This night where not a single starlight can be found The paths we came from arе all lonely and regretful Prеss harder, with all your energy So that no monsters can chase us anymore
Il n’aime pas qu’on lui rappelle quel gars désespéré il était quand il s’est rendu à son agence pour exposer devant elle ses problèmes d’argent et lui demander de l’aider. Car c’est le fait de ne pas être capable de se débrouiller par lui-même qui le rend un peu honteux aujourd’hui, même s’il n’a pas bénéficié d’un passe-droit et qu’il a passé un casting comme tout le monde ça reste une opportunité qu’il n’a pas été foutu de dénicher tout seul. Et non, contrairement à ce qu’il a pu dire il n’est pas exactement prêt à tout pour l’argent car il y a des choses qui ne lui correspondent pas et ne lui correspondront jamais. Eddie considère qu’il faut se mettre des limites pour savoir où on va et ne pas se perdre en route, mais Halston pourrait en avoir marre de l'entendre faire le difficile alors qu'il ne peut pourtant plus trop se le permettre. Il ne veut juste pas être celui qu’on sacrifiera à la première occasion et à qui on refilera les trucs dont les autres ne voudront pas sous prétexte qu’il est dans le besoin, car il estime quand même mériter mieux que ça Eddie. Mais il reste raisonnable dans ses exigences puisque à l’heure actuelle il est plus disposé à tourner une publicité pour une marque de glaces qu’à endosser un rôle dans un film à l’eau de rose, c’est un ordre des priorités qui a de quoi surprendre mais c’est le sien. Et ce qui est peut-être surprenant aussi c’est l’initiative qu’il prend d’inviter Halston à passer chez lui un de ces quatre, alors qu’il est chez elle ce soir à titre exceptionnel, aux dernières nouvelles. Mais dans sa tête il n’est déjà plus trop question de relation professionnelle à partir du moment où ils se côtoient en dehors, et d’ailleurs il ne voit aucun mal à ça Eddie. Halston est venue bouleverser sa petite routine ce soir et il apprécie ça, sa compagnie lui est agréable alors oui il n’exclut pas de chercher à le revoir si c’est aussi ce qu’elle veut. Ça ne les engage à rien après tout, et il ne lui a pas non plus donné un jour et une heure pour venir chez lui. C’est elle qui voit maintenant, si un de ces jours ça lui dit il pourra lui présenter ses chats et lui montrer qu’il n’a pas non plus l’appartement le plus en désordre de la ville. Ce n’est pas fait toutefois, car Halston pense à ses acteurs et au fait qu’ils pourraient mal voir toutes les exceptions dont il profite. Eddie s’en moque bien mais elle insiste, d’après elle il ne soupçonne pas leur capacité à surréagir à propos de tout. « Ils n’ont qu’à être dramatiques, je ne vais pas me priver de te voir pour eux. » C’est dit, il ne va pas se soucier de ce qu’ils pensent alors qu’il ne les connaît même pas. Il en a peut-être croisé un ou deux dans les couloirs de l’agence mais c’est tout, et il aimerait qu’Halston ne pense pas déjà aux conséquences d’une chose qui ne s’est même pas encore produite. Elle réfléchit trop selon lui, il n’est question que de se voir alors où pourrait se situer le problème, réellement ? Lui considère ne devoir rien à personne, mais il n’est pas sûr qu’elle puisse en dire autant si elle se soucie même de l’opinion de ses protégés. Elle accepte quand même d’étudier son invitation et il retrouve de quoi sourire, car il n’est déjà pas loin d’en conclure qu’elle accepte. Il s’emballe peut-être un peu là mais il y croit maintenant, et c’est la première fois depuis longtemps qu’il est enchanté à l’idée d’avoir potentiellement de la visite lui qui n’aime recevoir personne. Étonnant, pour le sauvage qu’il est.
Il devine que la fille qui vit ici avec elle n’est pas qu’une colocataire, elles sont manifestement aussi très amies et Halston le lui confirme en présentant la dénommée Sophia comme l’un de ses piliers. Outre le fait que leur relation lui semble vraiment très forte le danseur bloque sur un détail, car elle n’avait pas précisé le nom de sa colocataire jusqu’à maintenant et d’un coup il est comme pris d’une illumination. « Sophia.. la Sophia dont on avait parlé pendant le dîner avec l’équipe ? » Il se souvient d’une Sophia qu’elle lui avait présenté comme sa protégée, celle qu’elle voulait aider à rafler des récompenses car selon Halston elle les méritait. Il avait même été question de cours de danse qu’il pourrait lui donner si elle décidait un jour d’ajouter une nouvelle corde à son arc, et c’est fou comme tout lui revient alors qu’il pensait avoir oublié cette partie de la discussion qu’ils avaient eue, remontant tout de même à plusieurs mois. « Tu vis avec l’une de tes protégées si je comprends bien. » il conclut car à partir de là le lien est fait, à moins qu’elle ait plusieurs Sophia dans sa vie mais il en doute. Il est peut-être à côté de la plaque Eddie mais il ne l’avait pas compris comme ça lui, il n’avait pas saisi que sa colocataire était une actrice dont elle s’occupe car elle ne l’a tout simplement pas précisé à moins qu’il soit passé à côté de l’information. C’est un peu confusant mais ça ne le choque pas, elle semble proche de ses talents après tout il peut bien le voir ce soir avec le fait d’avoir été invité chez elle. « Il faudrait que je la rencontre en tout cas, pour pouvoir la remercier. » il ajoute dans un léger sourire et la remercier de quoi il ne le précise pas mais c’est suffisamment clair, si cette Sophia n’avait pas entraîné Halston à Brisbane il ne l’aurait jamais connue. Et oui il en est reconnaissant envers cette inconnue, grâce à elle il a fait l’une de ses meilleures rencontres professionnelles et une rencontre qui compte aussi, le boulot mis à part. À partir de là ses pensées s’embrument un peu sous l’effet de l’alcool, Eddie vient de débiter un petit speech se voulant optimiste mais il ne serait honnêtement pas capable de le répéter. Est-ce qu’au moins ça tenait debout ? Il n’en sait rien, il n’a plus l’esprit très clair et il ne sait même pas s’il peut donner raison à Halston quand elle suppose qu’il est optimiste pour les autres mais pas pour lui-même. Ça fait beaucoup de mots dans une seule phrase, et quel en était le début déjà ? Il n’a plus des capacités de réflexion optimales après trois verres, il faut se rendre à l’évidence. « Je sais pas si on peut le voir comme ça, je- je suis même plus sûr de savoir de quoi on parle Halston. » Et parler de toute façon ce n’est plus trop ce qui l’intéresse ici, pour oublier leurs problèmes la danse sera sûrement plus efficace ce soir mais dans quoi s’embarquent-ils, au juste ? On sait comment ça commence mais on ne sait pas forcément comment ça se finit, et là il semblerait que la soirée s’engage dangereusement vers une tournure très imprévue. Qui aurait pu miser une heure plus tôt sur un tel enchaînement des choses, sûrement pas elle ni lui. Et pourtant c’est presque une évidence à la façon dont ça se joue, comme quoi cette histoire de destin n’est peut-être pas si farfelue. Eddie qui tente un très gros rapprochement et manifeste des envies dont on ne sait pas depuis quand elles sommeillaient en lui, Halston qui se libère à partir de là et lui indique qu’elle est à lui ce soir.. tout va si vite, tout va si fort, et maintenant c’est sûr cette soirée se terminera dans les draps de l’agente.
