Me retrouver ici à ses côtés après tant d’années est aussi étrange que rassurant. J’ai l’impression de revenir des années en arrière où ça nous arrivait d’être installés dans ce parc. Je nous revois achetant une glace à ce vendeur ambulant qui n’existe plus aujourd’hui, moi plantée devant la liste de tout ses goûts, pendant je ne sais combien de temps, à hésiter sur lequel prendre. Pour finalement en choisir un puis goûter celle d’Adrian et râler que la sienne est meilleure. Parce que j’adore râler, c’est une seconde nature chez moi. Et bien évidement je le revois lever au ciel, comme s’il s’y attendait et faire un échange de glace. Oui, bien trop mignon. Ce sont ce genre de gestes attentionnés et simple qui m’ont fait l’aimer toujours un peu plus. J’observe l’Adrian qui est à mes côtés maintenant alors qu’il ne lâche pas des yeux sa fille. Est-il toujours comme ça ? Peut-être avec une autre maintenant. Je me mordille la lèvre, un peu jalouse qu’une autre pourrait avoir le droit à ça alors que moi je me sens toujours au même point depuis toutes ces années. Pourtant ça aussi c’est de ma faute. Qu’on soit d’accord, même avec les années passés je ne me vois toujours pas vivre en Amérique pourtant si je l’avais suivit on en serait pas là non plus. Et peut-être que je serais en train de partager une glace sur un autre continent. Bien que vu l’heure on serait sûrement en train de dormir surtout. Est-ce que dans cette version de l’histoire notre couple aurait supporter ça ? Ou alors j’aurais fini par lui en vouloir ? Peut-être que j’aurais très bien réussi à m’épanouir aussi. Je secoue la tête refusant d’y penser. Impossible. En plus ça fait trop de mal.
« Je pense qu’il faudrait se demander si ça ne va pas trop fatiguer Rose ! Jill va se lancer dans un tas de trucs, au risque de nous embêter nous dans le processus c’est sûr. Elles vont s’adorer. » il me sort de mes pensées et j’ai un petit rire en imaginant ma petite Rose effectivement fatiguée par sa tante. Ça aussi ça me paraît peu réalisable. À se demander si nous n’avons pas engendrer un petit monstre infatigable. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle s’amuser à nous embêter, ce ne serait pas Jill si ce n’est pas le cas. Et aucuns non plus sur le fait qu’elles vont s’adorer. Rose l’a aimé à partir du moment où son père a confirmer qu’elle avait une nouvelle tata et qu’elle avait hâte de la rencontrer. « Rose à ses techniques secrètes qui la tiendrais éveillée même si elle est morte de fatigue. Alors ça m’étonnerais que Jill réussisse à y mettre fin. » j’explique avec un sourire amusée, mon regard de nouveau posé sur ma fille. Ça en devient  incroyable d’ailleurs. Des fois on a de grosses journées et elle tente de rester éveillée un maximum jusqu’au bout pour ne rien rater. Surtout lorsque nous sommes avec sa marraine et son parrain d’ailleurs. « Je serais limite déçue si ce n’est pas le cas. Jill qui arrive à se retenir toute une journée sans pique à notre encontre ? Inimaginable ! » et puis elle connaît mes points faibles maintenant. Elle sait très bien y jouer, j’ai peu hâte qu’elle les apprenne à ma fille d’ailleurs. Quand je vois Rose embêter Adriel et Ambre à mes côtés, j’ai un peu peur de l’aide qu’elle pourrait donner à sa tante contre son père et moi. « C’est certain. Rose lui ressemble sur certains points donc je ne doute pas un instant de l’amour qu’elles auront l’une pour l’autre en trente secondes. J’espère que tu es prêt, parce que cette journée risque aussi longue que mémorable. » je le préviens tout de même. Je pense que plutôt que ce soit l’une qui épuise l’autre ce sera sûrement les deux ensemble qui vont nous fatigués nous. Ça risque d’être folklo.
« J’ai hâte de découvrir tout ce que l’on a en commun. On sera sûrement une très belle team ! » je souris tendrement en me faisant une petite liste de ce que j’avais pu leur trouver en commun en six ans. Autre que physiquement je veux dire. L’amour qu’elle a pour la musique déjà, ce n’est clairement pas de moi qu’elle le tiens. Sa marraine l’aide pas mal il est vrai. Elle lui apprend tranquillement à jouer du piano lorsque Rose en a envie, elle en a un a sa taille chez Ambre. Pas ce truc en plastique que j’ai acheté, non un vrai en bois. Le fait que je peux les avoir avec leur estomac aussi, cet aura qu’il pouvait avoir sur les gens quand on était jeunes. Je sens qu’elle l’a aussi. Elle aime être entourée de ses amis et faire pleins de choses, mais à côté de ça elle adore être tranquille dans sa chambre toute seule. Ou bien avec moi à ne rien faire. Je sais très bien qu’il est comme ça lui aussi. Je ne compte pas lui faire la liste, il va sûrement être ravi de le découvrir tout seul. Surtout qu’il risque d’en voir d’autres que je n’ai pas forcément repérer encore. « J’en suis certaine aussi. » je confirme, ravie de la tournure que cette conversation prend. J’étais effrayée par sa réaction depuis qu’elle est née et m’imaginer leur future complicité me plaît.
Ses compliments me font plaisir. Je sais que j’aurais pu faire mieux, surtout en connaissant la vérité sur ce qu’il en pense maintenant. Mais je trouve aussi que je me suis bien débrouillée. Et sa perfection m’a bien aidé. Le fait que je sois toujours entourée aussi. « Ils disent qu’il faut un village pour élever un enfant, alors c’est chouette que tu n’aies pas été totalement seule. Puis, le village vient de s’agrandir. » je souris attendrie par ses paroles encore une fois. Son village, sa famille s’agrandit et ça me plaît. Jill et Ibrahim vont être merveilleux avec elle j’en suis certaine. En espérant qu’ils ne m’en veuille pas trop de ne pas leur avoir présentée Rose plus tôt. Je me retiens de poser ma main sur lui, bien que j’ai terriblement envie de ce contact. Je ne suis pas sûre d’être encore prête à ça. « Pour son plus grand plaisir. » et le mien aussi. Mais ça il n’a pas besoin de le savoir.
Au loin je vois Dimitri rejoindre ses parents, après que Rose ai déposé un petit bisou sur sa joue. J’ai un petit sourire amusée par ce spectacle. Tellement chou. Je la vois déjà me demander si ce petit gars va pouvoir venir à la maison lui aussi. Bientôt je vais avoir une colonie dans sa chambre. « Tu as faim ? » lui demande Adrian alors qu’elle nous rejoins en faisant la moue pas vraiment contente de rentrer. « Parce que quelqu’un m’a dit qu’on allait manger des lasagnes. Et j’adore ça ! » je souris alors que le visage de Rose s’éclaire d’un coup. Bah tiens, c’est oublié le fait que tu ne puisses plus jouer d’un coup hein ? Ses yeux se posent sur moi avec un grand sourire. « C’est vrai maman ? » me demande-t-elle pou avoir confirmation. Faudrait pas qu’il dise des bêtises non plus. Je hoche la tête alors qu’elle me rend mon sourire. « Trooop bien ! J’adore les lasagnes ! Toi aussi ? Maman m’a dit qu’il fallait faire des plats que les invités préfères quand ils viennent manger à la maison pour qu’ils soient contents et reviennent. » bordel, cette enfant. Elle retiens tout ce que je peux lui dire ? Mais je souris tout de même amusée qu’elle se rappelle de ça, bien que ça ne date pas de si longtemps. C’était la semaine dernière quand Adriel est venu dîner. Bien que cette fois je ne pensais pas au fait qu’Adrian revienne mais surtout aux souvenirs que j’avais de ses plats préférés lorsque l’on étaient ensemble. Je sens la main de Rose glisser dans ma main alors que l’on se dirige vers la sortie elle hésite un instant mais fini par prendre celle aussi de son père. « Tu es venu comment ? »  je demande pour savoir si on se sépare un instant ou s’il veut monter avec nous.

