Mardi 15 juin 2021 « Leah? » Nerveux, je fais des allers-retours dans ma chambre, mon téléphone collé sur mon oreille. Elle semble quelque peu surprise que je l’appelle; on se connaît depuis longtemps — c’est la meilleure amie d’Erin, après tout —, on se côtoie ici et là, mais on ne s’appelle pas vraiment souvent. En fait, quand on s’appelle, c’est pour parler d’Erin d’une manière ou d’une autre. Planifier son anniversaire, par exemple. Mais on est en juin et je peux donc comprendre la surprise dans sa voix quand elle comprend que c’est moi qui l’appelle. « J’ai prévu une surprise pour Erin dans deux weekends. J’aurais besoin… » Je prends une grande inspiration. « Pourrais-tu lui dire que vous allez passer le weekend ensemble? S’il te plaît? J’ai peur qu’elle se réserve quelque chose. » Rares sont les deux petits jours à la fin de la semaine où Erin n’a rien planifié. Je me trouve particulièrement à l’avance de planifier ça deux semaines avant le grand départ, mais c’est nécessaire. Mais Leah étant Leah, elle veut en savoir plus. Je roule des yeux, même si elle ne peut pas me voir. Je m’assois, puis me laisse tomber sur mon lit. Si je lui dis, je prends le risque qu’elle le révèle à Sanders. « C’est une surprise, Leah », je soupire en espérant que cet argument suffise. Mais elle me réplique aussitôt que ce n’est pas une surprise pour elle et qu’elle peut donc savoir; non, elle exige de savoir. Elle va même jusqu’à me menacer de ne pas m’aider ET de révéler à notre meilleure amie que j’ai une surprise pour elle si je ne lui dis pas c’est quoi. « Allez, Mayers, dis-moi. J’te jure que je dirai rien. » Je soupire en passant une main dans mes cheveux et je me redresse en pesant le pour et le contre. Elle serait vraiment capable de mettre ses menaces à exécution. « Okay. Mais vraiment, tu dois me promettre, Leah. Je rigole pas. Je veux pas qu’elle sache à l’avance. » Une autre inspiration. « Je l’amène à… Paris. » J’éloigne mon téléphone de mon oreille en vitesse alors que Leah me crie dans les oreilles. Elle ne me croit pas. Ou fait genre qu’elle ne me croit pas. Mais j’insiste, c’est bel et bien la vérité. Les billets sont achetés. Puis… « Mayers. Avoue-le. Tu craques pour Erin. » Silence radio. « Je… je… » JE, QUOI, BORDEL MAYERS. PARLE. « Je savais!! » Je me mordille la lèvre inférieure. « Leah, Erin c’est… ma meilleure amie. C’est tout. De la même manière que c’est la tienne. » Sauf que tous les deux on l’a embrassé. Oups, cette pensée m’est venue toute seule. Heureusement que je ne l’ai pas dite tout haut. « Non, mais Paris là!! La ville de l’amouuuuuuur. Tu l’aimes tu l’aimes tu l’aimes tu l’ai— » « Paris, c’est aussi une ville riche en culture et tout, là. Avec plein de bons trucs à manger. Et de musées à visiter » Je l’entends soupirer. Genre, dramatiquement. « PARIS, Mayers. Ça se voit que tu l’aimes. Arrête d’être dans le déni. » Nouveau silence. « Bon… tu peux me couvrir s’te plaît? Pour le weekend du 25-26-27? On part le vendredi soir. Je passerai la chercher. » « Okay! T’es mieux de me ramener les meilleurs macarons de tout Paris, Adriel. » Je ris. « Okay, okay. Promis. Merci, Leah. »
Vendredi 25 juin 2021 Je coupe le moteur de ma Maserati et lève les yeux sur la façade de l’appartement d’Erin avec le plus grand des sourires. Mon pied gauche tape sans relâche sur le tapis près de la pédale tellement je suis excité de ce que je m’apprête à faire. Ce n’est pas tant le fait d’aller à Paris en soi-même, mais plus de voir la réaction de ma meilleure amie quand je lui annoncerai ce qu’on va faire; et voir ses yeux quand on arrivera là-bas, et tout son enthousiasme quand on se promènera dans les rues parisiennes. Je sais que c’est un endroit qu’elle rêve de visiter depuis longtemps et l’idée de lui offrir un petit weekend d’escapade m’est venu aussi spontanément que toutes les fois où je suis parti en voyage. Heureusement, plusieurs jours à l’avance pour que j’aie le temps de planifier un minimum. Notre dispute de la fin mars commence à me sembler très loin — et tant mieux —, mais je repense encore parfois à ce qu’on s’est dit. Je la revois encore me supplier de l’amener avec elle alors qu’elle pensait que je m’en allais. Et depuis, ça me trotte en tête. Très souvent. L’envie de partir voyager à long-terme comme j’ai pu le faire avant n’est plus réellement là — c’est la nostalgie qui reste, surtout. Mais je suis bien à Brisbane, j’ai vécu mes folies de jeunesse. Je ne m’empêcherai jamais de voyager, mais ce n’est pas obligé d’être pour longtemps. Et Erin n’a jamais vraiment eu l’occasion de vivre ça, alors je me suis dit que c’était l’occasion idéale pour qu’on fasse un voyage ensemble. Elle vient de graduer et d’ouvrir sa propre clinique, il y a déjà beaucoup à célébrer, non?
Je monte les escaliers et arrive à sa porte d’entrée, cogne quelques petits coups et entre sans attendre plus longtemps. À cette heure-là, c’est Leah qui est supposée arriver, bien entendu, je ne peux réprimer un petit sourire malicieux en pensant qu’elle ne se doutera pas que c’est moi. « Erin? » je fais en enlevant mes chaussures. « Erin, il faut que je te dise quelque chose… » Je m’aventure dans son appartement à la recherche de ma meilleure amie. Burton vient à ma rencontre et manque de me renverser — une fois de plus —, je le caresse et joue un peu avec lui alors qu’Erin sort de sa chambre. « Hey », je dis en me redressant. Je m’avance vers elle et la serre dans mes bras, et tente d’utiliser ce moment pour afficher ma mine la plus sérieuse. On va prier pour que ça fonctionne. Mais je souris bêtement alors que son parfum m’enveloppe. « Je pars pour Paris ce soir », je lui annonce, boum comme ça, tentant de réprimer un petit sourire du mieux que je le peux. Je ne sais pas ce qui me prend à tenter de lui faire croire que j’y vais tout seul, genre pourquoi est-ce que je n’ai pas plus peur que ça? Mais c’est peut-être parce qu’au fond de moi, je crois que la surprise n’en sera plus grande. Faire durer le suspens jusqu’au bout, quoi. « La semaine prochaine, ça te dirait qu’on fasse les fameux cookies dont tu me parlais? » je lance aussitôt avec un sourire malicieux en me reculant. Faire genre de changer de sujet. Elle m’a parlé d’une soirée de petits gâteaux fun — genre avec plein de sprinkles et de pépites de chocolat, j’en doute pas. J’attends toujours cette séance cuisine avec elle, hein.
Mercredi 16 juin - 19h00-> Ça tambourine à ma porte comme si il y avait une urgence. Je me lève de mon canapé. Burton aboie après la porte. « Ça va ça va j’arrive » Qui ça peut bien être à cette heure ? Je viens à peine de me poser dans le salon, fait chier. Un soupire s’échappe de mes lèvres. J’entrouvre la porte. Leah s’infiltre aussitôt dans mon appartement. Un sourire renaît sur mes lèvres en la voyant. Je l’adore. C’est pas ma best friend pour rien. Avec elle j’ai fait les pires conneries. Genre séché les cours pour passer la journée à la plage. Elle m’a vu dans tous mes états. Clairement, Leah me connaît par coeur. Elle me saute au cou en abordant un très grand sourire. Je la regarde, songeuse. Humm…moi aussi je la connais par coeur. Comme c’est là, elle a quelque chose à me dire. « Raconte » que je lui dis sans détour. Toute façon je vois bien que ça lui brûle les lèvres. Crache le morceau. « Riri faut que je te dise un truc » Leah adore me faire mariner. Nan mais ça c’est MON truc. Ça ne la réussi pas de traîner avec moi. Je roule des yeux. « Pas ce week-end là mais l’autre, on se fait un road trip. » Je lui fais les gros yeux. Elle sait que je viens d’ouvrir mon cabinet. Le week-end, je suis en astreinte. C’est compliqué pour moi de mettre les voiles comme si de rien. Faut bien que quelqu’un gère la boite. « Attends attends ? Un road trip ? Genre jusqu’au lundi ? Mais j’ai une clinique à faire tourner moi. Pourquoi on se ferait pas un truc tranquille ici » Direct elle m’agite son index sous le nez en faisant non de la tête. Quand elle a une idée derrière la tête, impossible de lui faire changer d’avis. « Nan mais t’as des employés. Ils ne sont pas là pour enfiler des perles. Et puis de toute façon j’ai déjà loué le van » « MAIS » Son doigt vient se plaquer sur mes lèvres pour m’empêcher d’en dire plus. Je vais devoir me résoudre à partir avec elle dans son délire. Leah est capable de me ligoter pour arriver à ses fins. « Okeyyyy… t’as gagné. Mais laisse moi prévenir mes collègues. Je peux pas partir comme une sauvage. » « T’as deux semaines. No stressss » Facile à dire pour elle. Madame est encore en étude. D’ailleurs, j’ai prévu de l’embaucher à sa sortie. Le contrat est déjà prêt, sur mon bureau. Je la veux dans mon équipe, y a pas moyen. Je passe le reste de la soirée à tenter de grappiller des infos sur notre destination. Mais elle est coriace. Je n’ai même pas le droit à un petit indice. J’ai beau feinter en lui disant que j’ai besoin de savoir pour remplir ma valise. Nada. Leah ne veut cracher aucune info. Tout ce que je sais c’est que je dois me tenir prête dés le vendredi.
Vendredi 25 juin 2021 -> Impossible d’oublier que c’est aujourd’hui. Elle me bassine avec tous les jours avec ce road trip. J’ai réussi à m’arranger pour que Samy monte la garde à ma place. En fait tout le monde m’a poussé à partir ce week-end. Je trouve limite ça suspect. La valise sur mon lit, je m'assois dessus pour la fermer. Okey ce n’est que trois jours. Mais étant donné que je ne sais pas où nous allons j’ai prévu tout plein d’affaire. Je pense même à mon Polaroïd pour immortaliser tout ça. Leah est si enthousiaste que je doute que je sois déçue. Les yeux sur mon portable, je zieute l’écran dans l’attente d’un message de Leah. C’est quand même bizarre qu’elle soit encore absente. Ça ne lui ressemble pas. J’entends quelqu’un frappé. En joie, je souris et trottine vers l’entrée de mon appartement avec ma valise à bout de bras. « Ha bah c’est pas trop tôt !! Je commençais à me dire que tu m’avais poser …. » Je bug en voyant Adriel planter là. « …un lapin » La bouche semi ouverte je le fixe en essayant de comprendre ce qui se passe. Il ne m’a pas prévenu qu’il venait. En même temps c’est Mayers. « Erin, il faut que je te dise quelque chose… » Mon regard se fronce. J’aime pas trop le son de sa voix. Elle me stresse. En plus il n’ a pas même pas prit le temps de me caler dans ses bras. « Tu tombes mal Addie. Je dois partir avec Leah tout le week-end » Mais je ne décamperais pas temps qu’il ne m’a pas dire ce qui l’amène. Pour vu que ça ne soit pas un coming out. Je ne suis toujours pas prête à l’entendre. Adriel me serre enfin dans ses bras. C’est pas trop tôt. Je m’y sent si bien. Mes paupières se ferment pour mieux savourer cette étreinte. « Je pars pour Paris ce soir » Je rouvre aussitôt les yeux et me recule assez pour lui faire face « QUOI ??? » La colère monte en moi. Mes deux mains maintiennent les épaules de mon meilleur ami pour le tenir là. A quoi il joue ? J’ai pas l’intention de le laisser partir. « D’où tu pars à Paris ? Comme ça sur un coup de tête ? » Il y va avec Lehmann ? Manquerait plus que ça. Je bouillonne intérieurement. Comment ose t-il me balancer un truc pareil. Je veux pas le voir partir …« La semaine prochaine, ça te dirait qu’on fasse les fameux cookies dont tu me parlais? » Je comprend tout de suite son petit manège. Mais ça ne fonctionne pas avec moi. « Change PAS DE SUJET » Que je lui dis à secouant d’avant en arrière ma tête comme un vulgaire chiffon. « T’as pas le droit de te barrer comme ça en me prévenant la dernière minute. Et pourquoi tu pars à Paris d’ailleurs ??? » Ça ne me regarde peut-être pas mais j’ai besoin de savoir. Comprendre surtout. Ma valise s’ouvre en libérant mes vêtements au sol. Super … J’ai même plus envie de partir de toute manière. Il m’a ruiné mon enthousiasme là. Agacée, je m’accroupie au sol pour remettre mes vêtements dans mon sac de voyage. Je grommelle dans ma barbe en ayant des gestes un peu brusques. Faut pas trop me chercher là, je pourrais gifler le premier venu. Merde, ça me fait grave chier qu’il s’envole pour Paris sans moi.« Combien de temps ? » Une semaine ? Un mois… ? Sans lui … J’ai envie de mourir sur place. ça me désole.
Vendredi 25 juin 2021 J Poker face, Adriel. J’ai jamais été doué au poker. Bon, surtout parce que je ne connais pas trop les règles, détail. Mais Erin est capable de détecter mes expressions la grosse majorité du temps. Il faudra que je fasse mon possible pour cacher ce sourire qui me colle sur les lèvres depuis quelques jours. Je n’attends pas qu’Erin vienne me répondre pour entrer dans son appartement. Je suis trop impatient, et puis elle m’a donné les clés, non? Elle fait pareil chez moi. M’enfin, c’est pas le point. Je m’avance dans son appartement et Burton détecte ma présence en premier. « Ha bah c’est pas trop tôt !! Je commençais à me dire que tu m’avais poser …. » Elle remarque enfin ma présence et elle fige, la bouche à demi ouverte, me fixant de ses grandes émeraudes. « …un lapin » Je fronce les sourcils en voyant sa petite valise qu’elle traîne. Merde, est-ce que Leah lui a balancé ma surprise? Mais nan, à ses paroles, je réalise qu’elle ne m’attendait vraiment pas du tout. Tant mieux. Je lui dis que j’ai quelque chose à lui dire en prenant le ton le plus sérieux dont je suis capable. Son expression déconcertée m’indique clairement que je peux être un pas si pire acteur, quand je le veux. « Tu tombes mal Addie. Je dois partir avec Leah tout le week-end » Je pousse un mini soupir de soulagement. C’est bon, Leah ne lui a rien balancé du tout, j’en ai la confirmation. « Ah oui, c’est vrai… » je commence. Cache ton sourire, cache ton sourire. Erin m’a bel et bien dit il y a quelques jours que Leah l’avait invitée à faire un roadtrip. Bonne excuse. Ça explique la petite valise. Je m’approche pour la serrer dans mes bras. Les étreintes à la Manders, ce sont réellement les meilleures. Je pourrais rester ainsi pendant une infinité de temps sans m’en lasser. Je glisse une main dans son dos et lui avoue partir pour Paris, sans bien entendu préciser qu’elle aussi sera de la partie. Oups. Bien sûr, c’est intentionnel. C’est pour me venger de toutes les fois où elle fait durer le suspens à mon égard. Ahah, non, quand même. C’est surtout parce que j’espère que la surprise n’en sera que plus grande. J’espère aussi toutefois qu’elle ne m’en voudra pas trop. Erin se recule vivement pour me regarder droit dans les yeux. Oh oh. Elle bouille de colère, je le sens. Oh, je l’entends, aussi. « QUOI ??? » Je me pince les lèvres pour éviter de sourire et de tout lui révéler maintenant. Ça ne serait pas drôle. Ses mains se cramponnent à mes épaules, comme pour m’empêcher de partir. De son appart ou à Paris? « D’où tu pars à Paris ? Comme ça sur un coup de tête ? » Sa colère est palpable. J’aurais presque peur si j’avais réellement prévu de partir seul. Bon… faudrait pas que mon jeu se prolonge trop longtemps, quand même. Je hausse les épaules. « Tu me connais… j’aime pas trop prévoir à l’avance » je lâche, avant de parler presqu’aussitôt des cookies qu’elle m’a dit qu’on ferait ensemble. « Change PAS DE SUJET » Okaaayyy, il serait peut-être temps que je lui admette la vérité? Si je veux sortir d’ici vivant. Elle secoue la tête violemment. « Erin… » je commence pour expliquer, mais elle s’emballe davantage. « T’as pas le droit de te barrer comme ça en me prévenant la dernière minute. Et pourquoi tu pars à Paris d’ailleurs ??? » Je suis pour répondre — soit pour lui expliquer, soit pour m’étendre en excuses — lorsque sa valise s’étale sur le sol, sorti de nul part. La blonde s’accroupit pour ramasser ses vêtements sur le sol avec des gestes assez brusques. Pauvres vêtements. « C’est pour faire plaisir à une personne qui compte beaucoup pour moi », je réponds en m’accroupissant à mon tour, en réponse à sa question. Mon coeur bat fort dans ma poitrine, je cherche le moindre signe sur son visage qu’elle va se rendre compte que je bluffe. Mais bon, elle ne me regarde pas et elle marmonne des trucs que je n’arrive pas à comprendre. « Combien de temps ? » Je tends la main pour ramasser une robe qui traîne sur le sol et la déposer dans sa valise. Hum. Une robe rouge. Pas la même que novembre dernier, mais… Focus, Adriel. Je lâche la robe dans la valise et lève les yeux vers Erin. « Pour le weekend, idéalement plus… » Bon, là c’est vraiment le temps que je lâche mon suspens. Je passe la main dans la poche arrière de ma poche de jean et récupère la feuille sur laquelle j’ai imprimé les détails de nos vols. Puis, je m’agenouille, comme si… bon, comme si j’allais la demander en mariage. Hum. Je lui tends la feuille. « Erin Sander… Milady… » Petit rire nerveux. « Accepterais-tu de m’accompagner à Paris? » Je me racle la gorge. « Ton billet est… déjà acheté. » Je laisse enfin un sourire se poser sur mes lèvres. En grand, très grand, attendant sa réaction avec impatience, m’attendant presqu’à ce qu’elle me gifle pour avoir plaisanté comme ça. Ou pire. Qu’elle me pince les côtes. « Surprise? » Je dis en lui déposant le papier plié en quatre dans la main.
Vendredi 25 juin 2021 -> Adriel se pointe chez moi comme une fleur (une jolie fleur hmmm) alors que je suis sur le départ. Il a le don. Bon, en vérité sa présence ne me dérange jamais. Si je lui ai donné les clés de chez moi ce n’est pas pour rien. J’aime l’avoir dans mes pattes. Maintenant qu’il est en coloc avec Link à Redclliffe, je passe moins de temps chez lui. J’adore Lincoln. Mais j’aime encore plus mon intimité avec Mayers. Il m’annonce qu’il a un truc à me dire. Je me demande bien quoi. En passant je lui explique que je vais bientôt mettre les voiles avec Leah. Pour son road trip là. Je ne sais même pas où elle m’embarque. J’ai hâte de voir le carrosse qu’elle nous a dégoté. Avec elle je m’attends à tout…Pitié faite qu’il ne soit pas rose. « Ah oui, c’est vrai… » Toute fière j’en rajoute. « Oui oui ! Week-end entre fille » J’insiste sur le fillehaha. En vrai ça m’emmerde qu’il ne fasse pas parti du voyage. Trois jours sans lui … Je vais le harceler de live et de textos c’est certain. Si bien qu’il aura l’impression d’être avec nous. Adriel m’offre enfin un câlin. C’est pas trop tôt. Je ne me fait pas prier pour me fondre dans ses bras. J’adore son parfum … J’ai le sourire jusqu’aux oreilles. Je suis bien là. C’est ma place favorite. MA PLACE. Eukkéé je suis un peu possessive avec lui. Chasse gardée comme dirait Byron. Mes yeux s’écarquillent quand il m’annonce qu’il s’envole pour Paris. Je bug là. D’où ça sors ?? Le pire c’est qu’il a l’air d’être heureux de m’annoncer ça. Je recule assez pour planter mes yeux dans les siens. J’exige des explications. Il ne bougera pas de là sans m’en dire plus. Mes mains le maintiennent fermement sur place. « Tu me connais… j’aime pas trop prévoir à l’avance » Je fronce d’avantage les sourcils. Si je pouvais lui envoyer des sabres laser ça serait déjà fait. Il se fout de ma gueule !!! « Nan mais là on parle de partir à Paris Adriel. Pas d’aller à Macdo. Tu peux pas te pointer là et m’annoncer que tu te barres en France. EN FRANCE !! » En plus il sait que j’ai envie d’aller là bas. Limite on dirait qu’il se fait plaisir de me narguer avec ça. Et il me change de sujet en catimini comme si je n’allais pas capter. C’est bien mal me connaître. Je peste encore plus après lui. « Erin… » « QUOIIIII !!! NAN JE SUIS DÉSOLÉE ADRIEL. J’suis pas d’accord » Comme si j’avais mon mot à dire. J’impose mes choix, mes décisions comme si il m’appartenait. Ou j’aimerais qu’il le soit… C’est le pompon, ma valise qui dégueule mes fringues au sol. Lasse, je m’accroupie au sol pour replier mes vêtements. Mes gestes sont vifs et brutaux. J’ai les nerfs, ça doit se sentir à dix kilomètres à la ronde. Pire que lorsque je suis dans ma mauvaise période. Il s’accroupie à son tour pour m’aider. « C’est pour faire plaisir à une personne qui compte beaucoup pour moi » Je lui arrache ma robe de ses mains. « HA OUAIS ?? Nan mais tu te fou de moi ADRIEL !! » Je le fouette avec mon linge. Il me cherche, il me trouve. Qui peut compter plus que moi à ses yeux ? … Je suis vexée. Piquer à vif. Je ne sais pas que ce qui me retient de le foutre dehors avec un coup de pied au cul. Qu’il se barre avec une autre. Je m’en fous. #denitotal. J’arrête mes gestes pour lui demander droit dans les yeux combien de temps il compte partir. Histoire que je me prépare mentalement de son absence. « Pour le weekend, idéalement plus… » Ma mâchoire se décroche. Je l’imagine papillonner avec une autre. Ça me donne une sensation désagréable dans la nuque. Quand je le vois me sortir une feuille de sa poche je l’attrape illico pour la déchirer en deux. « TU ME SAOULE » BAM BOUM ! Adieu le voyage. Il est bloqué là. Pourquoi il s’agenouille à mes pieds comme ça ? Mon dieu ! C’est le genre de truc qui me fait flipper. « Erin Sander… Milady… » Mon coeur manque de se décrocher. J’ai la frousse. On voit ça que dans les films romantiques. Si ? Je déglutis difficilement. « Adriel … à quoi tu joue … » J’ai peur de ce qui va sortir de sa bouche. « Accepterais-tu de … » Ho la la j’ai un coup de chaud. Mes mains s’agitent pour me faire de l’air. J’étouffe. J’suis pas prête. Pas maintenant. Je sais pas … « … m’accompagner à Paris? » « WHAT ?!!! » Il est sérieux ? Ça veut dire qu’il me mène en bateau depuis le début ???!!! Il a oser me faire ça ? A moi ? « Ton billet est… déjà acheté. » Je le vois ramasser ce que j’ai déchirer. Je me laisse tomber à genoux pour être à hauteur. Mes mains tremblantes récupère les deux morceaux de papier pour les rassembler. Il s’agit d’un billet d’avion qu’il a imprimé de son ordinateur. Départ Brisbane. Arrivée Paris. Erin Sanders écrit en toutes lettre dessus. Je met un certain temps à réaliser ce qui m’arrive. « Surprise? » C’est donc moi la fille qui compte à ses yeux ? Banane que je suis. Comment j’ai pu en douter. « Rahhhhh Mayers je vais t’étriper » Sans attendre, je me jette sur lui en le faisant basculer en arrière. J’attrape un oreiller sur le fauteuil de l'entrée et je commence à le frapper avec. « T’as oser me faire mariner ! T’abuseeeee. » Je percute que Leah n’est pas en reste. A califourchon sur lui, je cesse mes gestes. « T’es de mèche avec Leah !? Si je la chose celle là » Il commence à l’ouvrir de nouveau mais je lui fous un autre coup avec le coussin pour le faire taire. Bien fait. Je pose mes deux mains sur ses pectoraux pour me pencher sur lui. J’ai des difficultés à retenir mon sourire. « On s’envole vraiment à Paris ?? Juste toi.. et moi ? L’avion décolle à quelle heure ??? On revient quand ? » Jamais … J’ai envie de pousser un cri d’hystérie. Mes deux mains viennent se poser sur ma bouche. Ho et puis merde j’ai pas de voisins. « BONSOIR PARIS » Que je gueule en Français avant de lâcher un rire. Burton hurle à son tour. D’ailleurs, j’y pense, je fais quoi du chien ? J’attrape mon portable en restant toujours installé confortablement sur mon best friend. Tu ne bougeras pas sans moi haha. Le téléphone à l’oreille, je le regarde en abordant un sourire. J’ai trop hâte de m’envoler avec lui. « Allo Leah ?! » « Ho my god…! » « Pétasse va !!!! Pour la peine tu garderas Burton le temps je sois à PARIIIIISSSSSSSS » Elle me crie dans le téléphone à son tour. Je le décolle un peu de mon oreille pour préserver mes tympans. « Ma chériiiieee t’as trop de chance. Je l’ai à l’oeil Mayers. Pas de bêtises hein » Je pouffe de rire. Mes joues s’enflamment. Qu’est-ce qu’elle va s’imaginer. « Je l’ai à l’oeil aussi t’inquièteeeeee haha. Je te laisse les clés tu sais où. Bisous poulette » « Bisous mi amor. J’taime. » « Je t’aime moi aussi pétasse » Je raccroche tout en fixant mon meilleur ami. Sourire tendre ou niais, j’en sais rien à ce stade. « Je suis prête à m’envoler avec toi » Pas le temps de traîner. Paris nous attends. Je me lève et je lui tend la main. « GO GOGO GOOOOOOOO je veux pas rater l’avion. » Limite je vais l’engueuler d’être trop lent. Je suis aussi impatiente qu’un enfant. J’attrape ma valise qui pèse dix tonnes et me dirige vers l’entrée
« Paris sera toujours Paris! La plus belle ville du monde Malgré l'obscurité profonde Son éclat ne peut être assombri Paris sera toujours Paris! Plus on réduit son éclairage Plus on voit briller son courage Sa bonne humeur et son esprit Paris sera toujours Paris! »
Que je fredonne dans la langue de Molière. J’ai toujours aimé cette langue. Je parle quelques mots, voir quelques phrases. Ce que j’affectionne le plus c’est de les chanter. Évidemment.