La dernière fois qu’Eddie s’est donné à une femme il s’en rappelle car ce n’est pas bien vieux, ça faisait suite à près de trois ans de désert sexuel et non, il ne dirait pas exactement qu’il s’est éclaté ce jour-là. Ça n’a pas matché comme il l’aurait voulu avec Sana, qui s’est avérée être en plus une sale petite garce par la suite. Avec la blonde il n’avait pas cette connexion comme celle qui le lie à Halston ce soir, et il ne ressentait pas cette troublante incapacité à quitter ses lèvres comme c’est le cas avec l’agente depuis qu’il y a goûté. Il est comme aimanté à elle, même s’il voulait lui résister ce n’est pas sûr qu’il le pourrait car elle a un effet dingue sur lui qui lui donne envie de tout, sauf de partir. Oh des envies Eddie en a des tas là tout de suite et il ne sait pas si elle est prête à les entendre, car ce qui l’anime n’a vraiment rien de pensées chastes. Il la veut toute entière entre ses mains, contre ses reins, et de toutes les façons qu’il leur sera possible de ne faire qu’un. Dans ce lit ou ailleurs, pour une heure ou pour toute une nuit, il sera son homme et elle sera à lui.
Eddie s’en foutait de ce que pouvait bien penser ses acteurs et il n’avait pas tort de le faire puisqu’il ne les connaissait ni d’Adam ni d’Eve. Halston avait besoin de se justifier, elle ne pouvait pas juste lui dire non sans donner son raisonnement, parce qu’elle ne voulait pas le froisser et qu’elle trouvait impoli de refuser une invitation de la sorte. L’agente de stars était comme ça, elle se souciait trop de ce que pouvait ressentir les autres, même pour des choses aussi anodines. Elle voulait être appréciée par l’intégralité de ses protégés, parce qu’elle savait que cela serait le meilleur moyen de les garder. La brune avait fait la différence en arrivant dans sa nouvelle agence avec des talents qu’elle possédait déjà, elle avait profité de son avantage d’avoir déjà chaperonné des têtes australiennes. Elle avait réussi à les convaincre de rester avec elles, malgré les scandales parce qu’elle avait su maintenir le lien avec eux, leur faire comprendre qu’elle n’était pas la mauvaise personne qu’on avait prétendu qu’elle était. Une action qui fut possible grâce à tous les efforts qu’elle avait réalisés pour éviter au maximum d’avoir des conflits avec eux. Le danseur était loin de se douter de tout ce qu’elle devait faire pour garder ses starlettes, qui étaient constamment harponnées par d’autres agents. Cependant, elle n’avait pas envie de le lui faire comprendre, parce qu’elle trouvait plutôt touchant qu’il ne veuille pas se priver de la voir pour eux, alors eut un sourire en coin. C’était tout de même étrange, de l’entendre dire ça après avoir aussi peu maintenu le contact avec elle. Était-ce son acharnement qui l’avait poussé à s’éloigner d’elle ? Certainement, mais ils semblaient être doucement entrés dans un certain adage : suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis. Cela avait une certaine résonnance à présent, puisqu’elle lorsqu’elle lui courait après il essayait d’être distant et maintenant qu’elle ne s’intéressait plus à lui, il était revenu dans son agence. Sacré Eddie, il avait bien de la chance qu’elle ne l’appréciait plus qu’elle ne voulait bien l’admettre, sinon elle lui aurait claqué la porte au nez ce jour-là et il n’aurait plus entendu parler d’elle.
