as soon as i saw you, i knew adventure was going to happen-- @Gabrielle Strange
☽ août 2020. Milo était en vacances pour quelques jours, et comme il adorait le faire de temps en temps, il avait prévu un périple de plusieurs jours sur les routes australiennes. Souvent, il prévoyait ça avec des amis à lui, il en rejoignait certains sur la route, des motards qui adoraient aussi sillonner les routes. Il avait pris cette passion de son mentor, son grand frère Nel. Il n’en avait pas encore fait avec lui, mais il espérait un jour pouvoir faire ce genre de délire avec lui, maintenant qu’il était en Australie lui aussi. Il avait préparé un sac à dos rempli de quelques affaires de toilettes, des affaires de rechanges, plus un sac en toile qu’il avait enfoui dans la caisse cachée avant de sa Ducati rouge. Le militaire avait toujours hâte de pouvoir vivre ce genre d’aventures, se retrouvait seul ou bien retrouver des vieilles branches pour pouvoir décompresser, loin du boulot, loin des problèmes. Pour une fois, il ne ferait pas la côte mais plutôt les routes sinueuses et perdues vers le centre du pays. Il avait vaguement regardé un itinéraire mais il ne se prenait jamais la tête, car selon les gens qu’il rencontrait, qu’il retrouvait, il mettait toujours plus de temps. Il improvisait toujours selon les activités qu’il voulait faire. C’était ça l’aventure.
Le militaire avait donc démarré de Sydney, son lieu de résidence. Sur sa moto, cela faisait déjà deux heures et demi qu’il roulait, il voyait que le soleil était déjà descendant. Cela signifiait qu’il devrait commencer à s’inquiéter de trouver un endroit où dormir. Après avoir roulé encore quelques kilomètres, il décida de s’arrêter pour chercher sur son téléphone un espace réservé aux campeurs. Le jeune homme trouva vite un lieu à dix kilomètres où il pourrait louer un motel, probablement peu recommandable mais il s’en fichait, dès le lendemain il retrouverait des copains de route à lui qui avaient des campings cars et des tentes pour le groupe de voyageurs. Il ne s’inquiétait pas de ce genre de détails. Il voulait quand même profiter du coucher de soleil, alors il prit un embranchement où une zone était ouverte aux touristes, aux backpackers surtout qui voudraient dormir avec une belle vue, la falaise donnait sur une vue magnifique sur l’étendu des paysages australiens. Cela serait loin des paysages de plage dont il avait l’habitude avec son travail mais c’était ça qu’il aimait, pouvoir découvrir son pays un peu plus à chaque fois. Milo arriva sur cet endroit répertorié dans son téléphone, il n’y avait personne à part un camping-car qui devait probablement abriter des backpackers… Il décida de se garer à quelques mètres, avant de retirer son casque, et sortir son pique-nique improvisé, le soleil couchant, il n’y avait rien de plus kiffant que ce genre de moments. Il s’avança vers la falaise et sortit son téléphone pour prendre une photo, le genre de souvenirs qu’il aimait bien garder.
Après avoir mangé un bout, et profiter du paysage, toujours personne à l’horizon. Il décida de repartir, ce n’était pas ce soir qu’il rencontrerait des gens et passerait la soirée à refaire le monde. Il monta sur sa moto, et la démarra. Du moins, il tenta de le faire… Elle moulinait dans le vide, et Milo n’aimait pas le bruit qu’elle faisait. Après avoir tourné plusieurs fois le moteur, il comprit qu’il y avait un problème, il retira son casque et décida d’appeler son assureur qu’il lui informa qu’au vu de la distance où il était de Sydney personne pourrait venir le dépanner avant demain midi. « Vous vous foutez de ma gueule ? Je paye une assurance plus de 100$ par mois pour qu’on me laisse au milieu de la cambrousse quand j’ai besoin de vous ? » Milo inspira un grand coup en écoutant les absurdités du mec à l’autre bout du téléphone, il finit par raccrocher en venant gueuler un “RAAAAH” un coup alors que le soleil avait passé l’horizon, il savait que le motel était encore à quelques kilomètres à pied mais il n’avait pas envie de laisser sa moto ici… Il avait presque envie d’escamper son téléphone de la falaise…
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La vitre ouverte, le vent s’embourbant dans l’habitacle faisait valser ses cheveux lâchés dans tous les sens. La musique résonnait aussi, celle d’Elvis Presley. Un plaisir coupable, qui trahissait aussi ses origines. Un plaisir qu’elle s’autorisait seulement quand elle était seule. D’ailleurs, la piste qui passait actuellement était celle de Viva Las Vegas. Las Vegas. Cette ville qui l’a vu grandir et pourtant, pour rien au monde elle ne souhaiterait y retourner. Elle l’avait quitté à sa majorité parce que cette ville regorgeait de vieux souvenirs qu’elle préférait oublier et laisser derrière elle. Le départ de ses frères quelques mois plus tôt avait accéléré le processus. Elle ne voulait plus entendre parler de Las Vegas, au point que, lorsque ses pensées se perdent à de vieux souvenirs, notamment celui de ce père violent, des coups assénés à ses frères, elle préfère passer à la piste suivante. Un sourire revient sur son visage, parce qu’elle a envie de profiter de cette aventure, de ce répit qu’elle s’offre, pour se changer les idées et non pas pour ressasser tous les tracas qui la poursuivent.
Si elle est là, en Australie, cette terre, ce pays qu’elle ne connait pas, c’est parce qu’elle a dû fuir. Fuir après avoir défendu à la perfection son client, qui a fini par être libéré mais assassiné. La menace planée sur elle, telle une épée de Damoclès. Gabrielle n’a eu d’autres choix que de partir du jour au lendemain, laissant derrière elle cette vie pourtant rêvée qu’elle avait réussi à se construire à Los Angeles. Son choix pour l’Australie cependant n’est pas anodin. Elle ne le reconnaitra pas, ne l’avouera pas, mais elle est ici parce qu’elle sait que ses frères le sont aussi. Et qu’elle a besoin de savoir ce qui se trame dans leur vie, quand les deux frères ne daignent même plus lui donner de nouvelles. Là revoilà, perdue dans ses pensées et, comme lassée que celles-ci se perdent sans arrêt, elle décide de prendre cette sortie indiquant un beau panorama à observer. Gaby se gare alors, sort de son van et observe la vue, le soleil se couchant progressivement sur l’horizon. L’endroit est désert, il n’y a personne d’autre et elle se dit que l’endroit serait idéal pour y passer la nuit. Elle sort alors son appareil photo et prend quelques clichés avant que le vent ne vienne lui glacer l’échine. Elle décide alors de finir l’observation du coucher de soleil à bord de son van. Au moment où elle retourne à l’intérieur, elle entend le bruit d’une moto. Elle regarde brièvement par la fenêtre et referme aussitôt le rideau.
