Los Angeles, juillet 2018. Aujourd’hui est un de ces matins qu’elle affectionne tout particulièrement ces dernières semaines. Un de ces matins où elle ne se réveille pas seule, dans son lit, dans le sien ou n’importe quel autre lit. L’importance réside dans sa présence, celle qu’elle apprécie bien plus qu’elle n’aurait jamais pensé pouvoir apprécier autant. La chaleur de son corps contre le sien, son souffle dans le creux de son cou, ses caresses incessantes, ses mains se baladant sans retenue sur ses courbes ne manquent pas de la faire frissonner. Ses gestes ne manquent pas de la transporter dans un rêve qu’elle ne s’est jamais autorisée, celui d’être heureuse avec quelqu’un. Elle qui a toujours été si indépendante, qui n’a jamais attendu après personne, encore moins après un homme. Pourtant, à ses côtés, elle se laisse aller, elle en perd même le contrôle, ne se reconnaissant pas toujours quand elle cherche à tâtons sa présence dans le lit et qu’un sourire finit par étirer ses lèvres quand sa main vient à le trouver enfin. Cette agréable surprise quand elle le voit arriver à l’improviste chez elle alors qu’elle est dans la pire des tenues, celle dans laquelle elle aime trainer alors qu’elle est seule chez elle, après une dure journée de travail. Cette même tenue qui ne semble pas le repousser alors qu’il vient la rejoindre doucement dans le canapé, la serrant contre lui, non sans manquer de la taquiner un peu parce que c’est ainsi qu’est leur relation. Une relation qui n’a pas de mots, une relation qui n’a pas d’étiquettes et pourtant, une relation qui la comble. Qui pourrait la combler davantage si elle daignait s’ouvrir, une relation qui la transporterait bien plus loin si elle se laissait aller en lui disant ce qu’elle ressent pour lui.
Les mois, les jours, les minutes et les secondes passent bien trop vite à ses côtés et ce matin, tout particulièrement, elle aimerait que le temps se fige. Non pas parce que c’est son anniversaire, mais parce qu’elle aimerait rester indéfiniment dans ces draps, dans cette cabine, sur ce yacht avec lui. Perdus au milieu de l’océan, loin de tout, où tout semble possible, où plus rien n’a d’importance si ce n’est eux. Les mots sortent un peu plus aisément, emplis de sous-entendus, mais utilisés avec prudence, parce qu’il y a toujours cette retenue qui ne la quitte pas. « On pourrait… ». Gaby n’a pas besoin de plus, aujourd’hui. Il pourrait lui dire qu’il n’a rien prévu, qu’ils vont se contenter de profiter du yacht et naviguer au milieu de nulle part qu’elle serait contentée. Elle a sa tête contre son torse, elle sent les battements de son cœur et ferme les yeux quelques instants lorsqu’il ajoute « Mieux encore, on pourrait ne jamais en sortir ». Les mots la frappent, lui faisant rouvrir doucement les yeux, un sourire étirant ses lèvres. Ils désirent la même chose, c’est indéniable, mais là encore, les mots peuvent être interprétés de différentes manières. Ne jamais sortir de ce lit, comme ne jamais sortir de cette relation sans nom. Les deux lui conviennent et même s’il lui disait ne vouloir que son corps contre le sien toute la journée, à se laisser aller qu’au simple plaisir charnel, elle ne le refuserait pas. Que ce soit l’une ou l’autre interprétation, elle est prête à tout accepter juste pour ne pas quitter cette bulle dans laquelle elle se trouve depuis la veille au soir avec lui. « Faisons ça… » laisse-t-elle alors échapper dans un murmure à peine audible. Elle n’est pas certaine qu’il l’ait entendu, et elle enchaîne alors avec ce rêve qu’elle a fait et qu’elle souhaite partager avec lui. Du moins, elle ne partage que ce qu’elle a envie de partager, certains détails et surtout ses ressentis échappant totalement à la narration de ce songe qu’elle fait à Channing. Elle parle de cette bague qu’elle avait à son annulaire, la réalité la rattrapant quand elle agite le sien dénué de toute présence d’un quelconque bijou scintillant. Gaby ne cherche pas à lui faire passer un message, elle ne cherche pas à lui faire comprendre qu’elle veut qu’il lui passe la bague au doigt. Ce qu’elle souhaite, c’est voir sa réaction même si cela lui est difficile étant donné qu’elle n’ose pas croiser son regard et qu’être blottie