| (priadji) let's go to perfect places |
| | (#)Jeu 29 Avr 2021 - 23:48 | |
| début avril 2021 "Hmm cinq minutes de plus..." Les mots t'échappent tandis que tu es à peine conscient, ne réalisant pas que tu parles ou encore que tu grognes dans l'oreiller le plus proche de toi, les yeux encore fermés. Tu aurais certainement pu dormir encore une heure ou deux de plus, voire même quatre, si ce n'était pas pour le bruit d'un réveil que tu ne connais que trop bien, celui de ton téléphone portable. Et certes, ce lit-là n'est pas le tien, mais celui de Yasmine commence et est aussi familier que le tien et la brune sait pertinemment que tu peux t'endormir absolument n'importe où et ce peu importe l'heure de la journée, un talent que personne ne peut te piquer, non vraiment. Non, la seule raison pour laquelle tu émerges véritablement de ta torpeur, pourquoi ton bras droit se lève et que tes doigts tâtonnent à la recherche de ton téléphone portable, probablement pour le balancer à l'autre bruit de la pièce -probablement- c'est parce qu'il manque quelque chose et que tu te souviens très précisément t'être endormi avec un bras fermement planté autour de la taille de Yasmine, le nez enfoui dans la courbe du cou de la brune, en plein milieu d'une phrase. Tu ne te souviens plus vraiment de la conversation que vous étiez en train d'avoir, c'est flou, tu te souviens simplement avoir esquissé un sourire au propos de la jeune femme, avant de répliquer quelque chose de stupide, ça et une des mains de Yasmine posée sur la tienne, l'autre sur ta joue, les doigts de la brune retraçant ta barbe de plus de quelques semaines maintenant, les gestes tellement assurés et tellement rassurants... C'est bien la silhouette de la brune qui manque à tes côtés et tu finis par émerger, véritablement, te redressant dans un profond soupir, une partie de toi toujours aussi endormie. Mais ce n'est pas comme il y a quelques mois, tu sais que ce n'était pas un rêve, Yasmine est là, vous allez bien et depuis votre dernière mise à plat et votre dernière conversation vraiment sérieuse, tu es resté près de la brune, ayant bien compris qu'il était complètement inutile de prétendre que tu n'avais pas besoin d'elle, et ce, constamment. C'est un équilibre, que tu te dis en te passant une main dans les cheveux, tes yeux faisant enfin le point et ton regard rencontrant celui de Yasmine. C'est une routine stable, entre ton nouveau boulot, Yasmine, les allers retours entre ta maison et ici, Yasmine, les conversations et les moments avec les autres Price, Yasmine, croiser Ilaria dans la cuisine et enfin... Yasmine. "J'espère que tu réalises que c'est toi qui vas conduire parce que tout le monde n'est pas du matin... et non, je ne parle pas que de moi." Que tu lances en direction de la brune, qui est clairement beaucoup plus réveillée que toi et très certainement en train de régler les détails de votre prochain départ. Fêter ton anniversaire un peu en avance cette année ne te dérange absolument pas et tu as interrompu Yasmine quand elle s'est lancée dans une grande explication pour te parler du ramadan et t'expliquer pourquoi sa mère avait besoin d'elle ce jour-là. Bien entendu que tu ne lui en veux pas et tu as fini par suggérer un voyage quelques jours avant, histoire de respecter un peu votre pacte et de vous éloigner de Brisbane juste quelques heures. Un bon compromis et oui, vous commencez à être doués quand il s'agit de ce sujet-là. "Hey." Tu finis par poser une main sur la hanche de la brune quand elle passe près du lit et tu la tires contre toi, seulement content quand tu peux poser ton menton contre le tissu de son vêtement, relevant la tête pour la fixer car elle est soudainement plus grande que toi. Est-ce cliché de penser que tu ne te lasseras jamais d'elle et que tu pourrais passer des heures à mémoriser chacune des lignes de son visage ? Probablement, tu t'en moques complètement et plutôt que de trop y penser, tu attrapes les deux mains de la brune dans les tiennes et tu finis par déposer un baiser sur chacune des paumes de la brune, avant de te redresser, sur tes deux pieds à présent. "Depuis combien de temps est-ce que tu es debout... non ne réponds pas à cette question, quelque chose me dit que je ne veux pas le savoir." Tu as un faiblle rire avant de t'étirer légèrement, pensant à la journée qui se dessine devant vous, quelques heures de route et vous serez de nouveau à la Gold Coast, là où votre relation a changé il y a des mois de cela. Tu as même pris soin de réserver le même hôtel qu'il y a un an de cela, certain que Yasmine y verrait un coup du destin ou quelque chose comme ça... L'idée te rassure aussi et en y repensant, tu as vraiment dû mal à croire que vous avez fait autant de chemin ensemble, qu'on se le dise, tu n'aurais changé pour personne d'autre et tu espères que Yasmine en a conscience. Et si ce n'est pas le cas et tu comptes bien le lui rappeler, et lui expliciter quand vous ne serez plus que tous les deux et hors de Brisbane. "Est-ce que j'ai le temps de vraiment me réveiller ou est-ce qu'il faut qu'on parte tout de suite ?" Tu l'interroges du regard et parce qu'elle sait très bien que ta routine matinale est beaucoup plus longue que la sienne, c'est une question de principes vraiment, et avant qu'elle ne te réponde tu as un coup de tête vers ton sac posé près de la porte. "Au moins, mon sac est déjà fait..." Mais quand on voyage autant que toi, est-ce que cela est vraiment étonnant ? Sûrement pas. |
| | | | (#)Dim 9 Mai 2021 - 13:48 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Yasmine se souvenait de la nervosité qui s’était emparée d’elle l’an dernier, quand elle s’était lancée dans l’organisation inopinée d’un weekend sur la Gold Coast pour fêter l’anniversaire d’Edgerton. Tamara avait été d’un grand secours, d’ailleurs elle l’était toujours lorsqu’il s’agissait de grappiller quelques informations sur les habitudes de son grand petit garçon, et elle l’avait aidé à apaiser ses craintes qu’il ne refuse de partir avec elle. Ce qu’il n’avait pas fait, et parfois, elle se surprenait à penser à l’éventualité du contraire, mais surtout au tournant qu’aurait pris les événements s’il avait préféré rester en ville, auprès de sa mère et de ses cousins. Parce que c’était précisément lors de ce weekend que les choses avaient évolué entre eux, et que sans cette escapade qui leur avait permis de se créer une bulle qu’ils avaient bien du mal à quitter depuis, tout aurait été… différent. Vraiment ? Un léger sourire sur son visage lui fit démentir cette possibilité tandis qu’elle versait une quantité non-négligeable de café frais dans un mug qu’elle garda avec elle quand elle se détourna du comptoir du petit-déjeuner pour rejoindre sa chambre à coucher, et pousser doucement la porte pour y entrer, pieds nus, et à pas prudents. C’est davantage la voix endormie — et plaintive, dans une certaine mesure — d’Edge que la mélodie entêtante du réveil de son téléphone portable qui l’informa qu’il était réveillé — ou du moins, sur le point de l’être. Elle, elle l’était depuis trop longtemps pour ne pas avoir eu le temps nécessaire de mettre en ordre ses petites affaires, passée en revue les projets spirituels qui l’attendaient dès leur retour en ville, le mois du Ramadan commençant le lendemain de l’anniversaire du jeune homme, laissée un petit mot sur l’oreiller de Molly pour qu’elle arrête de bouder à l’idée de rester seule quelques jours, et s’être débarrassée des dernières traces d’une nuit courte sous une douche chaude et salutaire. S’étant enveloppée dans un sweat-shirt trop grand, ses cheveux bouclés rassemblés dans une natte humide aux pointes, elle avait remis à un peu plus tard l’idée de s’habiller pour partir le temps que la matinée passe, et que sa marmotte de petit ami n’émerge enfin. Ça lui prenait du temps d’habitude, aussi aujourd’hui ne ferait pas exception, et elle décida de lui faciliter la tache en déposant sur la table de chevet le mug de café fumant qu’elle tenait entre les mains avant de sentir sa main sur sa hanche, puis son corps suivre de lui-même le mouvement qu’il lui imposa en la tirant contre lui.
"Hey." lui répondit-elle d’une voix basse, toujours soucieuse de ne pas le bousculer de trop alors qu’il venait à peine d’ouvrir les yeux. D’ailleurs, avant qu’il ne s’empare de ses mains, elle frôla ses paupières avec ses pouces pour en chasser la lourdeur du sommeil duquel il revenait, et les potentiels mauvais rêves dont il ne lui parlerait sans doute pas par pudeur, et puis elle déposa ses lèvres, étirées en un léger sourire, sur son front. Elle lui recula doucement la tête lorsqu’il reprit la parole, posant ses deux paumes sur son visage, et même si la lumière de l’extérieur perçait à peine les lames du store vénitien de sa chambre, elle réussit à distinguer son expression à la seconde où ses yeux rencontrèrent les siens après plusieurs heures "T’as le temps de vraiment te réveiller. Il ne me reste qu’à m’habiller et à mettre toutes nos affaires dans la voiture." Ce qu’elle ferait bientôt, histoire de ne pas donner l’impression au jeune homme de compter les minutes avant le grand départ, lui laissant assez d’espace our retrouver toute son énergie. Il n’aimait pas être dérangé dans sa routine, elle l’avait appris au cours des derniers mois, et puisqu’il était encore tôt, ce n’était pas utile de le presser plus que de raison ; ils auraient tout le weekend pour eux, sans distractions extérieures autre que le bruit des vagues du Pacifique. Cette perspective était aussi réjouissante que d’admettre qu’elle était extatique face au chemin qu’ils avaient parcouru depuis l’an dernier. Il n’avait pas été sans embûches, mais ça faisait partie intégrante de leur histoire et sans ça, qui sait où ils en seraient aujourd’hui ? Son optimisme était à son apogée face à la promesse du moment agréable qu’ils passeraient à quelques heures d’ici, respectant un pacte qu’ils avaient passé il n’y avait pas si longtemps — à quelques semaines près, mais l’important, c’était qu’ils s’y tiennent, et ça allait être le cas. Après un autre baiser sur son front, Yasmine le laissa s’étirer, s'éloignant déjà de lui pour se diriger vers sa penderie dont elle en extirpa un cintre sans même y réfléchir. Prouvant qu’elle avait déjà fait le point sur sa tenue du jour dont les nuances jaunes pâles se dessinaient dans l’obscurité sommaire de la pièce, elle la posa sur son lit, s’activant déjà pour retirer son sweat-shirt par les manches, une à la fois, en regardant le jeune homme "Ton sac est toujours fait. Je me demande même si t’as déjà défait une valise une fois dans ta vie." Ce n’était plus un secret que pour Edgerton, voyager avait une importance capitale et que s’il le pouvait vraiment, Brisbane ne serait rien d’autre pour lui qu’un hall de gare situé entre deux destinations paradisiaques. Elle se désencombra de son sweat pour de bon, laissant entrevoir des sous-vêtements en adéquation avec sa tenue qu’elle retira du cintre pour l’enfiler sans plus de cérémonie, s’y faufilant en fronçant les sourcils, et en l’ajustant tandis qu’elle lui demandait doucement, relevant la tête une fois qu’elle termina de dénouer ses cheveux qu’elle secoua d’une main qu’elle finit par poser sur sa propre hanche "T’as une idée de ce que tu voudras faire une fois qu’on sera là-bas, ou tu me laisses en charge du programme des festivités ?" Yasmine savait ménager son effet en donnant l’air de ne pas savoir où elle mettait les pieds, sauf qu’elle avait déjà en tête quelques surprises pour lui qu’elle garderait jusqu’au bon moment. Pour l’heure, elle se rappelait que l’an dernier, ça leur avait bien réussi, et le sourcil qu’elle arqua en même temps qu’elle marquait son interrogation était un subtil rappel que malgré le doute qui s’était emparé d’elle durant l’organisation de son anniversaire en dehors de la ville, ils étaient revenus avec des souvenirs qu’elle ne troquerait contre rien au monde. |
| | | | (#)Lun 17 Mai 2021 - 20:07 | |
| Yasmine est là et c'est tout ce qui compte, pas vrai ? Oui, et tu as bien du mal à croire qu'à quelques jours près, un an vient de s'écouler. Toute une année entière, et en fixant la jeune femme, en apposant tes lèvres sur son front et en la regardant faire quelques pas en arrière, tu pourrais presque affirmer que cela doit être une mauvaise blague et que vous êtes toujours à l'année dernière, et ce, même si tu sais que ce n'est pas le cas. Elle se tient un peu plus droite, il y a un peu plus de taches de rousseur qui se dessinent sur ses joues, ses boucles brunes sont un peu plus longues, et puis il y a ce collier autour de son cou qu'elle ne retire plus... juste quelques détails qui pourraient passer inaperçu, mais tu sais exactement où regarder et quoi chercher quand ton regard finis par se poser sur la fine silhouette de la brune. Et tu sais que toi aussi, tu as changé, un peu physiquement, mais pas que, ce n'est pas cela le plus important, que tu finis par te dire, te concentrant sur la voix de Yasmine, cette dernière te confirmant que rien ne presse. "C'était ce que je voulais entendre." Que tu marmonnes, plus pour toi que pour elle, t'étirant vraiment, une de tes mains venant trouver une de tes épaules pour seulement quelques secondes. Ton regard tombe aussi sur ton propre sac, tandis que la brune se change et tu esquisses un sourire, parce qu'elle a sûrement raison, tu dois posséder plus de valises que la plupart des gens que tu connais. Ce n'est si bizarre que cela, pas vrai ? Tu décides que ça ne l'est pas et tu t'empares de ta tasse de café, en prenant une longue gorgée avec un air serein sur le visage. "Et puis... tu dis ça comme si c'était une mauvaise chose..." Une simple remarque avant que tu ne reposes le mug et que tu fasses craquer tes poignets et que tu fasses mine de te laisser tomber sur le sol, ce n'est pas vraiment le cas, ce n'est jamais le cas, Yasmine le sait très bien et tes mains sont là pour te réceptionner, à seulement quelques centimètres du sol et c'est assez pour que tu te commences ta série de pompes quotidienne. Un bon moyen de garder la forme et un très bon moyen de se réveiller et de ne penser à rien, c'est presque automatique à ce stade et à la nouvelle question de Yasmine, tu fixes le sol pendant quelques secondes et tu finis par relever la tête vers elle, dans la mesure du possible dans cette position-là. De même si tu pouvais hausser les épaules tu le ferais, car non, tu n'as rien de prévu pour les prochains jours, absolument rien à part garder la brune contre toi et lui donner son cadeau, parler de tout et de rien, parler de tout ce qui te tracasse et savoir, avoir l'assurance qu'être avec Yasmine et lui parler de tout et de rien te permettra de faire la focale sur tout le reste. Et de réaliser que tu n'es pas tout seul et que quoi qu'il se passe, elle sera toujours là pour te tenir la main. Tout ceci, tu ne le dis pas, sachant très bien que tu n'as plus besoin de le dire et tu finis par articuler une réponse valable : "Hmm... oui ? Non ? Enfin finir mon bouquin du mois au bord de la piscine de l'hôtel ? Bosser sur mon bronzage près de la piscine de l'hôtel... Ou n'importe quel endroit où je peux installer une chaise longue." Tu ris légèrement de ta propre blague, non vraiment, tu es hilarant, avant de te redresser, de nouveau sur tes deux pieds, t'adressant toujours à ta petite-amie. "Ou... alors tu poses la question parce qu'on sait tous les deux que je déteste les surprises et tu essayes de préparer le terrain parce que tu as déjà quelque chose de prévu ?" Tu fais la supposition, en haussant les sourcils et conservant tout de même ton sourire histoire de rassurer Yasmine. Oui, comme tu viens de le dire, tu n'es pas fan des surprises, du tout, quand on dérange ta routine... c'est ce que tu détestes le plus. Mais, il s'agit d'une occasion spéciale, c'est elle, alors on va dire que tant qu'elle veut bien te supporter, elle a le droit de te surprendre pour le reste de tes jours, ou quelque chose de ce style. C'est bien pour cela que tu envahis de nouveau l'espace personnel de la brune, pour ranger les boucles brunes d'un seul côté de son visage, comme tu l'as déjà vu faire des centaines de fois. "Quoi qu'il en soit tout me va, je suis déjà content qu'on puisse partir alors... alors si tu veux bien m'excuser je vais aller investir ta salle de bain et vraiment me réveiller." Ceci étant dit, tu gratifies la brune d'un clin d'œil avant de disparaitre dans la direction indiquée et pour profiter de l'eau chaude. Que tu ne finis pas non, tu sais que Molly t'en voudrais énormément et serais bien capable de te traquer à des kilomètres de Brisbane pour se venger... donc vraiment, tu ne prends pas ce risque-là. Non, tu finis de te préparer, comme prévu, enfilant ta tenue du jour sans grand encombre, fermant quelques-uns de tes boutons de ta chemise avant de t'emparer de ton sac et de rejoindre Yasmine dans la pièce à vivre. Et c'est plus fort que toi, tu ne peux pas vraiment t'empêcher de marquer une pause pour l'observer, parce que le jaune lui va vraiment bien au teint, parce qu'elle portait également du jaune il y a un an près, au moment où tu lui as fait d'autres confidences et que tu lui as demandé la permission pour... pour être plus que simples amis et pour arrêter de se voiler la face. Tu as presque envie de rire au souvenir, non, presque, au lieu de cela tu es quasiment bouchée bée devant Yasmine Khadji et sa tenue du jour, jaune, un détail qui ne passe pas inaperçu. Et la connaissant, cela ne peut pas être un hasard, pas un hasard du tout que tu te dis en finissant par te rapprocher. Tu abandonnes ton sac sur le sol et à la place, tes mains viennent de nouveau se poser sur les hanches de la brune, ta prise soudainement beaucoup plus assurée qu'il y a presque une demi-heure de cela, ton regard rencontrant celui de Yasmine. "Maintenant que je suis vraiment réveillé, je peux faire ça..." Que tu murmures dans le maigre espace qui vous sépare avant de l'embrasser comme il se doit. Parce que rien ne compte en dehors de cela, en dehors des lèvres de la brune en train de suivre les tiennes, son souffle qui se mêle au tient, et son cœur qui bat au même rythme que le tien... Quand tu finis par te reculer, tu ne vas pas loin, la brune toujours dans tes bras, ton front collé contre le sien, ton sourire toujours bien en place sur ton visage. "... et te dire que tu es vraiment jolie et je suis content qu'on parte quelques jours." C'est vrai, et tu n'as pas d'autres arguments parce que c'est la stricte vérité, et après un autre baiser, plus rapide, juste au coin de ses lèvres à elle, tu finis par te redresser, partant à la recherche de ton sac délaissé quelques instants plus tôt. "Prête à partir ?" |
| | | | (#)Lun 24 Mai 2021 - 12:57 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price "Je dis pas ça comme si c’était une mauvaise chose, j’anticipe juste un tout petit peu le moment où tu me supplieras d’annuler notre retour à Brisbane. Je te connais, Edgerton." s’amusa-t-elle en finissant de s’habiller consciencieusement, capturant sa lèvre inférieure avec ses dents pour ne pas laisser échapper le sourire qui la démangeait quand Edge commença à s’activer pour mieux se réveiller. Yasmine se détourna de la scène un instant pour faire le lit, et ranger le sweat qu’elle avait troqué contre son ensemble jaune, tout en songeant aux quelques fois où ils avaient quitté la ville — souvent pour un temps donné, défini par leurs impératifs d’adulte dans la trentaine, trop occupés pour mener la belle vie sur une île déserte. Le départ semblait toujours pour facile que le retour. Edgerton avait pris l’habitude de le négocier selon un rituel que la jeune femme qualifiait souvent de malhonnête pour se donner bonne conscience, tandis qu’il tentait de la corrompre à grand renfort de baisers et de caresses qu’elle ne savait pas repousser dans ces moments-là. L’idée de partir plus de quelques jours n’était pas déplaisante, elle s’était maintes fois laissée charmer par l’éventualité de le suivre dans ses envies de prolonger leurs escapades loin de l’ambiance parfois pesante de Brisbane. Seulement, si elle avait appris une chose au cours de l’année passée aux côtés du jeune homme, c’était que fuir ses responsabilités sous prétexte de les craindre n’était pas la meilleure chose à faire, et le petit côté téméraire qu’elle avait délaissé au cours de ses dernières années transie par ses angoisses profondes, elle l’avait peu à peu retrouvé en se plaçant comme celle qui remettait gentiment les choses à leur place quand c’était nécessaire, s’armant d’une délicatesse qui lui était propre, n’étant pas la dernière à receler de tactiques pour adoucir la déception de son cher et tendre — lui rappeler qu’il ne fallait pas abuser des bonnes choses, c’était devenu un rôle qu’elle aimait endosser parce que dans le fond, elle était clairvoyante, sachant qu’elle était la seule à pouvoir faire accepter l’inacceptable au grand baroudeur qu’il était, avide de paysages et de plongeons dans des eaux moins troublées que celles dans lesquelles il avait l’habitude de se noyer. Elle s’attarda près de sa table de chevet sur laquelle elle se pencha, dénichant la paire de boucles d’oreille qu’elle avait présélectionnée dans le tiroir et qu’elle enfila en écoutant la réponse qu’Edge lui accorda à propos de ce qu’il aimerait faire une fois qu’ils seraient arrivés sur la côte. Un léger sentiment de déjà-vu se présenta à elle quand ses yeux dérivèrent le temps d’un instant sur le centre de son propre lit, et les images d’une étreinte attendue depuis longtemps commença à se jouer dans son esprit. Elles lui firent froncer graduellement le nez, et repousser une longue mèche de cheveux bouclée qui frôla l’espace découvert entre ses omoplates, quand il s’approcha d’elle pour changer la trajectoire de ses mèches. Levant la tête qu’elle finit par incliner en arrière, le buste se décalant de celui du jeune homme pour mieux le regarder sous cet angle, elle marqua un temps pendant que ses mains se posaient sur ses côtes et qu’elle fit le point sur l’instinct qu’elle avait eu de considérer son anniversaire comme une occasion particulière pour eux. A l’époque, quelque chose bouillonnait en elle chaque fois qu’il était tout près, mais en dépit de la relation qu’ils avaient déjà eue dans le passé, elle n’avait pas su exactement mettre le doigt sur ce qui l’attirait le plus lorsqu’il était à ses côtés — si ce n’était que physique, leur première tentative aurait été suffisante pour lui faire entendre qu’il valait mieux tourner la page pour de bon et ne pas s’attarder davantage, mais il avait fallu qu’elle apprenne à réellement le connaître pour comprendre qu’au-delà de tout ce qui constituait le bel homme qu’il était, elle était davantage tombée amoureuse de sa personnalité, et des failles qu’il n’avait plus essayé de lui cacher quand elle avait insisté pour en savoir plus à son sujet. Etonnamment, c’était son séjour à l’hôpital qui avait déterminant, plus que tout le reste jusqu’à présent, et si elle aurait aimé qu’il souffre moins de ce qu’il avait vécu, l’électrochoc avait été tel qu’elle avait du mal à imaginer leur relation présente sans cet épisode qui avait tout fait basculer. Yasmine cligna des yeux pour reprendre le cours de la discussion qu’ils avaient, et sa charmante petite tête se secoua lorsqu’elle se sentit affectueusement acculée à propos des potentielles surprises qu’elle lui réservait. Le lâchant, Yasmine leva ses mains bardées de bagues devant elle, comme prise sur le fait "Tu seras bien embêté si j’ai absolument rien prévu de tout le séjour, et que t’auras tout le temps de commencer ton deuxième livre du mois au bout du troisième jour." En elle-même, cette réponse était un aveu qu’elle rendit moins flagrant en plissant les paupières quand il la quitta pour aller se préparer ; et qu’elle se hâta d’aller pêcher le cadeau d’anniversaire du jeune homme dans sa penderie, et qu’elle dut atteindre en se hissant sur la pointe de ses pieds. Après un effort relatif, elle souffla fort, le dissimulant sous sa veste en jean qu’elle prit au passage puis rejoignit le salon pour s’avancer vers son sac de voyage qu’elle ouvrit rapidement pour le mettre dedans, et le refermer aussi vite avec, dans sa poitrine, un sentiment de satisfaction qui gonfla plus fort que son coeur qu’elle sentait battre la chamade quand elle enfila sa veste et que du col, elle en retira ses longs cheveux avec l’impression d’une première mission accomplie ; dont elle se félicita d’ailleurs de deux pouces levés devant son visage, avant de rejoindre la cuisine, son chat sur les talons, pour terminer sa tasse de thé.
