I see so many ways that I can love you 'Till the day I die. . . You're my reality, yet I'm lost in a dream you're my first, my last, my everything
Assise par terre, Lena et Lucy dans le parc qui viennent de finir de manger, je m'installe pour travailler un peu. J'ai pourtant un bureau dans le salon que Caleb a installé il y a peu pour me permettre de passer du temps avec nos filles qui jouent dans leur parc et profiter du temps que j'ai avec elles à la maison. Un bureau situé dans le champ de vision de Lucy et Lena, ce qui est indispensable puisqu'elles ont beau être deux, elles n'échappent pas à la période pleurs et angoisse de la séparation. Et l'une comme l'autre, elles pleurent quand Caleb ou moi même quittons la pièce. Mais aujourd'hui, c'est le parc que j'ai décidé de bouger un peu pour m'installer c'est sur la table basse. C'est ainsi que je me suis installée, un tas de papiers éparpillés tout autour de moi, entre les documents pour le travail, ceux pour le mariage et les souvenirs d'une vie passée que j'ai ressorti pour essayer de trouver des photos pour le mariage. Il n'y a même plus de place pour mon ordi mais je me suis faite une raison, aujourd'hui je n'arriverai pas à bosser et même le match qui passe en rediffusion sur ma télé ne semble pas attirer mon attention. Et à la place, je regarde des vieilles photos et je ressens le besoin d'écrire sur mon carnet, celui que j'avais à mes vingt ans, celui dans lequel je notais des pensées, des envies, celui dans lequel je stockais les souvenirs d'une vie. Il a été le témoin du début de mon histoire avec Caleb, il a aussi été le témoin de la vie que je vivais, mes amitiés, mes aventures tout est encore intact sur le papier. Et depuis quelques semaines, j'ai continué à alimenter les pages de ce cahier, à ma manière. Et aujourd'hui encore je lui écris, parce que j'en ai besoin, parce qu'elle me manque, parce qu'elle devrait être à mes côtés et qu'elle n'est plus là et que je n'ai plus que ce cahier pour entretenir un semblant de lien. Je pose mon crayon après avoir écrit quelques mots, quelques phrases et je finis par rejoindre mes filles, parce que j'ai besoin d'elles et de leurs sourires. Elles devraient être à la sieste, mais depuis déjà plusieurs minutes, je les entends rire ensembles, parler aussi à leur manière et elles ne semblent pas montrer de signes de fatigue. Je les écoute, des syllabes, des sons de l'une suivis d'autres sons de l'autre et j'ai sincèrement l'impression qu'elles se parlent et elles parlent beaucoup. Mais j'adore les entendre, tout comme j'adore les regarder jouer ensembles, il y a déjà un lien fort entre elles et j'adore les voir s'endormir dans la poussette en se tenant la main. C'est l'une des petites choses que j'aime tellement, anecdotique mais quand ça concerne mes filles rien ne semble réellement anecdotique. Je les sors de leur parc pour les installer avec moi sur le tapis du salon, des jouets tout autour d'elles, Lena sur mes genoux et Lucy assisse avec des cousins tout autour d'elle, je leur parle, je joue avec elles, je ris avec elles et ça me fait tellement de bien d'entendre cette joie qui émane d'elles. Lena gesticule sur moi, elle danse au rythme de la musique que je viens de mettre sur mon téléphone et Lucy s'y met aussi. Elles sont si belles et en les regardant ainsi, j'oublie tout mes soucis. De nouveau elles se parlent et je les rejoins, essayant de leur faire dire « maman » ou au moins « mama », j'essaye de leur faire répéter mais y'a rien à faire, elles continuent leur discussion avec toutes sortes de syllabes et de sons mais rien qui ne ressemble à maman. Tant pis, je continue à profiter de ce temps avec elles. Lucy face à moi qui joue à attraper les jouets et à les jeter en riant, je la regarde faire et je crois que je pourrais rester ainsi des heures. Lena s'est tournée, elle est désormais contre moi et je la sens qui s'endort en agrippant mon tee-shirt. Je la berce un peu tout en continuant à redonner encore et encore les jeux que s'amuse à lancer Lucy. Et après un long moment à jouer avec Lucy, Lena endormie dans mes bras, j'entends Caleb qui rentre du travail. Normalement à cette heure, les filles sont couchées mais aujourd'hui Lucy est là pour accueillir son père et je vois le sourire de Lucy s'agrandir quand Caleb entre dans le salon, et la voilà qui gesticule et qui tends les bras à son père. C'est un spectacle tellement attendrissant. Je me lève avec Lena dans les bras et j'embrasse mon fiancé avant de déposer Lena avec douceur dans son parc. «Hey chéri, j'en connais une qui est heureuse de te voir. » En vrai j'en connais deux, puisque je suis moi même très heureuse de la voir mais je ne le manifeste pas de la même manière que Lucy. « Tu n'as pas vu mais le sourire de Lucy s'est agrandi quand tu es entré, c'est tellement chou. » Comme l'image que j'ai actuellement de ma fille dans les bras de son père qui attrape ses cheveux et qui rit. Et dire que je ne voulais pas d'enfants avant de retrouver Caleb, je serais passée à côté d'un tel bonheur. Je laisse le père et la fille se retrouver quelques secondes et je m'éclipse dans la cuisine pour revenir avec deux cafés que je pose sur la table basse et j'en profite pour faire de la place en empilant tout mon bordel, les papiers du boulot ainsi que les quelques souvenirs que j'avais laissé traîner sur la table. Je décale tout ça, et mon carnet laissé ouvert, je le repousse, je le décale pour éviter d'y penser. Pour éviter de penser à ce que j'ai pu écrire, et aux émotions que j'ai pu ressentir, aux photos que j'ai pu voir aussi. Je ne laisse que les documents concernant le mariage et certaines photos de nous à vingt ans que j'ai retrouvé dans mon bordel, juste parce que j'ai envie de partager ça avec lui mais pour le moment je le laisse boire son café. « J'ai sorti tout les papiers pour le mariage, mais j'ai pas beaucoup avancé, j'ai profité des filles. Tu es prêt, t'es pas trop fatigué pour te lancer dans les préparatifs ? » C'était ce que l'on avait décidé pour cette journée mais il vient de bosser et je veux m'assurer qu'il soit en forme et pas trop épuisé par cette matinée, savoir s'il veut toujours ou s'il n'a pas la tête à ça aujourd'hui. « On a encore tellement de choses à gérer. » On a bien avancé, le lieu a été trouvé et réservé. Le thème du mariage est défini. La robe est prête. Le traiteur pour le repas et l'apéro a été choisi, pour le gâteau c'est aussi défini, reste encore pourtant beaucoup de choix à faire, de décisions à prendre. La déco, les fleurs, l'organisation, et le plan de table aussi, même si sur ce sujet ça risque d'être lui qui va gérer puisque finalement de mon côté, à part les amis, la côté famille va être vite réglée. Au moins un avantage à ne pas s'entendre avec sa famille. Mais il nous reste encore une tonne de choses à faire sur la liste de mariage, et plus que quatre mois pour tout faire. Quatre mois, c'est si court et pourtant si long à la fois. J'ai si hâte d'y être finalement, hâte aussi peut-être qu'on en ait fini avec la préparation pour s'enlever cette pression et pouvoir vraiment profiter de ce mariage. Profiter de ce jour qui s'annonce si parfait et pourtant stressant aussi malgré tout. Parce qu'on ne se marie qu'une fois, et je veux que ça soit à la hauteur de lui, de notre couple. Peut-être que ça rends les décisions à prendre encore plus dures mais je veux être exigeante pour ce jour si important. « Et tu me l'as pas dit, tu as trouvé ton costume ? » Je m'intéresse à lui, je sais qu'il est très impliqué dans le mariage et je me doute que ça risque d'être difficile pour lui de trouver quelque chose qui lui semble être à la hauteur mais je n'ai aucun doute concernant son choix, j'ai une confiance aveugle en lui j'espère juste qu'il ne se mettra pas trop la pression, même si je sais qu'il le fera quand même.
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Le départ au travail est dur et surtout assez peu motivant. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de partir travailler. Aujourd’hui, j’ai envie de rester avec les trois femmes de ma vie encore plus que d’habitude. Elles ont huit mois maintenant et je me souviens encore de leur naissance comme si c’était hier. Tout ce que j’ai pu ressentir quand j’ai vu Lucy pour la première fois, quand j’ai enfin pu prendre Lena dans mes bras aussi. C’est indescriptible et tout mon amour pour elles ne fait qu’augmenter encore et encore tous les jours. Je prends mon rôle de père à cœur ou du moins je fais réellement de mon mieux pour être le meilleur possible dans ce rôle-là. Elles sont encore jeunes mais c’est justement aussi à ce moment-là qu’elles méritent tout l’amour et toute l’attention du monde. Alors j’essaie de leur donner tout ça. Sûrement la raison pour laquelle j’ai eu tant de mal à partir au travail aujourd’hui. Les entendre pleurer comme jamais quand j’ouvre la porte d’entrée qui quitter la maison pour me rendre au boulot est toujours un véritable déchirement. Quand elles pleurent, j’ai mal, ça peut presque me faire paniquer tant je déteste ça. Mais c’est l’âge pour elles. L’angoisse de séparation les crises de larmes incontrôlables à chaque fois qu’Alex ou moi quittons la pièce, c’est usant, c’est fatiguant et si je ne sais pas combien de temps dure cette période mais j’ai déjà hâte qu’elle se termine.
C’est donc comme toujours, au plus vite que je quitte le travail pour rejoindre Alex et nos filles. Je fais des efforts comme elle me l’a tant demandé et je délègue. Un peu. Un peu plus, oui. Pour essayer de me libérer plus tôt et pour les rejoindre chez nous, même s’il n’est pas rare de me voir renter avec de la paperasse. Mais maintenant, l’administratif, au lieu de le faire dans mon bureau au restaurant j’essaie de le faire de plus en plus à la maison ce qui me permet de passer plus de temps avec mes filles et ma fiancée. Parce que même si je rentre plus tôt en grande partie pour profiter de Lucy et Lena, elles ne sont pas la seule et unique raison qui me motivent à délaisser mes casseroles et autres ustensiles de cuisine. Il y a Alex aussi. Et si avoir des filles nous obligent à passer moins de temps en tête à tête à chaque fois que nous avons la possibilité de nous retrouver un peu, c’est le bonheur et on en profite. C’est ce que j’ai en tête en poussant la porte d’entrée cet après-midi. Vu l’heure, les jumelles doivent sûrement être en train de dormir et le plan pour nous pour les prochaines heures – ou pour tout le temps qu’elles nous laisseront de libre – est d’avancer dans l’organisation du mariage. Dans quatre mois elle deviendra officiellement Alexandra Anderson et cette idée me fait sourire comme jamais. Mais on a encore beaucoup de chose à organiser, cet après-midi nous allons remédier à ça ou du moins, c’est ce qu’on a en tête. En espérant qu’on réussisse à se mettre d’accord sur les sujets du jour sans trop de difficulté.
La vision que j’aie arrivant dans le salon étire mes lèvres d’un grand sourire jusqu’aux oreilles. Alex, assise par terre devant le table de salon, Lena dans les bras et Lucy qui m’accueille elle aussi un grand sourire aux lèvres. C’est une image attendrissante, comment est-ce que je suis censé ne pas craquer face à ça ? Lucy tend les bras vers moi alors que je m’approche d’elle et vraiment, en toute objectivité, c’est réellement adorable. « salut ma princesse. » Je lui dis d’une voix douce tout en me baissant vers elle pour la prendre dans mes bras, je dépose un léger baiser sur le haut de son crâne, je la serre contre moi. «Hey chéri, j'en connais une qui est heureuse de te voir. » Cette fois c’est ma fiancée que j’embrasse, je lui vole un baiser et sa réflexion me fait légèrement sourire. « Comment ça se fait que Lucy ne dort pas ? » En soit, je suis presque sûr qu’elle n’a pas de vraie répondre à me donner mais instinctivement je préfère lui demander. « Tu n'as pas vu mais le sourire de Lucy s'est agrandi quand tu es entré, c'est tellement chou. » Encore une information qui me fait d’autant plus sourire. Je garde Lucy contre moi qui en profite pour passer une main dans mes cheveux, elle les touche au début et après elle finit par les tirer. Et ça, ce n’est malheureusement pas une nouveauté, je grimace et je prends sa main qui était dans mes cheveux dans la mienne et je profite qu’Alex se soit éclipsée dans la cuisine pour m’asseoir sur le canapé. Je parle avec ma fille, de tout et de rien, elle me répond avec son langage, des syllabes, des sons et encore une fois, c’est réellement adorable. « J'ai sorti tout les papiers pour le mariage, mais j'ai pas beaucoup avancé, j'ai profité des filles. Tu es prêt, t'es pas trop fatigué pour te lancer dans les préparatifs ? » Mes yeux se posent sur ce café qu’elle vient de préparer et de poser sur la table basse et avant de vraiment répondre à sa question je me penche vers elle pour l’embrasser sur la joue. « Merci. » Pour le café, tout simplement. « Non, non ça va. On avait dit qu’on le ferait alors on s’en fout que je sois fatigué. » Et si de toute façon on attend qu’aucun de nous ne soyons fatigués on ne le fera jamais. « On a encore tellement de choses à gérer. » Oh que oui et pour avoir déjà organisé un premier mariage je ne peux que confirmer ses propos. Quatre mois ça parait loin, mais ça va vite finalement et elle a entièrement raison. « Et tu me l'as pas dit, tu as trouvé ton costume ? » Je secoue négativement la tête. « J’arrive pas à trouver le costume parfait. » Parce que bien sûr tout devra être parfait ce jour-là et à défaut de pouvoir réellement l’être moi-même j’aimerais que le costume que je choisirais le soit. « Il faut que je sois à la hauteur à côté de toi, parce que tu seras magnifique j’en ai aucun doute. » C’est même une certitude. « T’as envie qu’on se penche sur quoi aujourd’hui ? » Et puis on a le choix puisqu’il nous reste un certain nombre de chose à faire.
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Caleb est rentré et presque comme à chaque fois que je le sens proche de moi, j'ai un sourire sur les lèvres. Il m'apporte tellement au quotidien, je crois qu'il n'en a pas toujours conscience, mais il a juste besoin d'être dans la même pièce que moi pour que je me sente toujours un peu mieux d'un coup. Pourtant on peut pas dire que j'étais mal, bien au contraire. Assisse par terre à jouer avec ma fille, la deuxième endormie dans mes bras, je ne pense à rien durant ce genre de moment, juste à la joie, à la fierté et à l'amour que je ressens quand je suis regarde mes filles. Mais pourtant, Caleb réussit à me faire sourire encore un peu plus parce que cet homme est spécial. Parce que c'est mon fiancé, le père de mes enfants, parce que c'est aussi et surtout le premier et le seul que je n'ai jamais aimé dans ma vie et celui qui a fait de moi celle que je suis aujourd'hui. Une femme pas parfaite, loin de là, mais une femme comblée et heureuse et sans lui je sais que je n'aurais jamais pu être un jour aussi heureuse que je le suis aujourd'hui. Je l'entends parler à Lucy, je le vois poser un regard si tendre sur notre fille et si je ne l'aimais pas déjà, je pense que je pourrais de nouveau tomber amoureuse de lui. Il est si doux, si parfait en tant que père, si parfait tout simplement. Il l'a toujours été avec moi, et il l'est aussi désormais avec nos filles, et la vision de ma fille dans les bras de son père me fait toujours beaucoup d'effet. Ils se dégagent tellement d'amour entre eux que ce soit dans les yeux et le sourire de ma fille ou dans ceux de mon fiancé. « Comment ça se fait que Lucy ne dort pas ? » Et en plus d'être un papa attentionné, il est aussi un papa investi et inquiet pour ses filles. « Elles étaient en forme après mangé, elles ont joué un moment dans leur parc et ensuite on a un peu fait durer le moment jeux. Lena s'est endormie dans mes bras y'a quelques minutes, mais comme tu peux le voir Lucy est encore en forme. » Et en effet, elle semble s'amuser avec les cheveux de son père et gesticule beaucoup dans les bras de Caleb, sans doute heureuse de retrouver son père. Je me garde de dire à Caleb que si elles ne sont pas dans leur lit, c'est aussi parce que j'ai eu besoin de leur présence prêt de moi, que j'ai eu besoin de jouer avec nos filles, de leurs câlins et leurs sourires, pour oublier certaines choses qui me tracassent. Ça fait un peu trop mère indigne qui pense à ses besoins avant ceux de ses filles et ce n'est pas le cas, j'ai juste profité qu'elles ne dorment pas à ce moment précis voilà tout. Je pars nous faire un café parce que je sais qu'il en a besoin et moi aussi. Parents de jumeaux qui travaillent, le café devient un allié plus qu'indispensable. Je souris quand je reviens et que j'entends père et fille en grande discussion. Je jette un coup d’œil à Lena que je couvre légèrement, m'assurant qu'elle dorme bien et je rejoins Caleb et Lucy sur le canapé. Je sourire beaucoup trop, tout le temps avec eux mais franchement j'aime ça. Je découvre à quel point sourire et être heureuse peut être une belle façon pour choisir de vivre sa vie. Je fais un peu de place sur la table basse ne laissant que les documents utiles pour le mariage, je ne veux pas non plus pressé Caleb en abordant tout de suite le sujet alors qu'il vient de rentrer. « Non, non ça va. On avait dit qu’on le ferait alors on s’en fout que je sois fatigué. » Je lève les yeux au ciel à la fois amusée et un poil agacée quand même par sa remarque, parce que c'est tellement Caleb ça. Minimiser ce qu'il ressent ou penser que ça ne compte pas, il le fait souvent et je sais que parfois je le fais aussi, ne pas prendre en compte ce qu'il ressent. « Arrêtes de toujours croire qu'on s'en fout de ce que tu ressens. Je m'en fous pas moi. » Bien sur que je veux avancer sur le mariage et les préparatifs, bien sur que ça compte à mes yeux et que j'aimerais que certaines choses soient réglées pour pouvoir penser à autre chose mais s'il est vraiment épuisé je peux attendre. Enfin il a l'air de vouloir quand même en discuter, puisqu'il a dit que ça allait, même s'il sous-entends qu'il est tout de même fatigué. Je prends le partie d'évoquer un peu le mariage, en espérant que s'il se sent vraiment trop fatigué, il m'en parle de lui même. Je le questionne sur un sujet sans risque de prise de tête entre nous, puisque j'évoque son costume. Et il sera le seul à le choisir donc on aura pas à se mettre d'accord, même si je sais que ce sujet risque d'être une véritable prise de tête pour lui. Parce que je le connais Caleb. Perfectionniste. Dur avec lui même. Exigeant. Et il me confirme ce que je pensais, il galère. « J’arrive pas à trouver le costume parfait. » Je ne suis absolument pas étonnée par sa remarque, et je pourrais lui dire que quelque soit le costume qu'il va choisir, il sera parfait. Je pourrais clairement lui dire ça mais vu comme j'ai été chiante pour chaque détail de la robe, je sais ce que ça fait d'avoir des exigences hautes et que le choix est important. « Il faut que je sois à la hauteur à côté de toi, parce que tu seras magnifique j’en ai aucun doute. » Et voilà du Caleb tout craché encore. C'est tellement lui. Il me complimente mais je sais qu'il se met une pression en faisant ça. Et au fond de moi je sais pertinemment qu'avec Caleb, quelque soit le costume qu'il va essayer, même le plus parfait au magasin, ne le sera plus une fois sur lui. Parce que le problème ce n'est pas le costume mais l'image qu'il a de lui et un peu aussi la façon dont il me voit, mais qu'est-ce que je peux lui dire à part que quelque soit son choix, je sais qu'il sera parfait. Que j'ai confiance en lui, que je le trouverai sexy quelque soit le costume ? Il ne me croira pas et ça ne l'aidera pas à faire son choix non ? « Chéri, je suis sûre que tu as déjà vu beaucoup de costumes parfaits mais que tu as un jugement encore trop dur sur toi. » J'aimerais qu'il entende mes mots, qu'il puisse croire que je le trouverai moi aussi magnifique le jour de notre mariage, que je n'ai pas de doute la dessus. « Et dis toi que quelque soit le costume que tu porteras, je sais que tu seras sexy et que tu feras le bon choix. Et je sais aussi que je n'aurais d'yeux que pour toi, parce que tu es mon homme et que tu me plais quelque soit la manière dont tu es habillé et tu n'as rien à me prouver. » Parce que finalement c'est avec l'homme pas avec son costume que je veux me marier. « Et puis tu pars avec un avantage, je t'ai toujours trouvé séduisant en chemise, alors promets moi de ne pas te rendre malade pour le costume. Et s'il te faut de l'aide, je peux regarder un peu les styles pour te donner des idées. » La dernière chose que je veux c'est que le mariage ne devienne un sujet de stress pour lui, enfin qu'il se rende malade ou se sente mal à cause du choix du costume alors si je peux l'aider un peu à ma manière, je le ferais parce qu'il doit pouvoir compter sur moi. Enfin j'essaye de lui montrer qu'il peut le faire désormais. « T’as envie qu’on se penche sur quoi aujourd’hui ? » Et finalement après le costume, c'est lui qui évoque la préparation du mariage, les vrais sujets et ça me confirme sur l'idée que malgré la fatigue, il est prêt pour qu'on avance sur le sujet. « Je sais pas trop j'ai fais une liste des choses que je voulais voir aujourd'hui. » J'ouvre mon carnet et je regarde la liste manuscrite que j'avais commencé à faire avant d'être accaparé par mes souvenirs.
