« She’s family. » Okay, donc tu t’y attendais encore moins. Non pas que t’avais beaucoup d’espérance, ceci dit. Qu’importe qui ça aurait été, tu l’aurais royalement ignoré. A part si on venait à t’embêter, te tirer les oreilles, ou pire, hurler dedans. C’est sûrement pour ça que toi-même ne t’égosille pas, ne tempête pas comme tu as pu le faire la dernière fois. Le médicament met du temps à agir, en espérant qu’il va finir par le faire mais tu commences à te demander si ça suffira. Not if he’s still acting that way. Est-ce que tu prétends qu’il est la raison de ton mal de crâne ? He’s an havoc. Tu laisses le soin aux autres de gérer le désastre que t’es alors quand la situation s’inverse et que c’est à toi de piloter ton propre désastre, forcément, ça te donne mal au crâne. « She’s my mother in law. » Oh for christ fucking sake, you must be kidding. Tu déglutis, tu te sens un peu plus vacillante et tu fermes les yeux en grommelant, ta tête s’affaissant contre le mur. “You gotta be joking.” Belle-mère, mariage, Rosa. Elle rôde, l’ombre, elle plane, le fantôme, toujours, quelque part, prenante, agaçante ; est-ce qu’elle serait en train de juger ? De te maudire ? Te détester ? She would hate my guts so much. Et voilà que tu te retrouves à songer à une fille que tu n’as rencontré qu’en photo et qu’à travers les mots de Jordan ; mais elle te revient en pleine face. « She was more concerned than mad. » Est-ce que c’est censé être mieux ? T’aurais finalement préféré une fille quelconque, au final.

« Let’s take a shower. » T’as toujours les yeux fermés. Tu gromelles encore un peu plus. Te voilà de nouveau en train d’essayer de te battre mais là, ton adversaire est flou. Est-ce que c’est Jordan ? Rosa ? Maria ? Toi ? L’univers ? “You sure this is a good idea ?” En théorie, oui. Une douche te ferait du bien ; tu te sens toujours nauséeuse, l’appel de l’eau fraîche sur ton visage se fait suppliant et te débarrasser de cette sensation d’être une des pires versions de toi-même est bien séduisante. Mais l’eau ne règle pas tout, l’idée de purification n’étant qu’un fantasme de facilité déconcertant. “You know I’ll leave at one point, right ?” Autant essayer d’y voir clair dès le début. La porte de sortie n’est jamais très loin, elle n’est pas cloturée et tu ne la refermes pas totalement car l’ensemble de la situation t’est encore difficile à gérer. Tu ouvres tes yeux, tes mains qui bougent ; l’une contre son cou, l’autre sur son flanc. Jordan est transparant, autant l’être pareillement. Mais tu donnes quand même aucun signe de t’éloigner donc pourquoi Jordan n’en profiterait pas pour continuer à percer comme il le fait si bien depuis dix minutes ?

“You gotta be joking.” Tu comprends pas pourquoi c’est aussi déstabilisant pour Birdie d'avoir cette information. Car tu le vois. Tout dans l’expression de son visage le montre. Tu préfères rien dire de plus car tout tes mots ont l’air de l’avoir contrarié d’avantage. Pas du tout ton but mais elle a demandé, t’as juste répondu. Elle devrait savoir maintenant que tu n’es pas du genre à mentir. T’as pas honte de grand chose, encore moins de Maria que tu aimes de tout ton coeur. Tu essaies de bifurquer tout ça vers une douche qu’il lui faut plus à elle qu’à toi. “You sure this is a good idea ?” Depuis quand vous faites que les trucs qui sont une bonne idée ? Limite si vous foncez pas plus vite sur les projets quand ils sont mauvais. Elle est en train de te dire qu’elle veut partir Jordan et tu trouves des excuses pour qu’elle reste. “You know I’ll leave at one point, right ?” Tu n’aimes pas l’entendre dire ça car ça sous entend plein de choses. Mais elle est toujours si collé à toi…

« Your mouth says one thing and your body another… » Tu vas ponctuer cette phrase d’un baiser sur ses lèvres après avoir relevé son menton de ta main. Tu ajoutes bien vite parce que tu n’as pas envie qu’elle s’énerve de ce que tu viens d’exposer. Mais t’avais envie de le souligner malgré tout. T’as un peu des couilles… « You’ll have to take a shower at some point anyway… » Voilà que t’es en train de lui donner des excuses tout à fait valable pour qu’elle reste et qu’elle prenne cette douche. T’as envie de la sentir contre toi toute fraîche sans ces souvenirs de la veille marqués sur sa peau. Tes lèvres qui restent proches de son visage, caressant sa peau, ses lèvres à elle, espérant que de cette façon là, elle ne t’en mette pas une dans la gueule. Au pire quoi ? Elle s’en va ? C’est ce qu’elle veut faire depuis le début et tu te souviendras de ton dernier baiser sur ses lèvres. Tout le monde sera content. Maybe. « You really need it. I’m just saying that to keep the citizens of Brisbane safe. » Ça te fait sourire en plus. T’es une pute Jordan. Tu sous entends qu’elle est si crade qu’elle va peut être en tuer quelques uns sur son passage dans les rues. Mais ça fait du bien aussi d’oser la charrier pour une fois avec autant de bonnes raisons de la faire rester chez toi prendre une douche. Ça fait longtemps que tu n’avais pas tease de la sorte. Trop longtemps. Ces dernières semaines ont été bien trop sérieuses et remplies de réflexions à tout ce que tu fais et dit avec elle. Elle a l’air mieux même si elle te laisse pas oublier qu’elle va partir at some point. Piqûre de rappel qui te donne l’impression qu’elle essaie de s’en convaincre elle plus que toi. She’ll leave but she’ll come back.

