| (Amelyn #44) ► Stripped down to the bone |
| | (#)Ven 9 Avr 2021 - 13:54 | |
| STRIPPED DOWN TO THE BONE L’abandonner à l’hôtel et nous enfermer, mes frustrations et moi, dans ma vieille chambre, n’aura été qu’une pensée fugace, autant qu’un éclair un soir de tonnerre : je n’y songe qu’une seconde durant. L’ivresse et la promesse d’une nuit atypique nous ont ensevelis dans la brume de mon esprit. Déjà, je suis tenté par ses lèvres, entraîné par l’amorce de nos marivaudages. Dans les faits, je me moque qu’elle souligne le ridicule de mon second prénom. Si je m’insurge, mes pupilles ne se colorent pas du noir de l’outrage. Elles sont brillantes et amusées par ma propre audace. La menacer d’abstinence est aussi grotesque que les théories complotistes. La terre est bel et bien plate. C’est une vérité générale derrière laquelle je classe la plus intime des miennes : je ne peux m’empêcher de désirer Raelyn, à tout niveau et en tout temps. Il suffit qu’elle me touche pour qu’un frisson me traverse de la pointe des pieds jusqu’à celle de mes cheveux. Il répand alors le long de mon échine une si douce chaleur qu’elle en est comparable à l’effet pervers de l’alcool. Elle est mon addiction, Raelyn et je n’en ai pas honte. Dès lors, dans ces conditions, comment regretter mon odieux chantage ? Comment réprimer l’envie de la garder contre moi pendant que nous cheminons vers le parking de l’hôtel ? Comment pourrais-je me montrer raisonnable afin de nous éviter les déconvenues évidentes liées à une gueule de bois ? Nul ne s’imaginerait, en nous observant, que nous serons debout et frais comme deux gardons dès le lever du soleil. Je soupçonne qu’une poignée d’heure nous en sépare, quelques-unes seulement, mais peu me chaut. Je suis hypnotisé par la mélodie légère qu’entonne l’anticipation. Ce sont de beaux souvenirs que nous nous apprêtons à construire ensemble, des souvenirs dont nous rirons avec plaisir lorsque l’occasion se présentera et j’aime ça. J’aime assez pour imprimer chaque moment dans ma mémoire. Je leur y prépare un nid douillet, une place particulière à commencer par notre marche chancelante vers la voiture en passant par la scène qui s’y déroule. Elle m’allume, ma dulcinée. Sa fièvre est contagieuse et, devant le ranch, je n’ai plus en moi une once d’adresse ou de concentration. Je percute la boîte aux lettres et j’écrase quelques fleurs chères au cœur de ma mère. Je commets l’une de ces bêtises que l’on reproche aux adolescents. Jusqu’ici, ça ne m’était jamais arrivé. Je n’ai pas ramené de filles en catimini chez mes parents à la nuit tombée et, pour cause, je n’ai pas profité de cette jeunesse qui gambade à pas de géant. Parfois, j’ai mal d’avoir servi d’anti-modèle à Zach l’intrépide. Sans doute s’est-il répété que pour être heureux, j’étais l’exemple à ne pas suivre et je ne l’en blâme pas, d’autant qu’il me servira d’excuse, mon petit frère. Certes, elle sera bancale. La carrosserie de l’arme du crime témoignera contre moi, mais j’ai pas la tête assez claire pour débusquer les faiblesses de mon plan. Au contraire, je me serais rappelé qu’il dépend également de notre discrétion et c’est mal parti
Nous pénétrons dans le hall d’entrée, mais je ne chuchote pas et je néglige toute notion du pas feutré. « Dépose ça là où il va t’arriver des bricoles... » me suis-je même esclaffé alors qu’elle se saisit d’un portrait datant d’une époque révolue. « J’étais plus fils modèle qu’élève modèle et c’est une excellente raison pour ne réveiller personne.» me suis-je exclamé, le verbe bien trop haut, bien plus que le cadre qu’elle maintient au-dessus de sa tête. Elle est touchante quand elle fait fi de sa taille. La facilité avec laquelle je la dépossède de son hochet aurait pu m’attendrir si je n’étais pas grisé par les suggestions de sa petitesse et de son baiser. Je la rêve prisonnière de mes bras. Je suis galvanisé par mon plaisir à l'envelopper tout entière, jusqu’à la dérober au regard d’une lune curieuse spectatrice de nos futurs ébats s’il y en a. Mes bravades ne sont pas tombées dans l’oreille d’une sourde. Elle la transforme en prétexte pour que grimpe la température et ça fonctionne. Je suis obsédé par la nécessité de changer moi-même son fusil d’épaule alors je l’enlace. J’embrasse la peau fine de son cou, mes mains se fraient un chemin sous sa robe et, tandis qu’elle m’échappe, je grogne en tentant vainement de la tirer vers l’escalier. C’est peine perdue. Une autre photo attire son œil. Il lui à présent de cette lueur de malice qui amplifie mon addiction pour son corps, pour ses attitudes qui, jour après jour, me prouve que j’avais raison : elle est vivante, bien plus que je ne le serai jamais. « Allez, on s’en fout des photos. Je t’en ferai faire des doubles si tu veux.» De toutes, sauf de celle qu’elle détaille, celle qu’elle détaille, qui l’agace et qu’elle pousse du bout des doigts au bas du meuble à chaussures. Le geste est l’expression de sa jalousie et ça me remue. Je ne suis pas vexé, je suis flatté, survolté et son “oups” punaise sur les valves du silence mon hilarité. « Jalouse ?» lui ai-je rétorqué sans que la question ne soit utile. Je connais la réponse, mais je m'enorgueillis toujours d’en soulever en elle. Plus elle est violente, plus je m’enflamme. « Mon costume me va bien pourtant. » Quant à Sarah, son ventre n’était pas assez arrondi pour attester de la surprise qu’était Sofia. Je ne l’ai jamais qualifiée d’erreur. Elle a été mon cadeau : elle a donné du sens à ma vie. Toutefois, je la congédie : je refuse de m’arrêter sur l’épisode pilote de son existence. Pas de suite. Je ne veux pas gâcher ces émotions qui s'intensifient à mesure que Rae et moi approchons de ma chambre.
C’est un combat en soi de retenir ses mains de sorte qu’elle n’ouvre pas chaque porte que nous croisons. Pour détourner son attention, je ruse en distribuant caresses et baisers jusqu’à ce que je sois las de batailler. Je l’ai chargé sur mon épaule, provoquant nos rires qui, ainsi jumelés, sont tonitruants, mais ça ne m’alerte pas. Il n’y a plus qu’elle et moi dans ce ranch. Elle, moi et cet amour tantôt malsain tantôt radieux qui me semble, quelquefois, d’une violence rare. La preuve étant, il est douloureux mon appétit quand elle chasse de ses courbes mes mains aventureuses. Il l’est bien plus que ses doigts qui les giflent pour leur apprendre les bonnes manières. Il l’est plus encore dès lors que je suis condamné à m’asseoir sur le bord de mon lit, autorisé à la dévisager sans goûter au plaisir de la toucher. Dieu que c’est compliqué. Elle remplace ses vêtements par des vestiges de mon histoire et elle creuse en moi un trou béant qu’elle seule pourra combler. Elle n’en fait rien cependant. Elle l’élargit et, si je me console en tirant des photos - elle est magnifique, à demi-nue, une bombe trop large sur le crâne et mes médailles autour du cou - elle me porte à ébullition. Elle a l’air de danser et, quoique j’apprécie le spectacle, je me consume dès qu’elle approche pour m’enlever mon t-shirt ou déboucler ma ceinture. « C’est bon ! La visite est terminée maintenant. » ai-je bougonné, impatient, en me penchant pour l’attraper par le bras. C’est vain. Ses réflexes font la part belle au mien. Elle recule d’un pas, un pas de plus, mais je suis toujours là, prêt à bondir dès qu’elle se rendra coupable d’une erreur : sous-estimer mes instincts parce qu’il est, pour son ivresse, plus urgent de refermer la bombe pour qu’elle ne glisse plus. Moi, j’en profite : je fonds sur elle, je la coince entre le mur - dans son dos - et mon torse. Je piège son regard du mien et, le timbre chargé d’excitation, j’affirme que : « C’est toi qui me toucheras pas.». Ma bouche contre la sienne conclut mieux que les mots. Mes doigts fébriles qui dégrafent son soutien-gorge sont dix fois plus éloquents. Je déboutonne mon jeans, il cède et mon empressement à la renverser sur le matelas ne cache rien de mes intentions. Mon vieux lit non plus, par ailleurs. Il a grincé à peine ai-je posé mon genou sur le matelas. « Fais chier.» ai-je craché, dépité et en quête d’une solution. A priori, nul besoin d’être allongé pour nous manger tout crus, mais elle a chahuté ma créativité, Raelyn. Désormais, elle a besoin d’espace pour s’exprimer. « Attends, aide-moi. On va mettre le matelas à terre... » Pour ce faire, il convient de reculer le lit de quelques centimètres et, sobre, je ne douterais plus que la moitié de la maisonnée s’en soit aussitôt réveillé : nous l’avons traîné. Quant à la seconde, elle s’est probablement redressée dans un sursaut : le matelas a percuté la vieille bibliothèque. Coupes médailles et vieux bibelots se sont renversés dans un bruit fracassant. « Oups.»ai-je répété mon espiègle amante avant d’en rire à gorge déployée non sans la serrer contre moi. L’essentiel est là : le matelas est à terre et, pour l’instant, d’aucuns ne se sont risqués à frapper à ma porte…
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Sam 10 Avr 2021 - 12:38 | |
| Stripped down to the bone Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Une fois à l’intérieur de l’endroit où il a grandi, je ne peux nier que ma curiosité est insatiable. Si je n’ai jamais manifesté l’envie d’y mettre les pieds, les cartes sont redistribuées maintenant que je suis là, là où il s’est construit, là où il a certainement vécu ses premières désillusions, qu’elles soient amoureuses ou autre, là ou il a pris les premières décisions qui ont fait de lui l’homme qui l’est. Alors, bien sûr, je m’attarde sur les photos en premier, je le cherche sur l’amas de cadre déposé sur la console de l’entrée - ou bien est-ce un meuble à chaussures ? - qui menace de s’écrouler sous leur poids. J’attrape celle sur laquelle je le reconnais en premier, un sourire conquérant sur les lèvres et consciente que c’est injuste : les photos de mon adolescence, elles n’existent pas puisque j’ai tout laissé derrière moi en quittant ma bourgade. Je le nargue, mais je caresse du bout du doigt le sourire un peu gêné qu’il esquisse sur l’image que j’ai sous les yeux. « Dépose ça là où il va t’arriver des bricoles... » Je lève un sourcil et recule de quelques pas, farouchement accrochée à mon nouveau bien. Alcoolisée, je décide que je vois, je veux, je prends sans la moindre gêne et je n’ai pas l’intention de le laisser me dépouille de mon nouveau jouet. « J’étais plus fils modèle qu’élève modèle et c’est une excellente raison pour ne réveiller personne. » Je lève la photo bien haut - toujours pas assez pour qu’il ne puisse pas s’en saisir - et je le provoque du regard. « Je ne réveille personne moi. » Autrement dit : si tu me laisses la photo, si tu ne te bats pas pour la récupérer, il n’y a pas de raison que nous fassions le moindre bruit. Seulement, il se jette sur moi, et j’éclate d’un rire franc, avant de lui voler un baiser lorsqu’il m’enveloppe de ses bras pour m’empêcher de lutter. Dépouillée du cliché, je prétends faire la moue avant qu’un autre, un qui pique ma possessivité et qui me déplait ne capte mon regard. « Allez, on s’en fout des photos. Je t’en ferai faire des doubles si tu veux.» S’il tend une main vers moi, je l’ignore le temps de rendre au cliché fauteur de trouble la place qu’il mérite : ailleurs que sur cette console. Le cadre se brise en tombant au sol et, si je suis satisfaite, cela n’altère rien de la haine sourde que je ressens pour la rousse à son bras. En temps normal, je lui suis indifférente mais, l’alcool aidant, j’égare la clé de la cage de ma jalousie. « Jalouse ? Mon costume me va bien pourtant. » Sa remarque lui coûte un regard noir, un destiné à son ex-femme plutôt que lui. Ivre, je chasse vite mon amertume - elle est passagère - avant de hausser les épaules. « Je vois pas de quoi tu parles. Je faisais simplement un peu de tri. » Ma moue boudeuse devient fière conquérante et, oubliant déjà Sarah dans sa robe de mariée, je pars à la découverte des pièces du ranch.
J’essaye de le faire en tout cas puisqu’il me retient par le bras ou par la main à chaque fois que je m’égare et, entre deux éclats de rire qui achèveront certainement de réveiller toute la maisonnée, il me charge sur son épaule. Je ne me débats pas : la tête me tourne à cause du vin et j’ai du mal à respirer tant je ris de la situation. C’est un nouveau baiser que nous échangeons lorsqu’il me dépose à terre, et c’est également l’occasion pour moi de visiter une nouvelle pièce et pas des moindres : sa chambre d’adolescent. « C’est bon ! La visite est terminée maintenant. » Je secoue la tête vivement et, s’il tente de se saisir de moi, je fuis cette fois-ci. Je fuis et je m’effeuille en soutenant son regard. Je réchauffe la température en lui rappelant que, sur le parking, il a prétendu qu’il tiendrait ses mains loin de moi et j’en profite pour continuer ma visite. Je commente tout ce que je trouve jusqu’à ce qu’il profite d’un moment d’inattention pour me forcer à reculer et m’entourer de son corps, dos au mur. « C’est toi qui me toucheras pas. » Je lève un sourcil et, lorsque ses doigts glissent sur ma peau pour dégrafer mon soutien gorge, je profite de notre proximité pour embrasser sa nuque, la peau fine sous son oreille et celle de sa mâchoire. Je profite qu’il ait libéré mes mains pour s’attaquer à mon sous vêtement pour enrouler mes doigts dans ses cheveux et, à nouveau, je dépose un baiser sur sa gorge. « Même si je demande la permission ? » Je m’en suis bien passé et tout le monde s’en fiche. Au contraire, je me laisse guider jusqu’à son lit et, s’il grince une première fois lorsqu’il m’y allonge, j’ai l’impression qu’il va s’écrouler lorsqu’à son tour il y dépose un genoux. Je grogne mais, d’humeur changeante et euphorique, j’éclate finalement de rire face à sa mine déconfite. « Fais chier. » Je me redresse sur mes avant-bras mais, la solution, il la trouve avant moi. « Attends, aide-moi. On va mettre le matelas à terre... » « Tu m’emmènes en colonie de vacances ? » Amusée, presque nue, je me redresse et, si je n’aide pas vraiment, j’y met toute ma bonne volonté. Sauf qu’il percute son étagère à médaille et que je ne peux m’empêcher d’exploser à nouveau de rire. Tout le monde risque d’être réveillé - s’il restait toutefois des habitants endormis après nos jeux dans l’entrée et la pièce à vivre - mais je m’en fiche. Sur l’heure, je pense que nous avons réussi notre mission : nous sommes en sécurité là où les siens ne viendront pas nous débusquer, et nous y sommes parvenus avec discrétion. Brûlante de désir, dépouillée de toute envie de jouer et de faire durer nos jeux, je le laisse m’attirer contre lui. Par terre sur un matelas, au milieu de sa chambre que nous avons plus que dérangée, je le supplie de me faire sienne sans penser à demain.
❈❈❈❈
J’ignore l’heure qu’il est lorsque, emportés par la passion, nous nous laissons retomber l’un contre l’autre, nos corps entrelacés. L’alcool me contrôle toujours en partie, mais moins que les plus nobles de mes sentiments, et certainement moins que la fièvre. La tête nichée au creux de son épaule, je bats des paupières plusieurs fois pour chasser le sommeil avant d’enrouler mon bras autour de son torse. Je laisse échapper un rire amusé, l’ivresse en est la cause et, lorsqu’il m’interroge du regard, je me confesse. « Je me disais juste que l’endroit où j’ai grandi tient peut-être pas dans ta chambre, mais presque, mais qu’il devait y avoir autant de bibelots que dans toute ta maison. » C’est de là que me vient mon amour des grands espaces blancs, épurés et impersonnels, de cette aversion pour tout ce qui ressemble de près ou de loin au deux pièces de ma mère, pour tout ce qui ressemble de près ou de loin à la pauvreté. « Elle entassait sans jamais jeter. C’était insupportable, on ne pouvait pas faire un pas sans casser quelque chose. » Ce elle que je ne nomme pas, c’est ma mère, dont il ne connaît certainement pas le prénom ou pas de moi.
