan séduise son amie, elle-même n’aurait pas idée d’aller chercher l’amour dans un tel lieu digne d’un fast-food. Elle la taquine un peu mais Jean a beau accorder une importance supérieure à sa carrière, elle sait aussi qu’elle ne peut pas se passer des autres, qu’elle a besoin de connexions sociales, de douceur et de tendresse, d’amour surtout… Et elle n’est pas sûre de l’avoir trouvé avec Matthias. « Et j'suis pas vraiment doué là dedans de toute façon. J'suis bien toute seule. » Jean l’observe pour essayer de voir à quel point ces mots sont une façade, une sorte de façon de se rassurer, de se mentir à elle-même. Elle lui jette un regard dubitatif : « Mouais, la solitude, c’est joli sur le papier... » Ses années d’étude à Sydney ont été très solitaires, ce sont à la fois ses meilleures années car elle touchait enfin son rêve du doigt et se donnait les moyens de l’atteindre, mais également les pires. Loin de sa famille, tant géographiquement qu’émotionnellement, s’interdisant toute relation amoureuse pour se concentrer sur ses objectifs, se noyant dans le travail pour ne pas penser à celle qu’elle avait perdue, sa sœur. Alors même si elle peut comprendre que certaines personnes apprécient la solitude et le célibat, Jean a tout de même du mal à croire que l’on puisse s’épanouir réellement sans amour. Le sacro-saint amour, celui qui finit en mariage comme celui dans lequel elle n’est pas si heureuse que cela, elle se rend bien compte qu’elle n’est pas très cohérente, mais elle ne sait plus vraiment où elle en est Jean… Jean sirote son vin blanc, en regardant Leslie déposer son verre à pied et se tourner vers elle avec un air sérieux. « J'm'excuse pour tout à l'heure. » Jean baisse les yeux, son amie a été un peu insistante en effet, mais elle a déjà oublié, elle ne lui en tient pas rigueur, elle sait qu’elle est juste préoccupée pour elle. « C’est pas grave... » répond-t-elle les yeux fixés sur ses mains qui triturent le revers de sa robe. Il lui est difficile d’admettre que quelque chose ne va pas dans son mariage, c’est une preuve d’échec pour elle et surtout, cela la mènerait à devoir prendre une décision qu’elle ne veut pas prendre. « Je t'aime tu sais- » Jean lève les yeux vers Leslie, surprise, presque un peu paniquée. Leur amitié a beau être très forte et pouvoir tout à fait s’apparenter à de l’amour, ces mots prononcés par son amie lui font un effet inattendu. Elle sent son rythme cardiaque s’accélérer et elle a soudain très chaud. « - j'aimerais juste que tu sois heureuse. » Jean baisse à nouveau le regard vers ses mains jouant avec le tissu de sa robe, pourquoi est-ce qu’elle s’est imaginée que ce « je t’aime » était autre chose qu’une marque d’amitié ? C’était stupide. Pourquoi est-ce qu’elle est aussi sensible à ce genre de situations ? « Je sais… J’aimerais aussi… Ça viendra... » murmure-t-elle, désarçonnée par les émotions qui la parcourent et auxquelles elle n’est pas encore prête à faire face. Elle voit la main de Leslie qui ne soutient pas sa tête qui est posée sur sa cuisse et Jean a envie de la prendre dans la sienne pour la rassurer, lui montrer son affection. Mais une alarme retentit dans son esprit, elle ne peut pas faire ça, Leslie pourrait croire des choses, alors qu’il n’y a rien à croire… Jean est simplement une amie que l’on peut qualifier d’intense. Alors, à la place, elle pose son regard et son sourire bienveillants sur la professeure : « Je te dirais quand j’ai trouvé la recette du bonheur. Tu la mérites toi aussi... » Parce