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 if you're meant to come back (craker #4)

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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyMar 2 Mar 2021 - 8:40


“maybe i'm lookin' for a bit of suffering
leave a little time to feel the cracks
maybe it'll hit when we're all alone again
thinking about what we used to have”

@if you're meant to come back / justin jesso
@wyatt parker & rosalie craine


« Grace Parker, descends tout de suite, ton père va arriver d’une minute à l’autre. »
« Attends, j’ai pas finiiiiiiiiii. »

T’as aucune idée de ce qu’elle a pas fini mais ça t’arrache un rire accompagné d’un soupir. Il y a longtemps que t’as compris que ça ne sert à rien d’interrompre une Grace dans le milieu d’un projet, dans le milieu d’une idée, elle entend rien et pour rien au monde qu’elle va s’arrêter. Elle tient ça de toi, en partie. Les crises et le chantage, t’aimes te faire croire que c’est le Parker en elle qui parle même si tu sais au fond qu’elle n’est que parfait mélange de Wyatt et toi. Wyatt que tu vois dans chacun des traits de son visage. Wyatt qui va arriver d’une minute à l’autre pour récupérer une Grace beaucoup trop excitée à l’idée de fêter ses 8 ans au nouveau musée pour enfants qui a ouvert en ville quelques semaines plus tôt. Ça fait des mois qu’elle en parle et enfin, enfin, elle peut y aller aujourd’hui. Et tu sais qu’elle va en parler encore pendant des mois mais ça l’a fait sourire, la gamine au sourire scintillant, sourire parfois mesquin, sourire limite diabolique quand elle se met une idée en tête de quelque chose qu’elle ne devrait sans doute pas faire. Ça sonne à l’entrée et tu l’entends qui descend les escaliers à une vitesse incroyable alors qu’elle insiste à être celle qui accueille son père dans l’entrée.

Ça fait quelques années que Wyatt et toi êtes séparés. Quelques années que vous avez pris la décision de manière commune et presque civile (un miracle entre vous) de dire qu’il valait mieux vous séparez, pour Grace. Grace qui méritait mieux que de grandir entre deux parents qui sont meilleurs à se faire la guerre qu’à s’aimer comme il faut. Si les premières années ont été particulièrement difficiles, vous semblez avoir trouvé un équilibre presque décent entre vous deux, pour la gamine aux long cheveux bruns bouclés, aux yeux aussi clairs que les tiens et au regard trop souvent tannant comme celui de son père. Et au moment même ou les choses semblaient avoir trouvé un équilibre quelconque, précaire mais présent, tout s’est compliqué à nouveau. « Papa, papa! » qu’elle s’écrit Grace avec sa petite voix aiguë et excitée alors qu’elle tire sur le bras de son père. « J’ai senti mon petit frère donné des coups dans le ventre de maman. » C’est-à-dire la fameuse complication. Il y a des étoiles dans les yeux de ta fille, elle qui réclame un petit frère ou une petite sœur depuis qu’elle est en âge de parler et vous qui avez attendu le pire moment, comme d’habitude. C’était pas prévu, obviously. C’est arrivée qu’une seule fois (bon, plus qu’une, mais tu vis dans le déni de tous ses actes de faiblesses) et évidemment, une seule nuit aura suffit à tout chambouler. T’es pas du tout ou tu t’étais imaginée dans la vie. Séparée. Enceinte de ton ex. Ça n’a rien de l’image parfaite dépeinte éternellement par tes parents, mais ça fait longtemps que tu ne réponds plus à leurs attentes. T’as arrêté d’y répondre quand t’as décidé d’avoir Grace sans être mariée à Wyatt. T’as arrêté d’y répondre avant ça même, quand t’as choisi Wyatt comme partenaire de vie, même s’ils ont jamais osé dire quoique ce soit devant vous, les Craine et leurs yeux pleins de jugements. Mais oh que ta mère était contente quand vous vous êtes séparés. Beaucoup moins quand elle a su que t’étais enceinte à nouveau. Les joies de la famille. Tu poses un regard sur Wyatt, lui offre un sourire aussi sincère que possible. La co-parentalité quand c’était seulement Grace, c’était une chose. Tu sais pas encore comment vous allez faire quand le bébé va être là toutefois. « Tu vas bien? » que tu lui demandes, aussi polie et détachée que possible. C’est le rôle à prendre, devant Grace qui sautille comme une pucelle impatiente. « Est-ce que maman peut venir avec nous au musée? » qu’elle réclame déjà, l’héritière, et au secours parce que l’héritière, elle aime pas qu’on lui dise non.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyMar 2 Mar 2021 - 17:22

« Fait attention à toi Wyatt. »

Un baiser qu’elle dépose sur ma joue, sa valise qu’elle empoigne fermement et la silhouette de Sophia qui passe le pas de la porte. J’ai le cœur qui se serre alors qu’elle se tourne une dernière fois pour m’adresser un signe de la main. C’est mieux ainsi on en avait convenu il y a des jours de cela, alors pourquoi c’est si difficile de la voir partir ? Durant trois ans, elle aura partagé ma vie et celle de Grace. Tout se passait bien, elle avait accepté ma fille et mon passé. Tout du moins je m’efforçai à penser que tout allait pour le mieux. Elle voulait un bébé et je n’étais pas prêt à franchir le cap à nouveau. J’avais juré ne pas être le genre d’homme qui trompe sa compagne et pourtant j’ai fauté. Une fois, une seule (ou plusieurs, qui tiens les comptes réellement ?) avec elle. La fois de trop quand deux mois après, Rosalie m’a annoncé être enceinte. Une folie de trop lorsque l’on a décidé de garder le bébé. Elle n’a pas su encaisser Sophia, je n’ai pas su me faire pardonner mes erreurs. Elle avait toujours su la blonde, que mon ex-femme avait une place trop importante malgré les années de séparation. Je me souviens plus vraiment ce qui a causé notre perte, c’était le quotidien de parents, les disputes et le train train qui avait eu raison de nous. Cela avait été des mois de passation de garde dans le silence, des dîners partagés poliment pour faire plaisir à Grace. Puis il y a eu une soirée sans elle, un peu par hasard. Puis un repas avec la maison d’édition et puis, et puis… Rosie m’étais toujours graver sous la peau.

Il suffit d’une pression sur la sonnette pour que des bruits de pas se fassent entendre dans les escaliers, pour que sa petite voix hurle « PAPA ! » C’est mon plus grand bonheur lorsqu’elle ouvre la porte à la volée pour se jeter dans mes bras, ma grande fille qui viens d’avoir huit ans. « Mon bébé. » Je la serre contre moi, embrasse ses cheveux bruns et laisse échapper un rire lorsqu’elle se recule pour me fusiller du regard. « Papaaaa j’ai huit ans, je suis plus un bébé. » Non elle n’est plus un bébé la petite merveille qui était venu chambouler nos vies. Elle est devenue une vraie petite personne avec son caractère et sa personnalité. « Même quand tu auras l’âge de maman tu seras encore mon bébé ! » « T’es nul des fois. » Elle est bien une Parker.

La minute d’après elle m’entraîne dans la maison, sautille dans tout les sens, exprime une idée à la seconde. Avant de lâcher brusquement. « J’ai senti mon petit frère donné des coups dans le ventre de maman. » Sa mère et son ventre rond qui nous rejoins justement. A six mois de grossesse, elle rayonne Rosalie. Et y a le palpitant qui rate un battement lorsqu’elle m’accorde un sourire, alors que sa main viens dessiner la forme de son ventre qui cache notre fils. Comment on en est arriver là ? A se fixer de loin pour rester poli devant notre fille. « Tu vas bien? » Je hoche la tête lentement. « Ca va. » Comme un homme qui a laisser partir sa compagne ce matin et qui se demande à quoi va pouvoir ressembler la vie quand le petit bonhomme pointera le bout de son nez. C’est aisé de n’avoir Grace qu’une semaine sur deux, ce n’est pas toujours facile, mais c’est une routine ancré. L’idée de ne pas être présent pour chaque moment de vie du nouveau-né laisse un goût amer, malgré tout. « Comment tu te sens ? » Est-ce qu’il fait encore la java la nuit ? Est-ce qu’elle a des remontés acides comme c’était le cas pour Grace ? « Est-ce que maman peut venir avec nous au musée? » Elle saisi toutes les chances pour avoir ses deux parents avec elle Grace. Déjà elle me lance son regard de petit chat battu. Je n’ai jamais su rien lui refuser. Jamais. « Si maman est pas trop fatiguée. » Je lui laisse une porte de sortie, toujours. « Mais on a rien fait aujourd’hui ! » Bien sûr qu’elle impose ses envies la mini tornade. « Et je t’ai déjà dit que maman doit se reposer pour ton petit frère. » A l’écouter, on ferait mille activités en une journée. Elles vivent que toutes les deux, les filles. Alors dès que j’ai pu, j’ai mis en place un petit code avec la plus jeune. Si maman a mal au ventre ou ne se sens pas très bien, elle doit m’appeler. J’ai voulu la responsabiliser en lui demandant de prendre soin de sa mère, elle m’avait rétorquer que je n’avais qu’a revenir vivre à la maison. Elle m’avait cloué le bec, ma fille. « Puis on est censé aller voir tata après le musée. » Si je l’amadoue avec Ariane peut-être qu’elle offrira une après-midi de répit à sa mère. « Je veux que maman vienne au musée, s’il te plaiiiiiiiiiiit. » Elle sait que je vais craquer, je craque toujours. Alors, mon regard cherche celui de sa mère. C’est elle qui doit me donner les limites, elle qui doit se sentir à l’aise. Même si j’aimerais réellement qu’elle vienne avec nous…
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyMar 2 Mar 2021 - 19:55


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« PAPA! »

De la cuisine, tu aperçois du coin de l’oeil la scène qui prend place sous tes yeux. Si tu restes persuadée que vous avez pris la meilleure décision en vous séparant quatre ans plus tôt (ou du moins, c’est ce que tu t’efforces à te faire croire encore et encore), tu ne peux t’empêcher de t’en vouloir de priver Grace de son père la moitié du temps, et de priver Wyatt de Grace aussi alors qu’elle change si rapidement sous vos yeux, ayant laissé derrière le bébé, devenue une belle grande fille avec son caractère explosif et ses idées bien arrêtées, déjà prête à changer le monde à sa façon, la Parker. Tu regardes de loin l’échange père-fille, un sourire sur les lèvres. Tu voudrais toujours pouvoir les épier comme ça, assister à l’amour inconditionnel que Wyatt pour sa fille. Tu ne le trouves jamais plus beau que lorsqu’il serre Grace contre lui, même si jamais tu n’oserais l’admettre à voix haute. « T’es nul des fois. » Et puis elle dit des bêtises comme ça Grace et ça te fait rouler des yeux et tu ne peux pas t’empêcher d’intervenir. « Grace, ton langage. » Tu ne la vois pas, mais elle doit rouler des yeux et faire une grimace, la gamine et son père, il va se retenir pour pas rire comme tu le connais. Et vu de loin comme ça, ça pourrait être beau, ce portrait de famille. Et tu te demandes parfois si vous avez pas fait une erreur finalement, en prenant la meilleure décision qui soit quatre ans plus tôt.

