(hoodie & hair) (short)  Ta valise est prête. Tu voyages toujours léger. Reste juste les trucs de dernière minute à mettre dans ton sac à dos. Ton ordi principalement et les trucs électroniques dont tu te sers quotidiennement. Tu t’envoles demain pour Los Angeles avec Talia. La présence de Birdie change plutôt pas mal tes activités pour cette soirée d'avant départ. Peu de chances que tu squattes ton ordi ou que tu bosses alors qu’elle est à tes côtés. Yup c’est nouveau ça, parce qu’il fut un temps elle squattait chez toi alors que tu travaillais et elle… traînait ? Elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, peut importe où c’était. Tu sais pas, t’as jamais demandé. Mais les choses ont bien changé depuis et elle passe bien plus de temps chez toi en ce mois de juin. Tu ne chamboules pas toutes tes journées pour autant mais avoir son corps près du tiens pour dormir plusieurs fois par semaine c’est un très gros plus.

T’as mangé chez Maria la veille, pour passer du temps avec elle avant ton départ également. T’as eu la très bonne surprise d’un fondant au chocolat qu’elle a fait intégralement pour toi. Tu as embarqué ce qu’il restait - les trois quart - et te voilà en train de taper dans le plat directement avec Birdie, dans ton salon extérieur sur ta terrasse à l’étage. Une grosse cuillère chacun à la main - car tu n'as pas envie d'attendre ton tour si vous partagez qu'une cuillère - vous profitez du bon air de la ville alors que la lumière commence à baisser dehors. T’es faible pour les couchés de soleil, elle l’aura remarqué depuis qu’elle passe du temps ici. T’es faible pour regarder les étoiles aussi, inventant des étoiles filantes ici et là quand ça n’est que des avions. Juste histoire de faire des voeux. Tu tapes de nouveau dans le plat avec ta cuillère pour oublier les avions là d’ailleurs. T’as un long vol à venir et c’est jamais une parti de plaisir dans ta tête. La sonnerie de ton entrée retentit et tu fronces les sourcils, tu n’attends personne. Tu te lèves pour aller voir et il s’agit de Maria. Tu parles dans l'interphone.

« Hey, I’ve got company. »
« No te preocupes querido, I’ll be in and out. »

Tu appuies pour ouvrir la porte, comme d’habitude. Elle a bien une clé mais quand t’es là elle ne l’utilise pas. Tu sais pourquoi elle vient, tu lui as parlé de trucs qui restent dans ton frigo alors que tu vas partir trois semaines. Tu sais aussi que si elle vient maintenant plutôt que n’importe quel autre jour c’est parce qu’elle a envie de te voir encore une fois. Quand elle arrive en haut des escaliers, tu l’accueilles avec une étreinte qu’elle te rend au centuple. Vous échangez des banalités et en ton fort intérieur tu espères que Birdie ne va pas bouger de la terrasse. Tu ne loupes pas un instant le coup d’oeil circulaire de Maria. Elle cherche qui est ta compagnie. Elle est très protectrice et elle a bien compris qu’un truc avait changé chez toi ces derniers temps. Et puis le voilà, le regard en direction de la baie vitrée qui laisse entrevoir la blondeur de l’oiseau. Tu le vois aussi, le coup d’oeil que Maria te lance à la suite que tu prends comme un ‘Her again hmm.’ « D’you need a bag? » Pour lui faire comprendre que tu ne commenteras pas, qu’elle n’a aussi rien à y dire.« I’m all set baby don’t worry. I’m on my way. » Pas que tu fasses barrière avec la terrasse volontairement mais c’est bien le cas. Ton corps s’est juste positionné là. Et voilà Maria qui vient te faire un baiser sur la joue avant de te mettre une petite claque affectueuse. « Have a good evening querido. » Tu hoches la tête, ayant comme l’impression qu’elle te donne une sorte de bénédiction au travers ses mots et son regard.

« You too. I text you when I land. »
« You better. »
« If I didn't die. »
« ¡Cállate! »

Tu ris de la voir réagir toujours autant à tes conneries. Même si ta peur est réelle. Elle repart avec son due et un dernier long hug. Tu retournes à l’extérieur pour t’installer à côté de Birdie. « Ok wow. This plate is only mine for the next five minutes. I’ve got some catch up to do. » T’as aucune idée si le plat a réellement considérablement diminué, mais t’es un petit con comme ça quand il s’agit de bon desserts qui sont en fait ton repas. On se demande comment t’es pas diabétique Jordan. Sûrement que ton corps est juste reconnaissant que tu manges quelque chose.

@Birdie Cadburry

(outfit + un guest star tmtc) T’as déjà essayé les roulettes de sa valise. Vide puis remplie, t’as voulu voir si elle est vraiment à toute épreuve, pour l’entendre grogner légèrement de lui rendre son machin qu’il va emporter avec lui très loin de Brisbane. Tu fais genre que c’est pas si loin mais 11558 km et 17 heures de décalage, ce n’est pas non plus dans ta définition de proche. T’as cru que le retarder à faire sa valise avec ses fringues toujours aussi bien pliées - il manquerait plus qu’il les classe par couleur et textile, vraiment. C’est les détails que tu cumules avec les jours à venir dans ses pattes et le distraire de son ordinateur et de ses mails et de son téléphone et de son studio. Okay, t’es quand même par sur son dos 24/7 - tu pourrais l’être littéralement mais t’es pas sûre que son dos de jeune vieux puisse le supporter. Mais t’es assez là pour avoir noté l’air de rien qu’il a autant de différences que de similtudes avec toi. Pas que tu l’ignorais en premier lieu mais ça s’est renforcé. Parce que tu fais de plus en plus gaffe, tu fais de plus en plus attention, et ce n’est certainement pas seulement parce que son cul est toujours agréable à regarder.

Parce que si c’était seulement pour son cul, tu prendrais pas la peine de rester pour simplement savoir qui va réussir à manger son poids en chocolat sous les jolies teintes automnales du ciel au-dessus de vos têtes. Tu prendrais pas le temps d’oublier qu’il va se tirer pendant des semaines et tu prendrais pas non plus le temps d’essayer de réunir toutes les activités possibles à faire pour ne pas être de ces filles épleurées parce qu’un être vous manque et votre monde est dépeuplé. Mais quand même, ça te fait un peu chier même si au final, ce n’est pas non plus une si mauvaise chose. Le positif est que tu vas pouvoir le retrouver et t’as décrété que ces futures retrouvailles seront mieux que les dernières.

La sonnette vient perturber votre tête-à-tête et t’en profite pour gratter le plus de fondant que tu peux. Tu connais pas Maria mais tu fais connaissance via ses plats et damn que la lady cuisine merveilleusement bien. T’es pas très compliquée à satisfaire de base, il faut dire, ayant grandi dans un endroit où c’est ton frère ou ta soeur aînée qui tentaient de faire une cuisine plus ou moins convenable - autant dire que t’as eu le temps de savourer les pâtes sous toutes leurs cuissons et leurs formes. Et on ne peut pas dire que chez Mason, les plats valent ceux qu’y a chez Jordan. Oui, la bouffe est une bonne raison pour venir squatter dans les environs, tu trouves, et quand t’as les papilles qui savourent le fondant pour une énième bouchée, c’est clair que c’est un argument non négligeable.

Tu jettes un coup d’oeil distrait vers l’intérieur pour voir le dos de Jordan, ta cuillère qui glisse lentement sur tes lèvres alors que t’apprécies la vue malgré tout, malgré le fait que t’aimerais savoir qui est là, à cette heure. Mais hey, t’es gentille, t’es mignonne, tu bouges pas de ton siège ; s’il avait voulu que tu saches, il l’aurait amené ici. Qui que ce soit. Même si ta curiosité te hurle d’aller voir - mais tu sais que trop bien que Jordan risque de ne pas apprécier et franchement, t’es pas d’humeur à provoquer un séisme alors qu’il va partir le lendemain. Et puis, ce n’est pas comme si vous en étiez à ce stade - quel stade, exactement, Birdie ? Parce que là, on peut dire que pas mal de stades ont été franchis.

