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 Now is not the time [Mad&James]

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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyDim 28 Mar 2021 - 5:06

Now is not the time (ft.  @Madison Kwanteen &  @James Weatherton :l:)
 

Les ordres avaient été simples : le dîner familial aurait lieu dans un restaurant très chic et Archie devait se vêtir en conséquent avant d’aller chercher Madison qui, elle aussi, a probablement reçu les mêmes consignes de la part de leurs parents. Le rendez-vous était à dix-neuf heures et c’est une trentaine de minutes plus tôt que le frère s’arrête devant l’appartement de sa sœur au volant de son habituel véhicule hybride. Il klaxonne seulement deux fois avant que le visage de la jeune femme n’apparaisse dans le cadre de la porte d’entrée. Un sourire amusé étire les lèvres d’Archie quand il découvre finalement la robe qu’elle porte. Il la voit rarement dans un tel accoutrement, seulement lors des occasions spéciales comme celles-ci. « Tu as oublié de lui prendre un cadeau ou il rentre dans ton sac à main ? » Il demande quand elle ouvre la porte pour s’installer du côté passager. « Si t’as oublié, c’est pas grave. Je dirai que tu as participé au mien. » Il la rassure, désignant du menton le cadeau joliment emballé posé sur le siège arrière. Il s’agit d’une bouteille de vin aussi chère qu’une piscine creusée ; rien de bien impressionnant pour Charles qui, de toute façon, possède tout ce dont il a besoin. « Elle te va bien, cette robe. Tu devrais en porter plus souvent. » Il lui propose en hochant la tête avant d’entrer l’adresse du restaurant dans le GPS pour finalement démarrer.

Ils arrivent pile à l’heure. Un voiturier propose à Archie d’aller garer sa voiture plus loin et il lui offre un généreux pourboire en le remerciant. Leurs parents les attendent probablement déjà à l’intérieur alors le frère et la sœur pressent le pas. « Nous avons réservé une table, les premiers sont probablement déjà arrivés. Kwanteen. » Le jeune homme explique au serveur chargé d’accueillir les clients. Son regard se porte une seconde sur Madison, puis sur Archie, qui affiche un énorme faux sourire, et il les invite à le suivre à travers les tables. Ils trouvent rapidement leurs parents qui sont déjà en train de feuilleter le menu. Des bises sont échangées, des câlins entre la mère et ses enfants, et, comme d’habitude, on précise que Saddie n’a pas pu participer à la soirée ce soir. Évidemment. Elle trouve toujours un moyen d’échapper aux dîners de famille même lorsqu’il s’agit du soixantième anniversaire de leur paternel. « Voilà pour toi. Joyeux anniversaire. » Archie dit à Charles en lui tendant son cadeau. « C’est une excellente bouteille. J’espère que tu ne l’as jamais goûtée. C’est un Petrus 1982. Il est plus vieux que moi. » Il plaisante juste avant d’accueillir la paume forte de Charles contre son dos : il a naturellement besoin de remercier son fils en lui brisant les os pour s’assurer qu’il est toujours aussi solide. Une fois attablés, les discussions se répètent, se ressemblent, rien ne change vraiment. Comment va Harry, comment vont les affaires, quels sont les projets des deux enfants ? Rien de bien nouveau pour Archie qui se contente d’hausser les épaules. « La routine. » Mais il baisse bien rapidement la tête quand on l’interroge au sujet d’une future femme et il se perd quelques secondes dans le regard de Mad pour secouer discrètement la tête de droite à gauche afin de silencieusement lui demander de ne rien mentionner à ce sujet. Ce qu’il lui a dit dans le cimetière, ce n’était absolument rien. Il n’est pas amoureux et il ne sera probablement jamais. « C’est difficile de trouver une femme qui ne s’intéresse pas qu’à ma voiture. » Il admet, lèvres pincées, bien qu’il sache pertinemment que ça n’a jamais été sa fortune qui a intéressé James, qu’il l’a connu bien avant qu’il ne devienne une figure prestigieuse. Préférant plonger son regard dans son menu pour laisser Esmee bombarder Madison de questions – désolé petite sœur – il laisse ses yeux parcourir les quelques plats qui sont présentés. Du homard, du riz de veau, des rizottos aux noms italiens : beaucoup de termes qu’il fera semblant de connaître en passant sa commande au serveur. Parlant de celui-ci, il se présente à leur table à peine quelques secondes plus tard afin de leur proposer une bouteille de vin. Au moment où Archie allait baisser son menu pour interroger les autres quant à leurs envies ce soir, il remarque au loin une silhouette qu’il reconnait bien, accompagnée de son père, et il s’étouffe dans sa salive en relevant son menu afin de se cacher. « Choisissez, choisissez… » Il insiste de la main pour laisser Charles ou Esmee choisir la boisson alcoolisée, gardant la carte bien droite devant lui. Il s’efforce de tousser dans son coude pour prolonger son merveilleux jeu d’acteur et il croise le regard de sa sœur. Il tente de la rassurer d’un regard, de lui faire comprendre que tout va bien et qu’il ne va pas mourir ce soir. Il se met à prier pour que James ne le remarque pas. Ce même James, magnifiquement vêtu d’habits qu’il a peut-être couds lui-même, la chevelure parfaitement coiffée et bouclée, le teint uniforme comme s’il était né poupée de porcelaine. Ne me regarde pas. Ne me regarde pas. Ne me regarde pas.  

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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyLun 29 Mar 2021 - 21:52

Now is not the time (ft.  @Archie Kwanteen &  @James Weatherton :l:)
 

C’est un grand événement pour la famille et pourtant ta sœur aînée a une nouvelle fois réussi à s’y soustraire. Tu sais que ça agace tes parents, (ta mère, surtout), et pourtant ils ne disent rien en son absence. Tu es sûre que lors de la prochaine réunion de famille où elle sera présente, ils vont lui chauffer les oreilles avec ce flagrant manque d’effort dont elle fait preuve. Et très égoïstement, tout ce à quoi tu penses à cette idée, c’est que pour une fois tu auras un répit quant aux habituelles questions indiscrètes. Tu termines d’arranger tes cheveux sous l'œil critique d’Harry. Quand tu l’interroges du regard pour t’assurer que tout est en ordre, il hoche la tête en souriant d’un air approbateur. Tu as à peine le temps d’enfiler tes chaussures que déjà, tu entends le coup de klaxon qui annonce l’arrivée d’Archie. Ton compagnon te tend ton sac ainsi que ta veste et tu le remercies d’un bref baiser avant de descendre rejoindre ton frère. « Tu as oublié de lui prendre un cadeau ou il rentre dans ton sac à main ? » En faisant attention à ta robe, tu t’installes côté passager, offrant un grand sourire à Archie. « Si t’as oublié, c’est pas grave. Je dirai que tu as participé au mien. » Tu secoues la tête. « J’ai trouvé quelque chose ne t’en fais pas. » tu entrouvres légèrement ton sac pour dévoiler un paquet emballé. Ce n’est pas quelque chose de particulièrement coûteux ou qui impressionnera les collègues de Charles, c’est bien plus personnel. Récemment, tu as retrouvé des négatifs du vieil appareil photo que la famille emmenait en vacances et après avoir soigneusement étudié tous les clichés, tu en as sélectionné deux que tu as fait encadrer. L’une est un portrait de Charles et Esmée et l’autre, les quatre enfants réunis autour d’un quelconque jeu de société. (Où on peut d’ailleurs voir Archie en train de tricher allégrement en croyant être discret.) Il faut bien que tu tires avantage à travailler dans un studio qui possède le matériel pour ça. De toute façon, tu n’as pas les mêmes revenus que ton père ou ton frère alors les cadeaux hors de prix, très peu pour toi. Tu ne vas pas te ruiner pour quelqu’un qui a déjà absolument tout. « Elle te va bien, cette robe. Tu devrais en porter plus souvent. » tu attaches ta ceinture en affichant un énième sourire discret. « Tu es très élégant aussi. » Le compliment retourné, tu règles le GPS sur l’adresse du rendez-vous et tu te laisses conduire, écoutant distraitement la radio en regardant dehors.

Une fois sur place, Archie s’occupe de donner le nom pour la réservation. D’un sourire un peu forcé mais tout de même poli, tu remercies le serveur après qu’il vous ait mené jusqu’à la table où vos parents se trouvent déjà. Quelques embrassades et accolades plus tard, ton aîné offre son cadeau qui, comme tu as pu t’en douter, est quelque chose qui a probablement coûté plus que ton salaire annuel.  « Voilà pour toi. Joyeux anniversaire. C’est une excellente bouteille. J’espère que tu ne l’as jamais goûtée. C’est un Petrus 1982. Il est plus vieux que moi.  » Charles hoche la tête d’un air approbateur, remerciant son fils d’une tape dans le dos. Tu ne peux t’empêcher de grimacer en te disant que s’il faisait la même chose sur toi, tu te retrouverais sûrement avec une épaule déboitée. Tu farfouilles dans ton sac, sortant les cadres emballés et tu les lui tends. « Bon anniversaire. » tu répètes simplement en déposant un baiser sur sa joue. Il t’adresse un sourire en tendant le paquet à Esmée qui s’empresse d’ouvrir le papier cadeau. « Oh, ça ira parfaitement dans ton bureau, Charles. » dit-elle à son époux avant de les ranger dans son sac pour que ça ne traîne pas sur la table. Tu affiches un bref sourire en prenant place. Esmée ne perd pas de temps pour bombarder sa progéniture de questions, c’était prévisible. Elle veut toujours savoir ce qui se passe dans vos vies. Si Saddie était là, elle pourrait tenir la conversation pour vous trois. A la place de quoi, c’est toujours vous qui devez répondre aux invectives. Tu parles rapidement d’Harry et tu évites soigneusement le sujet de votre dispute de la dernière fois, ils n’ont pas besoin de savoir. Tu parles de ton job et de la potentielle future exposition à laquelle tu es susceptible de participer si ton travail réussi à attirer l’intérêt des organisateurs. Esmée insiste pour savoir si Archie n’a pas rencontré quelqu’un depuis la dernière fois et inconsciemment, tu repenses à votre conversation et tu croises son regard. Le coin de tes lèvres s’étire doucement mais tu n’ajoutes rien, tu te contentes de reporter ton attention sur la carte histoire de trouver quoi prendre. A quoi bon le mettre dans l’embarras ? « C’est difficile de trouver une femme qui ne s’intéresse pas qu’à ma voiture. » tu imagines bien que c’est effectivement un problème récurrent lorsqu’on a beaucoup d’argent. Et bien évidemment, Esmée revient à la charge avec Harry, puisque son propre fils n’a pas l’air décidé à se caser. Tu te crispes un peu lorsqu’elle demande si vous n’avez pas quelque chose de prévu sous peu. Elle est bien peu subtile, ta mère. Tu arbores ton plus beau faux sourire en relevant le regard vers elle et tu réponds à la négative. « Pas pour le moment. Mais on envisage de partir en weekend, bientôt. » Tant que tu peux, tu vas repousser ce moment. Esmée semble pourtant bien trop ravie et lâche un gloussement à peine dissimulé. Tu pinces les lèvres et ce qui t’interpelle ensuite, c’est le comportement d’Archie. Il manque de s’étouffer sans que tu comprennes pourquoi. « Choisissez, choisissez... » il agite la main de manière presque exagérée et tu fronces légèrement les sourcils, l’interrogeant du regard. Il te fait signe que ça va et tu hoches doucement la tête, pas franchement convaincue. Charles montre son choix de vin à sa femme qui acquiesce. Comme si elle s'y connaissait en vin... Elle se contente de boire ce qu'on lui dit de boire. Toi, tu fixes Archie qui a disparu derrière sa carte et n'est pas aussi discret que ce qu'il voudrait. Il a vu quelque chose -ou plus vraisemblablement quelqu’un, et tu meurs d’envie de te retourner pour voir de qui il s’agit. Par respect pour ton frère pourtant, tu ne le fais pas. Esmée et Charles ne semblent rien avoir remarqué, trop occupés à choisir parmi tous ces plats de luxe annotés sur le menu.
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyMer 31 Mar 2021 - 1:12

Now is not the time (ft. @Archie Kwanteen & @Madison Kwanteen :l:)

Si les Weatherton avaient leurs habitudes à Paris, force est de constater qu'ils avaient aussi leurs habitudes dans le seul restaurant gastronomique français de Brisbane, où Weatherton Senior commandait le même coq au vin depuis maintenant plusieurs années. Son fils et lui manquaient bien souvent de temps pour se retrouver comme ce soir autour d'une table, mais une fois n'est pas coutume c'est James qui avait proposé à son père de sortir et passer un moment entre hommes. Peut être parce qu'il demeurait son unique repère depuis ses dix ans et que James avait plus que jamais besoin de s'y raccrocher, en ce moment où ses pensées voguaient trop souvent loin de la seule chose dont il devrait se soucier : son boulot. Il n'était pourtant pas de ces hommes faciles à troubler, encore moins faciles à obséder, et c'est pour ça qu'il mettrait ce soir un point d'honneur à se concentrer sur ce dîner et sur la présence de son père, devant qui il n'avait aucune envie d’apparaître songeur ou tracassé. « J'ai réservé notre table habituelle. J'espère que tu ne m'as pas proposé de sortir dîner pour m'annoncer que nos ventes ont dégringolé durant mon voyage à Sydney. » Le boulot, c'était toujours le premier sujet qu'ils effleureraient ensemble et ce dîner père-fils ne ferait pas exception ce soir encore. « Au contraire, elles se sont rarement aussi bien portées. » Il confia en suivant son père à l'intérieur du restaurant, celui-ci se chargeant d'indiquer à l'hôte d'accueil le nom de leur réservation. « Oh, alors tu as peut être une bonne nouvelle à m'annoncer ? » James fit semblant de ne pas voir venir la deuxième partie de cette question toujours largement orientée. « Tu as rencontré quelqu'un ? » Le styliste secoua la tête, adoptant son air le plus détaché pour dissuader son père de creuser dans cette direction. C'était déjà un sujet qu'il était peu à l'aise d'évoquer d'ordinaire, mais ce soir encore plus. « Tu sais bien que j'ai pas le temps pour ce genre de choses. » Il l'avait pourtant, des années en arrière, lorsqu'il avait rencontré Alessandro. Et il l'avait de nouveau quelques jours plus tôt dans cette salle de gym lorsque son cœur, redécouvrant des sensations oubliées, s'était mis à battre une chamade effrénée.

