| (priadji) let's go to perfect places |
| | (#)Lun 16 Aoû 2021 - 4:54 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Les matins et Edgerton, c’était loin d’être une histoire d’amour, et si l’infirmière en elle n’était pas aussi certaine de lui causer des dommages majeurs, elle se serait convaincue que, lui injecter du café directement dans les veines pour lui permettre de mieux les supporter, serait la solution la plus adéquate. Ce n’était pas le cas, évidemment, et c’était pour cette raison qu’elle préférait cent fois se montrer plus douce encore qu’elle ne l’était d’ordinaire lorsqu’il s’agissait de faire émerger le jeune homme de sa tranquillité ensommeillée. Ils avaient le temps, rien ne pressait en cette matinée bien entamée, et si ce n’était pas pour marquer le coup et lui faire souffler ses bougies au sein de l’intimité confortable de cette chambre en particulier, elle l’aurait laissé dormir jusqu’à la dernière demi-heure précédent leur départ. Mais elle avait les idées bien arrêtées quand elle le voulait, Yasmine, et même si elle savait pertinemment qu’elle s’y prenait en avance, voir le visage de son partenaire illuminé par la lueur des bougies, ça lui permettait de son côté d’envisager sa journée avec plus de détermination, et moins de nostalgie. Déjà, cette dernière s’insinuait en elle comme un poison lent, mais infaillible. La perspective de retrouver Brisbane et de se séparer d’Edge momentanément pour qu’ils puissent chacun de leur côté retrouver leurs marques après quelques jours à profiter uniquement de la présence de l’autre n’avait pas grand-chose de réjouissante en vérité, aussi elle entendait bien grappiller la moindre seconde d’allégresse qu’elle avait ressenti au cours des derniers jours. Elle se voyait déjà lambiner plus que de raison dans les draps qu’elle avait quitté quelques longues minutes plus tôt avant de consentir à se lever pour préparer leur départ, et c’est cette image qui lui donna envie de se poser aux côtés du jeune homme une fois qu’il eut soufflé ses bougies. "C’est parce que j’ai une affection particulière pour les vieillards, et comme tu fais définitivement ton entrée dans cette catégorie, je tenais à ce que ce soit fait dans les règles de l’art." lui souffla-t-elle en gravissant la montagne de muscles qu’il était pour atteindre son côté du lit, non sans frôler son visage avec le bout de son nez. Enfin, elle se posa à côté de lui, s’apprêtant à s’enfoncer dans les oreillers qu’elle avait derrière elle. Se faisant, elle lui subtilisa, le temps d’une gorgée seulement, la tassé de café qu’il avait presque vidée, et ouvrit la bouche avec théâtralité quand il refusa de la laisser picorer dans son gâteau d’anniversaire. Yasmine pouvait ne se contenter que de ça en réalité, de ce genre de doux moments qui n’exigeaient rien d’autre que la présence de son partenaire pour qu’il devienne parfait à ses yeux. Elle avait été élevée dans l’idée que se satisfaire de la simplicité des choses, c’était pour le mieux, et si ça ne tenait vraiment qu’à elle, elle ferait des occasions spéciales qui jalonnaient sa relation avec le jeune homme des petits moments sans prétention. Exactement comme celui-ci tandis qu’ils partageaient la même assiette, les cheveux en bataille et les yeux encore lourds de peu de sommeil. Ainsi, elle ne répondit pas aux remerciements d’Edgerton. Elle ne trouvait pas ça nécessaire qu’il le fasse. Pour elle, ce genre de moments passés à deux résultaient d’une normalité dont elle ne saurait plus se passer et qui faisait partie de ses habitudes les plus ancrées. Ils n’avaient plus besoin de se répandre de cette manière, ils avaient la certitude que leur relation était sérieuse et durable, et même si de son côté, Yasmine ne prenait jamais rien pour acquis, elle se surprenait souvent à entériner la conviction profonde qu’elle avait d’avoir trouvé son équilibre avec Edge — il l’avait guéri de quelques maux dont certains avaient été difficiles à vivre ces dix dernières années, il en annihilait d’autres rien que par la chaleur qu'il dégageait, et la pression que ses doigts exerçaient sur sa peau bronzée. Certains jugeraient son train de pensées comme un manque de modestie de sa part, mais elle avait même l’impression que c’était le cas pour lui aussi, et c’était le plus beau cadeau qu’elle pouvait lui faire. Les voyages, les bijoux, ce n’était que du matériel, elle avait plus à lui offrir que son talent notoire pour dénicher la babiole la plus opportune à glisser dans un emballage, tellement plus — et elle s’y efforçait sans même y songer. Elle savait que sa vie avait été semé d’embûches, qu’il devait se battre pour trouver des constantes auxquelles se raccrocher sans craindre de les perdre à un moment donné, et bien qu’elle avait encore des doutes parfois, elle faisait en sorte d’avoir les épaules assez larges pour faire partie de celles-là, et se montrer aussi fiable qu’il était en droit de l’exiger pour ne plus avoir à supporter une déception supplémentaire. Oui, Yasmine l’aimait au point de sortir de sa zone de confort, et de transformer ses faiblesses en des qualités qui lui permettaient de le soutenir quand il en avait besoin, comptant sur son empathie pour démêler les noeuds de situations délicates auxquelles il était confronté, et attendant de sa part qu’elle se montre objective et sensée — ce qu’elle était, la plupart du temps.
