Vendredi 25 juin 2021 -> Adriel a besoin que je le rassure. C’est donc avec nostalgie que lui raconte la première fois que mon coeur a palpiter pour lui. Première fois tout court. Il est le premier homme pour qui j’ai eu des sentiments amoureux. Je me souviens de la veille de Noël. Je lui avait bêtement posé la question : Comment sait-on qu’on est amoureux ? La réponse je la connaissais … j’avais juste envie d’entendre sa version … Quand on sait on sait … J’aurais aimé savoir s’il savait déjà pour nous deux à ce moment là. Ça a commencé très tôt de mon côté. On était ados. J’avais tout à apprendre de la vie. De l’amour aussi. L’image du couple a été quelque peu effritée avec mes parents qui passaient leur temps à s’engueuler. Je me demandais même si le véritable existait vraiment. Parce que dans les livres et les Disney ça semblait vraiment trop beau. En croisant le chemin d’Adriel j’ai compris que ce n’était pas qu’un mirage. Malheureusement l’abandon de mon père m’a rendu très méfiante. J’ai eu besoin de plusieurs années avant de me dévoiler enfin. Aujourd’hui je me sent enfin prête à l’aimer sans filtre. Notre retour à Brisbane ne changera rien à mes sentiments. « Ça m’a brisé le coeur de voir ta glace étalée sur le sol » Mohh je le trouve tellement adorable. Il l’était ce fameux jour. Ses yeux se perdent sur mes lèvres quand j’évoque ce goût délicieux. Je n’avais pas réellement embrassé un garçon avant. Partager cette glace avec lui me donner l’impression de pouvoir goûter aux siennes. Ma langue passe habilement sur ma lèvre supérieure alors que son rire me rend rieuse à mon tour. « Je t’aurais laissé la glace au complet si tu me l’avais demandé », Ce n’est pas la glace que je voulais mais lui … « Quand tu t’es installée en face de moi, je me suis dis que je devais être le gars le plus chanceux de tout l’Univers que tu te retrouves à cette place-là. » Je me mordille la lèvre en le fixant. Je continue mon récit en parlant de ce passage à la piscine. Celui qui m’a confirmer ce que je ressentait pour lui. « J’aurais tellement dû le pousser à son tour » J’ai un petit rire en le voyant faire sa mise boudeuse. Avec ma main je lui caresse la joue tendrement. « Ouais mais il t’as donner une bonne raison de te rapprocher de moi ce jour là…hmmm » Je savais nager. J’ai juste bu la tasse parce que je ne m’attendais pas à me faire jeter de la sorte. Maintenant je ne vais pas plaindre du sauvetage héroïque de Mayers. Si Oliver ne m’avait pas poussé, j’aurais pu faire genre … juste pour qu'Adriel morde à l’hameçon. « Je serais resté comme ça beaucoup plus longtemps… » Les yeux charmeurs, je lui répond. « Et moi donc …mais j’étais déjà dans le déni à l’époque. » Foutu déni. On était tous les deux dans le même bateau au final. Ça aurait pu durer longtemps l’histoire … Heureusement qu’il a le cran de se faire passer pour son frère. Le fameux frangin que je ne connais que de nom. Surprenant quand on sait la relation que j’ai avec Adriel. « Si tu savais… ça m’a pris mille ans à me créer un profil sur ce site », Je ris de bon coeur. « T’aurais dû me demander un coup de main » Bien sur qu’il ne l’aurait pas fait quand on sait que j’étais sa cible. Contrairement à lui, je maitrisais déjà ce site depuis un moment. Plus par curiosité qu’autre chose. J’essayais de me persuader que l’herbe était plus verte ailleurs. Erreur.
Nous devenons plus proches…plus intimes. Une main sur mes fesses, je ne me fais pas prier pour glisser mon corps désireux vers lui. J’insiste pour qu’il me surnomme Milady. J’aime me remémorer nos débuts. « Pardon, Milady » Mais j’aime encore plus quand il prétend que je suis sa femme. Celle qu’il aimera toute sa vie. J’ai l’impression de vivre un rêve éveillé tellement c’est beau. Un peu comme ces films à l’eau de rose qui me rendent à chaque fois toute émotive. « Mmmm… » « Embrasse moi » que je susurre alors que nos lèvres s’effleurent avec subtilité. J’échange avec lui un baiser langoureux. Ma bouche s’appuie sur la sienne pour plus de passion. J’ai envie de le dévorer. Mon bassin vient se coller au sien. Ma jambe s’enroule à la sienne pendant que ma main se perd sous son chandail. Il est à moi, mon homme. Je sent la ceinture de mon peignoir perdre de son emprise. Je l’aide à me le retirer. J’ai chaud. Mes envies se font de plus en plus évidentes. J’ai envie qu’il me fasse l’amour comme il le fait si bien. Adriel me connaît par coeur. J’ai une totale confiance en lui. Je laisse ma tête penchée sur le côté pour lui offrir mon échine. Sentir ses lèvres là… mon corps est déjà en émoi. En redécouvrant son torse nu. Je réalise à quel point il est bel homme. J’éprouve un petit brin de possessivité. Maintenant que j’assume d’être avec lui, j’aurai beaucoup de mal à supporter le regard des autres femmes sur lui. « T’as rien à craindre » C’est idiot. Je sais que je peux lui faire confiance. Mais ses paroles me rassurent tout de même. « Tu peux dormir sur tes deux oreilles aussi tu sais. » Je n’ai d’yeux que pour lui. Toujours, à jamais. Je l’aime au plus profond de mon âme.
Mouahahahha
Samedi 26 juin -> Mes yeux s’écarquillent en passant la porte du parc. J’écarte grand les bras en tournant sur moi même. Mon bonheur est indescriptible. « On reste dans le thème des étoiles ? » Je lui laisse pas le temps de me répondre. En fait j’ai déjà zieuter le plan de long en large et en en travers. Et d’après plusieurs avis, Space Mountain est une attraction super bien noté. Je saisie sa main et je le tire avec moi dans la file d’attente. « Tu vas voir c’est cool » En vérité c’est l’une des attractions les folles. On nous fait signe de s’installer dans les wagons. Je reprends sa main direct. Un agent descend le harnais de sécurité. Impossible de faire marche arrière. « T’inquièteeeee » Okay, je suis clairement pas crédible … Le train commence à se mettre en phase de décollage. On est quasi à la verticale. « Ho my god … dans quoi je nous ai embarqués … » Un rire nerveux m’échappe. Je glousse. Je redoute le ‘décollage’ de notre fusée factice. D’ailleurs ma main se resserre un peu plus sur la sienne. Top départ. Je crie de toutes mes forces. On est secoué dans tous les sens. Je me retrouve la tête à l’envers durant quelques secondes. Les illuminations sont magiques. J’ai vraiment l’impression de flotter dans l’espace. J’adore. Ça ne dure que trois minutes. Mais se sont trois minutes de bonheur. Nous revoilà en point de départ. J’ai les cheveux en vrac et la banane jusqu’aux oreilles. « Ça t’as plu ? »On retrouve la terre ferme. Je marche prudemment les premiers mètres. Le stand de photos m’attire. Je nous cherche aussitôt. « Hannn regarde nos tronches hahaha ! Je l’a veux !! » Évidemment que je l’achète. « Je te laisse choisir la prochaine attraction » Je me dresse sur la pointe de mes pieds pour lui voler un baiser. Sur notre trajet je repère un serre tête avec les oreilles de Minnie. Comment résister ? Premier achat compulsif. Ce n’est que le début.
Vendredi 25 juin 2021 C’est avec avec grande curiosité que je demande à Erin de me révéler quand elle est tombée amoureuse de moi. Dans ma tête, ça ne peut pas remonter à aussi longtemps; après tout, j’ai été jusqu’à m’inscrire sur un site de rencontres pour qu’elle me donne une chance après qu’elle ait refusé mes invitations plusieurs fois. Mais elle m’assure qu’elle a éprouvé des sentiments pour moi dès les premiers instants qu’on s’est rencontrés. Je ne l’avoue pas tout haut sur le moment, mais c’est réciproque. Nombreuses sont les fois où je n’écoutais pas en cours rien que pour l’observer. Je me demandais à quoi elle pensait, qu’est-ce que je pouvais dire pour l’impressionner. J’ai l’impression qu’elle me cherche lorsqu’on parle de cette fameuse glace qu’on a partagé à deux et qu’elle passe lentement sa langue sur ses lèvres. Elle me fixe en se mordillant la lèvre alors que je lui explique à quel point je me trouvais chanceux qu’elle se retrouve à cette place-là dans la classe, devant moi. Erin poursuit en relatant cette histoire avec la piscine et Oliver. Oliver. Je l’aurais bien poussé si mon premier réflexe n’avait pas été de sauter dans la piscine pour m’assurer qu’Erin allait bien. J’aurais dû le faire après. Pff. Ma meilleure amie a un petit rire et elle tend la main pour me caresser la joue. Ça a le don de me détendre immédiatement, elle a toujours eu cet effet-là sur moi. « Ouais mais il t’as donner une bonne raison de te rapprocher de moi ce jour là…hmmm » Je laisse un sourire planer sur mes lèvres. « C’est vrai… » Je laisse mes yeux plongés dans les siens. Je ne regrette rien, au final. C’est Erin qui compte le plus pour moi. Oliver, je n’y ai même plus vraiment pensé avant qu’elle ne l’évoque. Que je l’aie poussé ou pas, ça ne change rien. Je me rappelle très bien d’avoir tiré Erin vers la surface, cette sensation que j’ai eue quand elle a accroché ses bras autour de mon cou. Je ne pensais déjà plus à Oliver. Elle me fait les beaux yeux. « Et moi donc …mais j’étais déjà dans le déni à l’époque. » Ça me fait doucement rire, parce que moi aussi. « Pendant longtemps, je l’ai été aussi », je lui explique, les yeux tendres pour elle. J’arrivais tellement bien à me persuader qu’elle ne ressentait pas la même chose pour moi que j’en arrivais à cacher mes sentiments. Un peu comme dans la dernière décennie, dans le fond. « Puis… » Je plisse le nez comme si ça allait m’aider à me rappeler des détails. Mais c’est frais dans ma mémoire. « On regardait un film au cinéma. Monte Carlo, avec la fille de Disney, là… Tu te rappelles? Tu avais adoré ce film. Ça t’avait vraiment donné envie de venir à Paris… » Malgré les péripéties que les filles vivent dans le film, on voit très bien le côté glamour de la ville des amoureux. « On avait été manger un truc après le film. Et on se repassait les scènes du film pour les analyser… Tu avais aimé que le gars parte à la recherche de sa copine. Tu trouvais ça romantique. Et… je sais pas. Tu m’as regardé droit dans les yeux. Tu m’as dit que tu voulais qu’on aille à Paris ensemble. Et… je ne sais pas. J’ai senti quelque chose. De différent. Et c’est pourquoi j’ai eu le courage par la suite de te demander plusieurs fois à sortir avec moi dans notre dernière année de lycée. » J’ajoute que ça m’a pris un temps fou pour préparer mon profil sur ce site de rencontres, ce qui la fait rire. « T’aurais dû me demander un coup de main » Amusé, je roule des yeux. « C’était déjà assez difficile de garder le secret jusqu’au bout! » Parce qu’elle est ma première confidente, et ce, depuis plusieurs années.
On se rapproche physiquement, j’ose même poser une main sur ses fesses. Je lui avoue qu’elle est la femme de ma vie et elle réplique que ça sonne doux à ses oreilles. Mais nos visages se rapprochent et je n’arrive plus à répondre quelque chose de sensé. « Embrasse moi » Je ne me fais pas prier pour franchir les quelques millimètres qui séparent nos lèvres les unes des autres. Le baiser se fait plus long, langoureux. Nos corps se rapprochent, veulent se fondre l’un dans l’autre. Je m’occupe de son peignoir et elle de mon t-shirt. J’entreprends de couvrir chaque centimètre de sa peau à ma portée de doux baisers, je la sens frissonner sous moi et ça m’encourage à continuer. Erin me dit qu’elle m’aura à l’oeil et je lui assure qu’elle n’a rien à craindre. Il n’y a qu’elle et je veux m’offrir à elle dans toute mon entièreté. Je sens ses épaules se détendre. « Tu peux dormir sur tes deux oreilles aussi tu sais. » Je me contente de hocher la tête lentement. Je l’aime tellement… Je la crois. Elle m’a bien rassuré, et ce n’est jamais de sa fidélité dont j’ai douté.
Ça nous a tout pris pour nous habiller, mais on y est parvenus. Après un petit-déjeuner succulent — et je ne parle pas que de la nourriture —, on se dirige vers le parc. Heureusement qu’Erin a pris le temps de lire le plan du parc parce que moi, je n’y ai pas pensé. Grand sourire aux lèvres, je l’observe lever les bras au-dessus d’elle et tourner sur elle-même. « On reste dans le thème des étoiles ? » Je fronce les sourcils, me demandant ce qu’elle veut dire, mais elle ne me laisse pas le temps de répondre qu’elle attrape ma main pour nous attirer vers une attraction qui s’appelle Space Mountain. « Ça semble être un thème entre nous deux », je commente alors qu’on prend place dans la file. « Tu vas voir c’est cool » Je l’attire vers moi dans un grand sourire. Je lui fais confiance. Je déteste passer trop longtemps devant un écran à part pour mes photos, alors je n’ai jamais pris le temps de regarder des vidéos ou des photos des attractions de Disney. On prend enfin place dans un wagon et un agent nous descend le harnais de sécurité. « T’inquièteeeee » Je tourne la tête vers elle. « Je sais pas pourquoi, ça me rassures pas… », je lâche en étouffant un petit rire. Ça, elle l’a dit à profusion lors de la soirée d’anniversaire des jumeaux. Je pense. Le manège commence et, bientôt, on se retrouve pratiquement à la verticale. Je sens la main d’Erin s’agripper davantage à la mienne. « Ho my god … dans quoi je nous ai embarqués … » La pauvre, elle semble toute nerveuse. « T’inquièteeeee », je l’imite en ne pouvant réprimer mon rire. Mais je me calme dans un sourire que je veux rassurant, bien que je commence moi-même à être un peu nerveux. J’adore les manèges, mais l’inconnu fait toujours un peu peur. Quand on redescend à toute vitesse, mon souffle se coupe et Erin crie de toutes ses forces. « Wouhouuuu », je crie quand je peux enfin respirer. On est tout d’un coup entourés par des jeux de lumière qui imitent très bien l’espace. C’est magique. Je ne vois pas les trois minutes passer. C’était trop court pour moi. « Ça t’as plu ? » Je hoche vivement la tête, les yeux pleins d’étoiles. J’adore ce genre de manèges, et ce qui est cool avec Disney c’est qu’ils ne manquent pas de nous en mettre plein la vue. Et à voir le visage de ma meilleure amie, je ne doute pas que ça lui a plu également. Alors qu’on marche vers la sortie, je tends la main pour replacer délicatement ses cheveux. C’est tentant de lui ébouriffer les cheveux encore plus, mais je suis tellement sur un nuage que j’y pense à peine. « Hannn regarde nos tronches hahaha ! Je l’a veux !! » Je grimace en posant les yeux sur ma tronche, justement. Je lève la main pour me cacher sur la photo et je me tourne vers Erin. « Tu vois? Beaucoup mieux comme ça. » Sur le cliché, on se tire la langue et faut dire que ça me fait un peu rire. Ça a été pris au meilleur des moments. Et Erin est toujours belle, peu importe. Mais je préfère prendre les photos que d’y être. Je ne bronche pas quand elle l’achète. Autant je n’aime pas me voir dans des photos, autant c’est le genre de souvenirs que je veux garder pour toujours. Et nous voir sur cette image, tout complices comme ça… « Je te laisse choisir la prochaine attraction » Ses lèvres atterrissent sur les miennes. « D’accord », je dis, même si je n’ai aucune idée de ce qu’on pourrait bien faire ensuite.
Alors on se met à marcher et je regarde autour de nous pour tenter de repérer une attraction qui pourrait nous plaire. Dans un sens, j’espère qu’on aura l’occasion de toutes les faire. En chemin, elle se prend une paire d’oreilles de Minnie Mouse et je sors mon téléphone pour la prendre en photo avec. « Cheeeese », je fais avant d’appuyer sur la touche pour déclencher l’appareil. Puis je pars dans un fou rire en réalisant que j’ai dit cheese — fromage — alors que Minnie Mouse est une souris. « Maman, maman, c’est Elsa? » Je m’arrête de marcher en même temps qu’Erin, persuadé qu’on va rencontrer la fameuse Reine des Neiges. Le truc, c’est qu’elle est avec moi depuis tout à l’heure. Une petite fille de trois ou quatre ans tire sur le pantalon de sa mère pour attirer son attention et elle pointe ma meilleure amie. Ma petite amie. Je pose mon regard sur celle-ci, tout sourire. C’est vrai qu’elle a des airs d’Elsa. J’ai bien compris que c’était ce que la gamine voulait dire — mis à part l’accent, le nom d’Elsa est pareil en anglais qu’en français. Et ce n’est pas pour rien qu’elle pouvait facilement se transformer en la Reine des Neiges pour l’Association. En plus, aujourd’hui, elle porte sa robe bleu ciel d’été. Une main sur mon coeur, je fais semblant d’être surprise en la fixant. « Elsa?! » je m’exclame, les yeux pétillants. La petite fille s’approche d’Erin avant que sa mère n’ait pu lui rattraper. « Elsa, Elsa, je peux avoir un câlin? » [En français.] Elle tend les bras vers la blonde pour lui réclamer un câlin, alors je suppose que c’est ce qu’elle vient de lui dire. Je me retiens pour ne pas rire, mais c’est tellement mignon. La mère s’approche de nous, semblant vraiment mal à l’aise. Est-ce que c’est parce qu’on pourrait être des kidnappeurs d’enfants ou parce qu’elle a clairement vu qu’Erin n’est qu’en visite au parc, je ne saurais dire. « Mélina… je — je ne suis pas certaine… » [En français.] Aucune idée de ce qu’elle lui dit. Mais la petite fille tend toujours les bras et j’observe ma meilleure amie, attendant sa réaction avec impatience.
