e commençais petit à rencontrer du monde ici, finalement je me sentais un peu moins seule, mais je ne me sentais toujours pas chez moi... Et ce ne serait certainement jamais le cas à vrai dire ! J'avais l'impression d'être une évadée, une réfugié à Brisbane... Oui je sais pertinemment que je devais m'enlever cette salle idée de la tête seulement c'était plus fort que moi et tous les jours cette pensée me bouffait le moral et si encore il n'y avait que ça... La honte de ma famille me pesait sur les épaules, j'étais ici depuis tout justes quatre mois et je commençais à entendre dire que si ça continuait mon père allait me renier, moi sa petite fille, son unique fille qu'il avait tant espéré avoir, mais dorénavant je l'avais déçue terriblement en refusant et fuyant ce mariage, n'y a-t-il que moi qui trouvais ça aberrant ? Dans ma famille en tout cas on ne dirait pas, c'était presque normal. Tout le monde enviait ma vie, une éducation parfaite, de grandes études, la célébrité en Europe ou même encore mon joli minois, je voyais tellement de gens me dire que je n'avais aucune raison de me plaindre que je finissais par y croire... Tout, je gardais tout pour moi depuis mon arrivée, enfin j'avais déjà évoqué le sujet, mais simplement en surface je ne faisais pas part de mes sentiments, quelle personne voudrait écouter les jérémiades d'une fille à la vie de "princesse" ? Peu de monde....
Et pourtant j'avais beau pouvoir me payer tout ce que je voulais, je ne semblais pas comblé, j'avais un vide en moi, le besoin d'avoir quelqu'un, une présence à qui me confier réellement se faisait de plus en plus sentir et me bouffait de l'intérieur. Heureusement au fil des semaines j'arrivais à m'occuper un peu plus pour oublier toutes ses pensées négatives, j'avais plus de castings, de rendez-vous avec des connaissances sans compter le shopping, j'étais déjà bien connue dans les boutiques de luxes ! Mais le soir, une fois seule je m'ennuyais facilement et retombais dans ma petite déprime, est-ce que je devrais même allez voir un psychologue ? Peut-être je n'étais plus sûre de rien à présent. Ce soir je rentrais chez moi à vint et une heure, une boîte de soupe chinoise à emporter à la main, c'était mon repas ! J'enlevais mes chaussures et déposais mon sac dans l'entrée avant d'aller m'affaler dans mon canapé, pas très classe mais on ne se comporte pas toujours en princesse. Durant près de deux heures je jonglais bêtement entre mon téléphone et des idioties à la télé, quoi de plus divertissants de nos jours ?
Je posait les yeux sur le plafond, en train de réfléchir sérieusement quand soudain une idée me traversa la tête. Je partis dans ma cuisine attraper un verre, une bouteille de vodka, je retournais ensuite tranquillement dans mon canapé. Oui j'ai vu des tas de gens faire ça, boire pour oublier, se changer les idées ! De toute évidence ça marche très bien je ne suis pourtant absolument pas du genre à faire ceci, mais je ne veux pas mourir bête, alors c'est décidé ce soir je me prenais une cuite en solo, ridicule vous avez dit . Sans conteste, c'était certain ! Après à peine trois verres il me semblait voir les étoiles, je parlais toute seule et critiquais tout ce qui passait à la télé, finalement ça marchait bien ce truc... Mais quand on absolument pas l'habitude de boire, ça peut vite virer au grand n'importe quoi.
Au bout de quelques minutes mon cerveau réclamait de la compagnie, mes mauvaises pensées me rattrapaient finalement et tout semblait même empirer, je me mettais à pleurer en pensant à ma mère, mon frère, mon père... Bref ma famille, j'avais besoin de parler et vite. Je faisais défiler mon répertoire quand je vis "Bryan". Je l'avais rencontré dès mon arrivait à Brisbane, il m'avait gentiment défendu contre deux hommes aux idées mal placées, puis ensuite on c'étaient revus par hasard et on avaient échangés nos numéros... Depuis on c'étaient peut-être deux autres fois . À l'heure actuelle je me souvenais juste qu'il était déjà venu à la maison ! Il pourrait donc parfaitement venir me tenir compagnie et à vrai dire c'est tout ce dont je rêvais... Non d'habitude je suis loin d'être le genre de fille séduite par de beaux yeux, mais lui il était comme spécial, il m'attirait follement sans que je ne puisse l'expliquer ! Moi qui ne joue que rarement de mes charmes, en sa compagnie j'essayais toujours de le séduire, subtilement bien sûr, je ne suis pas non plus ce genre de femmes qui collectionnent les hommes et les jettent ensuite comme de vulgaires jouets, loin de là... Je paraîtrais même ridicule face à lui, c'est un homme un vrai, moi qui n'ait partagé mon lit qu'avec un seul homme il y a presque cinq années déjà... Mais je préférais mettre ce petit détail de côté au risque de me ridiculiser.
Je l'appelais finalement, tout d'abord une fois, mais aucune réponse... En même temps il était minuit passé, il devait dormir ou être en sortie, mais je décidais de persister ! Je réessayais une seconde fois, et là bingo ! Il décrochait, je ne le laissais même pas le temps de parler.
- Je... Je suis désolé, je ne me sens pas bien, je ne veux pas rester toute seule, s'il te plaît, viens chez moi, je t'en prie...
Oui j'aurais pu le supplier, je ne le voyais pas non plus comme un morceau de cher ambulant, non il a cette présence qui me rassure et m'apaise, ce devait être son âge, j'appréciais toujours les gens matures. Je raccrochais directement après mes quelques mots, j'étais sûr qu'il allait venir, du moins je l'espérais sincèrement, j'avais besoin de compagnie plus que jamais.
Brisbane... Voilà maintenant huit ans que j'y habite. Huit longues années. A force, c'est devenu mon foyer, mon chez moi. Remplaçant très aisément Sydney, ma ville de naissance. Je n'ai jamais aimé être là-bas. Surtout à cause de ma famille, ou plutôt mes parents. Malheureusement, je ne me suis jamais bien entendu avec eux. Ou heureusement, je ne sais pas. J'ai donc passé mes 18 premières années à Sydney, à faire des conneries, à me rebeller, à me disputer, à décevoir mes parents. Impossible d'apprécier l'endroit, trop de mauvais souvenirs. Ensuite, treize ans à voyager, à vadrouiller. La Russie, Moscou, l'Irlande, Belfast, les États-Unis, Boston, Seattle... J'ai tant voyagé, tant vécu, et n'ai jamais trouvé réellement ma place. Peut-être durant ces quatre années en Irlande, où j'ai retapé une maison pour en faire la mienne. Mais encore une fois, ce n'était pas réellement chez-moi. Pas le climat que je connaissais, pas la culture que je connaissais, je n'avais pas mes amis, pas mon frère et ma sœur. Seulement des connaissances, des fréquentations plutôt mauvaises. Alors non, ce n'était pas mon foyer.
C'est en arrivant à Brisbane, pour rejoindre mon frère Jackson, que j'ai compris que cette ville était faite pour moi. Et je ne suis plus jamais reparti. J'ai rattrapé le temps perdu avec Jackson, j'ai trouvé un emploi stable et qui me passionne grâce à Ezra, je me suis fait des amis, il y a la plage, de nombreux bars, des routes sympas pour se balader en moto... C'est plutôt la belle vie. Tout n'est pas parfait mais je ne me plains pas, je profite de ce que j'ai, c'est ça ma philosophie de vie. Actuellement, je me trouve dans mon lit. Il est minuit passé et le sommeil n'arrive pas. La journée avait beau avoir été épuisante, je ne suis pas fatigué. J'aurais dû sortir boire un verre, pour me calmer et m'aider à dormir. Mais pour une fois, j'avais préféré rester tranquillement à l'appart. Ah, quel idiot. Les bras croisés derrière ma tête, je fixe mon plafond. Il faudrait peut-être que je refasse la peinture un jour, il y a des taches étranges à quelques endroits. Je le ferai demain, sûrement. Si j'ai le temps. Soudain, des vibrations me sortent de mes pensées. Je tourne la tête en direction de la table de chevet à côté de moi et vois mon portable allumé, signe que je reçois un appel. Je soupire. C'est pas une heure pour déranger les gens. Ignorant l'appel, je reviens sur ma contemplation du plafond.
De de nouvelles vibrations se font entendre. Cette fois, j'attrape mon téléphone, intrigué. Si on insiste c'est que ce doit être urgent. C'est peut-être Ezra, ou Jackson, ou... Giorgia. Je lis son prénom affiché sur l'écran de mon portable. Sans hésitation, je décroche. Je n'ai pas le temps d'en placer une que sa voix suppliante se fait entendre. Je... Je suis désolé, je ne me sens pas bien, je ne veux pas rester toute seule, s'il te plaît, viens chez moi, je t'en prie... Encore une fois, elle ne me laisse pas le temps de parler qu'une tonalité se fait entendre, signe qu'elle a déjà raccroché. Fais chier. bougonnais-je en me levant. Sa voix ne me dit rien qui vaille, bien sûr que j'y vais. En vitesse j'enfile un jeans et un pull, sors de mon appartement, monte sur ma bécane et file en direction de son domicile.
Pas besoin de chercher son adresse, je sais où elle habite et je file sur la route, dépassant de loin la limite autorisée. Giorgia... J'espère qu'elle ne fait pas semblant pour m'attirer, une nouvelle fois, chez elle. C'est une jeune femme, de quatorze ans ma cadette, qui vient de débarquer il y à quelques mois en ville. Je l'ai croisée un soir, alors que des petits cons essayaient d'avoir son numéro. Je leur ai bien fait comprendre d'arrêter leurs conneries, avant de raccompagner la demoiselle chez elle. Puis je l'ai recroisé, dans la rue. Sans crier gare, un coup de pouce du destin. Nous avons échangés nos numéros et depuis elle m'a déjà invité plusieurs fois à venir chez elle, j'ai toujours refusé. C'est qu'avec elle, je ne sais pas comment agir. Je ne sais pas si elle est comme ça avec tout le monde ou juste avec moi, mais j'ai toujours l'impression qu'elle m'observe du coin de l’œil, qu'elle me fait de jolis sourires, qu'elle essaye de me charmer... Et putain c'est que ça marche. Comment résister à ce joli minois ? Et pourtant, j'essaye, j'y arrive. Mais plus je suis loin d'elle, mieux c'est. Je ne suis venu qu'une fois chez elle, pour réparer sa voiture. Ce sera donc la deuxième fois. pensais-je en me garant près de chez elle.
Sans plus tarder, je traverse la rue, pénètre dans son immeuble et me rends à l'étage où se trouve son loft. Devant sa porte, je frappe plus grands coups pour qu'elle vienne m'ouvrir. J'attends quelques secondes avant d'entendre le bruit de la serrure et voir son visage apparaître dans l'encadrement de la porte. Pas un sourire, pas un regard, je m'engouffre à l'intérieur sans attendre d'y être invité et jette un œil tout autour pour être sûr que tout va bien ici, pas qu'elle m'ait appelé pour un cambrioleur par exemple. Enfin, je pose mes yeux sur elle. Ça va pas d'appeler si tard ? Je râle, comme à mon habitude. Mon regard est dur, c'est que je me suis inquiété dans le fond. Tout va bien ? finis-je par demander, en voyant les yeux rougis de l'italienne.
shinouh
Dernière édition par Bryan Foster le Jeu 13 Aoû - 1:53, édité 4 fois
'il y aurait eu une petite sourie dans cette maison, elle m'aurait prise pour une folle. Ce que je faisais ce soir était tout, sauf ce que je fais d'habitude ! Je dirais même quelle honte... La solitude et la déprime peuvent vous faire faire de drôle de choses, j'en étais la preuve vivante, si ma mère ou mon frère me verrait comme ça, ils me mettraient certainement une bonne paire de gifles, sans chercher d'où venait le problème. Et oui c'est ça la "haute" société, on fait toujours bonne figure face aux autres même si au fond de nous, notre cœur se déchire, il ne faut pas entacher sa réputation. J'avais toujours eu l'impression que ce monde n'était pas fait pour moi, mais au fil des années j'avais pris le pli et mis mes questions de côté. Finalement c'était une petite délivrance ce soir et puis qui risquait de me voir dans cet état ? À par Bryan que je venais d'appeler dans une pulsion de désespoir.
