| | | (#)Mar 8 Juin 2021 - 1:48 | |
| Tu t'es engueulé avec Saül, comme jamais. Ou peut-être que tu as juste oublié comment c'était avant. Tu sais pas trop comment tu as fait pour te ramasser ici, assise toute seule à regarder ces personnes que tu ne connais même pas se donner en spectacle en se mariant devant Elvis Presley. Pfff, ce qu'ils sont tous cons à croire en l'amour et au mariage. C'est du grand n'importe quoi. L'un comme l'autre. Tout ce qu'ils auront demain matin, c'est un énorme mal de crâne et un connard sur le dos. Toi aussi d'ailleurs, le mal de crâne, pas le connard. Tu es dans ta bulle à rager sur les mariés qui portent une robe minable à vingt dollars jusqu'à ce que tu sentes quelqu'un prendre place à tes côtés. Tu n'as même pas besoin de détourner le regard pour savoir qui s'y installe. Ton sixième sens ne semble pas affecté par l'alcool.Encore heureux. Il tombe presque bien, Dinis. Il t'évitera d'aller t'humilier dans les bras de Jack qui font autant de bien que de mal. Tu étais à deux doigts de lui écrire. Peut-être que c'est juste repousser à plus tard, hm. Ce qu'il veut ? Aucune idée, parce qu'il veut toujours quelque chose. Il faut toutefois dire qu'il a un peu disparu de la mape depuis ta séparation. Plus de scandale à vendre le pauvre.
« Mon fils va se marier à une pétasse. » Ferme là, pourquoi tu lui racontes ta vie ? Megan, quel prénom de garce. Tu la détestes sans même la connaître, sans même l'avoir encore vue. Peut-être que demain tu auras les idées plus claires pour régler tout ce foutoir. Il y a une solution. Il y en a toujours une. « C'est sûrement ce que mon beau-père s'est dit y'a vingt ans. » (ex) beau-père. Quand on est mort, est-ce qu'on peut vraiment devenir un "ex" ? Qu'importe. Il y a ce rire mauvais qui sort d'entre tes lèvres suite à ses paroles. Il doit être ravi depuis sa tombe ce vieux grincheux. Ça arrange tout le monde va te faire voir Saül, putain d'égoïste. Il n'y a que lui que ça arrange, comme toujours.
« Tu les connais ? » que tu lui demandes en détournant enfin le regard vers lui. Pour quelle autre raison il serait là ? Attendre que deux personnes connues fassent la même connerie que tous les autres possiblement. Peu importe, ça ne t'intéresse même pas. La Elise d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle qu'il a connu au bras de Saül, belle et inébranlable. Sa dignité s'est enfuie en même temps que son monde s'est écroulé. Elle ne contrôle plus rien. Sa vie est un véritable merdier. Elle perd pied. Elle est en train de se noyer. C'est comme si à chaque fois que les choses s'arrangeaient un peu, tout s'écroulait encore plus fort. Il devrait se tirer Oz, tu n'es pas de bonne compagnie. Quoique tu ne lui as pas encore craché dessus. C'est presque une amélioration. L'alcool adoucit ton venin. Parfois. Pour l'instant.
@dinis irish |
| | | | (#)Mar 8 Juin 2021 - 22:50 | |
| Ca faisait trois jours que Dinis campait près de la Chapelle de L’Amour avec un grand A. Trois jours qu’il attendait de voir débarquer le premier people un peu trop alcooliser ou un peu trop drogué. Mais rien, il était bredouille et il commençait à trouver le temps long. Il se demandait si ça allait être comme ça encore longtemps, si quelqu’un n’allait pas finir par débarquer, quelques minutes, le temps de le laisser faire quelques clichés, qu’il puisse ensuite repartir et se faire assez de fric pour la fin du mois. Pouvoir se reposer ensuite et cesser de faire semblant de s’intéresser à la communauté LGBTQ+, car il ne trompait personne. Il ne soutenait aucune cause, sans pour autant être contre n’importe quelle cause. Il ne s’intéressait juste pas à l’égalité des droits, des chances, les luttes contre les discriminations en tout genre, c’était pas sa guerre, comme il disait. Mais qu’est-ce qui l’était ? Si on cherchait un peu, ces derniers temps, ce qui obsédait Dinis, c’était de faire tomber Byers. Ah ça, les contre toute attente, les violences faites aux femmes, c’était une chose qui le rebutait et qu’il voulait dénoncer. Par opportunisme ou par réel combat ? Difficile à savoir.
Le Pride Month, j’aime autant que je déteste ce mois. Je ne l’aime que pour une seule raison : ça me rapporte toujours. Voler des clichés de starlettes sur un char LGBT lors de la marche des fiertés, vendre au premier média qui aura un scoop sur qui baise qui dans l’milieu, ou qui baise quoi. On sait pas. Ça c’est c’qui intéresse toujours, le cul. Par contre, j’ai aucune idée de ce que j’fous dans cette chapelle. J’étais pourtant certain d’être au bon endroit. C’était la première fois que Vegas venait à Brisbane et ça marche plutôt bien, j’ai vu une centaine de couple se former en trois jours. Des gens qui pleurent, des gens heureux mais beaucoup trop de gens bourrés. Par contre, pas une personnalité à l’horizon. Vous foutez quoi, les merdeux ? J’étais sur le point de dégager de là, quand, après un dernier regard dans l’assemblée, un sourire apparait sur ma belle gueule en voyant la Williams qui n’était plus Williams. J’avais plus de ses nouvelles depuis qu’elle avait tiré un trait sur l’autre taré de Saul. Enfin, tiré un trait… C’est plus fort que moi, j’peux pas juste me casser et faire comme si j’avais pas vu sa tête de déterrée. Quand j’dis, que les gens sont beaucoup trop alcoolisés dans l’coin, elle illustre très bien ce que j’pense. Et en même temps, elle est d’un cynisme. Elle a pas l’air d’aller fort la brune, ce serait le moment de lui remonter le moral en m’installant juste à côté d’elle. Et quand elle me voit, c’est exactement la tête qu’elle tire que j’attendais. Ce doux sourire et ces yeux pétillants… hm. ah, Elise. « Mon fils va se