Le caractère déroutant de Nolan rendait soit euphorique, soit agaçante sa présence. Il alliait sarcasme et humour et ça ne plaisait pas à tout le monde. Dès fois même, il disait trop ce qu'il pensait et s'en prenait une. Il s'était parfois mit à dos des gens qui n'avaient pas apprécié son humour, trop sensible à l'auto-dérision. Après tout, ce n'était pas si grave, seuls les meilleurs restaient près de lui. Il fallait apprécier l'acteur à sa juste valeur. Ce serait donc la personne à appeler en cas de panne d'allégresse. Il ignorait donc si elle se moquait de lui, mais ce que Joy lui confia sur son possible rôle d'acteur de comédie musicale lui fit réellement plaisir. « Oh… je t’imaginais plus dans le rôle de Swayze… mais peut-être parce qu’inconsciemment j’ai toujours rêvé être à la place de Bébé. » Dans son regard, une étincelle enfantine, et un sourire charmée à l'idée d'être un jour comme Bébé. Nolan acquiesça, approuvant l'idée. «Patrick a toujours été mon idole. Et maintenant que tu me le dis, j'aimerais bien être Johnny ouais. Ca m'irait beaucoup mieux au teint. » Dirty Dancing avait toujours été un film culte et Nolan se revoyait avec ses soeurs tenter de faire le si célèbre porté de Johnny et Bébé. L'une d'elle avait failli y perdre une dent, et ils n'y étaient jamais arrivés. En même temps, Nolan n'avait que 10 ans à cette époque.
Tous les deux furent entraînés dans ce moment enjoué. La gaieté se lisait dans leurs traits et leurs mouvements. Ils étaient libres et s'amusaient follement. C'est pourtant un moment tout à fait unique qui se créa entre eux, du fait de Nolan évidemment. Rien n'avait été prémédité pourtant, il s'était juste laissé aller à la musique et aux enchaînements qu'ils avaient perpétrés. Joy avait eu raison de l'appeler ce soir, mais, il se posa la question : avait-elle fait une bonne chose ? Vu la tournure que prenaient les évènements entre eux, il se le demandait sérieusement. Non pas que ça ne lui plaisait pas. Mais il redoutait que ce soit l'alcool qui parlait et qu'elle ne recontacte plus jamais, trop honteuse de se manifester à nouveau avec lui. Nolan se demandait également, si c'était l'alcool qu'il avait ingurgité qui le rendait si confiant, si désireux d'en vouloir plus, de briser plus que le mur qu'ils avaient forgés à leur rencontre quelques mois plus tôt. C'était étrange, il l'avait toujours trouvé très belle, charmante et au cœur gros comme le monde. Mais, il ne l'avait jamais vu aussi attirante que quand elle fut si proche de lui. C'était incompréhensible qu'elle soit encore seule et aussi peinée par les hommes. La première fois, elle s'était plainte de celui qui l'avait quitté. Maintenant, c'était un ex pour lequel elle avait sûrement encore un quelque chose. Sinon, elle ne serait pas là ce soir. Quelle était la limite à ne pas franchir ? Était-ce possible de s'accorder un peu plus ? L'alcool avait raison d'eux, car la tension palpable que ressentait Nolan au fond de ses entrailles lui nouait presque l'estomac. Seulement, il ignorait si c'était réciproque. Le regard de Joy à son égard pouvait signifier beaucoup de choses. Peut-être avait-elle peur de le repousser, ou alors, elle ressentait cette même attirance, étrange et sulfureuse. « Je… J’ai chaud » qu'elle répondit le souffle aussi court. D'un côté, leurs mains s'étaient assemblées, moites et brûlantes. De l'autre, la main de Joy restait fermement plaquée contre son torse, comme impossible à dissocier de son corps. Nolan appréciait la chaleur de sa main contre ce dernier. Et, c'est lorsqu'elle se mordit la lèvre inférieure que Nolan devint profondément affolé. Elle était un peu trop séduisante à le regarder de la sorte, ses membres si près des siens, ne voulant pas se détacher de lui. Il voulait qu'ils se rapprochent davantage maintenant, ne voulant pas couper ce moment et le rendre encore plus... ensorcelant ? Tout cela lui changeait de d'habitude, il n'avait pas recours à la une telle politesse car il demanda la permission à Joy. « Oui. » Partageait-elle également ce ressenti étrange, cette nouvelle complicité curieuse qui s'installait entre eux ? Ou était-ce seulement parce qu'elle était trop ivre pour se soucier de quoi que ce soit ? Nolan se posait trop de questions et c'est ainsi qu'il tiqua, qu'il était lui aussi ivre pour penser à tant de choses.
Etait-ce un signe du destin, ou le DJ qui les avaient entendu ? Cry to me retentissa. Ouvrant le bal à une nouvelle envolée sulfureuse. La main de Nolan qui était seule, trouva celle posée sur son torse, celle de Joy. « Bien... merci. » Il n'avait que mot dire. Seulement des gestes trahissant l'envie de flotter sur la piste auprès d'elle. L'acteur mena la danse à petit pas, collé à Joy, sa main qui s'était agrippée à la sienne, l'autre simplement posée contre son dos longiligne. C'était une autre dimension. Son regard ne quitta pas celui de Joy et il ne pensa à rien d'autre que l'instant présent, à profiter de cette danse qui, certainement, ne se reproduirait jamais. Pendant un instant, il se permit de quitter ses yeux noisettes afin de lui souffler « Tu vois. T'es enfin Bébé. »
at first sight I felt the energy of sun rays, I saw the life inside your eyes-- @Nolan Waterford
☽ 10 avril 2021. Joy ne s’apitoyait jamais sur son sort, elle était plutôt du genre à tout refouler, à garder tout pour elle et arborer un sourire flamboyant pour faire taire les mauvaises langues. A l’hôpital, elle avait gardé la tête haute depuis le retour d’Aiden. Elle n’avait pas bronché, elle était restée professionnelle et elle comptait bien continuer ainsi. Elle ne voulait pas perdre ses moyens, toutefois elle sentait que son retour l’avait tourmenté. Elle ne pouvait pas le nier, après tout ils étaient restés cinq ans ensemble, et cela avait été plus facile de l’oublier quand il n’était pas dans son champ de vision tous les jours. Voilà pourquoi elle était dans ce bar à boire plus que de raison pour tenter d’oublier. Mais elle n’y arrivait pas. Non, ce qu’elle avait besoin c’était se distraire, rire, s’amuser, et Nolan fut la première personne à laquelle elle pensa. Pourquoi ? Parce que Nolan était le genre d’homme n’ayant aucune limite. Il était bourré de charme, savait rire de lui-même, et saurait parfaitement comment changer les idées de la brune. D’ailleurs, après un petit épisode raté, Joy finit par passer outre et lui accorder une seconde chance.