dans ses bras est un excellent moyen pour ne pas l’affronter directement. Ce qu’elle souhaite c’est attraper un mot, une phrase qui, dans ses réponses, trahirait ses sentiments à son égard. « Le modèle de la bague ne te plaisait pas ? ». Elle fait une petite moue qu’il ne peut pas voir, haussant les épaules doucement tout en laissant son doigt parcourir son torse, ne répondant rien à sa question. « Si tu l’avais à l’annulaire dans ton rêve, c’est que visiblement tu t’étais résolue à la porter malgré tout…Tu voulais me faire plaisir ? ». Ses interrogations la font sourire un peu plus alors qu’elle marque une pause dans le chemin parcouru par son doigt sur son torse dénudé « J’ai à ce point des goûts déplorables en matière de bijoux que tu t’es résolue à accepter cette bague pour mes beaux yeux alors qu’elle ne te plaisait pas ? ». Il reste focaliser sur ce bijou, comme si c’était la seule chose qui importait. « A moins que tu sois trop fière pour avouer que cette bague te plaisait, et tu me le fais comprendre à la manière Gabrielle Strange ». Un plus large sourire s’affiche sur ses lèvres alors qu’elle cesse toutes caresses et qu’il la prend au dépourvu. Prise à son propre piège, elle qui cherchait à le faire avouer lui. Elle sent ce baiser dans son cou et décide finalement de relever sa tête, s’appuyant sur un coude d’un côté pour se maintenir et garder son autre main sur son torse, osant cette fois rencontrer son regard. « On ne contrôle pas vraiment nos rêves, Channing, et surtout les choix qu’on peut y faire… » Elle marque une pause volontaire alors qu’elle a ce sourire malicieux qui reprend place sur ses lèvres « Peut-être que dans mon songe, je me suis laissée porter par l’environnement qui était propice à dire oui… Ou peut-être que je n’ai vu là qu’une raison opportuniste pour être mariée à un héritier australien. Ou peut-être qu’encore ma gentillesse a pris le dessus et que je n’ai pas su te dire non et qu’en effet, j’ai simplement cherché à te faire plaisir ». Elle se rend compte qu’elle ne lui donne pas de réponses claires mais que, dans tous les cas de figure, il n’y a rien qui pourrait le rassurer sur ce qu’elle ressent, elle, réellement. « Quant à la bague, elle n’était pas si mal. Et je ne cherche pas à te faire passer un quelconque message, si c’est ce que tu crois… » Elle s’approche alors dangereusement de ses lèvres sans pour autant les toucher « Je cherchais juste à te dire que si tu as prévu un quelconque cadeau et qu’il s’agit d’une bague, je sais déjà à quoi elle ressemble. C’est tout ». Elle vient alors à sourire un peu plus, lui subtilisant un baiser avant d’ajouter « Et pourquoi vous tenez tellement à savoir si cette bague me plaisait, Monsieur Walker ? Auriez-vous des plans dont j’ignore encore l’existence ? Me cachez-vous quelque chose que je devrais peut-être savoir ? ». Elle veut qu’il s’ouvre, elle veut l’entendre dire qu’il tient à elle, que même sans une quelconque bague, il ne la laissera pas s’échapper, qu’il fera tout pour la garder… Son regard plonge intensément dans le sien, comme si elle essayait de lire à travers ses yeux, penchée au-dessus de lui, pouvant sentir son souffle s’entremêler au sien. Et comme si elle cherchait à le convaincre de passer aux aveux, elle laisse ses lèvres venir se perdre dans son cou alors qu’elle vient à coller son corps un peu plus contre le sien, ses doigts parcourant subtilement la peau de son torse à nouveau, alors que ses lèvres viennent finalement trouver son oreille pour y murmure « C’est mon anniversaire après tout… ». Elle joue sur cette carte pour l’inciter à parler, à le faire lui en premier. Car s’il venait à lui dire ce qu’il a sur le cœur, elle emprunterait le même chemin et en ferait de même…
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