Vendredi 25 juin 2021 -> Nous voilà plongés dans les souvenirs. Ceux de nos débuts. Quand on était jeunes et insouciant. Ça n’a pas vraiment changé en fait. Cette histoire de déni nous colle à la peau. « Pendant longtemps, je l’ai été aussi » Je le regarde avec un petit sourire aux lèvres. « Jusqu’à aujourd’hui je dirais » Que je lui souffle sournoisement. C’est aussi valable pour moi. Je ne vais pas le nier. Merci Ellie de m’avoir retiré mes œillères. La situation ne pouvait plus durer. « Puis… » J’attends la suite de sa phrase avec beaucoup de curiosité. « On regardait un film au cinéma. Monte-Carlo, avec la fille de Disney, là… Tu te rappelles? Tu avais adoré ce film. Ça t’avait vraiment donné envie de venir à Paris… » Je hoche la tête vivement en souriant. Je me souviens de ce film. D’ailleurs j’aimerais beaucoup le revoir maintenant que nous sommes réellement à Paris. Je pense que je le verrais sous un autre angle. « On avait été mangé un truc après le film. Et on se repassait les scènes du film pour les analyser… Tu avais aimé que le gars parte à la recherche de sa copine. Tu trouvais ça romantique. Et… je sais pas. Tu m’as regardé droit dans les yeux. Tu m’as dit que tu voulais qu’on aille à Paris ensemble. Et… je ne sais pas. J’ai senti quelque chose. De différent. Et c’est pourquoi j’ai eu le courage par la suite de te demander plusieurs fois à sortir avec moi dans notre dernière année de lycée. » Je rie avec tendresse en l’écoutant me raconter cette anecdote. Je m’en souviens comme si s’était hier. Déjà, à l’époque je lorgner sur lui. Je mettais adresser à lui dans un but bien précis. Faut croire que le message était passé. « Si je te regardais comme ça c’était pour te faire passer un message subliminal. Cette histoire, j’avais envie de la vivre avec toi. A Paris … Un peu comme… là… » Finalement mon souhait avait fini par se réaliser plusieurs années après. Tout vient à point à qui c’est attendre. Je ne regrette pas d’avoir attendu si longtemps. Mon plaisir est démultiplié. À l’époque il c’était inscrit sur le site de rencontre sur lequel j’étais. Juste pour parvenir à ses fins. Apparement il a galéré à faire son profil. Ça me fait pouffer de rire. Avec humour je précise que j’aurai pu l’aider. Ironique quand on sait que c’était pour faire un date surprise. « C’était déjà assez difficile de garder le secret jusqu’au bout! » J’hausse les épaules en souriant. « J’avoue ça aurais pu gâcher la surprise. Je n’oublierai jamais cette soirée. » Épique ! Le karaoké, notre duo premier duo qui est clairement devenu notre chanson. La patinoire. Souvenir de notre premier baiser. Et puis la falaise … Choupette … Nos premiers émois. Mon premier orgasme aussi. En parlant d’orgasme …
***
J’enfile rapidement ma petite robe bleue avant qu’il ne me saute dessus. Encore. Il fait la même de son côté. (Pas une robe hein) On file au petit-déjeuner puis on enchaîne avec le parc. Go la première attraction. Space Mountain. A nous la galaxie !!!! « Ça semble être un thème entre nous deux » « Ça l’est » Je suis pas décidée à descendre sur terre. Plus haut, toujours plus haut. Le petit nuage sur lequel je flotte me plaît beaucoup. On s’infiltre dans la file d’attente. Je tente de le rassurer avec un t’inquiète à la Sanders. « Je sais pas pourquoi, ça me rassures pas… », On pouffe de rire tous les deux avant que le personnel du parc nous invite à s’installer dans le vaisseau. L’attraction se met à bouger pour se mettre en phase de décollage. On est quasiment à la verticale. Je commence à vraiment flipper. Je suis pas fière. « T’inquièteeeee » Adriel parvient à me faire retrouver mon sourire. Je lui tape l’épaule pour avoir osé se moquer de moi. C’est mon t’inquiète ! « Je vais te réclamer des droits d’auteur » Pour vrai ! Pas le temps de bavasser. Le top départ est lancé. Je crie de toutes mes forces. Je crois que j’ai percé les tympans de tout le monde au passage. Même les miens. Mes yeux sont tout émerveillés devant les jeux de lumière. Ça donne vraiment l’impression d’être dans l’espace. Malheureusement ça passe beaucoup trop vite. La démarche chancelante, je me dirige vers le stand de photos en riant. Plongé dans une euphorie avec lui. « Tu vois? Beaucoup mieux comme ça. » Adriel pose ses gros doigts sur sa silhouette. J’attrape son bras aussitôt pour qu’il arrête de se cacher. « LÀ c’est mieux. J’achète ! » Le billet tendu vers le vendeur du stand, je ne laisse pas le choix à Mayers. Je poste même la photo sur mon compte Insta. On s’éloigne pour rejoindre l’allée principale. Je penche le plan du parc vers Addie pour qu’il choisisse la prochaine attraction. « D’accord » Sur notre route on croise un stand avec une ribambelle de serre-tête. Je craque pour celles de Minnie. Face au miroir, je teste en les positionnant sur ma tête. J’ai pas le choix que de les acheter. Ça me va beaucoup trop bien. « Cheeeese » Je vois le reflet d’Adriel en arrière plan avec son appareil photo qu’il dégaine. Mon corps pivote pour lui faire face. Ma robe virevolte et mes cheveux chatouillent mes fossettes. Large sourire jusqu’aux oreilles, je prends la pose juste pour lui. Puis nous reprenons notre marche main dans la main comme deux amoureux. - C’est ce que nous sommes - « Maman, maman, c’est Elsa? » Je tique aussitôt sur ce pseudonyme qui est le mien. Avec l’association j’ai l’habitude d’endosser le rôle de la célèbre reine des neiges. Sauf que là on est au coeur même de Disney. C’est certainement une employée qui porte le costume de l’héroïne. On se retourne, à la recherche de la dite Elsa. Mais une gamine d’environ quatre ans me pointe clairement du doigt. Moi ? « Elsa?! » Qu’est-ce qu’il me fait là ? Je le garde avec des gros yeux avant de comprendre. « Elsa, je peux avoir un câlin? » J’ai l’impression que vais devoir jouer mon rôle à 100% . Je me gratte la gorge. Me concentre. Transformation Elsa dans 4….3…2… « Oui oui ! Viens faire un câlin. » Que je baragouine en Français avec mon accent typiquement Australien. Un genou à terre, je lui ouvre grand les bras pour une étreinte digne de ce nom. « Mélina… je — je ne suis pas certaine… » La maman à l’air inquiète. Je ne comprend pas tout ce qu’elle lui dit mais je lis son inquiétude dans ses yeux. Je sais pas pourquoi, j’ai envie de jouer le jeu à fond. Je lui caresse la joue avec mon pouce en lui souriant tendrement. Mes yeux se ferment un bref instant. Je me relève. Le regard malicieux je regarde celui pour qui mon coeur déborde d’amour. Puis j'ai commence à chanter en espérant qu’il joue le jeu lui aussi.
Toute ma vie je n'ai trouvé que des portes fermées Jusqu'au jour où je suis tombé sur vous
(…)
Je lui donne un coup d’épaule en riant. Allez chante !
L'amour est un cadeau L'amour est un cadeau L'amour est un cadeau Pour nous, pour nous, pour nous, pour nous L'amour est un cadeau
Je tourne sur moi même en m’enroulant dans mes bras pour un auto/câlin. Le sourire niait jusqu’au bout des oreilles.
(…)
Notre amour est si évident Dîtes adieu Dîtes adieu Aux douleurs du passé Ce qui nous attend est bien plus beau
La petite commence à vouloir danser. J’attrape ses mains pour l’accompagner dans cette chorégraphie totalement improvisée. Ça amuse les passants car on devient sans le vouloir l’attraction du moment. Les gens nous filment comme si nous étions réellement des stars.
Pour nous, pour nous, pour nous, pour nous L'amour est un cadeau
Je regarde Adriel. Les yeux pétillants d’amour. Il joue le jeu à fond. Jusqu'à me faire une vraie fausse demande en mariage. Je pouffe de rire en mettant ma main devant la bouche. Puis je lui répond bêtement en chantant.
J'ai une réponse encore plus insensée OuIiiiIIIIIiiiii
Et je ris encore plus fort. Complètement euphorique. Tout le monde se met à applaudir. Je me sent vraiment idiote sur le coup. Ha mais nan, c’était des conneries. C’est la chanson qui veut ça. En tout cas notre fangirl est aux anges. On va se retrouver en vidéo sur YouTube, on va rien comprendre.
« Non mais tu as vu tous ces gens ? Tu crois qu’ils m’ont réellement prise pour Elsa ? » Tu crois qu’ils ont réellement cru que tu me demander en mariage ? Je réajuste mon serre-tête. J’attrape la main de Mayers pour le traîner cette fois chez Peter Pan. « Allez viens, j’ai pas envie de grandir. » Cette attraction nous donne vraiment l’impression de flotter dans les airs. Mais c’est beaucoup plus doux que Space Mountain. « Je t’aime Lord Adriel Mayers Manders » Son chat à bien un nom à rallonge, pourquoi pas lui ?
Samedi 26 juin 2021 Erin et moi avons tellement été dans le déni qu’on en est arrivés à ne pas voir que cet amour était réciproque. M’enfin, je ne peux parler que pour moi, peut-être que c’était évident que je ressentais toujours quelque chose pour elle… « Jusqu’à aujourd’hui je dirais », qu’elle ajoute, et je me contente de sourire avec elle en étouffant un rire. Oui, jusqu’à aujourd’hui, j’étais dans le déni (presque) total et il était pratiquement impossible pour moi d’imaginer qu’elle ressentait la même chose pour moi. Et aussi, même, je réprimais mes sentiments pour elle en me convaincant qu’on était très bien ainsi, juste en tant que meilleurs amis. Mais elle veut plus elle aussi, et je peine à le réaliser. C’est juste… pratiquement trop beau pour être vrai. Mais elle affirme que ses sentiments sont sincères et… je la crois. Je le sens, aussi. Je lui raconte qu’il y a bien une fois, à notre dernière année de lycée, où j’ai compris que j’avais une chance. Erin m’observe attentivement, elle hoche la tête quand je lui demande de se rappeler du film. Elle rit lorsque je lui avoue que c’est parce que j’avais l’impression, suite à ce visionnement, qu’elle me regardait différemment, que j’ai eu le courage de l’inviter à une date avec moi. Plusieurs fois. « Si je te regardais comme ça c’était pour te faire passer un message subliminal. Cette histoire, j’avais envie de la vivre avec toi. A Paris … Un peu comme… là… » Je tends la main pour caresser son visage de mon pouce en lui offrant un tendre sourire. « J’espérais tellement que ça soit le cas », je murmure, alors que nos visages se rapprochent l’un de l’autre. Je voulais la vivre avec elle, moi aussi, cette histoire. « J’avoue ça aurait pu gâcher la surprise. » Je ris. « Je n’oublierai jamais cette soirée. » « Moi aussi… » Cette nuit-là était absolument magique. Je ne risque pas de l’oublier. C’est le début de notre tradition de karaoké, de notre premier baiser sur la patinoire, de toutes ces sensations qu’on a découvertes ensemble…
Lorsqu’on sort de la douche, j’en profite pour me raser le visage en n’oubliant pas d’admirer le joli fessier d’Erin via le miroir alors qu’elle sort de la salle de bain. Lorsque je sors pour m’habiller, Erin l’est déjà, à ma grande déception. N’empêche que cette robe lui va à ravir. Il faudra bien qu’on aille visiter le parc — on est à Paris, hein, autant en profiter. On aura tout notre temps pour être intimes de nouveau. Après un petit-déjeuner qui nous remplit, on se rend sur le parc pour faire notre premier manège. Erin suggère le Space Mountain pour rester dans le thème, thème qui semble nous suivre, que je lui fais remarquer. « Ça l’est » Je me mords la lèvre en l’observant, les yeux remplis d’étoiles, justement, avant de passer un bras autour de ses épaules pour la rapprocher de moi et lui coller un bisous sur la tempe. Son t’inquiète propre à elle ne me rassure pas trop, hein, je ne sais pas pourquoi… On pouffe de rire les deux ensemble et j’ai une bouffée de reconnaissance pour elle, pour cette complicité qu’on partage. Je lui ressort même sa phrase fétiche quand l’attraction se met à bouger. Une grimace tord mon visage et je me mets à rire lorsqu’elle me tape l’épaule. « Je vais te réclamer des droits d’auteur » « Nan, je veux être ton manager plutôt! On se split ça 30-70, c’est bon? » Mais notre conversation est coupée lorsqu’on descend la pente à toute allure et je lâche un wouhou après avoir retrouvé mon souffle, alors que Riri crie tout l’air de ses poumons. En sortant, elle nous traîne vers le stand de photos en riant et je m’empresse de cacher mon visage. Mais elle m’attrape le bras pour le tasser. « LÀ c’est mieux. J’achète! » Je souris, amusé, sachant que je n’y échapperai pas au final. Et de toute manière, c’est exactement le genre de souvenirs que j’adore. J’achète ma copie à mon tour. « Link n’aura pas le choix de nous supporter sur le frigo », je plaisante, même si dans le fond, je suis pas mal sérieux. Erin la met directement sur Insta, bien entendu. Je sens immédiatement mon téléphone vibrer dans ma poche de jeans parce qu’elle m’a tagué et je vais voir sur Insta, laissant même un commentaire, sous ses yeux. « Milady » Je range mon cellulaire et on s’arrête à un stand de serre-têtes de Minnie. Erin-la-plus-belle pose pour moi alors qu’elle en essaie pour mieux déterminer lequel lui va mieux. L’achat complété, sa main se glisse de nouveau dans la mienne — mmmm — et on reprend notre marche à la recherche d’un manège à faire. Mais une petite fille interpelle Elsa et je me rends bien vite compte qu’elle pointe ma meilleure amie. Je joue même le jeu sous les gros yeux qu’elle m’adresse. Sauf que la fan d’Elsa, persuadée qu’elle a trouvé son héroïne — et c’est le cas, je vous dis —, lui réclame un câlin. Elle se gratte la gorge, peut-être pour savoir quoi faire dans une telle situation. Mais elle joue le jeu elle aussi, se penche vers la petite en baragouinant quelque chose en français que je ne sais pas. Damn, c’est sexy quand elle parle en français. Je m’en fous de rien comprendre, je l’écouterais pendant des heures. La maman semble s’inquiéter, elle a sûrement réalisé qu’Erin ne travaille pas à Disney. Alors ma petite amie (!!!!) caresse la joue de l’enfant de son pouce, se relève et me lance un regard qui me fait littéralement fondre sur place. Mais qu’est-ce qu’elle mijote…
Toute ma vie je n’ai trouvé que des portes fermées Jusqu’au jour où je suis tombé sur vous
Je mets quelques secondes à réaliser quelle chanson elle chante. Je m’attendais à Libérée, délivrée, mais je me rends compte que, celle qu’elle interprète, on l’a chantée à une de nos premières soirées karaoké à mon retour de voyage. Elle me donne un coup de coude et je fronce les sourcils. Elle veut que je chante aussi? J’ai une petite pensée pour notre chanson de Noël improvisée dans sa voiture et ça me fait sourire. Good times.
C’est aussi le sentiment que j'ai, parce que J'ai passé mon temps à chercher ma bonne étoile ! Jusqu'à cette grande fête royale où mon cœur se régale
Ah tiens, les étoiles nous suivent encore. Me voilà transformé en Prince Hans. Bien moins cool que Kristoff, mais c’est tout de même un prince. Je chante le refrain en coeur avec elle, nos voix s’accordent toujours aussi bien. Les gens commencent à se rassembler autour de nous et je tente de ne pas me laisser intimider. Je n’ai jamais vraiment été timide en public, mais je me rappelle qu’à notre premier karaoké, c’était la présence d’Erin qui m’intimidait, parce que j’avais peur de ne pas être à la hauteur devant elle. Durant le refrain, j’attrape Erin par la taille et la soulève légèrement du sol pour la faire tourner, à l’image du film. Une fois les deux pieds de nouveau au sol, elle attrape les deux mains de la petite fille pour la faire danser avec elle. C’est tellement mignon que j’en oublie presque de chanter à mon tour. Les paroles m’ont l’air réelles. Je ne connais personne qui me ressemble autant qu’Erin. Nos âmes sont comme synchronisées. L’amour est un cadeau, avec elle. Notre amour est si évident… il nous sautait aux yeux depuis tellement longtemps, je pense. La fin approche, et je sais ce qui s’en vient. Nos regards se croisent. Je me sens tellement amoureux que j’ai l’impression que mon coeur va exploser. Au moment où le prince demande sa belle en mariage, je fais de même, m’agenouille en lui prenant sa main dans la mienne. J’aurais adoré avoir quelque chose à lui passer au doigt. « J’ai une idée des plus insensées, voulez-vous m’épouser? » Erin pouffe de rire en mettant sa main devant sa bouche. Ça commence à faire pas mal de fausses demandes en mariage que je lui fais. Bon, deux, peut-être une ou deux de plus. Mais quand même. « J’ai une réponse encore plus insensée, OUIiiiIIIIIiiiiii » Mon sourire touche presque mes oreilles. Je fais semblant de lui passer la bague au doigt. J’attire la blonde vers moi en me relevant pour l’embrasser avec passion. Tout le monde se met à applaudir et je réalise à quel point il y a des gens qui se sont agglutinés autour de nous. Certains ont même sorti leur téléphone. « Non mais tu as vu tous ces gens? Tu crois qu’ils m’ont réellement prise pour Elsa? » Avec une voix comme la sienne, certainement. Elle réajuste son serre-tête et je pose mes deux mains sur chacune de ses épaules. « T’es pas Elsa? Merde, je croyais que je demandais la reine des neiges en mariage… » Je ris, avant de lui déposer un baiser tout tendre sur le nez. Mais bien entendu, la seule que je veux demander en mariage un jour, c’est elle. Erin Sanders [Manders]. Même la vraie de vraie Elsa ne la détrônerait pas. Étrangement, cette fausse demande en mariage me plaît beaucoup plus que prévu.
« Allez viens, j’ai pas envie de grandir. » Erin me prend par la main et m’entraîne dans une autre direction. « Moi non plus… ahah. Mais hein? » Pourquoi elle me dit ça? Je regarde autour de nous pour finalement apercevoir le manège de Peter Pan. Ahhhh, je vois. « Vers l’infini, et plus loin encore! » je murmure près de l’oreille d’Erin, mon poing dans les airs. « Oups, mauvais film? » Oui, oui, je le sais, c’était pour tester sa réaction. Je lui offre un clin d’oeil. « Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin! » Finalement, c’est moi qui l’entraîne un peu plus vite vers notre embarcation parce que j’ai vraiment hâte de voir ce que cette attraction nous réserve. Le manège est plus relax que Space Mountain, mais tout est aussi agréable, dans un autre sens. On a l’impression de visiter Londres, puis on suit Peter [Pan, pas Quill] jusqu’au pays imaginaire. On est entourés d’un joli amas d’étoiles — les étoiles, encore, toujours —, avant d’atterrir sur l’île pour la visiter avec tous ses personnages. Peu avant de débarquer, Erin se penche sur moi. « Je t’aime Lord Adriel Mayers Manders. » Je colle ma tête contre la sienne, une sensation de chaleur se répandant dans tout mon corps et spécialement dans mon coeur. C’est fou, elle arrive encore à me trouver de nouveaux noms après tout ce temps. « Je t’aime à l’infini et plus loin encore, Milady Erin Sanders Manders », je lui murmure en retour. « Je t’aime plus que Crochet aime son bateau », j’ajoute en rigolant. « Pour toi, je retournerais à la vie d’adulte si c’était ce que tu voulais… » Au contraire de Peter pour Wendy… Pff, sérieux. Un moyen subtile de lui dire que je serai là où elle sera, que je la suivrai partout (sans vouloir sonner stalker non plus). Je ri en passant un bras autour de ses épaules alors que le manège s’arrête. Je n’ai pas envie qu’on sorte tout de suite. « Mais te connaissant, tu voudrais rester sur l’île tout autant que moi, pas vrai? » Ce n’est pas pour rien qu’on s’entend aussi bien. On est aussi gamin l’un que l’autre. On est forcés de sortir, malheureusement. On se promène un peu, puis je repère Le Passage Enchanté d’Aladdin et je la tire dans cette direction immédiatement sans y réfléchir plus. Juste avant d’entrer, un bras à sa taille, je me penche près de son oreille pour lui murmurer: « I can show you the world, shining, shimmering, splendid » (chanson en français: Je vais t'offrir un monde / Aux milles et une splendeur). On marche pour voir l’histoire d’Aladdin racontée avec des scènes miniatures, c’est vraiment magique. C’est la même chanson qu’on a chantée à notre première soirée karaoké/date qui nous enveloppe. Du moins, j’en suis pas mal certain, sauf qu’elle est en français. Tout le long du trajet, je ne lâche pas Erin, que ce soit en lui tenant la main, la taille, ou en me collant tout près pour déposer mes lèvres sur sa joue. J’ai besoin de la sentir tout près de moi. C’est encore pire maintenant qu’on est ensemble — je suis encore plus tactile avec elle on aurait dit.
Sur l’heure du dîner, on passe à l’Arbre enchanté nous prendre un petit quelque chose à manger et on décide qu’on prendra le temps de s’assoir dans un resto ce soir, plutôt, pour qu’on puisse profiter le plus possible des manèges. En après-midi, on rencontre même Cendrillon, Winnie l’Ourson et quelques autres. Mais à la fin de la journée, toujours pas de signe d’Elsa. « Tu vois… c’est toi Elsa », je dis à ma meilleure amie… petite amie en haussant les épaules, comme si c’était une évidence. J’attrape Erin par la taille pour l’attirer vers moi et pose mes lèvres sur les siennes pour un doux baiser. Je ne me lasserai jamais de l’embrasser, j’en suis certain. « Je te propose qu’on aille au Plaza Gardens, ce soir… » On est passés devant, tantôt, et ça a l’air exactement du genre d’endroit où je veux l’amener. Ça a l’air magnifique. Je l’embrasse de nouveau, laissant mes lèvres un peu plus longtemps sur les siennes. « On devrait retourner à l’hôtel d’abord pour nous préparer d’abord… » J’ai envie de me mettre à mon meilleur pour elle. Un vrai… souper d’amoureux, quoi.
