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 So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e)

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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyVen 19 Mar 2021 - 21:50

Tim prend son temps ce jour-là, il erre en rangeant quelques ouvrages ici ou là, se disant que c'est une trop belle journée d'automne pour se précipiter dans des tâches rébarbatives. Il sifflote même, parfois, se laissant emporter par la douce mélodie qui s'échappe de la vieille radio que Gabriel a posé quelques mois auparavant. La routine est revenue, c'est tout ce qui permet certainement à Timothy de retenir car sa vie s'est compliquée drastiquement ces dernières semaines. Il est de nouveau seul, les jumeaux grandissent et il réalise que l'argent ne tombe pas des arbres et qu'il ne peut pas aller faire la manche à son entourage pour se sortir de la panade. Le français se dit que tout ceci n'est que matériel, que tous les sacrifices qu'il fait sont réalisés pour que les jumeaux aient assez pour eux et c'est tout ce qu'il retient, c'est tout ce qui compte. Depuis un an désormais, Decastel a appuyé sur le bouton pause de sa vie pour se consacrer entièrement aux bouilles d'amour qu'ils retrouvent chaque soir, même lorsqu'il est épuisé par les journées à rallonge, les clients susceptibles et les ventes de bouquets qui tombent à l'eau. Il ne pense qu'à eux, même s'il a le coeur brisé du départ de Heïana quelques semaines auparavant, d'un abandon supplémentaire qu'il n'a probablement pas mérité mais qu'il reçoit encore et toujours parce que la vie est cruelle et qu'il ne le sait que trop bien. Il a revu sa mère et la douleur s'est ravivée de constater qu'elle n'est devenue qu'une ombre de ce qu'elle était, ce fait devrait le rassurer puisqu'elle ne peut plus lui faire du mal mais Timothy ne pense qu'au fait qu'il n'a pas réellement pu la confronter, encore un point en moins pour lui en somme.

Pourtant, il se sent heureux dans sa position de père célibataire sans un sou sur son compte en banque, sans perspective chaleureuse en dehors des pleurs des jumeaux maintenant qu'ils commencent à marcher et piailler dans tous les sens. Il n'est pas amer, Tim, il pense au lendemain, à tout ce qu'il aurait s'il continue d'être aussi optimiste, s'il persiste à avoir cette ligne de conduite plus assurée parce qu'il a grandi, il n'est plus le même. Pourtant, il n'a pas oublié, chaque souvenir est ancré au fond de son crâne et c'est sûrement pour cela qu'il termine de ranger la section science fiction en sifflotant alors que la cloche de la porte d'entrée sonne. Il descend de son échelle, s'apprête à sortir son plus grand sourire parce qu'il est serviable, Tim, il est généreux et il aime les gens, même ceux qui le blessent, qui l'écrasent et qui le méprisent. Elle, elle ne l'a pas fait. Elle l'a accepté tel qu'il était, même si ce n'était qu'un court instant coupé dans leurs deux mondes distincts, Timothy n'a clairement rien effacé. Il observe sa petite silhouette fine mais athlétique, ses grands yeux bleutés et sa chevelure brune et il trouve qu'elle n'a pas changé d'un poil. Elle a l'air peut être plus triste et ce fait lui serre le coeur parce qu'elle devait prendre soin d'elle, c'est ce qu'il lui a demandé à cette époque. Néanmoins, il ne peut pas lui en vouloir, il a cet air doux sur le visage en s'approchant d'elle alors qu'elle ne l'a pas encore vue puisqu'il est dans l'allée à côté de la porte. Il ne se veut pas spécialement discret en se faufilant derrière elle, en ayant pour excuse de remettre l'échelle à sa place. "Poppy, eh, j'espère que tu vas bien." La situation s'inverse étrangement: il est le vendeur, elle est la cliente et en tant que tel, le grand brun se doit de la satisfaire, se postant en face d'elle avec cet air chaleureux et ce regard qui en ferait chavirer plus d'une sans que lui-même n'en ait réellement conscience. Depuis deux ans, Tim a eu le temps de prendre en assurance, de se montrer plus entreprenant aussi et cette caractéristique doit se dégager dans la manière qu'il a de la détailler, de rester devant elle en lui souriant le plus naturellement du monde. "Qu'est-ce que je peux faire pour toi? Je m'attendais pas à toi... Mais je suis content. Peut être que cette fois, j'aurais la chance de connaître ton joli patronyme." C'est sûrement un euphémisme parce que les souvenirs lui reviennent et ils sont délicieux, Tim n'est pas dupe. Il met cela de côté pour le moment, il doit se concentrer sur elle, sur ce qu'il apprendrait d'elle en lisant entre les lignes parce qu'il est devenu bon dans cet exercice, comme dans tant d'autres d'ailleurs, ce dont Primrose ne doit pas se douter le moins du monde. Decastel est heureux de lui faire cette surprise-là, de lui rendre de cette manière là au moins tout ce qu'elle lui a donné le temps d'un soir. De l'affection. De l'importance. De la beauté dans ce qu'elle était. Dans ce qu'elle est très certainement encore, sans le savoir.

@Primrose Anderson
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyVen 19 Mar 2021 - 23:46


La même routine, les mêmes gestes, la même fatigue qui creuse les cernes et qui affaisse les épaules. Pourtant, elle ne trouve jamais de solution de repli, Primrose. Elle ne voit pas la porte de secours, il n’y en a jamais eu dans sa vie. Ou alors trop aveuglée par ce qu’elle voulait pour le voir quand ça s’offrait à elle. On lui a répété plusieurs fois qu’elle le cherche, qu’elle le veut, qu’elle n’a qu’à changer ; mais les gens ne comprennent pas. Ils ne peuvent pas savoir ce qui se passe sous la boîte crânienne de la jolie brune, pas plus qu’ils peuvent y déceler les maux bien trop forts pour elle. Primrose s’est laissée embarquer dans une danse malgré elle, des spirales où elle a besoin de toujours plus, en chiffre, en sachet, en objet pour paraître. On ne lui offre pas de répit, pas de temps mort, et ça la hante, incroyablement, autant que ça lui pèse. La sensation que son existence est vaine, qu’elle sera toujours le chien qui court derrière sa balle sans jamais pour autant l’attraper. Même un chien doit avoir plus d’estime de lui qu’elle peut en avoir pour sa personne. “Tu n'aimes personne, tu ne t'aimes même pas toi, sinon tu ne ferais pas ce que tu fais.” les paroles d’Alex qui tournent en tête sans cesse, se cumulant à toutes les autres qui se confrontent et qui se butent tellement que les reproches se font maîtres. Meurtriers, blessants, il faut croire qu’elle ne retient que ce qui fait le plus mal. Son frère plane sur un nuage depuis des mois et sa cadette se ronge un peu plus les ongles tous les jours.

Heureusement qu’elle trouve du répit dans la cuisine. Primrose derrière les fourneaux, à se salir de farine, d'œuf et de caramel, c’est l’assurance qu’au moins là, quelque chose de bon va en sortir. Aujourd’hui, c’est une fournée de donuts qu’elle a promis de ramener à Gabriel pour pouvoir en servir aux clients. Elle avait besoin de se distraire alors l’espace de nourriture est naturellement devenu le lieu privilégié d’une petite tornade, aidé (pas du tout) par Nutella qui a décidé qu’il voulait mettre ses pattes et son nez absolument partout. Sans oublier Will ou Adèle qui pointaient leur propre nez, curiosité mal placée et estomac grommelant, sous les promesses de leur colocataire qui a eu pitié d’eux pour leur en laisser de côté à l’appartement. Primrose ne se sent jamais aussi utile et accomplie qu’au milieu de son bordel et c’est certainement là un (autre) trait de famille.

C’est toute fière, comme à chaque fois qu’elle s’apprête à montrer ses œuvres, qu’elle franchit le seuil de la librairie, le nez en l’air et les prunelles déjà à la recherche du propriétaire des lieux. Primrose sourit poliment aux quelques personnes qui se trouvent proche de l’entrée, ne sachant pas trop où trouver Gabriel tout en respectant le calme des lieux. "Poppy, eh, j'espère que tu vas bien." Pardon ? La petite brune sursaute de part l’utilisation de son alias qu’elle préfère ne pas entendre dans cette vie-là et d’autre part, parce que la voix vient de derrière sans qu’elle n’ait rien vu venir. Primrose n’a pas le temps de se retourner que la voix se concrétise en visage, et en physique entier. Autant dire que la jeune femme se sent tout d’un coup moins fière, plus gênée, le rouge qui monte automatiquement aux joues parce que, qu’est-ce qu’elle fait là, déjà ? "Qu'est-ce que je peux faire pour toi? Je m'attendais pas à toi... Mais je suis content. Peut être que cette fois, j'aurais la chance de connaître ton joli patronyme." Primrose déglutit en regardant autour d’elle, soucieuse que quelqu’un puisse entendre Tim, faire une connexion, un lien, quelque chose, n’importe quoi. Elle est déjà assez happée par l’embarras comme ça, entre l’évocation de son prénom d’une scène dont elle ne préfère pas se vanter, des perles bleutées de Tim qu’elle n’a finalement pas tant oublié que ça et de leur unique rencontre qui revient en pleine surface, suffisant à l’émouvoir plus qu’il ne le faudrait certainement. “Je viens, euh-” Décidément, il faut qu’on arrête de la surprendre tout le temps. Primrose dévie les yeux de nouveau sur les côtés, bien décidée visiblement à les poser partout sauf sur lui. “J’ai promis à Gabriel des petites douceurs pour ses clients et, et, j’ignore où il est, tout comme j’ignorais que tu travaillais ici.” Si tu avais su, tu aurais fait quoi ? Rebrousser chemin ? Ou tu serais venue avant ? “Donc voilà.” Elle lui met la boite dans les mains, le confiant comme si c’est la peste incarnée et qu’elle ne veut plus en entendre parler. Primrose racle sa gorge avant de commencer à gratter un de ses ongles. “Contente de t’avoir revu, Tim.” Tellement contente que c’est exactement pour ça qu’elle a (encore) la main sur la poignée de la porte. Toujours aussi misérable qu’elle est.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptySam 20 Mar 2021 - 0:23

Il ne s'attend pas à elle, pas dans un tel endroit qui n'a aucun point commun avec le lieu de leur rencontre. Ils n'étaient probablement pas destinés à se revoir parce que Tim n'était effectivement jamais retourné au club, pas par honte mais par manque de temps et aussi par peur. Il ne désirait pas la voir blessée par son environnement, sentir qu'elle était malheureuse et qu'il ne pouvait rien y faire parce qu'il n'était qu'un client et que son opinion ou son aide n'avaient pas la moindre importance. Decastel n'était pas encore assez fort pour cela durant ces quasi deux années qui l'ont séparé de la jolie Poppy. Maintenant, tout est différent. Il se sent mieux dans sa peau, suffisamment bien en tout cas pour oser l'accoster sans rougir le moins du monde face au pseudonyme utilisé. Comment l'appeler autrement? Elle ne lui a pas donné son véritable prénom ce soir-là, tout comme elle ne lui a pas offert la sauveur unique de ses lippes, deux occasions manquées qui ne peuvent pas rester ainsi. Il a des souvenirs relativement vivaces du cours de la soirée, de la sensation de vide qui l'a happé dès lors que Primrose s'est relevée, se portant le plus loin possible de lui, signe qu'il devait être un indésirable à ce moment-là. Sur le moment, Tim n'a sûrement pas compris ses raisons mais avec le recul et l'expérience aussi, il sait qu'il ne peut pas lui en vouloir pour le choix de la raison, autant pour elle que pour lui à ce moment-là. Aujourd'hui, Decastel se présente comme un homme nouveau, ou en tout cas différent, avec une force de caractère qui lui permettait de se remettre d'une rupture sans être dix pieds sous terre, vivant les joies de la vie au jour le jour, sans trop se poser de questions. Il n'aurait probablement pas pu se présenter ainsi à la jeune Anderson le soir où ils se sont connus mais il y a quelque chose qui persiste, cet élément déclencheur qui a tout changé entre eux.

Primrose fuit son regard, elle est gênée. Tim comprend mais il bouge son corps suffisamment pour qu'elle garde son visage en ligne de mire parce qu'elle essaie de fuir, il le sent, il le sait. Il connait cette méthode. C'est tellement plus simple de courir vers le placard le plus proche plutôt que d'affronter des situations stressantes et le français en représente assurément une pour elle à l'heure actuelle parce que Poppy ne s'est pas préparée à le revoir, pas ici, pas maintenant, pas comme cela. Tim continue de lui sourire néanmoins alors qu'elle ne répond pas vraiment à sa question, tout comme elle survole le fond du sujet. Elle connait Gabriel, c'est tout ce que le brun retient, même si c'est un détail qui manque clairement d'envergure par rapport aux interrogations qu'il conserve dans un coin de sa tête. "Je suis désolé, Gaby n'est pas dans le coin aujourd'hui... Je savais pas que vous vous connaissiez mais... Enfin, si je peux t'aider pour quelque chose quand même..." Il ne veut pas la brusquer mais il reçoit le paquet de donuts entre ses bras sans avoir le temps de vraiment le voir venir. Elle se précipite, Primrose, elle s'apprête déjà à lui tourner le dos en portant sa main vers la poignée et Timothy n'a pas envie qu'elle actionne son geste. Non, pas aussi vite, pas comme cela, sans la moindre explication, sans la moindre chance de la percer à jour. "Tu vas pas partir comme ça... Je suis sûr que t'as fait suffisamment de donuts pour en goûter un avec moi. Comme ça, si je suis pas doué et que je m'étouffe, j'aurai quelqu'un pour appeler les secours, c'est malin comme plan, non?" Il faut qu'il trouve mieux pourtant, parce que ce n'est pas ainsi qu'il va convaincre la seule cliente restante de la journée à rester dans les parages, même si elle doit connaître la qualité gustative de ses donuts. Ses yeux bleus s'ancrent plus profondément sur elle pour qu'elle comprenne qu'il n'y a pas de porte de sortie face à ce Tim-là, qu'il ne va pas se taire et la laisser faire sans se débattre un minimum, il sait qu'elle a les joues rouges mais cette fois, pas lui. "Tu sais que si tu fuis maintenant, je serais obligé de venir au club pour te parler un peu, je sais pas si t'y bosses encore mais... Il y a deux ans, j'avais sûrement mille questions à te poser, de la glace à briser et là, on a une vraie occasion de se rattraper, ce serait dommage de passer à côté de ça, tu penses pas?" Il est doux, il se tient derrière elle, touchant simplement la porte pour faire passer le panneau de "open" à "closed". Après cela, il s'écarte un peu pour lui laisser un semblant d'espace vital, il ne veut pas la faire peur ni la forcer alors qu'il se dirige vers le comptoir de caisse pour poser les donuts, faisant semblant d'être absorbé par l'inventaire à venir dès qu'il a posé ses lunettes sur son nez. "J'oublie pas que tu m'as fait un cadeau la dernière fois, je compte bien te le rendre, tu sais." Il pense à l'agression qu'il a failli subir dans le club où travaillait Primrose, il pense sûrement aussi au fait qu'elle l'a aidé à laisser pousser ses ailes, qu'elle l'a écouté, qu'elle l'a vu, qu'elle a vécu quelque chose avec lui. Tim a tout cela en tête en relevant ses prunelles vers elle, son sourire angélique prenant possession du reste de son visage et il ne se rend pas compte à quel point il peut être beau quand il ose plus, quand il est plus lui-même, quand il regarde quelqu'un de cette façon-là. Est-ce une chance pour Primrose ou une malédiction? Elle seule le sait, c'est sa décision maintenant.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptySam 20 Mar 2021 - 12:32


Il faut que l’univers arrête de la perturber de cette façon-là. Ce n’est vraiment pas comme ça qu’elle va arriver à affronter ce qu’elle fuit, à avoir confiance en ses positions et ses envies. Primrose a juste l’impression d’être prise encore une fois entre deux feux, inattendus et soudains, alors que son regard décerne la silhouette d’un Tim qui navigue sur son terrain, pour une fois. Les rôles sont inversés et elle ignore si c’est de bonne augure ou non. Primrose ne maîtrise pas grand-chose quand elle n’est plus Poppy. Pas plus l’agitation interne qui s’opère en elle que les mains moites qui se frottent en elle et ses joues qui ne cessent de se colorer juste parce qu’elle repense à ce qu’il ne faut pas. S’offrir avec Poppy est toujours simple ; c’est assumer avec Primrose qui est toujours plus compliqué. Elle n’a pas l’habitude de croiser des clients en dehors du club ; Brisbane est assez grand pour éviter ce genre d'embarras. Heureusement pour la gamine, qui ne serait pas fichue d’en reconnaître un même si elle en croisait de toute façon. Mais Tim, il n’y a pas de doute qu’elle ne l’a pas oublié. Il a marqué une empreinte sur elle, en elle malgré sa volonté d’avoir voulu le foutre au placard des oubliettes le plus rapidement possible.

Plus d’un an après, Primrose se dit qu’elle avait eu raison. Il n’est pas revenu, il n’a pas franchi le seuil du club une nouvelle fois et il a pris avec lui quelque chose qui lui appartenait sans qu’elle ne sache réellement ce que c’était. Un bout d’espoir, peut-être. Un morceau d’optimisme, une maigre lumière. Elle n’en sait rien parce qu’elle n’a pas cherché à y penser plus. Cela lui avait brisé le cœur, une nouvelle fois, même si elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Elle aurait pu lui donner plus si elle avait voulu, il n’avait l’air d’avoir attendu que ça, mais c’est elle qui a forgé les briques et qui a mis le ciment entre eux malgré le partage d’un moment charnel placé sous le signe d’une émotion accrue. Primrose n’a jamais regretté de l’avoir repoussé, se confortant dans le souci de l’éthique professionnelle, mais elle a parfois songé à ce qui aurait pu avant de chasser l’idée aussi rapidement.