Cérémonie sur la plage (orga, musique orchestre ou non, entrée avec ou sans les filles ? Avec qui ? alliance)
Ouverture de bal (lieu, musique, danse)
Photographe
Fleurs
Garde des filles pendant la soirée
enterrement de vie de jeune fille
Plan de table
Je regarde cette liste et je sais qu'il me manque beaucoup de choses dessus mais je laisse Caleb jeter un œil tout en lui répondant. « Il y a encore les fleurs que l'on a pas choisi, je pensais demander à Tim de nous faire une sélection qui pourrait aller avec le thème. Il faut qu'on voit aussi pour l'organisation de la cérémonie sur la plage, qu'on choisisse un photographe et qu'on décide pour l'ouverture de bal si on le fait en intérieur ou sur la plage et sur quelle musique. » L'idée de danser devant tout le monde je sais que c'est un truc qui ne l'emballe pas vraiment, voir pas du tout mais il sait qu'il n'y échappera pas, pas à notre mariage. Et alors que je lui dis tout ça avec beaucoup d'enthousiasme, je me rends compte que ça fait un peu trop d'un coup. « On a encore tellement à faire. » Que je finis par lâcher en riant légèrement, mais on ne peut pas dire que je m'implique pas, et pour le coup peut-être que j'aurais du me limiter et faire point par point. Et pourtant je reprends déjà la parole pensant à un autre détail qui me passe en tête et qui semble anodin mais qui ne l'est pas du tout finalement. « Et sinon c'est pas sur la liste mais je me demandais pour les discours, Tim et ta sœur feront un discours en tant que témoins, mais tu penses que tes parents ou tes sœurs voudront eux aussi faire un discours ? » Je me doute que son père ne sera pas forcément très chaud, mais sa mère en revanche je l'imagine bien vouloir s'exprimer pour ce jour si important pour son fils. Est-ce que je redoute un peu l'idée que sa famille puisse vouloir parler chacun leur tour pour dire à quel point ils sont heureux et fiers d'être là et de partager ce moment avec leur fils ? Peut-être un peu oui. Pure jalousie que je ressens et qui me fait culpabiliser d'ailleurs. J'apprécie la famille de Caleb mais plus ils sont présents dans sa vie et dans la mienne donc, plus ils me rappellent sans le vouloir à quel point la mienne est absente. Au premier rang, lors de la cérémonie ils seront là, du côté du marié. Sa famille au complet alors que moi, le jour de mon mariage, je n'aurais ni ma mère pour me dire à quel point elle est heureuse pour moi, à quel point je suis magnifique dans ma robe et toutes ces choses qu'une mère est censée dire à sa fille le jour de son mariage (du moins dans les films.) Je n'aurais pas mon père pour me dire à quel point il est fier de celle que je suis devenue (de toute façon il ne le serait pas, il ne l'a jamais été) mais je n'aurais personne, ni ma mère, ni mon père pour m'accompagner jusqu'à Caleb pour le jour le plus important de ma vie. Aucun d'eux pour évoquer des anecdotes sur moi ou sur nous, parce que ça ne les a jamais intéressés. Ils ne seront pas là, et je sais que de toute façon je ne le voudrais pas, mais voir la liste d'invité de Caleb, sa famille, ne fait que renforcer un peu le sentiment de manque qu'il y a dans ma vie. Et finalement même si mes parents ne seront pas là, celle qui me manquera le plus c'est Rachel. Parce qu'elle est celle qui aurait du me foutre la honte dans un discours, celle qui aurait du évoquer le fait qu'elle ait vu notre amour naissant avant tout le monde, ou du moins avant moi même. Elle aurait du être celle qui évoque les souvenirs joyeux et un peu honteux aussi. La nostalgie s'empare de moi à nouveau et ça m'agace parce que je veux que ce jour soit beau, soit parfait et je veux penser à ceux qui sont là et pas à ceux qui ne seront pas là. Mais il suffit que je regarde cette liste pour me rendre compte que les sujets qui me ramènent à ce manque sont nombreux, trop.
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« Elles étaient en forme après mangé, elles ont joué un moment dans leur parc et ensuite on a un peu fait durer le moment jeux. Lena s'est endormie dans mes bras y'a quelques minutes, mais comme tu peux le voir Lucy est encore en forme. » Elle est en forme oui, sûrement même un peu trop puisque depuis qu’elle est dans mes bras elle gesticule et semble prendre bien trop de plaisir à me tirer les cheveux. Mais je n’hausse pas la voix pour lui demander d’arrêter, pourtant j’aurais pu, elles passent toutes les deux leur temps à nous tirer les cheveux ou à toucher à tout ce qui est à leur disposition. Mais c’est normal elles sont en plein dans cette période alors je me contente simplement d’attraper sa main qui torturait mes boucles dans la mienne et remercie Alex quand elle revient avec deux cafés. Je la sens agacée quand je lui dis que je suis fatigué mais que je veux tout de même que l’on avance dans les préparatifs de mariage. Je ne comprends pas vraiment sa réaction quand elle lève les yeux au ciel. J’ai apparemment dit quelque chose de mal, mais quoi ? Je n’en ai pas la moindre idée. « Arrêtes de toujours croire qu'on s'en fout de ce que tu ressens. Je m'en fous pas moi. » Je fronce les sourcils parce que là, elle m’a officiellement perdu. En aucun cas je n’ai dit ça, enfin clairement pas en lui disant que ma fatigue n’était pas un frein pour l’avancée des préparatifs de mariage. Je suis perdu, pour le coup et je ne la comprends vraiment pas du tout mais il faut que je passe au-dessus de ça alors c’est ce que je fais ou du moins ce que j’essaie de faire mais je me torture tout de même l’esprit en essayant de comprendre ce que j’ai pu dire pour l’agacer à ce point-là. Au contraire, c’est plutôt une bonne chose que je ne laisse pas la fatigue prendre le dessus et que je compte être présent cet après-midi pour l’organisation de ce mariage. Mais ça ne semble pas lui plaire ou du moins, pas lui suffire et cette réaction m’échappe complètement. « Chéri, je suis sûre que tu as déjà vu beaucoup de costumes parfaits mais que tu as un jugement encore trop dur sur toi. Et dis toi que quelque soit le costume que tu porteras, je sais que tu seras sexy et que tu feras le bon choix. Et je sais aussi que je n'aurais d'yeux que pour toi, parce que tu es mon homme et que tu me plais quelque soit la manière dont tu es habillé et tu n'as rien à me prouver. » C’est à mon tour de lever les yeux au ciel tout en secouant doucement la tête. Non, je ne serai pas sexy quel que soit mon choix pour la simple et bonne raison que je suis très, très loin de l’être. « Arrête de dire n’importe quoi. Et s’il y a bien un point sur lequel tu n’as pas le droit de ne pas me laisser être exigeant c’est celui-là. » Parce que je me doute très bien, qu’elle a dû l’être certainement bien plus que moi sur sa robe, alors je pense avoir le droit de trouver le costume qui me plaît le plus. « Et puis tu pars avec un avantage, je t'ai toujours trouvé séduisant en chemise, alors promets moi de ne pas te rendre malade pour le costume. Et s'il te faut de l'aide, je peux regarder un peu les styles pour te donner des idées. » De toute façon quoiqu’il en soit je ne lui arriverai pas à la cheville, c’est une certitude et j’ai fini par m’y faire. « Non, non, je sais ce que je veux, je l’ai juste pas encore trouvé, c’est tout. » J’hausse doucement les épaules et je prends mon café pour commencer à le boire tout en priant intérieurement que Lucy ne décide pas de le renverser partout sur le canapé. D’ailleurs tout en buvant quelques gorgées je caresse doucement le dos de sa main et je regarde la liste que me tend Alex.
Deux points m’interrogent : la garde des filles et son enterrement de vie de jeune fille qui est déjà barré. « Il y a encore les fleurs que l'on a pas choisi, je pensais demander à Tim de nous faire une sélection qui pourrait aller avec le thème. Il faut qu'on voit aussi pour l'organisation de la cérémonie sur la plage, qu'on choisisse un photographe et qu'on décide pour l'ouverture de bal si on le fait en intérieur ou sur la plage et sur quelle musique. » Je l’écoute tout en lisant une deuxième fois la liste et je termine mon café avant de le reposer sur la table basse. « Tu veux pas que Lucy et Lena soient avec nous ? » Je lui demande, réellement surpris. Parce qu’on en avait jamais parlé et pour moi c’est une évidence qu’elles seront présente à la cérémonie mais à la soirée également. Il est même hors de question qu’elles ne soient pas avec nous ce jour-là. Pour moi, du moins, et si j’en crois sa liste nous ne sommes apparemment pas sur la même longueur d’onde à ce sujet. « Je veux qu’elles soient là, moi. C’est même inenvisageable à mes yeux qu’on les fasse garder. C’est une journée importante pour nous je veux qu’elles soient là. » Et je pensais qu’elle voulait aussi que nos filles puissent assister à notre mariage et constater le contraire me peine vraiment beaucoup. « Et sinon c'est pas sur la liste mais je me demandais pour les discours, Tim et ta sœur feront un discours en tant que témoins, mais tu penses que tes parents ou tes sœurs voudront eux aussi faire un discours ? » Je lâche un petit rire mélangeant l’amusement et l’incompréhension. Parce que finalement elle ne pose pas la question à la bonne personne, là. « J’en sais rien. C’est à eux que tu devrais demander pas à moi. Pourquoi ? » C’est peut-être le genre de chose qu’ils ne voudraient pas qu’on sache en avance, des discours dans un mariage ça peut facilement s’improviser et je doute très fortement que mon père veuille prendre la parole. Quant à ma mère je n’en ai aucune idée. « Ton enterrement de vie de jeune fille a déjà été organisé ? » Parce que c’est le seul point de sa liste qui est déjà barré. Je pourrais également lui demander s’il y aura des stripteaseurs même si la réponse pourrait presque me semblait évidente ; elle n’a pas attendu son enterrement de vie de jeune fille pour se rendre dans un club de striptease et se rincer les yeux en regardant d’autres hommes nus, ou à moitié nus alors bien sûr que oui elle risque de réitérer l’expérience. Mais c’est très clairement le genre d’information que je ne veux pas avoir.
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Est-ce que sa réaction m'étonne ? Non absolument pas. Caleb qui secoue la tête quand je lui dis que je le trouve sexy, ou séduisant, ou attirant ou même juste beau dans une chemise, c'est presque une habitude finalement. Une mauvaise habitude mais j'ai souvent à faire à une telle réaction de sa part, pas que ça me plaise mais c'est lui. Il est comme ça. Il doute de lui, il se rabaisse, il se juge avec un regard tout sauf objectif. Il ne pense pas qu'il puisse être sexy, et en soit c'est déjà agaçant mais ce qui l'est encore plus c'est quand il me dit que je dis n'importe quoi. « Je dis pas n'importe quoi. Je te trouve vraiment sexy, rassures moi, tu le sais au moins ? » Qu'il en doute, qu'il n'y croit pas, qu'il ne le comprenne pas, ou que sais-je encore, ça ne me plaît pas mais j'espère qu'il a conscience quand même que quand je lui dis que je le trouve attirant et que je le trouve sexy je le pense vraiment, parce que c'est sincèrement ce que je ressens en le regardant. Oui j'aime sa personnalité, oui j'aime être avec lui, je me sens bien auprès de lui, j'aime l'homme qu'il est, ses valeurs, son caractère, c'est quelqu'un de génial Caleb, mais j'aime aussi son corps, j'aime aussi son côté sexy, et je pense que l'attirance et le désir que je ressens pour lui devrait le lui prouver. « Tu peux être exigeant, je ne t'interdis pas de l'être, je voudrais juste que tu ne te mettes pas trop de pression. » Qu'il veuille le plus beau costume je le comprends totalement, qu'il soit exigeant et qu'il ait des attentes élevées, c'est logique, on parle de Caleb là et du mariage. Mais je sais comme il peut être dur avec lui même et je veux juste que ça ne devienne pas un sujet de tension pour lui, et pour nous. « Non, non, je sais ce que je veux, je l’ai juste pas encore trouvé, c’est tout. » Il ne veut pas de mon aide, alors je n'insiste pas parce qu'il a l'air de savoir ce qu'il veut, c'est déjà ça, j'espère juste qu'il pourra le trouver sans avoir à s'épuiser avant ou à se dévaloriser une quinzaine de fois en essayant des costumes. « Tu as encore quatre mois, et si tu ne le trouves pas, on organise un mariage nudiste comme ça tout le monde à égalité. » Je souris en disant cela, parce qu'il est bien hors de question de se marier nus et je sais qu'il comprendra que y'a rien de sérieux dans cette phrase, mais c'est une manière aussi de lui montrer que je ne veux pas que le costume devienne un sujet de conflit ou de tension. Parce que je ne veux pas de tensions entre nous, pas aujourd'hui, alors qu'on a enfin un peu de temps pour évoquer le mariage et qu'on est tout les deux prêts à le faire, disponibles et pas dérangés par le travail ou les filles. Lena dort, Lucy est dans les bras de son père et moi je profite d'avoir les mains libres après avoir fini mon café pour lui montrer la liste que j'avais commencé à faire. Je sais qu'il y a encore pleins d'autres choses à faire, à penser, à organiser mais je lui présente les choses auxquelles je pensais réfléchir aujourd'hui en l'attendant, avant d'être accaparée par mes souvenirs puis mes filles ensuite. Et alors que je lui parle de certaines choses à faire pour le mariage, il me parle des filles. « Tu veux pas que Lucy et Lena soient avec nous ? » Je relève les yeux vers lui, surprise par sa question. Je n'ai rien dis de tels non ? Les fleurs, la cérémonie sur la plage, le photographe, l'ouverture de bal, non je n'ai rien dis de tels. « Je veux qu’elles soient là, moi. C’est même inenvisageable à mes yeux qu’on les fasse garder. C’est une journée importante pour nous je veux qu’elles soient là. » Je lève un sourcil un peu surprise par ses mots. Bien sur que si je veux que Lucy et Lena soient avec nous, elles sont notre famille et je me vois pas me marier à leur père sans elles. Je relis ma liste et je comprends un peu mieux sa question en lisant le cinquième point de ma liste, garde des filles pendant la soirée. « Ah mais non c'est pas du tout ce que tu crois. Bien sur que je veux qu'elles soient là, c'est impossible qu'elles ne soient pas présentes. » Je commence par lui dire tout ça comme pour le rassurer et lui montrer que je suis sur la même longueur d'onde que lui. « Non ce que je voulais dire par garde des filles, c'est parce qu'elles auront un an, elles risquent de bouger et je me dis que ça risque d'être compliqué pour nous de nous en occuper si on est en pleine cérémonie ou autres, et ça va être long pour elles. » Je me vois mal devoir changer une couche ou gérer une perte de doudou ou de tétine tout en enfilant ma robe de mariée. Ou encore, quitter la cérémonie au moment de l’ouverture de bal pour aller coucher mes filles. « Je me disais qu'avoir quelqu'un, comme leur nounou, qui ne serait là que pour s'en occuper et les surveiller pour éviter qu'il ne leur arrive quoique ce soit, ça me rassurerait. Mais elles seront là avec nous dans leurs petites robes, ça c'est une certitude. » D'ailleurs évoquer tout ça avec lui me fait penser qu'il va falloir qu'on leur trouve des tenues aussi pour elles, sans doute avec du rouge et du blanc pour être dans le thème. Je prends mon stylo, mon carnet et j'ajoute à la liste cette nouvelle tâche – trouver des robes pour les filles. Voilà quelques choses que l'on devrait pouvoir faire ensemble sans que ça ne soit ni trop stressant, ni trop tendu. Mais ça ne sera pas pour maintenant, parce que ce n'est pas le plus urgent et d'ici quatre mois, elles ont encore le temps de beaucoup grandir. Et c'est sur un tout autre sujet que je le questionne, une pensée qui me traverse l'esprit, une question qui semble le faire un peu rire, sauf que c'est tout sauf une question amusante pour moi et j'ai même un peu de mal à comprendre pourquoi il semble amuser par ma question. « J’en sais rien. C’est à eux que tu devrais demander pas à moi. Pourquoi ? » Il n'en sait rien, nous voilà bien plus avancé. Et si en soit, ce n'est pas étonnant qu'il ne le sache pas, ce n'est pas directement lié à lui, c'est la suite qui me mets dans une position un peu délicate. Un simple et anecdotique 'pourquoi' qui n'a rien de simple. Je sais pas. Voilà ce que j'aurais sans doute répondu il y a quelques mois, parce que la réponse n'est pas heureuse, n'est même pas vraiment avouable, du moins pas dans les termes qui me viennent à l'esprit. Et, c'est souvent ainsi que j'ai répondu à ses questions les plus compliquées, sauf que je sais que ça a tendance à l'énerver. Mais, je ne veux ni gâcher l'ambiance, ni le blesser, ni même faire en sorte qu'il se sente triste pour moi. Alors je prends quelques secondes, minutes peut-être avant de lui répondre. Me levant quelques secondes pour récupérer le doudou de Lucy avant de me rasseoir à ma place à coté d'eux. Je réfléchis à une réponse. Mais comment lui avouer ce que je ressens sans arriver à une des trois situations ? Parce que je veux lui en parler, je veux lui expliquer, je veux pouvoir lui partager ce que je ressens, j'ai trop souvent éviter de parler, garder les choses jusqu'au moment de la confrontation, je ne veux plus de ça. Et, le mariage me rends heureuse, véritablement heureuse, je ne veux pas qu'il