marier à une pétasse. » on en est là ? Les confidences ? « C'est sûrement ce que mon beau-père s'est dit y'a vingt ans. » là, je peux pas m’empêcher de sourire, complétement d’accord avec beau papa. « Je m’attendais à un dégage connard. Tu fais des progrès. Je pense que finalement, je t’ai vraiment manqué. » j’m’en fous de son fils, en vrai. « Tu les connais ? » j’hausse les épaules en voyant les deux victimes d’Elvis signer un papier dont ils ne connaissent même pas la valeur. « Jamais vu. » j’réponds, blasé, comme à chaque fois que j’ai vu deux personnes mains dans la main ou se rouler des galoches devant Feu Elvis. Comment on peut encore blasphémer comme ça ? « Rien de croustillant ce soir. Ni les deux derniers soirs d’ailleurs. » J’détourne le regard sur la brune et sa gueule au fond du trou. « Qu’est-ce que tu fou là ? t’attends l’tour de ton fils ? »
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| | | | (#)Mer 9 Juin 2021 - 1:43 | |
| Ça le fait bien marrer que feu Elon Williams pense que tu sois une pétasse. Un de plus, un de moins sur la liste, ça ne changera pas grand chose dans ta vie. « Je m’attendais à un dégage connard. Tu fais des progrès. Je pense que finalement, je t’ai vraiment manqué. » À croire qu'il rêve vraiment du jour où tu lui diras que tu lui as manqué. Il risque d'attendre longtemps. Il serait trop content de savoir que ta vie est de la merde depuis qu'il n'en fait plus partie. Il s'approprierait le mérite, alors qu'il n'y est strictement pour rien. « J'te dirais ça si tu m'fais pas chier dans cinq minutes. » que tu répliques. Il ne faudrait pas oublier que quand il est dans les parages Oz, ça n'augure rien de bon. Il comprendra bien assez rapidement qu'il n'a plus d'argent à faire avec toi. Il doit être à deux doigts de la faillite sans toi et ton chéquier depuis les derniers mois. « Jamais vu. » Alors il n'est pas là pour eux. Pourquoi, alors ? « Rien de croustillant ce soir. Ni les deux derniers soirs d’ailleurs. » Ah oui, les potins croustillants. Il vient vraiment de perdre trois jours de sa vie pour rien ? Il est plus pathétique que toi finalement, dit la fille qui a perdu vingt ans de sa vie avec Saül. « Tu pourrais m'apprendre quelque chose sur toi plutôt que sur moi pour faire changement. » Lui plutôt que sur les autres. Il connaît tout de tout le monde, mais personne ne sait rien sur lui. Il ne dira rien. Comme tu ne diras rien. Ah non, c'est vrai, tu as déjà vidé la moitié de ton sac idiote. C'est que tu dois te sentir désespérément seule pour t'intéresser à lui. C'est le cas. Lui ou un autre, n'importe qui, tu n'es pas trop exigeante ce soir.
« Qu’est-ce que tu fou là ? t’attends l’tour de ton fils ? » Qu'est-ce que tu fais là ? Excellente question. Tu y répondras peut-être plus tard si tu te souviens comment tu es passé de là-bas à ici. « Non. » Ce que tu sais par contre, c'est que tu n'attends pas le tour de ton fils. Ce ne serait pas un mariage qui aurait lieu, mais une scène de crime plutôt. Comme si un Williams allait se marier dans ce trou à rat. Oh non, il sera grandiose le mariage de Cosimo. Le plus gros événement de l'année sans aucun doute. Plus c'est faux, plus c'est beau. C'est ça le secret, en mettre plein la vue pour que les défauts passent incognito. « Tu t'es mis beau. » Pas plus que d'habitude. Comme toujours que lui et son égo surdimensionné doivent se dire. À croire que l'alcool réduit drastiquement tes critères. Tu nieras absolument chaque compliment qui sortira de ta bouche ce soir. En fait, tu nieras tout ce qui n'a pas été un insulte. L'alcool te rend mielleuse. Ça ne te vas pas du tout. « C'est peut-être ton tour que j'attends. » Parce qu'il s'est mis beau pour se marier, évidemment. Il a l'air d'aimer le plastique. Il a sûrement une pimbêche sans cervelle à la poitrine refaite pas trop loin prête à lui dire oui sans poser de question. Quelle idiote. |
| | | | (#)Mer 16 Juin 2021 - 23:42 | |
| « J'te dirais ça si tu m'fais pas chier dans cinq minutes. » Je venais toujours en paix pour voir Elise. Dès qu’elle était dans mon champ de vision, je n’étais qu’amour et générosité en sa personne. Toujours là pour des bonnes intentions, alors pourquoi voulait-elle forcément que je la fasse chier ? Voyons. Quoi que, j’avais sans doute quelques petits amuses bouches à me mettre sous la dent. Jack, Ivy, ca vous dit quelques choses ? Décidément, Rinehart est jamais vraiment tranquille. A croire qu’elle tombe toujours sur des connards. Bien que, son canadien manquait de spontanéité aux bras de l’autre pétasse de Waterhouse. Mais puisqu’elle se vend toujours aussi biens aux magazines people et aux médias. Puisqu’elle coute encore plus cher depuis Race Of Australia et ses mômes qu’elle a perdus, depuis qu’elle est en dépression. Britney Spears 2.0, mais franchement, elle arrive pas à sa cheville. J’ai jamais vraiment compris ce qu’on lui trouvait. Enfin bref. Si Elise à cette gueule si pâle et si défaite aujourd’hui, la gamine doit pas être innocente. Mais qu’est-ce qu’elle est allée foutre avec un ivrogne pareil. Ah Elise, le goût du risque ? C’est ça ? Les sensations fortes ? L’envie de se confronter aux débris de la société ? Visiblement, ça te réussi pas. T’as même gagné une ou deux rides ici et là. C’est moche. « Tu pourrais m'apprendre quelque chose sur toi plutôt que sur moi pour faire changement. » comme si elle lisait dans mes pensées, Elise. Comme si elle savait que ça me démangeait la langue d’aborder l’sujet. De remuer l’couteau dans la plaie. Mais, peut être que j’allais être un peu plus sympa ce soir, peut être que j’allais lui donner un peu de répit. Histoire qu’elle baisse sa garde, après