Elle avait fini par se réconforter dans l’idée qu’elle ne le reverrait plus, qu’il ne sera qu’un spectre de son passé parmi tant d’autres et qu’il a trouvé ce qu’il méritait. Jusqu’à aujourd’hui qui a démarré pourtant de la plus banale des façons avant de s’agiter grossièrement comme une canette de soda que l’on secoue avant de la voir exploser à l’ouverture. "Je suis désolé, Gaby n'est pas dans le coin aujourd'hui... Je savais pas que vous vous connaissiez mais... Enfin, si je peux t'aider pour quelque chose quand même..." Il y plein de choses que tu ne sais pas, Tim, absolument tout, à vrai dire. Comme l’inverse est vrai. Et pourtant, ça n’empêche pas le contact visuel qui est beaucoup trop intense et qui fait que Primrose agit en premier réflexe ; la fuite. "Tu vas pas partir comme ça... Je suis sûr que t'as fait suffisamment de donuts pour en goûter un avec moi. Comme ça, si je suis pas doué et que je m'étouffe, j'aurai quelqu'un pour appeler les secours, c'est malin comme plan, non?" La main sur la poignée, dos à lui, elle s’arrête dans son geste tout en mordillant l’intérieur de sa joue. Elle pourrait presque sourire mais la nervosité prend le dessus, il a toujours raison d’elle et c’est aussi pour cela que ses poumons réclament l’extérieur, l’air pollué, la distraction des autres. Ce n’est pas de la faute de Tim, c’est de la sienne de ne pas pouvoir mieux réagir, de ne pas réussir à s’avoir se contrôler et faire face. "Tu sais que si tu fuis maintenant, je serais obligé de venir au club pour te parler un peu, je sais pas si t'y bosses encore mais... Il y a deux ans, j'avais sûrement mille questions à te poser, de la glace à briser et là, on a une vraie occasion de se rattraper, ce serait dommage de passer à côté de ça, tu penses pas?" La jolie brune ferme les yeux en l’écoutant, en l’attendant bouger derrière elle et elle relève les paupières pour voir le panneau qui se tourne avant qu’il ne s’éloigne. Primrose lâche un soupir, se détestant et haïssant son comportement tout entier autant qu’elle déteste Tim à ce moment-là de réussir à avoir raison d’elle. "J'oublie pas que tu m'as fait un cadeau la dernière fois, je compte bien te le rendre, tu sais." Est-ce qu’il veut briser la glace ou est-ce qu’il se sent juste redevable ?

Primrose reste plantée comme l’idiote qu’elle peut être un peu trop longtemps, laissant planer le doute sur sa prochaine action, la balle étant définitivement dans son camp. Elle se retourne à moitié et voir Tim derrière le comptoir, le regard camouflé derrière des lunettes et son sourire qu’il ne dissimule même plus, elle se mord la lèvre. “J’imagine que je peux rester un peu. Juste pour ne pas avoir ta mort sur la conscience.” Bien sûr. Ignorons ton envie de voir ce qu’il cache aussi, ce qu’il dissimule. Passons outre le fait qu’il y a quelque chose, qu’il ne t’es pas indifférente, qu’il n’est pas la pire compagnie qui soit. La petite rose rebrousse alors chemin, s’éloignant de la porte pour parcourir les yeux sur le lieu, comme attendant qu’on lui dise où se poser. “Avec du café ou un chocolat, ça passe toujours mieux.” Baby steps, voilà qu’elle prend même des initiatives et qu’elle ose abuser, la douce gamine. Tu ne vas pas te briser, rien ne va t’arrêter, calme-toi. Les phalanges accrochées à son sac, elle hésite, elle réfléchit avant de se tourner de nouveau vers Tim, à une dizaine de pas d’elle, au moins ce qu’il faut pour qu’elle retrouve un équilibre de respiration. “Primrose. Mon prénom. Le vrai. C’est Primrose.” Parce que vraiment, elle ne peut pas l’entendre l’appeler Poppy dans le monde réel. Juste pour ça, oui oui.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptySam 20 Mar 2021 - 13:02

Il attend, il ne sait pas encore quoi mais Timothy n'en démord pas parce qu'il sait que cette rencontre inopinée n'est pas dénuée de l'intensité de la première fois. Le contexte est radicalement différent, bien sûr qu'il le sait, le français. Il ne s'y attarde pas tant cela dit puisqu'il a changé lui aussi en presque deux ans, qu'il ne veut plus se permettre d'être ce garçon trop naïf à qui on brise le coeur sans l'ombre d'un doute. Non, il n'est pas question de se laisser faire une fois de plus alors autant prendre les rênes, briser la chaîne cette fois-là et se lancer dans cet inconnu avec une détermination sans faille, n'est-ce pas? Decastel a envie, en tout cas, de connaître un peu mieux la brunette qui lui tourne le dos et qui fait aussi bien semblant que lui, de bien des manières. La séparation, pourtant, a été un déchirement du côté de Tim, il n'a pas été dupe sur la question et dès qu'il s'approchait de trop près du centre ville où le club se trouvait, il offrait toute sa force pour ne pas y entrer. Ce n'était jamais la bon moment de toute façon car la vie avait repris le dessus, qu'il avait des choses à régler, son coeur et ses idées à remettre en place. Il l'a fait, Timothy, aussi bien que possible même s'il lui a fallu énormément de temps pour ne plus être le garçon qui s'enferme au fond d'un placard en attendant que l'orage passe. Désormais, il essaie de l'affronter, de rester planté devant le tonnerre en espérant que les dégâts ne seraient pas trop désastreux. Jusque-là, il tient ses promesses, le grand brun, et il espère secrètement que la danseuse en fera de même. Il la sent encore troublée alors qu'elle garde sa main sur la poignée, qu'il parle et qu'il argumente, comme s'il avait toujours été bon dans cet exercice... Il ne l'est pas, Tim, il n'est pas de ceux qui parlent beaucoup, encore moins d'eux-mêmes, il regarde, oui, il touche, bien sûr, mais les mots ne lui viennent pas aussi facilement que l'intensité de deux pupilles bleutées rieuses au moment où la jeune femme lâche la porte et se tourne finalement vers lui.

Son souffle se relâche, sans qu'il n'ait eu le temps de réaliser qu'il le retenait à dire vrai et Timothy est content de pouvoir capter son joli minois, la voyant s'approcher tout doucement, conservant une distance raisonnable entre eux. Il ne lui en veut clairement pas pour cela, ils savent tous les deux ce qui est engendré par une proximité trop proche, ils en ont fait l'expérience lors de leur rencontre et le jeune français doute que le tout ait pu changer entre temps. Alors, il se contente de cela, refermant le livre d'inventaire avant d'ouvrir la boîte de donuts et d'en humer doucement le parfum, une promesse de saveur qu'il apprécie clairement. "Bien sûr, tu ne peux pas prendre un tel risque." Son excuse est mauvaise, tout comme l'idée de Timothy de la faire rester en prétextant quelque chose de cet acabit mais il n'a pas trouvé mieux sur le moment. Il n'a pas tellement cherché à dire vrai mais ce n'est pas si problématique que cela alors qu'il bouge derrière son comptoir d'accueil pour aller allumer la cafetière que Gabriel a mis en avant puis, il sort deux tasses qu'il pose sur une table dans le coin le plus discret de la librairie en compagnie des donuts qu'il promène nonchalamment, là où les livres parsèment le décor et où les odeurs de vieux papiers sont les plus chaleureuses. L'endroit favori de Tim, elle doit s'en douter. "Va pour un café, dans ce cas. Je t'en prie, installe toi... Primrose." Il prend son temps pour faire rouler le prénom entre ses lèvres parce qu'il en aime la sonorité, qu'il y a quelque chose de parfumé dans ces quelques lettres et cela lui plait, à moins que ce ne soit quelque chose de plus fou encore... La réalité le frappe alors qu'il vient servir les cafés en lui souriant naturellement. "Tu as le nom d'une fleur, très jolie fleur par ailleurs et qui sent très bon. Tu me fais penser que je dois en planter dans ma serre d'horticulture, ça manque clairement à mes variétés." Il lui offre un petit bout de lui, dans cette information capitale mine de rien sur la personne qu'il est, l'amoureux des fleurs, le passionné des senteurs en tous genres et de leur signification mais pour le moment, il garde celle-ci pour lui. A la place, il s'assoit en face d'elle, présentant la boîte de donuts à Primrose en restant aussi charmant qu'à l'accoutumée. "Je peux en savoir plus sur toi, alors, Primrose? D'où tu viens, ce que tu aimes faire, ce que tu veux... Apparemment, on a une connaissance commune, quelles sont les chances, hein?" De son côté, Tim remet ses lunettes en place, prêt à lui offrir tous les détails qu'elle lui demandera sur lui parce qu'il n'a plus aucun secret à garder, plus aucun traumatisme à cacher. Il sait qui il est, d'où il vient et ce qu'il cherche à devenir, c'est tout ce qui importe désormais et c'est ce qu'il dirait au Tim de deux ans auparavant, celui qui n'a pas su retenir la petite brune quelques heures de plus, au moins.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyDim 21 Mar 2021 - 0:52


"Bien sûr, tu ne peux pas prendre un tel risque." Primrose promène ses prunelles sur toutes les surfaces mais qui restent immanquablement attiré par celui qui se trouve être le maître des lieux pour la journée. “Ce n’est pas prudent.” Ce qui ne l’est pas, c’est absolument toute cette situation. La rencontre inattendue qui chamboule sa journée entière, le laisser la happer aussi facilement, ce n’est clairement pas prudent. Mais qu’est-ce qu’elle risque, réellement ? Qu’est-ce qu’elle a à perdre ? Elle peut essayer de lui laisser le bénéfice d’un doute qu’elle a malgré elle. C’est vraiment très étrange d’être si éloignée de lui alors qu’elle se rappelle très bien de ses lèvres sur elle. Non, ces pensées-là sont encore moins prudentes. Il est hors de question de glisser sur ce terrain-là. Tim s’active derrière le comptoir à faire mille et un gestes alors que Primrose se sent idiote à rester debout. Mais comme une proie qui attend qu’on lui dise quoi faire, elle n’ose pas s’installer comme elle peut le faire quand elle vient habituellement. C’est stupide, vraiment. Elle agit comme une adolescente, elle ressent comme une adolescente et c’est le comble du ridicule. Il est toujours difficile pour le commun des mortels de penser que la petite brune timide qui rougit et bégaie quand on s’adresse à elle s’effeuille - voire plus, n’est-ce pas, Tim ? - tous les soirs.

L’excuse n’est pas glorieuse, que ce soit l’un ou l’autre mais force de constater que ça suffit pour briser un tout petit peu ce quelque chose au milieu que visiblement seule Primrose tente de garder. Tim la couve de ses prunelles délicieuses, profondes et agréables, tout comme les sourires qui s’enchaînent et qui défilent sans qu’elle n’en comprenne vraiment pourquoi. Ni même la raison qui le pousse à vouloir briser la glace. "Va pour un café, dans ce cas. Je t'en prie, installe toi... Primrose." Docile gamine qui se love contre un des fauteuils, laissant tomber son sac pour arrêter d’en tripoter la sangle qui va bien finir par lâcher un jour tellement qu’elle passe son temps à la gratter par tic nerveux. Tim donne la sensation de savourer son prénom et - ne pas utiliser le mot ‘savourer’, imprudence - Primrose lève les yeux vers lui quand il arrive avec les tasses fumantes et tout ce qui fait qu’on lui donnerait le bon dieu sans réserve. "Tu as le nom d'une fleur, très jolie fleur par ailleurs et qui sent très bon. Tu me fais penser que je dois en planter dans ma serre d'horticulture, ça manque clairement à mes variétés." Oh. Pour la fleur, elle le sait, naturellement. Mais visiblement Tim les apprécie, les fleurs, et ça, c’est quelque chose qu’elle ignorait. Évidemment, puisque tu as bien pris soin de ne pas parler, ni de toi, ni de lui. Tout comme tu apprends aussi qu’il porte des lunettes, qu’il est naturellement charmant et qu’il travaille dans une librairie, tout en cultivant des fleurs. Une compilation de données qu’elle emmagasine déjà remarquablement vite pour quelqu’un qui tente d’être détachée. “Ma mère en a planté à la ferme familiale quand elle était enceinte de moi. Mes parents m’ont dit que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à me déclarer. J’ai encore du mal à savoir si c’est vrai ou non.” Si t’es aussi détachée, pourquoi tu penses qu’il s’en fiche, de ça ? Primrose n’a jamais su être détachée, à part quand elle a de la poudre dans le nez. Sinon elle prend les choses bien trop à coeur et là, il est clair que c’est une information complètement inutile en plus d’être absurde. Alors elle penche son intérêt dans sa propre boîte, attrapant le premier, encore un peu tiède, et grignotant déjà un morceau ; au moins, ça lui évitera de dire des choses aussi ridicules qu’embarrassantes.

"Je peux en savoir plus sur toi, alors, Primrose? D'où tu viens, ce que tu aimes faire, ce que tu veux... Apparemment, on a une connaissance commune, quelles sont les chances, hein?" La petite brune colle ses yeux sur Tim, finissant son morceau en le mâchouillant certainement trop longtemps mais tant pis. Elle a bien au moins besoin de ça pour réfléchir cette fois-ci. Surtout que parler d’elle, c’est comme lui demander de prendre confiance ; elle n’y arrive pas. Mais Primrose sourit malgré elle en embarquant sur la partie de sa phrase, dont la réponse est au moins connue et plus claire pour ses neurones. “Il faut croire que le monde est petit.” Ni l’un ni l’autre ne réalisez encore à quel point. “Gabriel a été témoin de mes piètres talents artistiques. A part la pâtisserie, en l’occurrence.” Elle jette un regard fière à ses donuts recouverts de la nuit étoilée ; même si ses créations finissent toujours par disparaître, Primrose a au moins la satisfaction de ravir les yeux et le palais. “Tu privatise souvent les lieux pour tes clients ?” Même si elle n’est pas une cliente à proprement parler. Si c’est vrai, ce n’est pas forcément une raison pour penser que tu es spéciale, Primrose. Elle prend la tasse de son autre main - promis, elle va essayer de ne rien renverser ni de provoquer aucune catastrophe - pour la porter à ses lèvres et souffler dessus doucement. “Est-ce que c’est de la vraie curiosité ou tu te sens juste redevable ?” Il faut croire que la question lui trottait trop dans la tête pour ne pas la laisser s’exprimer. La jolie brune soulève ses yeux sur lui tout en prenant une gorgée puis deux de son café, grimaçant légèrement parce qu’évidemment qu’elle vient de se brûler légèrement le palais. Elle n’en manque jamais une, décidément.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyDim 21 Mar 2021 - 13:18

Elle le fait sourire, il n'y peut rien, elle a juste cet air innocent qu'il a pu percevoir le soir de leur rencontre mais qu'elle n'a pas laissé transpercer sa carapace. Elle paraît tout à fait différente, comme s'il y avait deux petites brunes qui se battent pour avoir la chance de se montrer, et Tim se reconnait beaucoup dans cet état de faits. Lui aussi, il a eu plusieurs Tim qui se combattent et, en général, ce n'était jamais le plus à l'aise ou le meilleur qui finissait par remporter le combat. Il a plutôt eu affaire à celui qui avait peur de tout, à celui qui se cachait dès que l'instant devenait trop intense, à celui qui n'osait pas et celui qui finissait par pleurer seul dans un coin. Il a fallu bien vingt ans pour que cet antagoniste laisse un peu de place au Tim qu'il aurait toujours dû être, ce Tim qu'on n'a pas laissé s'exprimer jusque là parce qu'il était perdu sous les couches de traumatismes qu'on lui avait infligés. Il s'éveille depuis quelques mois, depuis la naissance de ses enfants et cette prise en main nécessaire qu'il attendait véritablement. Il se sent mieux dans sa peau, le jeune français, il se comprend aussi largement mieux, même s'il n'est pas encore à l'apogée de tout ce qu'il peut proposer. En tout cas, il paraît moins fragile mais il perçoit ce que tait Primrose, il le ressent au plus profond de son être.

Elle est blessée, elle a mal, il le sait et il ne peut rien dire, juste essayer de la percer à jour un peu plus encore alors qu'elle finit par rester, qu'elle s'installe délicatement, comme si elle avait peur de prendre trop de place par rapport à la personne qu'elle était. Timothy a envie de lui dire qu'elle peut y aller avec lui, qu'il ne l'appréciera pas moins parce qu'elle a des fêlures, au contraire, il est à même de les comprendre et peut être même de les apaiser mais il n'en fait rien. Il attend, il l'observe alors qu'elle commence à parler un peu d'elle. Son sourire ne le quitte pas, au brun, alors qu'elle distille quelques informations sur sa famille dans un léger discours concernant ce prénom qui sonne merveilleux aux oreilles de Tim. Il aime les fleurs, ce n'est plus tellement un secret et il connait par coeur le dictionnaire des significations, il parle couramment l'art floral mais Primrose ne doit pas s'en douter, là, tout de suite, ils débutent tout juste cet apprentissage l'un de l'autre, sur une autre échelle que celle qu'ils ont pu visiter le soir de leur rencontre. Ce n'est pas moins intense, non, c'est juste différent mais cela engendre tout un panel de nouvelles émotions toutefois chez le libraire. "C'est une belle histoire, dans tous les cas. Tu annonces de belles choses, tu sais. L'arrivée du printemps mais surtout la naissance de l'amour, y a t-il plus pur que ça? Et tes parents, ils ont encore une ferme où ils plantent des fleurs comme ça? J'aimerais avoir autant d'espace qu'eux pour semer les miennes." Il apprécie la ville, Tim, c'est indéniable, sûrement parce qu'il n'a jamais rien connu d'autre que les petits espaces, souvent clos, mais il rêve tout de même de plus grand et de plus paisible in fine. Rien n'est plus apaisant pour lui que le chant des oiseaux, le bruit du vent qui vient égrener mille odeurs dans la campagne environnante lors des jours les plus merveilleux. Il se perd dans ses pensées mais le français revient à lui, pour observer la jolie brune attraper un donut et il la suite dans cette envie.

