Il continue à torturer ce qu’il peut, ce que tu lui offres sans aucune concession, comme un goût d’adieu alors que vous savez très bien que ce n’est qu’un au revoir. Ce n’était pas censé se passer comme ça, au début, au final, au milieu ; que tu sois chamboulée à l’idée de le voir partir, que tu vas nostalgique au possible et que tu vas juste t’ennuyer sans lui dans les environs. T’as pourtant déjà fait une liste des choses à faire pendant ces trois semaines ; tu vas te plonger dans trente six mille projets d’écriture et de couture qui ne verront pour la moitié sûrement jamais le jour mais qu’importe. Tes lippes vont crier famine, tes doigts à l’abandon et ton âme sera orpheline. Alors t’es bien décidée à ne pas te laisser abattre et que tu ne vas pas non plus être de celles qui pleurent tous les jours parce que l’autre lui manque - l’autre, the one, the only, kinda, right ? T’es douée pour occuper tes pensées, après tout, c’est ce que tu fais chaque jour de ton existence pour ne pas te laisser happer par l’obscurité de ces dernières. Mais Jordan a été le fil conducteur du mois passé, il s’est incrusté partout en toi, t’es sûre que ton flanc, ton dos et ton être entier sont moulés de sa silhouette contre toi et les lumières de ta chambre ne suffiront pas à apaiser le manque de ses bras autour de toi pour t’endormir. Tu t’es habituée, vite, fort, intensément. T’as peut-être déjà regardé les décalages horaires et visualisé à quels créneaux tu pourrais aller au lit au moment où lui sera réveillé pour te tenir compagnie à distance.

Mais tu finiras par t’habituer à te rendormir seule sous la voûte de tes lumières pendant trois semaines, Cadburry. T’es indépendante, pas vrai ? Une indépendante se laissant facilement marquer dans le cou par l’empreinte de Jordan, quémendante même à ce qu’il poursuit son entreprise. Tu souris quand tu sens ses dents ; il t’a entendu, il a très bien entendu et heureusement parce que tu le penses sincèrement. « I’m sad my dick didn’t get a mention. » Oh right, “that?” que tu demandes en appuyant sous une légère pression ton bassin contre le sien, telle une petite tentatrice comme t’apprécies d’être ; il joue aussi avec le feu, avec ses mains sur tes fesses. D’autant que vous savez l’un comme l’autre ce qu’il se passera ce soir et cette nuit ; autant dire que t’es pas prête à le laisser dormir les huit heures de sommeil recommandées. T’as toutes les (bonnes) intentions du monde à ce que tes gestes parlent pour toi, que tes lippes happent et épousent chaque courbe, chaque parcelle de peau, que tu continues à trouver de quoi le faire revenir à toi après ces trois fichues semaines.

« But now that I brought an important matter on the table… » Il a son air d’idiot stupide placardé au visage et t’as déjà les yeux plissés, comme si t’essaie de sonder son crâne pour savoir ce qu’il compte faire digne du little shit qui sommeille en lui (et qui a l’air réveillé). Quand tu le vois embrasser tes seins, c’est un rire qui se déploie de ta gorge car il est absolument absurde, ce que t’adores, irrévocablement. « I’m gonna miss you two the most. » “Hey!” une protestion futile car Jordan est déjà en train de se positionner contre ta poitrine avec une aise incroyable, s’en fichant bien que tu joues les vexées juste sous ses yeux. « Hmmmm… This is definitely paradise. » Okay, il est quand même adorable quand il s’y met et toi, c’est naturellement que tes bras vont autour de lui. Il risque d’entendre chaque battement régulier de ton coeur - heureusement qu’il n’avait pas cette position quelques minutes auparavant, ceci dit, il aurait compris bien plus de choses que t’es capable d’assumer pour l’instant. “Just a thousand miles between me and paradise...” tu grognes légèrement en fourrant ta tête contre son crâne, soufflant assez pour que ses mèches blondes frétillent. “How fucking appropriate.” T’aimes pas que tu penses automatiquement à cette chanson et surtout que ça ait une résonance aussi percutante. “Don’t you dare to sleep on me.” Tu préfères le prévenir car t’as pas l’intention de rester sagement et docilement comme ça pendant des heures pour que milord fasse ses adieux à ce qui va lui manquer le plus - et t’es vraiment en train de faire la moue, t’es incroyable. “Your dick will be very much missed. I will have to do the work all by myself, how tragic is that.” Parce que même si tu n’as pas l’intention d’aller prêcher ailleurs ce que t’offres Jordan, te contentant bien plus que tu peux l’espérer, tu restes une femme avec des besoins. “My fingers will never be enough.” Oh Birdie. Tu mords ta lèvre au-dessus de son crâne, décidant qu’une nouvelle pression entre vos bassins serait une bonne idée ; pour augmenter ta chaleur corporelle déjà haute, oui oui, Birdie, ça fonctionne parfaitement bien. Gotta enjoy it while it lasts. De lui, de ses étreintes et tout ce qui va avec. L’attiser autant que tu le fais avec toi-même, vous êtes bien trop doués dans ce jeu-là. De passer du chill à l’émotion à la passion en dix minutes. C’est foudroyant comment vous êtes incroyables. Parfait à votre image.