Pour s’occuper le temps qu’Edgerton sorte de la salle de bain, elle termina de tout mettre en route, et chaussa ses tennis après un instant. Le pied posé sur le bord du canapé, penchée pour terminer de faire ses lacets, elle tourna la tête quand elle sentit la présence de son partenaire dans la pièce, et le sourire qu’elle lui accorda ne laissait aucun dout sur ce qu’elle exprima pourtant à voix haute "J’aime ta chemise." eut-elle juste le temps de lui souffler en se redressant, et ce avant qu’il ne l’embrasse, et que se retournant complètement dans sa direction, elle répondit à son baiser sans se faire prier. Le goût sucré du thé qu’elle avait terminé, et qu’elle avait encore sur les lèvres, disparut pour être remplacé par ce dont elle ne se lassait jamais, le reconnaissant comme l’arôme duquel elle était devenue tributaire au cours de l’année écoulée et qu’elle ne retrouvait que lorsqu’ils étaient aussi près l’un de l’autre. Et elle le savait, si l’un d’entre eux n’y coupait pas cours tout de suite, l’avance qu’ils avaient prise souffrirait d’un léger contretemps, aussi espéra-t-elle secrètement qu’Edge serait celui avec le plus de volonté sur le moment, se laissant embarquer par la pression douce de sa bouche contre la sienne, et dont elle recula à peine quand il fût plus fort qu’elle, et que sa voix remplit le mince espace qui les séparait. Yasmine ouvrit les yeux avec un léger temps "Si c’est ton plan pour me faire avouer que j’ai tout un programme de prévu pour ces prochains jours, je suis navrée de te décevoir en te disant que", elle prit une grande inspiration, profitant de la chemise ouverte de quelques boutons du jeune homme pour replacer les pendentifs qu’il portait autour du cou du bout des doigts avec sur le visage, une mine de celle qui n’y touchait pas, pendant qu’elle ajoutait en troisième vitesse "ça fonctionne. Et que si j’en étais capable, je te détesterais." Si elle en était capable, parce que si elle ne devait qu’avoir une seule certitude à cet instant présent, c’était qu’elle l’aimait beaucoup trop en vérité. Un baiser rapide de la part d’Edgerton, puis un de la sienne pour donner le change, et elle opina du chef à sa question, embarquant son propre sac de voyage en se dirigeant vers l’entrée avant de se retourner pour lui demander à son tour "Ma voiture, ou la tienne ?" Elle n’attendit pas sa réponse, et empoigna les clefs de sa Jeep, puisque s’il lui avait déjà donné l’occasion de conduire sa précieuse Mustang, ça n’avait été que sur un trajet court. Autant lui éviter les frayeurs et les sueurs froides, il n’était plus tout jeune après tout. |
| | | | (#)Lun 31 Mai 2021 - 17:46 | |
| Quand tes lèvres sont pressées contre celles de Yasmine et qu’il n’y a plus d’espace entre vous, que les seuls sons dans la pièce sont le tissu de vos vêtements qui se froissent et vos respirations trop lourdes pour être naturelles, tu te dis que c’est le début d’un très bon week-end. Il serait très facile d’oublier que vous partez, que vous devez partir en fait, et continuer l’activité présente, juste histoire de pouvoir garder la brune dans tes bras un peu plus longtemps, d’entendre tous les sons que tu sais qu’elle peut produire ou même de voir passer ce truc dans son regard... mais pour une fois, probablement pour la seule fois d’ailleurs, tu réussis à avoir un peu plus de volonté, plus que d’ordinaire en tout cas et tu ne peux vraiment pas t’empêcher de la complimenter et tu as un léger rire quand la brune finit vraiment par reculer et pour retrouver la parole. "On sait tous que c’est Camille qu’il faut remercier." Que tu réponds tout simplement, mentionnant la chemise en question. Ta cousine prend son rôle de styliste de la famille Price beaucoup trop au sérieux et si tu ne trouvais pas cela adorable tu lui aurais déjà dit que ce n’était pas la peine de faire autant d’effort. Mais il est déjà beaucoup trop tard pour cela, et il faut avouer qu’elle a très bien compris ton style, et ce même si elle s’amuse toujours à acheter beaucoup trop de costumes que tu ne porteras pas... et même probablement jamais. Mais ce n’est pas vraiment le propos pour le moment et tu ne peux pas vraiment arrêter le sourire triomphant qui passe sur ton visage quand Yasmine t’embrasse de nouveau, te prêtant des intentions que tu n’avais initialement pas. Tu lui fais confiance dans tous les cas et peu importe ce qu’elle a prévu, tu sais que tu finiras par t’y retrouver au final, du moment qu’elle est à tes côtés, tu ne demandes pas plus que cela en fait. "Si tu en étais capable, Khadji... si tu en étais capable." Un détail très important et que tu n’oublieras jamais et à son autre question, tu as un haussement d’épaules, pas vraiment surpris de la voir attraper les clefs de sa voiture à elle. Tu as beau avoir un attachement certain pour ta Mustang (Yasmine peut en témoigner), ton véhicule ne serait pas du tout pratique pour un tel voyage. Malheureusement. "Tu connais déjà la réponse... allons-y." Tu dis cela avant de balancer ton sac et celui de Yasmine sur ton épaule et tu t’empares de sa main libre, vous guidant hors de son appartement. Le trajet jusqu’à la voiture est plus que court au final et après avoir mis vos affaires dans le coffre de son véhicule, tu te tournes de nouveau vers ta petite-amie... seulement pour réaliser qu’elle a déjà l’intention de s’installer à la place du chauffeur. "Je peux conduire si tu v... Okay, mais tu ne pourras pas dire que je n’ai pas proposé." Tu le lui fais remarquer dans un autre sourire, pas vraiment dérangé au final et sachant que Yasmine aime bien se placer au volant de sa Jeep, surtout quand il s’agit de partir à l’aventure, tu prendras le relais au besoin et même sur le trajet du retour. Non, toi ton rôle est clair et une fois que le véhicule démarre et que vous quittez le parking, tu es déjà sur ton téléphone portable, à choisir une playlist plus qu’adéquate et qui vous conviendra à tous les deux. Une fois que cela est fait, tu ranges ton téléphone dans ta poche, prêt à ne plus être disponible pour les prochaines quarante-huit heures au moins. Quelques instants de paix avec Yasmine, c’est tout ce que tu souhaites, voilà ce que tu dis en posant une de tes mains sur les genoux de la brune, lui adressant un sourire à un feu rouge, ton esprit vide et les petits tracas du quotidien soudainement loin. Mais c’est bien pour cela que vous partez, pas vrai ? Oui et non, tu sais qu’il ne s’agit pas juste de faire une pause et ce n’est définitivement pas une fuite, vous avez aussi quelque chose de concret et d’important à célébrer. "Adieu Brisbane, on se revoit dans quelques jours." Que tu marmonnes, à personne en particulier, quand vous quittez définitivement la ville et que vous mettez encore plus de distance entre vous et vos responsabilités. Un très bon sentiment, que tu te dis, sans te sentir une seule seconde coupable. Tu ne vois pas pourquoi tu le serais, vous avez prévu une date de retour, vous êtes tous les deux et c’est tout.
Le trajet se passe sans encombres, peut-être qu’il y a un débat pour savoir qui de vous deux est le meilleur chanteur, peut-être que tu regrettes d’avoir laissé ton appareil photo dans ton sac et Yasmine non, peut-être que tu te penches un peu trop dans sa direction, histoire de déposer quelques baisers sur ses joues et venir réhausser ses taches de rousseurs... tout ce que tu sais, c’est que tu es exactement là où tu dois être et tu te redresses un peu plus quelques instants plus tard, beaucoup plus tard, soudainement conscient que vous êtes proches de votre destination. Tu réalises aussi que tu ne parles plus depuis une trentaine de minutes et que ton regard était perdu en direction de la fenêtre et de l’horizon qui s’y dessine, tu te tournes de nouveau vers Yasmine, resserrant ta prise sur son genou. "J’espère que tu as quand même prévu des moments de détentes dans ton programme super chargé et super mystérieux... je me fais officiellement vieux miss Khadji et ... j’ai le droit de le dire moi, pas toi." Tu interromps sa blague et la remarque sur ton âge avant même qu’elle ait l’occasion d’ajouter quoi que ce soit... il vaut mieux, et puis tu pourrais ajouter que tu n’es pas si vieux que cela, ou que ce n’est qu’un ombre mais à quoi bon ? Ce sont les faits, vieillir ne t’effraie plus autant que cela, et puis il faut l’avouer, à une certaine époque, tu ne te voyais vraiment pas atteindre cet âge-là, donc c’est déjà une victoire en soit. "Et... un an ça se fête, peut-être que quelqu’un a quelque chose pour toi..." Tu dis cela en lui adressant un autre sourire, suivi d’un clin d’œil, parce qu’elle n’est pas la seule capable de faire des surprises et que oui, vraiment, Yasmine commence à déteindre sur toi si toi aussi tu prévois de la surprendre. Rien de conséquent, tu débutes dans le domaine après tout. Tu as un soupir la seconde suivante, fixant soudainement la voiture en face de vous. "Et que cette même personne a d’autres sujets un peu plus épineux aborder et qu’elle n’arrive à le faire qu’à seulement des kilomètres de tout..." Tu essayes de garder le timbre de ta voix léger au possible, mais c’est plus le domaine de la brune que le tien, tu le réalises bien, et non vraiment, le but n’est pas de l’inquiéter mais il faut vraiment que tu parles de la visite de ce Elijah a quelqu’un. Tu n’as pas encore eu le courage de le faire, ayant un peu peur dans le fond qu’on te propose une solution rationnelle et logique, qui serait d’accepter d’avoir plus de cinq minutes de conversation avec lui et ... et quoi ? Obtenir les réponses à des questions que tu as cessées de poser depuis bien des années ? Oui, quelque comme cela, mais avant tout, ce qui te motive c’est que Yasmine t’a assuré que tu pouvais lui parler de tout et tu sais que ce n’était pas un mensonge et pas juste des paroles en l’air. Du tout dans le cas de la brune, tu le sais. Tu en es là dans tes réflexions et tu sens le regard de la brune sur toi, et quand vos regards se croisent de nouveau, tu hoches la tête avant de reprendre : "... tu devrais garder un œil sur la route, et je vais bien." Et ce n’est pas un mensonge ou une façon de minimiser les choses loin de là, comme pour le prouver tu lui adresses un sourire et tu déposes un baiser sur son épaule, te disant que vous en parlerez plus tard, en temps et en heure et pas quand elle est en train de conduire. Oui, il faut définitivement que tu travailles sur ton timing. Tu remarques même avec un temps de retard que vous êtes arrivés à destination et tu es plus rapide que Yasmine, délaissant ton siège en premier, juste histoire de lui ouvrir la porte et la gratifier d’une étreinte plus que nécessaire. Avant de t’emparer de vos sacs et de la guider vers la réception de l’hôtel. "Ils ont quand même changé la décoration... bon pas de beaucoup mais..." Mais tu ne sais pas vraiment à quoi tu t’attendais au final, c’est juste un hôtel, l’endroit est important pour Yasmine et toi mais au final, cela ne reste qu’un hôtel, cependant les souvenirs, tous aussi importants qu’aujourd’hui, sont toujours là et tandis que vous attendez que la réception se libère, tu passes un bras autour de Yasmine, la serrant contre toi. Tu ne desserres même pas ta prise pour te rapprocher de la réception la minute d’après, même pas, annonçant même sur un ton joyeux : "Bonjour, on a une réservation... au nom de Price ?" Et même le sourire plus que professionnel de l’employé est à des kilomètres de celui que tu as sur le visage, tu en es persuadé. "Bien entendu... oui, je vous ai trouvés, bienvenue dans notre établissement Monsieur et Madame Price, je vais avoir besoin de votre carte de crédit…" Tu ne la corriges même pas, non tu fais ce qu’on te demande et tu la laisses pianoter sur son clavier d’ordinateur quand elle a tous les détails, préférant te tourner vers Yasmine. "Madame Price, c’est bon, c’est toi pour le reste du week-end." |
| | | | (#)Sam 5 Juin 2021 - 12:19 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price En effet, la réponse à sa question, Yasmine la connaissait déjà, et c’est avec un sourire taquin sur le visage qu’elle jeta un dernier regard à l’ensemble de son appartement avec dans la main, la clef de sa propre voiture. Sasha ne vint même pas lui accorder un dernier au revoir, retranché dans le coin du canapé avec son air des mauvais jours, vexé qu’encore une fois, elle préfère passer du temps avec son rival, et ce sans daigner l’emmener pour qu’il puisse se donner les moyens de lutter pour son attention. Au moins, Molly serait là pour le câliner, et c’est sur cette pensée que Yasmine ferma la porte à clef, retenant l’euphorie qui l’animait de partir, même si ce n’était pas loin, même si ce n’était que pour quelques jours. Il y avait une portée symbolique à prendre en compte, et quand bien même elle ne l’exprimait pas de cette façon, la superstitieuse en elle craignait que s’ils ne faisaient pas ce court voyage, ce manquement déséquilibrerait l’harmonie qu’ils avaient réussi à retrouver suite à la dispute qui les avait séparé quelques semaines en fin d’année dernière. Elle n’était pas naïve au point de croire que c’était ce genre de petites choses qui préservait les amoureux des épreuves et des tempêtes, mais elle savait que pour Edgerton, partir pour libérer son esprit des tracas de la vie quotidienne et de ses pensées désagréables, c’était plus qu’essentiel : c’était vital. Il lui avait transmis ce besoin, et le voir évoluer dans un environnement autre que celui qu’ils pratiquaient ensemble tout au long de l’année, c’était devenu sa propre thérapie. Yasmine se satisfaisait du bonheur qu’elle voyait briller dans ses yeux quand il sentait l’odeur saline de l’océan emplir l’air, et tachait de ne pas trop anticiper sur son envie de profiter des paysages pour les mitrailler avec le soin particulier qu’il accordait à ses modèles. Il restait lui-même dans ces moments-là bien sûr, mais il y avait quelque chose de différent dans sa manière d’envisager ce qu’il se passerait pour lui dans les prochains mois quand il prenait le temps de faire une pause, de contempler sans redouter autre chose que de ne pas s’endormir assez vite lors de sa prochaine sieste. Peut-être que foncièrement, ces voyages étaient davantage pour le bien-être du jeune homme, elle qui n’avait pas autant voyagé que lui et qui savait supporter la pression de la ville dans laquelle ils vivaient avec une aisance acquise grâce à sa volonté de ne pas inquiéter son entourage. Mais elle avait su s’insérer dans cette dynamique de lâcher prise, et tant qu’il était heureux, elle le laisserait l’emmener au bout du monde si ça lui chantait. Elle était là pour l’accompagner, pour être témoin des choses qu’il voyait, et attester sans broncher qu’à chaque nouveau séjour, leur destination était la plus belle qu’il n’avait jamais eu l’occasion de fouler du pas conquérant qui était le sien. Elle était aussi là pour lui apporter la dose de spontanéité qui manquait à son emploi du temps de baroudeur incorrigible qui consultait les plans de la ville, les sourcils froncés, dans l’espoir chimérique de trouver le spot que personne n’avait jamais réussi à photographier jusqu’alors. Elle était la petite défaillance qui venait enrouer le mécanisme bien huilé de ses voyages pour qu’il les chérisse davantage. Et elle tenait à ce rôle alors encore une fois, elle le prit de court quand elle sentit qu’il chercherait à lui ravir la place du conducteur. Lui lâchant la main, c’est à reculons qu’elle combla la distance entre elle et la portière de sa Jeep. "C’est notre weekend, mais c’est le tien avant tout… rapport aux rides, aux cheveux blancs et aux rhumatismes qui guettent." commença-t-elle en désignant sa tignasse d’un index soigné. Elle lui adressa une grimace joueuse, puis elle pencha la tête sur le côté en revêtant une mine de cachotière quand elle ajouta, dépliant les branches de ses lunettes de soleil pour les enfiler sur son nez avant d’ouvrir la portière "Laisse-toi conduire, respire, et profite du paysage. Je te rappelle que ça fait partie du deal, que je m’occupe de toi, et que je le fasse bien — sans vouloir me vanter, je fais que reprendre les commentaires de la clientèle." Elle battit des cils sous ses lunettes, puis balaya son épaule d’un long rideau de cheveux, faisant preuve d’une fausse prétention qu’un léger rire vint balayer lui aussi quand elle se hissa sur son siège. Elle se mit à l’aise, baissa les épaules de sa veste en jean pour ne pas souffrir de la chaleur qui régnait déjà dans l’habitacle — et davantage quand, quelques secondes plus tard, Edge marqua de son empreinte sa cuisse qu’elle sentit chauffer sous sa poigne —, et laissa tout le loisir à son co-pilote de choisir la musique sans avoir de doute quant à l’idée qu’il saurait mettre le doigt sur la bande-son parfaite pour accompagner leur long trajet… qui se changea rapidement en concours de chant dont elle tenait à sortir vainqueur, et qui rendit le côté fastidieux de la conduite plus agréable à supporter ; même si pour elle, il s’agissait sans doute de son moment préféré, bravant les kilomètres qui les mèneraient jusqu’à la délivrance de longs mois passés à assumer les affres d’un quotidien parfois compliqué, et qu’ils voyaient s’éloigner de secondes en secondes tandis que leur complicité, elle gagnait du terrain.
