| | | (#)Mar 22 Juin - 23:48 | |
| « Qu'est-ce que tu fais là ? » Oh non Elise, fais pas celle qui a tout oublié, fais pas l’amnésique qui a trop bu et qui a un blackout total. Pas à moi. Je sais que tu tiens la route avec l’alcool, je sais que c’est pas cette petite cuite qui va te permettre de faire comme si de rien n’était. Je t’ai vu à l’œuvre plus d’une fois, à d’autres. Elle aurait pu commencer par dire bonjour, en plus, par politesse. Parce que déjà que j’me fais réveiller par le soleil mais si en plus, j’dois m’dépêcher parce qu’elle a décider de virer son nouveau mari, ça va vraiment être une journée de merde. J’avais rêvé mieux, moi aussi. Et moi aussi, j’voulais la femme parfaite, j’voulais l’amour sous les tropique, le coup de foutre à Nothing Hill et tout l’reste, moi aussi j’voulais le : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant, et bien, figure tout qu’on ne peut pas tout avoir Madame Irish, milles excuses. J’me redresse sur le canapé et j’émerge encore. « Dégage d'ici. » elle m’aide à ramasser mes vêtements, c’est mignon. J’attrape mon pantalon et ma chemise au vol, elle a pas envie de se rincer l’œil sur mon corps d’athlète, ça pourrait lui donner des idées et la chambouler. « J’me disais bien que t’étais trop douce hier… tu devais pas être dans ton état normal. » je me lève pour m’habiller, puisque j’allais quand même pas sortir à moitié à poil. Un peu de patience madame Irish, je déguerpi bientôt le plancher. « Ah, l’alcool… » ca doit être ça, l’alcool ça l’adoucie finalement, quand ça en rend certains autres agressifs. « T’as pas perdu ton alliance, j’espère. » autant, j’trouvais ça très con avant de m’endormir hier soir, mais là, vu sa réaction, ça y est, je jubile à nouveau. Que c’est bon de voir sa tête se décomposer en direct. « Comment on s’organise pour la suite ? » que je demande en reboutonnant mon jean. « J’pense que c’est plus grand chez toi, c’est plus intéressant si j’débarque avec mes affaires. » bien sûre que j’ai pas l’intention de venir habiter chez elle, l’un de nous finirait par mourir, soit par assassinat, soit pas suicide. Je lui souhaite pas tant à Elise et moi, j’ai encore à vivre quelques années. Un peu de provocation ne fait jamais de mal, et en général, je suis en forme le matin.
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| | | | (#)Mer 23 Juin - 0:45 | |
| « J’me disais bien que t’étais trop douce hier… tu devais pas être dans ton état normal. » J'te l'fais pas dire. Tu as peut-être exagéré juste un petit peu. « Ah, l’alcool… » C'est pas fait pour tout le monde. C'est pas fait pour toi. Pourtant, tu ne sembles pas comprendre le message. Peut-être qu'après cette soirée-là, tu feras enfin vœux de sobriété. Tout le monde t'en remerciera. En bonne prude que tu es, tu regardes ailleurs pendant qu'il se rhabille. « T’as pas perdu ton alliance, j’espère. » Mais là, ton regard retrouve rapidement sa cible. Il se marre de ta tête qui met une poignée de secondes à faire un retour sur la soirée d'hier. De tes yeux qui s'écarquillent sous la surprise. Elle te brûle le doigt soudainement la bague. Ton regard s'abaisse sur elle. Oh, oui. Ça te revient. C'est bien caché dans le tiroir du déni. Il y avait Elvis, puis Oz, puis il a dit je le veux et tu as visiblement fait pareil. Mais c'était pas sérieux. C'était juste pour rire (ouais c'est fou ce qu'on se marre). Pas vrai ? Oui, bien sûr, il n'aurait jamais fait ça Dinis. Il a autant de mépris pour toi que tu en as pour lui. C'était pour rire. Il se marre. On peut passer à autre chose maintenant.
Ou pas.
