Des jours qu’elle se glissait dans son lit sans se poser de question. Tant pis pour ses principes, tant pis pour tout ce qu’elle s’était promis, elle n’avait pas le goût de résister au besoin de la présence de Lawrence contre elle, à la chaleur rassurante de ses bras. Depuis l’anniversaire de la mort de son père, elle était incapable de prétendre que ce n’était pas ce dont elle avait envie. Et pire, le monde ne s’était pas écroulé au petit matin,  ils n’avaient pas commencé à s’engueuler dès les jours qui avaient suivi. Non tout allait bien, et chaque jour qui passait où tout allait bien lui donnait l’espoir futile que ça pourrait peut-être marché. Qu’ils pourraient peut-être malgré tout être une famille.

Elle n’avait pas l’intention de se rendre à ce défilé, elle était plutôt pressée de rentrer chez elle et de retrouver sa petite famille. Sa famille. Depuis quand le considérait-elle comme sa famille quand il aurait dû être réduit à son rôle de père de son fils ? Elle n’en savait rien, ne voulait pas y penser, s’y attarder trop longtemps de peur de chercher à mettre fin à cette illusion. Mais elle n’avait pas échappé à la curiosité en entendant les musiques. Elle s’était glissée dans la foule et avait décidé de marcher le long de la plage pour observer le feu de joie qui allait clôturer ce spectacle.

C’est à ce moment-là que son regard parcoure la foule, qu’il s’arrête sur une jolie blonde dont elle connait trop bien le visage. Un sourire étire ses lèvres en voyant son amie et elle se décide à aller voir, jusqu’à s’arrêter net en voyant l’homme qui vient déposer un baiser sur ses lèvres, qui s’attarde un peu trop longtemps qui semble lui dire au revoir et qui s’éclipse dans la foule. Avant qu’il ne s’éclipse elle a eu le temps de voir son visage,  de reconnaître la carrure, de ne savoir que trop bien le nom de cette personne. Alec Strange.  Dès l’instant où il a disparu, elle s’approche d’un pas décidé vers Mia. « Coucou Mia ! Je m’apprêtais à venir te dire bonjour quand deviiiiiine qui j’ai vu. T’as pas quelque chose à m’annoncer par hasard ? »  Si elle aborde un semblant de sourire, son regard pourtant brûle d’une flamme glaciale.

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Ce sourire au bout des lèvres ne me quittait plus. Ce sourire permanent parce que je me sentais enfin apaisée. Heureuse. Heureuse d’être à ses côtés, heureuse de voir que nous pouvions être ce couple que nous nous sommes longtemps interdits. Parce que, malgré son appartenance au Club, il y a un certain quotidien qui s’était instauré entre nous. Celui où chaque soir je retrouvais ses bras, celui où il prenait le temps de me concocter un bon petit plat. Un quotidien qui me permettait de faire abstraction de qui il était, de cette identité secrète aux yeux de tous, mais plus à mes yeux. L’abstraction semblait facile, sauf lorsque la réalité revenait en pleine figure, quand subitement il devait me quitter, parce qu’il avait des choses à faire. Il ne précisait jamais quoi exactement, m’en parler parfois en revenant me rejoindre dans la nuit, dans son lit ou dans le mien, ou le lendemain matin. Il n’y avait plus de secret mais il y avait toujours ce secret qu’on cachait à nos proches. Le secret de notre couple pour lui parce qu’il était hors de question que quelqu’un de son entourage l’apprenne pour me protéger. Son identité pour moi, quand il y a à peine quelques heures, nous avons croisé mon père lors du défilé du carnaval. Une rencontre impromptue qui s’était malgré tout bien déroulée. Dire que je n’ai pas ressenti une certaine appréhension serait mentir, surtout lorsqu’il est venu à parler de lui. Le mensonge a été utilisé face à mon père pour certains détails de sa vie mais un mensonge qui était nécessaire…

Je l’ai donc entraîné avec moi au Carnaval et nous avons finalement décidé de nous rendre sur la plage pour assister au feu de joie.  Finir la journée en beauté, encore avec lui, sans une ombre au tableau… Jusqu’à cet énième coup de fil qu’il reçoit où, avant même qu’il n’ait raccroché, je comprends qu’il va devoir me quitter. Il sait aussi que j’ai compris, son regard remplie de culpabilité quand il le repose sur moi. Le voir partir m’attriste, évidemment, le voyant s’éloigner dans la foule après ce dernier baiser échangé et cette promesse glissée dans l’oreille où il m’a promis de faire vite pour pouvoir me rejoindre à nouveau. Je décide quand même de rester là, même si la fête n’a plus la même saveur sans lui à mes côtés.

Mais ma solitude ne durera que quelques secondes quand j’entends cette voix derrière moi. Une voix que je reconnais que trop bien, me retournant avec un sourire aux lèvres… qui disparait aussi rapidement « Coucou Mia ! Je m’apprêtais à venir te dire bonjour quand deviiiiiine qui j’ai vu. T’as pas quelque chose à m’annoncer par hasard ? ». Danika a beau avoir ce mince sourire au bout des lèvres, il sonne faux. Et le ton qu’elle emploi tout comme son regard la trahisse sur sa sincérité. Je la connais que trop bien depuis des années pour ne pas savoir lire entre les lignes avec elle. Je tente un trait d’humour, en grimaçant « Uhm, non je ne vois pas de quoi tu parles ? » Comme si cela allait l’apaiser. Je soupire alors « Ca fait quelques semaines déjà… » je commence alors à lui raconter, avec un certain air coupable, le regard porté au sol « je t’en ai pas parlé tout de suite parce que je savais que tu n’allais pas être enchanté par l’idée Dani… ».