qu’elle a beau dire qu’elle est contente de sa solitude, Jean sait que Leslie a aussi du chemin à parcourir avant d’être heureuse comme elle pourrait l’être vraiment. Elle reporte le verre de vin à ses lèvres, elle a envie de noyer ses étranges sensations dans le breuvage. « Ou bien tu la trouveras avant moi, bien plus probablement. Tu sais… A cause de ton grand âge... » ricane-t-elle, vanner son amie sur les dix ans qui les séparent est toujours une bonne manière de relancer une conversation entre elles, les chamailleries détourneront l’attention de ce flottement qui s’est installé entre elles. |
| | | | (#)Jeu 11 Mar 2021 - 2:01 | |
| « Me plaindre auprès de mon amie en buvant du vin ? » Mieux vaut ne pas répliquer à celle-là. Tu te mets même un sushi en pleine bouche pour être sûr de ne rien ajouter. C'est pas de tes affaires si elle préfère continuer de se plaindre au lieu de trouver une solution. Tu as essayé de lui ouvrir les yeux, tu ne peux rien faire de plus. La balle est dans son camp. Avec un peu de chance, elle méditera là dessus et elle va finir par comprendre… ou pas. Qu'importe. Ce sont ses choix. C'est sa vie à elle. Pas la tienne. Changer de sujet vaut sûrement mieux. Quoi de mieux que les ressens batifolage entre ta soeur et ton ex copain ? « Peut-être… Désolée d’en faire une blague… Mais ça va ? C’était du sérieux tous les deux ? T’aurais eu envie de le revoir...? » Jean lui aurait posé la question le soir même de cette découverte, tu n'aurais certainement pas eu la même réponse. La nuit t'avait permis de décompresser, de regretter ta réaction. Le temps avait mis un pansement sur la blessure. Après tout, aucun des deux n'avait cherché à te blesser. C'était un bien malheureux hasard. Liam se sentait si coupable que c'était simplement stupide d'en ajouter une couche. « Oui, ce l'était. On s'est beaucoup aimé, mais c'est du passé tout ça. On s'est échangé quelques messages. On va surement se revoir, mais pas comme ça. » Ça n'a pas marché la première fois. Pourquoi ça marcherait des années plus tard ? Si ça se trouve, tu n'as plus rien de la Leslie qu'il a aimé et vice versa. « On avait une belle amitié avant. C'est dommage de l'avoir perdu. » que tu ajoutes en haussant les épaules. Belle amitié un peu tordue où tu cherchais constamment les rapprochements, mais bon, la complicité était là et elle était belle. À suivre!
« C’est facile de dire ça... Si tu veux faire ça vite, tente le speed dating... » « Wow, je suis quand même pas si désespéré que ça. » Eurk. Il n'y a pas de personnes intéressantes dans un speed dating. Hors de question que tu mettes un pied là-bas. « Le problème n'est pas de rencontrer de nouvelles personnes, mais d'arriver à se voir après. J'peux pas faire garder Abby à chaque fois que je veux voir quelqu'un. » Tu ne veux certainement pas abuser des personnes qui en font déjà beaucoup pour toi. Tu te trouves déjà assez absente comme ça, s'il faut que tu t'absentes pour aller choper un-e inconnu-e en plus de tout le reste… ouais, non. C'est compliqué le flirt, les nouvelles relations quand on est mère monoparentale. « Mouais, la solitude, c’est joli sur le papier... » Elle y croit que dalle Jean que tu préfères être seul. Enfin, pas que c'est ce que tu préfères, mais tu es bien seul. Tu n'as pas besoin d'être amoureuse pour te sentir complète. Tu n'as certainement pas besoin de te marier pour être heureuse. « J'suis pas toute seule. J'suis très bien entourée. » Il y a encore la famille et les amis. Heureusement que tu les as.