en doute, mais il y a aussi une petite partie de l'organisation de ce mariage qui fait remonter des souvenirs, ou du moins une réalité que j'ai quelque peu du mal à gérer. Et c'est drôle, enfin pas drôle dans le sens marrant du terme, mais plutôt ironiquement et tragiquement drôle parce que je sais que c'est une chose qu'il peut facilement comprendre. Que le mariage peut rendre particulièrement heureux mais aussi être un sujet un peu délicat et nostalgique malgré tout. « Juste je réalise que de mon côté ils ne parleront pas, aucun d'eux. » Ils, mes parents, je ne veux pas les citer directement. Oui parce qu'ils ne seront pas là, ça semble logique dis comme ça. Je contrôle chaque mots, me force à respirer pour éviter de trop parler, d'en dire trop, d'en faire trop, de m'emporter et de partir dans des tirades sans fin dramatiques. « Il n'y aura pas ma famille au premier rang à la cérémonie et je sais pas. » 'Parlez lui. Vous pouvez contrôler vos émotions, parlez lentement. Des phrases courtes et prenez votre temps quand vous vous sentez envahi par les émotions.' Les conseils de ma psy en mémoire, je soupire doucement, et je joue avec la main de ma fille qui a posé sa tête sur l'épaule de son père, son doudou contre elle. Quelle vision attendrissante et je souris en passant ma main sur le front de Lucy qui ferme ses yeux doucement. « Ils n'ont jamais été là pour moi, ils n'ont jamais pu te connaître, ils ne sauront jamais à quel point je t'aime, et ils ne verront jamais tout ce que j'ai accompli avec toi. Je le sais tout ça, je m'y suis faite depuis le temps, mais je réalise qu'il y aura beaucoup trop de chaises vides de mon côté. » Elles seront prises par les amis, par les collègues, par les autres invités et elles ne resteront pas vide mais les places réservées aux parents et famille proche ne seront pas occupées par les principaux concernés et c'est peut-être dans ce genre de moment que le manque se fait ressentir aussi. Je n'ai jamais pu compter sur ma famille finalement, ça ne date pas du mariage, et Caleb, Tim et Rachel sont devenus finalement très vite important dans ma vie parce qu'il y avait tellement de manque dans ma vie au moment ou je les ai rencontré. Et même sur ces trois personnes, l'une ne sera pas là, celle qui fut comme ma sœur et ça aussi c'est injuste et ça crée un manque dans ma vie. « Ton enterrement de vie de jeune fille a déjà été organisé ? » Un manque qu'il continue sans le vouloir d'alimenter en évoquant un autre point écrit sur ce cahier mais barré depuis. Barré pour une raison simple, j'y ai pensé, je l'ai écris et j'ai réalisé que je ne veux pas de ça. Je ne veux rien de tout ce que peut-être un enterrement de vie de jeune fille. Pas alors que je suis sobre, et surtout pas sans elle. « Non mais j'ai décidé que j'en avais pas envie, c'est pour ça qu'il est barré. » Et je sais qu'il va vouloir en savoir plus, parce qu'il sait que j'ai toujours aimé faire la fête et que ce genre de moment devrait être un moment important dans l'avant mariage, alors avant même qu'il me questionne, je lui explique. « J'ai réfléchis et tu sais ce que j'aurais vraiment aimé faire comme activité pour mon enterrement de vie de jeune fille ? » Bien sur que non il ne le sait pas, comment pourrait-il ? C'est juste dans ma tête, dans mes souvenirs, dans un projet qui n'a jamais pu se concrétiser et dans ces pages que j'ai écris ces derniers temps. « J'aurais aimé faire un nouveau saut à l'élastique. J'aurais adoré que Rachel organise tout ça comme elle l'avait fait, qu'elle me kidnappe une nouvelle fois, qu'elle me pousse à sauter dans une fausse robe de mariée robe bonbon en froufrou avec du Taylor à fond. Et j'aurais adoré qu'enfin elle le fasse aussi. » Un léger sourire sur les lèvres en évoquant ce qui s'avère être un mi-souvenir, mi-rêve. Oui voilà ce que j'aurais voulu pour mon enterrement de jeune fille, juste un saut à l’élastique, et Rachel. Surtout Rachel. Parce qu'elle est la seule pour laquelle j'aurais pu accepter d'enfiler ce genre de robe débile, comme elle fut la seule qui ait pu me forcer à tenter cette expérience du saut. Elle aurait du être là. Elle n'est plus là et je ne veux pas de jeux d'alcool, je suis sobre. Je ne veux pas de stripteaseurs, une fois mais pas deux et puis ça ne m'intéresse même pas. Je sais que mes collègues et amis peuvent sans doute m'organiser quelque chose de top, j'ai vaguement surpris une conversation, mais c'est pas ce que je veux. « Tim est parfait en témoin. » Il l'est réellement et je sais la chance que j'ai de l'avoir dans ma vie, il est mon meilleur ami et presque comme un frère pour moi, un oncle pour mes filles. « Mais elle me manque tellement, tu sais elle aurait été tellement excitée pour nous, elle t'aimait beaucoup et elle se serait fait un malin plaisir à nous afficher au mariage dans un discours. » Je souris en l'imaginant balancer des trucs honteux pour moi, des petites confidences sur nos débuts avec Caleb. Parce qu'elle savait tout. Tout de moi, mais aussi de mon couple avec Caleb. Elle savait tout mes secrets et elle les a gardé jusqu'au bout, elle les a emporté avec elle.
I SEE SO MANY WAYS THAT I CAN LOVE YOU 'TILL THE DAY I DIE. YOU'RE MY REALITY, YET I'M LOST IN A DREAM YOU'RE MY FIRST, MY LAST, MY EVERYTHING
J’ai toujours eu un manque cruel de confiance en moi. Depuis tout petit j’exige le meilleur de moi-même, tout le temps et je ne suis pas sûr que ce soit à trente-deux ans que je vais pouvoir changer ça. « Je dis pas n'importe quoi. Je te trouve vraiment sexy, rassures moi, tu le sais au moins ? » Et mon physique a toujours été ce qui m’a le plus porté préjudice à mes yeux. Quand je me regarde dans un miroir c’est tout un tas de défauts physiques que je vois et on ne peut pas dire que je sois le genre d’hommes que les femmes regardent, ce qui me conforte encore plus dans mon idée : je ne suis pas beau, séduisant ou sexy. J’hausse doucement les épaules à sa question, sans grande conviction. « Oui oui je le sais. » Et je n’en doute même pas vraiment. Je sais qu’elle pense réellement ce qu’elle me dit mais ça ne veut pas dire pour autant que je le comprends. Je n’ai rien pour moi, soyons clairs et je n’arrive pas à la cheville de tous ses amis ou encore moins de tous ces sportifs qu’elle admire et dont elle parle tous les jours. « Tu peux être exigeant, je ne t'interdis pas de l'être, je voudrais juste que tu ne te mettes pas trop de pression. » Ne pas trop me mettre la pression ? Elle m’en demande beaucoup trop là, et je suis sûr qu’elle en a conscience. Je passe mon temps à angoisser, stresser et me mettre la pression, toujours, tout le temps. « C’est facile à dire quand on a ton physique. » Tout le monde la regarde tout le monde la trouve belle et tout le monde se retourne sur elle dans la rue, et même si je n’aime pas ça, je le comprends totalement. Elle est belle, Alex. Elle est sexy, elle est magnifique, ce n’est clairement pas moi qui vais le nier. « Tu as encore quatre mois, et si tu ne le trouves pas, on organise un mariage nudiste comme ça tout le monde à égalité. » Sa solution a le mérite de me faire rire, et c’est bien parce que je sais qu’elle n’est absolument pas sérieuse. 1) je suis beaucoup trop complexé et pudique pour ça et 2) il est absolument hors de question que quelqu’un d’autre que moi puisse voir ma fiancée nue.
Mais le sujet du costume ne s’éternise pas plus longtemps et je prends soin de lire la liste qu’Alex me montre. Certains points m’interpellent et d’autres me prouvent qu’elle est réellement très investie dans cette organisation puisque le photographe, par exemple, je n’y avais même pas pensé. En soit quand on me connait ce n’est pas réellement très étonnant quand on sait à quel point je déteste les photos. Mais je lui parle d’abord de nos filles et je lui explique à quel point leur présence à nos côtés ce jour-là est primordiale pour moi. « Ah mais non c'est pas du tout ce que tu crois. Bien sur que je veux qu'elles soient là, c'est impossible qu'elles ne soient pas présentes. Non ce que je voulais dire par garde des filles, c'est parce qu'elles auront un an, elles risquent de bouger et je me dis que ça risque d'être compliqué pour nous de nous en occuper si on est en pleine cérémonie ou autres, et ça va être long pour elles. » Ses mots me rassurent de suite et je me détends rapidement. Elle veut elle aussi que nos filles soient présentes et ça me soulage réellement. Je souffle doucement avant d’hocher la tête de haut en bas. « Je me disais qu'avoir quelqu'un, comme leur nounou, qui ne serait là que pour s'en occuper et les surveiller pour éviter qu'il ne leur arrive quoique ce soit, ça me rassurerait. Mais elles seront là avec nous dans leurs petites robes, ça c'est une certitude. » L’image de Lucy et Lena dans une petite robe adorable me fait sourire grandement et je dépose d’ailleurs un baiser sur la joue de Lucy qui commence petit à petit à s’endormir contre moi. Je pourrais aller l’installer dans son lit mais j’aime tellement l’avoir dans mes bras après le travail que je préfère la garder avec moi pour le moment. « T’as raison j’y avais pas pensé. Mais oui on pourrait demander à la nounou si elle serait d’accord, au moins elles la connaissent et nous aussi. » Parce qu’il est hors de question de laisser une personne que je ne connais pas s’occuper de mes filles. « Et pour la nuit on demande à mes parents ? » Oui parce que s’il y a bien un moment où je ne compte pas garder nos filles avec nous c’est pendant notre première nuit en tant que mari et femme. J’ai bien d’autres projets en tête pour nous que la garde des jumelles. Alex se lève, elle semble nerveuse et j’en viens presque à avoir peur moi aussi, parce que je commence réellement à me demander ce qu’elle s’apprête à me dire. « Juste je réalise que de mon côté ils ne parleront pas, aucun d'eux. » Oh. Je comprends tout de suite ce qu’elle voulait me dire, elle me parle de ses parents ou plutôt de leur absence à son mariage. Je me pince les lèvres, je baisse les yeux et ma main vient attraper la sienne. « Il n'y aura pas ma famille au premier rang à la cérémonie et je sais pas. Ils n'ont jamais été là pour moi, ils n'ont jamais pu te connaître, ils ne sauront jamais à quel point je t'aime, et ils ne verront jamais tout ce que j'ai accompli avec toi. Je le sais tout ça, je m'y suis faite depuis le temps, mais je réalise qu'il y aura beaucoup trop de chaises vides de mon côté. » Elle en parle peu. Vraiment, vraiment très peu voire même pas du tout. Jamais elle n’évoque ses parents avec moi et je me sens bête de ne pas y avoir pensé. De ma main libre je l’amène contre moi pour déposer un baiser sur son front. « Je suis désolé mon amour. » Je la prends dans mes bras tout en tachant de ne pas faire mal à Lucy qui est dans mes bras. C’est tout ce que je peux faire de toute façon, non ? Être présent pour elle et même si j’ai l’impression de ne pas être très doué pour ça je fais de mon mieux.
Je lui fais ensuite part de ma deuxième interrogation en lien avec sa liste ; son enterrement de vie de jeune fille qui apparait déjà rayé et j’ai l’impression d’avoir fait une erreur en évoquant ce sujet parce qu’encore une fois, elle semble triste, alors qu’on parle du plus beau jour de notre vie. Je suis vraiment nul. « Non mais j'ai décidé que j'en avais pas envie, c'est pour ça qu'il est barré. J'ai réfléchis et tu sais ce que j'aurais vraiment aimé faire comme activité pour mon enterrement de vie de jeune fille ? » Je secoue la tête de droite à gauche. « J'aurais aimé faire un nouveau saut à l'élastique. J'aurais adoré que Rachel organise tout ça comme elle l'avait fait, qu'elle me kidnappe une nouvelle fois, qu'elle me pousse à sauter dans une fausse robe de mariée robe bonbon en froufrou avec du Taylor à fond. Et j'aurais adoré qu'enfin elle le fasse aussi. » Encore une fois, je fais une connerie en évoquant un sujet qui la rend malheureuse et je me déteste encore plus qu’il y a quelques minutes – comme si c’était possible. Je resserre mon étreinte sur sa main. « Tu peux toujours le faire. Elle sera pas là, mais ça ne t’empêche pas de le faire, comme une sorte d’hommage. » J’hausse doucement les épaules, l’idée ne me semble pas ridicule mais ce n’est pas ce qu’on appelle un enterrement de vie de jeune fille quand on le fait seule. « Je suis vraiment désolé, je suis nul, je ne fais que parler de choses qui te rendent triste. » Mais pour ma défense ce n’est pas volontaire. « Mais elle me manque tellement, tu sais elle aurait été tellement excitée pour nous, elle t'aimait beaucoup et elle se serait fait un malin plaisir à nous afficher au mariage dans un discours. » Un léger sourire sur les lèvres au début de sa phrase, celui-ci disparait complètement en l’entendant me dire que Rachel m’aimait beaucoup. Etrange oui, mais quand on connait toute l’histoire on comprend facilement ce changement de comportement de ma part. « Quoi ? » Je fonce légèrement les sourcils et je lâche un premier rire nerveux. « Non, elle m’aimait pas forcément. Enfin pas plus que ça quoi. » Et me voilà qui commence à totalement m’embrouiller. Je passe brièvement ma langue sur mes lèvres et une main vient se loger sur ma nuque. « Mais oui elle t’aurait sûrement affiché dans son discours. » Parce qu’elle était comme ça, Rachel. Elle le sait Alex, bien plus que moi.
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Entre Caleb et moi, on peut dire qu'on a une chose en commun, c'est qu'on doute beaucoup de nous tout les deux. Sauf que même nos doutes se trouvent être différents. Je doute d'un jour pouvoir être assez bien pour lui. Je doute d'un jour pouvoir être à la hauteur de Caleb parce que je peux dire sans l'ombre d'un doute, qu'il est parfait Caleb. Loyal. Droit. Honnête. Généreux. Tendre. Bienveillant. A l'écoute. Il a tant de qualités qui font de lui un homme que l'on ne peut qu'apprécier et de respecter. Et je n'ai jamais été comme ça. Je n'ai jamais été ce genre de personne qui force le respect et l'admiration. Bien au contraire. Mais il m'a aidé à prendre un peu confiance en moi, à m'apprécier un peu plus, et j'aurais aimé réussir à faire en sorte qu'il s'apprécie lui aussi. Sauf que c'est le physique le sujet sur lequel il doute le plus et j'ai parfois un peu de mal à comprendre ses doutes, parce que je le vois d'une façon si différente de lui. J'aimerais qu'il se voit au travers de mes yeux peut-être qu'il arrêterait de douter de lui. Je vois un homme que j'aime, que je désire. Je vois un physique que j'ai tellement de plaisir à toucher, à caresser. Je vois son corps contre lequel j'aime venir me blottir. Ses formes que je pourrais dessiner de mémoire tant je les connais et que je les apprécie. Je vois son sourire qui me rassure, m'apaise et me donne le sourire aussi. Je le vois lui et ce que je vois me plais tellement que j'ai mis du temps à vraiment réaliser à quel point il pouvait se rabaisser physiquement. Et il le fait encore. Malgré ce que je lui dis, malgré ce que j'essaye de lui faire comprendre. Il ne semble pas spécialement convaincu par mes mots, il lève les épaules et je sais qu'il est perplexe. Mais comment lui faire comprendre qu'il plaît Caleb. Moi je vois les femmes qui le regardent, je vois les femmes qui sont attirées par son charme, par son physique, je n'aime pas ça d'ailleurs, mais lui il ne l'entends pas, il ne le voit pas non plus et j'espère qu'un jour il finira par comprendre que son corps, son physique je l'aime comme il est, qu'il me suffit amplement et plus important encore, qu'il est le seul que je veux, que je désire, que j'aime et qu'il n'a pas à se mettre la pression pour me plaire, même si je le connais, c'est Caleb, il va forcément se mettre la pression, stresser, douter, se rabaisser et je ne veux pas qu'il fasse ça aussi pour le costume. « C’est facile à dire quand on a ton physique. » C'est à mon tour de secouer la tête, parce que malgré mon physique, moi aussi j'ai douté pour la robe, et j'ai encore besoin d'avis même si je suis convaincue et que j'aime la robe, j'espère juste que lui l'aimera autant que moi. Mais, là ou il a raison mon corps c'est mon seul atout. C'est ainsi que je me voyais avant, un corps appréciable mais c'était le reste que je ne voulais pas dévoiler. Alors oui je n'ai pas de problèmes avec mon corps, ça peut faire un peu prétentieuse ou que sais-je encore, mais j'accepte mon corps, même après cette grossesse gémellaire, comme j'accepte celle que je suis, ou du moins j'essaye de le faire et j'aimerais qu'il le fasse aussi pour son physique. « Sincèrement chéri, j'aimerais que tu apprennes à t'aimer, c'est dingue comme tu es capable de voir le meilleur et d'aimer les autres mais que tu es incapable de t'aimer toi. » Je caresse son bras tout en lui parlant d'une voix douce pour qu'il comprenne que ce n'est aucunement un reproche que je lui fais, mais un conseil que je lui donne parce qu'il ne peut pas continuer à se rabaisser de la sorte encore et encore. Ce n'est pas bon pour lui, mais je sais aussi que c'est un sujet compliqué pour lui, et je ne veux pas trop insister non plus, d’où ma petite blague sur le mariage nudiste, chose qui semble au moins réussir à le faire rire, avant de passer au reste du mariage.