Vendredi 25 juin 2021 Soulagé de comprendre que Leah ne lui a pas balancé ma surprise, je fais genre que je ne me rappelais plus qu’elles avaient prévu un roadtrip. Bon, okay, réellement, ça m’était un peu sorti de la tête puisque je sais qu’elle sera à Paris avec moi. « Oui oui ! Week-end entre fille » J’affiche une mine boudeuse. Elle met bel et bien l’accent sur le fait que ce sera un weekend entre filles. J’espère qu’elle ne sera pas trop déçue de devoir reporter, ahah. J’ouvre grand les bras et elle se cale contre moi pour une longue étreinte qui fait du bien, durant laquelle je lui avoue que je pars pour Paris. Techniquement, ce n’est pas mentir, elle ne sait juste pas encore qu’elle sera avec moi. Je serais bien resté collé contre elle encore un peu, mais elle en a décidé autrement. Bon, je ne peux pas vraiment être surpris, si? Son regard me foudroie, ne me lâche pas une seconde. Erin cherche à comprendre. Ses mains me retiennent par les épaules, mais je n’ai pas l’intention de m’en aller. Pas sans elle. Mon plus grand regret d’avoir voyagé pendant des années, c’est bien de ne pas avoir pu l’amener avec moi. Elle était aux études, elle ne m’aurait pas laissé payer son billet d’avion et tout. Et bon, à l’époque, je commençais à faire ma place en photographie, je ne roulais pas sur l’or (à part celui de mes parents en cas de besoin…) non plus. Je joue à mon propre jeu, j’ajoute qu’elle me connaît, je n’aime pas trop prévoir d’avance. Ses sourcils se froncent encore plus, comme si c’était possible. Avorte le projet, Mayers, dis-lui la vérité. Mais quelque chose me pousse à continuer; je suis spontané hein, on note bien. « Nan mais là on parle de partir à Paris Adriel. Pas d’aller à Macdo. Tu peux pas te pointer là et m’annoncer que tu te barres en France. EN FRANCE !! » Je lui offre un regard rempli d’évidence. « Y’a des Macdos en France, Riri… », je marmonne, me pinçant les lèvres de nouveau pour éviter que je ne montre mon sourire. Je change volontairement de sujet. Je sais qu’elle le remarquera. Et ouais, elle le remarque, me demande de ne pas changer de sujet. C’est sûrement un bon moment pour lui révéler mon plan, me mettre à découvert. Mais j’y peux rien si elle ne me laisse pas terminer, ahah. « QUOIIIII !!! NAN JE SUIS DÉSOLÉE ADRIEL. J’suis pas d’accord » Ouh la, j’ai l’ai vraiment mise en colère. Mon plan était peut-être vraiment nul, après tout. Je voulais seulement faire durer le suspens un peu pour que la surprise en soit meilleure, pas la mettre hors d’elle-même. Je n’aime pas la voir comme ça. Et autant je m’attendais à ce qu’elle ne veuille pas que je parte sans elle après notre grande dispute, mais autant je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle soit autant en colère. Elle n’est pas d’accord. Ça m’arrache presqu’un sourire, mais je me retiens de justesse. Ah, si elle savait. C’est le genre de truc qui m’aurait mis en colère moi-même lors de notre dispute, comme quand elle m’a dit que je n’avais pas le droit de partir. J’aime pas me faire dire quoi faire, mais je me suis bel et bien rendu compte que j’ai besoin d’elle dans ma vie. Je veux qu’elle vive ces voyages avec moi. Je n’ai pas envie de m’en aller… encore. Pas si elle ne vient pas avec moi, s’entend.
Sa valise s’étale sur le sol et Erin commence à ramasser ses choses avec beaucoup d’entrain. Je m’accroupis à mon tour pour l’aider. Quand je lui dis que ce voyage à Paris est pour faire plaisir à une personne qui compte beaucoup pour moi, c’est surtout parce que je pense à quand elle réalisera que c’est d’elle dont je parle. Mais je ne pense pas vraiment aux conséquences immédiates de mes paroles, genre elle m’arrache sa belle robe rouge des mains. « HA OUAIS ?? Nan mais tu te fou de moi ADRIEL !! » « Erin — pourquoi je me foutrais — » Elle me fouette avec sa robe et je lève les mains devant moi pour me protéger. « Erin — arrête — je — » Ça a été trop loin, Mayers. Mais sa réaction m’intrigue. Je ne l’imaginais pas réagir aussi… fort. Pourquoi je me foutrais d’elle? C’est moi ou elle est… jalouse? Du voyage? Ou… de la personne avec qui je suis censé partir? Nan. Sûrement pas. Elle arrête finalement de me frapper avec sa robe pour me demander combien de temps je partirai. Le minimum, c’est le weekend entier, mais considérant que c’est quand même assez loin d’ici, si on pouvait rallonger ça, ça serait parfait. Sa bouche s’ouvre pour me répondre quelque chose. Je me contente de la regarder alors qu’un petit plan — le coup final — se forge dans ma tête. Peut-être qu’au fond, tout ça, c’est pour la tester. Sa réaction ne manque pas de me surprendre quand même. Est-ce que…? Nan. Impossible. Elle a été claire avec moi en novembre dernière. Mais j’ai bien remarqué un changement dans sa manière d’agir avec moi dernièrement… Je sors la feuille de la poche arrière de mon jean, mais presqu’aussitôt, ma meilleure amie me la pique et la déchire en deux. C’est à mon tour d’ouvrir la bouche pour dire quelque chose sans qu’aucun mot ne sorte. « TU ME SAOULE » Cette fois-ci, je n’ai pas de mal à ne pas sourire. Je la saoule. C’est vraiment le temps d’avorter ce petit jeu… pour un autre. Je m’agenouille devant elle comme si j’allais lui faire la grande demande. Les points d’interrogation sont absolument visibles dans ses émeraudes. « Adriel … à quoi tu joue … » Je soupire. Ou prends une grande inspiration, je ne sais même plus. Alors que je commence LA phrase, ses mains s’agitent devant son visage comme pour lui faire de l’air. Je tente de l’ignorer, mais au fond de moi, je me demande si ça serait si horrible que ça que je la demande en mariage. Okay, ça serait franchement bizarre et inattendu, probablement, je dois avouer. Genre on est meilleurs amis, rien de plus, et puis on sait tous les deux que le mariage n’est pas exactement… dans nos plans. Je crois. La grande demande tombe. Accepterait-elle de m’accompagner à Paris? [color=#990000« WHAT ?!!! »[/color] Je n’arrive pas à voir si elle est hystérique de partir à Paris ou si c’est qu’elle réalise tout ce que je lui ai fait subir dans les dernières minutes. Je lui avoue, un peu interloqué, que son billet est déjà acheté, en commençant à ramasser les morceaux de papier qui jonchent le sol. Erin s’agenouille à son tour pour m’aider à les ramasser et je remarque que ses mains tremblent. Je les prends dans les miennes et regarde ma meilleure amie droit dans les yeux en lâchant un surprise qui sonne plus comme une question. « Rahhhhh Mayers je vais t’étriper » Sans me donner le temps de réaliser ce qu’elle fait, elle se jette sur moi et je bascule sur le dos au sol. L’instant d’après, elle me frappe avec un oreiller et je lève les bras devant mon visage une fois de plus pour me protéger. « ERIN! » Mais elle continue. « T’as oser me faire mariner ! T’abuseeeee. » « JE SAIS », je hurle en riant. Puis, elle cesse, et la réalité me frappe. Comme sa robe. Elle s’est installée à califourchon sur moi. Ses longs cheveux tombent sur ses épaules et sans trop y réfléchir, je tends la main pour aller enrouler une mèche autour de mon index. « T’es de mèche avec Leah !? Si je la chose celle là » Un rire léger sort d’entre mes lèvres. Mais lorsque je viens pour lui répondre, la blonde me balance un autre coup de coussin. « HEY! Elle m’a forcé à lui dire où je t’emmenais », je me plains, amusé. J’attrape son arme et la balance un peu plus loin avant de recevoir un autre coup. « Mais elle a été parfaite. Elle ne t’a rien dit. » Pfiou. Ça aurait été nul, sinon. Erin se penche sur moi, les deux mains sur mon torse. C’est pas désagréable du tout. Ses cheveux caressent ma joue, ça en est presque relaxant. Je pense qu’elle est encore un peu énervée de ma plaisanterie, mais elle ne peut pas du tout cacher son sourire. « On s’envole vraiment à Paris ?? Juste toi.. et moi ? L’avion décolle à quelle heure ??? On revient quand ? » Je fais remonter mes mains le long de ses bras pour les arrêter sur ses épaules et je m’assure qu’on se regarde droit dans les yeux. « Juste toi et moi… » je murmure en hochant doucement la tête. J’ai hâte. Tellement hâte. « On doit partir dans une heure et demie… » Ouin, on ne devrait pas tarder à y aller. Je lis l’excitation dans ses yeux. Elle pose une main sur sa bouche, comme si elle ne savait plus trop comment elle doit réagir. « BONSOIR PARIS » Je ris avec elle. « On doit revenir normalement dimanche… » je commence en la regardant dans les yeux. Je passe une mèche de ses cheveux derrière son oreille, elle me chatouille le visage. « Mais j’ai possiblement prévenu tes collègues qu’il se pourrait que tu y sois un peu plus longtemps… » Un sourire en coin se pose sur mes lèvres. Samy m’a promis qu’il n’y aurait pas de problème si elle retournait au boulot plus tard dans la semaine, qu’il couvrirait pour elle.
Je fronce les sourcils lorsque ma meilleure amie attrape son portable, toujours installée sur moi. J’étire le bras pour attraper le coussin avec lequel elle m’a frappé pour le placer sous ma tête. Qu’elle reste comme ça à califourchon sur moi, hein, je suis très confortable, moi, sous elle. Elle peut bien faire ce qu’elle veut de moi. Burton s’est même couché à côté de nous. « Allo Leah ?! » (…) [color:877e==#990000]« Pétasse va !!!! Pour la peine tu garderas Burton le temps je sois à PARIIIIISSSSSSSS » Je souris en grand. C’était déjà prévu que Leah garde Burton, de toute manière. Je porte les mains à mes oreilles en grimaçant alors qu’on entend tous les deux Leah crier dans l’appareil. Erin pouffe, son regard m’évite et elle… rougit? Je fronce les sourcils. « Je l’ai à l’oeil aussi t’inquièteeeeee haha. Je te laisse les clés tu sais où. Bisous poulette » Okay… « Je t’aime moi aussi pétasse » Woah, je suis presque jaloux. Elle raccroche, me fixe en souriant. Je lui offre le même sourire. « Qui t’as à l’oeil? Et pourquoi? » Okay, je me doute de qui. Mais ça pourrait être Burton ou je sais pas, aussi. « Je suis prête à m’envoler avec toi » Je me mordille la lèvre en réalisant qu’elle m’a dit la même chose il y a longtemps, alors qu’on a… en tout cas. Je rougis presque. Erin se lève, me tends la main et je me mets sur mes deux pieds à mon tour. Je suis presque déçu, j’étais bien comme ça, avec le coussin, et Erin… « GO GOGO GOOOOOOOO je veux pas rater l’avion. » Je roule des yeux en riant. « Relaaaaaxe, on peut pas le rater. Ils peuvent pas partir sans nous. » Bon, faut quand même qu’on soit relativement à l’heure. Je hausse les épaules. « La compagnie de mon père a… un jet privé. » Je souris timidement, presque gêné d’avoir accès à autant de luxe. Elle se dirige vers l’entrée en chantant une chanson en français. Je l’écoute, attentif, la suivant d’un pas plutôt lent, zéro pressé, mais impressionné de l’entendre chanter en français — je ne comprends pas grand chose, mais détail. Je comprends surtout que c’est vraiment, vraiment… très sexy, quand elle chante des trucs que je n’arrive pas à saisir. Arrivé à sa hauteur, je passe un bras autour de ses épaules et lui colle un bisou sur la joue. « On va à Paris ensemble », je lâche. J’ai du mal à y croire moi-même. On va voyager ensemble. Le rêve.
Un bisou à Burton plus tard, on s’échappe vers ma voiture. J’attrape sa valise et la met dans le coffre, avant de rejoindre Erin dans la voiture. Sur le siège passager, j’y ai déposé Woody, ma pieuvre bleue que j’ai eu à l’aquarium quand j’étais petit. Lorsque j’ai vu la même peluche, mais rose, sur le lit d’Erin au début du mois de mai, je me suis donné comme mission de retrouver la mienne. Je me doutais que ma mère avait sans doute mis tous mes toutous au grenier, alors c’est là que j’ai cherché en premier. Et j’avais raison. Ça m’a pris un certain temps retrouver Woody par contre, mais ça m’a permis de retrouver le carton rempli de mes vieilles affaires de hockey, et donc de contacter Gary après avoir trouvé une vieille photo de nous deux sur la patinoire. Je m’installe derrière le volant et démarre ma voiture en attendant qu’Erin remarque ma vieille peluche. Sérieux, quelle coïncidence qu’on ait la même. « Riri, je te présente Woody », je balance lorsqu’elle la remarque. « Je l’ai eu quand j’avais… » Je plisse le nez pour calculer dans ma tête. « … six ans, je pense? À l’aquarium. J’ai remarqué que tu avais la même, l’autre jour, en faisant la cabane. » Je suis plutôt triste qu’on ait dû la détruire, d’ailleurs.
Vendredi 25 juin 2021 -> J’ai l’impression d’être dans un mauvais scénario. J’avais le sourire jusqu’aux oreilles avant qu’il ne se pointe pour me dire qu’il s’envole pour Paris. Il croyait peut-être que j’allais sauter de joie. - Ho yeah mais c’est top mon gars - NO WAY. Je ne veux pas qu’il parte. Encore moins sans moi. Il a beau me dire qu’il est indépendant et tout le tra la la, je m’en fiche pas mal. Bien sûr que je le retiens ici. Je l’entend encore me le balancer en pleine face lors de notre dernière déconvenue … Sombre souvenir. J’avais dis que j’étais prête à le suivre. C’était pas des paroles en l’air. Encore moins aujourd’hui. Je peux tout quitter pour lui. Mais le quitter lui ? Non… impossible. Plus les années passent, plus il est indispensable dans mon quotidien. Alors je lui gueule dessus sans ménagement. Ma déception est si grande que j’octroie les filtres. Il est pas content, c’est pareil. Je suis une Sanders qui se respecte. J’ai un caractère de merde et je le sais. « Y’a des Macdos en France, Riri… » « HANNN » Il me provoque. Je ne sais pas ce qui me retient de lui en foutre une. Ma bouche forme un O parfaitement symétrique. Les mots ne sortent pas dans l’immédiat. Adriel me scotch sur place avec son répondant. Ça ne lui ressemble pas d’être comme ça avec moi. Pourquoi tant d’acharnement ? Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter un tel traitement ? « Ouais bah tu sais quoi ? Va bouffer ton Mcdo à la française. Je m’en fous » Est-ce que je suis crédible ? Pas du tout. Je suis pire qu’un gosse qui fait une crise en plein magasin. Vous savez ? Celui qui se roule par terre en pleurant sa mère pour avoir un paquet de bonbons. Adriel tente de changer de conversation mais on me la fait pas à moi. Je gueule encore plus fort. De la voix j’en ai, il le sait. Je persiste et signe, je veux pas le voir partir. Je me rend même pas compte à quel point je suis possessif avec lui. Et comme si ça ne suffisait pas, ma valise ne trouve rien de mieux que de s’ouvrir en grand pour laisser échapper mes vêtements. Sérieux j’en ai marre. J’ai envie d’envoyer tout valser. Au lieu de ça je prend sur moi et je m’agenouille au sol pour ranger mes affaires. Mayers continue de me saigner en rajoutant qu’il part à Paris pour faire plaisir à quelqu’un qui compte beaucoup pour lui. Autant m’achever directement. Je le trouve plutôt sadique et mesquin aujourd’hui. Je lui arrache ma robe rouge des mains pour le fouetter avec. Pourquoi je serais gentille avec lui alors qu’il ne l’est pas avec moi ? « Erin — pourquoi je me foutrais — » Mon bras en suspend, je le foudroie du regard. « C’est toi lààààà !! Tu me parles de quelqu’un qui compte beaucoup pour toi. Au point de partir à Paris avec ! Tu me dis ça à moi Adriel ! A MOI ! Alors que tu sais très bien qu’à mes yeux c’est TOI qui compte le plus à mes yeux. J’ai eu tort de croire que c’était réciproque » Je grogne en pliant énergiquement ma robe dans ma valise. Robe que je portais en novembre d’ailleurs … Il peut toujours se brosser pour me voir dedans à nouveau. « Erin — arrête — je — » « T’y vas avec Lehmann c’est ça ?? Pourquoi t’es pas franc avec moi ?? Dit le que tu l’aime toujours ! » Ça me pince le coeur d’avouer ça. J’ai tellement peur qu’il confirme ce que je pense. Je m’occupe de ranger mes affaires dans mon sac sans relever les yeux sur lui. Je ne voudrais pas qu’il voie mes pupilles briller.
Adriel me tend une feuille plié en quatre. Je ne prend même pas le temps de l’ouvrir. J’en fais des confettis tel un Pitbull en colère. Qu’il s’estime heureux que je ne morde pas sa main. Je balance un « tu me saoule ». C’est à ce moment précis qu’il pose un genou à terre. J’ai vraiment l’impression ne pas maitriser la suite des évènements. Mon coeur tambourine tellement dans ma poitrine qu’il pourrait l’entendre. My god je suis pas prête. Mentalement, physiquement, psychologiquement. C’est trop soudain, trop direct. Je me suis marié avec son frère pour le fun. #détail. Mais là c’est différent. Avec lui j’ai pas envie de faire n’importe quoi. Y a un fossé entre Maxence et Adriel. La comparaison n’est même pas possible. Je l’observe, là, à mes genoux. J’ai un petit sourire timide et gêné sur le bord des lèvres. Inquiète, je lui demande ce qui lui prend. Est-ce qu’il compte vraiment s’unir avec moi ? Genre pour toujours. Erin Mayers ? Ça sonne pas si mal. Sauf que je suis carrément à côté de la plaque. Adriel n’a pas l’intention de me demander ma main. Tout ce qu’il veut c’est m’embarquer à Paris avec lui. Quelle sotte ! Je suis tombée dans le panneau comme une débutante. Un peu chamboulée par tout ça. Mes mains en tremblent. Il vient poser les siennes sur les miennes tandis que je tiens les débris de mon billet. Celui que j’ai déchiré comme une sauvage quelques instants plus tôt. Bravo Erin ! Il me faut un certain temps pour réaliser. Puis je le menace de l’étriper car il le mérite. Je met mon plan à exécution en me jetant sur lui avec une arme redoutable dans les mains : un oreiller. « ERIN! » Ouais bah tu peux toujours pleurer mon petit. Je me plains ouvertement. Il abuse sérieux. Mon petit coeur à manquer de s’effriter. C’est ignoble. « JE SAIS » « Tu le sais mais tu le fais quand même ! Attends que je me venge » Je suis championne dans le domaine. Mais ça ne sera pas tout de suite. Quand il s’y attendra le moins, c’est plus drôle. Je percute que miss Leah est de mèche. Parce que si lui il est là et pas elle … CQFD. Ouais je suis blonde mais pas stupide non plus. « HEY! Elle m’a forcé à lui dire où je t’emmenais » Il me vole mon oreiller des mains mais je le rattrape au vol pour lui balancer dans la figure une unième fois. « Elle savait la garce !! » J’en reviens pas qu’elle su tenir sa langue. < Mais elle a été parfaite. Elle ne t’a rien dit. » Parfaite parfaite … faut le dire vite. Bon okay, c’est ma meilleure amie, elle l’est forcément un peu. « J’avoue elle a gérer. J’imagine pas le chantage qu’elle dû te faire » La connaissant, elle a dû lui faire toute une liste de souvenirs à ramener. Souvenirs…bouffe … Ça me fait sourire rien que d’y penser. Je prends appuie avec deux mains sur ses pectoraux pour me pencher sur lui. Mes cheveux viennent lui chatouiller le visage mais ça n’a pas l’air de le déranger. Histoire de m’assurer que tout ça c’est pas le fruit mon imagination - Dieu sait qu’elle est débordante - je lui pose la question de but en blanc : On s’envole vraiment à Paris ?? Ouais parce que me parait un peu fou tout ça. J’ai toujours rêvé d’aller là bas. Mais avec lui c’est la cerise sur le gâteau. Je sens ses mains glisser le long de mes bras pour remonter jusqu’à mes épaules. Ça me donne des petits frissons. C’est pas désagréable tout ça. « Juste toi et moi… » Qu’il me murmure. Mon regard se fait plus tendre. Mon sourire aussi. Ma colère s’efface pour laisser place à un sentiment tout autre … Je me redresse légèrement en laissant glisser mes mains sur son torse. Je suis toujours installer confortablement à califourchon sur lui. Toute heureuse, je crie un : BONSOIR PARIS. Avec mon français approximatif. « On doit revenir normalement dimanche… » J’aime qu’il laisse planer le doute. « Normalement … » que je rajoute d’une voix suave et sexy. Aucun sous-entendus. Non vraiment haha. Peut-être un peu. J’ai envie de l’épouser ! Là ! Tout de suite maintenant. Nan je déconne.Ou pas … BAFFFFF. En fait j’en sais rien. Je suis trop euphorique pour penser à des choses sérieuses. « Mais j’ai possiblement prévenu tes collègues qu’il se pourrait que tu y sois un peu plus longtemps… » Il s’amuse avec une de mes mèches sauvages. Je me met à l’aise en posant mes avant bras sur lui. J’allonge mes jambes en les croisant en l’air. Mes yeux ne quittent pas les siens. Ni même mon sourire un peu niais. Il a tout prévu, il est parfait. « Et si on ne rentrait pas » Que je murmure en lui souriant avec tendresse. L’une de mes mains se glisse dans ses cheveux parce que je sais qu’il adore ça. Ça l’aidera peut-être à me répondre un oui.
Burton passe à proximité. Ça ramène un peu à la réalité. Qui s’occupera de mon compagnon en notre absence ? Je passe ma main dans mon dos pour récupérer mon portable dans ma poche arrière. Je le tiens de mes deux mains, non loin du visage de mon meilleur ami. Monsieur s’installe en positionnant l’oreiller derrière sa tête. Vas-y installe toi t’as raison, j’ai pas l’intention de bouger de là. Un petit rire m’échappe. Leah décroche aussi sec. Elle sait très bien pourquoi je l’appelle. Je le sent au son de sa voix. D’ailleurs, je lui fais remarquer. On se met d’accord qu’elle veillera sur Burton en mon absence. Puis, on se fait une petite discussion filles. Mayers a les oreilles qui traînent. Ses yeux parlent pour lui … A peine je raccroche que j’ai le droit à un questionnaire.« Qui t’as à l’oeil? Et pourquoi? » « Elias sort de ce corps ! » J’ai assez mon frère, merci. « Le pape » Mon visage tout prés du sien, je dégage mon téléphone de devant lui pour lui tirer ouvertement la langue. Me voilà enfin prête. Sans m’en rendre compte je cite une phrase qui nous ramène plusieurs années en arrière. Je m’en rend compte quand je le vois mordiller sa lèvre. Je mordille la mienne également en ayant les joues qui s’enflamment à mon tour. Et puis cette position là … Je redresse bien vite en lui proposant mon aide avec ma main. L’excitation du départ me reprend. Je lui dis de ce dépêcher. Je veux pas qu’on rate notre vol. Imaginons qu’il y ai des bouchons sur la route. Pire, que la voiture tombe en panne. Le temps presse. « Relaaaaaxe, on peut pas le rater. Ils peuvent pas partir sans nous. » Je me retourne sur lui en arquant un sourcil. Qu'est-ce ce qu’il veut dire par là ? « Genre on est des VIP haha ! Redescend sur terre Mayers » Je continue de marcher vers l’entrée en portant mon imposante valise. J'espère que je n’ai rien oublier. « La compagnie de mon père a… un jet privé. » « Un jet privé ?? Tu me l’a joue à la cinquante nuance de Grey là ? » Que je lui dis d’un air amusé. Y aura une chambre rouge aussi ? Brrrrr… retire toi ça de la tête Sanders. Focus sur le voyage. Je chante une chanson en français avec un large sourire. Mes lèvres s’étirent un peu plus en sentant le bras d’Adriel se glisser sur mes épaules. Instinctivement, je prends appui sur lui tout en continuant de chanter. « On va à Paris ensemble », Ensemble jusqu’à la fin des temps. A la vie à la mort. Manders un jour, Manders toujours. Ma tête vient s’incliner sur son épaule tandis qu’on passe le seuil de ma porte dans la bonne humeur.