« Comment on s’organise pour la suite ? » Quelle suite ? Tu peux lui envoyer ton avocat au cul s'il veut jouer le jeu jusqu'au bout. Il fera moins le malin après ça. « J’pense que c’est plus grand chez toi, c’est plus intéressant si j’débarque avec mes affaires. » Ah, quel humour de merde il a. Même ici, c'est pas assez grand pour que vous sortiez vivant d'une colocation. « Très drôle. » que tu débutes en t'approchant de lui. C'est bon là ? Elle est finie la plaisanterie ? Tu viens retirer l'alliance à ton doigt pour venir la poser dans la paume de sa main. Comme si ce seul geste pouvait annuler tout le reste. « Si on pouvait ne plus jamais se revoir de notre vie, tu nous ferais un immense cadeau à tous les deux. » Il a rien de mieux à faire ? Il doit bien avoir d'autres personnes que toi à emmerder. T'es quand même pas sa victime préférée, hm ? « J'espère que tu as gardé le reçu. » Bof, même s'il l'a gardé, il ne retirera pas grand chose de cette bague de piètre qualité. Elle est hideuse. Si tu ne serais pas aussi snob, tu serais presque ému qu'il ait dépensé un billet pour toi. C'est à marquer au calendrier. C'est du jamais vu. Ça n'arrivera sûrement plus jamais. « Tu connais le chemin. » que tu ajoutes en désignant l'entrée d'un bras. Tu ne vas quand même pas le raccompagner jusqu'à la sortie. S'il s'est rendu jusqu'ici, il peut refaire le chemin inverse. Tentative numéro de le mettre à la porte. |
| | | | (#)Ven 9 Juil - 12:26 | |
| Ah les lendemains de cuite, qu’ils sont beaux à voir, ils sont moins beaux à assimiler visiblement. Les pièces du puzzle lui reviennent, elle capte et son visage se décompose à mesure. La bague lui brûle les doigts, cette bague qu’elle voit comme l’anneau de l’enfer. Ca l’est en réalité. C’est l’enfer qui commence, pour elle et pour moi. Est-ce qu’il y a un délai de rétractation, un droit de retour en arrière ? On fait quoi, maintenant ? Ah même moi, je faisais bien le malin hier, en pleine conscience, totalement maître de mon libre arbitre qui m’fait quand même faire pas mal de choix de merde. Elise en est un. J’ai juste signé mon point de départ pour des semaines, des mois voire des années de galère. J’suis un pantin qui s’laisse manipuler, la bague se retrouve juste dans la paume de ma main, elle qui veut absolument jamais m’toucher a pas trop réfléchi cette fois ci. C’est pour se débarrasser, pour tout annuler. Nope, c’est pas comme ça que ça marche. « Si on pouvait ne plus jamais se revoir de notre vie, tu nous ferais un immense cadeau à tous les deux. » elle ment, y aura toujours quelque chose qui la ramènera vers moi, c’est comme ça. Qu’elle le veuille ou non, et que je le veuille ou non. « J'espère que tu as gardé le reçu. » « Ah, j’suis plus un voleur ? » oui, parce qu’elle avait bien insinué que cette bague je l’avais dérobé à quelqu’un, quelques part. J’ai tout fait dans les règles, achetée pour un petit billet à cette femme qui n’avait pas trop cherché à négocier. Peut-être qu’elle aussi voulait se débarrasser de l’alliance du diable. Je termine quand même de me rhabiller, elle m’avait même pas laisser l’temps d’aller jusqu’au bout, mais, j’suis étonné qu’elle ait pas ramassé mes fringues pour tout jeter dehors, me forçant à sortir à moitié à poil. Encore trop sonnée, sous l’choc de la bonne nouvelle. « Tu connais le chemin. » c’est qu’elle serait presque trop aimable dans sa façon de faire. « J’ai pas l’droit à un petit café ? Tartine de beurre ou viennoiserie ? » que j’dis sans regarder la porte qu’elle m’invite à prendre. « C’est plus c’que c’était les services en chambre. » et quelle chambre, un beau canapé bien confortable, du grand luxe. « C’était pas des conneries, Elise. C’est pas parce que tu me rends la bague que ca annule le contrat. T’as signé, j’ai signé. Je crois qu’on est fait l’un pour l’autre. » ah ce sourire que je dégaine qui ne pourra que la rendre plus furieuse.