Tu t’approches du duo de Parker, Grace qui trépigne de raconter à son père les arabesques de son futur petit frère et ton regard qui passe rapidement de ton ventre trop rond jusqu’à ta fille et puis jusqu’à celui responsable pour les deux petites vies que vous tenez entre les mains. Grace pose sa main sur ton ventre, espérant probablement sentir son petit frère à nouveau. « Il fait dodo là mon amour. » « Je veux qu’il bouge. » qu’elle réclame et comme un tour de magie dont Grace est la seule à connaître la formule, tu sens un pied qui vient cogner là exactement ou la main de ta fille se trouve. « Vite papa, touche! » qu’elle s’empresse de dire et vient mettre la main de son père sur ton ventre, là ou se trouvait la sienne quelques secondes auparavant. Ton regard croise celui de Wyatt alors que la proximité avec le Parker te fait éternellement le même effet. On t’aurait dit, dix ans plus tôt que vous en seriez là aujourd’hui, t’es pas certaine que tu y aurais cru. « Ça va. » Il souffle et tu le vois bien qu’il y a quelque chose de plus. Tu penses tout de suite à Sophia. Sophia qui fait partie de l’image depuis bien trop longtemps à ton goût. Sophia qui a joué un rôle trop important dans la vie de ta fille depuis trois ans, et un rôle bien plus important encore auprès de ton ex. Si t’as toujours été en mesure (ou presque) de faire preuve de savoir-vivre en présence de la blonde, ça ne t’a pas empêcher de la jalouser à mort quand il n’y avait personne pour juger de tes états d’âmes. Et surtout, sa présence ne t’a pas empêcher de retomber dans les bras de Wyatt, une fois, et puis deux, et puis une douzaine alors que dans ses brefs moments, tu pouvais te faire croire que c’était encore simple entre vous deux, comme avant. Mais le jeu vous a rapidement rattrapé alors que t’es tombée enceinte et le mensonge n’aura pas durer longtemps. Elle a eu le choix Sophia, et celui de partir est celui qu’elle a pris. Et tu dois l’avouer, ça ne te dérange pas tant que ça, ou alors pas du tout même.

« Comment tu te sens? » « Immense. » que tu réponds alors que ton ventre ne cesse de prendre de l’expansion avec les semaines qui filent trop rapidement sous tes yeux. Il te reste encore un bon trimestre de grossesse devant toi et déjà, tu te sens limitée dans tes mouvements. Mais elle ne voit rien de tout ça Grace, trop excitée à l’idée de pouvoir avoir toute l’attention de ses deux parents pendant une journée complète au musée. « Si maman est pas trop fatiguée. » Il le sait comme toi, t’es toujours épuisée en fin de grossesse, mais ça non plus, elle le comprend pas l’héritière du haut de ses 8 ans. « Mais on a rien fait aujourd’hui! » Tu lances un regard à Grace qui se contente de hocher les épaules parce que pour elle, une journée passée à la maison, ce n’est rien faire, malgré les différentes activités faites le matin même pour souligner ce jour spécial. « Puis on est censé aller voir tata après le musée. » Tu te pinces les lèvres. Elle ne sait pas Grace, qu’Ariane et toi, c’est encore très loin d’être au beau fixe, même si vous jouez assez bien la comédie, pour les enfants. Et pour Wyatt aussi, qui s’est assez souvent retrouvé coincé entre vous deux, même si ça non plus, jamais tu n’oserais l’avouer à voix haute. « Je veux que maman vienne au musée, s’il te plaiiiiiiiiiiit. » Il va craquer, tu le vois dans ses yeux. Il a jamais su lui dire non à Grace et puis, c’est sa fête à elle. Aujourd’hui, elle a le droit de faire toutes les demandes du monde. Aujourd’hui, vous pouvez jouer à la parfaite famille, pour elle. « C’est d’accord. Va chercher toutes tes choses, on part dans deux minutes. » Et elle s’excite comme jamais Grace, saute dans les bras de son père et te fait un câlin aussi (plus doucement, elle sait qu’il faut faire attention à son petit frère) et elle retourne en haut chercher ses affaires. « T’es sûr que ça te dérange pas? Je veux pas empiéter sur votre temps. » que tu demandes à Wyatt, même si tu sais que pour Grace, il n’y a pas grand-chose qu’il ne ferait pas.

Grace a le nez dans son iPad, Wyatt a les mains sur le volant et toi, t’essayes de te mettre aussi confortable que possible sur le siège passager qui semble de plus en plus petit au fur que les mois avancent. Tu profites du fait que Grace a des écouteurs sur les oreilles, complètement plongée dans un jeu quelconque pour te retourner vers Wyatt et lui demander ce que tu ne pouvais pas lui demander devant la petite. « Sophia est partie? » Tu caches ta joie du mieux que tu peux, mais il y a un petit éclat dans ton regard et tu t’efforces de baisser les yeux sur ton ventre. « Je suis désolée. » que tu souffles ensuite, sincère. Jamais t’aurais pu t’imaginer les six derniers mois. T’avais jamais imaginé être l’autre, surtout pas dans sa vie à lui. Toi qui malgré tout, rêve encore d’être la seule.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyMer 3 Mar 2021 - 19:34

S’il y a quelques minutes encore la journée semblait morose, il me suffit de retrouver ma fille pour que tout change subitement. Elle sautille dans tous les sens la princesse du jour, elle s’exclame, bougonne, mais jamais elle ne se défait de son sourire édenté et de l’éclat de malice qui fait briller ses yeux. Dans un tourbillon, je me fais entraîner dans la maison familiale alors que Grace me compte les tours que joue son frère encore bien au chaud dans le ventre de leur mère. Elle est juste là, Rosalie avec ses formes arrondies, elle m’arrache un sourire timide tant je l’ai toujours trouvé magnifique en portant la vie. « Il fait dodo là mon amour. » « Je veux qu’il bouge. » Elle trépigne et elle s’impatiente Grace, elle colle sa bouche au tissu du tee-shirt, parle à son futur petit frère pour qu’il lui donne un coup en échange. La surprise qui se lit sur le visage de la jeune mère me laisse comprendre qu’il réagit le petit bonhomme et dans la seconde d’après, c’est l’héritière première du nom qui force ma main à la rencontre. « Vite papa, touche! » Pas question de demander la permission que déjà ma paume se retrouve au contact du ventre de Rosalie. Et il donne un autre coup notre fils. On en oublie le reste du monde dans ces cas-là, on se concentre sur l’instant, sur le petit signe. Mon pouce vient tendrement caresser le ventre arrondi alors que je murmure lentement. « Bonjour mon fils. » Et lorsque nos regards se croisent à nouveau avec Rosalie, je pourrais jurer que tout semble oublier, que Sophia n’a jamais exister et que je pourrais l’embrasser pour la beauté de l’instant. Mais quelque chose sonne différent, comme si elle était mal à l’aise, comme si le contact avait déjà duré trop longtemps. Alors, je m’excuse dans un regard et prends quelques pas de distance. J’aurais le temps, plus tard, de créer une connexion avec le bébé à venir. Je l’espère vraiment qu’elle viendra, cette connexion. Cela avait été si facile pour Grace quand on avait tout vécu ensemble. Aujourd’hui, tout me paraît si compliqué et parfois, je me dois d’observer de loin, la grossesse de Rosalie.

Elle se trouve immense, je me mords la lèvre pour ne pas lui répéter à quel point elle rayonne ainsi. Elle dégage quelque chose de différent, mais je me dois de rester à ma place, d’imposer une distance. Grace ne me laisse pas le temps de penser indéfiniment. Elle est en pleine forme, elle veut que sa maman vienne avec nous et moi, je m’efforce de ne pas craquer en une seconde seulement. J’évoque Ariane, elle qui adore sa tante, mais même cela ne semble pas faire le poids. Elle est maligne la petite brune quand elle veut. Aujourd’hui, elle a décidé que tout devrait se dérouler avec ses deux parents et comment lui refuser ? Elle n’a jamais rien demander Grace, elle n’a pas à subir nos histoires d’adultes. « C’est d’accord. Va chercher toutes tes choses, on part dans deux minutes. » Je ris légèrement en constatant que je ne suis pas le seul à tout lui céder aisément. « Juste un ou deux jouets Grace, pas toute ta chambre. » Déjà, elle est partie en haut en courant, ne m’écoutant à peine. Et le silence retombe alors que l’on se retrouve seul. C’est toujours gênant quand auparavant, on savait se parler normalement. « T’es sûr que ça te dérange pas? Je veux pas empiéter sur votre temps. » À nouveau, mon regard croise le sien alors que je secoue la tête. « Je veux lui faire plaisir. » Et je voulais te voir venir, moi aussi. « Ca ne fait jamais de mal, un moment en famille. » Parce que malgré la séparation, malgré la distance que l’on s’impose violemment, on en sera toujours une, de famille.

Dans la voiture, je chantonne distraitement sur l’air qui passe à la radio. Grace se perd dans son monde coloré de jeux pour enfant et à mes côtés Rosalie semble à la fois vouloir se trouver une place confortable tout en cherchant le meilleur moyen d’aborder un sujet donné. « Sophia est partie ? » La route reste la meilleure excuse pour ne pas avoir à croiser son regard à cet instant précis. Je n’ai pas envie d’y lire, un plaisir non avoué. Je me contente de hocher la tête avant d’actionner mon clignotant. « Ce matin. » que je souffle doucement. Ce n’est pas encore pleinement digérer et ce n’est pas réellement le sujet que je souhaite aborder avec elle. « Je suis désolée. » La sincérité que je décèle au fond de sa voix me tord le bide. « C’était mieux comme ça. » Je ne pouvais décemment pas demander à une femme d’accepter de me voir élever un deuxième enfant avec une autre. J’ai fait des conneries et je me dois de les assumer. Sophia voulait un bébé et c’est avec une autre que je suis allé le concevoir. « J’ai pas vraiment envie d’en parler. » que j’ajoute malgré tout. Je n’ai jamais voulu mélanger ces deux aspects de ma vie alors que je me faisais rattraper par les sentiments que j’ai toujours éprouvés pour la mère de mes enfants. Désormais, il faut se concentrer sur le petit être qui bientôt viendra nous rejoindre. « J’avais pensé à Hugo pour bébé. » C’est facile pour changer de sujet, c’est facile pour prétendre que tout va bien dans le meilleur des mondes, pour cacher le fait que je n’ai jamais été aussi paumé dans ma vie. Parce qu’on est incapable de se décider sur un prénom qui nous convient et que la conversation risque d’être encore longue. Parce que je voudrais que la journée se passe bien, parce que je voudrais prétendre être une famille le temps de ce jour particulier. Pour Grace, cela avait été facile, un véritable coup de cœur. Pour les prénoms de garçon, tout semble bien plus compliqué. « Il te reste encore trois véto. » que je plaisante un peu alors qu’au feu rouge, mon regard se perd de glisser vers elle. « Ou alors on demande à Grace. » Et notre fils se retrouvera affublé d’un prénom de princesse.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyJeu 4 Mar 2021 - 6:49


