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 (alfly #6) under the stars and stripes

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Message(#)(alfly #6) under the stars and stripes - Page 2 EmptyMer 27 Oct 2021 - 22:50

Sauf que cette fois-ci il s’agit de sa petite soeur adorée, pas d’une aiguille.« J’y vois pas de différence. » Oh, bien-sûr, il s’agit de deux choses parfaitement opposées quand on y pense, mais quand on pense comme Alfie, justement, c’est du pareil au même. Il s’agit d’un défi qu’il se voit réaliser, qu’il veut réaliser. Lily devrait savoir que le contrarier n’amène jamais rien de bon, bien au contraire et qu’il faut peser ses mots quand on s’adresse à l’anthropologue, toujours à la recherche de sensations fortes et de vies à briser, à défaut d’avoir pleinement réussi avec la sienne. L’auto-sabotage n’est pas aussi aisé qu’il l’aurait cru, raison pour laquelle il se doit de dépasser les limites de sa propre histoire en s’inventant dans celles des autres. Les Keegan en tête de liste, évidemment, puisque si Joseph et Alfie ont toujours été associés, le duo a en réalité toujours été un trio, Lily n’étant jamais loin. Alors évidemment qu’elle se doit d’être impliquée dans les manigances des deux hommes, de l’un d’entre eux tout particulièrement, qu’elle le veuille ou non (elle le veut, au fond, sans quoi elle n’aurait jamais continué à jouer avec eux, ni à se rêver adversaire).

Alors elle ne devrait pas s’étonner quand sa jalousie (inexistante, de quoi pourrait-il l’être ?) s’avère en réalité un défi qu’il veut à nouveau réaliser ; parce qu’il est ainsi, Alfie, parce qu’il ne voit sa vie que sous ce prisme et qu’il est hors de question qu’il rentre dans la case de la raison, synonyme d’un ennui terrible. Pourtant, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne veut pas rivaliser avec Callum pour lui faire du mal, pour s’assurer qu’elle souffre ; seulement pour détrôner celui-ci de la place qu’il lui a prise. Jaloux, peut-être, finalement. Mais même sans la présence de cet homme dans la vie de Lily, il sait que le jeu est difficile, il sait qu’il y aura toujours une difficulté liée au fait qu’elle ne l’autorisera jamais à reprendre sa place parce qu’avec cela, elle peut dire au revoir à sa vie parfaite. L’avoir auprès d’elle signifie qu’il aura toujours à cœur de la bousculer, pour qu’elle réalise que les rêves après lesquelles elle court n’ont aucun sens, y compris pour elle (surtout pour elle). Ce n’est pas le fait d’être à la tête d’une famille, ni d’avoir un boulot épanouissant et la maison qui va avec, tous ses clichés sur lesquels il vomit, mais qu’il pourrait accorder à Lily. C’est le fait de cesser de vivre dans le déni, de cesser de prétendre qu’elle accédera à la perfection quand celle-ci n’existe pas, ou à la rigueur, seulement dans le chaos qu’il veut l’aider à trouver. En quoi est-elle parfaite sa vie, à cet instant, à supporter les coups d’un petit-ami violent seulement dans l’espoir qu’il l’aide à enfanter ? Est-ce qu’elle le sera même quand leur progéniture sera elle-aussi victime des accès de colère de Callum ? Est-ce que là-aussi Lily arrivera à trouver des excuses sous prétexte que l’homme responsable de ses plus grandes blessures est aussi à l’origine de sa plus grande fierté ? Un instant, il est curieux de cette perspective, d’entendre les excuses et les justifications ridicules qu’elle pourrait mettre en avant pour justifier cette famille parfaite seulement en apparence, mais même son manque évident de valeurs ne lui permet pas de la pousser à ce défi. “Va te faire voir.” Et à cette seule parole, il est convaincu qu’elle pourrait vouloir lui donner raison par tous les moyens, même si l’intégrité d’un enfant est en jeu, même si la sienne est en jeu, simplement parce qu’elle ne vit et ne respire que pour les apparences.

Pour préserver celles-ci, elle ne doit donc pas rejoindre les dossiers de la police avec son véritable statut, celui d’une femme battue. C’est ce qu’elle est, ce n’est pas un plaisir sadique qu’il a à accentuer ce rôle simplement pour l’humilier, mais il s’agit de faits et pour une fois, il aime s’arrêter à ceux-ci. “Pas dans leurs dossiers.” Elle insiste et lui, il rit, moqueur, pour insister sur le pathétique que la situation lui inspire. Elle n’ira pas à la police, il n’ira pas non plus. De là à penser que cela restera de l’ordre du secret ou que Callum n’aura pas lui-même le droit à une bonne leçon, c’est mal connaître un Alfie dont l’esprit s’égare déjà. Pour l’heure, c’est pourtant Lily, déjà victime, qui a le droit à une nouvelle forme de leçon, peut-être similaire à celles données par Callum sur la forme, mais loin d’être aussi anodine sur le fond. La silhouette de Lily se retrouve bien contre lui, ses mains qui s’affairent déjà à retrouver le chemin de sa peau, mais, surtout, de ses bleus. Il ne mesure pas sa force, n’essaie même pas de le faire lorsqu’il appuie sur les marques laissées par le passage de Callum, quand il essaie de faire valoir son point de vue. Dans d’autres circonstances, ses gestes se seraient voulus plus doux, ou, passionnés à défaut d’être seulement blessants. Mais puisqu’elle a l’habitude de l’être, blessée, Lily, doit-il réellement se restreindre ? Doit-il seulement prétendre que ça n’est rien, doit-elle surtout elle-même le faire ? “Alfie...” La voix quelque peu éteinte de Lily ne l’arrête pas, pas plus que les supplications, verbales ou non, qu’elle commence à émettre. “Alfie, arrête.« Pourquoi ? Pourquoi moi je devrais arrêter et pas Callum ? » Tu le vois là, Lily, le paradoxe de ton discours ? Est-ce qu’il arrive à faire valoir son argument, est-ce qu’il arrive à lui faire comprendre à quel point ce qui est inacceptable de sa part l’est tout autant d’un autre, quand bien même il a le droit au titre officiel de petit-ami ? “Tu me fais mal.« Et pas lui ? » Et lui ne te fais pas mal, Lily, quand il est à l’origine de ces bleus alors que je ne fais qu’en dessiner les contours ? Il aurait pu continuer, il aurait été capable de le faire, mais son argument lui semble suffisamment partagé, désormais, pour ne pas qu’elle prétende ne pas voir où il veut en venir. Si tel est le cas, il ne pourra plus rien pour elle, ou peut-être, une dernière marque laissée par ses soins sur celles de Callum, seulement par esprit de vengeance et non plus par bienveillance discutable.