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| | | | (#)Ven 9 Juil - 18:15 | |
| « Ah, j’suis plus un voleur ? » Bon, tu l'as traité de voleur. Tu avais sûrement une bonne raison et tu avais sûrement raison aussi de le faire. C'est chiant - et probablement même un peu humiliant - que lui se rappelle de tout dans les moindres détails alors que toi, c'est très flou. Tu te souviens, mais très globalement. La fin reste encore un mystère. Tu te souviens juste d'être à la chapelle avec Oz et tu t'es réveillée dans ton lit. Le reste est très nébuleux. Ce mariage, tu t'en rappelle qu'à moitié. Mais, ouais, tu sais qu'il a eu lieu. Ce n'est pas des conneries ce qu'il dit. L'événement en tant que tel l'est pas par contre. Sans l'ombre d'un doute. Qu'est-ce qui a bien pu te passer par la tête ? « J’ai pas l’droit à un petit café ? Tartine de beurre ou viennoiserie ? » Il est là à gratter toutes les secondes supplémentaires possibles de ce malaise qui semble l'amuser. Non. Pas de café. Pas de petit-dej. Qu'il s'en aille et c'est tout. « C’est plus c’que c’était les services en chambre. » Ouais bah fallait aller dans un bed and breakfast pour se faire servir. Tu n'es pas sa servante.
Tu étais à deux doigts de lui demander de partir à nouveau quand il reprend la parole à ton plus grand malheur. Non, mais, il se la ferme jamais ? Plus tu passes du temps en sa compagnie, plus il t'énerve. « C’était pas des conneries, Elise. C’est pas parce que tu me rends la bague que ca annule le contrat. T’as signé, j’ai signé. Je crois qu’on est fait l’un pour l’autre. » Tu figes soudainement. Tu te souviens pas d'avoir signer quoique ce soit. Tu as envie de le traiter de menteur, mais juste à la tête qu'il fait, tu sais déjà qu'il ment pas. Il a bien des défauts Oz - il a que des défauts si on te demande - mais c'est pas un menteur. Il préfère les vérités violentes, sa spécialité. En voilà une nouvelle. Sauf que cette vérité là, ça le met autant lui que toi dans la merde. « C'est quoi ton problème ? » Pourquoi il a fait ça ? C'est n'importe quoi !! Et toi, alors ? La réponse n'aura sûrement rien de très glorieux. Mieux vaut ne pas y répondre. « C'est pour l'argent ? T'es si fauché que ça ? » T'es si désespéré que ça ? Parce que tout n'a toujours été qu'une question d'argent entre vous deux. Comme s'il se serait vraiment intéressé à ta vie s'il n'aurait pas pu profiter d'une compensation pour son silence. Il croit quoi ? Qu'en te mariant il aura droit à paix et richesse ? C'est pas tout à fait comme ça que ça va se passer. Tu espères qu'il a un bon avocat, parce que le tien, il est excellent et tu as une confiance aveugle en lui. Qu'il demande à Saül s'il n'est pas convaincu. « Même pour toi, c'est bas. » De profiter d'une fille qui n'a pas toute sa tête pour la marier. Tant pis pour lui, qu'il en assume les conséquences. |
| | | | (#)Lun 2 Aoû - 17:43 | |
| Je fais le malin, j’avoue parce que j’vais pas lui dire que j’regrette tout ça. J’vais juste assumer et aller voir rapidement Amalia pour qu’elle m’aide à me sortir de ce pétrin. J’suis sûre qu’on peut trouver un vice de procédure, c’était qui ce Elvis qui nous a marié d’ailleurs ? Il a l’droit d’faire ça et que ce soit reconnu par la loi ? Même si j’ai signé ce papier et qu’il avait bien prévenu qu’on pourrait pas revenir en arrière, si ca se trouve, c’est juste pour nous faire flipper et voir jusqu’où on peut aller. Mais cette Chapelle a rien de serieux, en creusant un peu, on devrait pouvoir faire annuler ce contrat. Mais j’verrai ça plus tard, pour l’instant, même si j’suis pas très fier, de voir la gueule que tire Elise quand les pièces du puzzle reprennent place, en réalité, c’est assez juissif. Elle me détestait, elle me déteste encore plus et elle est pas au