- :
|
| | | | (#)Sam 10 Avr 2021 - 21:34 | |
| STRIPPED DOWN TO THE BONE Peut-être que nos éclats de rire n’auront pas réveillé mes parents ou Zach qui, pour mieux affronter la crise au ranch, a réinvesti les lieux. Il ne s’est pas gêné, lui. Il y a emmené sa copine du moment alors qu’entre eux, il n’y a rien de sérieux. Je peux le déchiffrer dans les diverses expressions de ses yeux qui tantôt la raillent tantôt la dévorent. Il est attiré par ses charmes et non par ce qu’elle pourrait avoir au fond du cœur et de son cerveau. D’après moi, il est vide. Elle m’exaspère trop pour que je décèle en elle un trait d’intelligence. Nul doute que mon père ne cautionne ni la présence de l’impudente ni l’attitude de mon père. Alors, pourquoi je m’en fais ? Pourquoi devrais-je avoir honte quand, la femme qui m’accompagne, a signé récemment un bail de location pour nos deux noms ? Notre relation est sincère et, j’en suis certain, taillée pour durer. Je n’ai aucune raison d’être mal à l’aise à l’idée que ma complice soit si expansive. Pourtant, je lui intime d’être plus silencieuse. Je récupère d’entre ses doigts malgré ses protestations le cadre qu’elle retient en otage. Je l’appâte en lui proposant des copies, en la flattant de baisers ou en participant au sien. Et pour cause, une part de moi est embarrassée, dérangée par une petite voix somme toute discrète qui me répète que la présence de Rae est le fruit d’une ignoble manigance. Plus tard, je m’en voudrai. Je me maudirai d’avoir forcé les choses. En attendant, je rassure mon moi inquiet en me jurant de réveiller et de ramener Raelyn sur Brisbane sans rechigner, sans tenter de la retenir. Je le réconforte en refoulant cette sensation d’avoir été son braconnier. J’autorise l’ivresse à m’assourdir à toutes mes idées noires pour n’être sensible qu’aux éclats de rire de ma partenaire, à ses facéties, à ses moues de tentatrices, à ses lèvres sur les miennes, à son intérêt pour ce que j’étais. C’est moi qu’elle cherche dans chaque cadre du meuble à chaussures. Il en est bondé et certains ne sont pas voués à lui plaire. Intérieurement, Je prie pour qu’elle ne remarque pas le gosse de 18 ans qui sort de l’Eglise avec une corde autour du cou. Il n’est de Dieu pour personne : elle le remarque, le pousse et le verre se brise à mes pieds. Imbibé de whisky, l’image m’a semblé évocatrice et, mon trait d’esprit, bien malhabile. J’y ai gagné un regard de biais et, à mon tour, je me suis esclaffé. « Il y en a plein les tiroirs si tu veux. Et, tu me rendrais service.» l’ai-je houspillée de ce ton à mi-chemin entre la gravité et la malice. Ma mère n’a pas fait le deuil de cette union. Elle en conserve des souvenirs sur lesquels je tombe régulièrement et moi, ça m’exaspère puisque la manœuvre est volontaire. Dès lors, oui, tous clichés et tout vestige de mon emprisonnement peut finir au feu : je ne les pleurerai ni ne les regretterai. En revanche, je peste contre la curiosité de l’indisciplinée. Elle s’arrête devant chaque porte ouverte et s’avance vers l’intérieur de chaque pièce. Je proteste, mais elle fait mine de ne pas m’entendre. Aussi, ai-je employé les grands moyens, des moyens qui en pareilles circonstances l’amusent beaucoup. Moi aussi, je dois bien l’admettre. Arrivé à destination, je n'écope pas d’une gifle qui sifflera dans mon tympan longtemps. Je reçois plutôt en cadeau un baiser qui affole mon rythme cardiaque. Sait-il seulement, mon cœur, qu’il n’est pas au bout de ses surprises ?
Elle me tient à distance à l’aide de mes armes, Raelyn. Elle utilise mes menaces et mes travers de mauvais joueurs pour garder mes mains loin de ces courbes qu’elle dénude. Plus elle est lascive, plus je peine à contenir mon désir. Je tente une approche : elle est vaine. J’en essaie une autre : elle tombe à plat. Je me désespère et je bats du pied la mesure de mon impatience. Bien entendu, elle est exquise si peu vêtue, mes médailles autour du cou. Je les préfère toutefois à leur place et moi, à la mienne, autrement dit : tout contre elle. Alors, assis au bord de mon lit, j’attends mon heure puisqu’elle viendra. Le tout, c’est de ne pas louper le coche de l’erreur commise. Celle de Rae, c’est la bombe d’équitation et moi, en bon prédateur, je bondis vers elle, sur elle. Je parfais son œuvre : je termine de l’effeuiller, conquis par la caresse de ses lèvres partout où elles se posent. « Si je te donne ma permission, ça ne t’intéressera plus. » ai-je rétorqué, éclairant son esprit de contradiction, son mépris pour toute forme d’autorité, dans la majorité des cas, sauf peut-être ceux-ci. Elle n’est pas toujours en quête de douceur et, sur l’instant, ça m’arrange plutôt bien : je suis saoul au point de ne pas entendre les grincements de mon lit quand j’ai poussé l’objet de toute mes convoitises au milieu de mon matelas. Les plaintes du sommier ne m’ont heurté qu’au moment où je me suis penché sur elle. Qu’à cela ne tienne cependant : le matelas finira au sol. Les lazzis de ma complice - peu efficace - ne m’atteignent pas. J’ai trop chaud et la passion, la nôtre, est trop à l’étroit dans mon corps. Je ne rétorque rien par ailleurs. Je pouffe alors que médailles et trophées chutent avec perte et fracas de leur étagère, mais peu m’importe quand mon amante me chante à l’oreille des supplications suggestives d’une voix suave, me tire vers elle et aborde son regard dans l’océan du mien pour y jeter l’ancre. Rien ne compte plus, nous deux mis à part, quand nous sommes deux êtres offerts l’un à l’autre pour ne plus en former qu’un.
❈❈❈❈ Alangui par le cocktail de l’ivresse et de l’ébat charnel, je m’étire, je bâille et je lutte contre le sommeil. Je ne veux pas dormir, pas même le temps de quelques secondes. Tout à l’heure, elle s’en ira. D’ici quelques heures, je serai livré en pâtures au manque et à la peur, celle que plus rien ne soit comme avant si je m’attarde trop longtemps sur Kilcoy. Sera-t-elle heureuse d’être séparée de moi durant quelques heures ? Comme avant ? Quand nous y trouvions tous les deux notre compte sous prétexte de ma vengeance pour moi ou de Mitchell pour elle ? Après sa rechute, nous avons appris à cohabiter sans nous étouffer, en respectant que l’autre puisse se perdre dans ses pensées. Est-ce qu’elle aura besoin de plus, désormais ? Est-ce la nécessité de ne plus être collé-serré en permanence viendra gâcher notre partenariat ? Pire, sera-t-elle lassée de m’avoir sous les yeux au boulot et dans les pieds au loft ? N’aurait-elle pas manifesté le désir de s’enfuir que ça ne m’aurait pas traversé l’esprit. Sauf que c’est là et que ça grossit à mesure que les effets de l’alcool me fuguent. Je m’apprête à lui en toucher mot quand son rire me happe derechef. D’instinct, je l’interroge d’une œillade appuyée et, tandis qu’elle emprunte le chemin de ses souvenirs, je me tourne vers elle, non sans préserver le noeud de nos jambes. Je bois ses paroles et mille questions d’hier s'agglutinent aux portes de ma bouche. « Comment elle s’appelle ? » Sa mère, évidemment. C’est d’elle dont il est question. Lui manque-t-elle ? Est-ce l’air de ma campagne qui lui rappelle son enfance ? « Et, elle faisait quoi dans la vie ?» Son père, je sais qu’il est parti pour concevoir, dans une autre couche, une Halsey “horripilante” Blackwell. « Les gens qui entassent comme ça, on dit que ce sont de grands sentimentaux. Tu crois que tu lui manques parfois ? » Je le présume : je souffre encore de l’absence de mon enfant. « Elle n’a jamais essayé de te contacter ? » L’inverse est impossible. Il y a des mois de cela, Rae a été limpide sur ce qu’elle ne désirait pas remettre les pieds à Charleville. « Parfois, je me dis que j’aimerais bien la rencontrer… parce que je me demande quel genre de petite fille tu étais et que je ne sais pas si tu me dirais la vérité si je te le demandais. » J’aurais adoré avoir le droit, moi aussi, de découvrir son minois de poupon sur des clichés jaunis. A défaut, je fais appel à sa bonne volonté à l’aide d’un sous-entendu, comme souvent.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Dim 11 Avr 2021 - 12:05 | |
| Stripped down to the bone Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Si je te donne ma permission, ça ne t’intéressera plus. » C’est vrai dans la majorité des cas. C’est vrai au regard de la femme que je suis, celle grisée par l’interdit, celle attirée par ce qu’elle ne peut pas avoir et celle dont l’esprit de contradiction concurencerait même les meilleurs. Mais pas avec lui. Lui, je ne le désire pas moins maintenant que je le sais conquis, que je sais que son cœur et son corps m’appartiennent à moi et pas à une autre. La passion ne s’est pas éteinte lorsque nous avons abandonné le statut d’amants occasionnels pour un plus noble : au contraire, elle brûle encore si fort que je me demande encore parfois où peut-elle bien prendre sa source. Pourtant, je ne retourne pas terre et mer à la recherche d’une réponse. Je n’ai pas peur qu’elle nous abîme, ou que de comprendre puisse faire faiblir l’attirance que nous ressentons l’un pour l’autre, mais j’aime les choses comme elles sont. J’aime qu’il soit mon exception à bien des niveaux. J’aime qu’il soit le seul à apercevoir et contempler des pans entiers de ma personnalité. J’aime l’idée d’être différente quand je suis avec lui, différente quand je suis dans ses bras, sans être quelqu’un d’autre. Et quand nos corps s’unissent l’un à l’autre, quand nous cédons à la passion et qu’ils s’entremêlent, toutes les questions disparaissent et rien d’autre n’a plus d’importance.
J’aime ces instants après l’amour où - je le nierais si on me le demandait - je baisse ma garde et suis le plus vulnérable. Aujourd’hui, c’est la forme d’un voyage sur la route de mes souvenirs que cela prend, et je m’en surprend moi-même : je m’y égare rarement. Aujourd’hui, cette nuit, je le fais toutefois sans la moindre trace de nostalgie. C’est à Amos que je parle, c’est à lui que je me confie puisque je le sais avide de la moindre bribe d’information concernant mon enfant et, je ne peux le lui reprocher : je me suis découverte capable de l’être également avec lui. C’est pour lui donc que je rassemble les quelques souvenirs qu’il me reste de cette période : ils ne sont ni bons, ni mauvais, je les traite aujourd’hui en parfaite indifférence. « Comment elle s’appelle ? » Lui, il se redresse et je sens qu’il boit mes paroles. Moi, je pose mon menton sur son torse pour mieux garder son regard dans le mien. « Et, elle faisait quoi dans la vie ? » Son prénom, son occupation professionnelle, je ne saisis pas pourquoi c’est important, que je comprends que pour lui, ces questions le sont. Alors je me prête au jeu sans y mettre de mauvaise foi, sur le ton de la confession. « Elle s’appelle Rose. » J’ai hésité à parler d’elle au passé. Elle ne fait plus partie de ma vie, mais aux dernières nouvelles elle respirait encore. « Et elle est serveuse. Elle était serveuse en tout cas, quand j’étais là bas. Mon frère l’entretien peut-être aujourd’hui, d’après Halsey. » Je le précise puisque je ne prends pas ses révélations pour de l’argent comptant. Je ne les ai pas sollicitées non plus : c’est elle qui a cru bon de me donner des nouvelles, pensant peut-être que cela me chahuterait. « Les gens qui entassent comme ça, on dit que ce sont de grands sentimentaux. Tu crois que tu lui manques parfois ? » Un mince sourire sur les lèvres, je secoue la tête et, avant que je n’ai le temps de formuler une réponse, il complète sa question. « Elle n’a jamais essayé de te contacter ? » Mes doigts se perdent sur son torse et moi, je me perds dans mes pensées. « Non et non. Je sais que je ne lui manque pas : on était pas une famille de grands sentimentaux. Liam - c’est mon frère - peut-être, mais on ne partageait rien lui et moi. » J’accompagne le prénom de mon frère d’un sourire, puisque nous avons ça en commun, mon amant et moi. « On avait un deal tacite elle et moi. Elle a toujours su que je partirai et j’ai toujours su que, si je le faisais, j’avais pas intérêt à revenir en rampant. » C’est certainement d’elle que je tiens une partie de mon caractère. Elle était solide, ferme, dure et, elle aussi, on aurait pu penser qu’elle n’avait pas de cœur. Mais le courage qu’il m’a fallu pour fuguer et pour devenir la femme que je suis devenue, elle en était dénué. « J’ai pas été maltraitée et j’ai pas été livrée à moi-même. » Je ne veux pas qu’il me prenne en pitié en imaginant que c’était le cas. « Mais j’étais une bouche à nourrir et elle joignait à peine les deux bouts. Une bouche avec un sale caractère en plus. Et elle, elle était tout sauf une sentimentale. » Mes doigts qui, jusqu’ici caressaient son torse stoppent leur course et je pose ma paume contre sa peau, relevant mes yeux dans sa direction. « Parfois, je me dis que j’aimerais bien la rencontrer… parce que je me demande quel genre de petite fille tu étais et que je ne sais pas si tu me dirais la vérité si je te le demandais. » Un mince sourire étire mes lèvres. « Je t’en empêcherais pas tu sais. » Autrefois peut-être. Mais nous n’étions pas ce que nous sommes aujourd’hui. « Mais je n’ai pas envie de les revoir. » Autrement dit, s’il décide de conduire jusqu’à Charleville pour faire la connaissance des deux êtres qui m’ont vue grandir, je ne serais pas du voyage. « J’ai pas envie de retourner là-bas. J’étais pauvre, inintéressante et sans avenir là-bas. » Et je n’ai pas envie de prendre tout ça en plein visage. Si je n’occulte pas, je n’ai pas envie de m’y confronter pour autant. « Je veux plus jamais ressentir ça. » Je m’exprime avec douceur, et j’espère qu’il comprend. « Et j'étais une gamine silencieuse, aussi surprenant que ça puisse paraître. » Un sourire plus franc étire mes lèvres. « Jusqu'à un certain âge en tout cas. Jusqu'à ce que je réalise qu'exprimer les choses quand j'étais en désaccord était foutrement libérateur. » Là il me reconnaîtra certainement un peu plus.
- :
|
| | | | (#)Lun 12 Avr 2021 - 23:55 | |
| STRIPPED DOWN TO THE BONE Nous avons retourné la chambre et démonté le lit. Nous nous sommes allumés et enflammés. Nous avons sacrifié Venus sans nous soucier de l’endroit, de l’heure ou de nos voisins de chambrée. Et, finalement, nos corps épuisés de s’être retrouvés, ma respiration lourde et la sienne saccadée, nous sommes retombés sur le matelas désolidarisé de son sommier, alanguis, toujours ivres, quoiqu’un peu moins. C’est parce que nous sommes toujours sous l’influence de l’alcool que j’allume deux cigarettes, une pour elle et l’autre pour moi. C’est de l’être beaucoup moins que les voyants de mon intérêt vire au rouge. Raelyn, elle ne parle que rarement de sa famille. Sa vie d’antan et ses composantes me sont quasi-inconnues puisque les rares fois où elle a mandaté ses souvenirs, elle me les a confiés du bout des lèvres avec cet embarras que j’ai traité avec galanterie. Les questions affluant dans ma tête, je les ai étouffées dans l'œuf. Je les ai jalousement conservées en me promettant de ne pas les poser, pas si la réaction que provoque une quelconque allusion ressemble à un refus catégorique. Lorsque j’ai soumis l’idée d’entamer le voyage jusqu’à Charleville, Raelyn s’y est opposé d’un non ferme et tranché. Alors, je n’ai pas insisté. Je n’ai pas répété mon offre non plus. J’ai pris le parti que ce pan de sa vie demeurerait un secret durant longtemps. Ai-je désespéré que jamais elle ne s’ouvre à moi ? Non ! Raelyn est libre d’avancer selon un rythme qui lui est propre. A moins que je n’ai à en souffrir, sa cadence ne me gêne en rien. Le décès de Sofia et les projets qui en ont découlé m’ont transformé en homme patient. Je peux attendre et, par-dessus-tout, apprécier la délicatesse de confidences que l’on tisserait dans de la soie sauvage. Le moment est-il venu ? Est-ce maintenant que je découvre les nom et prénom de sa mère et de son frère ? Que j’en apprends davantage sur Rachel-Lynn, la petite fille qui a poussé en province dans une maison à peine plus large que ma chambre ? Une masure sans doute en bon état trop étroite pour elle et les siens ? Je le crois. L’alcool, le décor, Kilcoy, ce sont des facilitateurs. Dès lors, je l’interroge, ma complice. Je me tourne dans sa direction pour plonger mes yeux dans les siens, et tandis que mes doigts retracent la ligne de son bras au départ de son poignet jusqu’à son épaule, j’ouvre grand les écoutilles. « Rose.»ai-je répété, tentant d’imaginer quels seraient leur point commun. Sa petitesse ? Sa force de caractère ? Son intransigeance ? « Tu as ses yeux ?» A-t-elle ton nez ou tes lèvres ? J’y songe et mon pouce glisse sur les précitées. « Ou sa bouche peut-être ? » ai-je tenté avant de sourire grâce à l’un des nôtres : le prénom de son frère. « Liam ! Très populaire à une époque. Je parie qu’ils ont le même âge. Il est aussi historien ? » A-t-il fait des études ? Gagne-t-il si bien sa croûte qu’entretenir leur mère est une formalité ? Le cas échéant, n’est-ce pas la preuve de sentimentalisme justement ? Au moins, Raelyn balaie-t-elle cette théorie où son “Liam” a quitté l’Australie pour l’Europe. « Et par tacite, je suppose qu’il faut comprendre que tu es partie sans rien laisser derrière toi.» Ou tout, selon le point de vue.
