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 (Amelyn #47) ► Midnight kiss

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(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 Empty
Message(#)(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 EmptyMer 5 Mai 2021 - 15:34




MIDNIGHT KISS
“Au point que notre hypothétique bricoleur ait lui aussi envie d’elle” est de loin le compliment qui aurait flatté le cœur de ma complice et j’ai abondé dans son sens sans vergogne. D’après moi, tous la désirent après un regard. Persisterait-il parmi la gente masculine quelques difficiles que le tempérament de Raelyn mettrait tout le monde d'accord. C’est compliqué, pour moi, d’être serein alors que mon anniversaire approche dangereusement. Il n’assoit pas notre différence d’âge. Outre mon désamour pour cette journée, il me la rappelle d’un violent coup derrière la tête. Je suis réfractaire à toutes plaisanteries à propos des années qui s’accumulent et qui m’éloignent de sa jeunesse et peut-être est-ce l’explication à ce que je n’ai pas totalement digéré ses frasques avant son overdose. Je ne lui en veux plus. Je suis simplement effrayé à l’idée qu’un homme plus jeune et plus beau me la ravisse sous mon nez. J’ai peur d’être impuissant devant un coup de coeur, d’être incapable ou “pas assez” pour la retenir. Les œillades fascinées de certains ouvriers œuvrant au casino, je ne les ai pas rêvées. Rae, elle est belle et attractive. Serais-je peu doué de mes mains pour bricoler que j’apprendrais. Je me gaverais de cette pléthore de tutoriels qui envahissent Youtube. J’en ferais une obsession afin qu’aucun homme ne franchisse le seuil de notre porte. Ma jalousie est maladive. J’aurais par ailleurs misé mon tapis sur ce qu’elle serait la cause d’une dispute aussi tempétueuse. Pourtant, je ne suis guère étonné qu’elle ait été supplantée par mon ego. Ce sont ses blessures que j’ai traduites en termes odieux. C’est elle que je rencarde au lendemain pour profiter de cette accalmie. Ce sont les ecchyoses qui tapissent le coeur de ma dulcinée que je redoute d’affronter au point d’allonger le parcours de la course du temps. Je souhaite m’endormir, certes son menu corpos prisonnier du mien, mais par-dessus-tout, emporté par l’épuisement. Je ne veux pas que mon sommeil soit troublé comme une mer calme qu’un vent fort secouerait. J’aspire à m’éveiller la tête pleine de l’espoir que notre discussion se déroulera sans heurt notable, à l’image d’une pelote de laine bien ficelée, sans noeud pour compliquer l’avancement du tricot. Alors, la rejoignant sur le pont, je tente un trait d’esprit qui est tombé à plat. Il lui a manqué l'égalité d’humeur ou l'exaltation de voguer sur l’océan, loin de tout, et pour quelques heures encore. Je n'insiste donc pas. Je respecte que notre parenthèse de la velle est désormais refermée et qu’il est vain d’en ouvrir une autre. Nous sommes tous deux raidis par la nervosité, par l’angoisse peut-être, et nos bras ou nos baisers n’y changeront rien. Elle a respiré trop amplement pour que ne l’imagine pas pencher au sol pour ramasser du courage par poignée. Il en faut pour présenter des excuses et, l’indulgence, doublée par de nobles sentiments, est nécessaire pour les accepter. Je suis nanti de l’un et de l’autre, auquel cas, je n’aurais pas renoncer au prologue de la douche chaude en sa compagnie. A la place, je nous conduis vers la cuisine, ma main serrant la sienne, et j'entreprends de préparer deux remontants. Le mien, je l’agrémente d’une dose de whisky, qu’il tempère mes accès d’intransigeance. Je lui confie ce rôle avec abnégation, soucieux d’éviter à mes premiers mots d’être aussi tranchants que le couperet d’une guillotine. Si Rae se braque, je couperai court à la toute mise au point. Je fermerai les écoutilles et je prendrai… le large ?


Prendre le large ? Ok ! Mais pour aller où ? Nous nous sommes “perdus” au milieu de nulle part. Sauterais-je à l’eau que la rive serait trop loin pour ne pas risquer la noyade. Fauché par cette évidence, mes pupilles horrifiées s’arrondissent alors que je prends conscience que je suis coincé sur le bateau avec, en bandoulière, nos problèmes. D’instinct, j’ai regretté cette approche radicale qui, si j’en crois la réaction de ma complice, lui sied autant qu’un vêtement trop grand. « Vraiment ? » ai-je rétorqué, en me servant un verre véritable cette fois. Je n’ai pas pris le soin de fermer la bouteille. A quoi bon ? Ce ne sera ni le premier ni le dernier. J’ai beau m’essayer à la douceur, c’est un échec cuisant. C’est aussi efficace que ma tentative d’humour un peu plus tôt. Mes doutes sont trahis par ce sourcil relevé alors que j’avale tout de go de la bravoure en fiole. Ma tasse, je l’entoure de ma main, mais elle semble vissée sur le plan de travail. « Pourquoi j’ai l’impression que tu n’es pas convaincue ? » Pourquoi mon intuition me sérine-t-elle que, moi aussi, j’aurais dû commencer par lui demander pardon pour mes outrages. Trop tard cependant. Elle tombera à plat maintenant que je suis alerté par sa mine déconfite. Elle ne boude pas, Raelyn. elle ne grimace pas non plus son mécontentement. Je le perçois parce que je l’étudie le  livre de sa personnalité depuis plus d’un an et quoiqu’elle conserve ses mystères - j’ai les miens et c’est la beauté de notre histoire que d’en découvrir encore jour après jour - je ne me casse plus la tête comme un gosse devant une charade pour deviner quand elle est contrariée ou frustrée. Se rend-elle compte de l’allusion cachée dans son affirmation ? Réalise-elle que rembourser Ariane pour devenir mon débiteur me place dans la situation où je lui suis redevable ? Que c’est insultant ? Que c’est me réduire, si pas à l’état d’accessoire, à celui de l’homme qui lui doit sa réussite ? Que sans elle, non seulement, je serais le type maussade et taciturne dont la spécialité est d’être malheureux, mais du surcroît, celui qui a besoin d’être accompagné pour s’édifier ? Est-elle à même de saisir qu’elle se ment lorsqu’elle prétend que, de nous deux, je suis qui ne me tient pas en haute estime ? Je n’en avais pas beaucoup quand nous nous sommes rencontrés, mais j’ai travaillé à m’aimer davantage. Je m’y suis efforcé pour elle, pour notre couple, pour ne pas nous propulser vers la rupture faute à des prophéties insensées que j’aurais étayé de la moindre maladresse. Dans ces conditions, comment pourrais-je conserver un calme olympien ? Quelles ressources dois-je déterrer pour ne pas sortir de mes gonds avant même que nous ayons tranché dans le vif de nos soucis ? « Tu as du respect pour moi… » Je répète, j’analyse, je tire des conclusions. Évidemment, je suis rassuré par les précautions de Raelyn. Elle a lavé mes dettes en notre nom à tous les deux, c’était délicat : je ne peux que l’admettre. « Tu n’es pas naïve. Je ne peux pas croire que tu penses l’avoir convaincue. Et si oui, tu ne t’arrêtes qu’à une partie du problème. C’est moi qui ai demandé, c’était à moi d’aller la rembourser ou en tout cas, j’aurais dû y être avec toi au moins pour la remercier. Si ce n’est pas moi que tu as voulu insulter, c’est elle qui doit avoir l’impression que je l’ai méprisée.» En conséquence, il n’est plus envisageable de la croiser, de la saluer, de lui adresser un ersatz de confidences. « Je ne lui présenterai pas des excuses alors que je n’ai rien fait de tout ça. Donc, je ne la verrai plus.» La messe est dite du haut d’une chaire et non à voix basse. « Tu es désolée pour Ariane, mais elle n’est qu’une partie du problème et j’ai pas l’impression que tu le réalises bien. Il ne devait jamais être question d’argent entre toi et moi ou en tout cas, pas comme ça. Je ne voulais pas te regarder comme ça.» Avec des yeux bouffis par la reconnaissance et la gratitude.   « Tu dis ne pas vouloir d’un homme en plasticine, mais je crois que j’aurais préféré.» ai-je remarqué en buvant, enfin, une première gorgée de mon café. C’est chaud dans la bouche et j’espère que ma vérité s’enrobera d’autant de rondeur pour ses oreilles.   « J’aurais préféré que tu essaies de me changer plutôt que de me castrer. C’est ce que tu fais, Raelyn. Tu as besoin de tout régenter et je suis fatigué de me battre pour que tu ne grignotes mon espace alors que s’il n’est pas équitable, on ira droit dans le mur. La seule raison pour laquelle tu ne veux pas modeler un homme, c’est parce que c’est plus challengeant pour toi d’avoir de la résistance… mais...tu aimes trop gagner.» Mais tous les coups sont permis pour que tu t’enorgueillisses d’une victoire.   « Peut-être que pour toi, ça ne change rien.» Jusqu’ici, j’ai soutenu son regard, histoire de remplir grâce à son attention les jauges de mon compteur de mots. Cette fois, je baisse les yeux. Je déteste ce que je m’apprête à révéler. Je le hais parce qu’il est source d’une douleur lancinante que rien ne calme, une douleur qui ne lui incombe pas entièrement, mais qu’elle alimente. Malgré elle, je peux l’entendre, mais le résultat est immuable : certains de ses comportements induisent qu’obtenir est synonyme d’implorer à genoux, que je n’ai à gagner que des faveurs et que ces interdits auxquels elle tient la chatouille moins qu’un piqûre de moustique. Elle s’accorde des droits dont j’ai été abrogé et j’en souffre. J’en souffre parce qu’à défaut d’être irréprochable, j’ai dépensé de l’énergie à faire d’elle ma partenaire à la vie et à la ville. Là encore, j’ai tout simplement échoué : elle ne veut pas de ça. « Mais pour moi, c’est déstabilisant et offensant. » Je le suis lorsqu’elle me murmure un “je t’aime” qui signifie “même si tu ne le mérites pas.”   « Au studio, tu n’as pas fait les choses mal, tu m’as simplement donné la sensation que, pour ça aussi, je devais te dire merci. » Merci d’avoir pardonné, merci de t’intéresser à moi amoureusement parlant, merci d’être toujours à mes côtés et de croire en moi alors que j’ai bousillé ton univers. « Pour ça comme pour tout le reste. Et encore aujourd’hui je devrais le faire. Mais, ce n’est pas juste... » Tout comme utiliser mes confidences contre moi quand, a priori, elle ne m’aide plus à redorer mon blason jusqu’à ce que ses dorures m’éblouissent.


