« C’est gentil, même si j’espère sincèrement que tu m’appelleras jamais pour ça. Ou au pire, que tu m’appelles pour ça mais pour être l’assistante d’une copine à toi. » disait-elle en riant, ne souhaitant vraiment pas que son amie se transforme en star trop exigeante, du moins pas pour tout et n’importe quoi. Elle ne comprenait pas les célébrités qui faisaient de véritables caprices sous prétexte qu’elles avaient de l’argent et qu’elles étaient connues et adulées du public. Si vraiment Heather devenait ce genre de personne, Deborah souhaitait intérieurement que cela ne serait pas des caprices mais plus des nécessités, comme pour sa sécurité par exemple ou d’autres choses dans ce genre. Quoi qu’il en soit, Deborah plaisantait et ne se faisait pas d’illusions. Les deux femmes se connaissaient assez pour savoir que ce n’était pas le genre de la blonde et que la brune avait un trop gros problème avec l’autorité pour tenir sur le long terme dans ce genre de métier. Être un vrai larbin, très peu pour elle. Quand on savait qu’elle avait déjà du mal à tenir un poste normal avec un patron normal qui demande juste de faire son travail, ce n’était même pas la peine de s’imaginer une Deborah répondant à des ordres et exigences grotesques. Ça n’existait pas et ce n’était pas prêt d’exister. Ce n’était pas demain la veille.
« C’est bien l’avantage que tu as en tant que star de cinéma, c’est que tu choisis plus ou moins tes partenaires et l’équipe technique pour t’éviter d’être dans un environnement que tu n’aimes pas. » Il lui suffisait d’être au courant du casting à côté ou de qui était aux commandes de la réalisation et/ou de la production pour accepter ou refuser un rôle si jamais elle ne se sentait pas à l’aise avec ses collègues de travail. C’était bien là l’un des seuls métiers où il était possible de choisir autant. Dans les autres, il fallait faire avec et souvent, il y avait toujours au moins un ou une casse-couille. Cela dit, pour Heather, c’était encore différent. Elle qui voulait absolument se défaire de l’image de Disney et de personnage adolescente vivant des aventures prévisibles et sans intérêt pour une adulte comme elle, elle avait tout intérêt à accepter des rôles bien différents de ce dernier, en dépit de l’équipe se trouvant sur le projet. Bon, il était vrai qu’à présent, ça allait mieux. Elle pouvait se permettre un peu plus de tri mais l’Irlandaise savait combien ça n’avait pas été facile pour en arriver jusque-là et elle était fière de la détermination d’Heather pour parvenir à ses fins, quoi qu’il advienne.
« C’est un amour avec moi en tout cas. Après, il ne faut pas trop se fier à ce que disent les journalistes, c’est toujours démesuré et loin de la réalité, en plus d’être sorti du contexte. » Heather connaissait ça de toute façon, elle n’avait pas besoin de lui expliquer davantage qu’il était préférable de connaitre Camil en tant qu’humain, qu’homme de valeurs, bien avant de s’attarder sur la politique qui était son métier. Un métier qui, comme tous, avait des contraintes et notamment celle d’être ferme dans ses opinions. « Sincèrement, sans vouloir te vexer, j’ai un doute. » disait-elle dans un rire quand l’actrice lui affirmait qu’elle n’était pas faite pour les histoires d’amour, les grandes romances. « Tu es pas du genre gnian gnian guimauve et dégoulinant de chocolat au lait, je te l’accorde mais... » elle haussait alors un peu les épaules, comme si elle s’apprêtait à dire une évidence pour elle. « Si tu arrives à avoir des coups réguliers, qui plus est à en faire des amies... » Deborah était l’un des exemples vivants de ce qu’elle affirmait. « C’est que quelque part, tu t’attaches un peu à la personne, tu as de l’affection pour elle. Ce n’est peut-être pas encore arrivé mais je ne ferais pas le pari qu’un de ces quatre, tu ne ressentes pas plus que de l’affection amicale pour quelqu’un. » Elle détestait dire que ça arrivait quand on s’y attendait le moins mais de toute évidence, Deborah l’avait elle-même vécue, elle ne pouvait donc pas s’imaginer qu’Heather ne tombe pas dans le panneau elle aussi à un moment ou un autre.