tout, ça faisait longtemps qu’on s’était pas croisé, et si ça fait donc autant de temps que j’avais rien obtenu d’elle, elle se braquerait, elle m’enverrait balader une bonne fois pour toute. Oh Elise et finalement, si c’était toi qui m’avait manqué ? « Si ma vie était aussi trépidante que la tienne, crois-moi que je n’aurai pas besoin de te courir après, ni après toi, ni après personne d’autre… » que j’avoue, pour l’avoir un peu plus dans ma poche, pas sûre qu’elle saisisse le compliment. Alors, si c’est pas l’heure de la mort de son fils, qu’est ce qu’elle viendrait faire dans cette chapelle aux allures glauques ? L’alcool et la drogue qui coulent dans les veines de chaque personne qui passe la porte, les voir se dire oui dans la déchéance la plus totale, c’en est flippant. Personne ici ne fait ça de sa pleine conscience. C’est pathétique. « Tu t'es mis beau. » ah, la technique de la confiance serait-elle efficace ? Premier compliment de la Rinehart depuis toutes ses années. C’est beau. Mais, elle saura que je suis toujours beau. « C'est peut-être ton tour que j'attends. » et le rire gras qui sort de ma gorge est incontrôlé. « Pose ce verre Elise. » quand je parle d’alcool et de drogue, je sais pas si c’est un cocktail qu’elle s’est préparé, mais ça l’attaque fort. « J’vais finir par te prendre au jeu. Te cueillir ici et t’amener devant l’autel. Tu pourras plus faire machine arrière. » c’est un défi ? Elise Irish, ça sonne aussi mal que Williams. Ca tournera aussi mal que les autres. « Promis, tu resteras une femme libre. »
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| | | | (#)Jeu 17 Juin 2021 - 3:25 | |
| « Si ma vie était aussi trépidante que la tienne, crois-moi que je n’aurai pas besoin de te courir après, ni après toi, ni après personne d’autre… » Tu lèves les yeux au ciel. Ta vie n'a rien de trépidante. Elle est d'un ennui mortel, qu'il demande à ton ex époux qui a crevé d'ennui à tes côtés avant de se tirer pour aller rejoindre la jeunesse rousse. Rien d'excitant, ou de surprenant, qu'un homme quitte sa femme pour un nouveau modèle. C'est la routine. C'est la crise de la quarantaine. Ça n'intéresse personne. « Arrête de courir après les autres et peut-être que t'en auras une. » Trépidante ou non. Il ment de toute manière. Il veut juste rien te dire. Ni à toi, ni à personne. Il veut conserver ce semblant d'anonymat qu'il n'a pas vraiment.
Tu ne vois absolument pas ce qui peut bien le faire rire. Ce sont les étapes de la vie de se marier, de fonder une famille… de divorcer, de picoler et de gâcher sa vie. Très joli parcours. Ce n'est qu'un petit léger détour. Tu reviendras dans le bon chemin bien assez rapidement, bien sûr. « Pose ce verre Elise. » Sûrement pas. Ta prise sur le verre ne fait qu'augmenter. Tu vas quand même pas le gaspiller. Il y a des enfants qui meurent de soif quelque part dans le monde. Tu as entendu ça une fois. C'est sûrement vrai. Quoi que c'est à ce demander ce qu'il font avec tout ce fric récolté dans les œuvres caritatives. « Chut, tu déranges la cérémonie. » que tu lui dis dans un presque murmure, presque, en venant poser ton doigt sur ses lèvres. Chut, tais-toi. Il dérange tout le monde avec son rire qui n'a pas sa place.
« J’vais finir par te prendre au jeu. Te cueillir ici et t’amener devant l’autel. Tu pourras plus faire machine arrière. » Ouais, ouais, cause toujours. Comme s'il était capable d'une telle chose; l'engagement. Tu juges, carrément. Rien de nouveau. De toute manière, lui aussi, il juge. Son tour ne venait pas forcément avec votre tour dans tes paroles. C'était plutôt lui avec n'importe qui d'autre que toi. Voilà. De toute façon, il ne pense pas ce qu'il dit. « Promis, tu resteras une femme libre. » Ton sourcil se redresse, alors que ton regard se tourne vers lui. C'qu'il t'énerve. « Ça veut dire quoi, ça ? » Tu resteras une femme libre. Il y gagnerait quoi ? Tu y gagnerais quoi ? Il veut un mariage sans les engagements qui viennent avec ? À quoi ça sert ? À rien du tout. « Tu prends de la cocaïne ? » Wow. C'est vraiment ce qui vient de sortir de ta bouche ? Tu réfléchis avant de parler ? Pas ce soir. Pourquoi est-ce que tu agis comme si l'offre demandait réflexion de toute manière ? « J'ai assez donné dans les drogués. » Ah et tu en rajoutes en plus, l'alcoolique en calant le fond de ton verre. Tu viens lui tendre ton verre vide - c'est pas un péché d'avoir un bar dans une chapelle ? - il voulait que tu le poses y'a deux secondes. Tiens, il est tout à lui maintenant. « Et t'as même pas de bague. » que tu lui reproches déjà. Il ne peut pas te marier sans bague. Il ne va pas te marier. Un joli bijou et ton coeur est déjà à moitié gagné. À une époque, il arrivait à te faire sentir comme la reine du monde Saül avec ses parures en diamants et ses colliers de perles. Et lui Oz, il pourrait ? Il doit avoir un paquet de fric à force de soudoyer tous les riches de ce monde. Oh oui, entre l'amour et l'argent, tu chosis l'argent. L'argent ne t'a jamais brisé le coeur. Tu ne peux pas en dire autant de l'amour. |
| | | | (#)Ven 18 Juin 2021 - 0:01 | |