On arrive à la chambre et je tire Erin par la main jusqu’au lit, l’invite à s’y assoir. « Bouge pas… » je dis en l’embrassant de nouveau. Je frotte le bout de mon nez contre le sien et je pars chercher ma guitare dans le coin de la pièce. Soudainement, je me fais tout nerveux et je me racle la gorge. « J’ai quelque chose à te montrer… » Je m’assois à ses côtés et entreprends de vérifier que mon instrument est bien accordé. Je ne pensais pas lui montrer tout de suite, voire jamais, mais après cette nuit parfaite, magique, ces révélations plus que personnelles, cette journée enflammée au parc… C’est le bon moment. Je le sens. Je me racle la gorge de nouveau. Ça fait un moment que je travaille sur cette chanson, elle s’est beaucoup modifiée au fil des semaines, j’ai même demandé l’avis musical de Garret. Mais je peux maintenant dire qu’elle est finie et que je suis même prêt à la présenter à celle pour qui je l’ai écrite. Pourtant… Je commence à gratter les quelques notes du début et je m’arrête après que mes doigts tout tremblants aient accroché une corde de trop. « Oups… attend. Je… recommence. » Je lève la tête pour lui adresser un sourire timide, puis je me remets à jouer, cette fois-ci sans manquer la mélodie.
Spoiler:
Meet me in Seattle Paris (Rejoins-moi à Paris) City lights, a kiss goodnight (Les lumières de la ville, un baiser de bonne nuit) And dreaming of the time when we could (Et rêvant du temps quand on pouvait) Make it out of the shadows (Nous sortir de l’ombre) Someday, I will find the time (Un jour, je trouverai le temps)
Lorsque je commence à chanter les paroles, je relève la tête pour la regarder dans les yeux. Cette chanson, je l’ai écrite pour elle, quand j’ai commencé à réaliser que je ne serais jamais capable de ne plus être amoureux d’elle, que je voulais qu’elle m’accompagne partout dans le monde, quitte à rester à Brisbane pour toujours si elle le voulait, parce qu’une vie sans elle est juste inimaginable pour moi. Et plus je rédigeais les paroles, plus j’avais l’impression que la réalité me rattrapait — la réalité que je l’aime plus que comme une meilleure amie. L’écrire m’a aidé à sortir du déni…
Hold on tight, my love, my love (Accroche-toi bien, mon amour, mon amour) […] All our love is falling in place (Tout notre amour tombe en place) Yes, and I can give you more (Oui, et je peux te donner plus) I knew I loved you so (Je savais que je t’aimais alors)
Je m’étais plu à imaginer qu’elle pourrait bien m’aimer comme ça en retour, pour vrai, même si la majorité du temps j’évitais ce genre de pensées. Mais plus le temps avançait, plus quelque chose en moi me disait que cet amour était peut-être réciproque. Après tout… elle m’a embrassé, à la soirée anniversaire. Elle a eu peur que je parte de nouveau quand on s’est disputé… Et tout.
Meet me in Chicago Hawaï (Rejoins-moi à Hawaï) Let's erase a big mistake (Effaçons une grosse erreur) Dreaming of a place where we kissed (En rêvant d’une place où on s’est embrassé) Find a way with things we don't know (Trouvons un chemin avec des choses qu’on ne connaît pas) Maybe we can finally see (Peut-être qu’on peut finalement voir) A way for you and me to (Un chemin pour toi et moi pour) Go and see the light (Aller voir la lumière) Just let me do this right (Laisse-moi faire les choses de la bonne manière)
Bien sûr, quand j’ai écrit la chanson, je ne savais pas qu’elle me ferait cette déclaration en arrivant à Paris. Je me plaisais à rêver qu’elle pourrait vouloir nous redonner une chance du côté amoureux. C’est pour ça que je n’étais même pas certain de lui présenter la chanson. Ma chanson terminée, je pose ma guitare sur le lit, regrettant aussitôt parce que maintenant, je ne sais pas quoi faire de mes mains. Je sais qu’Erin m’aime, mais je ne sais pas, je suis toujours aussi nerveux de lui avoir partagé quelque chose d’aussi… personnel. Je tords mes mains l’une dans l’autre en me mordillant la lèvre, attendant sa réaction.
Samedi 26 juin : En tenue d’Eve, je brosse soigneusement mes cheveux sur l’avant de mon épaule. Mon geste est lent. J’aime prendre soin de moi. Surtout mes cheveux. Il s’étale la mousse à raser sur le visage. J’ai la subite envie de faire ma chipie. Je prends donc sa bombe de mousse pour m'en mettre une bonne dose dans le creux de mes mains. Puis j’étale tout ça exagérément sur ses joues pour le transformer en père Noël « HO HO HO » L’imitation est juste sublime. Voilà je suis contente de mes âneries. Il ne me faut pas grand-chose pour m’amuser. Je m’empresse de m'éloigner de lui avant que ça ne parte en sucette. Je rêve où il relooke mes fesses ? Un petit sourire taquin s’étire à la commissure de mes lèvres. Je le trouve particulièrement câlin. Et j’adore ça ! Je fais mine de tousser pour lui faire relever la tête. « La vue est agréable ? Je ne te dérange pas ? » Que je lui demande en le regardant au travers de l’immense miroir face à nous. Je ne me suis jamais sentie aussi belle qu’à ses yeux. Je profite qu’il soit occupé de ses deux mains pour m’éclipser de la salle de bain et enfiler des vêtements. Disons que je préfère prendre les devants. Ce n’est pas en me baladant toute nue que je vais l’aider à calmer ses ardeurs. Ni les miennes. Je glisse alors ma robe bleue juste avant qu’il ne fasse irruption dans la chambre. Ha ha ha trop tard !! Je lis sa déception dans ses yeux. Adriel me fait presque de la peine. Je fais une moue tout en le fixant d’un air faussement triste. J’étouffe un rire avec ma main parce qu’il est vraiment mignon. S’en suit le déjeuner. Pas de temps à perdre, je l’embarque dans Space Mountain.Je fais moins la maligne dans la file d’attente. Les cris des gens présent dans l’attraction me font un peu flipper. Mise à part la fête foraine de Brisbane, je n’ai pas fais énormément d’attractions. Mayers le remarque aussitôt. Il prend un malin plaisir à réutiliser mon expression. Ce qui nous fait pouffer de rire aussitôt. Cette complicité, je m’en lasserais jamais. Je me crispe aussitôt au harnais de sécurité quand l’attraction se met à bouger. Ça ne me rassure pas du tout de me trouver quasiment à la verticale. Au passage je réclame des droits d’auteur. Parce que cette expression c’est signé Sanders. « Nan, je veux être ton manager plutôt! On se split ça 30-70, c’est bon? » J’ouvre la bouche en grand en penchant ma tête vers l’avant pour mieux voir son visage. Avec la gravité je galère un peu. « C’est ce qui s’appelle faire de l’argent facile. Je bosse, t’encaisse. Ça va la vie ? Trop facile. 10/80. Et encore je suis sympa » J’y gagne quoi moi ? À part me faire plumer. WOHH Putain !! Pas le temps de bavasser. Je me fais prendre dans un tourbillon de sensations fortes. Je n’ai jamais crier aussi fort. Ma voix porte sur toutes les autres. Mais cette fois ce n’est pas pour chanter. Ça ne dure que trois minutes. Mais trois minutes intense. Je chancelle un peu les premiers mètres. L’épaule de mon amoureux m’aide à ne pas vaciller. Évidemment que j’achète la photo souvenir. La première d’une longue série. Je veux que cette journée reste gravée dans notre mémoire. On pourra montrer ce cliché à notre enfant plus tard. - Regarde comme papa est tout peureux - En fait on est trop classe sur cette photo. J’ai un sourire tout tendre en tenant la photo entre mes deux mains. Mon petit coeur papillonne en silence de voir autant d’amour entre nous. J’attrape mon portable que j’ai calé entre mes seins. - C’est pratique d’avoir la poitrine pulpeuse haha - Puis je prend une photo de la photo. - Ouais, c’est super original comme façon de faire. - Mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour nous afficher sur mon compte Instagram. Je ne sais pas si c’est pour narguer les autres ou si c’est simplement le besoin de partager mon bonheur avec mes proches. Peut-être un peu des deux. Adriel craque aussi pour une photo souvenir. « Link n’aura pas le choix de nous supporter sur le frigo » Je viens pencher ma tête sur son épaule en affichant un large sourire. « Nous supporter tout court » Parce que je n’ai pas l’intention de me restreindre de l’aimer cette fois. Je veux vivre au grand jour cet amour avec Adriel. Et j'espère secrètement qu’il viendra un peu chez moi pour des moments juste lui et moi. Et Burton ^^ Mon portable vibre dans ma proche. Curieuse, je regarde la notification. Mes yeux brillent d’amour en voyant le petit message d’Adriel sur mon insta. « Milady » Je l’aime trop pfff. Je réponds l’air de rien « Lord » Je rajoute un coeur supplémentaire juste pour l’embêter. Je persiste à vouloir l’aimer d’avantage. Toujours. Je craque pour des oreilles de Minnie au passage. Nous voilà reparties pour une nouvelle attraction. Enfin ça c’était avant qu’une petite fille adorable me prenne pour son héroïne. Je ne suis pas totalement perdue car avec l’association je suis habituée à incarner Elsa. Je ne vais sûrement pas casser son rêve. Ni une ni deux, j’emprunte la chanson d’Anna pour l’interpréter avec Adriel. Il a intérêt à jouer le jeu. Premier couplet, je le regarde en m’adressant à lui en chantant.
J'ai passé mon temps à chercher ma bonne étoile ! Jusqu'à cette grande fête royale où mon cœur se régale>
Pour mon plus grand bonheur et celui de l’enfant, il joue le jeu en chantant à son tour. Une chorale improvisée en plein Disney. Sérieux j’adore. Je pousse un petit cri lorsqu’il me soulève par la taille. J’attrape son visage entre mes deux mains pour le regarder avec amour. Toujours en chantant. Je ne laisse pas notre petite admiratrice de côté. J’attrape ses deux mains pour la faire danser avec moi. Elle rit, elle chante avec nous sous le regard attendri de sa maman. Elle a bien compris que nous ferions aucun mal à sa progéniture. Puis vient le moment de la demande en mariage. Ça m’amuse assez de voir qu’Adriel jouer la comédie jusqu’au bout. Il pose un genou à terre en me prenant la main. Limite j’ai un moment de doute. Il bluffe hein ? « J’ai une idée des plus insensées, voulez-vous m’épouser? » Toute timide je place mon autre main devant ma bouche pour cacher mon sourire béat. Ça semble tellement surréaliste tout ça. En chantant je lui réponds un grand OUI. Joyeuse, amoureuse, je sautille de joie. Comme si tout ça avait un sens. Je sais que ça compte pour du beurre. Mais je m’autorise à y croire. Peut-être que ça me plairait qu’il ose me le demander pour vrai. Pas maintenant. Mais dans un avenir proche, ouais. Je sais déjà ce que je lui répondrais. Adriel m’attire vers lui. Je me relève dans le même élan après qu’il est simulé l’alliance à mon doigt. Puis il m’embrasse comme jamais. Ce baiser est plein de passion. Mes bras s’enroulent à sa nuque. Je lève même le pied en arrière pour faire comme dans les films romantiques. Sauf que là c’est bien réel tout ça. Le baiser du moins. Nos langues dansent ensemble. On est plongé dans notre bulle. L’espace d’un court instant j’ai vraiment l’impression d’être devenue sa femme. Et les gens qui nous entourent aussi apparemment. Surprise par les applaudissements, je me détache d’Adriel pour observer nos spectateurs. Wouah tout ça. Mes fossettes se creusent. J’ai un petit rire tout nerveux. « T’es pas Elsa? Merde, je croyais que je demandais la reine des neiges en mariage… » Direct je repousse en arrière en prenant appui sur son épaule. Vilain garnement. « Si j’avais réellement été Elsa tu l’aurais fait pour vrai ? Tu m’aurais épousé ? » En vérité j’ai juste envie de savoir si cette idée lui avait traversé l’esprit. Elsa ou non. Je sais que ses parents sont assez insistants sur le sujet. Mais Adriel aime bien sa liberté. Au fond je ne sais pas si la mariage pourrait l’intéresser.
Je l’attire avec moi dans l’attraction de Peter Pan en lui soufflant que je n’ai pas envie de devenir adulte. « Moi non plus… ahah. Mais hein? » Il comprend vite où je veux en venir avec le décor. « Vers l’infini, et plus loin encore! » Je me retourne sur lui en arquant un sourcil. Il fait fausse route. « Buzz range tes ailes. Ici c’est la fée clochette » Rahhhh !!! Va falloir qu’on se refasse un marathon Disney histoire de le mettre à jour. Rien ne va plus. « Oups, mauvais film? » « Un peu ouais » En plus Toy Story est un Pixar ! Sacrilège. Produit par Disney, okay ça passe. « Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin! » Mon sourire renaît. Adriel m’entraîne avec lui dans le manège. Apparemment pressé de commencer. Les animations, le décor, c’est vraiment magnifique. J’ai des étoiles pleins les yeux. Tellement que je peux pas m’empêcher de lui déclarer ma flamme une unième fois. « Je t’aime à l’infini et plus loin encore, Milady Erin Sanders Manders. Je t’aime plus que Crochet aime son bateau. Pour toi, je retournerais à la vie d’adulte si c’était ce que tu voulais… » Notre nacelle continue son périple mais je n’ai d’yeux que pour lui. Je crois que je tombe amoureuse de lui de plus en plus chaque minutes qui passent. « Mais te connaissant, tu voudrais rester sur l’île tout autant que moi, pas vrai? » L’attraction s’arrête mais je reste un moment avec lui sur la banquette malgré tout. Mon bout du nez se frotte au sien. Sourire amoureux jusqu’aux oreilles. « L’endroit n’a pas d’importance du moment que je suis avec toi » Même en enfer je le suivrais. Un employé vient nous déloger gentiment. Mayers me traîne dans un bâtiment retraçant toutes les scènes d’Aladin. « I can show you the world, shining, shimmering, splendid » Un rire m’échappe alors qu’il m’attire contre lui. La musique du film fredonne en arrière plan. Mais en français. A mon tour je chante. Mais avec mon accent Parisien.
« Ce rêve bleu Je n'y crois pas, c'est merveilleux Un monde fabuleux est dans les cieux
Sous le ciel de cristal Je me sens si légère Je vire délire et chavire dans un océan d’étoile »
Toujours en harmonie avec les étoiles. Parce que notre couple est une constellation à lui tout seul. Nous n’avons jamais été aussi tactiles l’un envers l’autre. C’est magique. Et avec cette chanson ça l’est encore plus. C’est notre premier duo. Comment je pourrais l’oublier.
On mange sur le pouce histoire d’optimiser notre temps au parc. La rencontre avec Cendrillon et Winnie est mémorable. « Tu vois… c’est toi Elsa » Je lui sourie avec une infinie tendresse. Ça ne me déplairait pas d’être la véritable Elsa. En plus, bientôt j’aurai un cheval moi aussi. Il ne sera pas fait de glace. Mais il sera, je l’espère, aussi fougueux. Mon corps est happé par ses mains. Je me laisse aller sans aucune résistance pour répondre à son baiser en posant mes deux mains sur ses joues. Les yeux clos, je savoure cet instant délicieux. « Je te propose qu’on aille au Plaza Gardens, ce soir… » Je reste à quelques centimètres de son visage. « Ça sera parfait » Mais là c’est lui que j’ai envie de dévorer. Apparemment lui aussi car dans le même élan on s’embrasse de nouveau. Brrrrr, Adriel me fait toujours autant d’effets. « On devrait retourner à l’hôtel d’abord pour nous préparer d’abord… » J’étouffe un rire. « Nous préparer ouais … » Humm…
On chahute comme deux enfants sur le trajet de l’hôtel. Je le chatouille, je glisse malicieusement mes mains sous son chandail et je cours comme petite souris en riant. Mais il me rattrape sans aucune difficulté. Tellement de fun entre nous. A peine passer la porte de notre chambre que déjà il m’attire jusqu’au lit. Monsieur est précoce hmmmm. J’échappe un rire. « Bouge pas… » Mon expression devient plus sérieuse. « Qu’est-ce que tu mijote ? » Un strip tease ? HoooOo ho. J’ai le droit à un baiser et à un petit frottement de nez tout mignon. Il s’éloigne pour revenir avec sa guitare. « J’ai quelque chose à te montrer… » « Hoo » Lui aussi il m’a écrit une chanson ? Ça voudrait dire que … Tout nerveux il commence à jouer mais il se rate sur un accord. « Oups… Attends. Je… recommence. » Je lui caresse la joue tendrement en lui souriant pour qu’il se détende. Sa chanson sera parfaite. Je n’en ai aucun doute.
Meet me in Seattle Paris (Rejoins-moi à Paris) City lights, a kiss goodnight (Les lumières de la ville, un baiser de bonne nuit) And dreaming of the time when we could (Et rêvant du temps quand on pouvait) Make it out of the shadows (Nous sortir de l’ombre) Someday, I will find the time (Un jour, je trouverai le temps)
Sa voix me berce. Je me lasserai jamais de l’écouter chanter. Les jambes croisées, je balance doucement ma tête de gauche à droite en fermant les yeux.
Hold on tight, my love, my love (Accroche-toi bien, mon amour, mon amour) […] All our love is falling in place (Tout notre amour tombe en place) Yes, and I can give you more (Oui, et je peux te donner plus) I knew I loved you so (Je savais que je t’aimais alors)
Je rouvre les yeux pour croiser son regard. Il savait qu’il m’aimait … Il n’a jamais cessé d’avoir ces sentiments pour moi. Je réalise alors qu’on a certainement écrit nos chansons en parallèle chacun de notre côté pour dévoiler la même chose : notre amour.
Meet me in Chicago Hawaï (Rejoins-moi à Hawaï) Let's erase a big mistake (Effaçons une grosse erreur) Dreaming of a place where we kissed (En rêvant d’une place où on s’est embrassé) Find a way with things we don't know (Trouvons un chemin avec des choses qu’on ne connaît pas) Maybe we can finally see (Peut-être qu’on peut finalement voir) A way for you and me to (Un chemin pour toi et moi pour) Go and see the light (Aller voir la lumière) Just let me do this right (Laisse-moi faire les choses de la bonne manière)
Sa référence à Hawaï me fait tiquer un peu. Je ne suis pas sans savoir qu’il a vécu son idylle avec Lehmann là-bas … Je le rejoindrai ouais, mais ailleurs que là-bas. Parce que je veux qu’on ait notre endroit à nous. J’aime mon exclusivité ! J’aurai l’occasion de lui dire plus tard. Je ne vais pas le couper dans sa chanson. Il termine sa prestation en posant son instrument à côté de lui. Je reste un moment à le fixer, le sourire béat au bout des lèvres. J’ai tout bonnement adoré ce qu'il a écrit pour moi. Les paroles ne me laissent aucun doute sur ce qu’il ressent pour moi. Je n’en doutais pas, mais là c’est encore plus évident. Il avait donc l’intention de me déclarer sa flamme à Paris ? Ce voyage c’était un peu sa dernière carte. Je comprends qu’il est pu être abasourdi quand je lui ai avoué mes sentiments avant que lui ne le fasse. « Addie … c’est … » J’ai pas les mots tellement je suis touchée. Ma seule réponse concrète c’est de me jeter sur lui pour l’embrasser avec amour. On en tombe à la renverse sur le lit. « Je t’aime je t’aime je t’aime » A chaque je t’aime je le harcèle de bisous sur la totalité de son visage. Cette position me fait rappeler notre premier baiser à la patinoire. Mes cheveux forment une cage impénétrable. Créant ainsi une zone d’amour juste pour nous. Je lui caresse les joues avec mes pouces en lui souriant. « Je suis vraiment heureuse que nous partagions cette passion tous les deux. Je t’aime comme ça Adriel. Aujourd’hui et à jamais. » Je n’ai jamais cesser de l’aimer. C’est juste ce déni qui m’a empêché de me dévoiler toutes ces années. La peur aussi. J'espère qu’il est bien conscient que le doute n’a plus sa place.