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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et jeune maman, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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POSTS : 33482 POINTS : 3400

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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(07) cecilia #1chad #3atlasspencer #14danaë #3katherinemaxwell #2

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

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maxyn #2 ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 12

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #3 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #1 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

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miles (scénario libre) ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
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Message(#)(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 EmptyMer 5 Mai 2021 - 17:34


Midnight kiss
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 873483867

Si j’accouche d’un mea culpa alors qu’il est contre nature, tout ceux qui me connaissent l’affirmeraient, c’est autant parce qu’il est mérité que parce que j’ai eu peur. Il est mérité puisqu’en rencontrant Ariane, j’avais conscience de dépasser les limites. Il est mérité puisque je suis rentrée au loft avec l’idée de le confronter et d’évacuer mon sentiment de trahison et pas celle d’arrondir les angles. Cette dispute, je l’ai provoquée puisque j’étais blessée. Pour autant, je suis meurtrie par les horreurs qu’il m’a adressées et surtout, terrorisée à l’idée de ne pas savoir comment m’y prendre pour que nous cheminions à nouveau l’un vers l’autre. « Vraiment ? » Je fronce les sourcils et, bien que ce soit trop tard pour dissimuler mon amertume - il me connaît et je comprends qu’il l’a devinée - je porte ma tasse à mes lèvres. « Pourquoi j’ai l’impression que tu n’es pas convaincue ? » Je le sens sur la défensive et je le déplore et c’est la raison pour laquelle je distille toute la douceur dont je suis capable dans ma réponse. « Parce que je ne le suis pas. » Je n’ai pas envie de lui mentir. « Pas dans les modalités. Mais j’aurais voulu que tu ne me rembourse pas la totalité du prix d’achat du bâtiment mais la moitié. Parce que quand je t’ai dit que ça me donnait l’impression de ne pas être ta partenaire légitime mais de n’être qu’une gérante sur le papier, c’était vrai. J’aurais préféré être une vraie associée à parts égales et c’est pas ce que je suis. » Mon ton cette fois-ci est dénué de reproche. Je me fiche de ce bâtiment si mon couple doit en pâtir. « Mais c’est pas grave et je le pense. J’ai pas envie de me battre, pas avec toi et pas si je te donne l’impression de vouloir te déposséder de ton affaire. » Parce que ce n’est pas le cas. Je nous choisis nous. Je n’aurais pas aspiré à l’équité en ce qui concerne le casino s’il ne me l’avait pas proposé. Je n’aurais pas tenté de s'immiscer dans ses activités s’il n’avait pas évoqué le sujet.

« Tu as du respect pour moi… » Qu’il laisse sa phrase en suspens me donne l’impression qu’il en doute, et j’ai mal au cœur. J’ai mal au cœur de comprendre qu’il pense réellement que je le méprise, que cette accusation ne faisait pas partie du lot de celles uniquement motivées par la colère. Alors je ne le lâche pas des yeux. Je l’observe en faisant taire mon cœur mon se lamente de comprendre qu’il doute. Son discours concernant Ariane et sa position, je le comprends et je n’ai pas l’intention de tenter de le convaincre qu’il doit agir autrement. Je ne cherche qu’à réfuter son hypothèse selon laquelle je me serais réjouie de l’émasculer autour d’un verre avec la rousse. Ce que j’ai fait, je ne l’ai pas fait de gaité de coeur, je ne l’ai pas fait pour la beauté du sport : je l’ai fait en désespoir de cause et parce que je me suis sentie bafouée. « Je ne lui présenterai pas des excuses alors que je n’ai rien fait de tout ça. Donc, je ne la verrai plus. » Doucement, je hoche la tête. Il n’est pas ouvert au dialogue sur ce point là et au delà de la comprendre - c’est le cas - je ne peux que l’accepter et je le fais. « Tu es désolée pour Ariane, mais elle n’est qu’une partie du problème et j’ai pas l’impression que tu le réalises bien. Il ne devait jamais être question d’argent entre toi et moi ou en tout cas, pas comme ça. Je ne voulais pas te regarder comme ça. » Je fronce les sourcils et, ce que je comprends de ce qu’il me dit, c’est qu’il est question de fierté. De la fierté d’un homme qui refuse de me devoir de l’argent. Lorsqu’il était question d’Ariane la dette ne posait aucun problème et, si la comparaison me blesse, je le tais. « Non, je ne comprends pas bien. » Je mords ma lèvre et je baisse les yeux un instant avant de relever le menton. « Je te dois la vie. » Je la lui dois littéralement puisque, sans lui et son secours, je me serais étouffée dans mon vomi il y a plusieurs fois déjà. « Qu’est-ce que de l’argent ? » Je n’ai pas envie de compter les points, mais si nous le faisions je reste persuadée qu’il serait largement en tête. Une vie entière ne suffira jamais à rétablir la balance à partir du moment où, si je respire encore, c’est uniquement grâce à lui.

« Tu dis ne pas vouloir d’un homme en plasticine, mais je crois que j’aurais préféré. » J’accuse le coup et, si je me détourne un instant, ce n’est que le temps de reculer vers le canapé pour m’asseoir. Je suis fébrile, et je ne suis pas certaine d’avoir envie de continuer cette conversation accrochée au plan de travail : j’y perdrais les articulations de mes dix doigts. « J’aurais préféré que tu essayes de me changer plutôt que de me castrer. C’est ce que tu fais, Raelyn. Tu as besoin de tout régenter et je suis fatigué de me battre pour que tu ne grignotes mon espace alors que s’il n’est pas équitable, on ira droit dans le mur. La seule raison pour laquelle tu ne veux pas modeler un homme, c’est parce que c’est plus challengeant pour toi d’avoir de la résistance… mais...tu aimes trop gagner. Peut-être que pour toi, ça ne change rien. Mais pour moi, c’est déstabilisant et offensant. » Je ferme les yeux et j’accuse le coup. Il est question de ce que je suis, il est toujours question de ce que je suis malgré toute la bonne volonté que je mets dans la balance et je suis submergée de l’impression que j’aurais beau fournir tous les efforts du monde, cela ne sera jamais assez. Je suis submergée de doutes et de questions aussi, puisqu’aucune excuse ne passe la barrière de ses lèvres alors que je ne m’estime pas seule coupable de notre débâcle.

Pensait-il réellement toutes les choses qu’il m’a dites ?

« C’est pas ce que je veux. » Je rouvre les yeux et mon regard cherche à nouveau le sien. « Te castrer. C’est pas ce que je veux, et c’est pas ce que j’essaye de faire. » Avec lui, je sors de ma zone de confort. Pour lui et surtout pour nous, je redouble d’abnégation et de remise en question. Mais comment faire si malgré tout ça, il interprète mes actes comme une volonté de l'émasculer ? Est-ce vrai ? Est-ce l’impression que je renvoie ou est-il question d’égo ? « Je cherche pas à gagner, je te l’ai dit, je n’ai pas envie de me battre avec toi. Je cherche pas à grignoter ton espace je... » Si je suis perdue, c’est que son discours manque d’exemple à contrer, auxquels apporter des explications et j’ai l’impression de tenter de nager à contre sens. « T’es la seule personne que j’ai jamais laissé entrer dans le mien comme ça. » Le constat, s’il est sincère et profond, me noue la gorge. « Je cherche pas le challenge, je cherche l’équilibre. Et peut-être que je fais des erreurs, mais je ne les fais pas pour le plaisir ou la beauté du sport. » Et je ne les fais pas seule… La remarque me reste dans la gorge, elle n’ose pas passer la barrière de mes lèvres au risque de paraître accusatrice. Si j’ai fait ce que j’ai fait, c’est parce que je me suis sentie trahie : nous partageons les torts à mon sens. « Si j’ai eu peur que ce soit fini, si j’ai eu peur que tu en aies assez, c’est que… C’est que personne pourrait aimer la femme que tu as dépeinte l’autre jour. » Celle qui se fait sauter par d’autres lorsque les choses deviennent compliquées, qui ne sait pas aimer quelqu’un d’autre qu’elle, qui castre un homme pour le plaisir avant d’en rire avec une amie autour d’un mojito. « Et je sais plus quoi faire pour te prouver que je suis pas cette femme. Plus avec toi et plus depuis longtemps. Je sais pas quoi faire pour plus être un monstre d’égoïsme à tes yeux. » Doublé d’une salope sans cœur et castratrice.