Alec Strange. Bras droit du Club. Bras droit toujours dans le Club contrairement à son frère. Danika à force de traîner autour du ring illégal obtenait de plus en plus de détails et le sujet du Club était revenu régulièrement dans les conversations des membres de la Ruche suite à la prise de pouvoir de Raelyn Blackwell. Elle avait oublié le lien qui unissait l’homme à son amie, jusqu’à ce qu’elle les voit ensemble aujourd’hui.

« Uhm, non je ne vois pas de quoi tu parles ? » Elle hausse les sourcils. « T’es sûre ? » susurre-t-elle, son ton ayant perdu toute chaleur alors qu’elle croise les bras sous sa poitrine, bien décidée à rester plantée devant son amie jusqu’à ce qu’elle obtienne la vérité.

« Ca fait quelques semaines déjà… » avoue-t-elle dans un soupir. « je t’en ai pas parlé tout de suite parce que je savais que tu n’allais pas être enchanté par l’idée Dani… ». « Sans blague. » Chaque syllabe est articulée avec un sarcasme. « Je me demande pourquoi tient. Pourquoi je serais pas heureuse que ma meilleure amie sorte avec un criminel. » Elle garde un ton normal, leur conversation camouflée par le bruit de la foule, personne n’est préoccupé par ce qu’elles sont en train de dire, les gens trop occupés à regarder le feu de joie et les costumes colorés des danseurs. « Ca fait combien de temps ? » elle demande froidement. « T’as regardé la télévision récemment Mia ?! » Si elle est aussi en colère c’est en réalité qu’elle est terriblement inquiète pour son amie qui ne se rend pas compte dans quel monde elle s’embarque. Elle cherche à la préserver, à la garder loin de tout ça. Mia comme tout le monde a dû voir la perquisition de ce restaurant, la fuite de Mitchell Strange. Alors pourquoi aurait-elle eu l’idée de retourner avec son frère ? Mais surtout, depuis combien de temps son amie lui cache-t-elle cette histoire ?




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Cela faisait un petit moment que je n’ai pas vu ma meilleure amie. Sûrement depuis que je m’étais rendue chez elle pour garder Maddox et accessoirement, Lawrence, son ex qu’elle a accueillie chez elle après son KO sur le ring. Quand j’entends sa voix derrière moi, je suis plutôt contente, car c’est l’occasion de rattraper le temps perdu. Mais au fond, il y a une certaine appréhension aussi parce que je sais que je ne suis pas honnête avec elle. Je ne lui ai rien dit au sujet d’Alec et moi. Parce qu’elle a été la première que j’ai appelée quand j’ai su. La seule à qui j’ai révélé la véritable identité sur Alec, puisqu’elle a été celle qui m’a mis la puce à l’oreille. Et elle m’a fait promettre de me tenir éloigné de lui… Promesse que je n’ai pas tenue… « T’es sûre ? ». Elle se poste devant moi, croisant ses bras sur sa poitrine. L’humour n’a eu aucun effet, au contraire, j’ai l’impression que cela la fait se fermer davantage. Alors, je passe aux aveux, lui avouant qu’en effet, je me suis préservée de lui dire, parce que je savais qu’elle n’allait pas être ravie de l’apprendre « Sans blague ». Je roule des yeux face à sa réplique sarcastique « Je me demande pourquoi tient. Pourquoi je serais pas heureuse que ma meilleure amie sorte avec un criminel » « Dani ! », je réponds sèchement en regardant autour de nous. Bien sûr, la musique couvre nos voix, personne n’a prêté attention à ce qu’elle a pu dire mais je ne peux m’empêcher de craindre qu’on nous entende. Alors je viens à l’attraper par le bras pour nous reculer un peu du monde et pouvoir parler sans risque qu’on puisse nous entendre. « Ca fait combien de temps ? ». Il commence l’interrogatoire, celui dont je me serai bien passé « Ca fait un mois », je lance dans un second soupir. Elle va m’en vouloir de lui avoir caché, je le sais, et je m’attends à toute sorte de réaction avec elle « T’as regardé la télévision récemment Mia ?! » « Non, absolument pas, ce n’est pas comme si j’étais journaliste », je lâche du tac au tac sur le ton de la colère « Dani, j’suis pas une enfant. Oui je suis au courant, je suis au courant de tout même, puisqu’il m’a tout raconté ». Je marque une pause, comme pour reprendre mon souffle « Il est venu quelques jours après tout ça, sonner à ma porte et m’avouer ses sentiments. Je ne pouvais pas le repousser Dani parce que… je l’aime aussi », je souffle alors ces derniers mots, mon regard quittant le sien, préférant fixer le sable fin à nos pieds.

« Dani ! »  Son air est défiant alors que Mia lui répond sèchement, regardant autour d’elle comme si elle avait peur qu’elles soient entendues. Danika n’en a que faire, la colère brillant dans ses yeux. C’est ce qu’il est, pourquoi ne pas le souligner ? La journaliste lui attrape le bras, comme si l’emmener un peu plus loin, pour s’éloigner un peu de la foule autour d’elles. L’interrogatoire commence, la question claquant dans l’air. « Ca fait un mois. »  Un mois, un mois où les deux femmes s’étaient eues au téléphone, s’étaient vues, un mois où elle le lui avait caché, parce qu’elle savait pertinemment l’avis que Danika aurait.