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La tension est grande quand sa main vient se poser sur ton ventre arrondi. La tension est grande quand vos regards se croisent pendant quelques secondes et que pendant ce laps de temps, ce serait presque possible de croire que vous êtes revenus huit ans en arrière, quand c’est encore Grace qui grandissait dans ton ventre. Il n’avait pas manqué un seul moment de ta première grossesse. Il avait été là pour les nausées du premier trimestre, il avait supporté toutes tes nuits d’insomnie alors que la petite était occupée à faire de la gymnastique dans ton ventre de minuit à 6h, il avait été là aussi quand t’avais les pires cravings, allant même jusqu’à conduire à l’autre bout de la ville pour aller chercher ce qui te faisait réellement envie. C’est un côté de lui que peu avait la chance d’entrevoir, le grand Parker qui siffle des insultes à une vitesse hallucinante et qui aime gueuler qu’il se fout de tout et de tout le monde. C’est un côté de lui qui ne t’était plus réservé désormais, mais qui ne semblait jamais très loin, quand ses yeux se posaient sur toi avec une douceur qui te coupait éternellement le souffle. Avec Grace, il avait été là pour les premiers coups. Il était venu avec toi pour chacun de tes rendez-vous de suivis. Il n’avait rien manqué du tout pour l’héritière alors que pour le petit garçon qui grandissait jour après jour, il ne pouvait être là pour tout. Parce que tout avait changé. Tu essayais pourtant, de l’inclure autant que possible. Même si c’était difficile. Même si ça brouillait une ligne déjà bien peu précise. « Bonjour mon fils. » Un sourire sur tes lèvres alors qu’il réagit à la voix de son père, le dit fils. Ça te fait chaud au cœur et puis ça te fait mal aussi. Il le voit Wyatt, peut-être qu’il le ressent lui aussi alors qu’il se recule et que son regard change. Grace elle, est déjà rendue ailleurs dans ses demandes et c’est sans grande surprise que tu te retrouves à faire part de l’après-midi au musée qu’elle avait de prévu avec son père. Son père avec qui le silence est toujours trop lourd quand la petite brune n’est plus là pour remplir le vide. « Je veux lui faire plaisir. » Tu échappes un léger rire, sur ça, vous avez toujours été en accord et elle le sait l’héritière, elle en joue aussi souvent que possible. « Ça ne fait jamais de mal, un moment en famille. » Tu hoches doucement la tête. « On risque d’en entendre parler longtemps. » Elle n’allait pas vous le faire oublier, Grace, la magie des moments passés ensemble tous les trois. Elle en demande constamment, elle te l’a même dit quelques fois, comment elle aimerait que papa et maman soient encore ensemble, comme les parents de ses amis. Et ça te tuait un petit peu de lui rappeler que papa il était heureux avec sa nouvelle copine. Qu’elle était gentille, Sophia et que papa était amoureux d’elle maintenant. Et tu appréhendais les réactions et les questions de ta fille, maintenant qu’elle allait sortir du portrait, la blonde de son père.

Tu oses aborder le sujet, maintenant qu’elle n’écoute pas Grace. Tu oses poser la question qui te brûle les lèvres depuis que tu as su qu’ils allaient se séparer. « Ce matin. » C’est fait, c’est officiel. Et c’est de ta faute. Elle est là, la pointe de culpabilité qui se mélange à une espèce de joie que tu ne devrais pas ressentir. Tu t’excuses, tu le penses pour vrai, mais ça ne change rien du tout. « C’était mieux comme ça. J’ai pas vraiment envie d’en parler. » Il ne se retourne pas pour te regarder, ses yeux fixés sur la route alors que t’aimerais qu’il te regarde juste une seconde, pour te rassurer un peu. Te rassurer de quoi? Peut-être te rassurer un peu pour calmer la culpabilité justement. « Évidemment, excuse-moi... » que tu finis par souffler quand tu comprends qu’il ne se tournera, pas pour ça. Tes mains caressent ton ventre sans vraiment y penser. Tu tournes la tête et poses les yeux sur ta fille. À quel moment elle est devenue si grande? « J’avais pensé à Hugo pour bébé. » Tu te replaces sur ton siège, fais résonner le nom dans ta tête et puis à voix haute. « Hugo. » Il te l’avait dit Wyatt, vouloir choisir un nom avec une consonance française, pour rappeler ses origines. T’as rien contre l’idée, mais vous semblez incapable de vous accorder sur un prénom. Ça sonne bien Hugo, mais t’es pas encore cent pour cent convaincue. « Il te reste encore trois véto. Ou alors on demande à Grace. » « Dis pas ça trop fort, si elle t’entend c’est mort. » Quand elle a une idée en tête, elle en démord jamais l’héritière et t’es pas certaine qu’elle t’as envie que ton fils se retrouve affubler du nom d’un des personnages de la Pat Patrouille ou de n’importe quelle émission qui est populaire aujourd’hui auprès de la gamine. « J’avais pensé à Benjamin. » que tu lui avoues à ton tour parce que ça tourne dans ta tête depuis que vous avez appris le sexe il y a quelques semaines. Il était venu avec toi pour ce suivi là, Wyatt. Grace était à l’école et l’après-midi s’était terminée dans tes draps. Vous en aviez pas vraiment reparlé, depuis. C’était votre dernier travers en date d’ailleurs, travers dont vous n’aviez toujours pas osé discuter, réellement, non pas que le moment actuel soit particulièrement approprié. « À moins qu’on décide de le nommer en l’honneur de quelqu’un? » L’idée semble idiote aussitôt que tu l’as dit, alors que vos relations respectives avec vos géniteurs sont désastreuses. Tu échappes donc un petit rire en secouant la tête, comme pour contrer ta propre suggestion. Tu penses à tes frères néanmoins, même si t’es pas certains qu’il irait vraiment dans ce sens, le Parker. « Hugo Parker. » que tu répètes quand même, réalisant malgré tout l’aisance avec laquelle le prénom coule entre tes lèvres. « Je pense que je pourrais me laisser convaincre. » que tu souffles quand ses yeux croisent les tiens et que tu lui offres un sourire joueur. Oh que c’est dangereux, cette proximité alors que tu résistes à l’envie grandissante de poser tes doigts sur sa joue.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyVen 5 Mar 2021 - 13:13

De l’extérieur rien ne pourrait présager que nous sommes séparés, que nous n’avons plus grand-chose en commun si ce n’est la petite fille assise à l’arrière. Pour une journée, on redevient la famille parfaite aux yeux de tous. Les parents qui ont élevé leur fille du mieux qu’ils pouvaient et qui s’apprêtent à remettre le couvert avec un petit deuxième. La famille dorée qui part passer une journée au musée pour fêter pleinement l’anniversaire de la première née. C’est la conversation qui prêche dans notre cas, lorsque à l’abri des oreilles indiscrètes de Grace, Rosalie se fait violence pour m’interroger. J’entends sa sincérité autant que je décèle le sourire qu’elle doit être en train de réfréner. Elle n’avait jamais réellement accepté que je refasse ma vie, que Sophia soit autant impliquée dans le quotidien de Grace. Cela avait toujours été compliqué, puis quelque part, à un moment donné, tout a foiré. Je ne saurais pas vraiment l’expliquer, c’est arrivé une fois, puis deux. Puis soudainement, il n’était plus vraiment question d’être que des parents divorcés, c’était la complicité retrouver, l’envie de passer du temps en sa compagnie. C’était n’importe quoi et on avait fauté. Au point d’en avoir créé la vie. Au point où je ne pouvais plus faire semblant. Alors on s'est séparé, mais ce n’est pas pour autant que j’ai envie d’en converser avec la brune à mes côtés. Qu’importe ce que j’ai pu faire, j’ai aimé Sophia. D’une manière différente, mais sincèrement malgré tout. Alors même s’il s’agissait de la meilleure des décisions à prendre, ce n’est pas chose aisée que de devoir la laisser s’en aller. « Évidemment, excuse-moi... » « Ce n’est rien. » Parce que je ne lui en veux pas à elle. Je suis bien le seul responsable dans toute cette histoire.

C’est mille fois plus simple de se concentrer sur quelque chose de concret. C’est mille fois plus aisé que de parler de notre fils à naître. Qu’importent les conditions de sa conception, qu’importe si tout ne sera pas simple à sa naissance, jamais il ne devra pâtir de tout cela. Je ne me le pardonnerais jamais que mon fils soit la victime de nos actions, il n’a rien demandé et c’est en toute connaissance de cause que l’on a mutuellement décidé de poursuivre cette grossesse. Il ne mérite que le meilleur le futur Parker, exactement comme sa sœur. Et donc, il mérite un prénom français, je n’ai pas vraiment envie d’en démordre. « Hugo. » Je hoche la tête même si la jeune femme prononce le prénom d’une manière bien trop anglaise. J’avais eu le temps d’y penser, au prénom, parmi les nombreuses insomnies qui peuplent mes nuits ces derniers temps. Et celui-ci sonnait réellement bien. « Dis pas ça trop fort, si elle t’entend, c’est mort. » Je ris légèrement alors que mon regard se plante dans le rétroviseur intérieur pour capter l’image de ma fille. Dans un geste tout en douceur, je viens glisser ma main vers le siège arrière pour frôler sa cheville nue de mes doigts, dans une légère caresse. Elle relève la tête vers moi, Grace et le sourire qu’elle m’offre à cet instant-là vaut tout l’or du monde. « J’avais pensé à Benjamin. » À nouveau, mon attention se tourne vers la brune et son ventre rebondi. « Ouais, pourquoi pas. » Je ne suis pas spécialement emballé, mais ce n’est pas un non catégorique non plus. On a encore le temps de se décider, mais c’est tellement plus aisé d’avoir une conversation qui n’implique en aucune raison des sentiments ou autre exaction complexe. « À moins qu’on décide de le nommer en l’honneur de quelqu’un? » Je ris à nouveau à son idée. Ce n’est pas comme si je voulais absolument faire passer le nom de mon père, hors de question de proposer une ressemblance avec celui de Yele – j’aimerais que mon fils sache prononcer son propre prénom, merci – et le tour d’horizon s’arrête ici. « Tu avais une idée ? » Parce qu’il reste ses frères à elle et c’est un aspect qui m’enchante un peu moins. « Je me retiens de te proposer tous les prénoms d’auteur français. » Autant dire qu’elle en aurait refusé la moitié parce que trop ancien, un brin ridicule ou trop compliqué a prononcer pour des anglophones. « Sinon on l’appelle Numéro deux. » Et l’affaire est pliée. « Hugo Parker. » qu’elle répète à nouveau la future maman. « Ca sonne bien non ? » C’est quelque chose qui me plaît réellement, mais je me suis juré de ne rien lui imposé. « Je pense que je pourrais me laisser convaincre. » Il est beau comme jamais le sourire qu’elle m’offre à cet instant, il matche probablement avec le mien alors que mon regard ne cesse de faire des allers-retours entre elle et la route.

« Papa on arrive quand ? » A voilà qu’elle revient à nous la star du jour. « Dans dix minutes Grace. » « Okay. » Et déjà elle a remis ses écouteurs telle la future adolescente qui nous en fera voir de toutes les couleurs. À nouveau, j’observe ma fille dans le rétroviseur. Elle a grandi à une vitesse bien trop fulgurante à mon goût. « Elle a huit ans. » que je marmonne un peu tout seul dans mon coin. « Dis moi que je suis pas le seul à prendre un sacré coup de vieux aujourd’hui. » que je plaisante un peu. Parce que notre fille à huit ans aujourd’hui alors que je me souviens du jour de sa naissance comme si c’était hier.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyVen 5 Mar 2021 - 14:45


“maybe i'm lookin' for a bit of suffering
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thinking about what we used to have”

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Parler de Sophia, c’est de s’obliger à penser à ce qui a tout fait déraper. C’est s’obliger à se remettre en question alors que Wyatt sort à peine de cette relation dans lequel il est resté pendant trois ans. Trois longues années à le regarder de trop près filer le parfait amour avec une autre que toi. Trois longues années à te demander ce qu’elle avait de plus que toi. Trois longues années à te demander si elle lui faisait autant de bien que tu avais pu lui en faire, pendant vos sept ans de couple, vos quatre ans en tant que parents et trois ans en tant que couple mariés. Elle avait été dure à avaler, la pilule, lorsqu’il avait fallut signer les papiers de divorce à clamer haut et fort que tu avais échoué, Rosalie. Alors tu comprends pourquoi il ne veut pas en parler, même si ça te tue à petit feu, toutes les choses qui sont restées non-dites depuis cette première fois où vous avez fauté. Qu’est-ce que ça voulait dire, tout ça? « Ce n’est rien. » Tu hoches la tête. La conversation est close, pour le moment, tu l’as bien compris. Et avec Grace derrière qui pourrait trop facilement tout entendre, tu sais que ce n’est pas le bon moment d’insister.