Son père ne poserait pas plus de questions et c'était la garantie de passer une soirée tranquille, ponctuée de démonstrations d'affection discrètes. C'est du moins ce que pensait James jusqu'à ce que son père paraisse subitement intrigué et prononce ces mots qui firent rater un battement à son cœur. « Tu as vu ? On dirait Archie, là-bas. » James se figea de surprise, sentant un frisson parcourir son échine au moment où son regard peu assuré parcourut la salle pour s'arrêter sur l'actionnaire, assis à quelques mètres de là. Merde. Archie l'avait sûrement vu lui aussi, sinon pourquoi se planquerait-il à présent derrière sa carte ? James refréna son embarras pour prendre un air parfaitement incrédule, près à tirer sur la manche de son père pour le contraindre à le suivre comme lorsqu'il avait six ans. Mais il n'avait plus six ans, sauf quand il se sentait à deux doigts de rougir. « Vraiment ? J'avais pas... » remarqué. Si, bien sûr que son regard, relevé d'un discret trait d'eye-liner, avait une fois de plus accroché sa silhouette tel un aimant. Et bien sûr que son père, incapable de ne pas forcer une rencontre avec le jeune actionnaire, s'était aussitôt dirigé vers sa table. James n'eut pas le temps de réagir, ses lèvres s'entrouvrant dans l'espoir que quelque chose en sortirait pour dissuader son père de faire un pas de plus. Mais il resta silencieux, sans pouvoir empêcher l’inévitable de se produire. Et parce que rester planté au beau milieu du restaurant n'était pas une option, il suivit son père sans faire de vague et sentit sa gorge se serrer lorsqu'il ne fut plus qu'à quelques pas d'Archie. Il avait beau éviter son regard, retarder à tout prix ce contact visuel que chacun d'eux savait maintenant inéluctable, James pouvait presque malgré tout sentir ses yeux se poser sur lui. Il frémissait à cette simple idée il y a encore quelques jours, pourtant ce soir les messages du brun n'avaient de cesse de défiler devant ses yeux. Il ne s'est absolument rien passé, alors pourquoi est-ce que se retrouver face à lui lui donnait l'impression qu'un feu avait pris à l'intérieur de son ventre ? « Bonsoir Archie, quel plaisir de vous croiser ici. Je ne suis pas surpris qu'un jeune homme aussi raffiné que vous appréciez cet endroit. » James sentit ses joues le brûler à mesure que son père s'évertuait à saluer celui qu'il avait à la fois désespérément besoin de revoir et aucune envie de recroiser. « Vous dînez en famille, peut être ? Pardonnez-moi, je manque à tous mes devoirs. » Et c'est sans plus attendre que Weatherton Senior se présenta aux autres convives présents autour de la table, et que James découvrait pour la première fois. Sa famille, donc ? Était-ce alors sa sœur, assise aux cotés d'Archie ? Peut être, et son embarras n'en fut subitement qu'un peu plus grand. « Norman Weatherton. Je dirige la société dans laquelle Archie a récemment investi. Nous ne pourrions pas être plus heureux de faire affaires avec lui. » Son père posa ensuite une main sur son épaule, ajoutant fièrement. « Et voici mon fils, James. » Et ce fut à son tour d'éviter autant que possible le regard bleu d'Archie, craignant de montrer à quel point il avait aimé s'y perdre l'autre jour, à quel point il pourrait s'y perdre de nouveau s'il ne prenait pas gare à réprimer ce genre de faiblesse devant les proches d'Archie. James déglutit, soufflant. « Bonsoir. » Et il espéra que personne ne chercherait à éterniser cette rencontre et que son père et lui pourraient rejoindre leur table sans plus qu'il n'ait à poser les yeux sur l'impeccable costume et la mâchoire parfaitement rasée d'un Archie diablement élégant.
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyMer 31 Mar 2021 - 3:25

Now is not the time (ft.  @Madison Kwanteen &  @James Weatherton :l:)
 

Archie a l’impression qu’il comprendra bientôt la raison derrière laquelle Saddie trouve toujours une raison de ne pas les accompagner aux repas de famille. Ces moments sont toujours répétitifs, pesants, et si Archie appréciait la routine jusqu’à présent, il commence à se rendre compte que cette dernière l’empêche d’avancer davantage. Pourtant, cela fait depuis toujours qu’il reconnait avoir une petite voix muette dans le fond de son cœur, une fois qui, écoutée, pourrait le mener bien plus loin qu’il ne l’est déjà. Hélas, il est peureux, Archie. Il l’a toujours été. Alors il se plie aux attentes des autres et, ce soir, il a rendez-vous au restaurant avec le reste de sa famille (presque toute sa faille). C’est son rôle en tant que grand frère de s’assurer que sa cadette arrive sur les lieux en un seul morceau et sans froisser sa robe. « J’ai trouvé quelque chose ne t’en fais pas. » Curieux, Archie soulève légèrement le menton pour jeter un coup d’œil dans son sac à main. Le cadeau est joli emballé et il est certain que c’est le travail des doigts de sa sœur. Elle a toujours été plus artistique que lui. « Je sens qu’il sera mieux que le mien. » Parce que son cadeau à lui n’est on ne peut moins personnel mais il n’y peut rien : il a toujours éprouvé beaucoup de difficulté à laisser aller son imagination. Et, de toute façon, il pense encore aujourd’hui que Charles attend de lui qu’il lui offre des cadeaux à la hauteur de ses moyens. « Tu es très élégant aussi. » Elle répond en retour lorsqu’il complimente sa robe. Il sourit doucement en la remerciant d’un clin d’œil et le voilà engagé sur la route en direction du restaurant.

Il ne connait pas très bien l’endroit mais il n’est pas surpris de se faire accueillir par un voiturier. Charles a toujours eu des goûts raffinés et Archie est certain que le repas sera fantastique ce soir. Tout se déroulera comme sur des roulettes. Après tout, il a l’habitude de gérer toute les conversations apportées sur la table, même celles qui le rendent mal à l’aise. Il sait de toute façon que Madison sera encore la victime privilégiée ce soir puisque Esmee attend beaucoup de sa part et de celle d’Harry. « Oh, ça ira parfaitement dans ton bureau, Charles. » Leur mère s’exclame en tenant entre ses doigts les deux petits cadres qu’a faits Madison. Il tend le cou afin de voir les photographies et un rictus amusé étire ses lèvres : évidemment qu’elle avait une meilleure idée de cadeau que lui. Il lève faussement les yeux au ciel quand sa sœur pose son regard sur lui juste avant de s’installer à table. Il murmure tout près de son oreille : « Tu fais exprès de me ridiculiser. » Et il prend place à côté d’elle, lui donnant un coup de coude complice pour lui faire comprendre qu’il plaisante.

Les sujets de conversation sont les mêmes. Archie s’en tire encore une fois. Il se sent mal pour sa cadette quand les questions fusent au sujet d’Harry mais il se contente de lire le menu sans jamais attirer l’attention sur lui. Il a l’impression que son visage traduit ses pensées et il se doute que Madison ne souhaite pas que cette histoire de dispute avec son petit copain alimente les prochains sujets. Il a l’impression que tous les deux ont un secret à protéger et, en quelques sortes, ça lui donne l’impression de faire équipe avec elle. Hélas, il perd toute sa quiétude au moment où il aperçoit à l’entrée du restaurant la seule personne sur laquelle il ne devait pas tomber ce soir. Il fait tout en son pouvoir pour disparaître derrière la carte qu’il garde élevée devant ses yeux mais en vain : le père de James le remarque immédiatement comme s’il était le nord de sa boussole. Il croise son regard à peine une seconde et le voilà à approcher sa famille comme s’il avait été convié à la réunion. Archie ne regarde pas une seule fois James quand il accompagne son paternel jusqu’à leur hauteur. Ses ongles s’enfoncent dans le menu, il le froisse inconsciemment malgré qu’il soit recouvert d’une protection en faux cuir. « Non… non… non… » Il souffle jusqu’à ce que Weatherton se pose près de lui, tout souriant, comme s’il revoyait un vieil ami d’enfance. « Bonsoir Archie, quel plaisir de vous croiser ici. Je ne suis pas surpris qu'un jeune homme aussi raffiné que vous appréciez cet endroit. » Bien obligé à jouer le jeu pour ne pas paraître insolant, il baisse finalement la carte qui lui servait de protection et étire ses lèvres en un énorme sourire complètement faux. Il fait mine d’être surpris, de ne pas l’avoir vu – surtout James. Toute l’attention de la table est désormais tournée vers eux et Charles semble attendre de voir la réaction de son fils. Par politesse, Archie se lève pour tendre la main à l’homme (il est encore primordial  de faire bonne impression devant lui). « Bonsoir, bonsoir. Le plaisir est partagé. » Il répond simplement, sans ajouter de détails au sujet du restaurant pour ne pas rallonger la conversation. « Vous dînez en famille, peut être ? Pardonnez-moi, je manque à tous mes devoirs. » Il hoche de la tête et ouvre la bouche, prêt à répondre, mais Norman est plus rapide que lui est juge important de se présenter à ses parents et à sa sœur. « Norman Weatherton. Je dirige la société dans laquelle Archie a récemment investi. Nous ne pourrions pas être plus heureux de faire affaires avec lui. » L’actionnaire jette un coup d’œil à son père qui s’est déjà mis à dévisager James, les lèvres pincées. Il lui a déjà parlé de cette entreprise à plusieurs reprises mais a évidemment omis de préciser que son collègue ne portait pas le même style vestimentaire que lui. « Et voici mon fils, James. » Le cœur d’Archie s’affole dans sa poitrine. Il a l’impression que toute la vérité est écrite sur son front et que tous les membres de sa famille peuvent deviner en seulement un coup d’œil que James n’est pas qu’un simple collègue. La première qui le devinerait, c’est certainement  Madison, sur laquelle il pose un regard inquiet. « Eum… Voici mes parents, Charles, Esmee. » Il les désigne de la main, avalant difficilement sa salive, puis il présente la dernière. « Et voici Madison, ma sœur cadette. » Il resserre nerveusement son nœud de cravate en espérant que le père Weatherton écourte les présentations et retrouve sa table. Pourtant, c’est Charles qui reprend la parole et manifeste son intérêt pour en savoir davantage sur cette entreprise dans laquelle son fils a investi. « C’est un honneur de vous rencontrer. » Il le dit probablement sans regarder James, mais Archie n’en est pas certain puisqu’il fixe le mur. « Venez, venez, installez-vous. Je suis certain qu’on peut rapprocher cette table ! » Et il soulève le doigt afin d’attirer un serveur qui les rejoint rapidement et qui exauce son souhait. Charles invite Norman à s’asseoir devant lui, les questions fusant déjà dans sa bouche. « J’imagine que James peut s’installer de ce côté-là. » Il ajoute, désignant la chaise libre devant Madison, à côté d’Archie. Seulement maintenant, l’actionnaire relève la tête pour croiser le regard de James afin de lui intimer le silence. Il étire ensuite ses lèvres en un sourire complètement faux : « Ça fait un petit moment qu’on ne s’est pas vus ! » Qu’il s’exclame en arborant un air complètement faux, lui aussi – Madison pourrait entendre le mensonge dans sa voix à des kilomètres. « Si j’ai compris, ce n’est pas la première fois que vous venez ici, vous et votre père. » Le vouvoiement est nécessaire. « Avez-vous quelque chose à nous recommander sur la carte ? Je ne connais pas la moitié des mots mais je n’ose pas poser des questions stupides au serveur. » À cet instant, il déteste tout de lui. Ses cheveux parfaits, son teint uniforme, son costume trop sur mesure (c’est possible ?) et cette stupide ligne de maquillage qui définit la ligne de ses paupières. « Vous aimez bien vous couvrir de paillettes pour vous faire remarquer, pas vrai ? » Il lance ensuite avant de regretter immédiatement, les yeux écarquillés. Il sert ses poings entre ses cuisses et il évite complètement le regard de Madison alors qu’il sent le sien posé sur lui.          
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptySam 3 Avr 2021 - 15:18

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Si Charles ne montre pas le même enthousiasme qu’Esmée lorsqu’il découvre les cadeaux, tu distingues tout de même un bref sourire et tu sais que tu as vu juste. Tu l’observes un instant sans rien ajouter, te contentant de profiter de ce petit succès, lorsque tu sens ton frère se pencher vers toi pour murmurer ; « Tu fais exprès de me ridiculiser. » Avant de te donner un petit coup de coude. Tu ris légèrement en secouant la tête, avant d’ajouter sur le même ton de confidence ; « Tu dis ça parce qu’il y a une preuve que tu triches aux cartes. » Finalement, le repas familial ne sera peut-être pas tant un supplice que ça. Minus les habituelles questions gênantes bien entendu. Vous y avez plus ou moins droit tous les deux, à différentes échelles bien entendu. Assez égoïstement, tu te dis que le jour où Saddie daignera enfin assister à l’une de ces réunions de famille, Archie et toi allez vous faire un malin plaisir de dévier tous les sujets de conversation dans sa direction juste histoire d’avoir la paix. Mais la connaissant, elle saura mieux s’en sortir que toi et ça risque de te retomber dessus.