La brune n’avait sans doute rien à dire alors qu’elle n’avait toujours pas avoué ce qui s’était passé entre Lawrence et elle. Pire, elle mentait à Mia depuis des mois, lui cachant ses combats, lui cachant la raison même pour laquelle elle était aussi inquiète par rapport à cette situation. Car si elle connaissait la réputation des frères Strange, c’était bien parce qu’elle traînait à présent dans le même genre d’activités illégales. « Non, absolument pas, ce n’est pas comme si j’étais journaliste » Qu’elle se mette en colère, Danika est plus que prête pour ce combat verbal. « Dani, j’suis pas une enfant. Oui je suis au courant, je suis au courant de tout même, puisqu’il m’a tout raconté. Il est venu quelques jours après tout ça, sonner à ma porte et m’avouer ses sentiments. Je ne pouvais pas le repousser Dani parce que… je l’aime aussi. » L’horreur dans le regard de Danika est palpable alors qu’elle réalise dans quelle situation la jeune femme s’est fourrée. « Tu l’aimes ?! T’aimes le bras droit du Club t’es sérieuse là ? »  Sa voix s’est faite plus basse et sifflante de colère cette fois, inaudible pour quiconque d'autre que la demoiselle. Elle ne réalise pas qu’elle n’était pas censée avoir ce genre d’informations, ni son rang ni le nom de son gang, qu’elle avait simplement soufflé à Mia que l’homme avait l’air possiblement dangereux, l’incitant à fouiller dans son passé. « Je comprends pas Mia ! Je veux dire tu sais la vérité sur lui depuis des mois !! Alors quoi il revient à ta porte des mois plus tard comme une fleur, et toi t’acceptes de le reprendre après tout ça, c’est ça que t’es en train de me dire ? »



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Je suis étonnée qu’elle ne réagisse pas quand je lui avoue que cela fait un mois qu’Alec et moi sommes ensemble et surtout que je ne l’ai pas mise dans la confidence. Elle pourrait me le reprocher, elle serait en droit de le faire. Mais elle ne dit rien et, si cela pourrait me soulager, je crains qu’elle ne fasse que contenir un peu plus sa colère pour mieux exploser ensuite. Je tente de lui expliquer la situation peut-être dans l’espoir qu’elle comprenne quand j’évoque mes sentiments pour lui, mon impossibilité de le repousser plus longtemps bien que je sois au courant de tout, qui il est mais aussi la tournure des événements pour le Club dernièrement. « Tu l’aimes ?! T’aimes le bras droit du Club t’es sérieuse là ? ». Son incompréhension voire même son horreur se lit sur son visage à l’idée que je puisse avoir des sentiments pour lui, pour la personne qu’il est. « Il n’est pas QUE ça Dani ». je réponds aussitôt. Au point que je ne réagis pas tout de suite à ce qu’elle dit, la précision des informations à son égard alors que je ne pense pas avoir été précise à ce point avec elle « Et comment tu es autant au courant de sa position ? Tu ne semblais pas autant au point quand tu as tout fait pour que je m’éloigne de lui, sans trop m’en dire ?! » Cette fois la question vient de moi, suspecte tout à coup vis-à-vis de ma meilleure amie.

« Je comprends pas Mia ! Je veux dire tu sais la vérité sur lui depuis des mois !! Alors quoi il revient à ta porte des mois plus tard comme une fleur et toi t’acceptes de le reprendre après tout ça, c’est ça que t’es en train de me dire ? ». Elle m’agace, mon sang commence à bouillonner alors que mon regard retrouve à nouveau le sien « Je l’ai revu bien après tout ça Dani. Le bal de Noël, le feu d’artifice… Je n’arrive pas à rester éloigné de lui ! C’est plus fort que moi, ces sentiments que j’ai pour lui sont bien plus fort que tout ça. Je ne sais pas où ça va nous mener, peut-être que je fais la pire connerie de ma vie je n’en sais rien ! Mais en attendant, je me sens heureuse avec lui ! ». Parce que c’était peut-être tout ce qui importait finalement. En posant autant de questions, elle parvenait à me remettre le doute quand pourtant, il n’y avait aucune remise en question depuis un mois sur ce couple que nous formions désormais. « Tu ne peux pas comprendre de toute façon ! », je lance alors sans aller jusqu’au bout de ma pensée.

« Il n’est pas QUE ça Dani » La jeune femme roule des yeux en réponse.  Bien sûr que l’homme ne pouvait pas être réduit qu’à ça, mais il restait dangereux, travaillait avec des gens dangereux et sa présence auprès de Mia la mettait en danger. « Et comment tu es autant au courant de sa position ? Tu ne semblais pas autant au point quand tu as tout fait pour que je m’éloigne de lui, sans trop m’en dire ?! »  Son regard fuit, cherche à s’échapper, à ne plus être confronté à ses mensonges qui s’échappent, au rideau qu’elle vient de légèrement remonter sur tout ce qu’elle lui cache depuis des mois.  « C’est pas la question ! » répond-t-elle sèchement. Danika ne comprend pas comment Mia a pu se retrouver dans cette situation.

« Je l’ai revu bien après tout ça Dani. Le bal de Noël, le feu d’artifice… Je n’arrive pas à rester éloigné de lui ! C’est plus fort que moi, ces sentiments que j’ai pour lui sont bien plus fort que tout ça. Je ne sais pas où ça va nous mener, peut-être que je fais la pire connerie de ma vie je n’en sais rien ! Mais en attendant, je me sens heureuse avec lui ! »  Des mois, des mois qu’elle voit et qu’elle lui cache. Des mois qu’elle prétend avoir gardé ses distances et des mois qu’elle se met en danger à la place. Elle s’approche, agrippant les bras de Mia comme pour la secouer. « T’es sérieuse ? Ca fait des mois que tu le vois ? Des mois que tu trouves rien de mieux que te mettre en danger en étant avec lui ? Tu crois quoi Mia que tu vas être heureuse avec un type comme lui ?!  Est-ce que tu le seras quand il se fera embarquer par les flics ? Est-ce que tu le seras quand on te mettra en danger pour t’atteindre lui ? » L’inquiétude est transformée en colère noire qu’elle n’arrive pas à contenir, elle est terrifiée à l’idée que quelque chose lui arrive. « Tu ne peux pas comprendre de toute façon ! » Un rire jaune passe la barrière de ses lèvres alors qu’elle fait un pas en arrière. « Ca veut dire quoi ça Mia ?! »