Le soleil déclinait tranquillement alors que soudainement, j’étais devenu père aujourd’hui. Il me faudrait plus de temps pour réellement mesurer l’ampleur de ce changement. Même si j’avais une idée d’à quel point ma vie allait changer, de combien de projets j’allais devoir chambouler. Cela ne me dérangeait pas, étrangement. Alors que ça avait toujours été le plus important. Quelque part, cette enfant qui jouait un peu plus loin semblait la réponse à une question qui n’avait jamais été posée. Elle complétait mon monde, sans même le savoir.
Peut-être le fait d’être si proche de perdre Jill, rendait la découverte d’un autre membre de ma famille encore plus importante également. Ça me rendait plus vulnérable aussi, je le savais bien. Si quelque chose devait arriver à Rose, je n’imaginais pas à quel point ce serait pire que de voir Jill malade. Toutefois, il était sans doute mieux d’éviter d’y penser. Nous abordions avec Lyla la rencontre à venir de ma sœur et notre fille. Tous deux souriants à cette idée, nous étions bien conscients que ça risquait d’être mémorable. Les deux ayant une énergie folle, elles allaient peut-être bien nous épuiser nous avant de s’épuiser l’une l’autre. Le raisonnement de Lyla était surement le plus proche de la vérité. « Sûrement, il va nous falloir un stock de café. Mais au moins on se soutiendra. » je lâchais me surprenant moi-même. J’étais en colère contre elle il y a quelques heures. Et pourtant, j’envisageais totalement que l’on soutienne pour les évènements à venir. Comme quoi, lorsque vos priorités changent, vous changez aussi au final. J’imaginais une dispute, des échanges difficiles et tendus. Nous étions plutôt résignés par le fait que nous allions devoir trouver un terrain d’entente, et ça rendait les choses simples bien qu’elles restaient un peu bizarres. Mais ça l’avait été dès que l’on s’était revus, alors j’imaginais que ça ne changeait pas grand-chose de ce point de vue-là.
Observant Rose évoluer dans cet environnement qui avait jadis était le nôtre avait quelque chose de rassurant. Comme si cette continuité avait été voulue par le destin en quelque sorte. Elle était ce que nous étions auparavant, et elle était notre enfant. Si on nous avait dit ça à l’époque où on profitait des coins ombragés pour batifoler, on ne l’aurait sans doute pas cru. Et si on m’avait dit que je me retrouverais embarqué dans une histoire de coparentalité en revenant ici, je ne l’aurais pas cru non plus à vrai dire.
La petite revint vers nous et je lui avouais le menu du soir, je me doutais bien qu’elle serait contente que je reste pour partager ce moment avec elle. « Trooop bien ! J’adore les lasagnes ! Toi aussi ? Maman m’a dit qu’il fallait faire des plats que les invités préfères quand ils viennent manger à la maison pour qu’ils soient contents et reviennent. » s’exclama-t-elle après avoir vérifié la véracité de la chose auprès de sa mère. Je souris. Je doutais que Lyla souhaite que je sois régulièrement invité chez elle. Après tout, elle ne voulait sûrement pas m’avoir dans les pattes afin de pouvoir vivre sa vie tranquillement. « J’adore les lasagnes aussi ! » je lui répondais, touché qu’elle ait même mes goûts alors que je n’avais jamais pu l’influencer de quelconque façon. Nous nous mîmes en route vers la sortie du parc tranquillement, je saisis la main que Rose me tendit et me fit la réflexion que nous avions l’air d’une parfaite petite famille comme ça. En dépit de tout, nous l’étions à présent. Même si Lyla et moi n’étions plus ensemble nous demeurerions en contact étroit pour Rose dorénavant. Alors autant que les choses se passent le mieux possible. « Tu es venu comment ? » me demanda Lyla et j’eus un petit sourire en repensant à mon moyen de locomotion. Si on m’avait dit que je squatterais la voiture de ma sœur un jour je n’y aurais jamais cru. Heureusement, Jill avait des goûts décents en termes d’automobile. « Avec la voiture de Jill, je la sauve de l’ennui. » je souriais bien conscient que je profitais purement de l’hospitalisation de ma sœur pour lui voler sa voiture impunément. Les yeux de Rose s’agrandirent et je vis le lien mère-fille entrer en action. Elle n’avait pas encore ouvert la bouche que Lyla su ce qu’elle allait demander. J’eus un sourire tendre en les voyant ainsi connectées. « Maman, dis, je peux aller en voiture avec lui, s’il te plaît. » demanda-t-elle avec un grand sourire charmeur. Je retins un rire. C’était bien là le genre de techniques dont j’abusais enfant, et toujours à présent d’ailleurs. Lyla accepta de bonne grâce et m’invita à m’approcher de sa voiture afin de récupérer le siège auto de Rose. Je la regardais un instant, un peu plus longuement, j’étais touché qu’elle ait toujours autant confiance en moi. Après des années, elle me confiait notre fille si rapidement. Certes c’était pour le trajet. Mais tout de même, c’était quelque chose. Pour Rose et moi d’ailleurs. J’installais le siège auto et elle grimpa dessus immédiatement, s’attachant à moitié seule m’expliquant qu’elle savait très bien mettre la ceinture. Je me plaçais derrière le siège conducteur prêt à suivre Lyla jusque chez elles et démarrais. La musique se lança, mais je la mis au minimum réglant rapidement le rétro afin de voir le visage de Rose derrière. Je m’engageais à la suite de Lyla tranquillement alors que Rose entrepris de m’interroger « Pourquoi tu as la voiture de tata ? » me demanda-t-elle semblant intriguée, je lui souris, mettant mon clignotant à la suite de Lyla et changeant de file, prêt à prendre à droite. « Parce que la mienne est aux Etats-Unis, là où j’habite. Je n’en ai pas ici. Donc elle me la prête pour que je puisse me déplacer. Mais je devrais sans doute m’en acheter une, tu voudras m’aider à choisir ? » je lui demandais en l’imaginant chez le concessionnaire trouvant l’image très drôle. « Oui, il faudra une jolie couleur. » me répondit-elle et je souris continuant de suivre sa mère. « Bien sûr, c’est le plus important ! » je plaisantais en me disant que ça avait tout de même une importance capitale. Nous continuions la route tranquillement, le chemin était plutôt court, et je répondais aux questions de Rose qui avait reprit son petit interrogatoire. Je me demandais si elle essayait d’accumuler un maximum d’informations, lorsqu’elle déclara qu’on était bientôt à la maison. Elle avait raison, bien sûr, car je suivis Lyla et me garais quelques instants plus tard. Après avoir éteint le contact, je me détachais avant de faire le tour de la voiture pour lui ouvrir la portière, elle sortit et fila vers la porte d’entrée manifestement habituée à ce genre d’hyperactivité en sortant du véhicule. J’observais le quartier et souris, c’était familial, calme et assez arboré. Un bel endroit pour élever un enfant. « Ca a l’air sympa chez vous. » je commentais ressortant mon médiator systématiquement puis suivant Lyla.