« Vous vous foutez de ma gueule ? Je paye une assurance plus de 100$ par mois pour qu’on me laisse au milieu de la cambrousse quand j’ai besoin de vous ? ». Les sourcils de Gabrielle s’arquent, intriguée par les mots qu’elle vient d’entendre. La personne a l’air vraiment remontée. Elle entend un « RAAAAH » qui lui confirme que c’est bien le cas. Elle enfile alors un gilet et sort de son van. Elle contourne celui-ci pour aller à la rencontre de l’homme qui lui tourne le dos. Une brise encore l’oblige à resserrer ses bras autour d’elle pour se réchauffer. « Je peux vous aider ? ». Elle demande alors à l’encontre de celui-ci, espérant qu’il ne décide pas de s’en prendre à elle au vu de la colère qu’il semble ressentir « Votre moto ne démarre plus ? ».
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☽ août 2020. Il arrivait très souvent à Milo de partir durant ses permissions, fouler les terres australiennes à son plus grand bonheur. Le militaire en profitait pour passer du temps avec ses acolytes des routes, il trouvait et retrouvaient des connaissances rencontrées au cours de ses voyages. Il rejoignait des itinéraires établis par ce groupe qui partageait ses aventures sur leur blog et qu’il se surprenait parfois à suivre lorsqu’il était perdu dans les eaux. Ce moment sur sa bécane était précieux, il retrouvait le plaisir de voyager, même l’espace de quelques jours, il fuyait aussi ses problèmes, s’évadait pour mieux revenir. Ne vous détrompez pas, Milo faisait un métier qui le rendait déjà très heureux, sur les traces de son père, il aimait un peu plus tous les jours monter les échelons et gravir les montagnes comme son père l’aurait voulu. Le métisse gardait une profonde rancune envers son père, un sentiment qu’il ne pouvait pas réellement partager car il avait gardé ce secret depuis des années, même si ses amis les plus proches étaient quand même au courant.
Alors lorsqu’il était monté sur cette bécane, et qu’il avait commencé son périple pour rejoindre la troupe, Milo ne s’était pas réellement attendu à tomber en rade. Il était complètement perdu au milieu de nulle part, la seule chose qu’il savait c’était que le motel qu’il avait repéré se trouvait à plusieurs kilomètres d’ici. Il ne voulait pas laisser sa ducanti toute seule dans le coin, il n’était pas certain que cela soit une très bonne idée. L’assureur au téléphone était infect, mais surtout très inutile. Le brun avait envie d’escamper son téléphone le haut de cette falaise, mais il inspira un grand coup avant de râler un bon coup. Il ne savait pas comment il allait faire. « Je peux vous aider ? » Un sursaut, une main sur le cœur, il se retourna pour faire face à cette voix féminine. « Votre moto ne démarre plus ? » « Mon dieu, vous m’avez fait peur. » dit-il avant de se mettre à rire. « Non, elle tourne dans le vide et apparemment l’assurance que je paye tous les mois depuis des années ne semble pas être d’une grande utilité. » pesta-t-il en venant regarder sa pauvre moto. « Désolé, je ne voulais pas vous déranger. » finit-il par dire, réalisant qu’il avait peut-être parlé un peu fort au téléphone pour qu’elle en vienne à sortir de son van. A vrai dire, Milo n’avait même pas imaginé qu’il y ait du monde à l’intérieur de l’habitacle, c’était tellement calme. Les mains sur les hanches, Milo se tourna un instant vers la falaise pour regarder l’horizon, le soleil avait passé l’horizon et il allait très vite faire nuit noire, ainsi que très froid. A cet instant, il aurait aimé s'y connaître en mécanique, et même s'il avait déjà touché à quelques moteurs, il savait déjà que c'était perdu d'avance. C'était le genre de modèle qui méritait d'être touché seulement par des professionnels. Milo avait beau réfléchir il ne savait pas comment il allait se sortir de ce merdier... Mais sans savoir pourquoi, la présence de la jeune femme lui donna un petit espoir, même infime, de ne pas être tout seul au milieu de nulle part. C'était déjà un bon début.
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Les derniers mois avaient été plutôt intense. Acharnée, Gabrielle avait passé un an à chercher à détruire par tous les moyens possible chaque preuve qui incriminaient son client dans cette affaire sordide de meurtre. Des nuits blanches, elle en avait passées, de nombreuses. Gabrielle ne s’était accordée aucun moment de répit. Pas un weekend, pas une soirée. Elle s’était donnée bec et ongles et avait fini par obtenir gain de cause. Mais à quel prix ? Parce que son client, peu de temps après être sorti de prison a été retrouvé avec une balle dans la tête dans une ruelle du quartier populaire dans lequel il vivait. Cela avait évidemment touché Gabrielle mais encore plus quand le corps de son ancien client était accompagné d’une lettre disant explicitement qu’elle serait la prochaine. Les menaces ne devaient pas être prises à la légère. L’unique solution pour Gabrielle a été de partir de Los Angeles. Elle a laissé ses amis, son quotidien, son travail, son petit-ami… Elle a tout laissé en plan mais pour sa propre sécurité. Alors, en atterrissant à Sydney au début du mois, Gabrielle s’est autorisé cette escapade en solo. Le départ de Los Angeles avait été compliqué, elle avait passé en plus une année chargée et elle avait juste besoin de décompresser. Se changer les idées, retrouver une certaine liberté pendant quelques temps. Alors, la solution fut vite trouvée, celle de s’offrir une virée en van dans le désert australien. Malgré son train de vie plutôt aisé à Los Angeles, Gabrielle est une amoureuse de la nature et des road trip. Quitter pendant quelques temps le confort qu’elle a pourtant l’habitude de connaitre au quotidien ne pourra que lui faire du bien avant de devoir reconstruire sa vie ici, en Australie.