« Au studio, tu n’as pas fait les choses mal, tu m’as simplement donné la sensation que, pour ça aussi, je devais te dire merci. Pour ça comme pour tout le reste. Et encore aujourd’hui je devrais le faire. Mais, ce n’est pas juste... » « Pourquoi merci ? » Je ne fais pas les choses avec un dessein inavoué à l’esprit, et certainement pas dans le but de recevoir de la reconnaissance. Je lui ai dit que je l’aimais parce que la confession me brûlait les lèvres, parce que j’avais peur qu’il parte sur Kilcoy et qu’il en doute, qu’il l’oublie. « La première fois que tu m’as dit ”je t’aime” tu me l’a dit comme on dit ”va te faire foutre.” » Je n’ai pas envie de compter les points. Je n’ai pas envie de tenir des scores, pas avec lui. « Pourtant je doute plus depuis longtemps. » Et jamais je ne l’accuserais de ne pas savoir aimer. « Je t’ai dit que je t’aimais comme une folle. Pourquoi c’est pas ça que tu retiens ? » Je baisse les yeux un instant puisque je suis à fleur de peau et que je n’aime pas ça. Je baisse les yeux parce que je me sens vulnérable et que j’ai peur. Peur de ne pas réussir à l’atteindre malgré toute la bonne volonté et la douceur du monde.







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Message(#)(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 EmptyMer 5 Mai 2021 - 20:26




MIDNIGHT KISS
Un Mea Culpa s’acoquine-t-il de justifications ? Est-il de bon ton de présenter des excuses pour le crime commis en arguant des circonstances atténuantes ? A quoi dois-je accorder le plus de crédit ? Au premier, étant donné qu’il ravit mon cœur ou aux secondes parce qu’elles détiennent les tenants de l’acte aboutissant sur une dispute ? Pour être honnête, je ne sais à quels saints me vouer. A ce sentiment de trahison ou à la gravité de l’acte ? Buté, je m’attarde sur les conséquences de son choix univoque. Bien sûr, je n’ajoute pas ô combien elle se trahit elle-même en s’octroyant des droits qui ne sont pas les miens. A priori, elle en a conscience. Au contraire, nous nous serions séparés sur le trottoir du loft, chacun retrouvant ses pénates, la mort dans l’âme, mais le drapeau de la vanité hissé en haut de pavillon. A l’inverse, je démasquerais pas son déplaisir à plier comme une branche de jonc quand j’évoque la certitude que je la rembourserai. Je n’éclairerais pas non plus le premier des malentendus - il doit y en avoir d’autres - qui jonchent le sentier ombrageux de notre querelle. Je doute à présent qu’elle ait ce contrat qui a bouté entre nous un incendie et, finalement, ce n’est pas plus mal. C’est preuve de sa spontanéité, preuve qu’elle a foncé tête baissée au devant des emmerdes. Elle ne m’a pas tendu un piège en signant un chèque à destination d’Ariane. Elle a léché sa blessure avant qu’elle ne s’infecte, qu’elle nous affecte. « Tu crois que j’ai emprunté toute la somme à Ariane ? » Me croit-elle capable de me lancer dans une telle aventure sans avoir cueilli une pomme pour la soif ? « J’avais du capital. Je ne t’aurais pas lancé là-dedans sinon.» Elle l’aurait su si elle avait pris la peine de s’appliquer ses propres conseils, à savoir communiquer. Mais, à quoi bon le souligner ? Qu’en tirerais-je en bienfait alors que l’échange ne tourne pas au vinaigre ou pas aussi vite que je ne l’avais pressenti ? « Si c’est la moitié du bâtiment que tu veux... » C’est elle qui me devrait de l’argent… pas grand-chose. Des broutilles au vu de l’épaisseur de son portefeuille. Ceci étant, je ne pipe mot. Je suis mal à l’aise avec les questions d’argent. Je le suis tout autant quand Raelyn est plus triste que revendicatrice. « Tu l’es et à parts égales. Je ne t’ai pas fait un cadeau et je ne fais pas de toi mon faire-valoir non plus. Tu n’es pas qu’une gérante et je ne me sens pas dépossédé de quelque chose que je ne voudrais pas faire sans toi. En aucun cas, je n’ai voulu te mentir ou te cacher quoi que ce soit. J’avais une bonne raison de dissocier l’immeuble de l’affaire en elle-même. Et, peut-être que c’était une mauvaise idée de vouloir protéger tes billes ou de ne rien dire.» Peut-être que ça renvoie de moi l’image du menteur patenté, ce que je déplore autant que je ne suis chagriné qu’elle le pense. « Peut-être que ça mérite des excuses, mais j’aurais préféré que tu me donnes une chance de m’expliquer au lieu de me condamner.» Par ailleurs, elle l’ignore encore et si, il y a encore quelques secondes, j’étais fermé à toute négociation. Hormis Ariane, tout est discutable à présent. Mon fusil ne repose plus sur la même épaule, je les ai interchangées dès lors que j’ai réprimé la version brutale qui ressemblerait à : “au lieu de me traiter comme un poney à suivre à la trace pour ramasser les excréments qu’il abandonne en marchant. Sauf que j’enfoncerais un clou qui n’a plus besoin de coup de marteau : j’ai souligné son mépris à maintes reprises et je l’entoure encore, presque malgré moi, subissant la douleur qui voile les traits inquiets de ma dulcinée. Il sont tirés, chargés d’incompréhension et j’en soupire.

Comment lui rendre compte de mon rapport à l’argent ? Comment l’aider à comprendre qu’au-delà de l’ego, il y a cette peur que l’équité ne soit plus l’épicentre de notre relation ? Comment m’y prendre quand je n’ai toujours pas fini mon café et que ma bouteille me nargue ? Quels sont les mots idoines pour ne pas nous jeter au bas du précipice qu’est la rupture définitive ? Est-ce légitime que de la craindre ? N’avons-nous pas traversé des épreuves d’apparence plus incoercibles ou plus dramatiques ? Peu auraient dépensé un kopec sur notre avenir. Nous les avons détrompés et, quelquefois, j’en tire une satisfaction sans précédent. N’est-il pas tant que je réagisse ? Que j’avance un pas dans sa direction ? Que j’accepte qu’elle a raison, que je lui ai bel et bien sauvé la vie et qu’en comparaison, une poignée de dollars ne vaut pas grand-chose ? « Ce n’est pas la même chose… ce n’est pas quantifiable et... » C’était normal de la maintenir en vie parce que le monde entier y aurait perdu ? Ce n’est pas objectif. Seul mon plancher se serait dérobé sous mes pieds. « Tu ne voulais même pas que je sois là...» A cause de la honte, elle me l’a déjà expliqué. Ne suis pas en train de jeter notre temps à deux aux orties à ressortir les vieux dossiers pour ne pas admettre que j’ai tort ? « L’argent, c’est le nerf de la guerre. Et je veux pas qu’on se fasse la guerre. Je ne veux pas te devoir un centime… Et, je veux pas que ça te semble normal parce que je t’ai sauvé la vie. C’était gratuit, Raelyn. C’était autant pour toi que pour moi.» Et pour cause, j’ai besoin d’elle. Je n’aurais pas la force de me relever de son deuil s’il lui arrivait quelque chose, que ça soit par ma faute ou non. « Tu as peut-être raison. J’en sais rien. » Comme elle, j’ai baissé la tête. J’ai trouvé dans le marc de café au fond de ma tasse un intérêt idiot. Il n’a rien à raconter. Pas même un avertissement ou un encouragement.