Qu'allait il penser de moi ? J'allais certainement me faire une image négative et peut-être l'éloigner un peu plus de moi, déjà qu'il semblait me fuir... Mais c'était trop tard pour regretter ou revenir en arrière, au moins allait-il venir ? Une partie de moi-même me soufflait que oui, il n'était si dur pour ignorer cet appel quelque peu "en détresse", mais une autre petite voix me disait qu'il n'allait pas bouger ses fesses en pleine nuit pour mes beaux yeux ! Non je ne suis pas folle, j'ai juste la tête qui va finir par exploser à force de réfléchir autant. Je ne savais pas s'il habitait loin, mais cette attente me semblait une éternité, j'étais là sur mon canapé entrain d'essuyer les larmes, on aurait dit une petite fille, enfin avec une bouteille de Vodka comme copine. Je réfléchissais sans cesse, peut-être que je devais partir d'ici . Que ce n'était pas non plus ma place à Brisbane . Je me posais bien trop de questions, tout ça à cause de quoi . Un homme, oui comme toujours vous me direz... Mais à cause d'un homme que je ne connaissais même pas et que je ne voulais en aucun cas épouser, parfois j'avais peur qu'il retrouve ma trace et vienne ici, devant le fait accompli, je ne pourrais pas fuir une seconde fois.
Je me mettais ensuite à repenser à Bryan, tout nous opposé sans conteste... Pourquoi j'étais tombé sous son charme ? Je l'ignorais encore, il paraît que les opposés s'attirent, je voyais juste cette réponse de valable. Je ne connaissais que peu de choses sur lui, mais on voit tout de suite que cet homme à un lourd passé, qu'il n'a pas toujours eu une vie facile, dans son regard il me semblait voir ses blessures. Et puis les bads boys attirent toujours les gentilles filles de mon genre, drôle de mystère... Mais lui comment me voyait-il ? Il semblait m'appréciait un au minimum, mais je pense que comme beaucoup de monde il ne voit qu'une fille riche, superficiel, qui a tout ce dont elle rêve et les hommes à ses pieds. Triste image qui me colle souvent la peau.
Soudainement j'entendis frapper à la porte, je sursautais sur mon grand canapé en cuir, trop grand pour moi... C'était Bryan . Une petite lueur de bonheur dans les yeux je me levais, non sans mal ! Ce n'est pas le sol qui tanguait mais bien ma tête. Je mis quelques secondes pour me rendre à la porte et ouvrir, je n'eus même pas le temps d'ouvrir la bouche, il rentrait brusquement, il ne semblait pas de très bonne humeur, ça se comprenait après tout... « Ça va pas d'appeler si tard ? » A ses quelques mots, je baissais les yeux, on aurait dit une gamine qui se faisait disputer par son père. Il ajoutait ensuite« Tout va bien ? ». Je relevais délicatement le regard, toujours avec une petite pointe de charme, je suis peut-être un peu alcoolisé mais n'en oublie pas l'un de mes buts, séduire ce bel homme.
- Non, je ne vais pas bien... J'ai besoin de compagnie, de parler, tu ne m'en veux pas trop de t'avoir appelé ?
Je lui faisais littéralement les yeux doux, comment pourrait-il m'en vouloir face à ce regard ? Impossible... Je me rapprochais de lui d'un coup et déposai un baiser délicat sur sa joue, je ne fais pas ça en temps normal, peut-être était-ce l'alcool qui me rendait plus "attentionnée". Je reculais un peu, en le regardant dans les yeux.
- Dit moi un petit verre ça te dit ? Si tu es prêt à rester avec moi...
Sans vraiment attendre sa réponse j'avançais pour aller lui prendre un verre dans la cuisine. Il allait vite deviner que je n'étais pas sobre, je ne marchais pas d'un pas très sûr....
L'appel de Giorgia m'avait inquiété plus que je ne l'aurais imaginé. L'heure tardive, l'intonation de sa voix... tous les voyants étaient au rouge, quelque chose n'allait pas. Sur mon chopper, je traverse la ville à toute allure, grillant quelques feux au passage. La ville, je la connais comme ma poche depuis le temps, j'en connais la moindre intersection, le moindre stop. Et à cette heure-ci, il n'y a presque personne sur la route, je ne prends aucun risque. Hormis celui de tomber sur une patrouille de flics, mais Giorgia mérite que je prenne ce risque. Le chemin ne m'a jamais semblé aussi interminable qu'à cet instant. Je me tourne tous les films possibles dans ma tête : elle a été agressée, quelqu'un s'est introduit chez elle, elle a une maladie incurable... Putain mais qu'est-c'qui m'arrive ?! finis-je par me demander. Cela ne me ressemble pas, de m'inquiéter autant pour les autres. Mais Giorgia... Depuis ce soir, un lien étrange nous unit. Je veux être auprès d'elle autant que je veux la fuir, elle me plaît autant que ses manières de princesses me plaisent, je ne comprends strictement rien à ce qui m'arrive. Elle est si jeune, et je suis si... vieux ? Pas vraiment, mais quatorze années de différence, c'est énorme. Je ne peux rien tenter avec elle, je ne dois rien tenter.
J'arrive sur le parking près de chez elle et monte les étages à vive allure, n'attendant même pas l'ascenseur. Les coups que je frappe à sa porte sont assez violents, je n'ai pas le temps de m'inquiéter du bruit que je fais. La porte finit par s'ouvrir sur la brune, que je ne prends même pas la peine de saluer ni de regarder. Je file au milieu de sa pièce principale, à l'affût du moindre individu. Mais rien, il n'y a personne. L'hypothèse du cambrioleur n'est pas la bonne, et ce la ne me rassure pas car c'était la moins terrible à laquelle j'avais pensé. L'italienne me rejoint et immédiatement je lui fais comprendre - à ma manière - que je me suis inquiété. C'est à dire en râlant, principalement. Mais je finis tout de même par lui demander si tout va bien. Nos yeux se rencontrent enfin et sa façon de me regarder me trouble, comme toujours. Je ne sais pas si je m'imagine des choses mais... M'enfin, ce n'est pas important, il ne se passera rien. Non, je ne vais pas bien... J'ai besoin de compagnie, de parler, tu ne m'en veux pas trop de t'avoir appelé ? Visiblement, elle ne va pas bien. Les yeux rougis, le regard un peu vitreux et fatigué, elle ne me semble pas de son meilleur état. Je suis là, non ? me contentais-je de dire, pour qu'elle comprenne que ce ne serait pas le cas si je lui en voulais.
Un rapide coup d’œil autour de moi et je remarque la bouteille de vodka posée sur la table basse, devant le canapé. C'est donc ça... Mais qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'elle souhaite se noyer dans l'alcool ? Je sors de mes pensées en sentant le baiser de la jeune femme sur ma joue. Immédiatement, je me fige, paralysé. Trop proche, elle est trop proche. Je m'empresse de reculer d'un pas avant qu'elle ne commence à se diriger vers la cuisine. Dit moi un petit verre ça te dit ? Si tu es prêt à rester avec moi... Je me demande vraiment ce qui la met dans cet état. Je lui dirais bien qu'elle a assez bu mais je ne suis pas son père, et quand bien même elle fait ce qu'elle veut. Je ne me suis jamais laissé dire quelque chose ni quelqu'un dicter ma vie, ce n'est pas pour le faire de mon côté. J'arrivais pas à dormir de toute façon. dis-je en acceptant implicitement son invitation. Je me dirige vers son canapé et m'y assois en attendant qu'elle revienne - difficilement vu son état - avec mon verre. Lorsqu'elle est assise à côté de moi, j'attrape la bouteille de vodka et me sers un verre, uniquement à moi. Je le bois cul sec, puis nous ressers cette fois un verre à tous les deux. J'attrape le mien et lui tends le sien. Tu vas m'dire c'qui t'arrive à la fin ? Je demande en la fixant, ma patience arrivant à bout. J'aimerais savoir si je dois continuer de m'inquiéter comme un idiot ou pas.
ais qu'est -e que j'avais fait pour m'enticher comme ça de cet homme... Je n'y aurais même pas cru moi-même si on me l'avait dit avant, rien ne nous rapprochait, ne nous correspondait... Hormis peut-être nos yeux azur ? Car oui il avait un tel regard, ou je me perdrais sans hésitation. Peut-être que je faisais une bêtise, que je devais me le sortir de la tête au plus vite avant qu'il ne me remette en place, car oui il était très bien placé pour décider de ne plus vouloir me parler, face à moi, il était bien plus âgé, étrangement ça ne me faisait pas peur du tout, je n'y pensais même pas une fois que j'étais face à Bryan, mais peut-être que lui se sentait gêné, je suis sur qu'avec un peu plus d'âge j'aurais déjà réussi à le faire tomber sous mon charme. Mais j'ai bien d'autres ressources et tours dans mon sac, à bat la raison, pour une fois l'interdit me tendait les bras et je ne comptais pas faire demi-tour !
De toute évidence, mon appel l'avait inquiété, je le voyais très bien à son attitude pressée et curieuse en pénétrant chez moi, ceci me faisait doucement sourire intérieurement, est-ce que finalement ce grand blond aurait un minimum d'attachement pour moi ? Il semblerait bien que oui... Même s'il avait tout de même l'air un peu grognon, c'était dans son caractère tout simplement, personne n'est parfait. Peut-être que j'allais pouvoir le conquérir plus facilement que prévu rien que cette petite idée me redonnais un peu plus la "pêche" comme on dit si bien, mais il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, proverbes du soir, bonsoir... Sa réponse ne faisait cependant que confirmer mes pensées « Je suis là, non ? » J'aurais très bien pu lui sauter au cou en lui donnant ce baiser, ce n'est pas l'envie qui me manquait, mais je l'aurais faits fuir plus qu'autre chose ! Déjà il semblait un peu surpris pour mon "action", je ne voulais alors pas le braquer.
Je lui proposais un verre, enfin je ne m'attendais pas à un non, sinon il serait certainement déjà repartis chez lui en voyant qu'il n'y avait rien de grave, horsmis mon état psychologique ! J'avançais directement vers ma cuisine quand il ajouta « J'arrivais pas à dormir de toute façon. » Je souriais en coin, il avait beau m'attirer tel un aimant j'étais aussi simplement contente qu'il reste, ne serait-ce que dans une position "amicale" ça me faisait du bien de voir qu'au moins un personne ici se souciait un peu de moi. En arrivant avec le verre pour Bryan, je m'asseyais -avec très peu de délicatesse- sur le canapé, il se servit tout de suite un verre qu'il but d'une traite, de toute évidence il avait bien plus l'habitude que moi de boire. Juste après il nous servis tout les deux et me tendait le verre, je fit un petit signe de tête pour dire merci, il se mit alors à parler de nouveau. « Tu vas m'dire c'qui t'arrive à la fin ? » Je soupirais légèrement et m'adossais contre mon canapé en buvant une gorgée.
- Je ne sais plus quoi faire...
J'hésitais un peu à approfondir le sujet, allait-il me renvoyer sur les roses ? Peut-être que cette conversation n'allait absolument pas l'intéressait, mais après tout s'il est là, c'était pour m'écouter parler, alors peut-être que ce soir enfin, j'allais ouvrir mon cœur.
- J'ai toute ma famille qui m'en veut d'avoir quitté l'Italie, j'ai fui mon devoir... J'ai l'impression d'être en cavale ! Tu sais là-bas, c'est encore la vieille école, je ne suis pas censé faire ce que je veux, mais plutôt faire ce qu'il se doit !
J'avais les larmes aux yeux, se devait être l'alcool qui me rendait si émotive et ridicule à la fois ! Qu'allait il penser . Ce que je racontais n'étaient pas vraiment claire, presque une énigme si on ne sait pas de quoi je parle... Je gardais mon regard posé dans le sien, laissant un peu de silence planer, je me rapprochais finalement de lui et posais ma tête sur son épaule. Un peu de rapprochement, ça ne pouvait pas nous faire de mal, à moins qu'il essaye de se dérober encore une fois.
- Je me sens... si seul dans ce loft, tous les soirs c'est la même chose, je déprime...
Je m'essuyais une larme qui coulait sur ma joue, puis déposa finalement ma main sur une cuisse à Bryan, bien sûr j'essaye de tout faire pour faire chavirer le cœur de mon compagnon de nuit, mais j'ai toujours été du genre tactile dans des moments tel que celui-ci, tout n'était pas que tactique surement rodé.
Qu'est-c'que je viens foutre ici ? C'est ce que je pense devant sa porte, attendant qu'elle vienne m'ouvrir. Pourquoi suis-je venu ? J'aurais pu ignorer l'appel, ignorer sa demande, ne pas faire attention à sa voix suppliante... Mais non, je me suis levé en vitesse et suis venu aussi vite que possible. Je ne comprends pas mon comportement avec elle, j'ai l'impression de jouer avec le feu... La porte s'ouvre, j'entre comme une furie, vérifie qu'il n'y a personne dans son loft et pose enfin mes yeux sur elle. Son visage est si jeune comparé au mien, ses traits si innocents. Et son sourire, comment résister ? Sans parler de ses yeux... Je pourrais littéralement m'y noyer, si je n'avais pas de volonté. Mon regard est dur, je le sais. Je me suis inquiété et je compte bien le lui faire comprendre. Elle ne va pas bien, cela se lit sur son visage. Je lui dis que je ne lui en veux pas, comment pourrais-je avec son visage d'ange ? Le baiser qu'elle dépose sur ma joue me prend par surprise. Je tourne la tête vivement vers elle en reculant d'un pas. C'est que je n'ai pas l'habitude de ce genre de familiarité... Et sa proximité est trop dangereuse pour moi, je préfère garder une distance de sécurité entre nous.