- Franchement le jour où ça arrive je pense que je serais devenue la plus grande diva possible avec mon caractère ça sera infernal alors dis non. Elle rigola. Ok j’y penserai mais ça ne serait vraiment pas le métier le plus passionnant du monde.
Etre l’assistante d’une starlette ça devait vraiment être ennuyant à son avis. Elle savait que certain en avait pour gérer les réseaux sociaux à leur place ou pour prévoir leur arrivée. Mais franchement elle avait beau avoir le melon, elle n’avait pas besoin de quelqu’un pour lui nettoyer les fesses et surtout jamais elle ne ferait confiance à quelqu’un pour se faire passer pour elle sur les réseaux sociaux. Elle en connaissait qui avait quelqu’un qui les suivait comme des petits chiens pour prendre plein de photos à poster ensuite, c’était ridicule. Son commentaire sur les choix qu’elle avait la fit rire. Si seulement c’était le cas… Il y’a des gens du milieu qu’elle éviterait ou qu’elle aurait exposé depuis bien longtemps. Mais non elle n’était pas encore en position totalement de faire ça. Il y’avait déjà des rôles qu’elle avait refusé comme jouer le personnage lgbt d’une série juste pour faire acte de présence ou encore avec un réalisateur ou tout le monde savait dans le milieu que même s’il faisait partie des grands, c’était un monstre.
- Pas totalement non plus… J’ai de la notoriété mais je ne peux pas trop faire la fine bouche non plus. J’ai tourné avec des producteurs insupportables plus d’une fois.
Dont un dernier en date qui c’était vite retrouvé à être très lourd quand il s’était pris de passion pour l’actrice qui jouait sa meilleure amie et dont il n’acceptait pas qu’elle soit plus proche d’Heather que de lui. Parce qu’on parlait des caprices de star mais les producteurs n’étaient pas mieux. Enfin c’était du passé et ce qui l’intéressait aussi c’était de rencontrer le fameux Camil. Elle rigola quand elle lui dit de ne pas croire les journaux.
- Je pense que je suis bien placée pour savoir que faire confiance à la presse people ce n’est vraiment pas une bonne chose. Je me ferais mon avis moi-même, le jour où je le rencontrerais.
Toutes les conneries qu’il y’avait eu à son sujet sur ce genre de torchons l’avait vacciné, il y’avait bien longtemps. Quand elles en vinrent à parler de sa vie romantique à elle, Heather lui expliqua qu’elle n’était pas faire pour ça. La réponse de Deb la fit arquer sur le fait qu’elle n’était pas d’accord. Elle était quand même la mieux placer pour être au courant de comment ça se passait pour elle et le fait qu’elle refusait d’engager tout type de relation romantique avec qui que ce soit. Ses discours lui faisaient penser à ceux de son meilleur ami qui la bassinait avec le fait qu’elle n’avait surement pas encore rencontré la bonne personne ou autre discours naïf plein d’espoir.
- Oh je ne dis pas que je ne cherche pas à m’attacher ou quoi. Je te rassure, je ne dis pas ça parce que je ne trouve pas l’âme sœur. Je suis certaine que si je le voulais, il y’a plein de personnes qui voudraient être avec moi. Mais au contraire je ne veux pas dépasser plus que le statut d’amie. C’est trop d’ennui et de brise de tête pour rien et je n’ai pas envie de me retrouver attacher à quelqu’un.
Elle voyait plus ça comme une prison qu’autre chose les relations de couple. Elles continuèrent ensuite leur journée jusqu’à la fin de la pride et allèrent ensuite prendre un verre quelque part. Heather avait vraiment passé une très bonne journée en compagnie de la brune et elle espérait pouvoir à présent rattrapé le temps perdu.
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Don't be afraid to show off your true colors ft. Deb