Déçu, je m’en détourne. Je relève sur ma complice dont l’âme est en peine - de tristesse et d'efforts un regard interrogateur. Ai-je à nouveau été trop rude en parlant de castration . Est-ce pour cette raison que sa voix s’étrangle ? Je pointe moins du doigt ce qu’elle est que ce qu’elle fait. Est-ce transparent dans le discours ? Je n’oserais m’en persuader tant elle m’apparaît heurtée, non dans son orgueil, mais dans les fondements mêmes de son identité. Je le sais parce qu’il n’y a trace ni d’ironie ni de causticité dans son monologue. Elle se défend sans accuser directement, sans s'apostropher. Elle a enfilé une paire de gants blancs par bienséance tandis qu’elle invite à la table de la négociation sa réalité. Moi, je me décompose. Je m’assèche de mes certitudes alors qu’elle tombe lourdement dans le divan. Elle est lasse d’une erreur pourtant. Je ne cherche pas à ce qu’elle me prouve son amour ou sa déférence. J’ai besoin de plus de cohérence pour ne plus me demander sur quel pied danser. Malheureusement, j’ai oublié que nous traînons tous les deux des valises émotionnelles plus ou moins pleines. J’ai négligé que l’art du “vivre ensemble” est, pour elle, en cours d’apprentissage et, pour moi, un souvenir teinté d’humiliations. A craindre qu’elle abuse de ma bonté, j’ai fait la part belle à la sincérité. J’ai damé le pion à ce que nous avons de plus beau pour ne pas souffrir seule. Je n’aime pas Raelyn pour ses qualités, mais pour ses défauts et, bien que tout ne soit pas à jeter dans mon ressenti, je l’ai exagéré. « Tu venais de me gifler, deux fois.» Une part la manière et l’autre du plat de la main. « J’étais pas vraiment disposé à te réciter un poème. » Quittant mon plan de travail, je me suis assis auprès d’elle sans demander l’autorisation, pas plus que je ne lui ai ouvert les bras d’ailleurs. Je l’ai saisie par la taille sans ambages pour que son coeur refroidi se réchauffe plus près du mien. Il est brûle toujours pour elle. « Je n’ai pas dit que tu étais égoïste cette fois. Je ne l’ai ni sous-entendu ni pensé. Ce que j’ai essayé de te faire comprendre, c’est que si tu n ‘aimes pas que je décide pour nous deux et encore moins pour toi, ben, c’est pareil pour moi. Toi, tu as l’impression que je te coupe les ailes et moi que tu me castres. » Les exemples concrets sont légion. Je lui en ai livré un aperçu éloquent d’amertume. « Je n’ai pas non plus pensé que tu ne sais pas aimer , même si ça, je l’ai dit et je regrette. C’était bête et méchant. Et, faux aussi. Mes mots ont dépassé ma pensée et ça n’aurait pas dû arriver. Tu sais que je ne le pense pas, pas vrai ? » Je sonde son regard en quête d’un assentiment. « Parfois, c’est juste douloureux pour moi de me dire que si j’avais pas forcé les choses, on n’en serait pas là. ça veut pas dire que tu as des choses à me prouver ou que je ne retiens que ce qui m’arrange.» En l'occurrence, le “toujours” sans doute mal interprété. J’ai lu : “malgré tout”, mais n’était-il pas synonyme d’un “toujours autant qu’hier” ? Toujours autant que ce jour où j’ai effectivement craché dans la douleur que j’étais dévoué à sa cause ?

Perclus par la honte, j’ai pressé sa taille avec l’espoir qu’elle niche son visage dans mon cou, mais je me suis contenté de cette impulsion. Elle en fera ce qu’elle souhaite. Moi, en attendant, j’assainis notre couple des éclaboussures de ma colère. « Dans le taxi, ce n’était pas une déclaration. » Mon aveu était semblable à un cri de désespoir. « Je t’avais perdue. Je ne savais plus quoi faire pour te retenir. Je ne comprenais pas pourquoi c’était si compliqué de me pardonner. J’avais besoin de me dire que j’avais tout imaginé.» Notre connivence ou ce que nous partagions en beaux sentiments. « Et si tu ne doutes pas, moi non plus. Pas de ça. Mais, c’est difficile de me dire que j’ai volé ma place. C’est en partie pour ça que j’ai l’impression de devoir te dire merci. » Merci de m’avoir accepté à tes côtés. Merci de ne plus me tenir rigueur de mes erreurs. Se pourrait-il que je sois tout simplement incapable de me pardonner moi-même ? Cette inaptitude, est-elle liée à ce que je n’ai pas été au bout du processus de deuil qui, j’en ai l’intime conviction, dépend de l’accomplissement de ma vengeance ? « L’autre partie, c’est des bêtises. J’ai tout mélangé l’autre jour. La jalousie, la frustration… tout.» ai-je conclu conscient que l’heure de la conclusion - elle, dans mes bras et moi embrassant le haut de son crâne en la serrant jusqu’à lui faire mal - n’a pas encore sonné.  

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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et jeune maman, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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(pré-liens)
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maxyn #2 ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 12

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #3 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #1 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles (scénario libre) ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
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DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
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Message(#)(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 EmptyJeu 6 Mai 2021 - 10:31


Midnight kiss
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 873483867

« Tu crois que j’ai emprunté toute la somme à Ariane ? J’avais du capital. Je ne t’aurais pas lancé là-dedans sinon. » Je ne sais pas ce que j’ai cru. Oui, sûrement, ou peut-être pas. C’est mon impulsivité qui m’a poussée à contacter Ariane et lui rédiger un chèque. J’ai enragé de savoir qu’il s’était adressé à elle plutôt qu’à moi et j’ai surtout enragé de savoir qu’il l’avait fait sans m’en parler quand j’avais parlé d’investir. J’ai vu rouge et j’y ai vu une preuve qu’il me mentait - encore - je ne le nierais pas puisque ce serait insultant. Pourtant j’ai pardonné. Pourtant, n’ai pas distribué ma confiance avec parcimonie et retenue à cause de nos blessures du passé. Je suis tombée de haut en posant mes yeux sur le contrat qui le liait à la rousse mais les craintes qui m’ont terrassée n’étaient pas là avant, elles n’étaient pas latentes, j’en suis persuadée. Si je ne réponds que d’un regard appuyé, c’est qu’avouer que je l’ai cru ne me donne pas le beau rôle : il me donne celui de l’hystérique et, de toute façon, il a compris. « Si c’est la moitié du bâtiment que tu veux... » « Je veux pas plus que ce que tu es prêt à me donner. » Cette abnégation ne me ressemble pas mais, après tout, l’Octopus reste son idée et son projet. Je n’arrive simplement pas à me défaire de l’idée que s’il m’a fait monter à bord, ce n’est que pour éviter de me froisser. C’est l’impression que je retire de tout ça en tout cas, tout comme de son obstination à me rembourser chaque centime du prêt contracté auprès de Parker. « Tu l’es et à parts égales. [...] Et, peut-être que c’était une mauvaise idée de vouloir protéger tes billes ou de ne rien dire. » Comment peut-il encore se poser la question ? Comment peut-il, sous prétexte de protéger mes billes, justifier de ne rien m’avoir dit quand nous avons besoin l’un comme l’autre de transparence ? Comment quand il prône de son côté l’équité ? A-t-il pensé que c’est moi qui me sentirais idiote si la rousse évoquait leur arrangement face à moi alors que je n’en savais rien ? « Peut-être que ça mérite des excuses, mais j’aurais préféré que tu me donnes une chance de m’expliquer au lieu de me condamner. » « J’aurais dû. » Je ne reprendrais pas mes excuses sous prétexte qu’il ne semble pas regretter d’avoir agi comme il l’a fait. « Mais j’ai de l’égo aussi. De quoi j’aurais eu l’air si elle en avait parlé face à moi alors que je ne savais rien ? » D’une potiche, d’un accessoire tout au plus. « Mais j’ai pas craint le pire parce que c’est ce à quoi je m’attends avec toi. » Je ne l’ai pas classé dans la catégorie des menteurs incurables. « J’ai pris une gifle parce que, justement, c’est pas le cas. » Parce qu’il a regagné ma confiance et depuis longtemps. « Et que je pouvais pas croire qu’on en était là. » A nouveau. Si je dois protéger ses blessures d’égo et de jalousie au nom de notre histoire, ne peut-il pas comprendre qu’il doit me mettre à l’abri de toute suspicion de mensonge ? Mais il a raison : j’ai condamné. J’ai condamné sans poser de question et peut-être que je l’ai fait parce que cette dernière année, j’ai pris pour acquis que me trahir et me mentir, c’est facile. J’aurais dû me rappeler que s’il l’a fait, ce n’est pas pour protéger ses arrières comme l’ont fait les Strange, mais pour une bien plus noble cause.

« Ce n’est pas la même chose… ce n’est pas quantifiable et...  Tu ne voulais même pas que je sois là... » L’émotion me serre la gorge alors que nous revisitons les pires moments de notre histoire. Moi, je ne veux pas qu’il me revoit étendue au sol, nue et noyée dans les rejets de mon estomac. Sauf que j’ai besoin de lui rappeler que ma dette à moi est colossale et que je n’ai pas le moindre intérêt de commencer à compter les points. Si je l’avais fait, je serais écrasée par la certitude que je dois lui dire merci chaque jour que dieu fait. « Tu l’as quand même fait. Tu m’as sauvé la vie. » Et je n’ai pas oublié. « L’argent, c’est le nerf de la guerre. Et je veux pas qu’on se fasse la guerre. Je ne veux pas te devoir un centime… Et, je veux pas que ça te semble normal parce que je t’ai sauvé la vie. C’était gratuit, Raelyn. C’était autant pour toi que pour moi. » « Je sais que ça l’était. » Mon ton est empreint de douceur mais sans appel : je sais que c’était gratuit. Je sais qu’il n’a jamais rien exigé ou demandé de moi en retour. J’essaye simplement de lui expliquer pourquoi je ne peux pas voir les choses comme lui. Pourquoi sa créance ne me donne pas l’impression qu’il me doit quelque chose. « Tu as peut-être raison. J’en sais rien. » « Je pense qu’on a tous les deux un peu raison... » Moi, parce que je reste persuadée qu’une relation de couple n’est pas une balance. Que les services rendus ne doivent pas venir déséquilibrer tout ce que nous avons construit. Lui parce qu’il a raison de s’offusquer d’avoir été jugé coupable avant toute forme de procès. Il n’y a pas de méchant, et pas de victime dans cette situation. Je suis coupable de n’avoir su communiquer quand je me suis sentie trahie. « J’aurais dû te confronter. Pas faire ce que j’ai fait. » Est-ce encore nécessaire que je formule des excuses ?