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« C’est pas la question ! ». Mon sourcil s’arque alors qu’elle évite l’unique question que je lui pose. Celle de savoir comment elle peut être aussi bien informé de la position d’Alec au sein du Club. Elle qui a su me dire qu’il trainait dans des trucs louches, incapable de m’en dire davantage. Est-ce qu’au final elle en savait beaucoup plus cette fois où elle m’en a parlé ? Pourquoi m’aurait-elle caché la vérité ? Elle prétendait entendre des conversations du fait de son travail au bowling mais je commence sérieusement à avoir des doutes. Je soupire fortement, montrant mon énervement et pourtant, je ne lui demanderai pas plus d’explications… pour le moment.

« T’es sérieuse ? Ça fait des mois que tu le vois ? Des mois que tu trouves rien de mieux que te mettre en danger en étant avec lui ? Tu crois quoi Mia que tu vas être heureuse avec un type comme lui ?! Est-ce que tu le seras quand il se fera embarquer par les flics ? Est-ce que tu le seras quand on te mettra en danger pour l’atteindre lui ? ». Elle me met devant le fait accompli. J’ai conscience de tout ce qu’elle avance comme argument. Je sais aussi qu’elle n’a pas totalement tort, et qu’elle réagit ainsi parce qu’elle s’inquiète pour moi. Mais le fait qu’elle m’infantilise alimente cette colère qui se manifeste un peu plus en moi, surtout lrosqu’elle vient à agripper mon bras en me secouant « Je ne suis pas inconsciente ! Je sais très bien ce que sa vie peut avoir comme conséquence. Mais j’ai décidé de prendre ce risque et rien de ce que tu pourras me dire ne me fera changer d’avis ! Alors garde tes leçons de morale pour toi ! ». Le ton monte un peu plus entre nous, et les mots commencent à sortir un peu plus facilement, trop vite même peut être. Je me dégage de son emprise et vient à lui dire qu’elle ne pouvait pas comprendre « Ca veut dire quoi ça Mia ?! ». Elle recule mais je fais un pas en avant vers elle, comme pour la provoquer « Ce que ça veut dire ? Tout simplement que tu ne peux pas comprendre parce que tu ne sais pas ce que c’est. Tu ne sais pas ce que c’est que de te tenir à quelqu’un, de prendre le risque malgré tout pour cette personne. Tu te fermes Dani, tu préfères ignorer tes sentiments plutôt que de les assumer. Alors non, tu ne peux pas te mettre à ma place et comprendre pourquoi j’ai décidé d’avoir cette relation avec Alec, parce que tu ne sais pas ce que c’est que d’aimer ». Le mot de trop, celui qui va sûrement faire tout basculer est là. J’en prends peut-être conscience parce que je fais un pas en arrière moi aussi.

« Je ne suis pas inconsciente ! Je sais très bien ce que sa vie peut avoir comme conséquence. Mais j’ai décidé de prendre ce risque et rien de ce que tu pourras me dire ne me fera changer d’avis ! Alors garde tes leçons de morale pour toi ! ». Le ton monte et Mia se dégage de sa poigne. « Et t’allais me le dire quand Mia ? A votre mariage ? » Elle crache les mots. « En fait depuis que je t’ai incité à faire des recherches sur lui et à rester loin de lui, t’as juste décidé de faire le contraire c’est ça ? T’avais promis Mia putain ! T’avais promis de rester éloignée de lui ! » Ses poings se serrent, la colère dévorant tout sur son passage. Pourtant, lorsque Mia lui dit qu’elle ne peut pas comprendre, elle recule d’un pas,  cherchant à savoir ce que son amie entend par là.

« Ce que ça veut dire ? Tout simplement que tu ne peux pas comprendre parce que tu ne sais pas ce que c’est. Tu ne sais pas ce que c’est que de te tenir à quelqu’un, de prendre le risque malgré tout pour cette personne. Tu te fermes Dani, tu préfères ignorer tes sentiments plutôt que de les assumer. Alors non, tu ne peux pas te mettre à ma place et comprendre pourquoi j’ai décidé d’avoir cette relation avec Alec, parce que tu ne sais pas ce que c’est que d’aimer ».

Les mots blessent parce qu’ils sont prononcés par une personne à qui elle tient, qu’elle aime justement. Les mots blessent parce qu’ils touchent juste, parce qu’elle sait au fond de de son cœur que la jeune femme a raison. Mais elle préférerait crever que de l’admettre. Alors il lui est plus facile de s’enfermer derrière ses murailles, de laisser un rictus glacial étirer ses lèvres, son regard ne laissant rien paraître. « T’as raison je peux pas comprendre. Parce que moi à la différence de toi, j’offre pas mon cœur à n’importe qui pour qu’il puisse l’écraser comme il veut, je suis pas naïve. Tu t’étonnes toujours d’être déçue de tes proches Mia ? T’as jamais pensé que peut être que si t’arrêtais d’accorder ta confiance, ton amour à n’importe qui, ça n’arriverait pas ? » Un rire froid secoue ses épaules. «  Mais là j’avoue que t’as fait fort. Tomber amoureuse d’un mec comme Strange. Du coup c’est quoi, la journée vous jouez au petit couple parfait et le soir il accompagne son petit gang pour tabasser ou tuer des gens entre deux trafics de cocaïne ? » L’idée lui semble ridicule, dangereuse. Elle ne connait rien de Strange en réalité, hors les rumeurs qui courent sur lui. Elle se contente de suppositions. Mais tout ce qu’elle sait de cet univers l’incite à penser que la jeune femme n’en sortira pas indemne.