Les lunettes relevées sur le haut de sa tête, une main posée sur le volant, et l’autre comblant l’espace entre les doigts de celle qu’Edgerton avait posé sur sa cuisse, elle lui accorda un regard rapide quand elle le sentit remuer et se redresser sur son siège. Ils n’étaient plus très loin de leur destination, et bien qu’elle continuait à fredonner de temps à autre, ne pouvant s’en empêcher, ils avaient cessé de s’époumoner pour mieux profiter du bruit apaisant des roues sur l’asphalte. Ses doigts caressant les siens dans un geste aussi instinctif que réconfortant, elle se dit plusieurs fois qu’elle aurait pu encore conduire des heures. C’est lui qui vint briser ce silence relatif, et fit naître sur le visage de Yasmine une expression de défense mal engagée quand à son tour, il la prit de court et qu’elle se retrouva à lui répondre, les sourcils haussés "Je ne… j’allais rien dire du tout." Mais quiconque connaissait la jeune femme savait que son running gag préféré consistait à rappeler à ceux qui étaient plus âgés qu’elle à quel point ils l’étaient justement. Elle ne resta pas sans répartie très longtemps, plissant les paupières en reportant son regard sur la route, et en allongeant le cou pour marquer son point quand elle lui demanda "Tu me fais confiance, non ? Est-ce que je t’ai déjà ne serait-ce qu’une seule fois déçu dans ces moments-là ? Si tu me réponds que oui, je vais avoir besoin de quelques secondes pour encaisser." Et si elle avait pu, elle aurait fermé les yeux pour porter l’emphase sur sa dernière phrase, mais elle était bien décidée à ce qu’ils arrivent en un seul morceau et elle s’abstint, retrouvant une posture de bonne conductrice, sans pour autant lui lâcher la main — ce qu’elle avait rarement fait de tout le trajet, trouvant une parade pour passer ses vitesses sans rompre le contact. Elle resserra même la pression de ses doigts autour des siens, et lui accordant un regard en biais, elle lui demanda "Donc, t’es du genre à compter ? J’avais même pas fait attention. C’est fou comme le temps passe vite quand on s’amuse." Et son ton faussement innocent laissait entrevoir qu’elle mentait, et qu’elle avait bien eu conscience de tout ce que signifiait les mois qu’ils avaient passé ensemble. Quand ils avaient dépassé les cinq mois, elle avait poussé un soupir de soulagement que leur mauvaise expérience passée avait rendu plus libérateur encore et maintenant, elle ne doutait pas que l’avenir leur réservait de bonnes choses. Au contraire, son optimisme était à son paroxysme en la matière, et le baiser qu’elle posa sur le haut de la main du jeune homme, portant leurs mains entrelacées à son visage, vint confirmer à quel point elle l’était "Oh, et ce quelqu’un est au courant que, même si je suis extrêmement patiente, quand il s’agit de surprise ou de cadeau, je peux devenir capricieuse ? Sohan a des histoires à raconter à propos de ça, et tu ne vas rien lui demander du tout, parce que ce serait pousser tes avantages beaucoup trop loin." intervint-elle avant qu’il ne la questionne à ce sujet. Ce qu’il ne fit pas, préférant allonger son discours qui, cette fois, lui fit froncer les sourcils et confirmer que ça faisait partie intégrante de leurs escapades ; les confessions au sujet de choses trop difficiles à aborder dans un périmètre où se trouvaient leurs familles et leurs amis. Une légère inquiétude la fit se redresser à son tour, et tenir plus fermement son volant de la main assurée qui le tenait déjà "OK. On prendra tout le temps pour aborder… comment t’as dit ça, d’autres sujets un peu plus épineux ?" fit-elle, et elle tourna brièvement la tête dans sa direction pour lui dire plus sérieusement — s’apercevant à quel point il mettait de la volonté à garder un timbre neutre sans pour autant la duper, elle le connaissait trop bien pour ça — croisant son regard pour qu’il n’oublie pas qu’elle était capable de tout entendre "Mais si tu peux pas attendre, et que t’as envie d’arriver là-bas l’esprit léger, il nous reste encore plusieurs longues minutes de trajet avant de s’arrêter." Yasmine le laissa méditer sur sa proposition quelques instants, recommençant à fredonner doucement et mélodieusement pour ne pas s’arrêter sur les questions qui commencèrent à lui tourner dans la tête sans qu’elle ne le veuille vraiment. Puis après un temps, elle lui lâcha la main, portant la sienne jusqu’à sa nuque qu’elle frôla délicatement pour qu’il tourne la tête dans sa direction. Elle lui adressa un léger sourire, doux et rassurant "Hey, t’es devenu silencieux. Tout va bien ?" La réponse qu’il lui donna, elle la prit pour une conclusion qu’elle n’essaya pas de contrer, et avec un sourire plus espiègle, elle chuchota à son intention, le nez froncé sur lequel elle glissa à nouveau ses lunettes indiquant qu’elle plaisantait "Je sais faire plusieurs choses à la fois, Edgerton."
Comme se garer en enfilant une manche de sa veste et couper le moteur en enfilant l’autre. Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la porte cependant qu’il le faisait déjà à sa place. Retirant ses lunettes de soleil, elle sauta de sa marche de fortune, puis un baiser vint accompagner ce qu’elle lui murmura avant de prendre sa main pour se diriger vers la réception de l’hôtel "Tu marques un point." Pour la galanterie, quoi qu’il n’était pas en reste de façon générale quand il s’agissait de la choyer. Une observation rapide de l’endroit comme Edge le fit, et Yasmine opina du chef en constant que ça avait peu changé. Et c’était rassurant d’une certaine façon, ça l’était d’autant plus qu’elle savait qu’elle revenait dans un endroit important à ses yeux, et qu’elle n’aurait pas aimé voir différent de ses souvenirs qui, immanquablement, se mirent à jouer quand ils arrivèrent au comptoir de la réceptionniste. Différente de la dernière fois qu’ils étaient venus, elle fit toutefois naître un sourire sur le visage de la jeune femme qui elle non plus, ne la corrigea pas lorsqu’elle lui attribua un nom qui n’était pas le sien. En revanche, ça fit réagir plus ostensiblement Edgerton qui se tourna vers elle tandis qu’elle posait ses mains sur ses épaules et qu’elle lui demanda en empruntant une expression de pure curiosité, la tête levée pour confronter directement son regard "Juste à titre d’information ; ça fait toi de monsieur Khadji pour le reste du weekend alors ?" Un oeil plissé, elle haussa une épaule en prenant l’air de ne pas y toucher quand la réceptionniste leur indiqua que leur clef était disponible. Yasmine contourna le jeune homme pour l’empoigner avant qu’il ne le fasse ; elle récupéra sa carte de crédit qu’elle lui tendit, et continuant la conversation qu’ils avaient, elle lui dit avec la même expression "Quoi ? Je voulais juste pointer du doigt le fait que ça te va plutôt bien à toi aussi — merci beaucoup, à plus tard." dit-elle à la réceptionniste, prenant les devants en quittant la réception et se dirigeant vers les portes de l’ascenseur qu’elle appela d’une pression du doigt sur le bouton lumineux. Et de nouveau, elle se plaça devant lui pour crocheter son regard qu’elle ne quitta pas quand elle lui dit tout bas "Ça tient toujours, tu sais." Elle se pencha pour que son nez bondisse doucement sur le sien avant d’expliciter en se reculant d’un petit pas en arrière "On est à trois étages de laisser tout un tas de choses derrières nous pour ces prochains jours. On peut toujours prendre les escaliers, le temps que tu me parles de ce qui te tracasse." |
| | | | (#)Sam 12 Juin 2021 - 15:29 | |
| Vous n'êtes qu'à quelques heures de Brisbane, de chez vous dans un sens, et pourtant, rien que cette légère distance fait toute la différence. Car personne ne sait vraiment qui vous êtes ici, personne, peut-être que vous risquez de croiser quelques connaissances mais si c'était le cas, cela ne serait tout simplement pas pareil. Il n'y a pas de responsabilités ici, presque pas de culpabilité et il est plus facile de respirer et de tout simplement être Edge et Yasmine, sans aucun détour et sans forcément de compromis, ce qui est tout ce que tu demandais dans le fond. C'est sûrement pour cela que tu n'as pas corrigé la réceptionniste ou que tu t'agites autant, ou alors tu aimes l'idée que Yasmine soit ou même devienne, Yasmine Price, cela ne sera pas si idiot que ça et pas si fou... définitivement pas si fou que cela. Mais chaque chose en son temps, tu en as plus que conscience et à l'interrogation de la brune, la réponse est plus qu'évidente, tu te contentes d'un simple : "Oui." prononçant le mot avec toute l'assurance du monde et comme si tu avais attendu ce moment et cette question précise toute ta vie. Tu ranges ta carte de crédit quand elle te la tend, adressant un signe de tête poli à l'employée avant de la suivre vers votre chambre et de vraiment commencer votre week-end. "Cela fait totalement de moi monsieur Khadji pour le reste du weekend... un rôle que je vais prendre très au sérieux pendant les prochains jours..." Tu le dis même avec une expression qui se veut solennel sur le visage, ton sourire n'étant pas vraiment loin, il ne faiblit pas quand tu vois Yasmine appeler l'ascenseur et quand elle se tourne vers toi, tu relèves un sourcil, plus que prêt à écouter la brune. La proposition de la brune est très tentante et tu sais exactement ce qu'elle essaye de faire, se débarrasser des mauvaises choses maintenant, pour pouvoir aborder le reste du week-end en paix et en toute sécurité et bien évidemment, elle prend cette mission-là très au sérieux. C'est Yasmine après tout, c'est ce qui la caractérise, qui fait qu'elle est elle et pas une autre, ce tact et cette douceur mêlée à une certaine détermination pour identifier le problème et le régler. Qu'il s'agisse d'une blessure purement physique ou d'une autre nature, tu ne doutes vraiment pas des capacités de soigneuse de la brune, non, tu n'es pas particulièrement croyant, elle le sait sûrement mieux que toi, mais la jeune femme en face de toi, celle qui se penche pour presser son nez contre le tien et qui t'arrache un léger rire quand vous vous retrouvez de nouveau proche, elle te l'a déjà prouvé par le passé, elle est le remède de bien des maux qui viennent t'envahir un peu trop souvent à ton goût. Tu n'y peux rien et tu ne cherches pas particulièrement à voir la vie du mauvais côté, c'est comme cela, tu es pragmatique par défaut et tu préfères envisager le pire le plus souvent du temps. De cette façon-là, tu n'es jamais déçu et les bonnes nouvelles sont toujours des surprises. Parler de tout cela avec Yasmine, d'entendre son avis sur tel ou tel et sujet, cela te permet de prendre du recul et de réaliser que tout n'est pas tout noir ou au contraire, tout gris. Et même si ce n'est que temporaire parfois, si c'est juste pour te permettre de voir les choses sous un autre angle ou juste de tout simplement respirer à un rythme un peu plus mesuré... il n'y a qu'elle qui arrive à le faire parfois, souvent, quotidiennement. Encore plus ces derniers temps, encore plus depuis que tu lui as promis de ne plus fuir et de lui parler de tout et de rien car tout à son importance à ses yeux et parce qu'elle s'inquiète tout simplement. Tu n'as même pas envie d'argumenter et de te dire que ce n'est pas son rôle, non, justement, c'est sa place, elle l'a choisie, et pour cela tu lui en seras éternellement reconnaissant. Mais tu ne comptes certainement pas lui avouer que ton demi-frère t'a retrouvé dans une cage d'escalier, avec vos affaires en main, quand vous êtes là pour fêter ton anniversaire dans quelques jours et les un an de votre relation, certainement pas. Tu recules donc légèrement, légèrement seulement, tu bien incapable de rester loin de la brune, et elle le sait, simplement pour regarder les portes de l'ascenseurs s'ouvrir et te tourner vers elle. "Les escaliers ? Et manquer une chance ... d'avoir une conversation fascinante à l'intérieur de l'ascenseur ?" Cette fois-ci, ton expression est bien différente et tu ne peux t'empêcher de repenser au moment chargé de tension que vous avez eu il y a un an de cela, presque jour pour jour, dans ce même ascenseur et que vous ne cessiez de franchir les limites entre l'amitié et quelque chose de plus concret. Quand aucun de vous deux ne voulait sauter le pas de peur d'être de nouveau blessé ou pire encore rejeté... "Merci mais non merci." Vous avez franchi cette étape désormais et tu lui fais signe de rentrer dans l'ascenseur et tu ne tardes pas à la suivre, les portes se rabattant sur toi, tandis que tu déposes vos deux sacs sur le sol, toujours tourné vers Yasmine, ton regard toujours braqué sur elle. "Plus sérieusement, je vous propose le marché suivant, madame Price." Est-ce que tu comptes l'appeler comme ça tout le weekend ? La réponse est probablement positive et tu ne comptes par t'excuser pour cela, et tu ne t'excuses pas non plus quand une de tes mains se pose sur la hanche droite de la jeune femme, tandis que tu l'attires tout contre toi, profitant amplement du fait que vous ne soyez que deux dans l'ascenseur, très content d'ailleurs que personne ne vienne vous interrompre. Tu peux l'observer à loisir, mémoriser encore plus toutes ses expressions dont tu ne lasses jamais et que tu connais par cœur dans le fond, et également t'emparer des mains de la brune et les passer autour de ton cou ; tu prends une autre profonde inspiration, ta poitrine se soulevant et se pressant contre celle de la brune, et tu reprends la parole un peu plus lentement.
"De ce soir jusqu'à demain au moins, on laisse tous nos problèmes de côté, on suit l'emploi du temps très chargé que tu nous as préparé avec un créneau pour que je puisse bronzer une heure et pour que je te donne ton cadeau... Il faut d'ailleurs qu'on soit à un endroit très spécial pour ça et non, je n'en dirais pas plus." La dernière partie de ta phrase est prononcée sur un ton un peu plus rapide, et à dire vrai, tu te retiens d'en dire plus, si Yasmine se montre insistante, peut-être que tu finiras par craquer (tu vas sûrement craquer d'ailleurs), mais tu lui proposes tout de même un compromis. Là encore, une chose que tu as appris à faire à force de côtoyer la brune et de réaliser qu'elle n'allait définitivement pas te quitter de sitôt. Et puis, pour être encore plus honnête, tu ne veux pas que la jeune femme passe les prochaines heures, voire même les prochains jours, à se demander si elle doit craindre une autre tempête ou pas. Ce n'est pas le cas, ce n'est définitivement pas comme la dernière fois, encore une fois, malheureusement, c'est dans ta vie à toi que se trouve au centre d'un bordel sans nom et Yasmine, qui est ta petite-amie, se retrouve en plein milieu de tout ça. Pas quelque chose qui te plait mais tu n'imaginerais pas de meilleure co-équipière, de meilleure confidente ou juste amie tout simplement. "Et ensuite, avant de partir de l'hôtel, quand on doit rentrer, on a une conversation très sérieuse et je te dis tout ce qui me passe par la tête, absolument tout." Une promesse, une véritable assurance que tu lui fais, ton front pressé contre celui de la brune désormais, et vous n'êtes décidément pas dans une position propice à la discussion, pas du tout, tu en as conscience... c'est sans doute un peu fait exprès de ta part, c'est également parce que tu es bien incapable de te tenir, et tu n'en as pas vraiment envie, okay, pas du tout envie. Et pourquoi est-ce que tu le ferais quand tu as la femme de tes rêves dans tes bras ? Quelqu'un qui te connait, quelqu'un qui t'écoute, ne te juge pas, sait que tu es humain et que tu peux commettre des erreurs et qui te donne assez de place pour continuer de grandir et qui en plus l'accepte ? Sans aucun détour et sans jamais manquer de tact ? Qu'est-ce que tu pourrais de plus ? A part plus de jours avec elle ? Tu es vraiment chanceux, tu le réalises bien et tu finis par murmurer, juste un seul mot, "Deal ?" lui demandant son accord dans le même temps pour tout ce que tu viens d'énoncer l'instant précédent. Et c'est plus fort que toi, tu finis par l'embrasser, te moquant bien du lieu, de l'heure et de tous les détails qui ne sont pas Yasmine et son ensemble jaune. De vrais baisers parce qu'elle le mérite et qu'il faut qu'elle comprenne tout l'effet qu'elle te fait et ce que cela te fait d'être ici, pour ce week-end avec elle. Pour qu'elle sache qu'elle est la chose la plus importante du monde pour toi, maintenant, hier, dans quelques jours, tu en es certain, convaincu, surtout contre ses lèvres, et surtout en étant un peu euphorique et en sentant ton cœur faire les bonnes embardées, ou quand tes doigts se resserrent sur hanches et s'enfoncent un peu plus dans le tissus de sa robe... Yasmine Khadji te rend dangereusement optimiste pour un futur que tu ne considérais même pas comme viable avant qu'elle ne rentre de nouveau dans ta vie, oui, dangereusement. Car un peu plus et tu vas finir par croire que tous les jours peuvent être aussi doux et cléments que celui-ci, un peu plus et la chute sera des plus fatales... mais aucune raison de penser à cela maintenant, non du tout, ce qu'il te faut en revanche c'est de l'air, et ce même si tu adores penser le contraire, c'est le cas, et tu finis par légèrement reculer, lui renvoyant un sourire, car tu as utilisé ta manière préférée pour négocier. Mais vous n'avez pas bougé, tu le réalises avec un temps de retard, lâchant déjà un autre rire. "Oh attends, j'ai oublié un truc..." Tu presses enfin l'un des boutons de l'ascenseur, vous vous dirigez enfin vers le troisième étage, vers votre chambre, enfin. "C'est mieux pour monter." Que tu commentes, autant pour saluer ta bêtise que la sienne, okay, surtout la tienne, car vous êtes facilement distrait, mais surtout toi, Yasmine a fort heureusement, un peu plus de volonté que toi et c'est ce qui vous sauve la plupart du temps. Mais tu conserves une distance respectable, pour toi du moins, pendant le court trajet qui vous sépare du troisième étage, attrapant même vos sacs quand le ding familier se fait entendre, comme pour prouver ta bonne foi. Tu la laisses quitter l'ascenseur en premier, la suivant facilement, la laissant trouver votre chambre et décréter la première, si le lieu lui convient. "Je disais donc..." Tu refermes la porte derrière vous, suivant toujours Yasmine du regard. "Deal ?"