Pour ce soir, elle décide d’élire domicile sur les hauts d’une falaise offrant une vue imprenable sur les beaux paysages australiens. Il n’y a personne, du moins jusqu’à ce qu’elle pénètre dans son van après avoir observé le coucher du soleil. C’est la fraicheur de cette nuit d’hiver qui la fait retourner dans celui-ci. Alors qu’elle observe les photographies qu’elle a prise, elle entend quelqu’un râlait. Intriguée, elle sort à nouveau de son van et interpelle la personne pour savoir si elle peut l’aider « Mon dieu, vous m’avez fait peur », s’exclame alors la personne en rigolant. « Désolé » elle répond alors assez immédiatement en grimaçant, non sans sourire. « Non, elle tourne dans le vide et apparemment l’assurance que je paye tous les mois depuis des années ne semble pas être d’une grande utilité ». A ça, je pouffe un peu de rire « Cela n’a rien d’étonnant ». L’avocate en elle semble s’exprimer, même si ce n’était pas spécialement son domaine, elle avait bien souvent discuté avec des collègues qui lui racontaient des affaires liées à des compagnies d’assurance à s’arracher les cheveux. « Désolé, je ne voulais pas vous déranger » « Il n’y a pas de mal ». Gabrielle regarde autour d’elle et constate que l’endroit est réellement désert et qu’il sera impossible à l’homme de demander de l’aide. « Je ne vais pas vous être d’une grande utilité, je n’ai aucune compétence en mécanique », elle lance alors non sans rire un peu « En revanche, je peux vous offrir une bière peut-être ». Gabrielle sourit et se surprend même à faire cette proposition. Parce qu’en temps normal, elle n’est pas nécessairement le genre à être aussi friendly. Elle est plutôt l’opposé, du genre froide et pas très avenante. De plus, elle se retrouve au milieu de nulle part, avec un inconnu. Il n’y a pas de prudence de sa part ce soir, elle prend le risque, sûrement l’effet de ce sentiment de liberté dû à ces quelques jours déjà sur les routes australiennes. Elle l’invite à la suivre, contournant le van pour aller récupérer deux bières et lui en tendre une alors qu’elle déplie deux chaises de camping sur lesquelles ils peuvent prendre place.
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☽ août 2020. A chaque permission, Milo faisait en sorte d’être occupé, de voir du monde, ou même de prendre du temps pour lui. Le métis avait beaucoup de choses enfouis en lui qui l’empêchait de lâcher prise. Il était toujours la réserve et quand il n’était pas dans ses fonctions de militaire, Wilson tentait tant bien que mal de profiter de la vie. Pourtant, il y avait toujours cette petite voix qui lui rappelait son père, ce qu’il avait fait et ce que ça avait provoqué… Milo se demandait sans cesse ce qu’aurait été sa vie si son père n’avait pas fait le con. C’était le genre de questions qu’il se posait quand il roulait tout seul pendant des kilomètres sur les routes australiennes. C’était aussi pour cette raison qu’il prenait plaisir à rencontrer des gens, retrouver des amis car lorsqu’il n’était plus seul il pouvait finalement se changer les idées. Milo était un homme tourmenté qui arrivait à cacher ses cicatrices avec son sourire ravageur. Il savait que partir quelques jours pour suivre l’itinéraire de ces amis motards lui ferait le plus grand bien. C’était sans compter sur sa panne…
Après s’être arrêté un instant pour profiter de la vue avant de rejoindre un motel, il eut la surprise de découvrir que sa moto ne semblait plus démarrer. L’appel avec l’assurance ne fut pas concluant et le militaire était en train de se demander comment il allait faire… Il ne vit pas arriver une jeune femme qui le surprit en train de rouspéter. « Désolé » Milo se détendit à la seconde où il vit le sourire de l’inconnue. Il lui expliqua que c’était un problème avec sa moto, et que l’assurance semblait incompétente. Comme toujours. « Cela n’a rien d’étonnant » Il haussa les sourcils en soupirant, oui elle avait raison. Tout le monde savait que les assureurs étaient des voleurs… Mais Milo n’aurait pas cru en faire les frais au beau milieu de nulle part. Il finit par s’excuser, réalisant qu’il avait sûrement dû la déranger. « Il n’y a pas de mal » Le regard posé sur sa moto, il était en train de réfléchir à comment faire. « Je ne vais pas vous être d’une grande utilité, je n’ai aucune compétence en mécanique » « Vraiment ? Mince… je pensais que vous étiez l’ange envoyé pour me sauver la mise. » dit-il en relevant le regard pour la fixer, un sourire amusé aux lèvres… Mais curieusement, il se sentait soulagé de ne pas être tout seul. « En revanche, je peux vous offrir une bière peut-être » Milo hésita un instant, et pourtant c’était bien son genre de faire la conversation à des inconnus. Mais il ne pouvait pas s’arrêter de penser à la suite… Comment allait-il faire pour la nuit ? « Vous savez quoi ? Je veux bien ! » s’exclama-t-il, tentant pour une fois de ne pas se poser un milliard de questions. Le métis suit la jeune femme jusqu’à l’arrière de son van alors qu’elle lui tendit une bière, et ouvrit deux chaises pliantes pour qu’ils puissent s’asseoir. Milo s’assit alors en soupirant, soulagé. Mais pour combien de temps ? « C’est une belle bête ce van… Vous faites un roadtrip ? » demanda-t-il en tournant la tête pour regarder la jeune femme. « Oh, je suis bête. Moi c’est Milo. » finit-il par dire en venant se pencher vers elle pour lui serrer la main, toujours son sourire ravageur sur le visage, il fixait la jeune femme pour la saluer.
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Dans son quotidien, Gabrielle Strange ne parait pas être une femme amoureuse de la nature. Toujours bien habillée, souvent en tailleur ou avec une jolie robe bien ajustée, les cheveux impeccablement coiffés, des chaussures bien souvent à talons, rien ne laisse passer qu’elle est fan d’aventures. Pourtant, le weekend ou lors des quelques congés qu’elle peut s’accorder, Gabrielle troque aisément ses talons contre une bonne paire de baskets et ses robes contre un bon legging. Amatrice de footing, elle aime aussi partir faire des randonnées seule ou avec des amis. C’est un moyen pour elle d’évacuer cette pression, celle qui pèse sur ses épaules quand elle a un gros dossier à défendre. Parce qu’elle a beau aimé son travail l’avocate, elle doit reconnaitre que parfois celui-ci peut être pesant. Sa dernière affaire en était le parfait exemple. Cette affaire qui a connu un mince happy ending avant de se terminer tragiquement. Cette affaire aussi qui l’a poussé à se trouver désormais sur le sol australien.