Ma complice, elle n’a pas de rapports particuliers avec le matériel, hormis peut-être pour quelques objets qui nous concernent depuis qu’elle a rangé le cadre d’Aaron, celui qu’elle a rangé dans la console de son entrée. Qu’est-il devenu aujourd’hui ? Repose-t-il au fond d’un tiroir dans le garde-meuble ? Fera-t-il partie de notre décoration lorsque nous emménagerons ? Devrais-je éviter de croiser du regard à cause du portrait qu’il renferme ? Et, sur lui, puis-je satisfaire ma soif de tout savoir à son propos alors qu’il m’intrigue encore, son ex ? Je pars du principe que “trop” ne serre par la main du “mieux” et je m’abstiens. « C’est frustrant de me dire que je ne pourrai pas m’approprier un cliché, mais je ne me déplacerai pas jusque Charleville si je ne peux pas te glisser dans mon bagage. » ai-je répliqué, un sourire rassurant au coin des lèvres, qu’elle apaise son cœur : je ne prendrai pas cette initiative. A ce stade, je suis satisfait qu’elle ne dissimule pas son passé par méfiance, mais parce que la nostalgie ne l’ébranle pas. « Et si tu n’as pas besoin de ça pour être fière du chemin parcouru, je peux faire sans.» La conclusion est sincère. Il n’y a ni déception ni amertume à maquiller par un élan de tendresse. Raelyn, elle m’attendrit souvent. Remonter le temps pour la cerner n’est pas indispensable. Deviner qu’elle chérit son indépendance parce qu’il est le trésor qu’elle a excavé à la sueur de son front, à force de ruse et de détermination, grâce à cette force de caractère née dans la peur d’être pauvre. Sa crainte d’être insignifiante a certainement été générée par ce que lui inspirait sa mère et je ne suis personne pour la juger sous prétexte que nos différences se clarifient. Une part de moi l’envierait plutôt : elle n’a pas gaspillé son énergie et ses talents à obtenir l’approbation des siens. D’après son récit, elle a tapé du poing sur la table pour se libérer de ses frustrations. Moi, j’ai enterré ma trentaine et je les tais toujours comme le gosse d’hier. N’ai-je pas de quoi me sentir pathétique ? Quel bienfait ai-je tiré à redouter perpétuellement d’être le raté ou l’ingrat ? « Tu avais quel âge ? » La première fois qu’elle a osé se défendre des valeurs de son éducation si tant est que je n’extrapole pas. « Il s’était passé un truc en particulier ? » Une dispute au sujet de son petit copain de l’époque ? S’était-elle faite pincer en train de fumer des joints derrière le stade de foot ou dans les toilettes du lycée ? « Tu sais que tu peux me faire visiter sans qu’on se déplace ?» ai-je néanmoins ironisé, persuadée qu’une balade technologique lui arracherait quelques récits plus précis à propos de son adolescence. «Ça m’épate en réalité. Moi, j’étais silencieux et je le suis toujours quand je suis ici.» Je suis passé du coq à l’âne, faute à la débauche de cette soirée. Je ne l’ai pas réalisé et, quoique je me ne pipe plus mot quand Raelyn prend la parole, j’ai poursuivi : « Dire ce que j’ai sur le coeur, c’est pas toujours libérateur pour moi.» Sauf, bien entendu, lorsque notre couple est en jeu. « On est tous comme ça.» N’ai-je pas un frère gay qui a menti pendant des années pour des raisons similaires aux miennes ? « On prend des décisions, on fait des choix, sans leur demander l’autorisation. » Autrement dit, à nos parents avec pour unique but : se bercer de l’illusion que nous sommes suffisants, que nous rentrons dans le rang, pas tant parce que leur opinion dicte nos faits et gestes, mais parce qu’ils comptent, parce que quitter la ferme ne signifiait pas les abandonner pour ne plus jamais les revoir. «La plupart font semblant de rien. » Et tous se jettent alors des piques qu’ils feignent de ne pas entendre. Ma relation avec Raelyn sera le cœur de nombre d’entre elles. Je le pressens, mais ça ne change rien finalement. « Zach rit. Liam, il soulève les épaules. Chad, il ment. Et moi, je suis celui qui me barre… Mais qui n’en dit pas plus dans le fond.» ai-je annoncé, en soulevant les épaules. Puis, d’instinct, je l’ai serrée un peu plus fort contre moi. « ça t’étonne, pas vrai ?» J’ai ricané parce que ce réflexe, elle en fait les frais plus souvent qu’à son tour, Raelyn.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mar 13 Avr 2021 - 10:39 | |
| Stripped down to the bone Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Jamais je n’aurais pensé qu’une discussion concernant ma bourgade natale puisse être entourée d’une telle douceur. Si je ne tire aucun soulagement à l’idée de faire revivre ces souvenirs pour les partager - enfin - avec quelqu’un, ce que je lis sur son visage suffit à me mettre à l’aise et à m’encourager à le faire, pour lui. Comme moi, ouvrant toutes les portes du rez-de-chaussée tout à l’heure, il est avide de la moindre parcelle d’information concernant celle que j’étais autrefois, persuadée à tort ou à raison qu’elle l’aidera à me comprendre. Est-ce le cas ? Me suis-je forgée à Charleville, ou n’étais-je qu’une ébauche avant mon arrivée à Brisbane ? L’un est l’autre sont-ils incompatibles, finalement ? Je l’ignore, mais j’ai envie de dire que non. Que c’est l’endroit où j’ai grandi qui m’a donné la force de devenir celle que je suis aujourd’hui ou, plutôt, mon aversion pour ma bourgade et mes premières années de vie. Elles expliquent jusqu’au vide de mon appartement, au manque de décoration et de touches personnelles. Elles expliquent sans conteste cette peur que j’ai toujours eue de passer inaperçue, de devenir ou plutôt de redevenir insignifiante : ça, je n’ai toujours su, mais pas parce qu’elle l’était, la femme dont nous parlons à présent, ma mère, ou plutôt pas totalement. La vérité, c’est que j’ai toujours eu peur que, comme une maladie contagieuse, elle ne finisse par déteindre sur moi. C’est pour ça que j’ai décampé dès que j’en ai eu l’occasion. « Tu as ses yeux ? Ou sa bouche peut-être ? » Je plisse le front, signe de réflexion. Année après année, les contours de son visage sont devenus flous pour moi et, tentant l’exercice de les redessiner pour mon amant, je réalise que je me souviens à peine d’elle. Le son de sa voix, je l’ai oublié également mais est-ce réellement étonnant puisque j’ai quitté Charleville il y a plus de quinze ans. « Son nez, je crois. Elle disait qu’on avait les yeux de mon père, mon frère et moi. » Lui, je ne sais même pas à quoi il ressemble. Si mon aîné était en âge de garder quelques souvenirs, je n’avais même pas deux ans lorsqu’il s’est tiré, un peu de la même façon que moi. « Elle était solide, ferme et dure. » Un sourire étire mes lèvres : celui lui rappelle certainement quelqu’un. « Mais elle était lâche. Je peux pas croire qu’elle aimait sa vie et, pourtant, elle n'a jamais rien fait pour en changer. » Mon ton, il est dénué de mépris : la femme dont il a répété le prénom, comme pour se l’approprier, elle me laisse indifférente aujourd’hui. « Liam ! Très populaire à une époque. Je parie qu’ils ont le même âge. Il est aussi historien ? » « Oh non ! » Un rire s’échappe de ma gorge et je repose ma joue contre la peau de mon amant. « Il était loin d’être brillant, et on avait pas les moyens de faire des études de toute façon. Il est Ranger aujourd’hui. » Si je peux l’affirmer, c’est parce qu’Halsey a cru bon de me donner des nouvelles des miens, il s’en doute certainement. « Et par tacite, je suppose qu’il faut comprendre que tu es partie sans rien laisser derrière toi. » Je hoche la tête doucement. A quoi bon prendre le temps de rédiger une lettre ? Personne n’a été surpris de ne pas me trouver dans mon lit un matin, j’en suis persuadée et nous nous étions dit tout ce que nous avions à nous dire : à savoir rien. « J’avais rien à écrire dans une lettre. Et j’ai pas dit au revoir parce que... » A nouveau, trouver une justification qui tienne la route semble me demander un effort, un vrai. « Je savais qu’elle tenterait pas de me retenir, mais une part de moi n'avait pas envie de lui laisser l’occasion de le faire. » Je ne voulais pas qu’elle me raille, qu’elle tente de me faire peur ou de m’impressionner. Je ne voulais pas non plus qu’elle détruise le château de carte qu’était mon rêve : j’étais une gamine naïve, une qui espérait trouver mieux en arrivant en ville et qui a vite déchanté en se rendant compte qu’elle n’était personne.
« C’est frustrant de me dire que je ne pourrai pas m’approprier un cliché, mais je ne me déplacerai pas jusque Charleville si je ne peux pas te glisser dans mon bagage. » Je laisse échapper un soupir de soulagement, pas parce qu’il renonce à l’entreprise, mais parce qu’il ne tente pas de me convaincre de le faire moi. « Et si tu n’as pas besoin de ça pour être fière du chemin parcouru, je peux faire sans. » Mon regard, de nouveau accroché au sien, brille de reconnaissance. « Je le suis tu sais, fière. » Il le sait, il sait que je tire mon orgueil de mon ascension et ma vanité du chemin parcouru depuis la toxicomane jusqu’à la femme de poigne que je suis aujourd’hui. « La fille de Charleville et moi… On est pas les même personnes. C’est comme ça que je vois les choses. » Je n’ai pas de mal à parler d’elle puisque, finalement, elle n’est pas moi en tout cas ce n’est pas comme ça que je le ressens. C’est la vie d’une inconnue à mes yeux que je lui narre. La mienne, elle a commencé quand j’ai pincé mon nez pour le poser au-dessus d’un rail de cocaïne. « Tu avais quel âge ? Il s’était passé un truc en particulier ? » Je crois que je ne me suis jamais posé la question, même à l’époque. Pourtant, je crois redessiner les contours d’une scène et, si je ne suis pas certaine qu’elle soit le début de mon émancipation, c’est la plus vieille dont j’arrive à me rappeler. « J’avais douze ou treize ans, je crois. Je ne sais même plus à cause de quoi on se disputait, je me souviens surtout que j’ai pris une gifle monumentale. » Un rire discret s’échappe à nouveau de ma gorge et, doucement, je viens caresser sa joue. « J’ai eu l’impression de sentir sa main sur ma joue toute la nuit, mais à côté de ça je m’étais jamais sentie aussi bien. » Et il me connaît : il sait certainement qu’à partir de là, je suis devenue difficilement contrôlable.
« Tu sais que tu peux me faire visiter sans qu’on se déplace ? » C’est vrai et, alors qu’il enchaîne déjà, je me fais la réflexion que je ne suis pas mal à l’aise à l’idée de sortir mon téléphone pour le guider à travers les rues de mon enfance. « Ça m’épate en réalité. Moi, j’étais silencieux et je le suis toujours quand je suis ici. » Il se livre à son tour et, concentrée, je bois chacun de ses mots en croisant mes bras sur son torse pour y déposer mon menton. « Dire ce que j’ai sur le cœur, c’est pas toujours libérateur pour moi. On est tous comme ça. On prend des décisions, on fait des choix, sans leur demander l’autorisation. » Rien de ce qu’il me dit ne me surprend, pour l’avoir assez côtoyé je commence à cerner ses comportements sans mal. Il prend des décisions parce que ça lui semble être le mieux, à lui. Il impose moins qu’il oublie de consulter tant il est persuadé de faire ce qui doit être fait. Il impose moins qu’il n’ose tout simplement pas en parler. « C’est normal. C’est parce que tu tiens à tes parents. Parce que ce qu’ils pensent, ça compte pour toi. » Contrairement à moi qui n’ai jamais rien eu à faire du jugement de ma génitrice. Pensive, je me demande si, au fond, il n’est pas touché par l’opinion que ses parents ou en tout cas sa mère se fait de moi. Il m’a répété que cela ne l’atteignait pas de nombreuses fois, qu’il m’aime comme je suis et qu’ils peuvent aller se faire voir. Moi, je l’ai cru sur parole mais alors que nous évoluons sur la route de nos souvenirs, je me demande si une part de lui n’est pas blessé par tout ça, si une part de lui ne souhaiterait pas que tout soit différent. Que je sois différente, pas en tant qu’amante et partenaire, mais en tant que personne. « La plupart font semblant de rien. Zach rit. Liam, il soulève les épaules. Chad, il ment. Et moi, je suis celui qui me barre… Mais qui n’en dit pas plus dans le fond. Ça t’étonne, pas vrai ? » Un sourire étire mes lèvres et, doucement, je décroise un de mes bras pour glisser mes doigts dans sa nuque. « Je tombe des nues. » Plus sérieusement, je l’observe et je reprends. « Tu ne le fais plus tout le temps avec moi. » Il ne s’agit pas d’une question, c’est un constat. Il se fait violence, il apprend à communiquer et, lorsque je lui ai confié ma détresse au téléphone il y a une semaine, il n’a pas fui : il a couru dans ma direction au beau milieu de la nuit. Pensive, je le détaille sans réussir à chasser mes interrogations de mon esprit. Elles naissent de sa frustration à l’idée que je quitte Charleville, elles naissent de son envie de me voir ici, au Ranch et sur la terre de son enfance. Il ne m’a pas forcé la main, je ne fais rien en y étant forcée, mais il m’a déstabilisée, au cours du dîner. « Amos... » Je déglutis, je cherche à nouveau son regard et j’augmente la pression de mes doigts dans sa nuque. « Et ce que… Est-ce que qui je suis, ce que je suis, c’est assez ? Est-ce que je suis assez pour toi ? » Ou, au contraire, souhaiterait-il parfois tenir dans ses bras une femme qu’il peut présenter à ses parents sans craindre leur jugement, une femme qu’il pourrait ramener lors des fêtes religieuses, une femme qui le ferait avec plaisir et qui ne rêverait que de rencontrer les siens ?
- :
|
| | | | (#)Sam 17 Avr 2021 - 18:26 | |
| STRIPPED DOWN TO THE BONE Elle désigne son nez et, comme de coutume, j’y dépose un baiser, le grain d’un chapelet d’autres désignés à ses paupières et à sa bouche. Mon intérêt pour sa mère, son frère ou, plus largement, son enfance, m’empêchent toutefois de m’y attarder. Je suis curieux à présent qu’elle se livre d’elle-même, sans que je n’ai eu à insister pour recueillir ses informations. Ainsi, j’apprends que si elle ne doit pas à Rose son physique, elle a hérité de son caractère bien trempé. Du reste, elle l’estime lâche, sa mère. Elle considère que subir son existence sans l’aimer est un défaut et moi, attentif à son récit, je relève ce point commun entre son parent et moi. Les fondations de mon mariage n'étaient pas assez solides pour soutenir une forteresse. Celle que Sarah et moi bâtissions tenaient debout grâce à Sofia. De son vivant, les murs se sont fissurés, rendant le bâtiment branlant et humide. Après sa mort, l’eau s’y est infiltrée jusqu’à ce que je me noie et, des années durant, je me suis battu pour la vider et colmater les lézardes. Mon outil ? Un seau troué : c’était voué à l’échec et, malgré tout, j’y ai dévoué une énergie folle au mépris de mes besoins. Est-ce que, moi aussi, j’entre dans la catégorie des couards ? N’y-a-t-il pas un entre-deux ? Cet acharnement ne peut-il s'apparenter à une forme de courage ? Etait-ce au contraire stupide ? Quel regard porte-t-elle sur moi, Raelyn ? Par quel adjectif me décrirait-elle si elle ne m’observait pas à travers les lentilles de l’amour ? Un instant, mon cœur s’est pincé alors que je m’interroge sur ce que je suis ou non… Un instant seulement, pas longtemps. L’ivresse bride les remises en questions au moins jusqu’au matin. Ne reste plus qu’à espérer, désormais, que le sommeil enterrera mes doutes. En attendant, je ne peux qu’édulcorer son propos, non pour défendre la mère célibataire, pmais pour me réhausser d’un échevlon sur l’échelle de mon estime de moi et, peut-être, de la sienne. « Parfois, quand on a beaucoup de responsabilités.» Si de nos choix dépendent le bien-être d’autrui. « On n’a pas le choix que de préserver ce qu’on a.» La seule raison qui vaille, c’est notre progéniture. Un enfant, c’est un concentré de joie, mais c’est aussi aliénant dès lorsqu’on l’aime. C’est notre devoir, en tant que parents, de veiller à ce qu’il mange à sa faim. Dans ces conditions, l'inaction est parfois plus profitable qu'une révolution. « Et, ton père ?» Partage-t-elle avec lui de bons souvenirs ? A-t-elle été tentée de le retrouver ? Et lui, a-t-il essayé ? Quant à ce frère - ce Liam qui n’est pas historien - a-t-il cherché cette figure masculine pour s’en servir comme d’un exemple ? A priori, son aîné est ranger et mille questions m’assaillent - est-il compétent ? Passionné par sa fonction ? Ethiquement correct ? - sauf que ma complice, elle ne détient pas les réponses. Alors, je me tais. Je les réprime parce que son frangin m’intéresse moins que les déductions découlant des comportements d’un Raelyn petit fille ou adolescente.