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| | | | (#)Sam 19 Juin 2021 - 12:31 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Edgerton savait très bien comme elle fonctionnait et comme son instinct était aiguisé lorsqu’il s’agissait des autres. Yasmine Khadji ne pouvait faire autrement que de s’inquiéter pour ses proches, surtout lorsqu’ils lui faisaient savoir que quelque chose les tracassaient, tout en refusant toutefois de lui en dire plus ; la laissant seulement supposer quelques dizaines de scénarios catastrophes qu’elle essayait de relativiser secrètement, l’optimiste notoire qu’elle était se rappelant à elle pour lui permettre d’être plus efficace lorsqu’il fallait prendre à bras le corps la détresse de ceux qu’elle aimait éperdument. C’était le cas d’Edge à cet instant, il était préoccupé. Elle n’était pas sans connaître la manière dont lui gérait ses angoisses, préférant les remiser si loin dans son for intérieur pour les préserver de la clairvoyance des autres, leur donnant trop souvent l’occasion d’être dorloté par son déni pour mieux éclore au mauvais moment, quand il se sentait acculé par leur épanouissement au milieu de tout ce qu’il ne disait pas par pudeur ou par fierté. Elle ne lui reprocherait jamais sa manière de se prémunir de ses contrariétés, elle ne pouvait qu’accepter qu’il veuille se laisser le temps de les accepter et de les partager pour alléger le poids qui pesait sur ses épaules, et ce quand lui le décidait, seul gardien de ses nombreux secrets. Plus d’une année après leur reprise de contact, elle avait appris qu’il ne valait mieux pas insister pour qu’il s’épanche, et que sa patience était une fière alliée pour démêler la psyché de l’homme qu’elle regarda les sourcils très légèrement froncés, ne supportant pas dans le fond qu’il puisse être de nouveau prisonnier de ses tourments. Evidemment qu’elle s’inquiétait et qu’elle se demandait ce qu’il se passait — ce à côté de quoi elle était passée ces dernières semaines tandis qu’elle avait la certitude que tout allait bien, qu’il allait bien. Elle était vigilante lorsqu’il s’agissait de son partenaire parce qu’elle le connaissait par coeur, et qu’il était aussi bon comédien qu’il était amant ; il était têtu aussi, et malgré la promesse qu’il lui avait faite de ne plus jamais la repousser comme il l’avait fait la dernière fois qu’ils s’étaient fâchés, elle avait conscience qu’il avait usé de ce bouclier pendant trop longtemps pour s’en débarrasser aussi aisément. Peut-être qu’elle aurait dû pousser son avantage plus loin et lui faire entendre qu’elle avait besoin qu’il lui en dise plus pour ne pas se morfondre sur l’éventualité soudaine que ce weekend n’était sans doute pas une bonne idée, que son timing était encore une fois abominable étant donné qu’il ménageait des inquiétudes qu’elle n’avait pas su déceler lorsqu’ils étaient à Brisbane. Seulement, elle avait confiance en lui et en la manière dont il savait apaiser ses doutes souvent en l’espace d’un regard qu’elle affronta la tête penchée, avant d’entrer dans l’ascenseur avec une main plongée dans ses longs cheveux, geste ultime d’auto-apaisement de ses propres pensées qui se mirent à tourner sans qu’elle ne puisse les retenir sur le moment. Il était doué pour la rassurer, c’était un fait, mais elle l’était davantage pour se rendre coupable de quelque chose dont elle n’avait aucune idée, et qu’elle se mit à redouter l’espace d’un court instant — le temps de se retourner, et de le voir s’approcher d’elle en reprenant la parole, l’attirant contre lui pour mieux combler l’espace qui les séparait, et qu’il y avait un an de ça, elle avait considéré comme une punition qu’elle avait été à deux doigts d’outrepasser.
"Tu devrais faire attention. Je vais finir par m’y habituer, et ce sera beaucoup trop tard pour faire marche-arrière, monsieur Khadji." murmura-t-elle, répondant à ce madame Price qu’il laissa échapper, et qui lui fit à nouveau contempler intérieurement le chemin qu’ils avaient parcouru ces derniers mois. La tirant quelques minutes de ses craintes immédiates, elle se replongea dans ses yeux en même temps que dans ses souvenirs. S’il n’avait pas repris la parole, elle lui aurait avoué son état d’esprit de l’an passé, quand ils s’étaient retrouvés à distance l’un de l’autre dans ce même ascenseur, creusant davantage la tension qui régnait quand ils se retrouvaient dans la même pièce, à dominer leurs pensées, leurs désirs, pour préserver ce qu’ils pensaient être la seule bonne façon de vivre leur relation. Elle savait qu’elle ne lui avait jamais dit à quel point elle avait eu envie de l’embrasser à ce moment très précis, quand elle avait senti sa main frôler sa peau pour remonter la bretelle de sa robe jaune, et que sa seule réponse avait été de dégager son regard de ses lunettes de soleil pour mieux l’affronter sans ciller, retranchée tout contre la paroi de l’ascenseur, à jauger le risque qu’elle prendrait en dépassant cette limite en particulier. Elle n’avait pas eu le temps d’agir malgré l’anticipation dans laquelle son esprit l’avait plongée, son corps se tendant assez pour qu’elle prenne la mesure de l’état dans lequel ça la mettait — dans lequel il la mettait —, tandis que sa tête tentait de lui faire se rappeler comme ils s’y prenaient à l’époque, quelle pression il fallait qu’elle exerce pour qu’il lui rende son baiser sans hésiter, et quel rythme était le bon pour ne pas se laisser la sensation qu’ils allaient trop vite. Non, elle n’avait eu le temps de rien, juste de prendre la mesure de l’effet qu’il lui faisait en même temps qu’elle sentait grandir quelque chose à l’intérieur d’elle, et dont elle n’avait pas eu peur, mais qui était déjà assez fort pour qu’elle comprenne que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne flanche pour de bon, séduite par la friction de leurs regards fixes et de leurs gestes qu’ils retenaient à peine, dépendants de l’électricité qui régnait entre leurs corps qui n’avaient fait que s’effleurer lors de leur première tentative. Il l’avait prise de court un peu plus tard, alors qu’elle se sentait prête à créer une autre sorte d’intimité avec lui, celle qu’ils avaient eu le temps de retrouver les mois suivants sa sortie de l’hôpital s’étendant au-delà d’un quelconque besoin physique. Sauf qu’à ce moment-là, elle avait juste eu besoin de le sentir dans le sens premier du terme, sa respiration se mêlant à la sienne, et sa bouche traçant des lignes invisibles sur sa peau qu’elle avait senti incandescente sous le tissu léger de sa robe ensoleillée — comme maintenant alors qu’elle reprenait pieds dans la réalité, l’étreinte de ses doigts posés sur sa hanche lui rappelant qu’elle n’avait pas besoin de se perdre dans des songes puisqu’ils étaient ensemble maintenant. Se grandissant contre lui en prenant une profonde inspiration, elle laissa s’échapper son appréhension à propos de ce qui le tourmentait en même temps, joignant ses doigts, dont l’un était entouré de l’anneau de la clef de leur chambre, contre sa nuque, et affrontant son regard pour prendre sens de ce qu’il lui proposait en se sommant de ne pas se laisser déconcentrer par ses souvenirs — ni par la proximité de leurs deux visages, ni par le murmure d’Edgerton qu’elle ne quitta pas des yeux.
"On dirait que je suis pas la seule à avoir beaucoup réfléchi à ce weekend." Le soupçonnant de ne pas avoir eu l’idée de cette proposition à l’instant présent, elle lui adressa un sourire tête penchée, ses yeux suivant les détails de son visage avec la même avidité prudente que la toute première fois ; quand ils s’étaient rencontrés aux urgences de la ville, et qu’elle s’était soigneusement fait une mission de préserver la beauté des traits qu’elle avait devant les yeux tout en tachant de ne pas se laisser troubler par ces derniers, sans y parvenir toutefois, ses doigts frôlant ses blessures avec une dextérité qu’elle réservait aux grands blessés. Elle n’était toujours pas bonne à cet exercice-là, mais elle savait mieux se raisonner quand il s’agissait de mener une conversation jusqu’à son terme malgré les tentatives du jeune homme de la faire déroger à son principe de bonne conduite. Comme maintenant d’ailleurs, quand il captura ses lèvres, et que son regard furetant dans les coins de l’habitacle avant de se fermer doucement, elle murmura tout contre les siennes, sa langue déjà à la recherche de la sienne "Tu sais qu’il y a des caméras dans les ascenseurs ?" Un rappel taquin qui la fit s’adosser contre la paroi en posant enfin ses deux mains tout contre son visage, et oublier un instant leur conversation en même temps que tout le reste quand l’impulsion des doigts d’Edgerton sur ses hanches se fit plus ferme, et qu’elle finit par y mêler ses propres doigts pour que leurs corps se pressent un peu plus l’un contre l’autre. Jusqu’à ce qu’il se recule avant elle, et qu’il lui fasse pousser un léger soupir de frustration qu’elle savait volontairement provoqué par le jeune homme, et qu’elle tacha d’alimenter pour plus tard en ne chassant pas les reliefs de leur baiser de ses lèvres qu’elle pinça à peine tandis qu’ils montaient là où les attendait leur chambre ; qu’elle réalisa avec un léger temps de retard, une fois qu’ils traversèrent le couloir pour s’y rendre, était la même que l’an dernier "T’as réservé la même chambre que l’année dernière ? Là encore, j’ai l’impression que je suis pas la seule à avoir préparé mes coups en douce." lui demanda-t-elle pour la forme, déverrouillant la porte pour y entrer, et constatant que là encore, rien n’avait changé. Elle s’autorisa alors à se mordre brièvement la lèvre inférieure, embrassant le panorama des lieux d’un regard brillant d’expectative, puis elle se tourna vers Edgerton qu’elle laissa approcher une fois qu’il eut fermé la porte. Elle l’étreignit par les épaules en s’ancrant à nouveau dans le discours qu’il avait proclamé dans l’ascenseur, et attrapa doucement son menton avec ses doigts pour qu’il ne détourne pas les yeux des siens "Deal, seulement si tu me promets qu’il n’y a pas matière à s’inquiéter, et que t’essayes pas de me ménager uniquement parce que je tiens à ce moment rien que tous les deux ? Je peux tout entendre, tu te souviens ?" Elle essaya d’anticiper sa réponse en ne quittant par ses yeux du regard, et se pencha pour poser ses lèvres contre son front, se juchant sur la pointe des pieds pour mieux l’atteindre tandis qu’elle murmurait "Autre chose…" commença-t-elle, et le bout de son nez frôla l’inclinaison du sien en même temps qu’elle se retrouvait à plat pour qu’elle puisse, cette fois, embrasser son menton barbu, puis l’espace entre son nez et sa bouche en reprenant sur un ton un peu taquin, pouvait-on déceler malgré le volume bas de sa voix qui se perdit entre les baisers qu’elle lui donna sans s’attarder "Est-ce qu’il y a moyen de négocier le moment où on s’offrira nos cadeaux ? Parce que je trouve que ce serait une super entrée en matière de commencer notre séjour avec la pression du cadeau parfait en moins…" Se trouvant maline malgré l’air ingénu qu’elle emprunta en relevant très brièvement la tête avant de l’embrasser sur les lèvres pour de bon, elle ajouta plus rapidement, plissant les yeux en les levant légèrement au plafond, ses bras se tendant sur les épaules du jeune homme, et ses doigts trouvant de nouveau sa nuque "Enfin je trouve." |
| | | | (#)Mar 22 Juin 2021 - 19:08 | |
| La brune a totalement raison et tu ne comptes pas le nier, tu as beaucoup réfléchi à ce week-end et cette date. Pas à cause de ton anniversaire mais bien à cause de son importance dans vos vies respectives. Et quand tu as amené le sujet sur le tapis, si tu as prétendu que partir n'était pas si important que cela, tu sais également que Yasmine a vu à travers ta petite façade d'un seul regard, et qu'elle n'a pas insisté, justement, pour une raison. Mais oui, tu y as bien réfléchi, songé depuis longtemps, depuis votre réconciliation, depuis son ultimatum à elle et depuis que tu lui as fait la promesse de ne plus chercher à fuir et comprendre et accepter qu'elle a autant besoin de toi que tu as besoin d'elle. C'est une constante que tu peux prendre pour acquise, que tu as toujours à l'esprit désormais, quelque chose de solide sur lequel tu peux te reposer et qui ne compte pas changer de sitôt. Et il est bon de savoir ce genre de choses, tu n'as jamais manqué d'assurance, jamais, Yasmine peut le confirmer, et si d'habitude tu te contentes de faire semblant, décidément plus depuis quelques mois et décidément pas en présence de la brune. Tu ne fais semblant de rien face à elle et face à son regard, elle te connait, il n'y aurait aucun intérêt à mentir ou à minimiser les faits, et oui, l'arrivée d'Elijah et de ses nouvelles dans ta vie t'ont secoué, mais cela ne veut pas dire que tu ne veux pas célébrer les bonnes choses quand elles arrivent. Comme c'est le cas aujourd'hui et ce même si vous avez quelques jours d'avances techniquement. "J'ai juste passé un coup de fil... bon okay trois, mais qui compte, vraiment ?" Que tu réponds simplement. La brune observe la chambre, toi tu l'observes elle, ne l'ayant toujours pas quitté du regard et pas décidé à le faire pour le moment. Tu ne sais pas ce que Yasmine cherche, elle semble le trouver car elle est de nouveau contre toi après son inspection et quand les mains de la jeune femme trouvent tes épaules, les tiennes trouvent ses hanches et tu hoches la tête à chacun de ses mots, soutenant le regard, confirmant ce qu'elle affirme. Tu le sais qu'elle peut tout entendre, le bon comme le mauvais, Yasmine reste ta meilleure confidente et celle dont l'opinion importe le plus... à tes yeux. C'est bien pour cela que tu n'as jamais lâché le morceau lors de votre première rupture, bien pour cela que chacun de ses mots t'affecte tant, car ils comptent, tout simplement. Tu fermes les yeux, pressant ton front contre celui de Yasmine quand elle reprend la parole, elle t'arrache un sourire quand ses lèvres se posent sur ton menton pour simplement remonter et vos regards se croisent la seconde suivante, et c'est plus fort que toi, elle réussit vraiment à te faire rire la seconde suivante. Et dire que certains la connaissent pour sa patience et sa diligence exemplaire, elle sait être mauvaise élève quand elle s'y met. "Une super entrée en matière, hmm ? Je sais ce que vous êtes en train de faire Madame Price." Que tu murmures avant de prolonger votre baiser précédent, car il a fini un peu trop rapidement selon toi. Beaucoup trop rapidement, car tu pourrais probablement passer des heures à l'embrasser elle et ne jamais te laisser, de rien, que ce soit la légère pression qu'elle exerce sur tes épaules, ou le fait qu'elle tienne parfaitement bien dans tes bras à toi ou encore tout ce que tu retrouves sur ses lèvres et sur sa langue... Tu t'écartes dans un profond soupir, ton front toujours contre celui de la jeune femme. Il te faut une seconde de plus pour retrouver ta voix, seconde passée à la dévorer du regard, littéralement, mais tu finis bien par reprendre la parole. "Et je peux t'assurer que je ne suis pas en train de te ménager, j'ai juste reçu une nouvelle inattendue c'est tout, mais cela ne va absolument pas ruiner notre week-end ou changer quoi que ce soit entre nous, promis." Tu hoches la tête pour le lui assurer davantage, comme cage de ta bonne foi et tu t'empares d'une des mains de la brune la seconde suivante, simplement pour la faire tourner sur elle-même, ton torse se retrouvant contre son dos à elle. Seulement pour que tu passes tes bras autour de sa taille et que tu déposes tes lèvres contre son épaule droite. "Et okay, si tu veux ton cadeau maintenant, parfait. Mais pas ici, il faut qu'on soit à un endroit précis." Tu penches la tête pour que vos regards se croisent, haussant même les sourcils pour être dramatique à souhait et parce que tu sais qu'elle trépigne déjà d'impatience, ce qui est plus qu'adorable et hilarant à observer. Mais hors de question de la faire attendre davantage, ça ne serait pas très juste. "Donc attrape mon cadeau, j'attrape le tien et suis-moi..." Tu la gratifies d'un autre baiser, un dernier, avant de lâcher prise. Juste pour quelques minutes, juste histoire de te pencher vers ton sac et d'y récupérer le cadeau de Yasmine, emballé avec soin il y a quelques jours de cela. Ce n'est pas tout, tu t'empares aussi de ta serviette de plage, seulement pour te redresser les bras chargés, voyant ton cadeau entre les mains de la brune.
Peut-être que vous êtes un peu trop prévisibles. Tant pis, tant mieux, voilà ce que tu te dis, avant d'attraper la main libre de Yasmine et de vous guider hors de la chambre d'hôtel, pour reprendre l'ascenseur, et pour confirmer que oui, il y a bien des caméras. Mais au moins la personne de l'autre côté de l'écran aura quelque chose d'intéressant à regarder, c'est une très mauvaise défense tu le sais, tout comme tu le sais que Yasmine fait de son mieux pour paraitre un minimum outrée à tes mots, sans que cela soit véritablement le cas. Vous n'allez pas loin, tu le réalises au moment où vous sortez de l'hôtel, cela ne vous prend qu'une quinzaine de minutes de marche pour vous retrouver sur la plage la plus proche de votre hôtel, et cinq minutes de plus pour trouver un endroit sans trop de monde et que tu déclares de parfait avant d'étendre la serviette que tu as pris pour cette occasion justement, laissant Yasmine s'asseoir en premier, la rejoignant la seconde suivante, toujours un sourire sur le visage. "Moi d'abord, je suppose ?" Pure question de rhétorique, même toi, ta patience s'effrite depuis que vous avez mis les pieds dans le sable et que vous êtes bercés par la mélodie des vagues. Sûrement l'un des sons que tu préfères, la première place étant réservée à Yasmine dans cette liste-là. Tu lui tends la boite sans plus de cérémonies, ne quittant absolument pas la brune du regard tandis qu'elle passe la barrière du papier cadeau et tu restes silencieux quand elle y trouve une boite, attendant qu'elle l'ouvre et voit par elle-même ce que tu lui offres. "Je me suis dit que... tu aurais besoin d'un collier de plus, et un souvenir de plus pour célébrer nos un an ensemble." Et, tu pourrais l'ajouter sans aucune honte et en ayant totalement raison, que Yasmine Khadji a fait de toi un romantique fini et que tu as passé des jours et des jours à te demander ce que tu pourrais bien lui offrir. Connaissant suffisamment la brune pour savoir qu'elle préfère largement quelque chose de personnel à quelque chose de flashy dans tous les cas, elle est de ceux qui préfèrent les promesses et les mots doux au matériel et tu lui offres juste une preuve de plus de cela aujourd'hui. Lentement, et en demandant la permission du regard, tu t'empares du fin collier, ouvrant la petite bouteille en verre qui compose le pendentif, seulement pour te pencher vers le sable fin et y mettre quelques grains à l'intérieur, veillant à ce que la bouteille ne soit pas complètement remplis et ceci étant fait, tu le tends de nouveau à Yasmine, prêt à lui fournir une explication. "Voilà, il est rempli, enfin partiellement, mais comme tu l'auras déjà deviné, cela veut dire qu'on est obligé de revenir ici, précisément ici, l'année prochaine, et l'année d'après, et l'année d'après... enfin tu vois l'idée." Tu hausses légèrement les épaules, manquant de mots pour la première fois depuis... Longtemps. Tu aimerais vraiment être de ceux qui sont capables de faire des grands discours d'un simple claquement de doigt, ce n'est malheureusement pas le cas. Car tu voudrais lui dire tellement de choses... des choses qu'elle sait déjà, que tu ne vois pas les prochains jours sans elle, qu'elle est la bonne personne pour toi, et d'autres détails pas encore éclaircis ; comme le fait que tu ne veux personne d'autre et que peut-être, sûrement, un jour vous reviendrez ici, et qu'elle sera vraiment Yasmine Price parce que tu auras trouvé assez de courage pour lui poser la question fatidique. Juste un an et pourtant, même quand tu n'es sûr de rien, tu es sûr d'elle, tu es sûr de vous. "Je pourrais continuer et faire un discours sur l'année qu'on vient de passer ensemble mais tu étais là, à mes côtés... ça se passe de mots..." Tu dis cela en penchant la tête sur le côté, ton regard croisant celui de Yasmine, elle sait mieux que quiconque que tu n'acceptes que les choses que tu peux voir de tes deux yeux, les choses tangibles et que le reste est trop abstrait pour toi parfois. Pourtant, il n'y a pas d'explication logique pour vous deux, pour expliquer le fait que tu sois aussi bien à ses côtés, que tu te retrouves un peu plus sous chacun de ses regards, chacun de ses conseils, chacun de ses baisers, chacun de ses sourires, chacune de ses caresses. Il n'y a vraiment qu'elle qui fait battre ton cœur de cette façon et qui te donne envie d'avancer et d'être meilleur. Cela a été assez pour arrêter de boire, assez pour arrêter de fuir et assez pour exprimer ton désir de vouloir aller de l'avant sans que cela ne paraisse comme hypocrite ou surjoué. "Ou alors il faut les bons mots, justement..." Car c'est la seule chose logique et le seul moyen de justifier tout ce que vous avez vécu et tout ce qu'elle représente à tes yeux. "Je t'aime." Voilà ce que tu prononces, dans un autre sourire, avant de l'embrasser, comme pour le lui prouver en plus de tout; une part de toi bien content d'avoir attendu la bonne personne, la bonne femme, la femme de ta vie, avant de prononcer ces mots-là.