« Vraiment ? Mince…je pensais que vous étiez l’ange envoyé pour me sauver la mise ». Elle sourit en baissant le regard, haussant les épaules pour lui signifier qu’elle est désolée de ne pas être l’aide qu’il aurait aimé qu’elle soit. L’homme qui se trouve en face d’elle semble avoir un problème avec sa moto et n’y connaissant rien en mécanique et en voyant l’inconnu un peu démuni face à la situation, elle lui propose alors de lui offrir une bière. Elle sent l’hésitation mais qui ne dure que quelques secondes « Vous savez quoi ? Je veux bien ! ». Gabrielle se dirige à nouveau vers son van, d’où elle en sort deux bières mais aussi deux chaises pliantes pour qu’ils puissent y prendre place. Elle décapsule sa bière alors que le jeune homme prend la parole « C’est une belle bête ce van… Vous faites un road trip ? ». Elle tourne le regard sur l’engin qu’elle a loué pour l’occasion avant de reporter son regard sur le jeune homme « C’est une location mais je dois reconnaitre qu’il fait bien son job. Pour voyager seule, c’est parfait ». Le van n’est pas nécessairement immense mais, à l’intérieur, tout était fait pour rendre le séjour agréable. « Je m’accorde un mois de road trip pour découvrir le désert australien ». Elle n’ajoute pas qu’elle est fraichement arrivée dans le pays mais elle se doute que le jeune homme lui posera certainement la question. Et puis, son accent américain dénote de l’accent australien, il n’aura pas de mal à deviner qu’elle n’est pas d’ici « Oh, je suis bête. Moi c’est Milo ». Gabrielle se saisit de la main qu’il lui tend pour se présenter à son tour « Gabrielle, enchanté Milo », fait-t-elle accompagné d’un grand sourire sincère. « Et vous ? Un road trip en moto ? ».
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☽ août 2020. Le militaire adorait s’évader, très souvent il restait en Australie car c’était sa terre natale. Pourtant, il aimait aussi voyager, il connaissait aussi très bien les terres américaines où ses grands parents avaient vécu, ce petit bout de terrain perdu dans l’Oregon où sa grand-mère vivait encore. Il n’avait jamais complètement un pied à terre, que cela soit par rapport à son métier ou bien pour ses hobbies, Milo n’aimait pas vraiment rester sur place. Il avait la bougeotte et une fois de plus il le prouvait en grimpant sur sa moto pour rejoindre un groupe d’amis sur leur itinéraire routier. Il restait souvent sur la côte donc c’était sans hésiter qu’il avait décidé de les rejoindre dans les terres afin d’avoir le plaisir de découvrir toujours plus d’endroits qu’il ne connaissait pas. Milo fuyait aussi son quotidien, il adorait son métier mais souvent c’étaient beaucoup de responsabilités, beaucoup de pression. Prendre sa moto, déconnecter, c’était le seul moyen pour lui de se sentir libre quand son passé lui rappelait sans cesse qu’il n’était pas maître de son destin. Avec ce genre d’aventures, Milo décompressait.
Il n’avait pas prévu tomber en panne, et il était bien embêté même s’il fit mine d’être calmée face à la belle inconnue, Milo ruminait en lui. Il se demandait comment il allait faire… Et alors qu’elle lui proposa une bière, il hésita un instant avant d’accepter avec enthousiasme. Après tout il n’avait que quelques jours de repos il n’allait pas se les gâcher en continuant à râler. Le militaire décida de mettre sur pause ce problème et profiter de l’hospitalité de l’inconnue. Milo la suivit alors, curieux il regardait le van qu’elle avait en sa possession. Il s’était assis à côté d’elle acceptant sa bière avec plaisir : homme « C’est une location mais je dois reconnaitre qu’il fait bien son job. Pour voyager seule, c’est parfait » Il comprenait donc qu’elle était toute seule, c’était plutôt risqué pour une jeune femme mais elle ne semblait pas avoir froid aux yeux. « Je m’accorde un mois de road trip pour découvrir le désert australien » « C’est donc ça l’accent… » dit-il doucement avec un petit sourire, généralement les australiens mêmes ne louaient pas de vans pour vivre ce genre d'aventures. « Américaine ? Canadienne peut-être ? » demanda-t-il en prenant un peu de risque. « Dans tous les cas, vous avez raison, vous n’allez pas le regretter. » enchérit-il en hochant vivement de la tête, il savait que l’Australie regorgeait de paysages les plus incroyables. Milo eut alors un petit éclair de lucidité, il ne s’était même pas présenter, Gabrielle accepta donc les présentations : « Gabrielle, enchanté Milo » Un sourire, il vint trinquer avec la demoiselle avant de boire une gorgée de la bière. « Et vous ? Un road trip en moto ? » Il fit une petite moue en repensant à sa moto, mais il hocha la tête. « J’étais sur le point de rattraper des amis sur la route entre deux missions. » avoua-t-il finalement, en levant la tête pour regarder le ciel étoilé. « Mais on dirait que mes plans vont changer. » ajouta-t-il finalement, en essayant de ne pas trop se tourmenter l’esprit. Peut-être que ce changement de plan allait lui amener du bon… Qui sait… (moi je sais).
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Gabrielle propose donc au jeune homme de se joindre à elle à défaut d’avoir une solution dans l’immédiat concernant sa moto. Elle lui offre alors une bière et ils s’installent sur des chaises pliantes en dehors du van pour discuter. Il fait un commentaire sur le van qu’elle possède, une location pour le mois de road trip qu’elle se permet avant de vraiment se poser dans ce nouveau pays qui va devenir le sien désormais « C’est donc ça l’accent… ». Gabrielle tourne son regard sur le jeune homme, sourire aux lèvres, se doutant que son accent ne passe pas inaperçu quand celui des australiens est bien différent, bien qu’ils parlent la même langue « Américaine ? Canadienne peut-être ? » Evidemment qu’elle ne pourrait pas prétendre être ici, elle qui est venue en Australie pour fuir la menace qui planait sur sa tête à Los Angeles. Une vérité qu’elle s’abstiendrait bien de raconter à qui que ce soit, ses frères y compris. « Américaine, je viens de Californie ». Précise-t-elle sans pour autant en ajouter davantage « Dans tous les cas, vous avez raison, vous n’allez pas le regretter ». « Je suppose qu’au vue du vôtre, vous êtes originaire d’ici ? ». Elle a un petit sourire en coin lorsqu’elle lui retourne la question alors qu’elle apporte sa bouteille de bière à ses lèvres.
Les présentations sont faites entre les deux inconnus. Gabrielle lui en demande un peu plus sur ce qui semble être un road trip en moto pour lui « J’étais sur le point de rattraper des amis sur la route entre deux missions […] Mais on dirait que mes plans vont changer ». Elle relève surtout le fait qu’il parle de mission « Entre deux missions ? vous êtes militaires ? ». demande-t-elle alors curieuse. « Je suis désolé pour vous que vos plans tombent à l’eau. Mais d’ici demain, vous pourrez les rattraper. Vous ne pouvez pas les contacter sinon ? Qu’ils viennent vous donner un coup de main ? ». Après tout, entre biker, ils devaient sûrement s’entraider, l’un d’entre eux devant s’y connaitre en mécanique. « Voyez aussi le côté positif. Vous êtes en train de boire une bière dans un endroit juste parfait en plein milieu de nulle part. Ce n’est pas tous les jours que l’on vit ça ». L’agitation du quotidien ne permet pas toujours d’apprécier des instants simples comme celui qu’ils étaient en train de partager. Gabrielle tourne son regard vers l’horizon alors que les derniers rayons du soleil tentent de disparaitre.
