« Je te battrai jamais au concours de burger, tu me battras jamais sur les Milkshake, faut savoir accepter ses forces et ses faiblesses. » S’il ne s’agit que de ça, il est possible que l’ego du McGrath puisse, à terme, accepter une victoire en demie teinte et une défaite qui l’est tout autant. Il sourit face à la répartie de la jeune femme, signe qu’elle va un peu mieux puisqu’elle a la force de la lui lancer. C’est sûrement stupide, ce n’est pas grand chose, et pourtant cela suffit amplement à le rassurer. Swann n’a pas besoin de grands discours, cela n’a même jamais été le cas: il a toujours accordé bien plus d’importances aux gestes ainsi qu’aux petites choses du quotidien. Vous comprendrez donc à quel point manger et boire font partie de ces choses là. Il lui adresse un sourire plus appuyé lorsqu’elle enroule ses doigts autour de son avant-bras et se relève enfin. C’est ainsi qu’il la préfère, cela va de soi.

« Mon maquillage est fichu. Je dois être horrible à regarder. »
“Je te proposerais bien de te le refaire mais ça risque d’être pire.”

Ce n’est pas faute d’avoir essayé de développer un minimum de talent dans l’art du maquillage mais les quelques fois où elle l’a laissé s’exercer sur sa peau, ils se seraient crus à Halloween au beau milieu de l’été - vous voyez le genre. Ceci dit, ça avait été l’occasion pour Swann de lui annoncer qu’elle faisait un très beau panda et, aujourd’hui encore, ce sont ces mêmes mots qu’il glisse à son oreille comme une confession. Si seulement elle savait à quel point il se moque de son maquillage et qu’il la trouvera toujours aussi belle, avec ou sans, et même le tout barbouillé. La seule chose qu’il voudrait chasser de son visage sont les traces laissées par le passage de ses larmes dessus. « J’aurais voulu que t’assiste pas à ça. Je croyais que c’était derrière moi. » Ses pouces gomment les traces noires qu’ils peuvent et Swann fait assez attention pour ne pas lui arracher la peau au passage. Son sourire reste le même: rassurant au possible. Il sait comment on peut se sentir dans ces instants de vulnérabilité, raison pour laquelle il tente de n’ajouter aucun poids inutile sur les épaules de sa petite-amie. “Personne ne l’avait vu venir. Tu n’as pas à t’en vouloir, tu le contrôles pas.” Il se moque bien d’assister à ça, au contraire, il préfère être à ses côtés dans des instants tels que celui-ci. Cela ne changera pas les sentiments qu’il a pour elle, cela n’aura même aucune conséquence sur ce qu’il pense de Lucia. Il n’est personne pour lui en vouloir à cause d’une telle rechute. Plus tard, sans doute, il lui posera des questions au sujet des médicaments et lui demandera quand est ce qu’elle en a besoin exactement, à quelle fréquence aussi. Pour le moment encore, ce n’est pas le plus important parce que cela n’affectera pas son état physique ni mental. « Et c’est grâce à toi. Que je vais mieux. » Il embrasse son front. C’est grâce à toi que je suis encore là. « Parce que je t’aime et j’en ai jamais douté non plus. Et parce que t’es bon pour moi. » Et sa joue ensuite. « Je veux être pour toi ce que tu es pour moi. » - "Tu l'es déjà, Lucia." Elle est aussi bonne pour lui qu'elle dit que l'anglais l'est pour elle. Ses paroles sont prononcées dans le même souffle que celles de Lucia, preuve qu'il n'en doute pas une seule seconde. Ils ont chacun leurs insécurités mais il ne doute pas qu'ils arriveront à chasser celles de l'un l'autre, à terme. Elle a déjà beaucoup aidé, elle continue de le faire chaque jour sans même le savoir. "Je t'aime." Ces mots résument tout le reste à son sens, tant pis s'il les répète. "Et t'es belle comme ça aussi." Elle l'est tout le temps, même au réveil après qu'il lui ait volé couverture et coussins sans aucune honte. "Je serai toujours là pour toi." Le passé lui a appris à ne pas trop attendre du futur, de crainte de tomber de trop haut. Pour autant c'est une promesse qu'il peut encore faire sans avoir à douter: il sera toujours là pour elle, quoi qu'il arrive d'eux et de tout le reste.