C’était ainsi que Nolan sauta sur l’occasion pour la faire danser. Sans grande surprise, Nolan savait danser, qu’est ce qu’il ne savait pas faire ? Joy ne le dirait pas ainsi mais en tout cas l’interne ne put s’empêcher de le comparer avec Swayze, Dirty Dancing toute son adolescence… Elle s’était souvent imaginée à la place de Bébé, même si elle n’avait jamais été du genre romantique. « Patrick a toujours été mon idole. Et maintenant que tu me le dis, j'aimerais bien être Johnny ouais. Ca m'irait beaucoup mieux au teint. » Joy souriait à cette confidence, ravie de pouvoir constater qu’ils avaient quand même quelques points communs hormis leur penchant pour la bouteille. « Qu’est ce qui ne t’irait pas ? » rétorqua-t-elle avec une pointe de malice, la boisson lui donnait la fâcheuse habitude d’avoir une langue qui se déliait bien trop facilement… Ses pensées qu’elle arrivait habituellement à filter, sortaient sans vraiment qu’elle ne puisse le contrôler. Elle sentit ses joues s’empourprer, se pinça les lèvres et évita son regard alors qu’ils continuaient leur danse…
Les minutes passées et l’interne se sentait allégée d’un certain poids sur les épaules. Son désarroi, sa peine, sa déception, sa colère, toutes ses émotions qu’elle avait tenté de rejeter toute seule au bar pendant des heures étaient maintenant loin derrière elle. A ce moment-là, Joy était dans sa bulle… avec Nolan. Une certaine alchimie se dégageait de cette danse et Joy n’arrivait pas à réaliser qu’elle éprouvait une certaine attirance pour Nolan. Elle tentait difficilement de taire ses pensées alors que ses yeux vacillaient entre ses lèvres et sa bouche sans vraiment pouvoir le contrôler. Sa tête se balançait sans jamais pour autant quitter le bleu océan de ses yeux. La connexion entre eux était indiscutable, elle sentit ses mains devenir moite, son palpitant s’emballer, ses lèvres s’asséchaient, c’était difficilement supportable. Afin de briser ce silence, et pas forcément avec la meilleure des répliques, Joy finit par lui dire qu’elle avait chaud. Ses noisettes étaient fixés sur le visage taillé dans la pierre, elle se pinçait les lèvres tentant de reprendre un souffle qu’elle n’arrivait plus à avoir. Sa main gauche était complètement scotchée à son torse, et la tension était palpable. Elle ne saurait mettre des mots appropriés à ce qu’elle ressentait mais ce qui était c’était qu’elle se sentait présentement seule au monde, avec lui, dans sa bulle. L’ivresse de l’alcool n’était pas la seule que Joy ressentait, elle était clairement ensorcelée par cette danse, l’ivresse du moment. Ils s’arrêtèrent un instant, ne se quittant pas des yeux alors que la musique changea doucement vers un son qu’ils reconnurent en même temps – un éclair dans les yeux de chacun, Joy eut un petit sourire malicieux. « Bien... merci. » Nolan vint attraper son autre main et Joy se serra contre lui, jambe entre jambe, elle ondulait dans un collé serré qui était en train de la rendre fiévreuse. Nolan plongeait son regard dans le sien, et l’interne était comme sur une autre planète. L’alcool l’aidait sûrement à ne pas se poser de questions ne se doutant pas que c’était tout le contraire pour son partenaire de danse. Il se pencha doucement à son oreille pour venir lui susurrer ces quelques mots : « Tu vois. T'es enfin Bébé. » Son souffle dans son oreille lui créa des frissons le long de son échine, et Joy eut un petit sourire amusé aux lèvres. « Et tu es mon Johnny ? » demanda-t-elle alors qu’elle avait levé lentement sa tête jusqu’à son oreille, une question anodine, timide, et peut être un peu provocatrice à la fois. Joy jouait probablement à un jeu dangereux, mais à un jeu qu’elle aimait. Elle se retrouvait à danser sur cette piste improvisée dans les bras de Nolan, ne pouvant nier l’effet qu’il avait sur elle, et surtout… le plaisir de pouvoir réellement s’amuser.
Il ne regrettait aucunement que Joy l'ait contacté lui ce soir. Il se doutait que parmi la population de Brisbane, un pitre tel que lui pouvait aider à remonter la pente. Au moins, le temps d'une soirée. Et quelle soirée inoubliable. La première d'agréable qu'il passait ici. Etonnamment, auprès de Joy qui était bien différente de Nolan. Il était l'acteur effarouché, trop sûr de lui, dont l'auto-dérision était unique. L'acteur ne se prenait pas au sérieux, bien trop éloigné de ce qu'une vie 'normale' avait à offrir. Il n'y avait rien de normal chez lui après qu'on l'ait traîné dans la boue, que des fans hystériques aient tenté de s'introduire chez lui, que certaines avaient voulu lui forcer la main pour lui soutirer un baiser alors qu'il signait des autographes, ou qu'on lui ait balancé toute sorte de chose à la figure en le croisant dans la rue après MeToo. Non, plus rien ne pouvait paraître aussi horrible. Tout était devenu dérisoire car il avait tout perdu. Son frère. Sa femme. Sa carrière. Bien, il lui restait donc seulement son charme intemporel, et une petite fortune qu'il gardait précieusement.
La danse qu'ils échangeaient était, d'abord, joyeuse et tout à fait normale. Puis, les choses s'étaient corsées, mais, naturellement. C'est comme si à l'instant où leurs membres s'étaient rapprochés, touchés, qu'ils avaient sentit une électricité monter en eux. « Qu’est ce qui ne t’irait pas ? » L'espièglerie dans le regard, le sourire qui ne trahissait aucune intention douteuse de se moquer de lui. Nolan ne put s'empêcher de sourire, car effectivement, rien ne pouvait l'arrêter. Il le savait très bien, et son égo prit un époustouflant boost. « J'avoue, tout me va. Mais j'aime beaucoup les compliments que tu me fais. Fais attention, mon égo pourrait exploser. » avec une assurance certaine, la diablerie enfantine dans le regard. Il était à demi sérieux en disant cela. Joy se lâchait davantage, lui faisant un compliment indirect sans le vouloir, et pour la première fois. Ses joues qui s'empourprèrent la rendirent irrésistible, encore plus lorsqu'elle tentait de fuir son regard profondément océan.
Leur complicité grandissait à mesure qu'ils se rapprochaient, atteignant son paroxysme lorsqu'il se permit un clin d'oeil à Prince. C'est là, que les choses devinrent plus compliqué et que Nolan réalisait que quelque chose d'intense s'animait entre eux. Nolan se posait milles et une question tandis qu'il lui proposait de se rapprocher davantage. Qu'allait-il faire ? Devait-il succomber à ses envies ou rester la tête sur les épaules ? Il n'avait pas envie de faire fuir une énième femme dans sa vie, et il ne souhaitait pas que Joy devienne un trophée dans son tableau de conquêtes. Elle avait déjà bien souffert et elle tentait d'oublier quelqu'un en ce moment même. Pourtant, la sentir collée à lui faisait monter un désir palpable pour la brune. Il voulait continuer à la serrer contre lui et que ce moment ne s'arrête pas, pas aussi vite. Il tentait alors de profiter de chaque instant, chaque regard échangé avec elle, chaque fois que ses joues s'enflammaient ou qu'elle se mordait la lèvre inférieure. Les yeux bleus de Nolan ne savait plus où s'arrêter mis à part dans les siens, sa vision périphérique décelant chaque mouvement physique de Joy. Leurs jambes s'enlaçaient. En fait, leurs corps ne faisaient qu'un si l'on pouvait décrire cela. L'aubade était pourtant douce et mélancolique. Mais elle s'emmêlait dans cette affinité fiévreuse. Grâce à je ne sais qui, Nolan pouvait rendre le rêve de Joy réalité : être Bébé le temps d'une danse. Les paroles de cette musique reflétait quelque peu l'état d'esprit dans lequel devait se sentir Joy : seule, sans personne à appeler. La solitude, le désarroi. Et Nolan était là, pour la soutenir, Come take my hand, and baby, won't you walk with me? C'était comme si elle l'avait entendu, car elle porta sa tête vers son oreille pour lui chuchoter : « Et tu es mon Johnny ? » C'était timide, mais lascif. La main qui tenait la main de Joy sur son torse s'en extirpa pour porter ses doigts à son menton. Il fit chavirer doucement son visage vers le sien et y replonger son regard dans le sien. «Je le serais si tu es ma Bébé pour ce soir. Amuse-toi.» Et on ne laisse pas Bébé dans un coin. Il ferait donc en sorte qu'elle soit la reine du bal. Et il l'admirerait comme on souhaite être admirée au moins une fois dans sa vie. Nolan était souvent salaud, mais il n'appréciait vraiment pas déceler une femme en détresse. Il ferait tout quitte à ce que Joy ne souhaite plus jamais le revoir lorsque les souvenirs de cette soirée referait surface le lendemain. Il tenta alors de reproduire la scène associée à cette fameuse musique qui tintait derrière eux. Sans dire un mot, il fit doucement basculer Joy afin qu'elle renverse sa tête en arrière. C'était léger et passionné, la luxure se lisant dans les moindres gestes du couple. Lorsqu'il la redressa lentement jusqu'à lui, son visage fut si près du sien qu'il pouvait ressentir le souffle embrasé de Joy. Bousculé par un tel revirement de situation, Nolan avait le souffle coupé par la sensualité qui émanait des lieux. « Je ne sais pas si on devrait finir comme eux, dans cette scène. » Ca lui avait échappé. Et il se mit à sourire légèrement face à une telle bêtise.
