27 février. Il semblerait que le clown qui était prévu pour la fête d’anniversaire de l’enfant ne soit pas en mesure de venir. Je vois la maman qui a organisé l’événement débité et décontenancé. Il est certain que les enfants allaient certainement être très triste. Me vient alors l’idée de proposer à Jax ou plutôt, d’essayer de le convaincre, de se glisser dans la peau du clown pour sauver la mise. Et puis, vu qu’il n’a pas trop le moral, c’est aussi une bonne idée pour se changer les idées. Je rame, je sors tout sorte d’arguments, d’abord en utilisant celui de son fils, puis des enfants. Et comme je sens que même cela n’est pas suffisant, je lui propose de l’accompagner en étant l’assistante. Il lance un soupir et finit par se lever pour aller discuter avec la maman. Un énorme sourire s’affiche sur mes lèvres, heureuse de l’avoir convaincu.

« Alors, c’est réussi ? ». Je tente du mieux que je peux de me retenir de rire, acquiesçant d’un signe de tête « Très réussi… » Et puis je finis par exploser de rire. Je dégaine mon téléphone portable pour immortaliser la scène « Non, vraiment… Je ne pensais pas que c’était Halloween ». Je continue de rire alors que j’enfile un simple nez rouge et une perruque de cheveux bouclés de toutes les couleurs. « Ca devrait faire l'affaire… enfin… j’espère » je lance entre deux gloussements. Je l’attrape par la main et nous sortons. La mère est horrifiée « Mais… Jax ?! ». Je grimace alors à la réaction de la maman. Le maquillage est vraiment très mal fait, les enfants n’y croiront pas une seule seconde. Et il est fort probable que la magie n’opère pas comme elle se devait. « Bon tant pis on va faire avec. Les enfants ?! ». Elle est pas très rassurée, Jax et moi la suivons alors « Et voilà… le clown ! ». Les enfants courent de partout en attendant le mot clown. Mais leur réaction est tout autre quand ils voient Jax. J’échange alors un regard avec mon frère, craignant qu’il ne m’en veuille encore plus de lui avoir demandé de se déguiser de la sorte quand, inévitablement, c’est un fiasco total.  

27 février. « Si cette photo fait le tour de Brisbane, tu n’entendras plus jamais parlé de moi ». J’essaye d’étouffer mon rire mais sans réel succès « Elle pourrait me rapporter un petit pactole tu sais… Uhm, je te garantis rien ». Il était connu dans le monde du cinéma, même s’il n’était cascadeur, et je joue clairement sur cette corde là pour l’embêter volontairement. Il sait très bien que je ne le ferai pas. En tout cas, le maquillage est clairement amateur et Jax est très peu crédible dans son rôle de vrai clown « C’est vraiment aussi moche que cela ? » Il attrape mon téléphone, mes deux mains se mettent devant ma bouche pour m’empêcher d’éclater de rire à sa réaction quand il découvre son image lui-même « Sérieusement ? ». J’essaye de le rassurer en lui disant que ça devrait faire l’affaire et nous sortons de la tente qui a été dressé pour l’occasion afin de rejoindre la maman qui nous attend impatiemment.

La réaction des enfants me fait avoir un pincement au cœur car ils semblent déçus. Jax et moi échangeons un regard et mon frère se met alors à prendre son rôle de clown très au sérieux. Il parvient à faire rire les enfants, certains se jetant sur lui comme pour le faire tomber, leurs rires résonnant dans le parc où l’anniversaire a lieu. J’aide évidemment Jax en devenant mademoiselle ballon mais aussi celle qui fait des grimaces pour les faire rire lors des photos qui sont prise en compagnie du clown. Une bonne grosse demi-heure plus tard, nous disons au revoir aux enfants et nous éclipsons à nouveau dans la tente pour nous changer « On s’en est pas trop mal sorti » « Je suis agréablement étonnée de toi. Je retire ce que j’ai dit tout à l’heure, tu ES fun Jax ». Ma main vient se poser sur son épaule, sourire aux lèvres. Nous nous démaquillons, retirons les accessoires et déguisements enfilés à la hâte et ressortons à l’air libre. Nous retournons auprès des enfants et Virgil vient demander quelque chose à son père. Visiblement, il a envie d’aller jouer dans la structure métallique qui se trouve un peu plus loin. Je regarde la scène avec tendresse. Je n’ai pas encore eu l’occasion de vraiment nouer un quelconque lien avec Virgil et c’est avec plaisir que je le ferai si Jax est d’accord, évidemment

27 février. Le numéro de clown improvisé a finalement été une réussite et il m’a surtout permis de découvrir un Jax sous un nouvel angle. Celui d’un Jax un peu moins sérieux, déconneur et qui n’a pas peur du ridicule. Il a endossé son rôle à la perfection et les enfants ont été ravis du spectacle. Alors, lorsque nous retournons sous la tente pour quitter notre déguisement et retirer le maquillage, j’avoue à Jax être étonnée et, surtout, je reviens sur mon opinion « Parce que tu en doutais ? » « Tu as toujours été très sérieux à chaque fois qu’on se voyait. Donc ouais un peu ». J’ai ce sourire malicieux au coin des lèvres alors que je lui jette ce nœud papillon ridicule que j’avais enfilé. « D’habitude mon costume, c’est plus Sully, tu sais le personnage de monstres et compagnie ». Je suis intriguée par la révélation qu’il me fait mais acquiesce pour signifier que je vois très bien de qui il s’agit « Je fais partie de l’association le royaume enchanté. On se déguise pour aller rendre visite aux enfants hospitalisés ». Et c’est là que je reconnais le grand cœur de Jax et qu’un grand sourire étire mes lèvres « C’est très généreux et honorable de ta part Jax de donner de ton temps pour aller redonner le sourire à ses petits bouts ». Je marque une pause « Mais ça, je n’avais aucun doute là-dessus » je lance alors en lui adressant un clin d’œil et un sourire sincère.

Une fois de retour dans le parc, l’anniversaire semble toucher à sa fin. Virgil revient vers son père, indiquant à son père qu’il était trop marrant dans la peau du clown « Merci mon fils ». Virgil demande ensuite à son père s’ils peuvent rester un peu et notamment aller faire du toboggan. Jax accepte puis ajoute « Je suis avec une amie, je te présente Mia et elle aussi elle serait ravie de faire du toboggan avec toi ». Mon regard se porte sur Virgil, lui adressant un sourire « Bonjour Virgil ». L’enfant descend des bras de son père et vient à m’attraper la main. Cela me fait chaud au cœur et j’adresse d’ailleurs un regard à mon frère. Nous arrivons à hauteur du toboggan et évidemment, je suis le petit garçon « Alors monsieur le clown, vous venez ? » je lance en jetant un regard en arrière à l’attention de Jax. Je laisse Virgil glisser en premier, m’installe ensuite pour glisser le long du toboggan à mon tour. Jax l’ignore peut-être mais sa petite sœur est une grande enfant. Virgil m’entraîne alors par la main à nouveau pour refaire un tour.