D’ailleurs, elle le sentait, que ce qu’il avait à lui dire lui demanderait d’agir de cette manière. L’expression de son visage changea en une seconde. Elle remua ses jambes nues sous les couvertures seulement pour faire un demi-tour, toujours assise, et s’installa en opposition à la silhouette du jeune homme pour mieux voir son visage — la tête de lit en face d’elle, la lueur de l’extérieur faisant miroiter l’éclat dans ses yeux verts. Elle croisa les jambes, prenant la position du tailleur, et se mordit la lèvre inférieure pour mieux se préparer à écouter le jeune homme lui parler de sa voix rocailleuse du matin. Le temps de faire le point sur les traits, toujours ensommeillés, d’Edgerton, et d’une voix chargée du sucre qu’elle venait d’ingurgiter, elle lui dit doucement en tendant la main pour chasser les restes d’inertie qui embrumait l’expression qu’il lui renvoyait "Prends le temps de te réveiller, on doit rendre les clefs que dans quelques heures tu sais. Je suis pas pressée." Elle passa ses pouces sur ses paupières, puis elle récupéra sa main qui se perdit dans sa propre tignasse qu’elle rassembla sur un côté de son épaule. Elle ne redoutait pas ce qu’il avait à lui dire, plus depuis quelques jours, et puisqu’elle avait le sentiment que ça touchait un sujet qui ne la concernait pas tellement au final, elle se savait capable de patienter pour qu’il trouve la meilleure façon à ses yeux de lui exposer ce qui le tracassait. Il lui donnait l’impression d’y avoir songé cependant, puisqu’il éluda sa proposition de prendre le temps pour se lancer dans le vif du sujet. Et ce qu’il lui dit fit naître un haussement de sourcils chez Yasmine qui, si elle devait être sincère, ne s’était pas attendue à ça. Ils ne parlaient pas du père d’Edgerton. Jamais. Eux. Ni personne dans l’entourage du jeune homme. Elle avait toujours été assez perspicace pour comprendre qu’il ne faisait pas partie du joli tableau que lui avait toujours semblé être la famille Price. Elle n’était pas curieuse à ce sujet, elle trouvait que c’était trop délicat pour qu’elle essaye de démêler les tenants et les aboutissants de l’absence d’une figure paternelle dans la vie de son petit ami. Et puis pour la côtoyer, et pour s’en être fait une amie qu’elle respectait autant pour son rôle dans la vie de son amoureux que pour être la femme merveilleuse qu’elle était, elle savait mieux que quiconque que Tamara avait réussi à combler tous les besoins de son fils sans avoir nécessairement à se reposer sur les épaules d’un homme. Elle lui paraissait forte, Tamara Price, du genre à n’avoir besoin de personne pour faire ce qu’elle avait toujours voulu et se construire une vie aussi heureuse que celle qu’elle vivait aujourd’hui. Seulement, Yasmine savait dans le fond que c’était plus compliqué que ça, et que l’entêtement que son fils mettait à ne pas vouloir s’attarder à propos de tout ça était le fruit d’une blessure profonde, difficile à cicatriser, que malgré tous ses efforts et son expérience en la matière, elle ne pourrait jamais correctement panser. Pas tellement parce qu’elle avait été élevée par ses deux parents et qu’elle pouvait difficilement se mettre à sa place, surtout parce qu’elle pouvait imaginer combien ça devait être douloureux pour lui d’alimenter sereinement l’imaginaire du petit garçon qu'il avait été, et qu’il restait d’une certaine manière, quand on venait sonner à sa porte en prétendant être son frère. Elle prit une très légère inspiration, essayant de rester rationnelle, et de ne pas se laisser submerger par ses propres émotions. Elles lui dictaient de se pencher pour le prendre dans ses bras… ce qu’elle ferait un peu plus tard sans aucun doute. En attendant, elle lui demanda "Tu penses que c’est possible qu’il le soit vraiment ?" Il y avait des gens cruels. Mais elle avait beaucoup de mal à s’imaginer qu’on puisse l’être au point de venir mettre un coup de pied aussi violent dans les certitudes de quelqu’un qui avait construit sa vie sans rien attendre de la personne qu’il n’avait jamais connu. Yasmine pencha la tête sur le côté, et ses yeux se perdirent dans les plis des draps. Pendant qu’elle fronçait les sourcils, elle se risqua à reprendre la parole en relevant la tête pour regarder son partenaire "Est-ce que t’en as discuté avec… ta mère ?" Elle prononça le reste de sa phrase prudemment, cherchant le regard d’Edgerton pour mieux anticiper sa réponse. Après une pause pour faire le point sur sa propre conception des choses, elle reprit avec beaucoup patience, l’une de ses mains se posant au milieu de la couverture qu’Edge avait sur lui "T’as réagi normalement. Faut pas t’en vouloir de t’être senti mis au pied du mur par quelqu’un que tu connais pas, mais…" Mais elle se faisait l’avocate du Diable. Et parce qu’elle savait très bien que c’était ce qu’attendait le jeune homme, elle poursuivit avec lucidité, se redressant pour s’approcher un peu de lui, et lever la tête en même temps que lui "N’oublie pas qu’il n’est pas responsable de la situation, et qu’il est peut-être aussi préoccupé que tu l’es en ce moment. C’est sûrement ce qui l’a poussé à venir te trouver d’ailleurs… ça doit être aussi difficile pour lui que ça l’est pour toi." Elle pinça brièvement les lèvres, pour mieux ajouter quelques secondes après "Il cherche sans doute à démêler ce qu’il a appris sans avoir jamais rien demandé… et je sais que t’as rien demandé non plus." fit-elle sans ciller, démontrant la sincérité de son raisonnement en affrontant les yeux d’Edge qu’elle fixa pendant un long instant avant de poursuivre sur le même ton "Il n’y est pour rien, comme tu n’y es pour rien non plus." Elle hocha la tête le temps de le laisser prendre sens de ce qu’elle disait, et ajouta d’une voix un peu plus basse, cherchant sa main dans laquelle elle glissa la sienne, ses doigts comblant l’espace entre les siens "Il a essayé de te recontacter depuis, il t’a donné son nom ?" |