Il ne sait pas à quoi s'attendre en croquant sans hésiter dans la pâtisserie mais Timothy ferme délicatement les yeux pour prendre le temps d'en apprécier la texture et surtout, la saveur. Il est évident que Primrose apprécie la cuisine, cela se sent dans les goûts qu'il perçoit, elle a un talent pour cela comme lui en a un pour les fleurs. Alors, Decastel se demande pourquoi elle n'est pas devenue pâtissière, pourquoi elle a cherché d'autres vents et ceux-là, beaucoup plus malheureux pour elle. Il ne comprend pas encore ce qui lui est arrivé mais Tim va chercher à creuser, c'est certain. "Je conçois que Gabriel a raison pour la pâtisserie, en tout cas. Il est excellent, ce donut. Tu sais faire quoi d'autre comme pâtisseries? J'ai vraiment envie d'un atelier dégustation après ça." Il ne l'interroge pas sur son égarement dans un stripclub, ils ont encore des secrets à déchiffrer l'un chez l'autre mais le temps ferait son oeuvre et la confiance aussi. Pour le moment, Tim se laisse emporter par la justesse des propos de sa comparse, ses hésitations aussi. C'est comme si elle le prend pour un rêve, lui qui ferme sa boutique pour la recevoir, lui qui cherche à la connaître, elle ne semble pas croire ce qu'elle voit. Encore une fois, Timothy peut la comprendre, lui qui n'a vécu que des doutes et des incertitudes durant une majeure partie de son existence. "Quels clients, Primrose? Il y avait personne de toute manière alors... Autant fermer pour prendre un petit goûter." Il cligne des yeux en la voyant goûter à son café brûlant et elle fait une grimace, signe qu'elle aurait dû souffler un peu sur le liquide avant de le porter à ses lèvres. D'instinct, Tim s'inquiète et il a un geste vers elle avant de se résigner parce qu'il ne peut pas oser encore trop de rapprochement, il se contente de lui sourire en lui demandant du regard si elle va bien, si elle a besoin de quelque chose pour se rafraîchir ou pour faire du bien à son palais. Non, il ne l'exprime pas avec des mots, Decastel a toujours été plus expressif avec le reste, ses yeux, ses actes, ce sourire spontané qu'il garde là parce qu'elle lui fait cet effet, la petite brune, quoiqu'il en pense. "Je suis curieux. J'ai vraiment envie de te connaître, même si tu ne le crois pas... Quand on s'est rencontrés, j'étais sûrement beaucoup trop timide pour te demander de parler de toi et plein d'autres choses à vrai dire mais si le destin te ramène maintenant que je le suis un peu moins, je peux pas passer à côté de l'occasion, Primrose." Tim est doux, il le sera sûrement toujours avec les gens qu'il apprécie et ceux dont il est curieux de connaître les peines mais il n'est pas que cela, bien sûr. Il a tant de facettes désormais, tant de choses à exprimer qu'il n'arrive pas encore à faire ressortir véritablement, chaque chose en son temps justement. "Mes intentions sont donc pures, madame. Tu peux même poser toutes les questions que tu veux pour t'en assurer, je serai cent pour cent honnête, promis." Elle a sûrement besoin de temps pour qu'il ose les siennes et Tim l'accepte. Il n'a plus si peur de se dévoiler de son côté, il sait ce qu'il est devenu, il sait que ses blessures font partie intégrante de lui et qu'il n'a plus à en avoir honte. Tim a conscience également que ses yeux bleutés ont besoin qu'elle relève les siens vers lui alors, il baisse légèrement la tête pour lui donner de l'assurance. Poppy en a tant et Primrose pas du tout, pourtant c'est cette deuxième version qui attise la curiosité de Timothy et sûrement d'autres émotions qui ne font pas sens à l'heure actuelle.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyDim 21 Mar 2021 - 18:49


Elle est mignonne, Primrose. Elle pourrait l’être encore plus si elle se laissait aller, si elle ne restait pas sur la défensive, si elle profitait au lieu de subir chaque instant de sa vie. Ses épaules sont trop voûtées pour son âge, comme si le poids de sa propre existence est déjà trop lourd à supporter. Elle n’a pourtant comme poids que celui de son propre esprit et ses tourments qui s'enchaînent et se cumulent, l’apprivoisant autant qu’ils l’emprisonnent depuis de nombreuses années. Ce qui revient à se dire que c’est la routine, que c’est normal, que c’est de toute façon ce qu’elle mérite. Les doutes ne rassurent rien, ils s’entêtent juste à réduire un peu plus son estime déjà inexistant à néant. Essaie de reprendre un peu de contenance, ma grande. Tu ne risques rien, t’es en sécurité, détends-toi un peu. Est-ce que c’est la perspective de Tim et sa curiosité qui la rendent aussi nerveuse ? Oh, à ne pas en douter que oui. Primrose s’angoisse dès qu’on essaie de s’approcher d’elle, de la connaître, de savoir ce qu’elle peut donner, offrir, cacher, dissimuler. La jolie brune aurait tellement à apporter mais encore faudrait-il qu’elle s’en donne les moyens et les occasions. C’est pourtant ce qu’elle a envisagé. Un bref instant. Pour stopper la routine, pour trouver quelqu’un avec qui partager quelques-uns de ses fardeaux. Surtout essayer d’être satisfaite d’avoir le réconfort rassurant d’autrui elle aussi. Sûrement que la relation de Caleb avec Alex a eu plus d’impact qu’elle ne l’aurait songé. Elle veut être appréciée, aimée à la même dose qu’eux peuvent l’être. Son frère qui a absolument tout alors qu’elle n’a juste rien, même pas des miettes parce que ce n’est pas suffisant. Exigeante sans pour autant être foutue de se donner les moyens nécessaires. Ambitieuse mais en attendant que cela tombe du ciel. Primrose mérite le bonheur autant que n’importe qui mais elle se fout elle-même des bâtons dans les roues.

La preuve avec Tim. Adorable Tim qui abreuve sa vision d’un sourire permanent, de la douceur de son visage, de son timbre de voix aussi doux qu’agréable. Il se montre patient, il a l’air de vouloir lire en elle et de prendre le temps qu’il faut, exactement comme on le ferait avec chaque bouquin qui les entoure. Est-ce qu’il va chercher à l’analyser aussi ? A la décrypter, à chercher les significations, les sources, les profondeurs de ce qu’il y a écrit en façade ? Tim est sûrement déjà connecté à ses pensées parce qu’il continue sur le sujet de son prénom, ce qui suffit à le faire partir déjà dans une réflexion profonde. Primrose étant la personnalité qu’elle rougit de nouveau ; elle n’est pas pure, elle ne l’a jamais été, Tim en a eu un bref aperçu il y a des années de cela. Si elle est annonciatrice de l’amour, alors pourquoi est-ce que son cœur lui donne l’impression d’être vissé et clôturé à tout jamais alors ? “Un peu trop belle pour être réelle.” La jolie fleur est sûrement un poil pragmatique, même si l’histoire est belle et qu’elle aime se la remémorer de temps en temps, surtout pour se rappeler qu’elle n’a pas toujours été qu’une déception pour ses parents. “Ils y habitent toujours. C’est à Warwick. Ils y sont bien trop attachés pour s’en séparer.” Primrose aurait le cœur brisé si ses parents venaient à déménager, même si elle a fui ce même endroit il y a des années pour la grande ville de Brisbane. “Connaisseur des fleurs en plus de les cultiver, à ce que je comprends.” Elle a beau jouer les difficiles, Primrose entreprend le surlignage fou de lui montrer qu’elle discerne elle aussi ce qu’il lui dit. Par politesse, évidemment.

C’est donc toujours avec politesse que son visage se décompose légèrement alors que Tim savoure son donut et elle caresse furtivement l’idée qu’il doit en faire exprès. Parce que l’image transperce avec une autre, celle qui donne un coup de chaud alors qu’il fait gris dehors et qui est juste absolument indécent de penser dans un lieu ou même dans une vie pareille. Il reprend la parole, lui demandant ce qu’elle sait faire d’autres et Primrose se racle la gorge doucement en coupant brièvement le contact visuel. La pâtisserie est son domaine de prédilection mais elle oublierait presque ce qu’elle sait faire. Juste parce qu’elle le regarde manger, c’est incroyablement affligeant. Reprends-toi un peu, jeune fille. “Un peu de tout tant que je peux laisser libre cours à mon imagination pour les décorations. Je peux faire un atelier juste pour toi, si tu veux.” En toute gêne qu’elle prononce ces derniers mots mais elle n’est jamais avare d’offrir un peu douceur avec ce qu’elle peut créer. Même si elle a intérêt à apprendre à contrôler ses hormones d’ici là. Et puisqu’il veut en savoir un peu plus sur toi, autant te permettre un petit rajout ; “Je fais aussi des compositions. J’imagine que tu dois en faire avec les fleurs que tu cultives, non ? C’est un peu la même chose mais avec des fruits et des légumes.” Primrose taira pour l’instant que c’est souvent quand elle ne se sent pas bien, nerveuse ou même carrément angoissée qu’elle s’amuse à taillader les aliments, que ça lui permet de se concentrer sur le souci du détail plutôt qu’à ses pensées bien trop envahissantes. Un anti-stress tout en étant un plaisir pour les yeux, la plus parfaite des combinaisons. Primrose regarde autour d’eux et elle se fait la réflexion que c’est triste de voir un tel endroit aussi vide.

Mais d’un autre côté, elle peut profiter pleinement de Tim et ça, c’est plutôt un bon compromis dans la balance, non ? La petite brune secoue la tête en reposant sa tasse, mordant de nouveau dans son donut avec appétit mais surtout pour apaiser la douleur de picotement dans sa bouche. Elle a l’habitude dans sa maladresse incroyable et elle sait que la nourriture est le meilleur moyen pour apaiser. Elle laisse échapper un léger soupir de satisfaction en fermant brièvement les yeux, avant de les rouvrir sur Tim qui reprend la parole. Il parle de sa curiosité, du destin, de l’occasion du moment avant de souligner la pureté de ses intentions et qu’elle est libre de lui poser toutes les questions qu’elle veut en retour. C’est intriguant mais aussi rassurant. Est-ce qu’il est normal de se sentir en confiance aussi rapidement ? Primrose reste perdue dans la contemplation du jeune homme en face d’elle pendant un bref instant avant de poser son donut tout en prenant en compte avec sérieux ce qu’il vient de lui dire. C’est flatteur, là aussi presque trop beau pour être vrai. Mais il ne sert à rien d’avoir maintenant des espoirs trop haut placés. “Même si tu m’avais demandé, je ne t’aurai rien dit, Tim. Le club n’est pas un endroit où l’on parle de soi.” Peut-être qu’il ne l’avait compris que bien trop tard. Elle passe un doigt contre son arcade, la voix qui se veut assurée, tout comme les paroles qui en sortent. “Mais puisqu’on est plus au club...” La phrase laissée en suspension, la jeune femme décrétant que chacun est libre de la finir comme il le souhaite. Primrose replace une mèche derrière son oreille tout en souriant doucement. “Qu’est-ce qui a fait que tu es moins timide maintenant ? Comment est-ce que l’on peut changer ça en un an et demi ?” Elle est curieuse à son tour. Aussi bien de ce que Tim a pu avoir vécu pendant ces longs mois que sur la recette d’une prise de confiance dont elle aurait cruellement besoin. Elle qui ne trouve sa confiance qu’à la proportion de cocaïne qu’elle s’enfile. Elle a foi que Tim a trouvé un autre chemin. Elle sera heureuse de savoir qu’il a eu ce qu’il méritait vraiment.


Dernière édition par Primrose Anderson le Lun 22 Mar 2021 - 15:49, édité 1 fois
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyDim 21 Mar 2021 - 21:51

Tim ne se protège pas assez, c'est un fait avéré depuis son adolescence au moins. Combien de fois Noé a t-il dû intervenir pour l'empêcher de se faire tabasser pour une raison ridicule? Le jeune Decastel ne prend pas garde aux autres, il fait confiance trop vite, trouvant toujours du bon dans chacun des êtres qui croisent sa route et il n'est même pas capable de regretter totalement quand la sentence tombe parce que celle-ci vient toujours. Depuis qu'il a commencé à sortir de sa coquille, Timothy n'a pu vivre qu'un enchaînement de déconvenues, de ceux qui l'ont mis à terre mais il a toujours réussi à se relever, sans savoir d'où il puisait une telle force. L'affaire a débuté avec la mère des jumeaux, elle qui lui avait fait miroiter le bonheur sous sa forme la plus pure, l'amour avec un grand A, un précieux que tout le monde recherche d'une manière ou d'une autre, sans même s'en rendre compte. Elle s'est juste servie de lui et Timothy a mis un certain temps à ouvrir les yeux sur cette réalité, lui qui peut être si crédule quand il observe les autres, qu'il ne regarde que leurs qualités au lieu de s'attarder sur des défauts qui peuvent tout détruire. Cette erreur lui coûte toujours très cher, il le sait mais il ne va pas changer sa nature profonde parce qu'il est un vrai philanthrope, le français. Il vit donc avec ce danger pris à chaque nouvelle rencontre, oubliant les méfaits de la personne en face de lui, se concentrant sur le positif, sur l'apport qu'il peut avoir pour elle également, quitte à sacrifier sa propre santé mentale dans l'affaire. Il perd toujours un bout d'âme dans ces conditions, le cher Decastel, mais il n'arrive jamais à franchement regretter parce que c'est l'homme qu'il est, profondément bon et parfois trop innocent pour que ce monde ne finisse pas par l'écraser.

Alors, quand il pose son regard sur Primrose, il cherche le meilleur. Il ne s'embarrasse pas de ce qui la rend pourtant dangereuse. Pourtant, elle l'est en un sens, avec ce mode de vie aux antipodes de tout ce que Tim a pu vivre jusqu'ici. Que ferait-il en s'amourachant d'une strip teaseuse qui se doit de faire toutes les prestations qu'on lui demande sans poser de questions? Il n'y aurait que des blessures, de celles qui sont vives et qui se plantent au beau milieu du coeur jusqu'à le faire exploser mais tout cela n'intéresse pas le libraire à l'heure actuelle. Il s'attarde plutôt sur les joues rougies de la jeune Anderson, sur son sourire discret qui indique une timidité presque maladive dans la vie réelle et il se dit qu'elle n'a pas dû avoir une vie facile pour en arriver là. En vérité, Timothy a plus l'impression qu'elle s'efface, comme si elle pense qu'elle n'est pas légitime d'exister et il saisit mieux que personne ce sentiment, lui qui continue parfois de se voir de la sorte. Après tout, lorsqu'on a le frère parfait qui s'extirpe de toutes les situations chaotiques sans avoir à aller se terrer dans un placard, cela provoque une nécessaire remise en cause de ses propres capacités et Timothy a l'impression que Primrose le vit un peu comme lui. Il émet de simples hypothèses, ne prenant pas la parole tant qu'elle n'a pas parlé de sa famille qui vit encore dans un lieu reculé, un lieu de rêve pour quelqu'un comme le français. "Pour être réelle, comment ça? Tu ne crois pas que l'amour peut être vrai et durable?" Comme s'il en sait quelque chose de son côté avec son record d'à peine six mois de relation, il ne connait pas la vie à deux, il a à peine effleuré le concept et il ne peut pas réellement exposer son point de vue sur le sujet. Non, il ne le peut peut être pas mais il veut toutefois comprendre d'où viennent des paroles aussi pessimistes chez la petite brune. "Les fleurs, c'est ma passion, j'ai commencé à vivre avec elles quand j'étais gardien de cimetière, pas le métier le plus glamour, j'en ai conscience mais c'est là que j'ai fait mes armes et elles m'ont jamais quitté. Je peux même te dire que je connais le dico de leur signification par coeur, je suis vraiment le mec le moins intéressant de la Terre en fait, je m'en rends compte." A dire vrai, Tim s'est vu ainsi plus ou moins toute sa vie. Ne pas être assez, se retrouver comme le garçon trop timide, pas assez confiant, toujours perdu, sans but, c'est la définition idéale du chemin qu'il a fait pour en arriver jusque-là.