« C’est pas grave... » Un peu quand même. Mais bon, au moins elle n'est pas trop rancunière. Après, elle sait parfaitement que ton but n'a jamais été de lui faire du mal. Enfin, tu espères qu'elle le sait. « Je sais… J’aimerais aussi… Ça viendra... » Au moins, elle avoue qu'elle n'est pas heureuse. Elle le sait, mais elle ne fait rien. Ça te dépasse complètement. « Je te dirais quand j’ai trouvé la recette du bonheur. Tu la mérites toi aussi... » « J'suis pas malheureuse… » que tu réponds peut-être un peu trop rapidement. Est-ce que c'est vraiment ce que tu dégages ? Tu sembles malheureuse ? C'est vrai que d'un point de vue extérieur, ta vie est un véritable fiasco. Tu ne gères absolument rien - ou tu gères mal plutôt. Tu ne vies certainement pas la vie que tu espérais. Ça ne veut pas dire que tu en es malheureuse pour autant, non ? « Ou bien tu la trouveras avant moi, bien plus probablement. Tu sais… A cause de ton grand âge... » « Oh, ta gueule. » que tu lui répliques en riant. L'ambiance devenait un peu lourde. Elle a bien fait, de l'alléger. Tu relâches ton attention d'elle simplement pour aller retrouver ta coupe délaissé quelques minutes plus tôt. « Tu peux rester cette nuit si tu veux. Tu as trop bu pour pédaler. » que tu lui dis en pouffant de rire. Si elle ne veut pas rester, elle est obligée de rentrer en taxi au minimum. C'est non-négociable. « Je prendrai la chambre d'Abby. J'ai toujours rêvé de dormir dans un lit de princesse. » Et Jean prendra ta chambre à toi. Tu n'as pas d'autres chambres, alors. En fait, oui, mais c'est un bordel sans fin dedans et il n'y a pas de lit. Donc, ce n'est pas vraiment une option. |
| | | | (#)Dim 14 Mar 2021 - 0:44 | |
| need you tonight (ft. @Leslie Cohen )
Le sujet de son mariage temporairement écarté, Jean s’enquit sur ce fameux ex qui s’est retrouvé malencontreusement dans le lit de Chloé. La journaliste se doute que pour que Leslie en fasse une histoire à raconter, ce devait être plus qu’une conquête d’un soir, ça avait dû être un minimum sérieux. « Oui, ce l'était. On s'est beaucoup aimé, mais c'est du passé tout ça. On s'est échangé quelques messages. On va sûrement se revoir, mais pas comme ça. » Jean acquiesce, si ça avait été une vraie idylle amoureuse, forcément ça devait être très étrange pour savoir que sa sœur et lui avaient couché ensemble. « D’accord… » ironise Jean avec un sourire malicieux, elle croit vraiment que son amie n’a aucune intention envers ce fameux ex, mais aucune d’elles ne peut prévoir ce qui se passera quand ils se reverront. « On avait une belle amitié avant. C'est dommage de l'avoir perdu. » Jean la scrute en sirotant son vin. Une pointe d’agacement la parcoure sans qu’elle ne cherche à en comprendre l’origine : « Peut-être que vous allez vous retrouver comme si vous vous étiez quittés la veille… Mais, c’est pas sûr, vous êtes plus les mêmes personnes maintenant, vous avez changé... Prépare-toi à ce que ce soit potentiellement décevant... » prévient-elle son amie, persuadée de le faire pour son bien à elle et non pas parce que quelque part, au fond d’elle, elle est jalouse, juste un peu. Elle refoule cette petite jalousie pour justement pousser, plaisantant à moitié, Leslie à se trouver quelqu’un. Elle lui propose même le speed dating puisqu’elle dit manquer de temps. « Wow, je suis quand même pas si désespéré que ça. » Jean rit doucement en voyant son amie mordre à l’hameçon de cette proposition ironique. « Le problème n'est pas de rencontrer de nouvelles personnes, mais d'arriver à se voir après. J'peux pas faire garder Abby à chaque fois que je veux voir quelqu'un. » Il est vrai que ce qui demande le plus de boulot c’est d’entretenir une relation, de la nourrir et la faire grandir et durer. C’est ce qui demande des efforts permanents aussi, Jean sait bien qu’ en ce qui la concerne personnellement, ses efforts sont bien trop ponctuels pour être efficaces. Elle met beaucoup plus d’énergie à fuir son mari et leur foyer qu’à entretenir la flamme, d’ailleurs, elle propose aussitôt : « Tu sais que tu peux compter sur moi pour garder Abby si tu as besoin de temps en temps, si tes sœurs sont pas dispo... » Ce n’est pas comme si Jean était déjà bien occupée avec son travail, ses engagements militants et un mariage à la dérive, mais elle e montre toujours