« Ok wow. This plate is only mine for the next five minutes. I’ve got some catch up to do. »
“Like hell. Not my fault if you have visitors at this hour.” T’es outrée qu’il puisse prendre en otage le plat pour lui tout seul - t’y as pas touché tant que ça en plus, il abuse. Pour prouver ton point, tu enfourches une large portion sur ta cuillère et c’est risqué parce que tout ne rentre pas dans ta bouche - comme quoi, ta grande gueule aussi a ses limites - et que t’en fous à côté - et à côté, ça veut dire sur son hoodie, celui-là même que t’es censée lui rendre demain parce que foutu grigri à la con mais que t’as gardé précieusement malgré tout. “Shit. I cleaned it last week by Merlin’s beard!” Ça remonte à une semaine déjà car t’as un peu envie qu’y ait ton odeur à la place de celle de la soupline. Mais t’as fait une tâche dessus et t’as la moue contrariée en attrapant le morceau de ton doigt pour le mettre entre tes lèvres. “See what you did ? That’s karma. Kid is upset now and so is mommy.” Les raisons sont floues (la tâche sur le hoodie, son départ, sa tentative de venir prendre ta part qui te revient de droit alors qu'il en a déjà mangé la veille de toute façon) mais il faut toujours un coupable, non ? Jordan est coupable de plein de choses et tu souffles d’avance de savoir que tu ne vas plus avoir ton tortionnaire et ta victime sous la main. Non, on ne va pas repenser au nombre de semaines, d’accord.

“Like hell. Not my fault if you have visitors at this hour.”
« Should I remind you that this is my plate? A gift for me. »

Mais tu le partages de bon coeur avec Birdie. Enfin, après que tu l’aies pour toi intégralement pendant cinq minutes consécutives pour palier au temps qu’elle a eu pour elle toute seule. It’s only fair. Oui Jordan, je suis de ton côté. Bien sûr que Bird n’en fait qu’à sa tête et qu’elle creuse un bout énorme. La moitié du plat (non). Mais le drame arrive et c’est ton hoodie magique qui paie les pots cassés. “Shit. I cleaned it last week by Merlin’s beard!”  Tu roules les yeux du résultat de sa connerie. Elle fait une moue totalement adorable. “See what you did ? That’s karma. Kid is upset now and so is mommy.” Tu hausses les sourcils.

« What I did? » Tu n’arrives pas à garder ton sérieux. Le sourire sur ton visage se forme de plus en plus. Tu récupères le plat tout en reculant ton fauteuil de jardin de Birdie. Dans ton entreprise parce que t'es très maladroit, tu manques de faire tomber le plat par terre mais apparemment, t’as des réflexes quand il s’agit de choses importantes. Ce fondant au chocolat l’est totalement. Tu es immobile quelques secondes ayant peur que le plat tombe véritablement si tu bouges de nouveau mais non. C’est maîtrisé. « Damn. That was close. » T’as pas beaucoup reculé ton siège du coup et tu n’essaies pas plus. Pas envie de faire encore plus de conneries que tout ça en moins de deux minutes consécutives. Tu fais bouclier avec ton bras pour pas qu’elle puisse taper dans le plat. « D’you have a plan B for me if the hoodie lost its power? » Puis tu fronces le nez parce que tu es en train de te rappeler que oui, demain tu vas être dans un très long vol et tu te sens nerveux d’avance. Tu détestes tellement ça les avions. Tu vas faire passer ça en disant à tout va à qui veut l’entendre que tu vas mourir demain et que c’était nice de les connaître. Tu prends une grande inspiration pour calmer la pression que tu sens déjà dans ta poitrine. Tu manges une cuillère, une bien remplie, pour que le chocolat fasse distraction.

« Should I remind you that this is my plate? A gift for me. »
“Well, it becomes mine too the second you’ve decided to share, my sparkling butterfly.” Pas ton cadeau mais ton plat aussi ; il va apprendre à la dure qu’on ne rigole pas avec le partage chez les Cadburry. D’accord, t’as toujours été la petite fourbe qui finissait le dernier gâteau ou le dernier bonbon dans les paquets mais t’es la plus jeune, c’est ton rôle de finir le reste de tes aînés, non ? On pourrait croire que c’est une tare mais tu ne l’as pas si mal vécu, au final. “Sharing is caring, after all.” que tu rajoutes alors que ça n’a pas de sens dans la conversation mais encore une fois, depuis quand tu sais faire preuve de bon sens de toute façon ?

La catastrophe arrive la minute d’après et ta moue est complètement renfrognée, contrariée parce que ça a survécu (à peu près) à Elimbah et aux attaques de Mason mais qu’il faut attendre la veille du départ pour que quelque chose de grave (ouioui) arrive dessus. Bon. Jordan n’est pas non plus maniaque de l’extrême, il devrait pouvoir en survvire, n’est-ce pas ? « What I did? » Yup, what you did, tout à fait, Jordan. Et ce qu’il fait, c’est de prendre (entendre ici “kidnapper”) le plat et de reculer (de deux millimètres, vraiment pour faire genre) et tout ça, en manquant de faire tomber la tronche au plat. T’aurais rigolé au sarcasme si c’était arrivé, la garce que t’es n’aurait pas juste pu s’en empêcher mais le fourbe réussit à faire en sorte que le fondant reste dans le plat plutôt qu’il atterrisse au sol et t’es presque déçue, quand même. « Damn. That was close. » Ouais, tellement proche de blamer une nouvelle fois le karma - à ce stade, tu aurais pu lui foutre encore plus la flippe de prendre son vol demain mais t’es pas non plus garce à ce point. A chaque fois que Jordan a pu maugréer ou sous-entendre qu’il ne survivrait pas, il a reçu un coup. Ou un pincement. Ou une morsure. Ou les trois en même temps.

« D’you have a plan B for me if the hoodie lost its power? » Et son nez se fronce de façon bien trop croquable pour toi alors que tu dois te contenter des miettes qui restent sur ta cuillère, le geste absent face à ton regard qui ne le quitte pas d’une minute - non, Birdie, le plat ne va malheureusement toujours pas s’écrouler ni même revenir vers toi en volant, arrête de le fixer comme ça. “It won’t lose its power” parce que t’as veillé sur lui comme la prunelle de tes yeux et tu le crames s’il fait pas son job - tu l’as déjà prévenu. “Perhaps the kid isn’t that mad. It’s chocolate, everyone loves chocolate.” Une science bancale car non, tout le monde n’aime pas forcément le chocolat mais ça, c’est juste inconcevable pour la personne censée que t’es. Ton dos s’affale un peu plus contre le dossier de ton fauteuil alors que tu lèves les pieds pour aller les foutre sur les cuisses de Jordan. Il est en short donc ça te facilite grandement pour venir passer le bout de tes doigts de pied par-dessous la bordure, malaxant ses cuisses dans le processus et espérant que ça va l’emmerder plus que lui faire du bien - mmh. “It should be even more powerful because it didn’t see you for ages so it’s gonna take great care of you. And I warned it that I’ll destroy it if it fails.” Aussi simplement que ça alors que tu tends le bras pour aller prendre son verre de jus sur la table. “So there’s no reason it shouldn’t work, right.” Une logique implacable.

“What time is your flight again ?” Il a dû te le dire mais comme ça te paraissait encore trop loin, t’as déjà zappé. Ou que t’as voulu l’oublier somehow. Ton attention s’en ressent car tu regardes plus la cuillère que tu t’amuses à faire gigoter que sa forme à lui - ça te fait vraiment chier de ressentir une boule dans l’estomac, d’accord. Ca a commencé quand tu l’as vu faire sa valise et passer en revu chaque pièce pour vérifier qu’il n’a rien oublié - t’aurais pu t’amuser à défaire ses vêtements à chaque fois qu’il s’absentait mais t’as préféré le regarder en râlant de son lit, comme la foutue gamine que t’es. Il est peut-être plus jeune que toi - wiki te l’a confirmé, bless it, t’as même sa date de naissance que t’as foutu en rappel sur ton téléphone, just in case - mais dans vos comportements, c’est clairement lui l’adulte. La preuve, il part pour le tRavAiL. Avec une amie, certes, mais quand même. Le voir en mode business est bien plus agréable si tu l’as sous les yeux - pas s’il se trouve à l’autre bout de la terre.

“Well, it becomes mine too the second you’ve decided to share, my sparkling butterfly.” T’aimes ce surnom, surtout parce que y’a butt dans butterfly. “Sharing is caring, after all.” T’aimes qu’elle insiste bien trop sur le fait de partager avec des définitions toutes parfaites à tes oreilles car elle démontre combien elle tient à toi. Combien elle apprécie que tes choses deviennent siennes. Like my dick. Et tes lèvres, et tes mains et tes fringues et… La liste est longue.