Giorgia me propose de boire un verre, mais je comprends que ce n'est qu'une excuse pour que je reste. J'accepte, de toute façon je n'ai rien de mieux à faire. Et je ne veux pas la laisser seule, pas dans son état. Je me dirige vers son canapé et m'y assois, ou plutôt m'y affale. Je ne suis pas quelqu'un de raffiné, je n'ai jamais prétendu l'être de toute façon. Elle revient avec mon verre. Je m'en sers un que j'engloutis d'un coup sec, sans même grimacer à la fin. La vodka, je commence à connaître, surtout depuis les trois années que j'ai passé en Russie... Puis je nous sers un verre chacun et lui tends le sien. Enfin, je lui demande ce qui ne va pas. Je ne sais plus quoi faire... Si je me fie à sa position affaissée et à son soupire, on dirait qu'elle porte le poids du monde sur ses épaules. Cela me tracasse de plus en plus, que lui arrive-t-il ? Elle n'a rien à voir avec la jeune femme pétillante et pleine de vie que j'ai l'habitude de voir. Là, on dirait qu'elle est face à un cruel dilemme. Du regard, je l'encourage à continuer. Je suis là, il est tard, nous buvons à verre, autant qu'elle me parle maintenant. Ce n'est pas comme si j'allais partir en plein milieux de la conversation. Je suis rustre, pas impoli.
J'ai toute ma famille qui m'en veut d'avoir quitté l'Italie, j'ai fui mon devoir... J'ai l'impression d'être en cavale ! Tu sais là-bas, c'est encore la vieille école, je ne suis pas censé faire ce que je veux, mais plutôt faire ce qu'il se doit ! En l'écoutant, je ne peux pas m'empêcher de sourire en coin. Alors comme ça la demoiselle est une fugitive ? Je ne l'imaginais pas comme ça, ça brise un peu son aspect de princesse. Je l'imaginais fille à papa, pourrie gâtée. Ce devait être ça, mais apparemment la contrepartie était trop difficile à supporter pour elle. T'as largué ton fiancé ? Elle ne l'a pas dit explicitement, mais c'est ce que je comprends de ses paroles. Elle a fui son devoir, sa famille est de la vieille école, elle doit faire ce qu'ils attendent elle... Un mariage arrangé, ça ne me surprendrait même pas. Il n'y a que les imbéciles pour croire que tous les mariages du monde sont des mariages d'amour. Un peut partout des filles sont obligées d'épouser un inconnu pour le bon plaisir de leurs parents. C'est triste mais c'est ainsi, certaines traditions restes. Mais l'italienne a eu l'intelligence de fuir, de se révolter, de ne pas se laisser faire. Et pour ça, je la respecte. Et je dois dire qu'elle m'impressionne.
On emmerde ta famille ! je dis en voyant ses yeux baignés de larmes. Cela a le don de me mettre hors de moi; qui sont-ils pour lui dicter quoi faire ?! T'as bien fait de te casser, tu dois vivre ta propre vie ! Et je sais de quoi je parle, après avoir passé treize années loin de chez moi pour suivre mon propre chemin. Nos regards ne se quittent pas et je sens une certaine tension s'installer entre nous. Pourtant, cela ne me dérange pas plus que ça à cet instant, j'apprécie de pouvoir contempler ses iris bleus. Quand elle s'approche pour déposer sa tête sur mon épaule, je me raidis un peu et avale mon verre cul sec pour me détendre. Je ne dois pas être paniqué à chaque fois qu'elle s'approche, peut-être que je me fais des films et qu'elle ne s'intéresse pas du tout à moi... Ce serait le scénario idéal pour moi, comme ça pas de tentation ni quoique ce soit de ce genre. Tout seul, je peux me contenir. Mais si elle s'y met... Je me sens... si seul dans ce loft, tous les soirs c'est la même chose, je déprime... Du coin de l’œil, je la vois s'essuyer une larme sur sa joue. Je comprends qu'à son âge, la solitude pèse un poids un peu trop lourd. J'imagine qu'elle aimerait rencontrer quelqu'un, son prince charmant, qui serait toujours près d'elle et saurait la rendre heureuse. Pour l'instant elle se contente de la solitude, ou d'un vieil homme tel que moi. Je dépose mon verre enroule un bras autour de ses épaules pour la serrer délicatement contre moi. Dans quel pétrin je me fous encore...
La main qu'elle pose sur ma cuisse me trouble un peu plus que je ne le suis déjà. Tu vas pas m'faire croire que ce sont les prétendants qui manquent quand même ? Je préfère tourner ça en de l'humour, plutôt que de lui dire frontalement à quel point c'est une jolie fille. Après quelques instants, je préfère retirer mon bras pour éviter que ce contact ne dure trop longtemps. Je me sers un nouveau verre, les deux premiers ne me faisant aucun effet encore. Faut pas t'laisser abattre tu sais ? Faut te changer les idées ! Je lève mon verre pour trinquer avec elle et le bois cul sec. Je sais que je ne suis pas la meilleure personne pour donner des conseils et redonner du baume au cœur, mais je fais du mieux que je peux.
'étais là, sagement assise sur le canapé, avec Bryan, je dis bien sagement, car pour l'instant je ne tentais rien... Non mon envie de me confier était plus forte, je ne l'avais pas fait venir que pour espérer le séduire, c'était bien plus que ça, il m'apportait bien plus qu'une simple envie de le charmer, se devait être sa maturité et son vécue qui me faisait sentir si bien près de lui. Je m'étonnais moi-même, qu'est-ce que j'avais dans la tête à l'heure actuelle ? On aurait dit une collégienne qui essayait d'attirer l'attention de son professeur, il approchait dangereusement de la quarantaine, même si de nos jours les écarts d'âges ne font plus vraiment peur, c'est presque monnaie courante... Je le regardais boire son verre d'un coup, sans vraiment être étonnée, il était la représentation parfaite, de l'homme, le vrai sans artifices, se devait être ça qui m'attirait autant, il était tout ce que je n'avais jamais connu auparavant.
Je commençais à me confier suite à sa demande, de toute évidence il était là pour m'écouter et avait envie d'entendre ce qui me rendait dans un tel état et j'étais touchée par cette réaction, on a toujours besoin à un moment venu d'une oreille attentive, même si j'avais quelques peu de retenues pour me confier, j'avais peur de fondre en larmes, mais pas seulement ! Est-ce qu'il allait comprendre ma situation ? Que mon cœur se déchire de jour en jour est que j'ai sans cesse l'impression de ne pas être à ma place, ici, ou même ailleurs... Mais je voyais son regard insistant, ceci me donnait un peu plus de confiance pour dévoiler mes craintes. En me confiant je le voyais sourire légèrement, qu'est-ce qu'il y avait de marrant ? Certainement le terme "cavale ", mais je suis loin d'être une délinquante, juste une fille qui a fui son devoir. Il dit simplement « T'as largué ton fiancé ? » Sa façon de parler me faisait légèrement sourire, ce n'est pas le genre de mots qui sort de ma bouche.
- Oui c'est ça...
Enfin c'était un grand mot "largué", car je ne l'avais vu qu'une fois... J'avais plutôt abandonné le mariage, car pour moi ce n'était qu'un mariage, même pas une histoire de partage avec quelqu'un. Certaines filles auraient rêvé de se marier avec cet homme que je devais épouser, il était riche, avait du charisme, la célébrité et il était certainement prêt à m'offrir tout ce que je voulais, seulement l'amour ne s'achète pas ! Caprice de petite fille ? Peut-être mais je n'étais pas prête à me marier, fonder une famille... Je voulais faire des rencontres, au moins une fois connaître l'amour, cette sensation qui vous donne des ailes et toute la force du monde ! Enfin pour l'instant je n'en demandais pas autant, je voulais aussi vivre ma vie, sans ne plus être dirigée et laisser le destin me porter. Mais il faut dire que je suis difficile et ne prête pas attention aux hommes qui essayent de me séduire sans même me connaître, une chose est sur je suis loin d'être une fille facile. « On emmerde ta famille ! » Drôle de façon de me remonter le moral et pourtant ça me faisait sourire, de toute façon qu'est-ce qui ne me donnait pas le sourire chez lui ? « T'as bien fait de te casser, tu dois vivre ta propre vie ! » Je voulais croire qu'il avait raison, ce soir au moins.
- Tu as probablement raison...
Je me rapprochais de lui et posais ma tête sur son épaule, j'avais besoin de rapprochement, d'un peu d'affection, rien de mieux pour remonter le moral. Je continuais à me confier, il écoutait attentivement et de toute évidence me surveiller du coin de l'œil, car il passait son bras autour de moi quand une larme coula sur ma joue. Je fus très étonnée de cette petite attention, mais ça me faisait tant de bien, j'étais comme sereine l'espace de quelques secondes, j'avais l'impression de le connaître depuis toujours, si seulement... Je sentais tout de même une atmosphère spéciale planer, comme s'il était un peu tendu, j'avais l'impression de le mettre mal à l'aise, ou peut-être était-il troublé par notre rapprochement. Pourtant je continuais en posant ma main sur sa cuisse, je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin ! « Tu vas pas m'faire croire que ce sont les prétendants qui manquent quand même ? » est-ce que c'était une façon de me complimenter, ou bien une question mal tournée ? J'espérais que lui non plus ne me voyait pas comme collectionneuse d'hommes.
- Avoir des prétendants c'est une chose, concrétiser s'en et une autre... Je ne suis pas comme ça tu sais, je n'ai fréquenté qu'un seul homme dans ma vie et j'avais à peine 20 ans ...
Je lâchais cette révélation aussi simplement que je lui avais proposé un verre, l'alcool et bien connu pour délier les langues après tout, espérons juste qu'il allait me croire, je voulais qu'il voie qui je suis réellement, une fille sérieuse. Il enlevait alors son bras autour de moi, dommage, mais je comptais bien résoudre ceci, je le regardais se resservir « Faut pas t'laissait abattre tu sais . Faut te changer les idées ! » pour trinquer par la suite et de nouveau il but cul sec, mais mon Dieu comment faisait-il ? Je décidais de faire pareil... Je grimaçais amèrement après.
- Alors vas y, change-moi les idées !
Je rapprochais alors mon visage du sien, je le regardais droit dans les yeux, j'espérais voir réellement quel effet je lui faisais ! J'aurais très bien pu l'embrasser sans même son accord, mais ce serait bien trop simple, trop précipité, je ne voulais pas le frustrer.
- Emmène- moi sur ta moto au bout du monde !
Je me mis à sourire, je ne baissais pas les yeux, cette proximité m'attirer terriblement et me donner presque des frissons, jamais, non jamais je n'avais été comme ça face à un homme, mais lui comment le ressentait-il ? J'avais peur que tout ne sois que dans un sens, je redoutais presque une réaction négative. J'enlevais ma main de sa cuisse pour la poser sur son torse.
- Tu sais, je pourrais rester là des heures à regarder tes yeux magnifiques, j'en oublie presque tout mon chagrin ...
Autant continuais sur ma lancée, j'avançais doucement, a pas de chats vers mon but, je n'étais certainement pas prête à faire un premier pas, ce n'est pas aux filles de faire ça... Mais j'avais comme le traque, peut-être que je me voilais la face et qu'il n'avait que faire de moi.
Assis sur son canapé, j'écoute Giorgia me confier ses problèmes. Je l'écoute attentivement, le regard viré vers elle. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de l'écouter, elle. Pire, j'ai envie de l'aider. La voir dans cet état me fait un mal de chien, alors si je peux y remédier, je ne vais pas me gêner. Je ne comprends pas vraiment pourquoi elle m'a appelé, moi. Un homme beaucoup plus vieux qu'elle, et tellement différent. N'a-t-elle pas d'amis plus proches ? Au fond, je ne connais rien d'elle. Mais qu'elle m'ait appelé moi, me fait étrangement plaisir. Alors je ne vais pas merder. Enfin, je vais essayer. Elle m'apprend, indirectement, les raisons de son arrivée à Brisbane. Elle a fui l'Italie, elle a fui sa famille, pour échapper à la vie qu'on lui prédisait. Je comprends donc qu'elle n'est pas là en vacances, et qu'elle doit se sentir bien seule. En plus d'avoir du mal à s'adapter à la culture locale, sûrement. Je ne peux que ressentir de l'empathie pour elle, j'ai moi-même eu beaucoup du mal à m'y faire lorsque je suis arrivé en Russie par exemple. Mais avec le temps on s'habitue, on apprend à vivre dans ce nouveau pays, à l'aimer. Lorsqu'elle me parle de devoir familial, je lui demande si elle a largué son fiancé. Après tout, elle a l'air d'être du genre à venir d'une grande famille, dans laquelle on vous colle un fiancé sans votre avis. Sa réponse ne tarde pas : oui. Si ses parents se trouvaient devant moi, je leur foutrais sûrement un pain dans la tronche. J'ai horreur de ce genre de personnes, qui pensent avoir le droit de décider de la vie de quelqu'un. T'en as pas l'air, mais t'es une p'tite rebelle en fait. je souris, tentant un trait d'humour pour la décontracter. Après tout, ce n'est pas la fin du monde. Elle a encore toute la vie devant elle.