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☽ 10 avril 2021. L’interne avait assez broyé du noir pour ce soir. Elle voulait se changer les idées, et Nolan fut le premier vers qui ses pensées se tournèrent. Quand il avait débarqué en moins d’un quart d’heure sans hésiter à la charrier, et surtout à la faire sourire, elle s’était dit qu’elle avait réellement bien faire de composer ce message à son attention. Cette soirée était sûrement une parenthèse dans le tourbillon qu’était actuellement sa vie. L’alcool l’aidait à mettre derrière elle ces idées noires, et Nolan faisait aussi partie des variables dans ce lâcher prise. Plus les minutes passaient, plus elle se sentait légère. S’il y avait bien une chose qu’elle ne regrettait pas, c’était de l’avoir appelé. Son regard plongé dans le sien, elle était maintenant sûre d’avoir pris la bonne décision.
En effet, déjà depuis quelques minutes sur le dancefloor, l’interne ne faisait même plus attention à ce qui les entourait. C’était magnétique entre eux. Jusqu’ici, ils n’avaient jamais échangé plus qu’une tape sur l’épaule. Cette étrange alchimie était difficilement explicable, et même si Joy n’y réfléchissait pas réellement, elle ne voudrait pas mettre de mots dessus. Ce soir, elle était dans l’objectif de se vider la tête, et elle avait réellement l’impression d’y réussir. Les taquineries et blagues de Nolan ne l’aidaient que d’autant plus à penser à autre chose. Quand il évoqua Grease, puis Dirdy Dacing, Joy se demandait réellement ce qu’il ne pouvait pas faire. « J'avoue, tout me va. Mais j'aime beaucoup les compliments que tu me fais. Fais attention, mon égo pourrait exploser. » C’était sans grande surprise que l’acteur prit ce compliment sans rougir. Au contraire, c’était elle qui sentait ses joues rosir et elle en était presque gênée. Elle se pinça les lèvres pour retenir un sourire gêné. « Déjà qu’il n’en est jamais très loin. » répliqua-t-elle, reprenant possession de ses pensées, Joy tentait de ne pas perdre face. Elle avait toujours adoré le vanner, le taquiner, et le remettre à sa place quand il le fallait. Et ce, depuis le premier jour qu’elle l’avait rencontré, il y avait déjà quelques mois.
L’atmosphère était palpable. La complicité était omniprésente, personne ne pourrait le nier dans cette pièce. Des regards curieux étaient d’ailleurs posés sur eux, mais ni l’un ni l’autre ne semblait y faire attention. Joy ne savait pas vraiment à quel moment elle avait perdu la notion du temps et de l’espace. Toutefois, son regard se perdait dans le sien, son souffle était court, ses mains étaient moites, tout cela était signe d’une alchimie évidente. Pourtant ni l’un ni l’autre ne franchissait le pas ultime, probablement par peur de froisser l’autre. Joy ne posait pas mille et une questions, elle vivait l’instant présent sans réellement penser aux conséquences. S’il y avait bien une chose qu’elle savait, c’était qu’elle ne voulait pas bouger d’un seul centimètre. Elle pourrait avoir les joues empourprées suite à une remarque trop osée, mais cette proximité avec lui était pourtant loin de la déranger. La main de Nolan au creux de ses reins, ses jambes entrelacées les siennes, elle pouvait sentir son torse contre sa poitrine, son souffle sur son visage, et ses frissons sur son échine… Elle ferma les yeux un court instant, lorsqu’il se pencha vers elle pour lui souffler ces quelques mots, et elle savait déjà quoi lui répondre. Voudrait-il être son Johnny ? Le temps d’une soirée ? Ou plus ? Les pensées de Joy étaient si rapides, peu claires qu’elle-même ne sauraient mettre du sens à ce qu’elle ressentait. Son palpitant était en train de lui arracher la poitrine. Nolan porta alors sa main sur son menton, Joy posa ses yeux sur ses lèvres sans une once de gêne, presque comme si c’était un besoin naturel de regarder chaque trait de son visage. Une petite voix lui disait pourtant qu’elle n’était qu’une parmi tant d’autre, qu’elle ne serait qu’éphémère comme toutes les autres, mais devait-elle prendre en compte ces voix ? Cette pensée au coin de la tête, elle finit par recroiser son regard océan : « Je le serais si tu es ma Bébé pour ce soir. Amuse-toi. » Un sourire timide vint s’étirer sur ses lippes. « Et on ne laisse pas Bébé dans un coin. » murmura-t-elle à demi-mots, posant ses yeux une nouvelle fois sur ses lèvres. Ce moment était intense, hors du temps, elle avait envie de le graver dans sa tête, mais elle n’était pas sûre de s’en souvenir. Alors elle en profita un maximum, se laissant guider par les gestes du jeune homme. Joy bascula sa tête en arrière, ses mains étaient maintenant toutes deux posés sur son torse, elle pouvait sentir les mains de Nolan au creux de ses reins la retenant dans ce mouvement lascif, elle releva lentement la tête se retrouvant à quelques centimètres de la sienne. Cette proximité était en train de lui faire tambouriner son cœur à travers la poitrine, elle vint claquer sa langue sur son palais réalisant que lui aussi semblait tout aussi perturbé qu’elle par ce moment. « Je ne sais pas si on devrait finir comme eux, dans cette scène. » Le soupir de son rire se fit entendre, elle ne s’attendait pas à une telle remarque et pourtant, elle aussi y avait pensé. A cette scène. « Tu n’es pas torse nu, et nous ne sommes pas tout seul. » dit-elle avec un sourire plutôt amusé, se rendant compte qu’elle n’était pas seule à ressentir cette drôle de connexion, qu’elle n’était pas en train de se faire des films, que chaque parcelle de son corps était en train d’appeler le sien. Elle déglutit doucement tout en restant aussi proche de lui parce qu’elle avait l’impression que si elle se reculait d’un seul centimètre, cette bulle s’éclaterait à tout jamais. Ce n’était clairement pas ce qu’elle voulait. Elle était en train de le désirer sans pour autant oublier cette voix qui lui disait qu’elle n’avait pas envie de n’être qu’une femme de plus sur son tableau de chasse. Jusqu’ici, ils n’avaient jamais eu plus que des échanges platoniques entre eux. Ce soir, elle sentait son corps brûlait pour le sien, et elle ne savait pas vraiment si elle saurait y résister plus longtemps…
User de la flatterie avec Nolan était astucieux car il prenait toujours les compliments les bras grands ouverts. C'était un défaut chez lui. Il était devenu encore plus égocentrique qu'avant en devenant acteur. Si la plupart du temps il abusait de ce fait pour rigoler, il n'en restait pas moins que Nolan avait une confiance éminente en lui. Certains disait que c'était un défaut chez lui, et Nolan n'en avait que faire. Alors, entendre un compliment indirect venant de Joy lui fit vraiment plaisir. Et c'était drôle de voir comment la façon dont il acceptait les compliments pouvaient en gêner certains. Il ne pouvait s'empêcher de sourire en voyant la brune rougir à ce fait. Nolan était aussi trop direct, car il ne lui cachait pas que venant d'elle, il pourrait en demander davantage. « Déjà qu’il n’en est jamais très loin. » Il se mordit la lèvre inférieure à cette réponse, amusé. Ce n'était pas péjoratif venant d'elle, au contraire. Elle le prenait bien, tel qu'il était. Lorsque Joy avait quelque chose à faire savoir à Nolan, elle le lui disait clairement. Sa manière de le remettre à sa place lui plaisait bien car malgré son caractère timide, elle avait du répondant.