“that?” Ooof Bird. Comment ses réactions sont meilleures que celles que tu aurais pu espérer ? My bird. My bitch. Tu lui mets un coup de dent en même temps pour confirmer à ta façon que oui ça.

“Hey!” Tu ris de l’entendre protester mais tu ne quittes pas sa poitrine des yeux même si en vérité tu ne la vois pas vu le tissu ample de ton hoodie qu’elle a sur le dos. Mais tu les sens parfaitement quand tu colles ton visage tout contre. Paradise. Tu es si bien là. Elle te serre contre elle, approuvant la position. Elle a l’air aussi contente que toi. “Just a thousand miles between me and paradise…” My god… Tu ne l’avais pas vu venir celle là et qu’elle te chante tes mots de manière imprévu comme ça, ça te fait quelque chose. She cares so much. Tu sais qu’elle l’a beaucoup écouté celle là mais pour qu’elle s’en souvienne si bien et que ce soit ces paroles là qui lui viennent quand elle t’entend parler de paradis, c’est un honneur.

“How fucking appropriate.”
« ‘Love when my lil bird’s singing my songs. »

Que tu dis comme un cheveu sur la soupe. Rien à voir avec ses protestations car tu ne les entends pas. T’es juste heureux qu’elle ait utilisé tes mots, ton air, sans préavis. Des mots qui n’étaient pas associés à elle en premier lieu mais qui le sont de plus en plus car… obviously. Toujours plus hallucinant quand une de tes chansons change de sens. Quand y’en a des nouveaux qui s’ajoutent et qui rendent le tout encore plus parfait. Wait til she hears the ones I wrote all about her. T’es in pretty deep. Yeah so what? Elle t’inspire et c’est encore un secret pour tout le monde sauf pour toi. Tes yeux fermés bien calé contre sa poitrine, un doux sourire aux lèvres. “Don’t you dare to sleep on me.” Tu ris en l’entendant, tu fais non de la tête mais ça te permet surtout de profiter un peu plus de nicher ton visage dans ses seins.  Tes mains qui la caresse toujours sont une preuve de plus que tu ne dors pas. “Your dick will be very much missed. I will have to do the work all by myself, how tragic is that.” What… Tes caresses qui se stoppent en l’entendant. “My fingers will never be enough.” Tu te redresses dans un temps assez rapide. What did you just say? D’une certaine manière, elle vient de cocher une troisième case de tes souhaits silencieux. She is saying she won’t be fucked by anyone else? Juste ses doigts, all by herself. Tu as mille questions dans les yeux. C’est incroyable. Pourquoi c’est au moment où tu t’en vas qu’elle décide de votre exclusivité. Ca n’a pas de sens. Elle devrait profiter au contraire. Mais t’es tellement stupide ou dans le déni de croire à votre histoire Jordan. Si elle ne compte pas le faire, c’est parce qu’elle n’en ressent pas le besoin. Are you saying we’re exclusive? Que tu lui demandes par le regard. Parce que de ton côté, tu sais qu’elle est la seule personne avec une poitrine et un vagin avec qui tu veux être, ça c'est clair et net, y'a pas de débat. Mais en ce qui concerne les personnes avec un pénis… Tu n’y as pas réfléchit parce que tu n’as pas eu d’occasion non plus. Pas depuis Melbourne. Do I dare to ask her openly? Do I dare kill that perfect vibe? T’as totalement oublié ton stress avec toutes vos conneries.