| | | | (#)Mar 24 Aoû 2021 - 9:38 | |
| Tu es content de pouvoir parler de cette rencontre plus que brusque et complètement inattendue avec Yasmine. Plutôt que de garder cela dans un coin dans ton esprit et de te rejouer la scène en boucle pour tenter de donner du sens à la situation. Tu ne peux pas le faire, du moins pas tout seul et quand la brune prend une profonde inspiration, sûrement pour peser toute la mesure de tes mots, tu en fais de même, avant de lui offrir un maigre sourire. Parce que toute cette histoire ne fait pas de sens, il n’y a certes pas de fautif dans l’histoire, cependant, une part de toi, très certainement la plus dramatique, ne peut s’empêcher de trouver cela un brin injuste et même complètement cruel. Tu ne sais pas comment discerner le vrai du faux, faire la focale sur ce qui est important, ce qui est superflu et tu es tout simplement perdu. Il s’agit d’un sujet sensible et d’un sujet que tu n’as pas abordé depuis très longtemps et même un peu tabou et tu sais que ça, Yasmine l’a compris toute seule, il suffit de te connaitre un peu ainsi que ta relation avec ta mère, pour réaliser que le tableau de famille n’est pas si grand que cela. On peut toujours ajouter tes oncles, tantes et tes cousins, cependant, il y a toujours eu une inconnue et cela ne remonte pas à aujourd’hui. Tu aurais sûrement pu choisir un sujet un peu plus joyeux ou attendre un peu plus, tes bougies viennent à peine d’être soufflées, mais quand Yasmine reprend la parole tu sais qu’elle ne t’en veut pas, elle doit même être un minimum rassurée que tu lui fasses confiance à ce point-là et que tu continues de lui faire confiance. Tu croises les bras sur ta poitrine nue à sa première question, une expression incertaine sur le visage, tu n’as aucune réponse à lui offrir, cependant, tu hoches négativement la tête quand elle parle de ta mère. Yasmine est la première personne que tu mets au courant, bien avant ta thérapeute même, tu ne veux pas vraiment qu’on te dise que tu dois faire des efforts et tendre la main à Elijah, non, tu ne souhaites pas être logique ou rationnel. Parce qu’il ne s’agit pas de quelque chose qui arrive tous les jours ou même à tout le monde. Tu es même assuré quand Yasmine te confirme que tu as eu une réaction normale, encore une fois, tu n’en es pas du tout fier et avec le recul, tu sais que tu aurais pu aborder les choses un peu plus posément, cependant, c’était trop, beaucoup trop vite et tu as appuyé sur le frein avec toute la force que tu possèdes, c’est-à-dire beaucoup. Tu hoches de nouveau la tête face au discours plus que raisonnable de Yasmine, ce n’est certainement pas ce que tu voulais entendre, cela reste la vérité, Elijah et toi, vous êtes à des opposés du même problème, si c’est compliqué pour toi, c’est compliqué pour lui aussi. Yasmine marque un point et tu te retrouves à prendre une autre inspiration, les bras toujours croisés sur ta poitrine, une partie de toi toujours et encore une fois sur la défensive. Pour te protéger toi bien entendu, car quand le sujet de ton père est mentionné, tu as dû toi-même établir les règles, afin de ne plus jamais être blessé, ou même déçu ou que l’on t’atteigne tout simplement. Et tout ceci, même cette conversation, enfreint tellement de tes propres règles... si tu avais eu cette discussion avec une autre personne, tu aurais fait demi-tour depuis longtemps, pas face à Yasmine, face à la brune et son regard clair, tu prends une autre inspiration, retrouvant la parole. "Elijah, c’est le nom qu’il m’a donné..." Que tu concèdes enfin, ce n’est pas beaucoup tu le réalises. "Et non, il n’a pas tenté de me recontacter, mais tu me connais, je peux être persuasif quand il s’agit de dire aux gens de me laisser tranquille." La blague est mauvaise, tu le sais, tu en as parfaitement conscience, cependant et encore une fois, cela reste la vérité. Yasmine en a fait les frais la première et c’est seulement parce qu’elle était déterminée, seulement parce qu’elle a jugé que tu pouvais lui apporter quelque chose, qu’elle est restée et surtout, que tu n’as plus tenté de la faire partir. Mais avec un parfait inconnu ? Non, ce n’est tout simplement pareil, aussi le silence radio est normal et totalement justifié. Et encore une fois, qu’est-ce que tu ferais s’il te recontacte ? Est-ce que tu veux qu’il te recontacte ? Tu n’en sais rien, tu détestes ne pas savoir et tu serres la main de Yasmine le moment suivant, ton regard perdu dans le vide. "Et... Franchement ? Je ne s’en sais rien du tout, si c’est une blague, elle est de très mauvais goût et comme tu le dis, ce serait quoi l’intérêt d’un gag aussi élaboré ? Cela ne fait pas vraiment de sens quoi..." Pas de sens du tout, et l’alternative n’est pas mieux, s’il s’agit de la vérité, cela veut bien dire que tu as un demi-frère. Et cela veut également dire que... ton père a continué sa vie après toi, il a trouvé une autre personne, autre que ta mère, il a eu un autre enfant, peut-être qu’il a enfin été heureux, assez heureux pour rester cette fois-ci, pour considérer que ce n’était pas une erreur de parcours, qu’Elijah en valait la peine et... les raccourcis sont trop faciles à faire et la pente trop glissante, le raisonnement de pensées ne parait pas si illogique que cela, et tu détestes te retrouver ainsi, à douter de tout, et de tous les progrès que tu as pu faire ces derniers mois et auprès de Yasmine. Avec sa simple existence, ce Elijah arrive presque à tout effacer, presque. Tu tournes de nouveau la tête vers Yasmine, décidant de te concentrer sur elle et de répondre à ses questions.