Malgré mes phrases assez maladroites, j'arrive à faire sourire l'italienne, et c'est le plus important. Je m'attarde quelques secondes sur son visage, la trouvant absolument radieuse lorsqu'elle sourit. Je ne sais pas quel métier elle fait, mais j'imagine qu'elle pourrait être mannequin sans problème. Je ne lui ai jamais demandé, je devrais le faire à l'occasion d'ailleurs. Je sors de mes pensées lorsque je sens sa tête se poser sur mon épaule. Cela me crispe un peu, mais d'un autre côté je me sens bien. Je n'ai pas envie de la repousser, alors je passe mon bras autour de ses épaules, tentant de lui apporter un peu de réconfort. Elle m'explique qu'elle se sent seule, tout en déposant sa main sur ma cuisse. Je baisse les yeux quelques instants pour regarder, comme pour m'assurer que ce n'est pas mon imagination qui me joue des tours. Puis je préfère détourner le sujet, parlant des hommes qui doivent lui courir après. Si j'étais plus jeune, c'est ce que je ferais en tout cas. Avoir des prétendants c'est une chose, concrétiser s'en et une autre... Je ne suis pas comme ça tu sais, je n'ai fréquenté qu'un seul homme dans ma vie et j'avais à peine 20 ans ... Le fait qu'elle me parle de sa vie sexuelle aussi facilement me surprend un peu, et je vide le verre que je tiens en main pour éloigner quelques images que j'ai en tête, où je me vois lui tenir compagnie d'une façon bien différente. Tu devrais en profiter un peu plus, pendant que t'es jeune. je dis en regardant ailleurs, un peu gêné de lui faire ce genre de remarque. Moi, je ne me suis jamais privé avec les femmes, autant en profiter quand on le peut.
Je retire mon bras, remplis mon verre et trinque avec elle en m'exclamant qu'elle doit se changer les idées. Je bois cul et sec et elle m'imite. Mais la grimace qu'elle tour ensuite me fait rire. N'essaye pas d'me suivre, j'ai vécu en Russie alors la vodka ça m'connaît. dis-je pour la taquiner, sans me rendre compte que je lui dévoile un événement de mon passé. Alors vas y, change-moi les idées ! Je relève les yeux vers elle et me rend compte qu'elle approche son visage dangereusement du mien. Je reste immobile, ne lâche pas son regard. J'ai l'impression d'arrêter de respirer sous le coup, attendant qu'il se passe quelque chose, n'importe quoi mais quelque chose. Emmène- moi sur ta moto au bout du monde ! Je souris en coin, l'idée est plutôt bonne. Pas au bout du monde bien sûr, mais pourquoi pas à travers la ville. Mais je ne peux pas répondre, tant cette proximité nouvelle me trouble. Elle n'a jamais été aussi entreprenante avec moi, cela me surprend. Mais cela confirme ce que je pensais : elle me fait du charme. Tu sais, je pourrais rester là des heures à regarder tes yeux magnifiques, j'en oublie presque tout mon chagrin ... Sa main se pose sur mon torse, son visage s'approche de plus en plus... Lentement, ma langue passe sur mes lèvres asséchées par cette tension soudaine. Mon regard quitte ses yeux pour descendre un peu plus bas et observer les lèvres de l'italienne. Elles ont l'air particulièrement appétissantes...
J'hésite, et si je me laissais aller pour une fois ? Et si j'envoyais tout merder, pour faire ce dont j'ai envie ? C'est une mauvaise idée... Ma voix n'est qu'une murmure. Je parle aussi bien à elle qu'à moi, ce n'est pas une bonne idée. Je dois rester fort, ferme. Je ne suis pas un homme fait pour elle, je suis bien trop vieux, bien trop sombre à l'intérieur.... Ma main vient se poser sur sa joue, mon pouce se déplacement délicatement sur sa bouche comme pour la maintenir éloignée de moi, et fermée. Tu as trop bu, tu ne sais plus c'que tu dis... j'essaye de la convaincre autant de me convaincre. Un bruit sourd se fait entendre dans l'immeuble, comme un objet qui se brise. Je sors de ma torpeur et me lève d'un coup, comme si je venais de recevoir un coup. Je regarde autour de moi, partout, sauf en direction de Giorgia. J'aimerais partir, fuir, pour ne pas affronter la tentation qu'elle représente. Mais d'un autre côté, je ne veux pas la laisser seul, pas déjà. Ah, cruel dilemme... Je ne suis pas un homme bien. finis-je par dire, mes yeux revenant inévitablement sur elle. C'est tout ce que je trouve à lui dire, pour essayer de lui faire peur, de la faire fuir.
étais peut-être tant que j'arrête, oui que je lâche cette saloperie de verre et que j'arrête de boire cette vodka, comme s'il s'agissait d'un jus de fruit. Certes je pouvais me confier, il était là pour m'écouter mais si ça continuait j'allais lui raconter les moindres détails personnels de ma vie et je n'avais pas vraiment envie, il n'est pas non plus venu là pour faire la nounou. Je ne sais même plus à combien de verres j'étais rendu, j'enchaînais les gorgées, c'est bien connu, au bout d'un moment on ne sait même plus tout ce qu'on a avalé, mais hors de question de finir HS sur le canapé ou de devenir une plaie pour lui. Une chose est sur il ne fallait certainement pas que j'essaye de le suivre, où il pouvait m'emmener directement à l'hôpital. « T'en as pas l'air, mais tu s une petite rebelle en fait. » je gardais mon sourire en coin, j'aurais cru entendre mon frère, de toute la famille j'étais certainement celle qui avait des ambitions les moins en accord avec les autres, tout ce que j'ai toujours voulu, être mannequin ! Malgré toutes mes années d'études j'ai toujours poursuivi et concrétiser petit à petit ce rêve, c'est ce qui faisait avant de moi la petite rebelle de la famille, mais depuis mon départ à cause de ce mariage je ne devais plus être vu comme une simple rebelle mais bel et bien une fille indigne.
Je m'étais presque blottie contre lui, comme pour me rassurer et je ne sais pas vraiment pourquoi, mais ça marchait drôlement bien. Je sentais cependant une tension entre nous, mais ceci ne me déplaisait pas au contraire... Il passait son bras autour de moi, tandis que je continuais mes petites confessions, j'aurais peut-être dû garder ma langue dans ma poche, mais il ne fallait pas m'en vouloir, ce n'est pas le genre de choses que je crie sur les toits, bien au contraire ! S'en est presque gênant, 25 ans et une seule relation à mon compteur, m'enfin ce n'est pas de ma faute si aucun homme n'arrivait à me faire de l'effet, jusqu'à maintenant... Peut-être était- ce aussi le fait qu'aujourd'hui, je me sentais un peu plus libre et que mon corps aussi devait le ressentir. « Tu devrais en profiter un peu plus, pendant que t'es jeune. » Qu'est-ce que je pouvais bien lui répondre " C'est avec toi que je voudrais en profiter !" se serais bien trop déplacé et direct, je suis peut-être un peu "guillerette" avec tout cet alcool, mais je suis encore consciente de ce que je fais et ce que je dis, même si tout sors plus facilement de ma bouche. Je gardais alors le silence, j'aurais bien de quoi me rattraper plus tard dans la soirée.
Je le suivais, avec un cul sec, mauvaise idée... Mais je me le promettais c'était le dernier verre, il faut que je garde un minimum les idées claires, je ne veux pas que ce moment propice me file entre les doigts, oui je le voulais et je l'aurais... « N'essaye pas de me suivre, j'ai vécu en Russie alors la vodka ça m'connaît » Ça ne m'étonnait pas plus que ça, je le voyais très bien comme un grand voyageur, un baroudeur comme on dit plutôt ! J'aimerais bien en savoir un peu plus sur lui, même si ce côté mystérieux qu'il dégage et terriblement attirant, je serais heureuse qu'il me parle un peu de sa vie, mais je doute que ce soit chose aisée, je voyais bien qu'il n'était pas le plus "blanc" des hommes, je ne sais pas pourquoi je le sentais, mais rien ne semblait me repousser pour autant, j'avais comme une impression de flirter avec le danger, rien de plus excitant. L'alcool me donnait ce courage que je n'aurais pas en temps normal, je me rapprochais de lui, de son visage, l'évidence était là, je n'avais qu'une seule idée dorénavant, le séduire. J'avais du mal à décrypter son comportement, était-il gêné, mais attiré ? Ou bien frustrer et étonné ? Je le voyais sourire à mes paroles, je devais être sur la bonne voie, il faut dire que le message était assez clair, peut-être que j'y allais trop fort, mais je ne voulais pas m'arrêter. Je l'observais attentivement, je crus un instant que j'allais avoir ce baiser que j'attendais tant, j'étais si proche... « C'est une mauvaise idée... » murmura-t-il, je ne voyais pas en quoi c'était une mauvaise idée, pourquoi réfléchissait-il autant, je sentais l'instant s'échapper entre mes doigts.
- Arrête de réfléchir autant... Dis-je d'une voix basse aussi, quand il posa sa main sur mon visage un frisson parcouru mon corps, nous étions si proches, c'est tout ce dont je rêvais, mais il était bien plus, réfléchie que moi, ou du moins il s'efforçait ! Je voyais, je sentais que j'étais une réelle tentation pour lui, sinon il m'aurait déjà remis en place depuis le début de mes insinuations, ce n'était qu'une question de temps à présent. « Tu as trop bu, tu ne sais plus c'que tu dis... » Oui je n'étais pas la plus sobre à l'heure actuelle, mais j'étais loin d'être inconsciente, qu'essayait-il de convaincre ? Je n'allais pas m'arrêter là. Je m'apprêtais à lui répondre, quand il se leva brusquement suite à un bruit suspect qui résonna dans presque tout l'immeuble, moi je restais là, assise sur le canapé, je ne le quittais pas des yeux. Je pensais qu'il avait saisi l'occasion pour s'éloigner, j'avais l'impression d'être une tentation défendue, comme si nous laisser aller nous étais interdits ! Et pourtant je ne voyais pas où était le problème. Il reposait son regard sur moi quelques secondes après, ajoutant « Je ne suis pas un homme bien. » un petit rire s'échappait de ma gorge, non je ne me moquais pas de lui, il essayait de se défendre à tout prix de moi.
- Ah parce que tu crois que j'ai besoin de l'homme parfait ?
Je baissais le regard quelques instants, je ne pensais pas que j'allais devoir batailler autant pour réussir à le charmer, il était bien décidé à ne pas céder, mais il se voilait la face, il n'avait aucune envie de tourner les talons et je le voyais dans ses yeux, comme s'il se battait contre lui-même. Mais je sens qu'il faiblit, qu'il n'est pas loin de se laisser porter par l'atmosphère qui règne dans cette pièce... Je posais mon verre et me levais délicatement, me tenant face à lui.
- Moi ce que je vois c'est un homme qui m'a défendu la première fois qu'il m'a vu et qui aujourd'hui encore viens à mon secours alors que je l'appelle à moitié saoul en pleine nuit ! Qui m'écoute et essaye de me remonter le moral... Ce que je vois c'est un homme bien !
Je ne comptais pas laisser passer ma chance cette fois, mais ce que je disais et bien vrai, je suis une fille franche et jamais je ne pourrais pas non plus mentir juste pour séduire un homme, je ressentais bien depuis le début qu'il n'était pas forcément "clean", mais ça ne m'effrayait pas, je le prends comme il est, un point c'est tout. Je me rapprochais à nouveau, déposant mes bras autour de son cou, au risque qu'il me repousse, j'étais autant proche que tout à l'heure, plus encore ! Je ne le lâchais pas du regard, mon corps presque contre le sien, je sentais les battements de mon cœur s'accélérer et mon souffle ralentir.
- On a tous des endroits sombres en nous, un passé qu'on voudrait oublier, certaines personnes plus que d'autres... Mais je suis une grande fille, ça ne me fait pas peur de voir qui tu es dans le fond !