Pourtant, il change peu à peu. Il tire le meilleur des expériences qu'il traverse, même si ce n'est jamais simple pour quelqu'un d'aussi sensible que Tim. Il accusait le coup lorsqu'il perdait quelqu'un, ce qui arrive clairement trop souvent depuis deux ans mais il n'oublie pas pour autant. Le moindre souvenir s'accroche dans un coin de son crâne, comme celui de sa soirée en compagnie de Primrose, elle qui se révèle être un talent de la pâtisserie et l'idée qu'elle développe le fait encore plus sourire. Qu'il aimerait la voir dans son élément, qu'il la sente à l'aise dans ce qu'elle aime faire, loin du regard des autres, juste la laisser s'exprimer totalement. Il la regarderait certainement et il verrait à quel point elle pouvait avoir plus confiance en elle dans d'autres contextes que la cuisine. Oui, il est déjà en train de rêver, Tim, mais il a toujours été un homme de cet acabit, à ne pas poser la jauge au bon endroit entre fiction, fantasme et réalité. "Tu sais quoi? Je te propose un truc... On se fait un atelier pâtisserie florale, comme ça on mélange nos deux hobbies, on s'apprend mutuellement des choses et on fait ce qu'on aime, ça te plairait?" Il a envie que l'idée l'attire parce que Timothy ne voit clairement rien de mieux pour briser véritablement la glace que d'apporter à Primrose ce petit gain de confiance dont elle a besoin pour qu'elle s'ouvre à lui. Tim en est toujours là dans ses pensées, porté par ce but qui lui mange toute son énergie: il veut en apprendre plus sur Primrose, il veut comprendre son fonctionnement, ses mécanismes et égoïstement sûrement, il veut la faire sourire, qu'elle réagisse à ses propos, qu'elle le trouve peut être à son goût également en dehors du fait qu'il a été un de ses clients. Non, il n'est plus question de ce lien commercial qui ne vaut pas grand chose sur le papier (même si loin d'avoir été le cas dans leur cas) mais plus d'une connexion spirituelle entre deux personnes qui se donnent une chance. Quelque chose de vrai. Decastel est suffisamment persévérant et optimiste en tout cas pour voir l'histoire se dérouler ainsi, dans un atelier de cuisine où il poserait une dizaine de variété de fleurs pour qu'ils puissent s'amuser ensemble des heures durant, à l'abri du reste de l'univers.

Ils sont déjà à l'abri du reste du monde en réalité puisque la librairie est fermée, qu'ils avalent tour à tour une bonne gorgé de café tout en réduisant à néant la boîte de donuts. Tim réalise en effet qu'il avait faim avant que de telles gourmandises arrivent devant ses yeux et il ne semble pas enclin à arrêter sa dégustation de sitôt. En soi, c'est un véritable compliment pour la belle Anderson, elle qui a peur qu'il se serve juste d'elle parce qu'il lui doit une fière chandelle. Ce n'est pas du tout ainsi que le grand brun fonctionne, même si elle ne le sait pas encore. Tim est assurément l'homme le plus gentil de ce quartier, ses yeux bleutés transpirant la bonté au moment où il attend que la danseuse pose ses questions, maintenant qu'il sait qu'il n'aurait pas eu le moindre détail sur elle le soir où ils se sont rencontrés. Il comprend le sens de son interrogation: le grand brun a bien changé depuis le soir où elle l'a vu, la larme à l'oeil, le coeur au bord du gouffre, comme s'il était prêt à mettre fin à ses jours la minute suivante tant il se sentait seul et perdu au beau milieu d'une planète qui ne lui rendait rien de tout ce qu'il pouvait donner. "Quand je suis arrivé au club, je revenais d'une formation militaire où je n'avais pas ma place, où je me suis détruit juste parce que je me sentais mal d'avoir été utilisé par une femme alors que j'étais encore qu'un môme innocent et qui croyait à l'amour... On va dire que j'étais au plus bas de ce que je pouvais te proposer en termes de bonne humeur et de confiance en soi." Il a un rire cristallin parce qu'il n'a pas honte d'avouer ce genre de faits, il a été seul, il a été triste, il a été bousillé jusqu'au plus profond de son âme. Il s'est relevé aussi et c'est cela qu'il faut retenir. "Et puis, j'ai dû encore affronter la solitude, les abandons, les rejets, les traumatismes aussi... J'ai dû me battre pour vivre plutôt que survivre, j'ai eu des enfants non désirés avec la femme dont je t'ai parlé, elle les a abandonnés et je dois faire ça tout seul. Je dois faire tout seul en fait mais je crois que ça m'a poussé à sortir de ma coquille, à prendre un peu plus confiance en moi à chaque fois que je réussis à survivre à quelque chose de dur. Te détrompe pas, je suis encore un garçon réservé qui rougit pas mal, la preuve là, mais j'ai décidé de plus me renfermer autant. Et de me donner une chance de montrer ce que je valais aux autres." Il parle beaucoup plus qu'avant, cela va sans dire, il rougit pas mal, il bégaie presque parfois pour choisir les mots corrects mais il espère que la réponse est à la hauteur des attentes de Primrose parce qu'il a suffisamment confiance en elle à ce moment-là pour lui confier une autre partie de lui, radicalement différente de celle qu'il avait pu lui offrir le soir de leur rencontre. "Tu penses pas avoir changé en un an et demi, alors? Qu'est-ce qui t'effraie autant quand tu te retrouves dans le vrai monde, Primrose?" Il lui demande parce qu'il sent, oui, que le tout l'effraie, la proximité, la prise de risque, l'intensité de se confier à quelqu'un sans savoir comment cet individu va réagir. Pourtant, Timothy lui donne tout son courage, son regard azur se coince dans le sien et il a ce sourire si doux au moment de passer sa main dans ses cheveux en bataille pour la faire rire un peu devant son naturel déconcertant. Il veut qu'elle soit à l'aise, qu'elle ose, qu'elle oublie qu'elle a peur au moins une minute parce qu'il a tout le temps peur lui aussi, il ne lui cache pas dans les yeux qu'il lui impose mais il lui narre néanmoins que cela ira. Qu'il lui fait confiance pour s'en sortir. Pour être heureuse.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyLun 22 Mar 2021 - 20:06


Les deux mondes sont distincts. Ils sont différents, aux antipodes l’un de l’autre. Dans la tranquillité d’une librairie pour Tim face à la puissance de la décadence pour Primrose. Il est doux, il est charmant, il est gentil, il a l’air d’avoir un cœur pur et profond. Il donne l’impression de pouvoir aimer le monde entier, Tim, et c’est bien la perspective de cette capacité qui laisse tant la belle brune sur ses gardes. Elle qui n’a rien connu, qui ne s’est jamais autorisée à recevoir cette affection que pourtant n’importe qui mérite, elle en première. Oui, elle a des bagages. Oui, elle a des problèmes. Elle est un nid à emmerdes permanents et sûrement que Tim ne s’intéresserait que beaucoup moins à elle s’il voyait la partie émergée. Primrose a beau avoir cette apparence fragile - et elle en a les stigmas dans son esprit - elle n’en démord pas moins que ses vices pourrissent toujours un peu plus son intérieur, ébranlent sa confiance, mettent à mal son estime, tout ce qui peut la faire vriller en un claquement de doigt. Et pourtant.

Tim est un joli cœur et ce n’est pas pour rien que Primrose n’a pas fui. Pas totalement, sans pour autant s’abandonner complètement. Elle est sur la réserve, la jeune femme. Elle reste sur son territoire, elle n’est plus aussi confiante et téméraire qu’elle a pu le lui montrer. Ce sont aussi ces images de ce bref passé en commun qu’ils ont qui fait ressortir un peu plus la couleur des joues du la belle brune, qui n’ont pas été effacé de sa boîte crânienne malgré qu’elles ont été volontairement mises de côté afin d’éviter le pire. Oublier la déception de ne pas le revoir. Abandonner rapidement l’idée qu’elle est différente ; elle ne l’a jamais été, pourquoi est-ce que cela changerait ? Mais le destin est le roi de l’humour, il faut croire. Il a décidé qu’il serait drôle qu’elle recroise le joli brun, quitte à passer pour une adolescente dans le processus. Primrose a peur de ce que cette envie de connaître signifie. Elle a la frousse de se mettre à lire en lignes, de ce qu’elle pourrait y découvrir et, surtout, se mettre à espérer. L’espoir est fait pour être détruit un moment ou un autre, n’est-ce pas ? Oh qu’elle ne souhaite pas se mettre à détester Tim pour une pile de faux espoirs et de désillusions.

Les prunelles bleutées ancrées contre les siennes alors qu’il lui demande de but en blanc son avis sur le mot en grand A. Rien que de le penser lui procure des frissons alors que ce n’est pas la sensation première, normalement. “Il peut être vrai et sincère. Mais la durabilité dépend de plus que des sentiments.” La voix est incertaine parce qu’elle n’a pas vraiment d’expérience dans ce sens. Ses brèves relations n’ont été soit que du carton soit ont été tuées dans l'œuf dès le début. “Je pense. Je n’ai jamais été vraiment avec quelqu’un. Mais c’est ce que je comprends de ce que j’ai vu.” Notamment avec Caleb. Le grand frère qui a connu le véritable amour mais qui lui a été retiré par deux fois sans qu’il ne l’ai voulu pour autant. Alors oui, même si les sentiments sont là, qu’ils sont forts, réels, vivaces, cela n’empêche pas les gens de fuir. Primrose déglutit doucement ; est-ce que Tim compte vraiment aller sur ce chemin avec elle ? En tout cas, c’est avec une affection à peine dissimulée qu’elle le regarde parler des fleurs et de son ancien métier. Encore une fois, l’univers est très drôle. Elle comprend mieux pourquoi il sait mieux qu’elle la signification de son propre prénom. C’est attendrissant de voir cette coïncidence adorable s’opérer au milieu - attendrissant mais pas moins dangereux. Primrose retient la lèvre mais ne peut pas retenir le léger gloussement de rire qui s’échappe à sa dernière phrase. “Soyons inintéressants à deux.” qu’elle prononce doucement en allant faire tinter sa tasse contre la sienne. Parce qu’elle n’a rien de spectaculaire et qu’il sera forcément déçu d’apprendre qu’elle est juste un aimant à problèmes. “Je trouve ça adorable. C’est rare les hommes qui en font leur passion.” Mais est-ce que cela étonne venant de Tim ? Absolument pas. Ca lui va même absolument bien et ses yeux dévient sur les mains du jeune homme un bref instant avant de secouer la tête. “Gardien de cimetière reste quand même plus honorable que-” Elle se coupe, retenant ses lèvres d’en dire plus. Si Tim est malin, il fera la fin tout seul et Primrose n’aura plus qu’à aller s’enterrer six pieds sous terre. Il réussit cependant à la faire sourire un peu plus sincèrement de nouveau, ses prunelles bleutées brillantes sous la perspective de la combinaison de leurs univers. Si le beau brun veut la voir dans son domaine, assurée et sûre d’elle ; sous Primrose et non Poppy ; c’est de cette façon qu’il y arrivera. Et bien sûr qu’elle ne va pas refuser, l’ingénue. “Totalement. Il pourra en ressortir que le meilleur.De nous deux, oh, tais-toi. Rien de risqué ne peut arriver - oh, comme si les intentions de Tim ne sont pas claires et limpides. Il se montre juste sympathique, pourquoi est-ce que tu penses à plus haut que ça ne l’est. Parce qu’il se montre un peu trop charmant et agréable pour ne pas avoir des attentes bien plus profondes, non ?

Pour quelqu’un aux intentions diverses et variées, Tim donne de sa personne. Primrose ignore toujours sur quel pied elle doit danser, d’autant plus qu’elle a l’impression qu’il a ouvert les vannes sur ce qu’est sa vie. Elle se rappelle n’avoir été que sa deuxième relation sexuelle, purement platonique sur le papier mais où la réalité en a voulu autrement. S’il a été comme ça avec la première femme, comment cette dernière a pu le laisser sur le côté ? Comment peut-être penser à jouer avec les sentiments d’autrui de la sorte ? Primrose ne la connait pas, elle ne sait rien sur la vie de cette femme et pourtant, elle se sent désolée pour Tim qui s’est retrouvé dans le club après s’être perdu dans une formation militaire. Voilà qui est déjà beaucoup d’informations à enregistrer, lui brisant un peu plus le cœur au passage de savoir que cette relation de passage n’avait réussi qu’à le briser. C’est un homme brisé qu’elle a rencontré, Poppy, mais c’est un homme nouveau qu’elle découvre, Primrose. Tim a l’air d’en rire alors la jeune femme ne veut que le prendre dans ses bras. Tu te calmes. Tu n’es pas là pour le réconforter. Il te conte ça comme une histoire révolue et il n’a pas l’air d’avoir besoin d’un quelconque soutien. Il ne cherche pas la pitié, Tim, il veut juste être honnête avec elle. Cela bousille un peu plus Primrose qui sait qu’elle ne pourra pas l’être totalement avec lui. Que si elle ne compte pas fuir, si elle veut qu’il continue à graviter autour d’elle, elle sera contrainte de lui dissimuler une partie d’elle-même. C’est tout de même un grand soulagement de voir que son métier peu honorable (la voilà, la fin de la phrase) ne le ralentit pas. Au contraire, Tim a cette étrangeté de vouloir voir en dessus. Autant dire que là, il a l’étendu de Primrose le plus à vif.

Il continue son discours et elle continue à se sentir mal pour lui. Il y a juste un détail qui l’interpelle ; il a des enfants ? Pas un mais plusieurs ? La jolie brune a le cœur qui dégringole un peu, comme un petit ébranlement dans son for intérieur. Comment il peut annoncer ça aussi spontanément sans préavis ni warning ? Parce que pour lui, ce n’est qu’un détail mais pour elle, c’est quelque chose d’important. Un détail qui a poussé le jeune homme à se surpasser, à être meilleur, plus valeureux, plus en confiance et clairement, ce n’est pas une recette que Primrose souhaite tester. Des enfants, il a des enfants, combien d’enfants exactement, est-ce que la mère est toujours dans le coin ? Non, il a dit qu’elle les avait abandonnés, lui et leurs enfants, et Primrose plonge les lèvres dans son café pour ne pas montrer à quel point l’information n’est pas passée inaperçue. L’histoire qu’il vient de lui raconter ne lui donne pas les armes qu’elle aurait pu attendre pour atteindre le même objectif, parce qu’il est clairement hors de question pour elle de tomber enceinte dans un futur aussi proche. Là n’est pas le sujet. Elle sait qu’elle va buter sur ce point pendant un moment et que ça va bien finir par ressortir un moment où un autre. Elle reste silencieuse, le temps de tout ingérer parce que Tim y a été franchement dans son discours. Il est aussi réservé qu’elle, aussi maladroit dans ses propos qu’il met du temps à trouver, dans ses paroles qui sont douces malgré la noirceur qu’il y a dedans. Qu’est-ce qu’elle pouvait dire face à tout ça ? Bravo ? Je suis contente pour toi ? Quel beau progrès ? Des enfants ? Primrose a eu le temps de finir son donut, ne sachant pas maintenant ce que Tim attend qu’elle lui réponde.

Il vient naturellement à sa rescousse sans qu’elle n’ait rien demandé en lui posant la question la plus anodine et pourtant, ô combien déstabilisante pour la jeune femme. La jolie brune repose sa tasse tout en attrapant une serviette pour essuyer ses doigts et sa bouche, grappillant quelques miettes de secondes pour mettre ses idées en place et ne pas se laisser distraire par Tim qui passe sa main dans ses cheveux avec un naturel déconcertant. “Je parais si effrayée que ça ?” Elle a un léger sourire mais elle sait que la réponse est oui. Elle est presque effrayée de respirer, de bousculer l’air, d’être présente sur terre. Réservée, dérangeante, intruse, elle n’a jamais réussi à se trouver sur ce vaste monde qui ne semble vouloir que la tirailler de toute part. “Je sais que je n’ai pas changé. La seule chose qui change là, c’est que tu vois Primrose et non Poppy. Derrière Poppy, je me permets plus, j’ose plus, j’assume plus.” Elle ne l’expliquera pas mais elle sait que c’est la cocaïne qui lui permet d’être performante. Un détail que Tim n’est pas obligé d’avoir connaissance. Ouh, le début de l’omission.J’ai juste… Toujours été comme ça. On ne dira pas comme ça mais j’essaie d’être optimiste, pourtant. De voir les choses du bon côté. Mais c’est difficile, parfois.” Souvent. Quand le manque se fait sentir. Quand l’envie se fait maîtresse. Quand elle s’est retrouvée plusieurs fois à devenir une sans-abri mais qu’importe, puisqu’elle avait un sac Gucci ? “J’ai un grand frère qui est parfait sous tout point de vue. Même si je l’ai vu au plus bas, il reste toujours l’enfant prodige aux yeux de mes parents. Je ne réussirai jamais à l’égaler.” Caleb est tellement meilleur qu’elle, de toute façon. Plus sympathique, plus doux, plus sincère aussi.