Halston ne pensait pas que son invité se souviendrait du prénom de sa protégée, il avait donc été particulièrement attentif durant cette ancienne conversation et cela lui faisait plaisir de le savoir. Il marquait des points supplémentaires pour qu’elle la lui confie bien en tant qu’élève, comme c’était plus ou moins prévu. « Oui je parle bien de cette Sophia-là, de ma rouquine. » Elle en parlait avec beaucoup d’affection devant lui, mais habituellement elle l’appelait plutôt ma chieuse, ma saleté de diva, ma poufiasse préférée. La brune se garderait bien de lui confier ces gentils noms, parce qu’elle préférait qu’il l’idéalise un minimum, parce que s’il avait la moindre idée de son vrai tempérament, il y réfléchirait à deux fois avant de lui faire des cours de danse. « C’est ça, je vis avec une de mes actrices. » Il devait croire qu’elle s’était bien fichue de lui, à lui faire des chichis concernant son invitation chez lui après avoir fait cette découverte. Cependant le danseur ne lui fera pas remarquer ses contradictions, au contraire il préféra faire part de son souhait de la rencontrer un jour, mais pour une raison étrange. Il voulait la remercier mais la remercier pour quoi ? Elle pencha légèrement sa tête sur le côté. Elle ne cherchera pas à obtenir de réponses à ses interrogations, préférant savourer le vin avant que son protégé ne l’engloutisse comme il avait pu le faire au restaurant. Le danseur semblait déjà bien atteint par les verres qu’il avait vidés, il ne savait plus de quoi il parlait. « Ce n’est pas grave. » Halston ne l’avait pas invité pour se lancer dans des débats philosophiques, loin de là, il était bien trop tard pour ça. Elle n’avait pas la tête à ça et lui non plus alors elle lui proposa de danser. Une activité que la brune n’avait pas l’habitude de pratiquer, mais qui lui paraissait la meilleure pour passer un bon moment avec lui, même si elle risquait de se ridiculiser devant un homme dont il s’agissait du métier. L’agente de stars n’avait pas pensé que sa maladresse l’amènerait à avoir autant de proximité avec lui et encore moins qu’elle lui révélerait ses envies. Si un jour quelqu’un lui avait dit qu’elle embrasserait un homme qui était son cadet de dix ans, elle lui aurait ri au nez. Elle aurait dit qu’elle n’était pas ce genre de femme, qu’elle n’était pas une cougar, parce que ça serait ainsi qu’on la cataloguerait si elle était encore à Hollywood. Halston n’était pas à la recherche de jeunes damoiseaux à dévorer, elle ne cherchait pas à se sentir jeune et séduisante en se perdant dans leurs bras. La brune ne recherchait rien du tout, comme si elle était devenue asexuelle.
Eddie était là pour lui ouvrir les yeux, non elle n’était pas dénuée du moindre désir, elle avait plutôt follement envie de lui. Elle était éprise de lui depuis plusieurs mois en réalité, mais elle l’avait complètement refoulé. Halston était une idiote, parce qu’elle avait presque toujours fini par découvrir que ses attirances étaient réciproques, mais elle s’était persuadée qu’avec lui ça ne serait pas le cas. Il avait été trop distant, il n’avait pas glissé le moindre sous-entendu, rien qui pourrait lui laisser croire qu’elle était à son goût. C’était impossible que ce qu’il se passe ce soir se réalise et pourtant, elle se retrouvait avec lui dans sa chambre, après lui avoir dit qu’elle était sa propriété. Cette phrase était habituellement réservée aux hommes avec qui une relation de couple était faisable, mais dès l’instant où ses lèvres s’étaient posées sur les siennes elle avait complètement vrillé. Il n’y avait plus de logique, ses principes n’étaient plus que des choses superflues qui ne l’empêcheront plus de profiter de la vie. Assise sur lui, elle décida de lui chuchoter une dernière phrase avant qu’il se s’adonne réellement à toutes ses envies, pendant qu’il était encore réceptif. « Je suis certaine que cette nuit sera exceptionnelle. »
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Halston accorde de l’importance à ce que ses protégés peuvent penser des exceptions qu’elle peut faire pour lui et sur le moment ça le désole un peu, il est vrai. Le danseur est de ceux qui agissent au mépris des règles, des codes et des susceptibilités car s’il est attaché à une chose par-dessus toutes les autres c’est bien sa liberté, et ici il aimerait être libre de côtoyer Halston sans que quiconque n’ait son mot à dire sur ce qui les lie. Qu’il soit un simple protégé ou qu’il devienne plus, qu’ils se voient à son agence ou en dehors comme c’est le cas ce soir, c’est encore eux que ça concerne et de son point de vue les autres n’ont même pas à le savoir. Il a trop fait l’idiot en négligeant leur collaboration car il n’a jamais été pleinement comblé dans ces rapports professionnels qui leur mettaient automatiquement des barrières, et l’empêchaient de tisser avec elle quoi que ce soit d’autre. Même le soir de la première du film il n’a pas eu la chance de dîner en tête-à-tête avec elle, non, il a fallu que toute l’équipe soit aussi de la partie et ce soir-là Eddie n’était pas très à l’aise ça s’est senti. Ils n’ont jamais eu l’occasion d’être vraiment seuls tous les deux et cette rencontre ce soir lui rappelle qu’il l’avait un temps voulu, avant de prendre lâchement ses distances. Dans un sens ça l’arrange de n’être plus qu’un protégé occasionnel car ça lui ouvre une petite porte vers quelque chose qui ne tournerait pas exclusivement autour du boulot avec elle. Même s’il s’est engagé à prendre leur collaboration au sérieux il peut choisir d’être ce garçon qui a besoin de ses services ou juste Eddie, et c’est commode quand on ne veut justement pas se limiter à une relation de travail et qu’on aspire à découvrir la femme, derrière l’agente.