Je ne sais pas ce qu’il ressent de ce moment que l’on est en train de passer et je n’ose pas lui poser la question. Pas sûre que j’ai encore le droit à tant de curiosité dans sa vie. Moi en tout cas, en ayant été préparée plus que lui, me demandant depuis six ans comment ce moment pourrait bien se passer je dois bien avouer que je suis surprise. Je m’attendais à beaucoup de choses mais pas à ça. Surtout des cris et des reproches je crois. Que ce soit de son côté ou du mien. Peut-être que le fait que l’on soit dans un lieu public nous a calmé et que Rose nous accompagne aussi. Pratiquement certain même. Dans tout les cas, si ça pouvait continuer comme ça je dois dire que ça me va totalement. C’est bizarre mais agréable de pouvoir discuter tranquillement avec lui. J’imagine que les dix ans de notre ancienne relation aide, après tout on se connaît par cœur. Même après tout ce temps. Sûrement des choses ont changés mais pas possible que ce soit autant. « Sûrement, il va nous falloir un stock de café. Mais au moins on se soutiendra. » je lui offre un sourire tendre en tournant la tête vers lui. Like always. On a toujours fonctionné ainsi et le voir en parler aussi facilement me réchauffe le cœur. J’ai cette sensation au fond de moi qui me dit que tout se passera bien maintenant qu’il est à mes côtés. Alors oui, peut-être pas parfaitement, on aura sûrement des hauts et des bas, comme ça a toujours été le cas. Mais je sais que quoiqu’il arrive il sera là pour me soutenir. Pas simplement ce jour-là à l’hôpital lorsqu’on présentera sa sœur à notre fille. « J’essaierais de penser à nous préparer un thermos pour nous faire tenir le coup. Mais oui, on seras dans la même galère, ça à quelque chose de rassurant. » j’explique avec un petit sourire tout de même amusée, cherchant à nouveau Rose des yeux.
Elle nous rejoins d’ailleurs rapidement puisque son ami est retourné auprès de ses parents lui aussi. La tristesse de devoir s’arrêter de jouer est vite effacé par l’annonce du menu de ce soir que son père lui fait dès qu’elle est à nos côtés. « J’adore les lasagnes aussi ! » je souris alors que cette révélation à l’air de faire plaisir à Rose. Pas qu’un sourire en commun, je pense que ça leur plaît à tout les deux et c’est tellement adorable à observer. Chacune de ses mains dans l’une des nôtres nous avançons tout les trois vers le parking. J’interroge Adrian sur son moyen de locomotion, je me doutais qu’il n’était pas venu avec le sien d’Amérique. « Avec la voiture de Jill, je la sauve de l’ennui. » oui, ça me paraît logique puisqu’elle est à l’hôpital pour un certain temps elle n’en a pas le besoin. Je hoche la tête en baissant la tête vers Rose, pas besoin de bien longtemps pour comprendre ce qu’elle va me demander avant que les mots ne sortent de sa bouche. « Maman, dis, je peux aller en voiture avec lui, s’il te plaît. » bah tiens, comme c’est surprenant. Je ne peux rien lui refuser avec ce sourire, faible mère que je suis. Et puis bon, pourquoi leur empêcher de passer un moment tout les deux si elle en a envie ? « Bien sûr poussin. » je lui accorde avec un sourire tendre. Je lève les yeux vers Adrian. « Je vais te donner son siège-auto, tu peux venir jusqu’à ma voiture ? Ce sera plus simple. » hochement de la tête de sa part et il parti chercher sa voiture avant que nous rejoignons toute les deux la notre. J’ouvre la portière arrière pour attraper l’objet en question. « Chérie, tu es sage en voiture avec ton père. Tu l’écoutes et tu ne fais pas de bêtises. » elle hoche la tête avec un grand sourire comme si à son tour elle s’attendait à mes recommandations. Ouais ça entre dans une oreille et ça ressort direct par l’autre. Je roule des yeux et souris à Adrian en lui tendant le siège. Je les observe alors qu’ils s’installent dans la voiture. Et monte dans la mienne pour me mettre en route. Plusieurs fois je zieute dans le rétroviseur intérieur pour voir si tout se passe bien. Mais je vois Adrian avec un petit sourire aux lèvres et discuter avec sa fille tranquillement alors je me détend. Je me doutais que le courant passerait entre eux, Rose est si heureuse de faire enfin sa connaissance. C’est simplement encore étrange pour moi, elle a l’air de s’y faire avec une facilité déconcertante. Je ne sais pas si tout les enfants pourraient réagir ainsi, mais elle l’aimait bien avant de l’avoir en face d’elle donc forcément ça aide. Je suis bien contente de lui avoir parlé de lui dès qu’elle le voulait et pas de façon négative. Comme ça elle s’est fait sa propre idée, même si c’est celle d’une enfant de six ans.