« Ouais, pourquoi pas. » Il n’est pas convaincu le français, tu le connais assez pour l’entendre dans sa voix alors que de ton côté, tu continues de répéter son premier choix encore et encore dans ta tête. C’est court, comme le prénom de votre fille. Ce n’est pas trop français que ça en est impossible à prononcer par toi et tous les autres anglophones qui forment vos entourages respectifs. C’est doux aussi, mais avec un certain caractère, a l’image parfaite des Parker après tout, même si toi, t’es redevenue Craine, un peu à reculons. Il rit quand tu proposes de le nommer en honneur de quelqu’un et tu regrettes déjà d’avoir dit les mots à voix haute. « Tu avais une idée? » « Pas vraiment, je disais ça comme ça.. » Parce que les seuls qui te viennent en tête, ce sont tes frères et t’imagines déjà le bordel si tu osais nommer ton fils après l’un mais pas l’autre. Autant éviter le désastre. « Je me retiens de te proposer tous les prénoms d’auteur français. » Tu secoues la tête avec un léger rire. « T’as envie qu’on se moque de lui éternellement? » Tu l’imagines affubler d’un nom que personne en Australie n’est en mesure de prononcer, ou alors un nom tellement vieux jeu qu’il fait grincer des dents juste à y penser. « Sinon on l’appelle Numéro deux. » « Et tu payeras pour toutes les années de thérapie qu’il devra faire pour contrer son sentiment d’infériorité. » Tu ris encore un peu plus parce que ça dérape trop facilement tout ça, mais que ça fait du bien de comprendre que c’est encore possible d’être vous, malgré tout. Hugo Parker. Le nom fait déjà du chemin dans ta tête et tu aimes comment ça sonne et surtout, tu aimes le sourire qui habite les lèvres de Wyatt alors que tu te laisses tenter sérieusement par sa proposition. « Tu penses qu’il ressemblera à qui? » que tu demandes spontanément. Grace est un parfait mélange de vous deux, même si physiquement, t’as toujours trouvé qu’elle tenait bien plus des Parker que des Craine.

L’intervention de Grace est courte et t’as même pas le temps de placer un mot qu’elle a reporté toute son attention au iPad entre ses mains. « Elle a huit ans. » qu’il marmonne et tu hoches la tête en soupirant légèrement. « Parfois j’ai plutôt l’impression qu’elle en a déjà quinze. » que tu rajoutes avec un petit rire alors que tu penses à toutes ses fois où elle te fait de l’attitude la gamine, celle qui dit tout haut tout ce qui lui vient par la tête, celle qui n’a pas peur de demander exactement ce qu’elle veut dès qu’elle le veut et qui est prête à tout et n’importe quoi pour l’avoir. Vous avez pas fini d’en baver avec elle, c’est évident. « Dis-moi que je suis pas le seul à prendre un sacré coup de vieux aujourd’hui. » « C’est parce que t’es vieux. » que tu lui dis d’un air moqueur. C’est qu’il a passé la barre fatidique de la quarantaine six mois plus tôt et ça t’amuse encore de l’agacer avec ça. « J’arrive surtout pas à croire qu’on est sur le point de tout recommencer à zéro. » Les nuits blanches, les couches, les crises de dents et l’inquiétude constante de est-ce qu’il respire encore chaque fois qu’il dort un peu trop longtemps. Et puis tu réalises que tu dis on alors qu’il risque d’en manquer des gros bouts Wyatt, vu la situation actuelle. Ça t’agace d’ailleurs, de pas savoir de quoi ça va avoir l’air, l’arrangement, quand le petit sera finalement parmi vous. « Je sais pas si je vais être capable de gérer une terreur numéro 2 toute seule. » Tu blagues alors que tu repenses aux premières années de vie de l’héritière mais t’es sincère dans ta peur. Mais si c’est dit avec un sourire, alors c’est pas trop sérieux, pas vrai?
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptySam 6 Mar 2021 - 0:46

« Pas vraiment, je disais ça comme ça... » On évite l’accident diplomatique en proposant le prénom de l’un de ses frères. Non pas que j’ai un quelconque grief avec mes anciens beaux-frères, mais disons que je n’ai jamais été le favori chez les Craine. Alors, autant de suite abandonner l’idée de nommer mon fils après l’un d’entre eux quand ils ont été si heureux d’apprendre pour notre divorce. À l’époque, je soupçonnais que ce soient eux qui aient en premier souffler l’idée à Rosalie. Je n’ai jamais réellement su la vérité à ce sujet, mais toujours est-il que cela doit sacrément jaser depuis que la brune est à nouveau enceinte. On évite, donc, le prénom selon les aïeuls, c’est bien mieux ainsi, moins de conflits. Je préfère insister avec mon idée, un peu entêtée de trouver un prénom à la consonance française. J’avais tenté pour Grace, mais c’est finalement la maman qui avait trouvé le prénom et c’était devenu une évidence dès l’instant où l’on avait posé les yeux sur notre fille. « T’as envie qu’on se moque de lui éternellement ? » J’éclate de rire, levant les yeux au ciel pour l’effet dramatique. « T’aime pas Honoré ? Ou Marcel ? » Bien sûr que je plaisante, c’est très français, mais c’est loin d’être moderne et surtout impossible à adapter en Australie. « Et Raphaël ? » Par contre cette fois, je suis sérieux. Si je plaisantais pour Balzac, son œuvre La Peau de Chagrin reste un de mes romans favoris et le personnage de Raphaël une véritable inspiration. Je plaisante à tout va, c’est bien plus simple qu’entamer une conversation absolument trop sérieuse sur ma séparation ou notre avenir. « Et tu payeras pour toutes les années de thérapie qu’il devra faire pour contrer son sentiment d’infériorité. » « Grace deviendra thing one. » que je conclus comme une évidence. « On lui expliquera juste qu’elle sera vieille avant lui, ça lui ira bien t’en fais pas. » Ils auront huit ans de différence nos enfances, presque autant qu’entre Ariane et moi. J’espère qu’ils auront la même complicité tous les deux, pour braver toutes les épreuves. Au moins, ils auront leurs deux parents, quoiqu’il arrive. C’est la promesse que je lui ferais à mon fils, dès son premier jour de vie. « Tu penses qu’il ressemblera à qui? » Je hausse les épaules ne voulant pas vraiment me prononcer. J’étais persuadé que Grace serait une copie conforme de sa mère, elle ressemble bien plus à Ariane qu’à n’importe qui d’autre, si ce n’est pour la couleur de cheveux. « Probablement à toi, pour équilibrer les choses ? » que je tente malgré tout pour plaisanter.

Grace interrompt le moment juste une seconde, elle s’impatiente, mais elle est encore calme la petite brunette. Il ne faudrait pas que le trafic s’allonge de trop sinon les questions vont se démultiplier avec la pipelette. En attendant, mon regard ne cesse de faire des allers-retours entre la route et le rétroviseur pour observer mon bébé devenu bien trop grand. « Parfois, j’ai plutôt l’impression qu’elle en a déjà quinze. » Elle a du répondant Grace, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Malheureusement, sur ce point, elle me ressemble bien trop. « Si elle te tient trop tête, tu me le dis, hein ? » Parce qu’elle peu avoir son caractère la demoiselle, mais elle ne doit pas dépasser les limites avec sa mère. Je lui en ai déjà parlé. On discute beaucoup tous les deux lorsqu’elle est chez moi, surtout depuis que Rosalie est enceinte, parce que parfois, elle s’inquiète Grace. Ma grande fille, qui me rappelle à quel point les années, passe à une vitesse exagérer. « C’est parce que t’es vieux. » « Eh, je te permets pas ! » Il a été cruel le passage à la quarantaine, il est pas complètement digéré non plus. « C’est elle qui a grandi trop vite. » que je ronchonne dans mon coin alors que ma fille ne cesse de montrer qu’elle est une grande, qu’elle prend son indépendance. « Bientôt, elle va nous parler d’amoureux à l’école. » Et là, je serais prêt à tuer. Non, il vaut mieux pas penser à tout cela pour le moment.

« J’arrive surtout pas à croire qu’on est sur le point de tout recommencer à zéro. » On. Elle m’a inclus dans l’équation, sans même réfléchir. Mes doigts se resserrent autour du volant alors qu’à nouveau, je ne lâche plus la route des yeux. Je vais en rater des étapes, je vais observer de loin. Je ne ferais pas pleinement partie du paysage en ne vivant pas sous le même toit. « Je sais pas si je vais être capable de gérer une terreur numéro 2 toute seule. » « Tu es pas toute seule. » Je dois le souligner, je dois lui rappeler que malgré notre situation, elle ne sera jamais seule. « Je sais pas comment on va faire. » que j’anticipe avant qu’elle ne pose la question. « Mais tu sera pas seule. » que je lui assure à nouveau alors que ma main vient se placer sur son genou. Je ne sais quoi dire de plus, je ne sais comment aborder le sujet en profondeur alors que Grace pourrait nous entendre. Alors nos regards se croisent, je lui offre un léger sourire. On verra plus tard, aujourd’hui, on doit se concentrer sur notre fille, aujourd’hui, on fête son anniversaire.