« Your mouth says one thing and your body another… » Ce traitre. La trahison est bien là, elle continue, elle persiste, tu pourrais la décrier et t’en plaindre mais tu ne le fais pas. Tu ne fais preuve d’aucune résistance, encore une fois. Ta tête n’est pas en accord avec le reste, ce qui est fort dommage car ça continue à être le désordre absolument partout. Ça tourne autour du pot sans rentrer dedans, ça traine les pattes alors qu’il y aurait une bonne façon pour le faire taire. Seulement, c’est Jordan qui mène la barque et autant dire que tes neurones ne fonctionnent pas clairement - still drunk, yeah, non, darling, un peu mais pas à ce point. « You’ll have to take a shower at some point anyway… » Doctor Fisher, le retour. Merci Captain Obvious, que tu lui dis à travers l’expression de ton visage, quand bien même il réussit à voler ton attention à travers ses gestes et ses mots percutants. Damn him. Il a déjà connu tout ça avant, il sait comment amener ses proies dans ses filets et là, c’est clairement toi. Mais tu ne te sens pas asphyxiée, bien au contraire ; qu’il soit aussi proche te rassure dans ses intentions, autant que ses paroles qui se font chemin dans ta cabosse - elles vont tourner, les paroles, inlassablement, sans discontinu.

« You really need it. I’m just saying that to keep the citizen of Brisbane safe. » Là, tu ouvres les yeux, tu tapes son épaule avant de lui asséner une légère gifle avec un sifflement de protestion. “Hey! You are a fucking little asshole, you know that, I’m sure.” An asshole, a bastard, a son of a bitch, toutes les insultes pourraient fonctionner tellement que tu ne les penses pas de toute façon. “This is the worst pick up line ever.” Alors ça doit être pour ça que tu soupires avec exagération, un léger sourire qui pointe le bout de son nez. Voilà qui faisait longtemps que tu n’avais pas souris avec lui. Est-ce que tu l’as fait hier soir ? C’est un détail dont tu n’as pas le souvenir tellement que c’est sans importance. “I guess I can’t leave in that state for the sake of Brisbane’s citizens. That sucks.” Not. Il sait que tu partiras un moment ou un autre. Il sait que tu n’es pas encore prête. Mais il sait que t’es là, maintenant, tout de suite. Est-ce que c’est une porte pour le futur que t’ouvres un peu ? Ça commence à faire beaucoup d’ouvertures et de possibilités mais jamais personne n’a établi de règles pour ce genre de choses. Et pour bien rendre les choses encore plus compliquées, tu te lèves sur tes pieds pour aller prendre ses lippes contre les siennes. T’as encore le droit, n’est-ce pas ? Au moins pour le temps qui s’écoule gentiment et qui vous offre un peu de répit. That feels right.

Tu te manges pas de gueulante ou quoi à la phrase la plus vraie possible sur son comportement. C’est quand tu parles de la douche qu’elle réagit bien et t’as clairement envie de la bouffer tellement elle est cute et outré. Best combo. Et puis le voilà le coup, puis la gifle. Harder. Que tu demandes dans tes pensées. T’as un problème Jordan. Mais tu sens qu’elle est quand même sur la vibe de la plaisanterie. “Hey! You are a fucking little asshole, you know that, I’m sure.” Hmmm keep going. Oh my god Jordan, va te faire soigner.

“This is the worst pick up line ever.”
« Please. You are loving it. »

T’as du mal à retenir ton rire. Ton sourire est bien grand sur ton visage. Was this a pick up line? Tu sais même pas, mais tu aimes voir qu’elle prend ça pour du charme, un jeu de séduction. Tu penses pas être doué mais tout porte à croire que ce que tu dis et fait marche avec elle. Vous n’en seriez pas là sinon. I’m just me. Oui c’est le problème Jordan. Not sorry. Et puis toute façon Birdie est en train de sourire alors y’a vraiment plus aucun problème. Elle te sourit à toi. Ca faisait longtemps ça. “I guess I can’t leave in that state for the sake of Brisbane’s citizens. That sucks.” Tu hoches la tête. « Sucks big time. » Que tu insistes avec le même sourire qu’elle sur ton visage. Et voilà qu’elle vient t’embrasser en se grandissant au plus de ses capacités. Tu vas l’aider à atteindre tes lèvres car t’as toujours pas terminé de ta défrustration au niveau de ses baisers. Hope we’ll fuck too. Oh Jordan.

Tu sais qu’elle est encore en vrac alors une fois enfin dans la douche - et pas la baignoire - tu mets en priorité le savonnage. Y’a trop besoin. T’es déjà en train de l’imaginer une fois propre et sèche à se perdre devant le mur de ta chambre qui est un immense dressing. Elle ne pourra pas remettre ces fringues là. T’as quelques fringues à elle que t’as lavé et plié - la personne que tu emploies pour le ménage a plié et lavé - mais tu sais qu’elle voudra mettre un truc à toi. Ses quelques vêtements à elle qui sont juste posé au détour d’une des cases de ton dressing. Loin de toi l’envie de lui faire une place spéciale pour elle. Ca ne te dérange pas que ce soit mélangé.