La fameuse Sophia, il la remet parfaitement et le lien est à présent établi entre l’actrice qu’Halston disait avoir pris sous son aile et sa colocataire, ces deux-là n’étant en fait qu’une seule et même jeune femme. Sa rouquine qu’elle l’appelle, il trouve ça joliment affectueux et ce surnom achève de le convaincre quelles sont bien plus proches que ce qu’il avait pensé au départ. Elles ne vivent pas simplement sous le même toit, Sophia est de toute évidence une amie proche de l’agente et il ne serait même pas étonné que leur relation soit encore plus profonde et complexe que ça. Il ne cherchera pas à tout en connaître aujourd’hui mais il reviendra à la charge Eddie, c’est certain tout comme il compte sur le fait de rencontrer cette Sophia un jour comme ça avait été évoqué durant le dîner avec l’équipe. « Comme quoi je n’ai pas une trop mauvaise mémoire, même quand j'ai bu. » Il est d’ailleurs assez fier de le souligner car il s’est très vite senti déphasé ce soir-là en ayant grandement surestimé sa tolérance au vin, là encore, et pourtant il n’a pas oublié ce passage de leur discussion qui était perdu au milieu de pas mal d’autres. Il faut croire que ça l’a marqué Eddie, alors que des prénoms il en voit passer des tas tous les jours qu’il ne retient pas forcément sachant que lui est davantage physionomiste, et replace donc plus facilement un visage. Halston lui confirme vivre dans cette maison au côté de son actrice, et c’est vrai qu’il n’avait pas imaginé cette configuration des choses au départ quand il a appris l’existence de sa colocataire. « Vous les américains vous faites vraiment rien comme tout le monde. » il glisse d’un petit air effronté. Disons que ce n’est pas très commun par ici de cohabiter avec les personnes que l’on supervise, c’est un peu comme si Eddie se mettait en collocation avec Charles, ça aurait de quoi surprendre et en même temps Charles n’est pas un ami, contrairement à Sophia pour Halston. Pour qu’elle ait accepté de la suivre jusqu’à Brisbane oui, il veut bien croire qu’elles sont profondément liées l’une à l’autre et peut-être même qu’il ne soupçonne pas encore à quel point ça peut être vrai. Sophia en deviendrait presque une rivale pour lui car l’attention de l’agente lui est acquise, tandis que lui aura peut-être du mal à la retrouver après sa fuite. Car il veut exister Eddie, il veut sa place dans le décor et qu’Halston le remarque, il espère même secrètement qu’elle n’aura d’yeux que pour lui quand la publicité Häagen-Dazs passera sur les écrans et que ça lui donnera plus que jamais envie de se rafraîchir - rapport aux glaces, mais pas que. Eddie commence en tout cas à se perdre dans la présente discussion et assez bavardé de toute façon, ils ont quelque chose à fêter. La danse qui s’engage ne reste pas innocente bien longtemps et s’avère même être le point de départ d’une dangereuse glissade vers un monde où le danseur n’aurait pas osé espérer s’aventurer avec l’agente avant ce soir. Il en a bel et bien envie et ça ne date pas d’hier qu’Halston lui plaît, mais il n’a jamais pensé avoir ses chances malgré toute la confiance qu’il a en lui, et le succès qu’il a toujours eu de ce côté-là. Des femmes le trouvant à leur goût il y en a mais Halston n’est pas n’importe quelle femme, il n’oublie d’ailleurs pas ce qu’elle lui a confié ce soir et le fait qu’elle n’envisage pas de profiter de son célibat en s’adonnant aux plaisirs sans lendemain. Pourtant avec lui ça prend tout de suite, une attraction incroyable se déclenche entre l’agente et le danseur le poussant très vite à considérer une très chaude fin de soirée car ce sont les signaux qu’elle lui envoie, sans compter ses mots sans équivoque lui signifiant qu’elle est à lui. C’est comme s’il venait de réveiller des envies que l’agente avait longtemps préféré enfouir en elle, comme s’il avait trouvé la clé pour qu’elle s’ouvre de nouveau à un homme. Un homme qui sera lui, et avec ce qu’elle a traversé il a quand même un peu la pression de la réconcilier avec l’acte charnel. Mais c’est dans ses cordes, et il veut croire que ça ne tombe pas juste sur lui parce qu’il est là et que ça signifie quelque chose pour elle. Pour lui c’est le cas, il ne s’agit pas que d’un moment de perdition sous l’effet de l’alcool et Eddie ne se donne définitivement pas à la première femme qu’il croise dès qu’il a un peu trop bu.
Le danseur ne pourrait pas cacher son excitation s’il le voulait, tout son langage corporel le trahit sans parler de son entre-jambe qui a au moins doublé de volume et avec laquelle de grandes choses risquent d’être accomplies ce soir. Cette chambre devrait être le théâtre d’une pétulante fusion et Eddie sent déjà que la douceur ne sera pas trop le maître mot, qu’ils ne l’entendent pas vraiment comme ça tous les deux. Doux il peut l’être pourtant, mais là tout de suite les envies qui lui viennent ne s’inscrivent pas du tout dans ce registre. Pourvu qu’elle soit prête, et qu’elle ne regrette pas de s’être totalement offerte à lui. Elle sera peut-être choquée de découvrir ce qu’il peut donner dans l’intimité d’une chambre à coucher, et elle conviendra sûrement bientôt comme lui que ce n’est pas plus mal qu’ils soient seuls. Alors qu’elle est assise sur lui Halston se dit certaine que cette nuit à deux sera exceptionnelle, et la première réponse que le danseur lui offre est un langoureux baiser. Puis une fois leurs lèvres détachées Eddie plonge dans son regard comme pour y implanter l’idée qu’elle va être servie avec lui, car il ne compte pas la laisser sur sa faim, surtout pas. « Je vais m’assurer que tu t’en rappelleras, de cette nuit. » il lui susurre au creux de l’oreille et c’est une promesse qu’il lui fait, qu’elle ne sera pas déçue et qu’exceptionnel sera même un terme très minimum pour qualifier leur nuit.