| « Arrête de courir après les autres et peut-être que t'en auras une. » chacun sa guerre, chacun son combat. J’aimais cette vie-là, la traque, voir les paillettes à travers les autres et me rendre compte depuis tout ce temps qu’il y avait rien de vrai. Y a rien de pire que de lire les regards vides de ceux qui foulent les tapis rouges. Y a rien à leur envier et moi, j’suis dans le système de la tornade qui fera qu’ils en sortiront jamais ou alors, pas sans dommage. Mais ça m’plait, la vie est ainsi faite. Le malheur des uns fait le bonheur des autres ,comme on dit, c’est l’jeu, il faut juste savoir où se situer et j’étais persuadé d’être du bon côté. Elle ferait mieux de se taire, Elise, elle ferait mieux de rentrer chez elle en fait, d’arrêter d’être si pathétique. Deviendrais-je empathique ? Pas envers elle quand même. Pas envers Elise, la grande Elise ? Quand j’vous parle d’un regard creux et vide, elle en est la parfaite illustration. Sauf qu’Elise elle se pavane pas sur les tapis rouges, elle est pas devant les caméras, elle a pourtant personne à leurrer. A part elle-même, peut-être. Elle est sa propre illusion. « Chut, tu déranges la cérémonie. » un peu de retenue. Quand Camille saura où j’ai mis les pieds ces derniers jours, si elle apprenait combien de personnes s’étaient dis oui ici, en feintant prier le Seigneur. Quel blasphème. Et si c’était notre tour ? Et si je revenait voir Camille en lui disant que ça y est, son bon vieux Dinis avait la bague au doigt. Ca me fait sourire, Elise moins. En tout cas, ce que je note, c’est qu’elle balaie pas totalement ma proposition. Serais-tu autant en chien, Elise ? « Tu prends de la cocaïne ? » quel rapport ? Elle pense que j’suis sous coke pour lui faire une proposition pareille ? Je ris à nouveau. J’avais oublié son grand sens de l’humour. « Y a bien longtemps que j’ai rien touché. » bien longtemps que j’me rends compte des ravages que ça peut faire. J’y ai touché, quelques fois, parfois, c’était monnaie courante même, mais ça fait plusieurs années, à mon arrivée à Brisbane, quand il fallait percer, quand il fallait se faire une réputation, que le loup entre dans la bergerie. « T’es déçue ? » elle veut se défoncer, c’est ça ? Ah Elise, vas voir Saul, il doit bien avoir un petit quelques choses pour toi. « J'ai assez donné dans les drogués. » ouais, mais t’y retournerai bien s’il t’avait pas jeté comme il l’a fait, hm ? « Et t'as même pas de bague. » si elle savait comme j’aime le défi, Elise. Elle le sait, d’ailleurs. Parce qu’elle me dit pas non. Elle me dit pas que c’est surement la pire idée que j’ai pu avoir dans toute ma vie, elle me dit pas qu’elle ferait mieux de s’en aller. Non, elle me défi. Avoir une bague, franchement, c’est facile. « Bouge pas. » j’ai quelques billets dans la poche. C’est qu’une question de temps. Je lui tourne le dos et j’observe, je sais bien faire ça, observer, la traque, oubliez pas, c’est mon métier. Une proie… taille moyenne, menue, elle a surement les doigts aussi fin qu’Elise, mais aucun diamant ne brille, même pas du plaqué argent. Deuxième proie, trop grande et ses mains restent plongées dans ses poches. « j’vais trouver. » que je marmonne, je dois trouver. Et là, troisième proie. « Toi. »mon sourire de déterminé, ça sera facile. Je disparais un instant, je m’éloigne et mes paroles sont inaudibles aux oreilles d’Elise. Deux billets me suffisent, aucune négociation, ça en est presque décevant, trop rapide, trop facile. Là c’est Elise qui va encore se défiler. Quel autre défi, après ça ? « Tiens. » je brandit la bague entre mes doigts, juste sous son nom. C’est pas du diamant brut, mais ça brille un peu et ça lui ira. « T’as plus aucune excuse. » peut-être, mais là, elle a trop bu. Aller Elise, porte mon nom si t’en es capable.
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| | | | (#)Ven 18 Juin 2021 - 0:40 | |
| « Y a bien longtemps que j’ai rien touché. » Jack aussi ça faisait longtemps qu'il n'avait rien touché. Une poignée de semaines à tes côtés et il a replongé bien profondément. Et Saül ? Sobre toute sa vie jusqu'à ce qu'il sombre à son tour dès que vous tentez un semblant de dernière chance. C'est assurément ta faute aussi. « T’es déçue ? » Tu hausses les épaules. Tu as assez donné avec les drogués. C'est ça la réponse. Tu ne veux plus aller là. Plus jamais. N'en ressorte que des mensonges et des déceptions. Tu n'as rien contre les mensonges. Sauf quand tu es en dehors des mensonges.
« Bouge pas. » Et il part. Il part pour se sauver c'est sûrement ça. De toute manière, tu restes juste le temps d'entendre vous pouvez embrasser la mariée et tu t'en vas d'ici. Après quatre mariages, tu en as assez vu. Bon à genre dix minutes par mariage, c'est pas si long quand même. Il n'y a pas de déclaration d'amour qui n'en finisse plus de finir. Tu aurais déjà gerber sur la moquette depuis longtemps sinon. « Tiens. » Tu sursautes presque de le voir brandir une bague sous ton nez. D'où est-ce que ça sort ça ? Tu regardes autour de toi comme si tu allais découvrir une bijouterie ouverte 24/7 - ce qui ne serait pas particulièrement étonnant. Mais non, rien. « T’as plus aucune excuse. » Ton regard se baisse sur la bague. Tu n'es pas trop en état de faire une analyse approfondie de la bague. C'est pas le top qualité. C'est facile à voir quand même, mais elle n'est pas en plastique non plus. « L'autre était plus belle. » L'autre, celle offerte par Saül dans une autre vie. L'énorme cagnotte fait spécialement pour rendre toutes les autres femmes jalouses, celle qui devait prouver que c'était ton mari le plus riche. L'amour était naturellement proportionnel à la qualité de la bague, bien sûr. L'amour d'une vie si on se fit à la bague. « C'est en attendant d'en voler une mieux j'espère ? » Parce qu'il n'y a aucune bijouterie, donc il l'a volé. Ta logique est incroyable ce soir. « J'vais finir par croire que t'as bousillé mon mariage pour pouvoir m'épouser. » que tu dis, le rire moqueur pas bien loin au bord des lèvres. Tu viens croiser les bras contre ta poitrine, en te calant dans ton faux banc d'église. C'est n'importe quoi tout ça. On dit que qui aime bien, châtie bien. C'est ça son truc ? Il doit être sacrément amoureux de toi Oz.