Le monde se retrouvait figé autour d'eux. Ils étaient connectés physiquement et émotionnellement. Peut-être qu'autour des deux, certains pouvaient le reconnaître lui, se poser des questions sur ce couple étrange à l'ascenseur émotionnel palpable. Mais ils n'en avaient que faire. Il n'y avait plus qu'eux et cette tension, cette complicité qui se créait. Car oui, quelque chose de nouveau était en train de se dessiner entre eux. Leurs échanges avaient souvent été platoniques malgré quelques blagues taquines de la part de Nolan. C'était tout simplement sa manière d'être, charmeur avec tout le monde. Mais il n'avait jamais eu de pensées déplacées envers Joy, mis à part le fait qu'il pouvait la trouver charmante parfois. Il n'avait jamais ressentit d'attirance aussi forte pour elle jusqu'ici. Et, étrangement, cela lui plaisait de ressentir cela. Nolan ignorait si c'était l'alcool qui lui faisait cet effet, mais il était prêt à saisir l'instant, l'opportunité, quitte à gâcher leur amitié finalement. Egoïste, il l'était. Parfois, il valait mieux gâcher une relation pour un instant unique auquel on repenserait toute une vie. C'était la première fois que Nolan dansait ainsi avec quelqu'un, avec une intensité aussi fiévreuse que maintenant. C'était tel un rêve éveillé. Ils étaient d'autres personnes, ils étaient devenus les interprètes de Bébé et Johnny. Si Nolan savait faire la part des choses lorsqu'il jouait ses rôles, ce soir ce n'était pas le cas car il n'en avait aucune envie. Car, la manière dont Joy le dévisageait, les yeux rivés sur ses lèvres tout en se mordant la sienne reflétait parfaitement l'état d'esprit de la belle. Et Nolan en profitait égoïstement. Il tentait de ne pas poser son regard sur ses belles lèvres charnues et vermeil, car il serait trop tenté de faire une connerie calamiteuse. L'envie de goûter à ses lippes, un simple contact, un effleurement qui lui serait fatal. C'était paradoxal, car il s'interdisait de le faire ici, pas devant tous ces gens, pas maintenant. Il voulait faire durer l'euphorie dans un cadre plus intimiste. En aurait-il l'occasion ? Il l'ignorait. Mais il pouvait au moins caresser sa peau veloutée à des endroits qui lui avait toujours été interdit : son dos, sa main, son visage. « Et on ne laisse pas Bébé dans un coin. » Il secoua la tête pour lui dire 'non' avant de la faire basculer en arrière. Ses deux mains étaient posées sur son torse, elle se laissait guider avec une confiance aveugle. Lorsqu'il la releva, la proximité était si dangereuse que Nolan ne put s'empêcher de dire quelque chose de bête. Coupé dans ce moment intime, mais toujours autant arraché à des pensées bien à lui. « Tu n’es pas torse nu, et nous ne sommes pas tout seul. » répondit-elle avec un sourire mutin. Nolan s'esclaffa légèrement face à cette remarque. Elle n'avait pas tort. Et la pensée même qu'ils se retrouvent un jour dans cette situation n'était pas si pénible pour lui, loin d'être désagréable. Quand Nolan désirait quelqu'un, c'était intense et sans limite. Amant ardent et passionnel, aujourd'hui il ne s'attardait plus que sur des femmes qui ne souhaitaient que des histoires d'une nuit. Rien de plus, rien de moins. Depuis son divorce, il ne souhaitait plus s'attacher émotionnellement à qui que ce soit. Et l'idée qu'il puisse s'attacher à Joy de quelques manières que ce soit le terrifia soudain. Il ne pouvait pas non plus décemment la voler pour une nuit, car elle ne méritait pas cela. Pas une femme telle qu'elle. Elle méritait beaucoup mieux qu'un homme comme lui. Car il ne pourrait rien lui promettre d'autre qu'un ébat fiévreux et il ne serait pas celui qu'elle appellerait pour éponger ses regrets. « Est-ce que c'est ce que tu souhaiterais en ton fort intérieur ? » qu'il demanda pourtant. Le sourire avait disparu pour une expression plus sombre. Loin de l'idée d'être antipathique, juste parce que le désir lui montait à la tête. « Je ne veux pas que tu le regrettes. » Pourrait-ce lui suffire d'être simplement dans ses bras ce soir ? La tâche serait ardue pour Nolan, mais il pourrait y résister si Joy y résistait également. Mais il ne promettait pas que si dans un futur proche, la complicité s'intensifiait, il pourrait contrarier ses envies. Consumé de tout son être, dévorant des yeux la femme devant lui, prétendant qu'il souhaitait le meilleur pour elle alors qu'il ne souhaitait qu'épouser ses lèvres. « Si tu ne m'arrêtes pas maintenant, je risque de faire une connerie. »
at first sight I felt the energy of sun rays, I saw the life inside your eyes-- @Nolan Waterford
☽ 10 avril 2021. Nolan savait tout faire, il en donnait en tout cas l’impression. Joy se permit une remarque, elle le flatta même si d’ordinaire, elle préférait le remettre à sa place. Elle le faisait toujours avec bienveillance, juste pour qu’il ne prenne pas la grosse tête, même si parfois, il donnait l’impression que c’était trop tard. L’égo de Nolan se gonflait, et étrangement il la faisait rire avec cet air satisfait. Depuis leur rencontre, elle ne l’avait jamais jugé, elle l’avait écouté, et il lui avait toujours rendu la pareille. Encore ce soir, l’acteur se montrait attentif, bienveillant, et d’un côté, c’était le genre d’attitude qui la réconfortait. Elle n’était pas seule, il était là, il la faisait rire, il la faisait aussi sentir femme. Un peu plus tôt, il avait tenté de lui prouver qu’elle pouvait plaire, qu’un monde s’offrait à elle, et que sa tristesse finirait par s’évaporer. Mais finalement, elle le comprenait maintenant, quand elle le regardait dans les yeux et qu’elle remarquait la manière dont il plongeait son regard dans le sien… Joy savait que le temps l’aiderait à avancer, mais il n’y avait rien de mieux que de réaliser à l’instant T que l’on pouvait encore plaire, mais surtout… Que l’on pouvait encore ressentir une certaine alchimie qui était capable d’animer votre corps d’une manière encore tout à fait inédite…
Dans ses bras, Joy se laissait bercer ne faisant même plus attention à ce qui pouvait les entourer. La tension électrique autour d’eux était sûrement visible au vu de son intensité. Jusqu’ici, même si elle ne niait pas l’avoir toujours trouvé très charmant, il n’y avait jamais rien eu de plus que des taquineries, et des coups de coude. C’était étrange de se rendre compte qu’une connexion était pourtant évidente maintenant. Ni lui ni elle n’arrivait à le nier, Joy ne pouvait plus quitter ses yeux de ses lèvres comme si elle n’attendait qu’une seule chose… Qu’il se penche finalement pour combler cette distance insupportable et lui offrir un baiser langoureux, charnel, chaud. Ses pensées étaient en train de divaguer, une vague de chaleur l’envahissait, et elle retrouva un peu de contenance lorsqu’ils évoquèrent le film de Dirty Dancing. Il serait son Johnny, elle serait sa Bébé. Le temps d’une soirée, leur bulle à eux. Elle se perdit dans ses yeux et c’était si bon, si apaisant, si satisfaisant de n’avoir des pensées que positives en tête. Les sensations qu’elle pouvait ressentir alors qu’elle avait l’impression que chaque geste de sa part était amplifié, qu’elle les ressentait d’autant plus, que chaque pression contre ses reins était une invitation à combler les millimètres qui les séparaient encore… Nolan et Joy étaient probablement encore dans le déni, elle préférait en rire, lui faire remarquer qu’ils n’étaient pas tout à fait dans le même cadre que Bébé et Johnny. Et en toute honnêteté, Joy aussi préférerait que cette bulle soit réelle, qu’ils ne soient vraiment que tous les deux, qu’aucun regard ne soit rivé sur eux… Mais au fond d’elle, elle sentait bien qu’ils n’étaient pas tout seuls, et c’était probablement aussi un frein à franchir ce mur. Joy avait déjà eu, par le passé, des histoires qui n’avaient pas compté, des histoires pour s’amuser mais curieusement, elle