Je lui offre un dernier baiser puis je me lève pour aller à la salle de bain faire un brin de toilette. J’ai bien l’intention d’être la plus belle à ses yeux. Mon choix se porte donc sur une robe rouge. Pas aussi sexy que celle de novembre. Mais plus gracieuse pour un repas amoureux. Je m’embaume de parfum, me voilà fin prête. J’ouvre la porte de la salle de bain et tourne sur moi-même pour l’impressionner. « Ta Milady est prête Lord Manders » Une petite courbette. J'espère que ça va lui plaire. « Tu penses qu’on pourra aller voir la tour Eiffel après manger ? Apparement elle scintille toutes les heures jusqu’à une heure du matin. J’aimerais beaucoup voir ça. » Le top du top ça aurait été de manger sur un bateau pour la voir s’allumer de la Seine. On aurait dansé sur le clair de lune. Allo Sanders !! Redescends de ton nuage. C’est tellement féerique tout ça que j’en deviens fleur bleue.
Samedi 26 juin 2021 Je profite du fait d’être déjà dans la salle de bain pour raser ma barbe de deux ou trois jours pendant qu’Erin brosse ses longs cheveux. Je l’ai déjà vue brosser ses cheveux, bien entendu, mais là c’est… différent. D’abord, elle est nue. J’ai l’impression d’être en compagnie d’une sirène, genre. D’une magnifique en plus. Dans le miroir, je la vois poser sa brosse et empoigner la bombe de ma mousse à raser, avant de s’en mettre dans les mains. Je fronce les sourcils. « Qu’est-ce que… » Mais je m’interromps parce qu’elle étend la mousse sur mon visage et je ris en fermant ma bouche pour pas en avaler. Ça sent bon, mais je ne suis pas sûr que ça goûterait bon. « HO HO HO » J’éclate de rire en comprenant ce qu’elle fait et, oui, je m’en prends dans la bouche. Beurk. Je m’empresse de m’essuyer la langue sur mon bras en toussant. Sauf qu’Erin s’éloigne déjà et je tends le bras dans l’espoir de la retenir. « Attends, j’ai besoin de maman Noël là… » Je ne peux m’empêcher de rire davantage. Elle se retourne et je ne me gêne pas pour admirer son joli fessier. Mmmm… Elle tousse et je lève la tête pour la regarder dans les yeux. Oups. « La vue est agréable ? Je ne te dérange pas ? » Je lui réponds avec un sourire malicieux tout en me mordillant la lèvre. Oui, la vue est plus qu’agréable et je n’arrive pas à le cacher. Lorsque je termine enfin de faire ma barbe, je la rejoins dans la chambre pour la trouver habillée. Autant je suis déçu, autant elle est magnifique dans cette robe. Elle semble le remarquer parce qu’elle fait semblant d’être triste en me voyant, avant d’étouffer un rire. Je la rejoins en quelques pas et l’enlace en lui donnant un bisou sur la tempe, puis je vais à mon tour m’habiller. On sort ensuite déjeuner et, comme premier manège, ma petite amie choisi le Space Mountain, qui est absolument magique, sensationnel et très approprié pour nous deux. M’enfin, c’était très ambitieux comme premier, mais très fun on dirait quand même. Je lui propose d’être son manager de son fameux t’inquièèèète, mais elle ne semble pas du tout de cet avis. « C’est ce qui s’appelle faire de l’argent facile. Je bosse, t’encaisse. Ça va la vie ? Trop facile. 10/80. Et encore je suis sympa » Je ris en roulant des yeux, amusé qu’on soit vraiment en train de s’enfoncer dans ce délire. « On en rediscutera », je dis, taquin, parce que de toute manière on s’apprête à descendre à vive allure et qu’on aura bien l’occasion de négocier plus tard. En sortant de la montagne russe, Erin s’appuie sur moi, ce qui ne me déplaît pas. Je cherche même un peu plus de contact avec elle en passant un bras autour de sa taille. Mais elle se détache bientôt pour nous entraîner au stade à photos. Elle achète une copie de la nôtre et je l’imite en clamant que Link n’aura pas le choix de nous supporter sur le frigo, finalement. La tête de ma meilleure amie se penche sur mon épaule et j’y colle davantage la mienne. « Nous supporter tout court » Ça me fait rire doucement, mais surtout, mon sourire se joint au sien. Je me demande comment mon best bro réagira quand on lui dira pour nous deux… D’ailleurs, je n’ai pas encore abordé, ni avec l’un ni avec l’autre, le sujet de leur… première fois. De toute manière, je l’ai peut-être rêvé, j’ai tellement bu le soir de l’anniversaire de mon meilleur ami. Je ne sais pas si je le ferai un jour, honnêtement. Leur demander. En tout cas. Je reçois une notification quand Erin me tag sur Instagram. Puis une autre quand elle répond à mon commentaire sur la photo qu’elle vient de poster. « Lord » Mon sourire ne me lâche plus. Puis, je remarque un petit coeur de plus… Je hausse un sourcil à l’intention d’Erin, cherchant à savoir si elle a fait exprès de mettre un coeur de plus que moi. Bien sûr que oui. Alors je prends son visage entre mes mains et lui colle sept bisous sur les lèvres en les comptant tout haut. « Voilà », je souffle, amusé, alors qu’on reprend notre marche. Un peu plus loin, ses nouvelles oreilles de Minnie sur la tête, Erin se fait prendre pour la reine des neiges et on joue le jeu — c’est Disneyland, après tout. La blonde se met rapidement dans le personnage d’Elsa, mais en chantant la chanson d’Anna, à laquelle elle m’invite à participer. Je vais même jusqu’à la soulever par la taille, me rappelant vaguement du Prince Hans le faire avec la princesse dans le film. Ses deux mains viennent se poser sur mes joues et je trouve tellement d’amour dans son regard que mes joues prennent des couleurs et j’en oublie presque de chanter. La petite fille aussi a le droit de danser avec la reine des neiges et, un peu plus tard, vient le fameux moment où le prince demande la princesse en mariage. Alors… je joue le jeu, encore, sans trop réfléchir sur le coup, mais me disant bien que ça commence à faire quelques faux mariages auxquels Erin et moi prenons part, me surprenant même à penser que je ne serais pas contre un vrai… Un jour. Je vois Erin buguer légèrement lorsque je pose un genoux par terre. Mais qu’est-ce que tu fais, Adriel? C’est une chanson. Voilà. Elle place une main devant sa bouche, mais son sourire se reflète dans ses yeux. Woah, elle est vraiment bonne actrice. Quand elle dit oui, mon coeur se met à battre plus fort. Moi qui aie toujours refoulé l’idée du mariage… ça me fait tout drôle de me sentir comme ça. Comme si l’idée, en fait, me plaisait bien. Mais qui sait, Erin et moi serons peut-être le genre de couple qui ne sent pas le besoin de se marier pour s’aimer à l’infini. D’aussi loin que je la connais, on a toujours eu une opinion plutôt… pas négative, mais tout comme, du mariage. Pour des raisons différentes, mais quand même. En tout cas. La chanson tire sur sa fin et j’attire mon amoureuse vers moi, trace le contour d’une alliance autour de son doigt. On se relève et je l’embrasse avec passion, déjà en manque de ses lèvres sur les miennes, dans un élan d’amour pour elle. Je n’en reviens pas que notre voyage ait pris cette tournure, j’étais loin de m’en douter. Je l’ai espéré, peut-être… Je n’hésite pas à faire danser ma langue avec la sienne. Les applaudissements nous font revenir à la réalité. J’avais pratiquement oublié que des gens nous regardaient. Erin se détache, semble réaliser ce qu’on vient de faire parce qu’un petit rire nerveux sort d’entre ses lèvres. Je prétends être surpris qu’elle ne soit pas Elsa. Je ris lorsqu’elle pousse mon épaule. « Si j’avais réellement été Elsa tu l’aurais fait pour vrai ? Tu m’aurais épousé ? » « T’aurais dit oui pour vrai? » je rétorque aussitôt, un sourire malicieux sur les lèvres. Peut-être bien que je veux réellement savoir si elle aurait dit oui. Le truc, c’est que plus je pense au mariage, avec Erin, plus je songe que… c’est avec elle que je me sens le plus moi-même, et donc le plus libre. Le fait qu’elle ait accepté de m’accompagner à Paris sur un coup de tête renforce cette théorie, aussi… Je hausse les épaules, pour signifier que ce que je vais dire est une évidence. « Si t’avais été réellement Elsa, non, je ne t’aurais pas épousée. » Je laisse planer un léger silence dramatique. « Ce n’est pas d’Elsa dont je suis amoureux… » J’empoigne sa main, réalisant en rougissant quelque peu ce que je viens de révéler. « Tu viens? » je m’empresse de d’ajouter à la traînant dans une direction au hasard.
Je réalise ce qu’Erin veut dire sur ne pas grandir quand on arrive au manège de Peter Pan. Je m’amuse alors à citer le mauvais film rien que pour l’embêter. Aussitôt, j’ai sa réaction que j’escomptais, elle se retourne en haussant un sourcil. « Buzz range tes ailes. Ici c’est la fée clochette » Je fais mine d’être surpris tout en faisant mon mieux pour ne pas éclater de rire. « Un peu ouais », qu’elle répond quand je réalise que c’est le mauvais film, avant de citer, cette fois-ci, le bon. J’ai le plaisir de voir le sourire de ma meilleure amie réapparaître sur ses jolies lèvres pulpeuses et je m’empresse donc de nous entraîner dans le petit wagon, ayant bien hâte de découvrir le Pays imaginaire. Un peu plus loin, Erin me dit qu’elle m’aime, ce qui fait instantanément danser les papillons dans mon estomac — pas qu’ils avaient arrêté, mais là c’est le gros party. Je lui déclare donc ma flamme pour elle à mon tour en ne manquant pas de faire des analogies au passage. Sauf que bon, je ne suis pas sûr que si elle était à la place de Wendy, qu’elle voudrait retourner dans le monde réel, des adultes, quoi. Notre wagon s’est arrêté, mais aucun de nous deux ne bouge. On est trop bien. Elle se penche sur moi et frotte le bout de son nez contre le mien. Je sens son souffle sur mon visage et je n’ai qu’une envie, c’est de l’embrasser. « L’endroit n’a pas d’importance du moment que je suis avec toi » Ses mots me font tellement du bien. C’est réel? Si c’est un rêve, je ne veux jamais me réveiller. Je ne résiste plus pour l’embrasser, mais le baiser ne dure pas bien longtemps parce qu’un employé nous rappelle qu’on doit sortir. J’entraîne alors Erin à l’attraction d’Aladin, une qui est plus qu’appropriée pour nous deux. Me rappelant tout haut de notre premier karaoké, je lui chante les premiers mots de la chanson à l’oreille. Lorsqu’on se promène au-travers des miniatures, c’est à son tour de faire résonner sa voix. Je ne me lasserai jamais d’entendre sa douce voix, pour être honnête. Mais… elle chante en français? Je la fixe, impressionné. J’ai chaud, tout d’un coup. Damn, c’est tellement sexy quand elle chante et que je ne comprend rien. Je me laisse pratiquement guider au-travers des miniatures par sa voix.
On reprend notre marche dans le parc et on rencontre Cendrillon et Winnie, mais toujours pas Elsa. Je fais alors remarquer à ma meilleure amie que c’est parce que c’est elle, dans le fond. Erin me sourit et je ne peux résister à l’attirer vers moi pour l’embrasser encore, comme pour m’assurer chaque fois que c’est bien réel, qu’on en est rendu là dans notre relation, mais surtout parce que c’est infiniment agréable. Ses mains se posent sur mes joues et, enveloppé dans tant de confort et de tendresse, je ferme les yeux. Entre deux baisers, je lui propose le Plaza Gardens. « Ça sera parfait » me souffle-t-elle. Je me perds dans un nouveau baiser. Comment je suis supposé m’en passer? C’est comme si dès que mes lèvres s’éloignent des siennes, elles sont déjà en manque. Je sens que le moment est venu de lui montrer ma chanson, je me sens prêt et j’en ai surtout envie. Et bon, je n’ai pas envie d’être habillé comme ça pour un souper amoureux avec… la femme de ma vie. « Nous préparer ouais … » Je mords doucement sa lèvre inférieure. Aurait-elle une idée en tête? Pense-t-elle que j’ai une toute autre intention? Certes, je ne dirais pas non pour encore des câlins, pour la sentir contre moi… Mmmm. Mais ce n’est pas mon objectif du moment. « Oui… » je souffle juste avant de l’entraîner vers notre chambre. Sauf qu’en y arrivant, je l’installe sur notre lit en lui disant de ne pas bouger, alors qu’elle rit. « Qu’est-ce que tu mijote ? » Je lui jette un regard malicieux, un peu nerveux peut-être, et l’air de dire pose pas de questions, tu verras. Je reviens avec ma guitare et m’installe à ses côtés sur le matelas. « Hoo » Elle se doute sûrement de quelque chose à ce point, mais je n’ajoute rien et commence plutôt à gratter ma guitare. Oups, je recommence. La main d’Erin sur ma joue m’aide à inspirer, puis à expirer correctement. Ça va aller. Cette chanson, je l’ai écrite en m’imaginant que je lui avouais enfin mes sentiments pour elle, qu’on décidait enfin d’être un couple — qu’elle voulait qu’on en soit un. Je ne pensais limite pas la lui montrer un jour, cette chanson. Je me faisais à l’idée que ce n’était pas réciproque. Mais elle m’a surpris elle-même avec sa chanson, sa manière de communiquer ses sentiments les plus profonds. J’étais loin de m’y attendre, mais maintenant qu’on est… un couple (wouah, ça me fait vraiment étrange, mais dans le bon sens), je ne vois pas pourquoi je ne lui jouerais pas ma composition. Elle s’est ouverte à moi… c’est à mon tour. Ça n’empêche pas que ça me rend tout nerveux, parce que j’ai toujours eu un peu de mal à exprimer tout haut ce que je ressens. On progresse. Pendant que je chante et gratte les cordes de mon instrument, Erin ferme les yeux, se balance même au rythme des notes. Ça me donne un peu plus confiance à poursuivre, à terminer la chanson. Elle rouvre les yeux, nos regards se croisent, mon coeur bat un peu plus vite. Cette chanson, elle est à elle, pour elle, et je m’y mets à 1000%. Ayant terminé, je pose doucement mon instrument à côté de moi et attends la réaction d’Erin en me tordant nerveusement les mains. Je crois que c’est positif, vu le sourire qui s’est posé sur ses lèvres… « Addie … c’est … » Je retiens mon souffle, me laisse tenter par un petit sourire pour l’encourager à me dire ce qu’elle pense. J’écarquille les yeux lorsqu’Erin se jette sur moi et qu’on tombe à la renverse sur le lit. Elle m’embrasse avec passion et je ne peux m’empêcher de rire contre ses lèvres, soulagé. « Je t’aime je t’aime je t’aime » J’ai le droit des bisous un peu partout sur mon visage pour chaque je t’aime qu’elle me dit. Mes bras s’enroulent autour de sa taille pour la serrer très fort contre moi. « Je t’aime… » Ses cheveux encadrent mon visage et je ne vois pas grand chose à part le sien, et c’est parfait pour moi. On a toujours été bons pour nous créer notre bulle à nous deux, mais là, on est carrément des experts. Mes mains glissent sur l’arrière de ses cuisses pour s’arrêter un peu au-dessus de ses genoux. Ses pouces qui passent sur mes joues… mmmm. « Je suis vraiment heureuse que nous partagions cette passion tous les deux. » Je hoche lentement la tête. Moi aussi, tellement. Cette passion nous a donné un truc sur lequel travailler ensemble, et d’une certaine manière, je suis persuadé que ça a renforcé cette complicité entre nous. « Je t’aime comme ça Adriel. Aujourd’hui et à jamais. » Automatiquement, mes mains se remettent à caresser l’arrière de ses cuisses. « Oh moi aussi… je t’aime. Tellement. Erin Sanders, je suis amoureux de toi. » Ça me fait trop bizarre de l’avouer comme ça, tout haut, aussi directement. Mais surtout, ça me soulage, c’est comme si un gros poids s’enlevait de mes épaules.
Un nouveau langoureux baiser plus tard, elle se détache pour aller s’enfermer dans la salle de bain. Je reste étendu sur notre lit géant en fixant le plafond, un sourire béat sur les lèvres. Est-ce réel, tout ça? Puis, deux, dix, je-ne-sais-pas-combien de minutes plus tard, j’entends la porte s’ouvrir et je me tourne sur le ventre pour admirer la jolie blonde qui en sort. J’en ai le souffle coupé. Elle fait un tour sur elle-même, ce qui fait voler doucement le jupon de sa robe rouge. « My god Erin… » « Ta Milady est prête Lord Manders » Le menton dans mes mains, je l’admire de la tête aux pieds, encore et encore. Pincez-moi quelqu’un, je rêve c’est certain. Elle effectue une courbette et je ris tendrement en ne la lâchant pas des yeux. Je me redresse et pose les pieds par terre pour me rapprocher d’elle. Je glisse une mèche rebelle derrière son oreille et pose mes deux mains sur son cou. « Vous êtes absolument magnifique, Milady », je murmure avant de lui déposer un baiser sur son front — je n’ai pas envie d’enlever son rouge à lèvres. « Tu penses qu’on pourra aller voir la tour Eiffel après manger ? Apparement elle scintille toutes les heures jusqu’à une heure du matin. J’aimerais beaucoup voir ça. » Je souris à un petit centimètre de son visage. « Tout ce que tu veux », je dis tout bas en plongeant mon regard dans le sien. « On peut même manger en ville si tu préfères, il y a sûrement de bons restaurants. » Duh, c’est Paris. Puis, je me détache brusquement en m’éventant mon visage de ma main comme si j’avais chaud. « Okay, stop, stop. On sortira jamais. » Le rouge sur Erin a décidément un drôle d’effet sur moi. Je me retourne pour fouiller dans ma valise à la recherche de quelque chose à mettre. Parce que non, je n’ai pas profité du fait qu’Erin s’est enfermée dans la salle de bain pour me préparer à mon tour. C’est de sa faute, hein, c’est elle qui occupe trop mes pensées. Rapidement, j’enlève mes vêtements pour me retrouver en boxers seulement, avant d’enfiler la tenue plus chic que je me suis apportée au cas. C’est Leah qui m’a fait penser à ça, m’indiquant que je ne pouvais pas aller dîner dans un resto plus chic parisien — elle m’a assuré que je n’avais pas le choix d’y emmener Erin, mais duh, c’était prévu — sans m’habiller proprement. À ce genre de restos, m’a-t-elle dit, no way que tu porteras tes chemises d’été et tes t-shirts de sport, Mayers. Apporte-toi une tenue plus chic. Un veston, un pantalon propre, un cravate C’était presqu’un ordre. Mais nan, pas une cravate. Alors je me suis mis une tenue propre dans ma valise, juste au cas. Faut dire que je redoutais un peu le moment de la porter. Ça gratte, les costumes, et puis je ne suis pas habitué à me voir là-dedans. Mais j’aurais l’air vraiment con à me mettre en t-shirt et en shorts à côté d’Erin qui est absolument resplendissante dans sa robe rouge. Je mets finalement ma veste marine par-dessus ma chemise, avant de me diriger vers un miroir pour passer une main dans mes cheveux pour les placer un peu plus. « Okay… je suis prêt », je dis en enfouissant mes mains dans mes poches. J’ai déjà chaud, alors j’enlève tout de suite ma veste, avant de retrousser mes manches. C’est mieux. Pourtant, je n’ai pas l’impression que la soirée va se rafraîchir.