« Do you want to take one of my toys with you? » Ils sont pas aussi imposant que ton pénis car tu n'aimes pas non plus te détruire les fesses vu la fréquence de l'utilisation. Mais comme ils sont à toi et que y’a des souvenirs à vous tous attachés ensemble, tu es sûr qu’elle appréciera le geste. « One or more. I’m not taking any with me. » Tu ne t’imagines pas avoir le temps pour ce genre de pauses. Tu n’es pas tant porté que ça sur le sexe en vérité. Tu profites juste des occasions quand elle est là, ou certains autres de tes sex friends doté d’un pénis. Et ils ne seront pas avec toi là bas en Amérique. Tu ne sais par contre pas comment tu réagirais éventuelle si un mec te fait des avances ouvertement et qu’il est à ton goût. Tu ne t’es pas retrouvé dans cette situation depuis le level up de l’oiseau et toi. Ok, do I ask her if we’re exclusive? Ton coeur qui bat plus vite et… No. T’as pas les couilles de tout briser si elle dit non. Si tu la prends de court. Si elle ne s’est pas rendu compte de ce qu’elle a dit. She knows. Mais le dire c’est plus compliqué. Tu veux vraiment pas que cette soirée tourne mal. Pas après un mois si parfait que celui qui vient de s’écouler. Tes pouces qui forment des cercles sur sa peau. T’es toujours un peu dans tes pensées des mots qu’elle a dit, de la phrase qu’ils ont formé. No way she just meant that. Elle aurait fait un grand pas en avant. Un pas immense à ton avis. Un pas que tu n'imaginais pas possible une seule seconde. Tu vas recaler ta tête contre ses seins.

« ‘Love when my lil bird’s singing my songs. » Tu caches ton visage entre ses mèches, visiblement foutue à mal d’avoir été aussi sauvagement busted (mais t'apprécie que le pronom possessif que Jordans s'amuse à mettre sur répétition). “I’m a devoted person when it comes to the ones I care about.” Tu n’as pas besoin de te justifier mais t’émets quand même cette généralité qui est une réalité. Tu suis les projets de tes proches, tu t’intéresses un minimum à ce qu’ils font et Jordan fait naturellement partie de ce cercle, maintenant. Sans compter qu’avoir sa voix chantonnant dans tes oreilles ne rajoute que du bénéfice non négligeable au processus. Ses chansons font partie de lui, c’est comme si tu lisais tes propres carnets ; y a des brides de son existence, de ses pensées, de ce qu’il est aujourd’hui. Alors évidemment que tu la connais celle qu’il a postée quand rien n’allait et que tu l’as utilisé comme message subliminial.

Tu continues à le bercer, sentant ses rires à répétition contre toi et t’es satisfaite de réussir à ce qu’il se détend. T’espères que ce n’est pas que de l’apparence et que ta présence, ton réconfort, ta poitrine, réussissent à l’apaiser au moins les heures durant. Faut dire que t’as tout ce qu’il faut pour le distraire aisément et t’es plus que ravie que de servir de distraction et d’appât contre ses peurs. Mais il ne compte pas s’endormir et c’est une bonne chose. Tu ne l’aurais pas laissé faire, tu l’aurais forcément réveillé pour attirer son attention sur des activités bien plus plaisantes que dormir.

Par contre, tu n’aurais pas pensé que ça aurait tes mots, ton tease qu’il l’aurait fait se redresser aussi rapidement. Jordan fond son regard sur le tien, il a l’air de te scruter assez fort et cette fois, c’est toi qui a l’impression d’être la proie à son envie de savoir ce qu’il se passe sous ta cabosse. S’il veut voir quelque chose dans tes prunelles, il verra l’incompréhension. What did I say ? L’explication sous la surface t’échappe. Les pensées de Jordan sont au-dessus des tiennes, il met des mots plus concrets sur les tiens, il formule déjà ce que ton ignorance vient d’amener sur la table. Il a vraiment l’air de vouloir transmettre un message mais t’es naïve sur ce plan-là. Tu n’en fais pas un big deal, un grand événement parce qu’à tes yeux, la réalité est simple ; Jordan te satisfait pleinement, pourquoi t’irais voir ailleurs ? Il faut croire que même la gamine ne visualise pas totalement les explications mais le fait que tu ne t’intéresses plus aux autres de la même façon qu’avant n’est pas si commun que ça chez toi, Birdie. Tu devrais te demander pourquoi. Why am I gonna miss him ? Why am I scared of being alone ? Why am I already craving for him when he’s still here ? Why I can’t lose myself with someone else anymore ? Même les courbes d’Heather n’ont pas réussi à t’avoir la dernière fois, t’as juste… Pas eu envie. Tu ne t’es pas forcément attardée sur le sujet parce que t’as l’habitude de nager et naviguer au gré de tes désirs. Et là, c’est Jordan qui en a la totalité depuis un mois, sans vraiment que tu t’en rendes compte.