Arrivant devant chez nous, j’appuie sur le bouton pour ouvrir le portail et le garage pour y entrer la voiture et laisser Adrian se garer devant le portail. Sortant de la voiture je rejoins ma fille devant la porte avec un sourire alors que je rappuie pour tout refermer. « Ca a l’air sympa chez vous. » je lui souris et me fait couper par Rose. « Tu vas voir c’est encore mieux dedans ! » explique-t-elle en fonçant dans l’entrée dès que j’ai ouvert la porte. Elle range ses chaussures et enfile ses chaussons alors que je laisse entrer Adrian dans notre cocon. « C’est très agréable, oui. J’ai préféré ce genre de petite maison que notre ancien appartement lorsque Rose est arrivée. » je lui explique. En même temps nous étions au quatrième et sans ascenseur. À l’époque ce n’était pas drôle qu’au moment où l’on faisait les courses, mais là avec un enfant ça n’aurait vraiment pas été pratique. « Tu veux venir voir ma chambre ? Je vais pouvoir te montrer tout mes costumes ! » je souris à Adrian, bon courage. « Je vais aller cuisiner, vous avez un peu de temps. Montre lui toute la maison Rose. Et ne mets pas le bazar dans ta chambre s’il te plaît ! » mais encore une fois mon avertissement ne lui fait ni chaud ni froid. Main dans la main je les regarde s’avancer dans le salon alors qu’elle lui montre tout et n’importe quoi. Je vais dans la cuisine, sort tout les ingrédients. Ils vont en avoir pour un petit moment si elle lui montre tout ce qui lui passe par la tête. Elle va avoir ce besoin de rattraper le temps perdu j’ai bien l’impression. Je met en route les lasagnes en chantonnant par dessus la musique que je fais diffuser dans la cuisine. Impossible pour moi de cuisiner autrement que dans ces conditions. Je sais que c’est un plat qui prends du temps mais je vais tenter de me dépêcher, et comme ça je lui ferais prendre une douche pendant que je le met au four. Habituellement elle n’est pas très loin de moi, soit en train de s’occuper sur la table, soit en m’aidant ou même en regardant la télé dans le salon. Mais j’ai tout de même vu sur elle à travers la cuisine ouverte. Ça reste rare qu’elle reste dans sa chambre, alors ça me fait étrange d’être seule pendant ce moment. Enfournant le plat au four je les rejoins, je m’appuie contre l’encadrement de la porte de la chambre de Rose, croisant les bras et les observant tendrement. Je ne sais pas trop ce qu’elle lui raconte mais elle est à fond dans son récit puisqu’elle fait de grands gestes, c’est quelque chose qu’elle tiens de moi. Je bouge toujours les mains en discutant, je ne sais pas d’où ce tic me vient, mais elle elle me l’a pris. Elle finit par m’apercevoir et je lui souris. « Tu vas prendre ta douche mon amour ? » elle souffle alors que je secoue la tête. « Ton père ne va pas s’envoler, plus vite tu l’auras fait plus vite tu pourras continuer de tout lui raconter le temps que le plat finisse de cuire. » j’explique logiquement en partant vers la salle de bain pour lui préparer son pyjama à l’effigie de son héroïne préférée et sa serviette pas loin. Je souris alors qu’elle me rejoins, je sors la tête dans le couloir pour parler à Adrian. « Je t’ai sorti une bière si tu veux en attendant, j’arrive. » je retourne dans la salle de bain, laissant la porte ouverte au cas où qu’il nous parle. J’aide Rose à se laver les cheveux sous ses rires et plaisanteries. Elle est toujours en train de râler pour partir se laver, mais elle adore toujours ce moment. Je la laisse finir et rejoins Adrian dans le salon, attrapant ma bière à mon tour, je la tend vers lui pour trinquer et en prend une gorgée. « Ça va, elle ne t’as pas trop rempli d’informations inutiles ? » je demande, un peu amusée me doutant de la réponse.

Les choses s’étaient étrangement apaisées. Avec un regard pour ma fille, je me rendis compte que tout le chaos de mes pensées n’avait plus de sens lorsqu’elle était là. Un peu comme si mon monde était bancal sans elle. Dans ma tête, quelques accords raisonnaient et je savais qu’ils m’inspireraient une chanson. Que Rose m’inspirait une chanson en ce moment même, en se contentant simplement d’exister et d’être elle-même. J’espérais déjà qu’elle lui plairait.
Devant la maison, j’exprimais la trouver chouette. Elle n’était pas grandiloquente, mais chaleureuse. On sentait l’endroit habité par une famille. On sentait que les lieux étaient aussi accueillants que ses habitantes. Rose y alla de son commentaire avant de se ruer à l’intérieur me faisant sourire. « C’est très agréable, oui. J’ai préféré ce genre de petite maison que notre ancien appartement lorsque Rose est arrivée. » m’expliqua Lyla me faisant penser à notre lieu de vie commun il y a de ça des années. Ce petit appartement n’était pas un grand loft excentrique, non. Il était petit mais fonctionnel, et surtout perché trop haut pour que monter soit une partie de plaisir à certaines occasions. Je comprenais qu’elle ait quitté les lieux. Aurais-je seulement pu y vivre sans elle ? Rien n’était moins sûr. Mais comme souvent, Lyla avait un courage bien plus important que le miens, alors ça ne m’étonnait pas. Puis c’était près de son boulot en plus. « J’imagine. C’est plus sympa de grandir dans une maison en plus. » j’ajoutais en pensant au fait que notre maison avait toujours été mon endroit préféré étant petit. Mon père nous avait fait déménager lorsque ma mère était morte car il était trop difficile pour lui de rester au même endroit. Mais la nouvelle maison avait été aussi sympa que l’ancienne, alors nous ne nous étions pas plains avec Jill. Tant qu’on pouvait s’amuser en extérieur, c’était l’essentiel, et j’imaginais qu’il en allait de même pour Rose. « Tu veux venir voir ma chambre ? Je vais pouvoir te montrer tout mes costumes ! » me proposa Rose avec un engouement enfantin qui me fit sourire. « Je vais aller cuisiner, vous avez un peu de temps. Montre lui toute la maison Rose. Et ne mets pas le bazar dans ta chambre s’il te plaît ! » j’entrais à leur suite et observait les lieux. C’était a peu près ce que je m’étais imaginé. Un endroit chaleureux et remplis d’une âme bienveillante. Rose me tira presque afin que je la suive et j’obtempérai avant de la contrarier laissant Lyla cuisiner seule. J’aurais voulu l’aider, mais quelqu’un semblait manifestement en désaccord avec le fait que je n’obéisse pas. Me laissant faire, je l’écoutais me détailler les différentes pièces, la salle de bain, la buanderie, la chambre de Lyla, le salon, la cuisine, et bien sûr, la pièce la plus importante sa chambre. « Là c’est ma chambre, assieds-toi vas-y. » m’ordonnait-elle en me montrant un tapis à côté duquel trônait une petite table. Je m’exécutais m’installant au sol et en profitant pour observer tout ce qu’il y avait autour de moi. Une chose était claire, elle ne manquait de rien. Un tas de jouet, de livres, de choses pour faire des activités trônaient dans cette pièce. Son lit ne semblait être qu’un accessoire parmi tout ce qu’elle possédait pour agrémenter ses journées. « Tu vois, là c’est Lady Bug, c’est elle l’héroïne du dessin animé dont je te parlais. Et là c’est la pat patrouille, et là aussi il y a les pyjamasque mais je les aime un peu moins quand même c’était quand j’étais petite ça. » je l’écoutais en souriant l’observant agiter ses mains un peu partout, elle vivait ce qu’elle racontait et j’adorais ça. J’ignore à quel moment Lyla s’installa dans l’encadrement de la porte, mais Rose fini par la remarquer et je tournais la tête pour l’observer à mon tour. « Tu vas prendre ta douche mon amour ? » je tournais la tête vers Rose, manifestement contrariée qui souffla face à cette nécessité. Tiens, il n’y a pas que les petits mecs qui râlent à l’idée de se laver ? « Ton père ne va pas s’envoler, plus vite tu l’auras fait plus vite tu pourras continuer de tout lui raconter le temps que le plat finisse de cuire. » ajouta Lyla comprenant immédiatement ce qui pouvait la tracasser. Mais je ne m’attardais pas sur cela, « ton père » ça semblait si naturel et si simple, alors que c’était si récent. Enfin, pour moi. Pour elles, j’avais toujours été le père. Lyla n’avait aucun doute sur ma paternité, et elle avait toujours dit à Rose qui j’étais. J’étais comme en retard dans toute cette situation familiale. Comme un cheveu sur la soupe. Rose acquiesça rassurée par sa mère et se dirigea vers la salle de bain à sa suite. Je restais en retrait, observant un peu plus son environnement, me demandant ce qu’elle pouvait penser de la vie, d’un peu tout. « Je t’ai sorti une bière si tu veux en attendant, j’arrive. » déclara Lyla, et je hochais la tête. « Merci. » je répondais avant qu’elles ne disparaissent toutes les deux dans la salle de bain. Après un petit moment à observer la chambre de Rose, essayant d’apprendre à la connaitre en me plongeant dans son univers, je quittais la pièce avec un sourire en l’entendant discuter avec sa mère. Je rejoignis les pièces de vie, et trouvais vite la bière dont parlait Lyla. Je m’installais sur un tabouret de bar, la vision sur le four à l’intérieur duquel crépitaient les lasagnes.