Je passais ma main dans ses cheveux, laissant mon regard se perdre sur les traits de son visage, il était comme parfait à mes yeux. J'attendais une réponse, une réaction, j'avais peur que cette proximité lui fasse perdre ses moyens et qu'il se dérobe, je voyais bien qu'il était toujours hésitant, toujours indécis face à moi, me prenait-il encore pour une gamine ?
L'alcool délie les langues, c'est bien connu. Je n'en ai jamais douté, au contraire. Dans ma vie, je me suis toujours servi du fait de bien tenir l'alcool pour faire boire certains individus, afin de leur soutirer des informations. Je sais faire boire une personne, jusqu'à ce qu'il ne reste rien d'autre qu'une épave. Giorgia me confirme une nouvelle fois les effets de l'alcool, ainsi qu'elle ne boit pas très souvent. Il suffit de l'observer quelques secondes pour s'en rendre compte. Mais je ne compte pas la faire boire, non, car je tiens à elle. Je ne sais pas encore à quel point, ni comment, mais je tiens à elle, d'une façon ou d'une autre. Pour l'instant je ne dis rien, c'est une grande fille, je ne suis pas son père. Et puis j'ai besoin de boire un peu aussi, alors autant l'accompagner. Mais je vais bientôt lui faire comprendre qu'il faut arrêter, avant qu'elle ne franchisse ses limites qui ne doivent plus être très éloignées. Toutefois, son état me permet d'en apprendre un peu plus sur elle. C'est donc une jeune fille italienne, qui a fui sa famille pour fuir le destin qu'on lui avait tracé. Je ne me trompais donc pas en la voyant comme une princesse, car il faut l'avouer elle a une attitude très digne et noble dans la vie de tous les jours. Mais j'apprends qu'elle a un petit côté rebelle, qui ne me déplaît pas. Elle n'est pas aussi lisse et niaise que j'aurais pu le penser, et c'est tant mieux.
Nous continuons de boire, elle de se confier et moi de l'écouter. Elle m'apprend ainsi ne pas fréquenter beaucoup de garçons, seulement un et ça remonte à plusieurs années. Encore une fois, je suis surpris. Une si jolie fille... J'ai du mal à croire qu'elle manque de prétendants. Cela viendrait donc d'elle ? Par choix ? Ou alors ne trouve-t-elle personne à son goût ? En la regardant de plus près, je ne l'imagine pas enchaîner les coups d'un soir. Elle doit rêver d'un prince charmant, venant la délivrer de son obligation familiale, lui faisant découvrir l'amour, l'éloignant de son train-train quotidien... Elle le mériterait en tout cas. Cependant, au milieu de toutes ces révélations, quelque chose commence à se passer, discrètement, inévitablement. Des caresses, des gestes, des regards, des rapprochements... Sans que je ne m'en rende compte, la jeune femme est presque blottie contre moi, et mon bras l'entoure possessivement. J'en viens même à lui dévoiler un pan de ma vie : la Russie. Comment fait-elle pour me faire baisser ma garde ainsi ? Je m'efforce pourtant de ne presque rien dire, et de garder une distance de sécurité entre elle et moi. Et pourtant en quelques minutes, elle a réussi à se faufiler entre les mailles du filet. Elle est plus dangereuse que je ne l'imaginais...
Mon regard se détourne d'elle quelques instants et quand il revient, elle n'est qu'à quelques centimètres de son visage. Que ce passe-t-il ? Sa proximité me trouble, ses lèvres me tentent, son regard m'invite... Je reste immobile, ne sachant que faire, en proie à une lutte intérieure infernale. Ce n'est pas une bonne idée de céder, je déglutis. Arrête de réfléchir autant... Et si elle avait raison ? Pourquoi luttais-je autant ? Pourquoi autant réfléchir ? autant me brider ? Je n'ai qu'une envie : l'embrasser. Ma main se dépose sur sa joue, mais mon éthique revient au galop. Je préfère former une barrière entre elle et moi, posant mon pouce contre ses lèvres. Je dois lui résister, ça évitera bien des complications, des problèmes, des remords... Encore une fois, j'essaye de trouve une raison, des excuses. J'essaye de la convaincre autant que me convaincre. Mais ce n'est pas une mince affaire, ma volonté faiblit à chaque battement de cils, et proportionnellement la tentation qu'elle représente augmente. Surtout qu'elle ne m'aide absolument pas, à me regarder ainsi, comme si j'étais ce qu'elle voulait le plus au monde... Un bruit sourd se fait entendre et je bondis sur mes jambes, rompant notre contact visuel mais aussi notre proximité. Ce n'est pas passé loin.
Mais comme si elle était un aimant, mon aimant, mes yeux trouvent à nouveau les siens. J'aimerai partir mais je ne le veux pas, mes jambes restent immobiles. Ah parce que tu crois que j'ai besoin de l'homme parfait ? Un rictus déforme mon visage. Je crois surtout que tu n'as pas besoin de moi. Je suis loin d'être l'homme parfait, peut-être même à l'exact opposé. Entre lui et moi, il y a des tas d'autres hommes différents. Si elle ne veut pas de lui, il lui reste tout de même du choix avant de me choisir. Je ne suis pas ce qu'il lui faut, ce n'est pas possible. Je ne la quitte pas du regard, pendant qu'elle s'approche de moi. Moi ce que je vois c'est un homme qui m'a défendu la première fois qu'il m'a vu et qui aujourd'hui encore viens à mon secours alors que je l'appelle à moitié saoul en pleine nuit ! Qui m'écoute et essaye de me remonter le moral... Ce que je vois c'est un homme bien ! Ses mots me paralysent, car ils me touchent au plus profond de moi. C'est donc ce qu'elle voit chez moi... Je serais son sauveur ? Mais c'est une vision faussée, par tout ce qu'elle ne sait pas de moi ! Les rixes, la drogue, l'alcool, le sang sur mes mains, la prison... Tout est faussé, elle n'a pas toutes les cartes en mains. Mais je ne peux pas les lui donner, non, impossible... Ses bras s'enroulent autour de mon cou, nos yeux ne se quittent toujours pas.
Son corps est tellement proche du mien que j'ai l'impression de le sentir contre moi. Je cesse de respirer, le temps s'arrête autour de nous. On a tous des endroits sombres en nous, un passé qu'on voudrait oublier, certaines personnes plus que d'autres... Mais je suis une grande fille, ça ne me fait pas peur de voir qui tu es dans le fond ! Sa main se perd dans mes cheveux, je frissonne. Alors comme ça c'est une grande fille ? Elle n'a pas peur ? Je lève les mains pour venir saisir ses poignets fermement et les éloigner de moi. Je ne les lâche pas, me contentant de les tenir entre nous. J'en profite pour avancer, lentement, faisant reculer peu à peu l'italienne. Bientôt, nous arrivons contre un mur. Elle se retrouve piégée, elle ne peut pas fuir. Je viens plaquer ses mains contre le mur, au dessus de sa tête. Je ne lâche pas ses poignets, mais ne les serre pas pour ne pas lui faire mal. Je ne pourrai jamais lui faire de mal. Tu n'as pas peur ? dis-je en la défiant. Je la fixe toujours, m'approche dangereusement de son visage jusqu'à ce que nos souffles se mélangent. Tu devrais pourtant... Je reste plusieurs secondes dans cette position, la tenant prisonnière entre mes mains, mon visage à quelques centimètres du sien. Elle se mord la lèvre, s'en est trop. Quelque chose se brise en moi et je romps la distance qui nous sépare pour presser mes lèvres contre les siennes. Je redonne leur liberté à ses poignets pour venir la saisir par la taille, l'embrassant sans retenue.
'en oubliais presque pourquoi je l'avais appelé, comme si toutes mes peurs, tout ce qui me préoccupe tous les soirs c'était envolé en l'espace de quelques minutes ! Je ne pensais plus a ma famille, ou encore à cet homme que j'avais fui. Ma seule préoccupation ? Bryan... Pourquoi est-ce que je lui portais attention, je n'en avais strictement aucune idée il est tout ce que je n'ai jamais eu ou même fréquenté, l'inconnue pour moi. Mais je n'étais pas en proie au doute, loin de là, je sais très bien ce que je veux et je commençais à voir qu'au fond il n'était pas non plus très retissant à mes avances, se devait être sa raison qui le poussait à me repousser autant, seulement je ne comprenais pas pourquoi, avait-il peur de me blesser ? De se jouer de moi . J'avais beau le regardais je ne l'imaginais pas le moins du mal qu'il pourrait me nuire, bien au contraire. Peut-être que se passer si dure qui se lisait dans ses yeux le poursuivait, ne craignait de ne pas être le genre personne qu'il me faut, que je me porterais bien mieux sans lui... Seulement je ne comptais pas le laisser se dérober,'étais si proche de mon but et je ressentais la tentation de plus en plus dure pour lui à ignorer, c'est triste, mais une femme peut toujours en venir à ses fins avec un homme, il suffit d'en avoir l'art et la manière. Pourtant je suis loin d'être une experte en séduction, mais ce soir tous me semblaient si... Naturel.
J'étais presque sûr de recevoir ce baiser que j'attendais temps à ce moment précis, je le regardais, si proche de lui sur ce canapé, que fallait-il de plus ? Son corps ne semblait pas en accord avec sa tête, je voyais bien qu'il luttait, étais-je si interdite que ça pour qu'il se refuse à moi ? Il essayait de nous trouver des excuses de me repousser contre son propre gré et ceci me faisait rire au fond. Mes confessions, son attention envers moi venaient de nous rapprocher dangereusement et il essayait de se persuader encore qu'on devenait trop proches, que la suite n'était pas une bonne idée, je trouvais simplement à dire qu'il réfléchissait trop, pourquoi se priver autant... Il semblait tiraillé par lui-même et ses "convictions" dont je ne savais même pas les grandes lignes, je me doutais bien que mon âge était une barrière, mais je ne suis pas non plus une adolescente ! J'étais déjà bien plus mature que les jeunes filles de mon âge à la majorité et ça n'avait pas changé au fil des années, après tous ce ne sont que des chiffres, mais il n'y avait pas que ceci qui devait le bloquer, il avait bien compris que je ne venais pas de n'importe quelle famille, comme si aujourd'hui encore les gens normaux ne doivent pas se mêler aux gens d'un certain rang... Je ne cessais pas de vouloir en venir à mes fins, aucune raison, aucune envie d'abandonnée, j'étais plus déterminé que jamais ! J'envoyais valser toutes ses années on l'on m'a appris qu'il ne fallait pas me mélanger avec les autres, à rester dans la "haute", aucun homme de grand nom n'avait réussi à me faire autant d'effets que lui sans en savoir si peu sur sa personne.
Il se levait, s'éloignant un peu plus de moi, mais je ne comptais pas laisser cette action nous séparer très longtemps, je restais sagement sur le canapé quelques secondes en lui disant que je n'avais pas besoin de l'homme parfait. « Je crois surtout que tu n'as pas besoin de moi. » Était -il est sûr de ses mots . Je souriais doucement, il était pourtant la seule personne dont j'avais besoin ce soir, quand allait-il le comprendre ? Je n'abandonnais pas ma traque pour autant. Je me levais et lui avouais quand lui je voyais un homme bien. Et il ne répondit rien tandis que je me rapprochais un peu plus de lui, que pouvait-il cacher de si grave ? De si lourd... J'aurais été prête à tout entendre de sa part, car j'avais confiance en lui et je sais qu'il ne me ferait pas le moindre mal, des questions couraient dans ma tête, j'essayais de m'imaginer passé sombre, mais je n'avais qu'un détail sur sa vie d'avant, la Russie, ce n'était pas vraiment le bon moment pour aborder le sujet, mais je ne manquerais pas d'essayer d'en savoir plus, j'espérais qu'il allait s'ouvrir à moi, peut-être plus tard... Tout m'intéresse en lui, il me fascinait presque, mais qu'est-ce qui m'arrivait ? J'avais maintenant mes bras autour de son cou et une main dans ses cheveux, ce contact ne faisait que m'attirer un peu plus vers lui.