Ou alors, t’en as conscience mais tu préfères ne pas en faire étalage. Parce que ça fout un coup à ton indépendance, quand même. Mais t’y peux rien. Tu ne luttes pas et tu ne vas certainement pas te forcer à aller voir ailleurs alors que ton envie n’est pas chez les autres. Elle est chez Jordan et ses mains sur tes fesses et ses reins contre les tiens et son regard bleuté accroché au tien. C’est lui qui te fait vibrer depuis des jours et vous avez encore des centimètres de son sol, de ses meubles et de ses pièces à marquer de l’empreinte de vos ébats. Ça demande de l’énergie que tu ne peux pas dépenser ailleurs, voyez-vous. « Do you want to take one of my toys with you? » Tu penches la tête avec les sourcils relevés parce que tu ne t’attendais pas à cette question. Cette proposition. Y en a qui grimaceraient sûrement en prononçant un “how romantic” ironique (comme la sale dame à l’hôtel pendant son business event) mais entre vous, ce n’est pas pareil. « One or more. I’m not taking any with me. » Because you’re going to have what you need there ? Don’t need the toys because you’ll have the real thing ? T’as l’estomac qui se serre un peu à l’idée - oui, d’accord, l’idée te rendrait un peu jalouse mais surtout, ça serait un rajout du manque de confiance que tu peux avoir en toi-même. Tu déglutis légèrement en baissant les yeux et en secouant la tête. “Nah. I don’t want them.” C’est un peu brutal dis comme ça, Birdie, et tu t’en rends compte en passant ton doigt sur ton arcade, relevant la tête car Jordan repose la sienne contre toi. “I mean… I’m gonna wait. You will come back to a very frustrated bird.” Là, par contre, t’es clairement en train de faire comprendre qu’à part tes doigts, rien ne viendra te satisfaire. T’as tes propres jouets, après tout. Tu pourrais. Mais t’es prête à te frustrer juste pour l’attendre. Juste pour être sûre que son retour sera célébré. Comme une foutue virginité que tu n’as plus depuis très longtemps mais que t’es prête à donner l’illusion de. T’es vraiment foutue, Birdie, mais t’arrives encore à me disputer pour ça ; j’y suis pour rien si Jordan a réussi à te capter dans tous les sens du terme. “Imagine me trying to take care of myself but not being able to because you’re not here.” Tes doigts caressent sa nuque et tes yeux se ferment mi-clos juste pour visualiser la scène, sachant très bien que c’est ce qu’il risque d’arriver un moment ou un autre. “Your fingers won’t be here to heat my skin up. Your lips won’t be there to kiss mine. Your entire being won’t be all around me to make me see the stars.” But it still can tonight. Ta respiration se saccade doucement, ta poitrine se gonfle et une de tes mains glisse sous son hoodie à lui sur son flanc. “I’m gonna hate you so much. The souvenirs would never be enough.” La promesse que le real thing sera magnifique, voilà ce qui te fait envie. Peut-être que tu ne seras pas si frustrée que ça. Mais tu sais la sensation de Jordan en toi. T’as appris les émotions qu’il fait naître en toi quand il s’occupe de toi - et vice-versa ; ça, toi-même, toute seule, t’y arriveras pas. Personne n’y arrivera et c’est sûrement ce qu’il te manquera le plus. Tu pourrais aller voir ailleurs le temps de son absence, mais ça sera pas pareil. Tu ne seras pas satisfaite parce qu’il manquera ce quelque chose que seul Jordan peut t’apporter. Affection. Devotion. Fondness. Love.

“I’m a devoted person when it comes to the ones I care about.” Tu n’en doutais pas. Elle a un grand cœur malgré son côté bitch et détaché qu’elle met en avant avec le commun des mortels ou les gens qu’elle ne veut pas connaître. Elle a un si grand cœur qu’elle t’y a même fait une place et vous êtes aussi surpris l’un que l’autre de voir cet espace exister chez elle. Chez toi aussi. Tes sentiments pour elle ne réduisent en rien tout ceux que tu as déjà. Ton cœur s’agrandit de jours en jours. Le corps humain est incroyable.