L’arrivée au musée se fait en douceur, mais dès l’instant où Grace découvre toutes les installations elle ne sait plus où donner de la tête. Pendant deux heures durant, elle nous traîne de tous les côtés, tire sur mon bras, me demande de la porter pour mieux voir. Elle est surexcitée la Parker et c’est un pur bonheur de la voir ainsi. Mais elle court trop vite, elle saute trop haut et je sens bien qu’à un moment donné, c’est Rosalie qui n’arrive plus trop à suivre le rythme. « Eh, Grace attend nous ! » Je ralentis le rythme pour me retrouver à côté de mon ex compagne. « Ça va ? Tu veux t’asseoir ? » Elle écoute rien Grace, elle est déjà trop loin et je vais la perdre de vue. « Grace Jules Parker ! » Elle s’arrête net dans son élan la gamine dès qu’elle m’entend. Elle tape des pieds, elle bougonne, mais elle revient vers nous. « On va faire une pause. » « Mais papa y a encore touuuuut ça à faire. » Elle agite le plan du musée sous mon nez en indiquant tout un tas de salles différentes. « Ne discute pas Grace, tu voudrais pas que je me fâche pour ton anniversaire. » Elle soupire encore la têtue, mais finit par venir s’asseoir à côté de sa mère. Je déteste ça, je ne supporte pas de devoir l’engueuler pour qu’elle m’écoute. Je ne veux pas de conflit avec ma fille, ça me rend malade. Alors, je tente de trouver un compromis, alors je réfléchis déjà à toutes les solutions. « T’as pensé à ce qu’on allait manger ce soir ? » Autant détourner un peu son attention. « Avec maman ? » Elle fourbe la gamine.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptySam 6 Mar 2021 - 11:16


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« T’aime pas Honoré? Ou Marcel? » Tu le regardes avec une grimace au visage parce que non, t’aimes pas du tout. Non seulement tu serais incapable de les prononcer en retour, mais en plus, ça sonne comme s’il était en train d’inventer des mots. La seule chose qui te plait de ses prénoms, c’est la manière dont ça fait ressortir son accent français. Tu te souviens encore quand vous avez commencé à vous fréquenter, il aimait te murmurer des mots doux en français juste pour te faire frissonner parce qu’il savait que ça marcherait à chaque fois. Ça n’a jamais perdu son charme, même avec les années qui ont filé et t’es certaine que s’il devait retenter l’expérience aujourd’hui, il obtiendrait le même résultat. Mais ce n’est pas de ça dont il s’agit alors qu’il continue de proposer des prénoms. « Et Raphaël? » Celui-là tu comprends, celui-là tu connais. Tu hoches doucement la tête. « C’est pas mal. » que tu approuves, rajoutant le prénom à la liste des potentiels, juste derrière Hugo et Benjamin. « Grace deviendra thing one. » Tu secoues la tête avec un rire. « On lui expliquera juste qu’elle sera vieille avant lui, ça lui ira bien t’en fais pas. » « T’es pas possible. » que tu dis tout en continuant de rire et de hocher de la tête. C’est précieux, ces petits moments-là, quand tout est oublié et pardonné et qu’il ne reste que vous et vos enfants. « Probablement à toi, pour équilibrer les choses? » Tu hausses doucement les épaules alors que tes mains viennent caresser ton ventre. « J’espère qu’il te ressemblera. » que tu avoues plutôt, doucement et sincèrement alors que Grace interrompt le flot de la conversation temporairement, impatiente de se rendre à destination.

Le temps file alors que la réalisation que votre grande a huit ans maintenant vous rentre dedans, chacun à votre manière. Elle a grandi si vite, t’as l’impression qu’hier encore tu pouvais la bercer des heures durant. T’arrives encore à te souvenir de cet odeur de nouveau-né parfois, quand tu essayes de t’y accrocher très fort. Même si t’es terrifiée de tout recommencer, t’as terriblement hâte de retrouver cet odeur, les millions de baisers déposer sur un petit front, la contemplation infini des petits doigts et des petites orteils. « Si elle te tient trop tête, tu me le dis, hein? » « T’inquiète, je sais encore gérer avec son caractère. J’ai eu beaucoup de pratique dans le passé. » que tu rétorques toujours aussi espiègle alors que l’héritière suit de très près, trop près parfois les traces de son paternel. C’est vrai que c’est plus difficile en ce moment toutefois, alors que ta fatigue augmente et que ta patience diminue. C’est difficile de gérer tout ça toute seule, toi qui n’as jamais cherché à remplir le vide laissé par Wyatt après votre divorce, trop occupée à faire de Grace ta seule et unique priorité, t’oubliant parfois au passage. Elle est bien la seule dont les besoins sont devenus plus importants que les tiens. Le temps file et ils sont loin; les jeunes adultes que vous étiez lors de votre rencontre. C’est que t’oublies trop souvent les marques du temps laissées sur le visage du Parker. « Eh, je te permets pas! » Tu ris de plus belle alors qu’il ronchonne, Wyatt. « C’est elle qui grandi trop vite. Bientôt, elle va nous parler d’amoureux à l’école. » Tu te pinces les lèvres comme si tu possédais un secret, tourne ton regard vers l’arrière du véhicule pour t’assurer que Grace n’écoute pas et tu te penches légèrement vers Wyatt. « Elle t’a pas parler du beauuuuu Thomas, le nouveau dans sa classe? » Évidemment qu’elle a rien dit à son père Grace, et tu sais qu’elle hurlerait si elle savait que tu lui as dit alors tu t’empresses d’ajouter « Surtout je t’ai rien dit! » complice même si tu le connais assez pour savoir que ça risque de le rendre fou juste de savoir que du haut de ses 8 ans, elle commence déjà à nous filer entre les doigts, petit à petit.

Mais bientôt il y aura un petit gars qui lui, dépendra complètement de vous pour encore un bon nombre d’années et elle te prend au ventre, la peur quand tu penses au fait de tout recommencer, sans la présence constante de Wyatt. Tu ne t’es jamais imaginée être une maman célibataire. Il avait été à tes côtés pendant les quatre premières années de la vie de Grace et ça te pince de réaliser que désormais, elle a eu ses parents ensemble autant de temps qu’elle les a eu séparer et qu’elle garde bien plus de souvenirs de la deuxième époque. Et tu te sens mal de penser à Hugo ou Raphaël ou Benjamin qui lui, n’aura même pas une seule minute de vous ensemble à se remémorer. « Tu es pas toute seule. » Ton regard vient croiser le sien et tu sais qu’il se veut rassurant en te disant ça, mais ça ne change pas les faits, ce ne change pas le fond. « Je sais pas encore comment on va faire. Mais tu sera pas seule. » Et t’as vraiment envie d’y croire, de t’y accrocher, alors que sa main sur ton genou te fait frissonner malgré toi. Et alors que l’ouverture est là, tu proposes quelque chose, même si tu sais pertinemment que la proposition ne pourra pas être discuter en long et en large maintenant. Peut-être que c’est pour ça que tu oses d’ailleurs, parce que tu sais qu’il aura pas le choix d’y réfléchir, ne serait-ce qu’un peu. « J’avais pensé que tu pourrais peut-être emménager à la maison, pendant quelques mois après la naissance. On pourrait t’installer dans la chambre d’amis, et comme ça tu ne manquerais rien des premières fois... » T’as peur qu’il te dise que c’est une mauvaise idée. Que vous ne devriez sûrement pas, qu’il sort à peine d’une relation à long terme. « Prends le temps d’y penser. » que tu ajoutes avant qu’il ne puisse répliquer quoique ce soit. Et le musée qui se dessine devant vous est l’interruption parfaite alors que Grace grouille déjà derrière vous.

« Eh, Grace attend nous! » qu’il s’écrit Wyatt alors que Grace sautille sans jamais s’arrêter depuis deux heures déjà. Si tu adores la voir aussi excitée devant toutes les merveilles qu’elle découvre, ton corps commence à ressentir l’effort et bientôt tes chevilles auront complètement disparu sous l’enflure. « Ça va? Tu veux t’asseoir? » Tu fais signe que non de la tête, têtue comme toujours même si ton corps crie que tu as besoin d’une pause. Grace court un peu plus vite dans les allées et bientôt, elle va vous échapper. « Grace Jules Parker! » Elle s’arrête à l’entente de son prénom complet et revient vers vous en boudant, clairement agacée d’être arrêter dans son élan. « On va faire une pause. » T’as même pas le temps de lui dire que ce n’est pas nécessaire que déjà elle ronchonne, l’héritière. « Mais papa y a encore touuuuuuut ça à faire. » « Ne discute pas Grace, tu voudrais pas que je me fâche pour ton anniversaire. » Et ça c’est la menace ultime alors qu’elle se tait, même si tout de son non-verbal clame qu’elle n’est pas contente, la fêtée. Et Wyatt, comme à son habitude, s’empresse de balancer la situation. « T’as pensé à ce qu’on allait manger ce soir? » « Avec maman? » Et la voilà qui surenchère, qui demande encore plus de temps et ton regard vient croiser celui de Wyatt. « C’est ta journée avec papa, on pourra manger ensemble demain. » « Mais c’est mieux quand on est tous les trois! » Et elle sait quoi dire et quel visage faire Grace pour s’attirer toute votre attention. Et c’est la situation du musée à nouveau alors que tu le sais que Wyatt veut lui faire plaisir autant que tu y tiens et c’est sans attendre son avis que tu cèdes à la demande de la petite en hochant de la tête. « Je cuisine si tu veux? » que tu dis à l’intention de Wyatt, mais elle n’a pas fini sa liste de demande Grace. « Non, on commande de la pizza! » Elle obtient déjà presque tout ce qu’elle veut quand ce n’est pas sa fête, alors aujourd’hui, rien n’est trop beau pour elle.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyMer 7 Avr 2021 - 14:07

À nous voir ainsi, personne ne pourrait deviner que nous sommes divorcés depuis des années. En tout point, nous sommes une famille comme les autres, en route pour l’anniversaire de la grande, tout en discutant du prénom de futur bébé. Rien ne laisse présager que ma petite amie est partie ce matin, que Rosalie s’inquiète de devoir gérer deux enfants seules et que Grace a passé autant de temps de vie avec ses parents ensemble que séparer. Cette journée se doit d’être un peu particulière et dans le fond, il est reposant de savoir que l’on est toujours capable de mettre nos différends de côtés pour nos enfants. On arrive à plaisanter sur les prénoms – sans jamais vraiment se mettre d’accord. On oublie un peu les tensions passées malgré la retenue dans chacun de nos gestes. « T’inquiètes, je sais encore gérer avec son caractère. J’ai eu beaucoup de pratique dans le passé. » Je lève les yeux au ciel, presque offensé d’un tel sous-entendu. « T’exagères. » J’étais l’enfer et malheureusement, il semblerait que notre fille est clairement tout pris des Parker au niveau du caractère. Grace qui ne cesse de grandir et de s’affirmer au fil des années. Mon bébé qui n’en est plus réellement un et qui me rappelle à chaque instant que les années défilent bien trop rapidement. « Elle t’a pas parler du beauuuuu Thomas, le nouveau dans sa classe? » Je pourrais piler sur l’instant quand elle s’amuse à la confidence. Mes mains se serrent autour du volant alors que mon regard va chercher le reflet de ma fille dans le rétroviseur. « C’est qui celui là ? » Elle ne m’a jamais parlé d’un Thomas à moi… Il va à son école ce gamin ? Je l’ai déjà vu ? Quand elle vient à la maison, il faut toujours inviter la même copine de classe et le reste du temps elle est constamment fourré avec Abel. « Surtout, je t’ai rien dit! » Je devrais être touché de leur complicité mère-fille, je suis juste prêt à en démordre avec un gamin de huit ans. « Tu le connais ce gamin ? » Va m’en falloir plus, je peux pas juste laisser passer comme ça. Puis mon regard croise celui bien trop amusé de Rosalie. « Mais c’est pas drôle ! » Oh, elle se fait une joie d’avoir eu l’information avant moi, mais surtout de voir ma réaction, probablement un poil exagéré.