Adriel s’occupe de mettre ma valise dans son coffre. Je vais pour m’installer côté passager mais une peluche occupe déjà ma place. Je la récupère et m'assoit tout en la détaillant. Elle ressemble trait pour trait à Miss Hug. « Riri, je te présente Woody » Woody comme toy story ?! « Bonjour Woody »Dit-je tendrement à sa peluche comme si elle était vivante. Je me confie beaucoup ma pieuvre quand c’est pas mon chien. Je suis pas folle hein. A défaut d’avoir mon confident sous le coude. Système D. « Je l’ai eu quand j’avais… six ans, je pense? À l’aquarium. J’ai remarqué que tu avais la même, l’autre jour, en faisant la cabane. » Je pose sa pieuvre sur mes cuisses. « C’est marrant, moi aussi je l’ai eu dans un aquarium. Celui de Bayside ? J’ai des photos chez moi, je te montrerais » Si on rentre un jour … Durant le trajet je peux pas m’empêcher de serrer cette peluche contre moi. En plus elle sent son odeur, je crois que je vais dormir avec … (la peluche ? ) Ou bien …. les deux. Durant le trajet je suis un peu stressée. Genre je regarde ma montre trente-six mille fois. « BOUGE AVEC TA CHARETTE » Que je râle en passant ma tête à l’extérieur. Le péquenot devant nous n’avance pas avec sa Chevrolet. Le gars me regarde avec des gros yeux lorsque Adriel le double. Je fais ma pétasse en levant le menton. Lunette de soleil sur nez, je suis fière dans la Masérati de Monsieur Mayers. Le ronronnement de son V8 me donne des frissons.
Voilà enfin l’aéroport. Adriel insiste pour porter ma valise. « Okay mais je garde Woody » J’embrasse sa peluche tendrement en riant. Il me tarde que Woody rencontre Miss Hug. On avance vers le guichet pour s’enregistrer. Une hôtesse nous invite à la suivre vers une allée différente des autres passagers. On va vraiment avoir un jet privé ?? Quand on rentre dans l’habitacle de notre moyen de transport je sautille de joie. « C’est trop beau !!! » J’ai des coeurs pleins les yeux. « J’ai jamais pris l’avion… » Il le sait … Mais j’ai besoin de le dire à haute voix. Les sièges sont super spacieux. Je peux pas. Comparer avec ce que je ne connaît pas. Mais j’imagine qu’on a beaucoup de privilèges comparé aux autres gens. Je prend direct la place côté hublot. J’ai envie de voir le monde de là haut … Plus haut que les étoiles … avec lui. C’est magique. On nous invite à attacher nos ceintures. Oula je stresse !!! Instinctivement je cherche la main d’Adriel pour me rassurer. « J’ai peur » Je sens une boule se former dans ma gorge. L’avion commence à rouler sur la piste. Mes doigts se referment un peu plus sur sa main. Je ferme les yeux comme si ça aller changer quelque chose. C’est psychologique, ça aide quand même un peu. On est déjà dans le ciel mais je n'ose pas rouvrir les yeux. Limite je me retiens de respirer en espérant être déjà arrivé à Paris. On va éviter … En dix-huit heures de vol j’ai le temps de mourir asphyxié.
Vendredi 25 juin 2021 Une fois mon petit plan en marche, on dirait bien que je suis incapable de m’arrêter. Erin s’énerve un peu plus à chacune de mes phrases on dirait bien, et je me demande vraiment pourquoi je fais ça — comme pour la tester peut-être, comme si le fait de continuer ma plaisanterie allait finir par me révéler pourquoi sa réaction face à “mon” départ est intense ainsi. C’est plus fort que moi. “Je” ne pars que quelques jours hein, ce n’est pas comme si je lui annonçais que je partais un mois, deux, douze, si? Ce temps-là, à voyager pendant des mois et des mois, c’est terminé. Du moins, par moi-même. Parce que l’idée de voyager avec Erin m’enchante, et l’idée de voyager sans elle, d’être loin d’elle, m’enchante beaucoup moins. Okay, pas du tout. N’empêche, elle me dit que d’aller à Paris, ce n’est pas comme aller chez McDo, et je ne peux m’empêcher de lui faire remarquer qu’il y en a en France également. La blonde semble choquée d’un tel commentaire. « HANNN » s’exclame-t-elle. Je pince les lèvres en attendant qu’elle me réplique quelque chose d’autre, mais ça ne vient pas tout suite. On dirait qu’elle ne sait pas quoi répondre. Et j’ai envie de prendre mes jambes à mon cou en voyant le regard qu’elle me jette. « Ouais bah tu sais quoi ? Va bouffer ton Mcdo à la française. Je m’en fous » Je hausse un sourcil, me retenant de rouler des yeux. Bien sûr qu’elle s’en fout. J’ai quand même envie de rire en l’entendant mentionner du McDo à la française. Bon, c’est bien vrai que le menu peut différer d’un pays à l’autre. Ne sachant quoi répondre de plus, toujours abasourdi par cette réaction à laquelle je ne m’attendais pas, je change de sujet. Ça ne passe pas. Erin monte d’un ton. Même sa valise se prononce en étalant son contenu sur le sol. Je me penche pour l’aider à ramasser, mentionne que ce sera une personne qui compte beaucoup pour moi qui m’accompagnera — elle, bien entendu, mais elle ne le sait pas encore —, et elle me fouette avec la même robe rouge qu’elle portait en novembre dernier… Tentant de me protéger avec mes bras, j’essaie de lui demander pourquoi je me foutrais d’elle. Hello Adri le naïf. Ma meilleure amie s’arrête un instant, le bras en l’air, et me jette un regard noir. Je fige. 1, 2, 3, soleil. « C’est toi lààààà !! Tu me parles de quelqu’un qui compte beaucoup pour toi. Au point de partir à Paris avec ! Tu me dis ça à moi Adriel ! A MOI ! Alors que tu sais très bien qu’à mes yeux c’est TOI qui compte le plus à mes yeux. J’ai eu tort de croire que c’était réciproque » Je me mords la lèvre, ses paroles me rentrant en plein dedans. C’est moi qui compte le plus à ses yeux? Mon coeur tambourine contre ma poitrine. C’est moi. Pourquoi est-elle persuadée que ce n’est pas d’elle dont je parle? Espèce de gros naïf, Mayers. Sa dernière phrase me fait mal. Parce que c’est totalement réciproque, si elle savait à quel point. « Mais t’es la personne qui compte le plus à mes yeux aussi, Erin… », je murmure en essayant de la regarder directement dans ses émeraudes. Mais son regard est rivé sur la robe rouge, qu’elle plie énergiquement avant de la remettre dans sa valise. « T’y vas avec Lehmann c’est ça ?? Pourquoi t’es pas franc avec moi ?? Dit le que tu l’aime toujours ! » Mon coeur se sert. Pourquoi pense-t-elle ça? On dirait qu’elle est jalouse. Et ça me fait tout drôle. Ça ne fait pas de sens pour moi. Comment peut-elle être jalouse alors que c’est elle qui m’a dit qu’elle ne voulait pas de moi comme petit ami? Et à ce que je sache, quand j’étais avec Ambre, Erin l’aimait bien. Les deux s’entendaient vraiment bien. Son regard fuit toujours le mien. [color:5296=#cornflowerblue]« Non… C’est pas avec Ambre. C’est fini entre elle et moi…» je dis doucement, timidement presque. Je vais toujours aimer Lehmann. Pas de manière amoureuse, nécessairement. Mais elle aura toujours une place spéciale dans ma vie. Sauf que c’est Erin que j’aime.
*Silence dans ma tête.*
Mais maintenant, c’est clair pour moi. Je l’ai toujours aimée. J’aimerais plus, mais je respecte que ce n’est pas le cas pour elle, de cette manière-là en tout cas. Bien que je commence à en douter vu sa réaction, ce qui s’est passé à l’anniversaire des jumeaux aussi… Ça me paraît quand même vraiment peu probable qu’elle veuille être en couple avec moi. Alors ce n’est pas aujourd’hui que je vais lui avouer tout ça.
Dès que je sors le papier plié en quatre de la poche arrière de mon jeans, Erin s’en empare et la déchire en mille morceaux. C’est une chance qu’aujourd’hui, on puisse avoir les billets sous format électronique. Mon coeur se pince lorsqu’elle me balance que je la saoule. Je ne veux pas la saouler. Je déteste la saouler. Alors je mets mon prochain plan en marche et je pose un genou à terre, imitant notre petit jeu de mariage au centre équestre, mais aussi à l’anniversaire. Elle m’a embrassé. Je n’en reviens toujours pas. Je ne sais pas si elle s’en souvient et je n’ose pas le lui demander. Ses lèvres étaient douces et elles goûtaient bon… la fraise. L’absinthe. Un bon mélange, étrangement. Particulièrement sur ses lèvres. Je lui annonce qu’on s’en va à Paris, elle et moi. Sous le choc, elle se penche de nouveau pour attraper les morceaux de papier qu’elle a déchirés. J’attrape ses mains qui tremblent. Mon coeur est gonflé d’amour pour elle, de la voir émue comme ça. De savoir qu’on va passer les prochains jours sur le territoire français ensemble. Puis, sorti de nulle part, elle se jette sur moi pour me ruer de coups de coussins. Je lui donne raison, c’est vrai que j’ai abusé. « Tu le sais mais tu le fais quand même ! Attends que je me venge » Mes protestations se mêlent à mon rire. Okay, j’avoue que j’ai quand même un peu peur. « Je m’excuuuuuuuse », je plaide, parce que ça vaut la peine d’essayer de plaider mon cas. Juste au cas. Je ne sais pas trop ce qui m’a pris, sérieux. Vraiment, c’était peut-être pour la tester… Je proteste que Leah m’a forcée à lui dire où j’emmenais notre meilleure amie. Leah est déterminée comme fille, c’est fou, elle arrive toujours à avoir ce qu’elle veut, ahah. J’arrive à enlever l’oreiller des mains de la blonde, mais elle le reprend et me frappe une autre fois avec. « Okay, ça suffiiiiiiiit! » je clame en le balançant un peu plus loin. Je le mérite, mais y’a des limites quand même. « Elle savait la garce !! » Je ris en haussant les épaules, avant d’ajouter qu’elle a été parfaite puisqu’elle ne lui a rien révélé. « J’avoue elle a gérer. J’imagine pas le chantage qu’elle dû te faire » Je soupire, un sourire malicieux au bord des lèvres. « Je dois lui ramener plein de macarons. Et toutes sortes d’autres choses. » Je roule des yeux. Dans les jours qui ont suivi la révélation, elle m’a envoyé par sms tout plein d’autres trucs à ajouter à la liste infinie de choses qu’elle veut que je lui ramène.
Les deux mains d’Erin se posent sur mon torse et j’arrête de respirer une fraction de seconde. Si proche. Ses cheveux caressent mon visage. Elle me sourit, elle rayonne suite à mon annonce. Elle veut s’assurer qu’on va vraiment à Paris, que ce n’est pas un rêve. Mes mains à moi remontent le long de ses épaules. Je ne sais plus quelle est la limite du tactile avec elle… ça fait longtemps. Je lui confirme que ce sera juste elle et moi. L’idée m’enchante tellement. Juste elle et moi… à Paris… dans notre bulle rien qu’à nous deux. Son regard s’attendrit. Je ne vois plus de colère dans ses yeux. Ses doigts glissent sur mon torse délicatement et un petit frisson me parcourt. Approche… que j’ai envie de lui dire. Mais ça ne sort pas. L’envie de l’embrasser se fait forte en ce moment-même. Mais je résiste, ce ne serait pas sage. Loin est mon intention de mettre un malaise entre nous deux, juste avant qu’on s’envole pour Paris en plus. Je lui dis qu’on doit normalement revenir dimanche, en mettant bien l’accent sur normalement. « Normalement … » Erin semble l’avoir remarqué, et on dirait que ça lui plait. Sa voix se montre… suave, sexy, me faisant sourire bêtement, automatiquement. Ce ton-là, elle l’employait quand on était ensemble, surtout… ou bien pour plaisanter. Mais là, il n’y a pas une once de plaisanterie dans sa voix. J’ajoute que j’ai même prévenu ses collègues qu’il se pourrait qu’elle revienne un peu plus tard. Je les aime bien. Ils m’ont pratiquement encouragé à nous faire revenir plus tard. Mon index attrape une mèche de ses cheveux dorés. Erin se rapproche davantage, comme si elle lisait mes pensées, en posant ses avant-bras sur moi. Ma respiration se fait de plus en plus courte. Son parfum m’enveloppe, m’enivre… Adriel. Stop. J’arrive de moins en moins à retenir ce genre de pensées. Erin va même jusqu’à s’allonger sur moi. Qu’est-ce qu’elle prend ses aises. Et ça ne m’embête pas le moins du monde. J’aime ça. J’adore ça. « Et si on ne rentrait pas » Son souffle caresse mon visage. J’arrive même à détecter le parfum de fraises sur ses lèvres. J’ai envie d’y goûter. Encore plus quand elle glisse une main dans mes cheveux. Je pousse un soupir de bien-être en fermant les yeux. Je pose mes mains dans le bas de son dos, c’est plus fort que moi, je veux la sentir encore plus près de moi. « Tout ce que tu veux », je dis tout bas. Bien que ça soit exactement ce que je veux moi aussi. Tant que je suis avec elle, c’est tout ce que je veux. Je pourrais être heureux n’importe où, n’importe quand, tant qu’elle est à mes côtés.
J’ouvre les yeux quand je sens du mouvement à côté de nous. C’est Burton qui vient nous coller un peu à son tour, se demandant probablement ce qu’on fait comme ça par terre. Je me retrouve avec le téléphone de Riri presque collé contre mon nez et j’en profite pour placer un oreiller derrière ma tête sous son rire. Autant me mettre confortable tandis qu’elle appelle sa meilleure amie. Une fois que Leah a fini de crier, mes mains retournent se poser dans le bas du dos de la vétérinaire. C’est plus confortable comme ça. Lorsqu’elle raccroche, je ne manque pas l’occasion de l’interroger sur ce qu’elle vient de lui dire. « Elias sort de ce corps ! » Je fronce des sourcils. Je suis pas comme Elias, si? Je sais bien qu’il l’interroge ici et là. Mais moi, ce n’est pas pareil. C’est la curiosité qui parle. Je hausse les épaules. « Bah pour savoir, seulement », je dis. Et je suis pas certain qu’Erin s’assoirait sur son frère à califourchon comme ça, hein. « Alors? » je reprends. « Le pape » Je roule des yeux en riant. « Et moi, je suis Spider-Man », je réponds, sarcastique. C’est bon, elle ne me dira pas, ça ne me sert à rien d’insister. Elle tasse son téléphone pour me tirer la langue. Je mime un bisou avant de rire doucement et je l’observe en me mordillant la lèvre… geste qu’elle imite à son tour. Embrasse-moi. L’instant d’après, elle se lève rapidement et me tend la main pour m’aider à mon tour. Sanders ne perd pas une seconde, il faut y aller maintenant, car selon elle on pourrait être en retard. Je la somme de relaxer, on ne peut pas le rater parce qu’on sera les seuls passagers. La surprise sur le visage d’Erin m’amuse et me fait sourire. « Genre on est des VIP haha ! Redescend sur terre Mayers » Un sourire malicieux se pose sur mes lèvres. C’est exactement ça. En quelque sorte. Disons que ça aide que mes parents aient pas mal d’argent et que la compagnie de mon père ait un jet privé à disposition (ils font beaucoup de voyages d’affaires). Je marche quelques pas de plus rapidement pour aller attraper la valise d’Erin et la traîner pour elle en lui expliquant qu’on sera en jet privé. « Un jet privé ?? Tu me l’a joue à la cinquante nuance de Grey là ? » Je hausse un sourcil. « Cinquante nuance de Grey? C’est pas un film de… sexe, ça? » je demande presqu’en chuchotant, en rougissant légèrement, ne voyant pas la référence. Parce que je n’ai jamais vu le film; bien sûr, je sais un peu ce que c’est, je pense avoir vu une ou deux bandes-annonces et on s’entend que c’est un phénomène mondial. Je ne vois juste pas c’est quoi le lien entre ce film et le jet privé. Peut-être qu’il en a un, un avion, ce dude. N’est-il pas riche? En tout cas. Erin nous enveloppe d’une chanson en français. C’est tellement… sexy. Je passe un bras autour de ses épaules et elle s’appuie sur moi. N’en revenant pas moi-même, je répète qu’on va à Paris. Elle et moi. J’y suis déjà allé, mais j’ai l’impression que ce sera la première fois. Ce le sera avec elle et c’est tellement spécial.
Je place sa valise dans le coffre et la rejoins à l’avant de la voiture. Erin observe ma peluche d’enfance avec attention et je ne peux m’empêcher de sourire en grand. Je les présente l’un à l’autre. « Bonjour Woody » dit-elle tendrement à la pieuvre, ce qui me fait sourire davantage. Je lui explique où je l’ai eue quand j’avais six ans. « C’est marrant, moi aussi je l’ai eu dans un aquarium. Celui de Bayside ? J’ai des photos chez moi, je te montrerais » Ma tête se tourne vers elle et je la hoche. « Oui, c’est ça! » je réponds avec enthousiasme. C’est fou quand même de penser qu’on a été au même endroit quand on était petits. Bon, pas mal d’enfants ont probablement été à l’aquarium de Brisbane, mais détail. « J’adorerais les voir », je réponds pour les photos. Je veux surtout voir comment était Erin quand elle était petite. Mignonne comme tout, aucun doute. Elle m’a déjà montré des photos, mais ça fait vraiment longtemps, il faut dire. Il y en avait quand même pas mal d’accrochées chez sa mère, aussi, si je me rappelle bien. Je démarre ma Maserati et nous sortons du stationnement. Ma meilleure amie sers ma peluche contre elle, on dirait qu’elle l’a déjà adoptée. J’ai l’impression que je ne pourrai pas la récupérer, ahah. Sauf que bon, pour être franc, la lui laisser me ferait plus que plaisir. Sur la route, il y a un peu d’embouteillages, rien de grave, mais je sens le stress d’Erin monter d’un cran — le mien un peu aussi, mais on a encore du temps devant nous. « BOUGE AVEC TA CHARETTE » Je tourne la tête brièvement en direction de la blonde, les yeux écarquillés, surpris qu’elle s’attaque comme ça au conducteur devant nous — okay, il ne va vraiment pas vite —, puis j’éclate finalement de rire. Je pose ma main sur sa cuisse en regardant vers l’avant et je la squeeze dans un geste que je veux rassurant. « Ça va, Riri, on a encore un peu de temps. » Mais les gens lents sur la route alors qu’ils peuvent clairement aller plus vite, ça m’énerve, alors je change de voie pour dépasser la Chevrolet. J’appuie sur la pédale d’avantage, autant en profiter avec ma voiture.
On arrive finalement à l’aéroport et on stationne ma voiture dans le stationnement à étages. Elle restera là le temps qu’on est à Paris. Erin commence à sortir sa valise de la voiture, mais je prends le relais. « Je m’en occupe », je dis dans un petit sourire. « Okay mais je garde Woody » dit-elle en l’embrassant. « Genre pour toujours? » je demande, amusé. « Deal », je réponds en riant légèrement. Ouais, je ne la récupérerai pas, je le sens. Je passe ma guitare dans son étui sur mon épaule et mon sac à dos sur l’autre. Comme je bougeais beaucoup durant mon tour du monde, j’ai toujours voyagé assez léger. C’était plus simple comme ça. On arrive au guichet pour nous enregistrer, passer aux douanes, puis on nous dirige vers le petit avion qui nous emmènera sur le territoire français. Une fois à l’intérieur, je dois arriver que je suis impressionné. J’ai déjà eu l’occasion d’être en jet privé avec ma famille, mais celui-là est vraiment cool. C’est surtout le fait qu’on est les seuls passagers. Pas d’adultes. Ahah. Juste nous deux (et le staff). Erin est surexcitée et ça me fait plaisir à voir. « C’est trop beau !!! » Je hoche la tête en rangeant sa valise dans un coin et en soulevant les deux autres sacs pour les placer dans les compartiments au-dessus de nos têtes. « J’ai jamais pris l’avion… » Je me laisse tomber sur un siège en tapotant celui à côté de moi, près du hublot, pour qu’elle me rejoigne. Elle ne tarde pas à le faire. « Je sais… comment tu te sens? », je réponds. Je me penche au-dessus d’elle pour regarder moi aussi au-travers de la petite fenêtre. Bon, on est encore au sol, il n’y a pas grand chose à voir encore, mais j’ai toujours aimé les aéroports. Une hôtesse nous demande d’attacher nos ceintures parce qu’on ne tardera pas à décoller. On s’exécute, puis la main de ma meilleure amie attrape la mienne. Je tourne celle-ci pour qu’on soit paume contre paume et j’enlace mes doigts avec les siens. « J’ai peur » L’avion commence à bouger et ses doigts se referment un peu plus sur les miens. Je colle ma tête sur la sienne. « Ça va aller », je murmure, bien à mon aise. Je lève le regard sur elle et remarque qu’elle a fermé ses yeux. Je lâche alors sa main pour enrouler mon bras autour de ses épaules et l’attirer un peu plus vers moi, caressant son bras de mon autre main. « On va bientôt être plus haut, et tu verras, ça va brasser beaucoup moins… » Et comme de fait, même pas trente minutes plus tard, le petit panneau lumineux qui indique si on doit mettre la ceinture ou pas s’éteint. Je relève légèrement le menton alors qu’Erin se redresse et ma bouche se retrouve tout près de son oreille. « Tu vois? C’était pas si pire, non? » Je ne sais pas ce qui me prend, si c’est le parfum de ses cheveux qui m’enivre trop ou quoi, qui me fait perdre la tête, mais je dépose un petit bisou tout près de sa tempe, tout délicat. Puis… un autre un peu plus bas, et un troisième, sur sa joue. Je me recule, me rendant compte que je suis en train de me laisser emporter, je me mordille la lèvre en sentant mes joues s’enflammer. Je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit que l’hôtesse nous approche. « Je peux vous servir quelque chose à boire? À manger? » Elle nous tend les menus. Je n’ai pas très faim. « Je vais prendre seulement une bière, merci », je réponds, avant de me tourner vers Erin qui pourra passer sa commande. Puis, l’hôtesse repartie, je me trouve de nouveau seul avec ma meilleure amie et je m’empresse de me lever. « Je vais aux toilettes », je lui annonce d’une voix que je veux nonchalante, mais qui trahit quand même une certaine nervosité. J’aurais tellement continué de l’embrasser si je ne m’étais pas arrêté à temps. Mais il faut que j’aille me rafraichir les idées à la salle de bain. Une fois enfermé dans la minuscule pièce, je m’appuie contre la porter et me passe une main sur le visage. Ressaisis-toi, Adriel. J’ai pourtant été capable de ne pas songer à l’embrasser comme ça pendant des années. Je pouvais être en sa présence en n’y songeant pas, vivant notre super amitié bien normalement. Mais depuis cette nuit de novembre… et puis février… Argh. Une fois que j’ai calmé les battements de mon coeur — un peu —, je sors de la salle de bain et me dirige vers Erin en affichant un sourire. « Alors », je dis, comme s’il ne s’était rien passé quelques instants plus tôt, « il y a des trucs que tu veux faire en particulier, à Paris? La Tour Eiffel, bien sûr? » Ma spécialité: le changement de sujet. Je sais, je sais. Je suis sûre qu’elle appréciera la vue. Je pourrai aussi prendre des photos d’elle, de la superbe vue. Sachant très bien que je la trouverai plus belle, elle, que toutes les plus magnifiques vues du monde.
Vendredi 25 juin 2021 -> Le comportement d’Adriel m’exaspère. Ça ne lui ressemble pas. Je le trouve odieux. Dans un cri venant du coeur, je lui confie qu’il est la personne qui compte le plus à mes yeux. Elias aussi bien sûr. Mais c’est …. différent. Mayers c’est fait une place que personne ne peut détrôner. Et plus les années passent plus j’ai envie de lui appartenir. Il a su me prouver qu’il est vraiment un cran au-dessus. Loyal surtout. Ça me fait mal qu’il me dise que cette personne qu’il embarque à Paris ce n’est pas moi. Pas seulement pour le voyage. Mais la manière dont il considère celle-ci. Je pensais que c’était moi … Parce que lui l’est à mes yeux. Énervée, je range ma robe rouge dans mes bagages. J’aimerais que Leah arrive pour me barrer le plus loin possible avec elle. « Mais t’es la personne qui compte le plus à mes yeux aussi, Erin… », Mon geste ralentit. J’ai du mal à réaliser. Je suis tellement sous la colère que j’ai du mal à aligner tout dans ma tête. Bornée je balance le nom de Lehmann. J’appréciai cette fille avant qu’elle ne sorte avec mon meilleur ami. Jalouse de cette belle relation qu’ils ont eu ensemble. En voyant Adriel tactile, amoureux surtout, j’avais l’impression de le voir filer entre mes doigts. Et ça sa m’effraie. Je sais pas l’expliquer. J’aimerai qu’il se contente de notre belle amitié. On pourrait vivre heureux comme ça. Il n’a pas besoin d’autres filles. Surtout que la plupart lui font du mal. J’oublie pas que j’ai été la première … Mais je n'étais pas prête à l’époque … Trop jeune, trop naïve. Aujourd’hui ça serait différent. « Non… C’est pas avec Ambre. C’est fini entre elle et moi…» Je relève doucement mon regard émeraude sur lui. Aucun mot ne sort d’entre mes lèvres. On se contemple yeux dans les yeux. Comme si ça suffisait pour qu’on se comprenne.