Elle a fugué les mains vides et sans laisser de pourboire à sa mère. Pas d’explications. Pas d’indication sur sa destination. C’est admirable en soir, mais le père que j’étais s’étonne de l’indifférence de l’abandonnée. A sa place, je serais devenu fou. J’aurais remué ciel et terre pour déloger Sofia de son nouveau nid. Jamais je n’aurais baissé les bras à moins que je ne l’ai fait justement… par respect pour ses ambitions. Je n’en sais rien et, là encore, j’évite d’y penser, de remuer dans une plaie mal cicatrisée un opinel long de trente centimètres. Je ne souhaite pas être avalé par la fange du chagrin et de la culpabilité. « Tu n'avais pas des amies qui t'auraient manqué ? » ou l’inverse. « Un petit-ami peut-être ? » C’est l’âge au cours duquel on confond la passion avec l’affection et ce parfois jusqu’à la déraison. A-t-elle aimé souvent, Rae ? A-t-elle aimé avant Aaron ? L'indiscrétion me brûle les lèvres : la jalousie , tout irrationnelle soit-elle, les avorte. Je ne veux pas parler de lui, pas cete nuit, pas alors qu’elle s’en va demain. Qui domptera mon imagination compte tenu qu’elle me laisse sur Kilcoy ? Qui me tempèrera si ma tête est emplie d’idées si faciles à interpréter ? Qui ? Je n’ai pas confiance en mon sens de la mesure. Je ne raisonnerai pas seul. Je laisse donc son ex au fond de sa tombe. Je n’invoque pas son fantôme de peur qu’il ne s’installe. Je laisse tous nos morts loin de nous. Je leur préfère la sincérité : je suis admiratif. Elle a de quoi être fière, ma partenaire et, tandis qu’elle l’admet, je lui souris, amusé par son arrogance. Elle ne me dérange pas. Elle contribué à sa personnalité, à celle qui m’a charmé quand je n’étais pas disposé à m’ouvrir aux autres, moins encore à une femme. Mais, quelle femme ! Je n’ai pas besoin d’appréhender celle d’hier pour louanger de quelques caresses dans son dos celle d’aujourd’hui. Nous balader dans les rues de son quartier favori de Charleville ne conditionnera pas l’avenir de notre couple. Ceci étant, je note dans un coin de mon cerveau qu’elle n’a pas grimacé devant l’idée. J’y reviendrai donc. Elle n’y réchappera pas. Avant cela, j’équilibre la conversation, qu’elle sache dans quel environnement elle vient de mettre les pieds. Certes, elle ne rencontrera pas mon père dans la cuisine. Elle ne sirota pas un café en sa compagnie, bavardant avec légèreté autour de la vie à la ferme ou du gosse que j’étais. J’ai promis que nous aurons décollé avant que la maison ne s’éveille et j’entends tenir parole : lui éviter l’hôtel n’était pas un traquenard. Le cas échéant, le ranch renferme les fondements de mon tempérament. Je l’ai façonné ici grâce - ou par la faute - aux attitudes de mes proches et je l’explique, sans fard, sans embellir ni noircir le tableau. « Disons que ça compte quand ça m’arrange. » ai-je renchéri en haussant les épaules. « Sinon, je n’aurais pas joué mon avenir sur un coup de poker.» A dix-huit ans à peine, un rapport non protégé, c’est une double porte béante vers les complications. « Et il y a des tas d’autres choses que j’aurais faites différemment. ça tient plus à ce qu’on nous a inculqué sur la place ou le rôle de chacun dans une société en fait.» Et, sur l’heure, comme pour celles à venir, je n'ai plus rien d’un standard. « Mon père ferait un infarctus s’il savait pour le casino, ça ne me retient pas pour autant.» Ai-je confirmé, réalisant mon hypocrisie. Elle est bienveillante, mais est-elle excusable pour autant ? « Je ne lui dis pas parce que après… tout ce que tu sais déjà...» Inutile de redéfinir les drames de ma vie. « Je me suis installée dans la grange et mon père...» M’a secoué comme un prunier ? M’a tiré les bretelles ? M’a insufflé une nouvelle raison de me battre ? Tout ça à la fois, j’imagine. « Il m’a remis en mouvement.» Il a huilé le mécanisme quand Raelyn a remplacé les pièces hors d’usage. « Je lui dois beaucoup. Je ne veux pas le décevoir.» Je prends, en conséquence, mes jambes à mon cou. Je l’avoue à ma dulcinée et, ensemble, nous nous amusons de cette manie tantôt insultante, tantôt agaçante, mais toujours efficiente, quoiqu’elle n’ait pas tort : moins avec elle. « C’est vrai, mais toi, ce n’est pas pareil.» La fierté s’amenuit pour elle, pour moi... « Mais, ça reste un effort que tu ne dois pas oublier d’ailleurs. » Pour peu, j’aurais réclamé une récompense. Or, doucement, la fatigue étend entre nous un manteau de silence.
Les mauvaises langues jubileraient. Elles prétendraient qu’ils signe la fin de nos secrets et entérine le commencement de l’ère de la routine. Moi, je les raillerais d’être aveugle à ce qui se trame réellement dans cette chambre. Nous achevons de nous construire en nous dévorant des yeux. Si l’éreintement était une donnée négligeable, nous aurions pris un ticket pour un tour de manège supplémentaire. A défaut, je la contemple, elle me dévisage, nous nous sourions, nous nous entourons d’une tendresse mutuelle et nous luttons contre l’endormissement. Évidemment, ce traître se rapproche. Mes paupières tombent et, tandis que je lâche prise malgré mon désir de retenir la nuit, Rae m’étonne d’une question évocatrice. D’instinct, j’ouvre un oeil alerte et je la rapproche, resserrant le noeud de nos jambes. Sa voix est chargée d’anxiété, mais pourquoi ? A quoi pense-t-elle exactement ? Et, pourquoi est-ce que son inquiétude fait si douloureusement écho à la mienne ? « Bien sûr. On n’en serait pas là dans le cas contraire. Tu crois que je reproduis des erreurs ?» Autrement dit, m’encroûter par confort et par lâcheté dans une relation dont l’autre pendant est source de souffrance et non de bonheur ? « Tu n’es pas seulement faite pour mes mains. Tu l’es pour moi.» ai-je néanmoins conclu, sincère et encourageant : ce n’est pas le jour où il convient de s’endormir sur des doutes ou des malentendus.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Dim 18 Avr 2021 - 11:11 | |
| Stripped down to the bone Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Parfois, quand on a beaucoup de responsabilités. On n’a pas le choix que de préserver ce qu’on a. » Lovée dans ses bras, je l’observe et je tente de comprendre si c’est ma mère qu’il défend ou si sa situation lui en a rappelé une autre. La sienne ? Je ne l’exclus pas, je sais qu’il est resté prisonnier d’une relation qui manquait de passion pendant des années, mais la comparaison c’est lui qui la fait, pas moi : comment pourrais-je le comparer à ma mère, Amos ? Comment alors que, pour venger le souvenir de sa fille, il s’est engagé sur une voie périlleuse, engagé dans une aventure dont il n’avait que peu de chance de réchapper ? Ma mère, elle n’a jamais aspiré à mieux parce qu’elle était terrorisée à l’idée de sortir de sa zone de confort. Amos l’a balayée pour la mémoire de quelqu’un qui ne respirait même plus et s’il se compare à elle ou s’il pense que je le fait, il a tort : il aimait sa fille plus que tout au monde quand je suis intimement persuadée que ma mère a toujours regretté d’être tombée enceinte à deux reprises d’un homme qui l’a quittée sans un mot. Liam lui ressemblait, à ce père absent. Moi encore plus, d’après elle. Est-ce qui nous a toujours tenu éloignées l’une de l’autre ? N’ai-je pas bouclé la boucle en prenant, comme lui des années avant, la poudre d’escampette sans laisser la moindre lettre ? « Et, ton père ? » Doucement, je replace ma tête sur l’oreiller sans le quitter des yeux. « Jeremiah Blackwell. C’est tout ce que je peux t’en dire, j’avais pas encore deux ans quand il s’est tité. Il est parti un peu comme moi d’ailleurs, de ce que j’en sais. » Sans se retourner et sans donner l’occasion à qui que ce soit de tenter de le retenir. « Mon frère devait avoir six ou sept ans. Lui en a souffert, moi non. » Comment entretenir de la rancoeur envers de père absent quand je rêvais de suivre ses traces ? Partir pour ne pas finir mes jours sans jamais avoir quitté Charleville ? « J’ai jamais posé de questions à son sujet et tu devineras sans mal pourquoi : c’était un sujet tabou. » Si je l’ai déjà vu en photo, je serais pour autant incapable de le reconnaître dans la rue. « Tu n'avais pas des amies qui t'auraient manqué ? Un petit-ami peut-être ? » Mes doigts glissent sur sa joue et, alors qu’il s’intéresse timidement à mes anciens amours, je souris en caressant sa peau du bout de mes doigts. « Pas d’amies. Et pas de petit ami non plus. » Il n’a aucun gamin de dix huit ans à jalouser parce qu’il aurait ravi mon coeur à l’époque. « T’as sûrement déjà remarqué à quel point je suis douée pour me faire des amies. » Mon rapport à la gente féminine est compliqué et, aussi loin que je me souvienne, il l’a toujours été. « J’étais la fille bizarre qui trainait avec des types des classes du dessus parce qu’ils avaient toujours une cigarette ou un joint pour moi. Mais ils m’intéressaient pas autrement. J’ai perdu ma virginité à quinze ans, avec le seul dont j’étais capable de vraiment supporter la présence, mais je n’ai jamais entretenu de relation avec lui ou un autre. Et je suis jamais tombée amoureuse. Tu avais quel âge toi, la première fois ? » Je n’ai pas à craindre mes aveux : nous parlons d’une époque où il était marié et peut-être même encore heureux, d’un temps où j’étais une enfant quand lui découvrait la joie d’être père. Je ne précise pas qu’Aaron est le premier à avoir fait battre mon cœur : mon amant a longtemps cru ou tenté de se persuader que j’aimais toujours mon défunt compagnon. C’est faux, je suis entièrement dévouée au brun qui me tient dans ses bras, mais nourrit-il encore des doutes à ce sujet ? En plus d’appartenir au passé, je peux sans craindre de me tromper dire que je ne l’ai jamais aimé correctement, Aaron, et je ne l’ai jamais aimé de la même intensité que j’aime Amos. Cela tient peut-être au fait que je suis une femme aujourd’hui, plus une jeune fille, cela tient peut-être au fait que c’est pour lui que j’ai toujours été faite.
« Disons que ça compte quand ça m’arrange. Sinon, je n’aurais pas joué mon avenir sur un coup de poker. Et il y a des tas d’autres choses que j’aurais faites différemment. ça tient plus à ce qu’on nous a inculqué sur la place ou le rôle de chacun dans une société en fait. » Je l’écoute et je tente de reconstituer le puzzle de son éducation. Elle est un mystère pour moi qui me suis construite bien loin de ce genre de considération. Est-ce que ça compte lorsqu’il est question de moi ? Il m’aime sans retenue, mais ne ressent-il pas un pincement au cœur à l’idée que je sois loin de la belle-fille parfaite que sa mère rêve certainement ? « Mon père ferait un infarctus s’il savait pour le casino, ça ne me retient pas pour autant. » « C’est noté, pas de discussion au sujet de mes activités professionnelles dans ce cas. » J’esquisse un sourire en nichant mon visage au creux de son épaule. Lui a-t-il parlé de notre rencontre ? Quel récit a-t-il inventé ? Qu’a-t-il dit de moi lorsqu’on lui a demandé ce que je faisais dans la vie ? « Je ne lui dis pas parce que après… tout ce que tu sais déjà… Je me suis installée dans la grange et mon père… Il m’a remis en mouvement. » Je perçois dans sa voix toute la reconnaissance qu’il voue à son père. Il est, si je lis entre les lignes, celui qui lui a donné l’impulsion nécessaire à recommencer à vivre après la mort de Sofia et je comprends qu’il compte beaucoup pour mon amant. Je comprends aussi pourquoi il est là aujourd’hui, quand de venir travailler à la ferme lui semble sûrement être une corvée. Je comprends pourquoi il est resté, alors que Liam est parti et que Chad n’a pas quitté sa vie sur Brisbane. « Je lui dois beaucoup. Je ne veux pas le décevoir. » « Et moi, je le décevrais ? » S’il posait les yeux sur moi ? S’il me rencontrait ? Je réalise que, jusqu’ici, il n’a été question que de sa mère lorsqu’il me faisait comprendre avec délicatesse que j’était loin de ses conventions. Moi, j’ai toujours mis ses deux parents dans le même panier mais, aujourd’hui, je me demande ce qu’il pense de moi, ce père qu’il admire tant. Comme sa mère, désapprouve-t-il ouvertement que son fils s’affiche au bras d’une femme telle que moi ? M’imagine-t-il lui aussi comme une sorcière qui aurait jeté un sort à son fils ?
« C’est vrai, mais toi, ce n’est pas pareil. Mais, ça reste un effort que tu ne dois pas oublier d’ailleurs. » Mes lèvres s’étirent et, à nouveau, mes doigts caressent le haut de ses pommettes, sa mâchoire et sa nuque. « C’est plus autant un effort. » Au contraire, il n’aurait pas sauté dans sa voiture sans hésiter pour parcourir la distance qui sépare Kilcoy de Brisbane en pleine nuit pour me retrouver. « Mais je ne l’oublie pas. » Je suis consciente d’être, en quelque sorte, son exception autant qu’il est la mienne. La personne qui a accès aux plus beaux aspects de sa personnalité parce que je fais battre son coeur. Et, pour la même raison, je sais que je suis différente avec lui, que je ne suis pas cette reine des glaces dépeinte par la plèbe lorsque je suis dans ses bras. « Je veux pas emménager dans le loft sans toi. » Je me suis mal exprimée tout à l’heure ou il a mal compris, ça n’a pas la moindre importance mais, ce qui en a, c’est de rétablir la vérité.
J’étais persuadée qu’il se moquait que je sois à des kilomètres des convenances. J’y croyais vraiment, avant Kilcoy, avant l’accident de sa mère et qu’il soit appelé à la ferme. Maintenant que je sens qu’il aurait voulu que j’y séjourne, ou en tout cas que je crois le sentir, mes convictions sont bouleversées et ce soir, j’ai eu peur et j’ai eu mal. J’ai eu mal d’imaginer que, ces derniers jours, il ait pu réaliser que ce n’était pas suffisant. Que ce qui l’avait attiré au début parce que j’étais exotique puisse devenir une source de frustration autant que de discorde entre nous. Que de non conventionnelle et excitante, je puisse devenir une égoïste incapable de vivre correctement une relation. Alors, aidée par l’ivresse et l’intimité de l’instant, je chuchote une question au creu de son oreille, avant que l’endormissement ne m’emporte. Je m’attendais à me sentir plus légère lorsqu’elle aurait passé la barrière de mes lèvres mais, suspendue aux sienne, mon cœur s’arrête et ma gorge se noue. Il resserre le nœud de nos jambes et je sens ses bras se refermer un peu plus fort autour de mon corps. « Bien sûr. On n’en serait pas là dans le cas contraire. Tu crois que je reproduis des erreurs ? » Je secoue la tête doucement. Ce que je crois ou plutôt ce que je crains, c’est qu’il prend conscience des choses et de qui je suis que maintenant et qu’il est pris de court. Ce qui m’angoisse, c’est que notre lune de miel se termine et qu’il soit rattrapé par les conventions. « Tu n’es pas seulement faite pour mes mains. Tu l’es pour moi. » J’accroche mon regard au sien et je le vois : je le vois qu’il le pense toujours, que rien n’a changé. « Je suis faite pour toi. » Doucement, je replace ma tête sous son bras dans une position confortable. Mon cœur est à l’aise, un peu plus à l’aise qu’avant qu’il n’affirme que rien n’a changé. Avant de m’endormir, je cherche ses lèvres pour le flatter d’un baiser tendre et profond, d’un baiser qui semble suspendre le temps. Lorsque nos lèvres se séparent, je chuchote contre les siennes que « Et toi pour moi. Je ne veux que toi. » « » avant de me lover contre lui, de battre des paupières pour lutter contre l’endormissement et prolonger autant que possible ce moment hors du temps, avant d’être rattrapée par la fatigue et de m’endormir dans ses bras.