Alors que tout le monde semble occupé avec la carte et le choix du vin, tu vois Archie se tasser un peu et commencer à agir de manière étrange. Sans trop comprendre pourquoi, tu adresses quelques regards discrets vers la salle. Rien ne semble sortir de l’ordinaire et ça te perturbe encore plus. Tu l’entends marmonner et tu vois ses mains se crisper sur le menu. « Bonsoir Archie, quel plaisir de vous croiser ici. Je ne suis pas surpris qu'un jeune homme aussi raffiné que vous appréciez cet endroit. » tu relèves le regard vers celui qui vient de prendre la parole. A première vue, il a tout l’air d’être un homme d'affaires. A ses côtés, un homme plus jeune. Sur ce dernier, ce que tu remarques de suite, ce sont ses yeux céruléens, parfaitement mis en valeur par un léger trait d’eyeliner. La première chose à laquelle tu penses en voyant ça, c’est que ça lui va bien. Archie se lève, offrant une poignée de main au premier. « Bonsoir, bonsoir. Le plaisir est partagé. » En silence, tu observes l’échange. Tu ne manques pas de remarquer l’air réprobateur qu’adopte Charles alors qu’il dévisage le blond. Instinctivement, tu te tends et tu reportes ton attention sur Archie. « Vous dînez en famille, peut être ? Pardonnez-moi, je manque à tous mes devoirs. Norman Weatherton. Je dirige la société dans laquelle Archie a récemment investi. Nous ne pourrions pas être plus heureux de faire affaires avec lui. » C’est donc une connaissance du travail. C’est eux la ligne de vêtements dont il parlait la dernière fois ? Où il s’agit d’un tout autre business ? « Et voici mon fils, James. » tu plisses légèrement les yeux lorsque tu croises ceux d’Archie. Quelque chose est en train de se passer et tu ne sais pas vraiment quoi. La tension est presque palpable mais tu n’as naïvement aucune idée des véritables raisons derrière tout ça. Inconsciemment, la seule chose à laquelle tu peux penser, c’est le fait que Charles n’approuverait sans doute pas que son fils fréquente un autre homme qui ose porter du maquillage, même dans le cadre du travail. « Bonsoir. » James salue la famille et tu affiches un petit sourire discret dans sa direction. « Eum… Voici mes parents, Charles, Esmee. » Archie présente les parents, et si Esmee affiche un air jovial, le regard de Charles en dit long sur ce qui se passe dans sa tête. Tu sais d’avance qu’il ne parlera probablement qu’avec Norman. « Et voici Madison, ma sœur cadette. » de nouveau, tu affiches ton sourire poli à l’adresse des Weatherton, inclinant légèrement la tête. « Bonsoir. » tu ajoutes à ton tour. « C’est un honneur de vous rencontrer. » forcément, lorsqu’il y a de l’argent à se faire. Ça aurait pu s’arrêter là. Les deux hommes auraient pu repartir vers leur table désignée et ta mère aurait de nouveau pu t’assaillir de questions gênantes (à ce stade là, ton frère aurait sans aucun doute préféré.) « Venez, venez, installez-vous. Je suis certain qu’on peut rapprocher cette table ! » Aussitôt dit, aussitôt fait. Un serveur s’exécute pendant que Charles continue. « J’imagine que James peut s’installer de ce côté-là. » Ca ne t’étonne pas qu’il l’envoie de votre côté. Il aura ainsi tout le loisir de parler affaires avec le patriarche tout en restant loin de James. Personne ne semble détendu et ça ne fait qu’ajouter à ton habituel côté déjà si stressé. James s’installe donc en face de toi, et tu as ainsi tout le loisir de constater qu’il a l’air au moins aussi à l’aise qu’Archie ou toi. « Ça fait un petit moment qu’on ne s’est pas vus ! » La voix de ton frère est étrangement haut perchée. Tu sais que quelque chose ne va pas et il fait un très mauvais boulot pour le dissimuler. « Si j’ai compris, ce n’est pas la première fois que vous venez ici, vous et votre père. » Les Weatherton ont effectivement l’air d’être des hommes de goût et qu’ils fréquentent un tel endroit n’a effectivement pas l’air étonnant. « Avez-vous quelque chose à nous recommander sur la carte ? Je ne connais pas la moitié des mots mais je n’ose pas poser des questions stupides au serveur. » Il se fait passer pour plus bête qu’il n’est, Archie. Il meuble la conversation, dissimulant d’une bien piètre façon sa nervosité latente. Cependant, tu es tout de même curieuse de savoir ce que James conseillerait. Du coin de l’oeil, tu vois Charles et Norman déjà en train de discuter, ignorant complètement les plus jeunes. Esmee quant à elle, fait mine d’être très investie dans la conversation des deux hommes. Elle hoche la tête de manière exagérée, rit à certaines remarques, attendant le moment où on s’adresserait à elle. Du côté des deux fils, tu commences déjà à te poser des questions, et il ne faut pas longtemps pour avoir confirmation de quelque chose que tu sais pourtant déjà. « Vous aimez bien vous couvrir de paillettes pour vous faire remarquer, pas vrai ? » Le voilà enfin, le Archie que tu détestes tant voir. Ce n’est pourtant pas une surprise qu’il agisse de la sorte en la présence de Charles, ça n’en reste pas moins décevant pour autant. Tu regardes Archie en fronçant les sourcils. Si tu avais eu le caractère de Saddie, tu lui aurais sans aucun doute asséné un coup de coude dans les côtes, ou tu lui aurais écrasé le pied. A la place, tu regardes vers James, lui adressant un sourire qui a au moins le mérite de ne pas être forcé. « Ca vous va bien. » La remarque est sincère et c’est ta manière de choisir un camp pour ce soir. Pour une fois, ce n’est pas toi qui a l’air de vouloir cacher des choses, alors ça paraît plutôt simple. « Vous travaillez dans quoi ? » Faire la conversation, ce n’est pas tellement ton fort. Mais si engager une discussion banale peut permettre à Archie de ne pas placer de remarques idiotes, tu peux bien prendre un peu sur toi.
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyLun 5 Avr 2021 - 3:22

Now is not the time (ft.  @Archie Kwanteen &  @Madison Kwanteen :l:)

Il y a des sujets de conversation que James évitait toujours sciemment d'évoquer avec son père, et sa vie sentimentale en faisait partie. Leur relation était fusionnelle mais ça ne faisait pas de lui le confident tout choisi lorsqu'on touchait à des choses aussi intimes, des choses sur lesquelles James évitait le plus souvent de se confier. Et s'il n'avait plus été question de ce genre de conversations après la mort d'Alessandro, lorsque son père s'était douté que la dernière chose dont il avait envie était de rencontrer quelqu'un, trois ans avaient maintenant passé et James savait qu'il était plus que temps aux yeux des autres, et notamment de son père, qu'il refasse sa vie. Seulement s'il y avait bien quelqu'un pour lui trotter dans la tête depuis de nombreuses semaines, et plus encore depuis cet autre matin, son père ne s'attendait sûrement pas à ce que ce soit leur actionnaire qui monopolise ses pensées même dans un moment qu'ils étaient censés passer entre père et fils.

James pensait pouvoir faire taire ce que lui hurlait son cœur depuis plusieurs jours, comme il pensait qu'il avait affronté le plus difficile en se retenant d'appeler Archie après leur dernier échange par sms. Mais le plus difficile, c'est ce soir qu'il aurait à l'affronter et James le comprit au moment où son père reconnut Archie parmi les clients du restaurant. Archie qu'il ne pensait pas croiser ce soir. Archie devant qui il redoutait plus que tout de perdre ses moyens, ici, devant leurs proches. Archie qui, il le voyait, était aussi pétri d'embarras. Leurs regards évitaient de se croiser, et James se persuadait que ça n'aurait pas à durer plus d'une ou deux minutes. Après quoi, son père et lui pourraient aller dîner sans qu'il ne sente plus longtemps son cœur s'affoler chaque fois que la voix d'Archie s’élèverait dans leur direction. James prit sur lui, sentant pourtant la honte le consumer de l'intérieur à l'idée que son trouble puisse être perçu par les personnes autour de cette table. Lui qui donnait si bien le change d'habitude avait l'impression que tous les regards se portaient sur lui quand celui du père d'Archie, notamment, ne semblait plus le quitter. Son cœur rata un battement lorsqu'Archie introduisit les membres de sa famille, eux qu'il aurait été ravi de rencontrer si ça n'impliquait pas à cet instant de contenir son malaise devant la famille Kwanteen au complet – ou presque ? Sa seule bouffée d'air frais fut sans doute le fin sourire que lui adressa la sœur d'Archie, elle sur les traits de qui apparaissait une douceur apaisante. James n'eut cependant pas le temps d'y penser davantage que déjà, Charles Kwanteen leur proposait de se joindre à eux. Instinctivement, son regard partiellement affolé croisa celui de son père qui lui avait revêtu son plus grand sourire. « Oh, tout l'honneur est pour nous. Mais vous êtes certain que ça ne vous dérange pas ? » Les hommes comme Charles et Norman savaient bien que ce genre d'invitations ne se refusaient pas, et son père n'en avait d'ailleurs jamais eu l'intention, c'était ici simplement la politesse qui parlait. « C'est très aimable à vous. » Et James ne pouvait contredire son père, c'était très aimable de la part de Charles mais néanmoins très embarrassant d'imaginer partager la même table qu'Archie alors que leurs deux familles étaient présentes. Le panique s'insinua dans ses veines et pourtant, James n'en perdit pas de vue ses bonnes manières. « Oui, vraiment très aimable Monsieur Kwanteen. » Il n'avait jamais fait honte à son père de toute sa vie et ça ne commencerait pas aujourd'hui, pas alors qu'il ne supporterait pas de le décevoir. Ainsi il fit taire son envie de fuir et ignora la boule qui s'était formée dans son ventre. Charles invita son père à s'asseoir près de lui et proposa que James se joigne plutôt à Madison et Archie, de l'autre coté de la table. « Bonne idée, laissons la jeunesse discuter entre elle. Nos fils ont quasiment le même âge, en plus. » Nouveau pic d'embarras, nouvelle accélération cardiaque. Il y a quelques jours il aurait donné n'importe quoi pour un moment seul à seul avec Archie, mais ce soir c'était difficile de faire semblant. Plus encore devant son père.