« Je veux être avec toi Adriel … toute une vie ne suffirait pas pour t’aimer »
Quelques flashs de novembre viennent danser dans ma tête. J’ai l’impression de sentir ses caresses. Son souffle sur ma peau. J’ai vibré de tout mon être cette nuit-là. L’alcool était un bon prétexte. Mais j’avais toute ma tête. Quand il m’a rejoint sur le canapé, je suis venu chercher ses lèvres de manière délibérée. Nos langues ont dansé ensemble mais pas seulement. Je pouvais sentir mon coeur étreindre le sien. C’est comme si j’avais trouvé mon autre moitié. C’était si évident que j’ai encore pris peur comme une idiote … Pourtant ça ne pouvait pas être plus clair. Mais ce je ressens et si fort que je ne pourrais faire machine arrière. J’ai besoin d’être certaine que ça soit réciproque. Je veux m’assurer qu’il soit prêt. Ne surtout pas mettre en péril notre amitié.
Quand il me sort son papier, je ne réfléchis pas, je le déchire en deux. Je suis trop impulsive, c’est un problème chez moi. Héréditaire de mon frère, mon père. Même Ellie n’y échappe pas. C’est propre aux Sanders. Une marque de fabrique. C’est à ce moment précis qu’il décide de cesser de me mener en bateau - Il serait temps - Quand il m’annonce qu’il va à Paris avec moi j’en ai les mains qui tremblent. Ses mains sur les miennes, je m’apaise comme je peux. La tension est si forte. Je passe par tout un tas d’émotions. J’ai envie de crier et de pleurer. Je ne peux pas accuser mes hormones cette fois. Mon esprit de vengeance prend le dessus. Je me met à le frapper avec un oreiller en me plaignant de son attitude. « Je m’excuuuuuuuse » Trop facileeee !! J’ai cru j’allais rendre l’âme avec ses histoires. C’est odieux de sa part. Je continue. Bordel je vais m’envoler à Paris avec lui. J’en reviens pas. Quand je disais que j’étais prête à tout quitter pour lui, ce n’était pas des paroles en l’air. La preuve ! Je suis prête à sauter dans l’avion avec lui. « Okay, ça suffiiiiiiiit! » « Hummmm…. » que je grogne en le fixant. Il m’explique que ce plan diabolique a été fait dans la confidence avec ma meilleure amie. Mes deux meilleurs amis qui se liguent contre moi. Franchement ! Et moi qui croyais que je pouvais leur faire confiance. En vérité ça me plaît bien tout ça. Paris …. Je suis sur un nuage. Ou plutôt sur Adriel qui j’emprisonne entre mes deux cuisses. « Je dois lui ramener plein de macarons. Et toutes sortes d’autres choses. » Un petit sourire s’étire sur mes lèvres alors que je pose mes deux mains sur son torse en penchant sur lui. Je lui demande me confirmer notre voyage sur la capitale Française. Ça me paraît complètement fou. Adriel me rassure que oui en se montrant tactile à son tour. J’aime sentir ses mains sur moi. Ça me procure une sensation très agréable. Sans m’en rendre compte mes mains continuent à parcourir son torse et ses formes généreuses. Grrrrrr…qu’est-ce qui me prend de le fixer comme ça. Ressaisit toi. J’ai l’impression qu’il me demande de me pencher un peu plus, avec son regard là … je croirais presque qu’il a envie de m’embrasser. On est censé rentrer dimanche. Mais Mayers me fait clairement sous entendre qu’on peut rester bien plus longtemps. Je laisse planer quand j’en ai très envie moi aussi. On sera comme dans notre cabane de draps là bas. Juste nous deux dans la capitale des amoureux … Finalement, je cède à me rapprocher en m’installant confortablement sur lui. Peut-être que je le provoque, allez savoir. Jusqu’à où il pourra tenir ? Je lui souffle qu’on pourrait rester indéfiniment là bas. Mes doigts se perdent dans ses cheveux. Lorsque je sens sa main parcourir le bas de mon dos, je ferme les yeux moi aussi. Je repense à la première fois qu’il a eu ce geste. C’était à la patinoire. On a échangé notre premier baiser là-bas. « Tout ce que tu veux » Je rouvre doucement les yeux pour le regarder tendrement. Je veux être à toi …
Stop, faut que je me ressaisisse. On n’est même pas arrivé à Paris ! J’attrape mon téléphone pour joindre Leah et lui dire ce que je pense de tout ça. Elle fait sa maligne. Mais quand je l’aurai en face je me gênerai pas pour lui sauter dessus. En vrai, j’ai envie de crier un MERCI. Adriel fait sa commère en cherchant à en savoir plus sur notre conversation. Je le compare à mon frère. Il me fait son interrogatoire comme mon aîné. Please, j’en ai assez d’un, pas deux. « Bah pour savoir, seulement. Alors ? » Il croit peut-être que je vais lui répondre. Je mime une fermeture sur mes lèvres. Je peux le faire mariner un peu avec tout ce qu’il vient de faire subir. Ce n’est pas cher payé. « Et moi, je suis Spider-Man » J’arque un sourcil. « A choisir je préfère Batman. Je le trouve plus … bestial ! » L’homme araignée et trop efféminé à mon goût. J’aime les hommes, les vrais. Un peu bourru haha. Okey… Adriel est un mignon. Mais je l’aime comme il est. « Je pourrais être ta Catwoman. Miaoouuuu » Que je dis en faisant semblant de le griffer avec mes ongles et mon air félin. Je suis d’humeur taquine. Mon téléphone retrouve ma poche arrière. Je lui tire la langue malicieusement. En retour, il me mime un bisou. Instinctivement je me mordille la lèvre en rougissant légèrement. Trop de souvenirs se bousculent dans ma tête. Histoire de rompre ce malaise, je décide de me lever en lui tendant la main pour qu’il fasse de même. Debout gros patapouf. J’ai peur qu’on rate l’avion. Ce voyage me tient beaucoup trop à coeur. Adriel tente de me rassurer en me disant qu’il ne partira pas sans nous. Je trouve ça un poil prétentieux. Le jet privé me fait écarquillé les yeux. J’ai tout de suite la référence du fameux film cinquante nuances de Grey. Même si c’est un hélico. Détail ! Ça vole tout pareil. « Cinquante nuance de Grey? C’est pas un film de… sexe, ça? » Je roule des yeux. Ce n’est pas un porno à proprement parler. Après il n’ a pas totalement tort, le film se centre pas mal sur des moments charnels. « Du sexe … tout de suite ! Tsss… Debout cinquante nuances de Mayers. Paris n’attends pas ! » Ma langue claque dans mon palais. Cinquante nuances de Mayers …. Ça sonne pas si mal. Je suis tellement joie que je chante une chanson en Français. A nous PARIS !!!!
On arrive à sa voiture. Choupette va rester sagement ici. J’aime ma voiture mais là je veux pas risquer une panne pour me rendre à l’aéroport. L’enjeu est trop grand. Adriel s’occupe de mettre ma valise dans son coffre. Ma place est déjà occupée par une adorable peluche. Peluche qui me rappelle la mienne. Seule la couleur diffère. Il m’explique qu’il a eu quand il est petit à l’aquarium de Bayside. J’ai des photos tout ça. On les regardera à notre retour que je propose. « J’adorerais les voir » On est pas encore partie qu’on a déjà tout un programme de prévu. Seule immortalité pourrait nous permettre d’avoir le temps de faire tous nos projets. Woody termine blottit contre moi. L’odeur qu’il porte m’apaise. Mais pas assez face à un autre usager de la route trop lent à mon goût. Je peste contre le conducteur comme s’il pouvait m’entendre. C’est la main d’Adriel sur ma cuisse qui me fait stopper net dans ma colère. Ça agit chez moi comme un interrupteur. PAF, envolé la colère ! Bonjour le malaise. Il n’a pas l’air de se rendre compte de son geste. Les yeux fixés sur la route, il ne détourne même pas les yeux sur moi. « Ça va, Riri, on a encore un peu de temps. » Je me détends en joignant ma main à la sienne en détachant un petit sourire. « Je suis impatiente si tu savais » Que je soupire après avoir rempli mes poumons en entier.
Nous voilà à l’aéroport. Machinalement je récupère ma valise dans son coffre. « Je m’en occupe » Qu’il me propose gentiment en me décochant un sourire. J’y répond en rajoutant que je garde sa peluche avec moi. J’ai pas envie de servir à rien non plus. « Genre pour toujours? Deal ? » Je lève la peluche face à moi tout en continuant de marcher à ses côtés. « Pour toujours » J’y dépose un bisou sur sa frimousse toute douce. « Avec toi » Woody ira avec Miss Hugs et Moi … avec lui. On s’approche du guichet pour s’enregistrer. Une hôtesse nous guide jusqu’au Jet. J’ai vraiment l’impression d’être dans un film. J’ai pas l’habitude de tout ce luxe. Adriel à beau avoir une famille aisée. Il reste sobre. Je me suis jamais sentie rabaissé à ce niveau-là. Mon enthousiasme se mélange à la crainte de n’être jamais monté dans un avion. Ça m’effraie un peu, j’avoue. . « Je sais… comment tu te sens? » Il tapote le siège à côté de lui pour m’inciter à m’asseoir. Je me faufile devant lui pour m’y glisser. « J’ai un peu les pétoches mais ça va » On ne va pas se mentir. Je suis tendue comme un string. Léopard ? Allo ! Je retrouve un semblant de sourire quand il se penche au-dessus de moi pour regarder par le hublot. « La vue sera meilleure quand on aura atteint les nuages » Enfin, je suppose. C’est la première fois pour moi. L’hôtesse nous demande d’attacher nos ceintures. Sayé, c’est le moment décisif. Respire Erin, respireeeee. La carlingue commence à rouler. De suite ma main s’agrippe à celle de mon meilleur ami. Je sent ses phalanges s’entrelacer. Mon palpitant se calme un peu. Les yeux clos, je n'ose pas regarder où nous en sommes. « Ça va aller » Sa voix me fait le plus grand bien. Je me laisse bercer. Il m’attire contre lui. Mon instinct me pousse à venir me blottir. « On va bientôt être plus haut, et tu verras, ça va brasser beaucoup moins… » Plus haut que les nuages … on l’avait imagé ensemble à notre première fois. Le toit ouvrant de Choupette nous avait permit d’avoir la tête dans les étoiles ce soir-là. Notre esprit l’était en cas. Moi l’étais. « Tu vois? C’était pas si pire, non? » Je me redresse légèrement tout en restant coller à lui. Un petit sourire s’étire à la commissure de mes lèvres tandis que je le regarde avec une infinie tendresse. J’ai le droit un baiser sur la tempe. Je le trouve adorable. Mais je me fais surprendre par un deuxième sur la joue. L’expression de mon visage change. Je sens mon coeur battre la chamade. Comme si lui comprenait ce qui se passait à l’instant T. Ma poitrine se gonfle. Mes paupières décident de se fermer pour mieux savourer ses lèvres. Mon dieu, est-ce que c’est vraiment en train de se passer ? Ma bouche s’entrouvre légèrement comme si j’appelais ses lèvres à se poser là. J’ai le droit à un troisième baiser un peu plus bas. Je suis figée sur mon siège. Ça me coûterai quoi de tourner légèrement la tête pour venir happer ses lèvres ?! L’audace me manque. Pourtant j’en crève d’envie. Je suis tellement dans la bulle que je ne remarque pas qu’il se détache de moi. « Je peux vous servir quelque chose à boire? À manger? » Je sursaute brusquement. J’avais oublié que nous n’étions pas seuls dans cet avion. « Heuu hmm ehuu » Je balbutie. Impossible pour moi d’aligner trois mots, je suis trop confuse. « Je vais prendre seulement une bière, merci », J’ai chaud. Il fait chaud non ? J’ai l’impression de prendre feu. Elle me tend une carte. Tout ce que j’ai envie là c’est dévorer mon meilleur ami … mais ce n’est pas inscrit sur la carte. Je me cache derrière, j’ai honte … Dit quelques choses Erin !!! « Un verre d’eau s’il vous plaît » Nan mais la blague ! Moi ? Boire de l’eau ??? Comment voulez-vous que je sois crédible maintenant. L’hôtesse me reprend la carte des mains en hochant la tête. J’en connais un qui va pas revenir. « Je vais aux toilettes » HoOO…. J’acquiesce et le regarde s’éloigner. Il n’a pas l’air au mieux de sa forme. Le vol ou bien ? …. J’y serais bien aller à sa place pour le mettre de l’eau sur le visage. J’ai l’impression de me consommer sur place. J’en profite pour perdre mes yeux sur la vue qui s’offre à moi. C’est … magnifique. Mon index caresse le rebord du hublot. Pensive, je fixe les nuages en me perdant dans mes pensées. « Alors » La voix d’Adriel retentit derrière moi. Je me retourne pour lui sourire. « Alors ? » Que je répète joyeusement. « il y a des trucs que tu veux faire en particulier, à Paris? La Tour Eiffel, bien sûr? » J’avoue que je n’ai pas trop eu le temps d’y réfléchir. Il m’a un peu prise au dépourvu. Je relève l’accoudoir entre nous deux pour m’allonger contre lui. Mes pieds face à la fenêtre. J’ai envie de me mettre à l’aise. Ma tête contre son torse je relève les yeux sur lui en souriant. « J’ai envie de monter tout en haut de la Tour Eiffel. J’ai envie d’aller voir Mickey et de porter les oreilles de Minnie sur la tête. J’ai envie de chanter au Moulin Rouge !! Voir un cabaret » Je m’emballe, je ris, je suis trop joyeuse de m’imaginer tout notre programme. Même si c’est un peu tirer par les cheveux. « Je veux partager une danse avec toi sur un bateau-mouche » J’idéalise la scène. Un soir, au clair de Lune après un repas en tête à tête … « J’ai envie de tout un tas de choses … » Des choses que j’arrive pas à lui avouer pour le moment. « Et toi ?? Tu as envie de quoi ? » Je lui retourne la question en toute simplicité. Curieuse de savoir s’il a prévu quelque chose de son côté.
Vendredi 25 juin 2021 La proximité d’Erin — sur moi, qui plus est — est loin de me rendre indifférent. Bon, sa présence ne m’a jamais rendu indifférent, mais là, elle est à califourchon sur moi, ses cheveux balaient mon visage, nos yeux se fixent… sa colère est redescendue, elle semble partagée entre la joie qu’on parte à Paris et le fait qu’elle semble à peine le réaliser. Elle me regarde d’une telle manière qui allume toute une série de sensations en moi. Notre baiser furtif de février me revient en tête, de plus en plus ces temps-ci. C’est plus clair dans ma tête, je l’aime. Et pas rien que comme une amie. Et pourtant, j’essaie encore de repousser mes sentiments au fond de moi, persuadé qu’elle ne ressent pas la même chose, et par peur de les révéler et de gâcher notre amitié qui m’est si précieuse. Erin appelle Leah pour lui demander de garder Burton et lui dire qu’elle sait pour Paris. Devoir ramener toute une liste de choses de la capitale française à Leah est loin de me déranger, mais je suis sûre qu’elle a placé un sac de haute-couture sur sa liste, discrètement, comme si ça faisait partie de la même catégorie que des macarons. Comme Erin est littéralement sur moi, bien sûr que je n’ai pas pu faire autrement que d’écouter leur conversation, et je ne tarde pas à lui demander plus d’explications. Qui va-t-elle surveiller? Elle mime une fermeture sur ses lèvres. Je roule des yeux en soupirant, puis elle mentionne le Pape. Dans le même genre, je fais croire que je suis Spider-Man. Son sourcil se hausse. « A choisir je préfère Batman. Je le trouve plus … bestial ! » Je fronce les sourcils, avant d’étouffer un petit rire. « Mais Spider-Man vit à New York. C’est beaucoup plus cool que Gotham City! » C’est quoi, ce sont les muscles qu’elle préfère? Je note, je note… « Je pourrais être ta Catwoman. Miaoouuuu » Je me mordille la lèvre en rougissant quelque peu, et Erin fait semblant de me griffer, mon coeur s’emballe, mon bas-ventre… Focus, Mayers. « Tu pourrais… » je souffle, un sourire en coin. Oh God, rien qu’à imaginer Erin en Catwoman… FOCUS, MAYERS, ÇA SUFFIT. Ce n’est clairement pas approprié d’imaginer sa meilleure amie dans un tel costume… moulant… noir… en cuir… Ouf. Je sens encore les marques de ses ongles sur ma peau et mon sourire est collé sur mon visage en permanence, on dirait bien. En rangeant son téléphone, elle me tire la langue et je réplique sans y réfléchir en lui mimant un bisou. Mes yeux fixent sa lèvre qu’elle mordille, remontent sur ses joues qui ont pris légèrement de la couleur… Un peu gêné, je détourne les yeux. Elle nous ramène à la réalité en se levant, puis en m’aidant à mon tour. On en vient à parler de 50 nuances de Grey et, à demi timide et à demi taquin, je demande s’il s’agit d’un film de sexe, ce qui la fait rouler des yeux. « Du sexe … tout de suite ! Tsss… Debout cinquante nuances de Mayers. Paris n’attends pas ! » Je ris en entendant ce nouveau surnom. Bah oui… y’a du sexe, dans le film, non? Je me rappelle brièvement de la bande-annonce. Faudrait vraiment que je le regarde, curiosité oblige. Et aussi pour savoir le rapport avec un jet privé, hein. « T’as oublié mon titre », je réponds, l’air malicieux. « Cinquante nuances de Lord Mayers… » Erin se met à chanter une chanson en français. Mmm. Encore.
Sur la route, certains conducteurs se font beaucoup trop lents et Erin, un peu stressée, Woody sur ses genoux, peste contre le conducteur juste devant nous. Ma main se pose toute seule sur sa cuisse dans un geste que je veux réconfortant, alors que je me concentre toujours sur la route devant nous. Je le réalise surtout quand elle pose sa main sur la mienne, et je tourne la tête vers elle dans un petit sourire tendre à son égard. On se sourit, nos yeux se sourient. Si la voiture pouvait nous conduire toute seule, je ne détacherais pas mon regard du sien, j’y resterais perdu en oubliant que le temps existe. Erin prend une grande inspiration. « Je suis impatiente si tu savais » Je serre ses doigts avec les miens en reposant les yeux devant — il ne faudrait pas qu’on ne puisse pas aller à Paris à cause d’un stupide accident. « Moi aussi », je réponds, plus que sincère. J’ai hâte d’y être, mais déjà juste d’être avec elle, comme ça, ça me comble entièrement de bonheur.
À l’aéroport, j’insiste pour porter sa valise, elle n’a qu’à s’occuper de Woody et me voilà satisfait. Je laisse sous-entendre qu’elle peut bien le garder pour toujours, ça fera un compagnon à sa pieuvre à elle. Erin le lève devant elle et je les observe en souriant. « Pour toujours » Elle dépose même un bisou sur la tête de Woody. Mignonne. « Avec toi » Mon coeur palpite parce que j’ai l’impression qu’elle ne s’adresse pas à la peluche, mais à moi. J’aimerais passer mon bras autour de ses épaules, la ramener vers moi, sentir sa présence contre moi, mais mes deux mains sont occupées par les bagages, alors je me contente de lui adresser un regard plein de tendresse. « Pour toujours », je dis doucement. Avec toi. Quelques minutes plus tard, nos bagages enregistrés, on nous conduit à l’avion et la blonde me fait remarquer que c’est sa première fois en avion, ce que je savais, alors je lui demande comment elle se sent. La première fois que j’ai pris l’avion (avec ma famille), j’étais assez petit, alors je ne m’en rappelle pas vraiment. Mais je peux clairement imaginer que ça puisse l’intimider comme ça et je tente de la rassurer. « J’ai un peu les pétoches mais ça va » J’enroule mon bras autour du sien dans un geste que je veux rassurant, puis je me penche au-dessus d’elle pour regarder par le hublot. J’ai toujours aimé les aéroports, sans trop savoir exactement pourquoi. « La vue sera meilleure quand on aura atteint les nuages » Je hoche la tête. « Oui, c’est ça! On le sera dans pas si longtemps. » Et en plus, je songe, puisqu’on volera en direction de Paris, où il y a un décalage horaire, il fera clair longtemps. Je pense. Lorsque l’hôtesse nous annonce qu’il est temps d’attacher nos ceintures, la main de ma meilleure amie s’agrippe à la mienne et j’enlace automatiquement mes doigts avec les siens. La panique est visible sur son visage alors que l’avion se met à bouger, elle va même jusqu’à fermer les yeux. Je l’attire vers moi, caressant son bras, lui assurant que, bientôt, ça va brasser beaucoup moins. Elle se blottit contre moi, ne répond rien, je me contente de la tenir ainsi alors qu’on monte de plus en plus haut. Sa respiration trahit une certaine inquiétude. Puis, nous voilà de nouveau à l’horizontal, à une bonne altitude. Erin se redresse doucement et, instinctivement, je lui colle un petit bisou sur la tempe, et un deuxième m’échappe… et un troisième. Je me laisse porter par le moment, ferme les yeux à mon tour, j’ai envie de continuer tout le long de sa joue, jusqu’à sa bouche, j’ai l’impression de ne plus me contrôler… La petite voix dans ma tête qui me dit d’arrêter, qu’Erin ne veut pas de moi comme ça, se fait très loin. Et Erin me laisse faire… C’est la voix de l’hôtesse qui me rappelle à la réalité et je me détache de la blonde pour lui faire face, le coeur tambourinant dans ma poitrine en réalisant ce que je m’apprêtais à faire. Erin sursaute. « Heuu hmm ehuu » Je jette un bref coup d’oeil à Erin qui semble perdue. Je suis moi-même dans un état confus, n’en revenant pas que ça ait passé si proche… Reste plus qu’à savoir si sa confusion vient du fait qu’elle n’en revient pas que j’allais faire ça… l’embrasser… ou si elle voulait que je le fasse. Je me tourne de nouveau vers l’hôtesse pour lui demander une bière. Oui, une boisson pour me rafraichir, ça va me faire du bien. « Un verre d’eau s’il vous plaît » J’écarquille les yeux. « Quoi? » J’ai sûrement pas bien entendu. Erin, de l’eau? Il n’y a pas si longtemps, il fallait tout pour qu’elle boive de l’eau. Et là, c’est son choix numéro un? Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. « Ce sera un sex on the beach en plus, s’il vous plaît », j’ajoute à l’intention de l’hôtesse. Sex… on the beach. J’ai choisi ça parce que je sais qu’elle adore, mais le nom me trouble plus que jamais. En tout cas. Des fois qu’Erin change d’avis. Sérieux, on est dans un jet privé, il y a des trucs bien plus interessants que de l’eau. Oui, c’est moi qui dit ça. Une fois l’hôtesse repartie, la réalité me reprend. J’ai failli embrasser Erin. Et c’est surtout que j’en ai tellement envie… alors je sens le besoin de me réfugier dans la salle de bain pour remettre mes idées en place. Qu’est-ce qui m’arrive? J’étais très bien capable de ne pas penser à Erin de cette manière, dans les dernières années.
Appuyé contre la porte, je respire. Erin est ma meilleure amie. Elle m’a clairement dit par le passé qu’elle ne voulait pas qu’on soit plus. C’est okay. Je ne veux pas la perdre. La simple idée de la perdre me donne la nausée. Déjà qu’après notre dispute… j’ai bien cru qu’on y passerait. Ça m’a terrifié. Je reviens auprès d’elle alors qu’elle regarde par le hublot, semblant pensive. À quoi est-ce qu’elle pense? Peut-être qu’au bout du compte, elle ne s’est pas rendue compte que j’ai failli l’embrasser. Ça serait très bien comme ça. « Alors ? » dit-elle en se retournant. Je me réinstalle tout près d’elle et lui demande s’il y a des trucs qu’elle aimerait beaucoup faire. Je n’ai jamais été du genre à trop prévoir quand je voyage, mais là, surtout, je voulais m’assurer qu’on ferait des choses qui lui plairaient. Bon, la majorité, s’entend, je me doute bien de ce dont elle a envie. « J’ai envie de monter tout en haut de la Tour Eiffel. J’ai envie d’aller voir Mickey et de porter les oreilles de Minnie sur la tête. J’ai envie de chanter au Moulin Rouge !! Voir un cabaret » Tout ça semble tellement l’enthousiasmer qu’elle en rit. Je hoche la tête, je m’attendais bien sûr à ce que ce soient ses réponses. Du moins, en partie. « On a des billets pour Disney pour dimanche », j’admets. Impossible de passer par Paris sans aller au royaume magique de Walt Disney, en deux grands fans que nous sommes. « Et je propose qu’on visite paris demain… ben samedi… et après Disney, si on décide rester. » Mais je le sais, c’est impossible qu’on parte pour Brisbane dimanche soir. Ça sera trop court, autant pour elle, que pour moi. On sera là-bas… autant en profiter. « Je veux partager une danse avec toi sur un bateau-mouche » Je me mordille la lèvre en nous imaginant collés l’un contre l’autre, dansant. À moins qu’elle voulait dire danser ensemble… genre individuellement? Un peu comme la danse de Lilo et Stitch avec Ambre. Hum. Je préfère m’imaginer collé contre elle. « Une… une danse? » je demande en appuyant ma tête contre le dossier, mes yeux fixés dans les siens, hypnotisés par ses jolies fossettes qui creusent ses joues. « J’ai envie de tout un tas de choses … » Moi aussi… Tellement de choses, j’ai envie de répondre. Paris est reconnue pour être la capitale des amoureux. Ça m’intimide un peu, si je suis honnête. J’y ai songé après avoir acheté les billets; parce que sur le coup, j’ai choisi cette destination parce que je savais que ma meilleure amie rêvait d’y aller. Mais maintenant que j’y pense… j’ai peur de flancher, une fois là-bas. « Et toi ?? Tu as envie de quoi ? » Je cligne des paupières alors que sa question fait sa place jusqu’à mon cerveau. De toi. « Je… » Je ne sais pas. « J’ai envie qu’on fasse des trucs qui te plaisent », je réponds finalement. « J’ai envie d’être avec toi, c’est tout. » Ça m’a échappé, je retiens mon souffle alors que je tente de détecter l’expression sur son visage. Est-ce que j’en ai trop dit? Et pourtant, ce n’est que la vérité, c’est tout. « J’ai envie de prendre une tonne de photos de toi… à Paris » je glisse dans un petit sourire. Évidemment que j’ai amené mon appareil photo. Et Erin est sans aucun doute mon modèle préféré. Elle rayonne, elle pose naturellement, son sourire en ferait tomber plus d’un. Moi surtout. L’hôtesse revient avec nos breuvages et je prends immédiatement une gorgée de ma bière. « On regarde un film? » je propose à ma meilleure amie. Le choix est vaste dans le menu de ce jet privé.