Comme pour m’amener à penser à autre chose, elle évoque à nouveau l’autre garçon qui entrera bientôt dans notre vie. Celui qui pour le moment s’amuse à lui tordre la vessie à chaque coup de pied donné. En rien, on n’avait prévu son arrivée. Jamais je n’aurai imaginé que l’on puisse fauter autant. Et pourtant, il est bel et bien là le petit bonhomme, il cherche à se faire une place dans cette situation. Il m’arrive de me haïr pour penser que tout cela n’est qu’une erreur quand en réalité tout arrive forcément pour une raison. Je ne sais laquelle il représente, mais notre garçon n’est pas arriver dans nos vies par hasard. Qu’importe comment on pourra gérer une fois qu’il sera né. Pourtant, Rosalie semble y avoir énormément pensé. « J’avais pensé que tu pourrais peut-être emménager à la maison, pendant quelques mois après la naissance. On pourrait t’installer dans la chambre d’amis, et comme ça, tu ne manquerais rien des premières fois... » Est-ce normal que mon cœur s’accélère ainsi ? La proposition semble aussi insensée que je suis prêt à l’accepter sans même y penser. C’est rapide, peut-être même trop. Je voudrais être prudent, ne pas partir dans des travers trop important. « Prends le temps d’y penser. » Je hoche la tête sans rien ajouter. Vivre sous le même toit, ce n’est plus qu’une simple question de co-parentalité. Cela pourrait énormément perturber Grace et c’est un point à ne pas négliger. « Je ne sais pas si c’est une bonne idée. » que je murmure lentement sans rien, laisse présager. Il y a bien trop de points à prendre en compte, bien trop de situation à dénouer. Ce n’est ni le lieu, ni le moment et elle le savait parfaitement. La bombe est lancée à moi d’y penser désormais.

Notre arrivée au musée aurait dû me permettre de m’évader autrement. Pourtant, dès que Grace s’envole avec sa maman, dès que l’on ne requiert pas mon attention, je me laisser happer par un tourbillon de questionnement. Sans cesse, mon regard se perd sur la silhouette de Rosalie et ce petit habitant qui a élu domicile sous son nombril. Je me laisse distraire par les possibilités jusqu’à ce que Grace me rappelle à l’ordre. Alors, je reste à ses côtés, j’écoute tout ce qu’elle souhaite me raconter. On lui laisse toutes les libertés, mais elle ne sait jamais s’arrêter la Parker. Elle joue avec toutes les cordes de sensibilités en imposant sa mère au dîner. Et c’est là que reviens la fragilité du plan proposé. Grace ne comprendra plus les distances imposés si je revenais vivre à la maison. Elle qui ne souhaite qu’une chose, retrouver ses parents à deux, tout le temps. Elle quémande pour un dîner, elle ferait le tour de la Terre en entier pour un quotidien partager. « Mais c’est mieux quand on est tous les trois! » Elle a raison la gamine, qui pourrait lui nier. « D’accord ma grande. » Tout lui céder sans jamais raisonner, après tout, c’est sa journée. « Je cuisine si tu veux? » J’allais refuser, on pourrait bien se débrouiller, mais Grace joue sur notre sensibilité. « Non, on commande de la pizza! » Elle sait déjà qu’elle a gagné la chipie, mais moi aussi, je sais jouer. « D’accord pour la pizza, si tu restes avec nous. » Plus le droit de s’échapper. Elle bougonne, mais me tend sa main pour un high five endiablé.

« Venez j’ai une idée. » J’avais eu le temps de regarder les différentes salles proposées au cours de l’expédition et je crois avoir trouvé celle qui nous sera dédiée pour le prochain temps. Rosalie a besoin d’une légère pause pour ses pieds et il serait bien de faire redescendre l’hyperactivité de notre chère tête brune. On se dirige alors dans une salle plongée dans la pénombre, au plafond des fils de toutes les couleurs tendus dans différents sens, des jeux de lumière et d’ombre. Au sol, d’immenses coussins confortables, poser là pour mieux observer le jeu qui se déroule au-dessus de nos têtes. J’aide Rosalie à s’installer et viens m’allonger à ses côtés. Sans discuter Grace décide de venir se placer entre nous. « Regarde on dirait Oliver qui joue avec la plume. » Elle pointe du doigt Grace, évoque le chat qu’elle avait eu il y a deux ans de ça. Puis montre une autre tache de couleur encore et puis encore et encore. Elle invente mille mondes en chuchotant pour ne déranger personne. « C’est ton anniversaire, il faut que tu fasses un vœu. » Déjà, je la vois, fermer les yeux fort et marmonner tout bas. Puis dans la pénombre, sans personne pour observer, ma main viens trouver celle de Rosalie, regard fixer au plafond pour ne pas trop en laisser échapper.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyMer 7 Avr 2021 - 16:46


“maybe i'm lookin' for a bit of suffering
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thinking about what we used to have”

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« T’exagères. » Il soupire et tu lui fais des gros yeux. Vous savez très bien tous les deux que tu n’exagères pas le moins du monde, même si toi non plus, tu n’es pas un cadeau niveau caractère. Mais il n’y a pas à dire, Grace a pratiquement tout pris des Parker et si ce n’était pas du fait qu’elle a tes yeux, il serait facile d’oublier que c’est toi qui l’a porté pendant neuf mois. Déjà, tu imagines le petit garçon qui grandi dans ton ventre être bien trop comme sa sœur, ne serait-ce que par la façon qu’il a de te garder réveiller à toute heure de la nuit avec les multiples prouesses qu’il s’amuse à faire, en plus des terribles nausées qu’il te donne depuis six mois, celles qui n’ont jamais vraiment cessé depuis que t’as réalisé que t’étais enceinte. Tu te revois encore six mois plus tôt, test positif entre les doigts à te demander comment vous en étiez arrivés là, vous qui aviez pourtant promis que c’était juste une fois, que c’était une erreur et qu’il fallait pas, qu’il y a Sophia et que ça se fait pas. Malgré tout, tu ne peux regretter quand tu sens le petit homme qui s’agite, quand tu vois l’excitation dans les yeux de Grace quand elle parle de son petit frère et quand tu imagines Wyatt devenir père une deuxième fois. Tu ne l’aimes jamais plus que dans ce rôle qu’il tient auprès de votre fille déjà trop grande, celle qui parle déjà de garçon au plus grand malheur du Parker qui s’énerve déjà juste à la mention du fameux Thomas dont elle t’a parlé cette semaine. « C’est qui celui-là? » Tu ne peux t’empêcher de rire légèrement alors que tu vois ses doigts qui serrent le volant, son regard qui se fait déjà over protecteur sur votre fille qui n’a aucune idée de ce qui se passe devant. « Tu le connais ce gamin? » Tu secoues la tête. Tu l’as seulement vu de loin, quand Grace te l’a pointé du doigt tout en s’assurant que tu regardes de manière subtile parce que sinon c’est gênant, franchement maman! Et puis tu te moques de Wyatt qui est déjà prêt à s’emballer pour le premier crush de sa fille et mon dieu que tu le trouves beau quand il fait sa face de papa poule. « Mais c’est pas drôle! » « Fais pas cette tête, tu vas te rajouter une ride de plus juste là. » Et il y a tes doigts qui viennent innocemment frôler son front, dans un geste atrocement familier mais qui te fait toujours autant frisonner avant que tu ne reposes ta main sur ton ventre.

Il est impossible de faire marche arrière avec ton idée une fois que les mots ont franchi la barrière de tes lèvres. Tu regardes attentivement le visage de Wyatt alors qu’il reste concentré sur la route et tu es bien incapable de dire à quoi il pense de ce que tu lui proposes. Tu sais que ça risque de compliqué les choses entre vous deux, que ça risque de créer une certaine confusion pour Grace aussi, mais tu ne peux t’empêcher de croire qu’elle est assez grande pour comprendre. Il vous faut aussi penser au petit garçon qui n’a pas demandé à venir au monde dans cette famille légèrement dysfonctionnelle, que lui aussi mérite votre entière attention, ne serait-ce que pour quelques mois. Plus les secondes filent, plus tu la vois qui s’installe sur les traits de ton ex-mari, l’hésitation. Celle qui lui chuchote à l’oreille toutes les craintes que tu t’es ressassée par cent fois toi aussi. « Je ne sais pas si c’est une bonne idée. » « Fais juste me promettre que tu vas y réfléchir. » Même si tu sais que les mois vont filer à une vitesse exorbitante, il vous reste tout de même trois mois avant l’arrivée de votre garçon et tu veux vraiment qu’il prenne le temps d’y réfléchir. Que vous preniez le temps d’en discuter tous les deux quand l’idée aura fait son chemin dans son esprit et qu’ensemble, vous puissiez trouvé un arrangement, celui-là un ou autre, qui sera bénéfique autant pour vous deux que pour les enfants.

Le musée est l’excuse parfaite pour remettre ça à plus tard quand déjà Grace s’excite devant toutes les expositions qui s’offrent sous vos yeux, quand déjà elle ressent le besoin de commenter chaque petite chose qu’elle voit, avec la voix toujours un peu plus admirative. Elle est brillante, curieuse et toujours à la recherche de plus votre héritière, à ne jamais avoir peur de dire tout haut tout ce qu’elle pense. Elle t’impressionne autant qu’elle t’épuise dans le moment, mais elle est si belle à voir que c’est tout ce à quoi tu penses quand elle s’emballe un peu trop et passe proche de vous échapper complètement, avant d’être ramenée à l’ordre par son père. Et puis viens le moment ou elle surenchère Grace, demande toujours un peu plus juste parce qu’elle le peut, juste parce qu’elle sait qu’aujourd’hui, rien ne peut lui être refusée. « D’accord ma grande. » Tu souris légèrement parce qu’au fond, tu n’avais pas vraiment envie de rentrer toute seule chez toi, même si tu sais que ce sera sans aucun doute étrange d’aller chez lui en sachant qu’elle n’y est plus. Mais aujourd’hui, ce que Grace veut, Grace reçoit. Toujours avec des conditions, évidemment. « D’accord pour la pizza, si tu restes avec nous. » Elle bougonne déjà, mais ça ne l’empêche pas d’approuver les termes imposés par son papa et déjà, elle reprend de plus belle son exploration jusqu’à ce que Wyatt décide de la prochaine étape.

« Venez j’ai une idée. » Elle sautille Grace alors qu’elle suit son père et tu fermes la marche avec ton ventre énorme et tes chevilles qui ont sans aucun doute triplé en grosseur depuis le début de l’après-midi. Tu ne peux t’empêcher de sourire quand tu vois l’exposition choisi par Wyatt, silencieusement reconnaissante d’avoir un endroit ou tu peux t’allonger un peu. Tu lui offres un sourire alors qu’il t’aide à prendre place sur les coussins avant de s’installer à tes côtés et Grace vient se blottir entre vous deux, les yeux rivés sur les différents jeux d’ombres et de lumières qui s’offrent à vous. « Regarde on dirait Oliver qui joue avec la plume. » Tu échappes un léger rire alors qu’elle continue de s’émerveiller à demi-voix votre précieuse, commentant encore et toujours tout ce qu’elle voit, ne rendant que le spectacle encore plus beau à tes yeux, comme à ceux de Wyatt tu en es persuadée. « C’est ton anniversaire, il faut que tu fasses un vœu. » « Mais pas trop fort, faut que ça reste un secret si tu veux qu’il se réalise. » Elle murmure déjà la gamine et tu ne peux t’empêcher de te demander de quoi est fait son vœu le plus cher. Tu la sens qui se blottit un peu plus contre ton ventre, mais c’est les doigts de Wyatt qui viennent s’entremêler avec les tiens qui provoquent une accélération de ton rythme cardiaque, qui te figent complètement dans le moment. C’est sans jamais détourner le regard que tes doigts serrent un peu plus fort les siens et tu voudrais que le temps s’arrête, ici et maintenant, à cette seconde précise ou tout est beau et tout est simple. C’est ça, ton vœu le plus cher.