« Please. You are loving it. » C’est bien le problème majeur qui te pousse à continuer. De sourire devant le rire de sa propre connerie. D’apprécier cette proximité qu’il y a entre vous et que personne n’écarte. D’avoir la sensation que ça redevient comme avant. Avant quoi ? Before the wind becomes a storm. Aller sur un terrain aussi inconnu que glissant est terrifiant et même Birdie Cadburry n’y échappe pas. Surtout pas toi. Quand on est aussi débutante et sans expérience très positive dans ce domaine. Ce n’est pas pour rien que tu as fini par tout cadenesser et perdre la clé quelque part dans l’immensité de la galaxie - rien que ça. Alors forcément, Jordan se confronte à un mur qui peut s’effondrer à tout moment - et pas seulement parce que tu as trop forcé la veille et que t’es à deux doigts de te taper la tête en pensant que ça te soulagera (non, certainement pas). Mais il a visiblement de la patience en plus d’une persistance délicate qui sont toutes les deux incroyablement frustrantes. Quoique tu fasses, il cède. Il laisse glisser, il s’approche, il est le plus adorable des petits démons et la réalisation que tu ne veux qu’il s’en aille accroît un peu plus les pensées négatives que tu peux avoir. Mais il rit, il sourit et fuck it, voilà que t’en souris aussi. Un boomerang, partir loin pour mieux revenir même si cette fois, tu te dégage de toute responsabilité ; c’est ta version alcoolisée qui a joué, pas toi. « Sucks big time. » Et c’est ton sourire un peu plus amusé qui va mourir sur ses lèvres, encore, car tout le monde est d’accord chez toi pour te laisser aller cette fois-ci. Autant dire que t’es vraiment incompréhensible et impossible à suivre.

Dans la douche, il ne faut pas trop t’en demander. Malheureusement, même le corps nu de Jordan ne suffit pas à distraire les bourdons et les tambours, ni même la danse de la joie dans ton estomac. Ton front est plaqué contre la paroi de la douche, l’eau à ton dos et Jordan s’activant à faire ce qu’il voulait ; toi, t’as aucune intention ni volonté de bouger. Les ardeurs que tu aurais eu en temps normal te manquent cruellement là, le même manque qui te rappelle joyeusement (non) que la dernière fois où vous avez fusionné n’est certainement pas la fin dont tu veux laisser graver dans le marbre de votre histoire. “I’m feeling like shit.” C’est une pure constation. L’eau réussit néanmoins à détendre tes muscles et ça, c’est déjà un bon début. Tu te redresses, tu te tournes et tout ça juste pour mieux glisser ta tête contre Jordan, qu’importe si c’est son dos ou son torse, son bras, son épaule ou qu’importe. “What Maria would think, mmh ? Didn’t give her my best impression.” Oui parce que c’est sa belle-mère, qu’il la voit toujours, ce qui veut sûrement dire qu’il a un lien plus ou moins important avec elle-même après autant d’années. Donc naturellement, t’aurais bien aimé faire une impression plutôt correcte si tu avais su que tu la rencontrerais un jour. Les grandes personnes - les vraies - sont encore plus effrayantes, encore pire avec un proche de… Jordan. De toute façon, pourquoi tu t’inquiètes déjà, Birdie ? Ce n’est pas comme si tu allais te précipiter chez elle pour aller la rassurer que tu ne vas pas briser Jordan - wait what ? Comment pourrais-tu la rassurer quand tu n’en es pas sûre toi-même en premier lieu ?

Elle est tellement dans le gaz t’as envie que la douche dure le moins longtemps possible pour qu’elle puisse aller se caler plus confortablement. Tu mets l’eau un poil trop chaude aussi histoire que ça embaume bien toute la pièce et qu’elle n’ait pas froid à cause d’un petit courant d’air. Ou peut être que c’est pour toi ça ? Both. On va dire ça. “I’m feeling like shit.” And you look like shit. Mais tu le retiens celui là, parce qu’elle se sent comme une merde elle vient de l’avouer. Tu vas pas trop pousser non plus. Son sourire n’est plus là. Sûrement que la douche est en train de lui mettre un peu mieux les idées en place. Elle ressent un peu plus et elle est dans un sale état yep. Peut être que tu lui as savonné les seins plus que le reste mais tu voulais être sûr que ce soit bien nettoyé quoi… No regrets. Le plus étrange dans cette douche c’est qu’il n’y a absolument rien de sexuel entre vous malgré tout. Tu t’occupes d’elle, vous êtes totalement à poil. Y’a pas grand monde qui a eu droit à ce genre de situation avec toi dans ta vie. T’es bien trop pudique même si ouais, ça se remarque pas avec elle à présent.

Elle se décolle du mur pour finir sa tête sur ton bras. “What Maria would think, mmh ? Didn’t give her my best impression.” Yeah go worry about something Birdie. Elle a l’air de chercher tous les autres qui peuvent la faire cogiter. T’aimes pas ça.

Tu finis de rincer l’oiseau et toi alors que tu prends la parole. « I'll give her a phone call and I’ll ask. I’ll put it on speaker if you’re still around. » Parce que tu ne peux pas répondre pour Maria véritablement. Tu la connais bien et tu peux supposer, mais t’as pas envie là. Tu sors de la douche et tu lui donnes ton peignoir de bain qui est IMMENSE pour elle. Elle en a plus besoin que toi de la perfection de ton peignoir. Tu vas prendre une grande serviette de ton côté pour te sécher. T’aimes bien comme tu fais flotter l’idée qu’elle sera partie éventuellement quand tu passeras le coup de fil à Maria. Pour une fois que c’est toi qui le glisse. C'est juste histoire qu'elle comprenne que tu sais qu'elle partira at some point. « Still want to know the reply? » Tu demandes en la regardant. Un léger sourire amusé sur les lèvres. T’es une pute encore. Parce que t’es un petit peu en train de lui renvoyer ça comme un boomerang. Well, she asked. Elle voulait sûrement que tu la rassures, car tu comprends bien qu’elle s’inquiète car Maria est importante pour toi. Mais t’as pas la force de le faire. Tu t’es retenu de lui dire que de toute façon c’est pas demain la veille que Birdie aura une occasion de voir Maria car tu ne comptes pas faire en sorte que ça se passe. Mais ce serait un coup de massue plutôt qu'une piqûre de rappel pour dire que vous n’êtes pas sérieux tous les deux dans cette relation. Vous frôlez avec le déni encore bien trop à ton avis. Y’a rien de gravé dans le marbre. Y'a rien de conventionnel. Tu veux pas faire croire à Maria que t’as trouvé quelqu’un d’autre enfin. Tu sais même pas si c'est le cas et ta belle-mère n’attend que ça de son côté. Ne plus te voir seul. Tu l’as bien vu lorsque tu as eu ce fling d’une semaine avec Adelina. Et c’était pas prévu que Maria la connaisse… Ni qu’elle vous voit vous tourner autour sans pouvoir cacher vos sourires. Ni qu'elle entre dans le petit local alors que vous étiez en train de vous embrasser comme deux ados. Vous vouliez juste voler une bouteille de Tequila de cette soirée Bingo où le destin vous a tous réunis et ça a ripé. Too bad she ghosted me. Car c’était bien plus simple avec elle. Ca ressemblait à ce que tu connaissais déjà. Un crush instantané dès les premières minutes de sa rencontre.