"Et non, je n’en ai pas discuté avec ma mère, je ne saurais même pas quoi lui dire, ou comment commencer cette conversation-là... on a arrêté de parler de la potentielle existence de mon père biologique depuis des années." Tu ne sais même pas qui blâmer dans cette affaire, toi qui as été trop lâche, ta mère qui aurait dû être claire dès le début, toi qui as rapidement accusé celui qui était absent, Tamara qui a essayé de combler le vide pendant des années ? Il n’y a pas vraiment de bonnes ou de mauvaises réponses, tu en as parfaitement conscience, tout comme tu réalises qu’il y a des pièces du puzzle que tu n’as pas, ta mère a eu une vie avant toi, ton père visiblement a eu une vie après toi... c’est un nœud impossible à démêler que tu te dis la seconde suivante. "Et je ne suis pas idiot, je sais bien qu’il est quelque part, dans la nature, mais je ..." Mais faire semblant était beaucoup plus facile. Tu le sais que ce n’est pas quelque chose de viable, pas sur le long terme du moins, et pourtant, cela était plus simple. Maintenant tu n’as pas la moindre idée de la bonne direction à suivre, quoi que tu fasses, quelqu’un va être blessé, quelqu’un va se retrouver sur la touche, l’équilibre, précaire certes, que tu as pour le moment fonctionne... "Quel serait l’intérêt de chercher des réponses, maintenant ? J’ai la vie que je veux, en demander plus parait un peu... non pas un peu, complètement égoïste..." Tu n’as pas d’autres moyens de t’exprimer, cependant, c’est ainsi que tu le ressens, pourquoi demander plus ? Tu as Yasmine, tu es sobre depuis de longs mois maintenant, tu as enfin l’impression de voir les choses clairement, pour ce qu’elles sont et si ce n’est pas le cas, tes sessions régulières, avec ta thérapeute t’aide à remettre de la perspective dans ton quotidien. La famille que tu as en ville se soucie de toi et viendra toujours à ton aide... pourquoi demander plus ? Qui es-tu pour dire que tu mérites plus ? "Et pour être encore plus honnête, je n’ai pas envie de me pencher sur ce problème-là en fait, si c’est la vérité, qu’est-ce que ça veut dire ? Que je dois quelque chose à un parfait inconnu ? Si on a bien un parent en commun, alors c’est le parent qui aurait dû faire l’effort de me contacter, pas l’inverse." Tu es un peu plus catégorique en disant cela, et c’est sûrement une réaction un peu plus qu'immature, mais tant pis, dans cette histoire, tu es le gamin... et même des années plus tard, tu ne vois pas pourquoi c’est toi qui devrais te lancer dans tout cela, et réconcilier un passé qui t’a toujours échappé. Cela ne fait pas de sens, cela n’est pas juste et si tu te tiens sur tes deux pieds aujourd’hui, ce n’est pas grâce à lui. "Je ne veux pas courir après quelqu’un qui ne veut clairement pas de moi dans sa vie... surtout pas après presque 36 ans d’un silence radio." Parce que c’est bien ça qui te dérange dans toute cette histoire, partir à la recherche de quelque chose tu pourrais ne jamais trouver, ou pire encore, après une vérité qui serait encore plus difficile à accepter. Peut-être que ton père avait toutes les raisons du monde de te laisser sur la touche, de ne pas être dans ta vie et ne pas te contacter... mais cela n’excuse en rien l’absence, tu le sais déjà, tu lui en veux déjà, tu lui en as toujours voulu, ce n’est certes pas sain, sauf que tu n’as jamais rien demandé, jamais rien n’exigé de qui que ce soit. Et tu ne veux pas que quelqu’un de tente de recoller les morceaux, et ce même si Elijah doit juste vouloir en savoir plus sur toi, c’est trop peu, trop tard, et tu n’es certainement pas prêt à entendre des excuses ou même en donner. "Je crois que ça résume bien la situation en fait, je ne serais jamais objectif et je ne serais jamais en mesure de prendre du recul sur tout ça... je n’ai pas eu de père, avoir soudainement un frère ne va rien résoudre... tant pis si cela fait de moi quelqu’un d’horrible ou d’injuste." Tu peux vivre avec cette culpabilité-là, et dans une certaine mesure, tu le fais déjà.
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| | | | (#)Sam 28 Aoû 2021 - 8:21 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Effectivement, s’il y avait bien quelque chose qu’elle savait à propos d’Edgerton Samuel Price, c’était qu’il était singulièrement obstiné quand il s’agissait de démontrer à quiconque osant s’approcher un peu trop près de lui et de ses secrets qu’il n’avait besoin de personne pour s’en sortir, et encore moins pour continuer à avancer sur le chemin qui était le sien. Toujours assise en tailleur, à l’opposée de la silhouette étendue du jeune homme, Yasmine lui lança un regard par-dessous ses longs cils, arquant un sourcil en même temps et ce pour lui faire savoir que la blague était très, très mauvaise. Elle était prête à lui pardonner toutefois, et elle le lui fit comprendre pour de bon quand, remuant au milieu des draps pour se mettre dans le bon sens du grand lit qu’ils occupaient, elle se cala tout contre sa poitrine, ressentant le besoin de lui apporter de la chaleur autrement qu’en le couvant d’un regard doux et bienveillant. Elle rabattit son bras robuste au niveau de sa propre clavicule, et posa son menton dans le creux formé par son coude, resserrant leur étreinte en même temps. Un baiser se perdit sur la peau sombre d’Edge tandis qu’elle l’écoutait parler et qu’elle-même se perdait dans ses propres pensées sans pour autant laisser de côté le sens de tout ce qu’il lui disait. Elle fit un point rapide dans l’intimité de ses souvenirs, et se rendit compte que ce n’était pas si loin que ça en vérité, ce moment où elle s’était retrouvée à devoir elle-même sortir de sa zone de confort pour empiéter sur celle du jeune homme, et lui faire entendre qu’il ferait ce qu’il voudrait, qu’il lui dirait ce qu’il voudrait, mais qu’elle avait fait un choix qui la regardait et qu’elle resterait à ses côtés. Elle n’incombait pas entièrement l’acceptation d’Edgerton à sa résolution de rester lors de cette discussion animée, chacun sous le choc à leur manière. Elle était surtout le fruit des efforts acharnés du jeune homme ; elle savait qu’il y avait toujours une part de lui qui ne comprenait pas pourquoi elle était là, et c’était un vrai combat pour lui de faire en sorte de ne pas la repousser constamment simplement parce que c’était ce que lui dictait sa mauvaise foi — ou sa mauvaise estime de lui-même et de tout ce qu’il pouvait lui apporter en retour pour la rendre meilleure, sans la rendre différente pour autant. Si elle devait s’y arrêter plus longtemps encore, elle comprendrait que ce schéma n’était pas totalement éloigné de celui qui était en train de se dessiner au sujet de sa rencontre forcée avec Elijah — ce prénom, Yasmine le mémorisa comme on mémorise une leçon, avec la détermination suffisante pour ne jamais l’oublier. Elle n’avait pas besoin de s’y appesantir, en fait les paroles du jeune homme étaient assez pertinentes pour qu’elle sache que c’était exactement ce qui était en train de se passer. Yasmine avait sans aucun doute un rôle à jouer pour aider son partenaire à faire le point sur ce qu’il ressentait à propos de tout ça. A ce moment précis, il attendait qu’une chose de sa part, et c’était qu’elle ne soit pas uniquement sa partenaire au sens premier du terme ; il fallait qu’elle laisse un instant de côté tout ce qui les connectait romantiquement parlant pour reprendre le rôle de l’amie qui lui avait désigné le toit de l’hôpital comme le jardin adéquat pour y semer doutes et secrets. Il s’y était senti plus en sécurité pour discuter de ce qui était trop difficile à envisager à hauteur d’homme pendant qu’il guérissait de ses blessures physiques, et qu’il se préparait à prendre soin de celles, plus profondes, qui l’avait mené jusqu’aux urgences. Dans cette chambre d’hôtel, endroit privilégié de leur nouveau début et de leurs promesses, ils étaient aussi à l’abri du reste du monde. C’était manifestement pour lui un gage essentiel pour qu’il réussisse à démêler ce qu’il avait dans la tête, et dont elle prenait conscience au fur et à mesure qu’il s’exprimait. Elle tenait à l’aider autant qu’à l’époque. Elle savait néanmoins qu’elle n’était pas la plus à même de lui apporter les bonnes réponses aux questions qu’il laissait filer. C’était le rôle de Tamara, mais elle ne pouvait pas lui dire de cette façon… ou peut-être que si, mais pas dans l’immédiat. Pour l’instant, elle pouvait compter sur sa capacité à garder les pieds sur terre pour l’aiguiller dans la bonne direction. Elle ne voulait pas qu’il se sente obligé de quoi que ce soit cependant puisque qu’il s’agissait d’un pan de son histoire qui lui appartenait, et sur lequel il se devait de travailler en fonction de ce que lui dictait ce qu’il ressentait. Yasmine serait là, mais c’était à lui de décider de qui était le mieux pour lui et ça, elle voulait qu’il l’entende aussi.