On passe une quinzaine de minutes rien qu’à regarder ce qui s’offre à nous, le choix est difficile. On finit par opter pour Love, Rosie, un film qu’on n’a pas vu tous les deux et qui est assez bien coté. L’avantage d’être dans un jet privé, c’est comme être en première classe dans un avion normal; il y a moyen d’ouvrir un panneau sous les sièges pour pouvoir allonger nos pieds. Erin et moi nous créons bien vite une sorte de lit ou de divan-lit, avec nos plaids, des coussins, Woody calé contre la blonde. Le film commence et, naturellement, on se colle l’un contre l’autre comme à notre chère habitude pour regarder ce qui se passe sur l’écran, une tonne de sucreries à nos côtés. Déjà, j’adore la relation entre le gars et la fille, ils me font penser à Erin et moi qui nous connaissons depuis si longtemps… En cours d’informatique, nous aussi on s’envoyait des messages incognito via MSN. Ah la la, MSN, #nostalgie. Pour ma part, je n’ai pas confié à Erin lorsque j’ai perdu ma virginité, contrairement à Alex, parce que déjà… je l’admets, je le reconnais maintenant, déjà j’avais un crush sur ma meilleure amie et partager ce genre d’information ne me semblait pas convenable. Ça me gênait, même, étrangement. Je jette un petit coup d’oeil à Erin lorsque Rosie apprend qu’elle est enceinte et je squeeze ses doigts. Elle a l’air d’aller mieux… mais parfois, ici et là, je détecte une lueur de tristesse dans son regard et je me doute qu’elle pense à Gabi. Tout le long du film, j’espère qu’Alex et Rosie seront ensemble, enfin de compte. Mais je ne vois pas ladite fin du film parce que je m’endors, comme presque chaque fois que je regarde un film. Je le jure, je l’aime bien, c’est super bon, mais c’est plus fort que moi; mes paupières se ferment toutes seules et, bientôt, je tombe dans les bras de Morphée. Ou plutôt d’Erin parce que, lorsque j’ouvre les yeux, je suis affalé sur elle, le visage niché dans son cou. J’inspire comme pour m’enivrer de son parfum. Je me retourne sur le dos en grognant et tourne la tête pour observer la blonde. Elle est encore endormie, elle remue dans son sommeil et je ne peux m’empêcher de replacer une mèche derrière son oreille. Je remonte le plaid sur elle, puis relève la tête en détectant quelqu’un s’avancer dans notre direction. « Tout va bien, monsieur Mayers? » Monsieur Mayers. Ça me fait tout bizarre d’entendre ça. C’est mon père, ça d’habitude. Moi c’est Lord Mayers. Manders. Ahahaha. Je hoche la tête, encore tout endormi, clignant des yeux pour essayer de chasser la fatigue. « On devrait arriver d’ici deux heures », m’annonce-t-elle dans un grand sourire. J’écarquille les yeux. D’abord, parce que je remarque qu’il ne s’agit pas de la même hôtesse que tantôt — et surtout parce que ses paroles me font réaliser qu’on a dormi vraiment longtemps pour qu’on arrive si bientôt. Assez longtemps pour qu’une autre hôtesse prenne le relais de la première. Celle-ci doit être en pause ou je-ne-sais-quoi. « Vous avez faim? Nous avons des repas. Ce soir, c’est du steak poêlé avec beurre aux herbes et à la Dijon, avec des patates rôties et des haricots verts. En entrée, il y a du tartare de saumon et, pour le dessert, une mousse aux trois chocolats. Le tout servi avec du vin rouge. » Je salive déjà alors que mon estomac gronde. Ouais, j’ai définitivement faim. Et considérant qu’on n’a mangé que du sucre il y a plusieurs heures, je me dis qu’il serait une bonne idée qu’Erin mange à son tour. « Vous pouvez nous en apporter chacun, s’il vous plaît? » L’hôtesse hoche la tête, grand sourire, et jette un coup d’oeil à Erin qui dort toujours comme un bébé. « Avec plaisir. » Elle s’éclipse préparer le tout et je me tourne vers ma meilleure amie. Un peu hésitant, je pose ma main sur son épaule pour la secouer doucement. « Erin… », je commence. Elle a l’air tellement bien, je n’ose pas y aller plus… brusquement. Ma main se pose sur sa joue pour la caresser tendrement. « Erin… » je répète. Elle remue dans son sommeil, je sais qu’elle est en train de se réveiller, mais la pauvre, ouvrir les yeux doit être la tâche la plus difficile en ce moment-même. « Riri… on arrive dans moins de deux heures. Il faudrait que tu manges. » Parce que le temps qu’on sorte de l’aéroport, qu’on dépose nos bagages à l’hôtel et tout ça, ça risque de prendre un moment avant qu’on puisse manger. Elle grogne, marmonne quelque chose, mais n’ouvre pas pour autant les yeux. Alors je suis forcé de prendre les grands moyens: je me mets à la chatouiller partout, particulièrement près de ses hanches parce que je sais que c’est son point faible. « Réveiiiiiille-toi Riri, allezzzzzzz, on arrive bientôt à PARIS alleeeeeez », je chantonne tout en continuant de la chatouiller.
Vendredi 25 juin 2021 -> C’est le gros bazar dans ma tête. Mon coeur est en alerte à chaque fois que la proximité entre mon meilleur ami et moi s’amenuise. On a toujours était très proche. Mais il semblerait que là sa soit différent. J’ai bien senti qu’il avait envie de m’embrasser. Cela voudrait dire que j’ai une chance qu’on soit sur la même longueur d’onde. Peut-être qu’il est prêt à me donner une seconde chance. Moi je le suis en tout cas. Ça fait plusieurs semaines que je réfléchis à une manière de lui dire ce que je ressens. J’ai envie de faire ça bien. Je veux qu’il comprenne que cette fois je ne reviendrais pas sur ma décision. Mais ce n’est pas si simple. Quand je l’ai prés de moi, je perd mes moyens. Je veux pas juste l’embrasser. Mon coeur a besoin de se délivrer à lui. Je suis prête à ôter le cadenas que je mettais infliger. C’est lui. Je le sens, je le sais. Sa voix me fait sursauter lorsqu’il revient des sanitaires. Je lui adresse un sourire naturel en lui répondant en retour. Mon dos s’allonge contre son torse tandis qu’on discute du programme à Paris. Je lui cite tout un tas de choses sans trop réfléchir. Chanter au Moulin rouge c’est juste surréaliste. « On a des billets pour Disney pour dimanche » « Ouiiiiiiii » Mes yeux pétillent de bonheur. Aller à Disney, le rêve ! Les contes de fées existent peut-être au delà des pages d’un livre … « Et je propose qu’on visite paris demain… ben samedi… et après Disney, si on décide rester. » Hummm…. Je me tord les lèvres en réfléchissant. Je réalise qu’il y a un SI dans sa phrase. « Bien sûr qu’on reste. On est même pas arriver que tu penses déjà à repartir ?! Et si on faisait Disney en premier ??!! » La patience chez moi c’est compliqué. Je suis comme un gosse. Je veux trop faire un câlin à Mickey, me transformer en princesse. Me plonger dans cet univers qui a bercer mon enfance - et ma vie d’adulte aussi. J'ai jamais vraiment grandi … que ça soit par la taille ou mentalement parlant. - J’ai le syndrome de Peter Pan. Les bateaux mouche sont aussi emblématiques que la Tour Eiffel. Non seulement j’ai envie qu’on navigue sur la Seine. Mais je trouverais ça encore plus magique de danser sur la poupe du bateau, un soir étoilé. Mes poumons se gonflent d’amour rien que d’y penser. « Une… une danse? » Mes doigts se faufilent entre les siens tandis que mes émeraudes se fixent dans son regard noisette. « Une danse, juste toi et moi » Un slow. Comme ça je pourrais me fondre dans ses bras. De ce que j’ai pu voir, certaines embarcations sont aménagées comme des restaurants itinérants. Ça doit être possible de danser également ? A son tour de me dire ce que lui aimerait faire. Après tout ce voyage, c’est aussi le sien. « Je… » Silencieuse, je le regarde avec un petit air amusé en le voyant hésiter. « J’ai envie qu’on fasse des trucs qui te plaisent » Je roule des yeux. « Il faut que ça te plaise à toi aussi » Il n’est pas question je sois la seule à me faire plaisir. « J’ai envie d’être avec toi, c’est tout. » Un large sourire vient faire rayonner sur mon visage. Il me fait fondre sur place avec ses paroles adorables. « Mooohhhh » que je souffle en prenant un air tout tendre. « Je serais avec toi, rien que pour toi » Nous.. Que je le dis pour le rassurer sur ce point. Et il n'y aura personne pour nous déranger durant ce voyage. Pas de Elias, pas de Leah, pas de ... LEHMANN hahaha J’ai bien l’intention de m’enfermer dans cette bulle avec lui. « J’ai envie de prendre une tonne de photos de toi… à Paris » Adriel a pensé à tout. Quand j’ai vu qu’il avait prit sa guitare j’ai trouvé ça super. Je me sens tellement bien que je vais avoir envie de chanter H24 avec lui; Tel une mésange au printemps. « T’as pris ton Polaroïd aussi ? » J’aime bien épingler nos photos partout chez moi. Il y en a toujours qui traîne dans mon sac. L’hôtesse revient avec nos boissons. Je pouffe de rire en voyant le verre d’eau qu’elle me pose sur la tablette. J’ai vraiment commander ça ? Heureusement Addie a pensé à un cocktail. Je reprend une position convenable sur mon siège pour saisir le verre d’eau et boire deux gorgées. « T’as vu, je sais être raisonnable quand je veux » Je pince ma langue entre mes dents en souriant malicieusement. Puis je me saisi du cocktail pour trinquer avec Adriel. « A notre rêve bleu » Disney… les nuages … les étoiles…ouais… ça me rend nostalgique de nos débuts. « On regarde un film? » J’hoche la tête tout en portant mes lèvres sur la paille de mon verre. Le choix qui s’offre à nous est assez vaste. Pour une fois j’ai envie de voir quelque chose de nouveau. On hésite pendant de longues minutes. Jusqu’à ce que nos doigts se chevauchent pour choisir Love Rosie sur l’écran. Je ris face à cette fusion. On est tellement connectés, j’adore. On se met à notre aise. Je retire mes ballerines pour glisser mes pieds sous la couverture. Adriel vient se caler contre moi. Naturellement je passe mon bras à sa taille. Il nous a commander pleins de cochonneries à grignoter. « Tagada tagadaaaa tagaddaaaa » que je chantonne en baladant une fraise le long de son bras. Je m’amuse à rouler le bonbon prés de ses lèvres mais avant qu’il le happe je le met dans ma bouche en riant. Le film commence et je suis déjà totalement fan. Rosie me rappelle tellement … moi. Je m’agace toute seule de voir qu’elle passe à côté d’une belle histoire avec son meilleur ami. Bordel, c’est si évident ? En regardant ce film, j’ai l’impression d’avoir un point de vue extérieur sur notre propre relation. La grossesse de Rosie me fait irrémédiablement pensé à la mienne … Les doigts d’Adriel me réconfortent. J’étire un sourire avant de venir déposer mes lèvres sur sa tempe. Merci … Cette IVG m’a marqué au fer rouge. Je pourrais jamais l’oublier. Mais je garde espoir qu’on me donne une seconde chance de devenir maman un jour.
Le film me captive à 1000%. Sans m’en rendre compte, je masse le cuir chevelu de mon meilleur ami sans jamais quitter l’écran des yeux. Son ronflement me fait prendre conscience qu’il c’est endormi. Un sourire s’étire sur mes lèvres. Je veux immortaliser ce moment. Discrètement je fais un selfie de nous deux et je m’empresse de le poster sur Insta. Il ne verra malheureusement pas la fin. Pourtant si belle … Je profite qu’il soit endormi pour l’admirer tout en lui caressant tendrement le visage. « Je t’aime » que je murmure vraiment tout bas. Même moi j’ai du mal à l’entendre. Il dort à point fermé, c’est beaucoup plus facile pour moi. Je lui ai déjà soufflé des "je t’aime". Mais celui là sonnait différent des autres. Ma tête vient s’incliner sur la sienne. Je ne cesse de dessiner des sillons sur son bras. Doucement mes paupières cèdent à tirer leur révérence. La fatigue m’emporte à mon tour.
Je rêve d’un avenir avec lui. Une petite maison à la campagne. Je me balance sur une balançoire qu’il a accroché à la branche d’une vieux chêne. Et il me pousse doucement. Nos lèvres se touchent à chaque fois que le balancement vient dans sa direction. Mes deux mains agrippant les cordages, je tend ma bouche pour l’atteindre. « Erin… » Une petite voix tente de me réveiller mais je ne veux surtout pas ouvrir les yeux. Ce rêve est trop beau. « Erin… » La voix d’Adriel résonne. Ses caresses rendent mon imagination encore plus réelle. Mes lèvres remuent. J’aimerai sentir les siennes toutes proches. « Riri… on arrive dans moins de deux heures. Il faudrait que tu manges. » Je réalise que je ne suis pas sur cette balançoire mais dans l’avion pour Paris. « Hmmmm » Mon corps se tortille. Je dormais bien. Un bâillement m’échappe. « Laisse moi encore un peu » Que je marmonne. Encore un balancement ou deux pour un bisou supplémentaire. « Réveiiiiiille-toi Riri, allezzzzzzz, on arrive bientôt à PARIS alleeeeeez », Hannn !!! Je suis attaquée par des chatouilles. Mon rire éclate dans l’avion. « ADDIIIIIIIIIIEEEEE T’as pas le droit de faire çaaaaaaaa » La vengeance va être terrible. Je me jette sur lui pour le chatouiller mon tour. On dirait deux gros gamins. On est vite interrompue par une hôtesse qui nous ramène à manger. Elle nous regarde avec un drôle d’air alors que je suis a califourchon sur Adriel. Elle croit peut-être que ? Oupsss… je me sens terriblement mal à l’aise. Je retrouve mon siège. Avec mes mains j’essaye de me recoiffer vite fait. La honte. Ce petit malaise est vite oublié avec ce repas succulent.
Paris ! Nous y sommes. Mes yeux s’ouvrent en grands pour ne rien rater. L’accent des français m’amuse. « Bonjour » que je déballe à chaque fois que je croise quelqu’un. Trop fière de savoir dire bonjour en Français. Mon sourire ne quitte plus mes lèvres. Une limousine noire se gare juste devant nous. « Wouuahh t’as vu cette voiture ??? J’en ai jamais vu une aussi longue » Je ris sans m’imaginer que ça pourrait être pour nous. Le chauffeur sort pour ouvrir la portière en me fixant. Je me retourne pour voir si y a pas quelqu’un derrière. Il fait erreur ? « Moi ? » Ma main sur la poitrine, je regarde Adriel pour comprendre. « Tu nous a vraiment pris une limousine ? Tu veux que je t’épouse avant la fin de la journée ou bien ? » J’éclate de rire. La ferme Erin. On s’installe à l’intérieur. C’est magnifique. C’est fou comme c’est grand. Y a beaucoup plus de place que sur la banquette de Choupette … « Tu m'amènes où comme ça ? » Que je lui demande en me mordillant la lèvre malicieusement. Mon nez se colle à la vitre pour voir les monuments qui croisent notre route. Quarante minutes plus tard nous voilà à … « DISNEYYYYY DISNEYYYYY » J’en reviens pas !!! J’ai envie de sauter partout. Direct je sors de la voiture en posant mes deux mains devant le visage. Les yeux fixés sur le château légendaire, je reste sans voix. Une petite larme émotive roule sur ma joue. Lorsque Adriel me rejoint lui saute au cou pour un câlin. « Je suis trop contente » On se dirige non pas vers l’hôtel basique mais le Château. Le château ???! Wouahh. Mais il est trop parfait. Le majordome pose nos valises dans notre suite puis ils nous laissent enfin seul. J’inspecte de fond en comble l’endroit en poussant des petits cris de joies. « Y A UN JAKUZZI » Avec un ciel étoilé s'il vous plaît ! Ha la la, je crois que je vais jamais vouloir rentrer à Brisbane. C’est trop bien ici. « Regarde ce lit king size hannn !!! » En baldaquin. Un vrai lit de Roi. D’ailleurs, je n’en vois qu’un seul … Un petit sourire taquin se dessine sur mes lèvres. Le voyage nous a épuisé. Le décalage horaire aussi. On décide de profiter de notre nouvelle demeure pour être en forme demain. Je pars prendre une douche. J’en profite pour réfléchir à tous ça … Peut-être qu’il serait temps pour moi…Discrètement je le regarde entre la porte entrebâillée. Il s’amuse à faire danser les cordes de sa guitare. La commissure des mes lèvres s’étirent. Courage … Si je le fais pas maintenant je vais le regretter. Parce que je veux vraiment que ça ait du sens.
J'apparais hors de la salle de bain, enrouler dans un peignoir en coton. Je le rejoins sur le lit en m’asseyant en tailleur. J’ose récupérer sa guitare pour la poser à côté. Il faut absolument qu’il se concentre sur ce qui va se passer. « Fais moi confiance » Ho la la, c’est le stress total. Une boule se forme dans ma gorge. C’est à peine si j’arrive à avaler ma salive. Ma main vient plonger dans la poche de mon peignoir pour sortir un ruban noir que je bande à ses yeux. « Ecoute avec ton coeur » que je souffle à son oreille en nouant le ruban. Difficilement je ravale. Je suis là, assise sur mes genoux à l’observer. Ma main balaye l’air devant ses yeux. Il ne réagit pas. Ça me confirme qu’il ne voit rien du tout. Qu’est-ce que je fais ? Mes yeux se ferment pour prendre une grande inspiration. Il est temps …
You're my always You're my forever You're my reality (Tu es mon toujours Tu es mon toujours Tu es ma réalité)
You're my sunshine You're my best times You're my anomaly ( Tu es mon rayon de soleil, tu es mon meilleur moment, tu es mon anomalie)
Je commence à chanter doucement sans trop élever la voix. Cette chanson je l’ai écrite pour lui. Je veux qu’il sois le seul à l’entendre. J’ai écris ces paroles avec mon coeur et tout l’amour que je lui porte.
And I'd choose you In a hundred lifetimes I'd choose you In a hundred worlds I'd find Y ou... (Et je te choisirais Dans cent vies je te choisirais Dans cent mondes je te trouverais…)
Il m’a fallut plusieurs années pour comprendre que c’était avec lui que je voulais partager le restant de mes jours. J’ai eu des moments d’hésitations. J’avais besoin d’être sûre de mon choix. Mais là ça sonne comme une évidence. Je n’ai plus de doutes.C’est lui …
When the sky is falling (Quand le ciel tombe)
And I'd say, "I do" For the rest of my life With all that I have, I do And I will When the sky is falling I promise you I'm all in, No turning back. Every day, every moment, Every breath you take... I choose you.
( Et je dirais, "je fais" Pour le reste de ma vie Avec tout ce que j'ai, je le fais Et je vais Quand le ciel tombe Je te promets que je suis tout dedans, Pas de retour en arrière. Chaque jour, chaque instant, Chaque respiration que tu prends... Je te choisis.)
This is more than just a wedding This is etched into eternity. (C'est plus qu'un simple mariage Ceci est gravé dans l’éternité.)
With our union we will move mountains We will live on our knees (Avec notre union nous déplacerons des montagnes)
And He'd choose us In a hundred lifetimes He'd choose us In a hundred worlds He'd find us... (Et il nous choisirait En cent vies Il nous choisirait Dans cent mondes, il nous trouverait…)
And we'd say, "We do" For the rest of our lives With all that we have we do And we will When the sky turns black and He comes back Riding on the clouds Every day, every moment, Every breath we take, We'll choose You. (Et nous dirions, "Nous le faisons" Pour le reste de nos vies Avec tout ce que nous avons, nous le faisons Et nous le ferons Quand le ciel devient noir et qu'il revient, chevauchant les nuages Chaque jour, chaque instant, Chaque souffle que nous prenons, Nous te choisirons.)
Look into my eyes dear This is where it starts I'll give you my whole heart for my whole life. (Regarde dans mes yeux mon chéri C'est là que tout commence Je te donnerai tout mon cœur pour toute ma vie.)
Je tire sur le ruban qui cache ses yeux pour qu’il puisse me regarder à son tour. Mon coeur palpite dans tout les sens. Mes mains se déposent sur ses joues. Je continue de chanter tout en me perdant dans son regard.
And I say, "I do" For the rest of my life With all that I have, I do And I will When the sky is falling I promise you I'm all in, No turning back. Every day, every moment, Every breath you take...
I choose you. (Et je dis, "je fais" Pour le reste de ma vie Avec tout ce que j'ai, je le fais et je le ferai Quand le ciel tombe Je te promets que je suis à fond, Pas de retour en arrière. Chaque jour, chaque instant, Chaque respiration que tu prends...
Je t’ai choisis.)
Mes pupilles vacillent de gauche à droite. Je n’aurai jamais réussi à lui avouer tout ça autrement. La chanson a toujours était une manière plus évidente pour moi de porter mes messages. Celui là n’étant pas anodin. A travers mes paroles je tente de lui faire comprendre que c’est lui j’ai choisis d’aimer. Je ne ferais pas marche arrière. Pas cette fois. Je réduis cette distance insoutenable pour venir l’embrasser avec une infinie tendresse. Mon corps frissonne tout entier au contact de ses lèvres délicieuses. J’avais presque oublier à quel point c’était bon. Je détache d’un tout petit millimètre. Juste assez pour lui souffler le mot de la fin. « Je t’aime »
Vendredi 25 juin 2021 C’est dans un état un peu plus calme que je reviens près d’Erin après m’être enfermé dans la salle de bain comme pour mieux respirer. J’avais juste besoin de me remettre les idées en place et me voilà prêt à revenir l’embêter et, surtout, la coller. On discute de ce qu’on va faire à Paris et elle m’explique tout ce dont elle a envie; c’est avec grande attention que je l’écoute et je lui annonce que j’ai déjà prévu le coup pour Disney, on a des billets pour dimanche. Même si, au fond, on sera déjà à l’hôtel Disney de toute manière. « Ouiiiiiiii » L’excitation est apparente sur son visage. Ça me fait vraiment plaisir de savoir que cette escapade lui plaît. Je lui parle de ce que j’ai prévu pour les prochains jours. M’enfin, c’est une suggestion, puisque je voulais surtout qu’on décide ensemble. Ou plutôt qu’elle décide, je la suivrais n’importe où de toute manière. Rester plus longtemps est toujours une possibilité. Il n’en tiendra que d’elle. « Bien sûr qu’on reste. On est même pas arriver que tu penses déjà à repartir ?! Et si on faisait Disney en premier ??!! » Son enthousiasme me fait rire. « Okay, on reste définitivement plusieurs jours de plus », je dis dans un sourire en coin. Ou pour toujours, comme on a dit plus tôt, ahah, qui sait. « Et va pour Disney en premier! Tu sais, je n’y suis jamais allé moi non plus, ça sera ma première fois… », je laisse tomber alors que je le réalise. Parce que je suis resté à Paris le temps d’un weekend seulement, et je ne me voyais pas faire Disney sans elle, ça aurait été absurde. L’impatience est détectable dans sa voix. On arrive bientôt, je songe en jetant un coup d’oeil dans le hublot. Je tends la main pour frôler son bras du bout des doigts, un peu peu inconscient de mon geste. Mais pas trop inconscient non plus. « Première fois à Disney, ensemble en plus… » Je n’aurais pu imaginer mieux. Erin parle à présent de danse sur un bateau-mouche. L’idée est loin de me déplaire, mais elle me prend légèrement par surprise. Ses doigts trouvent les miens et on se fixe en souriant. « Une danse, juste toi et moi » Mon coeur bat la chamade à ses mots. Juste elle et moi… le rêve. Je n’en doute plus, ce sera une danse collés. Je hoche doucement la tête en ne la lâchant pas du regard, rêveur. « Avec plaisir, Milady », j’ajoute, amusé. Vient mon tour de dire ce que j’aimerais pour le voyage. Le truc, c’est que je n’ai pas tant réfléchi à ce que je voudrais, moi, trop occupé à réfléchir à ce qui lui ferait plaisir à elle. Ma réponse la fait toutefois rouler des yeux. « Il faut que ça te plaise à toi aussi » Je hausse les épaules, avant de répondre que tout ce dont j’ai envie, c’est d’être avec elle. Ça peut sonner un peu… quétaine, j’sais pas, mais c’est pourtant la vérité. Juste elle… et moi. J’ai envie de voir son regard s’illuminer en voyant la Tour Eiffel avec toutes ses lumières, son enthousiasme grimper quand on croisera genre Elsa à Disney. « Mooohhhh », souffle-t-elle dans un large sourire qui me fait sourire en retour. « Je serais avec toi, rien que pour toi » J’enlace ses doigts un peu plus serrés avec les miens. « C’est moi le plus chanceux », je souffle en retour. Brisb… quoi? Déjà, j’ai l’impression qu’on est dans un autre monde. Pas juste pays. (Pas juste dans le ciel, au-dessus des nuages, plutôt.) On est sur la planète Manders. Bien entendu, je ne compte pas aller à une des plus belles capitales du monde avec ma meilleure amie sans prendre une tonne de photos. D’elle surtout. Elle n’aura pas le choix de jouer les modèles pour moi, j’espère qu’elle le sait. « T’as pris ton Polaroïd aussi ? » Je hoche la tête. « Bien sûr, mon Polaroïd — » Celui qu’elle m’a offert. « — et mon professionnel. » Faudra que j’expérimente avec les deux types de photos. Je me vois déjà afficher des Polaroïds sur le frigo, que Link soit d’accord ou pas, eheheh. Je me lève pour ouvrir le compartiment à petits bagages et j’ouvre mon sac pour justement en sortir le vieil appareil photo, que je pointe sur Erin. « Cheeeeese », je lui dis, avant d’appuyer sur le bouton. La petite photo sort, je la tiens entre nous deux alors que les couleurs commencent à apparaître. Puis, je sors un sharpie de l’étui de l’appareil et le tend à ma meilleure amie. « Tu veux écrire une description dessus, s’il te plaît? Ton écriture est plus belle que la mienne. » Je pouffe. La mienne a l’air de celle d’un enfant qui apprend tout juste à écrire. « Tu pourrais écrire… Erin dans les nuages, tiens », je fais en souriant.