Il a été mignon de prendre soin de toi alors que t’en avais pas la force ni la capacité. Tu n’es pas pudique, ça se sait, encore moins avec Jordan, et le fait qu’il navigue partout sur ta peau n’a aucun souci pour toi, outre le fait que ça fait du bien de sentir ses muscles se détendre et se ravir sous les attentions délicates de… Jordan, décidément, les étiquettes restent encore bien mélangées et en bordel - c’est has-been, les étiquettes, voyons, tout le monde passe au-dessus des étiquettes et vous les premiers. Comme une gosse, t’as juste besoin de sa prévenance et même dans le bordel que peut être les choses entre vous, il y a un truc qui semble solide, c’est ta confiance en lui de savoir prendre soin de toi. Il a toujours su se montrer parfait à chaque fois que t’en avais besoin et c’est quelque chose que tu t’attends à briser un jour ou l’autre car c’est le résultat de tout ce qu’on peut te confier. Tu dénatures, tu changes, tu remodèles, tu modifies. Tu casses, tu brises, tu défais - mais pour mieux recréer. Mais ça, tu ne le vois pas. La crainte de le rendre misérable dépasse largement le stade protocolaire du sexfriend que vous avez de toute façon franchi il y a une semaine officiellement, mais il y a sûrement bien plus longtemps sans que vous vous en rendiez compte.

« I'll give her a phone call and I’ll ask. I’ll put it on speaker if you’re still around. » Tu souris légèrement ; il ne compte pas cacher sa conversation avec sa belle-mère et il n’a pas oublié que tu vas te sauver quand tu auras repris les forces nécessaires pour bouger d’un quartier à l’autre. Heureusement que tu n’étais pas avec ton van, il n’aurait (encore) pas survécu tes excès de la veille. S’il est clair que pour toi, tu ne serais qu’une observatrice de la potentielle conversation entre Jordan et Maria, il te fout un doute par une simple question. « Still want to know the reply? » Tu te camoufles un peu plus dans le peignoir, t’y sentant petite sans que cela ne te pose aucun souci. Tu lui tires la langue pour montrer où il peut se la foutre, sa réponse. “How wonder how you would have reacted if it had been the other way around.” Si ça avait été lui. Si ça avait été avec Aurora, la grande sœur. Grand dieu. Peut-être qu’il serait aussi chill qu’il l’est en ce moment et l’idée te frustrerait encore plus ; est-ce qu’il n’y a pas un moyen de le faire rebrousser dans ses retranchements pour qu’au moins son sourire fier se meurt un peu ? Still want to know the reply ? Tu passes un doigt sur ton sourcil tout en t’asseyant sur le rebord de la baignoire - ce qui n’est pas franchement la meilleure des idées dans ton état mais soit. “Give me a break. It’s perhaps no big deal for you but I’m not the kind of person you bring home to your mother. I don’t know Maria so let me have my doubts if I want to.” Même si ce n’est pas une bonne distraction. Même si t’aurais mieux fait de tourner ta langue dans ta bouche avant de dire ça. Avant de confier que pour toi, it’s a big shit. Tu ne fais pas dans les rencontres des figures parentales, pas plus que dans les sentiments. Tu soupires légèrement en allant pincer son nez. What are you doing to me, Jordan ?

T’as eu vraiment peur qu’elle boude et se renferme un peu plus après ta remarque sur le coup de fil éventuel à Maria. Mais elle t’offre un sourire et elle te tire même la langue comme une enfant. That’s my Bird. Tu conclus qu’elle va mieux, se sent mieux. Tu sais pas si c’est juste ponctuel grâce à la douche ou juste un peu tout ce qu’il s’est passé ces dernières semaines, l’important c’est qu’elle soit un peu plus celle que tu aimes taquiner sans crainte. Elle se cache dans ton peignoir et tu la mates faire alors que tu te sèches à ses côtés. Imma eat her. Parce qu’elle est beaucoup trop cute. “How wonder how you would have reacted if it had been the other way around.” Better not going there. Tu te sèches les cheveux avec une autre serviette alors qu’elle s’assoit. “Give me a break. It’s perhaps no big deal for you but I’m not the kind of person you bring home to your mother. I don’t know Maria so let me have my doubts if I want to.” Tu fermes les yeux en l’entendant et tu ne retiens pas ton soupire. Ta serviette dans les mains, l’autre autour de ta tailles - parce que t’es pudique oui toujours - tu la regardes et tu ne cherches pas à réfléchir plus à tes mots car y’a juste besoin que tu lui dises le fond de ta pensée sur le chaud et le froid dont elle fait preuve à tous les instants. T’es patient mais y’a quand même des choses qui te hérissent le poil dans le comportement de l’oiseau que tu ne peux pas laisser passer.