Leurs regards se croisèrent tandis qu'il s'assit à coté d'Archie, dont le sourire avait tout de forcé. « Un petit moment, oui. » Et si une partie de lui avait trop d'orgueil pour jouer à ce petit jeu et nier ce qui s'était passé l'autre jour, une autre n'avait aucune envie de les trahir devant leurs proches. Il retint alors un commentaire à sa remarque suivante. Vous, vraiment ? « Ça fait quelques années qu'on vient souvent, depuis l'ouverture du restaurant en fait. C'est une première pour vous ? » Son regard rencontra une nouvelle fois le sien, puis celui de Madison dont ils ne devaient en aucun cas éveiller les soupçons. Leur nervosité était pourtant palpable et pas sûr que parler du menu leur donne beaucoup plus de contenance. Mais ils n'avaient pas beaucoup d'autres choix, et ça leur évitait au moins un silence gênant agrémenté de regards embarrassés. « Leur confit de canard est un délice, il s'accompagne très bien avec un vin rouge. J'ai personnellement aussi un faible pour leur faux-filet grillé. Mais gardez de la place pour le dessert, vous risquez d'hésiter entre leur Paris-Brest et leur marquise au chocolat. » On ne l'entendrait pas dire du mal de la carte de l'Interlude, encore moins de sa cuisine toujours irréprochable. « Toutes ces saveurs devraient vous rappeler Paris. » La remarque glissa d'entre ses lèvres et James ne réalisa qu'après coup qu'il suffirait d'une allusion de trop pour lui faire monter le rouge aux joues et rendre l'atmosphère irrespirable. Il déglutit, songeant que si Archie avait publiquement évoqué son voyage à Paris sur instagram il n'y avait évidemment pas fait mention de cette soirée dans sa chambre d’hôtel. Un moment où, déjà, ses lèvres rêvaient de lui voler un baiser. Il put heureusement compter sur Archie pour le ramener sur la terre ferme, d'une manière même un peu abrupte. James resta silencieux une seconde, incrédule et probablement un peu blessé. Il savait comment pouvait être Archie devant les autres, il l'avait observé durant toute sa scolarité, mais ce soir c'était différent. Parce qu'il y avait son père, qui fort heureusement était trop occupé à échanger avec Charles pour prêter attention à leur discussion. « Je garde plutôt les paillettes pour les podiums. Mais je conçois que cet univers ne vous soit pas très familier. Votre truc à vous, c'est plutôt les chiffres. » Il souffla distraitement, remerciant l'un des serveurs qui finissait de dresser le couvert. James était piqué et la seule manière qu'il trouvait pour se défendre, c'était de piquer Archie en retour. Il savait très bien de quoi il était question ici, que c'est du maquillage autour de ses yeux qu'il n'avait pas pu s'empêcher de faire mention à travers cette remarque. Il le savait et pourtant, ça lui coûtait de s'avouer qu'il devenait là encore un tout autre homme devant ses proches. Il aurait aimé que ça lui plaise, sans doute. « Merci, Madison. » James reprit avec sincérité lorsque les paroles de la sœur d'Archie suffirent à adoucir l'atmosphère. Peut être avait-elle perçu son trouble, en tous les cas il avait plus besoin de ce soutien implicite qu'il n'oserait l'avouer. En fait, elle était peut être la seule autour de cette table et en dehors de son père qui ne le regarde pas comme une bête de foire. Et pour quelqu'un qui avait subi ce genre de regards presque toute sa vie, c'était un soulagement. « Je suis styliste dans l'entreprise que dirige mon père, Weatherton. Je m'occupe aussi de la direction artistique de nos collections et défilés. » C'était une affaire familiale et naturellement une grande fierté de pouvoir faire honneur à son héritage. « Et vous ? Vous semblez encore jeune, vous êtes à la fac ou déjà lancée dans la vie active ? » Elle semblait avoir quelques années de moins qu'Archie et peut être des aspirations très différentes. Et tant qu'il pouvait poursuivre cet échange et éviter de trop penser à l'embarras qui continuait de lui chatouiller le ventre, c'était une bonne chose. « A propos, Madison, votre robe est ravissante. Vous avez du goût. » Et si elle comprendrait maintenant qu'il avait évoqué son métier qu'il s'y connaissait, c'était surtout un moyen d'alimenter la conversation. Et si possible en évitant autant que possible de se rappeler que le seul fait de sentir le parfum d'Archie dans l'air ravivait des souvenirs qu'il se devait à tout prix de faire taire. Son regard croisa silencieusement le sien, son propre trouble l'empêchant sur le coup de voir la pointe d'irritation dans ses yeux face à la discussion qui s'était initiée.
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyDim 11 Avr 2021 - 2:22

Now is not the time (ft.  @Madison Kwanteen &  @James Weatherton :l:)
 

Effectivement, la photographie que Madison offre à leur père aujourd’hui prend Archie en flagrant délit de tricherie mais ce n’est pas pour cette raison qu’il se sent ridiculisé, au contraire. Dans la famille, c’est bien connu qu’Archie n’était pas le plus honnête quand il s’agissait de rivaliser avec ses sœurs dans une partie de cartes ou de Monopoly. Il n’écopait jamais de véritables conséquences, seulement quelques réprimandes légères de la part de leur parents si Saddie ne lui collait pas sa paume en plein milieu du visage pour lui faire avaler ses dents (il a peut-être décidé d’apprendre la boxe pour se défendre contre elle, après tout). « Ça n’a jamais été un secret. » Archie murmure donc près de l’oreille de Madison alors qu’elle le contourne pour prendre place à la table, un sourire amusé étirant ses lèvres.

Les plats illustrés sur la carte semblent appétissant mais Archie ne refuserait pas d’obtenir un peu d’aide afin de décrypter la moindre terminologie italienne qui ne réveille aucun de ses souvenirs. Il n’est pas habitué de voir ce genre de menu même s’il fréquente les plus grands restaurants de la ville. Il faut croire que l’information de s’imprègne jamais complètement dans sa tête. Après tout, il est là pour manger, pas pour apprendre de nouveaux mots. Et pourtant, comme si le ciel l’avait écouté et avait décidé de rire un peu de lui, il fait apparaître James à l’entrée de l’établissement. L’actionnaire a beau se cacher derrière la carte, le plus vieux des Weatherton le remarque immédiatement comme s’il avait crié son nom. C’est derrière un faux sourire qu’il salue les deux hommes et, une fois les présentations faites, Charles se permet de les inviter à se joindre à eux. Ne souhaitant pas révéler son ressenti vis-à-vis de la situation, c’est d’une façon chaleureuse qu’il invite le styliste à se joindre du côté de la table, près de lui et Madison. Il prie intérieurement pour qu’elle n’arrive pas à lire à travers ce voile qu’il se pose sur le visage. Il évite de trop regarder le jeune homme parce qu’il sait comment ça se passe à chaque fois. Il se perdra dans la contemplation du bleu de ses iris et sa gorge s’asséchera en même temps que les battements de son cœur s’accéléreront. Alors, pour ne laisser aucune place au silence, il interroge le nouveau venu quant aux possibilités que leur offre la carte du restaurant. « Ça fait quelques années qu'on vient souvent, depuis l'ouverture du restaurant en fait. C'est une première pour vous ? » Il hoche de la tête en jetant un coup d’œil à Madison pour qu’il se joigne à lui. C’est elle sa complice dans cette histoire et elle ne le sait même pas. « Oui, oui, exact. » Qu’il confirme en appuyant le regard de sa sœur – pour éviter de regarder ailleurs, évidemment. « Leur confit de canard est un délice, il s'accompagne très bien avec un vin rouge. J'ai personnellement aussi un faible pour leur faux-filet grillé. Mais gardez de la place pour le dessert, vous risquez d'hésiter entre leur Paris-Brest et leur marquise au chocolat. » Il fait exprès de ressembler à une publicité, lui ? Il ne lui demande pas de surjouer, seulement de ne pas laisser le reste de sa famille comprendre que lui et Archie se sont croisés bien plus souvent qu’ils ne le prétendent en se vouvoyant. Et qu’ils ne sont pas de simples collègues qui se contentent de se saluer à l’entrée et à la sortie de l’immeuble où ils se rejoignent pour travailler. « Merveilleux. » Il souffle, lèvres pincées, dents fermées, juste avant de se racler la gorge et de reposer ses yeux sur la carte, amplifiant sa comédie en laissant son index glisser de plat en plat, comme s’il lisait les descriptifs que ceux que James lui a proposé – alors que son cerveau est bien trop en surchauffe pour lire quoi que ce soit. « Toutes ces saveurs devraient vous rappeler Paris. » Il redresse vivement la tête, plante ses yeux dans les siens, reste silencieux deux secondes de trop et finit par répondre dans un faux gloussement : « Moi qui ai adoré sa cuisine. » Nouveau sourire ironique et, sans qu’il ne puisse contenir le petit oiseau moqueur et criard au fond de sa gorge, il lance un commentaire que lui-même jugerait déplacé. C’est peut-être pour confronter James qu’il critique la ligne de maquillage au-dessus de sa paupière. Dans tous les cas, il regrette bien amèrement en sentant la confusion dans le visage de sa cadette. Il l’observe un moment et hausse les épaules pour s’excuser, peut-être, de l’avoir trahis de la sorte. « Je garde plutôt les paillettes pour les podiums. Mais je conçois que cet univers ne vous soit pas très familier. Votre truc à vous, c'est plutôt les chiffres. » Il reste professionnel et c’est bien une grande qualité qu’il possède, contrairement à Archie qui perd trop rapidement son sang-froid dans ce genre de situation. « Ça vous va bien. » Yeux surpris, il les repose sur sa sœur. Instinctivement, il jette aussi un coup d’œil à Charles pour s’assurer qu’il n’écoute pas leur conversation. Même s’il semble les lorgner de temps en temps, il semble fort occupé à parler affaires avec le père de James. « Vous travaillez dans quoi ? » Profitant de la diversion, Archie replonge son attention sur le menu tandis que les deux autres échangent quelques mots. Super, ils vont devenir meilleurs potes et se faire des bracelets de l’amitié. C’est tout ce que l’actionnaire espérait. Et après, Madison l’invitera à tous les prochains dîners de famille ? « A propos, Madison, votre robe est ravissante. Vous avez du goût. » Il serre les poings et se redresse sur son siège. « Excusez-moi. J’ai besoin de faire un tour à la toilette. » Qu’il invente, le front couvert d'une mine couche de sueur nouvellement apparue. Il évite soigneusement le regard de tous les gens attablés et se fraie un chemin derrière Madison en cherchant avidement la direction de la toilette. Ses jambes sont aussi molles que les spaghettis servis à la table voisine. C’est un serveur qui le remarque perdu au milieu de la salle à manger et qui le dirige d’un signe de la main là où il pourra s'asperger un peu d'eau au visage.      
       
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptySam 24 Avr 2021 - 12:33

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Si l’ambiance semblait au début bonne enfant, tu n’as pu t’empêcher de ressentir le changement un peu soudain à l’arrivée des connaissances d’Archie. Lui qui était presque trop jovial a désormais l’air un peu trop tendu. Charles de son côté, doit être ravi d’avoir un homme d’affaires à sa table. Au moins un qui trouve son compte dans cette rencontre impromptue. Les brèves introductions sont formelles et suite à ça, les Weatherton prennent place. Ce n’est pas vraiment comme ça que tu aurais imaginé le repas d’anniversaire de ton père, mais dans le fond ça n’a pas grand chose d’étonnant. Ta mère affiche son plus beau faux-sourire, celui qui voit ses yeux plissés à l’extrême et qui remonte un peu trop ses pommettes. Tu peux dire qu’elle est contrariée, mais tu sais aussi qu’elle n’en dira rien. Elle se contentera d’appuyer chacune des paroles du patriarche et n’hésitera pas à mettre en avant les exploits financiers de son fils. Ils sont si fiers, les Kwanteen.

Lorsque tu reportes ton attention de l’autre côté, l’ambiance n’est pas vraiment mieux. La discussion semble forcée, peu naturelle. Des formalités que n’importe qui pourrait sortir. C’est à peine s’ils se regardent, chacun trouvant un prétexte pour regarder soit le menu, soit quelqu’un d’autre. Quand tes yeux rencontrent brièvement soit ceux de James, soit ceux d’Archie, tu forces toi aussi ton meilleur faux-sourire. Et ça te fait peur de te dire qu’à force, tu vas devenir douée aussi à ce petit jeu. T’es en bonne route pour devenir comme ta mère. James raconte que lui et son père viennent ici depuis l’ouverture, donne quelques conseils sur les plats qu’il a apprécié et qui méritent de l’attention. Tu prends notes dans un coin de ta tête sans pour autant savoir te décider pour le moment. « Toutes ces saveurs devraient vous rappeler Paris. » cette remarque, tu ne la manque pas. C’est donc avec eux qu’il a fait son voyage d’affaires là-bas. Tête penchée sur ton menu, tu tournes doucement les yeux vers ton frère et sa réaction encore une fois un peu étrange. « Moi qui ai adoré sa cuisine. » tu feins l’indifférence, restant silencieuse devant ta carte, alors que vraiment, tout ce que tu as envie de faire dans l’immédiat, c’est donner un coup de coude à ton frère pour son attitude odieuse. Tu en profites pour rebondir et complimenter James sur le point qui semblait pourtant déranger Archie. Implicitement, cette simple remarque leur fait comprendre où tu te tiens dans cet affrontement. « Merci, Madison. » tu réponds d’un simple sourire en hochant la tête. Tu tentes de faire la conversation avec lui, bien que tu ne sois pas aussi douée que Charles ou Archie pour parler de tout et de rien. « Je suis styliste dans l'entreprise que dirige mon père, Weatherton. Je m'occupe aussi de la direction artistique de nos collections et défilés. » tu te redresses un peu sur ta chaise en l’écoutant pendant que tu distingues ton voisin en train de parcourir le menu pour la cinquantième fois. « Je vois. Ca explique l’élégance de vos costumes, je me demandais justement où vous les aviez eus. » et si ce n’est peut-être pas lui qui s’est occupé des costumes en question, il a au moins dû les choisir et les faire faire sur mesure. « Et vous ? Vous semblez encore jeune, vous êtes à la fac ou déjà lancée dans la vie active ? » tu as failli lui répondre que ce n’était rien d’aussi intéressant, mais finalement si ça peut juste empêcher Archie de se montrer passif-agressif envers ce pauvre James, tu vas bien volontiers broder autour de ta profession. « Je suis photographe, j’ai eu mon diplôme il y a un peu plus d’un an et je travaille maintenant dans un studio du centre-ville. » rien à voir donc avec quelque chose qui brasse des milliers de billets. Mais c’est ton univers et tu aimes toujours en parler. « A propos, Madison, votre robe est ravissante. Vous avez du goût.  » un nouveau sourire étire ton visage à la remarque. Dans la mesure où tu ne portes pas de haute-couture, ça te touche. Surtout venant de quelqu’un qui a l’habitude de ce genre de choses. Tu n’as même pas le temps de le remercier que soudainement, ton frère se lève. « Excusez-moi. J’ai besoin de faire un tour à la toilette. » et il s'éclipse sans demander son reste. Ton regard reste braqué sur lui quelques instants alors qu’il passe à côté de toi, puis tu te redresses sur ta chaise, tournant brièvement les yeux vers Charles qui ne semble pas avoir remarqué quoi que ce soit, bien trop investi dans sa conversation avec Weatherton senior. Ton attention se reporte ensuite vers James et tu ne peux t’empêcher de lui offrir un sourire désolé, comme si tu t’excusais du comportement de ton frère. Quelque chose se trame et tu ne sais dire quoi. Depuis l’arrivée des deux hommes, l’attitude d’Archie a complètement changée et il semble plus tendu que jamais. N’importe qui d’un tant soit peu attentif pourrait déceler tous les signes cachés, mais toi tu préfères trouver des explications (pas si) rationnelles et complètement à côté de la plaque. Tu refuses de voir que c’est la présence de James qui le met dans cet état là. Il a sûrement attrapé froid en roulant la fenêtre ouverte. Ou alors il doit prendre un appel de cette fameuse femme à laquelle il faisait référence l’autre fois. « Désolée pour ça. » tu dis doucement, comme si c’était à toi de présenter tes excuses pour les remarques déplacées de ton frère et la manière qu’il a eu de prendre la fuite.
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyJeu 29 Avr 2021 - 21:28