Désormais libérée, son regard ne quitte pas celui de la jeune femme, pas plus qu’il ne se sent mal de l’état évident dans lequel il vient de la plonger, de la manière dont il l’a confrontée à une situation qu’elle semblait vouloir fuir. Mais c’est bien elle qui l’a abordée, c’est bien elle qui a initié ce jeu en prétendant que c’en était un aussi avec Callum, sans quoi elle ne poursuivrait pas la partie avec cet adversaire déloyal. “Va-t-en.” Il affiche un demi-sourire, lève un sourcil, ne bouge pas d’un pas. Bien au contraire, il continue, il provoque, il ne cesse de vouloir la faire glisser vers cet extrême ; celui à l’opposé de celui de Callum, pour prendre la décision qui s’impose. Lily ne fonctionne pas à la morale, pas quand c’est elle qui doit l’entendre et lui-même n’a jamais fonctionné sous ce principe, à quoi elle s’attendait comme réaction ? Il ne fonctionne pas plus au soutien, à la main qui caresse ses cheveux et ses lèvres qui embrassent sa tempe tout en lui assurant qu’il sera toujours là, car tous les deux savent qu’il s’agit d’un mensonge. Mais à cet instant, il est là, même si elle désire le contraire et il n’a pas l’intention de bouger. “Va-t-en.” La neutralité sur son visage fait place à un air satisfait, conscient de l’avoir poussée à bout, satisfait de l’avoir fait surtout. Et son corps, lui, demeure figé, ses lèvres scellées, son regard ancré dans celui de Lily. “Va-t-en, va-t-en, va-t-en !” Il ne bouge que lorsque Lily l’oblige à le faire et contrairement à ses gestes d’il y a quelques minutes, ses bras demeurent le long de son corps, inertes, alors qu’il se laisse faire. « Pourquoi t’as pas la même conviction envers Callum ? » Il interroge, toujours plus provocateur alors qu’il lui laisse le loisir de rougir sa poitrine sous ses coups, bien plus faibles que ceux que Callum doit lui adresser, bien moins douloureux que la manière dont ses mains se sont baladées sur son propre corps quelques minutes auparavant. “Je veux plus te revoir.” C’est un discours de sourds, qu’on pourrait croire, mais Alfie dirige la conversation exactement là où elle veut qu’elle se dirige, dirigeant l’accusation contre celui qui le mérite réellement. « Pourquoi tu dis pas tout ça à Callum ? » Il répète ce prénom, il insiste, son air satisfait sur le visage et son sourire en coin, toujours immobile bien que repoussé par la colère de Lily. Une colère qu’il a réussi à faire émerger, il ne lui reste plus que l’aider à la diriger vers le principal concerné. « Est-ce que tu lui demandes de partir, à Callum ? Est-ce qu’il le fait ? » Non et non. Alors il n’obéira pas plus, puisqu’il semblerait qu’il n’ait d’autres choix que de se mettre à la place de son concurrent. « Je vais pas partir, Lily. Pourquoi je devrais le faire si toi, tu le fais pas ? » Il interroge et cette fois-ci son sourire se transforme en rire moqueur. Il ne la prendra pas dans ses bras face à sa détresse, il ne lui fera pas le plaisir de lui rendre ses coups alors qu’elle a vu ce dont il est capable ; il ne lui donnera pas raison autant qu’il veut la torturer en ayant l’attitude contraire à celle qu’il a pu avoir auparavant. « Tu veux préserver les apparences, c’est con, quand on y pense, hein ? » Question rhétorique alors qu’il poursuit, toujours satisfait : « C’est con que Callum s’attaque autant à la tienne. C’est con parce que t’arriveras jamais à totalement les préserver. C’est con parce qu’il y aura toujours une marque quelque part, un bleu, une larme qui coule, une grimace de douleur qui anéantira tous tes efforts. » C’est con, c’est pathétique, c’est ridicule. Et elle refuse toujours de le voir, n’est-ce pas ? « Tu pourras jamais les rendre parfaites, tes jolies petites apparences. » Elles sont déjà brisées. Alors pourquoi tu restes, Lily ?

@Lily Keegan  (alfly #6) under the stars and stripes - Page 2 2523491165
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Message(#)(alfly #6) under the stars and stripes - Page 2 EmptyJeu 28 Oct 2021 - 16:03

Va-t-en, va-t-en, va-t-en.

Alfie n’a jamais su obéir au moindre ordre, encore moins aux supplications. Il gagne la partie haut la main, personne ne prend la peine de comptabiliser les points de Lily tant ils sont insignifiants par rapport aux siens. Elle pensait qu’il allait changer, elle pensait qu’il allait pouvoir lui prouver qu’elle a la moindre importance à ses yeux en agissant enfin comme quelqu’un de normal. Elle ne veut pas qu’il le devienne, normal, parce qu’elle n’a pas besoin d’une telle chose pour l’apprécier malgré tout, mais elle aurait simplement voulu qu’il lui prouve pouvoir être différent. Qu’il puisse présenter la moindre émotion, la moindre compassion. Autre chose que de la haine, autre chose que de l’amusement qu’elle n’arrive plus à supporter en cet instant. Il n’avait pas le droit de lui faire mal de cette façon, encore moins de laisser la trace de son passage contre son ventre. Qu’est-ce qu’elle dira à Callum ? Il y a pensé, à ça, aux mensonges qu’elle devra proférer en son nom, sans en avoir la moindre envie ? Non, bien sûr que non, parce que derrière sa fausse inquiétude, Alfie ne pense toujours qu’à lui et à lui seul. Ce n’est pas un électrochoc qu’il veut provoquer chez la jeune femme ; il veut simplement marquer son territoire et lui rappeler qu’elle a été à lui avant d’être à qui que ce soit d’autre. Et que les choses ne changent pas. Elle a beau mentir sur son passé, Lily ne peut pas le modifier.