Notre Uber nous attend devant le château. Je tiens la main d’Erin dans la mienne tout le long du trajet. On ne sait pas encore à quel restaurant on mangera; au départ, on demande au chauffeur de nous laisser juste à côté de la Tour Eiffel, mais je l’aperçois bientôt au loin et je lui demande sur un coup de tête de nous laisser à quelques rues plutôt. Je le paie et on sort de la voiture. « Viens, on va découvrir Paris de soir », j’explique à ma petite amie dans un grand sourire. Quand j’étais en voyage, je planifiais rarement et je trouvais ça plutôt excitant de ne pas savoir à l’avance ce que j’allais faire ou voir. J’avais toujours de belles surprises. « Si tu vois quelque chose qui te plaît, tu me le dis, hein », je lui glisse près de l’oreille en l’enlaçant, tout en continuant de marcher. On est bien, dehors, la soirée est déjà parfaite et elle ne fait que commencer. On marche un peu plus et je repère un monsieur qui vend des roses sur le bord de la route. Bien entendu, je m’arrête et lui tends quelques Euros pour lui en acheter une. Je me tourne ensuite vers Erin pour la lui offrir. « Pour vous, Milady », je dis en pouffant doucement. « C’est pour aller avec ta robe, bien entendu… »
Samedi 26 juin : On est en pleine comédie musicale au beau milieu de l’allée principale. Notre bulle nous enveloppe à un point où j’en oublie nos spectateurs. Je n’ai d’yeux que pour Adriel et cette demande de mariage enchanteresse. Tout cela me parait tellement magique que je lui demande, curieuse, s’il aurait osé me faire une véritable demande. « T’aurais dit oui pour vrai ? » Mes joues s’enflamment. Je baisse les yeux, timide. Mon corps balance. Je suis clairement intimidé de lui répondre. « Peut-être…. » Que je réponds d’une petite voix sans oser relever les yeux sur lui. Bien sûr que j’aurai dit oui. Je sais que c’est avec lui que j’ai envie de fonder quelque chose. C’est juste tellement insensé tout ça. Si soudain. « Si t’avais été réellement Elsa, non, je ne t’aurais pas épousée. » Je relève la tête en le questionnant du regard. Je ne comprends pas tout de suite où il veut en venir. « Ce n’est pas d’Elsa dont je suis amoureux… » Je réalise alors qu’il parle de moi. Mes lèvres s’étirent aussitôt. Je le vois rougir de son côté. Ça le rend tellement irrésistible. « Je ne serais la femme que d’un seul homme. Et il est là » Je tend ma main pour saisir la sienne. Mes phalanges s’entrelacent comme pour lui faire comprendre que c’est bien de lui dont je parle.
On enchaîne les attractions les unes après les autres avec toujours autant de complicité. Toute cette magie Disney rend notre union encore plus pétillante. On ne se lâche plus. Comme si c’était impossible de faire autrement. Quand on ne s’embrasse pas on se tient la main ou on laisse filer nos doigts sous nos chandails pour des petites caresses affectueuses. Un regard, un sourire, quoi qu’on fasse, on est toujours plus ou moins connecté. On profite de la présence de quelques personnages pour faire des photos mémorables. Puis viens le moment où il faut partir. Commence alors un marathon de TOUTES les boutiques. Adriel n’est pas autant motivé que moi mais je lui laisse pas le choix en fait. Je peux pas rentrer à Brisbane les mains vides. Je sais que Tessa adore le dessin animé « Là haut ». Plus particulièrement le sac à main qu’ils ont sortis aux couleurs du film. Mes pas s’accélèrent en repérant l’objet convoité. « WOUAH LA VACHE » Je cligne des yeux pour être sûr que je ne rêve pas. Quatre-vingt euros le sac quand même. Ça pique. Je le décroche toute de même de son portant en faisant la moue. Vu ce qu’elle traverse, je peux bien lui faire ce cadeau. Je sais que ça la rendra sera super heureuse. Rien que pour ça, sa vaut le coup. Pour Garret c’est vite vue. En voyant ce tee-shirt avec Scar et cette inscription : I'm Surrounded By Idiots. Je me dis qu’il a été créer pour lui. Ça ira avec sa peluche fétiche haha ! Je passe à la caisse. Outch ça fait mal. Mais pas assez car je traverse l’allée principale en trottinant pour rejoindre une autre boutique en face. Je sais que Link adore Aladdin. L’index sur mes lèvres, je zieute les rayons à la recherche du cadeau un peu spécial. Parce qu’il l’est à mes yeux. Même si je donne l’air de le taquiner sans arrêt. Qui aime châtie bien. Mes émeraudes s’arrêtent sur un objet brillant qui trône fièrement dans une vitrine. La lampe ! J’ai les yeux qui scintillent autant que ceux d’Abu quand il est dans la grotte. Le vendeur me l’enveloppe soigneusement. J'espère qu’il l’aimera autant que moi. Pour Ellie et Leah je verrais pour du maquillage et des fringues. Avec Adri on se prend un deux sweat Mickey/Minnie. J’ai les yeux qui traînent encore sur les rayons qui m’entourent malgré que je viens de passer à la caisse pour vider un peu plus mon compte en banque. C'est l'île de la tentation ici. Par chance mon chéri se montre prévenant en me tirant hors de là. « Maiissssss » Je boude deux secondes avant d’enrouler mon bras au sien et de lui faire un baiser sur la joue. Crédible hein ?! Il me propose d’aller finir la soirée dans un bon restaurant en faisant d’abord un créneau par la chambre. Je le soupçonne d’avoir des idées coquines en tête... Étrangement ça me motive à presser le pas pour arriver plus vite.
Je dépose mes achats dans un placard. Adriel me traîne jusqu’à notre lit en me demandant de ne pas bouger. Je l’interroge. Assez surprise par ses manières. En le voyant prendre sa guitare, je comprends qu’il va me chanter quelque chose. Je croise alors les jambes en prenant mes aises. Puis je l’écoute attentivement, sourire aux lèvres. Mon corps balance au rythme de ses paroles. J’aime beaucoup ce que j’entends. Encore plus quand je comprends qu’elles ont été écrites pour moi. Je suis incapable de cacher ma joie. A défaut d’avoir les mots, je montre un élan d’affection en me jetant dans ses bras. Il en tombe à la renverse. J’embarque avec lui dans ce tourbillon d’amour en lui soufflant des je t’aime à plusieurs reprises. Je sens ses bras m’enrouler par la taille. J’aime tellement cette sensation de lui ‘appartenir’ d’une certaine manière. Est-ce c’est possible d’aimer autant quelqu’un ? Je suis bluffer moi-même. « Je t’aime… » Je fonds d’amour dans ses bras. J’encadre son visage avec mes mains en lui avouant que je suis plus qu’heureuse de partager cette passion amoureuse avec lui. J’ajoute que je l’aime ‘comme ça’ en reprenant volontairement mes termes de novembre. Je ne veux plus qu’il doute car moi-même je n’ai jamais été aussi sûr de moi. « Oh moi aussi… je t’aime. Tellement. Erin Sanders, je suis amoureux de toi. » Je ris affectueusement en plissant mon nez. « Je suis amoureuse, accro, complètement dingue de toi Lord Manders » Je lui fais un bisou esquimau tout en le regardant avec un amour infini.
On s’échange un unième baiser. Mais après un bref coup d’oeil à l’horloge accroché au mur, je trouve la sagesse de ne pas aller plus loin. Je ne voudrais pas rater le dîner. Je file donc à la salle de bain pour un brin de toilette. Brin de toilette qui dure quand même une bonne heure. Le temps de prendre une douche ‘rapide’, de m’apprêter convenablement puis d’ajuster mon maquillage à la robe. Il me fallait bien tout ça. Je trace une constellation et des petits coeurs sur le miroir encore embué avant d’ouvrir la porte et d’improvisé un défilé. « My god Erin… » Un large sourire trace mes lèvres. Il s’approche en me remettant une mèche derrière l’oreille. « Vous êtes absolument magnifique, Milady » Un petit rire m’échappe. J’ai l’impression qu’il en fait une tonne. « Rien n’est trop beau pour toi mi amor » Mes bras s’enroulent à son cou. Le menton levé, dans sa direction, je lui demande si un détour vers la dame de fer est possible. J’ai très envie de la voir scintiller ce soir. « Tout ce que tu veux. On peut même manger en ville si tu préfères, il y a sûrement de bons restaurants. » L’idée ne me déplaît pas. Ça permettrait de profiter de la ville pleinement. « Okey. Alors allons en ville » On verra sur place. C’est sympa aussi d’improviser. Monsieur s’évente le visage comme si c’était la canicule. « Okay, stop, stop. On sortira jamais. » J’ai un sourire amusé alors qu’il se détache. « Va prendre une douche froide ça va te faire du bien » Que je lui dis avec amusement. J’ai bien compris que ma tenue ne le laisse pas indifférent. Adriel disparaît dans la salle de bain pour réapparaître quelque temps après dans un costume très chic. J’ai tellement pas l’habitude de le voir aussi classe. « Okay… je suis prêt » Je me gratte la gorge. « Okay, je préviens, je crève les yeux à toutes les filles qui vont oser te relooker ce soir mon amour. T’es beaucoup trop canon là. Ça ne devrait pas être permis d’être aussi beau » Je me sens tellement chanceuse d’être l’heureuse élue. Possessive ? Moi ? Quelle idée.
Adriel nous commande un Uber pour nous rendre au centre. Je laisse gérer. Je trouve vite une place confortable contre son épaule. Mes yeux scrutent la ville illuminée. Ça semble encore plus beau la nuit avec toutes ces lumières. Brusquement Mayers décide qu’on doit descendre là. « Viens, on va découvrir Paris de soir. Si tu vois quelque chose qui te plaît, tu me le dis, hein », Son sourire d’éteint automatiquement sur moi. J’enroule mon bras autour du sien en marchant à ses côtés. « Le grand gaillard là » Que je précise en inclinant ma tête sur son épaule. « Il me plait bien » Il est la chose qui me plaît le plus dans cet univers. Même ma ville préférée ne lui arrive pas à la cheville. Personne ! Un marchand ambulant s’approche avec des roses au bras. Cette ville est vraiment faite pour les amoureux. Adriel ne trouve rien de mieux que lui en acheter une. Pour me l’offrir, évidemment. « Pour vous, Milady. C’est pour aller avec ta robe, bien entendu… » Bien entendu … la robe. Je pose la fleur à mon nez pour sentir ses arômes. « Elle est magnifique » Un souvenir parmi tant d’autres. Je compte bien la faire sécher et la garder un million d’années. On entame notre marche, bras dessus dessous sur les pavés de la rue piétonne de Montmartre. Paris, la ville qui ne dort jamais. Tous les bars, restaurants et même magasins sont ouverts. Je craque pour une boutique souvenir. Il m’a dit que je pouvais prendre tout ce qui me plaisait ? J’entre. C’est pas très grand. Mais c’est fou toutes les babioles qui s’entassent là-dedans. « Bonsoir » que j’annonce dans mon français approximatif. Une petite boite à musique attire mon intention. Je tourne le remontoir au maximum puis j’écoute. Cette chanson je la connais. Je la fredonne aussitôt.
« Quand il me prend dans ses bras Il me parle tout bas Je vois la vie en rose
Il me dit des mots d'amour Des mots de tous les jours Et ça me fait quelque chose »
En français évidemment. Le vendeur m’applaudit. Je ris nerveusement en mettant ma paume devant mes lèvres. Je l’achète sans hésitation. Je craque également pour un petit porte clé avec une tour Eiffel dorée, accompagnée d’un petit macaron rose en forme de coeur. C’est trop cute. « Ça ira bien avec les clés de l’appartement » que je dis à Adriel en lui agitant devant les yeux. On sort pour continuer la visite vers le pont des arts. « Hoooo regarde tous ces cadenas mon coeur. » Je pose un genou à terre pour me mettre à hauteur et en saisir un dans ma main. « Apparemment les amoureux scellent leur amour avec un cadenas portant leur initiales. Je trouve ça tellement romantique. On devrait en mettre un nous aussi » J’aimerai beaucoup qu’on le fasse. Il faut juste qu’on se trouve un beau cadenas. Avec les boutiques souvenirs qui pullulent la ville, ça ne devrait pas être très compliqué. Une péniche passe sous le pont avec un restaurant à son bord. Immédiatement j’ai l’image du repas romantique et du slow que j’avais imaginé avec lui. « LE BATEAU !!! Viens ! On va manger un bateau. Ça faisait partie de la liste » Il restera le Moulin Rouge et grimper tout en haut de la tour Eiffel. Je glisse ma main dans la sienne pour ensuite descendre au quai pour rejoindre notre restaurant flottant. « Pour deux s’il vous plaît » Wouah, c’est tellement cool. On nous installe sur le bord, en terrasse. J’ai juste à pencher la tête pour voir l’eau plus bas. Mon sourire atteint mes oreilles. On nous apporte l’apéritif que déjà le bateau mouche commence à prend large. Je lève mon verre pour trinquer. « À nous » Parce que c’est comme ça maintenant. Lui et moi, nous ne faisons qu’un. Les étoiles en sont témoin ce soir. On a même le droit à un petit groupe de musiciens qui joue tout prés de nous. Sérieux j'adore.
Samedi 26 juin 2021 À l’image de la scène entre Anna et Hans, notre chanson se termine par une demande en mariage. Je prends plaisir à l’acter, je me rends compte, l’idée de le faire pour de vrai me passe même par la tête. Un jour, sans doute, si je sais que c’est ce qu’Erin souhaite. On échange un délicieux baiser et ce n’est que lorsque les gens se mettent à applaudir que je retrouve la réalité. On s’embrasse au beau milieu d’une foule de gens qui nous regardent. No big deal. Ma meilleure amie me demande si j’aurais osé lui faire une vraie demande et je rétorque en lui demandant si elle aurait réellement dit oui. Je veux savoir… ne sait-on jamais. Elle change complètement d’attitude, semble toute nerveuse tout d’un coup, elle ne me regarde même pas et se balance d’une jambe à l’autre. Peut-être que le mariage ne l’intéresse toujours pas… même avec moi. No big deal. « Peut-être…. » Je passe mes mains sur ses épaules pour essayer de la rassurer. Ça me fait plus quelque chose que je ne l’aurais cru qu’elle ne me donne pas un oui assuré. Charlie m’a demandé ce que le Adriel d’il y a vingt ans pensait du mariage; et la vérité, c’est qu’il voyait le mariage comme étant ultra romantique, un moyen de s’unir avec la femme de sa vie pour… toute la vie, justement. Ce n’était pas la cérémonie ou quoi qui m’attirait, mais vraiment le romantisme du truc, l’idée d’être officiellement lié à quelqu’un. Ce n’est qu’en vieillissant que j’ai repoussé l’idée du mariage pour toutes sortes de raisons… Mais avec Erin, je le considère réellement. Un jour, peut-être. Je tente de faire un peu de suspens en lui indiquant que je ne l’aurais pas mariée si elle avait été réellement Elsa. Elle me questionne du regard et je lui avoue que je suis amoureux d’elle… Et oh boy, amoureux, c’est minimiser ce que je ressens pour elle. Mes joues s’enflamment à mes aveux. Ça fait beaucoup trop longtemps que je les retiens en moi. « Je ne serais la femme que d’un seul homme. Et il est là » Ses doigts enlacent les miens alors que mon coeur prend du volume et bat beaucoup plus vite. Je crois que j’ai ma réponse, finalement.
On passe la journée à faire des attractions. On ne se lâche pas. Je suis sur un petit nuage et j’ai décidé que je n’en redescendrai jamais. On décide de profiter des boutiques avant de regagner notre chambre d’hôtel. M’enfin, elle a décidé et je la suis. J’ai bien tenté de protester au départ, faire du shopping n’est vraiment pas mon fort, mais j’ai cédé, parce que c’est Erin et qu’on est ici à la base parce que je voulais lui faire plaisir. Et elle adore faire les boutiques, alors… logique. Je fais le tour du petit magasin rapidement alors qu’elle s’attarde plus longtemps sur ce qu’elle trouve. « WOUAH LA VACHE » Je suis en train de regarder les tasses et je me tourne vers elle en fronçant les sourcils. Elle tient un sac à main dans ses mains. « Joli », je fais en m’approchant d’elle. Je me rends compte qu’il s’agit d’un sac du film Là-haut. Erin fixe le prix. « Quatre-vingt euros? » je m’exclame. Mes lèvres se serrent pour m’empêcher d’essayer de la convaincre de ne pas l’acheter, que c’est trop cher. Mais on est à Paris, à Disney quoi, et puis c’est moi qui paie tout le reste. Si elle veut acheter des souvenirs plus dispendieux, c’est elle qui voit… Je m’éloigne parce que les mots me démangent. Elle m’interpelle pour me montrer le t-shirt qu’elle a choisi pour Gary. J’éclate de rire. « AH! Le chat marron, c’est lui! » Je réalise soudain de quelle peluche il me parlait à la patinoire. Le chat marron avec un oeil qui va rendre l’âme, c’est Scar. « Gary m’en a un peu parlé, de votre soirée… Ça avait l’air fou. » Je ne m’aventure pas plus sur le sujet, comme la raison pour laquelle je n’y ai pas assisté, c’est parce que je voulais laisser de l’espace à ma meilleure amie après notre dispute. Et aussi parce que ce soir là, je le sais, Erin a pris d’un drôle de gâteau, et je n’aime pas la savoir dans un état vulnérable comme ça. À une prochaine boutique, Erin achète une lampe d’Aladdin pour Link. « J’espère qu’il la mettra pas dans sa chambre, elle est vraiment trop cool, je veux en profiter aussi », je lance en riant alors qu’on passe à la caisse. Puis, je la suis jusqu’à une autre boutique. Je commence à avoir faim. Elle m’assure que c’est la dernière. Et c’est qu’aussi, j’ai hâte de lui montrer ma chanson… j’ai hâte que mon noeud à l’estomac disparaisse. Chaque boutique supplémentaire est un moment de plus où je ressens la nervosité qui grimpe en moi. « Erin! » je l’interpelle, tout sourire, en lui faisant signe d’approcher. Je lui montre les deux sweats de Mickey et Minnie. « Pas le choix, on les prend », je lâche en fouillant pour trouver nos grandeurs. Bien sûr qu’il nous faut un truc qui match, c’est la tradition; un peu comme nos sweats de Noël. On vient de les acheter et Erin repère quelque chose sur une étagère. Je la tire doucement par le bras. « Okayyyyy, ça suffit, Riri », je dis sur un ton que je veux autoritaire, mais j’ai probablement zéro crédibilité. « Maiissssss » Je laisse glisser mes doigts sur sa nuque et elle enroule son bras autour du mien. « Oublie pas qu’on va aller visiter Paris, aussi », je lui rappelle doucement avant d’embrasser sa joue. Il faut qu’elle fasse attention à son compte en banque aussi. Je lui propose un restau sur le site de Disney, mais il faut d’abord qu’on passe à la chambre nous changer… Elle est persuadée que ce n’est pas mon seul but, mais elle ne se doute pas de ce que je lui prépare. Je ne dis pas après, t’sais… Elle presse le pas et c’est pratiquement moi qui doit la suivre en presque courant et en riant.
Une fois dans notre chambre royale, je l’invite à s’installer sur le lit et reviens quelques instants plus tard avec ma guitare. La chanson terminée, j’attends sa réaction avec impatience, toujours un peu nerveux de m’être autant ouvert à elle comme ça. Ça me fait vraiment étrange, tout ça, déjà de lui révéler exactement ce que je ressens… Je m’étais résolu à ce qu’on ne soit que les meilleurs amis du monde, et ça m’allait… en surface, je suppose. Je réalise maintenant à quel point j’espérais qu’elle ressente un jour les mêmes choses que moi, du moins qu’elle veuille vraiment qu’on soit en couple. Erin me surprend en se jetant sur moi et en me donnant une tonne de bisous et de je t’aime synchronisés. J’enroule mes bras à sa taille en n’en revenant toujours pas qu’on puisse être aussi proches que ça, aussi collés, qu’on puisse s’embrasser… mmmm, je ne m’en lasserai jamais. Je lui avoue une nouvelle fois que je suis amoureux d’elle. Je l’aime tellement, ça en fait presque mal. La peur que ce ne soit qu’un rêve est toujours dans le fond de ma tête, mais elle s’efface tranquillement. Mon amoureuse rit en plissant le nez. « Je suis amoureuse, accro, complètement dingue de toi Lord Manders » Elle se penche davantage pour me donner un bisou esquimau. Ses mots me font l’effet du soleil d’Hawaï sur ma peau. Ils sont doux, chaleureux, me font sentir vraiment trop bien… Je relève la tête pour lui lécher le nez en me remémorant le chocolat que je lui avais étendu là quand on a sauté le pas pour la première fois il y a une dizaine d’années. « Ta peau goûte toujours aussi bon », je murmure contre ses lèvres dans un petit rire. Avec ou sans chocolat.