Now is not the time (ft. @Archie Kwanteen & @Madison Kwanteen :l:)

James avait toujours eu le plus profond respect pour son père, mais l'espace d'une seconde l'idée de lui attraper le bras pour le traîner à l'autre bout du restaurant l'avait il est vrai effleuré. Norman Weatherton avait toujours été bien trop sociable pour résister à une invitation aussi alléchante que celle de partager la table d'un homme aussi charismatique que Monsieur Kwanteen. James pourrait presque être vexé que la perspective de dîner seul avec son fils ne fasse pas le poids en comparaison, mais ça n'était pas comme s'il n'avait pas l'habitude de partager son père avec le monde entier depuis ses dix ans. Dans son malheur, cet acharné de travail n'avait jamais refait sa vie et ne lui avait jamais donné de frère ou de sœur avec qui passer le temps lorsqu'il passait le sien à courir entre deux réunions. Et ça le ferait presque sourire si ça ne l'emplissait pas d'une profonde nostalgie. Lui se réjouissait secrètement de passer cette soirée-là avec lui, mais il n'irait jamais l'avouer et encore moins maintenant qu'il avait à son tour rejoint la table des Kwanteen. Et pas n'importe quel coté, puisque c'est sur le visage d'Archie – partiellement caché par la carte qu'il tenait entre ses mains – que ses yeux se posèrent bientôt. L'appréhension lui tenailla l'estomac autant que la crainte de ne pas supporter cette proximité physique qui lui interdisait de laisser paraître quoi que ce soit. C'était bien plus difficile qu'il ne l'aurait cru, surtout après l'autre jour. Il ne devrait penser qu'à faire bonne figure, éviter les sujets glissants autant que de croiser son regard. Mais tout ce à quoi il pensait, c'était à leur baiser. C'était pourtant la dernière chose qui devrait s’immiscer dans ses pensées alors que son père, que leurs pères étaient assis à quelques mètres de là et pouvaient être témoins de son trouble à n'importe quel moment du dîner.

James serra sa serviette entre ses doigts, priant intérieurement pour que son expression ne le trahisse pas. L'échange, lui, paraissait aussi superficiel que dans un gala où l'on se forcerait à converser avec son voisin pour se montrer poli. Disserter sur la carte du restaurant ne présentait pas le moindre intérêt, mais c'était l'option la plus sûre tant que ça lui évitait de reposer son regard dans les yeux bleus d'Archie. Un désordre indescriptible régnait dans ses pensées et cette discussion autour de Paris ne fut pas pour arranger les choses. Il garda la face, pourtant, et hocha la tête l'air imperturbable. Jusqu'à ce commentaire qui suffit à ébranler ses fondations. James était blessé, sans doute, mais il ne ferait pas la bêtise de réagir comme ce matin-là, à Paris. Archie et lui auraient bien trop à perdre, et il se sentirait bien trop coupable d'impliquer Madison. Madison qui, visiblement d'une bonté qu'il n'espérait pas rencontrer autour de cette table mais qui s'avérait rafraîchissante, sauva cette conversation à plus d'un titre. James ne se laissait pas facilement attendrir, mais sa gentillesse trouvait un écho insoupçonné en lui et lui rappelait qu'il n'avait pas l'habitude qu'on prenne des pincette avec lui. Et ça n'était pas désagréable, de sentir qu'il avait peut être trouvé une alliée inattendue. Pas réellement contre Archie, à qui il n'arrivait même pas à en vouloir, mais contre la gêne ambiante et ce dîner qui le plaçait dans une position inconfortable. « Je porte souvent des costumes de ma création, parce que c'est encore le meilleur moyen de m'assurer qu'il est possible de se mouvoir dedans. » Parce que qui disait Haute Couture ne voulait pas dire porter des kilos de tissus avec lesquels il serait impensable de marcher plus de cinq mètres. « C'est le cas de ce costume, mais mon père et moi faisons aussi toute confiance à de grandes Maisons, italiennes pour la plupart, pour faire réaliser les pièces de nos garde-robes. » Et il s'arrêterait là, ne désirant pas noyer Madison sous des tonnes de détails qui ne la passionneraient pas autant que lui. Il préféra plutôt l'interroger sur sa propre occupation, ou passion, et apprit qu'elle était diplômée depuis peu dans le domaine de la photographie. « C'est drôle, j'avais pressenti que vous aviez peut être une appétence pour les arts, vous aussi. Ne me demandez pas pourquoi, j'ai juste supposé qu'il était commun de nourrir des passions différentes au sein d'une fratrie. » Un sourire pensif orna ses lèvres. Comment saurait-il si c'était la norme, de développer des goûts différents de ceux de ses frères et sœurs ? James n'avait aucun recul sur la question et il le regrettait presque autant que de ne pas pouvoir observer Archie, au risque de perdre davantage ses moyens que c'était déjà le cas. « Et vous désirez vous spécialiser dans un type de photo en particulier ? » Lui côtoyait beaucoup de photographes mais Madison ne lui donnait pas l'impression de vouloir travailler sur des shootings photo pour de grands magasines. Elle dégageait quelque chose de plus authentique que ça, et semblait assez extérieure à ce monde qui pour beaucoup se résumait encore à l'argent et aux paillettes. Pour James, c'était évidemment beaucoup plus. Et tandis qu'il complimenta Madison sur sa robe, le styliste se figea d'embarras lorsqu'Archie quitta brusquement sa place pour rejoindre les toilettes. Sa silhouette s'éloigna si vite qu'il eut à peine le temps d'entrevoir l'expression crispée sur son visage, devinant pourtant qu'il n'avait sûrement pas éprouvé le besoin soudain d'aller soulager sa vessie, mais plutôt celui de s'éloigner le plus possible de cette table – de lui. L'air était devenu irrespirable et ça n'était qu'une question de temps avant qu'ils n'étouffent, comme ce soir-là à Paris où Archie avait déjà opté pour la fuite. La gorge serrée, plongé en pleine torpeur, James tentait d'occulter le fait que le parfum de l'actionnaire volait encore dans les airs. Il n'avait jamais voulu ça, encore moins alors que son père et lui étaient des invités autour de cette table. Et si une partie de lui en voulait à Archie de l'avoir laissé seul face au gouffre d'embarras dans lequel il était plongé, une autre espérait le voir réapparaître. Il aimerait aller le rejoindre, il avait besoin d'avoir rien qu'un moment seul à seul avec lui... mais c'était trop risqué. De quoi aurait-il l'air, s'il le suivait immédiatement ? Quelle impression donnerait-il à Madison, qui se retrouvait au milieu de tout ça ? « C'est rien. » Toute cette situation le frustrait mais ça n'était pas de la faute de Madison, qui subissait déjà leurs regards dérobés et leurs silences pesants depuis de longues minutes. « C'est moi qui suis désolé. Je crois que l'ambiance se portait mieux avant que je n'arrive. » C'était une mauvaise idée de se joindre aux Kwanteen, qui pour au moins deux d'entre eux auraient sûrement préféré qu'il s'abstienne – il les avait vu, les regards emplis de jugement de Charles. Madison, elle, était l'exception. « Archie peut parfois simplement se montrer un peu... » Il hésita, sachant qu'il devait faire attention aux mots qu'il emploierait. « Hostile à ma présence, disons. Le boulot, ça fait parfois quelques étincelles. » Le boulot, bien sûr. Et il était presque convaincant, quand il prenait cet air professionnel et qu'il prétendait ne pas être atteint une seule seconde par la situation. Pourquoi le serait-il ? Il avait juste gâché leur dîner familial parce qu'il n'était pas capable de rester insensible à Archie. « Il va sûrement... revenir lorsqu'il sera calmé. » Son regard peu assuré suivit le chemin emprunté par Archie avant de se reposer sur Madison. « Je veux dire, vous le connaissez mieux que moi. » Quinze ans, pourtant, qu'Archie faisait partie de sa vie. Quinze ans qu'il avait éprouvé pour la première fois ce trouble indescriptible qu'il savait toujours si aisément répandre en lui. Mais il ne pouvait rien laisser paraître, ici. Et l'espace d'une seconde, il aurait bien eu besoin de prendre l'air lui aussi.
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyDim 30 Mai 2021 - 1:55

Now is not the time (ft.  @Archie Kwanteen &  @James Weatherton :l:)
 

L’attitude hostile de Charles, l’indifférence d’Esmée, l’air tendu d’Archie, tout ça est habituel. Et pourtant, depuis toutes ces années, ça te met toujours aussi mal à l’aise. Tous les trois sont des habitués des événements en société. Sur le principe, toi aussi. Tu sais bien te tenir, le dos droit, le sourire humble et tout juste dosé pour qu’il n’ait pas l’air forcé… D’ordinaire, dans ce genre de cadre, tu t’attends à trouver des businessmen tous aussi faux les uns que les autres. Tu te contentes de répondre aux questions qui te sont adressées et tu ne t’intéresses pas plus que ça à eux. De toute manière, ils sont bien souvent trop occupés à discuter affaires avec les hommes de la famille. Pourtant, attablé avec vous, c’est une personne plutôt atypique qui se présente. Tu imagines déjà toutes les pensées réprobatrices que peut avoir Charles, et tu assistes à la mise en application de ces dernières par son fils. Il n’a pas l’air de se démonter pour autant, James. Tu le soutiens comme tu peux, engageant un semblant de conversation avec lui par la même occasion. Pour une fois, c’est Archie qui reste sur la touche et c’est assez ironique quand on vous connaît tous les deux. Si Sadie avait été là, nul doute qu’elle aurait bombardé le blond d’une multitude de questions et n’aurait pas hésité à remettre Archie en place. « Je porte souvent des costumes de ma création, parce que c'est encore le meilleur moyen de m'assurer qu'il est possible de se mouvoir dedans. » l’idée de pouvoir faire ses propres costumes soit-même est plutôt alléchante, il faut l’avouer. Avec le recul, tu te dis que la couture et tout le processus de création autour, c’est probablement quelque chose qui aurait pu te plaire si tu t’y étais intéressée. Un travail de patience et de précision, typiquement le genre de job que tes parents auraient accepté que tu fasses. Tu souris à sa remarque sur le fait d’avoir un costume aussi élégant que pratique. Il doit souvent avoir le droit aux gens qui s’imaginent tous les clichés possibles et imaginables sur la mode. « C'est le cas de ce costume, mais mon père et moi faisons aussi toute confiance à de grandes Maisons, italiennes pour la plupart, pour faire réaliser les pièces de nos garde-robes. » Opinant du chef, tu as vite fait de passer en revue les quelques grands noms de ce milieu que tu connais de réputation. C’est pas vraiment ton domaine, alors tu ne sais même pas si les marques que tu connais sont considérées comme de la Haute Couture ou pas. « Ca doit être intéressant comme milieu. » tu ajoutes avec un sourire un peu rêveur. L’effervescence des défilés, la fierté des créateurs de voir leurs œuvres sur le dos de tous ces modèles… « C'est drôle, j'avais pressenti que vous aviez peut être une appétence pour les arts, vous aussi. Ne me demandez pas pourquoi, j'ai juste supposé qu'il était commun de nourrir des passions différentes au sein d'une fratrie. » il a l’air d’être le genre de personne avec qui tu pourrais parler facilement si tu avais le temps. Et s’il n’y avait pas le regard un peu trop lourd des autres membres de la famille, communiquer serait vraiment bien plus simple. « Ah oui, sans doute. Vous êtes fils unique ? » tu demandes avec un énième sourire poli. Ce n’est après tout que la suite logique. « Et vous désirez vous spécialiser dans un type de photo en particulier ? » « Je fais surtout dans les évènements sportifs. C’est vivant et j’aime travailler avec le mouvement et l’instant présent. » et ne pas avoir à donner la moindre directive à qui que ce soit. Esmée aurait sans aucun doute préféré que tu ne deviennes photographe de mode, ou dans un autre domaine plus délicat… « Ca et quelques portraits. » les occasions sont plus rares, mais ça arrive.