« Vous êtes les prochains ? Il ne reste qu'une place. » What the fuck ? D'où est-ce qu'elle arrive celle-là avec son calepin en main prête à prendre vos noms en note pour l'inscription officielle. Elle a l'œil pour repérer les bagues qui brillent de loin. Pfff, elle brille même pas tant que ça. Elle brille pas assez pour la poule de luxe que tu es. Ton regard se porte sur Oz et sa bague de qualité moyenne. Bah alors, tu t'agenouilles ou pas trouillard ? « Non. Il est terrorisé par l'engagement. » De l'extérieur, on dirait presque la petite amie frustrée que son copain ne veuille pas officialiser son union avec elle. La vérité est bien plus complexe que ça. Tu ne l'as comprends même pas toi-même la vérité. Tu ne vas certainement pas te mettre à l'expliquer à cette parfaite inconnue. Tu devrais juste rentrer chez toi. Tu aurais dû le faire il y a une bonne heure déjà. |
| | | | (#)Ven 18 Juin 2021 - 10:25 | |
| La bague sous le nez, la surprise est lisible sur le visage d’Elise. Qu’est ce qu’elle attend alors ? Va-t-elle se défiler ? Moi, je jubile. « L'autre était plus belle. » je lève les yeux au ciel. L’autre, quoi, l’autre ? Quelle autre ? Passe à autre chose Elise. « C'est en attendant d'en voler une mieux j'espère ? » change de disque. Tu veux une demande spectaculaire ? Filmée et diffusée sur tous les reseaux ? Tu veux un avion dans le ciel avec un « veux-tu m’épouser » pour en mettre plein la vue à tout l’monde ? On est pas sérieux Elise. Rien n’est sérieux. Du moins, pour les minutes à venir encore, parce qu’une fois qu’elle aura dit oui, tout deviendra plus concret. J’vais finir par croire qu’elle attend de moi de réelles intentions. Au fond du trou, à ce point ? « Je volerai les étoiles dans le ciel pour toi, si c’était possible. » je me ferai vomir. J’en ris. Elle veut du pathos, voilà du pathos. « J'vais finir par croire que t'as bousillé mon mariage pour pouvoir m'épouser. » « Ton mariage s’est bousillé tout seul, vous aviez pas besoin de moi. Dis-toi que j’ai fait en sorte de vous faire gagner du temps. » Elle me soule avec son mariage. C’est un enfant capricieuse Elise, exigeante, qui n’a pas les moyens de se le permettre. « Vous êtes les prochains ? Il ne reste qu'une place. » ah je ris, je jubile encore plus. Bien sûre qu’on sera les prochains. Cette nana sortie de nulle part tombe à pic. « Non. Il est terrorisé par l'engagement. » Je prends le stylo des mains de la marieuse, le cupidon 2.0. Elle a choisi ses cibles, bien sûre qu’on va s’marier, bien sûr qu’on va s’engager. Je note, Dinis Irish, Elise Rinehart. « C’est par où ? » tout droit, devant nous, à cinq mètres. La place se libère, y a plus qu’à. « Madame Elise Rinehart, je vous attends devant l’autel, ne me faites pas faux bon. » et je la plante, là, avec ma bague entre les doigts que je secoue encore une seconde sous ses yeux. Elle est pour elle, dès lors qu’elle m’aura rejoint, dès lors qu’elle aura dit oui. Elvis m’accueille comme il se doit et se permet même de réajuster ma chemise qui n’a rien d’une chemise digne d’un mariage, mais Elise n’a rien d’une mariée digne de ce nom non plus. Elle a la mine déconfite, le regard vitreux, pue l’alcool et fait dix ans de plus. C’est à elle que je vais prêter mon nom ? Ah, le poids sur les épaules qu’elle va se coltiner. Demain, elle aura envie de gerber, de me gerber. « Elle va venir, elle se fait juste un peu désirer. » que je lance à Monsieur le roi du rock’n’roll. Il est aussi pitoyable que nous.
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| | | | (#)Ven 18 Juin 2021 - 12:40 | |
| « Je volerai les étoiles dans le ciel pour toi, si c’était possible. » Il pourrait quand même faire un minimum d'effort pour avoir l'air plus crédible. « T'es lourd sérieux. » Qu'il les garde pour lui ces pickup lines à deux balles. Ça ne marche pas sur toi, même dans l'état aussi pathétique dans lequel tu te trouves. Pas certaine que ce soit vraiment le but de toute manière. Il y a une étincelle de défi dans ses yeux. C'est toi qu'il défi. « Ton mariage s’est bousillé tout seul, vous aviez pas besoin de moi. Dis-toi que j’ai fait en sorte de vous faire gagner du temps. » Tout seul pas vraiment. Sans Ariane Parker ton mariage avec Saül tiendras encore debout. Il serait toujours aussi chaotique et guidé par une énorme rancune, mais il serait toujours debout.
Quand toi tu trouves l'intrusion de la demoiselle invasive, Oz s'en réjouit en agrippant le stylo qu'elle avait entre les mains pour vous inscrire ? « C’est par où ? » Il va vraiment jouer la blague jusqu'au bout ? « Madame Elise Rinehart, je vous attends devant l’autel, ne me faites pas faux bon. » qu'il annonce en brandissant de nouveau la bague sous ton regard. « Sinon, quoi ? » Sinon, tu sauras jamais parce qu'il est déjà parti devant l'autel. Tu as le cerveau beaucoup trop en compote pour arriver à vraiment réfléchir sur ce qui est vraiment en train de se passer. Tu n'as pas les idées claires. Tu comprends encore moins qu'il y a de réel conséquence aux gestes que tu es à deux doigts de poser sans comprendre pourquoi tu les pose. Oh wait, tu y vas vraiment ? « Elle va venir, elle se fait juste un peu désirer. » Par chance que Oz déborde de confiance pour vous deux.