Je lui montre ma liste, une partie des choses qu'il nous reste à préparer, à voir, à discuter. Et c'est le cas du sujet de nos filles pendant la cérémonie et la soirée. Elles seront avec nous, tout le temps et sur ce point on est d'accord. On est même d'accord sur l'idée de la nounou au mariage, après tout elle fait un peu parti de notre vie, du moins elle joue un rôle important dans la vie de nos filles et vu le soin avec lequel nous l'avons choisi, c'est une personne que je veux bien voir à mon mariage surtout puisqu'elle connaît nos filles et qu'elle a toute ma confiance. Et les gens en qui j'ai confiance en ce qui concerne mes filles sont très très très rares. « Je lui en parlerai demain alors pour qu'elle puisse bloquer la date, ce sera au moins ça de réglé. » Un petit contrat spécifique, avec une rémunération à la hauteur de ce que j'attends d'elle, voilà un point qui aura été vite résolu et pour lequel on est tombé d'accord très facilement, comme quoi, quand il s'agit de nos filles on est plutôt sur la même longueur d'onde. Il y a un autre sujet sur lequel on tombe assez facilement d'accord et je souris quand il l'aborde. « Et pour la nuit on demande à mes parents ? » La nuit, notre première nuit de couple marié et nos filles n'auront clairement pas leur place avec nous cette nuit là. Alors c'est un autre point qu'il faut évoquer et il le fait. Je réfléchis quelques secondes avant de lui apporter une réponse. « Je ne sais pas à quel moment ils voudront quitter la soirée, mais soit tes parents, soit on fait un contrat à la nounou pour journée et nuit et même matinée pour que tes parents puissent profiter sans contraintes de la soirée. » Parce que je sais que pour eux aussi cette soirée risque d'être spéciale. Leur unique fils, leur premier enfant qui se marie, et après tout ce qu'il a traversé Caleb, je me doute que ses parents voudront être présents pour partager chaque moment avec leur fils. Parce qu'ils sont proches les Anderson, parce qu'ils sont présents les uns pour les autres et c'est quelque chose qui me touche sincèrement, mais qui me déstabilise aussi grandement. Parce qu'ils sont de bons parents, parce qu'ils sont présents aussi tout simplement alors que les miens m'ont depuis longtemps abandonné. Même quand j'étais encore avec eux, je n'ai jamais existé vraiment à leurs yeux, mon père a passé sa vie à briser la mienne et celle de ma mère. Et il a presque réussi son coup quand on pense qu'elle s'est suicidée, en partie pour lui échapper, me laissant toute seule. Voilà les parents que j'ai et si dans la vie de tout les jours je n'en parle pas. Je me refuse même à y penser parce qu'ils ne méritent pas que j'ai, ne serait-ce qu'une pensée pour eux, en préparant le mariage j'y pense. Pas à eux directement, mais à leur absence dans ma vie. L'absence de ma mère, qui ne m'aura finalement jamais aidé à devenir mère, juste à me montrer comment ne pas en être une mauvaise. L'absence de mon père, qui après m'avoir montré la cruauté, me sert de modèle de moralité. Faire tout l'inverse de ce que mon père ferait, pourrait être une bonne devise pour réussir à devenir quelqu'un de bien. Ils ne sont pas là, ils ne seront plus jamais là dans ma vie et globalement leur absence me pèse autant qu'elle me soulage, mais aujourd'hui c'est les places vides auxquelles je pense. Personne pour me dire à quel point il est fier de celle que je suis devenue. Personne pour me regarder avec tendresse et me dire que ce que j'ai accompli est beau, que ce que je vis est magnifique et me souhaiter tout le bonheur du monde. Personne sauf Caleb finalement, je sens sa main qui attrape la mienne et je serre un peu mes doigts autour de sa main pour profiter de son soutien et de sa force. Je fixe ma fille, je fixe ses toutes petites mains qui serrent son doudou d'une main et de l'autre qui agrippe le tee-shirt de Caleb. Je la regarde et je sens Caleb qui m'attire contre lui et qui dépose un baiser sur mon front. Je ferme les yeux quelques secondes, je n'aime pas être vulnérable et pourtant je le suis très souvent, mais je ne veux pas craquer, pas à cause d'eux, pas pour eux. « Je suis désolé mon amour. » Je lève un peu les yeux et je le regarde. Je lui souris, un sourire léger et qui ne cache pas la tristesse que je ressens, mais un sourire quand même avant de me blottir contre lui me faisant une petite place contre lui au côté de Lucy. Je ne veux pas qu'il s'inquiète ou qu'il se sente désolé pour moi. Je vais bien, ce n'est finalement qu'une réalité à accepter de toute façon je n'ai guère le choix. Les morts ne reviennent pas à la vie et les connards ne deviennent pas gentils du jour au lendemain. « Ça va aller, j'ai une famille désormais et vous êtes les seuls dont j'ai réellement besoin. » Je le rassure, je me rassure aussi un peu, mais ce que je dis est sincère. J'ai ma propre famille désormais et je veux me concentrer sur eux, penser à eux et au bonheur qu'ils m'apportent chaque jour. Un bonheur qu'aucun de mes parents n'a un jour réussi à me faire ressentir. « Et l'avantage c'est qu'ils ne viendront pas gâcher le mariage. » Ils ne seront pas là et au moins leur absence a un point positif c'est qu'ils ne pourront pas gâcher cet événement fort de ma vie. Contre lui, je tente d'oublier ce que je ressens envers mes parents, je tente d'oublier leur absence, ce sentiment de vide que je ressens en pensant à eux, et en pensant à ceux qui ne font plus partie de ma vie. D'oublier mon père, d'oublier le suicide de ma mère, d'oublier que je me suis sentie si seule, si longtemps. Parce que je ne suis plus seule et dans les bras de Caleb, ma tête contre lui, à quelques centimètres de celle de Lucy, je sais que je ne suis plus seule désormais et c'est sur ça que je veux me concentrer. Sauf qu'il évoque mon enterrement de vie de jeune fille et de nouveau c'est un vide que je ressens. Celui de Rachel. Je lui annonce que je ne veux pas d'enterrement de vie de jeune fille, et sans même qu'il ne le demande, je lui explique mes raisons, je lui explique ce que je ressens, je me confie à lui. Le regard triste mais un léger sourire en repensant à elle et aux souvenirs que j'ai de cette journée ou je me suis retrouvée sur une plate-forme attachée prête à faire le grand saut. « Tu peux toujours le faire. Elle sera pas là, mais ça ne t’empêche pas de le faire, comme une sorte d’hommage. » Je lève les épaules, je réfléchis à sa suggestion, je pourrais le faire oui. Je pourrais faire ce saut qu'elle n'a jamais fait mais je ne veux pas lui rendre hommage, je ne veux pas accepter qu'elle soit morte et que les seules choses que je puisse faire pour me sentir proche d'elle sont des hommages. Mais je réfléchis aux mots de Caleb malgré tout, sans rien dire, juste en serrant sa main et en caressant, de ma main libre, le dos de Lucy. « Je suis vraiment désolé, je suis nul, je ne fais que parler de choses qui te rendent triste. » Je décolle ma tête de contre lui pour le regarder. Voilà ce que je ne voulais pas, qu'il se sente triste pour moi, et encore moins qu'il se sente nul. « Arrête de te sentir responsable de tout, c'est moi qui ait abordé le sujet et j'y pensais déjà avant que tu en parles donc arrêtes de dire que tu es nul, c'est pas ta faute. » J'aime pas quand il fait ça, parce que de nous deux, la nulle clairement c'est moi. C'est moi qui gâche notre moment à nous, qui gâche la préparation du mariage en évoquant les absents alors qu'on devrait parler des présents. « Mais ça va chéri, je t'assure que ça va et je vais réfléchir à l'idée de faire ce saut, et peut-être que tu pourrais venir avec moi. » Je lui souris à nouveau, je veux qu'il se rassure, qu'il ne se sente pas coupable aussi d'évoquer des sujets qui peuvent me rendre nostalgique, parce que je vais bien. Et c'est vrai même si c'est pas flagrant. Elle me manque Rachel. Elle m'a manqué lorsque j'ai appris ma grossesse. Elle m'a manqué à la naissance des filles. Elle m'a manqué lorsque j'ai essayé ma robe de mariée pour la première fois et elle me manque encore aujourd'hui alors que je prépare mon mariage auquel elle ne participera pas. Mais c'est normal je pense, parce que c'est le genre de choses qu'elle aurait du partager avec moi, je suis heureuse dans ma vie et j'aurais juste aimé pouvoir partager ça avec elle. Pouvoir rire avec elle à nouveau, pouvoir la remercier d'avoir toujours été la pour moi, pouvoir me dire qu'elle m'aurait pardonné si elle avait été en vie. Pouvoir retrouver notre complicité et notre amitié si forte que j'ai gâché. Mais je ne pense pas à ça. Je pense à elle. Je souris à nouveau, un sourire un peu plus franc quand j'évoque Rachel, quand je pense à la manière qu'elle aurait eu de célébrer le mariage entre Caleb et moi. Quand je l'imagine s'extasier devant la bague demandant le moindre détail de la demande, se questionnant sur tout et rien à propos du mariage. Elle a toujours tout su de ma relation avec Caleb, elle a suivis en détail nos débuts, elle a été la témoin privilégiée de la naissance de notre amour, elle a aussi vu la fin de notre couple. Elle a tout su, tout vu, tout entendu Rachel à propos de Caleb et moi, et si quelqu'un aurait pu faire un discours au mariage, si une seule personne avait du parler, je sais que ça aurait du être elle. Et c'est avec une certaine émotion que je fais pars de cette pensée à Caleb, de l'émotion mais aussi un sourire parce que je l'imagine tellement partager des anecdotes fun, parce qu'elle en connaissait beaucoup. Je regarde Caleb alors que je lui parle de Rachel, et je vois qu'il sourit légèrement quand j'évoque celle qui fut ma meilleure amie. Un sourire qui ne reste pas sur son visage, qui disparaît très vite. « Quoi ? » Il fronce les sourcils et je le regarde surprise par sa réaction. Quoi, quoi ? « Non, elle m’aimait pas forcément. Enfin pas plus que ça quoi. » Je ris légèrement à sa réflexion inattendue sauf qu'il semble sérieux quand il dit ça. Sérieux ou mal à l'aise ? Je le regarde, je vois sa main qui se pose sur sa nuque et quiconque connaît Caleb sait que ce geste trahit un certain malaise chez lui. Ça ou ses cheveux, ou encore ses ongles qu'il ronge, je ressens son malaise mais là pour le coup sincèrement je comprends pas sa réaction. « Arrête, elle t'adorait Rachel. » Elle nous aimait tout les deux, séparément et en couple. « Si tu savais le nombre d'heures que l'on a passé à parler de toi, et je peux t'assurais que tu avais les faveurs de Rachel. » J'avais besoin de me confier à quelqu'un, j'avais besoin qu'on m'aide à comprendre ce que je vivais, ce que je ressentais et elle l'a fait. Elle m'a écouté, conseillé, rassuré, parfois un peu secoué aussi quand j'en avais besoin, et elle l'a fait parce qu'elle avait compris que Caleb était vraiment quelqu'un de bien pour moi, qu'il me rendait heureuse et me faisait du bien. « Tu sais je crois qu'elle a comprit avant moi que tu étais différent, et elle a su avant moi que j'étais amoureuse de toi. » Pour ça c'était pas dur, je pense que j'ai été la dernière à m'en rendre compte ou du moins à accepter que j'étais littéralement tombé amoureuse, que j'aimais Caleb. Mais c'est un détail, enfin ça l'est maintenant parce que je l'aime, je le sais et je lui dis et je n'ai besoin de personne pour m'aider à y voir plus clair. « Mais oui elle t’aurait sûrement affiché dans son discours. » Je lâche un petit rire. « Elle nous aurait affiché tout les deux, tu n'aurais pas échappé, elle avait presque autant de dossier sur toi que sur moi. » Parce que je suis bavarde et il le sait, parce que je lui disais tout et ça aussi il le sait, peut-être trop bien. Mais c'est toujours sa réaction qui me reste en tête, son malaise que j'ai senti, le fait qu'il remette en cause l'idée que Rachel l'aimait beaucoup et je me demande pourquoi il pense ça. « Tu lui en veux de t'avoir menti ? » C'est la seule explication logique que je trouve et c'est rare, très, très, très rare que j'aborde cette partie de notre vie, mais je le fais parce que j'ai besoin de comprendre pourquoi il se sent si bizarre quand j'évoque Rachel. « J'aurais aimé lui dire à quel point j'étais désolée de l'avoir abandonné elle aussi, je pourrais jamais savoir si elle m'avait pardonné. Tu l'as revu après mon départ ? » Je sais que pendant le temps ou j'étais à Brisbane, Rachel a vu Caleb, a du lui mentir à cause de moi et je me demande jusqu'à quel moment elle m'a protégé. Parce que finalement, elle m'a soutenu très longtemps, mais elle aussi je l'ai laissé, elle aussi je l'ai abandonné et pourtant elle ne m'a jamais trahit puisque Caleb n'a jamais su la vérité avant que je ne lui avoues. Et je me sens encore un peu plus mal en réalisant ça, et j'aimerais savoir si elle m'a détesté, si elle m'en a voulu, si elle a comprit mon choix. Mais personne ne peut répondre à mes questions. Je m'en veux, encore. Elle a été la pour moi tout le temps, elle a protégé mon secret même quand j'ai détruis notre lien en disparaissant sans un au-revoir et je m'en veux, je m'en veux tellement.
I SEE SO MANY WAYS THAT I CAN LOVE YOU 'TILL THE DAY I DIE. YOU'RE MY REALITY, YET I'M LOST IN A DREAM YOU'RE MY FIRST, MY LAST, MY EVERYTHING
« Sincèrement chéri, j'aimerais que tu apprennes à t'aimer, c'est dingue comme tu es capable de voir le meilleur et d'aimer les autres mais que tu es incapable de t'aimer toi. » Elle me dit ça comme si je choisissais de ne pas m’aimer, comme si tout ça c’était volontaire de ma part alors que croyez-moi ça ne l’est absolument pas. Encore une fois, j’hausse doucement les épaules tout en fixant un point imaginaire dans le vide. Je ne sais pas quoi lui répondre et en même temps, est-ce qu’il y a réellement des choses à dire ? Je ne pense pas. Elle pourra me dire tout ce qu’elle veut ça ne changera pas ça : elle est belle, elle est magnifique, elle est sexy et moi à côté d’elle je ne lui arrive pas à la cheville. Heureusement qu’elle n’insiste pas sur ce sujet et qu’elle accepte de passer à autre chose pour évoquer Lucy et Lena au mariage. « Je lui en parlerai demain alors pour qu'elle puisse bloquer la date, ce sera au moins ça de réglé. » L’idée de payer en conséquence leur nounou pour qu’elle passe la journée du mariage avec nos filles me plaît bien mais il faut maintenant trouver une solution pour la nuit et si moi je pense avoir une idée, Alex semble en avoir une bien meilleure. « Je ne sais pas à quel moment ils voudront quitter la soirée, mais soit tes parents, soit on fait un contrat à la nounou pour journée et nuit et même matinée pour que tes parents puissent profiter sans contraintes de la soirée. » Ce qui permettrait à mes parents de pouvoir profiter davantage de la soirée sans la contrainte de ne pas devoir rentrer trop tard pour s’occuper de leurs petites-filles. J’hoche une fois la tête. « Bonne idée, on peut faire ça oui. » S’il y a bien un sujet sur lequel on semble être toujours d’accord, ou presque, c’est l’éducation de nos filles et tant mieux.
Sans le vouloir je touche à un sujet sensible et à cause de moi, Alex est triste. Ses parents ne seront pas au mariage, sa mère est morte et son père n’est pas vraiment le genre de personne que l’on veut avec soi pendant le plus beau jour de sa vie – ou le deuxième du coup, puisque la naissance de nos filles a déjà placé la barre vraiment très haute. – Je la prends contre moi et finalement c’est tout ce que je peux faire pour essayer de la rassurer un peu. « Ça va aller, j'ai une famille désormais et vous êtes les seuls dont j'ai réellement besoin. » Je dépose pour la deuxième fois un léger baiser sue le haut de son crâne. « On sera toujours là pour toi mon amour. » Et je le pense vraiment. Même si tout n’est pas toujours facile entre nous, je sais que je l’aime et je ne compte pas partir de sitôt. « Et l'avantage c'est qu'ils ne viendront pas gâcher le mariage. » Si on veut vraiment essayer de trouver des avantages oui, on peut donc dire ça. Je lui souris doucement, un petit sourire qui se veut plus rassurant qu’autre chose. Toujours sans le vouloir j’aborde un deuxième sujet qui ne fait que la rendre plus triste, sans le vouloir je lui parle de Rachel et je me maudis vraiment parce que je ne suis pas censé lui faire du mal en lui parlant du mariage mais c’est ce que je fais depuis tout à l’heure. « Arrête de te sentir responsable de tout, c'est moi qui ait abordé le sujet et j'y pensais déjà avant que tu en parles donc arrêtes de dire que tu es nul, c'est pas ta faute. Mais ça va chéri, je t'assure que ça va et je vais réfléchir à l'idée de faire ce saut, et peut-être que tu pourrais venir avec moi. » Très vite je secoue négativement la tête. « Je sais que j’ai accepté de monter dans l’hélicoptère le jour de mon anniversaire mais avec le saut à l’élastique tu m’en demandes beaucoup trop là. » J’aime Alex plus que tout mais il est hors de question que je fasse un jour du saut à l’élastique, j’ai le vertige et j’ai déjà surmonté cette peur une fois pour elle mais pas une deuxième fois.