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« Et t’allais me le dire quand Mia ? A votre mariage ? ». Mes yeux roulent face à sa question et surtout l’affirmation qui suit « On n’arrivera pas jusque-là visiblement ». Parce qu’elle ne fait que dire que cette histoire se terminera mal, que je ne finirais pas heureuse à ses côtés quand il y a de forte chance qu’il finisse en prison ou que je termine six pieds sous terre vu que je peux subir d’éventuelles représailles à ses côtés. « En fait depuis que je t’ai incité à faire des recherches sur lui et à rester loin de lui, t’as juste décidé de faire le contraire c’est ça ? T’avais promis Mia putain ! T’avais promis de rester éloignée de lui ! ». J’aurai préféré que la soirée se déroule autrement, profiter du feu de joie avec ma meilleure amie plutôt qu’elle se résume en un interrogatoire où je devais rendre compte de mes actes. « Je suis restée loin de lui pendant des mois Danika ! On s’est recroisé par deux fois depuis que j’ai découvert la vérité sur lui. Ce n’est pas comme si j’avais accouru à sa porte pour le supplier de me reprendre ! ». Toutes nos rencontres ont toujours été le fruit du hasard et Alec a toujours été celui qui est revenu. Mais je n’ai pas envie de débattre davantage quand, de toute manière, elle ne veut rien entendre, n’acceptant pas ma relation avec lui.

« T’as raison je peux pas comprendre. Parce que moi à la différence de toi, j’offre pas mon cœur à n’importe qui pour qu’il puisse l’écraser comme il veut, je suis pas naïve. Tu t’étonnes toujours d’être déçue de tes proches Mia ? T’as jamais pensé que peut être que si t’arrêter d’accorder ta confiance, ton amour à n’importe qui, ça n’arriverait pas ? ». Elle sait très bien où appuyer quand elle a toujours été présente pour chacune des déceptions que j’ai pu connaitre. Elle sait qu’elle vise juste quand elle me traite de naïve, accordant trop facilement sa confiance, donnant son amour à des personnes qui ne l’ont pas toujours mérité. Il y a ce picotement au cœur quand je la vois insensible à ce qu’elle peut me dire, alors que ces mots me blessent aussi. C’est donnant donnant. Il y a un petit mouvement de recul, qui trahit cette blessure dans laquelle elle enfonce le couteau, un clignement des yeux mais je ne lui montrerai pas moi non plus que ça me fait du mal « Tu as raison, tu es le parfait petit exemple à suivre. Je devrais peut-être envisager d’agir comme toi, accepter d’être définitivement seule ». Mon regard est mauvais, son rire froid ne me déstabilise pas pour autant « Mais là j’avoue que t’as fait fort. Tomber amoureuse d’un mec comme Strange. Du coup c’est quoi, la journée vous jouez au petit couple parfait et le soir il accompagne son petit gang pour tabasser ou tuer des gens entre deux trafics de cocaïne ? ». «  Et toi dis moi Danika, il est comment ton quotidien avec ton ex ? Celui dont tu disais que tu ne te sentais pas capable d’avoir à nouveau dans ta vie ? A qui tu as caché l’existence de votre fils sans aucune raison valable ? J’aurai pu te reprocher aussi de ne pas lui avoir dit la vérité, j’aurai pu aussi te dire de ne surtout pas héberger Cabbott sous ton toit parce que c’était une très mauvaise idée… Mais non, je t’ai toujours soutenue dans tes choix. Ma naïveté, sûrement. Elle t’arrange bien finalement quand elle va dans ton sens ! ».

« Je suis restée loin de lui pendant des mois Danika ! On s’est recroisé par deux fois depuis que j’ai découvert la vérité sur lui. Ce n’est pas comme si j’avais accouru à sa porte pour le supplier de me reprendre ! » Bien sûr qu’elle se justifie, bien sûr qu’elle se trouve toutes les excuses du monde pour expliquer sa relation avec Strange. « Alors quoi, t’acceptes c’est ça ? T’acceptes sa vie ? T’acceptes son gang ? » Mia ne sait pas à quel point ses paroles sont hypocrites, à quel point elle ne devrait pas se permettre de faire la morale au vu de ses activités illégales. Mais elle n’a emporté personne avec elle dedans, du moins c’est ce qu’elle essaye de se convaincre. A-t-elle vraiment réussi à tenir son fils loin de tout ça ? A tenir Lawrence ou même Mia loin de ses combats et de son implication dans la Ruche ? N’y-a-t-il pas une épée de Damoclès depuis des mois au-dessus de sa tête ?

Bien sûr que les mots de Mia la font réfléchir. Est-elle seulement capable d’aimer ? D’être assez vulnérable pour s’ouvrir ? Elle aimerait crier que oui, mais sait pertinemment que c’est un mensonge.  Le simple fait d’avoir ouvert une nouvelle porte à sa relation avec Lawrence la terrifie, lui donne envie de prendre ses jambes à son cou, tant elle est incapable de faire face à la tempête d’émotions qu’il déclenche chez elle. Alors Danika attaque à son tour, incapable de se laisser faire, car lorsqu’il s’agit de laisser cours à sa colère, pour ça elle n’a jamais fui.  Le mouvement de recul de Mia lui serre le cœur, une pointe de culpabilité se glissant dans toute cette rage. « Tu as raison, tu es le parfait petit exemple à suivre. Je devrais peut-être envisager d’agir comme toi, accepter d’être définitivement seule » « Mieux vaut être seule et débout, que détruite au sol Mia. » crache-t-elle avec hargne. Parce qu’elle n’en a jamais eu honte, parce qu’elle a fait de sa vie un combat sans même le réaliser et qu’il n’y a qu’un vainqueur dans un combat, qu’une seule personne qui ne finit pas à terre et que ce sera elle.