Primrose soupire légèrement parce que vraiment, tes problèmes ne le sont pas tant que ça et tes films se créent véritablement tout seuls dans ta tête. Elle étire cependant un fin sourire à l’encontre du beau brun. “Je t’ai trouvé plutôt confiant à notre rencontre, si ça peut te rassurer.” Sa peau a encore les stigmates de son passage, doux et aventureux, des gestes qui n'auraient pas pu laisser deviner qu’il était dans une phase difficile à ce moment-là. Ne me laisse pas avoir les flashs des rappels, ce n’est pas le moment.Donc… Est-ce que c’est toi qui me montre ce que tu vaux, Tim ?” qu’elle demande doucement, même si la réponse est sûrement connue. La petite brune cherche juste à avoir confirmation, presque flattée même si elle est dépitée de ne pas pouvoir faire de même. Parce que sa vérité à elle est bien moins glorieuse et courageuse que celle de Tim. Au contraire, c’est l’histoire d’une lâche qui cède toujours trop à la facilité au lieu de se battre. Mais ça, il n’est pas obligé de le savoir.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyLun 22 Mar 2021 - 21:23

Il ne comprend que trop bien les hésitations de la petite brune ainsi que cette once d'amertume qu'elle dégage bien malgré elle. De son côté, forcément, Timothy se pose beaucoup de questions sur le parcours qui l'a menée jusque-là, sur ce qui la faisait douter d'elle perpétuellement. Ce qu'il voit maintenant, ce n'est pas ce qu'il a vu lorsqu'il l'a rencontrée: c'est comme s'il avait à faire à une toute autre femme mais Primrose était sa version favorite. Il peut lui avouer sans ciller, même s'il en rougira sûrement parce qu'il ne séduit pas vraiment, Tim, il se laisse aller dans son quotidien. Il ose lorsqu'il est absolument sûr de lui, de ses intentions, du fait qu'on ne va pas lui dire non ou le jeter du haut d'une falaise, autant dire qu'il lui faut pas mal d'indicateurs certains avant de se lancer dans l'arène. Le français n'en est pas là avec la danseuse parce qu'il cherche avant tout à approfondir le peu de connaissances qu'il a la concernant. Il est obligé de s'avouer curieux mais dans ce processus, il s'avère que c'est plutôt lui qui se dévoile. Timothy n'en est pas autant gêné qu'on aurait pu l'imaginer, lui qui n'a pas tellement l'habitude de parler de lui, que ce soit en bien ou en mal d'ailleurs même si la seconde option est beaucoup plus facile pour un homme qui a longtemps manqué de confiance en lui. En général, il prend énormément de temps à faire confiance aux gens, à leur avouer ce qu'il a subi, ce qui lui pèse également mais là, il ne cherche pas à se cacher. Il a la sensation que la petite brune peut le comprendre, qu'ils n'ont pas un parcours aussi différent qu'il n'y paraît sur le papier. Certes, elle danse pour gagner de l'argent, lui a choisi d'aller se cacher au fond d'un cimetière pour devenir l'homme invisible par excellence: dans les deux cas néanmoins, il est question de dissimulation, d'un jeu de rôle où leur véritable être n'a plus sa place. Ils ne sont plus rien lorsqu'ils se placent dans la peau de quelqu'un d'autre, dans cette position où ils se sentent confortables car personne ne viendra leur poser la moindre question sur leurs voeux ou sur ce qu'ils sont derrière ce fichu masque qu'ils posent. Tim a décidé de sortir de ce cercle vicieux, même s'il n'en est pas totalement guéri. Il faut, bien sûr, un temps monstrueux pour être absolument sûr de ce que l'on veut et de ce que l'on a également. Chaque jour, Timothy se lève avec de multiples angoisses qui l'assaillent parce qu'il manque d'argent, qu'il a des enfants alors qu'il est tout seul et qu'il n'a jamais voulu un tel destin, qu'il ne sait pas comment aller de l'avant sans compter trop sur les autres. Il est dans le besoin constant mais paradoxalement, il cherche la solitude constamment et cela, personne ne peut réellement le comprendre. Decastel en revient presque à regretter son placard dans ce genre de cas et il s'en veut toujours la minute suivante quand cette pensée le dépasse... Il n'y a pas pire que son enfance. Jamais il n'y aura pire.

Il a la sensation que Primrose a ses propres traumatismes concernant son passé, même s'il semble qu'elle ait eu une famille soudée, composée d'un mère et d'un père, voire plus encore. Timothy se demande alors, dans ces conditions, comment peut-elle aussi peu croire en un sentiment aussi noble que l'amour? Il doit y avoir une raison forte pour qu'elle ait cette façon de penser: lui qui n'a pas eu un modèle familial stable y croit de son côté, ce qui s'avère antinomique, n'est-ce pas? Il n'a pas énormément d'expériences non plus, lui qui compte uniquement deux relations posées et elles n'ont duré que quelques mois mais il sait qu'il peut donner bien plus de stabilité à quelqu'un qui le souhaite également. Mine de rien, Timothy a des années de manque d'affection à rattraper et il a l'air plutôt généreux en la matière, même si peu d'individus ont pu profiter de cette facette de lui. Il a toujours cette tendance à poser une carapace autour de lui et n'initie pas forcément les contacts physiques car, pendant longtemps, sa peau le brûlait dès qu'on le touchait, stigmate des brûlures de cigarettes que sa mère lui faisait subir sans se souvenir réellement de la portée de ses actes. Il ne ressent plus cette douleur infâme depuis quelques années maintenant mais il a tout de même peur du rejet, de faire mal aussi, d'être trop pour quelqu'un. Autant rester dans son coin, attendre que le destin fasse son oeuvre. "La durabilité dépend des deux parties, c'est certain. Mais si on aime quelqu'un suffisamment fort, je pense qu'on peut espérer ça... Mais comme toi, je suis loin d'être un expert comme ma plus longue relation doit être de l'ordre de cinq mois, à peu près. Et j'en ai pas eu cent, comme tu t'en doutes." Deux, c'est tout ce qu'il a eu et deux femmes qui l'ont laissé derrière elles. Il ne compte pas la mère de ses enfants dans cette équation tant penser à elle revient pour lui à faire naître une haine qui n'a pas lieu d'être dans un tel contexte. Au contraire, le brun a envie de continuer à sourire tout en observant le moindre tic nerveux de Primrose car il sent qu'elle a encore du mal à se libérer de sa gêne ou de sa timidité et il trouve le tout parfaitement adorable. Elle est tellement jolie, même si elle ne doit pas s'en rendre compte et passer son temps à se comparer aux autres danseuses qu'elle croise dans les vestiaires de son lieu de travail mais Tim, lui, a envie de lui dire qu'elle n'a à craindre aucune femme, qu'elle a toutes les armes qu'il faut et qu'elle doit se faire plus confiance. Il le narre d'un coup d'oeil bloqué sur son doux visage, devant bouger légèrement la tête pour remettre ses pensées en place pour lever une main vers elle, dans l'optique qu'elle la serre pour qu'ils mettent en place cet atelier unique dont ils seraient les seuls acteurs. "Y a pas de notion d'honneur dans un métier, Primrose. On fait ce qu'on fait... Mais pour l'atelier, tu me diras l'heure et le lieu, je te laisse mon numéro par avance." Il ne veut pas la forcer alors qu'il court attraper un vieux crayon sur le comptoir avant de chiffonner une des serviettes qui va avec les donuts, tendant le chiffon à la jeune femme avec ce sourire désarmant collé à ses lippes, le jeune homme retirant ensuite ses lunettes pour les poser à côté de ses mains sur la table. Il a besoin de faire quelque chose, n'importe quoi pour ne pas paraître trop gauche.

En soi, cela n'aurait pas été si grave qu'il le soit vu que Primrose se brûle avec son café, qu'elle hésite autant que lui à poser les membres de son corps à un endroit précis. Tim se concentre sur elle, c'est tout ce qu'il sait faire de la meilleure des manières pour ne plus penser à rien d'autre, pour ne pas être pragmatique à l'heure actuelle mais partir vers le sentimental, la version de lui qui vaut le plus le coup par ailleurs. Il regrette cela, d'ailleurs, qu'il n'ait pas pu être plus sentimental tout au long de sa vie et le fait qu'il ne l'a vraisemblablement pas été une seule seconde avec la petite brune. Ce fait le ronge bien malgré lui mais maintenant qu'il en a dit énormément sur lui, sur sa vie, les enfants qu'il a et les casseroles qu'il traîne, il espère sincèrement que la danseuse ne lui tiendra pas trop rigueur du manque de savoir-vivre qu'il a eu envers elle deux années auparavant. Elle a aimé le moment, enfin c'est ce qu'il tente encore de croire, même s'il n'en sait strictement rien dans le fond. Ce n'est pas comme s'ils ont parlé des heures pour faire un débriefing de ce qui s'est passé entre eux. Non, Primrose, ou plutôt, Poppy s'était vite levée pour quitter les lieux en lui demandant expressément de ne jamais revenir. Tout compte fait, il se dit qu'il a dû être vraiment nul pour qu'elle lui refuse une seconde visite... Merde, il va commencer à perdre son assurance s'il retourne dans cette spirale négative: non, elle est restée dans la librairie alors qu'elle aurait pu partir dix fois, elle mange des donuts en sa compagnie et a l'air encline à participer à la conversation, tu te trompes, Tim. "Disons que tu n'as pas l'air dans ton élément... Mais tu sais, entre nous, je trouve Primrose beaucoup plus intéressante que Poppy. Plus jolie aussi mais c'est un secret, tu dis rien." Il a les joues qui rosissent naturellement alors qu'il baisse les yeux deux petites secondes, histoire de reprendre son souffle et faire passer la sensation qu'il se ridiculise à l'heure actuelle. Reprends toi, Timothy, tu vaux mieux que cela maintenant. "Et tu devrais pas te comparer à ton frère, chaque personne est différente et ton frère a sûrement tout un tas de défauts lui aussi. Et si tes parents sont pas capables de le voir, c'est qu'ils valent pas tellement mieux que les miens... Et on parle d'un père qui m'a abandonné et d'une mère qui me faisait du mal tout le temps. Je sais que je me suis longtemps senti nul à côté de mon grand frère mais maintenant, je vois ses faiblesses aussi et je comprends que personne n'est parfait, que chacun lutte à sa façon. T'es bien comme tu es, Primrose, vraiment." Il pose sa main sur une de celles de la jeune femme, son sourire devenant tendre autant que le bleu de ses yeux alors que Tim sent sa propre épiderme frémir. Il ne l'a pas anticipé ainsi, il n'a pas fait attention aux sensations, il les a toutes oubliées apparemment, du moins jusque là. Alors, il se détache légèrement gêné mais conservant une certaine proximité entre elle et lui parce qu'il ne veut pas qu'elle s'échappe tout de suite. "Plutôt confiant, c'est à dire comment exactement? Parce que j'en menais vraiment pas large, je t'assure. J'avais couché qu'avec une seule fille à ce moment-là et elle m'a jeté dix secondes après, on passera le fait qu'elle est tombée enceinte à cause de cette nuit-là par dessus le marché et j'en avais aucune idée quand on s'est rencontrés toi et moi... Je parle beaucoup trop, je dois stresser un peu, désolé." Il perd un peu pied, rien de plus normal quand on est quelqu'un comme Timothy, empli de sentiments, toujours sur la brèche, entre l'assurance et la peur, il fait de son mieux. Il respire une fois ou deux, relève ses yeux vers elle et sourit, d'abord sans rien dire, il est revenu à lui. A cette version plus confiante qui veut happer la curiosité de sa vis-à-vis. "Ce que je vaux dans quelle domaine, Primrose? En livres, en fleurs, en parlottes, en assurance, en autres choses? Sois plus précise mais quoique tu veuilles, je vais essayer d'être à la hauteur de tes attentes, sache le." Il lui fait un clin d'oeil, Tim est rieur, il a envie d'initier le contact à nouveau mais il n'ose pas, pas encore, il attend, il cherche, il comprend peu à peu ce qu'est la petite brune et ce qu'il peut être à ses yeux. "Est-ce que t'es déçue de ce que tu vois? Je veux dire, je sais que tu pensais pas me revoir... J'ai hésité plusieurs fois à te rendre visite bien sûr mais je voulais pas m'imposer et je voulais pas non plus que tu crois que je débarque que pour compenser ma solitude ou quoique ce soit... Je préfère qu'on se croise comme ça, que je vois la vraie Primrose pour pouvoir lui dire que j'aimerais bien la revoir après aujourd'hui. Et pas dans un contexte de strip club ou quoi, bien entendu. Juste Tim et Prim, à la cool." Il parle encore trop, Tim, mais il ne veut vraiment pas que la jeune femme croit qu'il veuille seulement coucher avec elle. Le français n'est pas du tout comme cela (la preuve en est avec son tableau de chasse qui se résume à quatre femmes uniquement) et il cherche avant tout une connexion émotionnelle avec quelqu'un avant d'envisager quoique ce soit d'autre, surtout en ce moment où il enchaîne les déconvenues en tous genres. Pour le moment, il aime ce qu'ils partagent, cette simplicité, cette envie d'effeuiller l'autre autrement que physiquement, cette complicité qu'il n'a pas souvent. Et qu'il a envie de garder à l'avenir.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyMar 23 Mar 2021 - 23:09


Primrose n’est pas une exception à la règle du monde. Elle n’a rien d’affligeant, elle n’a subi aucun sévice, elle a grandi normalement, dans une famille normale, typiquement australienne, avec ses joies et ses contrariétés. Jamais de remous plus fort que la tempête, aucun souci d’amour, d’affection, d’attention. C’est peut-être pour cela que ses craintes, ses peurs, ses angoisses sont les plus dangereuses. Les plus pures aussi parce qu’il n’y a pas de remède magique. Il n’y a pas de thérapie à avoir quand on manque à ce point de confiance en soi, quand on est rongée depuis tellement longtemps par une fratrie qui est meilleure que ce soit que l’on ne sait même pas comment la vie peut être différente. Une question d’habitude dont Primrose n’a jamais cherché à sortir, la coquille qu’elle garde autour d’elle même avec sa famille, les premiers à recevoir ses sourires gauches et ses “ça va ça va” peu convaincants voire carrément fuyants. Mais il y a toujours ses parents ou ses soeurs pour détourner l’attention et c’est sûrement ce qui a toujours blessé Primrose depuis toutes ces années ; leur incapacité à voir qu’elle ne va pas bien, qu’elle n’a jamais été bien, ni dans ses chaussures, ni dans sa peau et encore moins dans le monde. C’est un portrait affligeant d’une pauvre enfant qui s’inflige elle-même toutes les douleurs du monde alors qu’elle n’a vraiment pas de quoi se plaindre. Elle ne fait pas, par ailleurs. Elle garde tout pour elle, ancrée en elle, avec le sentiment de défaillir un peu plus à chaque fois. Alors ce n’est pas étonnant qu’elle cherche du réconfort ailleurs ; sur les réseaux sociaux, dans ses pâtisseries, dans ses cadeaux, voire même auprès des clients du club, même si ce n’est pas réel.

Il n’est donc pas étonnant que Primrose est restée sur ses gardes avec Tim, qu’elle l’est toujours en ce moment même dans le réconfort de la librairie. Lui qui a des cicatrices et des blessures sur le corps, qui a subi des parjures physiques qu’il ne méritait sûrement pas, il rirait sûrement de savoir qu’elle n’a rien de tout cela. Pas de blessure, pas d’événement malheureux, absolument rien qui justifie qu’elle se mure de la sorte. Système d’auto-défense automatique, la jeune femme n’a aucun impact là-dessus. Victime de sa tête, victime de son cœur, victime de ses émotions qui l’empêche de se libérer totalement. Pourtant, on pourrait croire qu’après avoir partagé un moment aussi intime et profond avec Tim il y a des mois de cela, les étapes seraient brûlées plus rapidement et que cela faciliterait le processus ; c’est exactement tout l’inverse. Primrose ne se rappelle que trop bien de ses lippes sur sa peau, de son souffle contre le sien, de cette passion qui les a englobée et c’est terrifiant d’amener les choses au-delà de ce qu’elles sont actuellement. Les murs de la librairie se retrouvent être plus intimidants que ceux du club, sûrement parce que cette fois-ci, c’est Tim qui est le maître des lieux. Ce même Tim qui lui parle de l’amour et que ce n’est pas leur domaine de prédilection alors qu’il est clair qu’ils en auraient à revendre tous les deux. “Tu parles comme un vrai romantique idéaliste malgré tout.” Qu’elle murmure avec les joues qui rosissent doucement - pour changer. Parce qu’elle a vu de ses propres yeux que les sentiments peuvent être forts, prendre tout l’être entier, que cela n’empêche pas la fuite. Primrose n’ignore pas que ses propres problèmes ont toujours causé du tort et du fil à retordre dans ce qui aurait pu être des relations. C’est sûrement pour prévenir de cela qu’elle met les pieds et les mains sur les freins. Elle a vu les dégâts d’un coeur meurtri et même si l’aventure peut être belle, est-ce que cela en vaut la peine ? Si tu laissais faire au moins une fois pour savoir, tu pourrais songer à avoir une réponse à ta question, Prim. Alors quand Tim tend la main pour sceller ce qui semble être la promesse d’une prochaine rencontre, la jolie brune n’hésite qu’une micro seconde avant de la serrer et qu’il ne se lève pour aller de quoi noter son numéro. Elle ne lui a rien demandé mais il le lui donne quand même et, c’est plutôt énorme, ça, non ? Pas autant que son sourire quand il a l’air fier de lui tendre la serviette avant de retirer ses lunettes. Primrose se distrait un instant en regardant la serviette avant de la plier délicatement et la ranger dans son sac. “Le lieu va être compliqué de mon côté. J’habite dans une colocation et si je t’y invite, tu vas être massacré de questions aussi curieuses qu’embarrassantes.” Surtout de la part d’Adèle qui risque de graviter comme l’électron adorablement agaçant qu’elle peut être. Ce n’est clairement pas une scène que Primrose peut survivre pour le moment et encore moins laisser Tim la subir aussi. Cela rendrait les choses bien trop concrètes et il est clair que pour l’instant, elle apprécie l’idée de passer du temps avec lui, sans arrière pensée. Ou presque. Baby steps, on a dit.