se demandait si le risque en valait la chandelle avec Nolan. Il était clairement très attirant, et son palpitant s’accélérait à chaque fois qu’elle pouvait l’intercepter en train de la fixer… Toutefois, l’interne ne voulait pas le perdre, depuis qu’il était rentré dans sa vie, il était comme une parenthèse, une parenthèse agréable qui lui permettait d’avoir une toute autre vision sur son environnement. C’était totalement paradoxal puisqu’en même temps, elle savait au fond d’elle qu’elle ne voulait pas arrêter ce moment, elle ne voulait se reculer pour empêcher plus de proximité… Et comme s’il réussissait à lire dans ses pensées, il finit par demander : « Est-ce que c'est ce que tu souhaiterais en ton fort intérieur ? » Elle retint son souffle, levant son regard pour croiser le sien alors qu’elle vit cette étincelle au fond de ses pupilles, lui aussi était en train de combattre tout son être pour ne rien précipiter, ou tout simplement, pour contrôler ses envies aux risques de briser ce lien pur qui les avait uni jusqu’ici. « Je ne veux pas que tu le regrettes. » Joy réussit à reprendre une bouffé d’oxygène alors qu’il n’y avait plus aucun doute. « Pour une soirée, toi et moi. » finit-elle par soupirer avant de se pincer les lèvres, parce qu’elle savait pertinemment que ni elle ni lui n’était dans l’optique de pouvoir accueillir une quelconque relation. Mais la question était, est-ce qu’après avoir goûté à ses lèvres, et au plaisir charnel, Joy serait capable de ne plus en redemander ? Elle se perdait dans ses yeux océan, et elle savait au fond d’elle qu’elle voulait prendre ce risque. « Si tu ne m'arrêtes pas maintenant, je risque de faire une connerie. » Peut-être pas ici, peut-être pas tout de suite, mais… « Fais-la. S’il te plaît. » murmura-t-elle dans une supplique alors que le couple s’était arrêté de danser mais qu’ils avaient gardé cette position, une main l’une dans l’autre, elle n’attendait qu’une réaction de sa part pour se barrer d’ici, et assouvir ce désir ardent qui était littéralement en train de la bouffer.
La première tentative de Nolan n’avait pas été la bonne. Il avait voulu faire comprendre à Joy qu’elle était capable de passer outre cette peine de cœur, dû à un autre homme. Un ex ou une histoire passagère, là n’était pas le plus important. Joy devait se rendre compte qu’elle avait encore du temps devant elle pour trouver sa perle dorée. Dans sa prétention, il avait donc envoyé la belle dans les griffes de quelqu’un d’autre et en regardant de loin, il n’avait pas aimé ça. Va savoir pourquoi, Nolan voulait toujours être le premier, celui qu’on regardait. Désolé pour elle, il avait ensuite repris le flambeau et sans mentir, il adorait ça. Ces mouvements lascifs, leurs corps qui s’assemblaient dans une seule et même essence dans le seul but de s’amuser. Mais à cet amusement s’ajoutait autre chose. Une chose qu’aucun d’eux n’avait vu venir. C’était le danger quand on se rapprochait au corps à corps avec quelqu’un. Au fond de lui, Nolan avait-il toujours refoulé cette attirance pour Joy ? Certainement. Il ne l’avait vu que comme une simple amie à consoler, une amie qui le remettait à sa place, sa première « amie » à Brisbane même.
Joy se prêtait aussi au jeu qui s’était installée entre eux. Nolan pouvait voir sur son visage l’effet qu’il lui faisait, mais il tentait de dissimuler du mieux qu’il pouvait celui qu’elle avait sur lui. Par peur d’être trop déplacé, de perdre une personne précieuse dans cet entourage qu’il s’était créé ici. Pourtant, après mûre réflexion, il s’était dit que le jeu n’en valait pas la chandelle. Il n’allait peut-être pas rester ici éternellement, et l’envie était envahissante pour ne pas y céder. L’alcool qu’ils avaient ingurgité devait aussi y être pour quelque chose et ça n’était pas une si mauvaise chose. Souvent, les vrais désirs de Nolan ressortaient lorsqu’il buvait un peu trop. S’il devait comprendre que depuis ces cinq mois il avait rejeté l’idée d’être attiré par Joy, cette nouvelle perspective lui plaisait assez. Ça faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas vécu une telle alchimie à vrai dire. Il se contentait passablement de faire des sourires charmeurs, deux trois phrases salaces et les femmes lui tombaient dessus. Le fait qu’il soit Nolan Waterford aidait beaucoup également, et malgré ce qu’on disait de lui, il ne montrait aucune once de ténèbres dans son comportement. Si Nolan devait aider Joy à être dans le déni par rapport à sa peine, il s’en donnerait ainsi à cœur joie. Car les moindres mouvements de sa part le rendaient plus ivre de désir, asséchant son palais et hurlant à son désir de céder plutôt que d’écouter sa raison. L’idée qu’ils n’étaient pas tout à fait eux-mêmes et qu’ils s’étaient trouvés des protagonistes à interpréter aidait également. Joy ne pouvait pas combattre ses envies, ses yeux qui divaguaient sur les lèvres de Nolan en disait long sur ce qu’elle ressentait. Seulement, il ne souhaitait pas passer le pas autour de tous ces gens. Un portable, une photo, et tout pouvait partir en vrille. C’était aussi la raison pour laquelle il ne souhaitait pas entraîner Joy dans ses aventures fiévreuses. Il ne voulait pas qu’elle soit victime des médias alors qu’elle avait une vie tranquille et sans encombre. Regretter, c’est ce dont il redoutait pour elle. Il lui en avait fait part et vu le regard que Joy lui avait soutenu, il comprenait qu’elle n’était pas de cet avis. En tout cas, elle ne perdait pas espoir. « Pour une soirée, toi et moi. » La force avec laquelle elle lui avait répondu avait totalement fait perdre la tête à Nolan. Sa mâchoire se serra davantage pour ne pas céder à cette pulsion d’épouser ses lippes qui ne demandaient que cela. Il fallait qu’elle l’arrête maintenant avant qu’il ne fasse une erreur monumentale. S’il assimilait bien ce que Joy lui avait répondu, elle acceptait d’entrer dans l’antre du loup. Ce que redoutait Nolan, c’est qu’il pourrait prendre goût à l’avoir aussi proche de lui. Depuis si longtemps, il n’avait pas vécu une telle complicité, la dernière étant la femme qui avait partagé sa vie durant des années. Nolan s’était toujours interdit de revivre une telle chose, mais Joy lui faisait reprendre goût à cette manière de se chercher, à flirter avec l’impossible. C’était un duel flamboyant dans tout son être, et c’est Joy qui en mit fin. « Fais-la. S’il te plaît. » Cette erreur qu’il redoutait, qu’il combattait depuis quelques minutes. Tout était allé si vite, mais ça avait duré une douce éternité dans l’esprit du brun ténébreux. Son murmure avait été presque suppliant, faisant arrêter leur danse affriolante. Le regard noisette de Joy le scrutant, elle attendait une réponse de sa part. « Ok. Je la ferais. Mais pas ici. Il y a trop de gens. » qu’il répondit dans un souffle court. Il ne pouvait plus combattre ses démons plus longtemps, il se recula et plongea sa main dans la sienne pour l’entraîner en dehors de cet endroit. Les yeux rivés sur eux les quittèrent, soulageant l’acteur. Sans dire un mot, il entraîna Joy dans sa berline et roula si vite qu’il ne vit pas le temps passer. Il savait que conduire avec de l'alcool dans le sang n'était pas conseillé, mais il avait prit l'habitude depuis son divorce. Il connaissait également ses limites, et il était loin du trou noir : sa vision n'était pas encore devenue floue. Dans la voiture, un silence d’or car ses pensées n’étaient dirigées que vers la femme assise à côté de lui. Il faisait trop chaud, alors il avait ouvert à moitié la fenêtre de sa portière. L’acteur ignorait ce qu’il se passerait lorsqu’il l’emmènerait devant chez lui. Mais au moins, là, il aurait plus d’intimité pour plonger son regard à l’abîme des eaux dans les siens, et de commettre ce qu’il désirait depuis qu’elle avait posé ses mains sur son torse.