“It won’t lose its power” Le ton de Birdie est rempli de confiance et ça fait vraiment du bien qu’elle en soit si sûre car c'est loin d'être ton cas. “Perhaps the kid isn’t that mad. It’s chocolate, everyone loves chocolate.” Tu hoches la tête car c’est bien vrai ça. D’ailleurs tu en manges encore plus. T’as pas lancé un chronomètre pour les cinq minutes de kidnapping. Si elle ne revient pas vers le plat ou si elle ne dit plus rien à ce propos, tu le garderas sur toi, pour toi. T’es bien trop en train de te torturer l’esprit d’avance pour avoir une réelle notion du temps qui passe. Car il passe trop vite et pas assez en même temps. Tu veux juste être à Los Angeles déjà. Ton regard sur le ciel en face, tu scrutes pour voir un nuage ou un avion. “It should be even more powerful because it didn’t see you for ages so it’s gonna take great care of you. And I warned it that I’ll destroy it if it fails.” Tu tournes la tête vers elle, appréciant de voir tous les efforts qu’elle met pour te rassurer.

“So there’s no reason it shouldn’t work, right.”
« If it fails it will be destroyed by definition. »

Tu sors les grands mots, te faisant passer pour une sorte de scientifique que tu n’es pas. Tu continues ta phrase. « Burnt in the plane’s explosion after the crash. » Et toi dedans aussi au passage. Car c’est ça la finalité. Tu meurs si le hoodie ne fonctionne pas. Tu meurs et ça veut dire que l’avion s’écrase. C’est aussi simple que ça. T’as rajouté une petite explosion dans l’histoire parce que y’a quand même beaucoup de chance que ça arrive si l’avion se crash.

“What time is your flight again ?”
« 8am. »

C’est super tôt sachant que tu vas toujours à l’aéroport trois heures en avance. Tu vas pas dormir beaucoup - et ça ne changera pas trop de d’habitude.  Tu ne t’attends pas à ce qu’elle t’accompagne. Mais il faudra qu’elle quitte ta maison en même temps que toi quoi qu’il arrive. T’as ton alarme à mettre avant de filer et tu n’as pas trop envie de devoir lui montrer comment ça fonctionne pour qu’elle le fasse seule, plus tard. Ca ferait trop. Car oui, tu y as déjà réfléchit.  « Seventeen hours later I’ll be back on the ground. » Ah ? Jordan ? « Or dead. Could be either. » Tu te foules pas trop car c’est bien vrai ce que tu viens de dire. Tu remets une cuillère de chocolat dans ta bouche.

« If it fails it will be destroyed by definition. » Il n’est pas obligé de le souligner mais la perche est trop belle pour qu’il ne la prenne pas - t’aurais préféré qu’il tende la main vers tes mollets dénudés que sur tes propos qui ne vont que l’inciter à enfoncer un peu plus le clou de ce dramatique acte qui n’en finira donc jamais. « Burnt in the plane’s explosion after the crash. » A part s’il finit en confettis dans les airs au milieu d’une explosion. “Shut up, asshole.” Belle répartie, Birdie, c’est sûr que ça va le calmer (non, tu l’as bien compris). Quoi que tu dise ou fasse, Jordan est irrévocablement stressé et il te le communique aisément depuis que t’as atterri chez lui en début d’après-midi après avoir fait ton service du midi aux studios. Là où t’as pu joyeusement dire au pays tout entier que le Queensland risque de subir tempête avec orages la nuit prochaine qui peut déborder sur la matinée. T’as pas réfléchir à ce que tu disais sur le moment mais autant te dire que quand il sort « 8am. », tu fronces légèrement des sourcils, plissant en un œil et retroussant ta joue, comme si le soleil t’éblouit - ce qui est ridicule puisque le soleil part se coucher.

Non seulement c’est tôt mais en plus, ça entre dans la ligne des prévisions, non ? T’espères que Jordan aura pas regarder la météo - même si t’es déjà à peu près certaine qu’il doit avoir vu heure par heure à chaque étape de son voyage pour se préparer psychologiquement à la moindre turbulence et chouiner encore plus fort qu’il ne le fait déjà. Pourtant, tu peux pas t’empêcher de lutter contre l’envie d’aller l’enlacer chaudement contre toi, ne serait-ce que pour lui faire une parenthèse de cette frousse de l’avion. « Seventeen hours later I’ll be back on the ground. » Mais il a toujours le plat et t’as envie de montrer que tu boudes de ton côté quand même. « Or dead. Could be either. » Tu tapes du pied contre sa cuisse dans un geste instinctif. “What drama baby you are.” My drama baby. Dix-sept heures de vol, c’est long. Dix-sept heures à se demander s’il a bien atterri et autant d’heures pour râler qu’il va jouer le mort juste pour que tu le harcèle un peu plus. “You won’t have time to leave the ground in the first place if you keep going.” Parce qu’il mourra étouffé de tes dix doigts avant d’avoir eu le temps de sortir de chez lui.

Tu finis par relever le buste et te pencher en avant jusqu’à être à moitié levée car tu comptes bien reprendre un morceau - que le diablotin aux mèches blondes ne te perturbe pas dans ton entreprise parce qu’il insiste déjà assez avec ses réflexions morbides et mortelles, tu serais capable du pire.  “You won’t be alone anyway, right ?” Qui va avoir la patience de le supporter pendant dix sept heures à geindre et paniquer en plein milieu du ciel sans aucune évasion possible, sérieusement ? “Perhaps they will kick you out of the plane in the middle of nowhere.” C’est ta main qui est sur son genou maintenant, celle qui tient pas la cuillère et qui forme des dessins contre son épiderme juste pour voir s’il peut au moins sourire. Quitte à ce qu’il crève demain, tu veux au moins que vos derniers instants soient jolis à se rappeler - voilà que Jordan a raison de toi, il ne manquait plus que ça.

“Shut up, asshole.” Sa répartie a le don de te faire sourire. Elle flippe. Ca te fait rire. T’es bizarre toi. She cute, shut up. Mais quand tu vois qu’elle fronce les sourcils tu fronces les sourcils aussi. T’as l’impression que c’est un froncement légitime et pas un n-ième tease. Ou peut être que tu es juste trop stressé et tu préfères quand elle fait la moue boudeuse, triste, que quand elle fronce les sourcils. Elle te met un coup sur la cuisse de ses jambes qu’elle a tranquillement installé là. Elle a fait le contact la première. T'es toujours à remarquer ces détails visiblement. T'es toujours surpris qu'elle soit à tes côtés depuis si longtemps. Que le feeling est bon. Il n'y a plus ces weird vibes dont tu parlais chez elle. Everything feels good. Et t'es pas habitué à autant de bien être avec quelqu'un d'autre. La dernière fois que tu nageais dans le bonheur c'est quand tu as sorti ton album. “What drama baby you are.” Tu fais une petite moue parce que t’as besoin d’un câlin. Tu manges ton gâteau à la place parce que c’est ce qui est dans tes bras. Parce que t’as encore de la place. Tu as rarement eu la sensation de satiété dans ta vie. Never even. Tu n’es pas sûre que ton estomac ait une limite. Mais la vérité c’est que t’as jamais mangé assez et que tu es une très grande personne Jordan. Y’a de la place. “You won’t have time to leave the ground in the first place if you keep going.” Elle te fait de nouveau sourire. Elle est comme Maria à ce niveau là visiblement. Elles n’aiment pas entendre parler de ta mort. They care about me. Oui Jordan, je sais c’est toujours difficile à croire pour toi. Birdie se redresse vers toi et tu penses avoir bien rattraper ton côté du gâteau.

“You won’t be alone anyway, right ?”
« Yeah, we have the same flight. »
“Perhaps they will kick you out of the plane in the middle of nowhere.”

Tu fais une petite moue alors qu’elle pose sa main sur ton genou. T’as pas envie qu’ils te poussent pour un saut de l’ange alors que l’avion n’est pas en train de s’écraser. Ses caresses sur ta peau te font du bien. Surtout que tu es en train de te rémorer un point important qu’elle a soulevé. Tu ne seras pas seul. « Talia is a literal angel actually. I should be fine. » Tu hoches la tête avant de reprendre de manière plus sûre de toi.  « I will be fine. There’s no way the univers will do anything bad to her. She’s the nicest and selfless person I know. » Ca va tu n’es pas avare de compliments à son propos. Well, she saved my life. Effectivement. Tu vas poser le plat sur la table basse devant vous avant d’aller poser ta main sur celle de l’oiseau. « I’m not used to travel with people. » Tes yeux qui vont dans les siens. When will I travel with you?