Okay, les baby steps qui deviennent compliqué si Tim lui avoue qu’il la trouve intéressante - elle ne comprend pas, elle ne voit pas en quoi, pourquoi, en quoi, quel honneur ? - en plus de la trouver jolie - d’accord, don juan, tu compliques la tâche à tout le monde en étant aussi innocemment adorable avec des paroles aussi douces qu’agréables à l’oreille. Surtout qu’il rend Primrose complètement silencieuse ; déjà qu’elle n’est pas une grande bavarde, il va nous la rendre amorphe en moins de temps qu’il ne le faut. Tim a au moins le mérite de baisser les yeux et s’il pense se ridiculiser, c’est tout l’inverse qui se passe chez Primrose. La gamine a les mains moites, phalanges collées à son café - bonne idée, ça va les rendre encore plus moites, la tasse va glisser des doigts et tu vas encore briser quelque chose autre que ta dignité. Reprends-toi donc un peu. La petite rose ne dit rien, elle le laisse continuer, sa poitrine la compressant un peu plus. Même si elle joue à la reine du silence, elle écoute malgré tout ; elle capte qu’il a un frère lui aussi et des parents à dix mille lieux de ressembler aux siens. Non vraiment, il n’y a pas à dire que les problèmes de Primrose ne sont rien à côté d’un tel récit. Des paroles qu’elle boit, qu’elle regarde l’activer à prononcer, qui lui font comprendre qu’elle n’est pas forcément seule à idéaliser son frère. Primrose a toujours vu les faiblesses de son frère, elle a été aux premières loges de ses fissures mais justement. Il a toujours su mieux gérer qu’elle, même au plus mal, même en dépression, même enfermé. La preuve est que maintenant absolument tout lui réussit et qu’il a bien trop d’avance sur elle pour qu’elle puisse à jour espérer arriver à sa hauteur la plus basse. Mais les pensées autour de Caleb s’évaporent rapidement quand Tim entreprend de poser sa main sur la sienne, comme pour la rappeler à lui, comme si elle peut oublier qu’il est en face d’elle, avec toute sa prestance, sa délicatesse, son humanité. Les prunelles bleutées qui transpercent les siennes, comme si elles veulent lire en elle absolument tout jusqu’à la profondeur de ses entrailles. Primrose aurait presque envie de retourner sa main pour prendre la sienne - ils sont où, les baby steps, là ? - mais Tim réagit en coupant le contact visuel et physique. Ils passent littéralement des adultes consentants à la nudité de leurs corps à des adolescents durant leur premier crush qui n’osent même pas se toucher la main plus de trente secondes. L’univers hésite encore pour trancher si c’est profondément adorable ou carrément niais. Le tout est que Tim arrive à la toucher, au sens propre comme au sens figuré. Même si Primrose reste persuadée qu’il ne tiendra pas le même discours s’il savait quel genre de personnes elle est vraiment. Ou plutôt, les désirs qui se cachent au fond de ses entrailles et qui ressurgissent de la plus désagréable des façons. “J’ai vu mon frère quand il était au plus bas. Mais il a toujours fait les meilleurs choix, même quand il pensait avoir tout perdu. Je ne peux pas prétendre d’avoir la même clairvoyance. Je n’ai même pas l’excuse d’une enfance malheureuse.” Primrose en rit légèrement mais ce n’est pas sincère parce que cruellement, elle se dit qu’elle serait plus légitime si elle avait une histoire larmoyante à raconter. Mais ce n’est pas le cas, contrairement à Tim qui a vécu une série d’aventures désastreuses. “Je ne comprendrai jamais les parents qui font du mal à leurs enfants. Ils sont censés protéger, pas maltraiter.” La jolie brune essaie de ne pas juger. Ni les parents de ne pas avoir été là pour Tim. Ni le frère de ne pas avoir su le protéger. Elle pourrait demander pourquoi le père est parti, qu’est-ce que la mère a fait, est-ce que c’est elle qui a saccagé sa peau en même temps que son âme ? L’idée lui fait mal au cœur, à Primrose, parce que personne ne mérite une telle douleur, encore moins de sa propre génitrice.

Oh, Tim, pourquoi tu lui demandes le degré de confiance ? Tu ne peux juste pas accepter le compliment sans chercher à savoir pourquoi ? Visiblement parce qu’il est nerveux, il stresse et, regarde Prim, tu n’es pas la seule. Est-ce que ça t’apaise un peu - oui. De savoir que tu n’es pas la seule à manquer de souffle et en même temps, à ne pas vouloir bouger d’ici. Le siège est confortable, oui oui, le siège. Le café est bon, les donuts le sont encore plus, même si elle n’en mange plus depuis cinq minutes. Elle n’a pas faim, de toute façon, ce genre de situations impromptues lui serrant l’estomac bien plus qu’il ne le faudrait. Une réaction typique de son corps alors que rien n’est alarmant dans l’immédiat - si on oublie les yeux attendrissants de Tim et son sourire charmant qu’il lui adresse, à elle et elle seule et que son cerveau insiste tellement sur ce détail qu’évidemment, son cœur manque un battement en même temps de battre trop vite. Il n’y a aucune logique scientifique à ces réactions et c’est justement parce que c’est le côté sentimental qui s’ouvre là. Même si Primrose aimerait l’étouffer de ses propres mains car elle ne veut pas perdre plus la face que ce qu’elle a déjà montré. Alors, pour ne pas perdre la face, la petite brune se met sur le bord de son siège tout en mettant ses doigts à quelques centimètres de ceux de Tim. “Tu peux parler autant que tu veux, ça ne me dérange pas. Je serai déjà partie, sinon.” Oh, Primrose qui ne mâche pas ses mots malgré tout ce qui tourne à l’intérieur, voilà qui montre qu’elle n’est pas totalement irrécupérable. Elle apprécie l’écouter, Tim n’ayant visiblement pas eu beaucoup de personnes à qui se confier au fil des années. Primrose sait ce que ça fait, de se sentir seul(e) face au monde. Alors c’est à elle de lui montrer son soutien, les fondations d’une confiance certaine et qu’après tout ce qui lui a déjà dit, il n’a pas à avoir peur d’elle. Même s’il devrait mais c’est sûrement déjà trop tard pour rebrousser chemin, n’est-ce pas, Tim ? “Si tu avais su qu’elle était enceinte, tu ne serais pas venu ?” L’idée la chagrine un peu dans le fond parce qu’on lui aurait privé un moment magnifique au milieu des tourments et que cela aurait été une grande perte - voyez comment elle oublie très rapidement toutes les frustrations qu’elle a pu avoir après ces quelques heures passées dans ses bras. Jamais satisfaite, toujours contrariante.

Primrose n’ose même pas imaginer ce que t’a pu ressentir Tim face à tout ça ; sa première fois, un échec, des enfants, une formation militaire. Il n’est pas surprenant qu’il n’était pas au mieux de sa forme, elle ne peut que le comprendre, sans pouvoir en mesurer la complexité. Autant d’épreuves qu’il a décidé d’en faire une force et ça, c’est précisément exactement ce qu’elle n’arrive pas à faire. “Je- J’ai aucune attente, Tim.” Elle en a mais ailleurs. Que tu ne pourras jamais satisfaire, Tim, malheureusement. A moins s’il lui permet de lui montrer qu’elle a besoin d’aide. Mais ce n’est pas quelque chose que l’on dit dans une rencontre pareille. Tim dévoile ses fissures parce qu’il n’en a pas honte mais Primrose est totalement l’inverse, la jolie pécheresse. Alors que Tim lui demande ce qu’elle attend de lui, ça lui coupe le souffle en même temps que ça l’émeut - c’est bien la première fois qu’on le lui demande. “Je suis déjà flattée que tu veuilles partager tout ça avec moi. Je n’ai rien à attendre de toi.” De toute façon, Primrose n’a jamais rien attendu de personne, simplement d’elle-même et elle se suffit comme seule déception. Que Tim se sente assez à l’aise avec elle pour lui parler de lui, de ses failles et de tout ce qu’il a subi depuis la nuit des temps, c’est déjà beaucoup plus (trop) que ce qu’elle aurait pu espérer.

L’entendre dire “à la cool” la fait légèrement rire parce que ça parait bien trop détendu comme terme alors qu’ils ne sont que deux boules de stress l’un face à l’autre qui tentent pourtant de le camoufler adorablement. Primrose remet ses cheveux derrière son oreille tout en hochant la tête, sa main libre allant chercher la tasse pour grappiller le fond de café qui y reste. “Je préfère aussi. Si j’ai donné le sentiment d’être déçue, ce n’est pas le cas.” Pas du tout, alors qu’elle le dévisage un peu trop longuement tout en finissant son liquide qui va aider à l’apaiser (non). “C’est juste… Inattendu comme rencontre. Je suis venue voir Gabriel et je tombe sur toi, les chances sont… Pfiou, j’en sais rien mais assez minimes je suppose.” C’est un coup du sort incroyable, et agréable pour une fois. Primrose repose sa tasse avec attention, pour ne pas faire preuve de maladresse, tout en passant sa langue sur ses lèvres avant de relever les yeux sur Tim. “C’était la volonté de l’univers que l’on se revoit, apparemment. A la cool.” Qu’elle répète, l’ingénue, avec ce léger sourire au bord des lèvres, un brin amusé. “J’étais contente de ne pas te voir revenir. Mouais. Ça voulait dire que t’avais trouvé mieux. Mais visiblement, j'avais tort. La vraie Primrose me dit qu’elle est d’accord pour te revoir.” Si ce n’était pas clair avec le deal de l’atelier, autant le répéter une nouvelle fois. Pour rassurer Tim dans sa démarche et se convaincre elle-même. Que c’est ce qu’elle veut et que même si c’est effrayant, elle serait stupide de ne pas y aller. Où, elle l’ignore, mais prendre le ticket de départ est déjà un bon début. En espérant que la fin n’arrive pas trop vite ni brutalement. Primrose est certaine de ne pas s’en remettre sinon.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyMer 24 Mar 2021 - 0:10

Il ne peut plus se cacher, ou en tout cas pas comment avant parce que Tim avait conscience des attentes qu'on met sur ses épaules depuis qu'il est père. Il s'impose une pression immense mais cette fois, il est obligé de tenir, il ne peut surtout pas se permettre de finir à genoux dans une vulgaire armoire. Alors, il s'accroche même si, certains jours, il n'a pas l'air de pouvoir observer la lumière en face tant l'univers entier est contre lui. De toute façon, le monde a décidé pour lui et Decastel doit se battre pour conserver ce qu'il a, ses enfants en premier lieu. C'est probablement la première fois de sa vie qu'on a tant besoin de lui et c'est un fait qui l'effraie pour sûr, même s'il apparaît absolument serein devant les autres. En coulisses, il lui arrive pourtant de pleurer à cause du manque de sommeil à répétition, des crises des jumeaux maintenant qu'ils commencent tous deux à comprendre la notion de caprice et les manières de faire tourner en bourrique leur père, si seul pour gérer les situations de crise. Bien sûr, les enfants ne comprennent pas que c'est difficile pour leur géniteur, lui qui n'a jamais voulu se retrouver dans de telles circonstances, lui qui avait pour habitude d'errer dans les allées d'un cimetière à s'inquiéter seulement que les cérémonies funéraires se déroulent selon les voeux des familles des défunts. Clairement, ses préoccupations ont atteint un niveau supérieur et il ne peut pas faire autrement que d'affronter au lieu de se renfermer dans sa coquille, même s'il est évident qu'il aimerait avoir des journées rien que pour lui parfois, où il se contenterait de se perdre à l'intérieur de sa soeur pour semer de nouvelles plantes qu'il chérirait durant des semaines. Il n'a pas beaucoup d'ambition, le jeune Decastel, si ce n'est être heureux et encore, cette notion semble très franchement abstraite à ses yeux, même s'il n'ose pas le dire. Il a eu pour habitude de regarder les gens se promener autour de lui, dans la rue ou dans les magasins lorsqu'il arrivait à y aller, se demandant ce qui pouvait les faire sourire autant, comment ils arrivaient à se prendre la main comme si le monde n'était pas une machine à tuer. Timothy n'a pas eu un développement normal et il a un retard colossal dans tout ce qui est relations sociales, c'est une évidence. Pourtant, aux côtés de Primrose, il ne se sent pas inférieur, il peut se confier sans avoir peur qu'elle lui annonce qu'il est nul à chier et qu'il ferait mieux de retourner se terrer au fond d'un placard pour la décennie à venir tant il n'avait aucun fait intéressant à raconter. C'est un cauchemar récurrent pour le grand brun, lui qui ne s'apprécie pas autant qu'on peut le penser désormais, mais il a une relation compliquée avec lui même, hésitant encore et toujours entre cette identité qu'on a toujours souhaité pour lui et ses désirs profonds. Tout a toujours été profondément flou, la moindre frontière et il s'attend donc toujours à décevoir ses interlocuteurs. Il a peur que ce soit la même chose avec Primrose, elle qui parle finalement peu à côté de lui, peut être parce qu'elle ose moins ou simplement parce qu'il monopolise trop la conversation et il s'en veut atrocement, Tim, de parler à outrance, d'être un moulin à paroles alors qu'il est le garçon qui écoute le plus au monde en temps normal. Il a trop de choses à rattraper et inconsciemment, il a confiance en elle. Bien sûr, il ne pourrait pas expliquer les raisons de cette réalité, c'est juste un instinct qu'il a, il sent sincèrement que ce ne sera pas la danseuse qui le jugera et même si elle le ferait, il ne la rebuterait pas. Quelque part, il a besoin de lui rendre la pareille parce qu'elle est loin de la dégoûter, c'est tout l'inverse mais elle doit certainement se dire qu'il y a anguille sous roche: comment un garçon aussi normal voire carrément banal pouvait s'intéresser à une strip teaseuse dont il ne connait rien du tout? Timothy ne peut probablement pas l'expliquer, il sait simplement qu'il y a autre chose sous cette façade qu'elle s'impose, comme lui s'impose tant de choses dans sa vie quotidienne. Il la comprend et c'est le principal.

En plus de cela, elle a cet air innocent qui le charme, qui le pousse à être plus naturel que d'habitude, ce qui apparait contradictoire avec sa personnalité si réservée. Tim l'est, c'est sûr, en vue de la rougeur de ses joues et la manière qu'il a de se répandre en excuses lorsqu'il a la sensation de parler beaucoup trop mais il y a aussi ce petit côté charmeur involontaire qui ressort, celui qui laisse des idées se balader dans l'atmosphère, comme si c'est aussi simple que cela de nouer une quelconque relation avec quelqu'un. "Peut être que c'est ce que je suis, j'ai trop peu d'expérience pour le dire mais on peut dire que je suis optimiste sur la question, certainement." Il croit en l'amour, même si c'est une notion qui paraît désuète pour pas mal de monde dans leur société actuelle. Lui n'a pas arrêté d'y croire, pas même une seule seconde alors qu'il a vu son père quitter le foyer sur un coup de tête, incapable de protéger ses enfants de la folie de sa femme. Il a alors subi la haine d'une femme délaissée, il ne devrait clairement pas croire à aucune forme d'amour, surtout pas avec son vécu et toutes ses relations avortées dans l'oeuf sans qu'il ne soit franchement responsable de chaque rejet qu'il a subi. Néanmoins, il n'abandonne pas la lutte, il cherche juste encore la perle qui arrivera à faire chuter toutes les barrières, cette personne pour qui il se battra jusqu'à son dernier souffle, pour qui il traverserait l'océan à la nage si c'était une requête nécessaire. Timothy a un immense sens du sacrifice et il pourrait être capable de n'importe quoi si c'est pour quelqu'un qui compte atrocement pour lui: et si Primrose entrait dans cette catégorie au bout du compte? La belle histoire. "Ne t'en fais, j'ai une cuisine chez moi. Je demanderai à leur tonton de garder les jumeaux et on aura toute la place et tout le temps qu'on veut pour parler art, nourriture et déco'." La brune a l'air séduite par l'idée puisqu'elle lui serre la main et que cette idée en l'air balancée comme cela devient un plan concret, quelque chose qui attise l'impatience du libraire. Il a hâte, oui, de vivre cet instant, de découvrir la culture de Primrose, ce qui la passionne et ce qui lui donne envie de se lever certains matins quand tout devient dur. Il lui rendra bien d'ailleurs puisque les fleurs ont toujours été son attache à un monde qu'il ne comprend pas outre mesure. Il lui expliquera tout en détail et sûrement qu'il la barbera, qu'il sera obligé de s'excuser au bout de cinq ou six paragraphes sur la constitution d'un bouquet harmonieux tout en rougissant parce qu'il sait qu'il n'est pas intéressant du tout. C'est ce qui fait la beauté d'un tel instant par ailleurs, lorsque deux personnes se découvrent dans tout ce qui les rend eux et c'est clairement ce que recherche Tim chez Primrose, c'est sûrement la raison pour laquelle il la regarde avec autant d'intensité même, cherchant à trouver la clé de son fonctionnement. Ou la clé de quelque chose de plus profond, comme un coeur, peut être.