Erin se détache après un unième baiser en affirmant qu’il faut qu’elle aille se préparer si on veut aller dîner bientôt. Je grogne. Elle n’a pas tort, mais je serais bien resté ainsi encore un moment. « J’ai froid », je lance alors qu’elle entre dans la salle de bain. Elle me tenait au chaud, sur moi comme ça. Connaissant Erin, elle ne prendra pas cinq minutes pour se préparer. Mais je n’arrive pas à me lever pour autant, je suis juste trop bien sur ce lit, à fixer le plafond, à penser à nous deux… Ce lit-même sur lequel on a fait l’amour hier. Mmmm. Ma main se tend pour attraper ma guitare et je la pose sur mon ventre pour en gratter des cordes au hasard. La douche coule et le son est relaxant. J’aimerais bien aller la rejoindre… Mais lorsque je tente d’ouvrir la porte, je découvre qu’elle est verrouillée. Soupir dramatique. Je retourne m’installer sur le lit pour rêvasser. Lorsqu’elle finit par sortir, je me retourne sur le ventre pour l’admirer, avant de me lever et de lui passer une mèche rebelle derrière l’oreille. Je la complimente et ça la fait rire pour je-ne-sais-quelle-raison. « Rien n’est trop beau pour toi mi amor » Mi amor. Ce surnom me fait fondre. « Mais je suis totalement sincère, mon p’tit chat », je réplique, amusé, en enroulant mes bras à sa taille pour l’attirer plus vers moi. Elle enroule les siens à mon cou. Dieu qu’elle sent bon. Erin veut aller voir la Tour Eiffel dès ce soir et je ne compte rien lui refuser. Si elle veut y retourner tous les jours suivants qu’on sera ici, je la suivrai. Je lui propose même de dîner directement dans Paris. « Okey. Alors allons en ville » Je souris en l’enlaçant davantage. Sauf que je commence à avoir de drôles d’idées tellement elle me fait de l’effet et je me recule en m’éventant. Il faut qu’elle arrête… peu importe quels pouvoirs magiques elle exerce, car on ne sortira jamais. « Va prendre une douche froide ça va te faire du bien » Je ris en me sauvant à la salle de bain avant que je ne mette mes idées à exécution. Mes yeux ne manquent pas la constellation d’étoiles et de petits coeurs sur la vitre de la douche. Un grand sourire se pose sur mes lèvres et j’y ajoute même quelques petites étoiles et coeurs à côté. Ils sont beaucoup moins jolis que ceux d’Erin. Je saute dans la douche, mais sous l’eau chaude — froide, non merci, le froid très peu pour moi — et sèche vigoureusement mes cheveux à la serviette pour le peu qu’ils soient mouillé. J’ai bien fait attention de ne pas les mouiller dans la douche. Un séchoir? Quesséça? Trop long. J’enfile un costume plus chic et sort pour annoncer à ma meilleure amie que je suis prêt. Un peu mal à l’aise dans une telle tenue dont je n’ai pas l’habitude, je reste planté devant elle en ne sachant que faire de moi. Elle se gratte la gorge. « Okay, je préviens, je crève les yeux à toutes les filles qui vont oser te relooker ce soir mon amour. T’es beaucoup trop canon là. Ça ne devrait pas être permis d’être aussi beau » J’ouvre la bouche, surpris par sa réponse, cherchant à quel point elle est sérieuse. Elle blague, c’est sûr. J’éclate finalement de rire en m’approchant pour la serrer contre moi, plutôt content qu’elle me trouve de son goût, il faut dire, et ayant l’impression que je ne m’habituerai jamais à ce qu’elle m’appelle mon amour. « Premièrement, ma chérie, je te promets que tu es la seule fille qui m’intéresse et qui m’intéressera », je lui glisse en la regardant dans les yeux. Au point où je n’arrive plus à flirter avec d’autres quand je sors, depuis un bon moment déjà. « Deuxièmement, je t’en prie, ne crève les yeux de personne. » Je ris. « Si tu te retrouves en prison, tu seras loin de moi et je serai dévasté. » Je soulève son menton de mon index et dépose mes lèvres délicatement sur les siennes, sans appuyer, parce que je ne veux pas défaire son rouge à lèvres. Et aussi parce que je risquerais d’en avoir sur la bouche aussi.
Notre Uber roule en direction de la Tour Eiffel, Erin a posé sa tête sur mon épaule et je lui caresse le bras alors qu’on regarde les jolies lumières de la ville. Puis, je me dis que tant qu’à être dans Paris, autant marcher, on ne sait jamais quelles surprises une telle balade pourrait nous réserver. Alors qu’on commence à marcher, bras dessus, bras dessous, je lui dis que si elle voit quelque chose qui lui plaît, qu’elle me le dise. « Le grand gaillard là » Je plisse les yeux en cherchant autour de nous de qui elle veut parler. Quel grand gaillard, pff. Mais elle incline la tête sur mon épaule et je comprends qu’elle parle de moi. « Il me plait bien » Pris d’une énorme bouffée d’amour pour elle, je m’arrête et la prends dans mes bras en la soulevant du sol et en la faisant tourner. « Je suis tout à toi », je lui souffle à l’oreille en la reposant sur le sol. Que dire d’elle… elle me plaît plus que bien. Je ne peux pas me passer d’elle. Un marchand de roses attire mon attention. Bien entendu, j’en profite pour en acheter un à ma petite amie. Pour aller avec sa robe, bien sûr… Erin la porte à son nez pour la sentir. « Elle est magnifique » On poursuit notre marche et on arrive dans Montmartre. C’est tout illuminé et en couleurs, c’est calme. Je décide que j’adore ce petit coin de Paris. Erin m’entraîne dans une boutique de souvenirs et, tout de suite, elle salue le vendeur en français. « Bonsoir », je répète avec le pire accent du monde. Erin l’a beaucoup mieux que moi. Elle déambule dans la boutique et je la suis jusqu’à une tablette sur laquelle se trouvent de petites boîtes. Elle se saisit d’une et tourne le remontoir et c’est là que je réalise qu’il s’agit d’une boîte à musique. Je reconnais la mélodie, bien que je ne pourrais pas chanter les paroles à part pour dire la vie en rose. Erin, par contre, ne se gêne pas pour la fredonner. Mais comment elle fait pour se rappeler de ces paroles qui sont dans une langue étrangère? Elle me fascine. Je l’écoute avec grande attention. Je ne me lasserai jamais de l’écouter chanter, et que dire de chanter en français… J’applaudis avec le vendeur. Elle semble toute nerveuse, comme si elle était tellement dans sa bulle en chantant qu’elle avait oublié qu’on l’écoutait. « Ça ira bien avec les clés de l’appartement » Elle agite un porte-clé devant mes yeux et je le prends dans ma main pour l’observer de plus prêt. « Ça fait toi », je commente, tout sourire. On passe à la caisse et on sort rejoindre les rues de Montmartre. On marche encore et encore, je pourrais faire ça à l’infini avec elle à mes côtés. Le Pont des arts apparaît enfin. Erin, toute excitée, s’agenouille devant une multitude de cadenas. « Hoooo regarde tous ces cadenas mon coeur. » Mon coeur. Tout sourire, je m’accroupis à côté d’elle et laisse mes doigts jouer dans ses cheveux en observant le cadenas qu’elle me montre. « Apparemment les amoureux scellent leur amour avec un cadenas portant leur initiales. Je trouve ça tellement romantique. On devrait en mettre un nous aussi » « Les amoureux », je réponds, béat, réalisant que c’est ce qu’on est. « On reviendra demain si tu veux… ma chérie », je glisse en me relevant, puis en lui tendant la main pour l’aider à se relever à son tour. Ça me fait toujours aussi étrange de lui trouver des petits surnoms d’amour comme ça. Et pour le cadenas, la vérité, c’est que j’en ai fait faire graver un, mais je l’ai oublié dans ma valise parce que je ne pensais pas qu’on viendrait ce soir. Et puis ce serait mieux de jour, parce que je veux capturer ce moment avec elle et notre cadenas par des photos… « LE BATEAU !!! Viens ! On va manger un bateau. Ça faisait partie de la liste » Mon regard suit le sien alors qu’elle observe un bateau passer sous le pont. « Je te suis », je lance. De toute manière, je n’ai pas vraiment le choix parce qu’elle empoigne ma main et nous traîne jusqu’à notre embarcation. L’idée de manger là avec elle, sous les étoiles, me plaît très bien. « Pour deux s’il vous plaît » On nous conduit à une table tout près du bord, en terrasse. C’est magnifique. Erin l’est aussi. Elle rayonne, même. De la musique en fond nous berce. Mon genou frôle le sien sous la table. Je ne la lâche pas des yeux. Je vis un rêve éveillé, c’est fou. On est arrivés juste à temps sur le bateau-mouche, car il ne tarde pas à partir. On nous amène l’apéritif en nous annonçant qu’il s’agit de champagne. Tellement fancy et adulte. On a commencé par trinquer avec du jus de pommes quand on est entrés à l’école secondaire, et une quinzaine d’années plus tard, on trinque au champagne. « À nous » « À nous », je répète en cognant mon verre contre le sien. « À toi, ma meilleure amie, ma personne, ma petite amie… » Dire ces trois petits mots tout haut me parait toujours aussi surréel. « À Paris et à ce voyage extraordinaire avec toi », je termine avant de prendre une gorgée du champagne.
Le serveur s’approche de nous pour nous apporter un premier plat — l’entrée —, tout sourire, et les yeux louchant drôlement sur Erin et… je rêve? Particulièrement sur sa poitrine. Je me racle la gorge et il semble prendre conscience de ce qu’il fait et de ma présence parce qu’il tourne la tête dans ma direction. Bat les patte. C’est ma petite amie. *rugissement masculin et tout dans ma tête* « Bonsoir monsieur et madame, bienvenue à bord. » Je cligne des yeux parce que je ne comprends pas grand chose de ce qu’il vient de dire en français. « In English? » qu’il demande, réalisant soudain qu’on n’est pas d’ici. J’observe Erin en me demandant si elle a compris, elle. Sûrement. Le serveur poursuit dans notre langue maternelle. « Comme apéritif, ce soir nous servons du foie gras de canard avec baguettine toastée. Comme plat principal, ce sera du suprême de poulet fermier avec pommes de terre rôties et sauce crémeuse aux champignons, ainsi qu’une sélection de deux fromages français de saison. Comme dessert, nous avons de la pâte glacée aux fruits de la passion au yuzu. Avez-vous des allergies? » Je secoue la tête. « Non, pas d’allergies », je répète. À part au fait que tu louchais sur ma copine. « Très bien. Prenez le temps de manger l’apéritif et je vous apporterai le repas principal dans environ une heure. Faites-moi signe si vous avez besoin de quoi que ce soit. » On le remercie et il part. « Il avait le regard un peu trop baladeur », je marmonne en croisant les bras sur mon torse. Respire, Adriel, respire. J’inspire, j’expire. Je souris. Erin se trouve devant moi, on navigue sur la Seine et on va manger un excellent repas. Je décroise les bras et me penche plutôt sur la table pour attraper les mains d’Erin dans les miennes. Juste à ce moment-là, le band commence une musique vraiment douce, parfaite pour un slow… Ed Sheeran, le king des chansons d’amour. Erin m’a mentionné qu’elle voulait danser avec moi sur un bateau-mouche… nous y voilà. Cette chanson est littéralement parfaite. Sans y penser une seconde de plus, je me lève et m’approche d’Erin, lui tend la main pour l’inviter à se lever. « Milady Manders, voulez-vous m’accorder cette danse? » Well, I found a girl, beautiful and sweet (Alors, j’ai trouvé une fille, belle et douce) / Oh, I never knew you were the someone waiting for me (Oh, je n’ai jamais su que tu étais la personne qui m’attendait). Je la tire vers moi, pour l’entraîner un peu plus loin, sur un semblant de piste de danse. ’Cause we were just kids when we fell in love (parce qu’on n’était que des enfants quand on est tombés en amour) / Not knowing what it was (On ne savait pas ce que c’était) / I will not give you up this time (Je ne te laisserai pas tomber cette fois). Gardant sa main dans la mienne, je la fais tourner sur elle-même, avant de poser mon autre main dans le bas de son dos pour la rapprocher vers moi. Avant que mon frère ne se marie, ma mère m’a fait revenir de voyage quelques jours avant pour que je prenne des cours de danse. Elle m’a littéralement obligé en m’affirmant que c’était important qu’un homme sache danser. Je pense qu’elle avait comme idée que je rencontre une fille célibataire lors du grand jour. Et aussi parce que cette manière de danser est mieux vu que de simplement y aller au rythme de la musique, je suppose. Mais j’ai invité Erin comme +1, je savais que si elle était là, que je ne risquais pas de m’ennuyer. Et comme j’étais entre deux voyages, je voulais profiter au maximum de passer du temps avec elle. Finalement, j’ai dansé, mais avec elle seulement. On a fini par s’éclipser en plein milieu de la soirée pour aller traîner sur la plage non loin de là avec des petits gâteaux du buffet à desserts.
Erin se laisse guider par mes mouvements, mais elle ajoute sa petite touche propre à elle. Je la regarderais à l’infini mouvoir ses courbes dans sa robe rouge splendide et sexy. Baby, I'm dancing in the dark, with you between my arms (Bébé, je danse dans le noir, avec toi dans mes bras) / Barefoot on the grass, listening to our favorite song (Nu pied sur l’herbe, en écoutant notre chanson préférée) / When I saw you in that dress, looking so beautiful (Quand je t’ai vu dans ta robe, tellement belle) / I don't deserve this, darling, you look perfect tonight (Je ne le mérite pas, ma chérie, tu es parfaite ce soir). Ma main caresse inlassablement son dos, mes prunelles sont plongées dans les siennes, il n’y a qu’un petit centimètre qui sépare nos bouches l’une de l’autre… Je la fais tourner elle-même une autre fois avant de la laisser tomber légèrement vers l’arrière, doucement, au ralenti. Les yeux et le coeur amoureux, je ne la lâche pas du regard et on se retrouve finalement de nouveau nez à nez. Les dernières notes de la chanson sont jouées, et je pose enfin mes lèvres sur celles d’Erin pour un baiser passionné. « J’en reviens toujours pas… » Je lève les yeux pour les plonger dans ses émeraudes. « Jamais dans mille ans je me serais imaginé que ce voyage à Paris prendrait cette tournure. » Je ris contre ses lèvres. « J’ai pas envie de rentrer… » Une nouvelle chanson est entamée, légèrement plus rythmée. Elle est en français — je crois —, mais elle me plaît déjà. « Une autre danse, Milady? » je lui demande en commençant déjà à me mouvoir contre elle. Après tout, on a encore le temps avant le repas. Même s’il faudrait manger l’apéritif, mais #détail.
Samedi 26 juin : « Quatre-vingts euros? » Je serre le sac à main contre moi en fronçant des sourcils. Il ne me fera pas changer d’avis. Je suis bien décidé à claquer quatre-vingts euros dans ce sac. Même si mon banquier va faire des bons. Je m’entends encore lui dire : Oui oui monsieur Ledru, je vais me montrer très raisonnable. Plus de shopping, plus d’achat superflus. Hmm… enfin ça c’était pour qu’il m’accepte le prêt pour la clinique. Je sais me montrer raisonnable quand je veux. Ça va faire genre une semaine que j’ai pas achetée de chaussures. Bon… je dis pas que je craquerai pas en faisant les rues piétonnes de Paris. Il me faut une paire parisienne. Certains collectionnent les boules à neige, bah moi c’est les chaussures. Chacun son délire. Je déglutis difficilement quand j’appuie sur valider le paiement. Tessa, tu me revaudra ça poulette. Dans la boutique suivante je trouve le tee-shirt idéal pour Garett. Toute fière, je le montre à Adriel en affichant un sourire amusé. « Gary m’en a un peu parlé, de votre soirée… Ça avait l’air fou. » Je ris tout en plaçant le vêtement sur mon buste. « C’était totalement loufoque. Une vraie crise de rire. Hormis Baloo qui a voulu me rouler une pelle » Je sens déjà la mâchoire de Mayers se contracter. Pour le détendre j’improvise un massage de ses épaules. « Zen, il l’a pas fait. Il a pas réussi. Et je n’ai pas non plus vu la baguette de Gary. Ni expérimenter le Leviosa sur lui. » J’ai l’impression qu’il se passe tout un tas de films dans sa tête. J’avais certes besoin de me changer les idées ce soir là. Mais je n’ai pas pour autant fait des choses que j’auraient pu regretter. Je me penche pour lui faire un bisou sur la joue. Pour Link ça sera la lampe d’Aladdin. Elle est si belle. « J’espère qu’il la mettra pas dans sa chambre, elle est vraiment trop cool, je veux en profiter aussi » J’ouvre le petit capuchon pour regarder l’intérieur en fermant un oeil. « Génie tu me garde un voeux au chaud » que je chuchote. En vérité mon vœu est déjà partie dans les étoiles depuis que j’ai lâcher cette lanterne avec Adriel. J’ai espoir qu’il se réalise un jour … « Erin! » Je me retourne sur lui. Dans mon élan mes cheveux balaye mes joues. Je m’approche en affichant un large sourire. « Pas le choix, on les prend » Je cherche un sweat-shirt Minnie à ma taille. Puis je le glisse par dessus ma robe sans complexe. « Je valide !! Met le tiens pour voir. » Mais monsieur rechigne un peu. « Allez rooohhh » Je soulève le sweat qu’il porte. La vue de son torse me donne envie de le chatouiller. Brrrrrrrrr « Hmmmm MIAAAAAAMMMMMM » Mais pas que … on éclate de rire tous les deux. « Je peux vous aider ? » Wouah putain, elle m’a fait peur. La vendeuse louche un peu trop sur mon amoureux. Je grogne dans ma barbe passant rapidement le vêtement Mickey de monsieur pour ne pas lui donner ce privilège. Namého. « Non ça va merci. T’es beau comme un dieu mon amour » Je l’embrasse bien devant son nez pour qu’elle saisisse le message. « Vous faites un très beau couple » dit-elle, toute gentille avant de retourner en rayon s’occuper des autres clients. « Un beau couple la dame elle a dit » Que je répète toute fière. Je frotte le bout de mon nez sur le sien en souriant affectueusement. Je suis sur un nuage. Ma fièvre acheteuse ne se calme pas. Par chance, Addie me sauve la mise en me tirant gentiment par le bras. « Okayyyyy, ça suffit, Riri » Je tente une mini résistance, la main tendue vers les rayons. Mais je sais qu’il a raison …
Sa chanson me rend encore plus amoureuse que je ne le suis déjà. C’est possible ? J’ai envie de le croquer tout cru. Sérieux, je me demande comment j’ai pu prendre le risque de le laisser dans les bras d’autres femmes. Ça va que Tessa est mon amie. Sinon je crois que ne l’aurai pas supporter dans notre vie. Mais c’est du passé tout ça. Je lui souhaite de trouver un homme qui l’aime. Du moment que c’est pas mon mien mouhahaa. Je suis sympa okay. Mais je ne partage pas… NO WAY. Sa langue glisse sur mon nez. Ça me fait pouffer de rire. « Ta peau goûte toujours aussi bon » « hmmm, tu devrais goûter mes seins » Que je suggère subtilement. Je soulève ma robe brièvement pour le laisser entrevoir ma lingerie. Mais je m’échappe aussitôt d’entre ses griffes avant que ça ne parte en cacahuète. Rapidement je prend la direction de la salle bain. « J’ai froid » Je me retourne en lui souriant. « Plus t’attends meilleur c’est … » Il parait. Je lui fais un petit d’oeil malicieux avant de refermer la porte à clé derrière moi. Une heure après me revoilà dans une belle robe rouge. Adriel approuve et me complimente. Je me suis jamais sentie aussi belle qu’à ses yeux. « Mais je suis totalement sincère, mon p’tit chat » Je me laisse basculer sur lui sans résistance. J’aime sentir ses mains sur moi. Ça a un effet apaisant. Mes bras s’enroulent à sa nuque naturellement. « Miaouuuu » Je ris suite à mon imitation du félin. Ce que j’aime avec lui c’est que je n’ai vraiment aucun complexe. Je peux passer de la princesse à l’enfant immature, je sais qu’il m’aimera tout pareil. Je suggère qu’on aille voir la tour Eiffel. Finalement on mangera en ville plutôt qu’à Disney. Je jouerai les Diva en ville pas grave. Je sens son étreinte se serrer d’avantage sur mes hanches. Hmm …. Monsieur a les envies qui divague. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Coquin…Une douche froide peut-être ? Adriel s’enfuit en direction de la salle de bain en riant. Sage décision. Le temps qu’il prenne sa douche, je récupère sa guitare. Je n’ai jamais su y jouer. Moi ce qui m’aurai plu c’est jouer de la harpe. - Princesse oblige - Adriel a essayé de m’initier mais il a perdu patience … Je me gratte la gorge avant de gratter les cordes de son instrument tout à fait par hasard. C’est un peu du n’importe quoi. M’en fous ça m’éclate. Debout sur le lit, je gueule le refrain de Let it go avec beaucoup d’amusement.