Que c’est agréable quand même. Si on oublie les propos de Jordan à l’extrême, si on met de côté les moues et les froncements de sourcils imitateurs, si on zappe le débat sur qui héritera maintenant du plat au contenu bien trop aguichant pour l’un comme pour l’autre, y a tout d’agréable ; l’air australien outragement doux en cette saison, le ciel tout joli avec ses nuances, le voisinage qui paraît bien trop calme alors que c’est censé être la ville et le fait qu’y a presque un sentiment de se sentir à sa place ici. Nan, même les détails chiants sont aussi agréables parce que c’est ce qui fait que les accords sont si bien faits entre nous. Il est mignon, Jordan, mais il a parfois une tête à claque et ce n’est pas pour rien que je force mes doigts contre la peau de son genou au lieu de caresser brutalement celle de sa joue ; il serait capable de trop aimer ça, le malin. J’ai pas envie de lui faire plaisir, pas quand il m’assène de coups impromptus en forme d’images de lui s’éclatant au milieu de nulle part avec le risque qu’on puisse jamais le retrouver - que je puisse jamais le retrouver. J’ai pas fracassé ma boîte crânienne avec des interrogations tortueuses sur lui, sur nous pendant des heures et des jours ces derniers temps pour qu’au final, ce con d’idiot qui fait gonfler mon coeur plus gros qu’une mongolfière devienne confettis au milieu des nuages. Non seulement je le détesterai mais en plus, je serai jalouse. Il est hors de question qu’il me vole la priorité du décès ; c’est moi l’aînée, c’est moi qui donnera mon dernier soupir en première.

Et je le hais encore plus qu’il me fait avoir des idées autour de la mort alors qu’au final, j’ai juste envie de bouffer la vie autant que je veux bouffer ce qu’il reste dans son plat qu’il nurse comme le premier de ses rejetons. « Yeah, we have the same flight. » Oui, Jordan, tu vas avoir le même vol que plein d’autres gens, c’est une évidence même. Quand il disait qu’il partait avec quelqu’un, j’avais compris toute seule comme la grande fille que je suis que le vol sera ensemble et commun. « Talia is a literal angel actually. I should be fine. » pique ma curiosité et va te plaindre après que je pose trop de questions mais si tu te moques que je lâche une funeste jalousie quelconque pointer le bout de son nez, je jures devant toutes déesses du monde que je ne répondrais plus de rien. « I will be fine. There’s no way the universe will do anything bad to her. She’s the nicest and selfless person I know. » Il continue et il persiste, autant que les questions fusent dans ma tête car c'est juste dans ma nature d'être comme ça. N'est pas Cadburry ceux qui s'interrogent pas tous les demi-secondes au moins. “I need to meet her. To tell her how brave she is.” Parce que même avec l'affection grandissante que j'ai pour Jordan, je crois que mes nerfs finiraient par lâcher. Mais Talia a tout d’une sainte ; non seulement elle va rester près de lui (je la visualise déjà tenant sa main comme le pauvre petit gamin apeuré qu'il est, my stupid one) mais elle va le protéger contre la foudre possible des cieux et j'ai vraiment envie de la remercier. Et aussi de savoir si elle est aussi gentille qu'il la décrit et aussi jolie que son prénom l'est. C'est lui qu'a commencé à parler d'elle, pas moi. “I hope she's not scared of flying like you are, wimp.” Et c'est affectueux venant de moi, croyez-le ou non.

« I’m not used to travel with people. » ohhh, il a mis sa main sur la mienne, ses yeux dans les miens et il a même foutu de côté le reste de fondant. J'aurai été tenté de me retourner pour aller taper dedans mais Jordan réussit à me coincer en cinq secondes, avec ses perles bleutées profondes qui me scient et me scindent et me clouent sur place, voulant déceler un message qu'il parait me transmettre mais qui doit être le simple fruit de mon imagination - pourtant, j'ai pas oublié. Lui et moi, ailleurs, ensemble. Mais tant que ça arrive pas demain, c'est encore trop abstrait pour moi que je m'y attarde réellement. Hésitante au possible mais finalement lâchant l'affaire en soupirer faiblement, agacée contre moi même d'être incapable de résister. “I’m not used to travel at all.” que murmure ma voix alors que mes lèvres, à défaut d'aller savourer une nouvelle fois le cacao, respire contre sa mâchoire. C'est un point dont mon expérience est assez faible ; mon périple avec Will faisant office de référence à présent. Mes doigts se serrent contre les siens et on, le gamin et moi, atterrit sur les genoux du maître des lieux, le propriétaire légitime, celui qui sait bien trop me capturer avec une facilité déconcertante. Quitte à nurser quelque chose, je préfère que ce soit mon tas d’os et de peau pour les heures restantes - je suis si niaise mais je m'en fous comme le big bang itself. "Better make your last night the best night ever." Je suis pas sa mère, je vais plus chercher à l'apaiser mais je peux au moins le distraire pour les heures à venir. Mes baisers commencent à dessiner sa mâchoire que je pourrai dessiner les yeux fermés avec, au creux de mon intérieur, l'ambition ultime d’être sûre de le marquer de partout de mon empreinte en espérant qu'il parte avec un bout de moi là-bas, qu’il se rappelle un peu de mon existence entre son travail, LA et le Mexique. Après tout, c'est fragile et on ne s'est rien promis, pas vrai? Est ce que je peux arrêter d'en avoir mal rien qu'à l'idée, alors? "Don't forget to text me when you land. And when you're at the hotel. Or whatever place you're staying in. And if you meet a famous head, I want proof." but please, don't forget about me.

“I need to meet her. To tell her how brave she is.” You need? Tu es en train de réaliser que c’est sûrement la première fois que tu lui mentionnes Talia. Tu ne parlais que d’amiS avec qui tu allais partir ici et là. Ce n’est pas toujours le même ami d’ailleurs dans tout ce que tu lui as énoncé comme plans futur. Tous ces plans, toutes ces semaines où l’ombre de Birdie ne sera pas à tes côtés. She needs to meet her? Ca te fait étrange, mais un étrange bien qu’elle ait besoin de rencontrer Talia. Tu ne relèves pas cependant. Toujours une partie de toi qui a peur que ça ait l’air trop sérieux vous deux alors que au fond, c’est ce que tu désires le plus. Tu n’as pas envie d’aller trop vite, pas envie de tomber de haut quand vous deux ça volera en éclat le moment sera venu. Quand Birdie s'en ira.

T’as une relation mère/fils avec Talia et c’est un big deal si Birdie la rencontre. Ce serait comme rencontrer Maria d’une certaine façon. En moins effrayant parce que tu sais que Talia est un ange qui a que des bonnes choses à dire sur les gens qu’elle aime. Par contre Maria c’est plutôt l’amour vache et tu la sens déjà plutôt méfiante vis à vis de Birdie vu les quelques interactions avec ta belle mère et ta blonde non loin. Maria n'aura pas peur de te tacler devant Birdie. N'aura pas peur de tacler l'oiseau non plus. “I hope she's not scared of flying like you are, wimp.” Tu laisses un rire filer entre tes lèvres par la tournure de sa phrase. Si elle savait que Talia est celle qui t’a justement retenu d’aller voler du haut d’une tour de la ville. T’avais pas peur de ce vol là. « I’m sure she isn’t. » Tu ne sais pas mais tu l’imagines mal s’effrayer pour si peu. C’est une grande personne.

Birdie a verrouillé ses yeux aux tiens et elle a l’air de se perdre un bref moment. I’m gonna kiss that face. Mais c’est elle qui approche son visage du tiens en premier. Ses lèvres sur ta peau. Tu poses distraitement ton nez contre la sienne où tu peux, pour respirer son odeur. “I’m not used to travel at all.” Dit celle qui est parti se marier à Vegas. C’est marrant comme tu te souviens de ce détail assez vivement. "Better make your last night the best night ever. » Tu lèves le pouce en faisant une moue toute triste parce qu’elle vient de te tuer littéralement. Elle assume que ceci soit ta dernière nuit sur cette planète mais t’as pas l’impression qu’elle te voit faire. Elle est trop occupée à enfin embrasser concrètement ton visage. Tes yeux se ferment sans que tu n’y penses. Tes bras l’enveloppent maintenant qu’elle s'est installée sur tes genoux. Une main posée sur sa cuisse et c’est sans honte que tu la glisses sous le tissu. Sa peau est juste là, c’est pas de ta faute. T’as pas fait exprès, c’est juste là. Pourquoi tu te justifies autant Jordan ? Elle va kiffer, elle en veut sûrement déjà bien plus encore car tu es sage là, t’as vu comme elle est pendu à ton cou en train de te grignoter ? Ton autre main qui est dans son dos, sur ton hoodie qu’elle porte si bien. Fits her better. Ce mensonge Jordan. Shut up she’s adorable with it. Oui parce qu’il est immense pour elle. I love them smol. On sait Jordan on sait.