présente pour ses amies, et si cela lui permet de passer du temps loin de son mari, c’est un bonus. Elle s’en veut tout de suite que cette pensée ait traversé son esprit. « Je l’aime bien ta petite tornade ! » Une fois de temps en temps en tous cas. Elle est adorable Abby quand elle veut et Jean, aussi enthousiaste que terrorisée à l’idée de procréer dans un futur proche, apprécie toujours être au contact d’enfants sans prendre encore la responsabilité d’en mettre au monde. Elle n’a pas envie que Leslie s’enferme dans la solitude pour sa fille. « J'suis pas toute seule. J'suis très bien entourée. » Jean lui adresse un sourire : « Oui, bien sûr… Je sais… Mais tu vois ce que je veux dire... » On ne peut pas comparer la famille et les amis avec l’étreinte d’un être aimé, l’admiration dans les échanges de regards et toutes les autres choses qui se déroulent dans un couple… Même quand on a une famille parfaite et des amis formidables. Les deux amies sont sur le canapé à présent et Jean avoue à demi-mots qu’elle n’est pas heureuse dans l’état actuel des choses. Elle promet à Leslie de lui faire passer la recette du bonheur quand elle l’aura trouvée. « J'suis pas malheureuse… » s’empresse-t-elle de répondre et Jean ne réalise pas tout de suite car elle enchaîne sur la suite en la taquinant sur son âge, mais elle l’a probablement vexée en sous-entendant qu’elle avait l’air malheureuse. « Oh, ta gueule. » s’esclaffe-t-elle finalement, la boutade sur leur différence d’âge semble l’avoir mise dans de meilleures dispositions que la recette du bonheur dont elle voulait partager les secrets. Jean décide de ne pas insister, si elle venait à s’excuser maintenant, cela redeviendrait une conversation sérieuse et il est peut-être temps d’alléger l’ambiance. « Jamais. Tu sais que c’est impossible de me faire taire... » ajoute-t-elle sur le même ton amusé. « Tu peux rester cette nuit si tu veux. Tu as trop bu pour pédaler. » Jean regarde son verre de vin et elle sait qu’elle a raison, elle n’est pas forcément pressée de rentrer chez elle mais elle redoute de devoir prévenir Matthias, lui dire qu’elle a fait faux bond à ses parents et qu’en plus elle ne dormira pas chez eux ce soir. Qu’elle fuit encore une fois. « Merci, il vaudrait mieux oui. Surtout que je compte bien finir cette bouteille, il est délicieux ce blanc ! » dit-elle en levant son verre avant d’y replonger ses lèvres. « Je prendrai la chambre d'Abby. J'ai toujours rêvé de dormir dans un lit de princesse. » Jean avale sa gorgée et adresse un air sévère à son amie : « Mais non, je peux dormir sur le canapé tu sais. C’est ridicule, t’as au moins un mètre de jambes qui va dépasser ! » Elle ne va pas lui voler son lit, Jean pourrait bien dormir sur le plancher avec une couverture que ça lui conviendrait, elle n’est pas difficile. Alors le canapé est peut-être un peu petit mais ça sera bien suffisant pour qu’elle passe la nuit. « Par contre, il faut que je prévienne Matthias... » annonce-t-elle en essayant de cacher à quel point elle n’a pas envie de passer ce coup de fil. Elle pourrait envoyer un sms mais elle sait qu’il l’appellerait aussitôt et cela ne changerait rien à son problème. « Je reviens okay ? » Elle se lève du canapé, son téléphone dans une main et son verre de vin dans l’autre et se dirige vers la porte vitrée qui mène sur la terrasse à l’arrière. Elle referme pour que Leslie ne puisse pas écouter sa conversation et va s’asseoir dans la pénombre à la table de jardin, y déposant son verre à pied. Elle prend son inspiration et lance l’appel sans penser à vérifier si une fenêtre est ouverte, si une quelconque ouverture pourrait porter ses paroles jusqu’aux oreilles de Leslie. « Allo mon amour… Non t’inquiète… tout va bien... Hmmm… J’suis chez Leslie. » Elle essaye de ne pas rendre trop clair qu’elle a bu, mais elle n’est pas la meilleure pour cacher ce genre de choses et elle commence clairement à être pompette. Elle marque une pause recevant les questions de son mari en retenant un soupir, jouant avec son verre du bout des doigts. « Je… J’y suis pas allée, okay... j’avoue…. Leslie avait besoin d’moi... » Il soupire à l’autre bout du fil, demande ce qu’il se passe. « Rien de grave, t’inquiète pas... Mais elle avait juste besoin de moi. » Silence tandis que Matthias répond. « Je sais, mais