Lyla fini par me rejoindre peu de temps après, alors que je me suis installé dans le salon. Elle me sort de mes pensées en prenant la parole « Ça va, elle ne t’as pas trop rempli d’informations inutiles ? » je lui souris. « Empli d’informations, oui. Inutile, je ne sais pas. Tout à l’air si important pour elle que je vais essayer de m’en souvenir au maximum. » je répondais avec un sourire. J’avais envie de passer le plus de temps possible avec Rose. Et d’un autre côté je savais bien que j’avais besoin de temps seul pour encaisser les choses, mais je ne voulais plus rien louper. Alors les nuits représenteraient assez de solitude. « Tu penses que je pourrais la revoir demain ? » je lui demandais en me questionnant sur tout. Est-ce que si je restais il allait falloir qu’on établisse un planning de garde ? Je ne voulais pas que Rose soit arrachée à son quotidien… serait-il sain que je ne m’installe pas trop loin du quartier, ou peut-être même dans le quartier ? Qu’en penserait Lyla… que j’empiète sur sa vie privée ? Je bus une gorgée de bière. Je soupirais. « J’ai l’impression que ma tête est un champ de guerre. Sauf quand Rose me remplit la tête d’informations, là c’est comme si c’était les mots les plus censés du monde. » j’avouais être totalement déboussolé. Mais en même temps, qui ne le serait pas après s’être découvert père aussi brutalement ?

Arrivant à la maison, j’ouvre la porte en ne pouvant m’empêcher de lui expliquer pourquoi j’ai déménagé. Le côté pratique surtout. Parce que de base je ne voulais pas quitter notre appartement. Si j’avais du mal à parler de lui ou bien le voir à travers nos connaissances, je ne pouvais me résoudre à quitter notre nid. Trop de souvenirs étaient présents entre ces murs, des fois j’avais l’impression qu’il pouvait apparaître à n’importe quel moment. Je sentais encore son odeur dans nos draps les premiers temps, j’avais piqué d’abord son oreiller puis sa place dans notre lit. Pour avoir cette impression folle qu’il était toujours là. Et puis l’arrivée de Rose a tout bousculer dans mon monde, il a fallu que je m’adapte à ce bébé qui je n’avais pas prévu comme ça finalement. « J’imagine. C’est plus sympa de grandir dans une maison en plus. » je hoche la tête et souris. C’est bête mais ça me fait plaisir que l’on réfléchisse toujours de la même façon. J’ai moi aussi grandit dans une maison avec un jardin et j’avoue que je voulais offrir la même chose à mon enfant. Et puis je ne sais pas comment j’aurais pu faire de toute façon avec tout ces escaliers. J’ai été triste de quitter notre appartement, ça a été dur de faire les cartons et de tout réinstaller ailleurs. Comme si mes meubles étaient fait pour notre appartement. Maintenant je me suis habituée à la maison, et j’aime notre cocon avec ma fille mais c’est vrai qu’au début, ça a été compliquée. Déjà pour prendre le pli de la route. Des fois en arrivant en bas de l’immeuble je me rendais compte de ce que je faisais (si ce n’est pas devant la porte en essayant de trouver la bonne clef). Mais même lorsque je rentrais, je voyais mes meubles mais je n’avais pas l’impression d’être chez moi. Rose a changer cette façon de penser, elle m’a aidé à m’approprier cet endroit et d’en faire notre maison comme il le fallait. Je les laisse partir dans la chambre de Rose, je me doute qu’elle a plein de choses à lui montrer. Elle n’aura même pas assez de temps, elle va râler lorsqu’il va partir. J’ai l’impression qu’elle a peur qu’il disparaisse, et comment lui en vouloir ? Elle ne veut pas rater une occasion donc elle va tout lui montrer, lui dire tout ce qui lui passe par la tête. Lorsque mes lasagnes sont dans le four je les rejoins et les observe un instant appuyé contre l’encadrement de la porte. Je n’avais pas tord, j’écoute à moitié ce qu’elle lui dit mais je vois à sa façon d’être son excitation de parler avec son père, de vouloir rattraper le temps qu’on leur à voler. Va-t-elle me détester lorsqu’elle comprendra que c’est de ma faute ? Juste de l’imaginer m’angoisse alors je n’arrive même pas me dire que ça pourrait être vrai. Je la pousse vers la douche, parce que déjà on est ici pour ça et puis je ne voudrais pas trop bousculer ses horaires. Demain il y a tout de même école. « Merci. » je lui offre un sourire avant de rejoindre Rose dans la salle de bain. Je l’aide avec ses cheveux en écoutant ses explications qui partent toujours dans tout les sens, mais surtout sous ses rires. Le fait qu’ils raisonnent dans cette pièce me réchauffe le cœur, ça doit être le plus beau son que j’ai jamais entendu. Je rince ses cheveux et la laisse s’occuper du reste toute seule, elle me répète assez qu’elle est grande. « Je vais rejoindre Adrian, si tu as besoin tu cris mon poussin, d’accord ? » elle hoche la tête avec un sourire en attrapant son gel douche à la rose. Une Rose qui sent la rose, je lui ai dit ça une fois et depuis elle s’entête à prendre ce gel douche. En plus d’être sa couleur préféré et sa fleur préférée il faut aussi que ce soit son gel douche. Elle sait que son prénom m’est précieux parce que c’est ma fleur préférée aussi, du coup forcément ça aide dans ses goûts que de le porter. Je l’influence si peu. Je rejoins finalement Adrian, laissant la porte de la salle de bain entrouverte pour mieux entendre si elle besoin d’aide. Je décapsule ma bière et en prend une gorgée. Sûrement le meilleur moment de la journée : la bière pour se détendre après une dure journée. Pas que celle-ci a été particulièrement difficile mais étrange, donc je pense bien la mérité tout de même. « Empli d’informations, oui. Inutile, je ne sais pas. Tout à l’air si important pour elle que je vais essayer de m’en souvenir au maximum. » j’ai un sourire. Bien sûr que tout est important pour elle, elle a six ans, à cet âge là tout est important. Surtout le nom de son héroïne préférée ou bien son repas préféré. Qui peut sembler inutiles pour moi, puisque je connais déjà tout ça. Bien entendu Adrian a tout un autre point de vu finalement puisqu’il tente d’apprendre. Le fait qu’il veuille tout retenir me fait sourire, je ne suis pas sûre qu’en si peu de temps il réussisse. Mais il essai et ça me fait plaisir.  « Elle sera ravie de te faire une piqûre de rappel ne t’en fais pas. » je tente de le rassurer au cas où il ne retienne pas tout. Je sais bien que lorsque tu n’as pas d’enfants c’est compliqué de retenir certaines choses qui ne t’intéresse pas de base. Comme les noms de ses dessins animés préférés, je ne suis pas sûre que ce soit le genre de choses qu’il regarde. « Tu penses que je pourrais la revoir demain ? » je relève la tête de ma bière pour le regarder surprise. J’avoue que je ne m’y attendais pas. Enfin pas aussi tôt. Qu’est ce que je peux bien répondre à ça ? Rose m’en voudrait et lui aussi. Mais il va falloir qu’on s’arrange pour faire les choses bien avec elle. Ce n’est pas possible qu’elle soit balader entre nous comme ça. Je sais bien que ça ne va pas se faire ce soir, déjà parce qu’elle va être là à écouter donc pas très pratique. Et puis je ne peux pas engloutir Adrian d’encore plus d’informations qu’il en déjà. Alors je souris et je hoche la tête. « Oui, je suis d’après-midi demain donc tu peux aller la chercher à l’école, ça lui évitera d’aller à la garderie. Il ne faut juste pas que tu me la ramène trop tard pour la douche, mais puisque ce sera le week-end ça devrait le faire. » ils vont être tout seul toute la fin de journée, ça devrait le faire non ? Je pourrais lui proposer de venir manger encore demain. Ou bien qu’il garde Rose pour manger s’il le veut ? Est-ce que je vais survivre à une soirée sans elle. Je l’ai déjà fait, mais pas quand j’ai rien de prévu. Être seule à la maison alors qu’elle est dehors avec… son père, ça sonne encore un peu étrange. « J’irais voir sa maîtresse demain matin, je lui expliquerais la situation. Il faudra juste que tu montres une pièce d’identité pour pouvoir repartir avec elle. » je lui explique tout de même. Je n’ai mis que ma mère, son parrain et sa marraine en personne qui peut aller la chercher à l’école. En même temps pourquoi le mettre lui hein ? Du coup va falloir que je change ça et qu’on se mette vraiment d’accord sur certains trucs. Je me doute qu’ils vont vouloir passer du temps ensemble et que je n’aurais pas besoin d’être présente.  C’est quelque chose que je vais devoir réussir à intégrer et j’ai comme l’impression que ça va être la partie la plus dur. « J’ai l’impression que ma tête est un champ de guerre. Sauf quand Rose me remplit la tête d’informations, là c’est comme si c’était les mots les plus censés du monde.» je souris attendrie par sa phrase. Ça me fait vraiment du bien de voir qu’il réfléchit pour Rose, qu’il veuille passer du temps avec elle tout ça. Même si ça me fait peur, mais j’ai eu six ans pour m’habituer à faire le rôle du père et de la mère il va falloir que j’apprenne à déléguer, ça risque d’être vraiment compliqué. J’aime tout contrôler. Bordel. Aller respire Lyla, ça va peut-être bien se passer. « Elle est ce qui me stabilise depuis six ans donc je ne peux que comprendre ce que tu ressens. » la première fois que je l’ai eu dans les bras, mon monde était chamboulé, je me posais tellement de questions pour savoir si je serais une bonne mère, si je ne ferais pas mieux d’abandonner maintenant. Et puis elle a posé sa tête contre ma poitrine et c’est comme si tout se mettait à sa place. Comme si mes bras avait été fait pour elle, comme si tout ce qui s’était passé dans ma vie avait été obligatoire pour en arriver à ce moment là précis. Je ne sais pas si toute les mamans ressentent ça, mais c’est un sentiment de bien-être et d’amour tellement fort que je ne sais pas si c’est possible de le ressentir une deuxième fois aussi fort. « Demain soir, est-ce que tu veux dîner avec elle ? » je fini par demander, après tout faut que je sache. C'est le week-end, autant en profiter un peu et de toute façon je la vois bien finir par me le demander donc autant que ça vienne de moi. Peut-être que ça me fera moins mal au cœur… Ou pas.

Rose étant dans la salle de bain, la situation avec Lyla redevenait assez étrange. Certes, ce n’était pas comme lorsque j’étais entré dans le magasin. Ça restait bizarre toutefois. La nouvelle qui avait explosé depuis ce jour contribuait à rendre les choses un peu bancales, mais le fait de ne s’être jamais revus depuis notre séparation alors que nous avions passé la majeure partie de nos vies ensemble devait bien être le nœud du problème dans le fond.
Assez rapidement, je lui demandais si je pourrais revoir Rose demain. Ca me semblait important, j’avais ce sentiment qu’il était nécessaire que je la revoie demain. Que ça marquerait quelque chose comme elle comme pour moi. Qu’ainsi elle comprendrait que je n’avais pas l’intention de faire de la figuration, mais de devenir un parent pour elle. Ma vie allait devenir un champ de bataille, mais ça faisait pâle figure face à tout ce que me procurait d’être face à ce petit être qui possédait la moitié de mon ADN. Je devais être là pour elle, plus que ça même, je le voulais. Fou est celui qui affirme que les liens du sang n’impliquent pas forcément l’amour, en tous cas en ce qui concerne les enfants. Son caractère aidant sûrement aussi à accélérer les choses, je m’étais pris d’affection pour elle en un instant. Un coup de foudre paternel en quelque sorte, qui m’avait frappé avec des années de retard hélas. « Oui, je suis d’après-midi demain donc tu peux aller la chercher à l’école, ça lui évitera d’aller à la garderie. Il ne faut juste pas que tu me la ramène trop tard pour la douche, mais puisque ce sera le week-end ça devrait le faire. J’irais voir sa maîtresse demain matin, je lui expliquerais la situation. Il faudra juste que tu montres une pièce d’identité pour pouvoir repartir avec elle. » m’expliqua Lyla après avoir accepté ma demande sans sembler hésiter. Je hochais la tête, heureux de pouvoir la retrouver demain. Cela rendrait le fait de la quitter ce soir un peu moins difficile pour moi comme pour elle sans doute. « Pas de problème, je la ramènerai à l’heure. Et merci d’accepter. J’imagine que ça bouleverse pas mal les choses le fait que j’apparaisse comme ça… » je lançais le sujet. Inutile de laisser les choses en suspens. Même si l’eau avait coulé sous les ponts Lyla ferait toujours partie de ma famille, c’était ce que je pensais avant de découvrir à propos de Rose, alors c’était sans doute plus vrai encore maintenant. Alors je souhaitais que les choses se passent bien, et il fallait sans doute également parler de ce que l’on ressentait nous histoire que tout soit le plus aisé possible pour tout le monde.