«  Et toi dis-moi Danika, il est comment ton quotidien avec ton ex ? Celui dont tu disais que tu ne te sentais pas capable d’avoir à nouveau dans ta vie ? A qui tu as caché l’existence de votre fils sans aucune raison valable ? J’aurai pu te reprocher aussi de ne pas lui avoir dit la vérité, j’aurai pu aussi te dire de ne surtout pas héberger Cabbott sous ton toit parce que c’était une très mauvaise idée… Mais non, je t’ai toujours soutenue dans tes choix. Ma naïveté, sûrement. Elle t’arrange bien finalement quand elle va dans ton sens ! ».  Sa mâchoire se serre, ses poings se forment sans même qu’elle le réalise alors que Lawrence arrive dans la conversation.  « Oh mais je t’en prie Mia, dit moi tout ce que tu penses de ma relation avec Lawrence, t’as l’air d’en crever d’envie. » susurre-elle froidement, croisant les bras sous sa poitrine pour contenir l’envie de fracasser un mur, son regard plein de défi.  






@Mia McKullan        

« Alors quoi, t’acceptes c’est ça ? T’acceptes sa vie ? T’acceptes son gang ? ». Je ressens une certaine haine devant cette meilleure amie qui me pose la question à laquelle je n’ai pas envie de répondre. La question à laquelle je n’ai pas envie de penser. Parce que j’ai dit à Alec que j’acceptais qui il était, j’acceptais cette vie qu’il menait, celle qui est lié à un gang criminel. Mais je serai hypocrite de dire que je ne suis pas inquiète, que je peux être parfois prise de doute. Mais, ce soir, face à elle, je ne lui en montrerai aucun « Oui, je l’accepte ! », ça sort sur un ton de défi, comme pour lui demander ce qu’elle compte faire face à ça. Parce que j’estime, qu’à son tour, comme les nombreux choix qu’elle a pu faire dans sa vie et où je n’ai pas eu mon mot à dire, il en est de même pour les miens.

La colère gagne du terrain, nous emporte toutes les deux dans une rage que nous laissons exprimer sans plus aucune barrière. Plus de retenus, plus de non-dit. Les mots sortent, s’enchainent inexorablement, nous rendant compte, trop tard, que ceux-ci ne peuvent pas être repris. Elle me reproche ma naïveté quand moi je lui reproche de ne pas s’ouvrir face aux autres, à ne pas connaitre ce sentiment qu’est l’amour, expliquant ainsi pourquoi elle ne peut pas me comprendre. On se blesse mutuellement, on le sait, pourtant, plus rien ne semble nous arrêter « Mieux vaut être seule et debout, que détruite au sol Mia ». Ça pique encore une fois au fond de moi mais je préfère montrer que ça ne me touche pas, riant faussement « Tu ne fais que prétendre Danika. Tu t’es souvent retrouvée détruite au sol, tu ne l’a juste pas montré de la même manière. Tu te voile la face, c’est tout, tu penses être forte, mais tu ne l’es pas ! ». Il y a presque une certaine arrogance dans ma manière de lui parler, comme de la regarder, parce que ses mots ont été trop loin, parce qu’elle a réussi malgré tout à me blesser, à toucher à cette partie de moi dont j’aimerai me débarrasser.

« Oh mais je t’en prie Mia, dis moi tout ce que tu penses de ma relation avec Lawrence, t’as l’air d’en crever d’envie ». Je touche un point sensible, je le sais, mais elle n’en montrera rien. Comme toujours. Je hausse un sourcil, en la regardant un peu de haut quand je la vois croiser ses bras et attendre que je déblatère tout ce que je pense de sa relation avec le père de son enfant « Tu n’as eu aucun courage avec lui, Dani. Tu n’as pas été capable d’accepter tes sentiments pour lui et c’est pour ça que tu as fui. Je porte pas le Cabbott dans mon cœur, mais il aurait mérité de savoir la vérité. Au moins, pour Maddox tu aurais dû avoir le courage de lui dire. Et maintenant quoi ? Tu a eu besoin de te racheter une conscience donc tu l’a hébergé chez toi ? Ou alors tu as toujours des sentiments pour ce type et là encore, tu vas continuer à prétendre le contraire ? ».

« Oui, je l’accepte ! » Danika doit se retenir d’attraper par les bras la jeune femme,  pour ne pas la secouer. Elle pose son regard froid sur Mia. « Non Mia je te connais. T’es pas capable de l’accepter. » Sa voix est presque plus douce le temps d’un instant, presque triste, comme si elle savait pertinemment que la fin était inévitable. « Qu’est qui va se passer quand on viendra se venger d’Alec pour avoir changer de camp ? » Danika en dit trop, sans même le réaliser, se laissant emporter dans cette conversation,  dévoilant des informations qu’elle n’a obtenue que par le bouche à oreille de la Ruche suite à la perquisition. Raelyn Blackwell à la tête du gang, Alec Strange toujours bras droit alors que son frère était en fuite. C’était tout ce qu’elle savait, mais c’était assez pour avoir peur, assez pour s’inquiéter pour son amie. « S’il t’aime autant que toi tu l’aimes, tu crois qu’il va se passer quoi quand on voudra le blesser lui ? »  