Beaucoup se demandent à quoi ressemble l'amour. Quelle est la sensation qui vous traverse à sa vue, quelles pensées vous hantent, quelles envies vous sont procurées. Channing pense le savoir alors qu'il garde la brune dans ses bras, caressant ses cheveux et l'écoutant d'une oreille terriblement attentive alors qu'elle décrit les grandes lignes de son songe. Un rêve qu'il essaie de visualiser, d'imaginer alors qu'elle le lui peint d'un air rêveur quoique égoïste. Parce-que Gabrielle pourrait faire beaucoup mieux pour faciliter son immersion, elle pourrait lui apporter beaucoup plus de précisions et le faire s'y projeter en quelques phrases supplémentaires si seulement elle s'en donnait la peine. Mais à l'image de leur relation, les mots semblent s'évaporer sur ses lèvres alors que l'avocate dessine l'ambiance dans laquelle elle s'est plongée l'espace d'un temps. L'héritier se contente de détails qui n'en sont pas vraiment, et il lance un regard réprobateur à Morphée alors que lui n'a pas eu la chance de partager cet idéal. Un idéal qu'il envie et qu'il se voit partager aux côtés de la demoiselle qu'il câline en silence, bercé par le son de sa voix. Enveloppé par son odeur, celle devenue familière au fil de leurs rencontres, celle qu'il se plaît un peu davantage à retrouver à chacun de leurs moments partagés. Une qui lui apporte un sentiment de bien-être lorsqu'il cache son nez dans le creux de son cou, une qui reste sur ses draps car il prend soin de la renouveler dès lors que le besoin s'en fait sentir. C'est une excuse parmi d'autres pour la revoir, une pour éviter une conversation pouvant faire tourner le rêve au cauchemar, une qu'il est incapable de regarder en face de peur de perdre tout ce qui contribue à son bonheur ces derniers mois. Car c'est bien la peur, elle et seulement elle, la crainte de tout perdre qui l'empêche de lui proposer de venir avec lui. Channing n'est pas venu à Los Angeles pour tomber amoureux, sa vie est ailleurs, et pourtant c'est bien en compagnie de Gabrielle qu'il se sent chez lui.
Son récit terminé, le brun s'hydrate doucement les lèvres alors que le silence plane quelques instants. et à l'image de celle qui s'est réfugiée dans ses bras, lui aussi passe à côté du plus important en prenant la parole. Il se focalise sur la dite bague, la mettant au centre de l'attention et de ses mots, comme si cette dernière était celle dont voulait parler Gabrielle. Il n'en n'est rien, ils le savent au plus profond d'eux et tâchent vainement de se persuader du contraire. Mais le confort de l'espoir, celui qui n'est brisé tant qu'il est autorisé à persister dans le déni, est bien trop douillet pour être risqué. Ses paroles résonnent d'une voix douce dans la cabine alors qu'il remet en doute ses goûts en matière de bijoux, profitant bêtement des caresses que continuent d'effectuer la demoiselle sur son torse. Jusqu'à ce que ces dernières se stoppent et qu'il se penche à son cou pour presser un baiser sur sa peau hâlée, se taisant. Son regard croise le sien lorsqu'elle décide de se placer de façon à pouvoir le regarder, et c'est un sourire tendre qui s'affiche sur ses traits. « On ne contrôle pas vraiment nos rêves, Channing, et surtout les choix qu’on peut y faire… » Il distingue la malice qui naît sur les lèvres de la demoiselle mais lui ne s'y prête pas, pour une fois, se contentant de l'admirer en silence. « Peut-être que dans mon songe, je me suis laissée porter par l’environnement qui était propice à dire oui… Ou peut-être que je n’ai vu là qu’une raison opportuniste pour être mariée à un héritier australien. Ou peut-être qu’encore ma gentillesse a pris le dessus et que je n’ai pas su te dire non et qu’en effet, j’ai simplement cherché à te faire plaisir »dire oui. Si seulement il avait un quelconque moyen de s'assurer qu'elle le lui dirait s'il venait à lui tenir ce fameux discours, il n'hésiterait pas une seule seconde avant de baisser les armes et de lui crier son amour au beau milieu de cet océan. si seulement. Mais leurs paroles sont plus belles qu'elle ne sont efficaces, et à nouveau elle ne lui apporte aucune certitude quant à ses sentiments à son égard, pas plus que lui ne l'a fait. « Je suis un bon parti, c'est un fait. et tu cherches à préserver ma fierté, quelle douce attention miss California. » Il la taquine, parcequ'il en est ainsi entre eux, parce que c'est plus facile de cette façon. « Quant à la bague, elle n’était pas si mal. Et je ne cherche pas à te faire passer un quelconque message, si c’est ce que tu crois… »Ce n'est pas le message auquel tu fais illusion qui m'a, une seconde durant, effleuré l'esprit. Elle s'approche