« Don't forget to text me when you land. And when you're at the hotel. Or whatever place you're staying in. »
« Yes mommy. »
«  And if you meet a famous head, I want proof. »
« Is Avril Lavigne famous enough for you? »

T’as commencé tes répliques en tant que petit con et tu as persisté et signé avec ta dernière question. Tu te sens tout fier de ta réparti. « I don’t think I told you about this one. » Non Jordan, tu ne lui as pas dit parce que c’est des projets pour le travail et tu n’aimes pas en parler en avance de peur de jinxer. Tu n’en parles qu’à tes proches. Talia sait. Maria sait, même si elle a pas compris l’ampleur de travailler avec Avril Lavigne. « Gonna work on a few songs with her but secretly I hope she’ll like what I do so much she’ll end up doing the whole album with me. » Tu te mords la lèvre, ton air de petit con n’est plus. C’est du sérieux cette fois. « But I’m trying not to be too greedy. If I collab with her on one song only I take it a billion times. That shit is crazy. » Tes rêves qui se réalisent doucement doucement au fil des ans, des projets, des rencontres qui te font connaitre untel qui a parlé de toi à untel pour en finir avec un mail du management d’Avril qui est apparemment inspiré par ce que tu fais. Cet email, tu l’as imprimé et glissé dans ton classeur de choses que tu n’arriveras jamais à réellement réaliser. Ta main qui caresse doucement la cuisse de Birdie. Perdu dans tes pensées de la vie de folie que tu as. How am I this lucky? Well, you're super talented and a nice person. Keep going Jordan.

« I’m sure she isn’t. » J’espère pour l’équipage et les personnes à bord de l’avion, en tout cas, car deux cas comme Jordan, pas sûre que l’atterrissage se fasse comme promis à la terre des anges, tout là-bas, là, si loin, trop loin, des milliers de kilomètres qui vont m’empêcher de pouvoir faire ce que je fais présentement. De mon rapprochement, il me rend tranquillement alors que ses bras se renfermant sur moi et qu’il était temps quand même, foutu fondant qui aurait pu avoir raison de nous pendant un bref instant - à qui je mens en disant ça, franchement. C’est bien de pouvoir respirer tranquillement, c’est encore mieux de pouvoir le faire en prenant attention à sa veine reliée à son coeur et de surcroît à son palpitant dont j’espère faire accélérer la cadence dans les prochaines heures et remplacer les affres d’un stress affreux dans son creux. Me redressant pour observer ses traits, je passe un doigt dessus et j’ai la pire des meilleures idées qui soit naissant dans mon crâne pour être certaine qu’il m’oublie pas. Il va peut-être me détester mais je sais être subtile quand je le veux. Et puis, il glisse sa main non pas contre mon mollet mais sur ma cuisse et il réchauffe encore plus mon épiderme naturellement bouillant de l’australienne campagnarde que je suis de nature. Donc, c’est à charge de revanche que mes lippes et ma langue vont creuser et torturer son cou, persistant peut-être un peu plus sur sa veine car c’est l’endroit stratégique et il va me détester mais c’est une bonne idée, nan ? Non loin de moi l’idée de marquer mon territoire - j’ai rien d’un chien, merci bien - mais juste un souvenir ou même un nouveau gri gri tiens, ça peut lui porter bonheur après tout. My love on your skin.

« Yes mommy. » Say it again.
« Is Avril Lavigne famous enough for you? »
“Obviously” que je murmure. Même dans les tréfonds de mes terres dangereuses et ô combien mortelles, je connais Avril Lavigne. J’ai beau côtoyer des stars dans leurs domaines - et je me rends compte à quel point la liste est longue, j’ai même pas fait exprès mais faut croire que je les attire, que voulez-vous - n’empêche que jamais je ne serai pas impressionnable. « I don’t think I told you about this one. » S’il raconte une histoire tout en continuant à me masser dos et cuisse, je sens que je vais finir par m’endormir ici tout de suite et ce n’est pas franchement ce que j’ai en tête là. Alors je me redresse un peu de ma tâche pour l’observer, interrogation au visage. Je suis à peu près certaine qu’il m’a parlé d’Halsey mais pas d’Avril. « Gonna work on a few songs with her but secretly I hope she’ll like what I do so much she’ll end up doing the whole album with me. » Je peux pas m’empêcher de venir caresser la lippe qu’il mord avec un sourire stupide mais attendrie au visage. « But I’m trying not to be too greedy. If I collab with her on one song only I take it a billion times. That shit is crazy. » Y a toute une liste d’adjectifs qui me vient en tête pour décrire à quel point son expression me fait fondre ce qui se trouve être mon palpitant, que son enthousiasme est bien mieux à voir que son stress, me contaminant par la même occasion même si j’ai pas tout compris cette histoire de collaboration. Il va la produire ? Composer ? Travailler avec ? Financer ? Chanter avec ? Et après on se demande pourquoi j’ai aucune ambition professionnelle ; tout est toujours trop compliqué même quand ça parait simple.

“I’ll secretly hope for you as well. Few songs are already better than one… Right ?” que je tente parce que j’essaie de comprendre la situation, là. Une main va se plaquer contre son crâne et mes jointures vont s’enrouler à la racine de ses mèches et je sais que j’ai un doux sourire car j’ai le sentiment tout léger, tout mou, tout attendri de l’extrême et que c’est juste parce que Jordan est un passionné et que j’envie presque les gens comme lui qui peuvent avoir les étoiles dans les yeux par une perspective aussi alléchante qu’au goût irréel. “You better not explode while flying then.” bitch que murmure mon intérieur et ça me fait sourire encore plus fort alors que ma forme se fait un peu plus confortable contre la sienne tandis que je reprends mon travail contre son cou. “So you’re leaving me for Avril. Never would I have thought it would be a thing.” Et pourtant, je pense à plein de trucs tout le temps. Mais quand ça concerne Jordan, faut croire que je ne suis jamais au bout de mes surprises ni de mes peines. Lui non plus, d’ailleurs, à en juger par la jolie couleur rosâtre qui commence à paraître dans son cou. Oh he’s going to hate me so much.

Bien sûr que ton coeur accélère. Il t’est impossible de rester indifférent à l’oiseau quand elle te donne l’impression d’être tout ce qu’elle a de plus précieux. Tout ce qu’elle veut garder au plus près d’elle. Quand tout ce dont tu rêves est réalité. Tu sais que c’est la vérité de la situation à ce moment précis. Tu sais aussi que y’a toujours rien de très clair entre vous deux. Vous avez été en date. Une fois. Oui. Et ? Et tu sais pas. Car autant tu veux continuer cette honeymoon phase avec elle, autant ça te fait peur pour la suite. Car tu t’accroches de plus en plus à elle. La chute va faire mal. Tu lui as promis de la rattraper si elle tombe, mais tu n’as pas souvenir que la réciproque ait été dite.

Tu sais pas si elle te pense imperméable à tout ce qu’il se passe. Tu ne sais pas non plus son historique avec les relations, mais tu sais que ton coeur a pris cher de ton côté. Tu sais que t’es bien plus faible émotionnellement que ce que tu laisses croire. Toi monsieur indépendant qui en fin de compte aime la saveur de toutes les minutes d’une journée au centuple lorsqu’elle est à tes côtés. Ces trois semaines à venir vont t’aider à réajuster tes journées sans sa présence, histoire de réaliser que ça va, tu gères. Tu espères ouais. Car tu ne sais pas.