Elle ne répond à aucune de ses questions, ni celles énoncées contre son oreille alors qu’il était encore contre elle, ni celles proférées les yeux dans les yeux, quand sa vue se brouillait déjà. Trop occupée à tenter de le faire s’éloigner d’elle puis à lui demander de s’en aller pour ne jamais revenir, elle n’a pas pris le temps de penser à la moindre réponse. Pire encore, elle n’en a aucune à donner. Pourquoi moi je devrais arrêter et pas Callum ? Je sais pas, je sais pas. Parce que Alfie n’est pas Callum, sûrement. Mais qu’est-ce qui les différencie, au fond, si tous les deux en viennent à lui faire du mal ? La réponse devrait couler de source : rien. Et pourtant, elle ne les traitera jamais de la même façon. Elle n’aura jamais les mêmes sentiments pour eux. Elle sera toujours incapable de les associer, ne voulant pas faire subir une telle chose à Alfie. Même Alfie ne le mérite pas. Pourquoi t’as pas la même conviction envers Callum ? Je sais pas, je sais pas. Peut-être parce que Callum pourrait réellement l’écouter et ne jamais revenir, peut-être parce qu’il pourrait la laisser seule et sans espoir de fonder une famille. Alfie, lui, reviendra toujours. Peu importe ce qu’ils se disent, peu importe ce qu’ils font ; elle sait par avance qu’il finira par recroiser sa route et que ce jour-là, elle aura passé l’éponge sur ses gestes et la douleur qu’il lui a infligée. D’une façon ou d’une autre, leurs destins sont liés. Pourquoi tu dis pas tout ça à Callum ? Est-ce que tu lui demandes de partir, à Callum ? Est-ce qu’il le fait ? Je vais pas partir, Lily. Pourquoi je devrais le faire si toi, tu le fais pas ? Tais-toi, tais-toi, tais-toi. Tas-toi et va-t-en. Deux ordres qu’il ne sera jamais capable d’écouter, deux ordres qu’elle n’a de toute façon pas la force de proférer. Ses bras se resserrent un peu plus encore sous sa poitrine, elle sent son ventre qui la brûle sous les dizaines de micro-coupures qu’il a ajoutées et toutes les plaies qu’il a ravivées. Aujourd’hui, il est le seul à la faire souffrir, et il ose encore se définir comme un sauveur.

Et elle le déteste, Alfie. Elle le déteste sincèrement, autant qu’elle a pu l’aimer à une époque de sa vie. Ses poings s’abattent contre son torse sans qu’ils ne laissent la moindre marque, eux. Il ne bouge pourtant pas d’un seul centimètre, il n’a même pas la décence de faire le moindre pas en arrière. Lily s’est brûlée les ailes en lui montrant ses faiblesses et il ne sait que s’en délecter, peu importe ce qu’il en dit. Et des choses à dire, il en a plus que jamais. Des reproches, des leçons de morales, des blagues qui ne font rire que lui. Qui ne font sourire que lui, aussi, parce que Lily est trop occupée à contenir sa colère et sa détresse, de son côté. Elle aurait dû le savoir, pourtant : il est la dernière personne en qui elle peut avoir confiance. « Tu pourras jamais les rendre parfaites, tes jolies petites apparences. » Elle aurait pu, s’il n’avait pas décidé de mettre un coup de pied dans la fourmilière, et c’est désormais à un pas de lui qu’elle garde toujours son regard ancré dans le sien. Elle renonce à le faire reculer et aux pressions contre son torse avec. Ses yeux sont rouges, son fard à paupière n’est pas adapté à une telle teinte. “Qu’est-ce que ça peut te faire ?” Sa vie est ce qu’elle est, mais il y a au moins un point sur lequel ils devraient tous tomber d’accord : elle lui appartient. Alfie n’est personne, Alfie n’a aucun droit. Il n’est que l’ami d’un frère disparu ; en quel honneur pense-t-il avoir la moindre opinion à donner ? Il ne représente rien, il n’a pas la moindre importance non plus. “Tu es qui pour me donner des leçons ?” Il avait beaucoup de questions. Lily en a tout autant, désormais. “C’est à cause de toi que Joseph est parti, alors t’as pas intérêt de vouloir jouer le rôle du grand frère maintenant.” Le raccourci est curieux mais il fait sens dans l’esprit de la brune : c’est à cause d’Alfie qu’il a dévié, c’est à cause de lui que leur père avait des choses à lui reprocher, c’est donc à cause de lui qu’il a décidé de fuir. “La différence, Alfie, c’est que Callum a des choses à m’offrir. Il me rend heureuse, que tu le veuilles ou non.” Callum représente un certain espoir et ce dernier est assez grand pour qu’elle puisse en oublier tous les inconvénients allant avec. Elle peut accepter la douleur tant qu’elle garde espoir et voit la lumière au bout du tunnel. “Toi, tu t’amuses juste. Tu prends ce qui t’arrange et après tu t’en vas. Tu voulais me peloter et marquer ton passage, cette fois-ci t’as simplement dû trouver une excuse pour le faire parce que j’ai plus dix sept ans et d’yeux que pour toi.” Parce que cette fois-ci, elle ne le suit pas dans un lit au hasard avec des étoiles plein les yeux et des espoirs plein la tête, se pensant déjà devenir sa petite-amie et la future mère de ses enfants. Un coup d’un soir voilà ce qu’elle a représenté, et l’idée qu’il puisse s’en être vanté auprès de ses amis peu fréquentables la rend d’autant plus malade. “Reste si ça t’amuse, c’est moi qui m’en vais.” Parce qu’elle ne veut plus entendre le son de sa voix autant qu’elle n’a pas la moindre envie de savoir comment il rebondira sur ses accusations. Parce qu’Alfie rebondit toujours, lui. Lily ne veut plus voir son visage non plus et elle ne comprend déjà pas comment elle a pu se réjouir de sa visite. Elle aurait dû savoir que tout finirait mal, une fois de plus, raison pour laquelle elle repose cette fois-ci sa paume contre son épaule, souhaitant se frayer un passage jusqu’à la sortie. Elle trouvera sans mal une excuse auprès des Maslow sans pour autant préciser que leur fils est le seul à pouvoir la mettre dans un tel état.
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Message(#)(alfly #6) under the stars and stripes - Page 2 EmptyLun 22 Nov 2021 - 15:30