"T’as pensé qu’il a pu chercher à te trouver pas pour réparer les erreurs de la personne qui vous lie, mais simplement parce qu’il en a envie ?" Elle marqua une pause indiscernable, levant le menton pour affronter le regard d’Edge, l’arrière de son crâne pesant contre sa poitrine, et ses yeux s’attardant dans les siens, mais aussi sur ses traits qui s’esquissèrent quand elle l’observa plus longtemps. Elle reprit, tout doucement, une main se levant pour frôler les contours de sa barbe mal peignée "Ou même parce qu’il en a besoin ? Ça a peut-être rien à voir avec votre géniteur, c’est peut-être une démarche personnelle qu’il a fait sans aucune autre intention que d’apprendre à te connaître et de mettre un visage sur un nom. C’est peut-être curatif pour lui, qui te dit que vous ne partagez pas des points communs ?" Au sujet de leur venue au monde, au sujet de tout un tas d’autres choses. Elle savait qu’il cherchait une perspective acceptable à la démarche d’Elijah, et c’était en ça qu’elle était utile à ce moment-là. Parce qu’il était borné, Edgerton n’avait pas exploré des possibilités autres que la résolution d’un inconnu à vouloir lui gâcher l’existence qu’il avait choisi de mener sans prendre en compte ce qui les liait. Elijah, Yasmine ne le connaissait pas, n’empêche qu’elle refusait de lui lancer la pierre sous le prétexte qu’il venait bousculer les certitudes de l’homme de sa vie. Elle était assez âgée maintenant pour savoir que tout n’était pas noir ou blanc et que bien souvent, il fallait prendre en considération des nuances désagréables, qui avaient le mérite d’être là pourtant, et d’apporter plus de profondeur à quelque chose qui paraissait trop unilatéral. Rien n’était simple, et surtout pas ce genre de choses. Elle prit une très courte inspiration et de nouveau, elle marqua un temps de pause pour réfléchir à la meilleure façon pour elle de prendre part à la résolution du problème qu’elle avait sous les yeux. Certes, elle gardait à l’esprit que ce n’était pas vraiment son problème dans le fond… sauf que si car depuis depuis un an, elle avait tendance à considérer ce qui arrivait à son amoureux comme quelque chose de personnel — parce qu’elle avait mal quand il avait mal, qu’elle souriait quand il souriait, et qu’elle état prête à le soulager de tout le poids qu’il portait pour qu’il se sente mieux dans sa peau. Elle se redressa doucement, simplement pour tourner la tête vers lui et reprendre la parole avec une prudence adorable, mais aussi nécessaire que le ton doux de sa voix enrouée du matin "Je peux que m’imaginer ce que tu ressens vraiment, alors je vais te dire les choses de mon point de vue qui est extérieur à tout ce que t’as enduré pour réussir à te construire cette vie là, d’accord ?" Elle chercha l’approbation dans son regard, et quand elle fut sûre qu’elle pouvait reprendre la parole, elle roula ses lèvres l’une sur l’autre comme pour se préparer à un long discours. Graduellement, clignant des yeux dans la foulée, Yasmine inclina la tête sur le côté "Qu’est-ce que tu penserais si je te disais que c’est une bonne occasion de répondre aux questions que tu t’es toujours posées à propos de ton père ?" Elle anticipa sa réaction en opinant du chef en signe de compréhension sincère et souveraine "Et je sais que c’est difficile à envisager pour toi parce qu’elle t’a tout donné, et que tu veux pas lui laisser le sentiment qu’elle a jamais été assez pour toi et pour tes besoins en tant que fils unique, mais…" Elle affronta son regard "D’un point de vue extérieur, je crois qu’il serait temps que t’aies une vraie discussion à ce sujet avec Tamara." Elle avait ses raisons de s’être montrée avare à ce propos avec le jeune homme, mais la blessure qu’il portait en lui depuis la naissance, elle devait lui donner l’occasion de la laisser cicatriser pour de bon. Même si elle ne faisait que lui dire qu’elle ne tenait pas à lui parler de tout ça, même si elle refusait de s’étendre sur le sujet et d’entrer dans les détails… au moins il saurait que c’est secret défense pour une bonne raison, et qu’il ne devait plus rien espérer. Il fallait que, tous, arrêtent de se cacher derrière la pudeur supposée d’une mère qui avait eu une vie avant lui, et mettent des mots clairs sur un tabou. Elle ajouta après une nouvelle réflexion qu’elle passa à sonder le regard d’Edgerton "Même si tu veux pas lui parler d’Elijah. C’est une opportunité pour toi de clore un chapitre avec toutes les bonnes données, et d’en commencer un nouveau sans garder cette sensation que t’auras toujours de pas tout savoir à propos de ton histoire." Elle arqua un sourcil, et allongea son bras pour poser sa main sur sa poitrine, à quelques centimètres de son coeur qu’elle sentait battre fort dans sa poitrine "Parce que oui, c’est aussi ton histoire. T’as le droit de savoir. C’est pas mal ni égoïste de vouloir savoir." Et elle mit l’emphase sur sa pensée en terminant en s’approchant de lui pour déposer un baiser sur sa joue "Ça fait pas de toi un mauvais fils de vouloir savoir." Dans le fond, il avait beau prétendre ne plus rien attendre de la vie et avoir obtenu tout ce qu’il désirait, d’y voir plus clair à propos de tout ce qui l’avait rendu si grabataire à mener une vie saine et équilibrée pendant des années, il n’ignorait pas que le fond du problème n’en finirait plus de bouillir à l’intérieur de lui pour déborder chaque fois qu’il s’y attendrait le moins. |
| | | | (#)Mer 8 Sep 2021 - 6:29 | |