Il n'y pense pas plus que cela, pas pour le moment parce qu'il parle de quelque chose qui le blesse plus qui ne le rend heureux, son passé se retrouvant plus dans la case tragique de l'histoire de l'humanité. Decastel ne s'apitoie par contre jamais sur le sort qu'il a eu: de toute façon, il aurait bien du mal à le faire quand il n'a aucun point de comparaison avec la vie d'autrui. Il a eu celle là et il s'est toujours dit qu'il doit y avoir une raison probable à une telle aventure, que c'était tout bonnement ce que le destin avait choisi pour lui, pour qu'il exprime quelque chose d'essentiel arrivé à l'âge adulte. Tim doit être arriver à cet âge d'or actuellement, même s'il ne sait pas encore bien en quoi il pourrait être utile à l'univers, ou même à une personne en particulier. Il ne recherche pas particulièrement à marquer les esprits, ni même à se rendre indispensable auprès de qui que ce soit, le français se contente d'être lui-même, en espérant sincèrement que cela mettra du baume au coeur à ceux qui souffrent ou ont souffert comme lui. C'est le cas de la jeune Anderson, il le sent, il le sait, même si finalement, elle reste en surface concernant ce qui la touche même si Tim fait quelques connexions et comprend instantanément qu'elle se sent largement inférieure à sa fratrie. Il ne comprend pas pourquoi elle devrait se sentir aussi mal d'exister à côté de son frère ou de ses soeurs, il capte sa passion pour la pâtisserie, sa douceur et toute l'affection qu'elle a à offrir à quelqu'un qui le mériterait. Il veut tellement qu'elle l'exprime, qu'elle se libère de ce blocage qu'elle doit posséder depuis des années sans forcément le réaliser et il ne daigne pas penser une seule seconde qu'il puisse être un déclencheur pour elle à ce sujet, non, Tim désire juste qu'elle se sente bien avec lui, qu'elle ne s'oblige à rien. Initier un simple contact le rend toute chose et il sent que la main de Primrose est chaude contre la sienne, il aimerait tant la garder là mais il ne peut pas oser le diable dès maintenant, surtout pas avec le peu d'expérience qu'il a de ce genre de moments. Prendre son temps est essentiel, il ne peut pas le nier alors qu'il a couru de relation en relation ou plutôt de sentiment en sentiments sans réussir à se poser une seule minute pour être certain de ce qu'il souhaite, de ce qui est bon pour tous les protagonistes de l'affaire. Là, il a envie de penser à Primrose, à ce dont elle a besoin, à ce qu'elle désire, à croire qu'on ne le refait pas, même après toutes ces années. "Peut être qu'il a fait des choses dont tu ne sais rien, des choses qui l'ont mis encore plus bas. Tu ne sais pas tout, Primrose et même s'il a toujours géré, tu n'es pas lui, tu n'es pas une autre personne. Tu es unique, tu es toi. Tu n'as pas d'excuse à te trouver ni quoique ce soit... Prends juste le temps d'être toi et ça ira. Promis." Il approche ses doigts des siens mais il n'ose pas plus alors qu'il est vraiment sincère, que c'est réellement ce qu'il souhaite pour elle, qu'elle puisse se détacher de ces comparaisons perpétuelles qui ne mènent à rien, sauf à une spirale vicieuse où elle ne sortira jamais victorieuse. Le français ne connaît que trop bien cette attitude, il l'a employée des milliers de fois pour gérer ses traumatismes, il n'a pas d'excuse pour se sentir mal maintenant, pour ne pas gérer une foule ou des souvenirs mauvais qui reviennent, il se le dit souvent alors que c'est faux, il a tous les droits de vivre des émotions en direct, sans avoir à les refréner. C'est la même chose pour Primrose, il faut qu'elle le voie. Il faut qu'elle l'accepte et qu'elle fasse ce que lui dicte son coeur, pour ne jamais rien regretter, même si des douleurs surviennent parfois en conséquence, il ne faut pas le nier non plus. "Le plus souvent, c'est la maladie ou la folie qui provoque ça. Enfin, à mon avis mais j'en sais pas grand chose, je ne connais que mon histoire." Sa mère, à lui, est folle, c'est ce qu'il veut dire. Il en a encore mal au coeur, il en souffrira toujours de toutes les façons possibles et imaginables car il ne veut pas transmettre le moindre trait à ses propres enfants.

Pour le moment, il attend qu'un moment de doute arrive, qu'il se retrouve face à une situation où il sentira sa génétique reprendre le dessus. Tim ne le veut pas, surtout pas, même et il montre une certaine angoisse en y pensant là, se mordillant l'intérieur de la joue simplement quelques secondes avant de se reprendre pour se concentrer uniquement sur la belle Anderson. Elle l'aide à respirer un peu mieux, à contrôler le début de boule qui se forme dans sa gorge et dans ses entrailles, elle le recentre et c'est une sensation agréable. Certes, elle le stresse pour autre chose que pour le partage de son vécu parce qu'elle est adorable, très jolie et qu'il ne sait pas spécialement maîtriser ce type d'interactions où toutes les parties sont au courant du caractère ambigu de ce qui se passe. Enfin, le sait-elle? Oui, sûrement, ils ont tout de même couché ensemble sans qu'aucun d'eux n'ait été obligé à cela et elle a eu l'air d'aimer autant que lui, en tout cas, dans son souvenir. Merde, Tim ne pense pas à cela maintenant, il est hors de question de se retrouver dans une situation embarrassante alors que tout se passe si bien. "Je suis rassuré alors... Si j'avais su? Je pense réellement que ça n'aurait rien changé. On était pas en bons termes, elle voulait avorter et avait un petit ami alors... Et dans tous les cas, je suis venu, non? Et ça nous a plutôt pas mal réussi, regarde nous." Ils discutent comme des adultes, leurs yeux brillent et pétillent comme des adolescents et Tim a l'air amoureux comme un gamin. Comme quoi toutes les phases d'une vie y passe en un rien de temps, c'est parfait, vraiment. Il ne changerait pour rien au monde tout ce qui s'est déroulé entre eux parce qu'elle lui a plu ce soir-là, Poppy, mais c'est surtout Primrose qu'il cherche à retenir. Il veut la capter, il veut qu'elle ait envie de le revoir, de le connaître encore un peu plus, qu'ils puissent discuter de tout et de rien, être juste une constante dans leur vie respective sans qu'elle n'ait peur de s'engager dans quoique ce soit. Effectivement, le brun sent qu'il y a un blocage sur ce genre de thématiques et il peut le comprendre sans souci, qu'elle n'ait pas d'attente est d'ailleurs une bonne chose parce qu'il se refuse à s'infliger une pression tout de suite. Il a peur lui aussi, il ne sait pas trop où il va, ce qui est bien ou non, ce qui est censé arriver ou pas... Timothy a juste conscience qu'il l'apprécie et c'est largement suffisant à ses yeux bleutés. "Avec qui d'autre je pourrais partager ça, Primrose? Ne te sens pas flattée, c'est juste spontané... J'ai juste envie de ça avec toi." A la cool, comme il le dit si bien. La brune triture le fond de son café et instinctivement, sûrement parce qu'il cherche à occuper ses doigts lui aussi, il vient leur resservir une tasse de café encore chaud. Timothy ne sait pas si c'est une bonne chose ou non mais il veut évacuer cette angoisse qui l'envahit tout de suite, parce que la danseuse se remet à parler et qu'elle expose quelque chose d'inattendu elle aussi. "C'est clairement minime sur le nombre de librairies et de Gabriel de cette ville. On ne peut pas fuir la volonté de l'univers, n'est-ce pas?" Il fait une pause, il cherche ses mots parce que le discours de Primrose le transperce de tant de manières différentes, sans qu'il mette tout de suite le doigt sur le fond du problème. "Je suppose que ça veut dire que tu as pensé à moi alors en un an et demi si tu t'es dit ça... Et il n'y a pas mieux que la vraie Primrose, aucun point de comparaison là dessus, c'est celle que je veux voir, sinon je serais pas là à discuter avec toi, non?" Il serait marié, il habiterait dans un chalet en banlieue et laisserait les enfants vagabonder dans un grand jardin parsemé de fleurs mais ce n'est pas ce que le destin souhaite. Il veut qu'il soit là, en face de la petite brune alors qu'il avance timidement sa main à nouveau, laissant ses doigts caresser les siens alors qu'il fait semblant de se concentrer sur le liquide ambré qu'il avale. Ses yeux, pourtant, regardent le visage de Primrose, il la détaille, il la cherche, il ne fait que cela, comme si c'est normal après tout ce temps, comme si tout cela n'engage à rien de concret. Au contraire, ils ont commencé par cela, le concret. "Et je te dis pas que je vais planter des primevères dans ma serre mais c'est peut être un truc que t'auras pour l'atelier pâtisserie florale... Je sais pas ce qu'on va cuisiner mais crois moi, j'ai hâte." Il est mignon, il sait qu'il va penser à elle en semant ses plants. Il aime bien l'idée aussi, même si Tim ne lui en dit rien. "J'aime bien quand tu souris comme ça, tu pétilles. Comme une de mes fleurs préférées, la bouvardia." Il l'a vue sourire derrière sa tasse pendant leur conversation et c'est maintenant que le français ose parce qu'il a beau rougir, il a l'excuse de la chaleur du breuvage... Oui, Tim, tu es toujours aussi crédible dans ce rôle de Don Juan.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyJeu 25 Mar 2021 - 19:20


Heureusement que Tim ose. Qu’il a assez de confiance et d’envie pour prendre l’espace, pour combler les vides, pour faire preuve de curiosité, pour prendre les devants. S’il n’avait pas eu déjà autant de crans, Primrose lui aurait déjà échappé des mains et elle aurait été à mille lieux d’ici, certainement à essayer de calmer ses mains moites et à s’en vouloir d’avoir été encore la première des lâches. Comme si elle peut pressentir un danger avant même qu’il arrive. Elle essaie parfois d’être optimiste mais il est évident que la volonté se retrouve écrasée et happée par la réalité. Et cette réalité, c’est celle qui veut qu’elle prenne peur face à l’inconnu, face au néant, face aux possibilités bien trop séduisantes. Et si ce n’était que dans sa tête ? Si Tim n’est juste que courtois ? Après tout, même s’ils ont déjà partagé un moment d’intimité, cela ne veut pas dire que ça va recommencer. Que c’est ce qu’il souhaite. Est-ce que c’est ce que tu veux, Prim ? Ssht. L’esprit humain est un tel labyrinthe, celui de Primrose est sûrement un mélange de plusieurs labyrinthes et il n’est pas étonnant qu’elle finit par s’y perdre. Dans le fond, elle sait que rien ne la force à rester. Elle est libre de ses gestes et s’il y a bien quelque chose qu’elle a pu voir chez Tim, c’est qu’il ne la forcera jamais à rien. Il n’est pas de ceux-là. De ceux qui obligent, qui contraignent, qui quémandent. C’est différent et, ne serait-ce pas de la confiance qui naît doucement ? Cela ne serait pas surprenant. Elle a eu confiance à beaucoup de personnes bien trop rapidement, il serait bon de changer avec quelqu’un qui a des intentions des plus pures et honorables du monde.

La jolie brune n’ignore pas son envie qu’elle a de vouloir être ici. Que même si elle reste sur ses gardes parce qu’il n’est jamais bon se perdre trop vite trop tôt, il n’y a rien qui lui déplaît. D’autant que malgré son vent de confiance et de témérité dont il a fait preuve, Tim a l’air de revenir à une nature plus maladroite, plus gauchère et absolument adorable. C’est rassurant de voir quelqu’un qui lui ressemble, un peu, sur une certaine échelle. Qui a l’air aussi ému d’autant d’attention qu’elle peut l’être. La journée n’en sera que plus belle après, certainement, et pourtant, elle ne peut se demander quand le karma va venir frapper. Il viendra frapper un moment ou un autre parce qu’il le fait toujours. Pourquoi ne peux-tu pas croire que tu mérites un peu de tendresse, Primrose ? A toujours croire que la vie est un perpétuel cheminement d’épreuves, de bûches et de tempêtes, elle s’est assise sur tous les bons côtés que son existence peut apporter. Et Tim, de la douceur de ses prunelles jusqu’à la quiétude de ses gestes, il lui montre un champ infini de brillants côtés qui mériteraient d’être caressés. Ose voir plus loin, Prim, tu es déjà passée à côté de tellement de choses. Ne le laisse pas non plus te passer à côté. Pas cette fois.

La jeune femme s’autorise donc à se détendre un peu plus ; elle se sent bienvenue dans les lieux, le café apaise autant qu’il émoit un peu plus les nerfs et, il n’y a pas à dire, ses donuts sont parfaits. La seule chose dont elle n’aura jamais douté quoiqu’il arrive. Elle sourit légèrement en entendant Tim évoquer de nouveau son manque d’expérience mélangé à son optimiste sur la question. Ce qui est surprenant. “Je trouve que c’est courageux de rester optimiste après tout ce que t’as connu. Les peu d’expériences que tu as eu n’ont pas l’air d’avoir été très concluantes.” Primrose ose s’aventurer sur un sujet où elle n’est pas vraiment très certaine d’avoir le droit à dire quelque chose. Après tout, il ne lui en a décrite qu’une seule, et visiblement la plus malheureuse. Cumuler à son histoire personnelle qui fait mal au cœur de la Anderson, il est certain que Tim est valeureux au possible. Certains diraient certainement qu’il est naïf et, dans la profondeur de son âme, Primrose doit penser la même chose. Mais il lui donne presque envie d’y croire à son tour, ne serait-ce que pour la beauté de l’idée. Et aussi parce qu’il y a quelque chose qui se passe sans que tu puisses le nommer, non ? Laisse-moi tranquille. Surtout qu’il est en train de l’inviter carrément chez lui et là, tout de suite, ça happe les poumons. Les jumeaux. C’est donc des jumeaux. Subtilement dit, Tim. Primrose ignore si elle se sent désolée pour le jeune homme d’avoir été subitement père quand il était en pleine recherche de lui-même ou bien si elle se sent désabusée qu’il ait des jumeaux. Comme un frein qui se propage déjà dans sa tête et qui la pousserait presque à rejeter la proposition par une réaction qui serait naturelle venant d’elle. Ne fais pas ça, Prim. Tu en as envie, arrête de rajouter des barrières, il est temps d’ôter celles qui sont là. Non, pas encore. Le compromis sera donc que les barrières déjà présentes resteront baissées mais qu’elle ne va pas prendre peur. Même si elle sait d’avance qu’il va y avoir une lutte acharnée avec elle-même d’ici leur prochaine rencontre. Qu’elle va hésiter mille et une fois de lui proposer un jour, une heure. Qu’elle aura la sensation de le déranger, que ça ne sera plus ce qu’il voudra, qu’il se soit rendu compte qu’elle n’a aucun intérêt. Elle va encore se perdre dans un labyrinthe - focus, Primrose.

Cette dernière hoche donc silencieusement la tête, préférant garder ses questions et ses craintes pour elle. Ses prunelles se reposant sur Tim, Primrose décrète que se perdre sur les traits de son visage est la façon la plus sûre d’apaiser tout ce qui la tourmente. Comme si d’un simple coup d'œil, il peut déjà la réconforter sans même le savoir - et créer mille et une autres nervosités diverses et variées derrière. Tim n’a vraiment pas conscience à quel phénomène silencieux il est en train d’être confronté. Il finira sûrement par baisser les bras un moment ou un autre si elle continue à se pousser elle-même dans ses propres retranchements. Les paroles sont douces, la proximité de ses phalanges encore plus. Primrose pourrait les attraper, les frôler, les caresser, ce n’est pas Tim qui trouverait quelque chose à redire. “Je l’ai vraiment vu au plus bas. Il ne m’a jamais rien caché. Il est incapable de faire de mauvais choix ou de prendre la mauvaise direction. Et même quand il l’a fait, il avait toutes les raisons pour.” Être celui qui provoque le décès de sa fiancée est une raison tout à fait acceptable d'avoir perdu pied pour finir en hôpital pour une profonde dépression. Caleb est son modèle et son talon d’Achille. Son meilleur ami et son premier ennemi. Elle l’idéalise tellement qu’elle peut en venir à le détester par moment. C’est complexe, c’est singulier et c’est Primrose qui se monte tout ça toute seule comme une grande. Mais entendre Tim la rassurer sur elle-même lui fait pincer les lèvres pour étouffer son sourire. “Mais c’est gentil d’essayer de- Je ne sais même pas ce que tu essaies de faire, à vrai dire. Je ne cherche pas la flatterie ou quoi que ce soit. Être moi-même a toujours été compliqué.” Et Tim comprendrait sûrement mieux s’il en savait plus.

Mais il y a des choses qui n’ont pas lieu d’être dites, pas maintenant. La jolie brune n’a pas d’enfant à cacher mais c’est sûrement pire que cela. Elle s’en veut, elle a l’impression de donner une image améliorée d’elle-même - alors que non, elle n’est pas à être très bavarde, surtout durant de premières rencontres comme celle-ci. Tim n’est pas un psychologue, elle ne veut pas le prendre en tant que tel et encore moins lui faire peur. Il lui parle de la maladie et de la folie et Primrose fait la moue, jugeant que dans ces cas-là, ces personnes ne devraient même pas être parents de base. Une pensée radicale et stupide, considérant que la maladie peut frapper n’importe quand. Mais pour quelqu’un qui a connu des abus dans le passé, Tim s’en sort admirablement bien. Primrose se sent encore plus stupide avec ses problèmes insipides qui ne résultent même pas d’une enfance malheureuse. Dans le fond, c’est peut-être la plus grand mal ; son caractère et sa nature veulent qu’elle soit mélancolique, bourrée d’amertume, insatisfaite et toujours perdue. Il n’y a pas de blessures à refermer, il n’y a pas de thérapie à faire, c’est juste sa façon d’être, de penser et de fonctionner, c’est sûrement la pire des choses qui soit dans le fond. Il suffirait qu’elle ait un déclic pour avoir la volonté de changer radicalement ; mais le travail est long et fastidieux, c’est parcouru d’avance.

Tim lui fait ouvrir les yeux ronds quand il en rajoute sur l’histoire de la mère de ses enfants. Est-ce que c’est réel, tout ça ? Cette fille n’avait pas l’air plus stable pour avoir deux relations en même temps tout en étant enceinte d’un des deux. C’est même carrément malsain, non ? “Mon dieu mais elle… Wow, ça a l’air d’avoir été un vrai phénomène, cette fille.” Même si jouer sur deux tableaux ne t’es pas totalement étranger, Anderson, toi qui passes trop de temps à mentir et à omettre. Mais l’histoire reste complètement folle, même si Tim a l’air de s’en être remis maintenant. Enfin, c’est ce que Primrose espère en tout cas. Vu la facilité qu’il a à lui raconter toute cette mésaventure, elle juge que oui. Heureusement. Et tant mieux. La jolie brune finit par sourire sincèrement à ses dernières paroles. “Je suis rassurée aussi, alors.” De quoi ? De l’avoir rencontré ? De savoir qu’il serait venu quand même ? D’avoir couché avec lui ? D’être juste présent avec elle ? De vouloir la connaître ? Un mélange de tout ça très certainement. Il a envie de ça avec toi. Il n’a pas peur de toi. Il tente, il ose malgré les joues qui rosissent aussi, le regard qui vrille, le sourire peu assuré. Il n’empêche qu’elle se sent flattée, Primrose, qu’il se sente assez à l’aise avec elle. Pour être spontané, pour lui confier tout ce qu’il lui a dit, pour ne pas avoir pris de chemin de traverse. Pour avoir osé l’arrêter, pour avoir pris l’initiative d’absolument tout. Si ça n’avait pas été de lui, ça n’aurait pas été elle. Alors si, Tim, elle se sent flattée et terriblement reconnaissante. Même si elle trouve cela triste qu’il n’ait personne d’autre à qui confier tout ça. “J’en sais rien. A Gabriel ? A un ami ? A… une amie ?” Il doit y avoir une série de grognements, des yeux qui roulent à foison et une Primrose qui se sent toute petite devant une subtilité aussi énorme. Tim répète qu’il n’a pas eu beaucoup d’expérience mais rien qui lui dit qu’il n’est pas en train d’en vivre une en ce moment. Tu joues sur les détails - un détail qui a de l’importance. Pour quelqu’un qui ne veut pas s’attacher, voilà une façon bien contradictoire de le montrer.