* * *

« Dix minutes Grace et après on ferme la lumière. » Ça fait déjà une heure qu’elle ambitionne sur les dix minutes de plus, l’héritière et tu ne pourrais expliquer comment elle fait, mais elle réussit toujours à s’acheter du temps supplémentaire. Probablement parce qu’il n’y a pas plus grande fierté pour deux écrivains que de voir leur grande fille se perdre dans l’univers des livres. Tu sors de sa chambre, laissant la porte légèrement entrouverte derrière toi et rejoint Wyatt dans la cuisine. « Je sais pas ou elle trouve toute cette énergie, je suis épuisée. » Elle a été bien remplie, cette journée d’anniversaire et tu le ressens dans chaque parcelle de ton être alors que votre garçon a commencé sa routine habituelle de pirouettes du soir. Tu viens prendre place devant Wyatt sur l’une des chaises de la cuisine, incapable de rester debout plus longtemps. « Merci, pour aujourd’hui. »


Dernière édition par Rosalie Craine le Jeu 8 Avr 2021 - 1:59, édité 1 fois
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyJeu 8 Avr 2021 - 0:13

« Fais juste me promettre que tu vas y réfléchir. »
« Je vais y réfléchir. »

Elle se clôt ainsi la conversation, sur une promesse qui va me bouffer longtemps. Sur le moment, tout ceci me paraît bien trop bancal, bien trop prometteur pour que cela puisse tenir. On c’était séparer pour une raison, on a su se retrouver pour une autre. Est-ce que l’on arriverait encore à vivre sous le même toit, à faire comme si de rien était ? Je n’en suis pas moins sûr, mais refuse de laisser la journée se gâcher avec des décisions d’adultes. Aujourd’hui, j’ai huit ans comme ma fille. Demain, on verra pour les décisions matures. Demain, c’est bien.

L’après-midi se déroule entre rire et émerveillement, le tout diriger par une Grace survoltée. On gagner quelques minutes de répit dans une salle plongée dans le noir où se jouent les ombres et les lumières. Elle fait le vœu d’anniversaire la gamine quand probablement j’ai déjà oublié d’acheter les bougies qui devaient aller avec son dessert. On se permet une pause dans le complexe, lorsque l’espace d’un instant, il n’existe plus que notre famille. C’est ma main qui vient trouver celle de Rosie, ce sont ses doigts qui enserrent les miens avec force. Qu’importe ce qui pourra se passer, on sera toujours lié, nos enfants sont là pour le prouver. Le reste… Je crois qu’un jour, on trouvera l’équation qui sera notre sans forcer, sans abuser. L’intermède de calme n’avait en rien apaiser l’énergie de notre fille qui au bout d’une dizaine de minutes désirait déjà s’envoler vers d’autres horizons. C’est ainsi que l’on a encore papillonné d’une salle à l’autre pour son plus grand bonheur. C’est bien tout ce qui comptait en ce jour, voir un sourire sur son visage d’enfant, entendre son rire et sentir sa main presser la mienne à aller plus vite.

***

« Dix minutes Grace et après on ferme la lumière. » Elle a déjà négocié mille fois l’héritière quand cela fait près d’une heure et demie que son heure de coucher est dépassée. Ma faut probablement quand l’un de ses cadeaux d’anniversaire constituais en un amas de livres en tout genre. Elle ne veut pas que la journée se termine Grace, elle en grappille tous les instants alors que je range les restes de la pizza que l’on a dévoré tous ensemble. Il est un peu étrange de me retrouver avec mon ex-femme dans cette maison, mais la journée fut douce et le calme de ce début de soirée n’en es que plus apprécier. « Je sais pas ou elle trouve toute cette énergie, je suis épuisée. » Appuyé contre le comptoir, j’observe Rosalie qui tente de se trouver un placement confortable. « Elle a huit ans. » Et la fougue de la jeunesse qui va avec. « Et on se fait clairement trop vieux pour ce genre de conneries. » Même si Rosie a clairement un autre argument dans sa manche, être enceinte de six mois. « Merci, pour aujourd’hui. » Je lui offre un sourire avant de me détourner pour préparer du thé. « C’était une bonne journée. » Une comme on en avait pas passé depuis longtemps.

Je m’échappe un instant pour notifier à notre fille qu’il est vraiment l’heure de dormir. Je la trouve à moitié assoupie contre la couverture de son livre. « Bonne nuit mon bébé. » J’ai le droit à un sourire paresseux alors qu’elle ramène son doudou contre son visage. « Bonne nuit papa. » Un baiser sur son front et j’éteins sa lampe de chevet. Comme toujours, je laisse la porte légèrement entrouverte et la lumière du couloir un peu allumé. C’est le rituel jusqu’à ce que j’aille me coucher. Lorsque je reviens dans la cuisine, l’eau a fini de bouillir, mais surtout, Rosalie semble pas très à l’aise. « Tout va bien ? Tu fais une drôle de tête. » Probablement que les chaises de la cuisine ne sont pas les plus confortables après la journée que nous venons de passer. Peut-être qu’elle rêve aussi d’aller se coucher. « Je peux t’appeler un taxi. » Je n’ai pas réellement envie de la voir partir, alors j’offre la version B également. « Ou tu veux aller t’installer dans le canapé et je t’apporte du thé ? »
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyJeu 8 Avr 2021 - 11:09


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La journée a été parfaite dans toute son imperfection. Malgré ta fatigue, tes chevilles enflées, les petits malaises ici et là avec Wyatt et même les petites crises passagères d’une Grace hypée sur le sucre après avoir mangé son gâteau de fête, tu ne gardes de cette journée que les fous rires et les sourires, les regards doux échangés avec le Parker et ce sentiment de bien-être que tu ressens d’être entourée de ta famille en cette journée spéciale. Tu le sais pourtant que ce n’est pas le portrait typique de votre famille, que la réalité est bien plus complexe, mais t’as envie de croire que pour aujourd’hui, c’est suffisant. Que pour aujourd’hui, vous pouvez être simplement heureux. Ils sont lourds tes yeux quand tu t’assois sur l’une des chaises de la cuisine et tu sais que la fin de cette parenthèse approche, mais tout comme ta fille, t’as envie de t’accrocher à chaque minute de cette journée. « Elle a huit ans. Et on se fait clairement trop vieux pour ce genre de conneries. » Tu échappes un petit rire. « Si on a du mal avec une, on est pas mieux que mort avec deux. » C’est dit à la blague cette fois, pas pressée de ramener le sujet de votre arrangement à venir sur la table. Tu sais que Wyatt a besoin de plus de temps que quelques heures pour se faire une tête et tu ne veux pas le brusquer. Pas aujourd’hui quand tout est si agréable, quand tout donne l’impression que ça n’a pas besoin d’être torture après torture entre vous. « Elle va être une grande sœur parfaite. » Elle arrête pas de répéter à quel point elle a hâte de donner des biberons et de bercer son petit frère. Tout comme t’es impatiente de revoir Wyatt avec un tout petit dans les bras, t’es impatiente de voir ta grande fille dans ce nouveau rôle qui l’attend. « C’était une bonne journée. » « Une journée parfaite. » Ton sourire se fait l’écho du sien dans un moment de complicité qui vous est propre et il s’échappe pendant quelques instants pour rappeler à Grace que c’est vraiment le temps de dormir maintenant.

Tu tentes de te mettre confortable sur la chaise sans jamais vraiment y arriver, les prouesses de votre fils se faisant de plus en plus désagréable tellement il semble cogner fort contre tous tes organes internes. « Tout va bien? Tu fais une drôle de tête. » Tu secoues la tête, tentant de te redresser légèrement sur la chaise, mais glissant une fois de plus, prouvant sans conteste que tu ne trouverais pas de confort ici. « Oui oui, c’est juste ton fils qui s’énerve contre ma vessie. » Tu tires une autre grimace alors que tu sens ce que tu penses être un autre coup de pied direct sur ta vessie. « Je peux t’appeler un taxi. » Oh. C’est sans doute la chose à faire, il commence à se faire tard et la fatigue gagne du terrain avec chaque minute qui s’écoule. Pourtant, tu n’as pas envie de partir. Tu n’as pas envie d’être ailleurs qu’ici, quand bien même cette maison regorge encore de toutes sortes d’indices qui te rappellent que c’est avec une autre qu’il partageait son quotidien encore jusqu’à ce matin. « Ou tu veux aller t’installer dans le canapé et je t’apporte du thé? » Tout de suite ton visage s’illumine. « T’es sûr? Je veux pas m’imposer plus que de raison. » Déjà que tu n’étais pas censée faire partie de leur journée du tout, tu sais que tu as eu droit à bien plus qu’il n’était en devoir de t’offrir. Tu peines à te remettre sur tes jambes et il ne manque pas de le remarquer Wyatt alors que déjà, il attrape tes mains pour t’aider à te relever. Tu passes proche de perdre l’équilibre pendant un moment et vous vous retrouvez nez à nez, dans cette proximité qui a toujours été dangereuse entre vous. Vos regards s’accrochent et tu le sens qui s’emballe une fois de plus, ton palpitant. « Je dis pas non pour un thé. » que tu murmures doucement, un sourire sur les lèvres avant de te reculer légèrement et faire ton chemin jusqu’au canapé, Wyatt derrière toi. Tu te laisses tomber dans le canapé, tes mains venant une fois de plus entourées ton ventre arrondi. Tu ne manques pas de remarquer l’un des carnets de Wyatt laisser sur la table base du salon et dans un élan de curiosité typique de ta personne, tu attrapes le livre et commence à en feuilleter lentement les pages alors qu’il fini de préparer le thé. « Tu travailles sur quoi en ce moment? » Parler de ses projets d’écriture pour faire descendre l’électricité dans l’air, pour ne pas te laisser submergée par cette même envie qui vous a mené à fauter bien trop souvent dans les derniers mois, cette même envie qui ne fait qu’augmenter pourtant quand il vient s’installer à côté de toi sur le canapé.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyDim 18 Avr 2021 - 22:25

Ça en est presque étrange que de la voir déambuler dans la cuisine, elle qui jamais ne c’est trop attarder dans cette maison. Grace l’avait plus d’une fois attiré à l’intérieur pour lui montrer sa chambre, pour le changement de déco qu’elle avait ordonner avec Sophie, pour des petits trucs, mais jamais on avait partagé un dîner sous ce toit. La sensation se veut nouvelle, un brin dérangeant, mais bien trop apaisante pour ne pas être pleinement notifié. « Si on a du mal avec une, on est pas mieux que mort avec deux. » En douceur, elle ramène son idée. Cette envie que l’on partage à nouveau le même toit l’espace d’un temps, pour mieux accueillir notre petit garçon. Je lui offre un sourire sans mots, un de ceux qui se veut rassurant quand bien même je n’ai aucune idée de la réponse que je pourrais lui apporter. C’est bien trop de changement, bien trop de chose importante. On verra plus tard, c’est toujours bien plus aisé comme cela. « Elle va être une grande sœur parfaite. » Je hoche la tête, pensant à notre fille. Elle a si hâte de rencontrer son petit frère. Parfois, je pense au fait, que j’étais à peine plus vieux qu’elle, lorsqu’Ariane à débarquer dans ma vie hurlante à plein poumon. Elle est la pire chieuse sur cette terre et jamais je ne l’avouerai, mais j’avais su l’aimer dès les premiers instants. « Je lui apprendrais à être un tyran. » Elle sait Rosalie, que je joue aux truands avec Ariane et Yele, mais que j’ai toujours été derrière pour surveiller. Grace apprendra que la famille, c’est le plus important, que l’on protège notre sang, quoiqu’il en coûte. Elle le sait probablement déjà.