Bien sûr qu’il n’allait pas l’écouter, bien sûr qu’il n’allait pas la laisser tranquille ; encore moins après ce qu’il vient de découvrir, pas après que ses yeux se soient posés sur la dizaine d’ecchymoses tracées avec passion par Callum, pas après avoir vu de ses yeux ce qu’elle s’évertue à cacher au reste du monde, pas après avoir vu les traits de son visage se déformer en une grimace de douleur. Il est beaucoup de choses, Alfie. Peut-être bien qu’il est lâche, au milieu de tous les défauts qu’on peut lui associer, mais à cet instant, pourtant, il démontre du contraire en refusant d’accéder à son ordre (pas qu’il aurait obéi en temps normal, ceci dit). Il n’est pas lâche ; au contraire, si quelqu’un devait être qualifié de la sorte à cet instant, c’est l’homme qui est la source de leur conflit. Il pourrait dire qu’elle l’est, elle-aussi, en se refusant de quitter cet homme qui lui fait du mal, dont elle expose les œuvres avec un tel détachement qu’on pourrait presque croire qu’elle s’en vante. Il pourrait, mais il ne le fera pas ; parce qu’aussi douloureux que ça puisse être à se remémorer, il a été à la place de Lily. Il a été le pantin entre les doigts d’Amelia et peut-être qu’au fond de lui est-ce la raison pour laquelle Lily est devenue le sien ; par nécessité de compenser ce qu’il a subi en le faisant subir à d’autres. Il aurait dû apprendre la leçon, mais il a préféré la donner à quelqu’un d’autre, parce qu’il ne fait jamais rien comme personne et encore moins quand cela implique de penser raisonnablement. Mais à cet instant précis, quoi qu’elle en dise, quoi qu’il puisse faire, Alfie a l’impression que c’est le cas, de son regard extérieur et de son évidente méconnaissance de la situation. Pourtant, il n’a pas besoin d’en avoir tous les détails pour déterminer que son avis prime sur celui de Lily ; que n’importe quel être censé ne devrait pas accepter de subir ça – et c’est d’autant plus ironique venant de quelqu’un qui peut se vanter de rivaliser avec ledit bourreau. Parce qu’Alfie impose beaucoup de choses, peut-être, mais jamais par la force des poings ; il n’y a aucun intérêt à obtenir la victoire de telle façon. L’estime qu’il avait pour Callum, déjà pas bien haute, est définitivement réduite à néant lorsque cette vérité éclate, autant que celle qu’il peut avoir pour Lily : où est passé la féroce Keegan qui se cache derrière la candeur qu’elle offre au reste du monde ? Celle qui pique, qui sait où faire mal, celle qui, à cet instant, est celle qui souffre et dont la candeur est remplacée par de la naïveté, non, pire encore, une véritable stupidité qu’il serait bête d’ignorer. Elle est stupide, Lily. Évidemment qu’elle est stupide ; il l’a qualifiée de beaucoup de choses peu reluisantes au fil des années, mais jamais en ces termes-là ; aujourd’hui, pourtant, elle le mérite plus que jamais.