Malheureusement pour moi cette conversation sur sa meilleure amie ne s’arrête pas là et Alex semble avoir envie d’en parler aujourd’hui. Alors comme tout comme n’importe quel futur mari attentif, je la laisse parler. « Arrête, elle t'adorait Rachel. Si tu savais le nombre d'heures que l'on a passé à parler de toi, et je peux t'assurais que tu avais les faveurs de Rachel. » Elle m’adorait, j’avais ses faveurs, ce sont ses mots et ils me gênent beaucoup. Mais Alex ne sait pas pourquoi. Elle ne peut pas savoir. Je grimace légèrement alors que je me lève pour allonger Lucy dans le parc avec Lena, je les couvre toutes les deux et reviens aux côtés de ma fiancée. « Tu sais je crois qu'elle a comprit avant moi que tu étais différent, et elle a su avant moi que j'étais amoureuse de toi. » J’hoche doucement la tête à plusieurs reprises, je ne sais vraiment pas quoi lui dire, je passe une main dans mes cheveux. « Elle nous aurait affiché tout les deux, tu n'aurais pas échappé, elle avait presque autant de dossier sur toi que sur moi. » Cette fois je grimace avant de lâcher un petit rire, sûrement un peu nerveux. « Pourquoi, tu lui disais tout ? Genre vraiment tout ? » Jusqu’aux détails de notre vie sexuelle ? Je ne lui pose pas directement cette question mais c’est bien ce que la question que je lui ai posée voulait dire. « Tu lui en veux de t'avoir menti ? » Mes sourcils se froncent au même moment où je viens me pincer les lèvres. « Non pas vraiment. Enfin c’était pas à elle de me dire la vérité. » Même si j’aurais effectivement aimé qu’elle daigne me dire que je venais d’avoir un enfant, un petit garçon. « J'aurais aimé lui dire à quel point j'étais désolée de l'avoir abandonné elle aussi, je pourrais jamais savoir si elle m'avait pardonné. Tu l'as revu après mon départ ? » Je me fige un peu en entendant sa question, je me ronge les ongles. En tout cas je sais de source sûre que la dernière fois que j’ai vu Rachel, non elle n’avait pas accepté le départ d’Alex et ne lui avait pas pardonné. Pas du tout. « Quel départ ? Après que tu m’aies quitté ou quand tu as quitté Brisbane ? » Et c’est une vraie question, parce que ces deux dates sont extrêmement différentes. Je lâche un léger soupir tout en frottant nerveusement mes mains sur mes cuisses. « Mais oui de toute façon dans les deux cas je l’ai revue après. » Je lui avoue alors que j’ai recommencé à me ronger les ongles. « Il faut que je te dise quelque chose. S’il te plaît, ne m’en veux pas trop. » C’est le moment ou jamais pour lui en parler et je sais que si je ne profite pas de cette conversation je ne lui dirais jamais. « Je l’ai revue je dirais trois semaines ou un mois après que tu aies quitté Brisbane. On s’est croisés dans un bar, on avait pas mal bus tous le deux, elle me disait que c’était fini que tu avais quitté Brisbane mais qu’elle ne savait pas où tu étais partie. Enfin bref, c’est pas très important. On a passé une partie de la soirée ensemble à parler et à boire À parler d’Alex, en grande partie. Plusieurs mois après qu’elle m’ait quitté j’avais encore le cœur complètement brisé et je ne m’en étais pas du tout remis. . On était tous les deux tellement tristes et on a… » Je laisse un blanc, je n’ose pas la regarder parce que je n’en suis pas fier du tout. Je joue nerveusement avec mes doigts, je stresse tellement que je sens mon cœur s’accélérer dans ma poitrine. «… on a couché ensemble. » On était plus ensemble, Alex et moi à ce moment-là mais ça n’empêche que je n’en suis vraiment pas fier.
I see so many ways that I can love you 'Till the day I die. . . You're my reality, yet I'm lost in a dream you're my first, my last, my everything
Ma famille absente, ma famille inexistante dans ma vie, ce fut longtemps, très longtemps un sujet délicat pour moi et même si je ne l'avoue pas, ça l'est toujours. La rancœur contre mon père est toujours présente, la colère contre ma mère aussi parce que ça fait plus de deux ans maintenant mais je n'ai toujours pas accepté son geste même si je refuse d'en parler. Je leur en veux de n'avoir jamais su m'aimer, et j'ai du attendre de rencontre Caleb pour comprendre ce que représente la famille, ce que c'est qu'une famille finalement. La sienne est un modèle, tout ne va pas toujours bien mais ils sont là l'un pour l'autre, ils s'aiment sans avoir à se le dire, ils se respectent, se soutiennent et se réjouissent du bonheur des uns et des autres. Tout ce que je n'ai jamais connu. Mais maintenant grâce à Caleb, grâce à Lucy et Lena, je découvre tout ça. J'ai ma propre famille, celle que je construis avec Caleb, celle dans laquelle j'ai un rôle majeure, celui d'apporter l'amour et la sécurité pour mes deux filles. Et ce rôle de mère je fais vraiment tout ce que je peux chaque jours pour être à la hauteur. Elles sont toute ma vie, elles sont ma priorité, elles sont une partie de moi, peut-être la seule partie de moi dont je puisse être vraiment fière. Alors malgré les manques que la préparation de ce mariage fait remonter en moi, ça me montre aussi que désormais j'ai une famille. Que je suis liée à eux, à mes filles mais aussi à cet homme si parfait qui me donne envie d'être chaque jour une meilleure personne. Qui me comble comme personne n'a jamais su le faire et qui sait m'écouter et me rassurer aussi quand j'en ai besoin. « On sera toujours là pour toi mon amour. » C'est tout ce que j'ai besoin d'entendre même si une part de moi sait que le mot 'toujours' peut être éphémère parfois. Mais je ne peux pas penser à ça, je ne peux pas penser au pire, je ne peux pas penser à une vie dans laquelle ils ne seraient plus avec moi. J'ai le cœur qui se serre à cette pensée, et mes angoisses qui reviennent parce que si je venais à les perdre, à ne perdre ne serait-ce que l'un d'eux, je m'en remettrais pas. « Je vous aimes tellement. » J'ai envie de lui à quel point il est important pour moi, à quel point il est primordial dans ma vie, à quel point sans lui je ne suis rien, mais il le sait déjà et je sais qu'il n'aime pas que je lui dise ça encore et encore. J'ai aussi envie de lui dire qu'il n'a pas le droit de mourir, jamais, pas avant moi du moins. Mais ça non plus je ne le dis pas, parce que je ne veux pas risquer de venir rendre l'ambiance entre nous encore plus triste. Alors je me force à lui sourire doucement, alors que je l'embrasse sur le coin des lèvres avant de poser mon regard sur Lucy. Elle est si petite, si vulnérable, si fragile encore et je dois faire un effort pour ne pas penser à tout ce qui pourrait leur arriver à elle ou à sa sœur, parce que le monde est si violent, si cruel parfois que j'ai peur, tout le temps pour elles. Parce que les drames arrivent si vite, trop vite et que ce soit dans la vie de Caleb ou dans la mienne, on a quelques exemples pour nous rappeler que la vie est courte et injuste. Son ex-fiancée, ma mère et Rachel. Un accident, un suicide et une maladie, le trio joyeux. Et c'est juste de Rachel que l'on parle, ou du moins que je parle parce qu'il évoque mon enterrement de vie de jeune fille sur lequel j'ai tiré un trait parce que ce que je souhaite est rendu impossible par l'absence de Rachel. A sa décharge, elle a une excuse irréfutable pour ne pas être présente, elle est morte et enterrée. Elle ne sera pas là pour mon mariage, pas là pour mon enterrement de vie de jeune fille et si l'idée de Caleb de lui rendre hommage en faisant ce saut malgré tout peut être bien, je ne veux pas le faire avec n'importe qui et je propose à Caleb de venir avec moi, dans l'éventualité ou je voudrais le faire. « Je sais que j’ai accepté de monter dans l’hélicoptère le jour de mon anniversaire mais avec le saut à l’élastique tu m’en demandes beaucoup trop là. » Je le regarde et je lâche un petit rire. « Tu as vraiment cru que je voulais que tu sautes toi aussi ? » Il a le mérite de me faire sourire, ce qui est plutôt fort de sa part. « Mais non, je ne veux pas te remettre dans une telle position, je disais juste que tu pourrais venir avec moi, enfin m'accompagner sur place et je te demanderais même pas de venir avec moi sur la plate-forme juste d'être là en bas. » Je l'ai vu si mal dans l'hélicoptère, si stressé que je ne le pousserai jamais à tenter cette expérience, je tiens encore trop à lui pour risquer de le faire mourir de peur. Et puis de toute façon, tout ça ce n'est que des hypothèses parce que je n'ai pas encore l'intention de faire quoique ce soit pour lui rendre hommage. Accepter sa mort, j'ai pas vraiment envie, accepter l'idée que jamais je ne pourrais la retrouver je ne veux pas et c'est sans doute pour ça que je lui écris, que je cherche à tout prix à entretenir un lien avec elle, un lien à sens unique mais un lien quand même. Et puisqu'on a commencé à en parler, je continue. Je profite du moment pour parler de Rachel, pour laisser les souvenirs revenir, pour rappeler à quel point elle avait été importante dans ma vie, à quel point elle avait été loyale aussi. Elle a joué un rôle important dans ma relation avec Caleb, peut-être que sans elle dans ma vie, j'aurais réussi à tout gâcher avec Caleb, le premier soir, ou les suivants. Peut-être que sans elle dans ma vie, je n'aurais jamais été assez stable pour laisser Caleb entrer dans ma vie et c'est la tête plongée dans tout mes souvenirs que je me confie un peu à Caleb. Sur le manque, sur le fait qu'elle aurait du être là au mariage, sur le fait qu'elle nous aimait beaucoup, lui comme moi, notre couple qu'elle trouvait trop mignon. Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que tout ça déplaît à Caleb. Mais il n'y a aucune raison pour qu'il puisse être dérangé par mes mots non ? Alors je me dis que c'est dans ma tête. Je le regarde se lever, installer Lucy auprès de Lena et il revient s'assoir vers moi et il semble toujours nerveux alors qu'il se passe une main dans les cheveux et qu'il grimace. « Pourquoi, tu lui disais tout ? Genre vraiment tout ? » Je suis légèrement surprise par la question de Caleb. « Ba oui, je lui confiais tout, je pensais que tu le savais. » Bien sur que Rachel savait tout. Elle savait tout de moi, et de mon couple. « Mais j'avais une confiance aveugle en elle. » Elle n'a jamais trahi un seul de mes secrets, jamais, la preuve, elle n'a jamais dit la vérité à Caleb même après mon départ. Et elle aurait pu, je venais de la laisser, de la trahir et elle aurait pu me trahir en retour, mais elle ne l'a pas fait et ça fait de moi une amie encore plus horrible finalement. Mais plus je parle de Rachel, plus j'ai l'impression que Caleb est gêné et je ne comprends pas parce que je pensais sincèrement qu'il appréciait ma meilleure amie lui aussi. Alors je cherche à comprendre son attitude. A savoir pourquoi le sujet de Rachel semble le mettre mal à l'aise. Et je crois comprendre le problème, mais je me trompe visiblement. « Non pas vraiment. Enfin c’était pas à elle de me dire la vérité. » Un an en arrière, cette remarque aurait eu un tel impact sur moi que j'aurais sans doute craquer, mais j'accepte mes fautes, mes responsabilités et je ne détourne pas les yeux, j'accepte sa réponse parce qu'il a raison. Ce n'était pas à elle, c'était à moi de le faire mais alors je ne sais toujours pas pourquoi il enchaîne les tics nerveux depuis que je parle de Rachel. « Quel départ ? Après que tu m’aies quitté ou quand tu as quitté Brisbane ? » Une autre remarque qui aurait été d'une violence inouïe il y a encore quelques mois mais aujourd'hui, elle me fait mal mais je ne baisse pas les yeux, parce que la question est légitime même si je sais qu'il l'a revu quand j'étais encore à Brisbane. « Quand j'ai quitté Brisbane. » Après la naissance de Nathan, quand j'ai décidé pour de bon de foutre en l'air ma vie et la votre. Je n'aime pas du tout la tournure que prends la discussion mais c'est moi qui ait amené ce sujet et je crois comprendre qu'il n'aime pas non plus puisqu'il soupire, puisqu'il semble nerveux encore un peu plus « Mais oui de toute façon dans les deux cas je l’ai revue après. » Donc la question était inutile finalement, juste là pour rappeler à quel point j'ai merdé, avec lui, avec elle, avec tout le monde. Je soupire un peu à mon tour, je gère mes émotions, je les gère vraiment mais ça me bouleverse quand même. Je veux lui demander comment elle allait, si elle m'en voulait, si elle avait comprit mon choix, mais j'ai peur des réponses, peur que ses réponses apportent plus de culpabilité encore, alors je ne dis rien, du moins pas directement et c'est finalement lui qui reprends la parole. « Il faut que je te dise quelque chose. S’il te plaît, ne m’en veux pas trop. » Je me redresse un peu quand il me dit qu'il a quelque chose à me dire. Et je fronce les sourcils quand il me demande de ne pas trop lui en vouloir. Cette fois c'est moi qui suis nerveuse, qui stress parce qu'il est beaucoup trop dramatique, trop sérieux. Je fais craquer mes doigts, et ma jambe tape le sol dans un geste nerveux. « Qu'est-ce que tu as à me dire, tu me fais un peu peur là. » Peur peut-être pas mais il me stress beaucoup ça oui par contre. « Je l’ai revue je dirais trois semaines ou un mois après que tu aies quitté Brisbane. On s’est croisés dans un bar, on avait pas mal bus tous le deux, elle me disait que c’était fini que tu avais quitté Brisbane mais qu’elle ne savait pas où tu étais partie. Enfin bref, c’est pas très important. On a passé une partie de la soirée ensemble à parler et à boire. » Les imaginer boire tout les deux, les imaginer se retrouver et me détester ensemble, me dire que j'ai déçu, trahis et blessé deux personnes aussi importantes dans ma vie, ça n'a pas forcément un bon effet sur l'estime que je peux avoir de moi même. Mais je ne dis rien, parce qu'il a quelque chose à me dire, c'est ce qu'il a dit. Et ça ne peut pas être juste ça. Qu'est-ce qui s'est passé ce soir là ? « On était tous les deux tellement tristes et on a… » Ils étaient tout les deux tellement tristes, voilà ses mots et je m'en veux, je m'en veux tellement, je me déteste et je me dis qu'ils auraient mérité quelqu'un de mieux que moi, que je ne méritais pas leur amitié, leur affection et leur amour. Je baisse les yeux honteuse, je baisse les yeux réalisant à quel point mes choix ont eu un impact directe dans leur vie. et on a ... C'est après quelques secondes, c'est pendant le blanc qu'il laisse que je réalise que sa phrase a un début mais pas de fin. Je relève les yeux vers lui, parce que là je crains la suite de sa phrase. Parce que je vois qu'il ne me regarde plus, parce que je repense à ses mots 'ne m'en veux pas trop'. Et vous avez quoi Caleb ? Vous avez quoi ? Eux deux dans un bar. Tout les deux qui avaient bu à cause de moi. Tout les deux tellement tristes. Vous avez quoi Caleb ? J'ai envie de lui hurler ces mots, parce que tout ce qu'il peut me dire ne peut pas être pire que ce à quoi je pense. Je ne sais pas combien de temps dure son silence mais j'ai l'impression qu'il dure si longtemps. Assez longtemps du moins pour que mon esprit ait complété sa phrase à sa manière. Et une manière que je n'aime pas du tout. «… on a couché ensemble. » Et merde, pendant une seconde j'espère que c'est toujours uniquement dans mon esprit, mais non c'est bien lui qui a prononcé ces mots. Je ferme les yeux, ma mâchoire qui se serre, j'encaisse ses mots et je les encaisse pas forcément très bien et je secoue la tête de dépit, ou de dégout ou des deux, j'en sais rien finalement. Caleb et Rachel. L'homme que j'aime et ma meilleure amie voilà une vision que j'aurais voulu ne jamais avoir. « Non pas ça. » C'est dit dans un soupir, le temps d'accuser la révélation de Caleb. Ils étaient tristes à cause de moi, ils se sont consolés ensemble et pour une fois ce n'est pas à moi que j'en veux, mais à Rachel. J'ai été une amie horrible ça c'est acté depuis longtemps dans mon esprit, je l'ai laissé sans un mot, mais à peine trois semaines après mon départ elle a couché avec l'homme dont elle me savait éperdument amoureuse. Elle savait à quel point il comptait pour moi même après que j'ai quitté Caleb, elle savait comme je l'aimais toujours et de tout les hommes de Brisbane, il a fallu qu'elle couche avec lui. Et dire que je pensais ne pas mériter son amitié. Dire que je pensais qu'elle avait été parfaite avec moi … Je tombe de haut, de très haut. « Vous avez … enfin vous deux ... » Quand enfin je réagis, je n'arrive même pas à faire une phrase complète. Je n'y arrive pas, je n'arrive même pas à lui demander s'ils ont couché ensemble plusieurs fois et à cet instant je regrette d'avoir confié à Rachel tout les détails de ma vie avec Caleb, tout les détails de notre vie sexuelle, parce qu'elle en a profité ensuite. « Il s'est passé plus après ? » Il manquerait plus que j'apprenne qu'ils se sont aimés, qu'elle a prit ma place, qu'il m'a remplacé par ma meilleure amie, enfin meilleure amie de l'époque. Je me sens trahis, sincèrement trahis et toute la haine que je ressentais envers moi, toute la peine que j'avais en me disant que je n'avais pas été là pour Rachel, je retourne contre elle. « Comment vous avez pu faire ça ? » L’incompréhension dans la voix, une main dans mes cheveux que je pousse en arrière à plusieurs reprises en m'énervant de ne pas réussir à les faire tenir. Je sais comment ils ont pu, ça oui je le sais que trop bien et j'ai malheureusement en tête des images que je n'aurais jamais voulu avoir, alors le comment, je sais, eux deux dans un lit. Le corps de Caleb, ce corps dont j'avais parlé en détail à Rachel et elle qui profite de l'homme dont elle me savait pourtant amoureuse. Je sais comment ils ont fait ça, mais comment ils ont pu en arriver à le faire ? Ensemble ? Comment ni lui, ni elle n'ont pu se dire que c'était une mauvaise idée ? Je leur en veux à tout les deux, mais c'est après Rachel que je suis le plus en colère, et en plus de m'avoir en quelque sorte trahi en couchant avec mon ex, elle s'est aussi joué de Caleb en couchant avec lui sans jamais lui dire la vérité. Mais elle n'est plus là pour me rendre des comptes et c'est Caleb qui va avoir le droit aux questions gênantes, et qu'il se rassure elles le sont autant pour lui que pour moi. « Comment elle a pu me faire ça ? » Et je réitère ma question, l'incompréhension ayant laissé place à de la colère. Comment tu as pu me trahir à ce point Rachel ? Comment tu as pu me faire ça ? Tu m'as vu pleuré chaque jour, tu m'as vu écouté les messages laissés sur mon répondeur par Caleb et m'effondrer. Tu m'as vu m'endormir chaque jour avec son pull sur moi et contre moi quand il est devenu trop petit. Tu savais qu'il était spécial, qu'il était le seul à qui j'avais dis 'je t'aime', tu savais que je l'aimerais toute ma vie, tu me l'avais dis quand tu essayais de me convaincre de lui avouer la vérité. Et tu as couché avec lui. Et tu es morte et maintenant en plus de ne pas avoir pu te demander pardon, je n'aurais jamais l'occasion de te dire à quel point je t'en veux moi aussi. Et de toute les choses qu'elle aurait pu me faire pour se venger de mon départ, ça c'est sans doute la chose la plus violente, la façon la plus forte qu'elle pouvait trouver pour me faire du mal et ça m'en fait, dix ans plus tard mais j'ai mal de me dire qu'elle m'a trahi alors que pendant des années je me suis culpabilisée de l'avoir abandonné, et pendant ce temps elle se tapait mon ex.