| Yasmine dans le creux de tes bras et dans cette chambre d’hôtel, cachés de tous et de toutes, il est un peu plus facile de réfléchir. Et si une partie de toi s’en veut de laisser tous tes problèmes devant la porte de la brune, c’est bien parce que son avis compte et que tu veux entendre ce qu’elle a à dire. Et ce même si elle n’a jamais été dans une situation similaire et même si elle ne se retrouvera jamais dans une situation similaire. Ce n’est vraiment pas ce que tu lui souhaites, vraiment, ta vie de famille a toujours été compliquée et un sujet à la fois sensible et épineux et tu ne souhaites à personne de se retrouver à ta place. Tu as bien conscience que toutes les familles sont différentes et tu as fréquenté suffisamment de personnes pour savoir qu’avoir deux parents n’est pas la recette pour le bonheur et une sorte de paix intérieure... tu le sais, c’est juste une expérience que tu n’as jamais connue et tu sais, qu’à leur manière, tes deux oncles ont tenté de compenser l’absence de ton père et de t’apporter toutes les choses que Tamara n’a pas pu te fournir, mais c’était seulement par intermittence et ils sont père eux-mêmes, et tu n’as jamais été égoïste à ce point-là. Tu ne t’es jamais considéré comme malchanceux en fait, juste différent des autres et c’est tout. Des années plus tard, tout ceci revient dans ta vie et comme tu viens de dire à Yasmine, tu aimerais ne pas y penser, ou juste te contenter de ce que tu as. Pas une solution viable et quand Yasmine reprend la parole, tu ne la quittes pas du regard, sachant qu’elle a raison dans le fond. Elle se fait un peu l’avocat du diable, sauf que tu réalises que quelqu’un doit bien le faire dans cette situation et que non, avant cette conversation tu n’avais pas pris en compte les sentiments d’Elijah. Tu étais beaucoup trop choqué par ce pan de vérité pour considérer tout ceci ou même son point de vue à lui, apprendre que ses parents ont eu une vie avant soi, c’est toujours délicat. Encore plus quand cette vie s’est traduit par un grand-frère et des cousins qu’il ne connait même pas... Ton esprit dérive automatiquement vers Camille, tu ne sais même pas comment elle prendrait la nouvelle... quoi que, elle se serait sûrement lancée dans un interrogatoire pour tout savoir sur la vie d’Elijah avant de le trainer à l’hôpital pour faire un test afin de vérifier tous ses dires. Mais tu chasses ta cousine de ton esprit, pas prêt à chambouler le monde de le jeune Price de la sorte, et ensuite, cette information va rester entre Yasmine et toi pour le moment, pas besoin de semer le doute dans le quotidien de quelqu’un d’autre, tu es au moins certain à propos de cela. Tu finis par pousser un soupir aux mots de Yasmine, la brune te connait assez pour savoir ce que tu vas lui répondre et elle concède que toute cette situation, en fait... cela n’a rien de facile. Elle a raison, elle t’aide à y voir plus clair et tout semble revenir à cette conversation que tu n’as jamais eu avec ta mère. Tu n’aimes pas cet absolu, tu n’aimes pas vraiment le fait que ce soit complètement inévitable et tu détestes l’idée de la mettre dans une telle position... C’est un nœud sans fin, vraiment. "Ce sont des raisons valables... mais je ne sais pas si j’ai envie de me lancer dans tout ça en fait... c’est beaucoup d’un coup, que ce soit pour moi, pour Elijah ou même pour ma mère en réalité." Tu n’es pas en train de fuir, non, tu es dans l’entre-deux, littéralement, tiraillé par ton envie de garder les choses telles qu’elles sont et de savoir la vérité, toute la vérité, sans aucun détour, sans qu’on ne te mente ou qu’on cherche à te cacher quoi que ce soit. Un autre soupir t’échappe avant que tu t’empares des deux mains de Yasmine, les capturant avec les tiennes et n’ayant pas l’intention de lâcher la brune de sitôt. Ce simple geste te rassure et tu te concentres sur cela pendant les prochaines secondes où tu demeures silencieux avant de tout simplement déclarer. "Et je ne sais même pas si j’ai envie d’avoir la réponse à ces questions-là... c’est bien ça le problème en fait." Qu’est-ce qui est mieux au final ? Ne pas savoir, ou justement tout savoir ? Est-ce que cela te permettra vraiment de tourner la page ? Ou est-ce que ce sera tout le contraire, qu’il y aura plus de questions, plus de déceptions et un tableau pas si satisfaisant que cela à la fin ? Parce que c’est une possibilité, une affreuse possibilité, que tu te retrouves avec toutes les réponses justement, et que tu n’y gagnes rien du tout, que tu sois encore plus brisé qu’avant, ou au contraire, complètement insatisfait. Qu’est-ce que la vérité est censée faire au juste ? T’apporter un semblant de paix ? Ouais, quelque chose du genre, mais n’est-ce pas complètement naïf d’espérer de la sorte. Et si c’était une jolie histoire, facile à raconter avec une fin heureuse pour tout le monde, pourquoi est-ce que Tamara serait resté silencieuse aussi longtemps ? Cela ne fait pas de sens, et vraiment, tu ne sais pas. "Je veux continuer d’explorer ça moi-même, à propre rythme avant qu’on m’impose quoi que ce soit." Là encore, Yasmine sait exactement de quoi tu parles, tu as encore l’impression que tout va t’échapper parfois, ce n’est très certainement pour t’ajouter du poids en plus sur tes épaules. Tu es réaliste, tu connais tes capacités et tu ne veux vraiment pas griller les étapes en fait, tu veux faire les choses bien et tant pis si cela veut dire tout faire lentement ou avec un temps de retard, ce n’est pas la vie des autres mais bien la tienne.