Je lui avouais mon trouble mental, sans parler de l’émotionnel qui allait de concert, car ça coulait sous le sens. En même temps, c’était fou qu’un être aussi dépendant de l’adulte soit la solution à tout ce chaos psychique. Un doux paradoxe qui m’inspirait tant. « Elle est ce qui me stabilise depuis six ans donc je ne peux que comprendre ce que tu ressens. Demain soir, est-ce que tu veux dîner avec elle ? » le rappel du temps qui avait passé depuis sa naissance, du temps que j’avais perdu, mais aussi du temps depuis lequel Lyla et moi ne nous étions pas tenu dans la même pièce… que dire, dans le même pays me donna un petit coup. Même si je n’avais pas eu l’information et que ce n’était pas de ma faute, je culpabilisais toujours de ne pas avoir su. « Je me suis demandé si je n’aurais pas dû ressentir quelque chose, que j’avais un enfant quelque part. Mais j’imagine que les hommes ont pas du tout ce genre de sensations. » j’avouais toujours sans gêne. En dépit de l’étrangeté de la situation, on restait Lyla et Adrian, et régulièrement je me laissais aller à cela, car c’était familier, rassurant, et si simple au final. « Si ça te va oui. Et si tu penses que ça ne fait pas trop. Il ne faut pas que tu hésites à me dire les choses, je ne le prendrais pas mal, je veux juste bien faire mais comme je ne connais rien… » je haussais les épaules insinuant que je pouvais bien me révéler être un boulet. Respirant, j’humais l’odeur des lasagnes en train de cuire qui diffusait à présent dans le salon. Depuis mon arrivée ici, si mon père n’avait pas été sur mon dos j’aurais totalement négligé de m’alimenter tant Jill était ce qui obnubilait mes pensées. Rose lui avait pris sa place de numéro 1 aujourd’hui, et elle devrait sans doute la partager dorénavant, songeais-je en espérant que ma sœur se sentait bien à l’hôpital. « Ca sent super bon. Une éternité que j’ai pas mangé de lasagnes en plus ! » j’avouais avec un sourire, omettant de dire que c’était car je n’en avais pas trouvé que j’appréciais plus que les siennes.

Être à nouveau tout les deux rendait la chose étrange et en même temps si normal. Mais j’imagine que c’est une sensation rationnelle lorsque deux personnes qui ont tant vécus ensemble se retrouvent. Surtout lorsque toutes ces années il y a eu une histoire d’amour si forte. Et puis un enfant maintenant. Enfin bref, j’essaie de rendre tout ça normal dans ma tête, histoire que je ne termine pas complètement folle. Mais peut-être que c’est trop tard au fond. Il me demande l’autorisation de voir Rose dès demain, ça me surprend enfin la mère poule que je suis trouve ça rapide, mais j’imagine que ça aussi c’est naturel. Ils ont envie de faire connaissance et j’imagine qu’il sait qu’il a loupé déjà trop de truc pour continuer ainsi. Alors j’accepte, parce que je me suis toujours dit que je ne serais pas un frein entre eux, c’est pour ça que je me suis retenue de dire du mal de lui devant elle n’est-ce pas ? Alors autant le montrer. Parce que même si je me retrouve à être la méchante de l’histoire, ce n’était pas voulu à la base. Ça c’est retourné contre moi à mon insu. « Pas de problème, je la ramènerai à l’heure. Et merci d’accepter. J’imagine que ça bouleverse pas mal les choses le fait que j’apparaisse comme ça… » je lui offre un petit sourire et en profite pour boire ma bière. Ouais, c’est vrai que ça va bouleverser beaucoup de choses chez elle, mais c’est un mal pour un bien non ? Il faut que les choses bougent pour qu’elle puisse apprendre à connaître son père. Surtout que maintenant on sait que ce n’est pas juste un peureux qui se cachait aux États-Unis. « Un peu oui, mais on va s’adapter. Elle est tellement heureuse d’apprendre à te connaître autrement que par mes réponses sûrement limités à toutes ses questions. » j’explique en haussant les épaules. Il va nous falloir juste un petit temps d’adaptation pour trouver ce qui est le mieux pour tout le monde, surtout pour Rose d’ailleurs. Mais ensuite, je suis certaine que tout ira bien. Peut-être toujours un peu étrange entre nous, mais tant que Rose va bien j’avoue que je me fiche un peu de ce côté là de notre relation. Ce serait dommage, parce que je sais que l’on s’est toujours bien entendu et que j’ai toujours ce petit truc pour lui. Je doute qu’il partira un jour de toute façon maintenant. Mais tant que ma fille se plaît et est heureuse, le reste m’importe peu. « Je me suis demandé si je n’aurais pas dû ressentir quelque chose, que j’avais un enfant quelque part. Mais j’imagine que les hommes ont pas du tout ce genre de sensations. » se confit-il facilement, cette franchise me trouble un instant et je fini par lui offrir un petit sourire. Un peu plus et j’oubliais qu’il était comme ça en général. « S’il n’y avait pas la douleur de l’accouchement, je ne suis pas sûre que les femmes le saurait non plus tu sais. » je réponds totalement sincère. Comment pouvait-il le savoir ? Comme si on pouvait sentir qu’un petit être avec la moitié de notre ADN était en train de naître… il y aurait moins de problèmes pour certains parents tu me diras. Quoique. Tous ne sont pas comme Adrian à vouloir être au courant et regretter de ne pas avoir été présent. Mouais ce n’est peut-être pas une si bonne idée finalement. « Si ça te va oui. Et si tu penses que ça ne fait pas trop. Il ne faut pas que tu hésites à me dire les choses, je ne le prendrais pas mal, je veux juste bien faire mais comme je ne connais rien… » je hoche la tête alors qu’il hausse les épaules. Je ne suis pas sûre que j’en sache plus que lui pour ce genre de cas. Je peux l’aider sur Rose, ou sur la façon de faire… des trucs comme ça. Mais sur la façon dont on devrait procéder ? Je ne suis pas sûre d’avoir de meilleures idées que lui pour le coup… « En toute franchise, je n’en ai aucune idée, mais je sais qu’elle sera ravie de passer cette fin de journée et de dîner avec toi. Elle te guidera, j’en ai la certitude. » je lui explique pour le rassurer. Elle lui dira certainement avec fierté comme je fais, ou bien sa grand-mère ou bien son parrain et sa marraine. « Pour ce qui est dans le futur je pense que l’on va devoir une conversation posé tout les deux pour mettre les choses à plat et en place pour Rose. Mais sans elle, sinon elle va avoir les oreilles qui traînent. » et sûrement nous donner un avis qui ne va pas nous aider pour le coup. Je sais que l’on doit faire les choses au mieux pour elle, mais des fois elle ne sait pas ce que c’est avant que l’on ne le choisisse pour elle. Et c’est normal, elle a six ans. Il va falloir qu’il s’y fasse aussi à ça et pas faire comme Adriel et Ambre à tout lui laisser passer… J’en ai déjà deux à gérer, si je me retrouve avec un troisième ça risque d’être quelque chose !! « Ca sent super bon. Une éternité que j’ai pas mangé de lasagnes en plus ! » je lui souris tendrement en le regardant. Tant mieux alors, parce que j’ai fait ça spécialement pour lui. « Je suis ravie que ça te plaise, j’espère que tu ne vas pas être déçu. » bah ouais, c’est possible. S’il a un souvenir qu’il idéalise de ce que je fais vraiment, ça va être décevant au maximum ! Rose nous rejoins et je lui souris alors qu’elle s’installe à côté d’Adrian, je deviens rapidement invisible lorsqu’il y a quelqu’un d’autre avec nous, j’ai l’habitude. Elle prend sa bouteille de jus de pomme et lui tend pour trinquer avec lui comme les grands. Je vais dans la cuisine et sort tout ce dont on a besoin pour tout emmener sur la terrasse. Profitons du temps qu’il fait pour manger encore dehors. Je vais chercher le plat dans le four avant de revenir.  « À table ! » je m’exclame en servant une part dans chaque assiettes. Je m’assois en face d’eux et les écoute parler avec un petit sourire. Le repas va être animé et voir Rose ainsi me fais tellement plaisir.« Bon appétit ! » dit-on en cœur comme d'habitude avant d'entamer notre assiette.