Lorsqu’elle lui renvoie à la figure leur différence, l’incapacité de Danika à comprendre car elle n’est pas capable d’aimer, la colère monte. La musique autour d’eux lui semble encore plus forte, le bruit de la foule omniprésent alors que personne ne fiat attention à cette conversation dont le ton ne monte pas mais où pourtant la colère est plus palpable à chaque mot prononcé.  Danika se croit forte à ne laisser personne l’atteindre, à barricader son cœur pour ne pas être déçue comme Mia a pu l’être tant de fois. « Tu ne fais que prétendre Danika. Tu t’es souvent retrouvée détruite au sol, tu ne l’as juste pas montré de la même manière. Tu te voiles la face, c’est tout, tu penses être forte, mais tu ne l’es pas ! » Elle s’approche cette fois, menaçante, l’air de défi dans ses yeux. « Tu sais pas de quoi tu parles. »

« Tu n’as eu aucun courage avec lui, Dani. Tu n’as pas été capable d’accepter tes sentiments pour lui et c’est pour ça que tu as fui. Je porte pas le Cabbott dans mon cœur, mais il aurait mérité de savoir la vérité. Au moins, pour Maddox tu aurais dû avoir le courage de lui dire. Et maintenant quoi ? Tu as eu besoin de te racheter une conscience donc tu l’as hébergé chez toi ? Ou alors tu as toujours des sentiments pour ce type et là encore, tu vas continuer à prétendre le contraire ? »  Son regard fuit dès le moment où ses sentiments pour Lawrence sont mentionnés,  elle fait un pas en arrière, donnerait tout pour échapper à cette conversation qu’elle ne veut pas affronter.  L’incompréhension est lisible sans son regard glacial alors qu’elle murmure : « Donc quoi,  ce que t’es en train de me dire c’est que tu juges tous mes choix depuis le départ sauf que t’as jamais eu le courage de me le dire en face Mia c’est ça ? »

« J’en ai rien à foutre de ton avis Mia.  Rien à foutre de ce que tu penses, de ce que le monde pense, ou de ce que Law pense. J’ai fait le choix que j’ai fait.  Et à l’époque c’était le mieux.  J’étais censée faire quoi Mia ? Me laisser étouffer ? Le laisser me dicter qui je devais voir et quand ? Tu crois que ça aurait été bien pour Maddox, d’avoir deux parents qui se détestent peut-être ?! » Bien sûr qu’il est plus facile de se concentrer sur les défauts de l’homme plutôt que d’admettre que Mia a raison, qu’elle a fui pour ne pas avoir à l’aimer, comme elle fuit toute relation un tant soit peu sérieuse. Son ton est monté, elle se force à se calmer pour ne pas attirer l’attention, sa mâchoire se serrant, restant silencieuse un court instant avant de reprendre plus calmement. « J’ai pas de sentiments pour Lawrence. » dit-elle trop vite, trop violement.  Mensonge, son cœur semble hurler dans sa poitrine alors que le matin même, elle a passé de longues minutes à contempler son visage endormi à côté du sien, à rassentir une tempête d’émotions en caressant sa peau du regard. « Je ressens rien pour lui, et si je l’héberge c’est pour l’aider et pour qu’il puisse voir Maddox. Tu racontes que des conneries. » Mensonge quand Lawrence arrive à la faire se sentir aussi vivante que sur un ring. Mensonge quand elle a l’impression que son cœur va exploser depuis des jours maintenant qu’ils se sont retrouvés.




@Mia McKullan        

« Non Mia je te connais. T’es pas capable de l’accepter ». Je sens que son ton change en voyant cette inquiétude à mon sujet, du fait de ma relation avec Alec. Je déglutis difficilement. Elle est ma meilleure amie, elle me connait par cœur et j’ai beau prétendre le contraire, elle sait exactement ce que je ressens au fond. J’ai envie à ce moment là de lui faire part de mes doutes, de mes craintes. J’aurai aimé lui en parler plus tôt, mais je sais aussi qu’elle est tout bonnement opposée à cette relation et qu’il n’y aurait pas de demi-mesure possible pour elle. Je ne dois pas être avec Alec point « Qu’est-ce qui va se passer quand on viendra se venger d’Alec pour avoir changer de camp ? ». Et bien que mon estomac se noue, il y a un sourcil qui s’arque aussi face à cette question. « A quel point tu es au courant de ce qui se passe dans le Club Danika ? ». Mes suspicions grandissent parce qu’elle parle de la trahison d’Alec envers son frère et de l’aide apporté à la nouvelle personne à la tête du gang. Un détail qui n’a pas été raconté dans les journaux et, bien qu’elle prétende entendre des conversations là où elle travaille, je me demande finalement si le bowling n’est pas un lieu mal fréquenté par les éventuels fidèles du gang. « S’il t’aime autant que toi tu l’aimes, tu crois qu’il va se passer quoi quand on voudra le blesser lui ? » « Je n’en sais rien Danika, ok ? Je n’en sais rien du tout, je n’ai pas envie de me poser la question, je n’ai pas envie d’imaginer le pire ! JE N’EN SAIS RIEN ! ». Il y a presque de la panique dans ma voix mêlée à la colère « Lâche moi avec ça maintenant. Tu es au courant, c’est ainsi et ce ne sera pas autrement. Fin de la discussion ! ».