« Let it go, let it go I am one with the wind and sky Let it go, let it goOOOOO »
Heureusement que ma voix recouvre mes vrais faux talents de musicienne. J’adore sa guitare. C’est tellement lui… Je lui fais un câlin et la repose l’air de rien là où je l’ai trouvé. « Excuse moi pour ce massacre » Je glousse. Wouahh mais qui c’est ce beau gosse qui sort de la salle de bain ?? Ha bah c’est mon homme !! Non sans sérieux je met en garde sur les éventuelles admiratrices. « Premièrement, ma chérie, je te promets que tu es la seule fille qui m’intéresse et qui m’intéressera », « T’as plutôt intérêt !! » Manquerai plus qu’il pose son dévolue sur une autre que moi. Je crois que ma vie perdrait son sens … « Deuxièmement, je t’en prie, ne crève les yeux de personne. Si tu te retrouves en prison, tu seras loin de moi et je serai dévasté » Son index soulève délicatement mon menton. Les yeux clos, je le laisse atteindre mes lèvres pour un doux baiser. Il effleure à peine ma bouche. Limite j’en réclame d’avantage. « Je n’ai pas l’intention de m’éloigner de toi mon amour. Je te suivrais jusqu’aux abîmes de l’enfer s’il le fallait. Parce que la vie sans toi c’est pire que l’enfer. » Je penche mon buste vers lui en m’attardant sur les boutons de sa chemise que je détache pour un style plus décontracte. Mes doigts glissent subtilement là. « Quand minuit sonnera, la magie opérera » Je chuchote dans le creux de son oreille. En vrai, j’ai aucune idée de ce qui se passera à minuit. Mais je trouve ça poétique et mystérieux. J’aime bien.
Nous voilà au coeur de Paris. La ville des amoureux qu’ils disent tous. J’aime ses rues pavés et ses petites loupiotes qui scintillent comme des étoiles dans la nuit noire. Je m’aventure dans un petit magasin souvenirs. Il ne paye pas mine de l’extérieur. Mais quand on entre c’est une vraie caverne d’Alibaba. Une boite à musique attire toute mon intention. Je tourne le petit loquet pour découvrir son chant mélodieux. Je fredonne alors cette chanson comme si j’étais seule dans ce monde. C’est seulement les applaudissements du vendeur et d’Addie qui me font réaliser qu’on m’observe. Je ris nerveusement avant de passer à la caisse. Un petit porte clés en forme de macaron, en duo avec une dame de fer dorée se joint à mes achats. « Ça fait toi » Je lève ma main devant mes yeux pour observer le dit porte clés. « Je présume alors que je suis à croquer » Je ris niaisement. Nous voilà dans les rues de Montmartre pour finir sur le mythique pont des arts. La vue de tous ces cadenas me laisse rêveuse. Genoux au sol, je laisse mes doigts filer sur l’un d’entre eux en imaginant accrocher le nôtre un jour. « On reviendra demain si tu veux… ma chérie » Ma tête s’incline sur lui. J’aime tellement qu’il me considère de la sorte. « On accrochera le nôtre ? Unis pour la vie. Ici ? À Paris ! » Je prend une grande inspiration en fermant les yeux. Certains trouveront ça niais à souhait. Moi je trouve ça trop romantique. Magique ! Le bateau !!! « Je te suis » Ma main se glisse dans la sienne. Je me relève en tenant ma robe. Notre repas romantique nous attend. On a pas une minute à perdre !
Champagne à la main, on trinque fièrement notre amour. L’endroit est idyllique. « À nous. À toi, ma meilleure amie, ma personne, ma petite amie… » « Tout ça ! » Que je m’exclame en affichant mon plus beau sourire. Nos verres s’entrechoquent pour scintiller ensemble. « À Paris et à ce voyage extraordinaire avec toi » « A ce nouveau chapitre de notre vie » Mes lèvres reposent sur le bord de ma flute pour voir ce délicieux nectar. Le serveur vient à nous pour nous apporter l’entrée. Je sens ses yeux s’attarder drôlement sur mes seins. - Toi tu ne sais pas sur quel terrain glissant tu t’aventure… - J’ai un léger rictus en entendant Adriel se gratter la gorge. Pour avoir été en couple avec monsieur, je sais qu’il va savoir signaler que je suis bel et bien à lui. Le repas qu’il annonce à l’air succulent. Je m’en lèche déjà les babines. < Prenez le temps de manger l’apéritif et je vous apporterai le repas principal dans environ une heure. Faites-moi signe si vous avez besoin de quoi que ce soit. » Je glousse en reposant mon verre sur la table. « On y pensera, merci » Il s’éloigne en cuisine en nous laissant enfin en tête à tête. « Il avait le regard un peu trop baladeur » Nous y voilà ! « Monsieur serait-il un poil possessif ? Tu veux que je lui crève les yeux avec mes ongles ? » Ma voix est rieuse. J’avoue que ça m’amuse assez. J’aime me sentir aussi désirable aux yeux de mon amoureux. « Milady Manders, voulez-vous m’accorder cette danse? » Mon regard se pose sur nos mains liées. Cette chanson est juste LA chanson romantique par excellence. Les paroles sont si belles. « Avec plaisir Lord » Je me lève et marche avec lui sur la poupe du bateau pour un slow. Ma tête vient se poser sur son torse. Je me laisse bercer par son rythme. Je bois chaque parole. Son parfum m’enivre. « Ça me rappelle le mariage de ton frère » On s'était éclipser pour finir la soirée en tête-à-tête sur la plage. Parce que chaque moment étaient précieux à ses côtés. Je supportais très mal ses absences. Mais je tentais de le cacher avec mes sourires. Je relève la tête pour échanger avec lui un baiser passionné. Ma main glisse dans ses cheveux, l’autre discrètement sous sa chemise. « J’en reviens toujours pas… » Je souris tout contre ses lèvres en restant toujours aussi proche. « Jamais dans mille ans je me serais imaginé que ce voyage à Paris prendrait cette tournure. J’ai pas envie de rentrer… » Je lui vole un baiser en continuant de me balancer avec lui. « On pourrait rester. Du moment que je suis avec toi tout me va. Tu t’arrangeras avec mon frère » Je doute qu’Elias apprécie l’idée. Déjà quand il va savoir que je me suis envolé à Paris je risque de me prendre un savon. Etonnant qu’il n’a pas encore chercher à m’appeler. « Une autre danse, Milady? » Je lève les bras en l’air en riant pour qu’il me soulève. La chanson suivante est plus entraînante. Les paroles sont tout aussi adorables. Je chante, rieuse, heureuse.
« Est-ce qu'on sera les mêmes toute la vie? Même rire aux lèvres et même envie On fera mentir l'époque, on va quitter Paris Puis j'te chanterai "En Cloque" en attendant le p’tit
J'ris pas, oh oh On peut voir le monde en tout petit Ou s'aimer toute la vie »
Un rire joyeux m’échappe. C’est si parfait tout ça. Le serveur nous amène notre repas. Il est temps pour nous de passer à table. La cuisine française est délicieuse. J’aime caresser sa jambe sous la table avec la pointe de ma chaussure. La tarte aux fruits est délicieuse. La bouche pleine, je lui fais signe de regarder derrière lui. « Hmmm hmmmm » Il comprend rien. Rahhh ! J’attrape son visage avec mes deux mains pour lui tourner la tête. La tour Eiffel scintille de mille feux. C’est magnifique, j’ai pas les mots. « C’est trop beauuuu » Les yeux emplit d’amour, je pose mon menton dans le creux de ma paume en admirant la dame de fer. Pour que ça soit encore plus magique, je récupère ma petite boite à musique pour faire un fond musical. Elle trône au milieu de la table en jouant se refrain qui sonne doux à mes oreilles.
Une soirée magique. Inoubliable. Notre chauffeur nous dépose à Marne la Valley, dans notre humble demeure. « La soirée était parfaite ! J’ai adoré » Je me laisse tombée sur notre lit en faisant l’étoile. « Je vais dormir comme un bébé. Des rêves pleins la tête » Je me redresse. Pour ensuite aller à la salle de bain me déshabiller et me démaquiller. Je reviens dans une nuisette en soie rouge. J’ai noté que le rouge lui plaisait bien sur moi. Ça tombe bien c’est ma couleur préférée. Je me glisse sous la couette, dans ses bras. Ma main caresse son torse tendrement. Je m’approprie ce corps qui m’appartient plus ou moins. « Qui sait qui va dormir comme un gros bébé ? » Ma cuisse glisse sur la sienne. Je prend mes aises. « Demain on ira accrocher notre cadenas pour sceller notre amour. Et on montra tout en haut de la tour Eiffel ! » Adriel me prendra en photo sous tous les angles possibles et inimaginable. Avec un peu de chance on ira même au moulin rouge. Mes paupières s'alourdissent contre mon grès. Je baille à plusieurs reprises. Si bien que je m’endors sous ces belles paroles.
Samedi 26 juin 2021 La soirée chez les Sanders avait l’air épique. Et, cette fois-ci, elle ne s’est pas terminée par l’interruption d’Elias, apparemment. Je suis déçu de l’avoir manquée, mais c’était pour le mieux, Erin avait besoin d’espace… En tout cas, ça avait l’air fou comme soirée. Ma meilleure amie rit. « C’était totalement loufoque. Une vraie crise de rire. Hormis Baloo qui a voulu me rouler une pelle » Mes yeux s’écarquillent et je croise les bras sur mon buste. « Qui c’est Baloo? » je demande immédiatement. Il a voulu; mais Erin non? Clairement, si j’avais été là… argh. Erin pose ses deux mains sur mes épaules et les masse. Je ne me détends pas pour autant, même si son contact sur moi m’est toujours aussi agréable. « Zen, il l’a pas fait. Il a pas réussi. Et je n’ai pas non plus vu la baguette de Gary. Ni expérimenter le Leviosa sur lui. » « Uh — hein? » Pause, pause, pause. Premièrement, il a pas réussi. Il devait être vraiment insistant non, ce Baloo? Ça me donne la nausée. Si j’avais été là… si j’avais été là, il n’aurait plus jamais voulu remettre les pieds chez les Sanders, ou même à côté d’Erin. Voilà. Deuxièmement, la baguette de Gary? J’ouvre la bouche pour poser plus de questions, pour m’offusquer qu’elle parle de la baguette d’un de mes plus vieux amis et qu’un sort du monde d’Harry Potter fasse partie du même contexte. « Je pense que c’est mieux que je n’en sache pas plus », je déclare finalement en secouant la tête. Je ne veux pas savoir de quel genre de baguette on parle, même si je m’en doute, et pourquoi elle dit ça. Non, mais pourquoi elle aurait vu sa baguette? Stop, stop, Adriel. Zen. Fais lui confiance. Tu lui fais confiance. À Gary aussi. Je relâche mon souffle quand elle pose les lèvres sur ma joue. Ça m’apaise. Le magasinage recommence. Une lampe d’Aladin s’impose pour Link et je dis espérer qu’il ne la garde pas que pour lui. Erin regarde à l’intérieur. « Génie tu me garde un voeux au chaud » Son chuchotement me fait sourire. J’aimerais savoir à quoi elle pense, exactement. Mais je ne sais toujours pas celui qu’elle a fait le soir où on a lâché la lanterne. Le mien, en tout cas, s’est réalisé… Je finis par trouver deux sweats qu’il faut absolument qu’on prenne. Mon coeur manque un battement lorsqu’elle se retourne vers moi, tout sourire. Elle s’approche et cherche sa grandeur. Il lui va comme un gant. « Je valide !! Met le tiens pour voir. » « Hum… » Je porte déjà un sweat, mais rien en-dessous. La journée est un peu fraîche et je me sens en pyjama dans ce type de vêtement. #c’estlavie Je ne suis pas particulièrement pudique, mais l’idée de me retrouver torse nu dans une boutique de Disneyland ne me rend pas des plus à l’aise. « Allez rooohhh » C’est sûr que ça serait mieux que je l’essaie, pour être certain qu’il me fasse. Erin soulève mon chandail et je commence à protester en riant doucement. « Riri! Elles sont où, tes manières? » je blague. « Hmmmm MIAAAAAAMMMMMM » qu’elle fait en retirant complètement mon sweat. À ce point-là, je me laisse faire, je lève même les deux bras dans les airs pour l’aider. On éclate de rire. C’est exactement ce que je pense en voyant son corps à elle aussi… « Je peux vous aider ? » Je me retourne vivement vers la vendeuse qui vient de se poser à côté de nous et qui nous regarde drôlement. Je me sens soudain gêné de me retrouver à moitié nu devant elle parce que bon, on est en pleine boutique, là. Je secoue la tête, mais je n’ai pas le temps de répondre que mon amoureuse me passe le sweat par-dessus la tête. Je ne vois plus rien pendant quelques secondes, un courant d’air passe sur mon ventre, et je m’empresse d’enfiler le vêtement au complet. J’entends la blonde marmonner des trucs que je ne comprends pas. « Non ça va merci. T’es beau comme un dieu mon amour » Mon amour. J’ai l’impression que je ne m’y habituerai jamais. Et en plus, elle me trouve de son goût, mmmm. Je reste un peu surpris quand elle m’embrasse directement devant la vendeuse, mais je me perds très vite dans notre bulle bien à nous et j’en oublie l’autre femme, jusqu’à ce que celle-ci se prononce. « Vous faites un très beau couple » Je me détache de ma douce pour me retourner vers la vendeuse, un peu gêné et rougissant. « Merci », je dis en gardant une main dans le bas du dos d’Erin. Elle s’en va et ma meilleure amie ne la quitte pas des yeux. Et c’est là que je réalise… Sanders est jalouse. M’enfin, je crois. Pas que ça me déplaise, mais j’ai la drôle d’impression qu’elle m’a embrassé devant l’autre comme pour lui montrer qu’on est ensemble. Pour marquer son territoire. Honnêtement, assumant que c’est ça, ça me plaît bien. Je suis totalement à elle. Je ne commente toutefois pas. « Un beau couple la dame elle a dit » Mon sourire s’étire et j’attire Erin un peu plus contre moi alors qu’elle frotte le bout de son nez sur le mien. « Le plus beau », je murmure contre ses lèvres. Je serais resté éternellement comme ça, mais l’oeil de madame Sanders est attiré par un quelconque objet. Je la tire hors du magasin avant qu’elle ne ruine son compte de banque. Il nous reste encore la capitale à visiter, elle aura l’occasion de s’acheter d’autres souvenirs, il ne faut pas qu’elle dépense tout ici.
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Ma chanson terminée, on se retrouve les deux étendus sur le lit, Erin sur moi, une infinité de bisous plus tard. Ma langue glisse sur le bout de son nez, un écho à un de mes plus beaux souvenirs avec elle. Le premier jour complet officiel où on était en couple. Elle pouffe de rire et je lui dis que sa peau goûte toujours aussi bon. « Hmmm, tu devrais goûter mes seins » Mon coeur s’affole, et pas que mon coeur. Elle lève sa robe et je découvre sa lingerie tellement sexy. Je lève les mains pour les poser sur sa poitrine, mais Erin s’échappe en direction de la salle de bain alors que je grogne de mécontentement. Comment elle peut me teaser comme ça et s’en aller, pff. Quelle cruauté. Avec elle qui n’est plus sur moi pour me réchauffer, j’ai froid et je m’en plains. « Plus t’attends meilleur c’est … » Un soupir dramatique s’échappe de mes lèvres. « Tu sais que je n’ai jamais été très patient… » je lance juste avant qu’elle ferme la porte. Et comme de fait, je ne tarde pas à me lever pour aller la rejoindre, mais elle a verrouillé la porte. Lorsqu’elle revient, mes compliments semblent la laisser dans le doute, mais je lui assure être sincère en lui trouvant un nouveau surnom. Ses bras s’enroulent à ma nuque et je colle mon bassin contre le sien, laissant mes mains glisser jusqu’à ses fesses. « Miaouuuu » Mon rire se joint avec elle, même si je n’ai qu’une seule envie, c’est de découvrir quel genre de lingerie elle porte sous cette magnifique robe, si c’est la même que tantôt. Je finis par m’échapper à mon tour à la salle de bain avant que je nous retarde encore plus. J’ai parfois l’impression qu’elle se plait à me teaser comme ça. Résiste, Adri, soit fort… Lorsque je coupe l’eau, je ne mets pas de temps à reconnaître la voix d’Erin qui chante — qui gueule, pratiquement — la chanson d’Elsa avec un fond de guitare aux notes méconnaissables. Je ris doucement en me séchant à la serviette, me remémorant toutes les fois où j’ai tenté de lui apprendre des accords. Je finis par m’habiller et sortir de la pièce. « Tu as laissé la Elsa en toi ressurgir? » je muse dans un petit sourire. Elle glousse. « Excuse moi pour ce massacre » « C’était un très beau massacre », je la taquine en m’avançant, un peu timide dans mon costume que je ne porte pratiquement jamais. Ça ne laisse pas ma copine indifférente et elle m’explique même ce qu’elle compte faire à de possibles filles qui me regarderaient trop à son goût. Sa révélation me laisse surpris par tant de… violence sortant de la bouche de celle que j’aime, mais ça m’amuse et me touche au fond et je tente de la rassurer. « T’as plutôt intérêt !! » Il n’y a qu’elle, il n’y aura qu’elle. C’est une évidence pour moi. J’ajoute que je n’ai pas envie qu’elle se retrouve en prison. Qui me créera des sonneries personnalisées si on est si loin l’un de l’autre? Je lève sa tête pour déposer mes lèvres sur les siennes, juste pour les effleurer, juste pour les goûter un peu. « Je n’ai pas l’intention de m’éloigner de toi mon amour. Je te suivrais jusqu’aux abîmes de l’enfer s’il le fallait. Parce que la vie sans toi c’est pire que l’enfer. » Je meurs d’amour pour elle. « Je t’aime, mais je ne te laisserais pas aller en enfer », est tout ce qui sort de ma bouche alors que les papillons dans mon ventre virevoltent de bonheur. Je n’arrive pas à imaginer ma vie sans elle, en couple ou pas, mais il est hors de question qu’elle vive un calvaire pour moi. Elle fait juste partie de ma vie depuis si longtemps, je ne serais pas le même sans elle. Et si elle allait en prison, je ne me gênerais pas pour faire une connerie et la rejoindre. Même si techniquement, on ne serait pas ensembles là-bas, étant de sexes différents. Détail. Un frisson me parcourt alors que je sens les doigts d’Erin s’infiltrer sous ma chemise. Madame aurait-elle des idées en tête? On n’ira jamais en ville, finalement, parce que je me laisserai clairement faire. Quelques uns des boutons de ma chemise sautent. « Quand minuit sonnera, la magie opérera » qu’elle murmure au creux de mon oreille. Quelle magie? Ce que je pense? Je gémis. Qu’est-ce qu’elle a en tête? Je regarde l’heure sur ma montre. Il est tout juste passé dix-neuf heures. Clairement on ne sera pas rentrés avant minuit. Mmmm… « Vite alors, on ferait mieux d’y aller », je dis dans un petit sourire en coin en l’entraînant vers la porte.