Mais je ne sais pas comment aborder la suite. Je ne sais pas comment contrer cette image qu’il semble avoir de moi et cette impression que je cherche à prendre le dessus sur lui puisque c’est faux. Je n’ai pas fait ce que j’ai fait pour qu’il me doive quoi que ce soit. Je n’ai pas accepté de dormir chez ses parents, pas plus que je n’ai dit ”je t’aime” pour qu’il me soit redevable. Je l’ai peut-être mal fait, mais uniquement parce que j’avance à tâtons dans notre relation, parce qu’il est le premier que j’ai laissé entrer et que pour lui, je m’aventure sur des terres qui me sont inconnues.

Mais n’est pas ce injuste ? Est-ce normal qu’à chaque dispute il remette en question ce que je suis ? Est-ce surprenant que cela vienne nourrir ma crainte de ne pas être assez ? « Tu venais de me gifler, deux fois. » Mes lèvres s’étirent d’un sourire en demie teinte. Je me frotte le front avant de ramener mes cheveux en arrière. Je ne veux pas souligner qu’il avait mérité sa gifle, la vraie, puisque je ne veux pas entendre ce qu’il a à dire sur mes aventures : je ne suis pas la femme volage qu’il a dépeinte et je sais que c’était la colère qui parlait. Mais pour le reste ? Pense-t-il réellement que je ne sais pas aimer ? Que j’en suis incapable puisque je m’aime trop ? « J’étais pas vraiment disposé à te réciter un poème. » Et ce n’était pas ce que je voulais. Doucement, il s’assied à côté de moi et glisse son bras autour de ma taille. Moi, je ne le repousse pas puisque ce simple contact m’aide à reprendre pied, m’aide à croire qu’il n’y croit pas, en ces choses qu’il m’a dites. « Je n’ai pas dit que tu étais égoïste cette fois. Je ne l’ai ni sous-entendu ni pensé. Ce que j’ai essayé de te faire comprendre, c’est que si tu n’aimes pas que je décide pour nous deux et encore moins pour toi, ben, c’est pareil pour moi. Toi, tu as l’impression que je te coupe les ailes et moi que tu me castres. » Je réalise que, pour me défendre et riposter c’est ce que j’ai fait. Parce que je me suis supposée trahie, je lui ai rendu la monnaie de sa pièce plutôt que de poser des questions. « Et c’est pas ce que je veux. Je le répète, je cherche pas à t’émasculer. » Je suis une femme de caractère et il le sait. Je ne veux pas croire qu’il ne soit pas capable de le supporter, je ne veux pas croire qu’il s’agit de fierté masculine mal placée surtout qu’il a raison, mon amant. Je ne supporte pas qu’il le fasse à situation inverse. « Et je veux que tu le crois. Même si je t’ai donné cette impression en rédigeant ce chèque. » Doucement, ma main se pose à l’angle de sa nuque et de son visage et mon pouce caresse sa joue. « On avait un safe word pour ça. Faut croire qu’on en a tous les deux besoin. » Un mince sourire étire mes lèvres. « Mais je veux plus qu’on ait besoin de l’utiliser. »

« Je n’ai pas non plus pensé que tu ne sais pas aimer, même si ça, je l’ai dit et je regrette. C’était bête et méchant. Et, faux aussi. Mes mots ont dépassé ma pensée et ça n’aurait pas dû arriver. Tu sais que je ne le pense pas, pas vrai ? » Ma main glisse dans son cou et je baisse les yeux en mordant ma lèvre. Non, j’ai douté. Lorsque j’accroche à nouveau son regard, je secoue la tête. « Je ne sais pas je... » Ce n’est pas tout à fait honnête et nous valons mieux que ça, alors je corrige. « Si, je l’ai cru. » Mes doigts se pressent un peu plus contre sa nuque et je réfrène mon envie de coller mon front contre le sien pour sentir sa peau tout contre la mienne. Ce n’est pas le moment, pas encore. « Parfois, c’est juste douloureux pour moi de me dire que si j’avais pas forcé les choses, on n’en serait pas là. Ça veut pas dire que tu as des choses à me prouver ou que je ne retiens que ce qui m’arrange. » Je fronce les sourcils et, les lèvres entrouvertes, je secoue la tête. « On en est pas là parce que tu m’a forcé la main. » Et certainement pas parce qu’il a volé sa place. « On en est là parce que j’ai jamais cessé de ressentir ce que je ressens pour toi. » Malgré les mensonges, malgré la drogue, les amants et l’overdose. Malgré nos angoisses et malgré nos coups de colère. « On en est là parce que tu m’as aidée à pas sombrer. » Ma deuxième main imite la première et se pose de l’autre côté de son cou. « On en est là parce qu’on le veut tous les deux. Parce que tous les deux, on ne pouvait pas imaginer être ailleurs. » Et justement parce que je l’aimais et je l’aime toujours. Toujours autant qu’avant ses révélations et mes frasques.

Il presse ma taille et, naturellement, mes mains quittent leur point d’ancrage pour s’enrouler autour de sa nuque et je niche mon visage au creux de son cou. « Dans le taxi, ce n’était pas une déclaration. Je t’avais perdue. Je ne savais plus quoi faire pour te retenir. Je ne comprenais pas pourquoi c’était si compliqué de me pardonner. J’avais besoin de me dire que j’avais tout imaginé. » Dans le taxi, c’était la même chose que moi tentant de l’oublier dans les bras d’autres. C’était lui tentant de se dire que tout était un mensonge parce que c’était plus facile, pour lui comme pour moi, plutôt que d’admettre ce que nous avions perdu. « Et si tu ne doutes pas, moi non plus. Pas de ça. Mais, c’est difficile de me dire que j’ai volé ma place. C’est en partie pour ça que j’ai l’impression de devoir te dire merci. » Mes bras se referment un peu plus autour de sa nuque et sans dégager mon visage, je murmure contre sa peau. « Elle est à toi la place. Tu l’as volé à personne d’autre et tu l’as pas obtenue par la force des choses. » C’est sa ténacité qui m’a doucement amenée à nous considérer en tant que couple. Mais n’est-ce pas la mienne qui l’a finalement poussé à me considérer comme une potentielle partenaire en premier lieu ? « Qu’est ce que je devrais penser moi. Que je t’ai envoûté et forcé la main pour que tu couches avec moi ? » Je ne me recule que pour qu’il voit le sourire sur mes lèvres et comprenne qu’il ne s’agit que d’un trait d’esprit. « L’autre partie, c’est des bêtises. J’ai tout mélangé l’autre jour. La jalousie, la frustration… tout. » « L’autre partie c’est pas grave. J’ai déjà expliqué à ta joue ce que j’en pensais. » En pinçant mes lèvres, je caresse du bout des doigts l’endroit où mes doigts ont giflé. « Toutes les étapes que je franchis, je le fais pour nous. Et j’attends pas que tu me remercies. » Comme lui, je ne cherche que l’équilibre. « Je veux juste être à toi. Et que tu sois à moi. » Et que le reste n’ait aucune importance.







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Message(#)(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 EmptyJeu 6 Mai 2021 - 16:58