- :
|
| | | | (#)Lun 19 Avr 2021 - 1:32 | |
| STRIPPED DOWN TO THE BONE Elle brosse le portrait de ses parents et je songe que sa relation particulière avec les notions liées à la famille n’a rien d’étrange. Le modèle dans lequel elle a grandi était certes stable, mais surtout dénanti de complicité. Elle n’a pas connu son père. Sa mère avait pour priorité première de joindre les deux bouts. Comment pourrait-elle comprendre que, chez les Taylor, quoique certains valsent souvent au bal des faux-culs, nous sommes une chaîne aux maillons solides que seuls nos comportements fragilisent ? Comment pourrait-elle entendre que Chad et Liam ont désarçonné notre mère en choisissant de quitter Kilcoy et que son attitude à elle l’aurait tuée ? Comment, puisqu’elle est partie, Raelyn. Elle s’est enfuie telle une voleuse d’avoir présumé la merde en ville moins odorante que celle de la campagne ? Souhaiterais-je embrasser la mission de l’éveiller sur les bénéfices d’appartenir à un clan que je m’y casserais les dents. Sauf que ce n’est pas important. Cette quête, je ne l’ai jamais envisagée. Si ma complice, plus tôt, ne s’était pas comparée à une fille de joie ou à une maîtresse insignifiante, nous ne mènerions pas cette discussion confidentielle entre les murs de ma chambre d’ado. Bien sûr, je soupçonne le cadre d’avoir délié sa langue et ça me plait. Ceci étant, c’est de recueillir quelques-uns de ses secrets qui m’enchantent, pas qu’elle se mêle aux miens. Ce serait confortable : elle ne me quitterait pas dès demain. Mais, ce n’est pas un essentiel. Alors, j’en déduis que cette parenthèse n’en est que plus précieuse et j’en profite sans mesure. Quand je ne me confesse pas, je questionne. « Logique ! Mais, tu n’as jamais été curieuse de savoir qui il était ? D’où tu venais ? » Il y a un monde au-delà de Charleville. Elle le sait, elle l’a expérimenté. Ma remarque, elle concerne davantage ses racines plus génétiques et, plus globalement, ce manque d’un père aimant, de ce héros qui suggère que grâce à lui, rien ne peut nous arriver. C’est la chimère préférée des petites filles : j’étais celui de Sofia. Je lui offrais la sécurité utile à sa construction. Et, Raelyn, s’est-elle sentie démunie parfois ? A-t-elle eu peur de n’avoir pour unique point de repère qu'une mère austère ? Qu’elle ait puisé en elle la force d’affronter ses angoisses, ça ne m'étonne pas réellement. Mais, a-t-elle trouvé une béquille pour l’aider ? Philosophe - et moins ivre - je me serais demandé si l’indépendance s’acquiert avec le temps ou s’il s’agit d’un don atavique. A défaut, ma possessivité jubile qu’elle n’ait pas collectionné les passions amoureuses. Elles m’auraient été moins tolérables que les aventures charnelles sans lendemain puisque les nom et visage de ces partenaires éphémères s’évanouissent dans les tréfonds de la mémoire humaine. Par contre, nul n’oublie sa première fois s’il est cumulé à un premier amour. Rae, elle a dissocié l’un de l’autre et mes traits se sont fendus d’un sourire qui lui est autant destiné qu’à mon passé. « Seize ans, je crois. Pas très loin en tout cas et, moi non plus, je n’étais pas amoureux d’elle. Il fallait que je me débarrasse de ça et c’était une bonne idée parce que j’en garde un souvenir impérissable.» ai-je ironisé, ricanant et sans m’embarrasser d’une honte quelconque. J’ai été maladroit, trop pressé et égoïste : rien d’anormal en soi. « Et, je ne suis plus assez saoul pour te raconter. Une autre fois peut-être.» Le ridicule ne tue pas, mais il laisse parfois des séquelles et, bien que face à Rae, je ne les craigne pas, j’en invoque d’autres beaucoup moins drôles, d’autres dont les séquelles m’ont conditionnés : ma dépression.
Je ne la définis jamais à voix haute. A quoi bon ? Je suis trahi par mon alcoolisme, par cette peine qui tapisse les parois de mon cœur et par cette colère d'apparence indifférente qui noie ma raison dans la coupe de la vengeance. Ma complice en a régulièrement payé les frais et, si je ne décris pas l’homme misérable que mon père a débusquer sur un lit de camp au milieu de quelques meules de foin, si je ne détaille pas les conditions dans lesquelles je survivrais malgré ma douleur, je rapporte tout de même ma gratitude envers mon aîné. Cette vérité rhétorique n'appellait à aucun commentaire d’ailleurs. Or, Raelyn, elle s’y colle et m’effare d’une question. C’est la seconde fois qu’elle glisse le sous-entendu que, tôt ou tard, elle se confrontera à mes proches. La première, je n’ai relevé qu’à l’aide d’un hochement de tête. Sur l’instant, je ne sais tout simplement pas quoi faire de cette allusion. Est-ce un appel du pied ? S’interdit-elle une immersion dans mon cocon de peur d’être mésestimée ? Redoute-t-elle que mes parents m'influencent de leur jugement et qu’il nous abîme ? Porte-t-elle ses allégations au hasard parce qu’elle est certaine que je n’attends pas d’elle qu’elle les rencontre, qu’elle les apprécie et qu’elle induise en eux la réciprocité ? De sa part, c’est surprenant, voire touchant : elle se moque de ce que le quidam pense de sa personne. Toutefois, je n’exclus pas que son ivresse se divertisse de brouiller les pistes. Dès lors, je l’ai considérée avec intérêt avant d’opter pour une réponse simple : « Peu de chance. Mon père et ma mère sont très différents. Lui, il verrait surtout ce que nous sommes nous et que tu es présentes pour moi.» A sa table ou dans ma vie : je ne précise pas, les deux sont valables. « Mais, tu lui plairais. Il aimerait ta franchise. Il ne mâche jamais ses mots. Il aime bien ça chez les autres. Je ne vois rien chez toi qui le decevrait.» La liste de son épouse serait longue à rédiger. La réciter ne me brûle pas les lèvres contrairement à ce “pourquoi" somme toute judicieux et acoquinable à l’envi. Pourquoi ça t’inquiète ? Pourquoi tu demandes ? Pourquoi tu notes dans un recoin de ta tête quel sujet il te faudrait ou non éviter ? Pourquoi est-ce plus difficile pour toi de t’asseoir dans la cuisine de mes parents que d’emménager avec moi ou d'emprunter le terrain des affaires qui est bien plus risqué ? En toute honnêteté, j’ai déjà tiré mes propres conclusions. Elles sont bienveillantes. Aussi me suis-je empêché de créer un malaise, pas alors que Morphée m’enlace de ses bras avides. Je ne tarderai pas à sombrer, mais avant cela, je pèse le poids de sa dernière interrogation. Rassemble-t-elle des informations parce qu'elle serait prête à outrepasser sa nature au profit de mes besoins éventuels ? Si ce ne sont mes erreurs d’hier qui l’inquiètent, quelle autre raison justifierait son tracas ? Dans le doute et trop épuisé pour tergiverser, je la rassure de toute mon authenticité. Notre sage étreinte, je la prive d’espace de mouvement et, dès lors que glissent ses lèvres sur les miennes, j’abandonne ma lutte contre le sommeil, non sans avoir rétorqué : « Je ne veux pas que tu y vives un seul jour sans moi.» Dans ce loft, le nôtre… l’inverse m’a blessé, mais c’est du passé désormais.
∞∞∞∞∞∞ Au cours de cette nuit, j’ai pris soin de programmer un réveil afin d’honorer mes serments. Or, je ne l’ai pas entendu, pas plus que l’agitation qui règne au ranch. Au contraire, je me serais réveillé en sursaut, secouant Raelyn au passage. Sauf que dans cet état de semi-conscience, je ne réalise pas qu’il est tard. Je ne perçois que la chaleur rassurante du corps de mon amante contre le mien. Raelyn est la sentinelle de mes nuits. Grâce à elle, je jouis d’un sommeil réparateur qu’aucun cauchemar ne trouble jamais - ou presque - plus. Je l’ai bénie pour ça. En cette fin de matinée, je le regretterais en partie. Je me serais senti moins con d’entendre frapper à ma porte à trois reprises. Je n’aurais pas la sensation d’être pris en défaut par mon père lorsque ce dernier m’a hélé. « Je vais ouvrir. C’est le moment de se rhabiller.» a-t-il jeté à la cantonade. Est-il froissé ? en colère ? Est-ce pour me punir qu’il prévoit d'envahir mon espace ? Il ne l’a que rarement fait. Est-il secoué par la curiosité ? Qu’importe, finalement. J’ai failli à ma promesse et, alourdi par une gueule de bois monstrueuse, je n’ai rien trouvé de mieux à faire que de couvrir Raelyn en geste nerveux. C’était idiot. J’aurais dû me lever et ouvrir moi-même. Au lieu de ça, j’ai grimacé par la faute d’une migraine assommante. « C’est quoi tout ce bazar ? Faudra me ranger tout ça.» a-t-il craché, ressuscitant au passage mes souvenirs de la veille. Concédant une oeillade inquisitrice à mon paternel, j’évalue son taux d’agacement avant d’ouvrir la bouche. L’heure n’est pas à l'esclandre et, dans le fond, je préfère me sentir grotesque dans la peau d’un gosse que d’aggraver mon cas aux yeux de ma complice. Elle, elle doit être furieuse. Mon père, il est amusé. Ses pupilles brillent de cette lueur que nous avons en commun lorsqu’une situation nous exalte, quand nous nous apprêtons à jouer de malice. « Je vous ai préparé du café. Vous avez deux heures devant vous avant que la maison se remplisse.» Il a refermé la porte et j’ai soupiré un soulagement de courte durée : il a reparu. « Bienvenue Raelyn. Ravi de vous rencontrer. » La précitée, je n’ai pas osé la regarder quand enfin seuls, j’ai affirmé que « J’avais branché le réveil.» Croix de bois. Croix de fer. |
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 19 Avr 2021 - 11:00 | |
| Stripped down to the bone Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Logique ! Mais, tu n’as jamais été curieuse de savoir qui il était ? D’où tu venais ? » « Je sais d’où je viens. »
Doucement, je caresse sa joue et son bras, dans un geste presque automatique mais pas moins sincère pour autant. Mes doigts parcourent un chemin qu’ils connaissent par cœur avec de se perdre dans son cou, sur sa mâchoire et, finalement, derrière sa nuque. Je sais d’où je viens : la génétique n’a rien à voir là dedans et pas la moindre importance. J’ai été Ra chel-Lynn, adolescente d’une petite bourgade au centre des terres du Queensland. Je suis devenue Raelyn, une jeune fille puis une femme qui s’est construite dansu un milieu d’hommes et par la force des choses. Je n’ai pas besoin de savoir si mon père vit à Melbourne, à Sydney ou s’il est depuis décédé. Je n’ai pas besoin de savoir s’il s’est remarié ou s’il a eu d’autres enfants puisqu’à mes yeux, il n’est rien de plus qu’un géniteur. J’aurais pu souffrir de son absence. Beaucoup d’autres gamines se seraient posé des questions mais comment reprocher à cet homme, cet inconnu, d’avoir fait ce que j’ai rêvé de faire depuis gamine, quitter Charleville et sa misère ? Il voulait plus. Il voulait être plus et ça je le comprends : cela me suffit comme héritage.
J’écoute le récit de ses premiers émois avec attention et amusement. Il n’est pas si différent du mien même si je suppose que, dans sa version des faits, la chose avait moins l’allure d’une transaction. Moi, je l’ai vécue comme ça parce que je suis restée détachée autant que possible et, comme lui, je voulais surtout être débarrassée de ma virginité que je voyais comme un fardeau pour devenir adulte et être vue comme telle. Bien sûr, je n’étais qu’une enfant et le suis restée après ça, même si mes premiers pas à Brisbane m’ont forcée à grandir plus vite que les autres jeunes femme de mon âge. Après quelques mois passés la tête dans la poudre, je n’avais plus dix huit ans, j’en avais quinze et j’en avais cinquante. Je me sentais trop jeune pour affronter la réalité : je me fourvoyais sur ce qui m’attendait dans les grandes villes, mais bien trop vieille déjà pour que mon corps puisse continuer à me porter. Je ne regrette rien de mon histoire, puisque c’est elle qui m’a conduite vers l’homme qui me tient entre ses bras. « Peu de chance. Mon père et ma mère sont très différents. Lui, il verrait surtout ce que nous sommes nous et que tu es présentes pour moi. » Il n’a pas besoin de préciser ce que sa mère verrait : je le devine assez bien. Une tentatrice. Une femme sans scrupules et sans la moindre valeur morale qui a détourné son fils du droit chemin. « Mais, tu lui plairais. Il aimerait ta franchise. Il ne mâche jamais ses mots. Il aime bien ça chez les autres. Je ne vois rien chez toi qui le décevrait. » Je lui plairais donc, et je note l’information dans un coin de ma tête. Piquée par la curiosité, je me demande s’il a souvent parlé de moi avec lui. S’il a deviné que je suis présente pour lui ou si mon amant s’est confié au détour d’une séance de travail à la ferme sur ce que je représente à ses yeux. Si oui, comment m’a-t-il dépeinte ? Comment parle-t-il de moi à ses proches ? Le fait-il souvent ? En quels termes ? « Tu tiens plus de lui alors ? » Lui aussi voit au-delà des apparences. Lui aussi s’est focalisé sur ce qu’il a vu de mes qualités humaines plutôt que son mon rang au sein du Club, mon apparence ou mon mode de vie en apparence décadent.
Mode de vie qui, aujourd’hui, est à des kilomètres de nous. J’ai cessé de compter, mais nous nous sommes promis fidélité depuis plus d’un an et ses bras suffisent à me combler : je ne ressens plus le besoin de m’abandonner à la diversité, de me réchauffer dans ceux d’un autre. Je le veux lui, je ne veux que lui et si l’on m’avait dit juste avant notre rencontre qu’en à peine plus d’un an j’aurais sauté le pas d’emménager avec un homme, j’aurais ri au nez de mon interlocuteur. Pourtant c’est vrai, pourtant c’est là et notre nid je n’envisage de le découvrir qu’avec lui, et je le rassure à ce sujet avant qu’il ne me rassure moi sur ce que je représente pour lui en tant que femme : je suis assez, je suis son tout et mon coeur bat un peu moins vite alors que nous échangeons un baiser aussi tendre que passionné. « Je ne veux pas que tu y vives un seul jour sans moi. » Je chatouille sa peau du bout de mon nez avant de répondre dans un murmure que « Je ne veux pas y vivre un seul jour sans toi. » moi non plus. Du reste, c’est la phrase que j’emporte avec moi quand je cède enfin à l’appel de Morphée.