Elle dit avec beaucoup de mots, phrases, qu’elle ne compte voir personne pour son appétit sexuel pendant ton absence. Tu es mindfuck par cette annonce et essaie de voir au travers de ses yeux si elle a bien dit ce qu’elle vient de dire. Mais elle n’a pas l’air de réaliser. Is that such a natural thing for you? Toi qui n’avais jamais imaginé une seule seconde qu’elle serait ok d’aller dans cette direction, le chemin s’est imposé à elle de la plus organic des manières. Pour quelqu’un qui a besoin de temps car elle n’a jamais vécu ce genre de chose avec quiconque, elle prend le pli de tes standards vis à vis d’un coup très facilement. C’est autant magnifique que flippant. T’as l’impression que vous pouvez aller bien loin ensemble si vous voyez les choses de la même manière si aisément. Jesus fucking Christ. Tu n’aimes pas trop la multitude d’espoirs qui viennent de s’immerger dans ton corps, dans ta tête.

“Nah. I don’t want them.” Ok then. Ton tour de ne pas comprendre pourquoi elle baisse les yeux. Pourquoi elle a l’air légèrement weird après ta proposition. “I mean… I’m gonna wait. You will come back to a very frustrated bird.” Elle confirme ses mots. Elle ne verra personne. T’as comme l’impression que tu loupes un truc malgré tout et que ni toi ni elle n’ait envie de dire le fond de sa pensée. Ça n’augure rien de bon à ton avis. Surtout pas avant ton départ comme ça. Ça va ruminer de ton côté comme du sien. Jusqu’à ce qu’un de vous deux l’ouvre enfin. Will be me. Tu seras le plus Gryffondor des deux.

“Imagine me trying to take care of myself but not being able to because you’re not here.” Et voilà qu’elle part dans une sorte de mini transe. Les yeux à moitié fermé. Tu l’observes. Appréciant l’image qu’elle te donne. Tes mains sur elle, tes yeux sur son visage. “Your fingers won’t be here to heat my skin up. Your lips won’t be there to kiss mine. Your entire being won’t be all around me to make me see the stars.” Tu la serres un peu plus contre toi alors que ses mots ne te laissent pas indifférents. Thank god we can still fuck before I go. Elle vient te toucher encore plus près. It’s getting hotter.

“I’m gonna hate you so much. The souvenirs would never be enough.” Ta respiration qui s’est calé à la sienne alors que tu vas prendre ses lèvres doucement. Tu ne comptes pas te frustrer tant qu’elle est à ta mercie.  « We’ll have to try phone sex and... » Tu parles au milieu du baiser. « From what I can hear you’ll be pretty good at it. » Cos I’m hard. Et tu entames un baiser un peu plus intense car tu sais que c’est un des derniers avant plusieurs semaines.  « I’m so hard... yeah yeah  yeah I’m so hard... » Parce que bien sûr y’a des chances que de ton côté tu trouves quelques chansons pour donner ta jukebox touch. Y’a pas que le jukebox qui a le droit à ton touché car une de tes mains glisse de ses fesses au plus creux de son être.

Spoiler:

Ta main ne compte plus le nombre d’aller/retour qu’elle fait contre sa peau. L’air rempli tes poumons que tu humes mais qui ne défait pas ta poitrine étouffée par une mélancolie à venir. Elle est là, nichée au cœur de toi depuis des jours, depuis que la date de son départ approche, depuis que tu prétends que c’est rien, que tu vas survivre, qu’il sera revenu le temps d’un battement d’cils. Déjà, rien que ça, c’est trop pour toi, ça tourbillonne dans ta tête au milieu de ta propre exaspération et de ton envie de t’infliger les pires sévices pour ton comportement à la con ; t’as rien d’une adolescente, normalement. T’as rien d’une minette de bas étage, amoureuse transie aux premiers émois de son existence et qui va chialer comme pas possible à l’aéroport car ça sera juste insupportable. Et pourtant, t'as tous les agissements qui vont dans ce sens. T’as déjà coulé des larmes, ton propre corps t’a déjà trahi ; ton cerveau essaie de rappeler tout le monde à l’ordre, il essaie d’être cohérent avec toi-même, de disputer ton cœur, de te rendre trop sensible, trop à vive. Et toi, t’es prise au milieu de tout ça sans savoir comment t’es censée réagir, avancer d’un pas avec l’un pour être reculée de cinq par l’autre. Il faut croire que les trois semaines vont être l’occasion d’une parfaite mise au point entre tout ce joli monde - ou créer encore un chaos encore plus infernal qui ne t’aidera en rien. Tu vas gratter, tu sens que tu vas écrire ; ça aide, ça évacue, ça te permet de penser et réfléchir - et surtout d' explorer toutes les hypothèses futiles et inimaginables des raisons et causes et conséquences. Non pas que ça te fait agir mieux par la suite - l’histoire a déjà prouvé que tu restes une sale gosse - mais c’est ta troisième jambe à toi. A chacun sa merde, à chacun ses solutions.