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| | | | (#)Ven 2 Juil 2021 - 16:35 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Quiconque connaissait Yasmine savait que lorsqu’elle plissait les yeux aussi intensément que maintenant, c’était qu’il se passait quelque chose dans son esprit ; qu’au-delà d’une quelconque perception usuelle des choses, elle tachait de mettre le doigt sur quelque chose de plus pour comprendre et agir en conséquence en bonne soigneuse qu’elle s’obstinait à être et à rester. Elle regardait Edgerton de cette manière à cet instant-là, composant avec ses propres craintes pour jauger la gravité des choses qu'il avait à lui révéler, qu’il garderait pour lui encore quelques heures cependant, ne réussissant pas à l’exprimer ailleurs qu’ici. C’était une habitude qu’elle avait prise très tôt lorsqu’ils s’étaient revus, de tacher de scanner ses pensées lorsqu’il était trop silencieux ou en retrait, lui qui n’était habituellement ni l’un ni l’autre, et alors qu’elle garda les yeux ouvert lorsqu’ils s’embrassèrent à nouveau, elle jugea qu’il n’y avait probablement rien de grave, sinon il n’aurait tout simplement rien dit. Ça l’aida à se détendre sur le moment, et à prendre ce weekend pour ce qu’il était : une bulle qu’elle quitterait difficilement une fois qu’il serait terminé, mais qu’elle chérirait parce qu’elle le sentait, il apporterait son lot de bonnes choses qui l’aideraient à rendre le retour à leur quotidien beaucoup plus doux. Elle baissa les paupières, se calant sur la respiration profonde du jeune homme, et rassemblant ses esprits, elle finit par lui murmurer, son front contre le sien, ses doigts cramponnés à ses épaules "OK. Je te crois." Ça mettait un terme à ce débat-là tandis qu’elle en entamait un autre, et que la malice dont elle saupoudra sa tentative d’avoir gain de cause cette fois fit se raviver la lueur qu’il y avait dans ses yeux. Elle fût plus forte encore quand Edge la fit pivoter sur elle-même, et que sentant la chaleur de ses lèvres contre son épaule, elle fixa brièvement le plafond en s’apprêtant à lui faire savoir qu’elle n’était pas prête à perdre cette partie à cause de ses méthodes de corruption malhonnêtes. Mais elle n’en eu pas le temps, et il adhéra à sa pensée, installant une nouvelle dose de mystère au passage. Ça la força à s’activer rapidement sur ses jambes pendant qu’elle ne cachait pas son enthousiasme, se dandinant dans son ensemble jaune, et s’accroupissant pour dénicher le cadeau qu’elle s’apprêtait à lui faire et qu’elle avait joint à ses bagages. Elle s’obligea néanmoins à garder la face, chassant furtivement le grand sourire qu’elle avait sur le visage, et empoignant le cadeau qu’elle lui réservait pour mieux se redresser en mimant un sermon sévère qui perdit de son effet quand, entre deux mots, elle ne parvint pas à rester trop sérieuse, des fossettes creusant ses joues "Si je te connaissais pas, je pourrais croire que t’essayes de me rendre dingue avec tes mystères." Et c’est sur cette note qu’ils quittèrent l’hôtel pour se rendre à l’endroit parfait désigné par Edgerton. Sur le chemin, Yasmine ne réussit pas à temporiser sa frénésie, et l’interrogatoire auquel elle le contraignit tout du long fût aussi absurde que ses suppositions qui n’avaient pour but que de le faire rire. Sous ses lunettes de soleil, ses yeux observèrent le panorama avec autant d’engouement que lorsqu’elle les fit dériver pour s’arrêter sur le profil du jeune homme, et resserrer l’étreinte de leurs mains lorsqu’elle songea à la certitude qu’elle ressentait de plus en plus qu’elle voulait passer des moments de cette sorte avec lui durant tout le reste de sa vie. Leur relation s’équilibrait plus naturellement qu’elle n’y avait jamais vraiment réfléchi, rendant les moments difficiles plus supportables lorsqu’ils se retrouvaient à des kilomètres, à simplement vivre leur histoire sans se sentir sous la menace d’une pression arbitraire et qui n’avait pas lieux d’être dans le fond. C’était l’évidence même, ça l’était d’autant plus que même si les planètes n’avaient pas toujours été alignées au cours de leur parcours, et qu’ils avaient souffert de quelques secousses, ils tenaient assez l’un à l’autre pour s’harmoniser sans jamais remettre leurs sentiments en question. Le certitude était prégnante, un peu étourdissante tant elle était importante, mais elle était aussi immuable pour Yasmine.
Elle avait tellement confiance en eux, mais encore plus en lui, et bien qu’elle tacha de le faire craquer avec ses questions sur le cadeau qu’il avait pour elle, l’attrapant doucement par le cou pour l’embrasser plusieurs fois sur la joue comme s’il s’agissait de son moyen ultime pour arriver à ses fins, elle ne redoutait absolument pas d’être déçue par ce qu’il avait soigneusement choisi pour célébrer ce grand moment, et ne remit rien en cause quand ils arrivèrent sur la plage. Après quelques pas d’errance, et une envie pressante d’aller goûter la température de l’eau du côté de la jeune femme, ils finirent par se poser à bonne distance du reste du monde. Aussi vite, elle se déchaussa, posa son propre cadeau à côté de ses tennis blanches, et avec l’élastique qu’elle portait au milieu de ses nombreux bracelets, elle s’attacha les cheveux en chignon précaire, laissant quelques mèches retomber pour mieux encadrer son visage qui rayonnait sous la réverbération du soleil contre le sable chaud. Elle s’installa sur la serviette, s’asseyant sur les genoux pour ne rien manquer et se servit de ses lunettes de soleil comme serre-tête avant de répondre au jeune homme. "Tu supposes bien. A moins que tu veuilles que je me sacrifie mais je peux t’avouer quelques chose ?" Elle pencha légèrement la tête sur le côté, chuchotant exagérément quand ses yeux rencontrèrent les siens "Je commence à perdre patience." Et quand on savait que la patience était sans doute sa plus grande qualité, ça voulait dire quelque chose. Lorsqu’il lui tendit son cadeau, elle l’attrapa sans demander son reste. Yasmine le porta d’abord à son coeur, fermant théâtralement les yeux pour sentir l’énergie qui s’en dégageait avant toute chose, puis elle se lança dans l’ouverture de ce qu’elle ne put s’empêcher de deviner encore quelques secondes ; jusqu’à ce qu’elle arrive enfin à soulever le couvercle de la boîte qu’elle avait posé sur ses genoux, et qu’elle couva d’un regard fixe pendant qu’elle prenait sens des paroles de son partenaire. Elle finit par lever les yeux vers lui, s’abreuvant de ses paroles en opinant du chef quand il lui demanda l’autorisation de sortir le collier de sa boîte avant qu’elle ne le fasse. Soudain, le tout faisait plus de sens, et elle resta muette face à autant d’esprit et de délicatesse de la part d’Edge qu’elle regarda un long moment sans pouvoir dire quelque chose. Et cette fois, c’est sa main qui se porta à son coeur qu’elle sentait battre trop fort dans sa poitrine, se gonflant de tout ce qu’elle savait déjà à propos de la manière dont elle le voyait. D’une voix basse, débordant d’une émotion qui se reflétait dans son regard, elle lui demanda "Où est-ce que t’as trouvé cette idée ?" Il la surprenait de jour en jour, et elle ne doutait en rien de sa capacité à se renouveler chaque fois qu’ils seraient dans cette conjoncture. Il arriverait un moment où ils ne pourraient plus les compter d’ailleurs, les événements à fêter, et les petites attentions à déployer pour alimenter ce lien si précieux qu’il y avait entre eux, et c’est ce qui la poussa à ajouter, toujours sur le même ton chargé de tant de choses à la fois, qu’elle-même ne savait pas exactement ce qu’elle ressentait sur le moment, si ce n’était un amour incommensurable pour celui qu’elle regarda dans les yeux en tachant de ne pas faire déborder les siens "Et tu sais que ça ne va pas suffire ? Je veux dire, c’est splendide, je l’adore… mais c’est un tout petit flacon." Se cacher quelques secondes derrière de l’humour, tandis qu’elle tendait la main vers le flacon comme s’il était trop fragile pour ne serait-ce qu’être effleuré, et détourner l’attention du bouleversement qu’elle ressentait, ainsi confrontée à la conviction d’Edgerton que leur relation, telle qu’elle était aujourd’hui, était faite pour durer. Elle n’en doutait pas non plus, elle se sentit même assez zélée pour ajouter sans ciller, sentant sa voix vibrer sous son ressenti immédiat "Je crois t’avoir déjà dit que j’allais nulle part, alors il va vite, très vite, déborder." Un rire lui échappa suite à ça. Le temps qu’elle fasse le point sur sa propre sensibilité, et que battant enfin des cils pour se recentrer, et lui subtiliser le fameux collier, elle lui dit doucement "Tu veux bien me l’accrocher ?" Se tournant légèrement, lui présentant sa nuque pour pour porter son cadeau, elle le laissa faire, et retrouva ses traits du regard à l’instant où il termina sa tirade. Triturant déjà le flacon de son nouveau collier du bout de ses doigts, elle marqua une pause dans sa contemplation pour fermer les yeux quand il lui dit qu’il l’aimait, accusant cette nouvelle certitude comme la somme de ce qu’elle avait secrètement espéré qu’il lui dise un jour, et qui la plaça dans un état qu’elle avait mal anticipé. Encore une fois, ça fit briller ses yeux qu’elle rouvrit quand il l’embrassa, et que près de sa bouche, elle lui souffla, rien que pour lui "J’ai compris ce que t’essayes de faire." De la bouleverser assez pour qu’elle ne sache quoi lui dire — elle ne pouvait pas se le permettre maintenant, qui plus est c’était mal connaître Yasmine qui, après un nouveau baiser, plus furtif, secoua la tête pour se redresser et lui tendre son propre cadeau.
Elle reprit sur elle, chassant d’un battement de paupières le voile de larmes d’émotion qui rendaient le vert de ses yeux translucide. Yasmine se donna le temps de prendre une grande inspiration qu’elle accompagna d’un geste gracile pour chasser une mèche de cheveux échappée de son chignon avant de lui demander "C’est à mon tour, c’est ça ?" Une boîte de la taille d’un écrin, qu’il mit peu de temps à ouvrir, c’est ce qu’elle lui déposa dans le creux de la main. Toujours assise sur ses genoux, elle trouva soudain cette position bien inconfortable. Seulement, elle n’osa pas en changer, secrètement pétrifiée. Yasmine n’avait pas tellement songé à ce qu’elle lui dirait lorsqu’elle l’avait trouvé lors d’une de ses ballades dominicales avec sa mère, à la brocante dans laquelle elles aimaient chiner toutes les deux, mais cette bague qu’elle avait soigneusement placée dans l’écrin qu’il ouvrit, elle lui était apparue comme quelque chose de fait pour lui ; non seulement parce que la gemme était d’une taille qui collerait à la carrure qui faisait sa réputation, mais aussi parce que le gros anneau sur lequel elle était montée était assez masculin pour qu’il ne rechigne pas à la porter. A tout ça étaient venues s’ajouter les explications du brocanteur qui l’avait vu s’intéresser à la bague sitôt qu’elle l’avait prise entre ses doigts, la passant et repassant autour des siens comme pour vérifier que si elle ne lui allait pas, elle irait sûrement à son partenaire. L’histoire autour de cette bague, son rôle primaire et la composition de la gemme dans laquelle elle voyait presque son reflet, ça avait fini de la convaincre que c’était ça, le cadeau idéal, pour fêter leur un an de relation. Pour autant, elle eut un doute fugace lorsqu’elle s’aperçut de quoi ça pouvait avoir l’air et avec un léger sourire, elle recommença à parler avec précaution, aussi calmement que d’ordinaire "Ne panique pas, c’est pas une proposition-surprise. Molly a bien essayé de me vendre le projet. Ça impliquait qu’elle débarque avec des canons à confettis et un groupe de reprises au yukulélé — j’ai rien contre les yukulélés hmm." Elle fronça les sourcils en s’éclaircissant la gorge, mettant de côté tous les projets de Molly qui impliquaient bien plus que ça encore, et tendit la main pour, d’elle-même, retirer la bague de son écrin "C’est juste que… tu sais, j’ai retourné notre dernière discussion sérieuse dans tous les sens et j’en suis venue à la conclusion que j’avais pas envie — que j’avais pas le droit — de t’imposer de me dire clairement quand ça ne va pas. Je dois accepter que ce soit ton moyen de défense, et j’ai compris que je vais devoir faire avec. Je suis prête à faire avec, depuis longtemps, et je refuse que tu doutes à ce sujet, OK ?" La bague tenue entre le pouce et l’index, elle releva les yeux pour crocheter celui du jeune homme, les sondant suffisamment fort et loin pour être capable de lui dire sans rougir "J’ai pas encore acquis la capacité de vraiment lire dans tes pensées. J’essaye parfois, et j’adorerais être assez douée pour ça, je t’assure." Un sourire, et elle pencha la tête sur le côté, ne le quittant par des yeux "Mais elles font partie de ce j’aime chez toi, et j’ai pas le droit de vouloir que tu les partages tout le temps. Elles sont à toi." admit-elle, avant de se répandre en nouvelles confessions "Tu veux que je t’avoue autre chose ? J’ai tendance à juger les couples fusionnels. Je trouve ça pas naturel, comme s’ils essayaient de convaincre les autres de quelque chose… mais c’était avant qu’on se retrouve." Et qu’elle comprenne à quel point il était essentiel, pas uniquement à son bien-être, mais à sa vie en général. Ils n’étaient pas seulement amoureux et amants… ils étaient amis avant tout, et au cours des dernières années, elle avait eu son lot de déceptions en la matière — pas avec lui, pas cette fois-ci, et au-delà de tout ce qu’elle ressentait de romantique pour lui, c’était ce qu’ils avaient battit avant d’oser s’admettre leurs sentiments qui la rassurait sur l’avenir de leur relation "On est déjà proches, c’est injuste que je veuille t’enlever ce que tu gardes pour toi… et soyons honnêtes, tu vas finir par me détester de vouloir à tout prix tout savoir de ce qui tourne là-dedans." Sous-entendu, dans sa tête. Une éventualité qui ne l’empêcha pas de sourire quand, en son for intérieur, elle se rendit compte qu’elle tournait autour du pot et qu’elle retardait un peu le moment où elle devrait s’expliquer sur la réelle signification de ce qu’elle avait entre les mains. Aussi, elle posa la bague sur ses genoux, et tout en prenant une nouvelle inspiration, elle lui attrapa la main — la droite, plus précisément, qu’elle sentait chaude et robuste dans les siennes, capable de bien des choses, qui avait souffert des coups qu’il portait pour se dépêtrer de ses propres maux, et qui se détendait sitôt qu’elle l’emprisonnait avec les siennes, et qu’elle y déposait caresses et baisers. La tête baissée sur la bague qui reposait sur ses genoux, elle recommença à parler "C’est une bague d’humeur. Je sais, et tu peux te moquer ; c’est le genre de truc qu’on offre à son crush quand on a 12 ans. La Yasmine de cet âge serait probablement morte de honte à l’idée d’offrir quelque chose comme ça à un garçon de son âge, et crois-moi qu’elle a hurlé quand je l’ai vue, et que ça m’a traversé l’esprit…" Elle roula brièvement des yeux, mais ne perdit pas de vue son objectif. Relevant la tête, elle le fixa à nouveau "T’auras pas besoin de me dire comment tu vas, j’aurais juste à jeter un oeil à la couleur de la gemme, et si ça te va comme moyen de communiquer sur ton état d’esprit, ça me va aussi." Opinant du chef pour appuyer ses propos, elle finit par enfin reprendre la bague entre ses doigts, et se pencha doucement pour qu’Edgerton puisse observer ce qu’elle lui montra du bout de l’ongle, le visage à quelques millimètres du sien, assez près pour lui chatouiller les joues avec ses mèches dérangées par la brise marine ; I’m already so proud of you —Y. "Je l’ai faite graver parce que j’ai l’impression de pas te le dire assez… mais Edge, je suis tellement fière de toi, et je le resterai quoi qu’il arrive." Tout doucement, elle se redressa et reprit sa main entre les siennes pour, autour de l’index du jeune homme, passer la bague qu’elle n’eut pas besoin de faire entrer de force. Elle fût silencieusement ravie du rendu du métal et de la gemme sur la main robuste de son partenaire qu’elle ne lâcha pas, tenant sa main entre les siennes quand elle continua d’une voix de conteuse, suffisamment douée pour l’exercice pour qu’il n’en perde pas une miette "Cette année, elle a eu son lot de bonnes choses, et je crois pouvoir dire que toi et moi, ça en fait partie. Je sais qu’elle a aussi été horrible pour toi à un certain degré, et je veux pas que t’oublies à quel point t’es fort, et à quel point je t’aime, moi aussi." Lui aussi, il fallait qu’il le sache, et c’est en gardant sa main dans la sienne, un oeil se fermant pour mieux dissimuler les larmes qui lui montèrent, qu’elle marmotta précipitamment, se penchant à nouveau vers lui, et ce avant que sa bouche ne trouve la sienne "Je crois que c’est à ce moment-là qu’était supposé être déclenché le canon à confettis." |
| | | | (#)Ven 9 Juil 2021 - 15:48 | |
| Où est-ce que tu as trouvé cette idée ? Yasmine pose une bonne question et un jour, peut-être que tu lui feras un récit de ta petite recherche au cours des dernières semaines. Mais pas maintenant. Non, tu ne vas pas lui dire que tu penses à cette date depuis longtemps, pas vraiment parce qu'il s'agit de ton anniversaire, cela est bien au bas de la liste, mais bien comme une journée rien que pour vous deux et uniquement pour vous deux. Le cadeau devait être parfait et tu sais que la brune aurait tout accepté avec la même expression qu'elle a sur le visage, juste à cette seconde précise, tandis que ses yeux clairs sont posés sur toi, sauf que tu voulais quelque chose de personnel, pour qu'elle ne t'oublie pas et pour qu'elle est quelque chose de physique et tangible auquel se raccrocher quand tu ne peux pas être à ses côtés et poser tes lèvres sur son front pour chasser le plus loin possible ses angoisses et ses inquiétudes. Elle ne le dira pas, elle non plus, elle ne l'admettra jamais à voix haute et jamais elle ne te laissera l'aider à porter tout ce qu'elle a sur ses épaules, parce que c'est ainsi qu'elle fonctionne, cependant tu es bien là, à ses côtés. Et quand tout va mal, quand la balance semble pencher du mauvais côté, il faut de nouveau faire la focale sur le positif et ce qu'on a déjà accompli, d'où les souvenirs, d'où ce flacon, beaucoup plus parlant que n'importe quelle photo que tu pourrais prendre. Il y a la plage ici, il a douze mois de cela, quand la tension entre vous deux était à son paroxysme et que tu suivais déjà Yasmine sans vraiment savoir pourquoi. Il y a celle à Bali, quand les choses étaient de nouveau brouillonnes et que vous avez tout simplement fuit, pour prendre une goulée d'oxygène et respirer sans la pression constante et imposée par les autres. Il y a même la plage artificielle de Brisbane, le jour où Molly a insisté pour ce pique-nique improvisé, tout ça pour piquer sa pelle à un gamin et construire votre propre château de sable, sous les rires et le regard plus que désapprobateur de Yasmine, déjà en train de réconforter le véritable enfant de l'histoire... La liste est là, elle est un peu courte pour le moment, mais elle va s'allonger, tu n'en doutes pas, c'est le but et ce sont ces moments-là et tous les rires et tous ces souvenirs que Yasmine va porter autour de son cou. Pour que ce soit autant rassurant pour elle, que pour toi au final. Ton sourire s'agrandit automatiquement quand la brune veut porter le bijou immédiatement et tu hoches la tête, déjà prêt à lui passer la fine chaine tour de son cou. "Oh non... le flacon est trop petit, tu vas devoir rester dans mon sillage pour en avoir d'autres... quelle tragédie, vraiment." Que tu commentes tout simplement, pas subtil et ne voyant aucune raison de le faire. C'est elle, c'est toi, elle sait exactement ce que tu ressens maintenant et tu n'as pas besoin de te cacher plus que cela. Tu es content de lui dire, tu es déjà prêt à le refaire, et quand vos regards se croisent de nouveau après votre baiser, tu sais que tu vas le refaire souvent, rien que pour elle et ça non plus, tu n'as pas besoin de le dire, c'est lisible sur ton visage, tu en es persuadé. "Hmm-hmm." Tu laisses échapper l'intonation face aux accusations de Yasmine, parce que c'est bien son tour en effet et que de vous deux, c'est elle qui possède toute la patience de votre couple, définitivement pas toi. Mais tu ne la brusques pas, tu n'insistes pas, tu demeures silencieux tandis qu'elle te tend ton cadeau, que tu ouvres sans perdre une seule seconde de plus, curieux à ton tour. Encore plus quand tu finis par ouvrir un écrin et pour trouver une bague à l'intérieur, et tu ne paniques pas non, tes yeux se posent de nouveau sur la brune, à la recherche d'une explication, pour un bijou que tu vas porter souvent, si ce n'est tout le temps, tout comme tous ceux qu'elle t'a offert avant aujourd'hui. Tu te concentres sur les mots de Yasmine la seconde suivante, pas vraiment surpris quand elle te dit qu'elle a rejoué votre dernière conversation sérieuse dans sa tête, c'est tout elle ça, de se répéter la soirée pour s'assurer qu'elle a dit la bonne chose et qu'elle n'a manqué de rien. Alors qu'elle n'était même pas la fautive de l'histoire, tu ne l'expliques pas, c'est son procédé et tu ne peux pas le changer ou même le critiquer, simplement l'accepter et être là pour elle quand elle se se perd un peu trop en suppositions. Sauf que ce n'est pas le cas quand la bague est concernée, cela a une signification un peu plus profonde que cela, beaucoup plus, car oui, vous êtes proches, mais tu ne te sens obligé de rien dans cette relation. Vous êtes tous les deux des adultes, avec votre propre passé, vos propres attentes vis-à-vis de la vie et de ce qu'elle peut vous offrir et de vos objectifs respectifs, tu détestes aussi les couples ou chaque partenaire disparait dans l'autre et tous les objectifs deviennent communs et partagés non... tu ne veux pas quelqu'un qui soit en permanence d'accord avec toi, tu veux une personne avec ses propres opinions, capable de te dire quand tu prends la mauvaise direction ou quand son avis diffère, capable de respecter tes propres choix, tout en partageant de bons moments. Et c'est exactement cet équilibre-là que tu as su trouver avec Yasmine, et même toi tu n'es pas têtu et borné au point d'abandonner cela aussi facilement ou parce que la brune a besoin de que t'exprimes un peu plus. "Je ne pourrais jamais te détester Khadji, j'espère que tu t'en rends compte." Que tu laisses échapper dans un souffle, seule interruption que tu fais au discours de la jeune femme, la fixant toujours avec une expression sereine, surtout quand elle s'empare de ta main droite. Et qu'elle t'explique le fonctionnement de la bague, et cela te correspond tellement bien que tu ne peux t'empêcher de prendre tout ceci au sérieux, te disant que lorsque les mots te manquent, tu n'auras pas besoin de tenter de lui expliquer ou juste de grogner en haussant les épaules, tu l'as déjà fait, tu pourras juste lui montrer. C'est tellement toi que tu te demandes bien pourquoi est-ce que tu n'y as pas pensé avant. Tu n'aurais jamais pensé à faire graver le bijou, ça c'est plus Yasmine et l'inscription est tellement personnelle... que tu te figes véritablement, ému et surpris pour le coup. "Je..." Tu manques de mots vraiment, pour exprimer toute ta gratitude, pour lui rappeler que tu n'as pas accompli tant que cela au final et parce que venant de sa part, cela veut absolument tout dire. Son opinion a toujours compté, qu'elle s'en rende compte ou pas, tu n'as jamais été en mesure d'expliquer l'influence qu'elle a eu ou qu'elle a sur toi, mais cela a toujours été dans le bon sens et positif, dès votre première rencontre d'ailleurs. Et cinq ans plus tard, c'est toujours le cas, encore plus maintenant qu'elle te connait un peu plus, beaucoup plus d'ailleurs, mieux que quiconque, et qu'elle soit toujours et quand même fière veut tout dire.