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☽ août 2020. Milo n’avait pas prévu de changer ses plans. Il était tellement emballé par l’idée de déconnecter de son travail pendant quelques jours, retrouver de vieilles connaissances pour oublier son quotidien. Il ne s’attendait pas à se retrouver au bord de la route, impuissant. Heureusement, dans son malheur, il n’était pas tout seul. Il y avait cette jeune femme à l’accent américain qui avait bien voulu lui tendre la main. Elle n’était clairement pas habilitée à refaire démarrer sa moto, mais au moins elle pourrait lui tenir compagnie le temps qu’il réfléchisse à une solution. « Américaine, je viens de Californie » Milo ne s’était pas trompée, et l’américaine semblait vouloir profiter de son séjour en Australie. Il ne savait pas si elle était là pour s’installer ou juste en vacances mais en tout cas ce qui était sûr c’était que Milo approuvait complètement l’idée du roadtrip. Elle avait en plus opté pour un van qui semblait assez costaud pour encaisser des centaines de kilomètres sans problèmes. « Je suppose qu’au vue du vôtre, vous êtes originaire d’ici ? » Il acquiesça d’un mouvement de tête, toujours en la regardant. « Born and raised » dit-il en souriant. Il était assez fier de son pays, mais il ne reniait pas non plus ses origines. « Mais mes grands parents sont américains. De l’Oregon exactement. Je connais plutôt le pays, j’y ai souvent été avec mes parents. » ajouta-t-il finalement, une petite anecdote peut être inutile mais c’était aussi une manière de lui confier que lui aussi avait mis un pied dans son pays de naissance. Les deux inconnus partagés leurs bières en se racontant un peu leur vie, et Milo arrivait doucement à oublier son problème de moto même si parler de son projet de départ entraînait aussi cette petite voix qui lui rappelait être légèrement dans la merde pour la suite des événements…. « Entre deux missions ? vous êtes militaires ? » Il mit le goulot à sa bouche, lui offrant une œillade. Perspicace. Il but une gorgée de sa bière avant de poser son avant-bras sur l’accoudoir en tissu de la chaise. « Exact » approuva-t-il, pas peu fier. « Je suis désolé pour vous que vos plans tombent à l’eau. Mais d’ici demain, vous pourrez les rattraper. Vous ne pouvez pas les contacter sinon ? Qu’ils viennent vous donner un coup de main ? --Voyez aussi le côté positif. Vous êtes en train de boire une bière dans un endroit juste parfait en plein milieu de nulle part. Ce n’est pas tous les jours que l’on vit ça » Milo eut une légère grimace en l’écoutant au début, se pinçant les lèvres en réfléchissant mais ce n’était pas aussi simple… « Ils sont encore trop loin, ça leur ferait revenir en arrière, je n’ai pas envie de les embêter. » commença-t-il à dire en venant poser son regard dans l’horizon qui était maintenant peu perceptible, le soleil s’était définitivement couché pour laisser place à une nuit étoilée. « Et accompagnée d’une jolie femme tout à fait sympathique, et bienveillante. » ajouta-t-il finalement pour revenir au côté positif dont elle parlait. Le regard toujours à l’horizon, il avait un petit sourire en coin. « Merci encore, ça me fait du bien cette petite pause. » confia-t-il en venant tourner la tête pour plonger son regard dans le sien. « On devrait se tutoyer non ? » demanda-t-il dans l’espoir de rendre cette conversation d’autant plus intimiste et agréable
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Gabrielle roule sans réel but. Elle a un itinéraire, sait par où elle va passer, les incontournables à ne pas manquer pendant un road trip dans ce coin là de l’Australie. Mais sa destination finale, elle l’ignore encore. Inconsciemment pourtant, sa route semble prendre la direction de Brisbane, cette ville où ses frères sont installés depuis des années maintenant. Gaby ignore si elle s’établira dans cette ville définitivement pour commencer sa nouvelle vie ou si elle prendra la direction d’une autre ville : Melbourne ou bien Sydney sont aussi dans un coin de sa tête. Actuellement, elle ne se pose pas la question. Elle est arrivée il y a peu sur le sol australien et tout ce dont elle a besoin c’est un grand bol d’air frais. Et ce road trip est exactement ce qui lui faut. Se retrouver en pleine nuit, au milieu de nulle part, avec seule compagnie les quelques animaux sauvages qui peuvent errer ici et là ne l’effraie pas et au contraire, lui donne la sensation de revivre un peu. Elle aimait sa vie à Los Angeles, indéniablement. Mais elle se donnait corps et âme pour son boulot, au détriment parfois de son bien être alors que la dernière affaire qu’elle a défendue lui a pris tout son temps pendant la dernière année qui venait de s’écouler. Et puis, surtout, ce procès a finalement eu une fin tragique et Gabrielle ressent de la culpabilité pour cette raison… Gaby pourtant ne laisse rien transparaitre et ce n’est pas l’homme avec qui elle se trouve qui pourra déceler quoi que ce soit à ce propos. « Born and raised ». Il est australien d’origine, contrairement à elle qui vient des Etats-Unis. Son accent l’a évidemment trahi mais celui de Milo est pas mal non plus. Typiquement australien. « Mais mes grands parents sont américains. De l’Oregon exactement. Je connais plutôt le pays, j’y ai souvent été avec mes parents ». Il a donc aussi quelques origines similaires aux siennes et cela fait sourire la jeune femme « Un très jolie Etat, avec des amis nous nous y rendions souvent pour faire des petits road trip le weekend. Rien de mieux pour se ressourcer, ça dénote totalement de la frénésie de Los Angeles ». Gabrielle aime son pays natal, elle se rend compte à cet instant que cette vie va lui manquer et elle espère au plus profond d’elle qu’elle parviendra à s’accoutumer bien vite de sa nouvelle vie australienne. Evidemment, encore une fois, elle ne laisse rien transparaitre, Milo ne s’en rendra même pas compte de ce petit moment de doute. Ils partagent en tout cas cette passion de nature et road trip et lorsqu’il évoque le mot mission, Gabrielle lui demande s’il est militaire « Exact ». Il pique la curiosité de la jeune femme pourtant, elle se contentera pour l’instant de garder ses questions pour elle. Ils risquent après tout d’avoir tout le temps de pouvoir converser sur leur profession respective vu que le jeune homme se retrouve bloquer avec elle, sa moto ne voulant plus démarrer.