Tes yeux suivent le départ précipité d’Archie et tu te sens obligée de t’excuser pour son comportement un peu trop rustre à ton goût. « C'est rien. C'est moi qui suis désolé. Je crois que l'ambiance se portait mieux avant que je n'arrive. » tu fronces les sourcils, secouant négativement la tête. « Ce n’est pas votre faute… Ils sont juste... » tu pinces les lèvres, balayant brièvement la main devant toi, n’osant même pas terminer cette phrase. Qu’est-ce que tu peux ajouter de plus, il a des yeux et des oreilles, lui aussi. Il n’a pas échappé à l’attitude des deux hommes Kwanteen depuis son arrivée. Et ça te désole, cette image qu’ils renvoient. « Archie peut parfois simplement se montrer un peu... Hostile à ma présence, disons. Le boulot, ça fait parfois quelques étincelles. » lentement, tu hoches la tête. Pas convaincue pour autant, tu ne peux que lâcher un ; « J’imagine, oui. » tu doutes que le boulot soit la cause réelle de tout ceci. A tous les coups, c’est l’apparence de James qui a perturbé Archie à ce point là. Du maquillage sur un homme... Tu visionnes de nouveau la conversation que vous avez eu dans la voiture et tu grimaces un peu. Tu connais la position de ton frère sur ce genre de sujet, et tu sais que le problème est sans aucun doute bien plus ancré qu’une simple altercation dûe au travail. (Si seulement tu savais.) « Il va sûrement... revenir lorsqu'il sera calmé. » tu reporte ton attention sur le blond qui a toujours le regard rivé vers l’endroit où s’est éclipsé Archie. « Je veux dire, vous le connaissez mieux que moi. Dans le fond, est-ce que tu le connais si bien que ça ? T’es même pas sûre de ça. Néanmoins, tu fronces les sourcils en acquiesçant. « Il a sans doute bu un peu trop vite. » En vérité, tu n’as même pas fait attention s’il avait touché ou non son verre. A croire que lui trouver une raison allait excuser tout ça. Tu te redresses, glissant un regard jusqu’à Charles qui semble très pris dans sa conversation avec monsieur Weatherton. Les secondes passent, ça paraît long. Peut-être s’est-il perdu.
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyJeu 3 Juin 2021 - 21:10

Now is not the time (ft. @Archie Kwanteen & @Madison Kwanteen :l:)

James n'avait d'ordinaire aucun scrupule à faire de lui et de son boulot le centre des conversations, mais ce soir l'impulsion qui le poussait à parler de lui était bien moins naturelle. Il n'avait pas l'intention au départ d'abreuver les Kwanteen d'anecdotes sur un milieu qui ne les passionnait probablement pas, mais il savait aussi que c'était une question de survie à cet instant où la gêne était palpable et les silences un peu trop récurrents. « J'ai toujours baigné dedans, aussi loin que je m'en souvienne. Mon grand-père était un créateur lui aussi, et mon père dirige l'entreprise depuis des années. » Il confia sans même s'apercevoir qu'il brillait au fond de ses yeux cette envie restée intacte depuis le jour où il avait su, tout au fond de lui, qu'il suivrait les traces de son grand-père. Sa mère ne l'aurait peut être pas permis si elle n'était pas sortie de sa vie lorsqu'il était encore très jeune, mais c'était de faire la fierté de son père qui lui avait toujours importé plus que le reste. Tous les deux étaient proches, peut être aussi en partie parce que James n'avait jamais eu ni frère ni sœur avec qui partager la moindre passion, pas plus que la moindre divergence d'opinion. Il enviait ça à Archie et Madison sans même se l'avouer, quand bien même ce soir les regards que s'échangeaient l'actionnaire et sa jeune sœur témoignaient de l'embarras qui se répandait depuis plusieurs minutes de leur coté de la table. « Oui, mes parents ont divorcé lorsque j'étais encore jeune. » Sa mère avait refait sa vie mais son père ne s'y était jamais résolu. Souvent James l'avait regretté, peut être parce que ça le renvoyait chaque fois à la crainte bien enfouie qu'il avait de vivre éternellement pour son boulot, pour finalement s'apercevoir à la fin de sa vie qu'il n'avait jamais été heureux en dehors. Madison, elle, était donc passionnée de photographie et cet échange avait le mérite d'alléger une atmosphère devenue irrespirable. Ses regards en direction d'Archie se faisaient eux plus furtifs, ils étaient tous les deux suffisamment tendus pour ne pas risquer d'empirer les choses. « Oh, alors il va sûrement falloir que je m'intéresse un peu plus aux revues sportives si je veux pouvoir admirer votre travail. Si vous n'avez pas encore été publiée, ça ne saurait probablement tarder. » Il n'était pas expert en la matière mais devinait chez Madison une profonde envie de réussir dans ce qui la passionnait, et s'il y avait bien une association qu'il encourageait à chaque fois, c'était celle de l'ambition et de la passion. « Vous êtes polyvalente, si je comprends bien. Si un jour vous avez besoin de modèles pour étoffer votre book, je pourrais sans problème vous recommander certains des mannequins avec qui je travaille. » Une proposition que James conclut par un sourire poli, omettant à nouveau de croiser le regard d'Archie pour ne pas y lire sa désapprobation. James encourageait les artistes en herbe, son offre n'était pas (totalement) influencée par le fait que Madison soit la sœur du brun.

C'est justement la silhouette d'Archie qui s'évanouit subitement dans les airs pour les laisser, Madison et lui, face à un trop plein d'incompréhension. Oh, James savait très bien ce qui avait motivé ce départ et il ne prétendrait pas que cette situation ne lui était pas inconfortable à lui aussi, mais le besoin qu'avait eu Archie de s'échapper de cette bulle le troublait bien plus qu'il tâchait de le montrer. « J'ai l'habitude. Croyez-moi, c'est sans importance. » Il assura à la jeune femme lorsqu'elle eut peut être l'impression de devoir s'excuser pour l'attitude de son frère et les regards, pas moins explicites, de Charles Kwanteen. James n'avait pas l'habitude qu'on lui facilite les choses, avec le temps il avait appris à se moquer des regards de dédain et des remarques acerbes. Tout à l'heure, pourtant, celle d'Archie l'avait touché plus qu'il ne l'aurait cru. Les minutes passèrent après le départ de l'actionnaire et leurs regards refirent tour à tour le chemin emprunté par Archie. Il ne réapparaissait toujours pas et, chose rare quand on le connaissait, James se sentait coupable de la tournure qu'avait pris ce dîner. « Je devrais peut être... aller voir ce qui se passe. » Il suggéra d'un ton faussement anodin, l'air de ne pas se retenir depuis cinq bonnes minutes d'aller retrouver Archie pour au moins en avoir le cœur net. Une boule en travers de la gorge, il se mit à jouer nerveusement avec les bords de sa serviette. « S'il va bien, je veux dire. » Là encore, l'apparente distance dans sa façon de glisser ces mots avait tout de feinte et James avait à peine la force de confronter le regard de Madison, de peur peut être de ne pas être cette fois aussi convaincant qu'il le voudrait. « Ce ne sera pas long. » Il assura au moment de finalement reporter son attention sur la jeune femme, concluant ses paroles d'un sourire un peu crispé. Et sans plus attendre, il quitta sa place pour prendre la direction des toilettes, espérant que personne ne remarquerait son pas un peu trop pressé.

Il avait beau avoir l'impression que toute la salle l'observait en sachant ce qui l'incitait réellement à s'éloigner de cette table, James se rassurait en se disant que dans le pire des cas, sa présence dans les toilettes des hommes n'aurait rien de si surprenante. C'était pourtant tout sauf une envie pressante qui l'y conduit, et il en eut à peine poussé la porte que son cœur se mit à battre plus fort. « Archie ? » Alignant quelques pas à l'intérieur, son regard remarqua rapidement la seule cabine dont la porte était fermée. « Je sais que t'es là-dedans. » Le blond s'approcha, devinant sans même avoir besoin de l'entendre qu'Archie était à l'intérieur, probablement à repousser le moment où il aurait à réapparaître. Comme si les minutes ne paraissaient pas déjà interminables, depuis tout à l'heure. « Ça va faire dix minutes que tu t'es sauvé. Ton père et le mien vont bientôt être à court de sujets de conversation et ton absence va finir par se remarquer. » Il y avait des limites à ce que deux hommes de leur acabit pouvaient échanger avant que leur estomac ne se mette à gronder, et à présent ils étaient deux à avoir déserté la table, ce n'était qu'une question de minutes avant que tous le remarquent. « Ouvre-moi. » Il n'ordonnait pas, pour une fois. C'était ici une demande qu'il lui faisait en espérant qu'à défaut de convaincre la partie la plus bornée d'Archie, il lui restait peut être une chance de sensibiliser celle, moins indomptable, à laquelle il avait été confronté l'autre matin. « Je sais que cette soirée est tout sauf évidente, c'est pas une partie de plaisir pour moi non plus. » Au jeu de celui qui avait eu envie de disparaître dès le moment où leurs pères avaient commencé à trinquer, ils se feraient sans doute concurrence. « Si tu sors pas de là pour moi, fais-le pour Madison. Je crois pas qu'elle méritait de se retrouver au milieu de tout ça, et je crois pas que c'était ce que tu voulais non plus. » Et il n'était pas non plus aveugle, il avait bien vu l'agacement sur ses traits lorsque cet échange s'était initié entre sa cadette et lui. Est-ce qu'Archie avait eu peur qu'ils se découvrent des atomes crochus ? Peut être. Ça n'importait ici pas tant que le fait de le rassurer, d'une voix cette fois plus basse, presque douce. « Je n'ai rien dit. » Il n'avait pas besoin d'en dire davantage pour qu'Archie comprenne. Il n'avait rien dit, ni à Madison ni à personne. Il n'avait pas ébruité cette histoire de baiser parce qu'il était bien trop conscient de ce que ce secret représentait pour Archie. Bien trop conscient du tort qu'il pourrait lui faire et bien trop incapable, sans doute, de lui nuire. Et tandis que ses doigts se posèrent contre la porte de la cabine, James réalisa qu'il avait suffoqué deux fois, depuis le début du dîner. Lorsque cette comédie avait pris place autour de la table, puis lorsque Archie les y avait laissé seuls.
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyDim 13 Juin 2021 - 19:21

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Même si la discussion entre Madison et James le rend mal à l’aise, elle a pour avantage de lui permettre de ne pas leur accorder trop d’attention tandis qu’ils se couvrent de compliments comme deux amants en devenir. La carte des plats, ouverte devant ses yeux, agit comme une bouée. Il flotte de justesse à la surface de cette eau houleuse et retient sa nausée quand l’embarcation bondit puis retombe pour séparer une vague en deux. La sueur s’accumule sur son front lorsqu’il remarque que Charles n’est pas complètement absorbé par la discussion qu’il entretient avec Norman Weatherton. Quelques fois, il jette un regard accusateur à James, lèvres pincées cachées derrière sa barbe grise et ses rides creusées par l’âge. Quand, une seule fois, il pose ses yeux sur son fils comme pour trouver un allié dans cette guerre inventée, Archie affiche une grimace désapprobatrice. Il sait à quoi Charles pense, il est un livre ouvert lorsqu’il croise le chemin de gens différents. Il ne tente même pas de cacher l’incompréhension dans son visage parce que c’est un monde qu’il ne comprend pas et qu’il ne comprendra jamais, selon lui. Archie connait le discours par cœur à présent et c’est pour cette raison qu’il se lève de son siège, doucement, sans faire grincer les pattes sur le sol pour ne pas attirer l’attention, avant d’excuser son absence. Il ne jette pas un seul regard à James pour le convaincre de ne pas le suivre. Qu’il continue à impressionner sa sœur, il est si bien parti pour faire d’elle sa meilleure amie. Tant mieux pour eux, tant pis pour lui.