dangereusement de lui et il se contemple dans le silence, sentant son souffle chaud venir à la rencontre ses lèvres. Il sait qu'elle ne va pas l'embrasser, pas dans l'immédiat, toutefois ses lèvres s'entrouvrent sensiblement à la proximité et il se fait patient en écoutant. « Je cherchais juste à te dire que si tu as prévu un quelconque cadeau et qu’il s’agit d’une bague, je sais déjà à quoi elle ressemble. C’est tout » Leurs sourires s'élargissent et elle leur offre ce baiser chaste et doux, celui subtilisé par gourmandise. « Et pourquoi vous tenez tellement à savoir si cette bague me plaisait, Monsieur Walker ? Auriez-vous des plans dont j’ignore encore l’existence ? Me cachez-vous quelque chose que je devrais peut-être savoir ? » Son regard noisette danse dans le sien, et à ce moment précis la brune ne pense pas si bien dire. Il y a tellement de choses que je voudrais te dire. Leurs âmes se reflètent dans leurs iris alors que l'échange qu'ils s'accordent est long et intense, comme s'il était celui qui pouvait les sauver, comme s'il pouvait parler à leur place. Channing voudrait tellement lui dire, la garder à ses côtés, la chérir et l'aimer aux yeux de tous. et à ce moment précis, la simple pensée d'imaginer un autre homme la toucher fait accélérer son coeur, la banale image d'un autre lui serrant la main ou l'embrassant le rend malade. Il veut qu'elle soit sienne, il veut être l'unique privilégié à la voir au quotidien, il veut être sien. Il veut être le seul propriétaire des t-shirts trop grands qu'elle porte, il veut être le seul à la câliner le soir après une longue journée de boulot, c'est avec elle qu'il veut passer des dimanches entiers à rester au lit. Arraché à sa contemplation, les lèvres douces et chaudes de la demoiselle rejoignent son cou et ses paupières se ferment alors qu'il se laisse volontiers aller à ses caresses. Lui libérant l'accès à sa peau nue, glissant son bras autour d'elle pour la rapprocher davantage, il est doux mais ferme, possessif dans son geste. « C’est mon anniversaire après tout… » Il sourit à sa remarque, et elle le fait repenser à un petit quelque chose que l'héritier avait presque oublié. Ses lèvres viennent dans le cou de la demoiselle, y appuyant quelques baisers alors qu'il sourit contre sa peau. Soudain, Channing réinstaure doucement une certaine distance, et c'est à son tour d'apparaître malicieux devant l'air un tantinet surpris de la brune. « J'allais oublier. » Il tourne la tête vers la table de chevet de la cabine, et tend le bras pour ouvrir le tiroir. Puisqu'il est grand et bien placé, il l'atteint sans vraiment de peine et en sort une boîte rouge à la calligraphie dorée. Refermant le tiroir d'un geste et faisant glisser l'objet au creux de sa main, il se tourne à nouveau vers Gabrielle qui suit la scène des yeux. Son sourire s'adoucit alors qu'il se redresse un peu dans le lit, juste assez pour être sûr de ne pas louper une miette de sa réaction. « Je tenais à t'offrir quelque chose de... matériel. » Son regard se pose sur la boîte qu'il garde dans les mains, comme pour prolonger l'instant. Puis il se reporte sur la brune. « Ce n'est pas une bague, tu peux donc être déçue par le modèle. Même si j'en doute. » souffle t'il avec un peu de malice, comme pour essayer de se détendre. C'est lui qu'il essaye d'apaiser à l'instantané, car ce cadeau compte et celui-ci plus que les autres qu'il a pu lui offrir auparavant. Celui-ci est important, différent, précieux. Puis, dans un mouvement doux qui se veut lent et symbolique, il lui offre son présent sans un mot supplémentaire. La boîte renferme un collier en or gris, une pièce unique et peaufinée des heures durant, une à la hauteur de ce que la brune lui fait ressentir. Le modèle n'est pas extravagant, le Walker ayant misé sur une pièce épurée et pure, délicate plutôt que réhaussée de mille fioritures. et alors que Gabrielle la découvre, lui ne quitte des yeux son visage. « Dis quelque chose. » quémande t'il dans un murmure timide, avant de lui passer le collier à sa demande, prenant son temps pour le lui attacher. et lorsque Gabrielle lui fait face à nouveau, uniquement vêtue de son cadeau, il se fait la promesse de ne jamais l'oublier.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