Il te regarde de par en bas et t’aurais pu être flattée de la dévotion qu’il met dans l’épreuve si seulement t’avais pas les yeux coupés du monde. T’imagines déjà ces moments où tu vas le réclamer et qu’il sera pas là, où tu pourras pas juste débarquer chez lui, jouer de lui, jouer avec lui et le séduire à outrance comme t’es en train de le faire en ce moment - t’en as pas besoin mais c’est le voyage qui importe plus que la destination, non ? Il est ta merci autant que t’es à la sienne et y a ses doigts se pressant un peu plus contre ta peau que tu sens et ça t’arrache un sourire ; tu le vois pas mais ses gestes en guise de réaction sont plus que satisfaisants pour égayer un égo qui n’a pas vraiment besoin de l’être. Quand Jordan vient capter tes lèvres, c’est avec une douceur infinie et ça te fout encore plus la tête en émois - tu vas finir par blamer les hormones mais t’es même pas enceinte, ça ne fonctionne qu’à peine. C’est juste que c’est doux, c’est furtif, ça a un goût d’une promesse que t’idéalises dans ta tête comme étant un signe qu’il fera amende honorable en rentrant.

« We’ll have to try phone sex and... » ou ça, en attendant, c’est bien, ça aussi. «  From what I can hear you’ll be pretty good at it. » Tes dents capturent sa lèvre qu’il vient plaquer de nouveau contre les tiennes et cette fois, c’est plus flamboyant ; la main du flanc le serre et la main sur la nuque le maintient. S’il te dénigre la saveur de sa langue, il sera à la tête de ta dead list parce qu’on ne rigole pas quand il s’agit d'assouvir une pulsion. De ton palpitant ou de tes reins ? Both. « I’m so hard... yeah yeah  yeah I’m so hard... » Si c’est juste pour dire ça, il a pas besoin ; “i can feel it” tu murmures car t’es foutrement installée de façon stratégique et qu’y a pas d’issue possible autre que celle sur laquelle où vous êtes en train de de vous engager. “That proves how good I am.” même si en vrai, Jordan est une proie facile de ce côté-là ; so are you alors que ses doigts viennent chercher ton creux le plus intime sans crier garde. Tu cherches pas à prendre ses lippes, tu te contentes de plaquer ton visage contre le sien ; tu l’assènes de tes soupirs, fins, légers, un poil accentués pour être sûre de s’incruster dans son cerveau et qu’il s’en rappelera jusqu’à Los Angeles, jusqu’au milieu des soirées, des enregistrements, des nuits, des culs et des êtres. Là-bas, il faudra pas qu’il t’oublie parce que ta vengeance serait terrible. T’es une saloperie qui lui refuse de l’embrasser, qui fait genre elle s’approche mais qui recule à la dernière minute, qui bouge ses hanches de façon trop lente contre ses doigts, contre ses reins juste en dessous. “Tell me you have a condom.” juste ici, à porter de main, pas à dix pas de là parce que j'te jures que je bouge pas, j'en ai rien à battre. plus qu’une question, un voeu. Il est prévoyant, Jordan, il a toujours les poches remplis de ces choses-là et tu le bénis à chaque instant qu’il soit organisé et all that shit - c’est l’adulte mais c’est aussi celui avec un pénis donc c’est à lui de penser à ce genre de détails. T’aurais bien vérifié par toi-même, mais ça aurait voulu dire bouger et t’as pas envie. Pas quand tes genoux brûlent contre le mouvement lent sur le fauteuil. Pas quand tes doigts de pieds se recroquevillent à chaque pression. Pas quand y a des décharges si savoureuses mais pas suffisantes qui naviguent comme des fils électriques partout en toi. Pas quand au final, tes lèvres s’échouent sur les siennes pour lui faire comprendre ce que tu n’arrives pas à dire. Tu ressens si fort, ça résonne jusqu’à ton crâne, jusqu’à ce que tu comprennes.