En arrivant devant chez lui, il déglutit et sortit vite de sa voiture pour venir ouvrir la portière à Joy. « Voilà mon chez moi. » qu’il souffla de manière timide mais assurée. Peut-être sa grande demeure pouvait en impressionner certains, mais il espérait que Joy ne prenne pas peur. Loin de lui l’idée d’abuser de son temps ni de vouloir lui en mettre plein la vue. Sa main empara à nouveau la sienne pour l’emmener à l’intérieur. « Entrer ici ne t’engage à rien tu sais. Peut-être une dernière danse, ou cette fameuse connerie que tu m’as demandée. Rien de plus. » L’honnêteté de Nolan devait la déstabiliser. Après tout, elle avait sûrement repris ses esprits dans la voiture, et l’amener ici était la seule idée qu’avait eu l’acteur. Dans ce bar, le rêve ne pouvait se concrétiser avec tous ces gens qui devaient le reconnaître. Mais il pourrait reprendre vie ici, il l’espérait.
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☽ 10 avril 2021. Joy avait remué le liquide son verre quelques fois avant de se décider qu’elle ne pouvait pas finir cette soirée sur cette mauvaise note. Elle avait eu besoin de prendre l’air, de boire un verre, de voir du monde même si elle n’était pas dans une humeur très sociable. Toutefois, la brune n’était pas non plus du genre à se morfondre, elle avait besoin de se sentir vivante… Et Nolan était la personne parfaite pour lui rendre ce service. Même si sa tentative de consolation auprès d’un inconnu n’avait pas réellement marché, elle se rendait compte maintenant qu’elle ne s’était jamais sentie plus vivante que quand elle était dans ses bras. Une vive émotion était en train de l’envahir, de lui empourprer les joues, de lui raidir chaque muscle de son corps, elle réalisait même qu’elle pouvait entendre son cœur battre dans ses oreilles. Il voulait lui faire comprendre qu’elle pouvait être encore important aux yeux de quelqu’un et tout ce qu’elle voyait maintenant, c’était qu’elle l’était pour lui, au moins le temps d’une soirée. Bien sûr, c’était une femme, et une petite voix lui disait qu’elle n’en était qu’une parmi tant d’autres, mais pouvait-elle être cette une au moins le temps d’une soirée… Peut-être que c’était ce qu’elle désirait au plus profond d’elle-même étant incapable d’enfouir ce qu’elle ressentait plus longtemps. Joy se disait qu’elle l’avait toujours trouvé très attirant mais n’avait jamais pu imaginer plus que ces échanges amicaux, ou alors avait-elle ignoré ces pensées jusqu’ici ? Ce qui était sûr, c’était qu’elle ne voulait pas perdre ce lien qu’ils bâtissaient depuis quelques semaines. La brune savait pourtant pertinemment qu’il était un acteur, qu’il pouvait avoir qui il voulait quand il voulait, et surtout qu’il était éphémère. Il ne resterait probablement pas toute sa vie sur Brisbane, et elle avait tout de même voulu entretenir cette amitié simple et bon enfant… Maintenant elle se retrouvait dans ses bras, ne pouvant nier l’attirance qu’elle ressentait pour lui. L’alcool l’embuait peut-être l’esprit mais elle était sûre de vouloir franchir cette barrière, elle voulait combler ce vide entre eux pour venir épouser ses lèvres dans un baiser langoureux, sensuel, chaud. Elle l’imaginait déjà dans sa tête, et c’était en train de la consumer de l’intérieur…
La jeune femme avait déjà oublié les raisons de sa venue ici. Ses pensées n’étaient plus que diriger vers cet homme qui était en train de la bouffer du regard. Autant l’un que l’autre tentait de taire leurs émotions mais il était évident qu’une certaine alchimie était palpable entre eux. Le regard des autres pesait pourtant sur leur comportement respectif mais Joy ne pouvait s’empêcher de fixer ses lèvres comme pour l’inviter à franchir le pas qu’elle-même n’osait pas faire. Elle savait sans aucun doute qu’il n’était pas préférable de faire quoique ce soit ici et maintenant, et pourtant elle avait l’impression d’être dans cette bulle, seule avec lui. Elle voyait bien dans son comportement, dans ses propos que Nolan voulait faire les choses biens, que lui aussi hésitait à assouvir ses désirs de peur de tout perdre. Elle trouvait son hésitation d’autant plus attirante, mais après mûre réflexion, elle leva son regard pour croiser le sien, et lui fit comprendre que cette bulle n’existerait que pour une nuit, cette nuit, ce soir, pour quelques heures, Joy avait envie de s’offrir à lui. C’était ce qu’elle avait envie de croire, que cette bulle temporelle ne pouvait durer qu’une nuit, et qu’il n’y aurait rien qui pourrait entacher leur amitié… Elle ne prenait pas en compte les conséquences de cette barrière qu’ils voulaient franchir, elle se disait que le risque en valait la chandelle. Son désir en lui était en train de la consumer de l’intérieur, et la seule manière d’éteindre la flamme était de céder à la tentation… Lutter devenait presque impossible pour l’interne, et quand il lui pria de le stopper avant de faire une connerie, Joy ne put se résigner à lui demander de la faire… Elle l’encouragea à craquer lui, parce qu’elle n’arrivait pas à le faire alors que chaque centimètre de son corps était en train d’appeler le sien. Elle sentait son intimité frissonner à la simple pensée qu’il puisse poser son regard sur son corps nu, et qu’elle puisse à son torse embrasser son torse et descendre jusqu’à son entrejambe pour lui offrir une gâterie qui le ferait sombrer dans un plaisir noir et intense. Ses pensées n’étaient plus du tout catholiques, et elle était en train de se laisser consumer par ces émotions. « Ok. Je la ferais. Mais pas ici. Il y a trop de gens. » Un sentiment de soulagement vint s’emparer de la belle alors que Nolan glissa sa main dans la sienne pour l’extirper de cet antre bien trop peuplé pour eux. Elle était soulagée qu’il puisse prendre la décision de partir d’ici au plus vite, cette tension entre eux n’était plus supportable et assise dans sa berline, elle trépignait d’impatience. La jeune femme se mordait la lèvre venant poser son regard sur Nolan qui ne quittait plus ses yeux de la route. Son regard à elle se baladait le long de sa mâchoire, de son nez, de ses yeux perçants, de son bras tendu vers le volant et elle s’imaginait être reine de ses pensées, être reine de son plaisir. Elle sentait encore l’effervescence de l’alcool lui parcourir les veines et c’était aussi un certain soulagement pour elle car elle savait que ça l’aiderait à s’ouvrir à lui de manière optimale, complète, sans gêne, juste avec le profond désir de le satisfaire. De lui laisser une marque indélébile.