Ces dernières semaines étaient remplies d’elle et t’as même pas essayé de mettre une limite. T’as pris tout ce qu’elle te donnait, te disant que ça allait se calmer au fur et à mesure mais ça a été encore plus. Plus doux. Plus fort. Plus enivrant. Plus dur à imaginer ton séjour. Tu regrettes presque la semaine supplémentaire à Mexico qui sont des vacances pures et simples. Du temps que tu aurais pu passer avec Birdie à Brisbane. Si tu avais prévu d’y aller seul, tu aurais annulé. Il n’empêche que tu es content que Penny soit de la partie car tu sais que ça va être fun, et tu sais aussi qu’il ne faut pas que tu sois si faible pour Birdie à retourner ton planning pour passer plus de temps avec elle. Il faut vraiment pas qu’elle chamboule tout. Pas déjà. Pas quand tout est fragile. Mais quand elle te regarde avec ces yeux et qu’elle t’embrasse de cette façon là. C’est si dur. Elle n'est pas tienne. But it feels like it. Et le sentiment est indescriptible, mais il aurait un goût moins amer s'il y avait plus de certitudes à propos de vous deux.

Elle a été très claire avec sa liberté et tu ne la lui prendras jamais. Imposer à l’autre, contrôler l’autre, c’est l’inverse de l’amour. C’est bien loin de ton désir. Tu veux que ça vienne d'elle et ta petite voix intérieur te dit que tu peux attendre bien longtemps. And I might. I will. Calmos Jordan. Tu dis ça maintenant parce qu'elle est en train de te filer des sensations qui sont trop belles pour être vraies. Pas de promesse quand t'es trop enivré d'elle. Tu te rassures autant que tu peux, te disant que ton coeur ne pourra pas être plus piétiné qu’il l’a déjà été. Tu ne pourras pas aimer plus à distance que tu ne l’as déjà fait. T’es un expert en gestion de ton émotion. No. T’es un expert à faire croire que tu gères. Yup. La vérité c’est quand même que tu gères. Même si t’es là à vouloir garder tes distances un minimum avec elle et qu’à la place tu la serres plus encore dans tes bras. Tu remontes ta main sur sa cuisse. Tu profites de son parfum dans une inspiration plus grande. Tu espères même que c’est un suçon qu’elle est en train de faire dans ton cou et que tu n’es pas juste en train d’imaginer une chose de plus.

“I’ll secretly hope for you as well. Few songs are already better than one… Right ?” Tu confirmes d’un hochement de tête. Right. Mais aucun son ne sort de tes lèvres parce qu’elle a l’air si heureuse là contre toi. I’m gonna miss you. “You better not explode while flying then.” L’émotion de ton discours à propos d’Avril Lavigne et de la voir t’aimer et te chérir autant t’a enlevé le sourire de ton visage. Tu ne répliques même pas à sa remarque sur ta mort future. I’m exploding just holding her right now. Mowww Jordan. Tu vas déposer un baiser sur ses lèvre, rempli de toute l'émotion qu'elle te fait vivre. Et voilà qu’elle retourne dans ton cou. Tu resserres tes bras autour d’elle. “So you’re leaving me for Avril. Never would I have thought it would be a thing.” If it wasn’t such a big deal I would have cancelled. Mais tu te retiens bien de le lui dire.  « Same. » Ah t’as retrouvé ta langue entre deux frissons de ses lèvres sur toi. Entre deux battements de ton coeur qui saute parce que tu te rends compte de combien elle tient à toi et combien tu commences à tomber si fort pour elle… Put a mark on me all you want. I’m yours. I’m not ashamed. Tu ne sais pas si la réciproque est vraie et c’est bien ça ton problème. Toi le sentimental qui donne tout ce qu’il a quand il aime. Tu ne te permets pas avec Birdie. Tu peux pas lui donner 200% quand t’es peut être juste en train de perdre ton temps, et le sien aussi. It’s not wasted. It’s too good to call it wasted. T’as raison, regarde les bons côtés. Tu lui donnes quand même 100% en attendant. C'est pas mal quand on sait compter.

« I’m gonna miss you… Very much. » Ton coeur qui bat encore plus vite d’avoir dit ces mots là. T’as oublié ton stress de l’avion. Ton nez dans ses cheveux pour prendre toute son odeur tant que tu peux. Tu la gardes au plus près de toi. Ta main sur sa fesse, mais dans un geste casual rempli de naturel. Parce que vous êtes intime à ce point là tous les deux.

Tell me you’ll smile like crazy at all notifications from me.
Tell me you’ll be there when I’m back.
Tell me you’ll look for my scent everywhere.
Tell me you’ll think of me while fucking someone else.

Une chose est sûre. Tu vas être très inspiré dans ton écriture car tu ressens bien trop… Si Avril veut faire un album entier avec toi, ce sera grâce à l’influence de Birdie dans ton art.

« Same. » Mon sourire s’efface contre sa peau que je continue de torturer parce que le rose, c’est joli, mais c’est pas suffisant à mon goût. Il va être emmerder de questions, on va lui dire qu'il a une trace dans le cou, il va pas savoir quoi dire - et s’il savait quoi dire, Birdie, contrairement à toi, hein ? avoue que ça t’en boucherai un coin. Je calcule que son cœur est bien présent, qu’il bat toujours aussi fort et je caresse autant l’idée que ce soit de ma faute que l’idée qu’il est en train de s’éloigner de ses pensées morbides. Je veux qu’il revienne à moi. Que compter les jours jusqu’à ce qu’à son retour m’exaspèrent mais je le ferai quand même. Car c’est Jordan et que j’ai plus vraiment d’excuse en ce qui le concerne. Que c’est mon instinct qui parle, toujours, à chaque minute, et mon instinct me murmure à quel point il me manque déjà. Comme si son esprit est déjà là-bas et je serai pas là pour voir tout ce qu’il va vivre mais ce n’est pas non plus le style de la maison de lui demander un rapport quotidien - voire heure par heure - sur ses faits et gestes. Je suis chiante mais j’essaie de me contrôler. A la place, je vais vouloir me taper la tête contre les murs si y a besoin à force de me torturer la tête. On s’est rien promis mais s’il s’affiche avec quelqu’un d’autre, je le prendrai mal, je le sais. Il a gratté sa place, Jordan, sans que je l’ai vu venir, sans que je m’en rende compte et ces dernières semaines n’ont que prouvé à quel point il fait juste partie de mon quotidien.

« I’m gonna miss you… Very much. » Je peux pas empêcher mon coeur de se compresser ni même mes dents qui s’invitent à la partie de torture contre son épiderme. Je camoufle mon visage toujours calé contre lui mais je sens son souffle contre mes épis blonds, tout comme sa main qu’il a remonté plus haut sur ma croupe, possessif et protecteur. “Nan, you won’t” que je réfute d’un renvers rapide, d'un détachement sans nom mais j’en ressens l’inverse. Parce que c'est moi qui vais rester ici. C’est moi qui vais errer dans les rues comme une foutue âme en peine qui va tourner en rond et chercher quoi faire. Lui, il va pas penser à moi. Lui il va vivre sa meilleure vie là-bas. Je vais attendre qu'il revienne alors que lui regrettera de ne pas rester. Et s'il prolonge son séjour? Je peux pas lutter contre Avril. Contre Halsey. Contre la musique. Je peux pas. C'est sa vie, ça. Jamais je ne lui retirerai ça. Mais je ne vaux rien face à ça. Je peux pas lui manquer, c’est ridicule. Je manque jamais à personne, après tout. Ma faute première de donner la sensation de m’envoler toujours plus vite avant qu’ils en aient le temps.

“But I will miss you.” Probably too much car c’est de moi qu’on parle et que le vide me plaît pas, pas plus que la flippe d’être foutue sur le bas côté, abandonnée comme un animal qu’on veut plus. L’étau autour de mon palpitant se resserre et j’ai pas envie de me la jouer sentimentale mais je peux pas m’empêcher d’avoir égoïstement envie de le garder avec moi. Trouver un moyen pour qu’il rate son avion. Lui foutre une frousse pas possible concernant les conditions météo. N’importe quoi pour qu’il bouge pas de mes bras, pour qu’il reste à moi. “I’ll be there for your return. So you better come back.” you better come back to me, Jordan. C’est une promesse autant qu’un avertissement, une motivation aussi. Mais avant le retour, faut passer par l’aller et franchement, je suis à peu près sûre que je vais cocher toutes les cases de la liste cheesy at the aeroport des scénarios à l’eau de rose. Mais je m’en fous. La couleur est plus vive, ça me satisfait beaucoup mieux alors je me permets de dévier mes lèvres vers les siennes. De capturer son souffle et d’espérer que je vais oublier qu’il sera plus là dans douze heures. Il a pas idée à quel point il fait tout vriller - et le pire, c’est que je le laisse volontiers faire. Take it all, Jordan. Take my everything even if it’ll never be enough. I will never be enough but I’ll always try to be. I think I’m in love with you. So come back to me, please. Le baiser a un goût salé et c’est sûrement parce que j’ai une ou deux larmes qui prouvent que malgré mon détachement, c’est que de l’apparence. Tant pis si j’en chialle. J’ai pas encore les mots mais j’aurai toujours les émotions et les gestes en découlant. Et même si j’aime pas ça, ça prouvera quelque chose à Jordan. Je sais pas trop quoi, je lui laisse le choix d’interprétation - tu sais très bien qu’y a ton coeur qui tambourine et tes nerfs qui se tendent et que t’es juste triste qu’il parte, Birdie, comme un crève-coeur, comme une séparation et c’est normal, y a rien de bizarre là-dedans. Jordan m’a atteint du plus sauvage des poisons et j’en suis incapable d’y résister. bim bam bim boum mon coeur sussure mon âme murmure sous mon armure je me fissure.