❈❈❈❈
Je n’ai pas rêvé. L’alcool aidant, je ne comprends pas tout de suite d’où viennent les coups qui me réveillent et je me demande si j’ai dormi deux heures ou deux journées entières. Il me faut quelques secondes pour me rappeler d’où je suis, et une poignée de plus pour comprendre pourquoi je suis assoiffée et j’ai la bouche pâteuse. La présence d’Amos à mes côtés m’est si habituelle que, gueule de bois ou pas, je referme mes bras autour de sa taille sans me poser la moindre question. « Je vais ouvrir. C’est le moment de se rhabiller. » Après les coups sur le bois, une voix qui m’est inconnue, et j’ouvre les yeux pour chercher ceux de mon compagnon. Qui frappe ? Son frère ? Je n’ai reconnu ni la voix de Liam ni celle de Zach, pour les avoir tous les deux croisés plus ou moins brièvement. Il en a un troisième, mais de ce que j’en sais il n’est pas remonté sur Kilcoy alors je tranche en faveur de son père, celui dont il me parlait hier soir. Silencieuse - je préfère laisser à Amos le loisir de gérer la situation, j’enfouis mon visage contre son flanc lorsqu’il remonte le drap sur mon corps nu pour le dissimuler à la vue de l’intrus qui entre dans la chambre. Je l’observe sans un mot mais avec curiosité. Je cherche dans son visage des traits qui me rappelleraient ceux de mon amant et je leur trouve le même regard bleuté qui, chez Amos, dégage à la fois sa force et sa bonté d’âme. Je décide que l’homme que j’ai en face de moi me plait quand, plutôt que d’être choqué de la scène qu’il a sous les yeux, il houspille mon amant pour l’état de sa chambre comme s’il était un enfant. « C’est quoi tout ce bazar ? Faudra me ranger tout ça. » Mes lèvres s’étirent en un sourire amusé et je jette un coup d'œil en coin à celui que son père gronde comme un enfant. « Je vous ai préparé du café. Vous avez deux heures devant vous avant que la maison se remplisse. » L’inconnu ferme la porte et la rouvre et, pour la première fois, c’est dans mon regard à moi qu’il plante le sien. « Bienvenue Raelyn. Ravi de vous rencontrer. » Sans un mot - je ne connais pas son prénom et il ne m’en laisse de toute façon pas le temps, je lui adresse un sourire et un hochement de tête avant qu’il ne referme la porte.
Je détaille Amos et j’y vois un embarras sans limite. L’est-il, embarrassé, à cause des circonstances de ma rencontre avec son père ou parce qu’il m’avait promis que nous ne croiserions personne ? « J’avais branché le réveil. » Il lève vite le doute sur la question et je le rassure d’un baiser : je sais que cette rencontre n’est pas le résultat d’un piège qu’il m’aurait tendu en toute conscience. Il était au moins aussi ivre que moi la veille et aucun de nous n’a songé à être silencieux et discret. Je prolonge le baiser en caressant sa joue, avant de me détacher de ses lèvres pour me nicher dans ses bras. « Comment il s’appelle ? » J’aurais pu le demander hier, mais j’étais plus focalisée sur l’homme que sur ce genre de détail. « Je sais que tu l’avais fait. C’est pas grave. » Pour appuyer mes mots, je caresse doucement son dos. « Il a parlé de café. Et j’avoue que j’en ai besoin, pas toi ? » J’ai aussi et surtout besoin de boire un grand verre d’eau. « Mes vêtements propres sont dans la voiture. Il y a un t-shirt que je peux t’emprunter quelque part ? » Je jette un coup d'œil circulaire à la pièce - bazar était décidément le bon mot - et je laisse échapper un rire en voyant l’état dans lequel nous l’avons laissée. « Et ça nous ferait pas de mal de manger un morceau aussi. » J’ai mal à la tête et le ventre retourné, mais je suis également curieuse de vérifier sa théorie : vais-je lui plaire à ce père qui compte tant pour lui ? « Je prendrais bien une douche aussi avant de descendre. Pour ce qui est de la première impression je pense que c’est raté, mais autant me présenter sous mon meilleur jour. » Ou ce qui y ressemblera le plus.
- :
|
| | | | (#)Mer 21 Avr 2021 - 13:44 | |
| STRIPPED DOWN TO THE BONE Je ne m’aventure pas sur le terrain des non-dits. Savoir d’où l’on vient, c’est comprendre qui nous sommes ou deviner qui nous aurions pu devenir. Avec Raelyn, ce n’est pas essentiel. Elle darde vers l’avenir un regard systématique. C’est une femme de projet qui se moque bien de son histoire. Elle préfère écrire sa légende personnelle afin de marquer les mémoires. Elle ne cherche pas l’approbation. Elle se fiche de choquer les sensibilités et, cette différence entre nous, elle me charme un peu plus chaque jour. En comparaison, je suis plus discret. J’aime me fondre dans la masse pour n’être reconnu que par quelques élus : ma famille, mes amis. Pour le reste du monde, je rêve d’insignifiance afin de ne jamais être la cible des envieux ou de ces gens pourris par l’ennui qui se divertissent en éclaboussant le bonheur des autres. Cela explique sans doute mon besoin d’enclocher mon couple. Peut-être qu’il s’agit d’une des raisons pour lesquelles je n'insisterai pas pour que Raelyn s’assoit à la table avec ma famille un jour saint J’envisage davantage de me partager entre ces deux pans de mon existence quoique ça ne m’empêche pas d’analyser les signaux de Raelyn. Ils sont contraires et ça m’embête. ça me désarçonne parce que j’ai peur que ma complice attende une impulsion de ma part pour m’aider à nouer mes deux univers. Sauf que, pour ce faire, il convient de demander, d’ignorer le doute raisonnable que mon jugement soit biaisé par l’ambiance prompt aux confidences et à l’ivresse. Aussi ai-je statué en faveur de l'expectative jusqu’à ce que survienne un message plus éloquent. Il n’est pas obligatoire : je ne ruminerai pas mon impatience. Dès lors, je lui réponds simplement que je suis le fruit d’un savant mélange entre mon père et ma mère. J’ai la souplesse de l’un et l'intransigeance de l’autre auquel la vie à ajouter ses enseignements. J’ai appris à dénier les apparences, car elles sont trompeuses, souvent, et bien que l’exercice soit quelquefois long et rude en efforts, j’estime que le gain, aussi incertain soit-il, vaut la peine engagée. Raelyn en est l’exemple parfait. Nous nous sommes guidés l’un l’autre sur un panel d’émotions tantôt ingérables tantôt rassurantes. Nous nous sommes effrayés, épuisés, mais je ne regrette rien. Au contraire, j’ai le cœur serein lorsque je claironne qu’elle est mon essence, la substance de mes jours et de mes songes. Je ne redoute pas d’être grotesque de mièvreries. Elle m’a semblé tracassée et, si j’ignore ce qui aura motivé son anxiété, je ne lésine pas sur l’honnêteté. Je ne cache que mes excès et, finalement, en partie. Je refuse qu’elle investisse le loft sans moi. Je ne veux pas non plus qu’elle doute de tout ce qu’elle compte pour moi, plus que moi.
∞∞∞∞∞ Surpris par mon père, j’opte pour un silence, un silence destiné à ressentir d’où souffle le vent des emmerdes. Est-ce Raelyn qui s’offusquera devant mon désaveu ? Est-ce mon aîné qui dissimule derrière ses lazzi sa déception ? D’instinct, je jette une oeillade circulaire autour de moi, histoire de gagner du temps, et je suis consterné. Le sommier est dépouillé de son matelas. Une étagère est renversée à moitié - elle tient dans un équilibre précaire grâce au coin d’un bureau - et son contenu s’est répandu au sol. Je me rappelle alors qu’un cadre s’est brisé dans l’entrée et que le portrait à l'effigie de deux mariés est signé Raelyn. Ce n'est pas Chad et Kelly qu’elle a envoyé valser au bas du meuble. C’est l’image de Sarah et moi. Bien sûr, ce n’est pas grave en soi. Personne ne lui en voudra. De bonne humeur, mon père la taquinera peut-être, si tant est qu’ils se croisent à nouveau, mais lui, il ne lui en tiendra pas rigueur. Il cachera certainement le méfait aux yeux de ma mère pour ne pas entendre parler du pays des heures durant et pour ne pas griller toute chance de recevoir Raelyn autrement que par un cas fortuit. Au vu de tout ce qui précède, en ce compris cette crainte d’être débouté par la colère de ma complice, je subis plus que je n’assume la situation. Raelyn sourit, pourtant. Mon père ne paraît pas vexé : il a préparé du café et a vidé la maison pour que nous puissions, malgré notre gueule de bois, nous réveiller en douceur. Toutefois, dès lors que ce dernier ferme la porte pour la rouvrir aussitôt, ma respiration se coupe à nouveau. Je suis perplexe et aucun des indices semés par mes acolytes ne me soigne de mon embarras. Au moins est-il ravi, ai-je néanmoins pensé quand Rae et moi nous sommes retrouvés seuls, enfin. Je me suis justifié d’emblée tandis qu’une part de moi plus récalcitrante s’insurge. Qu’ai-je fait de mal ? quel tort m’incomberait sans possibilité de le partager ? La sensation, qu’en effet, elle m’a endormi à l’aide d’une faveur que je n’ai pas réclamée pour moi, me prend à la gorge. Je lui ai proposé cette nuit hors de sa chambre d’hôtel au nom de son estime de soi et de sa vanité.
Je me renfrogne en lançant tout de même mes justifications. Je suis préparé au pire si bien que la douceur de Rae me transforme en con fini : je n’ai pas récolté l’ivraie de la colère et de la frustration mais le bon grain de l’intérêt et de la politesse. « … » Suis-je débarrassé de l’impression qui m’a envahie sur le trottoir ? Pas du tout ! En fais-je fi pour ne pas alourdir l’impact de cet imprévu ? Evidemment. Ce n’est pas le moment. Il est urgent d’enterrer au plus profond de ma mémoire ce qui, ce matin, ne nous amènera pas de légèreté. Or, il y en a. Elle me saute enfin aux yeux et je lui retourne son sourire. « William. Mais, tout le monde l’appelle Bill. Je n’ai jamais su pourquoi. » Je ne m’interroge pas sur la normalité et ç’en était une à mes yeux. « De café et d’un verre d’eau.» Un autre de whisky suivra : je guéris le mal par le mal. « Et de dormir aussi, au moins deux heures de plus. Mais, va pour la douche. » ai-je abdiqué en la ramenant contre moi d’une main dans la chute de ses reins. J’ai envie de me perdre l’odeur naturelle de sa peau avant la mise en route et, surtout, avant d’affronter la curiosité de mon père. Dans son cou, j’ai déposé un dernier baiser et j’ai chuchoté : « Je vais te conduire jusqu’à la salle de bain. » Je ne suis pas convaincu que me doucher avec elle ne serait pas traduit par de la provocation. Jamais je n’ai caché une petite copine chez mes parents. Ils n’ont jamais connu que Sarah et elle a toujours été invitée à cause de sa grossesse et grâce à notre mariage. « J’en profiterai pour aller te chercher des vêtements. Tu te doutes qu’il t’attend dans la cuisine...» L’affirmation ressemble à une question et je sonde son regard : sait-elle seulement où elle met les pieds ? Mon père ne la bombardera pas de son indiscrétion : ce n’est pas son genre. Le sien, c’est un soupçon de causticité avant de brandir les clés qui ouvriront les portes sur des points qu’il jugera essentiels, mais quels seront-ils ? Par quel angle nous attaquera celui qui nous attend dans le couloir, l’air de ne pas y toucher, une loque à poussière à la main comme s’il était nécessaire de la chasser de suite. Au moins m’a-t-il arraché un sourire. « La première impression n’était pas traditionnelle, mais pas si mauvaise que ça. »ai-je chuchoté à Raelyn tandis que Bill étend ses feuilles de choux vers nous. « Même si j’aurais préféré...» Quoi ? Que cette rencontre n’arrive jamais ? Je mentirais : elle ne me dérange pas. Qu'elle soit différente ? Elle a le mérite d’être conforme à ce que nous sommes, Rae et moi. Alors, j’hésite, je me tais et je m’autorise un rire dans ma barbe. « qu’on soit pas complètement nus. Je prendrai ta place après. Je laisserai ton sac dans la chambre. » ai-je proposé en reculant de quelques pas. On a l’air fins tous les deux : elle, dans un vieux t-shirt que je lui ai tendu pour qu’elle traverse le couloir décemment et moi dans mon jeans de la veille. Mon père, il s’est senti aussitôt pousser des ailes et il a commenté : « Tu ferais des manières ? » Il ricane et plaisante : « C’est trop tard ! Vous devez un cadre ta mère...et quelques heures de sommeil pour moi.» Pas de doute : on l’a réveillé. Pas d’autres inquiétudes supplémentaires : tout cela l’amuse et c’est cohérent finalement. Il a plus tôt manifesté le désir de savoir si je vivais une aventure dangereuse ou une liaison sérieuse.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mer 21 Avr 2021 - 16:18 | |
| Stripped down to the bone Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Je me réveille sans avoir, au ventre, la peur de croiser les siens. J’ai accepté cette éventualité la veille en m’endormant bien plus tard que de raison et, si je préfèrerais m’éviter une confrontation avec sa mère - je doute qu’elle soit agréable - c’est plus pour mon amant et le bien de notre couple que pour moi même. Je suis capable d’encaisser les critiques qu’elles soient voilées ou assumées. Je me fiche de plaire puisque, je le répète, les notions de famille n’ont pas la moindre importance pour moi. Mais je ne me fiche pas de l’impact qu’une potentielle altercation aurait sur lui. Si toutefois sa génitrice me désapprouvait ouvertement et face à moi, comment le vivrait-il ? Se sentirait-il obligé de défendre mon honneur et de se mettre à dos cette mère qu’il aime et pour laquelle il a récemment eu peur ? De se mettre à dos toute la maisonnée si toutefois il se trompait au sujet de son père et si elle n’était pas la seule à me préférer le plus loin possible de son fils ? Et nous, est-ce que cela nous impacterait ?
Je me suis endormie sans craindre de devoir échanger autour d’une tasse de café avec les siens, mais je n’en reste pas moins surprise d’être réveillée par la porte qui s’ouvre sur le père Taylor. Il me faut quelques battements de cils pour avoir la sensation d’être plus réveillée, et alors que le père houspille le fils, je réalise que je vis une gueule de bois comme peu souvent. Si je ne réponds pas à la salutation qui m’est adressée, c’est autant parce que j’ignore le prénom du père d’Amos que parce qu’il ne m’en laisse pas le temps. La porte se referme à nouveau et nous laisse, mon amant et moi, dans un silence qui serait gênant si je n’étais qu’une maîtresse de passage. Ce n’est pas le cas et il en faut plus pour me mettre mal à l’aise, tout comme je ne vois aucune raison d’être en colère : je sais qu’il ne m’a pas piégée. Je sais que, comme moi, il était ivre la veille et s’est laissé emporter par la passion : nous n’avons pas réalisé que nous étions tout sauf discrets et que nous nous sommes endormis trop tard pour espérer nous lever avant tout le monde. « William. Mais, tout le monde l’appelle Bill. Je n’ai jamais su pourquoi. » Je hoche la tête doucement et note l’information dans un coin de mon esprit, pour lui retourner la politesse lorsque j’en aurais l’occasion. Quant à Amos, il me donne l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser : s’attendait-il à ce que je m'emporte et lui reproche cette rencontre ? « De café et d’un verre d’eau. Et de dormir aussi, au moins deux heures de plus. Mais, va pour la douche. » Il me ramène contre lui et j’enroule mon bras autour de sa nuque pour garder mon visage dans sa nuque le plus longtemps possible. Je caresse ses cheveux et, alors qu’il dépose un ultime baiser dans ma nuque, je frissonne et me sépare de lui à regret. « J’aurais voulu t’y entraîner avec moi, mais je doute qu’éprouver la patience de Bill soit une bonne idée. » S’il ne semble pas nous reprocher notre incartade de la veille, je doute qu’il ne prenne pas comme une provocation que nous batifolions sous l’eau chaude. « Je vais te conduire jusqu’à la salle de bain. » Je m’extirpe de ses bras à regret et, me redressant, je réalise que j’aurais bien dormi quelques heures de plus également. Je profite qu’il me tende un t-shirt pour lui voler quelques secondes de plus au creux de ses bras, avant de me couvrir du tissu assez long pour dissimuler mes formes. « J’en profiterai pour aller te chercher des vêtements. Tu te doutes qu’il t’attend dans la cuisine... » Je jette un coup d'œil à mes jambes nues avant d’afficher un sourire amusé. « Pourquoi, je ne ressemble pas à la belle fille idéale comme ça ? » J’en suis loin à vrai dire. Je représente certainement l’opposé. Si je tente de dompter mes cheveux, je doute que cela puisse de toute façon changer quoi que ce soit. « La première impression n’était pas traditionnelle, mais pas si mauvaise que ça. » « Tu risques d’en entendre parler pendant des mois non ? » En parlera-t-il aux autres membres de la famille et à son entourage proche ? Ferons-nous l'objet de railleries à l’occasion des déjeuners dominicaux ? Et l’ex-femme de mon compagnon, en entendra-t-elle parler de cette rencontre ? Se délectera-t-elle de l’impression que j’ai pu faire aux Taylors ? « Même si j’aurais préféré… Qu’on soit pas complètement nus. Je prendrai ta place après. Je laisserai ton sac dans la chambre. » Je suis à l’aise avec mon corps et, si Amos l’a dissimulé par pudeur, je me doute qu’il s’inquiète réellement : son père se doute qu’à notre âge, nous n’avons pas passé la nuit sagement installés l’un contre l’autre mais sans nous toucher, pas avant le mariage. Si je lui vole un dernier baiser avant d’ouvrir la porte de notre taverne - sa chambre que nous avons retournée - je suis surprise d’entendre son père nous interpeller alors que nous traversons le couloir. Je devine qu’il s’adresse à son fils et, si j’adresse un sourire aux deux hommes avant de disparaître dans la salle de bain, ce n’est que mon amant qui reçoit un clin d'œil. Je ne m’abstiens de claquer sa fesse que parce que le paternel n’est pas bien loin mais l’envie de manque pas et, lorsqu’il referme la porte sur moi, je ne résiste pas à l’envie de l’embrasser à nouveau et de glisser à son oreille que j’aurais préféré qu’il m’accompagne, ainsi qu’un résumé osé de tout ce que nous aurions pu nous amuser, étant donné la taille de la cabine de douche.