bout de ses peines – et moi non plus, je sais bien. J’me suis tiré une belle balle dans l’pied avec ces conneries. « C'est quoi ton problème ? » j’me le demande chaque jour depuis ma naissance. Mais j’crois qu’en réalité, j’ai pas de problème. J’hausse les épaules, air non chaland. « C'est pour l'argent ? T'es si fauché que ça ? » Ah, elle me met sur une piste intéressante tout d’un coup Elise. Pourquoi j’y avais pas pensé plus tôt. Signer ces papiers du divorce contre une belle somme d’argent ? Et si je devenais rentier avec cette histoire ? Me laisser rincer à vie, une petite retraite chaque mois grâce à Elise, tien. A méditer ! « Même pour toi, c'est bas. » elle se doute pas que ma dignité était enterrée depuis bien longtemps ? Six pieds sous terre depuis le jour où j’avais compris qu’un appareil photo à 400 dollars allait pouvoir me rapporter très gros ? « Ma seule satisfaction, c’est de voir ta tête aujourd’hui. L’argent, on en reparlera plus tard. » j’me dirige enfin vers la porte de sortie, posant ma main sur la poignée, près partir une bonne fois pour toute. « Juste une question, t’es prête à quoi, pour divorcer ? » histoire de savoir à quoi m’attendre. J’ai une défense à aller préparer. |
| | | | (#)Mar 3 Aoû - 1:19 | |
| « Ma seule satisfaction, c’est de voir ta tête aujourd’hui. » Tu lèves les yeux au ciel. C'est que sa vie est vraiment d'un ennui mortel pour se marier dans le seul but d'emmerder l'autre. Finalement, de vous deux, c'est lui le plus pathétique. « L’argent, on en reparlera plus tard. » Ah, voilà, bien sûr qu'il y a de l'argent qui rentre en compte. C'est toujours ça avec lui. Tiens, ça vous ferait presque quelque chose en commun; toujours à courir après l'argent, sauf que toi, tu n'as jamais vraiment eu besoin de le faire avant aujourd'hui. Il va finir par comprendre que sans Saül ta richesse n'est pas éternelle, sans plus personne avec un salaire qui rentre chaque semaine, c'est un peu plus compliqué. Surtout qu'avec les problèmes de jeu de Saül, il ne t'a pas laissé grand-chose. Sans les maisons, c'était la faillite. C'est sûrement pas ton nouveau mari qui va prendre le relais pour satisfaire tous tes caprices de gosses de riches. De un parce qu'il n'en a pas envie - il aimerait mieux le contraire. Et de deux, parce qu'il ne le peut pas.
Il se dirige vers la sortie. Pas trop tôt. Au moins ça de gagné pour aujourd'hui. Tu réfléchiras à une solution plus tard. Pour l'instant, juste sa présence t'empêche de le faire. Trop préoccupé à lui reprocher tous tes malheurs - faut bien que quelqu'un porte le blâme et ce sera certainement pas toi. Il pose sa main sur la poignée de porte. Enfin. Il s'arrête dans son élan, se retourne une dernière fois avant de partir. Il ne partira jamais. Tu sais même pas ce qu'il va te sortir encore que tu en es déjà exaspéré. « Juste une question, t’es prête à quoi, pour divorcer ? » Really ? Pose pas de questions auxquelles tu connais déjà la réponse, idiot. Tu es prête à tout. Absolument tout. Hors de question que tu sois rattaché à lui d'aucune manière que ce soit. Encore moins dans un mariage. Juste l'idée te donne la nausée. Non, rien à voir avec les verres d'hier. « J'te garde la surprise. » Qui n'aime pas les surprises ? Il pense quoi Dinis ? Que tu vas lui vendre tous tes trucs pour un divorce réussi ? Non sûrement pas. Il va perdre cette fois-ci. Il va perdre tout ce qu'il a - quand on a pas grand chose, c'est facile.
Quand il passe enfin la porte d'entrée, tu la refermes rapidement derrière lui par peur qu'il revienne sur ses pas, qu'il trouve encore une connerie que personne n'a envie d'entendre à ajouter. Tout le monde sait à quel point il est difficile de se débarasser de la vermine. |
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