L’univers est toujours la bonne excuse et Primrose se perd dans son café nouvellement amené par un Tim qui a l’air d’être sur ressort d’un seul coup. La surdose de caféine alors qu’ils sont naturellement deux bulles de stress à eux deux, ce n’est peut-être pas la meilleure des solutions mais ça a le mérite d’occuper. Même si ce n’est que quelques secondes, cela évite de trop se perdre dans les perles bleutées de l’autre ou, pire, sur les lippes qui s’expriment doucement et qui sourient en même temps, provoquant raz-de-marée d’émotions. “La volonté de l’univers est supérieure à la nôtre, aucun doute là-dessus.” qu’elle dit doucement, souriant légèrement pour accompagner ses propos. Pour une fois que l’univers est tendre avec elle.  “Je suppose que ça veut dire que tu as pensé à moi alors en un an et demi si tu t'es dit ça…” Oh Tim, qui réussit à la faire rire brièvement avec toute l’ingéniosité de ses propos. Quelle témérité il fait preuve, c’est assez inattendu pour que la jolie brune s’en esclaffe brièvement, non pas par moquerie mais parce que cela ne va pas avec le personnage de Tim. Il réussit à continuer à la flatter, son rire laissant place de nouveau à ses dents qui mordillent sa lèvre. “Sûrement. Toi seul peut savoir ce que tu veux.” Même si la vérité n’est pas aussi belle. Mais il est touchant, Tim, et il ravive le feu de ses joues parce qu’il approche innocemment ses doigts de ceux de Primrose tout en la scrutant intensément. Elle pourrait comburer sur place devant autant d’intensité et pourtant. Il lui reparle des fleurs, de la pâtisserie, de son sourire et Primrose, émue, finit par avoir l’audace d’attraper ses phalanges contre les siennes, presque instinctivement. “J’ai aucune idée à quoi ressemble la bouvardia.” Ses yeux sont complètement perdus dans ceux de Tim, le cœur qui palpite bien plus que de raison alors que ses doigts se cambrent contre les siens, caressant doucement la peau et embrasant un peu plus la sienne. “Mais encore une fois, je suis flattée que tu m’associes à une de tes fleurs préférées.” Surtout pour lui dire qu’il aime son sourire, la flatterie à son comble. Primrose passe sa langue sur ses lèvres tout en baissant son attention sur leurs mains. “Désolée, j’ai été… Un peu emballée il faut croire.

Un jour, Primrose arrêtera de s’excuser ne serait-ce que de respirer.
Pourtant, elle a beau s’excuser, elle ne bouge pas pour autant sa main.
Il t’atteint, il faut juste que tu l’acceptes.
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Message(#)So please, say you'll meet me halfway ¤ Prim(e)tim(e) EmptyJeu 25 Mar 2021 - 20:11

Tim n'a probablement plus de temps à perdre, lui qui a passé la majorité de sa vie à tergiverser et tout remettre en question, surtout sa propre personnalité. Il est l'homme incapable de s'apprécier, qui trouve toujours quelque chose à redire sur son caractère, sa manière d'être ou d'exister, rien n'est jamais conforme à l'image idéale qu'il aimerait renvoyer. Il en donne beaucoup trop, Timothy, et il a beau le savoir, il n'est absolument pas prêt à lâcher du lest, pas alors qu'il a passé un temps astronomique à attendre que la vie passe à côté de lui. Non, il ne peut plus se le permettre, pas alors qu'il entre dans l'année de ses trente cinq ans, qu'il a encore l'expérience d'un adolescent dans pas mal de domaines de sa vie et qu'il a toujours autant du mal à maîtriser ses émotions. Son travail sur lui-même est un éternel chantier, il le sait, il le sent et sa thérapie lui a prouvé que c'est un chantier qui ne se terminera probablement jamais mais le principal, c'est qu'il aille mieux. C'est vrai, oui, il a acquis une certaine confiance en lui qui lui permet de chasser une bonne partie des pensées négatives qu'il peut avoir le concernant. Ce n'est pas encore du cent pour cent et il est vraisemblable que cela ne le soit jamais mais il se rend beaucoup plus compte de ses qualités, de ce qu'il peut donner aux autres lorsqu'on le laissait agir. Tim a au moins conscience de sa générosité, de sa gentillesse aussi et de la pureté de son âme: parfois, ce sont justement ses qualités qui l'entraînent vers les abimes du malheur mais il n'a pas envie de changer et de devenir une caricature du garçon sûr de lui et qui est incapable d'écouter ses interlocuteurs. Decastel est beaucoup trop philanthrope pour se concentrer sur sa petite personne et sacrifier les intérêts du monde entier pour ses petites réussites. Il préfère amplement ce qu'il est et cela l'aide à relativiser, à se dire face au miroir qu'il n'est pas si mal, qu'on l'a doté de jolis yeux bleus, de traits rieurs et d'une énergie optimiste qu'il est capable de communiquer aux personnes dans le besoin. C'est ce genre de discours tournés vers lui-même qui l'amène à s'apprécier un peu plus chaque jour, même s'il n'aura jamais un ego démesuré pour sûr. Il n'en veut pas de toute façon, hors de question qu'il finisse par se haïr parce qu'il est allé trop loin dans le processus, surtout pas alors qu'il a deux enfants et que son existence commence à avoir un minimum de sens. Effectivement, c'est ce qui lui a manqué toutes ces années: un but, un mini objectif, un presque rien même qui le pousserait en dehors de son cimetière et de sa petite routine, lui qui vivait en colocation avec un type aussi empoté que lui. Tim a mis un temps fou à vivre cette évolution et il ne veut plus faire machine arrière: c'est cette face qu'il montre à Primrose et il espèce sincèrement qu'elle aura aussi de quoi voir plus loin que l'existence qu'elle s'est tissée et qui ne la rend définitivement pas heureuse. C'est un fait que Timothy lit clairement dans ses prunelles, elle hésite à parler mais elle ne pourra pas le tromper sur la notion de bonheur, il a trop longtemps été comme elle pour passer à côté du moindre signe.

La raison est peut être là en fin de compte: elle lui plait parce qu'elle n'apparait pas être une femme puissante qui veut l'écraser à tout prix, parce qu'elle manque de confiance mais qu'elle a un potentiel gigantesque d'être la femme dont il a envie à ses côtés. Sa timidité est une marque de fabrique que Tim classe dans la catégorie des atouts, elle a cet air jovial caché derrière sa retenue et tous ces petits détails la rendent craquante. Oh bien sûr, la petite brune n'en a aucune idée et c'est probablement à Decastel de lui faire passer le message, même s'il était loin d'être un expert dans ce genre de communications. Il a donc du travail qui s'annonce à l'avenir mais autant y aller petit à petit, par étapes comme on le dit si bien. Le français aime bien prendre son temps de manière générale, même s'il a l'impression de ne plus pouvoir se le permettre maintenant qu'il a des enfants qui ont des besoins perpétuels à assouvir dans la minute à venir. Le jeune homme a également conscience qu'il vieillit et qu'il a de moins en moins envie de rester un père célibataire incapable de s'en sortir. Il a beaucoup trop été seul et il a envie de voir autre chose, de découvrir un autre monde avec de la complicité, il veut du durable mais surtout, il veut du réel. Le pauvre Tim a tellement été floué qu'il appréhende cela, qu'on le dupe, qu'on lui promette l'amour avec un grand A pour ne recueillir qu'un abandon ou un rejet qui le brisera à nouveau. Il sait que c'est inévitable dans la majorité des liens amoureux: il est peut être dans la catégorie des novices en la matière mais il n'est pas non plus idiot. Il a besoin de temps, oui, mais il ne veut pas trop en perdre, un sacré paradoxe qu'il n'est pas certain de pouvoir gérer tout de suite. A la place, autant que Tim ne se questionne pas et se concentre simplement sur Primrose, sur tous les petits détails qu'il retient peu à peu, tous ses traits qui le font sourire, lui. "Absolument pas concluant, non. Enfin, j'ai eu que deux relations amoureuses concrètes et ça a pas duré très longtemps donc..." On peut clairement le mettre dans la boîte des garçons nuls à chier en amour. Il n'en dit pas plus parce qu'il est probable que Primrose n'ait pas envie de parler de cela. Lui a sûrement fait le tour de la question vu le nombre de fois où il a disserté sur ses relations ratées alors qu'il se retrouvait seul. Tim n'a jamais compris ce qui avait cloché dans chacune de ses relations: avec Freya, il y avait la maladie qui les rongeait de part et d'autre, une rupture nécessaire pour se concentrer sur soi en somme et avec Heïana, malheureusement, il y avait la vie qui avait rattrapé la jeune femme et qui lui avait fait comprendre qu'elle voudrait être ailleurs qu'à Brisbane. A chaque fois, il y a eu des concours de circonstances dont Tim n'est pas franchement responsable mais le résultat n'a pas fait moins moins, c'est là où le bât blesse.

Il ne veut plus penser au passé, c'est bien ce qu'il s'était dit au lendemain du départ de la polynésienne, uniquement le futur, pas de rechute ou de semaines entières à se remettre en question parce qu'il se sentait responsable d'un nouveau départ. Non, Tim n'a rien fait de mal, il a été lui jusqu'au bout et il peut continuer de l'être sans souci car il n'y a rien qui ne tourne pas rond chez lui. Tout comme Primrose est parfaite comme elle est. Bien sûr, la jeune femme ne doit pas le penser une seule seconde, fait facile à lire sur son visage à nouveau, Tim prenant bien son temps pour capter la moindre de ses expressions, ses yeux se baladant partout avec une douceur caractéristique. Il n'y peut rien, il est comme cela avec les autres et ses yeux bleutés ont sûrement été créés pour cette mission justement, pour qu'il ose regarder les gens autour de lui avec cette bienveillance et avec une certaine dose de tendresse qu'il ne peut pas tout à fait maîtriser. Decastel est ce genre de garçons, l'adorable personnifié mais qui n'en a pas nécessairement connaissance, Primrose a sûrement dû déjà le comprendre de son côté. "Je sais que tu ne cherches pas la flatterie ni la compassion, ça se voit que tu ne joues pas avec tes ressentis, Primrose... Mais tu n'as vraiment pas à te dire que tu es moins bien, que tu n'es pas à la hauteur de lui ou qui que ce soit d'autre. Je t'assure que c'est toi que le monde veut." Et pas une autre version d'elle, pas même celle de Poppy. Tim a rencontré Poppy d'abord certes mais il préfère amplement fréquenter l'embarras de la petite brune en face de lui, celle qui rougit et qui s'excuse, celle qui attend et qui espère aussi, celle qu'il a refusé de voir partir aussi vite. Elle ne peut pas comprendre ce qui étreigne Timothy, c'est une évidence parce qu'il est effectivement une âme pure et innocente qui n'a pas le moindre vice à côté d'elle mais il a une capacité d'acceptation qui dépasse largement la moyenne alors, elle peut avoir peur aujourd'hui de tout lui dire, de tout oser mais elle va vite réaliser qu'elle ne peut pas l'éviter. Que Tim, le Tim d'aujourd'hui, le Tim affectueux et patient, n'est pas un homme qu'on peut éviter.

Cela ne veut pas dire qu'il est parfait, loin de là même, Timothy a de trop nombreuses failles, des fissures béantes qui le rendent plus fragile aussi que la moyenne mais c'est quelque chose qu'il arrive à partager dorénavant. Il l'a un peu fait face à la belle Anderson et encore, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg qu'il représente parce qu'elle ne peut pas se douter de tout le mal qu'on lui a fait, de tous les doutes qui subsistent encore au fond de son crâne, de toute cette peur qu'il n'arrive pas à évacuer quand il est question de l'abandon et de la solitude. Personne n'est idéal, c'est cela que la danseuse doit saisir et Tim ne le sera jamais non plus, pas plus que Caleb ne l'est. Malheureusement, c'est facile à dire et plus difficile à enregistrer, Decastel ne le sait que trop bien vu le nombre de chances qu'il a laissées à des personnes qui ne le méritaient pas outre mesure, la mère de ses enfants en tête. "On peut dire ça. J'ai pas envie de dire que je la déteste mais c'est un peu ça quand même aujourd'hui..." Elle lui en a trop fait baver à faire la girouette, à jouer avec ses sentiments pour mieux le jeter du haut d'une falaise dès le moment où elle n'a plus eu besoin de lui. Tim ne lui pardonnerait jamais ses exactions maintenant, c'est quelque chose qu'il sait, même s'il en a déjà beaucoup trop fait pour elle. Le passé ne l'a pas rendu plus méchant heureusement car il aurait pu franchement devenir un monstre après tout ce qu'il a dû gérer. Non, il reste doux, il sourit malgré les peines de son enfance et de sa vie de manière générale, souhaitant se concentrer uniquement sur Primrose, juste sur elle parce que c'est elle qui fait naître son sourire aujourd'hui. Elle et personne d'autre. "Je suis célibataire. Et je crois qu'aucun de mes amis n'aime spécialement les fleurs ou la pâtisserie donc je m'en excuse mais.... Ce sera toi, point barre, non négociable." Il lui fait un clin d'oeil parce qu'il voit bien qu'elle le teste de manière subtile. Oui, elle cherche à savoir s'il n'a pas quelqu'un d'autre de son entourage qui pourrait partager un tel instant intime avec lui. Bien entendu, il pourrait lire du Steinbeck en compagnie de Gabriel en cuisinant des cheesecakes mais il ne veut pas l'embêter avec ses délires florales quand il le supporte déjà au quotidien au travail. Alex est bien trop occupé avec ses enfants et Noé a trop de boulot pour se libérer plus qu'il ne le fait déjà. Le reste des personnes qui l'entouraient résident au stade de connaissances et il ne voit vraiment pas qui aurait un intérêt certain pour les passions qu'il a envie de partager avec Anderson. Elle ne pourra donc pas se défiler aujourd'hui, Tim y compte bien. A la place, elle va devoir accepter le regard qu'il pose encore sur elle, cet air d'homme admiratif, cette envie de toucher sa main, de la happer dans la sienne, ce voeu qu'elle rend un petit peu en venant caresser ses doigts contre les siens, ce qui crée un frisson dans l'échine du jeune français. Délicat au possible. Délicieux au maximum. "Je sais ce que je veux, oui. Oh tu veux voir? Attends je cherche ça..." Il sort son téléphone de sa main libre, remet ses lunettes pour taper sa recherche internet et choisit l'onglet images, retournant le mobile vers Primrose pour lui faire découvrir la fleur pétillante qui lui fait penser à elle. Bien sûr, Tim rougit en gardant ses yeux concentrés sur elle, guettant sa réaction face à cette vision. Elle va trouve cela moche, c'est sûr, qui aime des plantes avec un nom aussi saugrenu? D'ailleurs, quel garçon aime les fleurs tout court? Il est un pestiféré, voilà ce qu'elle va se dire et elle va relâcher ses doigts en moins de deux secondes, Tim ne pourrait même pas lui en vouloir honnêtement. "C'est pas des roses, c'est sûr mais... J'aime bien ce côté original que la plante a. Que veux tu, avec un tel prénom... Je peux qu'avoir une imagination sans limite pour la création florale, je te concocterais un petit quelque chose éventuellement avec de la bouvardia et des primevères, ça peut être beau." Rien ne sera jamais aussi joli que la vraie Primrose cela dit et c'est un frein pour Timothy, évidemment. Il réfléchit, fronce les sourcils mais oublie vite qu'il a le cerveau en action quand il attrape vraiment les doigts de la jeune Anderson pour les entrelacer aux siens. C'est instinctif, c'est un désir qu'il a, il veut juste y succomber. "Tu es désolée pour...? Je vais peut être m'excuser aussi alors, Prim'." Il ne se rend même pas compte qu'il a usé d'un raccourci de patronyme, c'est juste naturel alors qu'il soulève la main de la brune pour venir y déposer un baiser sur son dos. Il ose plus qu'il ne devrait, Timothy, mais il s'est excusé par avance donc elle ne va pas lui mettre un coup de sac à main, si? Il n'en sait rien, il se contente de rougir un peu plus alors qu'il repose leurs mains liées sur la table. Le silence, il se sent idiot. "Tu veux autre chose avec le café peut être? Il y a des shortbreads et des chocolats, je crois... Je peux aussi arrêter de parler et t'écouter. J'ai envie de faire ça depuis un moment en plus." Il retrouve son angoisse d'en dire trop et de la déranger, lui qui n'est pourtant pas si bavard habituellement mais il pose sa main libre sur sa mâchoire pour soutenir sa tête et montrer son intérêt, clairement vif par ailleurs, pour Primrose. Elle l'intrigue, elle allume une flamme au fond de lui et il ne sait pas franchement quoi faire... Plonger dans l'inconnu, peut être, voilà sa seule solution et Tim en meurt clairement d'envie de toute façon.
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