Los Angeles, juillet 2018.Gabrielle pourrait être plus généreuse dans son récit. Lui dire détails par détails le cadre dans lequel ils se trouvaient dans son songe. Elle pourrait lui conter aussi la douceur du moment partagé, le bien-être immense dans lequel elle se sentait pendant cette rêverie. Mais l’avouer serait avouer sa faiblesse, celle de ses sentiments éprouvés à son égard. Elle en est incapable, et pourtant, les mots lui brûlent les lèvres. Elle s’imagine même le récit plus précis qu’elle aurait pu lui raconter, alors qu’elle a sa tête posée sur son torse et qu’il l’interroge sur la beauté de cette bague dont elle se contrefout. Parce que c’est la symbolique de celle-ci qui l’a marqué dans ce rêve, celle où ils se sont autorisés à prononcer ces trois petits mots qui font la différence. Ces trois mêmes petits mots qui feraient toute la différence. Nous étions sur ce même bateau, Chan’. Mes yeux rivés sur l’horizon, je contemplais la grandeur de cette ville qui est mienne, et qui est nôtre. Je me sentais apaisée, comme portée sur un petit nuage duquel il était impossible de me faire redescendre. Et puis, tes mains se sont glissées dans le creux de ma taille, délicatement, alors que ton souffle chaud est venu me chatouiller dans le cou. Mon palpitant a commencé à s’accélérer au moment même où tu as prononcé un je t’aime comme je ne l’ai encore jamais entendu. Un je t’aime qui m’a fait frissonner, un je t’aime qui m’a rendu toute chose…en bien. Un sourire est venu étirer mes lèvres, me retournant pour venir passer mes bras autour de ta nuque, prononçant à mon tour ces trois mots que je rêve de te dire : je t’aime. Nos regards amoureux se sont trouvés quelques instants avant que nos lèvres se scellent pour échanger un baiser tendre, délicat, doux, délicieux. Je n’oublie pas la voix du capitaine au loin qui vient à m’appeler : «Mme Walker » dit-il… Son doigt se balade le long de son torse, elle est distraite mais en même temps, elle entend ce qu’il lui dit. Les questions de Channing auraient été bien tout autre si elle avait daigné lui donner cette version-là du songe…
A défaut, elle revêt son masque, celui de la malice. Celui bien trop facile à enfiler quand elle veut éviter d’ouvrir son cœur. Préférant le laisser sceller, inaccessible pour Channing. Parce qu’en contrepartie, elle a la sensation que le sien l’est tout autant. Verrouillé. Elle ne s’ouvre pas, mais il ne le fait pas non plus, même s’il a toutes ces attentions à son égard. Plus qu’elle ne peut en avoir d’ailleurs. Finalement, si tout prend fin, si un trou béant vient à se former un jour du fait d’une rupture certaine, peut-être qu’elle ne pourra que s’en vouloir personnellement… « Je suis un bon parti, c’est un fait. Et tu cherches à préserver ma fierté, quelle douce attention miss California ». Il est bien plus qu’un bon parti. Elle n’en a rien à faire de son titre d’héritier. Il n’y a pas que son physique et ce plaisir qu’elle prend à chaque fois que leur corps se mélangent qui compte. Plus maintenant. Désormais, c’est sa présence qui est nécessaire, c’est sa présence qui est indispensable dans son quotidien. Un message, un appel, une soirée à ses côtés. C’est ce qui la pousserait en réalité à lui dire oui… Si un jour la question venait à se poser. Il n’y a pas de message subliminal dans l’évocation de cette bague, mais ce n’est pas totalement vrai. Si Gabrielle ne souhaite pas se marier dans l’immédiat, elle aimerait connaitre le ressenti de Channing Walker face à une telle possibilité. Surtout à ses côtés. Alors, comme il ne semble s’intéresser qu’à l’objet bague plus qu’à la symbolique, elle tente de creuser davantage en lui demandant s’il ne lui cacherait pas quelque chose, lui qui attache tant d’importance à cette bague qui pourrait lui plaire ou non. Son regard se mêle au sien, le suppliant de parler, le suppliant de lui dire haut et fort ce qu’il ressent. Gaby serait prête à tout pour qu’il la conforte dans ses sentiments, qu’il la mette en confiance sur ce qu’elle peut ressentir. Elle insiste, en jouant sur ce jour spécial qu’est son anniversaire, excuse parfaite pour l’obliger à être celui qui fera le premier pas. Elle tente de le