Tu dois prendre une profonde inspiration pour ravaler l'émotion et tout ce qui fait vibrer ta poitrine à ce moment précis, parce que c'est beaucoup trop, encore plus quand Yasmine te passe, presque littéralement, la bague au doigt. Une preuve de plus de tous les jours passés ensemble et de tout le chemin parcouru ensemble et de toute la confiance qu'elle t'accorde. C'est certain, c'est sous le regard de la brune que tu es le plus fort et que tu es la meilleure version de toi-même. "C'est parfait." Que tu commentes, sincère au possible, vous n'avez pas besoin de plus de fanfare que cela et comme pour le prouver, tu t'empares du visage de la brune, tes deux pouces reposant sur ses joues, pour déposer un baiser sur son front, sur son nez, et sur ses deux joues. Tu la relâches avec un léger rire, restant proche de Yasmine et reprenant la parole. "Comme cadeau, cette journée, on n’a pas de canon à confettis, mais est-ce qu'on en a vraiment besoin, franchement ?" Non, du tout même, le cadre et l'endroit importe peu au final avec la brune, tous les endroits du monde deviennent confortables quand elle pose les yeux sur toi, déjà à la recherche de ton regard, absolument toutes les situations deviennent familières quand tu laisses trainer une de tes mains sur ses hanches et tout a des allures de maison quand tu peux la prendre dans tes bras, ni plus, ni moins. Tu as un autre sourire pour elle, avant de te tourner vers les vagues et de passer un bras autour d'elle, Yasmine pressée contre toi et le regard posé vers l'horizon. Tu déposes un autre baiser sur sa tempe, avant de reprendre la parole, l'esprit tournant toujours à plein régime et concentré sur les paroles de la brune. "Et si tu veux reparler de notre dernière conversation, je ne trouve pas que tu aies été trop exigeante et j'étais plus que sérieux quand je te disais que j'allais faire des efforts. Je ne vais pas te mentir Yasmine, je ne sais pas si j'atteindrais le point où je serais en mesure de tout te dire, en bon comme en mauvais parfois..." Parce que ce n'est tout simplement pas de cette manière-là que tu fonctionnes et que tu es encore en train d'apprendre comment faire, et comment te servir de tes mots peut t'aider à te sortir de bien des situations. Alors dans le cas contraire, les silences sont là, mais cela ne veut pas dire que tu en veux au monde entier, non, cette période-là de ta vie est terminée depuis longtemps. Maintenant c'est juste que les mots te manquent, et tu ne peux te réfugier au fin fond d'une bouteille ou utiliser tes poings contre un sac de sable ou contre quelqu'un pour passer à autre chose, tout simplement. Tu ne souhaites plus le faire ou revenir en arrière, si tu ne dis rien, c'est qu'il te faut plus de temps pour tout analyser et t'exprimer sur la situation. "Mais si je le fais, ce n'est pas parce que je me sens obligé de le faire, ou parce que je t'ai fait une promesse... c'est principalement et surtout parce que j'adore te parler et te raconter tout ce que j'ai fait quelques heures avant... c'est mon moment préféré de la journée... Je te le dis, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué." Tu l'admets sans aucune honte et parce qu'il s'agit de la stricte vérité, tu fais des listes dans ta tête bien souvent de toutes les choses que tu dois lui dire et lui raconter, qu'il s'agisse de quelque chose de minime ou de majeur, Yasmine est toujours la première personne que tu veux mettre au courant. Avant d'être ta petite-amie et ta partenaire, c'est ta meilleure amie avant tout. "Je me dis toujours que ce n'est pas vraiment arrivé avant que j'en parle à Yasmine." Parce que son avis compte le plus, parce que tu adores sa façon de penser, parce qu'elle t'écoute toujours et que tu veux continuer de lui parler des choses stupides, importantes, insignifiantes pendant les prochaines années à venir, et c'est tout. Tu penches même la tête sur le côté pour de nouveau te tourner vers la brune et pour planter ton regard dans le sien tandis que tu poursuis, toujours aussi sereinement : "Quoi qu'il arrive entre nous, ça ne changera jamais, okay ?" Parce qu'elle t'aime, parce que tu l'aimes et que c'est le plus important et ce qui te permet de te lever bien des fois le matin. Elle, juste elle, et la certitude de savoir qu'elle est là, qu'elle sera là et que vous allez tout surmonter ensemble, le bon et le mauvais. Tu hoches la tête à tes propres mots et si ton expression reste un brin sérieuse quelques secondes de plus, un autre sourire finit par se dessiner sur ton visage l'instant suivant, beaucoup plus joueur, tandis que tu rapproches ton visage du sien. "Ceci étant dit... une bague, Khadji, vraiment ? Du coup la prochaine bague, c'est moi qui te l'offre ou...? Hmm ?" Tu te crois malin, tellement que tu continues de questionner incessamment la brune, pour savoir si elle a déjà choisi sa propre bague d'ailleurs, et quel diamant elle veut, sur le même ton un peu moqueur, bien décidé à la taquiner et tu es le premier à rire quand vous finissez par perdre l'équilibre et atterrir sur la serviette, par ta faute et uniquement par ta faute. Mais tu ne peux pas vraiment le regretter quand tu vois Yasmine sourire de la sorte, le regard qu'elle a pour toi, ou que tu peux voir ce nouveau collier autour de son cou... parfait n'est définitivement pas le bon mot pour décrire la situation, il te faudrait sûrement un nouveau mot, pas de doute là-dessus. "Je n'ai pas envie de changer quoi que ce soit là tout de suite donc..." Donc tu lui lances un clin d'œil avant de t'allonger à ses côtés, ton épaule pressée contre celle de la brune. "Continuons dans cette direction-là, pour avoir une autre année ensemble, peu importe qu'elle soit mouvementée ou pas, qu'on arrive à faire tous les voyages qu'on peut ou pas, ou qu'on se contente de rester sur ton canapé en partageant de la pizza ou en mangeant mes frites à moi..." Et, même si c'est une chose que tu avais juré de ne jamais avant, tu te tournes vers Yasmine, pour lui tendre la main, le petit doigt dressé, prêt à sceller cette promesse-là de la façon que la brune préfère. "Promis ?"
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| | | | (#)Ven 16 Juil 2021 - 16:29 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Même si elle était profondément convaincue que la réaction d’Edgerton à son cadeau ne pouvait être que positive, attendre qu’il consente à la partager avec elle équivalait à de la torture pour Yasmine. Toujours assise sur les genoux, le tissu de sa jupe jaune se froissant à vu d’oeil, elle était consciente d’absolument tout — des rayons du soleil se réverbérant sur le sable, l’aveuglant de moitié car elle n’avait toujours pas rechaussé ses lunettes de soleil, et de la chaleur sur ses épaules nues, se parant d’un voile caramel qui deviendrait brun à la fin de leur séjour, mais aussi de la ritournelle assourdissante des vagues se brisant sur le littoral à quelques mètres d’eux, et dont la force s’échappait par intermittence pour venir rafraîchir l’ensemble de la fournaise dans laquelle ils avaient mis sciemment les pieds. Le panorama était sublime, il représentait l’un des tableaux qu’elle appréciait le plus et qui mettait en vedette son Australie natale. Pourtant, le seul qui trouvait véritablement grâce à ses yeux à cet instant-ci, c’était celui du visage de son partenaire qu’elle ne quitta pas, pas même pour battre des cils. Yasmine posa une main sur la joue du jeune homme quand, après l’avoir embrassé sur le visage, il se recula. Elle avait probablement trop parlé, elle s’était probablement emballée, et si elle ne le regrettait pas, elle se mit à songer à la certitude qu’il fallait qu’elle soit plus concise pour s’exprimer dans ces conditions-là et ce simplement pour laisser de la place à ce qu’il ressentait sans pour autant l’investir exagérément, le forçant à prendre en compte ses propres sentiments. C’était tout elle, de couver le sentiment qu’elle en faisait toujours trop lorsqu’il s’agissait de lui faire savoir à quel point elle tenait à lui, à quel point elle n’aspirait qu’à une chose depuis un moment déjà : poursuivre ce dans quoi ils s’étaient lancés. Alors c’était vrai, il mit du temps à retrouver la parole, et pendant ce laps de temps, Yasmine sentit son coeur exploser dans sa poitrine. Seulement, elle le savait ; elle n’avait besoin que d’une parole de sa part pour se sentir rassérénée, trouvant dans le timbre de sa voix absolument tout ce dont elle avait besoin pour se sentir calme et apaisée. C’était soudain le cas, encore qu’il lui parut indispensable de lui dire tout bas, sa main descendant lentement pour venir chercher celle du jeune homme qu’elle venait de parer aussi délicatement que possible, ravie du rendu sur sa peau du bijou qu’elle avait choisi pour lui. Elle le caressa doucement, les yeux plongés dans les siens. "Tu sais ce qu’on dit…" commença-t-elle, rebondissant sur sa conviction qu’il ne pourrait jamais la détester "Ne jamais dire jamais. Les choses changent vite. Regarde-nous, regarde où on se trouve et fais le comparatif avec il y a plusieurs années." Ils avaient mis un point d’honneur à ne pas considérer autant leur première relation que celle qu’ils avaient actuellement. Néanmoins, il fallait dire les choses comme elles étaient, et ce sans bouder l’honnêteté : elle faisait partie de leur histoire. Plus le temps passait, plus Yasmine ne se sentait pas à l’aise à l’idée de ne pas la prendre comme le vrai début d’eux. Les erreurs mises à part, tout n’avait pas été terrible. C’était loin, elle disait vrai, mais elle se souvenait de tout. De fous rires et de conversations, certes moins sérieuses et profondes que celles qu’ils avaient désormais, qui cependant lui avait laissées la sensation de côtoyer quelqu’un de bien malgré toutes les zones qu’il avait préféré laisser dans l’ombre pour ne rien brusquer, aussi peu habitué à s’épancher sur sa vie personnelle qu’elle ne l’était. Et si Edge l’avait cru à un moment donné, lui rappelant même qu’elle en avait le droit, Yasmine non plus n’avait pas été capable de le détester. A vrai dire, elle avait préféré retourner ce sentiment contre elle, persuadée d’être aussi fautive qu’il ne l’avait été. Tout avait juste été différent, très différent de maintenant. Ils étaient plus jeunes, ils étaient moins impliqués… elle n’avait jamais été très encline à se chercher des excuses pour leur histoire avortée, aussi elle savait désormais que si ça n’avait pas été une erreur de céder aux gentilles avances de ce patient qu’elle avait soigné, elle ne l’avait pas forcément fait pour les bonnes raisons et qu’il lui avait fallu modifier son mode de pensées, inscrit en elle depuis un nombre incalculable d’années, pour se laisser le loisir d’apprécier qui il était, et ce qu’il représentait vraiment à ses yeux ; un tout dont elle ne savait plus se passer, et qui la comblait de manière à ce que, elle qui avait le doute facile pourtant, était persuadée qu’il collait parfaitement à l’image de ce qu’on avait tant voulu lui vendre pendant des années.