Le trajet s’était fait dans le silence, ne laissant que leur désir ardent l’un pour l’autre opérer dans l’habitacle. La tension était bien trop palpable, et Nolan ne tarda pas à éteindre le moteur, sortir et venir lui ouvrir la portière. « Voilà mon chez moi. » Joy sortit de la voiture, et posa ses yeux sur la maison derrière lui. Elle lui offrit un sourire, ce n’était pas réellement ce qui occupait ses pensées présentement. Elle s’en fichait bien de la maison dans laquelle il vivait, comme elle s’en fichait qu’il soit un acteur. « Entrer ici ne t’engage à rien tu sais. Peut-être une dernière danse, ou cette fameuse connerie que tu m’as demandée. Rien de plus. » Nolan avait pris tendrement sa main pour l’amener jusqu’à l’intérieur. Joy regardait par curiosité ce qui l’entourait avant de poser son regard dans le sien. « On la termine cette danse ? » demanda-t-elle en venant se mordre la lèvre inférieure, le regard noisette de la demoiselle était devenu noir de désir. Bien sûr, dans la voiture, Joy avait eu le temps de réfléchir, et elle était sûre d’elle. Cette animosité qui était en train de l’animer, elle n’avait plus envie de la combattre. Elle voulait l’assouvir. Et lorsqu’ils avaient dansé sur cette chanson de Dirty Dancing, il avait voulu rire sur la fin de cette scène… Maintenant, plus rien ne pouvait empêcher que cette fin se produise réellement pour eux, si ? Joy haussa les sourcils, fixant Nolan comme pour le défier alors qu’un sourire malicieux s’affichait sur son visage… Game on.
C'était une véritable torture. Tout se contredisait dans son esprit. Entre l'envie irrépressible de presser ses lèvres sur celles de Joy, son corps qui appelait le sien, puis cette raison qui lui disait de ne pas s'approcher d'elle car il n'était que chaos. L'amant ardent appelait à s'échapper pour emmener Joy dans les abysses de la chair. La tentation était trop forte et il ne se serait jamais imaginé être un jour dans cette position avec elle. L'alcool faisait des ravages, et autant que cela soit réel, ça lui plaisait étonnamment trop. La complicité s'était installée depuis leur première danse et bien que ça n'avait pas été prémédité, Nolan avait joué la carte du dragueur. Depuis lors, une seule idée en tête : presser son corps contre le sien, en avoir plus, toujours plus. Peut-être serait-il la guérison des maux de la brune ce soir. Au moins pour une nuit. Le désir était trop vif pour l'ignorer et Joy ne l'aidait clairement pas à y résister. Tout dans son comportement, ses expressions, appelaient le loup à la prendre entre ses griffes. Ca pouvait être éphémère, mais rien que de l'imaginer sur elle pour un plaisir fiévreux le rendait dingue. Elle est un bijou qui éblouit dès qu'on pose les yeux sur elle. Elle fait virevolter les âmes, masque coloré et radieux. Et si elle se retrouvait entre ses mains, elle s'abîmerait, s'oublierait. S'échouant à cœur ouvert entre ses griffes. La rendant moins florissante. Elle épouserait les catacombes à ses côtés et grand bien lui fasse, Nolan jouissait de cela de manière égoïste. Lorsque Nolan touchait quelque chose, cela lui appartenait. Tel un enfant capricieux qui désire ne garder que ses biens pour lui seul, sans partager avec autrui. Durant tout ce temps, il frissonnait de plaisir à chaque mouvement, épousant l'image qu'il avait de Joy pour ne pas en perdre une miette. Chaque expression sur son visage révélait l'envie ardente de la belle à s'offrir sans rechigner à l'acteur, éphémère et passionnel. Il ne pouvait plus lutter. Et Joy non plus. Il devait sortir d'ici pour l'emmener dans un endroit où il pourrait lui offrir ce qu'elle souhaitait, en toute confidence. Dans la voiture, ses yeux restèrent rivés sur la route, incapable de se détourner à moins de sauter sur Joy et de l'embrasser férocement sans avoir la certitude qu'il pourrait s'arrêter. Serrant les dents pour rester concentré et les ramener au moins en vie jusqu'à sa demeure aussi grande que vide d'âme. L'esprit embrumé par ses envies brûlantes, s'étalant dans la moindre parcelle de son corps.
( la musique d'ambiance )
Arrivé chez lui, il ne se fit pas attendre pour l'emmener à l'intérieur. Le décor était sombre, l'âme conquérante d'en être là avec Joy. « On la termine cette danse ? » demanda-t-elle en se mordant la lèvre. Nolan se détendit alors et un sourire en coin apparut sur son visage assombrit par le désir de posséder Joy ce soir. Il n'aurait pas la patience d'attendre une minute de plus, une dernière danse peut-être saurait les remettre dans cette alchimie hors du commun qu'ils avaient entretenus au Canvas. Sa main toujours dans la sienne, il emmena Joy jusque dans le grand hall à l'allure luxueuse, à l'entrée du grand salon. Il dégaina son portable de sa poche arrière et alluma son enceinte connecté pour y mettre une dernière musique. L'appel final de la luxure. « Approche. » dit-il un petit sourire aux lèvres. Il la tira vers lui et sans même une difficulté, il se pencha, et déposa un baiser sulfureux et évocateur au creux de son cou. Elle devait ressentir les traits de son sourire sur sa peau délicate. Ses mains agrippèrent sa taille de guêpe et l'une d'elle vinrent caresser le bas de son dos. Il ressentait les battements de son coeur dans sa cage thoracique, tambourinant face à l'adrénaline qui s'échappait de tout son être. Son regard vint ensuite se poser sur le creux de la gorge de Joy, puis il remonta jusqu'à ses yeux en passant par son menton, ses lèvres, son nez. Sans pouvoir attendre, l'expression sauvage et lascive, il plaqua inlassablement sa bouche contre la sienne pour échanger un baiser fiévreux et bouillant. Nolan appréciait ce moment, se délectant de ses lèvres roses et sucrées tel un bonbon. Il sentait la flamme qui brûlait en lui, flambante de frénésie. C'était encore plus délicieux que ce qu'il avait imaginé, cette proximité n'est pas suffisante pour lui, il en veut toujours plus. L'appétit vorace est sans limite.
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☽ 10 avril 2021. Les pensées embuées par ce désir qui était en train de lui brûler le cœur, Joy ne pensait plus vraiment aux conséquences de céder à la tentation. C’était comme si cette danse avait permis à leurs corps de révéler cette complémentarité qui était maintenant indéniable entre eux. Leurs regards, leurs sourires, leurs souffles, tout se traduisait par un appel à l’autre. Ils étaient tous deux en train de résister à cet appel mais Joy n’avait pas la force de l’éloigner plus longtemps. Elle se sentait fiévreuse, elle n’avait probablement pas désiré quelqu’un autant depuis des lustres. Tout ce qu’elle avait en tête c’était de combler cette distance entre eux, ces tissus qui l’empêchaient de pouvoir le ressentir complètement contre elle. Elle voyait dans l’étincelle de ses yeux que Nolan combattait à tout prix le désir qu’il ressentait pour elle et cela ne faisait que provoquer en elle la volonté de le faire craquer. C’était un jeu dangereux qu’elle avait entamé avec son loup solitaire, et elle y perdrait sûrement des ailes. Mais elle aussi n’était qu’égoïste en voulant franchir ce pas impossible… Elle ne pensait qu’à ses lippes contre les siennes, qu’à ses mains contre son corps bouillonnant de désir pour lui, la brune voulait s’offrir entièrement et complètement à lui. Sans aucune limite. Joy rêvait que cette bulle soit éternelle, un moment dans l’espace temporel qu’elle pourrait garder à tout jamais en souvenir, égoïstement. Mais le couple était assez lucide pour ne pas faire d’erreurs, pour ne pas se laisser à cette envie ardente qui les consumait sur place. Ils étaient aussi égoïstes l’un que l’autre et voulaient garder ce moment-là pour eux, ce moment où ils finiraient par craquer… Sans plus attendre une seconde, Nolan l’avait embarqué dans sa voiture, le regard rivé sur la route alors qu’elle le dévisageait sans être capable de retrouver une respiration correcte. Son souffle haletant, la bouche entrouverte à la quête du désir qu’elle ressentait de l’embrasser. Elle se pinçait les lèvres tentant de calmer ses ardeurs, en vain… Ce monstre-là était beaucoup plus fort qu’elle.