I SEE SO MANY WAYS THAT I CAN LOVE YOU 'TILL THE DAY I DIE. YOU'RE MY REALITY, YET I'M LOST IN A DREAM YOU'RE MY FIRST, MY LAST, MY EVERYTHING
J’aime Alex, c’est un fait indéniable et je suis prêt à beaucoup de chose pour elle. La preuve étant que le jour de mon anniversaire j’ai surmonté ma peur du vide pour monter avec elle dans cet hélicoptère pour la simple et unique raison que je ne voulais en aucun cas la décevoir. Alors j’ai pris mon courage à deux mains et je suis monté dans cet hélicoptère malgré mon vertige qui m’a fait tourner la tête durant la quasi-totalité du vol. Mais quand elle me demande de faire du saut à l’élastique avec elle, c’est trop. C’est beaucoup, beaucoup trop. Je l’aime plus que tout au monde, mais elle m’en demande beaucoup trop et ça j’en suis incapable. Malgré tout l’amour et toute l’affection que j’aie pour elle. « Tu as vraiment cru que je voulais que tu sautes toi aussi ? Mais non, je ne veux pas te remettre dans une telle position, je disais juste que tu pourrais venir avec moi, enfin m'accompagner sur place et je te demanderais même pas de venir avec moi sur la plate-forme juste d'être là en bas. » Je lâche un long soupir qui trahi mon soulagement. Je souffle et je lâche un petit rire nerveux. « Ça, ça devrait le faire. T’accompagner, ça va, j’en suis capable. » Je l’embrasse rapidement sur la joue. « Tu m’as fait peur. » Je lui avoue toujours sur ce ton léger mais qui montre tout de même toute la peur et tout le stress que j’ai peur ressentir simplement en l’espace de quelques secondes. Et pourtant le stress revient assez rapidement quand elle continue à me parler de sa défunte meilleure amie. Elle est triste, alors j’essaie de me montrer présent pour elle, autant que je le peux du moins. Elles se confiaient tout, Alex racontait tout à Rachel. Tout ou presque ? Je l’espère, parce que l’idée de savoir qu’elle ait raconté dans les moindres détails notre vie sexuelle à quelqu’un d’autre me gêne énormément. « Ba oui, je lui confiais tout, je pensais que tu le savais. Mais j'avais une confiance aveugle en elle. » Alex me le confirme, elle confiait tout à Rachel et hormis le fait que j’ai couché avec cette dernière – et qu’Alex ne le sache pas – oui, savoir qu’elle parler de notre vie sexuelle à d’autres personnes ne me plaît pas vraiment. C’est intime, c’est privé, ça ne regarde que nous et personne d’autre et j’en viens même à me demander si aujourd’hui elle en parle à quelqu’un d’autre. Je n’espère pas. Je n’ai vraiment pas envie de me dire que ma vie sexuelle n’est pas si privée que ça et que d’autres personnes en connaissent les moindres détails via les dires d’Alex. Mais ce n’est pas le sujet du jour même si je garde en tête que je devrais sûrement à un moment donné dire à Alex que je ne veux pas qu’elle expose notre vie intime ainsi. Le moment semble surtout propice à ce que j’avoue enfin à Alex avoir couché avec sa meilleure amie de l’époque plusieurs mois après son départ. Ou du moins son départ à mes yeux, plusieurs mois après qu’elle m’ait quitté moi. « Qu'est-ce que tu as à me dire, tu me fais un peu peur là. » J’ai peur qu’elle m’en veuille, j’ai peur qu’elle ne puisse pas me le pardonner, j’ai peur qu’on se dispute. Je n’ose même pas la regarder tant j’ai peur de voir ce que je pourrais apercevoir dans son regard. En lui contant le récit je me ronge les ongles je joue avec mes doigts et je garde la tête baissée. Non je ne suis pas fier d’avoir couché avec Rachel et oui, c’était une erreur. Une énorme erreur et nous étions tous les deux d’accord sur ce point-là. Mais j’étais mal. Si vous saviez à quel point j’étais mal. Alex s’était volatilisée de ma vie depuis environ cinq mois et je n’avais pas tourné la page. Pas du tout. J’étais encore fou amoureux d’elle mais en même temps je la détestais à un point vraiment inimaginable. C’est contradictoire, je le sais mais c’est pourtant ce que je ressentais. Et pour sa défense, Rachel aussi était mal. Elle en voulait terriblement à Alex alors on se retrouvait sur ce seul et unique point : Alex et nos sentiments contradictoires envers elle. Le silence est pesant et si vous saviez à quel point j’ai peur de la regarder maintenant que j’ai prononce ces mots « on a couché ensemble. » Je n’ai pas envie de lui faire du mal mais je suis à peu près sûr que c’est ce que je viens de faire. « Non pas ça. » Je déglutis, je prends une grande inspiration. Si, malheureusement. « Vous avez … enfin vous deux ... » Je ferme les yeux un quart de seconde et j’ose enfin tourner le regard vers elle pour la regarder. Elle est blessée, elle me déteste, elle m’en veut et c’est normal. Je ne suis qu’un connard égoïste. « Si tu savais à quel point je suis désolé... » Elle va m’insulter, me dire que mes excuses n’ont aucune importance. Je gesticule un peu, je bouge, je me gratte le crâne et je regrette presque de lui en avoir parlé, parce que je viens de tout gâcher. « Il s'est passé plus après ? » Immédiatement et pour qu’elle s’ôte ce genre de doute je fronce les sourcils et secoue négativement la tête. « Quoi ? Non non non pas du tout… C’était juste, une fois. Juste comme ça. On l’a tout de suite regretté. » Je suis mal à l’aise, je lâche un léger soupir. C’est aussi pour ce genre de raison que j’ai quitté l’Australie pour l’Europe quelques mois plus tard. Je détestais l’homme que j’étais en train de devenir. Et puis j’ai rencontré Victoria qui me redonné un peu espoir, la suite vous la connaissez tous. Malheureusement. « Comment vous avez pu faire ça ? » L’incompréhension et le reproche dans sa voix, je grimace légèrement et de nouveau, j’ai honte. « Je sais pas... On était tous les deux bourrés, ça faisait à peu près cinq mois que tu m’avais quitté et j’étais toujours complètement fou amoureux de toi mais en même temps je te détestais tellement. Et…je sais pas c’est arrivé juste, comme ça. » Et je sais bien que mes explications n’en sont pas réellement. « Je suis tellement désolé, j’en suis vraiment pas fier crois-moi. » Je croyais qu’Alex m’avait quitté cinq mois plus tôt pour un autre homme et j’avoue que sur le coup, l’idée de potentiellement la blesser si un jour elle apprenait que j’avais couché avec sa meilleure amie me faisait presque ni chaud ni froid. Mais en même temps je m’en voulais parce que je savais bien qu’éthiquement parlant, ce n’était pas franchement très juste. « Comment elle a pu me faire ça ? » Je pourrais prendre la défense de Rachel en lui disant qu’elle lui en voulait, qu’elle se sentait trahie et maintenant que je connais toute la vérité, après tout ce que Rachel a fait pour Alex je comprends d’autant plus qu’elle lui en ait voulu. Mais je ne dirais rien de tout ça puisque je sais très bien que ça ne jouera très clairement pas en ma faveur. « On s’est plus jamais revus après ça. Je sais que j’ai merdé. » Je lui avoue et je la regarde une nouvelle fois rapidement, mon cœur reprend un rythme un peu trop rapide mais au vu de notre conversation ça ne m’inquiète pas plus que ça. « Qu’est-ce que je peux faire pour que tu ne m’en veuilles plus ? » Parce que je ne lui ai pas demandé mais elle doit m’en vouloir, non ?
I see so many ways that I can love you 'Till the day I die. . . You're my reality, yet I'm lost in a dream you're my first, my last, my everything
« Si tu savais à quel point je suis désolé... » Je secoues la tête. Je suis toujours en train d'encaisser la nouvelle. Mon fiancé qui m'annonce qu'il a couché avec ma meilleure amie, et j'espère bien qu'il est désolé. Enfin après tout je l'avais quitté, je ne devrais rien avoir à dire non ? Je l'avais quitté, il me pensait loin, il me pensait sans doute plus amoureuse, alors il était libre. Mais pourquoi elle ? Et je n'y arrive pas. Caleb et Rachel nus ensembles dans le même lit. Voilà l'image que j'ai en tête et si vous saviez à quel point cette pensée me fait mal. Me blesse et me dérange aussi. A quel point je lui en veux, à elle en particulier mais à lui aussi un peu. Ma meilleure amie, ma confidente, celle que j'ai toujours respecté, celle que j'ai toujours apprécié, celle que j'ai toujours vu comme étant irréprochable, comme étant bien meilleure que moi, je découvre qu'elle n'a pas attendu très longtemps après mon départ pour aller sauter l'homme dont je lui parlais constamment, l'homme dont elle me savait éperdument amoureuse. Tout ça me dégoûte et dire que je me suis sentie minable par rapport à elle, dire que j'en ai passé des soirées à pleurer pour elle, à me blâmer pour l'avoir abandonné. Que j'ai pleuré la fin de notre amitié, que j'ai souffert de son absence alors qu'elle m'avait trahi elle aussi. J'ai envie de lui demander 'pourquoi elle' ? Pourquoi Rachel, ils se connaissaient tout les deux, ils ont souvent eu à se voir et l'idée de savoir qu'ils ont pu être attirés l'un par l'autre me perturbe. Elle a protégé mon secret, ça oui, mais elle a couché avec Caleb et je n'arrive pas à comprendre comment elle a pu me faire ça. Comment ils ont pu tout les deux finalement parce que Caleb ne l'a visiblement pas repoussé. Et, j'en viens à me demander qui a fait le premier pas, comme si cela allait m'aider à savoir lequel m'a fait le plus de mal ? Parce qu'ils ont couché ensembles et je me demande s'il y a eu plus entre eux, manquerait plus qu'elle l'ait aimé elle aussi. Qu'il lui ait donné du plaisir à elle aussi, plusieurs fois. 'Elle a pu se rendre compte par elle même de ce que je lui racontais' et cette pensée me fait serrer les dents et soupirer. Elle aimait beaucoup Caleb, voilà des mots que je regrette désormais et même si rapidement il tente de m'enlever cette pensée, celle de les imaginer en couple tout les deux, ça ne me rassure pas pour autant. « Quoi ? Non non non pas du tout… C’était juste, une fois. Juste comme ça. On l’a tout de suite regretté. » Une fois, une seule fois alors ? Une fois de trop mais au moins ils n'ont pas réitéré l'expérience. « Juste comme ça ? Vous avez couché ensembles juste une fois comme ça, tout s'explique, me voilà rassurée. » Je soupire ces mots avec une pointe d'amertume et de sarcasme dans la voix, et le dire à voix haute, dire qu'ils ont couché ensemble, me fait grimacer. Juste comme ça ? Vraiment ? On dirait qu'il minimise le geste ? Qu'une fois juste comme ça, ça passe. Ou peut-être que c'est moi qui en fait trop ? Encore. Ils ont regretté d'après les dires de Caleb, mais il ne peut pas me dire qu'il a aimé, il ne peut pas me dire que c'était une bonne chose, il ne peut pas me dire qu'il assume parce qu'il ne me l'a jamais dit avant et je commence d'ailleurs à réaliser qu'il m'a caché ça pendant deux ans. Pendant deux ans, il n'a jamais cru bon de me dire qu'il s'était tapé ma meilleure amie -ex-meilleure amie. Et je comprends pas comment ils ont pu me faire ça. Comment ils ont pu penser à le faire ensembles. Comment ils en sont arrivés à se toucher, à s'embrasser, à se déshabiller l'un l'autre sans jamais regretter avant. Sans jamais penser à moi. Enfin en soit je crois que je préfère l'idée qu'ils n'aient pas penser à moi au moment ou il était en elle et qu'elle prenait du plaisir grâce à lui découvrant par elle même tout le bien que j'avais pu dire de lui. Je dois vraiment arrêter de penser à eux deux, vraiment. Parce que rien que le baiser c'est déjà trop. Mais ils ont couché ensemble et ils n'ont regretté, du moins lui a regretté, qu'une fois avoir prit son pied avec ma meilleure amie. Je dois arrêter d'avoir cette image, je dois vraiment arrêter de les imaginer ensemble parce que c'est trop. Et pourtant j'ai sincèrement besoin de comprendre comment ils ont pu faire ça, comment ils ont pu me faire ça. « Je sais pas... On était tous les deux bourrés, ça faisait à peu près cinq mois que tu m’avais quitté et j’étais toujours complètement fou amoureux de toi mais en même temps je te détestais tellement. Et…je sais pas c’est arrivé juste, comme ça. » Il m'aimait tellement qu'il s'est tapé ma meilleure amie ? Non Caleb ça marche pas ça. Il me détestait tellement qu'il s'est tapé ma meilleure amie ? Ça c'est plus crédible déjà, mais ça veut aussi dire qu'il me détestait tellement que me faire du mal lui donnait un certain plaisir ? Il recommence avec son 'c'est arrivé juste comme ça' et ça m'agace. A croire qu'ils ont juste glissé l'un sur l'autre, qu'aucun des deux n'a voulu ça, qu'ils ont pas compris ce qu'ils faisaient alors qu'ils étaient consentants quand même les deux non ? « C'est parce que tu m'aimais trop ou parce que tu me détestais tellement que tu t'es tapé 'juste comme ça' ma meilleur amie ? » Et voilà le ton un peu plus dur, un peu froid parce que je me mets de nouveau à réfléchir, encore beaucoup trop et que j'ai du mal à gérer. Je regrette mes mots au moment ou je les prononce et je baisse les yeux, je soupire. « Laisse tomber. » Cette attaque ne nécessite pas qu'il y réponde, du moins je ne veux pas savoir finalement, pas ça parce que je sais que c'est ce sentiment de trahison qui me fait parler ainsi. Je serre les poings pour contenir mes émotions et pour contenir ma colère aussi. Pour pouvoir réfléchir sans me laisser dépasser par ce que je ressens. Je me lève presque directement après avoir prononcé ces mots, je me lève et je vais me chercher un verre d'eau. Je soupire un coup, je souffle un peu pour ne pas me laisser envahir par mes émotions, pour faire redescendre la tension avant de dire des choses que je pourrais regretter. Je ne veux pas que toute la colère que je ressente ne se déverse sur lui, je ne veux pas lui faire du mal juste parce que j'ai mal même si pour le coup c'est un peu lui le fautif. Je cherche à réfléchir sans laisser mes émotions m'envahir et je sais qu'au moment ou il a couché avec elle, il devait penser qu'au bout de cinq mois il ne me reverrait plus jamais et qu'il pouvait faire ce qu'il voulait. Et il avait raison. Je le sais très bien, j'en ai conscience, il n'était plus mon mec, mais ce que je ne sais pas c'est comment ils en sont arrivés à baiser ensembles, qui a fait le premier pas, qui a exprimé en premier ses regrets, qui a prit le plus de plaisir non pas à coucher l'un avec l'autre mais à savoir qu'ils tenaient une petite vengeance sur moi. Et je sais que tout ça c'est ma faute, du moins je suis à l'origine de tout ça. Je les ai abandonné tout les deux, je suis partie, Caleb était célibataire, et ça lui donne certains éléments pour atténuer sa responsabilité dans cette histoire. C'était mon choix de sortir de sa vie alors il n'avait plus aucun compte à me rendre, il me détestait et il avait le droit de coucher avec Rachel. Mais j'aurais vraiment préféré qu'il ne le fasse pas. Ils étaient bourrés, ils me détestaient tout les deux et pour ça ils avaient tout les droits mais ils avaient bien d'autres manières de me haïr ensemble que de coucher l'un avec l'autre non ? Je reprends place sur le canapé avec mon verre d'eau. « Je suis tellement désolé, j’en suis vraiment pas fier crois-moi. » 'Il manquerait plus que tu sois fier.' Je ne le dis pas, je retiens la remarque inutile et méchante que j'ai eu envie de lui dire parce que je le regarde, chose que je n'avais pas fais jusqu'à présent. Je le regarde et je vois à quel point il est sincère. A quel point il s'en veut et à quel point il n'est pas fier en m'avouant tout ça. Et pourtant il le fait, il me l'avoue alors qu'au final, il aurait très bien pu ne jamais m'en parler puisque l'autre personne concernée est morte et ne risquait pas de venir le trahir. Mais il a été honnête avec moi, et même si c'est très désagréable comme moment, je suis capable de reconnaître que son honnêteté est importante et malgré mes émotions négatives, je connais assez Caleb pour savoir qu'il s'en veut beaucoup et qu'il se blâme sans doute déjà bien assez. J'imagine qu'il a du se culpabiliser pour ça et moi, c'est à lui que je m'en prends parce qu'il est le seul encore vivant des deux personnes concernées. Et je sais qu'il est désolé et qu'il est pas fier de son geste. Puis-je vraiment le blâmer quand on connaît ma vie ? Puis-je vraiment lui reprocher cette erreur de jugement quand on connaît toutes les erreurs que j'ai pu faire ? Tout les hommes que j'ai pu laisser me toucher ? Il est désolé, il n'est pas fier mais il assume, ce que moi je n'ai pas toujours su faire. « Je sais, je le vois. » Il n'y a plus de froideur dans ma voix, de la tristesse oui, de la douleur aussi, mais j'ai encore besoin de comprendre certaines choses, de digérer certaines choses sauf que ce n'est pas lui qui pourra m'aider parce que celle qui pourrait répondre à toutes mes interrogations est morte et qu'il ne réponds clairement pas à ma question. Pourtant il était avec elle ce soir là, il était même plus très proche d'elle, assez proche pour coucher avec alors il devrait savoir pourquoi elle m'a fait ça non ? Visiblement non. « On s’est plus jamais revus après ça. Je sais que j’ai merdé. » Oh oui il a merdé, mais pas autant que Rachel. Pas autant que moi non plus. Il a merdé parce qu'il me détestait de lui avoir brisé le cœur. Il a merdé à cause de moi. Il a merdé à cause de Rachel. Il a merdé parce qu'il souffrait et j'en veux à Rachel, je m'en veux aussi de réagir de la sorte. Je m'en veux d'avoir été à l'origine de tout ça. Je m'en veux d'avoir cette discussion avec lui, je lui en veux à elle de venir foutre la merde entre nous, je lui en veux parce que je me suis détestée de ne pas avoir pu être là pour elle, mais je ne savais pas la vérité. « C'est elle qui a merdé. » Je reprends ses mots, la froideur de retour, la colère dirigée vers elle, sans prononcer son prénom. Je lui en veux, oh ça oui ! Rachel je te déteste à ce moment précis, parce que je t'ai tellement adoré, je t'ai tout confié, je t'ai tout donné de moi au moment ou j'étais la plus vulnérable, et tu savais très bien que coucher avec Caleb était sans doute la pire trahison possible. « Elle savait comme je t'aimais, alors que toi tu étais persuadé que je ne t'aimais plus mais elle, elle savait tout ce que tu représentais pour moi. Je m'en suis tellement voulu, je me suis détestée de ne pas avoir pu être là pour elle, tu sais je lui écris depuis quelques semaines, je me blâme de l'avoir laissé, je lui demande pardon, je pense à elle tout le temps en me souvenant à quel point elle était si parfaite, si géniale et finalement j'avais tord. Elle savait que tu souffrais, elle savait que je t'aimais et elle a couché avec toi, elle aurait pu tout te dire mais non, elle a couché avec toi. Et c'est dur à encaisser. » Elle pouvait dire à Caleb la vérité, elle aurait pu trahir mon secret et je l'aurais compris après tout ça aurait été logique, je venais de l'abandonner alors elle n'avait plus à protéger mon secret. Mais cette trahison là, non je ne la comprends pas. « Qu’est-ce que je peux faire pour que tu ne m’en veuilles plus ? » Est-ce que je lui en veux ? Sans doute oui, mais c'est parce que c'est bien la dernière chose à laquelle je m'attendais, parce que je suis encore sous le choc de l'annonce, parce que Caleb fait jamais d'erreurs, parce que je n'ai pas l'habitude qu'il soit en position de me décevoir et aussi parce que Rachel n'est plus là pour que je décharge ma colère sur elle. Il est là tout seul à devoir porter la responsabilité de ce geste et je ne veux pas lui faire du mal, même si je me sens mal. « Je t'en veux pas. » Pas de mensonges Alex. « Enfin si un peu, mais ça va passer, laisse moi le temps de digérer la nouvelle, tu as fais une erreur et je suis assez bien placée pour savoir que ça arrive. » Je me rassure, je le rassure, j'en sais trop rien. Je me convaincs que c'est une erreur du passé. Il faut qu'il me laisse le temps de digérer le fait qu'ils ont couché ensemble, et qu'il me l'a caché pendant deux ans. « Je n'étais plus là, je t'avais abandonné et sans ça tu n'aurais jamais couché avec elle. » Une exclamation qui cache une certaine question quand même. rassures moi, tu n'as jamais pensé coucher avec elle alors que l'on était ensemble hein Caleb? La question reste dans ma tête. « Mais par contre pourquoi tu me l'as pas dit avant ? » voilà la seule question qui compte, pourquoi m'avoir caché ca si longtemps ? Je prends sur moi, beaucoup. Je contiens mes émotions, je sais que je suis en colère mais je le gère comme je peux pour éviter de lui faire du mal.