Je lui confiais que je n'avais pas peur et c'était bien vrai, bonne ou mauvaises nouvelles . Je ne savais pas vraiment, je suppose que non ... J'espérais le mettre un peu plus en confiance. Je me demandais quand est-ce qu'il allait céder, perdre pied et tomber dans mes filets. C'est alors qu'il saisit mes poignets pour finalement les enlever de son cou et les mettre entre nous, je ne savais pas trop ce que ceci voulait dire. Je crut un instant qu'il allait me repousser brusquement, mais dans son regard je sentais une tout autre envie. Il me faisait reculer lentement, je me laissais guider sans me poser la moindre question, je ne réfléchissais même plus, perdue dans ses yeux, quand soudainement je me retrouvais coincée entre lui et le mur de mon salon, j'inspirais soudainement, comme surprise par ce retournement de situation. Il plaquait ensuite mes mains sur le mur au-dessus de moi, il me tenait fermement sans pour autant ne me faire de mal. Je suis fortuite par ce changement d'attitude soudaine, mais ça me plaît terriblement. « Tu n'as pas peur ? » Je ne répondis rien, je ne pouvais rien répondre trop préoccuper par son visage qui se rapprochait dangereusement du mien, je ne faisais que secouer légèrement la tête comme pour répondre non. Ce n'était qu'une question de temps, de seconde, une évidence... Je sentais son souffle sur ma bouche, j'avais l'impression que mon cœur m'avait quitté et que le temps s'arrêter. « Tu devrais pourtant... » Peut-être qu'il avait raison, mais ce soir la sagesse n'est pas de mise. Après quelques secondes qui me semblaient durer des heures, il déposa finalement ses lèvres sur les miennes.
Je fermais les yeux, comme pour savourer un peu plus cet instant tant attendu. Je ne rêvais pas, il venait enfin de céder à la tentation et je n'en étais pas que peu fière, mais maintenant . Devait-on s'arrêter, je n'avais aucune envie d'en rester là... Il me lâchait finalement les poignets et je laissais mes mains tomber sur son coup pour descendre sur son torse. Quand il me saisit par la taille je me collais à lui brusquement à lui, je sentais le peu de raison qu'il me restait vaciller et mon corps me dicter de ne pas s'arrêter, seulement se serait bien trop facile de continuer ainsi... Je glissais mes mains sous son pull, pour le garder contre moi en le griffant presque du bout de mes ongles, notre baiser était presque sauvage, seulement j'arrêtais tout en reculant soudainement mon visage, un petit rire s'échappait de ma bouche tandis que je le regardais dans les yeux.
- Tu vois, je n'ai toujours pas peur...
Je voulais jouer un peu, je lui donnais un bref baisé et mordais au passage sa lèvre, pour le taquiner un peu. Non je ne suis pas de ce genre de femme très sûr d'elle qui fonce directement dans la chambre, bien qu'au final... J'enlevais mes mains de sous son pull et me libérais des siennes qui me tenaient par la taille et je m'échappais de son emprise. Je me mis à rire à nouveau, alors que je me dirigeais précipitamment vers mon canapé non loin, j'enlevais mon t-shirt que je jetai à Bryan dévoilant mon corps j'étais maintenant en soutien-gorge, je voulais le provoquer à le tenter toujours un peu plus hors de question de s'arrêter en si bon chemin, il n'allait certainement pas reculer et mettre ses envies de côté maintenant... J'étais dos au canapé et je m'asseyais sur le dossier, dorénavant tourné vers Bryan, je le défiais du regard en souriant malicieusement.
- J'espère que tu n'as pas envie de partir maintenant ...
Je gardais toujours mon sourire, j'étais presque sûre qu'il n'allait pas renoncer à mes nouvelles avances, comment pourrait-il ? Il faut dire que l'un de mes avantages c'était certainement mon corps, je ne suis pas mannequin pour rien et même s'il avait dû connaître bien d'autres belles femmes, je ne devais pas être non plus singulière. J'avais l'air d'être une fille déterminée et pourtant je suis loin de maîtriser ce genre de situation, même si pour le moment je pouvais encore gérer.
Oscar Wilde a dit : " Le seul moyen de se débarrasser d'une tentation est d'y céder. Essayez de lui résister, et votre âme aspire maladivement aux choses qu'elle s'est défendues. ". Toute ma vie, je ne m'étais privé de rien, j'avais profité de tout. Alcool, drogue, sexe... Tout je vous dis. Je n'ai jamais résisté à quelque chose, appliquant presque religieusement ce concept. Et je m'en sortais très bien. La seule chose à laquelle j'ai tenté de résister, c'est Giorgia. Et je comprends maintenant pleinement le sens des mots de Wilde, tant ma volonté se brise un peu plus à chaque seconde qui s'écoule. La jeune femme représente l'une des pires tentations de ma vie, le fruit défendu. Elle est jeune, bien trop jeune pour moi. Et elle a ce goût de l'inconnu, je n'ai jamais rencontré une femme telle qu'elle. Si sophistiquée, si naïve, si innocente, si... Depuis le jour où je l'ai rencontrée, l'italienne s'installe peu à peu dans mon esprit, y devenant omniprésente. Je suis partagé - que dis-je, déchiré - entre ma morale et mon désir ; ce que je dois faire et ce que je veux faire. Elle est la lumière, je suis la noirceur. Elle est l'innocence, je suis nocif. Elle est gentille, généreuse, je suis un criminel. Nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre, je ne peux rien lui apporter dans la vie. Rien de bien en tout cas. Et pourtant elle me tente, m'attire, me charme. Je lutte, je résiste, mais finalement je sens que je vais céder. Je ne peux continuer à me battre, ça me consume de l'intérieur, ce désir ardent que j’éprouve pour elle. Je n'aurais pas du venir ce soir, je n'aurais pas du. Mais je suis là.
Giorgia ne s'était jamais montrée aussi séductrice avec moi, aussi charmeuse. Du moins, pas aussi frontalement qu'elle ne le fait présentement. J'avais remarqué ses regards, ses sourires. Mais j'avais essayé de les ignorer, ou de leur donner une autre signification. Je suis son sauveur, peut-être même une figure paternelle pour elle, ou alors elle m'admirait un peu. Mais je me voilais la face, évidemment. Rien ne pouvait être aussi simple. La vérité c'est que je lui plais autant qu'elle ne me plaît. L'alcool ingurgité jusque là lui permet de l'assumer pleinement, et de passer à l'action sans gêne. Elle n'a plus la lucidité pour se retenir, ni pour voir les choses à ma façon. Notre relation est interdite, elle ne peut pas exister. Ce qu'il y aurait pu avoir est mort avant même d'avoir existé, tant nous sommes différents, opposés. Malgré tout ça, nous venons l'un vers l'autre, attirés comme des aimants, défiant les lois des Hommes et de la Nature. Je ne sais pas si c'est une bonne chose, mais au fond, n'ai-je fais que des bonnes choses dans ma vie ? Non, je m'en fiche. Alors pourquoi je résiste tant cette fois ? Pour je ne capture pas ses lèvres tant désirées ? Parce que je ne veux pas l'impliquer, je ne veux pas la changer. Hors c'est ce qui se passera, irrémédiablement. Je suis une bombe à retardement. Dans tous les sens du terme. Mon désir va bientôt exploser et je lui céderai. Plus tard, ce seront à mes démons que je céderai, et vaut mieux que la jeune femme ne soit pas dans les parages.
Je dois partir. Mais c'est impossible, mes jambes refusent d'obéir. Mon regard perçant ne la quitte plus, je suis debout mais je ne me dirige pas vers la sortie. Je sens qu'il est déjà trop tard. Je ne cherche plus à m'enfuir, j'attends juste qu'elle me donne une raison d'agir. Et elle ne tarde pas à le faire. Se levant du canapé, elle me rejoint, de sa démarche naturellement sensuelle. Le sourire qu'elle arbore me rend parano, ses bras autour de mon cou un peu plus, ainsi que sa main dans mes cheveux. Ses lèvres m'achèvent. J'attrape ses poignets et la fait reculer jusqu'à ce qu'elle se retrouve collée contre un mur, piégée entre lui et moi. Je la regarde tel un prédateur, mon regard la transperce. Tu ne veux pas avoir peur ? Je vais te faire peur ! Tu peux encore fuir, allez, pars ! Crie, hurle ! Sa réaction n'est pas celle que j'attendais, elle secoue simplement la tête pour m'expliquer qu'elle ne me craint pas. Mes yeux descendent sur ses lèvres, je fonds dessus sans plus tarder, relâchant ses poignets pour saisir sa taille.
Giorgia prolonge mon baiser, se colle à moi, me caresse le torse. Je sens ma raison s'éloigner, ma tête tourner. Le baiser que je lui donne se veut pressant, sauvage. Il n'y a aucune douceur là-dedans, aucune tendresse. Il n'est que le résultat de semaines de frustrations, de lutte vaine. Lorsqu'elle passe ses mains sous mon pull pour me griffer le torse, je frissonne de tout mon corps, renforçant l'emprise que j'exerce sur sa taille. Enfin nous nous séparons. J'ouvre les yeux, trouve immédiatement les siens. Tu vois, je n'ai toujours pas peur... lâche-t-elle dans un rire. C'est qu'elle me nargue en plus. Ça viendra, ne t'en fais pas. Ma voix n'est qu'un murmure, un souffle. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, amusé mais aussi triste. Amusé par la répartie de l'italienne ; triste car je sais que j'ai raison. Tôt ou tard, elle me fuira car je lui aurai fait peur... Mieux vaux tard. Quand elle vient me mordre la lèvre, j'ai envie de la plaquer à nouveau contre le mur et de la prendre dans la foulée. Mais je me contiens, difficilement. Je l'observe s'éloigner de moi, retirer son pull en marchant, me regarder dans les yeux alors qu'elle n'est plus qu'en soutien-gorge. Mon regard glisse sur son corps, je peux admirer sa plastique de rêve. C'est pas possible, cette nana est une mannequin ! Je déglutis, je ne me souviens pas d'une femme aussi belle dans ma vie. Jamais. J'espère que tu n'as pas envie de partir maintenant ... me lance-t-elle en s'asseyant sur le dossier de son canapé, malicieuse. Tu ne sais pas à quoi tu joues ma belle...
Je reste immobile une poignée de secondes avant de faire quelques pas dans sa direction. Oh non... Tu as toute mon attention. Mes doigts viennent agripper mon pull que je retire sans plus attendre, me retrouvant torse nu en face de Giorgia. Je m'approche lentement d'elle, d'une démarche de prédateur. Mon regard ne la quitte pas, ancré dans le sien. Si tu voulais fuir, c'est trop tard maintenant... soufflais-je en arrivant près d'elle. Mes mains se posent de part et d'autre de sa taille et je la soulève avec une facilité déconcertante, comme si elle ne pesait rien. Ses jambes s'enroulent autour de ma taille, alors que je fais glisser mes mains pour venir la soutenir par les fesses. Je reprends aussitôt possession de ses lèvres, pour un fougueux baiser. Ma langue trouve le chemin entre nos lèvres pour venir taquiner la sienne, entamant une danse sensuelle avec. Ta chambre ? je demande entre deux baisers, pour savoir où l'emmener pour continuer nos ébats. Mon regard descend vers le canapé. Ou ici ? je propose en déposant plusieurs baisers le long de sa mâchoire puis de son cou.
Il faisait tous depuis le début pour me résister et pourtant dès sa rencontre je me sentais inévitablement attiré par lui... Il était comme un objectif, une ambition, un désir... Jamais je n'avais eu affaire à un homme tel que lui, depuis quand une aristocrate devrait se pencher sur un motard mal famé ? Il était tout ce qui m'était interdit aussi, mais j'y apportais beaucoup moins d'importance que lui, pour une fois l'interdit je l'envoyais valser en l'air. Moi qui est toujours suivi le protocole, mon éducation si stricte, il m'apparaissait comme une délivrance de toutes ses années si lisses et sans vie. De son côté il faisait pourtant tout pour me repousser, s'éloigner ! Il avait tout d'abord refusé à maintes reprises mes invitations chez moi et parfois ignore quelques messages, mais pourquoi me fuyait-il autant ? Je ne voyais en lui rien de dangereux, du moins pour moi... Je sentais, je savais qu'il ne me ferait pas le moindre mal et ceci se confirmait au fil de la soirée, peut-être que je faisais ressentir sans qu'il ne s'en rende compte le bien en lui . La générosité et la protection ? Ou peut-être était-il comme ça avec d'autres simplement, pourtant je voulais croire que j'étais différente à ses yeux, que je n'étais pas le genre de femmes dont il se joue habituellement. Je n'avais jamais abordé le sujet avec lui, mais je me doutais bien qu'il n'est pas du genre à avoir de la retenue avec les jolies femmes, pour moi il avait un charme fou et je ne devais pas être la seule à être tombé dans le panneau, finalement de nous deux qui était la victime de ce jeu de séduction dangereux ?