Quand tu arrives à côté de lui et que ta main se glisse dans la sienne, c'est plus pour garder ton équilibre qu'autre chose. « Madame Elise Rinehart, acceptez de prendre comme époux Dinis Irish ici présent- gnagnagna blablabla - jusqu'à ce que la mort vous sépare ? » Y'en a eu beaucoup des mariées qui ont rit suite à ses paroles aujourd'hui ? Y'aura au moins eu toi. C'est qu'une blague de mauvais coup. Ça ne peut pas être vrai. À voir le regard de jugement qui se pose sur toi devant Elvis qui veut probablement juste se tirer d'ici après avoir passé une partie de la nuit à marier des personnes plus louches les unes que les autres. Tu as presque l'impression d'être une enfant qui se fait gronder pour un mauvais comportement. « Euh, oui ? » On y est presque. C'est presque ça. Continue encore un peu que semble vouloir dire le mouvement des mains de Elvis. Quand ton regard se pose dans celui de ton futur époux, c'est un pourquoi que tu as envie de lui demander. Mais quand tu dis « Oui, je le veux » c'est parce que ça tourne dans ta tête. Tu sais pas si c'est à toi ou si c'est à Jack que tu veux crever le coeur en disant oui à cet homme qui au fond, tu ne connais absolument pas. C'est parce que la terre entière te reproche de jamais rien faire, de jamais faire de folie comme dirait Jet - oh oui, il va t'arracher la tête lui aussi qui juge toujours tes mauvais choix. C'est qu'ils sont nombreux ces derniers temps Ce sera ton problème demain matin. Là, maintenant, ton seul problème est de voir si Oz se fout de ta gueule depuis le début et qu'il ne va même pas dire oui. La honte. |
| | | | (#)Ven 18 Juin 2021 - 16:04 | |
| Je savais bien qu’elle se ferait pas trop prier. J’me demande bien ce qui peut vraiment la pousser à se hisser jusqu’à Elvis pour venir dire oui. Enfin, dire oui. J’en sais rien, peut être qu’elle va pas aller jsuqu’au bout, peut être qu’elle sera moins conne que moi, peut être qu’elle saura être raisonnable et pas voir ce défi débile comme une grosse preuve de courage. Quel courage il faut pour venir ici et se dire oui pour la vie ? La blague. Mais nous y voilà, deux adultes qui ne peuvent pas se voir en peinture, deux adultes qui ont pour seul but de se faire chier l’un et l’autre, parce qu’elle pense peut être que ça m’emmerde qu’elle porte mon nom. Mais y aucun mérite à s’appeler Irish, y a aucun mérite à porter le nom de mon père, ce connard aussi. Tous les Irish, je les vomis. Sarah et les autres, j’leur gerbe dessus. Tien, une connasse en plus dans la famille, si c’est pas l’ironie du sort ? « Madame Elise Rinehart, acceptez de prendre comme époux Dinis Irish ici présent… » j’écoute même pas la fin, mes yeux sont rivés sur la Rinehart, prêt à entendre sa réponse. Alors, tu vas jusqu’au bout ou tu te ravises ? « Euh, oui ? » ça, c’est pas une réponse, ça, c’est une question. Plus d’entrain, s’il te plait. « Oui, je le veux » ca sonne tellement faux, elle veut pas du tout ça, mais elle vient de prononcer les mots magiques, et là, elle peut plus faire demi-tour, prisonnière Elise Irish. Son oui, je le veux, si bien orchestré, digne d’un film de comédie romantique qui m’donne aussi la gerbe. Ou peut être qu’on est dans Hangover non ? Elvis me retourne la question. Moi, Dinir Irish, est ce que je veux prendre pour épouse Elise Rinehart ? Je me permets un silence, je me permet de faire peser ce lourd moment sur les épaules de ma future femme. Je me permets de lui mettre le doute. Je vais accepter ou dire non et tourner les talons, la laissant seule face à sa détresse ? Lui faire capter à quel point elle est pitoyable. Ou alors, je dis oui et demain, elle captera à quel point elle a été pitoyable ? Aujourd’hui ou demain ? Aller… « Je le veux. » et ce sourire satisfait qui ne quitte plus mon visage, ce sourire vicieux et pervers, je le sais, je ne m’en cache pas. Quel con je fais, mais un con fier de lui, fier de ce coup. Finalement, je ne serai pas venu ici pour rien, ces trois jours perdus me valent à présent une nana sur le dos. Peur de l’engagement, qu’elle disait. Mais elle est bien placée pour savoir qu’un mariage, ca se casse plutôt facilement, au final. « c’est là qu’on s’embrasse ? » que je demande à Elvie, tout en me tournant vers madame Elise Irish. « Ou on signe d’abord ? » oui, faut signer les papiers, tout ça. Quelle connerie. On signe, je signe, elle signe, tout est signé, on a notre papier, notre preuve d’amour. « On s’embrasse ou pas alors ? » que j’insiste, gros lourdingue comme elle aime.
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| | | | (#)Ven 18 Juin 2021 - 18:18 | |
| Il se fout de ta gueule Dinis. Depuis le début, c'est évident. Si c'était pour te faire mourir de honte et montrer à quel point t'es pathétique de vouloir t'accrocher à n'importe qui qui veut bien te donner un minimum d'attention - et qui n'est pas coké voilà tes seuls critères. Bravo c'est réussis. Tu sais pas trop si c'est l'angoisse ou si c'est l'envie de gerber qui te donne cette drôle de sensation dans l'estomac. Probablement un peu des deux. « Je le veux. » Pardon ? « Oh. » C'est quoi ce oh là ? Un soulagement ? Une surprise ? Une bonne ou une mauvaise ? C'est un genre de oh qui voit à quel point tu t'es foutu dans la merde (ah non ça c'est pour demain seulement). « c’est là qu’on s’embrasse ? » hen quoi ? Vous êtes obligé ? « Ou on signe d’abord ? » N'importe quoi qui repousse ce moment là de quelques minutes encore. Pourquoi y'a des papiers ? C'est qu'une connerie tout ça. Elvis est mort. Il ne peut pas marier des gens ensemble pour de vrai. Tu suis quand même la vague en apposant ta signature là où c'est requis. Tu te sens pressé par les autres, comme si tu n'avais pas vraiment le temps de bien y réfléchir - t'es pas en capacité de le faire. Vous êtes sûrement le pire couple qu'ils ont marié ce soir.
« On s’embrasse ou pas alors ? » Tu figes. On dirait presque une adolescente de quatorze ans qui se retrouve devant le garçon qu'elle devra embrasser pour la première fois de sa vie. « Ça casse un peu le truc de le demander. » Sauf qu'il n'y a absolument rien à casser. Y'a comme un genre de embrassez-vous qu'on en finisse qui se fait entendre dans la salle. Sûrement Elvis qui n'en peut plus que ça ne finisse pas de finir. Tu jettes un rapide regard circulaire dans la salle. La salle est vide, ou presque. Faudrait quand même pas que quelqu'un soit témoin de ça. Tu y vas quand même, parce qu'il paraît que ça prend un baiser pour conclure le marché. C'est doucement que tes lèvres rencontrent les siennes pour la première fois. Tu as le feu aux joues, sans savoir si c'est Oz ou l'alcool qui te les colores (l'alcool assurément). C'est toutefois plus rapidement que tu t'en détaches. Pas certain que ça compte vraiment pour un baiser, mais on fera avec.