MIDNIGHT KISS
Son ingérence, elle l’a justifiée par une blessure de trahison et je n’ai pas compris. Je n’ai pas saisi les dommages occasionnés par mon silence jusqu’à ce que Raelyn capitule sans se battre. Elle n'a pas revendiqué ce qui lui revient de droit puisque nous chantons à tue-tête que nous formons une équipe. Non. Elle a lâché prise. Elle s’est retirée de dernière le gouvernail, que je sois libre de donner ou de reprendre selon mon bon vouloir. Elle ne discute plus le changement de cap que j’ai malgré moi imposé à notre relation et, en plus de m’étonner, je réalise désormais l’ampleur des dégâts. Quelque part durant cette semaine de séparation, elle s’est convaincue que le casino était consacré à ma réussite et non pas à la nôtre. Ai-je encore le droit de me demander quelle mouche l’aurait piquée quand elle a signé un chèque pour Ariane ? Cette insécurité, je l’ai provoquée faute à mes réticences à discuter d’argent et je le déplore. Je suis chagriné de ne pas reconnaître la femme que j’aime quand, en prime, je soupçonne qu’elle a gobé mes couleuvres. Désolé, j’ai soupiré, le coeur coupable d’avoir ébréché sa confiance en nous. « Tout. Il n’a jamais été question d’autre chose. Je me suis dit que si je me plantais, il fallait pas qu’on te prenne le bâtiment s'il entrait dans la société. Je l'ai donc tenu à à l’abri pour que tu n’aies pas à tout déménager.» Sur papier, c’était une excellente idée. Prononcée à voix haute, mon explication souligne qu’effectivement, j’ai raté le coche en conservant le silence sur ma transaction avec Ariane. J’ai tiré sur la diligence en négligeant que, si l’information avait fuité, ma partenaire s’en serait sentie bête et mise à l’écart. En situation inverse, j’aurais grincé des dents. Dès lors, j’abdique…. je ne suppose plus qu’elle mérite des excuses. « Tu as raison. J’aurais dû t’en parler. Je n’ai pas réfléchi jusque là, j’ai cru bien faire. Je n’ai pas pensé que tu le vivrais comme un mensonge.» Et, en conséquence, une trahison supplémentaire à digérer alors qu’elle m’a visiblement pardonné mes erreurs hier. « Je suis désolé de t’avoir donné de quoi ressasser le passé. Je ne fais pas toujours la distinction entre ce qui doit être dit et ce qui n’est pas forcé de l’être.» ai-je donc chuchoté depuis mon plan de travail. Il est rempart efficace. Il dissimule plutôt bien ma nervosité d’admettre mes failles : j’ai dans le viseur  Johnnie Walker. Pourtant, j’ai envie de l’abandonner derrière moi, ce bouclier. Il est trop pesant à porter lorsque nous abordons ces souvenirs parés de la couleur de toutes les peurs : la rupture, sa mort, l’avenir sans elle, la culpabilité d’avoir tout gâché. Bien sûr, leur somme a guidé mes pas jusqu’à son appartement la nuit de son overdose. En revanche, rester auprès d’elle m’a semblé naturel, voire nécessaire. Pétri par l’effroi qu’elle disparaisse, auquel cas je ne pourrais plus espérer la croiser au hasard d’une rue fréquentée, je l’ai veillée, secouée, aimée en silence malgré l’interdit. J’ai souffert de ne pas jouir du droit de la toucher ou de l’embrasser. Étouffer la spontanéité mue par mes sentiments et ma jalousie m’a usé de secondes en minutes. Or, jamais je n’ai regretté ce dévouement. Il n’exigeait ni gratitude ni reconnaissance, juste elle, bien vivante, remplumée, prête à empoigner la vie à pleine paume, avec ou sans moi. Emu à l’évocation de nos tribulations d’hier, j’ai froncé les sourcils, baissé la tête et, dans ma barbe - ou ce qu’il en reste -, j’ai renchéris : « Je l’ai fait parce que je pouvais imaginer un monde sans elle.» Sofia, source de ma colère. « Et sans toi... » Ma raison d’inspirer, d’expirer, de souffler. Je l’ai assistée tout au long de sa convalescence par amour et c’est par là même qu'aujourd'hui j’ajoute : « Parler plus et parler mieux. » en référence aux quelques mots échangées au bar du casino, autour d’un verre de champagne. « Mais, ça va mieux, non ? Je n’ai bu qu’un café et demi et je suis toujours pas douché.» Je tente un sourire. Il est légèrement déconnecté, mais il existe. il exprime à lui seul mon soulagement : nous progressons au quotidien. Nous apprenons de nos erreurs et, ce soir, peut-être, je rentrerai au loft et je collerai ma peau à la sienne. Je l’espère et, en attendant cette minute bénie, j’investis le canapé pour étreindre sagement ma complice. « Maintenant que j’ai mieux compris, je peux te croire, oui. » Je profite de cette promiscuité pour la rassurer et, quoique j’en crève, je n’attire pas son corps contre le mien. Je ne l’incite pas non plus à enrouler ses poignets autour de ma nuque. « Il était ridicule, c’est pour ça qu’on ne l’utilise plus… et parce qu’on en a besoin beaucoup moins souvent. C’est ce qu’il faut retenir. » ai-je ponctué, songeant que si mon corps penche vers le sien, ma bouche ne fond pas sur ses lèvres. L’envie ne manque pas. Je suis tout simplement prêt à poursuivre cette discussion.

A l’écoute de la complainte de son cœur plus que pressé par la hâte d’en finir, je coupe l’herbe sous le pied du hasard. Rien de ce qui a été hurlé entre nous ne peut lui être confié. Sur l’heure, il convient de se déshabiller, de mettre à nous nos émotions et nos ressentis, de ne plus dissimuler ces tourments qui favorisent la mésentente. Aussi, ai-je délié la corde de pudeur qui les retenaient prisonnières. J’ai amendé mes propos de la vérité, me suis enquis de son pardon et, surtout, j’ai rendu compte de mon anxiété. Je les définis à l’aide de mots simples. Je suis allé droit à l’essentiel : je ne la pense pas égoïste, mais incohérente de maladresse. Je ne la juge pas incapable d’aimer son prochain et, par conséquent, digne de toute convoîtise aussi noble. Je prends également le temps de vérifier qu’elle a démantibulé avec expertise - elle me connaît - la carcasse de mes réprimandes mensongères pour ne réfléchir qu’à la juste part dans mes accusations et je tombe des nues lorsque son regard fuit le mien. La caresse de son pouce sur ma joue n’a plus rien de tendre ou d’appuyée. Elle est distraite et, dans mon torse, mon coeur bat une mesure syncopée. Elle y a cru, à cette ignominie. Elle s’est figurée que, comme la plèbe, je l’ai comparée à de la pierre, méprisant par ingratitude tout ce qu’elle est meilleur à mon contact. Je le suis au sien et rehaussé d’empathie, j’ai mal avec elle avant qu’elle se confesse. « Fallait pas. Il ne faut pas. » Te fier à ces véhémences. Il ne faut m’accorder aucun crédit quand la colère fourche ma langue. Elle n’est alors plus capable de cette douceur avec laquelle j’embrasse la paume de sa main. Il m’aura suffi de déporter mon visage vers cette menotte tiédie par la nervosité et le tracas. Je n’ai aucune excuse pour justifier ce comportement-là. La suite n’est dès lors que le reflet  de mes obscures inquiétudes. « Pas la main, les choses. Juste les choses. » N’aurais pas couru dans sa direction, ne me serais-je pas agrippé à ses jupons comme un gosse terrorisé par l’abandon, elle aurait renoué avec ces habitudes désormais datées et j’aurais vivoté entre le chagrin qui me paralyse et l’ivresse qui l’ankylose.   « Tu ne serais pas revenue, Raelyn. Je t'aurais peut-être manqué.» Assurément : ce n’est pas un secret. Seule la modestie tait cette certitude.   « Mais, tu ne serais pas revenue. » ai-je chuchoté, dépoussiéré de toute rancoeur. Je ne peux pas lui en vouloir pour des déductions. Je ne les autorise qu’à m’affliger et, parfois, indisposé d’avoir croqué la pomme de discorde, à se révéler. Peut-elle méjuger ma douleur ? L’estimera-t-elle inutile ? Souffrirais-je moi-même si je ne regrettais pas qu’elle ait été victime des dommages collatéraux ? Tandis que ses bras m’encerclent par la nuque, je la ramène au plus près de mon flanc. Je me tourne davantage vers elle et je me fais violence pour ne pas crocheter d’un geste ses jambes autour de mon torse. J’aimerais la bercer, lui murmurer que tout va bien, que c’est derrière nous, lui répéter mes promesses de la veille parce qu’elle a raison : je ne nous imagine pas autrement qu’ensemble, réconciliés et confiants. Au lieu de ça, je précise le fond de ma pensée :   « Je l’aurais volée si tu m’étais reconnaissante de quoi que ce soit. Tu ne dois pas l’être et moi non plus.» A mon sens, moins encore s’il s’agit de capitaux financiers. Mais, qu’ai-je à risquer si sa notion de l’argent est semblable à sa distinction entre le bien et le mal ? L’évocation étire mes lèvres d’un sourire discret et, tenté de l’imprimer sur les siennes, j’opte pour le peau à peau de son front contre le mien.   « Dans mon souvenir, tu m’as mis un couteau sous la gorge. J’ai eu peur pour ma vie. Et pour le reste, ma joue s’en rappelle encore. Hier matin, j’avais encore la trace de tes doigts.» Bien entendu, je plaisante. Je me retranche derrière l’humour faute à ce qui suivra et qui, pour sûr, est preuve que je respecte qu’aujourd’hui, malgré qu’elle soit impétueuse, elle s’est battue pour notre couple. «Tu voudras bien jeter un œil au contrat de vente.  Tu le trouveras dans une grande enveloppe kraft. Il traîne quelque part sur mon bureau. On pourra peut-être rediscuter du bâtiment si ça te dit… » J’ai haussé les épaules, l’air de ne pas y toucher, quoique mon sourire s’agrandisse. Il lui suggère d’accepter, de distinguer l’aveu que j’ai compris les dangers des non-dits inutiles. Puisque nous sommes l’un à l’autre, je m’en remets à elle. Elle est libre de rééquilibrer la balance de sorte qu’à nouveau - ou enfin à ses yeux - nous la formions, cette équipe. Les deux faces d’une même pièce, de cette médaille que nous méritons finalement : jamais conflit n’aura été balayé aussi vite que celui alors que je suis debout depuis moins d’une heure, voire un peu plus. Alors, nous en reparlerons, dès lors qu’elle sera prête et une fois que j’aurai comblé ce besoin essentiel de l’enlacer, de la serrer contre moi, de l’embrasser, tout simplement. Je m’exécute sans feindre mon soulagement. Il est si palpable qu’il ressemble à la promesse que, bientôt, je me rappellerai que j’ai faim, que j’ai envie d’une douche, que j’ai envie d’elle pour pérenniser l’accalmie qui survient après une tempête. Plus tard. Bientôt. Lorsque sa tendresse aura sagement rechargé mes batteries.
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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et jeune maman, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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POSTS : 33482 POINTS : 3400