L’hôtesse revient avec nos boissons qu’elle pose près de nous. Je n’en reviens toujours pas qu’Erin s’en tienne à un verre d’eau. Bon, elle a son cocktail au cas, mais c’est bel et bien par le liquide transparent qu’elle commence. Je l’imite en empoignant ma bière pour en boire une longue gorgée en ne la quittant pas des yeux. « T’as vu, je sais être raisonnable quand je veux » Elle m’adresse un sourire plein de malice. « Moui, quand tu veux… » je répète, les yeux espiègles. Mais elle ne tarde pas à empoigner son cocktail pour trinquer avec moi. « A notre rêve bleu » Je souris quand elle fait référence à Aladin, mais surtout, à notre première date ensemble. C’était vraiment une très belle soirée et, évidemment, un petit élan de nostalgie me prend au ventre. « À Adibou et Erinou », je pouffe en cognant mon verre contre le sien. Je lui propose ensuite de regarder un film. Ce ne sont pas les choix qui manquent. On s’entend pratiquement en même temps pour Love, Rosie, il y a sûrement quelque chose qui nous a attiré là-dedans et je comprends vaguement que c’est à cause de la relation des deux personnages de l’histoire décrite dans le synopsis. On se cale l’un contre l’autre, bien serrés, ou c’est plutôt moi qui vient me caler contre elle. Nos habitudes ne s’en iront pas de sitôt, non plus, d’aussi loin que je me rappelle, on regarde des films de cette manière-là. Son bras enroule ma taille et je ne pourrais me sentir mieux en ce moment-même. Ma tête se colle contre la sienne. Bien entendu, les sucreries sont non négociables pour regarder un film. Erin s’amuse à promener une fraise le long de mon bras, ce qui me fait rire. J’ai toujours aimé son côté gamin qui match très bien avec le mien. « Tagada tagadaaaa tagaddaaaa » chantonne-t-elle. J’ouvre la bouche bien grand pour qu’elle m’en donne une, elle approche le bonbon près de mes lèvres, mais l’enfourne dans sa propre bouche en riant. « Hey! » je proteste, toutefois en continuant de rire. Je pige alors moi-même dans le sac en la défiant du regard de me voler ma part. Le film commence, on accroche tellement qu’on parle à peine pendant que les scènes défilent sous nos yeux. Alex et Rosie me font beaucoup penser à nous deux… Secrètement, j’espère qu’ils finiront ensemble. Mon cerveau m’envoie des fantaisies d’Erin et moi, ensemble, amoureux, en couple, comme Alex et Rosie le finiront sans doute. C’est frustrant qu’ils n’arrêtent pas de se manquer. Les lèvres d’Erin viennent se poser sur ma tempe alors que je lui serre davantage les doigts avec les miens quand Rosie tombe enceinte. Je souris, pris d’un petit frisson. Ses lèvres sont si douces contre ma peau. Hum… J’aurais aimé qu’Erin n’ait pas à vivre ça. Elle ne le montre pas toujours, mais je sais — et je sens — que ça l’a marquée. Comment ça peut en être autrement? Du moins, je ne peux que l’imaginer.
Les doigts d’Erin trouvent mes cheveux, geste qui me réconforte, mais qui m’endort aussi. Ça, le doux humm de l’avion en fond, l’incapacité de me concentrer trop longtemps sur un petit écran (ou un écran tout court pendant trop longtemps)… je finis par m’endormir. Confortable malgré qu’on ne se trouve pas dans un vrai lit, le sommeil me happe pendant de longues heures. Je suis réveillé avant même d’ouvrir les yeux. Je suis trop bien, je n’ai pas envie de me réveiller; mais je n’arrive pas à me rendormir. Un doux parfum familier me parvient, ajoutant au confort. Celui d’Erin. Lorsque j’ouvre les paupières, je réalise que je me suis endormi sur elle, qui à son tour, dort comme un bébé. J’inspire, me résous à me retourner sur le dos dans un grognement, ayant peur de l’écraser même si je dors sans doute dans cette position depuis de longues heures. Je l’observe, m’assure qu’elle est confortable, fais presque le saut lorsque l’hôtesse arrive. Pas celle du début, mais une autre. Le dîner a l’air absolument délicieux et j’en commande deux. Il faudrait que je réussisse à réveiller ma meilleure amie maintenant, chose que je sais ne pas être facile. Alors je commence doucement en appelant son prénom, la secouant à peine. Ma main caresse sa joue, mais je ne suis pas certain que ça soit très efficace. Elle remue les lèvres, mais n’ouvre pas les yeux. J’aimerais qu’elle ait le temps de manger avant qu’on atterrisse, on ne sait pas pour combien de temps on en a avant de pouvoir manger de nouveau. Et le repas a l’air délicieux, autant en profiter. « Hmmmm » Erin bouge, se replace, et je la contemple en me disant que je n’aurai pas le choix de passer à un plan plus… risqué. « Laisse moi encore un peu » marmonne-t-elle en bougeant. J’approche ma bouche de son oreille. « Non », je chuchote, amusé, avant de mettre mon plan B à exécution: les chatouilles. Son rire résonne dans toute l’avion. « ADDIIIIIIIIIIEEEEE T’as pas le droit de faire çaaaaaaaa » La blonde se tortille dans tous les sens. « Si, si, j’ai le droit, je ne savais plus quoi faire pour te réveiller! » Je m’arrête, la regarde, un grand sourire aux lèvres. « Ça a marché, t’es… AHHHH ERINNNNN » je m’écrie lorsqu’elle se jette sur moi pour me chatouiller à mon tour. « NON — c’est — pas — comme — ça — que — ça — marche — » je tente de protester en riant. Puis elle s’arrête brusquement et je crois l’avoir convaincue de cesser la torture, mais c’est en réalité parce que l’hôtesse vient de revenir avec nos repas. C’est à ce moment — en voyant son drôle d’air — que je réalise que ma meilleure amie est à califourchon sur moi. Les joues en feu, j’ai néanmoins un petit sourire en coin. On a l’air de deux grands gamins et je m’assume. Erin s’empresse de retrouver son siège en replaçant ses cheveux et c’est là que je réalise ce que ça aurait pu être, ce que l’hôtesse doit réellement penser. J’offre un sourire timide à celle-ci qui nous dépose nos plats devant nous, avant de nous annoncer qu’elle reviendra avec la bouteille de vin.
On sort de l’avion, on récupère nos bagages et on se dirige vers la sortie. Mon excitation se complémente à celle d’Erin, mais la voir aussi réjouie d’être là m’amuse, il faut dire. Surtout qu’elle dit bonjour à chaque fois qu’elle croise quelqu’un. Ça me fait pouffer. Alors je décide de jouer le jeu avec elle et lance environ quatre bonjours à la suite des siens. Les gens nous regardent drôlement, mais tant pis, on s’amuse. Certains nous le retournent même. « Wouuahh t’as vu cette voiture ??? J’en ai jamais vu une aussi longue » Je lève la tête pour voir de quelle voiture elle parle. Ah, tiens, ça doit être la nôtre. Elle rit et je me contente d’un sourire amusé alors que le chauffeur sort pour nous ouvrir la portière. Erin a l’air toute confuse, ça en est comique. « Moi ? » Je tends sa valise et mon sac au chauffeur qui va les porter dans le coffre et je hausse les épaules à l’intention de ma meilleure amie. « Oui, toi », je réponds, petit sourire en coin. « Tu nous a vraiment pris une limousine ? Tu veux que je t’épouse avant la fin de la journée ou bien ? » Je plisse les yeux, elle éclate de rire, très peu sérieuse. « Je vais maintenant m’attendre à ce que tu me fasses une demande d’une minute à l’autre », je dis en riant. Ce n’est pas la première fois qu’elle me dit un truc du genre. La promenade à cheval, le poulain (qui devrait naître bientôt, d’ailleurs)… Ce genre de petits commentaires devient de plus en plus fréquent chez elle et je commence à me poser des questions. Est-ce que ça pourrait cacher une envie que ça soit vrai? Je chasse aussitôt ces pensées. Elle blague, c’est tout. « Ce n’est peut-être pas notre limousine », je muse en chuchotant. Je l’entraîne cependant à l’intérieur et l’observe regarder, fascinée, l’habitacle. Je me suis dit qu’autant y aller à fond avec ce voyage à Paris, lui faire vivre une expérience de rêve. Les derniers mois ont été difficiles pour elle et c’est mon moyen de lui montrer à quel point elle compte pour moi et que je suis là pour elle. Notre grosse dispute m’a vraiment fait réfléchir sur tout un tas de choses, aussi. La limousine prend la route, Erin et moi prenons nos aises. « Tu m'amènes où comme ça ? » Elle se mordille la lèvres pendant un instant et j’ai du mal à la quitter des yeux. Sa lèvre. « Tu penses vraiment que je vais te le dire? » je demande en haussant un sourcil. Je suis capable de tenir ma langue pour une quarantaine de minutes, quand même. Erin garde le nez contre la vitre pratiquement tout le long et je me tiens juste à côté d’elle, osant même me coller un peu plus contre elle pour plus de confort.
Puis… « DISNEYYYYY DISNEYYYYY » Je ris, avant de m’approcher de la fenêtre à mon tour. On sort de la voiture et elle sautille partout. Le coeur gonflé d’amour pour elle, je l’observe fixer le château avec émerveillement. J’y jette un petit coup d’oeil, mais mes yeux se posent de nouveau bien vite sur Erin. Okay, ils font constamment l’aller-retour entre ma meilleure amie et le bâtiment, parce que c’est vraiment cool, on est à Disney. Et qu’on va dormir là-dedans. Elle se retourne pour me sauter au cou et je la serre très fort dans mes bras, avant de me détacher légèrement et de passer mon pouce sur sa joue pour essuyer la petite trace de larme sur sa joue. « Je suis trop contente » Je me contente de lui sourire. J’ai hâte qu’elle découvre où on va dormir, exactement. Le majordome prend nos valises en charge et on nous dirige vers notre suite, notre magnifique suite munie d’un seul lit. J’avoue que je n’ai pas trop porté attention au nombre de lits quand j’ai réservé; au fond, je me doutais que même si on avait deux lits simples, on finirait par les coller pour dormir ensemble, ou carrément se retrouver dans le même lit. Pour dormir. La connaissant, je doute que ça la dérange. « Y A UN JAKUZZI » Je la rejoins près du jakuzzi, les yeux ronds parce que, bon, j’ai peut-être vu des photos sur le Web, mais je ne m’attendais pas à ça. C’est beaucoup mieux en vrai, avec le faux ciel étoilé, une vraie ambiance de château… le rêve. « T’as ton maillot, hein? » Je n’y ai pas pensé avant qu’on parte. En tout cas, je n’en reviens pas que j’aie réservé ça pour vrai. « Regarde ce lit king size hannn !!! » Je me laisse tomber dessus de tout mon long; j’ai bien beau avoir dormi pendant des heures et des heures, je n’aurais pas de mal à me rendormir maintenant. Je ne me rappelais pas que c’était aussi épuisant, étrangement, faire de l’avion comme ça. En tout cas, elle ne fait toujours pas de remarque sur le fait qu’elle aurait préféré que je réserve une chambre avec deux lits queen ou je sais pas. C’est good, bon signe. « On va être bien », je souffle en fermant les yeux et tapotant le matelas à côté de moi pour qu’elle vienne s’installer. On décide de rester ici pour ce soir. On profitera de Paris et des environs demain. Après tout, le château est une expérience en soi. Erin m’annonce qu’elle va prendre une douche et je m’installe avec ma guitare. Il y a bien une chanson sur laquelle je travaille depuis un moment, mais je ne me vois pas la lui montrer tout de suite. Premièrement parce qu’elle n’est pas terminée, et deuxièmement parce que ça révèle peut-être un peu trop ce que je ressens en réalité pour ma meilleure amie. Alors je la garderai peut-être pour moi en secret finalement, comme un journal intime.
Perdu dans ma musique, ou plutôt sur les quelques accords que je gratte sur ma guitare, je n’entends pas la douche s’arrêter et je remarque qu’Erin a terminé de se laver seulement quand elle vient s’installer sur le lit en tailleur devant moi. Je relève la tête pour que mes yeux rencontrent les siens, je lui souris en continuant de jouer quelques accords au hasard, perd mon souffle quelques demi secondes quand je réalise qu’elle porte un peignoir en coton. Porte-t-elle autre chose en-dessous? Je secoue la tête comme pour me réprimander d’avoir ce genre de pensées envers elle. Erin tend la main pour déposer ma guitare à côté de nous. « Hey! » je dis en riant. Son visage se fait sérieux pourtant, et je l’observe sans rien dire, intrigué. « Fais moi confiance » « Okay… » je fais en hochant la tête. Je n’ai aucun doute que je peux lui faire confiance. Sa main se perd dans une poche de son peignoir pour en ressortir un bout de tissu noir. Je fronce les sourcils. « Qu’est-ce que… » Mais je me tais alors qu’elle me bande les yeux. Mon coeur s’accélère, je ne comprends rien de rien. « Erin? » J’attends des explications. C’est si soudain et je ne vois pas où elle veut en venir. Fais-moi confiance. « Ecoute avec ton coeur » Son souffle est tout chaud dans mon oreille. Je retiens ma respiration. « O… okay », je dis, encore plus intrigué. « C’est moi qui devrait te faire des surprises ce weekend, pas l’inverse », je muse dans un petit rire nerveux.
« You’re my always You're my forever You're my reality » Ses paroles me font sourire, me font chaud au coeur. Je garde un silence complet, me concentrant sur sa jolie voix, sur les paroles qu’elle me chante. Est-ce que c’est une chanson qu’elle a écrite? Elle est peut-être trop timide de me la montrer et elle se sent plus à l’aise quand je ne la regarde pas. Mais ce n’est pas trop son genre d’habitude, pourtant. J’essaie de calmer mes pensées. « And I'd choose you / In a hundred lifetimes I'd choose you » Mon rythme cardiaque s’accélère et je ravale ma salive. Elle me choisirait… Est-ce que… est-ce que c’est bien ce que je crois? Ces paroles me sont adressées, je n’en ai plus de doute. Essaie-t-elle de me faire passer un message? La chanson a toujours été un moyen pour elle de s’exprimer. « When the sky is falling / I promise you I'm all in, / No turning back. / Every day, every moment, Every breath you take... I choose you. » Je suis pris de l’envie d’arracher le ruban qui me couvre les yeux pour lui demander si c’est vrai, tout ce qu’elle dit, si elle est bel et bien en train de me dire qu’elle veut qu’on soit plus… enfin… Bon, plutôt l’interroger du regard. Parce que je n’oserais pas l’interrompre, premièrement, et aussi parce que je veux entendre le reste de la chanson. « This is more than just a wedding / This is etched into eternity. » Erin parle encore de mariage. C’est sans doute rien qu’une métaphore… « And we'd say, "We do" For the rest of our lives With all that we have we do And we will » On le veut, pour le reste de nos vies. Je suis pétrifié alors que j’analyse ses paroles. Un petit sourire se pose sur mes lèvres, néanmoins. Parce que sa voix est belle, que ses paroles me touchent, malgré tous les points d’interrogation qui dansent dans ma tête. Écoute avec ton coeur… Erin, c’est vrai, ce que tu chantes? « Look into my eyes dear / This is where it starts / I’ll give you my whole heart for my whole life. » Je relâche mon souffle. Permets-moi de te regarder, Erin. Et pour répondre à ses propres paroles, elle passe la main derrière ma tête pour défaire le noeud et je bats des cils pour chasser le surplus de luminosité. Erin, devant moi, son visage si près du mien… Ses mains se posent sur mes joues, je n’ose toujours pas bouger, mais je ne détourne pas le regard de ses émeraudes. J’en suis incapable. La chanson se poursuit, on est enveloppés de notre bulle propre à nous et je refuse d’en sortir. « And I say, "I do” / For the rest of my life With all that I have, I do And I will / (…) / I choose you. » Oh, moi aussi, je te choisis. Mais sa chanson a bien beau être terminée, je n’arrive pas à parler. Sa douce voix résonne dans ma tête, encore. Je te choisis. J’ai bien vu, dans les quelques dernières semaines, qu’Erin se comportait un petit peu différemment avec moi. Si je suis franc, je mettais sans doute ça sur le compte que notre dispute nous a ébranlés et qu’on se soit davantage rapprochés par la suite, comme par peur de véritablement nous perdre. Pour moi, c’était l’explication qui me permettait de ne pas me perdre dans une autre possibilité qui me paraissait… quasi impossible.
Au ralenti, je vois son visage se rapprocher du mien sous mes battements cardiaques accélérés, et pourtant, c’est dans une surprise totale que je constate que ses lèvres se posent sur les miennes dans un tendre baiser. Ses lèvres goûtent la fraise, comme je me rappelle de novembre dernier, à croire qu’elle s’est mise du truc pour les lèvres juste en sortant de la douche. Un long frisson parcourt mon échine, durant lequel je pose mes mains enfin sur ses épaules, les remontant dans son cou pour prolonger le baiser. « Je t’aime », me souffle-t-elle. Ça y est, je vais faire une crise cardiaque ou je sais pas. Elle me dit souvent ces mots; ça a toujours été clair qu’on s’aimait, peu importe la forme, mais là… ça sonne vraiment différent. Comme avant. La ligne est mince, parfois, entre l’amitié et l’amour romantique. « Je t’aime aussi », je lâche, et j’ai l’impression qu’un poids vient de quitter mes épaules. Ce n’est pas non plus la première fois que je le lui dis, mais là aussi ça sonne différent. Je l’aime, je l’ai toujours aimée, et ça ne changera jamais. Qu’elle veuille de moi en tant que petit ami ou pas, que je réalise. Mes sentiments restent les miens, éternels pour elle. Mes lèvres retrouvent les siennes pour un autre baiser, cette fois-ci avec un peu plus de fougue, je promène mes mains dans ses cheveux, mordille même sa lèvre inférieure; l’envie d’elle, repoussée depuis novembre, faisant de nouveau surface. Le goût de ses lèvres est addictif, son toucher sur ma peau aussi. Je me retrouve sur les genoux, prêt à la faire basculer sur le dos, mais quelque chose en moi m’en empêche. La peur, le doute, que je réalise avec regret. Secouant légèrement la tête, je me recule sans toutefois la lâcher du regard. Mes mains trouvent les siennes, les serrent tandis que je reprends mon souffle. « Erin… » je commence doucement. J’inspire. J’expire. Je n’ai pas envie d’avoir cette conversation, j’ai seulement envie de retrouver ses lèvres, ses caresses… ses mots tendres à mon égard. Mais il le faut. Parce qu’une part de moi a peur qu’elle ne s’emballe comme ça que parce que, je sais pas… parce qu’on est à Paris, que je lui ai offert un voyage dont elle rêvait tant, qu’on est juste nous deux, dans un pays étranger. J’ai peur que mes surprises ne la fassent sentir si heureuse en ce moment qu’elles l’aveuglent sur ses vrais sentiments envers moi — non, je ne pense pas au fait qu’elle n’a sans doute pas écrit la chanson à l’improviste —, que quand on retrouvera Brisbane, elle redescendra sur Terre en réalisant que, comme en 2012, comme en novembre dernier, elle ne veut pas de moi comme ça. Je veux qu’elle sache qu’elle sera toujours ma personne préférée au monde même si on n’est pas en couple. J’aimerais tant qu’on le soit… mais pas au risque de la perdre. Parce que si elle me dit une troisième fois qu’elle ne veut pas plus, je… je ne sais pas. Je n’ose pas y penser.
J’enlace mes doigts avec les siens. « Erin… qu’est-ce qui a changé? » Je me tortille, mal à l’aise d’avoir interrompu ce moment. Je me laisse retomber sur les fesses, puis finalement sur un oreiller en entraînant Erin avec moi. Je tapote la place juste à côté pour qu’elle s’y installe. « Tu… tu es sûre? Je t’aime tellement, Erin, je… je n’ai jamais cessé de t’aimer. Comme ça. Et je ne cesserai jamais… » Je le réalise maintenant. C’est clair dans ma tête. Reste que j’ai aimé Ambre et Tessa à la folie, c’est sûr. Mais Erin aura toujours cette place de meilleure amie, de premier amour pour moi… Une place toute spéciale à mes yeux. Comme Alex et Rosie. D’ailleurs. « Ils ont fini ensemble, Alex et Rosie? » je demande spontanément, un peu nerveusement, parce que j’ai manqué la fin. S’ils ont fini par se retrouver… je ne peux m’empêcher de faire la comparaison entre Erin et moi. « Je veux juste que tu sois certaine, tu comprends? S’il y a une once d’incertitude en toi… » Je serre sa main un peu plus fort, tends l’autre pour la passer sur sa joue. « S’il y a une once d’incertitude en toi, dis-le moi… Je t’en voudrai pas. On n’en reparlera plus. Je… je ne veux pas te perdre. » La dernière phrase est à peine audible. Je ravale ma salive, mais continue de la caresser pendant que j’attends sa réponse.
Vendredi 25 juin 2021 -> Je dors comme un gros bébé. Pourtant j’ai connu plus confortable comme lit. Le torse d’Adriel manque un peu de moelleux. Ça ne m’empêche pas de rêvasser. De lui d’ailleurs. La balançoire, le chant des oiseaux. Le cadre est presque idyllique. A chaque balancement je lui vole un baiser. Et je ris le cœur léger. Haaaa….j’ai l’impression de flotter sur un nuage. Techniquement je suis dans les nuages. La voix familière de mon meilleur ami vient me sortir de mon sommeil. Je lui demande un peu de répit. Un tout petit.« Non » « Hummm siii » Il insiste pourtant je tente de résister. Jusqu’à ce qu’il décide de me chatouiller. Je suis extrêmement sensible à ça.. Un fou rire incontrôlable sort d’entre mes lèvres. Je me tord dans tous les sens comme un verre. Je le supplie d’arrêter cette torture. C'est insoutenable. « Si, si, j’ai le droit, je ne savais plus quoi faire pour te réveiller! » Pourquoi tu ne m’a pas fait un câlin ? … Quoi ça aurait pu vite déraper … Mauvaise idée. « Ça a marché, t’es… AHHHH ERINNNNN » Nan mais il crois que je vais me laisser faire ??? Je me jette sur lui comme une lionne pour prendre le dessus sur lui. A califourchon, je le bloque entre mes cuisses pour le chatouiller vigoureusement à mon tour. « NON — c’est — pas — comme — ça — que — ça — marche — » Il proteste mais je m’en fiche pas mal. Mes mains attrapent, ses avant bras que je bloque du mieux que possible en me servant de mon poids plume. Je ris presque autant que lui. « Depuis quand c’est toi qui fixe les règles Mayers ! » Je lui tire la langue avant d’éclater de rire. Je manque de m’affaler sur lui. C’est du grand n’importe quoi. Le plaid est par terre. La moitié des bonbons aussi. Un vrai capharnaüm. Lorsque l’hôtesse revient avec notre repas je sens mes joues s’enflammer. On pourrait presque croire à l’amorce d’un ébat amoureux. Ça me traverse l’esprit en tout cas …. Fait chaud aussi ! D’un air innocent je retrouve sagement mon siège en faisant mine que je contrôle la situation. Que nenni. Je contrôle rien du tout.
L’atterrissage m’impressionne tout autant que le décollage. Mais le pilote se pose en douceur. Mes craintes s’envolent. Je n’aurai aucun mal à remonter dans un avion. On récupère nos valises. Ou plutôt, Adriel les récupère. Il ne semble pas décider à me les laisser m’en occuper. Je suis pas en sucre hein ! Woody reste en ma possession que ça lui plaise ou non. Quand je vois cette voiture luxueuse se garer devant moi, je ne saisi pas tout de suite que c’est celle qui nous mènera à notre hôtel. J’ai même cru qu’une célébrité était quelque part, parmi nous. Je me retourne ou cas où. Je questionne le chauffeur, c’est Adriel qui répond. « Oui, toi » Il est sérieux ?? Avec humour je lui demande s’il l’intention de me faire le grand jeu pour m’épouser. Parce que là ça commence à faire beaucoup entre le jet privé, le voyage à Paris, maintenant la limousine. Je n’ose pas imaginer l’hôtel qu’il nous à dégoter. « Je vais maintenant m’attendre à ce que tu me fasses une demande d’une minute à l’autre » Je remue l’index en secouant la tête négativement. « Non non non. C’est à l’homme de faire sa demande. Et faut que ça soit inoubliable » Est-ce que je suis en train de lui mettre la pression là ? Je laisse planer le doute volontairement. Mais moi je sais, au plus profond de moi, que c’est avec lui que j’ai envie de finir mes vieux jours. « Ce n’est peut-être pas notre limousine » Je lève les yeux au ciel alors qu’il m’entraîne à l’intérieur de cette luxueuse voiture. J’en prend plein les yeux. Je pensais pas qu’on pouvait avoir autant de place dans un véhicule. Leah serait folle. Je prend un selfie que je lui envoie direct pour la narguer. Le nez à la vitre, j’observe les environs, les yeux grands ouverts. J’oublie tous mes soucis et je vis l’instant pour mon plus grand bonheur. Je me tourne vers Adriel en essayant d’en savoir plus sur notre prochaine destination. « Tu penses vraiment que je vais te le dire? » Je me blottis contre en lui faisant mes yeux de Chat Potté. Le regard attendrissant auquel il est censé de pas résister. « Oui, j’y crois très fort » Je sent que ça deviens difficile pour lui de me regarder en face. Il tente de tourner la tête mais je lui attrape le menton avec ma main pour l’obliger à me regarder. « Adibou chéri… » Ma phrase en suspend, je ne le lâche pas. Déterminée à obtenir ce que je veux. Mais la voiture finit par arriver alors qu’il était à ça de cracher le morceau. Sauvé par le gong. Je reconnais immédiatement mon parc d’attraction fétiche. Impossible de retenir ma joie. Je saute hors de la voiture pour sautillé partout comme un enfant. C’est trop beau pour être vrai. J’ai l’impression de vivre un conte de fée. C’est …magique. Adriel me rejoint. Mes bras s’enroulent à son cou pour une étreinte. Je sent sa main sécher ma joue. L’émotion me transporte.