Et la suite ? C'est quoi la suite ? Faut faire des bébés ? On se marie et on fait des bébés. C'est ça le cycle de la vie. Mince, il est pas au courant que la machine à bébé est défectueuse. Tu aurais peut-être dû commencer par là. Trop tard. « J'veux rentrer. » Tu aurais dû le dire y'a quelques minutes (heures) déjà. Mieux vaut tard que jamais à ce qu'il paraît. Tu rentres toute seule ? Avec lui ? Tu pars chez Jack ? (qu'est ce qu'il fout dans l'équation celui là ?) « Tu rentres avec moi ? » Ah, finalement c'est lui que tu chosis; ton mArI. Masochiste jusqu'au bout. Après tout, c'est votre lune de miel. |
| | | | (#)Dim 20 Juin 2021 - 22:59 | |
| « Ça casse un peu le truc de le demander. » Oh bah moi j’en sais rien. Faut savoir c’que vous voulez les nanas. Le consentement et tout ça. Il me semble que j’vois partout qu’il faut demander l’autorisation pour un oui ou pour un non, ça vaut aussi pour le first kiss du mariage, non ? Et puis, ça casse le truc de quoi ? Tu crois vraiment qu’il y a un truc ici là ? C’est ça ton rêve le plus fou, Elise ? Un mariage sous une chapelle construite en deux jours, qui est prête à s’écrouler au moindre coup de vent, avec de la viande saoule – autant que toi – autour et aucune d’entre elle n’est là pour célébrer notre mariage. Ils sont tous curieux de voir qui se lance dans l’aventure, qui est assez pitoyable pour accepter cette expérience. Enfin, tu m’diras, à cette heure ci, y a plus grand monde dans la salle, c’est bientôt la fin, ils sont tous partis, quitté le navire, y a plus que nous, en réalité. Love in Brisbane, la prochaine fois, j’t’emmène à Vegas, ça aura l’mérite d’être un peu plus crédible. Moi j’la regarde toujours comme un con, à savoir si elle va vouloir le faire ou pas. J’m’attends juste à ce qu’elle en ait assez et qu’elle se décide à partir maintenant, mais elle va vraiment jusqu’au bout Elise, elle m’embrasse devant notre King. Enfin, si on peut appeler ça un baiser, elle a à peine effleuré mes lèvres, j’ai même pas eu l’temps de savoir si elles étaient vraiment douce. C’est juste pour le geste, ca m’fait rire. « C’est moi qui t’fais rougir comme ça ? » question rhétorique, bien sûre qu’elle rougit, bien sûre qu’elle a eu un coup d’chaud. « J'veux rentrer. » bon, de toutes façons, c’est l’heure, y a plus rien à faire, ça va surement fermer dans l’coin et moi j’suis toujours bredouille, pas de cliché intéressant ce soir, c’est fini, pas question que j’revienne dans l’coin demain. « Tu rentres avec moi ? » ma surprise se lit facilement sur mon visage, tant je m’attendais pas à ça. Non, je m’attendais à ce qu’elle s’en aille à nouveau – comme quoi, Elise est pleine de surprise, finalement. « Ça dépend, chez toi ou chez moi ? J’ai pas de chambre d’ami. » Mais, en même temps, quand t’es mari et femme, c’est pas une obligation d’avoir une chambre conjugale ? « J’te préviens Elise, je couche pas l’premier soir. » la vanne, suffirait qu’elle demande pour que j’me retrouve à poil au dessus d’elle, aucune dignité. « Bon aller, viens. » sa veine, c’est que j’ai rien bu ce soir, que ma voiture est garée à quelques dizaines de mètres et qu’elle a même pas besoin d’me guider, Waze fera l’affaire. De toutes façons, dans dix minutes, elle ronfle à côté d’moi dans la voiture, c’est obligé. « J'espère que c'est pas trop la honte de monter dans un SUV qui vaut pas 100 000 dollars. »
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| | | | (#)Lun 21 Juin 2021 - 1:50 | |
| « C’est moi qui t’fais rougir comme ça ? » Pffff, non. Sûrement pas. Tout le monde prend un peu de couleur après quelques verres. Pourquoi il tourne toujours tout vers lui ? Qu'il pense ce qu'il veut. Pour l'instant, tout ce que tu veux, c'est de rentrer. Il rentre avec toi ou pas ? « Ça dépend, chez toi ou chez moi ? J’ai pas de chambre d’ami. » Il dit ça pourquoi ? Parce qu'il veut pas que ce soit chez lui justement parce qu'il n'a pas de chambre d'ami ou l'inverse ? Ça va, tu es une experte dans l'art de dormir avec son mari sans qu'aucune partie de ton corps n'entre en contact avec le sien. Qu'il arrête de s'imaginer des choses. « J’te préviens Elise, je couche pas l’premier soir. » Peut-être pas avec toi, mais avec n'importe qui d'autre, oui. Peut-être que tu as le jugement trop facile. « C'est pas le premier soir. » C'est définitivement la première nuit - possiblement la dernière - mais ce n'est pas le premier soir. Elles ont été trop nombreuses les soirées avec Oz si on te demande ton avis. Celle-ci compte parmi le pire si on demande à Elise sobre demain matin.
« Bon aller, viens. » Pas trop tôt tu étais à deux doigts de le planter pour t'appeler un taxi. Tes escarpins te font mal aux pieds. Pourquoi est-ce qu'il est garé si loin ? « J'espère que c'est pas trop la honte de monter dans un SUV qui vaut pas 100 000 dollars. » « J'm'en fou. » que tu lui réponds en haussant les épaules. La fierté prend un coup quand tout ce que tu veux c'est de rejoindre ton lit peu importe le moyen de transport emprunté. Tu te glisses du côté passager. Quoique la banquette arrière aurait été pas mal pour dormir. Tes pieds te remercient lorsque tu retires tes chaussures. Ta tête vient lourdement se poser contre la paume de ta main. « J'vis à Spring Hills. Sur Water Street. » La rue des pleins aux as. Tu te demandes s'il était assez creepy pour déjà connaître ton adresse. Tu préfères ne pas le savoir. « 667. » que tu précises en baillant exagérément. Oh, alors, c'est chez toi finalement. Là où il y a plus d'une chambre, parce qu'il couche pas le premier soir et blablabla.