La salle de bains n’est pas vide. Quand le battant de la porte se referme derrière Archie, il croise le chemin d’un autre garçon plus vieux que lui, évidemment, parce que ce genre de restaurant accueille ceux qui ont fait fortune au fils des années. Il n’esquisse pas un sourire en croisant son regard tandis qu’il se dirige vers l’évier pour laver ses mains. Sans réfléchir, il s’enferme dans une cabine, ferme le couvercle de la toilette et pose ses fesses dessus pour ne pas tomber à la renverse. Il est étourdi, il a chaud, ses mains sont moites. Il maudit James de ne pas avoir tenté de convaincre son père de passer son chemin après avoir salué la famille Kwanteen. Les coudes posés sur les genoux et la posture recourbée, il fixe la porte devant lui en craignant peut-être qu’un monstre y abatte ses poings pour le rejoindre et lui arracher les membres. Alors qu’il repense aux lèvres de James contre les siennes, il se souvient leur saveur et se pince pour s’empêcher de profiter de ce souvenir qui n’aurait dû être qu’un cauchemar. Il refuse d’admettre qu’il rêve de cette scène au moindre moment de repos qui se présente à lui. Il se prend la tête entre les mains et n’entend que sa respiration agitée. Quelques minutes plus tard, le son de la porte de la salle de bains l’extirpe de ses réflexions. Elle vient de s’ouvrir et la semelle de chaussures hors prix frappe contre le carrelage brillant en sa direction. Il voit en dessous du battant de sa cabine les deux chaussures de James. Il souffle tout son air par ses narines en serrant les poings. Il l’appelle mais il reste silencieux. « Je sais que t'es là-dedans. » Il lève les yeux au ciel avant de cracher, agressif : « On ne jouait pas à la cachette. Pas la peine d’essayer de me trouver. » Il redresse son dos pour mieux laisser l’air pénétrer ses poumons. « Ça va faire dix minutes que tu t'es sauvé. Ton père et le mien vont bientôt être à court de sujets de conversation et ton absence va finir par se remarquer. » Son absence a déjà été remarquée. Il a déjà commencé à penser aux excuses qu’il pourra donner à sa famille quand ils lui demanderont ce qu’il se passait dans la salle de bains. Il n’a pas l’habitude de disparaître si longtemps, lui qui adore être le centre de l’attention et pendre les gens à ses lèvres. « Hum. » Il marmonne, peu convaincu. « Ouvre-moi. » Il secoue la tête de droite à gauche sans pour autant lui répondre à voix haute. Il a besoin d’être seul. James l’effraie – ou, du moins, les sentiments qu’il ressent en son égard le tétanisent. Il ne veut pas revoir cette ligne parfaite de maquillage sur sa paupière, celle qu’il adorait honteusement et qu’il a dû dénigrer pour se défendre de lui-même. « Je sais que cette soirée est tout sauf évidente, c'est pas une partie de plaisir pour moi non plus. » Il lève les yeux au ciel. Il semblait pourtant s’amuser avec sa petite sœur. « Retourne faire copain-copine avec Madison, vous aviez l’air de bien vous entendre. Je dirai que j’ai… une intoxication alimentaire. Rien de plus simple. » Il grommelle dans sa barbe en se massant les tempes pour mieux noter la présence de sueur sur son front. Il lui demande ensuite de sortir de cette cabine pour venir en secours à sa sœur et un soupir profond gonfle sa poitrine. Il reste assit, silencieux, attendant seulement que James le laisse tranquille. « Je n'ai rien dit. » Il le coupe vivement : « Ce ne sera jamais dit. En fait, il n’y a absolument rien à dire, James. » Il se redresse en un bond et ouvre la porte de la cabine pour plonger son regard accusateur dans celui du styliste. « Pourquoi tu m’as dit ça ? Pourquoi tu m’as imposé tes amourettes aveugles ? Il n’y aura jamais rien entre nous, je perdrais beaucoup trop de choses. » Il détourne les yeux et contourne le jeune homme sans l’effleurer pour rejoindre la ligne de lavabos contre le miroir. Il refuse de se voir lui et James dans le reflet alors il concentre toute son attention sur ses mains qui se savonnent en dessous du jet d’eau chaude.          
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyJeu 15 Juil 2021 - 0:54

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Aller voir ce qui se passe, ça n'avait probablement rien d'une bonne idée. Mais James parvenait de moins en moins à cacher les signes de sa nervosité face à Madison, et il ne tenait pas à ce que la sœur d'Archie perçoive que son trouble n'avait fait que s'accentuer depuis que l'actionnaire avait disparu en direction des toilettes. Il n'avait pas besoin d'être dans la tête d'Archie pour savoir exactement ce qui avait du motiver sa fuite, et si une partie de James lui en voulait d'avoir saisi la première occasion de quitter la table et de le laisser seul à tout juste quelques mètres de Charles et des regards empreints de jugement qu'il sentait sur lui depuis plusieurs minutes, une autre partie voulait surtout comprendre. Comprendre pourquoi il leur était impossible de se regarder autrement qu'en chiens de faïence et d'échanger autre chose que des piques acerbes après ce qui s'était passé l'autre matin et que le styliste n'était pas certain de regretter. Il en avait profondément envie maintenant qu'Archie redevenait cet idiot égocentrique qui lui faisait lever les yeux au ciel durant les débuts de leur collaboration à Weatherton, mais ça n'avait rien d'aussi simple. Le seul fait de croiser son regard tout à l'heure avait réveillé bien trop de sensations au creux de son ventre pour qu'il puisse oublier aussi facilement ce baiser échangé chez l'actionnaire. Le premier depuis bien longtemps, pour lui. Mais peut être que ça ne signifiait pas la même chose pour Archie précisément parce qu'il lui suffisait de traverser la salle pour capter tous les regards et insuffler du désir à toutes les femmes aux alentours. Peut être qu'il s'était empressé de retrouver les bras d'une conquête lorsqu'ils s'étaient quittés. Peut être qu'il avait aussitôt associé leur échange à un moment d'égarement, lavant son esprit du souvenir de leur baiser autant que des mots qu'ils avaient échangé. Autant de questions qui tournoyaient dans son esprit à présent qu'il rejoignait à son tour les toilettes, mais que jamais James ne prendrait le risque de lui poser. Lui qui depuis longtemps était passé maître dans l'art de feindre que rien ne l'atteignait jamais n'aurait qu'à faire un effort supplémentaire une fois face à lui. Les yeux d'Archie lui lanceraient sûrement des flammes avant même que l'actionnaire n'ait de toute façon le temps de percevoir quoi que ce soit.

Se glissant sans un bruit à l'intérieur des toilettes, le claquement de ses chaussures vernies contre le sol fut le seul son à troubler le silence qui reniait à l'intérieur. Il crut un instant l'avoir raté, mais il n'y avait aucun chemin qu'Archie aurait pu emprunter qui aurait échappé à la vigilance du styliste. Et du peu qu'il avait pu observer de leur dynamique familiale, il était convaincu qu'Archie n'aurait jamais fait faux bond à son père et au reste de sa famille en plein dîner. Même si la présence de James autour de la table leur avait rendu à l'un comme à l'autre les choses beaucoup plus difficiles. Finalement, posté devant la seule porte de cabine close, il n'eut aucun doute que ses propos parviendraient au bon destinataire et il ne fallut en effet qu'une minute à la voix d'Archie pour se faire entendre depuis l'autre coté du battant. « Tu mets du temps à réapparaître pour quelqu'un qui ne se cache pas. » Ils ne jouaient pas, c'est vrai, et James ne l'avait pas non plus rejoint pour admirer la porte face à lui en attendant qu'Archie daigne au moins montrer le bout de son nez. Rien de tout ça ne l'amusait, moins encore alors que leurs pères poursuivaient probablement leur petite discussion dans la salle du restaurant et remarqueraient tôt ou tard qu'Archie et lui manquaient à l'appel. Tout comme Madison qui finirait par se poser des questions, quand bien même il osait penser qu'il avait pris suffisamment de précautions en s'éclispant pour qu'elle ne se doute de rien. Et si sa petite discussion avec Madison semblait avoir fait naître un agacement perceptible chez Archie depuis l'instant où James avait fait l'effort de s'intéresser à sa sœur, ce dernier n'avait pas la moindre intention de s'en excuser. « C'est vrai, Madison est charmante. Ça fait au moins une Kwanteen qui ne tire pas la gueule au cours de ce dîner. » Une Kwanteen qui ne lui ait pas donné l'impression d'être de trop, quand il lui aurait été facile de se sentir comme un élément indésirable de ce repas entre les coups d’œils du père et les remarques du fils. « Si tu cherches un coupable pour cette soirée, je te conseille plutôt d'en vouloir à nos pères. Je tenais pas plus que toi à me retrouver autour de cette table. » Sur ce point ils étaient probablement tous les deux d'accord : se retrouver à la même table n'avait rien d'une bonne idée et il aurait mieux valu pour tout le monde que son père et lui aillent s’asseoir un peu plus loin. Seulement c'était sous-estimer le pouvoir d'attraction que deux hommes d'affaires pouvaient avoir l'un sur l'autre. Le battant de la porte s'ouvrit enfin et la silhouette d'Archie se présenta devant lui, non sans qu'il puisse aussitôt lire le dédain dans ses yeux. Silencieux, James le laissa cracher son venin, serrant le poing comme pour réprimer les pulsions contradictoires qui menaçaient de prendre contrôle de son être. A cet instant, il pourrait autant faire un pas pour lui voler un baiser qu'abattre ses deux mains contre son torse pour le pousser avec rage. « Tu es lâche. » Lâche de tout mettre sur ses épaules comme s'il était le seul à avoir provoqué cette situation. Le seul à avoir été physiquement présent, l'autre matin. « Tu as dit que tu voulais m'embrasser. » Son regard s'ancra au sien avec une animosité nouvelle, peut être due à l'impression qu'il nourrissait à cet instant d'être aussi repoussant que la crasse incrustée dans les coins des lavabos. Pourtant Archie ne le trouvait pas repoussant l'autre jour, et il n'avait pas cherché un seul instant à l'arrêter lorsqu'il avait finalement déposé ce baiser sur les lèvres du brun. Lâche, oui. « Je te demande rien, parce que je veux strictement rien qui vienne de toi. Mais ne fais pas comme si j'étais le seul à qui ce baiser ait plu, parce que je sais que c'est faux. » Il se rappelait de chaque seconde de cet échange tout comme il se rappelait de la fréquence de leurs deux respirations, alors calquées l'une sur l'autre, du parfum d'Archie qui embaumait toute la pièce et de la passion avec laquelle il avait répondu à son baiser. Voilà pourquoi ses propres mots étaient acerbes, seul bouclier qu'il avait en sa possession pour se protéger de ceux d'Archie. « T'as tellement peur de perdre tout ce que t'as que tu vas t'empresser de retourner faire des courbettes à la moitié de Brisbane en niant avoir un jour respiré le même air que moi. Comme si qui que ce soit en avait quelque chose à foutre de qui tu embrasses, Archie. » Ce n'était sûrement pas le cas de Charles Kwanteen, mais le reste du monde pouvait bien encaisser la nouvelle. Pourtant l'assurance légendaire d'Archie semblait s'évaporer dès qu'il était question du regard des autres, et il est vrai que sa position était bien plus confortable à l'époque où il le pointait du doigt pour éprouver exactement les mêmes désirs que les siens. « C'est pas la peine de t'offrir des costumes hors de prix si t'as pas ce qu'il faut pour les remplir. » Il asséna finalement, peut être avec l'espoir d'attirer son attention, d'obtenir n'importe quelle réaction qui aurait le mérite de soulager Archie rien qu'une seconde. Lui qu'il voyait serrer la mâchoire depuis le début de ce dîner, lui qui osait à peine croiser son regard depuis tout à l'heure. James finit par se fendre d'un rictus sans joie, le dos accolé au mur qui faisait face aux lavabos. Il devrait sûrement retourner dans la salle et mettre cet échange derrière lui, mais son regard ne parvenait pas complètement à se détacher de la silhouette d'Archie.
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptyLun 2 Aoû 2021 - 4:38

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Pas ici, James. Pas en public. Les yeux du monde nous observent. N’importe qui pourrait entrer à son tour dans la salle de bains et entendre ma voix derrière la porte fine de cette cabine. Je ne suis à l’abri de rien et j’ai peur des autres, j’ai peur de toi, j’ai peur de moi. Je connais cette pensée qui me traverse l’esprit quand le bleu de mes yeux s’accroche au tien, elle est devenue trop familière, et je la hais. Je te hais. Tu es plus fort que moi et je suis jaloux jusqu’aux racines de mes tripes. Ça me brûle, ça me fatigue, et je te hais encore plus fort quand je n’arrive plus à ignorer la douleur.