Tout semble prendre un autre tournant lorsque c’est le calme qui nous englobe. Grace a fini par sombrer après une journée riche en couleur, en sucrerie et éclats de rires. Il ne reste plus que ses parents qui tatillonnent l’un envers l’autre. Il ne reste que deux ex amants qui envisagent désormais la vie un peu autrement. « Oui oui, c’est juste ton fils qui s’énerve contre ma vessie. » Il nous fait signe le coquin, il se montre notre fils. « Le fils à son père. » Bien sûr que le tout est annoncé fièrement, manquerais plus qu’un coup sur le torse pour souligner le tout. L’instinct premier serait d’aller coller à ma main à son ventre, parler au petit bonhomme qui semble bien forme à frapper sa mère dans tous les sens. La retenue me force à garder mes distances, à offrir toutes les options pour le reste de la soirée. Il est tôt encore, elle pourrait rester. « T’es sûr? Je veux pas m’imposer plus que de raison. » Je hausse les épaules, absolument sûr de rien depuis le premier jour où l’on a fauté ensemble. « Si je te propose. » Mais bien incapable de me retrouver seul avec mes pensées pour le moment. Qu’elle reste encore un peu, que l’on pousse le tout sans jamais frôler la faute. Même quand l’univers entier semble se jouer de nous quand je cherche simplement à l’aider pour se lever et que l’on se retrouve nez à nez. Ma main glisse sur sa hanche, son souffle bien trop chaud contre ma joue. « Je dis pas non pour un thé. » « Okay. » Un petit raclement de gorge et mon regard qui soudainement est bien plus attiré par les traits de son ventre contre le tee-shirt, par notre fils qui se montre juste là, en créant une bosse. Cette fois, mes doigts n’hésitent plus pour aller à sa rencontre. Il suit mon doigt et un sourire se dessine sur mes lèvres. « Salut fils. » L’instant semble comme suspendu dans le temps, je me perds un peu dans mes pensées, évalue la situation. Jusqu’à ce que le regard de Rosie me ramène à la raison. « Pardon. » Je marmonne et m’éloigne bien rapidement. Aller faire le thé, c’est bien.

Elle fait comme chez elle la brune quand elle trouve mon carnet et le feuillette sans gêne. Ce n’est pas une première, je devrais m’en offusquer, mais ce serait bien contre productif. « Tu travailles sur quoi en ce moment? » Les idées sont folles depuis un temps, je passe des heures enfermer dans mon bureau à écrire encore et encore. C’était devenu un échappatoire il y a six mois de cela. Une manière de ne pas avoir a dealé avec la vie d’adulte, un monde à part ou me noyer avec luxe. « J’écris la suite. » La suite de ce roman publié il y a déjà deux ans. L’histoire d’un flic banal, sans histoire, qui se trouvera mêler à la plus grande enquête de son état. Une affaire que tout le monde pense vaine, un coupable échapper dans la nature. Les lecteurs les plus fidèles attendent la suite avec impatience, la véritable traque. Je me perds dans des recherches morbides sur la psychologie des tueurs en série, j’élabore un fil rouge, celui qui faudra suivre. « Je pense que je tiens enfin toute la trame. » Le dénouement n’est pas loin, je n’en suis pas encore pleinement satisfait, mais ça viendra. Parfois, j’en viens à trouver mon tueur humain, parfois, je me perds à essayer de comprendre ce qui pousse à commettre l’irréparable. Je me passionne, j’enquête à ma façon, je prends mon temps et j’écris.

Mais le carnet qu’elle tient dans la main fait office de brouillon générale. Brain dump. Tout peut se glisser au milieu de ces pages. Une liste de prénoms, des idées de cadeaux pour Grace, des mots d’excuse jamais prononcé pour Sophie, des mots que j’aimerais un jour dire à notre fils. Des réflexions sur nous aussi, sur le pourquoi du comment. Tout ce qui me passe par la tête ces derniers temps. « Tu trouveras rien d’intéressant là-dedans. » Elle a déjà feuilleté bien trop de pages lorsque je viens subtiliser le carnet pour le remplacer par une tasse de thé brûlant.
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Message(#)if you're meant to come back (craker #4) EmptyLun 19 Avr 2021 - 6:46


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« Je lui apprendrai à être un tyran. »
« Je crois pas qu’elle ait besoin de leçons. »

Tu ne peux t’empêcher d’échapper un rire. C’est qu’elle sait exactement quoi faire pour obtenir tout ce qu’elle veut Grace, elle sait imposer sa volonté sur quiconque et tu n’as aucun doute que d’ici quelques années, son petit frère devra se tenir les fesses serrées devant une Grace en pleine puberté qui n’hésitera pas à user de son cadet pour mille et unes raisons. L’image est précise et floue à la fois dans ton esprit, si ton fils n’a pas de traits précis encore, tu peux aisément t’imaginer une Grace pré-adolescente qui entraîne son petit frère dans le moindre de ses mauvais coups, s’amusant à lui faire porter le blâme plus souvent qu’autrement. Et sans aucune difficulté, tu ne peux t’empêcher d’imaginer ce futur avec un Wyatt présent, un Wyatt qui fait parti de l’image à temps plein, quand bien même le sujet n’a jamais vraiment été approché de cette manière. Le simple fait d’y penser accélère les battements de ton coeur alors que vous continuez d’échanger des regards tantôt plein d’une vieille complicité, tantôt plein de ce malaise qui subsiste depuis plus de six mois maintenant.  C’est votre fils qui vole la vedette maintenant que sa sœur a rejoint les bras de Morphée, lui qui s’excite toujours en fin de journée quand toi, tu commences à ralentir. « Le fils à son père. » Il est fier Wyatt, il n’y a pas à dire. Si vous n’aviez jamais imaginé les choses prendre ce tournant entre vous, vous n’avez jamais caché votre bonheur à l’idée de voir ce petit garçon joindre votre famille. « Si je te propose. » Il veut que tu restes, encore un peu. Son regard se perd sur ton ventre une nouvelle fois et tu la détestes, cette distance imposée entre vous pour éviter les débordements.  Mais même quand vous tentez d’être raisonnable, la vie s’en mêle quand tu bascules, quand sa main vient se placer naturellement contre ta hanche, quand tu n’aurais qu’à tourner la tête d’un centimètre pour retrouver le goût de ses lèvres comme tu l’as fait des milliers de fois par le passé. « Okay. » Recule Rosie. Tu ne bouges pas toutefois alors que le regard de Wyatt se perd une fois de plus sur ton ventre arrondi et il joint le geste, ses doigts venant créer une pression sur ton ventre et il est rapidement rencontré par un coup de pied, ce qui étire un sourire de plus sur tes lèvres. « Salut fils. » C’est trop sans jamais être assez quand vous êtes si près l’un de l’autre, alors que tu le sens votre garçon, qui s’excite de sentir et d’entendre la présence de son père. « Pardon. » Tu secoues doucement la tête. « T’as pas à t’excuser. » Mais il est déjà parti Wyatt, à s’occuper des tasses de thé alors que tu t’installes sur le canapé.

« Tu peux me toucher, tu sais? » Okay, ça sonnait définitivement moins étrange dans ta tête et il y a un rire nerveux qui siffle entre tes lèvres alors que tu secoues légèrement la tête devant un Wyatt qui se rapproche doucement. « J’veux dire, si tu veux sentir le bébé. On est pas des ados, c’est pas parce que tu mets ta main sur mon ventre que ça veut dire que... » Que vous allez fauter, encore. Il faut l’admettre toutefois, votre track record n’est pas exactement ce qu’il devrait être considérant que c’est bien parce que vous n’avez pas su résister à la tentation que tu t’es retrouvée avec ce ventre arrondi. « J’veux pas que tu passes à côté de quoi que ce soit avec lui parce que nous on est dans un entre-deux. » Vous osez jamais vraiment aborder le sujet, dansant toujours autour sans jamais nommer l’ambiguïté qui existait à nouveau entre vous depuis plusieurs mois. Tu sais toutefois que l’important dans le moment n’est pas ce que vous êtes ou ce que vous n’êtes pas. L’important c’est Grace et c’est ce petit gars, et c’est de prendre sur toi un peu plus pour que Wyatt puisse prendre la place qu’il mérite dans cette unité familiale. C’est dans un de ses carnets que tu trouves l’excuse parfaite pour changer le sujet de conversation, ton regard se perdant sur les multiples notes gribouillées ici et là. Ce carnet-là n’est pas pleins d’idées de romans, non. Il est rempli des choses du quotidien, de listes diverses et de questions jamais posées à voix hautes. Tu continues de faire comme si de rien était toutefois, ne voulant pas le mettre au pied du mur une fois de plus. « J’écris la suite. » Tu hoches la tête. C’est qu’il avait été incroyablement bien reçu, le dernier roman de Wyatt et t’es sans aucun doute aussi impatiente que ses plus avides lecteur de découvrir la suite des aventures de son protagoniste. « Je pense que je tiens enfin toute la trame. » « Grace me dit que t’écris beaucoup dernièrement. » Ça n’a rien de surprenant après tout, tu le connais assez bien pour savoir que quand il y a un trop plein ailleurs, c’est dans l’écriture qu’il se perd. Tu ne peux que le comprendre après tout, tu fais exactement la même chose. « Elle m’a demandé pour lire ton dernier roman, je lui ai dit pas avant qu’elle ait au moins treize ans. Elle était pas fan de ma réponse. » Elle est curieuse et elle est allumée Grace, elle veut lire ce que ses parents écrivent, mais vu les thèmes que vous abordez dans vos romans, tu préfères repousser le moment ou elle découvrira vos univers sombres. Si elle clame haut et fort que rien ne lui fait pas, l’héritière, l’inquiétude de lui créer des cauchemars demeure et tu préfères repousser le moment, ne serait-ce qu’un petit peu.

« Tu trouveras rien d’intéressant là-dedans. » Déjà, il s’empresse de faire disparaître le carnet d’entre tes doigts, y installe plutôt une tasse de thé et tu souffles un merci muet avant de porter la tasse à tes lèvres. Le thé te brûle le bout de la langue, mais t’es jamais assez patiente pour attendre quelques minutes que ça refroidisse un peu. « Je suis pas d’accord. J’ai toujours trouvé ton esprit fascinant. » C’est dit sur un ton de plaisanterie malgré un fond de vérité. C’est assez pour qu’il comprenne que tu en as lu, des morceaux de ce qui était noirci sur les pages. « Je mets un droit de véto sur Louis par contre. » Une liste de prénom sur laquelle reposait Hugo comme premier nom, suivi d’un Louis qui lui ne passait pas du tout au conseil. Il s’installe à côté de toi et tu déposes ta tasse sur la table basse avant de t’enfoncer un peu plus dans le divan, tournant légèrement la tête, ton regard trouvant si aisément le sien une fois de plus. « Tu veux en parler maintenant ou tu préfères faire semblant de rien encore un peu? » Tu n’as pas besoin de dire explicitement de quoi tu parles que tu sais qu’il comprend Wyatt. Il n’y a aucune presse ni aucun reproche dans ta voix, seulement le besoin de lui faire comprendre que toi aussi, tu te poses mille et une questions et que pour toi aussi, ça devient de plus en plus difficile de naviguer entre ce qui est, ce qui était, ce qui pourrait être et ce qui n’est plus. Il y a ta tête qui vient trouver son épaule, comme ça, naturellement, alors que tu fermes légèrement les yeux, éternellement dans l’attente.
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