« Ils sont encore trop loin, ça leur ferait revenir en arrière, je n’ai pas envie de les embêter ». Elle comprend et il semblerait qu’il n’est d’autre choix que de passer la soirée avec elle, et sûrement jusqu’à demain matin, le temps qu’il trouve une solution pour qu’un spécialiste vienne lui réparer sa moto « Et accompagnée d’une jolie femme tout à fait sympathique, et bienveillante ». Cela la fait rire doucement, plus de manière amusée qu’autre chose. « Tout le monde ne partage pas votre avis. Peut-être devriez-vous vous méfier ? ». Parce qu’elle est redoutable dans son travail et la bienveillance n’est pas toujours de mise surtout à l’égard de la partie adverse. Elle s’amuse en tout cas du compliment alors qu’elle prend une nouvelle gorgée de sa bière, sourire toujours aux lèvres. « Merci encore, ça me fait du bien cette petite pause ». Gaby hausse légèrement les épaules « Je pense que de toute évidence, vous allez devoir passer la nuit-là. Il aurait été un peu égoïste de ma part de vous ignorer pendant tout ce temps. Je peux même vous proposer de dormir dans le van, il y a de la place pour deux ». Il n’y a aucune arrière-pensée à ce moment-là du côté de la jeune femme, même si Milo est loin d’être déplaisant. Mais c’est l’hiver et une nuit à la belle étoile, même si elle peut s’avérer agréable même dans un sac de couchage, ne sera sûrement pas la meilleure nuit qu’il pourra passer à l’extérieur. Il pourra dormir sur un des sièges à l’avant du véhicule, ce qui sera toujours mieux que rien « Garantissez-moi juste que vous n’êtes pas un psychopathe », lance-t-elle en riant doucement. « On devrait se tutoyer non ? ». Elle n’est pas contre l’idée « Nous devrions en effet » fait-t-elle alors qu’elle prendre une nouvelle gorgée de sa bière.
as soon as i saw you, i knew adventure was going to happen-- @Gabrielle Strange
☽ août 2020. Milo connaissait bien l’Australie, pour l’avoir contemplé, traversé, visité. Sa famille avait toujours aimé voyager, il connaissait aussi une partie des Etats Unis, un pays qu’il aimait beaucoup. Il reconnut alors facilement l’accent de Gabrielle. Le militaire fut soulagé de tomber sur elle d’ailleurs, dans un coin de sa tête il se disait que c’était une bonne chose de ne pas se retrouver totalement seul pour ce soir. Elle semblait sympathique en plus, et ceci se confirma quand elle l’invita à boire un coup. La brune n’avait pas les compétences pour l’aider dans sa panne mais peut-être qu’au moins, il pourrait se détendre, et oublier ses problèmes quelques heures. Le métis avait tellement de choses qu’il emmagasinait depuis toutes ces années que le fait de se dire que son mini roadtrip tombait à l’eau le rendait chafouin. Toutefois, il tentait de rester positif, et de ne montrer à la jeune femme que ce côté solaire qui pouvait parfois le caractériser. Il lui expliqua alors d’où il venait, et aussi pourquoi il connaissait les States, l’une des raisons était qu’il en avait tout simplement des origines. « Un très jolie Etat, avec des amis nous nous y rendions souvent pour faire des petits road trip le weekend. Rien de mieux pour se ressourcer, ça dénote totalement de la frénésie de Los Angeles » Milo acquiesça, et il se souvenait de ces moments où il partait pêcher avec son grand-père, il lui avait beaucoup appris. C’était aussi là-bas qu’il avait rencontré Geo, et il avait quelques connaissances comme ça qu’il connaissait grâce à ses voyages. « Vous êtes donc une baroudeuse ! » conclut-il alors qu’elle venait de lui avouer avoir déjà fait des roadtrips là-bas. C’était une bonne vivante, elle aimait voyager et c’était aussi quelque chose qu’il aimait énormément.
Milo s’était affalé dans sa chaise pliante, la nuit était tombée et il avait conclu qu’il n’y avait pas de solutions, du moins pas dans l’immédiat. Il devrait attendre que la dépanneuse vienne demain matin, mais encore une fois, le métis tenta de se satisfaire du moment présent. Il était accompagné d’une jolie femme avec une bière à la main, certains se damneraient pour être à sa place, non ? « Tout le monde ne partage pas votre avis. Peut-être devriez-vous vous méfier ? » Milo lui accorda un regard faussement suspicieux, il plissait les yeux alors qu’elle semblait amusée. « Mmmh… noooon… si ? » dit-il dans un moment de doute, avant de se mettre à rire. Milo préférait toujours voir le meilleur chez les gens. « Je pense que de toute évidence, vous allez devoir passer la nuit-là. Il aurait été un peu égoïste de ma part de vous ignorer pendant tout ce temps. Je peux même vous proposer de dormir dans le van, il y a de la place pour deux » C’était probablement un ange déchu qui était arrivé tout droit dans les bras de Milo… Il la fixait un instant pour voir si elle était vraiment sérieuse. « Êtes vous réelle ? N’êtes vous pas un mirage ? » dit-il alors en se redressant sur sa chaise, toujours la bière à la main, il dit cela sur un ton assez sérieux avant de lui faire un grand sourire. « Garantissez-moi juste que vous n’êtes pas un psychopathe » « De vos dires, c’est moi qui devrais me méfier je vous rappelle. » rétorqua-t-il en penchant la tête un instant avant de boire une gorgée de sa bière. Plus la discussion filait, plus les affinités se créaient et autant passer la conversation au tutoiement. « Nous devrions en effet » Il leva sa bière pour acter sa proposition et boire encore une gorgée. « Puisqu’on va passer le reste de la soirée ensemble, c’était quoi ton programme à la base ? » demanda-t-il en posant ses yeux bleu perçant dans les siens, tentant encore de cerner la brune, il voulait apprendre à la connaître maintenant qu’il allait officiellement avoir le temps de le faire.
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« Vous êtes donc une baroudeuse ! ». Cette image qu’elle semble lui renvoyer la fait sourire. Parce qu’elle se rend compte qu’en effet, entre ses dires et le fait qu’ils se trouvent tous deux au milieu de nulle part, cela ne fait que confirmer l’idée qu’elle soit potentiellement une sorte de voyageuse invétérée. Pourtant, cette image dénote totalement avec cette femme qu’elle peut être au quotidien, cette avocate toujours bien apprêtée, prenant soin de son apparence et ayant un certain goût pour la mode. Cette femme aussi qui aime avoir son petit confort, quand on sait le type de villa dans laquelle elle vivait à Los Angeles. Elle pourrait le contredire, lui dire qu’elle n’a pas que ce n’est pas totalement vrai, qu’il y a une autre facette d’elle qu’il ne peut pas voir mais elle ne le fait pas. Peut-être parce qu’elle y voit l’opportunité de prétendre être quelqu’un d’autre pendant quelques heures, ou peut-être pendant plusieurs jours ou semaines quand elle ignore encore ce qu’elle finira par faire ici, en Australie.