Tu commences à sentir ta peau te tirer - à juste titre - dans ton cou. Elle ajoute les dents et c’est une légère douleur que tu ressens. Tu n’en fais pas état car malgré que vous soyez au plus proche, tu te tortures de l’intérieur avec toutes tes pensées par rapport à elle, à vous, à ces trois semaines à venir, à ce mois de juin qui vient de s’écouler. Elle va te manquer, tellement. “Nan, you won’t” Elle confirme tes craintes. Elle le dit sûrement pour simplement avoir le dernier mot. Mais tu penses sincèrement qu’elle t'imagine imperméable à tout ça. Qu’elle est la seule à avoir des débats intérieurs à propos de ce que vous êtes et ce qu'elle ressent. “But I will miss you.” Si tu ne partais pas le lendemain - ce qui est bien la raison de vos mots - tu n’aurais pas laissé passer ça. Car ça t’énerves toujours quand elle te met des mots dans ta bouche. Surtout quand c’est tout sauf la vérité. “I’ll be there for your return. So you better come back.” Mais elle marque une de tes quatre demandes silencieuses et c’est assez pour te donner l’impression qu’elle sait lire en toi et qu’elle ne pensait pas la première connerie qu’elle a dit. « I’ll come back as planned. » Or sooner. Tu sais que la dernière fois ça n’était pas le cas. Elle t’en a voulu. Aujourd’hui tout a grandement changé et tu ne lui referas pas subir ça de nouveau. Tu ne te feras pas subir ça de nouveau.

Et voilà qu’elle vient embrasser tes lèvres alors que tes doigts caresses doucement la peau de ses magnifiques buttcheeks. Tu réponds à son baiser car tu es in soooo deep y’a même pas une seconde où tu prétends que tu n’as pas envie de lui faire passer tes sentiments pour elle au travers de tes lèvres contre les siennes. Tu espères qu’elle ressent tout. I’m gonna miss you. Too much. I shouldn’t. Mais c’est bien trop tard maintenant Jordan. Fallait pas t’accrocher à elle tous ces derniers mois. Fallait pas qu’elle apprécie autant ta compagnie et qu'elle en redemande encore et encore. Car tu donnes encore et encore.

Tu captes ses larmes et tu te défais du baiser pour la regarder. Tu ôtes ta main de son fessier pour aller caresser sa joue. Don't be sad. Tu vas  essuyer les traces de larmes avant de retourner l’embrasser afin qu’elle ne remarque pas l’émotion dans tes yeux à toi également. Non tu ne vas pas pleurer. I’m not so sure. Parce que t’es celui de vous deux qui verse des larmes bien plus facilement. Tu n’en as pas honte, c’est juste l’émotion qui est trop forte et qui a besoin de sortir de vos corps qui ne gèrent plus rien. Ta main qui retourne prendre sa place naturelle sur sa fesse, sous sa robe. Tu ne sais pas pourquoi tu l’aimes autant à cet endroit là en ce moment. Her ass is mine. You wish. Tu apprécies bien trop la prise que tu as de cette façon là, à englober son corps de ton bras d’un geste totalement possessif et si près de son corps, à même la chaire. Ta main qui se serre sur sa peau.

Tu murmures contre ses lèvres.« I’m gonna miss my Bird so much… » Que tu répètes autant car tu n’arrives pas à t’en empêcher et parce que ça sort plus facilement qu’un I love you même si ce dernier est très proche dans ta gorge. Elle a réfuté ta phrase tout à l’heure et tu ne lui en laisses pas le droit. T’as fait totalement exprès de glisser un pronom possessif au milieu au cas où tes gestes n’étaient pas suffisant pour qu’elle comprenne à quel point elle est ancrée dans tout ton être. Pour qu’elle arrête de pleurer.

« I promise you I’m not gonna die. » Que tu ajoutes et ça, c’est bien énorme quand on te connait. Quand on a entendu pas moins d’une quinzaine de tes mises à mort de ta propre personne en moins d’une heure. Tu sais qu’elle aime pas et tu veux qu’elle réalise que tu prends en compte ses émotions. Que tu sais être sérieux à ce sujet là. Tu veux apaiser son corps autant que tu peux même si au fond de toi tu es touché dans les plus beaux tréfonds de ton être de la voir se mettre dans un état pareil. Now stop crying this is too much for me. Alors pour essayer de la divertir plus encore, tu vas dévier tes lèvres à son cou que tu mords doucement... Am I allowed too? Car tu as bien envie de la marquer également... T'es pas stupide. Tu n'as pas vu le résultat de son oeuvre mais tu l'as senti. Tu te sens bête par contre de te demander si t'as le droit de lui rendre la pareille. Pourquoi aurait-elle le droit et pas toi ? Pourquoi t'as l'impression de prendre des gants à la puissance mille avec ce que tu veux alors que tu lui laisses faire tout ce qu'elle désire. Alors tu prends le droit, et tu vas lui faire ça comme si tu étais un expert (non). Good luck ABC hiding that one. Même si tu sais bien qu'ils doivent avoir plein de maquillage et autres accessoires vestimentaires pour camoufler le tout. Mais Birdie le sentira, le saura. Comme si elle avait besoin de ça pour penser à toi. Let me be.

« I’ll come back as planned. » outch. Comme un flash qui me prend de cours sans que je puisse m’y attendre ; mais le ton est donné, les souvenirs reviennent mais je les écrase du poing au fin fond de ma cabosse pour ne pas qu’ils reviennent m’envahir et m’engloutir sous plus d’émotions que je le suis déjà. C’est pas un moment glorieux, c’est pas un comportement qu’on doit avoir dans ce genre de situations et je préfère juste prétendre que j’ai changé depuis. Ça fait peut-être que quelques semaines - en mois, quand même, non ? - mais y a de l’eau qui a coulé sous tous nos ponts, à présent. J’ai pas changé car je changerai jamais mais maintenir le cap de la barque qui va dans la bonne direction et qu’essaie de faire ce qu’il faut quand il le faut est la moindre chose, c'est un progrès chez moi. Un besoin irrémédiable de faire ce que je peux pour qu'il ne dévie pas, lui, par mes fautes et mes mauvais pas probables. Comme celui qu'il évoque sans le dire, qu'il rappelle sans le prononcer. La réalité veut que j'ai pas le droit de lui interdire de faire ce qu'il veut ; mais je promets quand même un droit de réserve si jamais l'échéance est retardée et cette fois, cette fois, j'assure que je m'emballerai pas. Cela n'empêche pas ma plume interne de noter ses propos et c'est à pression de mon grignotage contre son cou que je prononce ma réponse. It's okay. I will wait. I'll do better. I'm not gonna take you away from that.

Puis viennent ses lippes que je savoure encore et encore, qu'il me rend au centuple parce que je suis pas capable de tout ce qu'il peut donner et transmettre. Alors je préfère quémander, oser, agir. Comme mes phalanges ne cessant jamais de s'enrouler à ses mèches pour incliner sa nuque, pour être aussi insistante au possible, pour donner l'illusion précaire d'une maîtrise que je ne possède pas. Ma vue se brouille un instant et il le voit de la sienne, sentant ses doigts sur ma joue ; je préfère quand il les retourne sur ma fesse. Je préfère être une prisonnière de son joug plutôt que vulnérable sous mes émotions. Nos bouches se pressent de nouveau et je soupire entre elles alors que Jordan me coince un peu plus contre lui. Si je l'avais blâmé de prendre ma liberté, force de constater que je me suis jamais sentie aussi libérée qu'avec lui. « I’m gonna miss my Bird so much… » mon palpitant est en feu et je le maudis un peu plus savoir comment faire pour juste le provoquer aussi aisément. Non seulement il répète ses propos dont je ne pouvais qu’étaler mon sceptisme mais en plus, il se fait possessif au possible et i love it. C’est moi qu’est frêle, là. C’est moi qui suit au-dessous mais c’est lui qui a les rênes. J’arrive pas à croire qu’il peut tenir ces propos-là, comme pour bien me stipuler que j’ai tort, qu’il sait ce qu’il dit et que… je vais lui manquer. J’ai le sentiment que tout est beaucoup trop intense, qu’y a des choses qui vont encore être ajoutées à la pile de trucs dites (ou non) entre nous avant qu’il ne parte et j’en sais rien si c’est une bonne idée ou non. Là, pour l’instant, je vais tirer sa lippe inférieure de mes dents en grognant doucement sous le poids de ses mots et de sa main qui se fait persistante contre moi - je pourrai me désintégrer s’il la bouge, en vérité.