« Birdie… I love you very much but you can’t say 'I wanna meet your mother' and 'I can leave at some point.' » Nouveau soupire avant que tu continues.« I have a feeling you’ll always be coming back after you leave but still it’s not… » A serious relationship. Nouveau soupire. « I’m not gonna introduce you to Maria. » Elle sait que Birdie est une amie qui avait besoin de toi hier soir. Ca s’arrête à ça et tu ne prévois pas que ça change. Tu t’attends à ce que Birdie s’énerve de t’entendre lui mettre cette vérité pas agréable en pleine face. Tu t’attends à ce qu’elle parte maintenant, au moins elle aura pris sa douche et pourra filer fraîche. No sex today. C’est à ça que tu penses en premier Jordan ? Tssss. Heureusement que tu lui as dit que tu l’aimes en introduction. Wait. What. Yup.

« Birdie… I love you very much but you can’t say 'I wanna meet your mother' and 'I can leave at some point.' » Mmh ? What did he say ? Est-ce que tu l’as imaginé ? Cela ne serait pas surprenant. Ton cerveau est engourdi de fatigue après tout. Il n’y a plus de raffut car le médicament et la douche ont (enfin) fait le début de leurs effets mais il est clair que les vapes sont toujours là, que tu n’as toujours pas émergé et que t’es… Pas sûre d’avoir entendu ce que tu penses avoir entendu mais qui ne peut être que le fruit de ton imagination. Right ? Alors ce n’est pas étonnant que tu restes à le regarder sans aucune expression, presque absente, comme si tu tentais de remonter la scène en arrière ; oui mais voilà que t’as ton coeur qui réagit, le palpitant qui s’embrase et même le fruit de ton imagination ne peut pas avoir un impact aussi réaliste. D’autant que Jordan a l’air plus agacé, exaspéré à soupirer, à fermer les yeux et tu te recroquevilles car ce n’est pas ce que tu voulais. Ton timbre a été un peu trop sec par rapport à ce que t’avais prévu mais tu ne t’en es pas rendue compte. I said too much. Il veut que tu parles, il veut que tu t’exposes, tu le fais un minimum et ça te retourne à la tronche comme ça. I should shut up. Oui, parfois Birdie, ça serait mieux. « I have a feeling you’ll always be coming back after you leave but still it’s not… » Ah, les fameux points de suspension. Même dans les airs, même dans le silence, on les entend, ces points languissants, foudroyants, tortueux. « I’m not gonna introduce you to Maria. » T’as vraiment le coeur qui se serre parce que, même si ce n’est pas du tout ce que tu as demandé, ça te fait un peu mal de l’entendre dire ça à voix haute. Jordan te dit non et c’est douloureux. Bien plus que tu ne t’y attendais.

Même s’il se fourvoie complètement car ce n’est pas une situation que t’as demandé. "Lucky you that I never asked to." Tu préfères le préciser mais cela n’empêche pas ta voix faible et tes yeux se baissant sur le sol. Coupable de ne pas être comme il faut, de ne pas dire ce qu’on attend, d’être juste incroyablement maladroite et tétanisée et Jordan n’a pas l’air de comprendre ce qui est frustrant autant que c’est paralysant. Et malheureux, très très malheureux. T’aimerais savoir ce qu’il voulait dire à la place de ses points de suspension, t’aurais eu la question sur le bout des lèvres mais au final, sill want to know the reply ? Nope. Pas quand il te fait sentir aussi misérable pour quelque chose que tu n’as pas souhaité. Il réussit à t’abattre d’une facilité incroyable et tu passes ta main sur ton visage pour bloquer la lumière, sa vision, la réalité toute entière et aussi tes propres émotions qui te prennent et qui bousculent encore plus les vertiges que tu ressens - mais ceux-là, ils n’ont rien avoir avec l’alcool. "You don't get how difficult this is for me. It looks easy with you but me… You said stuff that I can't forget, that I'm not used to and I just… It's been on repeat for a week in my head. I still don’t know how to deal with them.” Si Jordan a connu la plus grande des pertes, c’est qu’il a aussi connu la plus grande des relations. Celle avec un grand A, le vrai, le réel, avec un mariage qui veut dire quelque chose. Tu ne peux pas prétendre la même chose. T’as toujours été laissée en premier lieu et Jordan serait le premier à t’offrir plus d’affection que tu penserais digne de recevoir tout en pouvant conserver ton esprit aussi libre et ouvert qu’est le tien. C’est absolument terrifiant. "I need time. Don't hate me for that." Parce que t’as quand même l’impression qu’il t’en veut. Tu t’ouvres, tu tentes de montrer qu’il a son importance, que tu le vois, que tu ne l’oublies pas, que son entourage est important pour toi car il l’est pour lui, qu’il en est en toi que tu le veuilles ou non. Mais lui, au milieu de ces mots doux et de ses techniques pour te garder auprès de lui, te balance ce genre de réflexion qui te fait douter encore plus.  De toi, principalement, car c’est le problème principal, clairement. De ce coeur que tu ne veux pas écouter et libérer des chaînes que tu lui imposes. Contrairement à Jordan à qui tu n’oses pas lui demander si tu as bien entendu. Tu préfères te dire que oui, que ce soit réel ou non. Comme un réconfort, une assurance qu’il sera là quand tu reviendras.