La fameuse rousse dont elle lui parlait avait son visage d’affiché dans le salon. Il était plus facile de trouver son facies plutôt que celui de la brune, qui manquait cruellement de narcissisme puisqu’il n’existait pas un seul cliché où elle était toute seule. Halston n’avait pourtant pas toujours eu de rapports compliqués avec la photographie, les innombrables photos d’elle qui dataient de son enfance en étaient de belles preuves, il y avait même un certain nombre de vidéos sur elle. Et puis elle avait grandi enfin pas suffisamment à son goût, elle était ridiculement petite à côté de sa sœur, qui en plus d’avoir des jambes interminables avait un visage à tomber par terre. L’agente de stars avait réellement commencé à complexer à partir de ce moment-là, même si son grand frère lui avait donné l’occasion de se faire des soucis encore plus tôt en soulignant ses « dents de lapin ». Un défaut qu’elle ne pouvait pas corriger malgré sa richesse, mais qu’elle n’avait de toute façon jamais envisager de faire, car elle avait toujours jugé qu’il fallait accepter ce qui nous avait été donné à la naissance. Elle n’était pour le coup pas très américaine sur ce point, puisque ses compatriotes n’hésitaient pas à user et même à abuser de la chirurgie esthétique. « Je dois avouer que tu m’impressionnes, parce qu’à ta place je l’aurais sûrement oublié. » Elle ne disait pas cela parce que leur conversation avait été inintéressante, non elle le disait parce qu’elle rencontrait tellement de nouveaux visages, qu’il lui était impossible de mémoriser tous les noms qu’elle pouvait entendre, encore moins de ceux qu’elle n’avait pas encore rencontré. Halston tenait d’ailleurs des fiches pour l’aider à se souvenir, elle avait horreur de se retrouver dans l’embarras en étant incapable de replacer les prénoms de ses collaborateurs. Ils étaient nombreux et changeaient constamment, mais elle se donnait le devoir qu’ils se sentent tous assez importants pour elle et ils le lui rendaient plutôt bien. Elle ne s’était même pas offusquée de la remarque du danseur, parce qu’elle n’était pas la bonne patriote qui cherchait à défendre à tout prix son pays et ses mentalités. « Sophia et moi c’est particulier, je sais. Je ne le sais que trop bien, on s’est imaginés qu’elle et moi avions une aventure. » La brune se mit doucement à rire, parce que c’était juste totalement improbable. Elle n’avait jamais ressenti la moindre envie d’essayer quoique ce soit avec une femme, elle avait toujours été une hétérosexuelle pure et dure. Si l’inverse avait été le cas, elle ne se serait certainement pas tournée vers la rouquine, elle avait une beauté certes renversante, mais un caractère auquel elle n’aurait jamais pu adhérer dans un rapport de séduction. Halston pensa soudainement qu’elle avait fait la confession de trop, alors décida de lui faire comprendre qu’il ne fallait pas qu’il s’attarde dessus. « Ne t’avise pas de fantasmer sur nous deux. » Dit-elle en levant son index et en plissant des yeux.
S’il y avait bien un fantasme qui allait se réaliser, c’était celui qu’elle nourrissait dans la plus grande discrétion sur Eddie. Il était un petit secret bien gardé, seule sa colocataire était au courant de son existence, enfin si on ne comptait pas James, qui avait vu durant la fête des voisins qu’elle le connaissait déjà. Le couturier n’avait fait absolument aucune remarque, c’était donc qu’il n’avait rien observé de particulier, sinon il aurait très certainement sous-entendu que son attirance pour le danseur se voyait. En réalité il n’avait pas vraiment eu le temps de voir quoique ce soit, puisque ses échanges avec le brun n’avaient duré qu’une poignée de minutes. Halston avait été trop pressée de se changer, pour discuter plus que ça avec lui, sans compter qu’il n’était pas dans ses bonnes grâces à ce moment-là, puisqu’il refusait formellement d’accepter la moindre offre de sa part. Il avait pourtant bien profité du fait de lui être familier, puisque l’intérêt de James pour lui ne fut que renforcé par cette découverte. Eddie n’avait pas manqué de lui dire qu’il lui revaudrait ça et elle ne l’avait pas oublié. Il lui fit une nouvelle promesse après lui avoir servi un nouveau baiser dégoulinant de luxure. Le danseur était bien optimiste de penser qu’il arriverait à ne pas lui faire oublier cette nuit, comme s’il avait négligé le nombre de verres qu’elle avait pu engloutir un peu plus tôt. « Tu as beaucoup de dettes à me rembourser, je compte bien te les faire payer en nature. » En cet instant elle aimait particulièrement l’idée qu’il lui soit redevable, puisqu’elle pouvait en tirer des choses plus qu’intéressantes. Le regard de la brune s’était empli d'un vice démesuré.
Combien d’heures avait-elle dormi ? Peut-être un peu trop, parce que l’agente de stars avait de terribles maux de tête. Elle voyait flou, elle cherchait à savoir l’heure qu’il était, mais elle était incapable de lire son horloge. Halston comprit que quelque chose clochait, en sentant le souffle de quelqu’un sur sa nuque. Qui pouvait bien se retrouver derrière elle et pourquoi ? Elle n’avait plus le moindre souvenir de ce qui s’était passé la veille. La brune se retourna tout doucement et découvrit des traits asiatiques qui ne pouvaient qu’appartenir à Eddie. Elle cligna plusieurs fois des yeux et toucha son propre corps. Elle était complètement nue et le danseur n’avait pas vraiment l’air plus vêtu qu’elle. Halston retira légèrement la couverture pour le vérifier et elle rougit instantanément en découvrant son fessier, qu'elle recouvrit quelques secondes plus tard. Qu’est-ce qu’elle avait fait cette nuit ? Elle espérait qu’ils n’étaient pas aller au-delà du déshabillage, mais elle avait comme un mauvais pressentiment. L’agente de stars quitta son lit en douceur afin de ne pas le réveiller et partit à la recherche de sa culotte, qu’elle trouva sans trop de difficultés, pour ce qui était des autres vêtements c’était une autre histoire. Elle l'enfila et se mit en tête qu’elle devait partir à la recherche d’un préservatif. L’américaine se transforma en scanner, qui analysait la moindre parcelle de sa chambre, mais elle ne trouvera rien. Elle avait un dernier espoir en se rapprochant de son bureau, elle jeta un œil à sa poubelle qui était désespérément vide. Elle posa sa main droite sur son front et entendit un bruit. La porte de sa chambre qui avait été laissée entrouverte avait bougé, laissant voir des mèches rousses. Il s'agissait de Sophia qui venait piétiner son intimité sans la moindre gêne. « Oh ça ne serait pas le professeur de danse ? Je ne savais pas qu’il faisait des cours à domicile, coquine. » Halston fit de gros yeux et eut le réflexe de cacher sa poitrine à l’aide de ses bras. « Sophia tu n’as rien à faire là. » Elle ne savait pas comment elle avait fait pour ne pas l’invectiver, mais elle se doutait qu’elle n’allait pas tarder à devoir le faire. « Vous avez fait tellement de bruit, vous auriez pu ameuter tout le quartier. Je voulais juste voir le coupable ou plutôt l’heureux élu, avant qu’il ne s’évapore alors ne m’en veux pas… » L’agente de stars devint rouge cramoisi, la rousse avait vraiment une curiosité mal placée. « FOUS LE CAMP » Elle cessa de cacher ses seins afin de mieux pouvoir lui indiquer la sortie.