"Je veux parler à ma mère parce que je suis prêt à avoir une véritable conversation avec elle, pas parce que je dois le faire ou que je suis pressé par le temps, encore une fois... j’entends bien ce que tu me dis et je réalise bien qu’Elijah est dans une impasse comme moi, mais ça reste ma vie en fait... j’aimerais la gérer comme je veux." Que tu concèdes enfin, reprenant la parole à ton rythme régulier, pour enfin conclure, très simplement : "J’ai juste besoin de plus de temps en fait." Et tu réalises bien l’ironie de demander cela alors que vous êtes techniquement là pour fêter ton anniversaire, mais tant pis, si cela est bien ta journée, tu as bien le droit de demander ce que tu veux, tout ce que tu veux. Et ce même si vous êtes sur le point de rentrer à Brisbane dans quelques heures, même si. Tu déposes un baiser sur le front de Yasmine, parce que c’est facile à faire dans cette position et tu penches la tête sur le côté pour continuer d’observer la brune sous tous les angles. "Cela va sans dire que ça reste entre nous..." Tu lui fais confiance, bien entendu que tu lui fais confiance, c’est Yasmine, et tu ne te voyais pas livrer l’information à qui que ce soit d’autre en réalité et tu songes à la bonne façon et le bon moment de lui dire depuis que cela t’es arrivé en fait. Maintenant que vous en avez parlé, tu prends la mesure de cette simple rencontre avec... avec ton demi-frère et tu réalises que oui, tu veux mener des recherches de ton côté, tes propres recherches, parler à ta mère et ensuite, potentiellement, éventuellement, reprendre le contact avec Elijah. Oui, tu réalises tout ceci maintenant et après seulement cinq minutes de conversation avec Yasmine, preuve que son avis est le seul qui compte. "De toute façon, tu seras la première au courant quand j’aurais pris une décision... peu importe la décision au final. Et si je décide de le contacter et même de lui parler, tu seras là, bien entendu." C’est une évidence pour toi et le sourire que tu lui adresses est plus que sincère et tout naturellement, tu resserres votre étreinte avant qu’une de tes mains ne dérive sur le menton de la brune, penchant la tête de cette dernière avant de laisser trainer tes lèvres au coin de sa propre bouche. "Merci de m’avoir écouté." Que tu murmures simplement, il n’y a que quelques millimètres qui séparent vos deux visages et le sourire sur le tien est sincère. Parce que ce week-end est exactement ce qu’il te fallait, ce qu’il vous fallait, pour faire le point sur tout, prendre de la perspective sur tes problèmes, passer du temps en sa compagnie et de célébrer l’année que vous avez passé ensemble. C’est beaucoup pour toi et tu sais que cela l’est tout autant pour la jeune femme. "Et de toujours m’écouter en fait." Une très bonne chose, car tu en connais qui auraient jeté l’éponge depuis longtemps, mais pas Yasmine, et pas quand tu es concerné, jamais quand tu es concerné, tu en as parfaitement conscience. Tout comme tu sais que la manière dont tu viens de sceller vos lèvres et le baiser que vous échangez n’a absolument rien d’innocent, mais tant pis, tu n’as pas vraiment envie de perdre plus de temps à parler, et il ne vous reste plus que quelques heures pour vous... pas vrai ? "A quelle heure on doit rendre la chambre déjà ?" Que tu demandes la seconde suivante, un air que la brune ne connait que trop bien sur ton visage et plus que prêt à profiter de vos derniers moments en tête à tête. |
| | | | (#)Dim 12 Sep 2021 - 10:08 | |
| ≈ ≈ ≈ {let's go to perfect places} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Ecouter Edgerton était la chose la plus facile à faire. Yasmine se souvenait avoir bataillé à plusieurs reprises pour qu’il lui expose ce qu’il cachait dans son coeur. Elle ne pouvait que noter les progrès qu’il avait fait sur ce point. Sur d’autres points aussi, mais celui-ci avait été la seule source de conflit entre eux dans un passé pas si lointain. Alors elle tachait d’être à la hauteur, de prendre en considération toutes les paroles qu’il laissait filer, et de faire le tri pour lui, démêlant les noeuds de ce qui lui posait problème pour qu’il y voit plus clair, pour qu’il sente qu’il n’avait pas besoin de se refermer sur lui-même et que ça lui serait salutaire d’exposer à voix haute tout ce qui le tourmentait. Il n’était pas seul, c’était un fait qu’elle savait ne pas avoir besoin de lui faire entendre sinon il n’aurait pas cherché à lui parler de toute cette histoire avec Elijah de lui-même. Même si elle n’avait que peu d’expérience dans le sujet des familles éclatées, la sienne n’était pas en reste quand il s’agissait de se brouiller pour des sottises. Elle avait certes, vécu avec des parents aimants, qui s’aimaient passionnément, aussi fidèles l’un envers l’autre qu’on pouvait s’y attendre de la part d’un couple qui s’était marié à la sortie du berceau, elle couvait des regrets quant à la manière dont ils avaient mis à l’amende leur propre fils parce qu’il ne rentrait pas dans les codes qu’ils lui avaient inculqué ni de ceux à quoi ils se référaient pour être et rester des gens biens sous tous rapports. Elle ne souhaitait pas ça pour les Price, elle ne voulait pas que cette famille qu’elle avait toujours connue unie se déchire à cause de secrets jalousement gardés ou de rancunes mal dosées. Et elle ne voulait pas non plus qu’Edge se sente poussé dans ses retranchements ni qu’il dépasse ses propres limites en mettant sa mère au pied du mur. Tout ça n’était pas facile à aborder, et elle pouvait s’imaginer les difficultés de chacun d’effleurer des débats qu’ils avaient tous mûris dans l’intimité de leurs pensées. Franchement, elle n’avait aucun mal à se représenter le petit Edgerton en train de se questionner sur son identité, sur les raisons de cette différence de couleur de peau qu’il avait avec sa mère, et sur l’assurance que cette similitude, il la partageait avec quelqu’un qu’il n’avait jamais rencontré… et ça lui brisait le coeur, peut-être parce qu’elle-même avait dû trouver sa place au sein pas d’une communauté, mais de deux, et qu’encore aujourd’hui, alors qu’elle était parfaitement intégrée en tant qu’adulte, on lui laissait souvent croire qu’elle n’était en fait jamais assez bien pour l’une ni pour l’autre.