Je ne traîne pas sous l’eau chaude et si je prends quelques minutes supplémentaires pour m’assurer que je suis présentable voir sous mon meilleur jour, Amos me remplace bien vite à la douche alors que j’enfile une robe légère de saison. Mue par la curiosité et l’envie de ne pas donner l’impression que j’attends le fils pour sortir de ma tanière, je m’aventure au rez-de-chaussée où Bill - puisque c’est son prénom - nous attend avec deux tasses de café posées sur le plan de travail. Je le remercie dans un sourire, avant d’en attraper une entre mes doigts et de m’appuyer contre le bois des meubles de cuisine en l’observant. « Je rachèterai un cadre, surtout si ça peut vous aider à me pardonner. » Si j’ai à cœur que la rencontre se passe bien, je ne me départis pas pour autant de mon humour tantôt mordant, tantôt osé. Lui, il balaye ma remarque d’un signe de la main et lorsqu’un sourire illumine son visage, je reconnais Amos dans ses traits. « C’est à sa mère qu’il faudra dire ça. » Au silence qu’il laisse planer, presque comme s’il était gêné ou désolé, je comprends qu’il ignore s’il convient de ramener sur le devant de la scène toute la déception que je représente pour son épouse. « J’ai peur que vous deviez lui transmettre mes excuses dans ce cas. Je doute qu’elle soit ravie de me trouver ici quand elle rentrera. » Il semble se détendre - certainement puisqu’il comprends que le sujet n’a rien de tabou au sein de notre couple : je me fiche qu’elle me maudisse, sa femme. Je ne crains que les impacts de leur avis me concernant sur mon amant. « Il ne parle pas souvent de vous. » La remarque, elle n’a rien d’un reproche et je jurerais qu’il cherche à m’évaluer. Moi, je lui réponds d’un sourire amusé avant d’avaler une gorgée de café d’un air pensif. « Il ne parle pas beaucoup tout court, non ? » Je le connais son fils et je ne m’offusque pas qu’il ne s’épanche pas me concernant : nous sommes tous les deux secrets, c’est une chose que nous partageons. Un sourire étire les lèvres de Bill et juste avant que les pas d’Amos dans l’escalier se fasse entendre, il m’adresse un clin d'œil avant de me répondre. « Non, c’est vrai. » Je hoche la tête doucement, avant d’enrouler mon bras autour de la taille d’Amos, qui nous rejoint tout juste. « Je demandais justement à Raelyn pourquoi tu la cachais à l’hôtel depuis tout ce temps. » Si entendre mon prénom sortir de la bouche du père d’Amos me surprend autant que la dernière fois, je suis plus mal à l’aise à l’idée qu’il remette sur le tapis un sujet que je sens être délicat. Je lui adresse un regard rassurant en augmentant la pression de mes doigts contre sa peau, avant de répondre sur le ton de l’humour : le même que celui qu’il a employé pour s’adresser à nous. « C’est ma faute, c’est entièrement ma faute et j’en suis désolée. Et si vous m’offrez une seconde tasse de café, je suis même prête à prendre le blâme pour le bruit que nous avons fait hier soir. J’ai insisté pour commander une seconde bouteille de vin à table : vous avez de bons restaurants en ville. » Une seconde, et même une troisième : mais je tais ce détail et j’adresse un clin d'œil à Amos tandis que son père récupère déjà ma tasse d’entre mes doigts pour y verser à nouveau du café.
- :
|
| | | | (#)Mer 21 Avr 2021 - 19:44 | |
| STRIPPED DOWN TO THE BONE Notre position au réveil ne laissait aucune place à l’imagination sur le déroulé de cette nuit. Ceci étant, je dodeline du chef alors que je suis privé du rituel de la douche à deux. Que mon père sache ne signifie pas que je sois autorisé à brader tout sens de respect. « Ne doute pas que je me serais pas fait prier.» me suis-je résigné, l’air penaud et bataillant contre l’envie triviale de glisser ma main entre ses cuisses. Je me gifle mentalement, avec force, que ma raison supplante mon désir permanent. Je la libère de mes bras, mais pas de mes pupilles envieuses qui la dévorent maintenant qu’elle a enfile mon t-shirt trop ample pour elle. Il amplifie sa petitesse et, s’il dissimule ses formes, je ne l’en trouve pas moins délicieuse, Raelyn. Elle est délicieuse et tentante quand mon embarras me supplie de fomenter une étreinte charnelle grâce à laquelle il pourra fuir. En général, le sexe est la panacée qui soigne tous mes maux émotionnels. Sur l’heure, le moment est mal choisi. Alors, je me concentre sur les détails de notre folle soirée qui auront pu gérer mon père. Je me prépare à ce qu’il me houspille aussi longtemps que nous attarderons au ranch. Je dessine l’ébauche de quelques répliques obséquieuses qui lui couperont le sifflet. Je ne veux pas qu’il froisse ma partenaire d’une maladresse qui la désappointerait.
Elle semble accepter son sort sans s’offusquer et, bien qu’il me colle au corps un sentiment innommable, mais dérangeant, j’entends préserver la bonne humeur qui règne sur notre couple. Combien de temps, après une remarque désobligeante, lui vaudra-t-il alors pour m’adresser le reproche suivant : je n’ai jamais souhaité être là, dans cette position de maître que l’on invite en cachette dans la demeure de ses parents. Quant à moi, je n’ai pas désiré lui dévouer cette place ingrate dans mon cadre. Ne serait-elle pas réfractaire à tous les schémas familiaux qu’elle n’aura pas mis le pied dans une chambre d’hôtel. C’est dégradant, bien plus que d’appréhender le foyer de mon enfance. Sauf que je ne peux pas la changer, Rae. Je ne peux pas lui imposer mes choix sous prétexte que j’étouffe si elle n’est pas dans mon sillage. Autant admettre que j’apprécie qu’elle badine avec moi malgré les circonstances. « Je ne sais pas. C’est quoi une belle fille idéale ? » Est-elle collet monté ? Est-elle vierge de tout tatouage ? L’apparence est-elle la farine du pain qui nourrit un homme de bonheur ? Je connais mon père. Lui, il accordera son crédit à notre dynamique, notre dynamique. A partir de là, je n’ai plus grand-chose à craindre. Rae et moi respirons le bien-être et la complicité. Entre nous, les mots sont presque superflus. En dehors du conflit, un regard et un sourire suffisent à nous lire, à nous comprendre, à pouffer comme des gosses parce que nous avons remarqué dans le décor un élément amusant ou à moquer. « Je ne connais que la définition de la fille idéale. » Les critères sont foncièrement différents et je mime le dépit d’être incapable de l’informer. « Mais comme j’entendrai parler de cette histoire pendant...au minimum 10 bonnes années.» Que l’on veille sur mes parents qu’il survive une décennie supplémentaire. «Je pourrai peut-être t’éclairer. » Pas de suite. Les minutes nous sont comptées.
Elles nous pressent et déjà je traverse le couloir pour la conduire à la salle de bain. Mon père, il me hèle d’une taquinerie à laquelle je rétorque par un soupir, un qui transpire l’irritation surjouée. En réalité, nous sourions, tous les trois - ma grimace est toutefois moins éloquente - et, comme la présence de mon aîné ne m’a pas empêché de garder sa main dans la mienne, Raelyn ne se prive pas d’être moins sage que mes baisers sur son nez et sur ses lèvres. Elle me chuchote à l’oreille les preuves de sa créativité et je fonds comme neige au soleil. « Tu ne perds rien pour attendre. Ça, ça va se payer.» ai-je répliqué sur le même ton et avec autant d’intensité. J’ai la tête pleine de souvenirs de nos rendez-vous coquins. « Moi qui pensais qu’elle avait une tare… Je suis rassuré.» « C’est ça… Et si on passait à autre chose ? » Et s’il me racontait si maman s’est réveillée au cours de cette nuit… S’il me rapportait de quelle manière il est parvenu à se débarrasser d’elle et, dans la foulée, de Zach et de sa copine. Il aura de me questionner et d’apaiser mes angoisses pendant que je récupère dans la voiture les affaires de ma compagne. Je les ai remontées dès que j’ai reconnu son pas dans la pièce au-dessus de la cuisine et j’ai investi la pièce d’eau une fois délaissée.
Je me suis lavé à la hâte, oppressé par cet imprévu. Que fait-elle, Raelyn ? M’attend-elle dans ma chambre ? L’a-t-elle rangée pour ne pas descendre sans moi ? C’est possible, mais je suis convaincu qu’elle a attrapé le taureau par les cornes. C’est une femme de poigne qui n’a peur de rien. Elle est aussi assez fière d’elle pour ne pas ressentir le besoin de se cacher. Evidemment, c’est de bon augure. Mais, je suis piqué dans la nuque par l’anxiété : que se disent-ils ? En profite-t-elle pour grappiller des anecdotes ridicules sur mon enfance ? Saisit-il avec joie une occasion d’appréhender notre histoire ? Jamais je n’aurai été aussi rapide pour me laver et dévaler cette salve d’escaliers. J’ai ralenti devant la porte de la cuisine, pas tant pour les espionner que pour me composer un masque efficace de sérénité. Il l’est plus ou moins parce que je ne pose pas de questions, mais je les dévisage tour à tour en récupérant la tasse qui m’est destinée. Ne pas les interroger est un supplice sans nom alors qu’ils échangent un regard de connivence. « Je ne la cachais pas» ai-je jeté en embrassant le front de ma complice. «Mais, j’aurais pu pour lui éviter ça.» «On passe un moment très agréable. J’ai appris beaucoup de choses..» Mon coeur s'affolent et s’apaisent aussitôt grâce à un clin d'œil. La suite de la conversation se teinte de légèreté. L’une demande un café supplémentaire, l’autre défie d’un : « Pas de dérangement, pas de blâme. Va falloir me proposer autre chose pour un autre café. » Cette fois, c’est Bill qui ne se rend pas bien compte qu’il s’aventure sur un terrain glissant. Peu de gens rivalisent avec le goût du défi de son interlocutrice. J’assisterai à ce combat aux premiers loges et, amusé, j’ai quitté le ring pour préparer des oeufs, servir de grands verres d’eau et tirer dans l’armoire deux calmants.
A me perdre dans mes pensées, j’ai perdu le fil de leur joute verbale puis de la conversation. Je m’y suis accrochée de temps à autre durant le repas, mais je suis perdu dans mes pensées : elle part. Je reste. J’ai le vague à l'âme et toujours une affreuse migraine. « Allez les jeunes, j’ai encore beaucoup de boulot. Vous devriez vous dépêcher à ranger et à filer. Ta mère va rentrer.» nous a interpellés Bill, me tirant de mes idées noires. « Me regarde pas comme ça. Tu n’es plus bon à rien depuis qu’elle est en ville de toute façon. Mais promets-moi d’appeler ta mère plus souvent. Je n’en peux plus de l’entendre. » J’ai hoché de la tête, un peu hagard, mais somme toute ravi d’être libéré. Par bienséance, j’aurais dû refuser cette offre ; je n’en ai pas le cœur. « Quant à vous, repassez quand vous voulez. Je vous aime bien, Raelyn. Vous êtes atypiques, mais… ça me plait bien. » Il a conclu en rangeant sa chaise sous la table et il a disparu. « Celle-là, je ne m’y attendais pas. Alors...» J’ai imité mon père et, saisissant la main de Raelyn, je l’ai tirée jusqu’à la chambre et, en chemin, j’ai ajouté : « On range et on se barre… avant qu’il ne change d’avis.»
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Jeu 22 Avr 2021 - 10:32 | |
| Stripped down to the bone Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
S’il précise qu’il m’abandonne à mon triste sort - me laisser seule sous la douche - à regret, c’est inutile : je n’ai pas besoin de ça pour savoir qu’en temps normal nous nous serions éveillés ensemble et avec tendresse sous l’eau chaude pour contrer les effets de la gueule de bois. Si nous étions sur le bateau, je serais ensuite sortie m’installer sur le pont en espérant que le soleil pourrait m’aider à faire disparaître les effets de l’alcool et lui, il m’aurait admirée depuis le poste de pilotage avant de me rejoindre, tenté par mes formes dévoilées par mon maillot de bain. A la place, j’enfile le t-shirt qui me tend et je jette un coup d’oeil à sa chambre d’enfance, retournée par nos soins et je m’apprête à descendre prendre à minima un café et peut-être même un déjeuner avec son père : il n’y a rien d’habituel dans cette fin de matinée et, si je suis loin de ma zone de confort, je ne suis pas mal à l’aise pour autant. Il ne m’a pas eu l’air vindicatif ou désapprobateur, son paternel, mais au contraire amusé et je peux me prêter au jeu l’espace de quelques dizaines de minute ou de quelques heures. Ce que je cherche à m’éviter, c’est un séjour ou un repas avec la famille au grand complet autour de la table, et leurs regards qui jugent mon couple. « Je ne sais pas. C’est quoi une belle fille idéale ? » Certainement pas moi, ou pas d’après la définition de sa mère et, à sa décharge, de beaucoup de parents. Pour eux et pour elle, je m’habille trop court ou trop moulant, je suis trop tatouée, trop blonde, trop jeune pour Amos et trop décadente. La liste est longue mais je me contente d’un sourire innocent et d’un haussement d’épaules. « Je ne connais que la définition de la fille idéale. » Sans me défaire de mon sourire, je m’approche de lui et j’entoure sa taille de mes bras, avant de le ramener contre moi. « Elle, j’espère qu’elle me ressemble un peu. » J’espère qu’elle n’est rien d’autre que moi, plutôt. « Mais comme j’entendrai parler de cette histoire pendant...au minimum 10 bonnes années. Je pourrai peut-être t’éclairer. » « Ta mère va être furieuse. » Furieuse qu’il m’ait amenée ici, furieuse d’avoir été réveillée par nos bêtises et nos ébats, furieuse de m’avoir ratée ce matin, non pas pour me rencontrer, mais pour me partager sa façon de pensée je suppose. Mais je n’en ai que faire : je ne cherche pas son approbation et Amos m’a déjà rassurée le concernant : il peut s’en passer.
En voyant que son père nous attend dans le couloir pour nous cueillir au sortir de la chambre, je comprends que, me concernant, il est surtout curieux. Il ne peut être resté ici simplement pour houspiller Amos : c’est moi et c’est notre dynamique qui l’intéresse. C’est notre couple sur lequel il cherche certainement à coller une étiquette, comprendre si nous sommes sérieux ou si au contraire nous batifolons comme des adolescents. Je ne me laisse pas impressionner par le poids de son regard : avant de disparaître dans la salle de bain, j’attire mon amant vers moi pour lui glisser à l’oreilles quelques provocations de mon cru : je ne veux pas qu’il oublie ce qu’il perd en me laissant profiter seule de l’eau brûlante. « Tu ne perds rien pour attendre. Ça, ça va se payer. » Pour le provoquer encore un peu, j’échappe à un ultime baiser avant de me glisser sous la douche. Evidemment, je deviens l’arroseur arrosé. En faisant appel à son désir j’ai réveillé le mien et j’ai l’impression que la pièce et la cabine de douche sont bien trop grandes pour que je m’y attarde seule : si je lave mes cheveux j’expédie toutefois la douche pour ne pas me laisser déborder par les images suggestives qui s’impriment contre ma paupière si je ferme les yeux.