Because only you can set me free
So hold me close just like the first time
And show me how it used to be
Because only you can set me free

TW :

Elle a tellement envie de toi, ça n’aide en rien à te ne pas frétiller de plus en plus down there. Pas comme si t’avais envie que ça se refroidisse en même temps, mais clairement elle fait absolument tout ce qu’il faut pour appuyer exactement sur tes boutons. Show me the boobs now. Manque plus que ça pour que tu sois encore plus hard.  “i can feel it” It’s all you. Elle le sait déjà mais tu sais pas pourquoi tu es en train de le penser si fort. Est-ce que c’est une façon pour lui faire comprendre, te faire comprendre, que c’est seulement elle qui te fait réagir de cette façon là ? Tu sais Jordan si tu veux lui dire que tu vas rester exclusif faut utiliser des vrais mots, car même elle ne sait pas que c’est ce qui est en train de se passer. Elle ne va pas pouvoir deviner tes pensées en plus sur le sujet. “That proves how good I am.” Tu souris contre ses lèvres parce que c’est exactement ce que tu étais en train de te dire. Maybe she did read my mind. Peut être ouais. Ton tour d’appuyer sur ses boutons. She’s better than me. Mais vu les soupires qu’elle laisse s’échapper ça te file de plus en plus chaud qu’elle réagisse autant. Tu te sens si bien avec elle… T’as l’impression de faire tout bien à chaque fois niveau sexe et c’est un sentiment qui te donne énormément d'estime de toi. Elle sait très bien que les doigts d’une seule main sont bien trop nombreux pour compter tes partenaires sexuels féminins. Elle feinte quelques baisers, elle bouge juste comme il faut pour que ça t’allumes encore plus et toi t’es clairement en train de donner le meilleur de tes doigts en elle, sur elle down there. “Tell me you have a condom.” Tu hoches la tête alors que tu ne t’arrêtes pas vu comme elle prend son pied grâce à tes doigts magiques. Tu as dit oui mais c’est pas à porté de main que t’en as. C’est dans le meuble de ton salon, ou celui de la salle de bain, ou bien ton tiroir de table de nuit, mais pas sur ta terrasse. Tu n’as jamais baisé personne sur ta terrasse. Pas même qu’avec tes doigts. Birdie continue de mettre son empreinte partout chez toi avec autant de nouveaux bons souvenirs qui viendront dans ta tête quand elle ne sera plus là. She’ll be there.

No matter where you are
I'll always think of you

Et t’as pas non plus envie de bouger malgré sa demande de la prendre avec un préservatif. Tu joues au fourbe en retour, allant plus fort, plus profond, envahissant plus encore son intimité de tes phalanges. Tu vas même rapatrier ta deuxième main pour la tuer encore plus de sensations en n’oubliant pas l’autre partie très sensible de ses douces lèvres down there.

Oui, t’as un préservatif.
Non, il n’est pas à proximité.
Oui, tu refuses sa demande.
Non, tu ne vas pas la décevoir pour autant.

Tu ne loupes pas une seconde de son beau visage secoué de toutes ces sensations. Tu ne réduis pas le rythme. Tu veux qu’elle jouisse comme ça, pour commencer. Car oui tu vas prendre le préservatif et vous allez continuer encore quelques fois ce soir. Cette nuit. C’est sûr. C’est pour ça que tu as préparé ta valise avec tant d’avance. Pour avoir le champ libre. Tu doutes que tu vas beaucoup dormir. Tu t’en moques, c’est que du bonus si tu dors tout le long des vols que tu vas prendre le lendemain. Moins de temps pour angoisser.  Tu vas mordre doucement son visage alors que ta propre respiration se fait bien plus saccadée aussi. Tu ne t’arrêteras pas tant que tu ne l’auras pas vu se crisper et frissonner de l’orgasme que tu lui auras donné.