Elle est stupide de laisser faire Callum, elle est stupide de croire qu’Alfie ignorerait les signes dont il a désormais pleinement conscience ; après tout, on peut lui reprocher beaucoup de choses et on peut continuer de s’en étonner, mais la justice reste le moteur de son métier, de sa passion, peu importe comment elle est acquise. Que Lily ne veuille pas aller au poste de police ne veut pas dire que celle-ci ne peut pas être réclamée, Alfie a bien souvent détourné le chemin d’accès à celle-ci et il en existe de centaines d’autres que l’officiel. Mais pour une Lily qui a passé la majeure partie de sa vie à utiliser de tels principes, la voilà qui recule au moment le plus opportun ; alors évidemment qu’il ne peut que rire, se moquer d’elle, la provoquer comme il sait si bien le faire pour la mettre face à la stupidité de sa décision et la gravité de sa situation. Elle laisse faire Callum quand il est condamné pour son geste ; pourtant, ils sont loin d’être comparables et il est pourtant le bourreau dans cette version-là. Est-ce que tu te rends compte, Lily ? Est-ce que tu te rends compte à quel point ton raisonnement ne suit aucune logique ? Pourquoi est-ce qu’elle fait preuve d’autant de conviction quand il s’agit de son vieil ami, mais d’aucune quand il s’agit de l’homme qui partage sa vie ? Pourquoi est-ce que le discours qu’elle tient ne devrait pas lui être adressé, mais à ce même homme ? Pourquoi est-ce qu’elle le frappe de telle manière alors que c’est Callum qui mériterait un tel traitement ? Il ne bouge pas, l’anthropologue, alors que les poings de Lily s’abattent contre son torse, qu’il lui laisse ce geste si ça peut lui faire plaisir – ce n’est pas comme s’il allait s’offusquer des potentiels marques qu’elle pourrait laisser à son tour. Un juste retour des choses, aussi, peut-être, tout en sachant que jamais elle n’utilisera la même force que son petit ami et que jamais il n’aura de preuves de cette colère. Non, tout ça ne se conjugue pas avec lui, mais bien avec elle. Lorsqu’elle cesse, lorsque son regard s’ancre dans le sien, il ne bouge pas, Alfie, il soutient et reste impassible. T’as toujours réponse à tout, Lily, alors qu’est-ce que tu vas dire cette fois-ci ?Qu’est-ce que ça peut te faire ?” C’est vrai ça, qu’est-ce que ça peut lui faire ? Qu’est-ce que ça peut lui faire aussi à elle qu’elle ait enfin la preuve qu’il puisse tenir à elle ? Mais il ne dit rien de tout ça, Alfie, alors qu’il laisse à nouveau échapper un rire. « Tu m’aurais rien montré si tu voulais pas que je réagisse. » Il se contente de pointer du doigt, car si la jeune femme n’attendait aucune réaction de sa part, ni positive ni négative, elle aurait continué de couvrir ses blessures pour les cacher à son intention comme elle les cache au reste du monde. Ce n’était pas qu’une question de concurrence, ni de volonté de le faire taire, il n’est pas dupe et qu’elle prétende le contraire est affligeant.  “Tu es qui pour me donner des leçons ?” Et son sourire ne quitte pas ses lèvres quand il comprend qu’il a piqué, qu’il a fait mal, qu’il va obtenir une réaction et qu’il s’en satisfait d’avance. “C’est à cause de toi que Joseph est parti, alors t’as pas intérêt de vouloir jouer le rôle du grand frère maintenant.” Bien sûr, Joseph est parti parce qu’Alfie était le vilain de l’histoire des Keegan, parce que ceux-ci n’ont jamais accepté de se regarder dans un miroir. Ils ont toujours rejeté la faute sur les autres, est-ce qu’il est étonnant qu’il écope de celle-ci ? “La différence, Alfie, c’est que Callum a des choses à m’offrir. Il me rend heureuse, que tu le veuilles ou non.” Un nouveau rire perce ses lèvres alors qu’elle continue “Toi, tu t’amuses juste. Tu prends ce qui t’arrange et après tu t’en vas. Tu voulais me peloter et marquer ton passage, cette fois-ci t’as simplement dû trouver une excuse pour le faire parce que j’ai plus dix sept ans et d’yeux que pour toi.” C’est donc ça ? Une vieille rancune vieille d’une dizaine d’années, parce qu’elle n’a pas supporté qu’il ne lui offre pas le petit-déjeuner après avoir passé la nuit avec elle ? « Tu es qui, pour jouer à ça, Lily ? » Pour l’impliquer malgré lui, puis s’étonner qu’il ait son mot à dire, qu’il ait des « conseils » à donner, qu’il « s’intéresse » à la situation. « C’est grâce à moi que Joseph est parti. » Il corrige. Il n’en sait rien, en réalité, il a toujours supposé que son ami était parti à cause des abus du père David, de ce qu’il soupçonnait au sein du foyer Keegan sans jamais en avoir la preuve ; mais certainement pas à cause d’une seule soirée entre eux qui a tout changé. Ça n’était pas sûrement pas suffisant pour que Joseph décide de tout quitter ; ça a peut-être précipité les choses, oui, mais la totalité des fautes n’est certainement pas de son fait et à tout à voir avec les traitements de sa propre famille à son égard. Mais ça, Lily ne le verra jamais, pas vrai ? Tout comme elle ne verra jamais le vrai visage de Callum parce que les apparences sont bien plus importantes et qu’elles justifient bien qu’il y ait des sacrifiés. La première fois, c’était son frère, désormais, c’est elle. À croire qu’ils ont quelque chose en commun, finalement, les deux Keegan. « Je doute pas qu’il te rende extrêmement heureuse. » Il insiste sur ce mot, son sourire moqueur aux lèvres. “Reste si ça t’amuse, c’est moi qui m’en vais.” Oh, bien sûr que ça l’amuse, bien sûr qu’il se sent obligé de défendre cette cause qui s’impose à lui, désormais et elle ne peut plus revenir en arrière. Bien sûr qu’il s’impose à elle en la suivant, bien sûr qu’il ne compte pas la lâcher. « Je doute pas que ton sourire doit être magnifique après qu’il t’ait tabassé. » Si elle ne veut pas s’en aller, il ne s’en ira pas non plus. « Oh, et tes yeux bleus, j’imagine que les larmes doivent les rendre encore plus brillants, n’est-ce pas ? » Ses pas suivent les siens sans lui laisser le moindre répit. « Et pour tes joues, j’imagine que t’as pu remplacer le blush par du sang frais, hein ? Cosmétique naturel, tout ça. » Je me trompe Lily ? « Ah non, pardon. Il ne tape qu’en dessous du visage. » Toutes mes excuses pour ma méprise, Lily, vraiment. « Tu dois être si heureuse de sentir constamment les petits papillons dans ton ventre, même si, hé, la méthode du coup de pied est un peu extrême, je trouve. » M’enfin, si elle est heureuse. « Oh, d’ailleurs. T’as pensé à la dégaine que le gamin aura quand t’arriveras à lui en pondre un ? Allez, je mise sur un bon gros retard mental à force d’essuyer les coups à ta place. » Parce qu’évidemment que Callum sera heureux par une potentielle grossesse ; ça fera deux fois plus de territoire à marquer. « S’il meurt pas avant, bien sûr. » Si elle aussi, elle ne meurt pas avant. Il enchaîne, Alfie, ne lui laisse pas une minute de répit alors que ses pas sont toujours collés aux siens, qu’il déballe tout ce qu’il a à lui dire avant qu’ils ne soient surpris ; et quand bien même ce serait le cas, ça ne l’empêcherait pas, au contraire : quelles apparences aura-t-elle encore à sauver si celles-ci sont exposées aux yeux de tous ? « Mais c’est vrai, Lily. Excuse-moi, te peloter il y a dix ans est hautement plus grave que te tabasser tous les jours, j’étais vraiment pas assidu à l’église, oops. » Il hausse les épaules d’un air innocent, presque coupable de ne pas avoir été assez attentif aux leçons enseignées : le sexe c’est mal, la violence, c’est bien. « T’as raison sur toute la ligne, Callum a des choses à t’offrir et il est si généreux, entre les points de suture, les côtes cassées, les bleus partout sur toi et ooooh, n’oublions pas que sa générosité va sûrement au-delà de tout ça, hein ? Comment ça va là-haut, Lily ? » Qu’il demande en tapotant du bout de son index le front de la jeune femme. Comment tu supportes tout ça ? Comment t’as réussi à t’enfermer dans un tel déni ? « C’est vrai, quoi, moi je peux juste t’offrir un canapé et l’assurance de lui péter les dents à lui-aussi, vraiment, je suis si radin, de nous deux, le petit con c’est vraiment moi. » Vraiment, quelle belle ordure il est, le Maslow, la pire des espèces, Callum mérite le paradis à côté de lui. « Si t’en vas pas Lily, pourquoi moi je le ferais ? » Il demande, il insiste, presque innocent, ses pas toujours sur les siens, qui ne la lâchent pas d’une semelle ; elle le connait suffisamment pour savoir que lorsqu’il a une idée en tête, il est difficile de l’en dissuader.

@Lily Keegan (alfly #6) under the stars and stripes - Page 2 1949770018 (ouais désolée flemme de changer mon code couleur oops)
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Message(#)(alfly #6) under the stars and stripes - Page 2 EmptyMer 24 Nov 2021 - 14:30

« Tu m’aurais rien montré si tu voulais pas que je réagisse. » C’est aussi évident pour lui que ça l’est pour elle, mais ce n’est pas pour autant qu’elle lui fera l’honneur de lui raconter la vérité. Elle continue de nier, Lily, elle continue de dire que tout est de sa faute, qu’il a provoqué cette discussion, qu’il lui a fait volontairement mal et qu’il est l’un des pires êtres humains sur cette Terre et le seul dont elle n’accepte pas la distance avec. Deux vérités, deux mensonges, le parfait équilibre est maintenu. Il n’aura le droit qu’à une partie du discours, laquelle comprend tout ce qui n’est pas susceptible de gonfler son ego. Le temps du jeu est passé, elle bouillonne de rage autant que de tristesse à cause de lui et elle déteste avoir à accepter le fait qu’il a une fois de plus réussi à lui faire enlever son masque de perfection. La jeune femme se contente d’un regard noir, le premier d’une longue lignée alors que vient déjà le tour d’Alfie de vider son sac, lui qui trouve toujours le temps de partager avec elle des flots ininterrompus de paroles qu’elle n’a jamais envie d’écouter. « Tu es qui, pour jouer à ça, Lily ? » Elle est tout ; ce n’est pas ça, la réponse ?