Milo n’a pas la possibilité d’appeler quelqu’un pour l’aider. Même si cela semblait le mettre en colère un peu plus tôt, il semblerait que la compagnie de Gabrielle le fasse quelque peu changer d’avis. Il estime qu’elle est sympathique et bienveillante, ce qui fait rire la jeune femme qui le prévient qu’il devrait peut-être se méfier des apparences « Mmmh… nooon…si ? ». Elle l’accompagne dans son rire avant de lui proposer son hospitalité. C’est la fin de l’hiver et, le fait de se trouver dans l’outback fait que les nuits sont quand même un peu fraiches. Gabrielle ne peut se résigner à le laisser dormir dehors alors qu’elle a largement de la place pour deux dans son van « Etes-vous réelle ? N’êtes-vous pas un mirage ? ». Alors qu’elle prenait une gorgée de bière, elle se stoppe, avant d’avoir ce sourire amusé sur les lèvres alors qu’elle abaisse doucement la bouteille « Peut-être ne suis-je qu’une illusion. Et peut-être qu’en effet, c’est votre esprit qui vous joue des tours. Vous ne le saurez probablement jamais ». Elle rit doucement alors que cette fois elle prend le temps de boire sa gorgée. Si l’invitation n’est pas remise en question, elle se permet, toujours sur le ton de l’humour, de lui demander s’il n’est pas un éventuel fou furieux « De vos dires, c’est moi qui devrais me méfier je vous rappelle ». Gaby hausse les épaules « C’est vrai ». Elle croise les jambes et resserre un peu plus son gilet sur elle alors qu’il lui propose qu’ils se tutoient. Elle accepte « Puisqu’on va passer le reste de la soirée ensemble, c’était quoi ton programme à la base ? ». Elle hausse alors les épaules « Rien de bien intéressant. J’aurai sûrement étudié la carte pour préparer mon itinéraire pour demain. Et vu que la route a été longue, je me serai sûrement endormie en le faisant ». Il y a à nouveau ce sourire amusé qui s’affiche à nouveau sur ses lèvres « Ou peut-être que je serai partie à la rencontre d’animaux sauvages, peut-être ont-ils prévu une soirée sympa ». Elle pouffe légèrement avant de redevenir un peu sérieuse « Ce qui est bien dans ce genre d’aventures, c’est l’imprévu et les rencontres que l’on peut faire ». Gabrielle ne lâche pas le regard du jeune homme alors qu’elle exprime ses mots. Il y a peut-être une sorte de jeu de séduction implicite qui se met en place de son côté. Parce qu’elle trouve que l’inconnu qu’elle a en face d’elle, encore faut-il qu’elle puisse l’appeler encore ainsi maintenant qu’ils ont un peu discuté, n’est pas des plus déplaisant à regarder. Ses yeux bleus et son métissage font de lui un homme séduisant, tout comme sa carrure. Peut-être qu’au fond, elle n’aurait pas eu la même proposition si l’homme avait été moins charmant.
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☽ août 2020. Milo s’était retrouvé face à une inconnue tout à fait charmante, qui en plus d’être à son goût, semblait d’une amabilité déconcertante pour une femme qui se retrouvait seule face à un homme, dans un endroit totalement isolé de toute civilisation… Gabrielle n’avait sans aucun doute rien à craindre avec lui mais bon, il n’aurait pas été étonné que la femme s’enferme dans son van pour ne pas en sortir. Pourtant, elle lui prêtait main forte dans cette péripétie, même si elle ne pouvait rien faire quant à la moto, elle était partante pour lui donner un peu de compagnie, et même une bière avec tout ça. Milo décida de mettre entre parenthèse la panne de sa moto, qui serait un tracas dont il s’occuperait plus tard, souhaitant profiter de cette opportunité de passer un moment avec cette belle inconnue. Les deux se taquinèrent sur cette partie de risque qu’ils prenaient tous deux à s’accorder leur confiance, mais le métis n’avait pas envie de croire qu’elle allait abuser de connaissances de self defense pour le mettre à terre, et le tuer… Non, il rit à l’idée qu’elle soit une psychopathe et préféra accepter cette bière, même s’il s’étonna une fois de plus qu’elle lui propose avec autant de facilités l’hospitalité pour la nuit… « Peut-être ne suis-je qu’une illusion. Et peut-être qu’en effet, c’est votre esprit qui vous joue des tours. Vous ne le saurez probablement jamais » Milo se mit à rire faisant écho à Gabrielle, qui elle aussi prenait cette bribe de conversation comme une blague. « C’est vrai » Les deux tâtaient le terrain, ne sachant vraiment à qui ils avaient à faire.
Les minutes passèrent, et Milo proposa de se tutoyer, cela serait plus agréable pour continuer à parler de tout et de rien. Par curiosité, il lui demanda quel était son programme pour la soirée avant qu’il ne vienne tout perturber : « Rien de bien intéressant. J’aurai sûrement étudié la carte pour préparer mon itinéraire pour demain. Et vu que la route a été longue, je me serai sûrement endormie en le faisant » Il hochait doucement la tête venant porter le goulot de la bière à sa bouche. « Ou peut-être que je serai partie à la rencontre d’animaux sauvages, peut-être ont-ils prévu une soirée sympa » Un rire vint s’échapper de ses lippes alors que Gabrielle eut un léger rire également. « Ce qui est bien dans ce genre d’aventures, c’est l’imprévu et les rencontres que l’on peut faire » Il plissa les yeux, venant analyser le regard qu’elle lui offrait mais il hochait tout doucement la tête, ne pouvant qu’être d’accord avec elle étant donné que ça lui arrivait souvent de prendre la route, et de rencontrer de nouvelles personnes. « Nos chemins étaient peut-être faits pour se croiser, qu’en penses-tu ? » demanda-t-il alors qu’il avait ramené le cul de sa bière sur sa cuisse, il ne la quittait pas des yeux, tentant de lire entre les lignes. « C’est peut-être moi l’animal sauvage que tu devais rencontrer pour animer ta nuit. » se permit-il d’ajouter avec un petit rire qui se termina en un sourire charmeur, alors qu’il détourna son regard pour le mettre en face de lui sur la vue qu’offrait cet emplacement.