ils ont Holden, okay ? Je les ai prévenus et je passerais voir maman demain… Elle a dit qu’y avait pas d’problème... » Le silence est plus long et Jean prend une longue gorgée de son vin tandis que les reproches pleuvent dans son oreille. Jean hausse le ton malgré elle en répondant : «Arrête avec ça... j’fuis pas ! Leslie m’a d’mandé d’passer ! Elle avait besoin d’parler ooookay !? S’pas plus compliqué qu’ça ! Ils le font tous les ans ce putain de repas pour rasse… réssa… ressasser tout ça encore et encore ! » Merde, elle s’énerve, elle bégaye, ne trouve plus ses mots. Elle est grillée. « Oui, on a bu du vin et alors ? » Elle lâche un soupir agacé et finit son verre d’une traite : « Je noie rien du tout, je soutiens une amie et me parle pas de ça ! Tu sais très bien que... ME PARLE PAS DE CA, merde ! » s’énerve-t-elle alors qu’il aborde même de manière détournée la disparition de sa sœur. « J’ai trop bu pour rentrer à vélo, je reste dormir ici, ça te laissera le temps de te calmer ! A demain ! » Et elle lui raccroche au nez. En réalité c’est surtout à elle de se calmer, elle sent son cœur battre violemment dans sa poitrine et elle a probablement le visage déformé par le colère. Elle n’y croit pas qu’il lui ait parlé d’ elle alors qu’elle est chez Leslie. Après quelques secondes, elle souffle, masse son front pour se dérider et finit par retourner à l’intérieur avec un pâle sourire sur le visage : « Voilà, il boude mais tant pis pour lui… Soirée pyjama ce soir ! » dit-elle d’un air exagérément enjoué. En réalité, elle ne lui a même pas laissé le temps de réagir à l’annonce qu’elle ne rentrerait pas ce soir, ses reproches sur le fait qu’elle ait séché la soirée commémorative de l’accident a été bien suffisante. Elle met d’ailleurs son téléphone en silencieux, coupant même le vibreur et le range dans sa poche. « Bon alors, tu n’as pas fini la bouteille en mon absence, au moins hein ? » dit-elle en s’avançant vers le canapé, espérant que son état mental ne se lise pas trop sur ses traits. |
| | | | (#)Mer 17 Mar 2021 - 1:49 | |
| « Peut-être que vous allez vous retrouver comme si vous vous étiez quittés la veille… Mais, c’est pas sûr, vous êtes plus les mêmes personnes maintenant, vous avez changé... Prépare-toi à ce que ce soit potentiellement décevant... » Tu acquiesces doucement d'un signe de tête. Elle a raison. Lui, il semble le même qu'avant, mais tu ne l'as pas assez côtoyé pour t'en assurer. Toi par contre, tu n'as plus rien de celle qu'il a aimé. Bon, tu exagères peut-être un peu, mais la vie de maman, ça t'a chamboulé, ça t'a changé. Le mommy brain qui n'est jamais vraiment partie. « Tu as raison. On s'ferait sûrement plus de mal qu'autre chose de toute manière. » Tu n'as jamais vraiment gardé d'exs dans ta vie. Ce n'est sûrement pas une bonne chose de le faire de toute manière. Est-ce que c'est vraiment possible de mettre les vieux sentiments de côté pour entamer une nouvelle amitié ? Probablement pas. Peu importe, le sujet est dévié ailleurs, vers les nouvelles rencontres que tu n'as pas, que tu ne prends pas le temps d'avoir. « Tu sais que tu peux compter sur moi pour garder Abby si tu as besoin de temps en temps, si tes sœurs sont pas dispo... » Tu te sens déjà mal de la faire garder plus qu'elle ne le mériterait, mais c'est vrai que quelqu'un pourrait venir à la maison lorsqu'elle tombe dans les bras de Morphée. Elle ne se rendrait même pas compte que tu es partie. M'ouais, tu pourrais, tu devrais. « Je l’aime bien ta petite tornade ! » Elle ne dira sûrement plus la même chose si elle vient la garder trop souvent. Quoiqu'elle est sûrement un ange quand tu n'es pas là. Emily n'a jamais aucun mal avec elle. Emily n'a jamais aucun mal avec tout. « Merci. J'en prends note. » La liste de potentiel gardienne ne peut jamais être assez longue. Et puis, personne ne sait que tu abuses si tu alternes…. Quelle stratégie de merde. « Oui, bien sûr… Je sais… Mais tu vois ce que je veux dire... » Tu souffles doucement. Oui tu vois. Tu es déjà épuisé d'avance simplement à y penser. « J'fais un effort si toi tu prends le temps de prendre du recul pour voir ce que tu veux vraiment. » C'est un bon marché non ? Tu fais ce qu'elle conseille. Elle fait ce que tu conseilles. Personne ne le sait encore, mais tout le monde en ressortira gagnant.