Edgerton Samuel Price était le partenaire parfait. Et quand bien même il avait évolué hors de la communauté dans laquelle elle-même avait été élevée, ça ne changeait pas le fait qu’il réunissait la somme de tout ce qu’elle avait toujours attendu de la part de ceux qu’on lui avait présenté dans l’espoir qu’elle succombe ne serait-ce qu’un peu. Qui plus est, il avait un avantage net sur tous ceux-là, et c’était quelque chose dont il n’avait sans doute pas tellement conscience au final. Yasmine l’avait choisi — en toute connaissance de cause, sans craindre de découvrir sa nature profonde sur le tard au risque d’avoir de mauvaises surprises et de souffrir de bien des manières, aussi différentes qu’angoissantes. Il était, et il resterait, le seul qu’elle avait désiré si fort qu’elle n’avait pas hésité à le défier quand il avait jugé bon la chasser de sa chambre d’hôpital, asseyant sa propre volonté pour lui laisser entendre ce qu’elle avait à lui dire avec, dans sa poitrine, la sensation de se libérer de quelque chose qu’elle avait trop longtemps gardé en elle pour que ça ne la soulage pas d’enfin oser le laisser aller. Il avait ce pouvoir sur elle ; de la sortir d’une zone qu’elle trouvait beaucoup trop confortable, s’interdisant trop de choses sous le prétexte qu’elle n’était pas faite pour ça selon les codes inculqués par les autres, alors qu’elle en avait profondément envie, qu’elle s’en sentait foncièrement capable. Elle ne savait pas comment il s’y prenait, mais il lui donnait confiance en elle, et c’est de cette manière que, l’écoutant dérouler sa pensée à propos de tout ce qu’elle lui avait dit au moment de lui offrir sa bague, elle lui répondit sans craindre de donner la mauvaise réponse, sans craindre de ne pas savoir de quoi elle parlait non plus "C’est normal. On est pas si différents sur le sujet, c’est juste que t’acceptes mieux que moi l’idée de ne pas toujours en être capable. Et je t’en veux pas." Ils apprenaient à faire avec les défauts de l’autre. Ils n’étaient pas insurmontables, et si on lui avait toujours laissé sous-entendre qu’il fallait les éradiquer pour mieux régner, Yasmine avait pris conscience que plus elle laisserait les défauts d’Edgerton se révéler, plus elle serait à même de s’en accommoder sans les prendre personnellement. Tout le monde savait qu’elle avait le pardon facile, mais ce n’était pas la question à ce propos : c’était juste qu’elle avait vu trop de personnes du même couple vouloir façonner l’autre à sa manière qu’elle s’était à de maintes fois surprise à remettre en doute ce procédé. Elle ne voulait pas de ça pour eux, c’était hors de question. Si elle aimait le jeune homme, c’était pour lui, et pas pour ce qu'il deviendrait une fois qu’elle y aurait mis son grain de sel. Ça valait pour elle, sauf que c’était plus difficile à supporter pour elle qui se remettait sans arrêt en question. Ainsi elle s’entendit ajouter "J’ai aussi des progrès à faire. Je suis toujours la plus angoissée de nous deux, ça me rend plus lente sur certaines choses." Et elle l’avouait sans honte, pas devant Edge dont elle frôla le bout du nez avec le sien quand elle se pencha brièvement vers lui en poursuivant dans un murmure prononcé près de sa bouche qu’elle regarda furtivement "Mais tu m’inspires tu sais. J’aspire à devenir aussi courageuse et déterminée que toi très bientôt." Un autre rebond de son nez contre le sien, laissant penser qu’elle s’apprêtait à l’embrasser, et elle se recentra pour revenir sur le fond du sujet. La tête penchée, Yasmine reprit sur le même ton "J’aimerais pas que tu m’obliges à te dire ce que j’ai pas envie de te dire. Je veux le faire — je le fais — parce que t’es ma sécurité et que je sais que je crains pas grand chose, même quand je te montre les côtés les moins glorieux de ma personnalité." Ils étaient difficiles à supporter, mais ils existaient, et il en avait autant conscience qu’elle en avait conscience. Un profond soupir qui fit remonter sa poitrine, et elle poursuivit "Ma mère m’a toujours dit qu’il fallait traiter les autres comme on aimerait que les autres nous traite alors…" Alors elle ferma un oeil, pencha plus fort la tête sur le côté, et un sourire creusa les fossettes qu’elle avait au coin des lèvres "Elle a des fulgurances, t’apprendras à les reconnaître et à les apprécier avec les années." Mais pour l’heure, elle ne tenait pas à le soumettre à la philosophie de maman Khadji trop longtemps. Yasmine ne mit à peine quelques secondes avant de se remettre à l’écouter patiemment, se calant sur ses mouvements pour s’asseoir autrement et enfin poser, pour de bon, ses yeux sur le paysage qui s’étalait devant eux. Puis ce fût plus fort qu’elle, elle ne tint pas longtemps sans le regarder et tourna la tête dans sa direction, appréciant chaque angle de son visage qu’elle s’imaginait déjà effleurer du bout des doigts, du bout des lèvres. Mais pas tout de suite, aussi se mordit-t-elle la lèvre inférieure, aussi bien pour se forcer à penser à autre chose, que pour cesser de sourire "C’est l’une des choses les plus adorables que tu m’aies jamais dites. Et tu veux que je te dise un secret ? C’est partagé ; c’est pas vraiment arrivé avant que j’en parle à Edg… pardon, à monsieur Khadji." Se reprenant en fronçant le nez et en laissant filer une grimace qui disparut bien vite lorsqu’il tourna la tête vers elle lui aussi, et qu’opinant du chef, elle ne le contredit pas au contraire "J’en suis sûre. Ça ruine un peu mon speech sur le surcotage du mot jamais hmm ?" Et elle se mit à rire, autant à cause de sa bêtise, qu’à cause de la malice d’Edgerton qui tourna en dérision son choix de cadeau au point, qu’à un moment donné, les joues rosies pas son hilarité, mais aussi par un léger sentiment de gêne à l’idée d’avoir involontairement fait passer son cadeau pour un message secret, elle lui dit avec dans la voix, des sourires qu’elle ne réussit pas à retenir cette fois "Shhhhhhhh, Edge… tu sais quoi, plaisante même pas avec ça." Et aussi délicatement que possible, elle lui barra la bouche avec la paume de sa main. Enfin, elle ne s’appesantit pas sur la question, ne tenant pas à faire d’une farce un sujet de conversation trop sérieux. Ses rires s’éteignirent doucement, sa main se baissa. Le dos tout contre la serviette qu’il avait apporté, Yasmine ne mit pas bien longtemps à changer de position toutefois. Elle se tourna sur le ventre histoire d’avoir de nouveau une vue d’ensemble du visage du jeune homme à qui elle donna un baiser rapide quand il eut terminé sa phrase "T’essaies de me faire comprendre que je dois apprendre à manger dans mon assiette et pas dans la tienne ? J’ai trop de choses à corriger, je vais être obligée de tenir une liste après ce weekend." Comme si elle ne tenait déjà pas une liste dans l’intimité de ses pensées. Elle s’empêcha de la consulter cependant, se laissant surprendre par le geste d’Edge dont le petit doigt entra dans son champ de vision. Taquine, elle ouvrit grand la bouche avant de dire "Ohhhh tiens donc…" Mais tout le monde savait à quel point elle était sensible à ce genre de promesses, surtout lorsqu’elle venait de quelqu’un qui s’était obstiné à tourner cette habitude en ridicule les douze derniers mois de l’année passée. N’attendant pas qu’il change d’avis, elle crocheta son petit doigt à celui de son petit ami et avant qu’ils ne les séparent, elle les embrassa brièvement, concluant d’un "Promis." la promesse qu’il venait solennellement de passer "Et puisqu’on en est au moment où on décide de laisser aller les choses. J’avais prévu deux-trois petites choses pour la fin de matinée maaais…" Mais. Elle se leva énergiquement, et tendit ses deux bras en avant, proposant son aide au jeune homme pour qu’il se lève plus facilement — il prenait de l’âge après tout. Tout à la fois, commençant à marcher à reculons, elle désigna du menton l’océan derrière elle "J’ai envie d’une baignade depuis qu’on est arrivés." |
| | | | (#)Lun 26 Juil 2021 - 23:40 | |
| Être aussi honnête avec Yasmine t'aurait effrayé il y a des mois de cela, et pourtant ce n'est plus le cas et même toi, même toi qui est toujours très critique avec toi-même... même toi tu es fier de tous vos progrès. Respectifs et en tant que couple, tu n'es pas du même avis que la jeune femme quand elle parle d'elle-même et tu hoches même négativement la tête, t'emparant de sa main à elle, ta bague pressée également contre la peau de Yasmine et tu cherches son regard pour toujours la rassurer. "Si tu sais reconnaitre mes victoires, il faut aussi que tu vois les tiennes Yasmine, ça ne peut pas marcher que dans un seul sens..." Que tu marmonnes sur un ton plus bas, parce qu'elle a tendance à voir des défauts quand toi tu vois des qualités. Non, elle n'est pas celle qui angoisse de façon permanente, elle est la personne qui prend toujours les sentiments des autres en considération. Non, elle n'est pas celle qui se laisse marcher dessus, elle est toujours diplomate et sait panser et soigner les blessures mieux que quiconque, qu'il s'agisse de quelque chose de physique ou alors le type de malaise qui écorche un peu l'âme, Yasmine est toujours là, sans aucune hésitation. Tu n'aurais pas été capable d'admettre que tu avais un problème, et de demander de l'aide, sans la brune à tes côtés. Tu le sais, tu ne serais pas là aujourd'hui, à lui offrir un sourire, son cadeau, ou même recevoir le sien, si ce n'était pas pour toutes ces petites choses qui font qu'elle est... elle-même, tout simplement. Personne n'est parfait et tu n'attends vraiment pas la perfection d'elle, cela serait tellement injuste de le lui demander et ce n'est pas ce que tu vas faire, c'est juste que... Plus d'une fois, souvent même, tu t'es surpris à te demander ce qui brillait dans ses yeux clairs, à chaque fois qu'ils sont ou ont été posés sur toi, et parfois, naïvement, tu te poses encore la question, et il t'a fallu encore plus de temps pour réaliser que c'était toi qui pouvais contrôler cela. Il n'y a rien de magique, il n'y a rien d'abstrait et si tu veux qu'elle te voit sous ton meilleur jour, tout ce que tu peux faire c'est y travailler, quotidiennement, sans jamais relâcher tes efforts, et c'est tout. Est-ce que le processus est facile ? Oh que non. Cela demande des efforts de ne pas laisser tes mauvaises habitudes reprendre le dessus, de ne pas céder quand on te propose un verre ou juste de laisser la colère te dominer, comme avant. Tu ne souhaites vraiment pas retourner dans ce cercle vicieux et tu n'as aucune garantie à offrir, tout ce que tu peux faire, c'est essayer, encore essayer et toujours essayer. Et espérer pour le mieux. Et cette journée est parfaite, ton sourire s'agrandit quand elle t'appelle Monsieur Khadji, que la brune fasse attention sinon tu vas vraiment t'habituer et y prendre goût, et tu surenchéris même l'instant suivant : "Adorable est un très bon adjectif pour me décrire... Madame Price." Seulement pour mentionner la bague qu'elle vient de te donner et pour vous faire basculer sur la serviette, la main de Yasmine te barrant la bouche, très certainement pour t'empêcher de dire trop de bêtises et de dénigrer un sujet si sérieux. "Hmmm..." C'est tout ce que tu peux dire, parce que tu ne peux pas trop t'exprimer de la sorte, mais également parce c'est un sujet que tu prends très au sérieux et ce malgré ta pique précédente. Parce que c'est Yasmine, non ? Bien sûr que oui, que tu te dis l'instant d'après, dans un autre rire, tandis que votre position change sur le sable, toujours protégés par le tissu de la serviette. C'est Yasmine, tu n'en as jamais douté ces derniers mois et l'alternative d'être avec quelqu'un d'autre ne t'a pas une seule fois traversé l'esprit. C'est sans doute dramatique, et cela contredit tout ce que tu viens de dire et met un coup de pression supplémentaire sur toute votre relation, cependant, c'est la vérité, tu veux tout avec elle, tous les prochains jours, tout ceux que tu peux concevoir et imaginer, et même les autres, aux côtés de la brune. Si vos chemins doivent se séparer... il n'y aura personne d'autre après elle, tu peux déjà l'affirmer. Tu en as même eu la preuve lors de votre première rupture, tu n'as eu qu'un aperçu de ce que ta vie pouvait être avec la brune et tu n'as pas su t'en remettre. Maintenant que tu vis cette vie-là justement, maintenant que c'est une réalité, votre réalité, comment est-ce que tu pourrais vouloir autre chose ? Tu ne veux rien d'autre. C'est ta seule pensée tandis que la brune scelle à son tour votre promesse, et tu murmures un simple : "Promis." avec une expression sereine sur le visage. Parce que tu es sûr de ce choix-là, tu es sûr de cette décision, d'elle, de vous. "Mais ?" Mais tu connais cette expression sur le visage de Yasmine, tu connais cette lueur dans ses yeux verts et le nouveau sourire sur son visage, elle a juste envie de s'amuser avec toi et les soucis sont rangés au placard pour le moment... vous y penserez plus tard, tous les deux sûrement, mais plus tard. Tu lâches un rire à sa requête, ne te levant pas immédiatement et ce malgré l'offre de la brune et le fait qu'elle commence à s'éloigner sans toi. "Mais j'espère que tu réalises qu’on n’a pas nos maillots de bain respectifs et que je n'ai ramené qu'une seule serviette." Que tu lâches sur ton ton habituel, tu es bruyant par nature, elle le sait, alors malgré la distance, elle peut quand même t'entendre. Et tu fais mine de ne pas être intéressé pendant quelques secondes de plus, sachant très bien que cela ne va pas prendre avec la brune, absolument pas d'ailleurs et dans un mouvement que tu as déjà effectué des centaines de fois -ou alors est-ce un million de fois- tu finis par te débarrasser de ta chemise et par te relever, sans son aide malheureusement.
"Je plaisante bien entendu... évidemment que je plaisante." Tu ne sais pas vraiment à qui tu t'adresses exactement mais tu es sur tes deux pieds à présent et tu as un sourire plus que rayonnant pour ta partenaire avant de la rejoindre en quelques foulées. Tu ne t'arrêtes pas là, bien entendu, toujours avec le sourire aux lèvres, tes mains viennent trouver les hanches de Yasmine et ce n'est vraiment pas un effort de soulever sa fine silhouette ou même de la hisser sur ton épaule droite. C'est juste temporaire, juste pour parcourir les derniers mètres sur le sable et enfin se baigner et profiter de votre week-end en tête à tête. "Bon vous avez de la chance, l'eau n'est pas trop froide, madame Price." Tu lui donnes ce léger avertissement avant de la faire descendre de ton épaule, vous avez encore tous les deux pieds, l'eau vous arrive respectivement aux genoux et après avoir déposé un baiser sur le front de Yasmine, tu t'empares de sa main pour la guider un peu plus loin, histoire d'en profiter un peu plus. Quand l'eau vous arrive jusqu'à la taille, tu en profites pour serrer la brune dans tes bras tandis que les légères vagues vont et viennent. Il n'y a pas trop de monde dans l'eau et le ciel est clair est dégagé, il est facile d'oublier le monde en dehors de Yasmine Khadji de cette manière. "Mieux ?" Tu poses la question avant de déposer un baiser sur le front de la brune, pour la rassurer elle, pour te rassurer toi, pour en profiter le maximum. Il y a plus de moments passés dans l'eau, vous êtes là pour cela au final et tu ne peux pas vraiment t'empêcher de rire quand Yasmine essaye de te porter à son tour, trop contente de pouvoir y arriver dans ces conditions. Hors de question de lui faire remarquer qu'elle ne pourrait pas vraiment le faire autrement, le moment est trop parfait, vos sourires trop sincères et après plusieurs minutes, tu as arrêté de compter vraiment, tu interroges la brune. "C'était quoi le plan pour le reste de la matinée ? Ou même de la journée ? Non parce qu'on peut rester là..." Parce que c'était cela ton plan, parce que tu seras toujours heureux de ne rien faire, du moment que cela veut dire que tu peux passer un peu plus de temps en sa compagnie, tu ne penses même plus à tes problèmes là tout de suite, tu ne penses même plus à l'existence d'Elijah à dire vrai, trop focalisé sur Yasmine en réalité. "Pour tout le reste du week-end d'ailleurs." Ce n'est qu'une blague, à moitié, en partie, il vous faut bien regagner le sable d'ailleurs et tu es un brin curieux de savoir ce que Yasmine a prévu pour vous pour le reste du week-end, elle te connait mieux que quiconque et même si tu détestes les surprises, tu sais déjà que tu pourras et que tu vas y trouver ton compte, tu n'en doutes pas une seule seconde. "Mais on risque de prendre froid et ce n'est pas trop le but... quelque chose me dit que Molly m'en voudrait beaucoup si je ne te ramenais pas en un seul morceau. Pas que Molly d'ailleurs." Tu as un léger rire avant de resserrer ta prise sur la main de Yasmine et de vous guider dans le sens inverse, bien loin des vagues et pour le reste de votre journée et même de votre week-end. Et puis autant vous éloigner avant que l'endroit ne grouille de monde, que ce soit les touristes ou même les familles. Tu ne perds pas plus de temps pour te diriger vers la serviette, dont tu t'empares et tu fais signe à Yasmine de s'éloigner légèrement tandis que tu la secoues pour se débarrasser des quelques grains de sables qui sont venus s'accrocher au doux tissues. Pour ensuite l'enrouler autour des épaules de la brune, un fin sourire sur le visage. "Tiens." Que tu murmures tout contre Yasmine, tes yeux marrons toujours ancrés dans ceux, beaucoup plus clairs de la brune, tes deux mains sur ses épaules à elle, pour l'aider à se sécher plus vite et pour veiller sur elle à ta manière. C'est un peu ridicule, peut-être que tu n'aides pas beaucoup au final, mais c'est plus fort que toi, tu en feras toujours des tonnes dès que la brune est concernée, et comme pour t'assurer qu'elle est bien enroulée dans sa serviette, tu déposes un baiser sur son front, un autre, avant de lui reprendre la main. Ton regard s'attarde quelques instants sur vos doigts noués ensemble et sur ton nouveau bijou, la gemme brille d'un joli bleu maintenant et tu passes ton bras autour de Yasmine pour le lui montrer et poser la question toi-même. "Alors madame Price ? La couleur a changé, qu'est-ce que ça veut dire, hmm ? Attention, tu n'as pas le droit à l'erreur hein..." Tu as un soupir dramatique avant d'ajouter : "Bon okay, c'est mon premier jour avec le bijou, tu as le droit à trois chances, mais attention, si tu les utilises toutes, tu dois m'en dire plus sur le programme pour le reste de la journée... au moins." Tu dis cela en hochant la tête, trouvant que ton compromis est une très bonne idée, vous guidant de nouveau vers l'hôtel, histoire de vraiment sécher et changer de vêtement, et se préparer pour tout ce que la brune a prévu pour vous.
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| | | | (#)Sam 31 Juil 2021 - 13:12 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Comme elle l’avait déjà dit, elle aussi, elle avait de nombreux progrès à faire, et c’est pourquoi elle s’abstint de rebondir sur les paroles encourageantes d’Edgerton. Ils avaient le weekend pour eux, mais elle refusait d’en faire un colloque au cours duquel elle reviendrait sur ses plus gros défauts dans l’espoir d’y trouver la solution miracle. Quelque chose lui disait que, de toute façon, s’amouracher d’une femme parfaite ne faisait pas partie des motivations de son petit ami, et ça tombait bien, puisqu’elle était loin de mériter cette étiquette. Elle avait déjà l’habitude de le faire dans l’intimité de ses pensées, de se fustiger pour tout un tas de mauvaises manies qu’elle avait et qui l’embarrassait plus que de raison. Le moment ne pouvait être plus propice pour un peu de laisser-aller. L’ambiance s’y prêtait, et comme le soleil commençait sérieusement à taper sur leur coin de tranquillité, elle se persuada pour de bon qu’il était temps d’en profiter sans pour autant faire éclater la bulle confortable dans laquelle ils s’étaient retrouvés à l’instant où le jeune homme avait ouvert les yeux. Yasmine avait de beaux projets pour eux, elle avait mis beaucoup de coeur à les préparer en gardant à l’esprit qu’ils étaient là pour profiter l’un de l’autre autrement qu’entourés de leur proche qu’ils aimaient certes, qui n’en étaient pas moins omniprésents à certains moments pour qu’ils ne se sentent pas parfois étouffés par l’attention qu’ils leur réservaient. Ce temps qu’ils prenaient ici, à quelques kilomètres de Brisbane, il était pour eux et pour personne d’autre, et elle entendait bien faire entrer les souvenirs qu’ils se créeraient encore une fois dans la liste de ceux qui compteraient beaucoup pour elle. S’étant levée, abandonnant ses lunettes de soleil à côté du reste de leurs affaires pour libérer ses longs cheveux ondulés, elle s’éloignait déjà d’Edge qui avait refusé sa main tendue, et avança à reculons jusqu’à l’endroit où s’échouaient les vagues. Percevant nettement les paroles du jeune homme de là où elle était, elle arqua un sourcil comme seule réaction sur l’instant, puis elle pencha la tête sur le côté, retenant les mouvements aériens de ses cheveux qui lui revinrent dans les yeux par intermittence au plus elle s’approchait de la limite entre l’eau translucide et le sable humide "Parce que j’oubliais que t’es tellement pudique que ça t’empêche de te baigner tout habillé. Argument invalide, monsieur Khadji." lui lança-t-elle en réponse, se retenant d’ajouter que c’était le moment rêvé pour lui de montrer au monde entier combien il faisait d’effort pour s’entretenir, avant de le voir enlever sa chemise et ruiner tous ses propres efforts pour faire perdre patience à sa partenaire. Quand elle le vit arriver, elle lui tourna le dos en riant déjà un peu, anticipant ce qui allait se passait avec une synchronie telle qu’elle ne fut même pas surprise de se sentir décoller de terre. Elle rit juste un peu plus fort, battant doucement des jambes histoire de, et crocheta ses doigts dans les passants du bas qu’il portait en sentant la brise marine s’insinuer sous le jupon serré de sa jupe. Et puis ce fût autour de l’eau salée de lui caresser les jambes dont, là encore, elle eut le temps d’anticiper la température grâce aux indications d’Edge qui la remit sur ses pieds. S’enfonçant à peine dans le sable mouillé, elle posa ses deux mains sur ses épaules pour s’équilibrer le temps d’un instant, sentant le tissu léger de son ensemble jaune fusionner instantanément avec sa peau bronzée, parsemée de chair de poule. Ça lui poserait un problème de pudeur quand elle sortirait de l’eau tout à l’heure, car contrairement au jeune homme, les regards qu’on posait sur elle, elle ne les gérait pas aussi bien. Mais pour l’heure, elle ne s’en préoccupait pas plus que ça, protégée par l’écran que formait l’eau autour d’elle, et par la silhouette du jeune homme qui l’accompagnait. Elle était bien trop heureuse, à se réjouir que leur séjour commence aussi bien, les yeux perdus dans ceux d’Edgerton dont elle s’approcha un peu plus pour sentir ses lèvres se poser contre son front. Elle finit par s’éloigner de lui juste un peu, et s’inclina en arrière en le tenant toujours par les épaules, ne pouvant se résigner à ne pas le toucher, pour que l’arrière de sa tête frôle l’eau en même temps que ses longs cheveux qui ne la gêneraient plus désormais, plaqués entre ses omoplates, et dégageant son visage. Elle remonta doucement, au moment où Edge lui demandait si c’était mieux, et elle ne lui répondit pas tout de suite. Les yeux ne quittant pas les siens, elle préféra resserrer l’étreinte de ses mains sur ses épaules, les faisant glisser jusqu’à sa nuque quand elle l’embrassa sur les lèvres pendant quelques secondes. Ce n’est que lorsqu’elle rompit leur long baiser qu’elle lui murmura "Maintenant, c’est mieux." Avant de revenir sur sa décision, et de prétendre que ça le serait vraiment une fois qu’elle réussirait à le porter. Ce qu’elle réussit à faire partiellement, y mettant toutes ses forces le temps de le faire décoller du sol de quelques centimètres. L’eau y jouait un grand rôle, elle savait comment ça fonctionnait, mais elle n’était pas assez entraînée pour tenir la distance, et elle cessa rapidement son manège pour retrouver sa position initiale, et l’enlacer de nouveau par les épaules avec un grand sourire sur le visage qu’elle tenta de rendre moins éclatant lorsqu’il reprit la parole, et que la tête légèrement inclinée, et le haut du nez froncé, elle lui dit "Tu supportes pas de pas savoir à quelle sauce tu vas être mangé humm ?" Elle connaissait la réponse tandis qu’elle lui accordait la sienne sur le ton de la confidence, le bout de son nez frôlant à nouveau le sien quand elle approcha la tête de la sienne, un peu comme si elle ne voulait que personne ne les entende "Pour aujourd’hui j’avais prévu qu’on quitte la ville le temps de quelques heures seulement pour t’emmener à l’ouest d’ici. Au mont Tamborine." Elle savait raconter les histoires comme personne, et c’est ce qu’elle donnait l’impression de faire à ce moment-là, choisissant les bonnes intentions, les bonnes ponctuations "Il y a une grotte où on peut voir des vers luisants." Elle continua, faisant mine de chercher dans sa mémoire les détails du déroulé de la journée qu’elle avait préparé pour lui et qu’en fait, elle connaissait sur le bout des doigts "Je voulais qu’on passe par le parc national de là-bas aussi. Je sais que t’aimes les beaux paysages, et je me souviens qu’il y a des cascades magnifiques qui n’attendent que d’être photographiées avec autre chose qu’un iPhone." ajouta-t-elle dans un sourire complice, reposant sur lui ses yeux qu’elle avait dirigé vers le ciel en incitant leurs silhouettes à suivre les mouvements apaisants des vagues "Et puis on serait revenu à temps pour le dîner, j’ai réservé un coin de sable pas très loin pour qu’on soit tranquilles… mais tu sais, on peut vraiment rester ici si c’est ce que tu veux. J’ai qu’une chose à faire pour tout annuler." Ça ne lui poserait aucun problème. Yasmine ne voulait pas paraître plus niaise qu’elle en avait l’air à ce moment-là alors elle n’ajouta rien de plus pour préciser sa pensée. Mais dans son esprit, elle se disait que tant qu’ils étaient tous les deux, ils pouvaient même ne rien faire du tout à part lézarder et faire des réserves de vitamines D. C’est ce qui semblait d’ailleurs avoir traversé l’esprit du jeune homme qui la guida pour sortir de l’eau. Après qu’il l’eut préservé du regard des autres, elle qui s’était hâtée de se cacher avec ses deux bras croisés sur sa poitrine, le tissu humide de sa jupe et de son haut donnant une vue trop préciser des formes harmonieuses qu’elle cachait dessous, et de ce tatouage secret qui apparaissait sous la transparence de sa jupe imbibée d’eau, elle ne lui demanda pas l’autorisation de passer la chemise qu’il n’avait pas renfilé pour faire le chemin jusqu’à l’hôtel. Le bras qu’il posa autour de ses épaules lui laissa l’occasion de poser un oeil examinateur à la gemme de sa bague, et elle tacha de se rappeler précisément de ce que lui avait dit le brocanteur à propos de la charte des couleurs qui lui indiqueraient l’état d’esprit de son partenaire. Le bleu, ça ne signifiait qu’une chose qui lui fit légèrement basculer la tête en arrière pour affronter les yeux du jeune homme, et lui chuchoter avant un baiser rapide "J’ai même pas besoin de la gemme pour savoir que t’es heureux. Je garde mes trois chances pour plus tard."