Elle saisissait la volonté de son partenaire de prendre le temps de songer à tout ça. Comme elle le lui avait dit, le choix lui revenait de se lancer dans l’exploration d’une histoire qui était la sienne, mais de laquelle il avait été laissé à l’écart toute sa vie… possiblement parce qu’elle n’était pas simple dans les faits, possiblement parce qu’elle n’était pas jolie à raconter. Il fallait prendre un tas de choses en considération, notamment la sensibilité de toutes les parties impliquées, et savoir mettre les choses à plat sans que ça ne termine en pugilat. Yasmine aurait aimé apporter plus de réponses au jeune homme, le rassurer davantage à propos des conséquences qu’aurait sa décision s’il finissait par s’impliquer dans une relation avec son frère, mais elle avait conscience d’une chose qui la rendait digne de confiance : c’était sa quête, elle ne pourrait que le soutenir et ne pas intervenir plus qu’il ne le jugerait nécessaire qu’elle le fasse parce qu’elle lui appartenait, cette quête, et que personne, surtout pas elle, n’avait le droit d’interférer dans la décision qu’il prendrait dans peu de temps. Son dos toute contre la poitrine du jeune homme, elle leva la tête pour le regarder, puis elle l’agita doucement pour mieux lui répondre, une main posée contre la joue sur laquelle elle avait déposé un baiser réconfortant "T’as le droit d’avoir besoin de temps, et si jamais Elijah essaye de te contacter à nouveau, dis-le lui… que t’as besoin d’y réfléchir, que c’est trop de choses à avaler d’un coup et que tu veux y aller à ton rythme, sans pression." Elijah ne s’était probablement pas présenté à lui sans ignorer qu’il bousculerait son existence, mais peut-être qu'il avait mal jaugé l’effet qu’aurait son annonce sur son frère. Il avait négligé le choc que ça lui ferait d’apprendre qu’ils avaient en partie le même sang. Ce n’était pas être fermé que de lui demander du temps, aussi Yasmine ne pouvait qu’encourager Edge à ne pas rester mutique sur ce que ça lui faisait d’envisager son arbre généalogique d’une autre façon. Il avait autant le droit d’y réfléchir qu’Elijah. Ce dernier avait eu une période de réflexion au sujet de ce qu’il ferait ou pas pour retrouver le fils de son père et dans le fond, en y songeant le temps de quelques seconds, les yeux posés sur le visage d’Edgerton qui lui embrassa le front, elle trouva la démarche du jeune homme un peu trop maladroite pour qu’il ne soit pas, de son côté, mort de trouille à l’idée de se faire rejeter. Il fallait discuter, c’était cliché, et on lui reprocherait de faire preuve de trop de naïveté en la matière, mais elle pensait sincèrement que dialoguer allégerait le poids que chacun avait sur les épaules "Je dirais rien à personne, même sous la torture." Ça non plus, elle n’avait pas besoin de le lui assurer, mais elle répondit à sa demande toute de même parce qu’il le fallait, et qu’elle voulait qu’il sache que, ici ou ailleurs, tout ce qu’il partagerait avec elle resterait en sécurité — plus encore quand la requête était aussi explicite "Si t’as besoin de moi pour quoi que ce soit, pour le rencontrer, ou pour te tenir la main quand tu décideras que c’est le bon moment pour le faire, bien sûr que je serai là." C’était devenu son rôle d’agir en tampon pour permettre au jeune homme de prendre de la hauteur sur les évènements, et retenir ses élans d’impulsivité qui, s’il avait réussi à calmer avec le temps, ne demanderaient pas grand-chose pour être réveillés et elle le savait très bien dans le fond. Son menton maintenu par Edgerton, Yasmine lui adressa un regard scrutateur, avant de prendre une grande inspiration. Se faisant, elle se décolla légèrement de lui pour faire un petit demi-tour sur le matelas, et se retrouver sur les genoux quand il la remercia. Et sa réponse était toute trouvée, au bord de ses lèvres qu’elle étira doucement quand elle lui dit "Il faut que t’arrêtes de me remercier pour ce genre de choses. Je suis ta partenaire. C’est ma mission, je la prends très à coeur. C’est normal." Aussi normal que la manière dont leurs lèvres se trouvèrent. Les mains de la jeune femme se glissèrent autour de son cou pour mieux se rapprocher de lui. Elle se faufila entre les draps pour s’asseoir sur lui, ses genoux frôlant ses hanches sur lesquelles elle posa ses mains après avoir saisi les siennes pour qu’il fasse la même chose, soulevant les bords de la chemise qu’elle n’avait pas quittée, et qui se souleva juste assez au-dessus de sa taille pour révéler une peau bronzée, piquetée par les frissons de l’anticipation. Et tandis qu’elle sentait son regard posé sur elle quand ils rompirent leur étreinte, sans pour autant se détacher l’un de l’autre bien au contraire, et l’expression de son visage changer au fur et à mesure qu’ils se fixaient, c’est le visage près du sien, les lèvres entrouvertes de ne pas en avoir eu assez de ce baiser qu’elle lui murmura d’une voix aussi rauque qu’elle était douce "Laisse-moi gérer, d’accord ?" Elle ne quitta pas ses yeux, pas même pour ciller alors qu’elle s’anima faiblement pour rassembler ses longs cheveux dans une queue de cheval haute, qu’elle fixa avec un élastique qu’elle avait au poignet. Elle ignorait l’heure qu’il pouvait bien être, elle savait seulement que la chaleur de l’extérieur avait réussi à percer les murs épais de leur chambre, toujours plongée dans une obscurité sommaire, les rayons des soleil de midi se faufilant entre les rideaux tirés. Mais elle avait confiance en son instinct pour savoir quand exactement, il serait temps de cesser de lambiner. Yasmine saurait gérer, en effet ; aussi bien les dernières heures qu’ils passeraient sur la Gold Coast après avoir quitté leur chambre d’hôtel, que les quelques longues minutes qui se profilaient et qui leur garantissaient de profiter encore plus de l’un et de l’autre sans craindre d’être dérangés par autre chose que les tic-tac de sa montre, posée sur la table de chevet. Serrant plus fort l’élastique au sommet de son crâne, les yeux toujours plongés dans ceux d’Edgerton, Yasmine sentit sa taille se vouter doucement sous ses doigts. Elle les sentit s’enhardir contre sa peau pendant qu’elle se penchait plus près de lui encore, et son nez dévala au fur et à mesure le galbe de son visage qu’elle embrassa de haut en bas, du front jusqu’à ses lèvres, qu’elle eut du mal à délaisser quand elle descendit plus bas, bien décidée à faire redescendre le reste de tension qui l’habitait.
rp terminé. |
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