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« Juste comme ça ? Vous avez couché ensembles juste une fois comme ça, tout s'explique, me voilà rassurée. » Son ton est froid et il faut être sourd et aveugle pour ne pas se rendre compte qu’elle m’en rend énormément. Je ne peux pas la blâmer et même si on ne parle très clairement pas d’infidélité, j’ai couché avec sa meilleure amie après son départ de Brisbane et si je pouvais revenir en arrière je changerai ça sans hésiter une seule seconde. Mais je ne savais pas que je reverrai Alex. Je ne savais pas que j’allai retomber amoureux d’elle, qu’on allait se fiancer et avoir des enfants tous les deux. Je n’avais plus de compte à lui rendre puisqu’elle m’avait quitté plusieurs mois plus tôt. Enfin, si on peut appeler ça une rupture – puisque finalement en y réfléchissant je ne suis pas sûr qu’on puisse le qualifier en tant que telle. Mais j’encaisse sa froideur, j’encaisse ses mots et je ne dis rien, j’ai même toujours bien trop peur de la regarder parce que je sais que ce que je vais voir dans son regard va me faire du mal. Alors je préfère regarder la table basse en face de moi tout en jouant avec mes doigts en silence. « C'est parce que tu m'aimais trop ou parce que tu me détestais tellement que tu t'es tapé 'juste comme ça' ma meilleur amie ? » Je la trouve injuste, parce qu’elle réagit comme si je venais de lui apprendre l’avoir trompé il y a plusieurs années avec sa meilleure amie alors que ce n’est pas du tout le cas. On n’était pas ensemble. On n’était plus ensemble. La faute à qui ? Clairement pas la mienne, j’étais bien trop amoureux pour imaginer ne serait-ce qu’une seule seconde la quitter. Je sais que j’ai fait une erreur et elle a tous les droits de m’en vouloir pour ça, mais je ne peux pas la laisser réagir comme si j’étais un de ces connards infidèles. Je n’ai pas bougé d’un pouce. Je ne bouge pas, je reste assis sur le canapé, le regard perdu sur cette table basse et je l’entends soupirer tout en se levant pour quitter le salon pour partir en direction de la cuisine. Je lève les yeux vers elle pour la regarder un court instant et quand sa silhouette disparaît dans la pièce d’à côté je souffle doucement les coudes posés sur les cuisses et je passe mes deux mains dans mes cheveux. J’en viens même à regarder de lui en avoir parlé. Je n’étais pas obligé après tout, parce que la seule personne étant au courant c’est Rachel et elle est morte elle aussi.
Alex revient et comme tout à l’heure, je ne la regarde pas parce que je ne suis clairement pas fier de ce que je viens de lui avouer et j’aurais même finalement dû le garder pour moi quand je vois les proportions que c’est en train de prendre. Je la sens froide à mon égard, alors qu’il y a dix minutes on était en train de parler de notre mariage elle se tient à distance de moi. « Je sais, je le vois. » Mais ce n’est pas suffisant à ce qu’elle ne me déteste plus. Ce n’est pas suffisant pour qu’elle me dise qu’elle a envie que l’on oublie tout ça et que l’on reprenne là où on s’est arrêté. Non et je pense d’ailleurs que je peux très clairement oublier le mariage pour aujourd’hui elle semble me détester bien trop pour parler de ça. « C'est elle qui a merdé. » Non, on était deux ce soir-là. On était deux à avoir commis cette faute et je ne comprends pas pourquoi elle me dédouane subitement de toute responsabilité alors qu’il y a encore quelques minutes elle était froide et distante. « Elle savait comme je t'aimais, alors que toi tu étais persuadé que je ne t'aimais plus mais elle, elle savait tout ce que tu représentais pour moi. Je m'en suis tellement voulu, je me suis détestée de ne pas avoir pu être là pour elle, tu sais je lui écris depuis quelques semaines, je me blâme de l'avoir laissé, je lui demande pardon, je pense à elle tout le temps en me souvenant à quel point elle était si parfaite, si géniale et finalement j'avais tord. Elle savait que tu souffrais, elle savait que je t'aimais et elle a couché avec toi, elle aurait pu tout te dire mais non, elle a couché avec toi. Et c'est dur à encaisser. » Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’elle dit parce qu’elle semble complètement mettre de côté qu’elle avait abandonné Rachel au même titre qu’elle ne l’avait fait avec moi quelques mois plus tôt. Et elle avait l’air de s’être beaucoup donnée Rachel, pour sa meilleure amie, alors se faire trahir et abandonner de la sorte, ça fait mal. Mais au fond ça, elle ne peut pas le comprendre, Alex. Pas totalement du moins. Mais je ne peux pas lui dire tout ça, je ne peux pas prendre la défense de sa défunte meilleure amie alors je me contente de m’excuser pour la énième fois. « Excuse-moi. » Je me sens tellement nul qu’aucun mot n’est assez fort pour décrire ce que je ressens à cet instant. J’ai tout gâché et je suis prêt à tout pour me rattraper et me faire pardonner. « Je t'en veux pas. Enfin si un peu, mais ça va passer, laisse moi le temps de digérer la nouvelle, tu as fais une erreur et je suis assez bien placée pour savoir que ça arrive. » Encore une fois je ne sais même pas quoi lui dire. Qu’est-ce que je suis censé répondre à ça ? Je déglutis et c’est tout ce que je fais. Elle dit ne pas m’en vouloir mais ce n’est très clairement pas la sensation que j’aie pourtant. Je lâche un léger soupir tout m’asseyant au fond du canapé, mais je n’ose toujours pas la regarder. « Je n'étais plus là, je t'avais abandonné et sans ça tu n'aurais jamais couché avec elle. » M’abandonner, on dirait bien que c’est quelque chose que tout le monde fait, de toute façon. Mais je fronce les sourcils tout en secouant la tête. « Non, jamais. » Et constater qu’elle a besoin que je lui dise me déçoit même si je peux le comprendre. Qu’elle puisse penser que j’avais déjà envie de coucher avec Rachel quand nous étions ensemble, c’est complètement fou. Parce que je n’avais d’yeux que pour Alex et c’est encore le cas aujourd’hui. Les autres femmes je ne les regarde pas, elles n’arrivent de toute façon pas à la cheville de ma fiancée. « Mais par contre pourquoi tu me l'as pas dit avant ? » La voilà, cette fameuse question et elle est tout à fait légitime. Je relève enfin les yeux vers elle rapidement, simplement quelques secondes et après d’ouvrir la bouche pour lui répondre je m’accorde quelques secondes de réflexion. « Je sais pas, je t’avoue qu’au début je n’y pensais même plus vraiment. Après tu m’as parlé de Nathan, et puis après c’était… » Son alcoolisme, mais sans que je ne sache réellement pourquoi je me refuse à dire ce mot alors après deux secondes, je reprends. « l’alcool. Après tu es tombée enceinte, t’as accouché et je sais pas, je ne voulais vraiment pas tout gâcher. Et j’avais vraiment peur de ta réaction. » Je me rends bien compte que ce n’est pas une raison mais elle m’a demandé alors je lui réponds la vérité.
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La nouvelle est dur à encaisser. La réalité c'est celle là : eux deux lier par la haine qu'ils devaient ressentir à mon égard. Liés par l'abandon que je leur avais infligé, liés par les sentiments négatifs qu'ils devaient avoir pour moi, et avec tout ça ils ont visiblement trouvé comment se lier encore davantage. Mais je ne veux pas me dire que c'est ma faute, pas cette fois, parce que je me suis tellement culpabilisée d'avoir été une amie horrible pour Rachel, alors quand j'apprends qu'à peine trois semaines après mon départ, elle s'est jeté dans ses bras, je n'y arrive pas. Parce que je lui en veux bien trop pour accepter ma part de responsabilité, je lui en veux bien trop d'avoir fais ça alors qu'elle savait ce qu'il représentait pour moi. Alors qu'elle savait que je venais d'accoucher de son fils, alors qu'elle savait que renoncer à Caleb avait été déchirant pour moi. Tellement qu'elle n'avait pas pu comprendre pourquoi je faisais ça. Mais elle a couché avec lui, et si moi je l'ai abandonné, elle, elle m'a trahis et bien correctement. Ca me touche, ça me déstabilise, ça me déçoit et surtout ça m'énerve. Je le sens, les émotions qui m'envahissent, les mots qui deviennent plus froids, peut-être un peu plus acerbes et injustes. Méchante je sais que je pourrais le devenir parce que je me sens dépassée finalement. Trahie, surprise et dérangée par cette réalité dans laquelle Caleb et Rachel se retrouvent dans un bar, boivent et s'adonnent à une activité pour laquelle je ne veux pas avoir à penser à Caleb avec une autre que moi. Mais là c'est Rachel, pas une personne lambda, pas quelqu'un que je ne connais pas, pas quelqu'un que je peux oublier. C'est Rachel et pour le moment je n'arrive pas à contrôler mes pensées. Il ne réagit pas à mes mots, il ne réagit pas quand je deviens plus dur et je sais que je suis injuste avec lui, que je le suis sans doute aussi un peu avec Rachel, mais ils ont toujours été les personnes les plus importantes de ma vie, des modèles pour moi et je réalise qu'ils n'ont pas été infaillibles. Mais personne ne l'est non ? Je m'éloigne un peu, je souffle beaucoup, je repense aux conseils de ma psy. La situation n'est pas agréable pour moi mais je sais que j'ai cette capacité de rendre les choses encore pires parfois, et je ne veux pas. Je leurs en veux, à Rachel beaucoup, à Caleb un peu. J'ai juste à encaisser les choses, à accepter ce qu'ils ont fait, et à accepter que je n'étais plus là et que c'est moi qui ait entraîné tout ça. Mais est-ce que je suis prête à assumer pleinement ma responsabilité dans cette histoire ? Je ne sais pas encore.
Ce que je sais, ce que je vois en revanche c'est que lui il assume avoir merdé, il assume sa responsabilité, il s'excuse et me demande pardon. Je le vois sincère, je le sens mal, et ça ne me laisse pas indifférente. Mais je le vois et je ne veux pas qu'il se blâme, pas plus qu'il ne le fait déjà. Parce que, oui je lui en veux de ne pas l'avoir repoussé, mais j'en veux tellement plus à Rachel et je m'en veux aussi, peut-être de plus en plus. Parce qu'au moment ou j'évoque les fautes de ma meilleure amie, quand j'évoque tout ce que je lui reproche dans cette histoire, je la déteste mais je réalise qu'elle n'a jamais été cette fille Rachel. Qu'elle n'ait pas celle que je décris. Qu'elle n'a jamais été capable d'être ce genre de personne, prête à coucher avec l'ex de sa meilleure amie, et pourtant c'est ce qu'elle a fait. Par ma faute. Mais j'ai trop de choses à assumer, trop de fautes que j'ai directement commise sans avoir à ajouter et à me blâmer pour celles des autres, quand bien même elles découleraient directement des miennes. Elle devait me détester pour avoir fait ça. Et je crois que cette réalité non plus je ne suis pas encore prête à l'accepter, à l'assumer alors je préfère la blâmer. Je préfère la détester parce que sinon c'est moi que je vais détester, parce qu'il faut bien que mes émotions se dirigent vers une personne et je refuse que ce soit Caleb qui prenne. Parce que je l'aime trop pour le détester, parce que même si à ce moment précis je sais que ses aveux me font du mal, il me fait tellement de bien au quotidien que je vais oublier son erreur. « Excuse-moi. » Et je vais lui pardonner, je vais l'excuser, quand les émotions seront retombées, quand j'aurais mis du sens derrière tout ça mais pour le moment c'est encore à vif, la trahison, la colère, la déception, la culpabilité, les questionnements, il y a trop d'émotions, trop d'images, trop pour moi. Alors, je ne peux pas l'excuser là maintenant, du moins je ne peux pas lui dire parce que j'ai encore des questions, encore besoin de comprends certaines choses. Je lui en veux un peu mais ça va passer, c'est exactement ce que je lui dis, exactement ce que je pense ou presque. Finalement dans ce bordel, tout le monde a souffert mais Caleb était le seul à ne rien savoir de la vérité, le seul à subir. Subir mon départ, à subir mon silence. Subir le mensonge de Rachel, subir ensuite la peine de Rachel qui venait de vivre ce qu'il avait vécu quelques mois plus tôt. Il a subis les choses et j'arrive encore à lui en vouloir je me sens conne, mais j'ai l'habitude de ça. Je me sens conne aussi quand il me réponds, quand il comprends sans que je n'ai besoin de le formuler que j'ai besoin qu'il me le dise, qu'il me fasse comprendre que c'est mon départ qui a entraîné cette situation et qu'il ne l'aurait jamais fait sinon. Caleb n'est pas ce genre d'homme et je le sais, et pourtant je suis tellement perturbée par cette révélation que j'ai ce besoin d'être rassurée malgré tout. Et il le fait, de façon simple et claire. Mais je crains de ne pas en avoir fini avec les questions sur ce sujet. Et la suivante arrive vite. Pourquoi il ne m'a rien dit avant. Pourquoi il a attendu deux ans pour m'avouer tout ça. Je le regarde, et il me regarde quelques secondes, c'est très rare que l'on reste si longtemps sans se regarder, sans chercher le regard de l'autre. Et c'est bien le signe qu'on est tout les deux finalement pas bien vis à vis de cette situation et je crois que je commence à le vivre assez mal. Et c'est totalement con encore une fois parce que c'est moi qui me suis éloignée de lui, c'est moi qui ais quitté le salon pour aller me chercher un verre d'eau, c'est moi qui me suis réinstallée sur le canapé mais à une distance raisonnable de lui. C'est moi qui suis froide et pourtant le fait qu'il n'arrive pas à me regarder commence à être douloureux. La logique est moi vous savez qu'on est pas compatible de toute manière non ? « Je sais pas, je t’avoue qu’au début je n’y pensais même plus vraiment. Après tu m’as parlé de Nathan, et puis après c’était… l’alcool. Après tu es tombée enceinte, t’as accouché et je sais pas, je ne voulais vraiment pas tout gâcher. Et j’avais vraiment peur de ta réaction. » Il parle, il apporte une réponse à une question que désormais je regrette d'avoir posé. Et si quelques minutes plus tôt j'ai évoqué être plutôt bien placée pour savoir que les erreurs ça arrive, c'est pas pour autant que j'étais prête à les voir faire leur arriver dans la conversation. Nathan. Le prénom de cet enfant qui sort de sa bouche comme pour me rappeler que son erreur n'est rien par rapport aux miennes. Cette grossesse qui est à l'origine de tout ça, mes choix, ma faute, la première qui en a entraîné un tas d'autres et qui a découlé sur tout le reste. Abandonner Caleb. Abandonner Rachel. Abandonner Nathan. M'abandonner dans l'alcool, dans la drogue, dans le sexe. Tout ça c'est de ma faute. S'ils ont couché ensemble, c'est de ma faute. S'il ne m'a rien dit, c'est de ma faute. S'il est là sur le canapé à s'en vouloir pour une erreur qu'il a commise à cause de toutes les miennes, c'est encore ma faute. C'est ainsi que je comprends les choses, ainsi que je les ressens et l'entendre parler de Nathan, de l'alcool, je me sens tellement minable d'un coup. « Je suis désolée. » Je ne lui ai pas pardonné, pas encore non mais pourtant cette fois c'est à moi de m'excuser. Je suis désolée de cette vie que je ai fais vivre, à l'époque, à mon départ, à mon retour et ensuite. Désolée d'être toujours égoïste, d'en attendre trop de lui alors que je lui donne si peu. Désolée de tout ce que je lui ai infligé. « Je suis désolée de vous avoir fait autant de mal, au point que vous ayez pu en arriver à coucher ensemble. » Ma colère doit avoir une cible pour s'exprimer si je ne veux pas exploser et la cible est toute trouvée. C'est envers moi que je retourne ma colère. « Elle devait tellement me détester pour faire ça. Jamais elle m'aurait pardonné, c'était complètement con de ma part de croire qu'elle aurait pu me pardonner et je crois que c'est la réponse que je redoutais parce qu'elle savait très bien que je n'aurais jamais pu lui pardonner ce geste, on était quitte comme ça. » Je l'ai trahi, elle m'a trahi à son tour scellant ainsi la fin de notre amitié et le retour en arrière impossible. C'est ainsi que je commence à concevoir son geste, un geste d'adieu, et si les gens autour m'ont pardonné, j'en viens à réaliser qu'elle, elle n'aurait sûrement jamais pu et ça aussi ça fait mal. Parce que malgré la colère que je ressens envers elle et ce qu'elle m'a fait, réaliser que j'avais détruis notre amitié me fait me sentir coupable. Et j'en même à me demander comment Caleb a pu me pardonner lui. Comment il peut m'aimer après tout ce que j'ai fais ? Comment il a pu oublier sa haine et le fait qu'il ait pu me détester à ce moment. Mais je n'ose pas lui poser toutes ces questions. « Je te reproche un truc qui s'est passé alors que je venais de te briser le cœur, c'est tellement hypocrite de ma part. » Toujours une certaine froideur dans la voix mais cette fois elle est clairement tournée vers moi, c'est moi que je déteste, c'est mes choix que je déteste, c'est la responsabilité et la culpabilité que je porte sur mes épaules qui me font me détester. C'est pas nouveau, c'est loin d'être nouveau comme sentiment, mais ça faisait un petit moment que je n'avais pas ressenti autant de rancœur et de regrets envers moi même ou mes choix. « Tu n'aurais pas du coucher avec elle. » Parce que j'ai beau me blâmer pour tout, ça je ne les ai pas non plus poussé à le faire et ils sont responsables de leurs choix et j'ai toujours du mal avec cette réalité. « Mais rien de tout ça ne serait arrivé si je n'avais pas merdé. » Je reprends ses termes, parce que voilà maintenant c'est acté on a tous merdé mais celle qui est à l'origine de tout c'est moi et je leur en veux, mais je m'en veux aussi désormais beaucoup de constater que mes choix ont eu d'autres répercussions sur eux, sur moi. Je découvre encore les conséquences de mon départ et finalement je l'ai peut-être mérité. Après tout c'est une mince vengeance au regard de ce que moi je leur ai fais non ?