Et Alfie, lui, n’est rien ni personne si ce n’est un horripilant cailloux accroché à sa semelle, assez aiguisé pour lui entailler finement la peau à chaque pas supplémentaire. « C’est grâce à moi que Joseph est parti. » Ce n’est pas une chance ni même une opportunité qu’il lui a offerte. Il l’a fait fuir parce qu’il l’a rendu mauvais, parce qu’il lui a mis de mauvaises idées dans la tête, parce qu’il a fait de lui un garçon décadent alors que rien ne l’y prédestinait. Joseph aurait pu être un bon grand-frère, s’il n’avait jamais croisé Alfie. Il aurait été sain, dans tous les sens du terme, s’il n’avait jamais croisé Alfie. Et elle aussi, raison pour laquelle elle cherche à mettre l’emphase sur ce que Callum lui apporte bien plus que ce qu’il lui fait subir. De toute façon, ça, Alfie l’a déjà vu. « Je doute pas qu’il te rende extrêmement heureuse. » Aussi heureuse qu’elle l’était à l’époque lorsqu’il daignait adresser le moindre regard à l’horripilante petite sœur de son meilleur ami. Lily ignore le sourire moqueur, les bras éternellement serrés sous sa poitrine pour marquer son mécontentement de façon théâtrale. Elle ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes lorsqu’elle avoue ne plus vouloir l’entendre. Son discours ne va pas en son sens, voilà la raison première et unique pour laquelle elle souhaite y mettre un terme.

Comme elle l’aurait pu l’anticiper sans mal, son ombre se confond avec la silhouette de Maslow ayant comme objectif nouveau de la suivre jusqu’à épuisement. Et sans doute que c’est ce qu’elle espérait, au fond, qu’il soit pour une fois celui qui cherche à la rattraper et non l’inverse. Si seulement il pouvait se contenter de marcher sans lui reprocher tous les maux du monde en même temps, sans continuer à enfoncer le couteau dans une plaie déjà largement malmenée. « Je doute pas que ton sourire doit être magnifique après qu’il t’ait tabassé. » Il ne la tabasse pas. Ce ne sont que quelques coups, rien de plus, elle n’a jamais eu besoin d’aller à l’hôpital. Des points de suture, une fois ou deux, mais jamais rien de plus. Un accident. « Oh, et tes yeux bleus, j’imagine que les larmes doivent les rendre encore plus brillants, n’est-ce pas ? » Il le sait parce qu’il les a déjà fait couler, les larmes sur ses jolis et grands yeux clairs. Il le sait parce qu’il a été le premier à ouvrir le chemin aux suivants, et qu’il est hypocrite à aujourd’hui vouloir jouer le rôle du sauveur. Elle accélère le pas, toujours un peu plus agacée à chaque mot supplémentaire de sa part. « Et pour tes joues, j’imagine que t’as pu remplacer le blush par du sang frais, hein ? Cosmétique naturel, tout ça. » C’est une astuce qui fonctionne bien mieux sur ses lèvres pulpeuses, voyons. Pas même besoin d’outrepasser les ordres de maman de ne jamais porter de rouge à lèvre trop voyant, trop tape à l'œil. Le sang est naturel, peu importe qu’il provienne d’un bras rejeté trop fort contre un meuble, non ? « Ah non, pardon. Il ne tape qu’en dessous du visage. » Pour cela, elle n’a même pas à inventer d’excuses, parce que peu importe le degré d’ironie qu’il utilise dans sa réponse, elle ne peut pas venir le contredire. Callum est un déchet humain, mais il n’est pas stupide et puisque sa petite-amie est la meilleure menteuse de l’univers, ils forment à eux deux un duo sans pareil. « Tu dois être si heureuse de sentir constamment les petits papillons dans ton ventre, même si, hé, la méthode du coup de pied est un peu extrême, je trouve. » Elle est heureuse et là s’arrête la phrase. Lily est heureuse, Callum la rend heureuse, ils sont un couple heureux et amoureux depuis des années. Il est son socle, son pilier, l’amour de sa vie et c’est la seule histoire qui peut exister, peu importe à quel point cela peut déplaire à Alfie. Il était celui qui portait le rôle principal, fut un temps, mais il lui a très rapidement et abruptement fait comprendre qu’il refusait la proposition. Il n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même, s’il veut autant trouver un coupable. Callum n’est qu’un dommage collatérale.

« Oh, d’ailleurs. T’as pensé à la dégaine que le gamin aura quand t’arriveras à lui en pondre un ? Allez, je mise sur un bon gros retard mental à force d’essuyer les coups à ta place. »

Et soudainement, les pas de la brune cessent aussitôt, amenant presque Alfie à s’arrêter à son niveau. Elle a l’habitude qu’il lui tienne rigueur de tous les maux du monde et bien plus encore, mais il n’a pas le droit d’en faire de même sur son enfant - celui qui sera le sien, un jour, disons. Il sera pur, innocent, parfait, et il n’a pas le droit de déjà venir entacher son existence avant même sa naissance. “Il ne fera pas de mal à un enfant.Il ne visera pas le ventre, voilà tout ce qu’elle dit, au final. Il ne visera ni le visage, ni le ventre, et nul doute que toutes ces restrictions le pousseront à se défouler sur elle une fois le bébé né et Lily sortie de l’hôpital, mais ce sont autant de sacrifices qui en valent la peine, parce qu’à ce moment de sa vie au moins, elle aura une véritable et belle famille. « S’il meurt pas avant, bien sûr. » Un mouvement instinctif de ses yeux lui prouve bien qu’il vise là où ça fait mal. Les enfants seront toujours un sujet difficile pour elle et avec Alfie, chaque sentiment se veut multiplié à l’infini, et même bien plus au-delà de la raison. “T’as pas le droit d’aller vers ce terrain-là. Tu peux me détester autant que tu veux, tu penses ce que tu veux de Callum, mais t’as pas intérêt à appliquer mes enfants dans tes manigances.” Enfants, au pluriel. Il sait quel avenir elle désire et il sait tout autant qu’il se fera avec plusieurs têtes blondes à ses côtés. Il sait tout, Alfie, et c’est justement pour ça qu’il est aussi dangereux et éternellement incisif.