Une fois arrivés chez lui, le couple ne se lâchait pas la main, ce besoin vital de sentir l’autre, ils ne se lâchaient pas du regard non plus. La connexion était telle que ni l’un ni l’autre n’arrivait à faire éclater cette bulle autour d’eux. Il tentait une dernière fois de la dissuader, voulant mesurer les risques qu’ils prenaient. Mais Joy était décidée à succomber à ses désirs. Elle voulait être sienne, elle voulait lui laisser l’opportunité de faire ce qu’il voulait avec elle. Et Joy se transforma, telle une chenille qui se transformait en papillon, à l’abri des regards indiscrets, la brune se révéla être une vraie joueuse. Elle l’invita donc à terminer cette danse qu’ils avaient commencée, sentant ses doigts brûlants alors qu’ils ne s’étaient toujours pas lâchés… L’interne soutenait le regard lui faisant comprendre qu’elle n’était pas prête à reculer. Elle ne ferait qu’avancer. A ses mots, Nolan eut un sourire qui révélait sa volonté de lui aussi lâcher prise pour la soirée. Il l’entraîna jusqu’au hall de sa demeure, et la seule luxure qu’elle y voyait était le profond désir noir qu’elle était en train de ressentir pour lui seul. « Approche. » Il l’avait lâché un instant pour lancer une musique qui, dès les premières notes, lui procura des frissons d’une telle intensité qu’elle s’en sentit presque étourdie. Il se rapprocha d’elle, venant directement posé des baisers fiévreux dans sa nuque, elle ne put s’empêcher un petit gémissement de surprise, alors qu’elle pencha sa tête en arrière lui donnant accès à tout ce qu’il souhaitait. Elle était complètement et éperdument consumée par ce désir. Joy se mordit la lèvre, tentant de retrouver une respiration convenable mais Nolan se montrait insolent, la dévisageant d’un air si sensuel qu’elle le supplia du regard d’en mettre fin… Et alors que la musique bascula dans le refrain sensuel, le couple vint partager un baiser sulfureux, passionnel, venant rompre cette distance que Joy avait combattu pendant trop de temps. Elle sentit ses mains se plaquer contre ses hanches pour venir l’attirer encore plus vers lui, et elle aussi n’avait que pour seule et unique volonté de s’unir à lui pour ne faire qu’un. Littéralement. Toutefois, cette danse fiévreuse animait en elle une appétit de prolonger ce moment… Pourtant les mains de la jeune femme se portèrent au visage de l’acteur pour encourager, et amplifier ce baiser… Elle descendit ses mains aux boutons de la chemise noire qu’il arborait fièrement depuis le début de cette soirée. Tout en prolongeant ce baiser, elle déboutonna les boutons dans une dextérité qui l’étonna mais l’arrangea bien… Elle écarta les pans de cette chemise pour découvrir un torse parfaitement musclé, elle se recula un instant pour l’admirer, et vint poser ses lèvres sur le creux de son ventre pour remonter jusqu’à ses pectoraux, sa clavicule, dans son cou… Nolan était probablement aussi impatient qu’elle, et très vite, elle l’aida à retirer son propre débardeur, laissant apparaître un soutien-gorge noir à dentelle, les deux étaient en train de littéralement se manger du regard. C’était bien trop dur de résister plus longtemps. Tous les deux en voulaient plus. Joy se martelait qu’elle ne pouvait pas s’en vouloir de faire un tel caprice. Il n’y avait qu’à poser les yeux sur Nolan pour comprendre qu’il était la luxure incarnée. Se confortant dans cette idée, elle vint enrouler ses bras autour de son cou venant pour une nouvelle fois unir ses lèvres aux siennes, mêlant sa respiration haletante à la sienne tandis que la musique rythmait encore cette danse passionnée, ardente, excitante, palpitante, sans oublier l’exaltation que la brune était en train de ressentir tout le long de son corps. Non décidément, elle ne le regretterait pas.
Ils s'étaient découvertes de nouvelles envies en s'approchant si près. Une chose en entraînant une autre, les choses avaient tourné au désir irrépressible de s'offrir l'un à l'autre. D'abord, timidement. Quelques regards échangés, des battements de cils tentateurs venant de Joy, les mains de Nolan sur sa peau duveteuse et laiteuse. De simples contacts physiques qui avaient commencé à faire brûler un feu incandescent chez l'acteur. Il deviendrait plus passionnel lorsqu'il serait à l'abri des regards car il n'appréciait pas se donner en spectacle quand il s'agissait d'une personne à qui il tenait. Mettre à l'abri Joy, et lui démontrer qu'elle pourrait s'envoler sans difficulté avec lui dans le royaume des plaisirs charnels que Nolan connaissait bien. Il n'avait pas désiré quelqu'un à ce point depuis bien longtemps et cette excitation était ensorcelante, si aguicheuse, qu'il se laissait aller au gré de ses envies. Pour un soir, il pouvait se le permettre. Dans ses pensées, plus aucune idée du pourquoi du comment, la raison qui l'avait emmené au Canvas, les soucis de Joy. Plus rien n'avait d'importance si ce n'est la fantaisie luxuriante de posséder Joy et la dominer dans une nuit endiablée à ses côtés.
Elle entrait dans son antre, la tanière du loup ténébreux, sans même l'empêcher de quoi que ce soit. Elle se laissait aller à ses envies, divine comédie d'une nuitée qui durerait jusqu'au crépuscule. Aucune ombre de dissuasion dans l'étincelle de son regard qui était toujours aussi pétillante d'appétit pour lui. Même la virée dans la berline ne l'avait pas refroidi, au contraire, cette intimité leur laissait le luxe de se découvrir davantage. Là où ils n'avaient pas eu la capacité de la faire pleinement autour de cette salle bondée. Le son derrière eux n'était que pure provocation pour les mettre dans une ambiance brûlante de fantaisie. Sans attendre, il avait imploré le cou de Joy par des baisers ardents, se désordonnant sur sa nuque dont elle lui laissait le total accès en chavirant sa tête en arrière.
at first sight I felt the energy of sun rays, I saw the life inside your eyes-- @Nolan Waterford
☽ 10 avril 2021. Cette luxure naissante lors de cette danse fiévreuse l’avait rendu complètement à la merci de Nolan. Ses idées n’étaient plus claires, seulement embuées par cette concupiscence dirigée vers lui, et seulement lui. Et même si aucun mot n’avait été prononcé pendant plusieurs minutes, plusieurs chansons, leurs regards étaient si provocateurs, si… explicites. Ils ne pouvaient pas nier cette étrange attirance qui était en train de s’emparer d’eux sans pouvoir réussir à la stopper. Sa main s’était rendue moite, ce contact torse contre poitrine, sentir son souffle contre son visage, un enchaînement de circonstances qui avait valu l’enivrant abandon de la brune pour son beau. Ses problèmes lui paraissaient si loin, et une voix lui susurrait doucement qu’elle avait terriblement bien fait de composer ce message à son attention, même si jamais une seconde elle s’était imaginée poursuivre la soirée de cette manière. Le couple était perdu, timide, prudent à première vue. Cette peur de se perdre était si ardent qu’elle rendait le jeu d’autant plus dangereux, et tout ce qui était dangereux était à la fois irrésistible. L’interne l’apprenait à ses dépens. Le brun ténébreux finit par céder à leurs caprices, parce que ni l’un ni l’autre n’était plus fautif dans cette histoire, ils étaient deux protagonistes victimes de leurs désirs noirs. Une fois chez lui, Joy comprit que le jeu était lancé. Le vrai jeu. Leurs regards noirs se croisèrent, et tous deux eurent un sourire qui voulait tout dire. Il n’y avait plus de règles, et c’était vraiment là que Joy comprit que Nolan était en train de la consumer d’une manière qu’elle n’aurait jamais pu l’imaginer. Elle soutenait pourtant le regard, le sourire mutin, l’air malicieux, elle serait prête pour rendre cette unique nuit mémorable. Même pour Nolan Waterford.