On nous guide vers le château. J’en reviens toujours pas. Les Manders dans leur demeure. C’est comment dire … Royal ? Mes yeux s’écarquillent devant tant de beauté et de luxe. J’ai l’impression de me réincarner en Julia Roberts dans son rôle de Pretty Woman. Un de mes films préférés. Y en a tellement … ! Le Jacuzzi étoilé, le lit King size. - Notons qu’il n’y en a qu’un - #détail. De toute manière j’avais l’intention de m’endormir contre lui. Une baignoire à pied trône dans la salle de bain. Décidément ce château est parfait. « On va être bien », « A qui le dit tu ! » On est vraiment obligé de rentré à Brisbane ? Sérieusement ? Sa main tapote le matelas pour que je le rejoigne. J’affiche un sourire avant de me laisser tomber arrière en poussant un soupir d’aisance. Les yeux rivés vers le plafond, j’observe. Je le trouve étonnamment sombre. Comme s’il manquait quelque chose. Bref. Je me laisse rouler vers lui en posant ma main sur son torse. « Et si on restait là tranquille pour être en forme demain ? » J’ai envie d’être au top pour ce qui nous attend. Là je me sent un peu fatiguée. J’ai surtout envie d’un petit moment avec lui. Juste lui. Mes paupières se font lourdes. Si je reste là je vais m’endormir comme un petit baby. Je relève alors et je lui annonce que je vais prendre une douche - Un bain en vérité - J’ai envie de tester cette baignoire. Assise sur le bord, je patiente qu’elle se remplisse. Songeuse sur ce que j’ai en tête. Mes doigts effleurent l’eau tout en l’écoutant joué de sa guitare dans l’autre pièce. Il joue si bien. J’aime ce que j’entends. Une nouvelle chanson ? Humm… Je me glisse dans le bain moussant. Doucement je ferme les yeux puis je fredonne au rythme de sa chanson.
Le temps est venu pour moi de franchir le cap. Je me sens prête. Et je trouve l’endroit idéal pour ça. Il faut que je le fasse avant que ça ne dérape entre nous. Parce que je veux être la première à lui avouer. Et je veux faire ça bien. J’ai préparé ce moment depuis des mois. Il a fallu que je pose des mots sur ce que je ressent. Indirectement ça m’a permis de me l’admettre à moi-même. J’enfile ma nuisette en soie blanche puis je m’enroule dans un peignoir en coton. Mon apparence n’a pas d’importance car je compte lui bander les yeux. Ça ne m’empêche pas de me coiffer vite fait et de mettre du gloss à la fraise sur mes lèvres. Il adore la fraise … Rectification, j’adore la fraise. J’aime encore plus que ça se mélange sur nos lèvres … FOCUS Erin !!! Je remue la tête pour me remettre les idées en place. Discrètement j’entrouvre la porte pour l’observer en train de jouer à la guitare sur le lit. Un petit sourire s’étire sur mes lèvres. Qu’il est mignon. Aller hop, c’est parti. Quand faut y aller, faut y aller. Respire ! Me voilà qui débarque dans la chambre. Je m’assois en tailleur devant lui. Il joue encore quelques accords jusqu’à ce que je le prive de son instrument. « Hey! » « Râle pas. Tu pourras jouer plus tard » Laisse moi dire ce que j’ai à te dire. Je lui demande de me faire confiance. Ça ne devrait pas être compliqué pour lui. « Okay… » Je récupère le bandeau dans ma poche pour le poser sur ses yeux. Le connaissant il doit se poser mille et une question. « Qu’est-ce que… » « Shutt » Que je lui souffle en posant mon doigt sur ses lèvres. Faut pas qu’il gâche tout. Je suis lancé. Je peux plus faire marche arrière maintenant. « Erin? » Ma main sur son coeur, je lui murmure à l’oreille de m’écouter attentivement. « C’est moi qui devrais te faire des surprises ce week-end, pas l’inverse », « Laisse moi te surprendre à mon tour. Tu verras, c’est pas si mal » Enfin j’espère…
J’inspire profondément avant de laisser retentir ma voix dans la pièce. Le premier couplet n’est pas facile à sortir. Mais les suivants suivent naturellement. Plus ma chanson avance plus je me sens légère. Libérée d’un poids qui me pèse depuis notre rupture … Mes sentiments n’ont jamais changé à son égard. Je me suis juste menti à moi-même. J’ai pris aussi le risque de le laisser vivre sa vie de son côté. D’aimer d’autres filles aussi. Pour qu’il soit sur de ses sentiments pour moi. On était trop jeunes à l’époque. Aujourd’hui on est assez mature pour s’engager sérieusement l’un envers l’autre. J’ai espoir que ça commence maintenant. Je joins mes paroles à mes gestes en lui retirant le bandeau devant les yeux. Mon regard dans le sien, je continue à chanter en saisissant son doux visage entre mes mains. J’ai une envie terrible de l’embrasser, mais il faut que je continue ma chanson d’abord. Quand je prononce les dernières paroles je sent mon coeur qui palpite très fort. Car je sais ce qui va se passer. Adriel reste subjugué, et moi aussi durant quelques minutes. Mes yeux se posent sur ses lèvres. Mon buste se rapproche sans que je ne maîtrise rien. Je vais le faire ... Ma bouche sur la sienne, je sent une connexion m’envahir. Des frissons partout, le coeur qui papillonne. Je suis amoureuse et je l’assume enfin. Je me rapproche un peu plus. Une main sur son torse et l’autre dans ses cheveux. Je suis pas sûr de contrôler mes gestes à venir. J’en ai tellement envie. Ses caresses me font du bien et m’incitent à continuer. Mais je me détache d’un petit millimètre pour lui souffler un « Je t’aime » éperdument sincère. Il vient du coeur celui là. « Je t’aime aussi » Ho mon dieu, s’il savait à quel point j’aime l’entendre me le dire. Ça me rassure aussi de voir que c’est réciproque. Je crois que je l’aurai très mal vécu si ce n’était pas le cas. Notre baiser reprend avec plus de fougue. J’y réponds avec autant d’ardeur que lui. Ma langue chevauche la sienne langoureusement. C’est mon corps tout entier qui le réclame. Je te veux. Les souvenirs de novembre embaument mon esprit. Il me mordille la lèvre inférieure. Je lui souris avant de le dévorer à mon tour. On est parfaitement connectés. Jusqu’à ce qu’il décide de faire une pause en s’agenouillant face à moi. Il regrette ? Mon regard se fait plus inquiet. « Erin… » J’arrive pas à répondre. J’ai peur … peur de ce qu’il s’apprête à me dire… J’éprouve des difficultés à soutenir son regard. Qu’est-ce qui se passe ? Les minutes sont interminables. Parle-moi bon sang. « Erin… qu’est-ce qui a changé? » Il me faut un certain temps avant de comprendre le sens de sa phrase. Il s’allonge en m’invitant à faire de même mais je reste là où je suis pour le moment. « Rien n’a changé Adriel. Rien. Je n’ai jamais cessé de t’aimer depuis le jour où je suis tombée amoureuse de toi. J’ai juste fait taire mes sentiments pour être sûr de mon choix. » Mon choix c’est toi … « Tu… tu es sûre? Je t’aime tellement, Erin, je… je n’ai jamais cessé de t’aimer. Comme ça. Et je ne cesserai jamais… » Finalement je cède à m’allonger prés de lui. Ma main caresse sa joue affectueusement alors que je fixe cette fois droit dans les yeux. « J’en suis parfaitement sûr. » Je veux pas qu’il doute de mes sentiments. Je sais que l’épisode de novembre l’a un peu refroidie. Mais j’étais pas prête encore. « Ils ont fini ensemble, Alex et Rosie? » Je cesse mes caresses en arquant un sourcil. « Quel rapport ? Je te parles de toi et moi Addie » Je vois pas pourquoi il fait référence à ce film. J’ai eu besoin de personne pour prendre ma décision. « Je veux juste que tu sois certaine, tu comprends? S’il y a une once d’incertitude en toi… » Je me redresse en reprenant une position assise. Je n’aime pas vraiment le voir douter de mes sentiments comme ça. C’est déjà une sacrée étape pour moi. Alors le voir hésitant comme ça, sa me refroidit un peu. Je pose les yeux sur sa main. Ça m’apaise un peu qu'il la pose sur la mienne. Mais pas autant que son autre main qui caresse ma joue. Mes yeux se ferment à ce simple contact. « S’il y a une once d’incertitude en toi, dis-le moi… Je t’en voudrai pas. On n’en reparlera plus. Je… je ne veux pas te perdre. » Je compte jouer ma dernière carte cette fois. J’avais pas l’intention de me dévoiler autant ce soir mais là je crois que j’ai pas le choix. Je veux qu’il comprenne que tout ça ce n’est pas juste une lubie. J’ai les pieds sur terre. Je suis parfaitement lucide. « Adriel, écoute moi » Je rouvre les yeux et je viens chercher ses deux mains. J’ai besoin qu’il soit très attentif sur ce que je vais dire. « Mes sentiments sont réels pour toi. Ils l’ont toujours étaient. Il m’a fallu plusieurs années pour être sur. Tu m’as prouvé au fil du temps que t’es celui avec qui je veux fonder quelque chose… » Je laisse un blanc planer avant de reprendre. « Je veux être celle qui tu aimera le restant tes jours…Je veux être ta femme, la mère de tes enfants. Si tu en veux … » J’espère sincèrement qu’il en voudra parce que moi oui. « L’amour que j’ai pour toi est inestimable. Tu es le premier homme que j'ai aimé et je veux que tu sois le dernier. J’ai pas de mots pour le décrire. T’es pas seulement mon meilleur ami. T’es mon âme soeur Adriel. Je t’aime. N’en doute pas s’il te plaît » Je m’étonne moi même de ce que je viens de lui déballer. Mais je n’ai aucun regret. Il fallait que ça sorte. J’avoue, ça fait du bien. Le pauvre. Je lui laisse le temps de tout encaisser. Ça fait beaucoup en peu de temps… « C’est pas l’euphorie du moment. T’inquiète pas. Demain je t’aimerai plus qu’aujourd’hui. Après demain encore plus que les jours précédents. Et ça sera pareil les jours qui suivront. Tu vas devoir t’y faire » Que je finis par dire avec plus d’aisance. Je me rapproche subtilement. Parce que ses lèvres me manquent déjà. Allongé face à lui, je l’observe en souriant. Mon index redessine les traits de son visage avec amusement. « Est-ce que tu es prêt à vivre cette aventure avec moi ? Parce que moi je le suis » Prêt à vivre cette idylle au grand jour, aux yeux de tous. Je pourrais le crier sur tous les toits sans crainte. Je me gênerai pas, même devant mon frère. Mon visage se rapproche un peu plus. Nos lèvres se frôlent. « Je suis toute à toi, homme de ma vie » que je murmure avant de sceller mes lèvres aux siennes pour un baiser sincère. J'ai envie de lui appartenir dans mon entièreté.
Vendredi 25 juin 2021 En planifiant ce voyage à Paris, j’étais bien déterminé à ce que ce soit une escapade de rêve pour Erin. Je me suis donc mis à m’imaginer chaque étape de notre voyage, chose que je ne faisais même pas avant, quand je voyageais par moi-même. J’y allais plus à l’improviste, même parfois pour les hôtels, débarquant sans réserver à une auberge pour réclamer un lit. Mais, là, je veux que ça soit parfait pour ma meilleure amie, et notre temps à Paris est très limité. Bien sûr, j’ai prévu quelques activités même si je nous laisse quand même assez de jeu pour en ajouter ou même en modifier. Je me suis dit que ça pourrait être fun de nous rendre à l’hôtel en limousine, que c’est totalement le genre de truc qui impressionnerait Sanders. Et en voyant ses yeux pétiller comme ça lorsque je réponds à la place du chauffeur que oui, c’est elle qui embarquera dans l’élégante voiture, je sais que j’ai eu raison. Comme elle insinue encore de m’épouser, je muse que je m’attends maintenant à ce qu’elle me fasse la grande demande d’une minute à l’autre, mais elle montre tout de suite sa négation en remuant son index devant mes yeux. « Non non non. C’est à l’homme de faire sa demande. Et faut que ça soit inoubliable » Je hausse un sourcil. À l’homme, hein? Je m’imagine le temps d’un instant, moi, lui faire la grande demande. Je l’amènerais à un endroit spécial qui représente beaucoup pour nous deux… j’arriverais certainement à inclure le fameux élastique fuchsia quelque part dans les fiançailles. Je chasse ces pensées de mon esprit; ça sera plutôt que je devrai parler au futur petit ami d’Erin pour m’assurer qu’il lui fasse la plus grande des demandes ever. Étrangement, mon estomac se noue et je force un sourire sur mon visage. « Cette pression, ouf », je plaisante. « Mais tu mérites ce qu’il y a de mieux. » C’est un fait, clair, net et précis dans ma tête. Elle ne me croit pas du tout quand je prétends que ce n’est peut-être pas notre limousine, finalement, surtout que je la vois rouler des yeux alors que je l’entraîne dans le véhicule. Bon, ça m’a peut-être trahi de l’emmener aussitôt. Ça et le fait qu’elle me connaît trop bien et que c’est rare que j’arrive à lui faire croire des trucs qui ne sont pas vrais. Alors qu’on est en route, Erin essaie d’en savoir plus sur notre destination, mais je suis bien déterminé à garder la surprise jusqu’au bout. Mais ça y est, la voilà qui se blottit contre moi en me faisant ses yeux tout doux de Chat Potté. Mais qu’est-ce qu’elle a de beaux yeux, sérieux… grands, verts, avec de longs cils. Comment est-ce que je suis supposé lui résister? Je tente de détourner le regard. Ne la regarde pas, ne la regarde pas… « Oui, j’y crois très fort » Je me mords la lèvre en lui jetant un petit coup d’oeil, le pire c’est qu’elle a raison. La voilà qui m’attrape même le menton pour que je la regarde. Arrête de me connaître aussi bien. Dans des cas comme celui-ci, c’est à mon désavantage, je songe. Ses doigts sur ma peau me donnent un petit frisson et je ferme aussitôt les yeux. « Adibou chéri… » Un sourire niais apparaît sur mes lèvres, incontrôlable. Tous les petits noms qu’elle me trouve… Heureusement, la voiture s’arrête et je lâche un soupir de soulagement. « Bravo Addie, t’as tenu ta langue jusqu’au bout » — oui oui, je me félicite moi-même, je suis plutôt fier de moi. Mais Erin a déjà le nez contre la fenêtre de nouveau et elle s’émerveille devant le château Disney. Je la rejoins en me collant tout près d’elle — ce n’est pas comme si la voiture était grande hein, tousse tousse — mais, déjà, Erin est sortie. Toute émotive, elle me saute au cou, elle en verse même une larme. La voir dans un tel état ne pourrait me rendre plus heureux.
Une fois dans la chambre, on est aussi fascinés l’un que l’autre de la beauté du lieu. Oui, on va totalement être bien. Juste nous deux. Quelle chance. « A qui le dit tu ! » Un sourire béat sur le visage, je l’invite à me rejoindre sur le seul lit de la chambre. Erin ne tarde pas à se laisser tomber à son tour, à mes côtés. Elle observe le plafond un moment, avant de rouler dans ma direction en posant la main sur mon torse. Bonheur, j’vous dis. « Et si on restait là tranquille pour être en forme demain ? » J’attrape sa main qui s’est posée sur moi et l’emprisonne entre les deux miennes, je tourne la tête pour lui adresser un petit sourire, les yeux à demi-clos. « C’est parfait », je souffle. On a dormi de longues heures dans l’avion et, pourtant, je ne me vois pas marcher pour explorer Paris. L’idée de reprendre la voiture — un quarante minutes et plus, même — pour retourner à la ville, maintenant, alors qu’on est si bien ici… demain, sans doute. Ou un prochain jour, après Disney. J’ai bien remarqué que la baignoire a fait de l’oeil à Erin. C’est une vraie histoire d’amour, les bains et elle. Je profite de son moment de détente pour me détendre à mon tour en jouant de la guitare, spécifiquement la chanson que j’ai composée en pensant à Erin. C’est une chose de composer une mélodie, ça en est une autre les paroles. Je me contente de gratter les notes sur mon instrument au cas où Erin entende — les mots que j’ai écrits ont quelque chose de tellement personnel… je veux les lui révéler au bon moment. S’il arrive un jour. Je relève les yeux occasionnellement sur la salle de bain en repensant à cet été avant l’université, quand il nous arrivait de nous installer dans la baignoire pleine de mousse (une fois, je voulais lui faire la surprise et j’ai vidé la moitié de la bouteille en pensant que c’était ce qu’il fallait faire). Je me concentre de nouveau sur ma guitare, jusqu’à ce qu’Erin me tire de mes pensées en s’installant devant moi, en peignoir. Elle sent divinement bon. Ce serait sûrement à mon tour d’y aller, j’ai hâte de pouvoir enfiler mon pyjama. Mais Erin me surprend en m’enlevant ma guitare et je proteste. « Râle pas. Tu pourras jouer plus tard » Son air tout sérieux m’intrigue et je ne réponds rien. Okay, okay, je râle pas. Elle me demande de lui faire confiance, ce que je n’ai pas de misère à faire, même si je ne comprends absolument rien quand elle me bande les yeux. « Shutt » dit-elle en posant un doigt sur mes lèvres. Je fige, ne réponds rien encore sur le coup, résiste bien fort à ne pas mordre son doigt parce que je veux connaître la suite genre, maintenant. Sa main se pose sur mon torse, sur mon coeur précisément, qui bat plus rapidement que normalement. Un drôle de cocktails d’émotions me prend. Devrais-je avoir peur? En même temps, je suis totalement curieux. Son souffle caresse mon oreille et j’en oublie presque comment respirer. N’est-ce pas à moi de lui faire des surprises, ce weekend? « Laisse moi te surprendre à mon tour. Tu verras, c’est pas si mal » « Okay », je répète dans un murmure. Pas si mal…
Je me laisse porter par sa douce voix familière, par les paroles qui résonnent à mes oreilles et que je découvre être pour moi. M’enfin… je crois. J’ai l’intuition que cette chanson m’est adressée et j’analyse les paroles du mieux que je le peux alors que mes pensées tourbillonnent dans ma tête. Pense-t-elle vraiment ce qu’elle dit? C’est moi qu’elle choisit? Qu’elle choisit… comme partenaire de vie, comme amoureux, comme plus que meilleur ami? Erin retire enfin le bandeau de sur mes yeux et je peux scruter son visage dans l’espoir d’y dénicher toute la sincérité du monde. Et elle y est, mais pourtant, les doutes refont peu à peu surface en moi. Je les fais taire pour le moment, ne résiste pas le moins du monde lorsque ses lèvres touchent les miennes. J’ai l’impression d’avoir des feux d’artifices en moi, les papillons dansent dans mon estomac, volètent jusqu’à mon coeur, le fond tambouriner contre ma poitrine. Ses mains — une sur mon torse et une dans mes cheveux — me donnent envie de plus, de la déshabiller pour qu’on puisse s’unir à l’image d’avant. Son je t’aime sonne différent, il sonne comme la meilleure des mélodies à mes oreilles, comme un poème d’amour. C’est sans hésitation que je le lui retourne, sans y penser plus, parce que c’est tout à fait la vérité; je suis déjà en manque de ses lèvres et je plonge sur elle pour un nouveau baiser. Sa langue danse avec la mienne, les caresses grimpent en intensité… mais je me retiens juste avant de la faire basculer sur le dos. Parce que je veux être certain qu’elle pense réellement tout ça, qu’elle m’aime amoureusement pour vrai avant qu’on aille plus loin. Je vois clairement l’inquiétude dans son regard, ce qui me noue l’estomac, mais je poursuis en lui demandant ce qui a changé parce que je crois fermement qu’il est mieux qu’on mette les choses au clair maintenant — pour moi, surtout, parce qu’apparemment je n’ai pas compris qu’elles le sont déjà — avant que ça n’aille trop loin. Parce que, oh boy, ce n’est pas l’envie qui manque. Erin ne s’allonge pas avec moi, ce qui fait monter la nervosité en moi, mais je garde la main sur le matelas comme pour garder sa place au chaud en attendant qu’elle me rejoigne. « Rien n’a changé Adriel. Rien. Je n’ai jamais cessé de t’aimer depuis le jour où je suis tombée amoureuse de toi. J’ai juste fait taire mes sentiments pour être sûr de mon choix. » La surprise est probablement évidente dans mes yeux. Je me doutais bien qu’elle a eu des sentiments amoureux pour moi quand on est sortis ensemble… ce qu’on a vécu était tellement intense, tellement magique. Notre amitié ne s’est qu’agrandie par la suite. Mais par la suite, justement, plus le temps passait, plus il m’était difficile de m’imaginer que ces sentiments avaient bel et bien eu lieu. Parce que je me demandais pourquoi elle m’aurait laissé quelques semaines après si elle était réellement amoureuse de moi. Mais l’entendre dire qu’elle n’a jamais cessé de m’aimer, qu’elle a juste fait taire ses sentiments… autant ça me fait mal en m’imaginant qu’elle m’aimait et que je ne le savais pas, qu’on aurait pu être ensemble si et si, autant ça me fait grave plaisir à entendre. Je ne réponds rien sur le coup, bouche-bée, m’interrogeant sur le mot choix qu’elle a employé. Je sais que ma meilleure amie a toujours eu du mal à l’engagement… je soupçonne à cause de son père.
Je lui demande si elle est certaine. J’ai besoin qu’elle me rassure, encore. Je l’aime tellement et ça ne cessera jamais, je le sais. Elle est ma personne préférée au monde. Elle s’allonge enfin à côté de moi et sa main caresse même ma joue, nos prunelles se fixent presque sans cligner des paupières. « J’en suis parfaitement sûr. » Je hoche la tête dans un sourire. Ses mots sont clairs, directs, et pourtant je ne sais pas pourquoi j’en doute encore. Ses mots après cette nuit de novembre me reviennent encore. J’ai peur que ce maintenant, ça ne soit qu’un rêve, que de retour à Brisbane la dure réalité nous revienne en pleine face: que, dans le fond, elle ne m’aime pas réellement de cette manière là. Que ce n’était qu’une illusion causée par la magie de Disney et de la ville des amoureux. Naturellement, mes pensées me mènent vers le film dont j’ai manqué la fin. Parce que dans le fond, je voulais qu’Alex et Rosie soient ensemble au final. Comme si ça pouvait prédire ce qui allait en être réellement d’Erin et moi. Mais celle-ci hausse un sourcil en cessant ses caresses. J’ai envie de la supplier de continuer, mais je me tais. Ma questions doit sembler sortir de nulle part. « Quel rapport ? Je te parles de toi et moi Addie » Je la sens se raidir, ou peut-être que ce sont ses mots qui me font penser que je l’ai vexée. « Je sais, Riri… Je voulais juste savoir… j’espérais qu’ils soient ensemble », je murmure, avant d’ajouter que je veux réellement qu’elle en soit certaine. Je ne sais pas ce que j’attends d’elle au juste, qu’est-ce qui m’aidera à ne plus en douter du tout. J’ai juste tellement peur de la perdre qu’il y a plein de détails qui m’échappent. Comme le fait qu’elle ait composé une chanson exprès pour exprimer ses sentiments envers moi. Ça n’a pas dû prendre deux minutes, on s’entend. Mes paroles la refroidissent et je m’en veux aussitôt. Erin se redresse en position assise et j’ai soudainement la nausée, j’ai l’impression que je suis en train de tout gâcher. Peut-être qu’elle était réellement sincère, mais qu’elle va changer d’avis parce que je suis trop hésitant pour elle. Je pose alors ma main sur la mienne, et tends l’autre pour caresser sa joue, dans l’espoir de l’apaiser un peu. Je ne veux pas te perdre. Ça me fait une peur de fou et je me suis persuadé que si elle change d’avis sur ses sentiments envers moi, que notre amitié ne survivra pas. Et ça me fait mal, tout comme je me sens coupable de ressentir et de penser ça. « Adriel, écoute moi » Je sens ses mains sur les miennes et je pose immédiatement le regard dans le sien lorsqu’elle rouvre les yeux. « Mes sentiments sont réels pour toi. Ils l’ont toujours étaient. Il m’a fallu plusieurs années pour être sur. Tu m’as prouvé au fil du temps que t’es celui avec qui je veux fonder quelque chose… » Mon rythme cardiaque s’accélère à ses mots. Mes sentiments sont réels pour toi. Oh, moi aussi, Erin, si tu savais. Fonder quelque chose… Qu’entend-elle par là? Elle ne tarde pas à répondre à ma question silencieuse. « Je veux être celle qui tu aimera le restant tes jours…Je veux être ta femme, la mère de tes enfants. Si tu en veux … » Mes yeux se remplissent d’eau avant que je ne m’en rende compte, mais je retiens mes larmes [de joie]. Je pleure rarement, ce n’est juste pas ma manière d’exprimer mes émotions en temps normal, mais là, celle qui me prend est trop forte et trop soudaine. Un mélange de total bonheur, de joie, de surprise, de… tellement de choses. Je ne m’attendais pas à de telles… révélations pendant ce voyage à Paris. Ni même jamais, parce que je n’osais tout simplement pas les imaginer. Normalement, penser à me marier, à avoir des enfants, ça me fait limite peur, parce que ça ressemble trop au mode de vie que mes parents auraient voulu que j’aille, mais… là, sortant de la bouche d’Erin, je serais prêt à lui faire la demande là, à lui faire un enfant là si elle le souhaite. Non, je ne suis pas tout à fait prêt je pense, bien que j'en veuille avec elle sans hésitation, un jour... mais j’ai envie que tout ce qu’elle souhaite soit la réalité. Alors si c’est ça qu’elle veut… Sans compter que oui, je veux être avec elle pour toujours… Focus, Mayers. Et sachant qu’Erin aussi a un peu appréhendé se marier par le passé, que son… avortement lui a fait définitivement quelque chose, je ne doute plus du tout qu’elle est sincère. Elle veut être ma femme. La mère de mes enfants. De nos enfants… Je ne doute pas que je l’aimerai jusqu’à la fin de mes jours. Mais l’entendre dire qu’elle veut que ce soit le cas, c’est tout autre chose.