Peut être bien que tu commences à comprendre pourquoi elle a cligné un peu trop de fois des yeux juste avant. I didn’t really say it. Yes you did. Tu l’as bel et bien dit. Le point le plus important c’était quand même que non tu ne la présenteras pas à Maria. Tu l’as dit ça aussi. T’as tout dit. T’as trop dit. "Lucky you that I never asked to." Are you kidding me?? T’es sur le cul parce que c’est pas ce que tu as entendu. Tu veux pas faire une scène parce que tu vois qu’elle est très repliée sur elle même avec sa petite voix là. What have I done? Chill Jordan. Elle est juste en train de te faire tourner en bourrique à dire une chose et tout son contraire. I’m going mad. Parce que toi tu réponds à ce que tu entends. T’es peut être team premier degré mais tu veux pas croire que ce n’est pas ce qu’elle voulait savoir. Elle se rétracte parce que tu as mis un stop. Tu fais passer beaucoup de choses à Birdie mais tu recadres quand tu sens que ça va trop loin dans la farce. I am going mad. "You don't get how difficult this is for me. It looks easy with you but me… You said stuff that I can't forget, that I'm not used to and I just… It's been on repeat for a week in my head. I still don’t know how to deal with them.” Ses mots. Ses gestes. Ses regards qui sont fuyants. Ta mémoire aussi. Tu n’es pas sûr de quels mots elle parle. The ones I just said??? Relax. Elle a dit ça fait une semaine. True. Tu te cales contre le mur de ta salle de bain et tu aurais préféré ne pas être à poil pour une nouvelle grosse conversation... "I need time. Don't hate me for that." Tu te passes une main sur le visage et elle sait a présent que ce n’est pas forcément bon signe chez toi. T’as juste besoin de te réaligner, de réfléchir, de chiller. Tu veux bien savoir pourquoi elle a besoin de temps exactement mais tu as peur de la coincer dans ses propres pensées avec une question de la sorte. Alors tu vas parler de toi, car c'est la seule chose dont tu es sûr à 100%. Comment tu te sens toi. Comment tu perçois, ressent. Tu cherches son regard mais ne le trouve pas et t'as vraiment pas envie de la voir pleurer... Tu veux juste aller la prendre dans tes bras. Ca te calme doucement...

« Don’t hate me for putting my limits when I feel it’s needed… » Parce que tu acceptes beaucoup de chose de sa part for reasons, mais tu tiens bien trop à ta vie pour qu’elle soit totalement retourné en donnant des free pass à Birdie pour tout. T’es une personne aussi, elle a l’air de l’oublier que ce n’est pas tout à propos d’elle. « I’m sorry I didn’t understand what you meant. » Tu poses la serviette avec laquelle tu essuyais tes cheveux avant de t’approcher de Birdie. Tu te dis que ça doit être assez safe parce que 1) elle a l’air au bout du rouleau et 2) tu t’es excusé. Tu t'accroupis et poses tes mains sur ton peignoir par dessus ses cuisses. Tu cherches son regard. « It’s not as easy as you think for me… » Tu voudrais lui dire tellement de chose en plus mais tu ne sais pas si c’est le moment non plus. Parce qu’elle est en pleine gueule de bois tu ne l’oublies pas. Elle a beau sentir bon ton savon, elle a encore la tête en vrac. « I can give you a Ted Talk about everything that is going on in my head and answer anything you’re wondering... Another day, not now. But I don’t want to scare you at the same time… » Là, tout de suite, t’as aucune idée de comment formuler quoi que ce soit, mais y’a de quoi dire sur tout ça. Car tu y penses aussi beaucoup depuis une semaine. Depuis plus d’une semaine même. A Melbourne elle a été pas mal le centre de tes pensées. Tu as envie que tout soit claire et que vous puissiez passer du temps ensemble sans marcher sur des oeufs et que ça se retourne en cassage d’ambiance pour un malentendu. Or so she says. Parce que tu veux pas croire que ce n’est pas ce qu’elle voulait dire, mais tu lui laisses le bénéfice du doute vu combien elle est flippé. Quand elle fait un pas en avant, y’en a dix en arrière juste après. T’as bien compris que c’était ça son rythme et t’as jamais voulu la faire aller plus vite contrairement à ce qu’elle dit.

Si tu avais levé la tête pour le voir, t’aurais analysé que sa position, son comportement, sa résignation, sa lassitude sont plus qu’inquiétantes. Pourtant, on pense toujours que tu vas t’énerver, que tu vas partir, que tu vas tout abandonner - ce qui serait une réaction naturelle venant de toi. Mais on te juge souvent trop impulsive alors qu’à l’intérieur, tu ne l’es pas tant que ça. Tu ressens juste beaucoup trop fort et c’est bien un souci majeur, surtout là, à ce moment précis où tu te sens encore moins bien, sans pour autant mettre ça sur le dos des résultats de ta cuite. Il y a du progrès, tu parviens à découvrir ce qu’est d’assumer. « Don’t hate me for putting my limits when I feel it’s needed… » Donc t’as poussé ses limites. Ce n’était pas ton intention. Cela ne l’a jamais été. Vraiment, Birdie ? Ce n’est pas ce dont tu es le plus douée ? Ce n’est pas ce que tu recherches chez chaque individu que tu croises ? De les pousser dans leurs retranchements jusqu’à t’en faire détester et haïr pour ça. Est-ce que Jordan va finir par l’être aussi ? I don’t want to. Alors il faut songer à rééquilibrer la balance. A repenser ce qu’il t’a dit - que tu n’es pas le centre de son univers comme il n’est pas le tien. Que vous n’avez rien à vous justifier - mais tout ça ne vous empêche pas d’être plus que ça. Tu as assez bien cerné Jordan depuis le temps pour savoir qu’il partage le même esprit que toi sur certains sujets ; tu te compliques vraiment l’existence pour rien alors que tu serais capable de tellement plus, tellement mieux. On ne t'a jamais donné l’opportunité de le montrer tellement que ton style de vie a toujours dérangé. « I’m sorry I didn’t understand what you meant. » Tu te mords la joue, finissant par relever la tête car il vient vers toi, doucement, with affection or with pity ? Tu t’en fiches tant que ta main peut aller chercher une des siennes. « It’s not as easy as you think for me… » Tu scrutes ses yeux comme pour essayer de voir si tu peux essayer de déceler quelque chose qui peut t’aider, t’aiguiller, mais tu n’es pas plus une liseuse d’esprits que lui. Alors à défaut de ne rien lire, tu te comptes te ressentir.