Tu as juste reposer tes yeux pendant une seconde. Deux maximum. Juste ça. Pourtant, tu es un peu confuse quand tu ouvres les yeux et que ta maison est juste devant toi. Vous êtes déjà arrivé ? Tu titubes jusqu'à la porte. Tu dois te reprendre à deux reprises pour réussir à insérer ta clé dans la serrure. Pathétique. « Dors où tu veux. que tu lui dis en entrant finalement dans la maison. Qu'il prenne une chambre d'ami, le sofa, qu'il se glisse à tes côtés, qu'il rentre chez lui. Franchement, c'est le dernier de tes soucis. Toi, tu montes déjà les escaliers qui montent à l'étage. Tu ne réalises même pas à quel point tu prends un temps fou à le faire. Faut dire que ce n'est pas la meilleure idée au monde de tenter de se battre avec la fermeture éclair de ta robe qui ne veut pas coopérer. Elle est foutu - ou tu t'y prends mal c'est selon. Tant pis, tu dormiras avec. Tu mets ça dans la liste des problèmes à régler demain matin. Tant que tu gerbes pas dessus, c'est all good. |
| | | | (#)Lun 21 Juin 2021 - 19:44 | |
| Est-ce que je lui dis que je sais où elle habite ? Elle va même pas se rendre compte que j’vais pouvoir taper avec aisance son adresse dans le GPS et elle va même pas se rendre compte que c’est même dans l’historique de navigation. Elle croit quoi Elise ? Que mes infos tombent du ciel ? Faut bien quelques moyens de pressions et ça passe par la vie privées, par les adresses, les numéros de téléphone bien garder dans un répertoire rendu top secret. Ca veut pas dire que j’vais chez elle tous les soirs avant d’me coucher, ca veut juste dire que quand j’suis dans l’coin, j’vérifie que tout aille bien. On va dire ça. Mais elle relève pas, parce qu’à peine installée dans la voiture, elle ferme les yeux. Plus d’son, plus d’image et moi, j’ai juste à me concentrer sur la route pour aller chez elle. J’me demande ce que j’fous, j’me demande dans quelle merde j’me suis mise, j’me demande comment elle va réagir, j’me demande si j’dois pas faire demi tour et aller cramer les preuves, détruire les documents. Quelle connerie. Pourquoi je m’entête à être aussi con, bordel. J’jete un œil de temps en temps vers elle, elle dort, elle est bien plus agréable quand elle m’assassine pas du regard et quand elle a la bouche fermé, un vrai plaisir Madame Irish. Devant chez elle, je gare la voiture dans l’allée de son garage, la place est prévue pour moi, impeccable. La voiture a fini de la bercer, elle se réveille d’elle-même, je la soupçonnerais presque d’avoir fait semblant de dormir pour pas voir les minutes passer et être obligée de faire la conversation. C’est pas plus mal, un peu de calme. Elle ouvre la voie et moi j’la suis, uniquement pour m’assurer qu’elle va pas tomber et se fracasser l’crâne par terre, elle titube et j’me surprends même à assurer une sécurité derrière elle, au cas où elle bascule. « Dors où tu veux. » j’observe, c’est la première fois que j’entre chez elle, même si je sais où elle habite, j’ai pas eu l’audace de faire des clichés d’elle dans sa baraque. Y a du vice chez moi mais j’en suis pas là quand même. Elle monte les escaliers et elle a l’air de bien se tenir et moi j’suis comme un con à rester en bas. J’suis comme un con qui se demande s’il doit se barrer, s’il doit rester, s’il trouvera une couverture pour se caler sur le canapé et y a même pas l’idée de la suivre dans sa chambre qui me traverse l’esprit – peut être juste une demi fraction de seconde, mais ça s’arrête là. « Bonne nuit, Madame Irish » que je lance en poussant la voix pour qu’elle m’entende. Et j’suis même pas satisfait de ça, en vrai. Quelle merde.
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Dinis a fini par s’endormir, sans couverture, en caleçon, sur le canapé d’Elise. Il peut pas se plaindre du confort, c’est limite mieux que son propre lit. Il finit par se réveiller parce que les rayons du soleil percent la grande baie vitrée et viennent lui brûler le visage. Il est beaucoup trop tôt pour lui et il capte presque pas où il est, jusqu’à ce qu’il reprenne ses esprits. Il émerge, il gamberge.
Putain de merde. C’était pas juste un rêve tout ça. J’me suis vraiment marié avec Elise hier soir. |
| | | | (#)Lun 21 Juin 2021 - 23:54 | |
| « Bonne nuit, Madame Irish » Ferme là. que tu penses, que tu dis, tu sais plus trop. Tu le marmonnes sans aucun doute. Madame Irish, mon œil. Dommage que tu sois rendu trop haut dans les marches pour qu'il voit le doigt d'honneur juste pour lui. Très mature. Tu perds en classe avec un (des) verres dans le corps. Quand ton corps entre en contact avec ton lit, c'est le noir totale. Quoique peut-être qu'il est arrivé bien avant le blackout.
* * * Le réveil le lendemain matin est brutal. Tu as un de ses maux de crâne. Tu n'as même pas pris le temps de te glisser sous les couvertures. Tu portes encore tes fringues de la veille. Soirée difficile ? On peut dire ça. Y'a rien qui sent le vomit. Ta dignité est à moitié sauvée. Tu viens attraper ton téléphone laissé pour mort au sol. Ah bien sûr que t'as pas pu t'empêcher d'écrire à Jack dans ton état lamentable. Tu devrais sans doute supprimer son numéro de tes contacts pour que ça n'arrive plus jamais. Au moins, tu t'es pas trop humilié. Pour cette fois-ci du moins. Tu peux pas garantir pour la prochaine fois. Tu t'excuseras tout à l'heure quand tu auras repris un semblant de vie. Il a dit qu'il t'aimait. Tu l'as quand même retenue même si tu devrais pas. Ce sont ces messages qui te mettent l'estomac autant à l'envers ou si c'est la cuite d'hier ?
Deux aspirines et une douche froide plus tard, tu descends le palier d'escalier jusqu'au rez-de-chaussée. Tu as la nausée, mais après deux cafés, ça devrait être presque rentré dans l'ordre. Tu passes une main dans ton visage pour te réveiller un peu, mais quand tu ouvres de nouveau les yeux, tu sursautes à la vue d'un homme à moitié à poil sur ton canapé. Woh. Tu mets au moins une minute avant de comprendre que c'est Oz qui pionce dans ton salon. Euh, quoi ? « Qu'est-ce que tu fais là ? » que tu penses à voix haute alors qu'il semble être aveuglé par les rayons du soleil qui passe au travers de la baie vitrée. Dommage, c'est pas son cadavre qui y traîne. Il est encore en vie. Ah. Soudainement, ça te revient un peu. En fait, tu te souviens qu'il était là hier, à ce truc de mariage en rafale débile. Tu ne sais plus trop comment tu es rentrée chez toi. Visiblement, c'est Oz qui t'a ramené. Mieux vaut le retrouver là que tout nu dans ton lit. Dure soirée on disait, hm ?
« Dégage d'ici. » que tu le chasses en ramassant ses fringues qui traînent au sol pour les lui lancer. Habille-toi et dégage. Il devait pas être en état de rentrer hier. C'est sûrement ça. Après une bonne nuit de sommeil, il l'est. Il n'a aucune raison de s'attarder ici. Autre que celle de t'embêter bien sûr. |
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