*** Le gemme n’avait pas beaucoup changé de couleur au cours des jours qui passèrent, et bien qu’elle y jetait de temps en temps un oeil, Yasmine avait plus que conscience du bien-être dans lequel Edgerton lui donnait la sensation d’évoluer au cours des jours qu’ils passèrent rien que tous les deux. Elle partageait son état d’esprit, il était contagieux, et lui permettait de se laisser porter par le moment présent. Elle n’avait pas refusé de bousculer une bonne majorité des plans qu’elle avait préparé avant de venir ici. Et ce n’était pas si pire, bien au contraire, d’agir avec autant d’impétuosité et de laisser le hasard décider de ce qu’ils feraient sans se soucier de rien d’autre que de la présence de l’autre. La seule ombre au tableau, c’était l’approche de leur retour à la maison. Mais à dire vrai, Yasmine se refusait d’y penser trop fort. Ce n’était que la veille de leur retour à Brisbane, le visage illuminé par tout un tas de choses, qu’elle s’était désolée de la rapidité avec laquelle le temps était passé, sans pour autant plomber la bonne ambiance qui régnait, assise sur les genoux d’Edge, juste en en faisant une constatation qu’elle avait prononcé à haute voix et qui l’avait ramenée à la dure réalité. C’était un peu plus tard ce soir-là qu’elle s’était remise à penser à la promesse qu’ils s’étaient faite de faire le point ce qui les tracassaient avant de s’en aller. Mais… c’était aussi leur dernière nuit seul à seule, et ils n’avaient pas eu la tête à faire autre chose qu’à profiter un peu plus de la liberté d’occuper un espace sans que personne ne puisse les déranger. Et pendant quelques heures encore, ils remirent au lendemain cette discussion qu’Edgerton lui avait dit vouloir avoir avec elle. Seulement, ils étaient du genre à tenir leurs promesses, et le soleil s’était levé il y avait plusieurs heures déjà. Yasmine fût la première à ouvrir les yeux comme à son habitude. Elle ne quitta pas le lit pour autant, profitant encore quelques instants de la sensation des draps sur sa peau nue, et de leur chaleur dans laquelle elle s’était endormie tard dans la nuit, les mains de son petit ami posées sur sa taille, et son souffle chaud, serein et régulier, faisant naître une multitude de frissons sur la courbe de son cou dans lequel il avait niché son nez. Elle dut se résoudre à l’abandonner cependant, aussi délicatement que lui permettait le souvenir que lui avait laissé la morsure de sa barbe à l’intérieur de ses cuisses et la pression de ses doigts sur le bas de ses reins, et fila dans l’entrée de la salle de bain pour passer la chemise qu’il avait abandonné à la seconde où ils étaient revenus dans leur chambre d’hôtel. Elle ramassa ses propres vêtements pour les poser plus loin, sur une chaise qui habillait l’angle de la pièce. Il n’était pas si tôt, et si elle avait consenti à abandonner bien des projets au cours des derniers jours, celui qui la faisait quitter son cocon confortable, elle y tenait toutefois. Elle appela la réception de l’hôtel, planquée dans la salle de bain, et commanda le gâteau d’anniversaire préféré d’Edgerton en guise de petit-déjeuner — sous les conseils avisés de Tamara qui l’an passé, l’avait déjà informé de ce genre de choses et dont elle avait su en faire bon usage depuis. Ce n’était pas le bon jour, il n’aurait officiellement 36 ans que la semaine prochaine, mais puisqu’elle ne pourrait pas vraiment profiter des célébrations, elle s’autorisait cette enfreinte à la stricte loi des anniversaires qui stipulait qu’il ne fallait pas les fêter en avance. Toujours couverte de la chemise du jeune homme, elle attendit quelques instants, et puis elle alla ouvrir la porte, ayant demandé au personnel de la prévenir avec une alerte par message que sa demande avait été respectée histoire d’éviter qu’il ne frappe à la porte, et fit prudemment entrer le chariot du petit-déjeuner dans le vestibule de leur chambre. En silence, Yasmine déclocha le plat qui contenait le gâteau d’anniversaire, y planta quelques bougies qu’elle avait également demandé, et les alluma une par une. Puis, elle versa une quantité généreuse de café dans une tasse qu’elle alla tout de suite poser sur la table de chevet du côté d’Edgerton, s’activant sur ses jambes dénudées, le bruit de ses pas feutrés raisonnant à peine dans la chambre. Enfin, elle revint sur ses pas, et empoigna le gâteau d’anniversaire qu’elle apporta au jeune homme qu’elle réveilla par un joyeux anniversaire chanté en arabe de sa si jolie voix, tout doucement, pour ne pas le brusquer. Avec autant de délicatesse, elle s’assit au bord du lit, du côté où il roula, et quand il ouvrit les yeux, elle lui dit toujours aussi doucement "Je sais que je suis un peu en avance, j’ai pas pu m’en empêcher." Le visage nimbé de la seule source de lumière qu’il y avait dans la pièce, puisque les rideaux étaient encore fermés et ne laissaient qu’un mince faisceau orangé s’échapper de l’extérieur où la température était déjà élevée, Yasmine désigna les bougies d’un signe de la tête "T’as le droit de les souffler, mais pas de faire ton voeux… ça, tu le gardes pour plus tard, je veux pas que ça te porte malheur." Elle lui sourit, et attendit qu’il s’exécute pour pouvoir se pencher sur lui sans danger et l’embrasser plusieurs fois sur les lèvres "Joyeux anniversaire, Edgerton." Un autre baiser, et elle posa son regard sur le gâteau qu’elle tenait toujours, le soutenant à plat avec ses deux mains. Elle finit par le poser sur la table de chevet, et intervertit sa prise en empoignant la tasse de café fumant qu’elle lui avait versé et la lui tendant avec une fausse mine solennelle affichée sur le visage "Le café avant le gâteau, je sais." |
| | | | (#)Sam 14 Aoû 2021 - 21:24 | |
| Loin de tous et de toutes, il est beaucoup plus facile de tout remettre en perspective. Absolument tout. Et de réaliser que tu as tout ce qu’il te faut sous la main, surtout, et uniquement quand tes deux mains sont posées sur les deux hanches de Yasmine. Car qu’est-ce qu’il te faut de plus, vraiment ? Que vous rentriez ou non, que vous décidiez de vous établir à Brisbane ou de tout simplement grimper dans sa Jeep pour continuer votre tour des côtes Australiennes... cela ne changerait pas ton état d’esprit ou même la façon dont bat ton cœur, qui est, tu le sais, la bonne cadence. Tout est possible avec la main de la brune dans la tienne, tu le sais, et avec ses yeux verts posés sur toi, tu te sens en mesure de tout faire et tu veux encore plus te perdre dans des dédales de rues et d’endroits inconnus et prendre le temps de tout découvrir, avec elle, justement. Il y a des balades, il y a des rires, il y a les lèvres de la brune contre les tiennes, il y beaucoup trop de moments passés devant l’objectif de ton appareil photo, à tenter de capturer la lueur précise dans les yeux de Yasmine à chaque fois qu’elle a les yeux posés sur toi... Mais cela te parait un peu impossible et tu te demandes si ce n’est pas mieux que cela ne finisse jamais sur un cliché, que cela reste un secret entre vous deux, rien que pour vous deux et qui ne sera jamais partagé avec qui que ce soit d’autre. Tu aimes bien cette idée, tu adores passer du temps en compagnie de la brune et même la perspective de votre dernière soirée ici ne parait pas si effrayante que cela en somme. Tu y penses au moment où elle te rappelle l’heure de votre départ, installée sur tes genoux, ton menton reposant sur l’épaule de Yasmine, la gardant tout contre toi, pensif et présent à la fois. C’est juste la fin de votre week-end, vous allez vous voir tout autant dans Brisbane et ce n’est pas comme si vous restiez éloignés bien longtemps... C’est toi qui la rassures, avant de capturer les lèvres de la brune, pour profiter pleinement et entièrement de votre dernière soirée, complète, rien qu’à deux et sans craindre des interruptions de qui que ce soit. C’est un autre lot de souvenirs, que tu te souviens avoir murmuré contre la peau un peu plus claire de Yasmine, avant de vraiment la distraire et de mettre une fin, définitive, à la conversation et son angoisse latente. Juste d’autres souvenirs auxquels se raccrocher pendant les mauvais moments et quand tout semble tanguer quand tout devrait être en équilibre, juste un rayon de soleil de plus. Elle brille Yasmine, pleinement et véritablement lors de vos étreintes et même après, comme à cette seconde précise, où tu te fais la réflexion, blotti tout contre elle, ta tête nichée dans son cou à elle, un bras flanqué par-dessus sa fine silhouette... Il y a définitivement quelque chose là, rien que pour tes yeux, et tu ne sais même pas si c’est son sourire, la façon dont certaines de ses boucles brunes caressent la peau de son visage ou le sourire qu’elle t’adresse, mais tu fermes les yeux avec un sourire sur le visage et en te disant que tu es l’homme le plus chanceux de la planète.
Et tu aurais pu dormir des heures et des heures si ce n’était pas pour la voix plus que familière de Yasmine, encore une fois. Elle te ramène vers la réalité et si ton premier réflexe est de grogner, véritablement et de chercher un moyen de garder les yeux fermés un peu plus longtemps - juste quelques minutes de plus- tu es accueilli par une vision tout aussi parfaite que celle de la veille, tes yeux foncés faisant la focale sur Yasmine, beaucoup plus réveillée que toi, dans ta chemise, les bras chargés, avec ce qui a l’allure d’un gâteau d’anniversaire. Oh, elle est beaucoup plus réveillée que toi, c’est ta première pensée avant que tu ne te passes la main sur le visage, te frayant un chemin du côté de la brune. Elle fait tout pour ne pas te brusquer et tu apprécies les efforts, car tu peux encore sentir la fatigue sur tes épaules et sur tes paupières, cependant, le réveil est plus que doux, encore plus quand les lèvres de Yasmine viennent rencontrer les tiennes, elle réussit même à t’arracher un sourire quand elle prononce toutes les syllabes de ton prénom. "Le café avant le réveil je dirais même..." Que tu marmonnes avant de t’éclaircir la gorge et de te redresser pour attraper la tasse de café qu’elle te tend. Qui est plus qu’appréciée et tu ne dis rien pendant quelques minutes, beaucoup trop occupé à siroter le liquide chaud et à te réveiller peu à peu, ton train de pensée retrouvant peu à peu son rythme rapide et habituel. Il fait jour, tu n’as aucune idée de l’heure qu’il est, cependant, tu soupçonnes que la brune est debout depuis plus longtemps que toi, elle n’a pas encore commencé à refaire son sac, ni le tient d’ailleurs et tu ne lui en veux même pas, autant en profiter le plus longtemps possible, pas vrai ? Tu pousses un soupir l’instant d’après, reposant la tasse, vide, sur la table de chevet, ton dos nu trouvant la petite pile d’oreillers pour un soutien nécessaire. Puis ton regard se porte sur Yasmine, puis sur le gâteau et tu esquisses un autre sourire. "Parfait, je vais souffler mes bougies..." Tu fais semblant d’être dérangé, semblant seulement, car tu n’as jamais compris l’engouement ou l’excitation que tu étais censé ressentir le jour de ta naissance, mais hors de question de froisser Yasmine ou de dénigrer tous ses efforts. "Tu as techniquement quelques jours d’avance…" Que tu murmures quand elle s’empare du gâteau pour le placer devant toi, la lueur des bougies rend cela un peu trop solennelle et même si tu vas respecter la demande de la brune et ne pas faire de vœu, tu ne vois même pas ce que tu pourrais demander. Que tout reste ainsi le plus longtemps possible, vous deux, comme ça, tous les jours, tous les matins ? Oui, quelque chose comme cela. "Et tu es beaucoup plus excitée que moi en sachant que je vais prendre un an de plus dans quelques jours." 36 ans, quelques années de plus et tu passeras un autre cap important, tu ne sais pas vraiment si tu as envie d’y penser, cela parait trop éloigné et y songer maintenant n’aurait absolument rien de constructif ou de productif alors... Alors ce sera pour plus tard. "Mais..." Mais cela reste quelque chose qu’il faut célébrer, alors tes yeux ancrés dans ceux de Yasmine, tu finis par souffler tes bougies, sans faire de vœu, persuadé que tu n’en as pas vraiment besoin dans le fond. "Ce n’est qu’un chiffre, pas vrai ?" Tu décides que c’est un très bon argument et tu ne perds pas une seule seconde de plus pour t’emparer de la petite cuillère et te lancer à l’assaut de ton gâteau d’anniversaire. Et si tu prétends ne pas vouloir partager (c’est toi qui prends de l’âge, pas elle d’abord) cela ne dure qu’un court moment, avant que tu ne passes un bras autour de la brune et tu la laisses se servir dans l’assiette, toujours un sourire sur le visage. "Merci... pour tout ça, pour les quelques jours loin de tout, pour le gâteau, pour ça..." Tu ne sais même pas pourquoi tu la remercies en réalité, cependant, les mots doivent être prononcés, et ils sont même scellés avec un baiser sur le front de Yasmine et tu décides que c’est une très bonne façon de célébrer ton anniversaire, et ce même si c’est avec quelques jours d’avance. Rien de ce que ta famille a prévu ne pourra remplacer ce moment-là et tu espères qu’elle en a un minimum conscience. C’est penser aux autres Price qui te fait penser à Elijah et à la promesse faite à Yasmine quelques jours plus tôt, tu déposes l’assiette, presque vide, sur la table de chevet de ton côté avant de t’emparer des deux mains de Yasmine. C’est seulement quand tu fais cela que tu remarques que la bague, que tu n’as toujours pas enlevée, a changé de couleur, légèrement orange désormais, tirant presque sur le marron, mais tu décides de ne pas te concentrer sur cela, mais bien sur ta promesse et uniquement sur cela. "On va devoir rentrer dans quelques heures, et je n’ai pas oublié que je t’ai promis de te dire ce qui me passait par la tête et…" Et par où commencer ? Tu n’en as parlé à personne, de cette rencontre avec ... ton demi-frère ? Oui, c’est bien cela, s’il ne s’agissait pas d’une mauvaise blague, plus que cruelle pour le coup, Elijah serait ton demi-frère, tu l’as mis à la porte dans les règles de l’art et tu as rangé la conversation dans un coin de ta tête, pas prêt à y revenir. Personne n’est au courant de l’échange, pas même ta thérapeute, pas même Tamara, et pas Yasmine. Mais tu veux en parler à Yasmine justement, pour démêler ce nœud impossible qu’on a jeté dans ta direction. Tu prends une profonde inspiration avant de tourner légèrement la tête vers ta droite, pour rencontrer le regard de ta partenaire. "J’avoue que je ne sais vraiment pas par où commencer, c’est un peu arrivé par hasard mais il y a quelques semaines de cela, un jeune homme s’est pointé à ma porte, plus jeune que moi, dans la vingtaine je dirais... et bref, on s’est mis à parler et de fil en aiguille, il a affirmé que j’étais son grand frère et qu’on avait le même père…" Le dire à voix haute ne rend pas la chose plus facile à digérer ou accepter, Yasmine est mieux placée que n’importe qui pour savoir que le sujet de ton paternel est un sujet sensible. Si on t’écoute, il n’y a que Tamara et tu n’as qu’un seul parent, ce qui dans un sens est vrai, c’est elle qui t’a élevé, qui t’a aidé à te redresser quand les choses ont été trop difficiles et uniquement elle qui a été là pendant des années. Et si plus jeune, tu as voulu avoir des réponses, tu as rapidement arrêté de poser des questions... pourquoi ? Parce qu’il aurait fallu être idiot pour ne pas voir la peine et la douleur sur le visage de ta mère, à la mention d’un parfait inconnu, à la mention de celui qui n’est pas là, ou encore considérer la possibilité qu’elle ne soit pas assez pour toi. Alors par respect, par amour pour ta propre mère, tu as arrêté de poser des questions tout simplement. Et le temps est passé par là, et l’absence est toujours aussi pesante, mais continuer de poser des questions t’a paru bien futile, alors tu as accepté que Tamara est et serait l’une des seules constantes dans ta vie. Et pourquoi passer ton temps à courir après quelqu’un qui n’a jamais cherché à te contacter ? Ce serait une perte de temps, mais maintenant que tu connais l’existence d’Elijah... ta logique ne semble plus aussi imperméable que cela, et tu te remets à douter. "Je n’ai pas eu la meilleure réaction sur le moment mais même si c’était et c’est la vérité, c’est juste..." Tu n’es pas spécialement désolé, non, tu mentirais si tu prétendais le contraire, tu n’étais tout simplement pas prêt pour de tels aveux et une telle révélation, c’est tout. Tout ceci arrive à un moment où tu étais persuadé d’avoir trouvé un certain équilibre, entre ta relation avec Yasmine, ta thérapie et ton nouveau boulot, certain d’arriver à te comporter comme une personne normale... tout cela pour qu’on te rappelle que tu n’as pas le droit à un seul moment de répit. "... Tout un pan de ma vie auquel je n’ai jamais pensé avant." Que tu conclus en cessant de fixer la jeune femme, ton regard se perdant quelques instants dans le vide, tandis que tu considères tout un nouveau pan de possibilités.
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| | | | | | | | (priadji) let's go to perfect places |
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