This night where not a single starlight can be found The paths we came from arе all lonely and regretful Prеss harder, with all your energy So that no monsters can chase us anymore
Il ne la connaît pas encore cette Sophia mais quelque chose lui dit qu’un jour ce sera le cas, et en attendant il peut se faire une idée de la tête qu’elle a avec les nombreuses photos qui ornent les murs de la maison d’Halston. Une rousse au milieu de tout ça ce n’est pas bien difficile à repérer et tout un tas de connexions se font à partir de là, comme quoi il a bien fait de tendre l’oreille le soir de la première. Halston s’étonne d’ailleurs qu’il ait retenu l’information et c’est aussi un peu le cas du danseur à vrai dire, dont la mémoire a toujours été particulièrement sélective alors avait-il un intérêt à se rappeler de Sophia ? Peut-être celui de l’avoir comme élève un jour qui aurait donc activé son côté opportuniste, ou peut-être parce que inconsciemment ce soir-là il a compris son importance aux yeux de l’agente. Halston lui avait laissé comprendre qu’elle tenait beaucoup à la réussite de l’actrice mais c’est tout, et il ne soupçonnait pas que leur lien était aussi fort, au point de vivre ensemble et que ce soit Sophia qui ait convaincu l’agente de venir à Brisbane. Il ne prétend même pas comprendre tout ce qu’elles partagent car un tas de choses doit encore lui échapper, il en est certain. C’est particulier entre elles lui confie Halston, et ce qu’il entend après ça provoque chez lui un petit sursaut de surprise. On se serait imaginé qu’elles avaient une aventure, oh. C’est étrange car l’information en elle-même prête vraiment à sourire et pourtant Eddie est plus confus qu’autre chose, même s’il fait tout pour ne pas le montrer. Elle ne s’intéresse pas aux femmes de toute façon Halston, ces rumeurs ne devaient pas être fondées ou en tout cas ça l’arrange de le penser. « Vous devez vraiment être proches pour que des gens aient pu penser ça. » il remarque sans arrière-pensée, car il ne se figure pas encore ce que particulier signifie en ce qui concerne la relation de l’agente et de son actrice. Ça l’intrigue Eddie, beaucoup, mais non qu’Halston se rassure il n’est pas en train de fantasmer. S’il imagine quelqu’un avec elle dans sa tête ce n’est pas Sophia, non, ce n’est définitivement pas une femme. « Me dire de ne pas le faire est le meilleur moyen de me pousser à le faire, tu sais. » il l’informe dans l’esquisse d’un sourire provocateur car ce n’est pas nouveau que le danseur est doté d’un incroyable esprit de contradiction. Mais ici il plaisante, il veut juste rappeler à Halston qu’il prend bien les libertés qu’il veut et qu’il est impossible de lui interdire quoi que ce soit.
Des pensées libidineuses il est pourtant bel et bien possible d’en trouver dans l’esprit du danseur mais les deux seuls protagonistes qui y tiennent une place sont Halston et lui, et il n’est certainement pas question d’y inviter quelqu’un d’autre. L’agente a toujours été sa petite faiblesse, dès leur rencontre il se souvient s’être perdu dans ses yeux clairs et avoir pensé que c’était une sublime femme avec laquelle il serait vraiment chanceux de travailler. Même si travailler n’est pas ce qu’il préfère faire avec elle, il s’en est rendu compte ce soir en parlant avec elle et en se tenant simplement à ses côtés face au coucher du soleil. Il y a quelque chose dans sa présence qui le reconnecte à toute une partie de ce monde qu’il ne voyait plus, et il a l’impression avec elle de se retrouver un peu, lui qui a le sentiment de s’être vraiment perdu ces derniers mois. Sa vie est un tel champ de bataille qu’il doit y trouver de nouveaux repères pour savoir comment y avancer et ce soir il a suivi Halston sans vraiment réfléchir, car le fait de le laisser entrer chez elle symbolise de le faire entrer dans sa vie et ça c’est vraiment nouveau pour lui, il est bien plus habitué à ce que les gens le sortent de la leur. Halston lui prouve qu’il a eu tort de penser jusque là que la différence d’âge et de milieu pouvait être un frein à ce qu’ils se côtoient en dehors du travail, d’ailleurs ce soir ces barrières Eddie les envoie lui-même valser sans la moindre gêne car il n’est plus question d’hésiter, il est juste question d’écouter ses envies. Ils ont les mêmes apparemment, et nul ne sait si les choses auraient pu prendre cette tournure plus tôt s’ils s’en étaient mutuellement rendu compte ou si c’est la configuration de leurs deux vies aujourd’hui qui rend cette glissade absolument inévitable. Eddie a officiellement arrêté de se poser des questions lui, il ne pense plus qu’à ce qu’il a envie de faire avec, et à Halston. Elle évoque un tas de dettes qu’il aurait à lui rembourser et préconise un paiement en nature, ce qui lui arrache un sourire lubrique. « Je vais te rendre ce que je te dois et même bien plus que ça. » Sur ces mots il lui vole un énième baiser qui n’est pas plus chaste que les précédents bien au contraire, puis son regard plonge dans le sien alors qu’il se mord la lèvre, comme pour lui dire oh Halston, attends un peu de voir ce que tu vas prendre. Il lui a fait la promesse que cette nuit n’aurait d’égal aucune autre et il la tiendra, quitte à aller chercher en lui des forces qu’il ne soupçonne même pas d’avoir.
