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 Now is not the time [Mad&James]

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Message(#)Now is not the time [Mad&James] - Page 2 EmptyDim 29 Aoû 2021 - 22:23

Now is not the time (ft.  @Madison Kwanteen &  @James Weatherton :l:)
 

Il sait qu’il ne fait pas preuve de maturité, il est conscient de son tempérament parfois enfantin, trop souvent enfantin, dans les situations qui le poussent à franchir ses propres limites. À cent reprises, il s’est dit qu’il devrait baisser la tête et laisser passer le moment sans l’empirer mais sa fierté est plus forte que sa raison. Il ne cessera de se battre pour des convictions qui n’existent que dans son petit monde à lui, là où il est devenu le parfum garçon à papa, là où sa réputation est brillante et son nom coulé dans l’or brute. Il n’admettra jamais que James a fait partie de son univers, aujourd’hui tout comme lorsqu’il était adolescent, quand il réalisait peu à peu que ce ne sont pas les cigognes qui transportent les bébés jusqu’à leurs parents et que lui-même se retrouvait parfois à fantasmer sur d’autres personnes. C’est plus simple de fermer les yeux et de se saisir de la main de la première femme intéressée à plonger sa langue entre ses lèvres et sa main dans sa poche pour récupérer son portefeuille. Aucune attache, seulement du plaisir, aucun remord, seulement de bons souvenirs, aucun James, seulement la saveur sucrée du rouge à lèvre. « Je jurerais pourtant entendre le même gamin méprisant qui s'en prenait à moi il y a quinze ans. » Il l’entend aussi dans le fond de son crâne. Il tambourine, réverbère dans toute sa boîte crânienne, mais il ne le combat pas. Parce qu’il l’aime encore cet adolescent complètement perdu qui faisait de son mieux pour ne pas décevoir sa famille. Il a de la peine pour lui. Il ne peut pas l’abandonner, il a combattu pour lui trop longtemps. « A ceci près qu'aujourd'hui c'est moi qui peux me tenir droit et assumer mes désirs, tandis que tu préféreras toujours te planquer pour ne pas avoir à confronter ton père. » Des milliers de réparties homophobes lui brûlent la langue. Il entend la voix de son père qui critique l’apparence trop efféminée d’un passant dans la rue ainsi que ses remarques déplacées qui arrachaient un sourire forcé à un Archie qui souhaitait seulement le rendre fier. Mais, si Charles ne s’empêcherait pas de commenter la ligne de maquillage sur la paupière de James s’il était seul avec lui, Archie ne peut cependant pas trouver le courage de lui souffler des mensonges au visage. Il n’a besoin d’impressionner personne dans cette salle de bains. Il doit seulement préserver son honneur lorsqu’il en sortira, le dos droit. « C’est très intéressant ce que tu dis, James. Je te ferai savoir si un jour j’ai besoin d’un psychologue. » Qu’il répond finalement avec des lèvres pincées et des traits irrités. Le fond de ses yeux demande fermement au garçon de ne rien ajouter, de ne pas continuer dans cette lancée. Il n’a plus la force d’en parler. Il sent ses jambes ramollir et il craint de ne pas pouvoir rester fier et droit plus longtemps.    

La bombe explose. Archie perd le contrôle. Faute de porter ses gants de boxe pour frapper dans le premier mur qui lui bloquerait le chemin, il est réduit à faire passer la colère autrement. Elle s’échappe par sa bouche grande ouverte, par sa gorge déployée qui envoie une vague de rires qui lui déchirent la trachée, et il a si mal qu’il doit se replier vers l’avant. Son estomac est compressé, il ne peut plus respirer, mais il tient bon seulement pour ne pas perdre la tête. Tout devient ironique, tout devient sarcastique, et il se sent bien mieux à nager dans ces eaux-là. « De quoi ? De ce baiser ou de ce que je peux penser de toi ? » Un dernier roucoulement met fin à son fou rire forcé. Il secoue la tête, si près de celle de James. Il n’est plus question de lui laisser les rênes. « De tout. De toi. De cette façon que tu as d’essayer de me contrôler, de ta manie de parler pour moi, de tes ridicules tentatives pour faire de moi une personne que je ne suis pas. Tu peux comprendre, ça ? » La question est rhétorique. Son regard laisse savoir à James qu’il vaut mieux pour lui de ne plus ouvrir la bouche à ce sujet. Il ne veut plus entendre parler de ce baiser qu’il regrette (et envie) à chaque fois qu’il croise le regard du styliste en public. « Et j'ai pas l'intention de te courir après dans tout Weatherton, rassure-toi. » Tant mieux, alors. Inutile de répondre ; il craindrait d’en apprendre trop sur les sentiments de James à son égard. Il préfère rester au fond de sa grotte en possédant le minimum d’information. Il se mettrait à trop réfléchir, autrement. « Non, j’aurais préféré que tu ne m’impose pas ta présence dans une telle situation. Ça fait trente ans que je me gère tout seul, je n’ai pas besoin de toi. Il vaut mieux que tu t’en rendes compte le plus tôt possible. » Et ce n’est pas parce qu’il veut le préserver d’une éventuelle déception. Il veut surtout l’empêcher de trop s’attacher à lui parce qu’il lui fera de l’ombre, un jour ou l’autre. Ils sont collègues et rien de plus (si seulement il le pensait réellement). « Mais tu as raison sur un point, j'aurais jamais du venir ici. » Il hoche vivement de la tête, les yeux grands ouverts, comme s’il pensait « ah bon, tu le réalises seulement maintenant ? ». Et les prochains mots de James lui hérissent les poils. Il avale difficilement sa salive et son visage se fissure très légèrement. Il baisse lui aussi les yeux, en même temps que James, pour fixer le bout de ses chaussures parfaitement cirées. Un travail seulement à la hauteur de son prestige. « Arrête d’espérer. » Qu’il marmonne lâchement, tournant des talons sans jeter de dernier regard au garçon. Il prend le chemin de la porte de sortie en détestant James, mais, surtout, en détestant les valeurs de la famille dans laquelle il est atterri. Il ne pouvait pas faire autrement, pas vrai ?

         
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