« I can give you a Ted Talk about everything that is going on in my head and answer anything you’re wondering... Another day, not now. But I don’t want to scare you at the same time… » Tu souris faiblement en l’entendant parler de Ted Talk, tes doigts se serrant autour de sa main. “Another day sounds good.” C’est presque une promesse mais surtout, tu sauras à quoi d’attendre à un moment ou un autre. Sans savoir à quoi t’attendre en même temps. C’est compliqué. Tu t’es comprise. “I’m sorry for being awful. That’s exactly what I was afraid of.” Tu as bien conscience de ta liste de défauts qui doit s’étendre de l’Antarctique jusqu’à l'Arctique. Que tu n’arrives même pas à te suivre toi-même. Mais t’as pas envie qu’il croit à chaque fois que tu vas l’abandonner. Au-delà de toutes les complications que tu t’infliges, sa présence te plaît bien trop pour surpasser le reste. Même tu ne l’as pas montré ces derniers jours. Enfin… Disons qu’il n’a pas à savoir que t’as agi comme la première des filles chez toi en te terrant, en t’habillant que de son hoodie, à choper la moindre information - you’re mad when you like. Mmh, ça serait quand même plus simple de le dire mais tu n’es pas encore là. Ton autre main se porte sur son visage pour caresser sa mâchoire, un léger sourire presque mélancolique sur tes propres traits. “It’s okay if I say I want to kiss you ?” Parce que tu le veux, t’aimerais bien mais tu comprendras s’il lui ne veut pas. T’as dépassé les bornes sans t’en rendre compte alors tu te recales. A défaut de ne pas savoir si tu feras mieux, tu peux au moins espérer ne pas faire pire. En commençant par écouter Jordan et accepter ses barrières. Surtout s’il respecte ta propre volonté de patienter. Cela serait déplacé de ne pas en faire de même.

Tu sais que tu es sur la bonne voie quand elle te laisse voir ses yeux. Elle t’écoute Birdie, elle est toute ouïe. Et quand tu lui parles de ton Ted Talk, c’est un sourire que tu vois apparaitre sur ses lèvres. Winning. Parce que tu ne voulais vraiment pas la voir pleurer, ou être encore plus confuse ou en colère contre toi. A la place t’as même droit à sa main qui s’accroche à la tienne. “Another day sounds good.” It’s a date. Tu te gardes bien de dire ces mots là à voix haute. Se serait trop tôt comme vanne car ce n’est pas du tout ce que tu veux véritablement dire. Les mots sont trop sensibles à tout vu le bordel de votre relation. “I’m sorry for being awful. That’s exactly what I was afraid of.” Well… Elle le sait, t’espères qu’elle va redresser la barre. Tu n’hésiteras pas - tu n’as jamais hésité - à lui mettre des stops même si son air triste te brise le coeur. She’s not used to that. Tu as bien trop travaillé sur la paix de ton esprit, ton indépendance, ton compte en banque pour qu’elle vienne tout briser. Ta vie actuelle est trop importante pour toi. Elle vient caresser ta joue. Winninnnngggggg.

“It’s okay if I say I want to kiss you ?” SUPER WINNINGGGGGG. Tu étais si loin de t’imaginer la fin de cette conversation comme ça. Comme quoi, les choses avancent dans le bon sens malgré les apparences. Le sourire - bien trop large - sur tes lèvres montre bien que tu approuves sa demande. Tu n’attends pas qu’elle le fasse. Tu vas poser tes lèvres sur les siennes alors que ton bras libre se glisse autour d’elle. Tu l’embrasses doucement car l’oiseau a l’air d’être en sucre qui peut être brisé à tous les instants. Tu fais durer le baiser car tu n’as aucune idée s’il y aura plus. Si elle va pas partir après tout ça car elle l’a dit elle même, elle a besoin de temps. Tu te détaches juste un peu de sa bouche pour murmurer contre. « It’s okay if I say I want to fuck you? » Pushing my luck here. Complètement Jordan. Tu reprends de l’embrasser après cette question indécente. Elle ne doit clairement pas avoir la tête à ça mais… Qui ne tente rien n’a rien.

Y a un peu de répit qui se propage et tu le prends avec plaisir. Tu finiras sûrement la tête quelque part, les toilettes ou un oreiller, pour combler la fatigue qui te prend. It’s been a long night. Et le réveil t’a mis une sacrée claque, assurément. Bon sens, mauvais sens, les deux à la fois mais ce n’est pas une perte totale parce que Jordan est toujours en face de toi, qu’il a toujours ses mains sur tes cuisses et qu’il peut contempler à sa guise à quel point il te rend vulnérable. Quelque chose que tu n’aimes pas forcément, dont tu te débats beaucoup, l’exhubérance était la meilleure des armes que t’es pu trouver dans l’immédiat quand t’étais gosse déjà pour combler tout ce qui est vide à l’intérieur. Oh no, not this way. Le sourire que t’offre Jordan suffit à te distraire et à éteindre les pensées qui commençaient à se bousculer et t’es soulagée de le voir réagir comme ça - tu t’attendais au pire, à ce stade, tellement que t’avais l’impression de l’avoir poussé à bout. Il est à ton niveau alors c’est une facilité incroyable qu’il se penche en plus de te tenir par la taille. Ta main ne quitte pas la sienne mais l’autre glisse dans ses mèches blondes humides pour le retenir contre toi.