Les talons d’Archie tapent contre le sol. Ses mains sont entrecroisées devant lui, et ses coudes posés sur ses genoux. La silhouette de James est posée juste devant lui et seulement une porte les sépare. Il arrive à voir la couleur de sa peau à travers les deux fentes. Il s’attarde une seconde sur la forme de sa main et ses longs doigts d’artiste suspendus à la hauteur de ses hanches. Il serre les dents quand la voix du styliste l’interpelle à nouveau. « Tu mets du temps à réapparaître pour quelqu'un qui ne se cache pas. » Il le maudit d’essayer de se préserver des enfantillages que lui fait subir l’actionnaire. Il a envie de frapper dans la porte à poings fermés pour le faire reculer, pour ne plus partager le même air que lui mais il retient la fureur dans ses paumes chaudes. Il se frotte les genoux nerveusement, presque maladivement, tandis qu’il récupère assez de courage pour se relever sur des jambes en spaghettis cuits. James insiste ; Archie devrait sortir de là pour éviter que leur famille ne se pose trop de questions. Ça ne l’inquiète pas puisqu’il sait bien mentir. La carte de la gastro sera facilement utilisable. Il a bien le droit à ce joker, ce soir. « C'est vrai, Madison est charmante. Ça fait au moins une Kwanteen qui ne tire pas la gueule au cours de ce dîner. » Le plafond accueille ses yeux tandis qu’Archie souffle un soupir clair. « Alors je vois pas pourquoi tu tentes de me convaincre de revenir si elle est une meilleure Kwanteen. Je te l’ai dit. Je peux m’en sortir sans qu’on ne me pose de questions. » Pour le moment, il cherche encore un moyen de fuir. Il ne veut pas confronter James dans le blanc des yeux. Il le craint tout autant qu’il le hait. Il a trop souvent senti son cœur s’effondrer dans sa poitrine lorsqu’il baissait sa garde, parfois trop bourré, parfois trop fatigué. Dans tous les cas, il a l’impression que le bouclé arriverait à le manipuler comme son pantin articulé et l’idée de perdre le contrôle de cette façon le terrorise. Archie est celui qui se tient le dos droit et qui fait baisser les têtes. Ça n’a jamais été le contraire. « Si tu cherches un coupable pour cette soirée, je te conseille plutôt d'en vouloir à nos pères. Je tenais pas plus que toi à me retrouver autour de cette table. » Il aimerait rétorquer, il repense à nouveau à ébranler la porte fine de son poing, mais il arrive à garder son calme : comme d’habitude. Une seconde plus tard, il sent la semelle de ses chaussures sous ses pieds et il se rappelle sa position verticale. Il sort finalement de la cabine pour lui cracher des flammes, plongeant ses yeux rouges dans les siens. Il surprend même son index à se redresser pour le pointer, accusateur. Ce qu’il crache par la suite, il ne le réfléchit pas. Il ne l’entend même pas, d’ailleurs. Il s’est mis en pilote-automatique car il ne sait pas comment se sortir de cette situation. Il blâme James pour lui avoir admis ses sentiments à son égard. « Tu es lâche. » Il sent ses molaires craque à cause de la pression qu’exerce sa mâchoire. Comme un serpent épiant sa proie, il ne laisse pas la silhouette s’échapper à son attention. Il fixe ses lèvres tandis qu’il soulève une autre vérité qui lui file la nausée. « Tu as dit que tu voulais m'embrasser. » Il se sent figé, victime de Médusa. Il aimerait lui dire qu’il a rêvé mais il se souvient trop bien de ces mots qu’il a prononcés. « Je te demande rien, parce que je veux strictement rien qui vienne de toi. Mais ne fais pas comme si j'étais le seul à qui ce baiser ait plu, parce que je sais que c'est faux. » Ses doigts tremblent alors il serre les mains pour camoufler sa détresse. « Arrête. » Il couine presque, la voix cassée. Mais James n’arrête pas, il accroche l’occasion à deux mains et se l’approprie. Les reproches continuent de tomber en pluie sur ses épaules, aussi lourds que des pierres. « […] Comme si qui que ce soit en avait quelque chose à foutre de qui tu embrasses, Archie. » Il entrouvre les lèvres, si près de se lancer du haut de cette falaise, tout dévoiler, vomir ce qu’il a sur le cœur. Mais il a terriblement honte alors il ravale les mots. Il n’ose pas parler de son père qui le jetterait s’il apprenait pour sa « déviance », comme il la définit. James comprendrait s’il avait participé à un seul dîner de famille chez lui. Les surnoms péjoratifs à l’égard des hommes qui aiment les hommes, les grimaces de dégoût lorsque deux femmes partagent un baiser. « Tu ne peux pas comprendre. Tu ne sais pas ce qu’il se passe dans ma tête. Laisse-moi respirer, James.  Je peux regretter certaines choses que j’ai faites, ça ne te donne pas le droit de me faire la moral. Nous ne sommes plus des enfants. » Il le couvre d’un regard plein de dégoût. Il veut qu’il disparaisse, ou il veut lui-même disparaître ; il ne sait plus exactement ce que son cœur désir. « C'est pas la peine de t'offrir des costumes hors de prix si t'as pas ce qu'il faut pour les remplir. » D’abord, la répartie le surprend une seconde, mais bien rapidement un sourire hilare découpe son visage en deux. Son rire est rauque, forcé, gras, et il se courbe vers l’avant, main sur le ventre. Il perd le contrôle et une vague de soubresauts secoue sa poitrine tandis qu’un son muet s’échappe de ses lèvres de façon saccadée. Ses yeux sont brillants quand il les plonge à nouveau dans ceux de James. La colère fait trembler ses muscles mais il cache ses vraies émotions derrière ce masque d’amusement tellement faux. « J’avais oublié à quel point tu pouvais me faire rire ! » Il s’exclame et le pointant du doigt. Ce changement de sujet, c’est sa porte de sortie. Il n’a pas le courage d’affronter l’autre discussion. Les rênes s’étaient glissées entre dehors ses doigts et il n’avait pas réussi à les rattraper à temps. « Écoute, James. J’en ai rien à foutre. C’est bon ? Tu comprends ? T’es assez intelligent pour me foutre la paix, maintenant ? » Il s’est approché de lui machinalement et, même s’il fait quelques centimètres de moins que James, ça ne l’empêche pas de le regarder de haut, perché sur sa montagne imaginaire. Il est le roi du monde : il l’a toujours été. « C’est peut-être nos pères qui ont gâché la soirée, mais j'ai l'impression que ça t'amuse au fond. Regarde-toi, à essayer de me convaincre de toutes ces conneries dans les toilettes. Regarde-toi, putain. » Il souffle une deuxième fois, plus faiblement, tandis qu’il observe les yeux du garçon un à un en sentant la lave lui brûler la langue.

Il est magnifique.
Tu es magnifique. Va te faire foutre.
         
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Message(#)Now is not the time [Mad&James] EmptySam 14 Aoû 2021 - 1:54

Now is not the time (ft.  @Archie Kwanteen &  @Madison Kwanteen :l:)

Au fond Archie avait raison, il pourrait bien réapparaître dans la salle du restaurant après avoir disparu plusieurs dizaines de minutes sans que personne ne cherche plus loin que les explications très convaincantes qu'il veillerait à donner. Il convaincrait n'importe qui de sa bonne foi sans avoir à faire le moindre effort, parce qu'il avait toujours excellé à ce jeu-là, que c'était même l'une des raisons pour lesquelles les yeux de James avaient toujours brillé d'admiration pour lui – avant qu'elle ne laisse place à un désir de plus en plus évident et de moins en moins avouable. S'il l'avait rejoint, ça n'était pas pour rassurer qui que ce soit autour de la table mais pour avoir certaines explications qu'il aurait été impensable de réclamer devant eux. Pour en avoir le cœur net, peut être, ou à défaut au moins savoir sur quel pied danser avec lui depuis que le comportement d'Archie était pétri de contradictions. L'autre matin tout semblait plus simple, à commencer par ce baiser au goût de délivrance, imprégné d'une passion qu'il ne pensait plus connaître un jour et sûrement pas auprès de celui que plus jeune déjà il souhaitait autant voir disparaître que sentir contre lui. La vie avait beau avoir suivi son cours, le souvenir de ce garçon arrogant mais si implacablement attirant ne l'avait jamais totalement quitté. Archie était longtemps resté quelque part au creux de ce cœur qui ce soir encore battait entièrement pour lui. Il devenait donc plus qu'urgent de le faire taire, la faiblesse dont il avait fait preuve ce matin-là ne pouvant en aucun cas se reproduire. « Je jurerais pourtant entendre le même gamin méprisant qui s'en prenait à moi il y a quinze ans. » Il lui suffisait de soutenir son regard pour y lire le même dédain qu'à l'époque, et James voudrait être suffisamment vindicatif pour décider qu'il ne passerait pas une seconde de plus à tenter de mettre cette partie de sa vie derrière lui, derrière eux, pour le bien de la relation qu'ils avaient noué à Weatherton. Sans totalement faire la paix avec son adolescence, James était jusqu'ici parvenu à dissocier le Archie qui leur avait tendu à son père et lui une main garnie de billets lorsque traversait traversait une mauvaise passe, et le Archie à cause de qui il avait grandi avec l'idée que la plupart des personnes qu'il rencontrerait le détesteraient pour celui qu'il était. « A ceci près qu'aujourd'hui c'est moi qui peux me tenir droit et assumer mes désirs, tandis que tu préféreras toujours te planquer pour ne pas avoir à confronter ton père. » Dans ces toilettes ou ailleurs, il ne serait jamais lui-même parce qu'il laisserait toujours quelqu'un d'autre décider de celui qu'il pouvait ou non devenir. La solitude de son placard devait lui apparaître confortable, sans doute. « Tu m'en voudras pas de trouver l'ironie de la situation amusante. » Désolante, en vérité. Que le gamin si assuré qui régnait en maître sur son petit Royaume n'ait rien trouvé de plus courageux à faire que de s'isoler lorsque la situation était devenue un peu trop pesante. C'est peut être James qui baissait la tête à l'époque où Archie et ses amis faisaient de lui leur cible privilégiée, mais cette époque était révolue et même les regards noirs de l'actionnaire ne parvenaient plus à lui arracher des frissons. Le bleu de ses yeux, la ligne de sa mâchoire et ses lèvres charnues, en revanche, habitaient comme bien souvent chacune de ses pensées.

Même ici où il devrait s'en foutre, même alors que le rire forcé d'Archie tordait ses entrailles en silence, il ne parvenait pas à se détacher du souvenir du goût de ses lèvres et de la caresse des doigts d'Archie à l'arrière de sa nuque. « De quoi ? » Il n'en avait rien à foutre, mais de quoi ? « De ce baiser ou de ce que je peux penser de toi ? » De lui, peut être ?  Sans doute. Rien de tout ce qu'ils s'étaient dit ou de ce qu'ils avaient partagé ce jour-là n'avait sûrement d'importance aux yeux d'Archie, qui le traitait ici comme il l'avait après tout toujours fait. Comme son nemesis, celui qui représentait tout ce qu'il haïssait pour la simple raison qu'un homme avait un jour décidé qu'il en serait ainsi. Archie se voulait le roi du monde et il l'était à bien des égards, y compris dans le cœur de James dont le créateur ne pourrait pas le déloger même s'il le voulait. Mais s'il en était là aujourd'hui, c'est parce qu'il avait passé sa vie à fuir et à se complaire dans un rôle qu'on avait taillé sur mesure pour lui comme un costume qui l'empêcherait de se mouvoir – oui, là aussi l'ironie savait être amusante. Était-ce alors un constat si glorieux que d'être un homme riche et puissant, quand on vivait sa vie pour satisfaire quelqu'un d'autre ? James n'aurait peut être jamais le quart de sa fortune, mais on ne lui prendrait jamais son libre-arbitre. « Je cherche rien du tout. » Il asséna sans plus quitter son regard, accroché à sa fierté autant qu'à son besoin de se préserver, plus que tout. Il en avait déjà trop montré, trop dit, trop offert à un homme de qui il n'aurait sans doute jamais du s'approcher d'aussi près. Le résultat n'avait rien de glorieux, et il songeait que ça faisait bien trop mal pour en avoir valu la peine. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même pourtant, maudire Archie ne changerait rien au fait qu'il ait probablement fait la pire erreur de sa vie en baissant sa garde devant lui. « Et j'ai pas l'intention de te courir après dans tout Weatherton, rassure-toi. » Pas plus que dans cette salle de restaurant où Archie ne lui adresserait plus un regard si tôt qu'ils seraient réapparus. Le créateur avait trop d'amour propre pour ça, peu importe à quel point le fait d'être aussi proche de lui sans pouvoir initier le moindre geste qui ne serait pas complètement inconsidéré le rongeait. Se sentir aussi méprisable après s'être senti pendant l'espace d'un instant aussi désiré, c'était finalement bien pire que s'il ne s'était jamais rien passé. Bien pire que s'il était resté trois ans de plus sans être touché, étreint, embrassé. Bien pire que si Archie lui avait simplement ri au nez lorsqu'il avait laissé parler ses sentiments bien malgré lui. Il l'avait laissé s'approcher de lui suffisamment pour que James y ait cru, rien qu'un instant, et aujourd'hui son cœur redevenait ce glaçon sans vie qu'il avait longtemps été. C'était peut être mieux comme ça, aimer ne lui avait jamais apporté que de la souffrance. «  Tu aurais peut être préféré avoir cette conversation devant tout le monde ? » Devant son père, devant Madison, devant tous les clients du restaurant qu'il connaissait probablement chacun par leur petit nom, en digne fils de son père. « Bien sûr que non. » Tout valait mieux que de s'expliquer en public, même avoir cette conversation dans des toilettes sordides. Et si qui que ce soit venait à entrer, Archie ne mettrait sans doute qu'une seconde à retrouver toute sa superbe et rendosser son costume d'homme d'affaires à l'assurance inébranlable. « Mais tu as raison sur un point, j'aurais jamais du venir ici. » Il n'aurait jamais du le suivre, encore moins croire qu'il ressortirait de cet échange quoi que ce soit de positif. Il aurait du savoir qu'ils se heurteraient l'un et l'autre à leur orgueil démesuré et leur incapacité notoire à baisser les armes même lorsque la bataille semblait perdue pour les deux partis. L'envie de le contourner une dernière fois pour prendre la direction de la porte était forte, pourtant il y a une dernière chose qu'il éprouvait le besoin de lui dire. « J'ai cru pendant une seconde que ça te plairait. » Il souffla après avoir soutenu son regard une seconde de trop, désignant sans un mot la ligne légèrement colorée de ses paupières, quelques teintes plus claires que le bleu de son regard. Bien sûr que non, c'était tout ce qu'Archie détestait, tout ce qu'il avait sans doute appris à détester du moins. Il le savait, et pourtant une partie de lui s'était prise à croire qu'il aurait réagi différemment si son père n'avait pas été à tout juste quelques mètres de là. Comme ce matin-là, où il avait l'impression d'avoir enfin rencontré le vrai Archie, celui dans les yeux de qui il se sentait réellement important. Un sentiment délectable et qu'il craignait à présent de ne plus jamais éprouver.
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