« I promise you I’m not gonna die. » Mon buste se redresse légèrement pour pouvoir le regarder un peu mieux, déglutissant au possible car c’est bien la première fois que Jordan évoque son voyage dans ce sens-là. Dans celui où il va rien lui arriver. Qu’il ira à Los Angeles sans problème, au Mexique aussi et qu’il reviendra entier à Brisbane. Il a intérêt. La mort n’est pas mon sujet préféré et je veux pas qu’il réussisse à me faire stresser plus qu’il ne l’a déjà fait ; ça aussi, j’en ai pas l’habitude et je m’en contente très bien sans, merci. “You better not. Otherwise I would have to turn your eternity into hell.” que je grommelle malgré tout, même si sa promesse me touche bien plus que je le laisse paraître. Enfin, Jordan aura sûrement noter l’air d’émerveillement que j’ai pu avoir quand il a prononcé ses mots et que j’assume toujours pas d’avoir. Mais j’en joue doucement, je préfère mordre plutôt que de parler sincèrement, je préfère le sarcasme à la réalité des faits. Plutôt crever que de dévoiler la faiblesse de ma confiance à pouvoir garder son intérêt à distance. Alors qu’ironiquement, Jordan me donne toutes les cartes en main pour que j’ai pas à douter de lui ; chose que je fais, sûrement trop vite, sûrement trop rapidement. La seule personne dont je doute, c’est toujours et éternellement moi.

Mais Jordan, lui s’en va happer mon cou et je devine sans crainte ce qu’il fait ; “copycat” que je prononce avec un timbre amusé, mes doigts contre sa nuque pour l’inciter à ne pas bouger. Qu’il marque ma peau ça ne sera qu’une vulgaire imitation de son empreinte sur les parois internes de mon être. Qu’il me copie, j’ai absolument envie qu’on partage cette marque à distance, même pour quelques jours, jouant à celui qui tiendra le plus longtemps. J’ai vraiment cru qu’il allait me détester alors sentir ses lèvres et sa douce pression contre mon épiderme me font un peu plus défaillir alors que ma nuque se brise un peu plus vers l’arrière pour lui laisser absolument toute la place qu’il veut. “Your bird will crave for you after all those missing days without your presence.” Mes mains glissent, mes doigts se forgent contre ses épaules, contre ses bras, mes ongles grattent gentiment et j’énumère absolument tout ce qui va me manquer et que je vais être plus qu’impatiente te retrouver, le visage levé vers le ciel avec un léger sourire dessus. Après tout, qui veut dire séparation, veut dire retrouvailles, non ? “Your body. Your kisses. Your scent. Your lyrics. Your lips.” J’humidifie mes lèvres, les yeux mi-clos en songeant déjà à tous les scénarios possibles de cette scène. De tout ce qui suivra après. Ca sera pas comme la dernière fois. Because I won’t sabotage us. “Your home. Your bed. Your clothes. Your smiles. Even your inside little shit.” que j’aime beaucoup trop car c’est le plus provocateur et que wild Jordan est un de mes préférés. Une de mes mains appuie contre son crâne pour l’inciter à rester en position alors que je bouge légèrement, juste de quoi être à moitié à califourchon sur lui. Mark my skin like you mark my soul. Mark this day and all the next ones. I’ll miss you, I’ll crave for you but I’ll get addicted more than ever before.

Tu la sens réagir à tes mots et t’es content d’avoir fait ton effet. Tu sais qu’elle recommencera à mettre des mots dans ta bouche. Des mensonges. Mais au moins cette fois ci, le tire a été rectifié avec une vague de feels en plein son visage. Tu persistes et signes avec une promesse. Elle ne cache pas sa réaction, plantant son regard dans le tiens comme si tu lui annonçais que y’a un deuxième fondant au chocolat rien que pour elle qui arrive. La joie sur son visage te fait chaud au coeur. I mean it. Parce qu’elle a l’air de chercher une confirmation en même temps. Qu’elle ne s’attende pas à ce que tu lances une vanne d’un coup et que bien sûr tu vas mourir dans le process. Nope. Elle se fait bien assez de mal comme ça. Bizarrement de la voir dans cet état te confirme plus et plus combien elle tient à toi. Parce que oui, tu as toujours du mal à y croire. C’est parce qu’elle ne se laisse pas y croire elle même. She doesn’t know what it feels like. T’as bien compris que tout ça est nouveau pour elle et qu'il te faut te montrer des plus patients.  “You better not. Otherwise I would have to turn your eternity into hell.” Like it is not already. No it’s not Jordan. It’s pure bliss lately.

 “copycat” Bien sûr qu’elle te crame aussitôt. Elle sait ce que c’est, elle est celle qui a commencé. Elle te fait comprendre de son corps - toujours son corps - qu’elle approuve et te laisse le champ libre. Tu t’appliques. Ta main sur sa fesses qui la pince un peu. Tu tâtes la marchandise. Love. That. Ass. Tu insistes là dessus uniquement parce que tu as un accès plus simple à cette partie là de son corps. Sinon tu serais en pleine exaltation de sa poitrine car c’est bien cette partie là de son corps qui te fait le plus baver. I’ll make sure to tell them bye properly. “Your bird will crave for you after all those missing days without your presence.” Ton coeur qui fait un tour dans ta poitrine de l’entendre. Tes lèvres toujours bien dans son cou, occupé à cette tâche de dur labeur (non). Elle prend soin de te toucher un peu plus. Tu apprécies toutes ses attentions. “Your body. Your kisses. Your scent. Your lyrics. Your lips.” Tout ses mots. Shit Bird. Elle vient de check une deuxième box de tes demandes silencieuses. “Your home. Your bed. Your clothes. Your smiles. Even your inside little shit.” Tu mets un coup de dent sur sa peau comme pour ponctuer son énumération. Pour finaliser le côté little shit.

Elle te maintient alors qu’elle s’installe à califourchon sur toi. It’s hot in here. Et pourtant vous êtes dehors Jordan. Tes deux mains sur ses fesses à présent. Tu prends soin de glisser la deuxième tout autant sous sa robe que la première. « I’m sad my dick didn’t get a mention. » Que tu murmures contre sa peau avant de martyriser gentiment un peu plus encore sa peau. Tu te sens fier de ta connerie à bien des niveaux. Il fallait que la tension redescende. C’était beaucoup. C’était parfait. Mais t’as pas l’habitude non plus et tu préfères redescendre dans un chemin plus familier avant que tu lui dises encore avec d’autres mots combien elle te manque, combien tu l’aimes.

C’est avec ton sourire de petit con sur les lèvres que tu ressors ton visage de son cou. Tu as encore bien des heures devant toi pour parfaire ton oeuvre violacée. « But now that I brought an important matter on the table… » Tu penches ton visage vers sa poitrine et tu vas déposer un baiser sur ton hoodie qu'elle porte, sur un de ses seins, et puis sur le deuxième. « I’m gonna miss you two the most. » Tu t'adresses à eux directement. Tu vas nicher ton visage dans sa poitrine, dans le tissu, fermant les yeux, l’attirant plus près de toi d’une pression sur ses fesses. Tu soupires doucement. « Hmmmm… This is definitely paradise. » T’es con Jordan. You’re jealous. Car tu ne comptes pas défaire ton visage de sa poitrine si elle ne te repousse pas. Ses petits seins te font rêver. T’en rêves souvent d’ailleurs. T'es confortable là. Tu voudrais les avoir comme coussin toute ta vie. Sûr que tu dors mieux de cette façon là. Et voilà un nouveau soupire de contentement qui s’échappe.