Eddie termine paisiblement sa nuit mais il n'a pas idée du choc qui l'attend quand il ouvrira les yeux, et découvrira dans quels draps il s'est foutu - des draps qui ne sont d'ailleurs pas les siens, et ça aussi ça risque de sacrément le surprendre. Il sent comme une présence à ses côtés mais ça ne l'inquiète pas, après tout il a l'habitude que ses chats viennent le tirer du lit au petit matin alors il suppose que Loopy, Poby et Missy se sont installés près de lui comme ils le font souvent. Ce n'est pas ça qui pourrait le pousser à ouvrir les yeux mais bien les voix qu'il entend, car vivant seul Eddie n'est pas censé entendre une autre voix que la sienne dans son appartement. Et s'il ne s'y trouvait pas, justement ? Impossible, où pourrait-il être si ça n'est pas chez lui ? Il ouvre alors les yeux sur une chambre qu'il ne reconnait pas, et tout se joue en une ou deux secondes à partir de là. Il doit procéder avec le fait qu'il est vraisemblablement nu dans un lit qui n'est pas le sien, sans avoir la moindre idée de l'heure qu'il peut être, avec Halston non loin de là uniquement vêtue d'une culotte et une parfaite inconnue qui vient apparemment de les surprendre. Stop. À quoi tout ça peut bien rimer ? Le danseur se redresse subitement et il lance un regard affolé à l'agente qui a l'air de s'adresser à la fameuse Sophia, qu'il voit pour la première fois ce matin. Eddie est incapable de prononcer le moindre mot car il n'arrive plus du tout à réfléchir et de toute façon il n'a pas trop sa place dans le court échange qui s'engage, il le comprend bien. Il entend quand même Sophia souligner combien ils ont été bruyants et là il saisit, comme si le fait d'être nus dans le même lit n'était pas suffisamment parlant jusqu'à présent. Non seulement ils ont couché ensemble mais en plus ils s'en sont donné à cœur joie d'après la rousse, des informations qui ont le don de bien brusquer son réveil. L'agente finit par renvoyer sa colocataire qui disparait de la chambre et les laisse là, dans la gêne et la honte. « Mon dieu Halston.. » Ce sont les premiers mots qui lui viennent maintenant qu'ils ne sont plus que tous les deux, et qu'ils sont bien obligés de reconnaitre qu'ils ont manifestement fauté la nuit dernière. Mais comment est-ce que c'est arrivé, et pourquoi il n'en a pas le moindre souvenir ? Sûrement parce qu'ils ont bu comme des trous et qu'il faudra un peu de temps pour que ça leur revienne. « J'ai super honte là, tu te rends compte que la première image que ta coloc s'est fait de moi c'est celle-là ? » Il ne se remet pas de cette intrusion express de la rousse, vraiment il ne pouvait pas être réveillé plus brutalement que ça. Cette Sophia il voulait la rencontrer mais pas de cette façon, maintenant elle doit le voir comme un gigolo et autant dire que ça va être compliqué de lui donner des cours après ça, parce qu'elle ne doit pas pouvoir le prendre au sérieux en l'ayant vu à poil dans le lit d'Halston. « Désolé de te mettre dans cette position, désolé de.. je sais même pas, je me souviens plus et j'ai vraiment mal au crâne. » Il peut juste deviner l'intensité de la nuit qu'ils ont passé ensemble aux vêtements éparpillés un peu partout dans la chambre, sans parler du lit plus tellement aligné et de ses cuisses pas mal endolories. Pour qu'un danseur professionnel se tape des courbatures après ça c'est que ça devait vraiment être sportif cette nuit, entre l'agente et lui.
Est-ce qu’elles étaient vraiment proches ? Oh il n’avait pas idée d’à quel point, Halston trouvait bien plus une figure de sororité en la personne de Sophia que dans celle d’Hildred Hargreeves. La brune avec laquelle elle partageait un lien du sang était une personne trop fermée, sévère alors que la rouquine était tout l’inverse, elle faisait preuve d’excès de légèreté bien souvent. Habituellement ce genre de comportement ne passait pas pour l’agente, qui refusait de prendre les actrices qui ne faisaient pas preuve d’assez de sérieux, mais avec elle il s’était passé quelque chose qu’elle n’avait jamais su expliquer. Si les coups de foudre n’étaient pas censés être réservés aux histoires d’amour, elle aurait pu le nommer ainsi. « Je pense surtout que les gens ont beaucoup de préjugés sur les personnes qui ne sont pas hétérosexuelles, comme si elles voulaient forcément sauter sur tout ce qui bouge. » Ce n’était pas totalement faux en ce qui concernait Sophia, c’était une grande séductrice qui ne se privait jamais d’aborder les personnes qui lui plaisaient, mais il ne s’agissait pas de la terre entière non plus. « Sophia a la réputation de faire craquer toutes les femmes, alors je devais forcément avoir cédé à son charme. » Les paparazzis avaient été déçus de ne pas obtenir un seul cliché avec un trop grand rapprochement physique entre les deux, parce qu’ils savaient que cela aurait tout simplement rendu Nolan fou de rage, la mésentente entre les deux acteurs étant un secret de polichinelle. Les deux forts tempéraments de ses protégés n’avaient jamais réussi à fonctionner ensemble, ils avaient toujours été profondément jaloux l’un de l’autre, ils se battaient pour la place de numéro 1 dans le cœur d’Halston. Une compétition qui semblait perdue d’avance pour la rousse, jusqu’à ce qu’elle ne réussisse à la convaincre de partir de la Californie pour aller vivre avec elle à Brisbane. La jeune femme aurait été capable d’envoyer un message à son ex-mari pour le lui faire savoir, histoire de lui faire le doigt d’honneur du siècle, mais la Hargreeves espérait qu’elle avait su se contenir. L’agente de stars espérait ne pas avoir donné de mauvaises idées au danseur, mais celui-ci entra dans la provocation en lui disant qu’il faisait l’inverse de ce qu’on lui interdisait. « Tu es un mauvais garnement, Eddie. » Elle ne s’était jamais attendue à un tel caractère venant d’un jeunot à l’apparence lisse comme la sienne. Cependant elle n’était pas mécontente de découvrir ses nuances, parce que cela montrait qu’il était loin d’être quelqu’un de plat et ennuyeux.