Ma gorge est sèche, je n’arrive à rien répondre. J’ai juste le coeur qui explose de joie et je n’arrive pas à réfléchir en ligne droite. « L’amour que j’ai pour toi est inestimable. Tu es le premier homme que j'ai aimé et je veux que tu sois le dernier. J’ai pas de mots pour le décrire. T’es pas seulement mon meilleur ami. T’es mon âme soeur Adriel. Je t’aime. N’en doute pas s’il te plaît » Une larme roule sur ma joue. Je souris, je ris, un peu nerveusement, trop empli de bonheur et ne sachant comment exprimer ce que je ressens à voix haute. C’est moi ou nos visages sont de plus en plus près? Je tends une main que j’enfouis sous ses cheveux, sur sa nuque. Je suis son âme soeur. Et elle est le mien. Je n’en doute pas un seul instant. « Je t’aime, Erin… je t’aime, je t’aime, je t’aime. » Les doutes s’en vont, un à un. Ses mots ne pourraient sembler plus sincères à mes oreilles. « C’est pas l’euphorie du moment. T’inquiète pas. Demain je t’aimerai plus qu’aujourd’hui. Après demain encore plus que les jours précédents. Et ça sera pareil les jours qui suivront. Tu vas devoir t’y faire » Allongés l’un face à l’autre, on se fixe tendrement. Je n’en reviens pas. Ses mots me vont droit au coeur. Son index trace les contours de mon visage et je ferme les yeux pour savourer ses caresses. « Je m’y fais déjà », je murmure dans un sourire amusé. « Erin…? » Ma main parcours son bras de haut en bas, puis de bas en haut. Nos bassins se touchent presque. « C’est quand, que t’es tombée amoureuse de moi? » je demande, faisant écho à ses paroles un peu plus tôt. Nos lèvres se frôlent, son souffle me caresse le visage. Je n’arrive pas à garder les yeux ouverts tellement je suis bien. « Est-ce que tu es prêt à vivre cette aventure avec moi ? Parce que moi je le suis » « Toujours, captain’ », je muse alors que mes iris fixent ses lèvres. Mmmm… Guide-moi. Je suis à toi. « Je suis toute à toi, homme de ma vie » Erin ne me laisse pas le temps de répondre qu’elle pose ses lèvres sur les miennes une fois de plus. Je pose une main sur ses fesses pour la ramener plus près de moi, pour qu’on ne forme qu’un. « Femme de ma vie… » je réponds entre deux baisers dans un souffle. Je glisse une main sur son ventre pour détacher le noeud de la ceinture du peignoir. Je l’insère ensuite en-dessous, excité à l’idée que je vais enfin découvrir si elle porte quelque chose en-dessous ou pas. Je fais tomber le vêtement en coton sur son épaule, frôle sa peau du bout de mes doigts, le retire au complet avec son aide. Elle porte une nuisette en soie blanche et, bien que je sois presque déçu qu’elle ne soit pas nue en-dessous, je ne le suis pas du tout au final parce que c’est incroyablement sexy. Ma main remonte le long de son bras, de son cou, pour aller épouser la forme de son visage. « T’es mon âme soeur aussi, tu sais… » je dis tout bas contre ses lèvres. Ses révélations m’ont amplement réveillé, je n’ai plus du tout une once de sommeil en moi.
Je reprends donc ce que j’ai commencé dans l’avion, mais cette fois-ci, sans me gêner du tout. Je commence par un baiser sur la tempe, prends le temps de le savourer. Je poursuis le chemin en descendant sur sa joue, laissant un petit bisou à chaque centimètre ou presque, logeant finalement mon visage dans son cou, frôlant sa peau du bout de mon nez, commençant à l’embrasser de plus en plus passionnément en m’acharnant sur un endroit en particulier. Je me détache, le souffle haletant, relevant les yeux une fois de plus dans les siens, cherchant le même désir dans ses yeux que celui qui danse en moi. Je descends une des bretelles de sa nuisette, frôle de nouveau son épaule du bout des doigts. J’ai chaud, mon pantalon se fait de plus en plus serré. « T’es tellement belle », je murmure. Je me sens tellement… dépassé par tout ce que je ressens, par tout ce qu’elle m’a révélé. Dans le meilleure des sens.
Vendredi 25 juin 2021 -> Je me dévoile enfin. C’est une vraie libération pour moi. J’ai l’impression de pouvoir enfin respirer à pleins poumons. Ça me fait un bien fou. Mais ce que je n’avais pas prévu, ce sont les doutes d’Adriel. Doutes qui sont légitimes quand on sait ce qui c’est passé en novembre. Mais ça me fait un petit pincement au coeur quand même. J’ai peur qu’il ne me laisse pas ma chance … Alors quand il me parle de ce film qu’on a vu dans l’avion, j’ai la sensation qu’il ne me fait pas confiance. Comme si je me contentais de faire un plagiat de cette romance. Hors là je lui parle de nous. Pas d’Alex et Rosie. « Je sais, Riri… Je voulais juste savoir… j’espérais qu’ils soient ensemble » Je le fixe un moment, avant de comprendre où il veut en venir. « Tu devrais prendre le temps de le revoir. C’est vraiment un beau film. Je veux pas tout gâcher en te dévoilant la fin » Je suis la première à râler quand on me spoile. Même si c’est lui qu’il me le demande, je refuse. Ce film est beaucoup trop bien. Beaucoup trop le reflet de ma propre histoire … Notre histoire. Adriel continue de douter. J’ai surtout l’impression qu’il ne réalise pas. C’est vrai que ça peut sembler trop beau tout ça. Paris, Disney … et moi qui lui balance que je l’aime. J’insiste et persiste. Je veux qu’il me croit. Hors de question de faire marche arrière cette fois. Je veux vivre cette idylle au grand jour avec lui. Fini de fuir. Je vais même jusqu’à lui dire que je veux être celle qu’il aimera jusqu’à la fin de ses jours, sa femme… La mère de ses enfants. En lui disant à haute voix, ça ne me laisse pas insensible. Le poids de mes mots fait palpiter mon coeur un peu plus vite. Ses yeux se mettent à briller. Ça me rend toute chose. Mohh Addie je ne voulais pas te faire pleurer. Je passe aussitôt mes pouces sous ses paupières pour sécher ses larmes. « Je t’oblige pas à autant d’engagement avec moi …'fin … C’est juste une manière de te dire que je veux être tout à toi. Avec ou sans anneau, mon coeur t’appartient » Je sais que la mariage, tout ça, tout ça… c’est pas forcément son délire. Ses parents sont tellement vieux jeu. Moi non plus je voulais pas entendre parler de ça. Mais ça c’était avant de réaliser qu’il me suffisait juste de trouver la bonne personne. Je sais que c’est lui à présent. Adriel reste silencieux. Je rajoute alors que je le considère plus seulement comme mon meilleur ami, mais aussi comme mon âme soeur. Tout en sachant qu’à mes yeux il ne peut y en avoir qu’une. Une larme roule sur sa joue. Je m’empresse alors de déposer mes lèvres dessus pour l’estomper. « Je t’aime, Erin… je t’aime, je t’aime, je t’aime. » Allongée face à lui, je lui souris tendrement en dessinant les traits de son visage. « Je t’aime encore plus » Que je lui souffle tout bas. Je rajoute même que je l’aimerai d'avantage les jours qui suivront. Mon amour pour lui est grandissant. Je n’ai pas les mots pour décrire ce que je ressent pour lui. C’est si intense. « Erin…? » Mes grands yeux verts viennent le fixer. Ses caresses sont infiniment agréables. Je glisse une de mes main sur son torse tout en restant attentive. « Oui ? » J’attends sagement qu’il me pose sa question en lui caressant le buste. « C’est quand, que t’es tombée amoureuse de moi? » Mes lèvres s’étirent aussitôt. Comment je pourrais oublier ce moment ? « Ça a commencé quand j’ai intégré ta classe. Le jour où j’ai posé les yeux sur toi. Tu ne m’a pas laisser insensible. Et le destin avait voulu que mon bureau se trouve derrière le tient. On a commencé à se fréquenter. Tu m’a tout de suite pris sous ton aile. Un jour, on a été manger une glace tous les deux après les cours. J’avais à peine entamé la mienne que je l’ai maladroitement fait tomber par terre. Tu m’as aussitôt proposé la tienne. Je l’ai partagé avec toi. À tour de rôle on l'a mangé. Rappelle toi ?! J’avais l’impression de pouvoir goûter à tes lèvres en faisant cela. » Un petit rire timide m’échappe. Cette scène était déjà digne d’un jeune couple. Pourtant nous étions seulement amis. « Je commençais déjà à ressentir quelque chose pour toi … Je pensais toujours à toi … tout le temps. Et puis il y a eu ce jour à la piscine. Bon déjà je te voyais en maillot de bain … » Je roule des yeux en souriant malicieusement. Il était déjà beau gosse à l’époque. Et ça me faisait clairement chier de voir les autres filles de la classe le mater. Naméhoo ! « Oliver m’avait poussé du tapis et je suis tombée à l’eau. T’as pas hésité à plonger pour me remonter à la surface. J’étais dans tes bras. On a jamais était aussi proches... J’ai cru que mon coeur aller se décrocher. J’ai sentie … J’ai sentie que je ressentais plus de l’amitié pour toi. Mais j’avais peur que ça ne soit pas réciproque. J’ai pas osé. Jusqu’à ce que tu te fasse passer pour ton frère. » La suite on la connaît. Quand je l’ai vu débarquer ce soir-là, j’ai juste halluciné. J’essayais de pas le montrer mais en vérité j’explosais de joie intérieurement. Car c’est à ce moment précis que j’ai compris qu’il m’aimait vraiment. Ma main glisse sur son visage d’un geste délicat. Tout ça est bien réel et je compte lui prouver. Je lui demande s’il est prêt à vivre cette folle aventure avec moi. Pour de bon cette fois. « Toujours, captain’ » « Milady please » Je rectifie aussitôt. Je sens la pression de ses mains sur mes fesses, hummm… je ne me fais pas prier pour me glisser au plus prés de lui. « Femme de ma vie… » Hannn ! J’ai le sourire jusqu’aux oreilles. « Hummm, ça sonne doux dans mes oreilles » Je joint mes lèvres aux siennes pour l’embrasser tendrement. C’est si bon. Sa main vient se faufiler jusqu’à la ceinture de mon peignoir qu’il dénoue habilement. Je sens que la suite va être intéressante. Je ne suis pas en reste avec mes doigts qui filent son chandail. Sentir sa peau brûlante m’émoustille un peu plus. « T’es mon âme soeur aussi, tu sais… » Je me recule légèrement pour lui sourire niaisement (l’amour) « J’espère bien ! » Il a plutôt intérêt de pas fricoter avec d’autres filles sinon il me briserait en mille, pour sur. Adriel commence par me recouvrir de bisous tout doux. La température de mon corps monte d’un cran. L’ambiance est changeante. Ma tête vient se pencher en arrière pour lui laisser accès à mon cou. Je veux qu’il dévore chaque millimètre de ma peau. J’aime tellement ça. J’ai très envie qu’on se laisse aller tous les deux. Je suis toute à toi. Arrache-moi ce peignoir j’ai trop chaud. D’ailleurs je l’aide un peu en libérant mes bras de là. Sa main glisse sur mon épaule pour faire glisser la bretelle de ma nuisette. Pourquoi je l’ai mise d’ailleurs ? J’aurai gagné mon temps à ne rien mettre là dessous. Mais je voulais y aller en douceur quand même. « T’es tellement belle », Il a toujours les bons mots pour me faire sourire celui-là. J’attrape son tee-shirt pour le passer par dessus sa tête. Ce que j’y découvre me plaît toujours autant. « Et toi t’es trop sexy ! Je vais devoir te garder à l’oeil » C’est chasse gardée comme dirait Byron. Et maintenant que tout est clair entre nous, je compte bien montrer que c’est mon amoureux à MOI. Pas touche !
Vendredi 25 juin 2021 Je n’arrive pas à garder mes doutes et mes inquiétudes pour moi et j’en fais part à ma meilleure amie, bien que je le regrette après. J’ai besoin de mettre les choses au clair, de m’assurer que tout ça est réel, mais j’ai peur de la faire changer d’avis en même temps et ça me rend anxieux. J’évoque le film qu’on s’est tapé, mais que j’ai manqué, ce qui, à ma grande surprise, refroidit Erin. Je bafouille alors que c’est seulement que je voulais qu’ils soient ensemble, à la fin… gardant pour moi que c’est un peu comme ça voulait dire qu’Erin et moi, on serait finalement ensemble, pour vrai. Elle me fixe un moment avant de répondre. « Tu devrais prendre le temps de le revoir. C’est vraiment un beau film. Je veux pas tout gâcher en te dévoilant la fin » Je hoche doucement la tête. Normalement, j’aurais insisté pour qu’elle me le dise, les spoilers ne m’ont jamais vraiment dérangé, limite je fais parfois exprès en allant voir sur Internet. Je me dis que je le regarderai au retour dans l’avion, ou bien en arrivant chez moi. Même si j’insiste, je sais qu’elle ne flanchera pas. Elle déteste les spoilers. Ma meilleure amie insiste, ses sentiments sont réels, elle va même jusqu’à me dévoiler qu’elle veut être ma femme, la mère de mes enfants. Ça me prend tellement par surprise, mais dans le meilleur des sens, que les larmes me montent aux yeux. L’émotion est trop forte, ses paroles tellement… sincères. Je le sens dans sa voix, et puis je sais que ce n’est pas le genre de trucs qu’elle balance rien que comme ça. Ses pouces viennent se glisser sous mes paupière pour sécher mes larmes que je tente de retenir le plus possible. « Je t’oblige pas à autant d’engagement avec moi …'fin … C’est juste une manière de te dire que je veux être tout à toi. Avec ou sans anneau, mon coeur t’appartient » La gorge sèche, les mots ne me viennent pas, mais mon coeur explose. Ça me fait tellement du bien d’entendre tout ça… de savoir qu’elle veut être tout à moi, qu’elle veut s’engager à moi, que ça veuille dire se marier ou pas. Pour seule réponse, je hoche doucement la tête, avant d’attraper sa main dans la mienne. Elle en rajoute, m’appelle son âme soeur. Ce que je ressens est si fort, indescriptible. J’ai l’impression de rêver et que je pourrais me réveiller à tout moment. Une larme s’échappe et roule sur ma joue, et Erin dépose ses lèvres exactement là où elle s’est arrêtée et je ferme les yeux pour savourer. Je lui souffle de multiples je t’aime, c’est tellement bon de le les dire, c’est tellement libérateur. La blonde se met à tracer les contours de mon visage et je me dis que mon sourire ne me quittera plus. « Je t’aime encore plus » « Impossible », je dis dans un petit rire, euphorique. Mais elle rajoute que son amour pour moi est grandissant, qu’elle m’aimera plus demain, et ainsi de suite. Mon coeur se gonfle, et j’ai vraiment l’impression que ma poitrine est déjà trop petite pour l’accueillir désormais. La caressant tendrement, je l’interpelle alors que j’ai quelque chose qui me brûle de lui demander. Son regard trouve le mien, elle me fixe, je souris en me disant qu’elle a réellement les plus beaux yeux du monde. Sa main sur mon torse ne m’aide pas à me concentrer sur ce que je veux lui demander, mais jamais je ne lui demanderais de l’enlever. C’est trop bon. « Oui ? » Ses caresses me font perdre la tête, mais je réussis quand même à trouver ce que je veux lui demander. Elle a mentionné qu’elle n’a jamais cessé de m’aimer depuis le jour où elle est tombée amoureuse de moi — mais c’est quand? Ma question la fait sourire. « Ça a commencé quand j’ai intégré ta classe. Le jour où j’ai posé les yeux sur toi. Tu ne m’a pas laisser insensible. » Mes yeux s’écarquillent légèrement alors qu’elle commence à m’expliquer. Ça remonte à si loin? Je n’en reviens pas. Mais je me tais et la laisse poursuivre. Je n’en reviens pas. « On a commencé à se fréquenter. Tu m’a tout de suite pris sous ton aile. Un jour, on a été manger une glace tous les deux après les cours. J’avais à peine entamé la mienne que je l’ai maladroitement fait tomber par terre. Tu m’as aussitôt proposé la tienne. Je l’ai partagé avec toi. À tour de rôle on l'a mangé. Rappelle toi ?! » Mon sourire s’étire à ce souvenir. Je m’en rappelle comme si c’était hier. « Ça m’a brisé le coeur de voir ta glace étalée sur le sol », je dis dans un petit rire en me repassant les images de cette scène en tête. « J’avais l’impression de pouvoir goûter à tes lèvres en faisant cela. » Je me mordille la lèvre en fixant les siennes. Mmm… j’ai envie de les goûter, là, maintenant. Mais j’ai le sentiment que l’histoire n’est pas terminée et je ne veux pas l’interrompre. Un petit rire s’échappe de sa bouche. « Je t’aurais laissé la glace au complet si tu me l’avais demandé », j’admets dans un petit sourire. Parce que pour elle, depuis le premier jour, j’aurais été prêt à tout. C’est toujours le cas. Je ris doucement. « Quand tu t’es installée en face de moi, je me suis dis que je devais être le gars le plus chanceux de tout l’Univers que tu te retrouves à cette place-là. » Pour dire vrai, elle me fascinait. Les premiers temps, elle semblait toute intimidée de se retrouver dans une classe de plus vieux. Alors je lui avais proposé qu’elle vienne manger avec mes amis et moi. Dès les premiers midis ensemble, on a partagé de grands fou rires. Ça a tout de suite cliqué. J’ai fini par l’inviter chez moi (en omettant de dire à mes parents que j’invitais une fille, oups) pour étudier, me disant que je pourrais répondre à ses questions comme elle avait sauté une classe et donc une année de matière. Ai-je besoin de préciser que c’est plutôt elle qui m’a aidé, au final? « Je commençais déjà à ressentir quelque chose pour toi … Je pensais toujours à toi … tout le temps. » Mon coeur bat très vite. Comment est-ce possible qu’il s’accélère encore? « Ah bon? » je souffle. Ça me fait tout drôle d’entendre ça. En même temps… j’ai dû le ressentir au moins un peu, au fond, pour avoir le courage de l’inviter à sortir avec moi, d’aller à une date. À de nombreuses reprises. « Et puis il y a eu ce jour à la piscine. Bon déjà je te voyais en maillot de bain … » Erin roule des yeux et un sourire malicieux se pose sur ses lèvres. Je ne peux réprimer un petit rire. Trop de joie, je suppose, mais aussi parce que j’ai bien changé, depuis. « Oliver m’avait poussé du tapis et je suis tombée à l’eau. » Je plisse les yeux. « J’aurais tellement dû le pousser à son tour », je grogne en repensant à ce fameux jour. Ce p’tit con. Regrets, regrets. « T’as pas hésité à plonger pour me remonter à la surface. » Ah oui… c’est parce que mon premier réflexe a été de plonger pour aller chercher Erin. J’aurais dû le pousser après, toutefois, mais je pense que la suite m’a bien fait oublier Oliver. « J’étais dans tes bras. On a jamais était aussi proches... J’ai cru que mon coeur aller se décrocher. » Je passe le bout de mes doigts sur son peignoir, regrettant qu’il soit là pour être franc. « Je serais resté comme ça beaucoup plus longtemps… » Mais il a fallu poursuivre le cours, argh. « J’ai sentie … J’ai sentie que je ressentais plus de l’amitié pour toi. » Mais pourquoi tu m’as rien dit? Je pince les lèvres. « Mais j’avais peur que ça ne soit pas réciproque. J’ai pas osé. Jusqu’à ce que tu te fasse passer pour ton frère. » Je réalise que c’est la même raison pour laquelle j’ai mis tellement de temps avant de l’inviter à sortir. Je n’arrivais pas à imaginer qu’elle puisse ressentir la même chose pour moi. Après tout, c’est ma meilleure amie, quoi. Néanmoins, un sourire étire mes lèvres lorsqu’elle mentionne mon frère. Encore heureux que Théo soit beaucoup plus vieux que moi et qu’elle ne l’ait pas vraiment rencontré avant. « Si tu savais… ça m’a pris mille ans à me créer un profil sur ce site », j’admets dans un petit rire. Maintenant, l’informatique, ça va, je me débrouille très bien — pas le choix, quand il faut éditer une tonne de photos et les poster en ligne et tout —, mais à l’époque, c’était du chinois pour moi. Le site n’était pas des plus simples, okay.
Erin glisse sa main sur mon visage délicatement. Elle me demande si je suis prêt pour cette aventure avec elle et je ne peux m’empêcher de l’appeler captain’. « Milady please » Un petit sourire amusé se pose sur mes lèvres. « Pardon, Milady », je rectifie. Ma main s’agrippe à ses fesses pour la rapprocher davantage contre moi. Erin se rapproche un peu plus à son tour et nos bassins se retrouvent collés l’un à l’autre. Les papillons se mettent à voleter dans tous les sens dans mon bas-ventre. Tout haut, je lui révèle qu’elle est la femme de vie… elle sourit en grand, ça semble lui faire plaisir. « Hummm, ça sonne doux dans mes oreilles » « Mmmm… » C’est tout ce que j’arrive à répondre, parce que nos lèvres se joignent une fois de plus dans un doux baiser, qui prend cette fois-ci un peu plus en intensité. Ses lèvres goûtent toujours la fraise, comme si elle mettait ce truc-machin-truc pour les lèvres en permanence. Incapable de résister plus, je défais le noeud de son peignoir, prêt à le lui arracher s’il le faut. Alors que mes doigts se faufilent sous le vêtement de coton pour découvrir ce qu’elle porte en-dessous, les siens se glissent sous mon t-shirt, me faisant contracter les abdos par automatisme. Mais au contraire de quand on était sous la cabane, là je ne fais pas genre de me replacer. Il est hors de question que j’échappe à son délicieux toucher. Lorsque je lui fais part qu’elle est mon âme soeur, elle se recule légèrement pour me regarder dans les yeux, un grand sourire sur les lèvres. « J’espère bien ! » Je ris alors que je m’approche pour un nouveau baiser, cette fois-ci sur sa tempe. Mes lèvres glissent le long de son visage, j’ai envie de couvrir chaque centimètre de celui-ci de petits bisous. Je fais mon territoire. Erin penche la tête et je ne fais pas prier, venant mordiller tout doucement sa peau au passage. Je commence à faire tomber son peignoir et elle m’aide, se retrouvant bientôt seulement en nuisette de soi. Le souffle coupé, je commente tout haut à quel point elle est belle. Et elle s’offre à moi, comme ça? Je suis le plus chanceux du monde… En réponse, d’abord, elle me passe mon t-shirt par-dessus la tête, ce qui m’excite parce que j’ai tellement envie d’elle. Je commençais à avoir chaud. « Et toi t’es trop sexy ! Je vais devoir te garder à l’oeil » Je ris doucement, glissant une main dans son dos pour la remonter jusqu’à ses cheveux. « T’as rien à craindre », je murmure contre son oreille. Il n’y a qu’elle, et il n’y aura toujours qu’elle.
Épuisés de notre ébat, on finit par s’endormir l’un contre l’autre, nus, sous les couvertures et les étoiles au plafond. Lorsque j’ouvre les yeux le lendemain matin, mon visage est enfoui sous une montagne de cheveux blonds et mon bras enserre sa taille. Je bats des paupières, alors qu’un sourire apparaît sur mes lèvres alors que je songe à ce qui s’est passé. Elle m’aime. Comme ça. Je dépose un baiser sur sa nuque et glisse ma main sur le côté de sa cuisse. « Debout, Erin la Belle au bois dormant… » je murmure doucement. Elle remue, se retourne en grognant et on se retrouve nez à nez. J’en profite pour l’embrasser tendrement sur les lèvres. Ma main retrouve son entre-jambe pour le caresser délicatement, ayant l’impression que mon envie pour elle ne diminuera jamais. Je ne sais pas il est quelle heure, mais quelques rayons traversent les rideaux. Je remonte ma main le long de sa taille, puis de ses bras. « On va prendre un petit-déjeuner? » je murmure contre ses lèvres. Et ensuite, on pourra profiter de Disney. Elle et moi.