Le subtiliser pour des heures, transformées lesdites heures en minutes agonisantes dont il se rappellera jusqu’à l’autre bout du monde, où il aura juste envie de revenir au plus vite, as planned, qu’il regrettera pas de partir parce que ça voudra dire un allé simple de nouveau dans tes bras et ça devrait être une motivation suffisante, une excuse à la hauteur pour qu’il n’est pas de remord, pas de tristesse à partir de là-bas qui reste toujours à 11 558 km d’un point de vue américain, 12 690 km du point de vue mexicain. Tu veux les compiler, ces raisons ; tu veux aussi les compiler pour toi. Pour te laisser une trace indisociable sans que tu en protestes et grand dieu que tu te laisses berner - tu préfères le terme bercer. Car c’est bien ce qu’il se passe là ; les prunelles accrochées aux tiennes, vos hanches serrées, la nuque crispée, sentant que ça va tourner, que quelque chose va se passer et t’attends pas ses doigts en toi pour avoir envie de l’englober tout entier comme l’affamée que t’es.

Jordan hoche la tête et pourtant, il ne fait rien pour t’aiguiller. Il ne bouge pas ses mains, il ne déplace pas ses phalanges autrement que pour faire vriller ton intérieur et t’es à peu près sûre de savoir ce qu’il fait ; bouffon, que tu peux pas t’empêcher de penser parce qu’il ne va pas te donner ce que tu veux, tout en s’occupant quand même de toi de la plus exquise et magnifique des manières. Mais l’insulte tourne en boucle quand même dans ta tête, qui ne sort pas de tes lèvres. Jordan s’en contenterait bien trop, il aurait ce sourire satisfait au visage - mais hey, s’il continue à te provoquer comme ça, il va forcément être satisfait. Car tu caches rien, tu montres tout ; c’est ce qu’il veut, non ? S’il te veut à genoux pour lui, alors il t’aura à genoux pour lui. S’il te veut agonisante pour lui, alors tu seras agonisante à son bon vouloir. Tu cèdes, tu ne vas pas résister, pas ce soir, pas ici, pas sur sa terrasse avec les bruits de la ville au loin, si lointaine, y a que des soupirs saccadés qui résonnent de toute façon.

Toute ton échine se courbe, se crispe, les fourmis montent de tes reins jusqu’aux omoplates, passant par la nuque, tes phalanges, coulant vers tes jambes, ramolissant tes mollets et tes pieds. Les sensations sont riches, les sensations sont présentes, la preuve par la pression de tes cuisses contre les siennes, de tes mains qui se nichent près de son visage, contre sa nuque, son cou, le nez qui les joint, tes soupirs qui deviennent gémissements, ton bassin qui joue sur ses doigts, qui prolongent, accentuent, et ça déferle et tu le maudis tellement bien quand tout explose que tes dents sont contre la courbe de son épaule, comme si tu le punis en lui refusant ta plainte qui pourtant s’extrait contre lui. Ses phalanges sont magnifiques, ses talents de musicien ne sont plus à prouver et ça te désole si fort que tu lèves la tête pour épouser ses lèvres dans un baiser lent. “You’re a bastard.” Well, l’insulte n’aurait pas tenue très longtemps avant de sortir.

Il l’a mérité.
Tu l’adores pour ça. y en a qui diront que c’est plus de l’adoration, Birdie.
Mais tu peux aussi le détester. Tu veux l’emmener avec toi, à défaut de ne pas pouvoir le garder auprès de toi. A défaut de ne pas être avec lui pour les semaines à venir. Il peut bien au moins te donner ça, non ? Il va avoir toute la nuit pour le faire. Tes lippes fusionnent contre sa peau tellement qu’elles ne s’en détachent pas, à part pour juste dire “we’ll definitely try phone sex” parce que t’es à peu près certaine que ça peut être aussi frustrant que maintenant, mais que ça peut faire autant de bien. “Hearing your voice doing me, I can’t wait.” making love on phone, right, don’t say it too loud. Tes lèvres, tes dents, ta langue s’occupent de capter toute l’épiderme qu’ils peuvent torturer tandis que tes paumes s’occupent de passer sous les couches de vêtements qui l’incombent because i’m craving for you. Tant et si bien qu’elles finissent sur son dos tandis que son museau s’est fourré dans son cou et que tu t’amuses tranquillement à faire changer de nouveau la couleur provoquée à cet endroit précis. You’re mine, aren’t you ? Tu l’es tout autant, encore tremblante de ce qu’il t’a fait, encore débordante d’envie de lui redonner la pareille. Mais t’as besoin aussi de répit, juste cinq minutes, juste le temps de reprendre de sa force. De son odeur. I could stay like that forever ; dans ses bras, les nerfs détendus, l’esprit apaisé et tout ce qui va avec.