faire flancher aussi quand ses lèvres se perdent dans son cou, qu’une certaine chaleur renait en elle, celle de se perdre à nouveau dans ses bras comme ils l’ont fait une bonne partie de la nuit. Elle ne parvient pas à s’en défaire et quand, à son tour, elle sent ses lèvres dans son cou, elle est prête à se laisser aller totalement. Mais il s’interrompt, instaurant une certaine distance qui fera froncer les sourcils de la californienne. Elle penche sa tête sur le côté, une certaine déception se lisant sur son visage alors qu’elle laisse retomber sa main sur le lit, jusqu’alors présente sur le torse de l’héritier. « J’allais oublier ». Intriguée, Gabrielle le regarde tente son bras jusqu’au chevet pour extirper quelque chose du tiroir de celui-ci. Il se redresse, elle en fait de même en remontant le drap sur son corps nu, même si Channing le connait par cœur « Je tenais à t’offrir quelque chose de…matériel ». Il a une boite dans ses mains, Gabrielle vient à poser son regard dessus avant de le relever pour trouver celui du jeune homme « Ce n’est pas une bague, tu peux donc être déçue par le modèle. Même si j’en doute ». Elle sourit en levant les yeux au ciel car il semble avoir une certaine image d’elle assez matérialiste quand il n’en est rien. Gaby aime les belles choses, mais concernant les cadeaux, c’est plus le geste et la symbolique qui compte que le cadeau lui-même. Elle n’oublie pas d’où elle vient, sa vie n’ayant jamais été que du luxe. Elle ne l’a jamais été d’ailleurs. Il ouvre la boite avec précaution et Gabrielle peut y découvrir un somptueux collier en or gris. La pièce est loin d’être un bijou de pacotille, quand elle voit scintiller ces diamants. Elle en reste même bouche bée par la beauté du collier et la finesse des détails. Il n’y a rien de clinquant, le bijou n’ayant rien d’extravagant, ce qui lui correspond totalement. Elle est conquise. Conquise mais silencieuse, incapable de dire quelque chose ou de réagir « Dis quelque chose ». Son murmure l’extirpe de sa rêverie. Elle le laisse lui attacher le collier autour du cou, venant saisir de ses doigts, délicatement, le pendentif qu’elle regarde encore. « Merci… » souffle-t-elle alors que son regard n’a toujours pas trouvé celui de l’héritier. Elle est touchée. Touchée par l’attention, touchée par tout ce qu’il fait pour elle depuis quelques semaines, et tout particulièrement depuis hier soir. Il lui fait vivre un rêve éveillé et, à cet instant, elle se rend compte que si bague il y avait eu, même si cela aurait pu paraitre précipité, elle aurait dit oui. Parce qu’elle est persuadée qu’il est celui qui lui faut, celui qui lui correspond, celui avec qui elle est sur la même longueur d’onde. Lentement, elle trouve le courage de trouver son regard, gardant le bijou entre ses doigts « Il est magnifique… ». Elle en serait presque gênée « Tu n’aurais pas dû… » surtout quand je suis incapable de te dire ce que je ressens… Ses doigts glissent du pendentif pour venir trouver la joue de son amant, qu’elle caresse avec ce sourire attendrie, sincère et reconnaissant, approchant son visage du sien pour l’embrasser doucement mais avec passion. Le masque tombe à cet instant, il n’y a que dans la sincérité dans ses paroles et dans ses gestes. Leurs lèvres se détachent, un silence s’installe alors que son front vient à s’appuyer contre le sien. L’instant est parfait, et le serait pour qu’elle lui dise je t’aime. Elle s’en mord les lèvres pour s’en retenir. Bêtement. Elle réouvre ses yeux, plonge dans le regard ténébreux de Channing et murmure alors, avec une certaine malice « Vous frôlez la perfection, Monsieur Walker ». Elle se redressera ensuite pour passer ses bras autour de sa nuque, et surtout coller son corps contre le sien, l’obligeant à se basculer en arrière, préférant laisser son corps parler pour elle plutôt que de dire à haute voix ce qu’elle meurt d’envie de lui dire. Ils se perdront à nouveau dans les bras l’un de l’autre, omettant même de répondre au room service pour le petit déjeuner. Cette nuit et cette journée sur ce yacht laissera en tout cas un souvenir intarissable dans la mémoire de l’américaine, et ce collier ne quittera plus son cou jusqu’à ce jour où l’inévitable se produira…