Mais évidemment, la discussion ne fait que commencer, parce qu’il y a une totale incompréhension des deux côtés. Deux jeunes femmes bornées et fières qui ne veulent pas s’avouer vaincu, qui s’aiment autant l’une que l’autre mais qui pourtant son entrain de nuire à leur amitié juste pour avoir le dernier mot. « Tu sais pas de quoi tu parles ». Je me mords la langue à ce moment là. Parce que je me souviens très bien de la disparition de son père, de cette dispute que nous avons eue quand elle a décidé de me rejeter, de ne pas accepter l’aide que je voulais lui apporter. Quand elle a préféré faire la forte alors qu’elle était au plus mal. Et j’ignore encore aujourd’hui à quel point elle a été au plus bas après la disparition de James Riley. Mais je ne veux pas raviver ses souvenirs chez elle, alors je me tais. Cette bataille-là, elle la gagne…

A la place, cependant, je l’attaque sur sa relation avec Lawrence « Donc quoi, ce que t’es en train de me dire c’est que tu juges tous mes choix depuis le départ sauf que t’as jamais eu le courage de me le dire en face Mia c’est ça ? ». je pouffe « Je t’ai soutenu dans cette décision Dani, parce que je suis ta meilleure amie et que je voulais être là à tes côtés. Je n’avais pas mon mot à dire, j’ai respecté ta décision. Point ! ». Une manière de lui montrer que, contrairement à elle présentement, même si je n’étais pas nécessairement d’accord avec son choix, je l’ai respecté et me suis montré présente pour elle. Elle, en revanche, ne l’ai pas du tout concernant ma relation avec Alec.

« J’en ai rien à foutre de ton avis Mia. Rien à foutre de ce que tu penses, de ce que le monde pense, ou de ce que Law pense. J’ai fait le choix que j’ai fait. Et à l’époque c’était le mieux. J’étais censée faire quoi Mia ? Me laisser étouffer ? Le laisser me dicter qui je devais voir et quand ? Tu crois que ça aurait été bien pour Maddox, d’avoir deux parents qui se détestent peut-être ?! ». « Je ne te dis pas que tu aurais dû rester avec lui ! Mais parce que vous étiez incapable de vous aimer convenablement ne justifie pas que tu ais caché la vérité à ton fils et à Cabbott ! Tu as été égoïste Dani, et tu le sais ! ». Je réponds alors du tac au tac. « J’ai pas de sentiments pour Lawrence ». A ça, j’arque un sourcil « Je ressens rien pour lui, et si je l’héberge c’est pour l’aider et pour qu’il puisse voir Maddox. Tu racontes que des conneries ». J’ai l’impression de nous voir ado quand l’une prétendait que l’autre avait des sentiments pour un gars et qu’elle faisait tout pour prétendre le contraire « Tu t’enfonces Danika ! Ca ne m’étonnerait même pas qu’il se soit repassé un truc avec Lawrence. Oh bien sûr, je suppose que tu vas continuer à nier. Après tu viens me faire la leçon de morale à moi ! ».  

« A quel point tu es au courant de ce qui se passe dans le Club Danika ? ».  Elle aimerait se mordre la langue pour en avoir trop dit.  « Rien de plus,. » Elle ment comme elle respire, le regard ferme, qui ne flanche pas. Elle veut juste que son amie ne soit pas blessée, que personne ne s’en prenne à elle, qu’elle soit saine et sauve. « A quel point TOI tu es au courant de tout ce qui se passe Mia ? Comment tu peux être sûr qu’il soit honnête ? » Elle tente de ternir le portrait de cet homme qu’elle ne connait pas mais dont la réputation le précède. Après tout c’est un Strange.

« Je n’en sais rien Danika, ok ? Je n’en sais rien du tout, je n’ai pas envie de me poser la question, je n’ai pas envie d’imaginer le pire ! JE N’EN SAIS RIEN ! ». La panique se mêle à la colère et pendant un instant le regard de la brune s’adoucie, parce que Mia se voile la face et qu’arrivera un moment où elle devra y faire face. « Lâche moi avec ça maintenant. Tu es au courant, c’est ainsi et ce ne sera pas autrement. Fin de la discussion ! » Elle fuit, ne veut plus entendre parler de ce sujet car elle sait au fond que Danika a raison.

Peut-être qu’elle aurait dû continuer pourtant, au lieu de la laisser changer de sujet, au lieu d’amener le sujet des propres choix de Danika et surtout le sujet tabou de ses sentiments pour Lawrence Cabbott. « Je t’ai soutenu dans cette décision Dani, parce que je suis ta meilleure amie et que je voulais être là à tes côtés. Je n’avais pas mon mot à dire, j’ai respecté ta décision. Point ! ».

« Je ne te dis pas que tu aurais dû rester avec lui ! Mais parce que vous étiez incapable de vous aimer convenablement ne justifie pas que tu ais caché la vérité à ton fils et à Cabbott ! Tu as été égoïste Dani, et tu le sais ! » « La ferme Mia ! » crache-t-elle comme seule réplique, sa répartie évaporée car elle sait parfaitement qu’elle a raison. Elle a réalisé son erreur il y a des mois en voyant le regard de Lawrence se poser sur son fils, cette erreur si dure à accepter alors qu’elle l’a entendu chanter des chansons à l’enfant pour l’endormir, alors que son fils l’a appelé papa pour la première fois il y a seulement une semaine. Alors elle tente de se justifier, d’affirmer qu’elle n’a pas de sentiment pour Lawrence, qu’il n’est rien pour elle et qu’elle se contente de lui rendre un service. « Tu t’enfonces Danika ! Ca ne m’étonnerait même pas qu’il se soit repassé un truc avec Lawrence. Oh bien sûr, je suppose que tu vas continuer à nier. Après tu viens me faire la leçon de morale à moi ! ».  A ca son regard se détourne, elle reste silencieuse un instant de trop qui révèle que Mia a touché juste une nouvelle fois. Alors elle se force à réattaquer. « Et alors Mia ? Même s’il s’était repassé quelque chose, contrairement à toi je me berce pas d’illusions sur le fait que ça pourrait marcher ! » crache-t-elle. « Je ne me réveillerais pas dans quatre mois avec le cœur en miettes parce que oh non c’était une mauvaise idée, quelle déception. » Elle fait une pale imitation de sa voix, cherchant à blesser.  Le problème est qu’elle se berce d’illusions, que l’espoir est là, qu’elle a envie d’y croire cette fois et que cela lui fait peur.


@Mia McKullan