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La méfiance pourrait être de mise du fait qu’elle se retrouve au milieu de nulle part, dans un endroit totalement désert, avec un inconnu. Gabrielle aurait toutes les raisons de ne pas avoir proposé son aide au jeune homme, toutes les raisons de ne pas lui proposer de passer la nuit dans son van. Elle qui est pénaliste et qui a déjà entendu parler d’affaires plus glauques les unes que les autres. Pourtant, ce soir, elle décide de faire confiance. Confiance à ce Milo avec qui ils ne tardent pas à se tutoyer. Peut-être que son air renfrogné de tout à l’heure a eu raison de sa décision, tout comme ses yeux bleus perçants qu’elle a pu apercevoir à travers le peu de lumière encore présente dans le ciel australien. Peut-être aussi que ce soir, elle cherche un peu de compagnie quand elle sait qu’elle a toute une vie à reconstruire. Sa vie sociale la première, même si elle sait qu’au bout du chemin, au bout de ce périple qu’elle s’offre pendant un mois, elle retrouvera certainement ses deux frères ainés. Si elle en a le courage… Pour l’instant, elle est avec Milo, partageant une bonne bière et ils apprennent tout deux à se connaitre. Ou peut-être à s’apprivoiser quand on voit la tournure de la conversation « Nos chemins étaient peut-être fait pour se croiser, qu’en penses-tu ? ». Elle pouffe légèrement de rire, un rire qui se veut moqueur « Tu crois à ces choses-là ? » Le destin, le hasard qui fait bien les choses, Gabrielle y est plutôt dubitative. « Je pense surtout que tu n’as pas eu de chance de tomber en rade avec ta moto ». Elle lui fait un clin d’œil, lève sa bière en l’air et vient à la porter à ses lèvres toujours avec ce sourire amusé. « C’est peut-être moi l’animal sauvage que tu devais rencontrer pour animer ta nuit ». Elle arque un sourcil et si son air est fermé pendant un court instant, le sourire qui apparait ensuite est plutôt taquin et se veut quelque peu séducteur alors qu’elle boit à nouveau une gorgée de bière, tout en prenant soin de lâcher avant un « Peut-être » qui montre qu’elle entre dans son jeu. Ou alors, qu’elle poursuit le jeu qu’elle a peut-être implicitement commencé en parlant de ces rencontres imprévues que l’on pouvait faire. Et en l’occurrence, celle avec Milo, était loin d’être déplaisante. Un silence s’installe durant lequel elle l’observe sans mot dire. Elle finit par le briser « Je vais finir par croire que tu as volontairement fait le coup de la panne parce que tu penses que je peux être ta proie ce soir ». Elle marque un temps d’arrêt, un sourire plus large s’affichant sur ses lèvres « A moins que tu ne sois la mienne ». Elle joue, son amusement se lit sur son visage « mais je suis curieuse de savoir comment tu comptes animer ma nuit, Milo ». Son prénom est prononcé subtilement alors que son regard ne quitte pas le sien. Il est indéniable qu’à partir de ce moment, les deux compagnons de route d’un soir ne cherchent plus vraiment à se connaitre et que leur discussion est en train de basculer en quelque chose d’autre…
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☽ août 2020. Milo était parti il y a quelques heures, pensant retrouver ce groupe qu’il avait appris à connaître depuis tout ce temps. Ces roadtrips étaient à chaque fois une échappatoire vital pour lui, Milo avait terriblement besoin d’évasion pour oublier ses problèmes. Malgré les années, il avait toujours des démons qui le poursuivaient, et c’était le moyen pour lui de ne pas se laisser couler. Il ne s’était donc pas imaginé que sa journée se terminerait sur une chaise de camping, sa moto en panne, en compagnie d’une charmante américaine. Il l’avait donc suivi pour s’installer modestement à côté de son van. Le militaire ne demandait pas plus que ce genre de moments en réalité. Peu importait s’il était avec ce groupe de motards, ou avec cette jeune femme, l’issu était la même. Il ne pensait pas à ses problèmes, et semblait même prendre du plaisir à discuter avec elle. « Tu crois à ces choses-là ? » Deux âmes en perdition qui semblaient se retrouver complètement par hasard au milieu du bush australien ? Oui, il avait envie d’y croire, même si c’était donc aussi accepté le fait qu’il avait mérité de vivre toutes ces histoires avec Mitchell, son père, et les sacrifices qui s’en étaient suivis… Il tenta d’effacer ses pensées de son esprit, ce n’était pas le moment d’y réfléchir. « Je pense surtout que tu n’as pas eu de chance de tomber en rade avec ta moto » Un petit rire s’échappa de ses lippes, et il rétorqua : « Mais une heureuse coïncidence que tu sois ma voisine, tout de même. » Il aurait pu se retrouver tout seul ici, et pourtant Gabrielle avait choisi d’élire domicile sur ce petit terrain, le temps d’une nuit. Ils échangeaient des petits regards et sourires implicites que Milo avait dû mal à élucider. Etaient-ils en train de flirter ensemble ? Milo ne voulait pas précipiter les choses mais il ne put s’empêcher de rajouter un commentaire, s’enfonçant un peu plus dans ce jeu dangereux. « Peut-être » avait-elle donc rétorqué, n’assurant rien de plus alors que Milo porta sa bière à sa bouche sans la lâcher des yeux. Il essayait de la comprendre, de la cerner et ce n’était pas aussi facile que prévu. « Je vais finir par croire que tu as volontairement fait le coup de la panne parce que tu penses que je peux être ta proie ce soir » Il haussa les sourcils, son sourire s’étendant d’autant plus sur son visage. « A moins que tu ne sois la mienne » Tout à coup Milo plissa les yeux pour venir la regarder avec un peu plus d’intensité, la jeune femme se dévoilait un peu plus sur ses intentions. « mais je suis curieuse de savoir comment tu comptes animer ma nuit, Milo » Et ce commentaire le fit rire, il balança sa tête en arrière, riant à poumons déployés alors que la jeune femme lui tendait des perches, sans aucun doute maintenant. « Je pourrais te surprendre, j’en suis sûr. » dit-il finalement en ramenant sa tête en avant pour la regarder, il vint finir sa bière pour la poser à ses pieds, venant poser ses coudes sur ses genoux toujours en la fixant. « Mais si je peux dire quelque chose, c’est que j’aimerais beaucoup être ta proie ce soir, Gabrielle. » déclara-t-il finalement d’une voix plus sensuelle qu’auparavant, posant ses yeux bleu dans les siens, il la fixait avec un air de défi, alors qu’il joignait ses mains sans la lâcher de ses yeux. Lui aussi était curieux de voir ce qu’elle avait derrière la tête.
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