« It’s okay if I say I want to fuck you? » Alors là. Tu es tellement choquée par cette question quasiment absurde que t’éclates de rire, interrompant le baiser qu’il a de nouveau initié. Ce qui n’est pas franchement très bon pour tes boyaux mais ton esprit t’en remercie quand même ; il te fait gagner des points de vie, Jordan, avec son air innocent et sa requête indécente. The best combo. Tu te mords la lèvre tout en caressant ses mèches. “Are you for real ?” Parce que parfois, tu pourrais croire que non. Oh cheesy. Ce n’est pas une blague. Qui pourrait avoir envie de toi dans cet état ? Même toi, t’as grimacé en voyant ta propre tête. “Even if I smell better, I still look terrible, how can you-” want me ? En particulier après tout ce qui a été dit ? It’s been a while. Pas faux. Et encore une fois, votre dernière session n’est vraiment pas la plus glorieuse que vous avez pu avoir. “I wish you could but I’m still feeling nauseous. I don’t want to throw up. That would be disguting. And I know you won’t like the mess.” Parce que Jordan sait tenir ses lieux, sa maison, ses vêtements, son lit, tout est nickel, beau, propre, clean et que t’es persuadée qu’il vivrait mal que tu viennes salir ses draps. Même si c’est le résultat de son propre désir. Tu n’es pas sûre de pouvoir retenir ton intérieur s’il commence à vouloir te secouer. But he’s very cute. And still very naked. C’est pour ça que tu retournes l’embrasser, que tu tires sur sa lippe, que tu caresses sa langue de la tienne et que tu soupires doucement ; ça, au moins, c’est moins risqué, ça demande pas beaucoup de mouvements - mais ça donne chaud, forcément.

Tes cheveux sont bien mieux quand ils sont secs mais elle a l’air de kiffer comme ça aussi. Tu apprécies de la sentir faire. Ta confession la fait éclater de rire. I want to call a small win here. Parce qu’elle est en train de se mordre la lèvre sans quitter tes cheveux.

“Are you for real ?”
« That means no, right? »
“Even if I smell better, I still look terrible, how can you-”

Oh trust me I can. Tu ne le dis pas mais ton visage parle pour toi. “I wish you could but I’m still feeling nauseous. I don’t want to throw up. That would be disguting. And I know you won’t like the mess.” Tu hoches la tête parce que tu comprends tout à fait. I tried. Elle revient t’embrasser et tu sens quand même qu’elle est en train de passer au level supérieur. Hmmmm? Parce que du coup t’es en train de suivre son rythme et ce serait si simple de glisser ta main dans ton peignoir. Elle est nue, toi aussi. She said no. Mais tu ne te défais pas de ses lèvres. I'll call Trent if she leaves. Parce que tu es vraiment horny. C’est un secret pour personne. Tu le lui as dit. Quoi qu’il en soit, ce baiser te défrustre carrément. Feels good. T’en laisses s’échapper un léger gémissement d’ailleurs. « My back and my legs are killing me. » T’es clairement pas dans la meilleure position, mais tu veux pas t’arrêter. Tu l’embrasses encore un peu mais la douleur est de plus en plus présente. Tu te détaches pour te mettre debout, gémissant de ton vieux corps. Tu as eu trente ans et si y’a bien une chose, c’est que tu n’aurais jamais cru être encore vivant à cet âge là. Ton toi de y’a dix ans contemplait tellement de sauter du haut d’un des plus grands immeubles de la ville pour t'envoler. T’y penses à chaque fois que tu vois la Brisbane Skytower. Pas à aller y sauter, mais que tu étais réellement décidé ce soir là. « Wanna go lay down? » Que tu dis en allant passer ta main sur la joue de Birdie.

« That means no, right? » C’est un sourire presque désolé que tu lui offres parce que c’est ta façon de lui dire exactement ça. T’aurais aimé dire l’inverse, ton cerveau te dit que s’il est doux et qu’il s’occupe de tout, ça aurait pu le faire mais tu ne veux pas tenter le diable. Tu t’attends toujours à ressortir tes tripes d’une minute à l’autre, ce n’est clairement pas non plus ce que tu veux remplacer de votre dernière interaction de la sorte. Alors il secoue la tête avant que tu l’embrasses pour essayer de compenser un peu l’envie qui ne manque pourtant pas. Il en gémit légèrement et tu en souris parce que tu comprends ; il y a toujours quelque chose de présent entre vous et les mots ne retirent pas ce que les gestes peuvent exécuter. Mouth says one thing and body another. Ce qui est un mode de fonctionnement totalement normal chez toi. « My back and my legs are killing me. » Damn, how old he is, que tu penses avec amusement en l’écoutant, n’ayant pas le temps de réagir verbalement car il te coupe la voix en t’embrassant - compensation d’une semaine, ça fait beaucoup de salive et d’énergie à dépenser.

Cependant, quand Jordan finit par se lever car la douleur semble insupportable, tu le regardes faire avec la courbe de tes lèvres qui s’accentue un peu plus. « Wanna go lay down? » Tu le regardes avec une révérence certaine, lui qui est bien trop grand pour l’humanité toute entière, qui passe sa main sur ta joue que tu attrapes contre la tienne avant de tourner ta tête pour y embrasser la paume. “Yeah, if it’s no trouble.” Il a proposé, Birdie, c’est qu’il n’y a pas de problème ; better be safe than sorry. Tu te penches légèrement pour embrasser son abdomen, quasiment à ta hauteur, avant de soupirer légèrement tout en te levant. Oh oui, t’allonger est une proposition bien plus qu’intéressante et tu grimaces sous le geste. “No one wants papy to be hurt.” Que tu réussis quand même à dire malgré l’estomac au bord des lèvres, une main qui gravite sur son dos et le visage amusé. “Does it mean I can go make a raid in your walking closet… Again ?” La voix et l’expression innocentes mais qui ne trompent personne que t’as bien l’intention d’y aller, dans sa garde robe. Là où chez Jordan tout est bien rangé, chez toi c’est le bordel monstre. Ce n’est pas tant les fringues en elle-même que tu t’impatientes ; juste la sensation de lui près de toi encore une fois. Une autre excuse pour te rattacher à lui. Et puis, ses fringues sont toujours amples pour toi donc le confort est au maximum. De toute façon, depuis quand t’as besoin d’une excuse pour aller y foutre ton nez dedans ?