Halston avait encore beaucoup de choses à découvrir sur Eddie, mais cette soirée ne lui permettrait pas d’approfondir énormément. Ils étaient enfin seuls pour la première fois, cela aurait pu lui permettre de lui poser bien des questions, mais au final c’était surtout d’elle qu’ils avaient parlé. La brune n’était pas habituée à se mettre en avant de cette manière, même dans le privé, il fallait toujours qu’elle parle avant tout de son interlocuteur. Elle s’effaçait beaucoup trop souvent et elle s’en rendait compte ce soir, parce que cela lui avait fait un bien fou de papoter avec lui et de lui faire quelques confidences. L’agente de stars aurait pu continuer de se faire discrète, rester assise sur son canapé et se contenter de discuter avec lui, si elle n’avait pas bu plusieurs verres de vin. Le liquide rouge l’avait transformé en une autre femme, une femme qui avait envie de s’amuser et qui ne manquait pas de le signaler. Elle avait beau avoir ressenti le besoin de faire la fête quand ils étaient sur le pont, il lui fallait un petit coup de pouce afin qu’elle se mettre vraiment en mode OFF. Le cerveau de la Hargreeves était à moitié branché, assez pour se rendre compte qu’il se passait quelque chose avec un homme qui lui plaisait, mais pas assez pour lui rappeler formellement qu’elle n’avait pas le droit de fauter avec lui. Alors elle lâcha prise, elle se laissa embarquer par Eddie et ses envies licencieuses. Lorsqu’ils franchirent la porte de sa chambre, elle sut qu’elle ne serait plus qu’une simple agente, mais aussi son amante. Un statut auquel elle n’était pas accoutumée préférant celui de compagne, mais ce soir elle avait bien envie de faire une exception pour lui et lui seul. Les paroles du danseur et son regard la firent frissonner, elle allait définitivement aimer partager ses draps avec lui.
L’agente de stars commençait à comprendre qu’elle n’avait pas encore goûté à toutes les joies de la colocation, maintenant qu’elle s’était faite surprendre à moitié nue. Heureusement qu’elle n’était pas mal à l’aise à l’idée qu’une femme non hétérosexuelle ne pose les yeux sur elle, sinon elle aurait encore plus mal réagi à son intrusion. Halston avait rapidement saisi que son actrice était avant tout là pour assouvir sa curiosité, mais elle aurait préféré qu’elle attende qu’elle veuille bien se confier à elle, plutôt que de se montrer aussi embarrassante. La brune aurait pu lui donner l’identité de son amant et même quelques détails croustillants si elle s’en souvenait, mais là elle était juste énervée. Sophia n’insistera pas plus que ça, voyant le visage déformé par la colère de son agente, elle s’en alla tout en prenant le soin de fermer la porte derrière elle. La demoiselle avait réussi à réveiller le danseur, avant même qu’elle n’ait le temps de se vêtir entièrement. Elle préféra partir à la recherche de son haut, plutôt que de cacher une seconde fois sa poitrine. Une fois trouvé, elle s’empressa de le mettre avant de faire face à son convive. Il raconta qu’il était particulièrement honteux de la première impression qu’il avait pu faire à la rouquine. Il était vraiment à côté de la plaque, parce qu’il y avait bien plus grave que ça. « Excuse-moi, mais ce que pense Sophia de toi est le cadet de nos soucis. Nous ne nous sommes pas protégés, je ne trouve pas de préservatif… et je ne suis sous aucune contraception. » On voyait bien que ce n’était pas lui qui risquait de se retrouver avec un enfant pour qu’il n’y songe pas une seule seconde. Elle jeta un œil aux vêtements éparpillés dans la pièce, à quels genres de folies ils avaient bien pu s’adonner pour mettre sa chambre dans un tel état ? Il s’excusait de l’avoir mise dans cette situation et lui disait qu’il ne se souvenait de rien. « J’ai également un gros trou noir et ça m’effraie. Cependant la faute est partagée, si tu es là ça veut dire que je t’ai invité ici… » Elle ne pouvait pas tout lui mettre sur le dos, ce n’était pas juste. « Écoute on va oublier ce qu’il s’est passé ok ? Tu n’es jamais venu ici, il ne s’est rien passé entre nous. Je vais prendre la pilule du lendemain et basta, tout reviendra à la normale. » Halston continua de reconstituer sa tenue, une fois qu’elle eut terminé elle le laissa seul dans sa chambre, afin qu’il puisse s’habiller en toute tranquillité et partir dès qu’il serait prêt.