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―

(07) cecilia #1chad #3atlasspencer #14danaë #3katherinemaxwell #2

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

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maxyn #2 ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 12

(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #3 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #1 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

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miles (scénario libre) ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
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Femme (elle)
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Message(#)(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 EmptyVen 7 Mai 2021 - 14:55


Midnight kiss
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 873483867

Abdiquer ne me ressemble pas et, pourtant, face à la perspective de le perdre, à cause de la peur d’envenimer un conflit que je rêve derrière nous, je cesse de me battre pour ce que je considère pourtant juste. Je le fais puisque posséder la moitié de l’Octopus m’importe moins que de garder Amos à mes côtés et notre couple en bonne santé. Je le fais parce que je choisis mes combats et que je n’ai pas envie de me battre avec lui, pas pour ça, alors je rends les armes puisque j’ai l’impression que c’est ce qu’il veut. Qu’il m’a fait une proposition sans réfléchir aux tenants et aboutissants et que, faute de savoir comment revenir dessus, il freine des deux pieds et ce n’est pas grave. Le casino, c’est son idée, pas la mienne. Pourtant, il me rassure et affirme le contraire. Il me conforte dans l’idée qu’il ne veut rien de tout ça sans moi mais, prudente, je ne m’affirme pas. Je le laisse venir à moi avec les billes qu’il est prêt à mettre dans mon panier. « Tout. Il n’a jamais été question d’autre chose. Je me suis dit que si je me plantais, il fallait pas qu’on te prenne le bâtiment s'il entrait dans la société. Je l'ai donc tenu à à l’abri pour que tu n’aies pas à tout déménager. » Me tenir à l’abri est une chose et, si je réfléchis avec les intérêts du Club en tête, c’est même malin. Mais me tenir à l’abri, est-ce pour autant me tenir à l’écart de cette décision ? « Tu as raison. J’aurais dû t’en parler. Je n’ai pas réfléchi jusque là, j’ai cru bien faire. Je n’ai pas pensé que tu le vivrais comme un mensonge. » Je suis soulagée qu’il le reconnaisse. Mon mea culpa n’était pas conditionné à ce qu’il admette sa part de responsabilité dans notre querelle, mais la balance se serait déséquilibrée s’il ne l’avait pas fait et je respire mieux. « Je suis désolé de t’avoir donné de quoi ressasser le passé. Je ne fais pas toujours la distinction entre ce qui doit être dit et ce qui n’est pas forcé de l’être. » Chat échaudé craint l’eau froide et, au regard de notre histoire, j’ai tendance à penser qu’il vaut mieux que nous partagions trop et communiquions trop plutôt que pas assez. Qu’ajouter maintenant que les choses ont été mises à plat ? L’ai-je convaincu que, contrairement à ce qu’il m’a dit l’autre jour, je n’ai pas cru au mensonge parce que c’est ce que je craint avec lui ou pire, ce que j’attends ? « Je te fais confiance. Et je te respecte aussi. » Un sourire étire mes lèvres avant que je ne rajoute. « Et tu crois vraiment que si tu te plantais ou s’il t’arrivait quelque chose j’aurais envie de me mettre à l’abri ? » Je suis taillée dans le même bois que lui : prête aux extrêmes pour les gens auxquels je tiens, la liste est simplement bien plus réduite puisqu’aujourd’hui lui seul y figure. S’il était dans un mauvais pas, je me battrais bec et ongles pour l’en tirer, quoi qu’il m’en coûte.

« Je l’ai fait parce que je pouvais imaginer un monde sans elle. Et sans toi... » Je sais qu’il est question de Sofia lorsqu’il dit elle, et j’ignore s’il s’est battu pour sa mémoire autant que pour moi lorsqu’il a appelé les secours et tenté de me garder auprès de lui, mais cela n’a pas la moindre importance. Je n’entends que la fin : il s’est battu parce qu’il n’imaginait pas ce qu’il deviendrait s’il me perdait. « Je sais. » Je sais qu’il ne l’a pas fait pour s’acheter mon pardon ou ma reconnaissance. Je sais qu’il ne l’a fait que parce que l’idée de me perdre lui était intolérable puisqu’à situation inverse, elle l’aurait été tout autant pour moi. « Parler plus et parler mieux. » Mes lèvres esquissent un sourire et je hoche la tête doucement. « Mais, ça va mieux, non ? Je n’ai bu qu’un café et demi et je suis toujours pas douché. » « On apprend. On progresse. » Et il faut qu’on s’en souvienne tous les deux : nous apprenons. Rien n’est innée pour moi et rien n’est facile pour lui. « C’est tout ce qui compte. » Ce qui compte, c’est que nous ne régressons pas, quelle que soit notre vitesse d’apprentissage. Moi, tout ce que je veux, c’est qu’il sorte de cette conversation avec la certitude que tout ce que je fais qui lui semble castrateur, je le fais par maladresse : pas par volonté de le garder sous ma coupe et de l’émasculer. Si j’aime le jeu, je ne peux le nier, je n’entretiens pas le conflit parce que j’aime que l’on me résiste. Je ne cherche pas par ce biais à briser sa volonté de me contredire ou de me résister. « Maintenant que j’ai mieux compris, je peux te croire, oui. » Le nœud qui me serrait l’estomac se desserre, mais j’ai froid et je brûle d’envie de l’embrasser pour me réchauffer. Sauf que tout n’est pas réglé et qu’il serait regrettable de garder des non dits sous prétexte qu’il nous est plus facile de tomber dans les bras l’un de l’autre pour enterrer un conflit. « Je veux plus te donner cette impression. » Et je vais tout faire pour que ce ne soit plus le cas, c’est bien ça qu’il faut comprendre. « Il était ridicule, c’est pour ça qu’on ne l’utilise plus… et parce qu’on en a besoin beaucoup moins souvent. C’est ce qu’il faut retenir. » Et je sais qu’un jour on arrivera à dire les choses quand on les ressent, sans avoir besoin de recourir à ce genre de stratagème. « Il était original. » Mes doigts caressent sa joue et mes lèvres esquissent un sourire mi tendre mi amusé.

J’aimerais pouvoir lui affirmer, menton relevé et regard accroché au sien que je n’ai pas cru une seule seconde les choses dites à cause de la colère, et pas parce qu’il les pense. Sauf que ce serait mentir puisque j’ai eu du mal à faire le tri et que ça, que je ne sais pas aimer, qu’il n’y a pas assez de place pour lui ou pour quiconque dans mon coeur, j’ai cru qu’il le pensait. J’ai cru qu’il en doutait en tout cas et je me suis demandée ce que cela disait sur moi et sur nous. Je me suis demandé ce qu’il faisait à mes côtés, ce qu’il faisait avec moi s’il m’estimait incapable de ressentir de nobles sentiments. « Fallait pas. Il ne faut pas. » Ses lèvres se déportent jusqu’à ma main qu’elles embrassent et doucement, mes doigts reprennent leur caresse contre sa joue. « Je suis contente de savoir que c’est pas le cas. » Ma fragilité me donne autant envie de me giffler que de nicher mon visage dans son cou. A choisir, je glisse mes bras autour de son cou et mes doigts dans ses cheveux. « Je suis pas conventionnelle. Je le sais. » Mais ça n’enlève rien à la force de mes sentiments pour lui. Peut-être que je ne sais pas toujours faire, mais cela ne remet pas en cause ce qu’il représente pour moi. « Pas la main, les choses. Juste les choses. » Doucement, je secoue la tête sans lâcher son regard. « Tu ne serais pas revenue, Raelyn. Je t'aurais peut-être manqué. Mais, tu ne serais pas revenue. » Je prends une profonde inspiration avant de prendre la mesure de ce qu’il me dit. Après notre rupture, après ses révélations, j’ai choisi la fuite. J’ai abandonné parce que je ne me suis pas seulement sentie trahie, je l’ai été sans que cela soit contestable. Je ne lui ai pas couru après mais, à l’époque, n’était-il pas la cause de notre rupture ? « On sait tous les deux ce qui me serait arrivé. » J’aurais fini par me tuer à un moment à un autre, même si j’avais survécu à la nuit où il m’a trouvée ce dont je doute, ou je serais en tout cas devenue l’ombre de moi-même. « Et si je t’avais pas couru après on serait pas ensemble. Les hypothèses ça rend service à personne. » Est-ce pour ça qu’il se sent perpétuellement comme le laissé pour compte de notre couple ? Celui qui se bat deux fois plus et deux fois plus fort ? « Et j’étais plus moi. » J’étais dévorée par la colère, la douleur, et la cocaïne. « Je peux pas te dire ce qu’on serait. » Si on avait fait des choix différents. « Mais je peux te dire que je veux pas savoir. Je veux pas être ailleurs qu’ici. » Que là, dans tes bras. « Je peux aussi te dire qu’il m’a fallu à peine quelques jours sur le bateau pour être certaine que je voulais être à toi, toujours autant qu’avant. » Il colle son front contre le mien et tant mieux : j’aime que nos souffles se mêlent, j’aime pouvoir souffler ces mots tout contre son visage et sur le ton de la confidence. « Et que j’avais envie de me battre pour redevenir ce que j’étais. Et ce qu’on était. » Même quand le manque me poussait à lui hurler dessus. Même quand la drogue me soufflait de le détester. Doucement, je dépose un baiser sur sa joue, incertaine de pouvoir me risquer à plus tant qu’il ne m’aura pas autorisée à la faire, tant qu’il ne m’aura pas confirmé que nous avons tout mis à plat. « Je l’aurais volée si tu m’étais reconnaissante de quoi que ce soit. Tu ne dois pas l’être et moi non plus. » « J’ai pas besoin d’être reconnaissante. Je suis à toi. » Juste ça. « Dans mon souvenir, tu m’as mis un couteau sous la gorge. J’ai eu peur pour ma vie. Et pour le reste, ma joue s’en rappelle encore. Hier matin, j’avais encore la trace de tes doigts. » « Montre moi ça ? » Un air mutin sur le visage, un sourire provocateur au coin des lèvres, j’attrape son menton entre mes doigts et je recule mon visage de quelques centimètres pour pouvoir l’observer, avant de hausser les sourcils. « Je vois rien. Tu dois exagérer. » Pour la première fois depuis le début de notre conversation je laisse échapper un rire franc et, pour la 1001ème fois, j’ai envie de l’embrasser. « Tu voudras bien jeter un œil au contrat de vente.  Tu le trouveras dans une grande enveloppe kraft. Il traîne quelque part sur mon bureau. On pourra peut-être rediscuter du bâtiment si ça te dit… » 1002ème et c’est mon corps qui appelle le sien, mes lèvres qui se rapprochent des siennes, et lui qui sépare la distance qui les sépare. Ses bras se referment autour de ma taille et mes doigts s’emmêlent dans ses cheveux. L’étreinte est plus légère que la veille puisqu’elle ne porte plus avec elle le poids des non dit, et la crainte de les voir nous exploser au visage. Le temps se suspend et je ne sépare nos lèvres que pour reprendre mon souffle, j’en profite d’ailleurs pour souffler contre les siennes. « Oui, mais pas tout de suite. On a trop évoqué cette douche. Je crois que c’est l’heure. » L’heure de nous réchauffer du corps de l’autre. Nous ne la prendrons pas pour retarder la discussion et nous y préparer, mais pour fêter notre réconciliation et tout ce que nous avons su communiquer. Elle ne sera pas lourde, elle prendra les couleurs de la réconciliation, et j’aime bien plus ça.