Posant les pieds à Brisbane, jamais je n’aurais pensé avoir à me soucier sérieusement d’autre chose que de Jill. Toutefois, j’aurais dû me douter que mon âme serait poussée vers Lyla. Elle était une part de ma vie, une partie de moi, au fond, alors quoi de plus naturel que d’être poussé vers elle histoire de vérifier qu’elle allait bien. Si je ne lui avais pas parlé de Jill, de son hospitalisation qui est la raison de ma présence ici, aurais-je su un jour que j’étais le père d’une petite fille ? J’eus un petit sourire mental. Bien sûr. A peine quelques secondes après avoir découvert Rose, je peux l’affirmer. Un jour elle aurait trouvé le moyen de se manifester. Ce petit être déjà si complexe et avec un caractère bien à elle. Je l’aimais sans même comprendre pourquoi. Certes, elle était attachante et semblait brillante. Mais il y avait ce truc en plus, cette inconditionnalité qui semblait nous lier. Aussi effrayant que rassurant, mais semblant me compléter.
Lyla accepta que je revois Rose le lendemain, ravi, je lui promis de la ramener à l’heure. Je ne voulais pas faire de bêtises, l’essentiel étant que la vie de Rose ne soit pas trop bouleversée par le fait que je sois là. Même si ça allait être le cas, toutefois, je souhaitais pour elle que son organisation habituelle ne soit pas trop changée. « Un peu oui, mais on va s’adapter. Elle est tellement heureuse d’apprendre à te connaître autrement que par mes réponses sûrement limités à toutes ses questions. » un sourire éclaira mon visage. J’avais l’impression que Rose ne pourrait jamais se tarir de questions. C’était sa façon d’être sans doute, ou bien un truc d’enfants peut-être. Je ne saurais différencier l’un de l’autre, n’ayant jamais vraiment été beaucoup au contact d’enfants auparavant. « Il faut lui envisager un avenir dans la police si elle a toujours cette passion de s’interroger sur tout. » je plaisantais en l’imaginant bien questionner des malfrats jusqu’à ce qu’ils avouent leurs crimes. Mais je m’emballais sûrement bien trop. Elle avait des années à grandir et évoluer avant de penser à choisir une voie dans la vie.
« S’il n’y avait pas la douleur de l’accouchement, je ne suis pas sûre que les femmes le saurait non plus tu sais. » me rassura ensuite Lyla lorsque je lui expliquais mes doutes à propos de mon ressenti de paternité. Je souriais en coin. L’accouchement. Il parait que c’est un truc pas très cool pour les femmes. Une douleur que les hommes ne supporteraient pas. Egoïstement, j’ai toujours apprécié fortement d’être un homme pour avoir à éviter ça. Je me demandais tout de même si Lyla avait eu quelqu’un à côté d’elle pour lui écraser la main ce jour-là. Je m’abstins de demander, ne souhaitant pas raviver de souvenirs douloureux si tel n’avait pas été le cas. « En toute franchise, je n’en ai aucune idée, mais je sais qu’elle sera ravie de passer cette fin de journée et de dîner avec toi. Elle te guidera, j’en ai la certitude. Pour ce qui est dans le futur je pense que l’on va devoir une conversation posé tout les deux pour mettre les choses à plat et en place pour Rose. Mais sans elle, sinon elle va avoir les oreilles qui traînent. » je hochais la tête, d’accord avec ce qu’elle expliquait. Les choses allaient évoluer, et nous devrions en parler ensemble. Un comble, lorsqu’on pense que notre dernière conversation à propos de notre avenir à mener à notre rupture, et aussi au fait que je n’ai jamais entendu parler de Rose avant ce jour. Néanmoins, c’était inévitable, nous allions devoir trouver comment envisager les choses de façon pérenne. « Je suis d’accord, il faut que l’on trouve ce qu’il y a de mieux à faire, et que l’on puisse essayer de voir comment s’organiser tout ça. » j’approuvais en me disant que ça allait être quelque chose. J’étais rassuré en pensant à Jill, qui même depuis son lit d’hôpital trouverait sans aucun doute le moyen de m’aider. Mon père également serait là. Il serait ravi de se découvrir une petite fille, et le connaissant ferait tout ce qu’il pourrait pour m’aider dans cette paternité nouvelle. Penser à eux me détendait, ma famille. Rose en faisait partie aussi à présent, et j’aimais beaucoup cette idée. Je me demandais à quoi ressembleraient nos repas de famille d’ici quelques temps. Je priais pour que la greffe de Jill la sauve, et que nous puissions en avoir encore et encore pendant des années.
« Je suis ravie que ça te plaise, j’espère que tu ne vas pas être déçu. » je levais les yeux au ciel. Comme si je pouvais être déçu de ses lasagnes. Toutes celles que j’avais pu manger depuis mon départ du pays avaient été décevantes. Pourtant, j’avais voyagé avec le groupe et eu l’occasion d’en déguster dans différents endroits. Mais aucun plat de lasagne n’avait rivalisé avec celles de Lyla. A l’époque j’avais plaisanté avec le fait de les commercialiser, à présent, je serais presque capable d’investir pour cela ! Toute propre, Rose nous rejoins dans le salon et j’eus un petit rire lorsqu’elle me proposa de trinquer avec son jus de pomme. J’appréciais l’esprit de convivialité qu’elle avait, et la détente qui l’habitait alors que je n’étais qu’un inconnu pour elle au fond. Nous discutions tranquillement lorsque Lyla nous annonça qu’il était l’heure de passer à table. Je m’installais à l’extérieur avec elles, heureux de partager ce moment en leur compagnie. Si les choses étaient un peu bizarres entre Lyla et moi, la présence de Rose effaçait toute drôlerie aux moments que nous pouvions vivre. Elles souhaitèrent bon appétit de concert et j’eus un petit sourire triste. C’était une habitude qui semblait dater depuis longtemps. Leur souhaitant bon appétit également, je plantais ma fourchette dans mon assiette et commençait à déguster le plat. J’eus un soupir d’aise en mâchant la première bouchée. C’était excellent, meilleur encore que dans mon souvenir. Comme si le temps avait fait un peu passé le goût qu’il me restait en mémoire. Après avoir avalé, je hochais la tête en regardant Lyla. « Aucune déception ici. Il faut vraiment que tu me files la recette. Histoire que je ne mange que des lasagnes pendant… au moins deux semaines quoi ! » j’exagérais, comme toujours, mais elle savait bien que j’étais capable d’en manger de façon presque infinie et que je ne m’en plaindrais pas. Ce plat nous avait accompagné pendant des années, et son goût exquis me ravissait toujours autant. « Alors Rose, raconte moi ce que tu fais quand tu n’es pas à l’école. Du coloriage ? Du sport ? » je la questionnais histoire de savoir un peu ce qu’elle aimait, ce qu’elle faisait et pourquoi ça pouvait lui plaire ou non.