« Mais c’est vrai, Lily. Excuse-moi, te peloter il y a dix ans est hautement plus grave que te tabasser tous les jours, j’étais vraiment pas assidu à l’église, oops. » Elle aurait dû marcher plus vite, arriver à sa voiture plus tôt et lui refermer la portière au nez tout en la verrouillant et en activant la radio au maximum. Là, au moins, elle aurait pu savourer un instant de calme et de quiétude. Là, au moins, elle n’aurait pas eu à le supporter, lui et ses stupides paroles, lui et sa capacité à lui faire du mal peu importe le sujet abordé. Il lui fait du mal même quand il s’envole à l’autre bout du monde, Alfie, et qu’il n’a pas la moindre pensée à son sujet. C’est son super-pouvoir, sûrement. “C’est pas Amelia qui pourrait te contredire. Et je dis pas ça seulement parce qu’elle est morte.” Ce sont les mêmes yeux dont il soulignait la teinte qui le toisent désormais sans aucune honte. Lily n’aborde pas le sujet d’Amélia, jamais, mais elle n’a plus la moindre arme sous le coude et elle est dos au mur. C’est lui qui la pousse jusque dans ses retranchements, c’est lui qui la force à voir une réalité qu’elle s’applique à redessiner selon ses envies et désirs. C’est lui, c’est lui, c’est toujours lui, peu importe le sujet. C’est lui qui n’était pas assidu à l’église parce qu’il était trop occupé à tester les pires choses en ce monde avec Amelia, c’est lui qui a failli faire rater Noël à Lily parce qu’elle était trop occupée à le veiller durant ses semaines de coma. C’est lui qui a choisi de tomber amoureux d’une personne telle qu’Amelia, plus nocive que le poison encore, et c’est encore lui qui ose venir lui reprocher son choix de partenaire aujourd’hui. Ils sont pareils ; et les gens meurent autour d’eux.

« T’as raison sur toute la ligne, Callum a des choses à t’offrir et il est si généreux, entre les points de suture, les côtes cassées, les bleus partout sur toi et ooooh, n’oublions pas que sa générosité va sûrement au-delà de tout ça, hein ? Comment ça va là-haut, Lily ? » L’empreinte de son doigt contre son front la brûle. Il n’a plus le droit de la toucher, pas après ce qu’il vient de lui faire subire. Elle rejette son geste avec dédain. « C’est vrai, quoi, moi je peux juste t’offrir un canapé et l’assurance de lui péter les dents à lui-aussi, vraiment, je suis si radin, de nous deux, le petit con c’est vraiment moi. » Et, pour la première fois depuis longtemps, il prend une tangente qu’elle n’avait nullement été capable d’anticiper. Ce n’est pas un coup soudainement plus bas que les autres, non, c’est justement une main tendue qui a toute d’une nouveauté. Tout de suspicieux, aussi, mauvaises habitudes prisent au fil des ans obligent. « Si t’en vas pas Lily, pourquoi moi je le ferais ? » Il en rajoute, Alfie, il joue l’innocent, il joue comme toujours mais cette fois-ci son objectif a changé. Lily est muette pour des raisons toutes autres, ses prunelles passant dans les siennes tour à tour pour tenter d’y lire l’amusement typique suite à un mensonge de sa part. La jeune femme prend une longue inspiration, tentant de se calmer et d’analyser la situation de façon objective - ou autant que possible, tout du moins. “Je te rejoins chez toi, alors.” Pas de questions, pas d’attaques, pas de sous entendus. Peu importe ce qui le pousse à agir de la sorte maintenant, elle ne veut pas le pousser à revenir sur ses paroles. Elle ne le remerciera pas, mais il sait déjà qu’elle n’en pense pas moins, à aujourd’hui se contenter d’ériger les dernières demandes qu’elle peut encore se permettre. Elle doit passer chez elle récupérer des affaires, elle doit laisser un mot à Callum. “Et personne ne pète les dents de personne, tu m’entends ? Je viens à cette seule condition.” La violence ne peut pas appeler la violence, elle ne pourrait pas supporter une guerre entre deux hommes qu’elle apprécie chacun à leur façon.
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Message(#)(alfly #6) under the stars and stripes - Page 2 EmptyVen 17 Déc 2021 - 21:45

L’hypocrisie de Lily, déjà connue et reconnue par le passé, atteint un nouveau pallier lorsqu’elle s’étonne qu’il réagisse à tout ce qu’elle vient de lui montrer ; ces mêmes choses dévoilées pour obtenir une réaction de sa part. Sans ça, elle n’aurait jamais relevé ses vêtements, jamais dévoilé ses blessures, jamais caché sa peine sous une situation minimisée voire félicitée. Il n’est pas dupe, Alfie et il sait qu’il ne s’agit pas uniquement de ce satané concours commencé il y a des décennies de cela ; ou plutôt, il se refuse de croire que Lily en est arrivée à ce stade. Parce qu’il n’y a rien à féliciter, Callum n’est pas un adversaire et qu’elle puisse penser qu’il est désormais le gagnant de leur affrontement alors qu’il a rejoint un jeu auquel il n’était pas invité l’exaspère au plus haut point. Il ne peut même pas dire qu’il s’agit de fierté puisque ça ne semble (pour une fois) pas être le cas. C’est un sentiment que d’ordinaire il ne réserve qu’à quelques rares proches et exclusivement au travail, de la bienveillance qu’il n’adresse que rarement au commun des mortels. Lily n’est pas n’importe qui, il n’est pas n‘importe qui non plus pour elle, mais à l’en croire, cela semble pourtant le cas. Alors, comme toujours lorsqu’il est contrarié (pour ne pas dire vexé), Alfie s’empresse de rétablir la vérité. Sa vérité, plutôt et, selon lui, c’est du pareil au même. Dans sa version des faits, Joseph n’est jamais parti à cause de lui, mais bien grâce à lui et la distinction est très importante. De la même manière, s’il est n’importe qui dans le récit de Lily, elle l’est aussi dans le sien. Pourtant, ses propos contredisent aussitôt cette idée, lorsqu’il souligne chaque geste de Callum et qui les tourne de façon à avoir un discours qui rejoint le monde merveilleux de Lily Keegan. C’est merveilleux de se faire taper dessus, évidemment, qui est-il pour prétendre le contraire ? Il est rare qu’on prenne le dessus sur lui et il ne le fait à l’égard des autres que lorsque ceci est consentant (on se passera de discuter ses préférences). Son beau discours va de pair avec ses beaux sourires et ses belles œillades ; même si un autre point commun émerge derrière les apparences et il y met beaucoup d’ironie, Alfie. Tout est faux, tout est exagéré, de sa voix trop enthousiaste à son sourire bien trop large. Lily ne s’offusque pas, Lily ne réagit pas ; Lily reste neutre et puisqu’il ne sait pas se contenter de la neutralité, il continue d’appuyer là où ça fait mal avec un plaisir qu’il n’essaie même plus de dissimuler (l’a-t-il déjà fait, de toute manière ?). Et puisqu’il n’obtient pas ce qu’il veut, l’anthropologue met encore plus de cœur à l’ouvrage. Il ne s’agit même pas d’une sombre histoire d’avantage comme on pourrait s’y attendre avec le Maslow, mais d’une nécessité à ouvrir des yeux que la Keegan garde désespérément clos. Elle a souvent joué à l’aveugle, Lily, mais elle vient d’atteindre des sommets ; et c’est aussi agaçant que c’en est révulsant. Ça l’est encore plus quand elle se permet de comparer deux situations qui ne le sont pas. Elle peut critiquer son approche lorsqu’ils étaient adolescents, la manière dont il l’a laissée. Elle peut lui en vouloir, elle peut conserver une rancune que jamais rien n’effacera. Ce n’est pas son problème de savoir comment elle réagit aux choses et ça se traduit encore à cet instant quand sa réaction n’a rien à voir avec celle qu’il espérait et qu’il s’empresse de considérer cela comme son problème à lui. Elle peut faire ce qu’elle veut, Lily, il est difficilement choqué, Alfie, mais elle ne peut certainement pas mettre ces événements-là en lien avec ceux que Callum lui fait vivre. De manière discutable, c’est certain, Alfie ne souhaitait que son plaisir – et c’est très exactement ce qu’il lui a apporté malgré la peine qui a suivi. Callum, lui, fait les choses dans l’ordre inverse, s’assurant d’abord de causer sa peine avant d’essayer de se faire pardonner en lui faisant plaisir, en ayant les bons mots et les bons gestes après ceux qui se doivent d’être condamnés.