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Message(#)(Amelyn #47) ► Midnight kiss - Page 2 EmptySam 8 Mai 2021 - 18:41




MIDNIGHT KISS
A une époque, confesser mes failles aurait répugné ma fierté. Aujourd’hui, les unes et l’autre comptent moins que la santé de notre couple. Alors, je la crois. Noyé dans le ver de ses yeux, j’accepte que ma dulcinée est plus maladroite qu’irrespectueuse ou castratrice. Dans le fond, j’avais davantage besoin d’être compris et rassurée que de preuves efficientes de son amour. Ceci étant, n’en a-t-elle pas distribué à la genèse de cette mise au point ? Ne l’a-t-elle pas certifié en taisant ses frustrations par rapport au casino et à son investissement pécuniaire ? Elle avait choisi de les négliger au mépris de sa douleur et ainsi étouffer ma colère. Elle était prête à renoncer à l’essence même de sa personnalité et à rencarder l'équité pour semer cette dispute derrière nous. Douter encore serait dès lors stupide et retenir les excuses qui me brûlent les lèvres aussi injuste qu’ingrat. Je m’efforce de ne jamais l’être, si bien que j’en formule des spontanées, aussi sincères que mes explications. Mon but était de la mettre à l’abri, pas de mésestimer son rôle à mes côtés. Aurais-je regardé au-delà de la pointe de mon nez que j’en aurais fait l’étalage puisque je le sais que ma sécurité rside au coeur de ses priorités. Je sais que nous partageons cette peur d’être privé l’un de l’autre. Nous nous jetterions au devant du danger pour succomber ensemble pour ne pas être contraint d’affronter seul une vie de deuil et de solitude. Cette façon de nous aimer, éperdument, est malsaine pour le quidam qui n’aspire qu’à s’épanouir dans la retenue. Mais, Rae et moi, nous n’en avons plus ou peu. Si je saute, elle me suit sans réfléchir, sans méfiance, sans qu’une question ne la freine ou ne la réfrène. C’est, finalement, notre raison d’être que ce dévouement. Alors, je dénie en secouant vivement la tête. « Je sais qu’on se lâchera pas.» ai-je d’ailleurs ponctué, ébranlé par l’émotion, par la réciprocité de notre dévotion.

C’est réconfortant de s’entendre dire que la vie sans moi aboutirait sur la déchéance et je me fiche bien que la confession ne soit ni raisonnable ni tout à fait propre. Moi, aveuglé par l’amour, je la trouve simplement belle et poignante. Que nos progrès attestent de l’intensité de nos sentiments. Qu’ils détrompent le jaloux : nos disputes ne nous déchirent pas, elles nous rapprochent. Nous marchons main dans la main sur les chemins de la communication tels des randonneurs entraînés. Nous ne nous perdons plus sur les sentiers de la douleur : je suis sa boussole, elle est mon compas et, séparés, nous n'avançons plus. Elle ne me castre pas non plus, elle apprend, comme moi, en procédant par l'essai-erreur. Elle ne m’émascule pas, elle cherche l'équilibre afin qu’aucun de nous deux ne soit lésés. Ne serais-je pas tétanisé à l’idée de reproduire mes bavures d’anta que je serais moins susceptible et je l’admets à voix haute. Je ne réagis pas toujours à cause d’une impression. Je bondis souvent à la faveur d’un vieux souvenir ou au profit du “déjà-vu”, du “déjà-vécu”, du “déjà-ressenti”. Je crains d’être piétiné parce qu’un jour, j’ai été mis à terre et je suis las de ramper à genoux pour creuser mon trou. Avec Rae, ce n’est pas nécessaire, ça ne l’a jamais été. Elle a raison, je n’ai pas couru après elle pour qu’elle me regarde ou pour qu’elle m’aime. Je nous ai sauvés de la noyade parce que j’ai accidenté notre barque. J’ai colmaté les fuites de notre embarcation parce que j’étais tout à elle et qu’elle a toujours été mienne. Cette rupture n’était finalement qu’une leçon à étudier. L’illustration même de cette passion qui fait mal et qui, paradoxalement, nous comble de bonheur. Ma complice et moi, nous nous sommes trouvés malgré nos différences. Elle n’est pas conventionnelle, mais : « J e ne suis pas commode non plus.» Elle ne m'aurait pas giflé par trois trois si j'étais un type taillé sur mesure et sculptable à l’envi. Si Raelyn est une artisane, elle ne travaille pas sur moi, mais pour nous deux. Ensemble, nous collaborons à nous bâtir un avenir pérenne et paisible. Désormais, je le suis à nouveau et je m’abandonne sans compromission à la caresse de son pouce sur ma joue. Je savoure la délicatesse de sa main contre ma bouche velours. Je resserre notre étreinte sans m’inquiéter de la pudeur pour agrainer mon coeur de sa douceur, prude et délectable, qui m’aura manqué depuis notre querelle jusqu’à la nuit dernière. « Plus d’hypothèse, donc.» ai-je ponctué, déterminé à ne plus mettre Paris en bouteille. Durant son sevrage, Raelyn s’est battue pour elle, pour moi, pour nous et n’était-ce pas palpable ? Ai-je besoin de perdre mon temps en conjecture ? Je m’arrête sur un non tranché et définitif. Je coupe le robinet des doutes et des présomptions pour en ouvrir un autre : celui de l’exagération sur fond d’humour.

Sa main n’a pas estampillé ma joue des conséquences de ma véhémence. Pourtant, je prétends le contraire d’un ton plaintif et horrifié par sa réponse à mes injures. Bien sûr, je suis conscient de l’avoir mérité. L’ire ne justifie pas tout. Il me plaît cependant de revêtir le costume de la victime. « Mouais ! Tu es sûre que tu as bien regardé ? Parce que sans l’arnica, je serais défiguré. Est-ce ça vaut mes petits-déjeuners au lit pendant un mois une gifle pareille ? » me suis-je enquis sans réellement l’espérer. On ne réclame pas une faveur après avoir commis un outrage. Toutefois, qui ne tente rien, n’a rien et, bien que je ne m’offusque pas qu’elle se borne à un refus, j’insiste plutôt de mes mains la chatouillant de la cambrure de ses reins à la naissance de sa nuque. Je ne suis grave qu’un instant fugace, celui utile à lui rendre la place qui est et a toujours été la sienne. Je n’ai pas besoin qu’elle me chante qu’elle espérait au point d’en être touchée. Je ne le devine pas non plus. J’en nourris l’intime conviction et, jugeant son offre plus urgente que de rentrer au port pour étudier un contrat, je me laisse guider jusqu’à la salle de bain, là où nous célébrerons notre réconciliation et notre ascension sur l’échelle de la communication. Sans doute pourrions-nous ouvrir le champagne pour nous féliciter de cet exploit. Nous accorder n’était pas gagné d’avance, mais nous avons triomphé malgré nos caractères en acier trempé.
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