C’est la curiosité qui me pousse moi aussi à descendre sans attendre qu’Amos ne m’ait rejointe. La curiosité et une pointe de culot : je n’ai pas l’intention de me cacher dans la chambre de mon complice comme si j’étais sa maîtresse ou en tout cas, un vilain petit secret. Je suis sociable et je n’ai pas froid aux yeux : je n’hésite pas avant de rejoindre mon hôte qui m’attend à la cuisine, et qui profite que je sois un peu plus présentable qu’à peine dissimulée sous le drap ou par un t-shirt de son fils pour me détailler. Chez William Taylor, beaucoup de choses me rappellent son fils aîné, trop pour que je sois sur la défensive ou que je me mure dans le silence parce qu’intimidée. Je prends le blâme lorsqu’il houspille Amos à propos de l’hôtel, peu désireuse de m’aventurer avec Bill sur un chemin glissant : il l’ignore, mais nous souffrons mon amant et moi de notre prochaine séparation, quand bien même elle ne durera que quelques jours. A partir de là, je n’ai pas envie de ramener les circonstances de cette rencontre sur le devant de la scène. « Je ne la cachais pas. Mais, j’aurais pu pour lui éviter ça. » Les lèvres du brun se posent sur mon front, et je resserre un peu plus ma prise sur sa taille. Ce geste tendre de sa part, aussi anodin puisse-t-il paraître, hurle qu’il m’assume et assume notre couple. Il défie quiconque de nous juger, de me juger, et je mentirais si je disais que cela ne me touche pas. « On passe un moment très agréable. J’ai appris beaucoup de choses... » Il joue avec les nerfs de son fils et, puisque c’est habituellement mon rôle, j’esquisse un sourire amusé. « Il m’a même promis de me montrer pleins de photos de toi, haut comme trois pommes apparement. » Il n’en est rien, nous avons à peine eu le temps d’échanger quelques phrases, mais j’aime trop la direction que prend la conversation pour ne pas participer moi aussi. « Pas de dérangement, pas de blâme. Va falloir me proposer autre chose pour un autre café. » « Vous êtes dur en affaire Bill. » J’utilise son prénom sans crainte et sans retenue : si je ne suis pas une insolente, j’ai mon caractère et je ne suis pas du genre à bégayer face au statut de mon interlocuteur. « Qu’est ce qu’il vous faut de plus ? » Il nous observe un instant et je jurerais voir un sourire satisfait s’installer sur son visage. Il tend la main pour attraper ma tasse déjà vide, avant de secouer la tête et de la remplir. « Oh rien. Rien de plus que ce que j’ai sous les yeux. » Je fronce légèrement les sourcils et, si je ne connais pas assez le père de mon compagnon pour tirer des conclusions définitives, je jurerais qu’il parle de nous, de mon bras passé autour de la taille d’Amos, de son menton qui repose sur le sommet de mon crâne, du sourire de son fils et de la complicité que nous dégageons. C’est ce qu’il sent émaner de nous qui lui suffit, j’y mettrais ma main à couper. Je me risquerais même à avancer la théorie que c’est le bonheur qui se dégage de son fils qui lui convient comme monnaie d’échange.
Bill est agréable et il a de la conversation : le repas que nous partageons n’a rien de pesant ou de gênant, et j’avancerais même que je suis heureuse d’avoir pu mettre un pied sur le terrain d’Amos sans que la famille au grand complet ne soit présente. Je suis toutefois assez observatrice pour sentir le brun ailleurs, et si je lui jette quelques regards tantôt tendres tantôt rassurants tout au long de la discussion, je sais ce qui l’agite : mon cœur sent aussi la discussion approcher et un nœud se créer dans mon ventre. Pour tenter de le dénouer, je dépose la paume de ma main sur sa cuisse que je caresse sous la table du bout du pouce, mais l’efficacité du geste est assez limitée : je n’ai aucune envie de le quitter pendant plusieurs jours. « Allez les jeunes, j’ai encore beaucoup de boulot. Vous devriez vous dépêcher à ranger et à filer. Ta mère va rentrer. » J’ai picoré avec un appétit d’oiseau amplifié par l’angoisse qui me noue le ventre, et je ne comprends pas tout de suite ce qui fait froncer les sourcils d’Amos. « Me regarde pas comme ça. Tu n’es plus bon à rien depuis qu’elle est en ville de toute façon. Mais promets-moi d’appeler ta mère plus souvent. Je n’en peux plus de l’entendre. » La pression de mes doigts sur sa peau augmente lorsque, comme lui, je comprends qu’il nous congédie tous les deux et pas seulement le temps que son fils me raccompagne à Brisbane. Il le libère de ses obligations familiales et mon cœur rate un battement. « Quant à vous, repassez quand vous voulez. Je vous aime bien, Raelyn. Vous êtes atypiques, mais… ça me plait bien. » Je n’ai le temps que d'esquisser un sourire et de hocher la tête que le vieil homme disparaît déjà et que mon complice attrape ma main dans la sienne en se levant lui aussi de table. « Celle-là, je ne m’y attendais pas. Alors... On range et on se barre… avant qu’il ne change d’avis. » Il m’entraine avec lui dans l’escalier et, réalisant qu’il rentre avec moi, je le retiens juste avant de passer la porte de sa chambre pour l’attirer contre moi et lui voler un baiser. Mon émotion est palpable et de mémoire d’homme, jamais une chambre n’aura été rangée aussi vite. Je n’ai pas défait mes affaires, et je l’aide à rendre la pièce un peu plus présentable avant que nous puissions quitter la ferme. Avant de grimper en voiture, je ne résiste pas à l’envie de l’embrasser une fois puis deux de plus. Comme excuse, je lui glisse simplement que « Je vais à nouveau t’avoir pour moi toute seule. Il faut bien fêter ça. » Et nous le fêterons sans aucun doute une fois sur Brisbane, au studio, au loft et sur le bateau. J’ai envie de partir en moto et de rouler pendant des heures, mes bras accrochés autour de sa taille. J’ai envie de lever l’ancre et de profiter l’un de l’autre coupés du monde pendant plusieurs jours. Nous pouvons faire ce qui nous chante, et il ne faut pas plus à mon cœur pour vibrer alors qu’il démarre le moteur de la voiture. « Tu lui ressembles. A ton père. » Mes lèvres s’étirent d’un sourire. « Je ne sais pas si c’est pour ça que je l’ai trouvé si sympathique mais... » C’est un demi mensonge : je me doute que c’est parce que j’ai retrouvé chez lui beaucoup de son fils que l’homme m’a plu. « Mais tu lui ressembles beaucoup. » Mon cœur apaisé de savoir qu’il ne me quittera pas après m’a déposé, je laisse mes doigts glisser sur son épaule et dans sa nuque alors qu’il s’engage sur la route principale.
- :
|
| | | | (#)Jeu 22 Avr 2021 - 18:07 | |
| STRIPPED DOWN TO THE BONE Elle ne lui ressemble pas, cette fille idéale selon mes critères Raleyb la personnifie. Elle l’incarne et la vague d’inquiétude en partie passée, je ne résiste pas à l’envie de la taquiner. « Pas du tout.» ai-je chuchoté au creux de son oreille. Elle m’a ramené à elle et, mu par un réflexe, je frôle son cou de mes lèvres une fois de plus. J’avais pourtant pris sur moi pour la libérer et nous mettre en route. L’appel de sa peau est trop tentant, d’autant que j’ai à cœur de trahir mon mensonge en gestes affectueux. Elle l’est, idéale. Elle supporte mes excès et mes sautes d'humeur comme je consens à respecter sa nature. Si ma gueule de bois a bousculé mon plan initial, j'entends balayer sa remarque à propos de ma mère d’un battement de main dans l’air. « Oh, elle s’en remettra et elle n’est pas là de toute façon.» A l’inverse, je doute qu’elle soit en état d’assommer quiconque de ses regards noirs ou de ses remarques acerbes : son AVC a diminué son élocution de façon provisoire. Elle se retape de jour en jour. L’heure où elle se rattrapera viendra, c’est indéniable. Aujourd’hui, nous avons la chance toute relative de jouir d’une paix royale. Inutile donc de s’inquiéter par anticipation d’un phénomène qui ne se produira peut-être jamais. Je ne confronterai pas les deux femmes de ma vie de “force”. En manifesteraient-elles toutes deux le désir- ce qui est improbable venant de Rae - que je déborderais de créativité pour retarder l’échéance. A partir de là, nous pouvons vaquer sans crainte d’être ralenti par des occupations et des responsabilités familiales à se partager de moitié. Je préfère canaliser mon énergie pour chasser le désir qui me gagne quand, sur le seul de la salle de bain, Raelyn l'asticote de récits tendancieux. Je ne peux pas la convoiter si je ne bénéficie pas de l’opportunité de s’exprimer sous la douche avec elle ou, plus tard, dans ma chambre dévastée. La présence de mon père dans le hall de nuit est détenteur d’un message difficile à ignorer. Il n’a pas coulé du café pour que nous le sirotions en tête à tête. Par la porte ou par la fenêtre, il sera de la partie et, sa patience souffrant de minces limites, il n’est pas question de lui faire faux-bonds une minute de trop. Impossible de jouer les idiots.il me poursuit dans chacun de mes déplacements en solitaire. Certes, il est assez délicat pour ne pas m’interroger sur les détails de ma soirée. Ils ne s'y intéressent pas. Ce qui attise sa curiosité, c’est les raisons de mon virage à 360 degrés. Il se demande pourquoi l’avoir dissimulée dans un hôtel pour ensuite l’introduire au ranch, sans discrétion, et au beau milieu de la nuit ? Ce n’est pas dénué de sens et ma réponse n’impliquerait-elle pas ma complice que je l’aurais satisfait avec franchise. Sauf qu’il ne comprendrait pas les appréhensions que je présume à ma compagne. Elle lui échapperait. Alors, j’élude. Je me mure derrière des répliques laconiques telles que “je n’en sais rien” ou “qu’est-ce que ça change ?” Chacune est accueillie par le sourire de ce père qui connaît trop bien sa progéniture pour s’offusquer. Il devine qu’une part de pudeur explique mon entêtement à me taire. Ce à quoi il n’était pas préparé - et moi non plus - c’est que je m’en assainirait qu’elle s'envolerait avec l’eau de ma douche.
Dans la cuisine, je ne me suis pas appuyé contre la colonne, les mains derrière le dos. L’un a accroché l’anse de ma tasse de café et l’autre a saisi celle tendue par ma dulcinée. Elle, je l’ai flattée d’un baiser à son front et je lui ai souri, mes pupilles sondant les siennes. J’y ai cherché un indice sur cette conversation qu’ils ont mené sans moi et j’ai levé au ciel sous le joug de leur coalition. Apparemment, ils ont décidé de se jouer de moi et, bien que cela soit rassurant, je tire le masque de la mauvaise tête de mon chapeau claque. C’est un leurre : je feins plus que je ne ressens l’agacement. Je respecte le mot d’ordre suivant : ne pas trop en dire dans cette maison. Ce terrain est celui de mes alliées - les nôtres - mais ses habitants ne sont pas neutres. Nous pourrions également être débusqués par des trouble-fêtes à n’importe quel moment. La liste des intrus et des nuisibles est longue. Dès lors, je refuse de lâcher-prise, de me laisser aller à rire et d’être ensuite hébété par un imprévu détestable. Qui plus est, l’horloge murale me nargue à chaque tiqueté de la trotteuse et, cerise sur le gâteau, ma gueule de bois accentue mes tendances bougonnes du matin. « Tu peux en avoir sans ça. Tu as arrêté tes négociations trop tôt. C’est les anecdotes que tu aurais dû mettre dans la balance. » ai-je lancé, ma tête se posant machinalement sur le haut du crâne de Rae. Bill a répliqué d’un « C’est au programme. » d’une voix rieuse et moi, dans un murmure, j’ai invité sa partenaire de crime à s’asseoir. J’aurais volontiers pris place à ses côtés, mais pour combattre les maux d’estomac imbibé d’alcool, il convient de manger. J’ai préparé des œufs de suite après un échange éloquent et étonnant. Mon père a capitulé trop vite à mon sens. Il l’a remplie trop tôt, sa tasse, et j’en demeure stupéfait, assez pour que je réfléchisse à ses motivations, assez pour déduire quelques hypothèses. D’aucunes ne m’ont paru acceptables sur le moment. La minute suivante, j’ai été frappé par l’évidence : il aime notre dynamique, Bill Taylor. Il est séduit par l’aura que dégage notre couple, celle qui dame le pion des amourettes de mon frère, celle qui fleur bon l’amour sincère et la passion. Ils transpirent de tous les pores de nos peaux, car quelque part durant notre histoire, nous avons été touchés par la grâce. L’idée m’a ébranlé de deux façons : j’ai mal de m’imaginer sans elle dès ce soir et pour quelques jours et je m’exalte que la réalité soulève la bonhomie de mon père. Sans cela, je me serais efforcé d’être plus bavard. J’aurais essayé. Heureusement, ils n’ont pas besoin de moi pour entretenir leur conversation. Je suis trop tendu pour me faire violence. Je réagis à peine mieux qu’en caressant le dos de la menotte de Rae. Elle l’a posée sur ma cuisse qu’elle presse de temps à autre pour attirer mon attention. Elle y gagne de nombreux sourires tandis que je réalise que l’instant est inédit, qu’il ne se reproduira sans doute plus et que certitude m’a conduit au détachement. Je ne voudrais pas y prendre goût. Ce qui ne revêtait pas d'importance hier ne peut s’habiller de l’étole du “pourquoi pas” et le penser est dangereux. L’envisager, une erreur. Plus je suis distant, plus je me protège et je m’en félicite. Plus tard, je m’en remercierai. Sur l’heure, c’est mon père que j’auréole de toute ma reconnaissance lorsqu'il me congédie de mes obligations.
J’ai oscillé entre la surprise et l’hébétement. Rae, elle n’a pas compris non plus, pas de suite. Dès lors que la pièce est tombée, nos traits se sont éclairés comme ceux d’un gosse devant ses cadeaux d’anniversaire. Dans le fond, ça n’a rien de surprenant : c’en est un et je promets que : « Je le ferai», téléphoner plus souvent à ma mère. J’aurais accepté de parcourir les kilomètres au minimum pour une journée ou un repas s’il l’avait exigé. Toutes les conditions auraient trouvé preneur pour que Bill ne change pas d’avis par la faute de mon ingratitude. Mieux encore, je m’y tiendrai à cette contrepartie. Elle est normale et raisonnable. En attendant, j’accroche la main de ma complice pour la guider jusqu’à l’étage, histoire de ranger et de nous enfuir le plus vite possible. Pour ce faire, j’ai puisé la force de lutter contre ma migraine dans un baiser que je lui ai rendu à maintes reprises pendant la vingtaine de minutes qu’a duré l’exercice. Me discipliner a été compliqué, mais au terme, la chambre est lavée de toutes traces de notre convoitise, celle qui ne dort jamais. Parfois, elle fait mine de somnoler, mais uniquement pour nous surprendre et nous dévorer tout cru parfois en pleine nuit ou, comme en ce début d’après-midi, dans la voiture. Je n’ai pas eu le temps d’y grimper que ma complice me distribuait une kyrielle de gourmandises à ramasser entre ses lèvres. « Fêter et profiter une fois rentré et après une sieste.» Elle sera nécessaire. « Après, je crois que… ça me plairait qu’on se perde quelque part, au moins pour un week-end. ça te dirait ?» J’en rêve et je conclus en l’enlaçant contre moi, ma bouche contre la sienne sous l’oeil attentif de mon père. « Allez, viens...on y va.» J’ai adressé un signe de la main à ce dernier, j’ai ouvert la portière, tourné la clé dans le démarreur et, en silence, j’ai quitté l’allée centrale en direction de l’autoroute.
Me concentrant sur la route, je m’emploie à dompter ce mal de crâne que Rae apaise de ses doigts dans ma nuque. Ils traînent sur mon épaule et j’attends l’autoroute avec impatience pour les entrelacer aux miens. « Tu trouves ? » A nouveau, je feins : elle n’a pas été la première à le soulever. Mon étonnement est lié à ce qu’elle l’exprime, preuve qu’il ne l’a pas laissée indifférente. Mieux, elle l’a trouvé sympathique et je lui retourne son sourire, quoique le mien soit moins brillant. « Pour être honnête, c’est souvent la première chose qu’on nous dit quand on nous voit ensemble. Je pense que ça tient du regard.» Pas seulement à cause de la couleur, mais parce qu’il trahit autant de douceur que de force selon les circonstances. « Parce qu’il est plus sympathique que moi… vraiment.» ai-je ricané, tournant vers elle un regard tendre. « Tu vois, je t’avais dit que tu lui plairais bien.» Même si, a priori, j’ignore toujours en quoi et pourquoi cela pourrait compter. J’y songe et les mêmes impressions me gâche l’humeur. Je ne me renfrogne pas. Mes pupilles sont juste plus sombres. Mes traits s’éteignent, se referment. « Tu es pas obligée de t’imposer ça une prochaine fois. Je te remercie d’avoir fait l’effort d’ailleurs» Celui d’être agréable pour ne pas étrenner la susceptibilité du vieil homme. « Mais, je t’ai pas demandé de venir pour ça hier soir. Je voulais pas que tu rentres en me gardant l’impression que tu n’étais pas à ta place sur Kilcoy et que je te cachais parce que je ne veux pas que tu y sois. Elle n’est pas vilain petit secret. « C’est à toi de décider et je pense important de te le dire : je n’avais pas prévu ça et ça peut ne jamais plus se reproduire le petit dej chez mes parents.»
|
| | | | | | | | (Amelyn #44) ► Stripped down to the bone |
|
| |