« Merci, il vaudrait mieux oui. Surtout que je compte bien finir cette bouteille, il est délicieux ce blanc ! » Ce délicieux blanc qui est déjà bien entamé. Et oui, même si vous serez dans des pièces différentes pour la nuit, tu ne seras pas toute seule dans cette maison qui te semble immense ce soir. « Mais non, je peux dormir sur le canapé tu sais. C’est ridicule, t’as au moins un mètre de jambes qui va dépasser ! » C'est pas comme si ce serait la première fois que tu dormirais dans le lit de Abby. Ce serait une première sans elle. Tu auras déjà plus de place que les fois précédentes. C'est déjà ça de gagner. « J'te laissais pas vraiment le choix en fait. » que tu ajoutes en haussant les épaules. Elle prendra ta chambre. Tu prendras celle de ta fille. La question est close. Elle dormirait bien plus mal sur le canapé que toi dans le petit lit quand même pas si petit non plus. « Par contre, il faut que je prévienne Matthias... Je reviens okay ? » « Bonne chance. » que tu plaisantes, loin de te douter qu'elle en a vraiment besoin, de la chance. Jean file vers l'extérieur pour passer son coup de fil. Tu en profites pour vérifier ton portable, pour t'assurer qu'aucun message de Dale ne s'y trouve. En vrai, tu aurais voulu qui en aille un, que ce soit parce que tout va bien ou que tout va mal. Mais non. Rien. Le calme plat sur cet écran et dans la maison au grand complet. C'est si calme que le brouhaha de l'extérieur vient jusqu'à tes oreilles, qu'une certaine conversation enflammée se fait entendre parmi tout le reste. Tu n'arrives pas à discerner les mots qui sont prononcés par ton amie, mais il est facile de deviner qu'une dispute est en train d'éclater. Gorgée de vin pour noyer le malaise.
« Voilà, il boude mais tant pis pour lui… Soirée pyjama ce soir ! » Elle réapparaît quelques minutes plus tard, affiche un joli sourire qui veut cacher le reste. Ouais. Non. Ça ne fonctionne pas vraiment. Tu n'as absolument aucune idée de ce qu'ils se sont rencontrés, mais tu te sens tout de même responsable de leur dispute. Elle n'aurait pas eu lieu si tu ne lui avais pas proposé de rester. « J'voulais pas te causer d'problème… » que tu laisses en suspens alors que ta main vient se glisser contre ta nuque. Il est pas content parce qu'elle découche ou parce qu'elle est avec toi ? Il est du genre à l'étouffer Matthias ? Tu n'aurais jamais pensé. « Bon alors, tu n’as pas fini la bouteille en mon absence, au moins hein ? » Elle détourne rapidement le sujet. Tu n'insisteras pas. Jamais. C'est peut-être mieux comme ça. Ça mènerait à rien, à toi qui la conseille, à elle qui n'avoue rien. Non, la bouteille n'est pas encore terminée. Elle l'est toutefois lorsque tu viens remplir de nouveau les deux coupes. La dernière pour toi. L'alcool t'a assommé. Ta grosse semaine n'aide en rien non plus. « Tu bosses sur quoi en ce moment ? » Si elle veut éviter le sujet, tu vas aller en son sens. Si elle veut y revenir plus tard, vous y reviendrez plus tard. |
| | | | | | | | need you tonight || jean #1 |
|
| |