Ses mises en garde ne me faisaient pas peur, ne me faisaient même pas réfléchir, je lui aurais confié mon âme sans hésitation, est que j'avais tort . Est-ce que je jouais avec le diable ? Que tout ce qu'il essayait de me faire comprendre c'est qu'il risquait de me blesser par la suite . De me faire du mal ... J'avais tout de suite compris qu'il était un personnage torturé, le genre d'homme qui n'est pas blanc et qui est poursuivi par des démons, mais peut-être que cette carapace qu'il se faisait ne l'aider pas non plus, se confier, s'ouvrir aux autres et apprendre à se pardonner soi-même est aussi une grande source de bonheur, de bien-être. Peut-être que je pourrais l'aider, oui je suis une femme généreuse et l'empathie fait entièrement partie de moi, étais-je peut être trop naïve pour voir que je tombais par moi-même dans un piège dont Bryan n'avait même pas les clefs . Je ne voulais pas réfléchir, je voulais me laisser guider par mon instinct, mais au fond de moi je priais pour ne pas avoir fait une bêtise, ne pas regretter plus tard cette action, mais de toute manière il est bien trop tard pour reculer et tout l'alcool que j'ai dans le sang ne m'aide pas non plus à retrouver la raison, loin de là ! Je n'avais plus qu'à laisser faire le destin.
Après un rapprochement que j'avais forcé de nouveau, Bryan prenait les choses en mains, comme rattraper par ce désir, cette envie qu'il avait mise de côté jusqu'à maintenant, il agissait de façon un peu brusque en plaquant contre le mur, sans pour autant me blesser le moins du monde ! Il n'avait pas l'air d'être ce genre d'homme plein de délicatesse, de baiser tendre et de caresse aérienne... Mais ceci ne m'effrayait pas, mes premiers ébats n'étaient en rien comparables, j'étais beaucoup plus jeune et ce n'était pas une passion telle que celle-ci qui m'animait ce soir avec Bryan ! Finalement toutes ses années sans être attiré par le moindre homme me semblaient voler en éclat, comme une évidence, je suis le genre de femme qui croie au destin et je ne pouvais m'empêcher de me dire que nos chemins étaient faits pour se croiser inévitablement... Même si j'avais dû batailler pour réussir à le faire plier sous mon charme, j'étais persuadé que cette faiblesse allez nous être bénéfique, sans pour autant me projetais, je ne voulais pas réfléchir au futur, juste profiter de l'instant présent et je chassais des pensées négatives de ma tête.
Je lui avais clairement fait comprendre qu'il ne me faisait pas peur et ce rapprochement soudain, n'était que le début de la soirée... Étonnamment j'apprécie cette fougue, cette bestialité qui anime Bryan, je n'avais qu'une envie, celle de m'abandonner à lui et je n'allais certainement pas attendre très longtemps ce moment... « Ça viendra, ne t'en fais pas. » Contre son corps je me sens chamboulée et sereine, comme si tout cela n'était qu'une suite logique à ce petit jeu qui c'était installé entre nous, ses mises en garde ne m'alarmaient en aucun cas et ne faisaient qu'accroître mon désir, même si je sentais une certaine pointe d'affliction dans sa voix, comme s'il connaissait déjà ce qui allait se passer par la suite, mais je me refusais de porter attention à cela, je ne voulais pas croire en une fin douloureuse. Je profite d'un instant pour me dérober de l'étreinte de Bryan, je veux m'amuser un peu, bien qu'a joué avec les feux on risque aussi de s'y brûler. Je décide de prolonger tentation qui nous consume tous les deux en retirant mon haut, j'espérais que chez moi, c'était bien le seul refuge où il voudrait être cette nuit... Il se rapproche dangereusement de moi alors que je viens de prendre place sur le dossier du canapé, je ne le quitte pas du regard, je l'observe avec attention. « oh non... Tu as toute mon attention. » Il retire son pull par la suite, je ne peux qu'admirer son corps si musclé, il n'a rien à envier aux mannequins avec lequel j'ai déjà posé, bien que ce ne soit pas du tout le même style, la même carrure. Il me faisait presque rêver, j'avais l'impression d'être dans un film, tel une de ces pauvres filles tomber sous le charme de la plus mauvaise fréquentation de la ville, mais c'était bien la réalité. En arrivant près de moi, il prit à nouveau la parole, comme pour me prévenir que cette fois il était trop tard, je ne pouvais plus faire marche arrière « si tu voulais fuir, c'est trop tard maintenant... »
En à peine quelques secondes je me retrouve de nouveau contre lui, il me tient fermement tandis que je suis accroché autour de sa taille avec mes jambes. Quelques frémissements parcourent mon corps, je n'ai jamais vécu d'expérience aussi excitante comme celle-ci, mais je suis prête à m'abandonner à lui sans hésitation. Il s'emparait aussitôt de mes lèvres, laissant cette fois nos langues se mêler, ce baiser était toujours plus intense que le précédent, impossible d'être dans la retenue le désir était trop fort, l'attente avait été trop longue... « ta chambre ? » Question qui semble inévitable, j'avais à peine le temps de lui répondre, comme si chaque seconde loin de ses lèvres était une seconde de perdue ! « ou ici ? » Je ne m'imaginais pas nous ébattre sur le canapé, je l'avoue mes airs de princesse revenaient au grand galop et je voulais que tout soit parfait, le canapé ne me semblait pas être l'endroit le plus pratique... Devais-je lui rappeler que je ne suis pas un habitué de ce genre de situation ? Je me sentirais difficilement à l'aise ici. Je le laissais couvrir mon cou de baiser, je suis assez sensible à cet endroit et tous les poils de mon corps semblaient s'hérisser en une fraction de seconde.
- Ma chambre, par là...
Je lui montrais le chemin d'un bref signe de tête sur la droite, il n'y avait pas de quoi se tromper, c'était au fond de la pièce. J'espérais qu'il n'allait pas être déçu par ce choix ordinaire, mais je me sentais pas prête à me donner dans un endroit peu confortable. Il me transportait alors jusqu'à ma chambre d'une aisance étonnante, je ne devais vraiment pas être lourde, ou bien il avait dû soulever plus d'une femme déjà à mon grand désespoir ... Durant notre très courte marche je profitais d'un instant de liberté pour lui glisser à mon tour quelques baisers dans son cou avant de lui mordre légèrement le lobe de l'oreille, n'allez pas me demander pourquoi. D'un coup d'épaule il poussait la porte de ma chambre entre ouverte, la pénombre y régnait, bien que la lumière du couloir éclairer légèrement mon lit, juste au milieu de la pièce. Je n'avais en aucun cas besoin d'annoncer que c'était bien ici... Je ne pouvais m'empêcher de réfléchir un peu, j'avais remarqué qu'il était plutôt du genre sauvage, bestial, c'était intéressant jusque-là, mais je ne voulais pas qu'il me manipule vulgairement telle une prétendante sans intérêt ! Je suis certainement bien plus pure que la majorité des femmes dont il a pu profiter jusqu'à maintenant et si je lui offrais mon corps ce n'était pas pour une partie de jambes en l'air, je voulais qu'il me fasse l'amour et essayent de contrôler un peu ses pulsions, j'espérais ne pas en demander trop, mais il allait forcément comprendre et ne pas essayez-me de frustrer, comme depuis le début.
- Doucement s'il te plaît ...
J'avais arrêté de l'embrasser et je le regardais presque sérieusement en attendant son approbation, oui peut-être que je passais pour une gamine, mais je n'avais en aucun cas envie de regretter ce moment et même si un peu de gestes brusques étaient de mise je ne voulais pas que cet acte ressemble à une lutte enragée. J'étais sûr qu'il pouvait me donner un peu de tendresse, faire preuve de plus de délicatesse même s'il devait puiser au plus profond de lui-même, après tout l'enjeu était de mise et je plaçais de nouveau ma confiance entre ses mains.
Peut-être que notre rencontre n'était pas si fortuite que cela. Peut-être que quelqu'un, quelque chose, s'est amusé à nous mettre sur la route l'un de l'autre ; prend du plaisir à voir cette délicieuse créature foutre ma volonté en l'air, me retourner l'esprit, me faire craquer à petit feu. Les astres, le destin, qu'importe. Il doit y avoir quelque chose, ce n'est pas possible sinon. On peut même parler d'ironie du destin, tant elle et moi sommes différents. Elle est si jeune et pétillante, au moment où moi je vieillis de plus en plus, m'approchant de la quarantaine. Elle est innocente et sophistiquée, alors que moi j'ai du sang dans les mains et traîne dans le cambouis à longueur de journée. Elle est tout le contraire de moi, mon opposée. Et pourtant, je la désire comme je n'ai jamais désirée une femme. Elle fait naître en moi des pulsions qui m'effrayent moi-même, et ce depuis que nos regards se sont croisés dans cette ruelle. Peut-être que tout était vraiment prévu, que je devais la sauver ce soir-là, pour qu'elle voit le meilleur de moi et tombe sous mon charme. Pour qu'à son tour, elle me charme, me séduise. Peut-être, peut-être.
Je me dis que j'ai tout fait pour la repousser, pour essayer de la préserver. Vraiment tout. J'ai rassemblé toute ma volonté pour ne jamais lui céder, j'ai toujours maintenu une distance entre nous, je ne lui ai jamais parlé de ma vie et ne lui ai jamais demandé de choses trop personnelles. Moi on en sait, moins on a de chances de s'attacher. me disais-je. Ha, quel naïf j'ai fais. J'ai l'impression que le mystère autour de moi n'a fait que renforcé son intérêt pour ma personne. Plus j'ignorais ses SMS, plus je refusais ses invitations, plus elle s'accrochait à moi. Je ne comprends pas comment nous sommes arrivés là, mais nous y sommes c'est une certitude. Le baiser que je lui donne contre son mur n'a rien de tendre, de délicat. Pas que je ne sache pas le faire, c'est juste que j'ai besoin d'évacuer toute ma frustration. Et ma colère. Car je suis en colère ; après elle, après moi, après nous. Je lui en veux de m'avoir poussé à bout, de m'avoir fait craquer. Je m'en veux d'avoir finalement cédé, de ne pas avoir plus de volonté que ça. Je m'imaginais fort, inébranlable. Et voilà que j'embrasse une jeune femme, plus jeune que moi d'une quinzaine d'années j'imagine. C'est irraisonnable. D'un autre côté, je l'ai toujours été, déraisonnable.
Je la maintiens contre ce mur, entre lui et moi. Je ne lui laisse aucune échappatoire, elle est mienne. Mes lèvres dévorent les siennes, et Giorgia y répond volontiers. Elle ne semble pas impressionnée le moins du monde, ni même effrayée. Elle me le dit même : elle n'a toujours pas peur. Sa répartie me faire sourire, son audace aussi. Malheureusement, elle ne sait pas dans quoi elle s'embarque. Elle aura peur, un jour. J'en ai la certitude, ça ne peut en être autrement. Mais je préfère ne pas y penser maintenant, chaque chose en son temps. Et là il faut savourer cet instant. Je la regarde se faufiler de mon étreinte pour s'éloigner de moi, joueuse, aguicheuse. Son haut termine au sol, elle s'appuie contre son canapé. Je la déshabille du regard, ne me prive pas de regarder le haut de son corps presque nu. Dans quel pétrin je me suis mis. je pense vaguement à cet instant, comme un soubresaut de ma conscience. Elle est parfaite, divine. Je n'ai jamais vu un corps tel que le sien, jamais connue une fille comme elle.
Ma raison disparaît de plus en plus, alors que j'approche très lentement de ma proie. Mon pull vient rejoindre son haut au sol, dévoilant mon torse à ses yeux. Elle me dévore du regard, je le vois, je le sens. J'ai conscience du corps que j'ai, musclé par des années à bouger partout, à faire tout type de travail, et depuis plusieurs années à soulever des objets lourds au garage. Je sais que je dégage quelque chose de puissant grâce à cette musculature développée. Et je suis heureux de lui faire un tel effet, de faire monter son excitation. Car moi elle me rend déjà fou, à chaque fois que mes yeux glissent le long de son ventre, de sa poitrine. J'ai envie de lui arracher son soutient-gorge mais je me retiens, ça viendra, plus tard... Une fois devant elle, je l'attrape par la taille pour la soulever contre moi et m'empare violemment de ses lèvres. L'italienne enroule ses jambes autour de moi, répond à mes baisers. Le désir que l'on ressent l'un pour l'autre se lit aisément à travers le baiser que l'on se donne, fougueux. Je suis étonné qu'elle sache embrasser ainsi, qu'elle ne perde pas son assurance. J'avais un dernier espoir qu'elle prenne conscience de ce que je suis, de la bestialité qui m'habite. Mais cela semble lui plaire, malheureusement... ou heureusement.