Il ne fera pas de mal à un enfant.” Le déni dont elle fait preuve se transpose à l’être qu’elle rêve de concevoir et Alfie a une réaction qui lui ressemble, quand un sourire en coin s’affiche sur ses lèvres, moqueur. « C’est écrit en lettres minuscules sur le contrat qui encadre vos relations sexuelles ? » Pardon, il va trop loin ? Au même niveau que Callum et ses poings ? « Si j’en suis ton raisonnement, s’il n’a jamais promis de lever la main sur toi, ça légitimisme son comportement ? » Dis-moi, Lily, que je comprenne bien le cheminement de tes pensées.T’as pas le droit d’aller vers ce terrain-là. Tu peux me détester autant que tu veux, tu penses ce que tu veux de Callum, mais t’as pas intérêt à appliquer mes enfants dans tes manigances.” Il hausse les épaules avant d’afficher un sourire toujours aussi moqueur. « Quelles manigances ? J’expose des faits. » Des certitudes, mêmes, s’il veut être honnête ; puisque contrairement à Lily, à aucun moment il n’imagine que Callum puisse retenir ses coups sous prétexte qu’elle est enceinte. Neuf mois sans la frapper, en devant encore plus limité les zones qui peuvent accepter sa rage ? Oh, pardon, probablement huit mois, puisque la confirmation de la grossesse ne sera pas effective dès son départ, ce qui peut effectivement mettre à mal la survie du fœtus. Alors oui, ce sont des faits, basés sur rien de concret, mais qui le sont quand même dans l’esprit d’un Alfie qui n’aura aucun clémence pour l’homme qui partage la vie de Lily, puisque lui n’en a aucune pour la jeune femme.

C’est pas Amelia qui pourrait te contredire. Et je dis pas ça seulement parce qu’elle est morte.” Un instant, il est forcé d’admettre qu’elle sait où frapper, Lily et qu’elle frappe incroyablement bien. Oh Attendez. Il ne va pas se gêner pour le verbaliser. « Outch. C'est de Callum que tu apprends à frapper aussi fort ? » Hors de question qu’elle prenne l’avantage en utilisant Amelia, peu importe si c’est une plaie qui n’a jamais été guérie, peu importe s’il aime l’idée qu’elle s’infecte et qu’elle soit toujours plus douloureuse. Il a parfois levé la main sur Amelia, mais jamais sans son accord, jamais sans qu’elle n’ait annoncé les hostilités en premier lieu. Amelia est très loin d’être une victime comme Lily, elle ne peut pas les mettre au même niveau et, surtout, elle ne devrait pas. Car la brune connaît suffisamment Alfie pour savoir que la blonde gagnerait toujours et que si elle revenait dans sa vie demain, Lily en serait effacée. Alors, la rappeler à ses souvenirs, lui rendre un peu de son existence est une très mauvaise idée pour elle. Il a repris l’avantage malgré ses manigances, il réduit la proximité contre son gré lorsque son doigt vient frapper son front et après avoir appuyé là où ça fait mal avec insistance, il lui tend une main surprenante mais qui accentue son avantage : elle ne s’attendait probablement pas à ça et, là-encore, il a su la dominer. Elle reste muette, elle le dévisage et pour la première fois depuis le début de leur confrontation, le regard qu’il lui adresse est sincère, neutre, dénué de toute intention – ni les bonnes, ni les mauvaises. Il attend seulement sa réponse, lui fait comprendre que si elle accepte il ne lui rira pas plus au nez que si elle refuse ; qu’il ne jouera pas de cette main qu’elle acceptera (ou non) de saisir. “Je te rejoins chez toi, alors.” Et puisqu’elle vient de se décider pour la meilleure (et la seule, à ses yeux) option, il ne lui fera pas l’affront d’en rajouter une couche. Un quelconque mot de travers et elle reviendra sur son acceptation, alors il se contente de pincer les lèvres et d’acquiescer, signe qu’il préparera le fameux canapé et fera peut-être un brin de ménage. Qu’elle est la bienvenue, en d’autres termes, alors qu’il y a encore quelques instants elle était très loin de l’être. “Et personne ne pète les dents de personne, tu m’entends ? Je viens à cette seule condition.’’ « Croix de bois, croix de fer... » Si je mets, j’irai un enfer. Ça tombe bien, il y a déjà sa place, alors un mensonge de plus ou de moins n’y changera rien.

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