I SEE SO MANY WAYS THAT I CAN LOVE YOU 'TILL THE DAY I DIE. YOU'RE MY REALITY, YET I'M LOST IN A DREAM YOU'RE MY FIRST, MY LAST, MY EVERYTHING
Je sais que quoique je dise, quoique je fasse rien ne changera l’erreur que j’ai commise il y a de ça presque dix ans et Alex m’en veut. Elle en a tous les droits parce que moi aussi je m’en suis voulu dès l’instant où j’ai quitté l’appartement de Rachel. Je ne peux donc rien faire à part encaisser. Encaisser sa froideur encaisser la distance qu’elle nous a imposé et à cet instant précis je me sens terriblement nul. Je lui fais du mal et elle doit sûrement me détester alors que nous étions il n’y a pas si longtemps que ça en train de parler de notre mariage. Je sais que je peux faire un trait sur ce sujet pour aujourd’hui elle ne voudra sûrement plus en parler après cette conversation. Je peux aussi certainement oublier les bisous et les câlins pour le reste de la journée et si vous saviez à quel point je m’en veux pour avoir tout gâché, que ce soit aujourd’hui ou il y a neuf ans. « Je suis désolée. » Mes sourcils se froncent démontrant une certaine incompréhension face à ses excuses inattendues. Elle s’excuse alors que c’est moi qui viens de lui avouer avoir couché avec sa meilleure amie il y a plusieurs années de ça ? Ça n’a absolument aucun sens. « Je suis désolée de vous avoir fait autant de mal, au point que vous ayez pu en arriver à coucher ensemble. » Pourtant ce n’est pas de sa faute. Enfin pas directement du moins. « Elle devait tellement me détester pour faire ça. Jamais elle m'aurait pardonné, c'était complètement con de ma part de croire qu'elle aurait pu me pardonner et je crois que c'est la réponse que je redoutais parce qu'elle savait très bien que je n'aurais jamais pu lui pardonner ce geste, on était quitte comme ça. » Cette fois c’est moi qui secoue la tête pour lui montrer mon désaccord. Oui, revenir à Brisbane en pensant que tout s’arrangerait en un claquement de doigts et que tout reviendrait comme avant aussi facilement aurait été extrêmement naïf de sa part, mais je doute que Rachel ne lui aurait jamais pardonné et lui aurait tourné le dos sans lui laisser la moindre chance. Mais après tout je ne la connais pas di bien que ça, et tout ça ne sont que des suppositions. « Arrête, moi je t’ai bien pardonné alors que le plus directement concerné c’était quand même moi. Je pense que si, ça aurait fini par s’arranger entre vous. » Je ne sais pas au bout de combien de temps et je ne sais pas non plus si j’ai raison sur ce point-là ou pas mais je sais une chose ; elle ne peut pas se blâmer pour ce qu’il s’est passé entre Rachel et moi. Les deux seuls responsables c’étaient nous. Certes, si nous avons couché ensemble c’est clairement et uniquement parce qu’Alex avait quitté nos vies mais ça ne la rend pas pour autant responsable. « Je te reproche un truc qui s'est passé alors que je venais de te briser le cœur, c'est tellement hypocrite de ma part. » Oh que oui j’avais le cœur brisé et pas qu’un tout petit peu. Ce n’est pas seulement mon cœur qu’elle avait brisé, Alex, mais moi tout entier. Parce que j’ai changé et ce n’est clairement pas positivement que j’ai évolué à cette période-là de ma vie. Pour me mettre à sortir, boire et coucher avec des filles pour qui je n’avais pas le moindre sentiment, j’allais mal. Vraiment très mal. Mais je ne peux pas argumenter sur ses paroles-là, je ne peux pas lui dire encore à quel point son départ m’a mis dans le mal. J’en suis quand même venu à quitter l’Australie tout une année pour laisser derrière moi Alex et tous mes souvenirs avec elle. Ce n’est pas rien. « Tu n'aurais pas du coucher avec elle. » Cette phrase m’agace parce que je ne comprends pas son intérêt. Je me suis déjà excusé un bien trop grand nombre de fois je lui ai dit à quel point j’étais désolé alors oui, il me semble logique que je sache déjà que je n’aurais pas dû coucher avec elle. Alors cette fois je soupire, d’agacement, très clairement. « Merci mais je pense que j’en suis déjà conscient. » Sinon je n’aurais pas non plus attendu deux ans pour lui dire la vérité. « Désolé d’avoir été un connard. » Ou d’en être un, parce que c’est ce que j’ai l’impression d’être à ses yeux maintenant. Je ne sais vraiment plus quoi lui dire et je sais qu’elle n’aime pas quand je suis aussi silencieux mais je vous assure mais je n’ai plus rien à ajouter sur ce sujet-là. « Mais rien de tout ça ne serait arrivé si je n'avais pas merdé. » Elle a raison sur ce point et c’est une certitude. Si elle n’avait pas commis toutes ces erreurs les unes après les autres, rien de tout ça ne serait arrivé et je ne peux pas la contredire là-dessus. « C’est la vie, c’est le passé on ne pourra pas retourner en arrière. Les gens meurent, on fait des erreurs mais le principal c’est de les assumer même quand on en est pas fier. Personne n’est parfait. » Moi non plus je ne suis pas parfait, malgré tout ce qu’elle a pu me dire je suis très très loin de l’être et maintenant elle le sait et sa vision de moi va très certainement changer. Parce que pour la première fois – ou l’une des premières fois – dans notre couple, c’est moi qui ai fait une erreur. Même si à l’époque nous n’étions même plus ensemble c’est quelque chose qui aujourd’hui lui fait du mal alors à mes yeux, ça compte et ça a de l’importance. Je ne sais pas si je dois rester assis ici à attendre ses nouvelles potentielles questions, je ne sais pas si je peux me lever et partir m’aérer dans le jardin et je ne sais pas non plus si je peux changer de sujet de conversation. Alors j’attends.
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« Arrête, moi je t’ai bien pardonné alors que le plus directement concerné c’était quand même moi. Je pense que si, ça aurait fini par s’arranger entre vous. » Je lève les épaules, peu convaincue par ses mots. Parce que, oui lui il m'a pardonné mais parfois je me demande encore comme il a pu trouver la force de le faire. Comment il a pu voir au delà de toutes mes erreurs. Au delà de l'abandon d'abord. Parce qu'il a déjà du me pardonner d'être partie du jour au lendemain, de l'avoir laissé sans un mot, sans une explication. Il a du me pardonner sans même une explication et il l'avait fait et ensuite il a du me pardonner d'avoir abandonné ce bébé. Il m'a pardonné des choses impardonnables, alors bien sur qu'il pense que ça aurait pu être le cas de Rachel aussi. Sauf que j'en suis plus aussi certaine, pas après ce que je viens d'apprendre. Parce que Rachel devait me détester énormément pour faire ça, pour renier ce qu'elle est, pour me trahir à ce point, elle qui a passé deux ans à me protéger, à m'aider à me connaître, à me rassurer aussi. A être là pour moi à tout moment. Et à me donner tant d'amour, de confiance et d'affection. Elle m'a défendu, elle m'a soutenu, elle a tout accepté même mes choix les plus incompréhensibles et elle aussi je l'ai abandonné. Et c'est de leur erreur à eux que l'on parle et pourtant, c'est aux miennes que j'en reviens. Que Caleb revient aussi sans forcément le vouloir. Mais c'est lui qui a abordé Nathan. Qui a parlé de l'alcool. Et je prends conscience que j'ai blessé tellement de gens, j'ai fais du mal à tout ceux qui tenaient à moi et je déteste celle que j'étais, et je me déteste aussi encore aujourd'hui. C'est eux qui ont couché ensembles, eux qui ont fait cette erreur mais c'est à moi que j'en veux désormais, parce qu'après le choc de l'annonce, je réalise que tout ceci n'est que la conséquence de ce que j'ai fais. Elle me détestait, il me détestait. Deux des personnes les plus importantes pour moi, deux des personnes que j'ai aimé le plus dans ma vie, chacune à leur manière, ces deux personnes m'ont détesté et c'est dur de se dire que je le méritais en plus. Elle venait de se faire trahir, il était en train de se remettre de notre rupture, alors je n'ai finalement pas à leur en vouloir non ? Il ne m'a pas trompé. Elle ne m'a pas volé mon mec. Ils se sont juste retrouvés liés par la haine qu'ils ressentaient pour la même personne, moi en l’occurrence. Une haine que je méritais. « Je pense pas. » Je ne pense pas qu'elle aurait pu me pardonner, j'en suis même persuadée désormais. C'est une réalité qui fait mal mais de toute façon on ne pourra jamais le savoir puisqu'elle est morte Rachel. « Mais de toute façon ça n'a plus d'importance maintenant. » Je ne pense pas ce que je dis, bien sur que ça a de l'importance sinon je n'aurais pas encore noirci des pages à lui écrire des mots qu'elle ne pourra jamais lire. Mais je dois apprendre à tourner la page désormais, je dois lui pardonner de m'avoir trahi ainsi et je dois me pardonner aussi pour tout ce que j'ai pu faire. Je dois la laisser partir et accepter qu'elle ne fera plus jamais partie de ma vie. Je dois avancer et apprendre à pardonner. Parce que Caleb m'a pardonné lui et c'est à moi cette fois de le faire. De lui pardonner d'avoir fait cette erreur qui me fait du mal. De leur pardonner à tout les deux parce que je n'ai finalement pas vraiment le droit de leur reprocher leur geste. J'en ai conscience puisque je lui dis, mais ça n'enlève pas le fait que j'ai encore du mal avec cette idée. Avec cette image que j'ai encore, d'eux deux ensembles. Et ça fait toujours mal. Ils n'auraient pas du faire ça et quand j'ai le malheur de lui dire qu'il n'aurait pas du coucher avec elle, il soupire et s'agace. « Merci mais je pense que j’en suis déjà conscient. » Ce n'était pas un reproche, juste une constatation que je faisais mais je vois que ça l'agace et ça m'agace aussi finalement et je l'imite en soupirant un peu. Ils n'auraient pas du, ni elle, ni lui. Ils n'auraient pas du parce que malgré tout ce que je leur ai fait, ils étaient censés être meilleurs que moi tout les deux. Ils n'auraient pas du s'abaisser à ma hauteur, voilà pourquoi finalement c'est aussi dur de passer outre tout ça. « Désolé d’avoir été un connard. » Je relève les yeux vers lui surprise par ses mots. Je le regarde et je réponds presque du tac-o-tac. « Arrête je n'ai jamais dis ça. » Oui je suis blessée qu'il ait fait ça, mais jamais, jamais je n'ai pensé ça de lui. Caleb un connard ? C'est absolument pas crédible une seconde, c'est tout l'inverse et pour avoir côtoyé beaucoup de connards, je sais de quoi je parle. Je le regarde toujours, longuement, je m'en veux qu'il en vienne à se qualifier de la sorte, qu'il puisse se voir ainsi, il est déjà tellement dur avec lui, et j'imagine qu'il a déjà du se blâmer assez. « Caleb regarde moi s'il te plaît. » Je lui demande de me regarder parce que je ne veux pas le laisser penser que je puisse le voir comme un connard, je ne veux pas non plus qu'il se voit comme ça, jamais et j'ai besoin qu'il me regarde pour qu'il comprenne que je suis sincère et que malgré tout ce que je ressente je peux le regarder, je veux le regarder aussi. « Je vais pas te cacher qu'apprendre ça n'est pas agréable, ça fait mal oui et je ne suis pas à l'aise avec ça, mais je n'ai jamais pensé que tu étais un connard, ni aujourd'hui, ni jamais et je veux pas que tu penses ça de toi. » Des connards j'en ai connu, j'en ai croisé et je peux affirmer sans aucun doute que mon fiancé n'en est pas un et je sais qu'il n'en sera jamais un il est bien trop respectueux des gens, des autres. Ça me touche qu'il se voit ainsi, qu'il parle de lui ainsi aussi, je n'aime pas l'entendre se dénigrer, se rabaisser, je n'aime vraiment pas ça et même si aujourd'hui je lui en veux encore, je ne veux pas le laisser parler comme ça de lui, puisque malgré tout, moi je l'aime, je l'aime tellement. « C'est pas ça qui changera la façon dont je te vois et jamais je ne pourrais te voir comme un connard, alors plus jamais tu ne parles de toi comme ça. » Et là je suis ferme avec lui. Je n'arrive pas à l'aider à se voir comme moi je le vois, je n'arrive pas à l'aider avec ses complexes mais là, il est bien hors de question qu'une erreur de jugement de sa part vienne lui faire croire qu'il est un connard, ça je ne l'autorise pas. Surtout que je sais qu'une partie de toute cette histoire c'est du à mes erreurs, du au faite que moi par contre j'ai été une connasse, une vraie. Que je me suis comportée comme une connasse et je devrais m'excuser d'avoir été cette fille. Je l'ai déjà fais, mais je pense que jamais je ne pourrais m'excuser assez finalement et aujourd'hui, je prends conscience que mes choix peuvent encore avec des répercussions sur le présent, sur nous et je n'aime pas ça, pas du tout. « C’est la vie, c’est le passé on ne pourra pas retourner en arrière. Les gens meurent, on fait des erreurs mais le principal c’est de les assumer même quand on en est pas fier. Personne n’est parfait. » Accepter le passé, accepter qu'on ne peut pas retourner en arrière, qu'on ne peut pas vivre dans le passé je le fais depuis peu finalement. J'ai passé des années à ressasser le passé juste pour me faire souffrir et me punir, sauf qu'aujourd'hui, c'est différent. J'ai des choses à perdre. J'ai aussi des choses qui me font vivre dans le présent, et qui m'aident à créer des plans pour le futur et je ne veux pas que le passé vienne tout gâcher. Ni le mien, ni le sien. Et pourtant c'est ce que je fais là non ? Je gâche tout parce que je ne suis pas capable de réagir calmement. Je m'énerve pour une chose qui a eu lieu y'a dix ans. Je m'agace, je leur en veux, je culpabilise, je m'énerve, je reste bloquée, et je m'en veux de ne pas réussir à oublier tout ça. Mais il a raison, on fait tous des erreurs, certaines ont des conséquences plus dramatiques que d'autres et je peux sans aucun doute affirmer que leur erreur n'est rien comparée aux miennes. Et si c'est lui qui m'avoue une de ses erreurs, ça reste moi la plus fautive, moi la plus conne dans l'histoire. Moi qui gâche tout et je m'en veux, tellement d'avoir contribué en grande partie à rendre sa vie si compliquée. Sans un mot, sans un regard, je me rapproche de lui, je pose ma tête sur son épaule. Je ne lui ai pas dis que je lui pardonnais son erreur mais ce premier pas vers lui tends à lui prouver que de 1 je ne le vois pas comme un connard et 2 je ne lui en veux pas, du moins pas assez pour rester loin de lui trop longtemps. Je repense à ses mots avec une certaine émotion. Les gens meurent. Et c'est peut-être beaucoup trop vrai, ma mère, Rachel, Victoria, les gens meurent tout le temps. Et avec la mort la notion de pardon devient différente. Elle me pardonnera jamais Rachel. Comme moi je n'aurais jamais l'occasion de lui dire à quel point je suis désolée de l'avoir blessé mais aussi à quel point elle m'a fait du mal en couchant avec Caleb. Elle est morte et que ce soit des sentiments positifs ou négatifs, je suis la seule à pouvoir encore les ressentir et je ne veux pas porter encore tout ça sur moi. Je ne veux plus. « Merci d'avoir été honnête avec moi. » Ça fait mal, pour beaucoup de raisons ce n'est pas agréable mais c'était inévitable et il ne pouvait pas garder ça pour lui plus longtemps. « Mais je crois que je préfère qu'on en parle plus jamais. » Je ne veux plus parler d'elle, jamais parce que c'est trop douloureux, je m'en veux, je lui en veux et j'ai pas envie de gérer ça. Bonne ou mauvaise idée je ne sais pas. Est-ce que je vais encore refouler les choses, les renier pour ne pas avoir à gérer mes émotions comme je l'ai fais à la mort de ma mère ? Peut-être, au fond j'en sais rien, la seule chose que je sais c'est que je ne veux pas laisser le passé gâcher mon bonheur présent et je ne veux pas nous faire souffrir, ni lui, ni moi avec le passé. « Et puis maintenant que je sais ça, je me dis qu'elle aurait pas fait un témoin de mariage si parfait que ça finalement. » Un peu de rancœur dans ma voix au moment ou je prononce ces mots mais j'ai sincèrement besoin de penser à autre chose qu'à eux deux, qu'à mes fautes, les leurs et j'ai rien trouvé de mieux à dire, c'est maladroit mais j'assume et pire encore j'insiste. « Et au moins Tim a couché avec aucun de nous, enfin rassures moi tu as pas couché avec Tim ? » Ni lui, ni moi n'allons trouver ça drôle mais j'en ai besoin. J'ai besoin de laisser la pression retomber et oublier. Oublier cette image que j'ai de mon fiancé avec ma meilleure amie. J'ai envie d'une cigarette, j'en ai vraiment envie et le pire c'est que je sais ou en trouver mais je me retiens de me lever et d'aller lui en piquer parce que si je fume maintenant, je sais qu'il s'en voudra et pour lui, pour éviter qu'il se culpabilise, je vais lutter contre cette envie et rester contre lui, les yeux à fixer le vide en espérant réussir à ne plus penser à elle et à lui ensemble. « Tu as dis que les gens mouraient, mais toi je t'interdis de mourir, je t'aime beaucoup trop. » Plus sérieuse, je lui dis ces mots, comme pour lui prouver que je l'aime toujours, que je l'aimerais toujours aussi, juste au cas ou il en douterait.