Ma chambre, par là... je souris contre ses lèvres, tant je m'attendais à cette réponse. J'avais proposé le canapé par politesse, mais ce n'est pas le genre de fille à se jeter sur le canapé pour faire son affaire. Non, et c'est bien pour ça qu'elle me plaît autant. Elle apporte quelque chose de plus traditionnel que tout ce que j'ai pu connaître, cette sorte de timidité qu'il y a en elle. Bien qu'elle ait su passer outre pour me séduire, évidemment. Je garde la brune contre moi, la portant contre moi. Je me dirige vers la porte qu'elle m'a indiqué sans la moindre difficulté, c'est qu'elle n'est pas bien lourde. Pendant le petit trajet, elle m'embrasse dans le cou, me mord le lobe de l'oreille. Plusieurs frissons me parcourent le dos, la nuque, le torse. Sentir ses lèvres contre ma peau est particulièrement agréable, et excitant lorsqu'elle me mord le lobe. D'un coup d'épaule, j'ouvre entièrement la porte entrouverte. Je repère facilement le lit, éclairé par la lueur de dehors, grâce à la fenêtre qui se trouve dans la pièce, les volets étant ouverts.
Je fais quelques pas en direction du lit, quand la voix de Giorgia m'arrête. Doucement s'il te plaît ... me demande-t-elle. Je plonge mon regard dans le sien pour y lire sa sincérité. Elle n'a pas peur, elle me fait confiance. J'acquiesce silencieusement, comprenant que toute ma fougue peut lui paraître impressionnante. Comme elle me l'a dit, elle n'a pas l'habitude de ce genre de chose. J'arrive au bord du lit et l'y allonge délicatement, tout en ne lâchant pas ses yeux. Lorsqu'elle est allongée, ma main vient caresser sa joue, parcourir son visage, son cou, son torse, son ventre... pour arriver à sa taille, où je commence à défaire son pantalon. Tu es belle. je dis sans trop savoir pourquoi, comme si je ressentais le besoin de la rassurer pour ne pas qu'elle prenne peur. Je ne voudrais pas qu'elle arrête tout maintenant. Magnifique même... Mon regard glisse une nouvelle fois le long de son corps, je viens déposer un baiser dans le creux de son cou. Je me redresse finalement pour faire glisser son pantalon le long de ses jambes, la jeune femme ne portant désormais que ses sous-vêtements. Arrête-moi si je vais trop vite... je lui demande, mon regard venant la trouver à nouveau. Je dépose un baiser sur son nombril, puis un autre un peu au dessus, et ainsi de suite, remontant lentement le long de son corps. J'arrive à ses lèvres, que je capture sans hésitation. Cette fois le baiser est plus tendre, moins sauvage. Mais tout aussi langoureux, j'ai envie d'elle et je ne peux pas le cacher. Nos langues dansent un tango endiablé, parfaitement synchronisées. Pendant ce temps, ma main se faufile dans son dos, je parviens à trouver l'attache de son soutient-gorge et à le défaire d'une main experte. Sans cesser de nous embrasser, je le lui retire et le jette plus loin dans la pièce. A présent, l'italienne ne porte plus qu'un dernier vêtement, alors que moi je suis toujours en jean. Nous ne sommes pas à égalité... pour l'instant.
ais qu'est-ce qui me prenait, pourquoi je m'étais mise dans la tête de séduire cet homme ? Ne faisais-je donc pas une bêtise, une triste erreur ? Moi-même je n'avais pas la réponse, mais je voulais croire que non, nous ne sommes que deux humains qui sont attirés inexplicablement l'un vers l'autre, était-ce notre faute ? Non plus... Je ne pouvais m'empêcher de réfléchir un peu, comme si ma raison voulait brusquement faire surface, mais pourquoi maintenant alors que je suis si près du but. Tout me plaisait en lui, ce côté sauvage, mystérieux, baroudeurs, il était tout ce que je n'avais jamais connu auparavant, peut-être que de son côté c'était la même chose, du moins je l'espérais, lui procurer ce petit sentiment de l'inconnu, s'il savait qui j'étais vraiment il aurait peut-être gardé un peu plus ses distances, oui car être promise à un mariage c'est une chose, mais faire partie de la plus noble et plus riche famille d'Italie s'en est une autre... Je ne me serais d'ailleurs jamais permis de succomber si j'étais dans mon pays natal, j'aurais eu bien trop peur des retombé pour moi, pour lui... Mais ici j'étais une quasi-inconnue et je ne vois pas comment cet écart pourrait arriver aux oreilles de ma famille où des journaux, il suffisait d'être discret.
Le mystère qui flottait autour de lui ne faisait que m'attirer un peu plus, mais que pouvait-il faire dans la vie ? Je n'en avais aucune idée, mais mon petit sens de l'observation avait remarqué ses mains, abîmées, marqué par le temps et le travail manuel, mon seul indice était là, mais j'aurais bien le temps de lui demander plus tard. De nous deux j'étais certainement celle qui risquait de souffrir le plus de ce flirt, cette passion qui m'animait désormais face à lui, il avait l'air d'être si fort, si brave, je ne suis qu'un cœur de petite fille à côté et l'obscurité que je voyais dans son regard ne me faisait pourtant pas peur, par la suite disait-il ? Je ne l'espérais pas, je ne voulais pas, j'imaginais presque tous les scénarios sur lui, tel un ancien taulard, ou trafiquant de drogues, bref le genre de personne que je ne côtoie au grand jamais, mais il aurait pu m'avouer le plus grand des crimes que je n'aurais certainement pas bougé, je lui faisais confiance, allez savoir pourquoi.
Cette étreinte contre le mur, ce petit défit que le lui lançait du regard en m'éloignant par la suite, tous nos gestes ne faisaient que faire grandir, l'envie, l'excitation entre nous. Je ne me reconnaissais pas ce soir, je ne suis absolument pas du genre à agir comme tel, à littéralement allumer cet homme... Peut-être réveillait-il en moi un côté que je ne connaissais pas, ou que du moins je cachais ? Ou ce n'était peut-être que simplement l'alcool que je pouvais remercier, ou non, pour cette prise de "courage" ! J'avais beau savoir que tout ce petit manège n'était pas la meilleure idée qu'il soit, je ne voulais pas qu'on s'arrête et ses baisers ne faisaient que rendre un peu plus accros. Je sentais une sorte de libération en moi, comme si toutes ses années de retenues étaient faites en sorte pour accentuer cet instant, savourer un peu plus le moment présent. Je me retrouvais désormais dans ses bras, accroché à lui, cette proximité ce rapprochement me plaisait toujours plus, faisait monter le désir en moi, mon seul souhait à cet instant . Rester contre lui, sentir la chaleur de sa peau toute la nuit durant. Nos baisers étaient tout autant langoureux mais moins sauvage que le premier, je ne voulais pas, je ne pouvais pas retirer mes lèvres et une audace que ne connaissait pas prenait possession de mon corps, je lui indiquais ou étais ma chambre, tout n'était qu'une suite logique, j'étais prête à m'offrir à lui, plus que jamais auparavant, ayant presque l'impression de redécouvrir ce que c'était réellement. J'avoue qu'en m'approchant de la chambre j'avais un peu peur, non pas de lui, mais de moi... Je ne voulais pas être ridicule, il y a des femmes qui savent très bien comment faire plaisir à un homme, comment leur faire tourner la tête et leur offrir un moment inoubliable, seulement je suis bien loin d'avoir une telle expérience...
Une fois rentré dans la chambre je me permets de lui faire part d'un souhait, j'aime beaucoup sa bestialité, mais je ne sais pas du tout si je pourrais gérer ceci bien longtemps, je le regardais sérieusement, je sais qu'il est bien trop tard pour reculer et je ne voulais pas de ça, juste un peu de délicatesse et j'étais sûr qu'il pouvait se contenir, juste pour moi, après tout depuis le début il fait tout pour me protéger, je ne vois pas pourquoi cela changerait à cet instant. Il semble alors approuver ma demande en me faisant un signe de la tête, un brin de soulagement s'empare de moi, mais je suis sûr que le doute, du moins l'appréhension viendra m'habiter d'ici quelques instants, pourtant je n'avais pas peur, non j'avais envie de tout cela, ce n'était que mon manque de savoir faire qui risquait de se faire sentir, de me gêner. Il me dépose par la suite sur le lit avec beaucoup de délicatesse, nos regards ne se lâchent pas, dans ses yeux je la confiance, ma confiance que je lui donne, je ne pensais plus à rien, l'espace de quelques secondes. Je vois, je sens sa main caresser mon visage pour descendre lentement, je reste presque immobile, tandis que des frissons parcourent mon corps. Il commence ensuite à défaire mon pantalon, « Tu es belle. » j'étais comme surprise par ce compliment, touché, je ne le pensais pas si attentionné, je souriais doucement alors qu'il ajoutait « Magnifique même... » je ne répondis rien, mon sourire, mon regard était une réponse, il arrivait à me faire sentir plus sereine alors que mon cœur lui s'emballait ... Je profitais d'un bref rapprochement pour lui offrir à mon tour un baiser dans le cou, il se relevait alors et je le laissais sans contrainte enlever mon pantalon.
Je me retrouvais en simples sous-vêtements alors que lui était encore en jeans, il fallait que je remédie à cela, j'ai beau ne pas être des plus à l'aise il fallait que fasse un peu d'effort, car j'avais tant espéré ce moment, que je n'en revenais pas encore, je priais seulement pour qu'il ne me trouve pas trop fermé, trop prude. « arrête-moi si je vais trop vite... » Il était toujours attentionné et ceci me faisait plaisir, de toute façon c'était impossible de lui résister, son regard me faisait fondre instantanément, je lui faisais non de la tête, depuis tout à l'heure j'étais presque muette, à vrai dire j'avais plus peur de dire une bêtise, ou de mal m'exprimer... Je me mordais la lèvre, savourant les baisers dont il me couvrait, puis je retrouvais ses lèvres, je sentais toute la passion, toute l'envie dans nos baisers, j'avais à la fois hâte et peur de la suite, mais mon corps ne pouvait plus s'arrêter à l'heure actuelle, laisser mes mains courir sur son dos en le rapprochant de moi. Je sens alors sa main glisser dans mon dos durant nos baisers où se mêlent nos langues, il retire en peu de temps mon soutien-gorge, je fus un peu surprise mais j'essayais de ne pas le montrer, après tout il fait bien passer par là et je ne savais pas pourquoi j'éprouvais un peu de gêne, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il avait dû connaître de bien plus belles créatures avant moi.
C'est alors qu'un brin d'audace s'emparait de moi, je poussais Bryan sur les côtés pour qu'il se retrouve allongé sur le lit stoppant nos embrassades, d'un petit regard malin je me rapprochais en riant légèrement, il fallait bien que je rattrape son retard en matière de vêtements, je lui offrais un baiser passionné en commençant à déboutonner son jean, pour lui retirer par la suite. J'avais l'air confiante, oui je dis bien j'ai l'air, car au fond moi ce n'est pas pareil, je ressentais un peu d'angoisse malgré cette petite prise en main de la situation, les apparences sont parfois trompeuses... Il ne nous restaient tous deux que le bas, mais j'étais bien trop timide pour aller plus loin de moi-même. Je me mettais à califourchon sur Bryan, plongeant mon regard dans le sien, mes mains parcouraient chaque parcelle de son torse, je n'avais jamais vu et pus profiter d'un corps comme le sien, j'étais agréablement surprise, je décidais soudainement de prendre la parole sans réfléchir.
- Excuse moi si je ne suis pas très ...
Si je ne suis pas très quoi . À l'aise, une vraie tigresse ? Oui c'était un peu ce que je voulais dire, j'espérais que mon manque de "pratique" n'allait pas le déranger, de toute façon je l'avais prévenue... Je pensais qu'il avait bien compris ce que je voulais dire et ne continuait même pas ma phrase, j'attrapais les mains de Bryan afin de les déposer sur mes hanches, j'adorais quand il me tenait fermement, j'avais l'impression d'être sienne, de faire partie de lui. Je glissais par la suite mes mains sous son coup en le tirant vers moi pour le redresser, d'un geste agile je passais de nouveau mes jambes autour de sa taille, j'étais assise sur lui, plus collé, plus proche que jamais, je collais mes lèvres aux siennes pour l'embrasser à nouveau durant quelques secondes, la passion me faisait resserrer mes ongles contre son corps, j'espérais ne pas le blesser. Je stoppais pourtant ce baiser d'un coup.
- J'ai tellement envie de toi, c'est la première fois que ça m'arrive ...
Oui j'étais franche, même s'il avait déjà dû deviner ce petit détail. Je plongeais mon regard dans le sien, nos visages étaient aussi proches que lors d'un baiser, ma bouche frôlait la sienne et nos souffles se mélangeaient alors que ma respiration semblait s'accélérer, tout comme les battements de mon cœur, je n'avais jamais été comme ça auparavant. J'oubliais tout, tous ses interdits qui se plaçaient entre nous depuis le début, je ne voulais plus y penser et risquer de gâcher ce moment, pour une fois j'agissais selon mes envies et tant pis pour la raison... De toute façon la réalité nous rattrapera certainement plus vite qu'on ne le pense, autant profiter en attendant ce malheureux moment.