On se retrouve en plein Paris, à marcher main dans la main et à nous arrêter là où bon nous semble. M’enfin, je m’applique à suivre Erin, tout ce que je souhaite c’est qu’elle soit heureuse de son voyage. Tant que je suis avec elle… Elle trouve une boutique de souvenirs toute mini et une boîte à musique avec laquelle elle se met à chanter. Le vendeur et moi applaudissons. Je ne me lasserai jamais de l’entendre chanter, même après toutes ces années. La première fois qu’elle a osé chanter devant moi, j’en suis resté bouche-bée. Je me suis demandé pourquoi une fille avec une voix pareille n’avait pas déjà sorti un CD. C’est toujours le cas, d’ailleurs, mais elle soutient qu’elle ne tient pas à la célébrité. Ça ne m’empêche pas de l’encourager à partager son talent avec le reste du monde, au Canvas par exemple. Elle me balance un superbe porte-clé devant la figure et je commente que ça fait elle. « Je présume alors que je suis à croquer » Elle rit et je me mords la lèvre, faisant tout pour m’empêcher de lui mordre la sienne ou son lobe d’oreille pour supporter ses paroles parce que le monsieur se trouve devant nous et qu’il nous observe. « Tu ne sais pas à quel point », je dis en espérant que l’homme ne parle pas vraiment anglais et ne comprenne donc pas ce que je viens de dire. On arrive finalement au fameux Pont des Arts et je regrette de ne pas avoir emmené le cadenas avec moi, surtout qu’Erin propose qu’on en mette un. Sa tête se pose sur mon épaule et je passe un bras à sa taille. « On accrochera le nôtre ? Unis pour la vie. Ici ? À Paris ! » Je souris tendrement en tournant la tête dans sa direction. « Unis pour la vie », je souffle contre ses cheveux. Unis pour la vie… Il y a tout plein de manières d’être unis pour la vie. Elle nous entraîne vivement en direction d’un bateau et on nous amène à une table tout juste sur le bord de la rambarde. C’est magnifique. Les mots unis pour la vie résonnent encore à mes oreilles. Ça me semble presque trop beau pour être vrai, comme si j’étais dans un rêve. Mais je lui fais confiance… je l’aime tellement.
Nos verres se lèvent pour trinquer à notre amour enfin libéré. J’ajoute que je trinque également à elle, qui représente tellement tout pour moi… « Tout ça ! » Son sourire est contagieux. « Et même plus », je murmure en la regardant droit dans les yeux. J’ajoute des éloges à la ville des amoureux et à ce voyage. « A ce nouveau chapitre de notre vie » Je hoche la tête, tout sourire, et porte mon verre également à mes lèvres. Ça pétille sur mon palais, ce n’est pas n’importe quel champagne on dirait. Les yeux du serveur sont un peu trop baladeurs à mon goût. J’attire son attention en me grattant la gorge. C’est pas vrai que tu vas regarder ma petite amie comme ça, dude, je pense en le soutenant du regard. Limite je gonfle le torse. Je crois qu’il a compris parce que son regard passe maintenant d’Erin — son visage — à moi de manière plutôt égale, s’attardant limite plus sur moi. « On y pensera, merci » Il s’éloigne et je ne peux m’empêcher de grogner mon agacement à ma petite amie. « Monsieur serait-il un poil possessif ? Tu veux que je lui crève les yeux avec mes ongles ? » Je fais une moue. « Possessif? Moi? » Un sourire en coin se pose sur mes lèvres. « Peut-être un peu… mais juste pour te protéger, mon amour », je dis innocemment. « Comme de ce Baloo… » Je me redresse. « Et ne lui crève pas les yeux, on en a parlé, je ne veux pas que tu te ramasses en prison. Je n’aurais personne pour me créer des messages vocaux personnalisés. » Cette situation l’amuse clairement, mais sa réponse me prouve bien que je n’ai pas à craindre qu’elle aille voir ailleurs. Pas que je n’aie besoin de preuve, je lui offre une confiance aveugle. La chanson Perfect d’Ed Sheeran commence et je me lève pour inviter mon amoureuse pour une danse. « Avec plaisir Lord » Main dans la main, on marche jusqu’à la piste de danse simulée pour un slow. J’aime la sentir tout près de moi, sa tête contre mon torse. On danse aux douces paroles du king du romantisme; j’aime voir sa robe bouger autour de ses chevilles, ce magnifique sourire illuminer ses traits. « Ça me rappelle le mariage de ton frère » Mon sourire s’étire. J’ai l’impression qu’elle lit mes pensées. « C’est exactement ce à quoi je pensais. Les cours de danse que ma mère m’a obligé à suivre en valaient la peine rien que pour danser avec toi », je commence tendrement, avant de la faire tourner sur elle-même et de la rattraper contre moi. « Mais surtout, le meilleur moment de la soirée a été de me retrouver juste avec toi… » N’ayant jamais été proche de Théo, honnêtement… je préférais cent fois mieux passer la soirée avec ma meilleure amie. C’était elle qui me manquait quand je n’étais pas à Brisbane. Et puis Théo était occupé à remercier ses nombreux invités beaucoup trop fancy pour porter attention à son petit frère.
Je murmure que je n’en reviens toujours pas. Erin, moi… ensemble. En couple, pour vrai. En amour. Ouvertement. Ce voyage a Paris ne se passe pas du tout comme je le prévoyais et j’en suis extrêmement ravi. C’est beaucoup mieux. Elle lève la tête pour me donner un tendre baiser sur les lèvres. « On pourrait rester. Du moment que je suis avec toi tout me va. » J’ai un sourire niais sur les lèvres. « tout ce que tu voudras… » Si elle le souhaite, pourquoi pas rester ici pour toujours, dans notre petite bulle Manders, en français cette fois-ci. « Tu t’arrangeras avec mon frère » Une grimace tord mon visage. « Hum… Tout compte fait, on est bien à Brisbane », je dis dans un petit rire. Je n’ai pas vraiment revu Elias depuis l’épisode du string léopard. Je pense que c’est mieux comme ça. Je pense aussi qu’il est la personne à qui je redoute le plus d’annoncer qu’Erin et moi sommes en couple. Avec Tessa. Mais ce n’est pas pareil. « Ton frère va me tuer s’il apprend qu’on est… en couple. » Je soupire en serrant un peu plus la femme de ma vie contre moi. « Mais c’est bon, pour toi, je suis prêt à tout », je déclare d’un ton résolu, ne pouvant réprimer un petit rire. Et bon, je suis certain qu’il ne sera pas très ravi quand il apprendra qu’elle s’est envolée à Paris sans le lui dire. Contre moi, mais aussi contre elle. Déjà que ce printemps, il n’a pas vraiment bien pris le fait qu’elle aille vivre chez Nel… (Bon, j’avoue que moi aussi, mais je ne lui ai pas gueulé dessus pour autant.) J’aurais aimé être présent parce que je ne me serais pas gêné pour la défendre. Je sais qu’il tient à elle… mais je n’ai pas aimé comment il l’a traitée ce jour-là, même si c’est son frère.
Perfect se termine pour laisser place à une chanson en français un peu plus rythmée. Je propose alors à ma Milady une autre danse. J’ai juste envie qu’elle reste collée contre moi encore et encore, je ne suis pas prêt à me détacher. Cette chanson illumine d’autant plus la blonde. Elle chante. « Tu la connais? » je fais, surpris. on se mouve l’un devant l’autre, l’un contre l’autre. Elle rit. « Tu voudras me l’apprendre? » J’ai un bon feeling pour cette mélodie, je pourrais même l’apprendre à la guitare. On pourra la faire au Canvas. Personne ne comprendra sauf nous. J’aime bien cette idée. On finit la chanson tellement collés, haletants parce qu’on vient de faire du cardio, que je ne résiste pas à pencher le visage sur son cou pour y déposer un bisou dans le creux. Je remonte à son oreille pour la mordiller et me détache soudainement. Du calme, Mayers. Minuit approche. Chaque plat est absolument délicieux. On est en plein dessert — le premier, mmmm — lorsqu’elle me fait de drôle de signes. « Qu’est-ce qu’il y a? » « Hmmm hmmmm » Je fronce les sourcils. « On parle pas la bouche pl— » Ses deux mains se posent sur mes joues pour me tourner la tête et je découvre une Tour Eiffel plus belle que jamais, qui scintille de mille feux. « C’est trop beauuuu » Je me lève pour aller passer mes bras autour d’Erin, derrière elle, le menton reposant sur le dessus de sa tête, le sien reposant dans sa paume. C’est magique comme moment, la vue aussi. Le parfum d’Erin vient couronner l’expérience. Elle attrape sa petite boîte à musique et fait tourner la manivelle. On est enveloppés de La vie en rose.
Dans notre Uber, je jette un coup d’oeil à ma montre. Il est passé minuit, mais ça fait longtemps que la magie opère. En fait, elle n’a jamais cessé… Je laisse ma main reposer haut sur sa cuisse. Je pose ma tête sur l’épaule de ma petite amie et enfouit mon visage dans son cou. « Vivement qu’on arrive… » je murmure contre sa peau pour que seule elle entende. La vérité, c’est qu’étend encore sur le décalage horaire, mes yeux se ferment tout seul. Je nous imagine déjà nous endormir l’un contre l’autre, nus de préférence. « La soirée était parfaite ! J’ai adoré » s’exclame Erin en se laissant tomber sur notre gigantesque lit. « Moi aussi », je réponds en me laissant tomber sur elle, la serrant dans mes bras et posant ma tête sur sa poitrine. J’entends son coeur battre, c’est ultra relaxant. « Je vais dormir comme un bébé. Des rêves pleins la tête » Je relève la tête pour plonger mes yeux dans les siens, un sourire malicieux sur les lèvres. « Quel genre de rêves, mmmm? Tu me raconteras? » Moi je sais quels seront sans aucun doute dans les miens. Erin se redresse. « Mfahduwghucsywys », je grogne en reposant ma tête sur sa poitrine. Mais elle continue d’essayer de se redresser. Je me laisse tomber sur le dos dans un soupir. « Reviens-moi vite », je dis en passant mes mains sous ma tête pour mieux l’admirer. Je la suis finalement pour me brosser les dents et boire de l’eau pendant qu’elle se démaquille. Je reviens dans notre chambre et je profite de son absence pour enlever mes vêtements et ne rester qu’en boxers. Je me glisse sous les couvertures, à moitié endormi, pour l’attendre. Lorsqu’elle revient, Erin porte une nuisette en soie rouge. Autant dire que mon seul vêtement devient tout d’un coup un peu plus serré et que la fatigue se fait quasiment invisible. Elle se glisse sous la couette avec moi et je soupire d’aise alors que sa main caresse mon torse. La mienne se glisse sous sa nuisette pour caresser sa peau nue. « Qui sait qui va dormir comme un gros bébé ? » « Mmmm », je réponds en riant. Sa cuisse glisse sur la mienne, c’est si doux. Mes yeux se ferment tout seuls. J’ai envie d’elle, tellement beaucoup, mais la fatigue et le décalage horaire l’emportent. Je me contente de la caresser partout où mes mains ont le plaisir de se rendre. « Demain on ira accrocher notre cadenas pour sceller notre amour. Et on montra tout en haut de la tour Eiffel ! » « Mmmm-mmmm », je réponds tout simplement parce que c’est tout ce que j’arrive à répondre. Je l’entends bailler et, quelques instants plus tard, le sommeil m’emporte. Contre elle, je suis trop bien. Qu’on fasse l’amour ou pas, la magie est là quand même.
Je me réveille doucement avant même d’ouvrir les yeux. Je sens Erin contre moi, dans mes bras. Celui qui est en-dessous est un peu engourdi, mais je m’en fou. Je me tortille pour me retrouver complètement sous la couverture, le visage à hauteur de ses hanches, que je parsème de petits bisous sous sa nuisette. Elle remue, je l’entends grogner, mais elle a toujours été difficile à réveiller. Je laisse glisser mes doigts sur sa peau. « Erin… » Je sors la tête de sous la couette et je l’observe avec un sourire tendre sur les lèvres. Elle est tellement belle quand elle dort. Elle a l’air tellement bien et je n’ose pas la sortir des bras de Morphée. Je pose alors les deux pieds au sol et m’accroupis devant mon bagage pour en sortir le cadenas sur lequel j’ai fait graver Manders avant de partir de Brisbane. Bien entendu que je savais qu’Erin aurait envie qu’on accroche notre propre cadenas sur le Pont des Arts. Elle me l’a mentionné une fois ou deux en me parlant de Paris. Je le pose sur la table de nuit de son côté d’elle pour qu’elle le voit en se réveillant et j’attrape ma guitare et mon téléphone avant d’aller m’installer dans le fauteuil pas très loin. Je ne me gêne pas trop pour jouer doucement parce qu’il est quand même neuf heures passées et qu’on a toute une journée à Paris devant nous. Mais je ne tiens pas à la réveiller brusquement, ce matin. Mes doigts pianotent sur l’écran de mon téléphone pour trouver les accords de la chanson française qu’on a entendue hier. Erin m’a dit qu’il s’agissait de Pour de vrai et je l’ai notée dans mon téléphone. Je trouve rapidement les accords et je commence à l’apprendre en attendant que ma chérie se réveille. C’est un bon quinze minutes plus tard que je la vois remuer un peu plus en s’étirant. « Bon matin, mon p’tit chat », je dis dans une grand sourire. « Car le soleil c’est toi… » je dis, en espérant que ça soit compréhensible avec mon accent.
Samedi 26 juin : « Qui c’est Baloo? » Wouah, gros malaise. Je pouffe de rire nerveusement en mettant ma main devant ma bouche. « Heuu … un gros lourd qui pensait avoir sa chance avec moi. Mais je l’ai rembarré bien vite. J’étais pas si désespérée que ça. » Okay je sortais d’une rupture. Mon meilleur ami était distant. J’avais toutes les bonnes raisons de sombrer. Mais c’était sans compter sur les ondes positives d’Ellie et de Garret. Je tente un massage des épaules pour le détendre. En vain… il est tendu comme un string. « Je pense que c’est mieux que je n’en sache pas plus », « Hmm, je pense que c’est mieux aussi. De toute façon il c’est strictement rien passé » J’ai juste pris une grosse cuite. Le lendemain j’avais mal aux cheveux comme jamais. Bref, la soirée idéal pour oublier mes chagrins. Je feinte un voeu avec la lampe, silencieuse. Lorsque Adriel me montre les polos je saute sur l’occasion pour m’accorder avec lui. Mais faut essayer pour voir. Genre tout de suite. La patience et moi ça fait deux. « Riri! Elles sont où, tes manières? » J’avoue que j’abuse un peu. Je ne sais pas si c’est l’amour qui me rend si … heureuse, joyeuse, amoureuse. En tout cas je me prive pas pour lui ôter son haut et lui enfiler le sweat. La vue de son torse m’émoustille. My god, je pourrais le dévorer tout cru en plein magasin. Une voix féminine me fait sursauter. Fallait qu’une vendeuse se pointe pile à ce moment. Tsss…Je montre pas les crocs, mais presque. Il a dit que je devais être sage. Hmm…Mon regard en dit déjà assez long. J’en rajoute un peu en soulignant MON AMOUR dans ma phrase. Okey, si elle ne comprend pas je ne peux plus rien pour elle. Elle n’est pas si bête car ne s’attarde pas. Elle ose même avouer que nous faisons un beau couple. Évidemment qu’on est les plus beaux. #Modestie. « Merci » Je sens la main de mon amoureux glisser dans mon dos. Mon Dieu, que j’aime ça. Je penche ma tête en arrière pour lui voler un baiser sur la joue. Nous étions déjà tactiles avant. Mais là on frôle le summum de la tendresse. « Le plus beau » Je me retourne pour frotter mon nez au sien. Mes lèvres frôlent les siennes pendant que mes mains baladeuses caressent son torse tendrement. Sentir son odeur m’apaise. Encore plus de sentir sa peau sous mes doigts. Mais tous ces objets qui nous entourent me font de l’oeil. J’ai le regard qui divague. J’aimerais tout acheter. Heureusement pour moi, Adriel se montre plus responsable me tirant hors des boutiques. Direction notre chambre.
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Sa déclaration me laisse rêveuse. On s’aime réciproquement. Pour de vrai ! Ça me rappelle cette chanson française que j’affectionne particulièrement. Les paroles sont si cute. Mais c’est Elsa que j’interprète le temps que monsieur prenne sa douche. Debout sur le lit, sa guitare à bras. Je joue ma rockstar en gueulant plus qu’autre chose. Je suis dans mon quart d’heure de folie là. Clairement ! « Tu as laissé la Elsa en toi ressurgir? » J’éclate de rire « Libérééééé délivréééé je m’enfuirai plus JAMAISSSSS. Sauf avec toi » Avec lui j’irais au bout du monde. Mais je ne le fuirais plus, c’est certain. Je pourrais crier notre amour sur les toits sans regrets. Je m’excuse auprès de sa guitare pour ce massacre des notes. Je n’ai jamais su maîtriser ses cordes. Pas la patience. Un jour peut-être. « C’était un très beau massacre » J’aurai pu chanter comme une casserole qu’il aurait trouver ça beau. « L’amour rend aveugle et sourd. Mon pauvre chéri … » que je soupire dramatiquement. My god qu’il est beau dans son costume. Je m’approche pour mieux admirer la marchandise. « Je t’aime, mais je ne te laisserais pas aller en enfer » J’ai encore les doigts sur se baladent sous sa chemise, c’est plus fort que moi. Je déboutonne même quelques boutons de son col pour qu’il soit plus décontracté. « Restons au paradis des Manders alors » Manders un jour, Manders toujours. Notre devise. Encore plus aujourd’hui. Je sous-entends qu’à minuit il pourrait se passer quelque chose. Quoi ? J’en sais rien. J’aime faire planer le mystère. Adriel jette aussitôt un regard sur sa montre. Il n’est pas croyable ! Ça me fait sourire. « Vite alors, on ferait mieux d’y aller », Ce qu’il semble oublier c’est que la magie opère déjà depuis qu’on est sortis de notre déni. Peut-être qu’il me surprendra durant notre voyage. Addie est tellement plein de surprise. Je hoche la tête, large sourire aux lèvres. « Profitons de chaque instant ! Gooo la vie parisienne » Le point levé, je me la joue Wonder Woman. Manque plus la tenue en cuire et je serais crédible.
Notre Uber nous dépose en plein Paris. Instinctivement mes pas m’attirent vers une petite boutique souvenirs. J’y peux rien, c’est plus fort que moi. Je craque pour une petite boite à musique et un porte clés. Adriel le trouve à croquer tout comme moi. Toujours le mot pour me faire fondre. « Tu ne sais pas à quel point » Je lui mord la joue tendrement en riant niaisement. Pfff, je l’aime trop. On sort de la boutique pour marcher vers le pont des arts. Tous ces cadenas me laissent rêveuse. J’aimerais beaucoup qu’on accroche le notre nous aussi. Puis revenir quelques années plus tard pour constater qu’il est toujours scellé solidement à ce pont. Relevant les tempêtes et les aléas de la vie comme notre amour. Nos enfants, nos petits enfants pourraient venir fixer le leur un jour à côté du notre. « Unis pour la vie » Mon regard se perd sur l’horizon de la seine. Pour la vie … Encore accroupie au sol, je laisse mon dos venir s’appuyer contre lui en fermant les yeux. Mes doigts s'entrelacent aux siens délicatement. Ces quatre mots me laissent rêveuse. « Unis pour la vie, pour le meilleur et pour le pire » J’ai l’impression de citer mes vœux de mariage. Paris a vraiment un effet positif sur nous.
***
Nous voilà en train de naviguer sur la Seine. Verre de champagne à la main, on trinque à tout ça. « Et même plus », Je demande que ça. Il me tarde de voir ce que nous réserve l’avenir. Plein de bonnes choses j’en suis sûr. La jalousie de Mayers ne m’échappe pas. Je lui fais même remarquer. « Possessif? Moi? » Je hoche la tête vivement en affichant un sourire Colgate. « Peut-être un peu… mais juste pour te protéger, mon amour » J’éclate de rire. « Me protéger ! Je sais me défendre tu sais. » J'espère qu’il n’évoquera pas nos vieux souvenirs quand nous étions sur la plage. Deux hommes m’avaient agressé. Adriel était venu me défendre. J’étais dans une sale position. Heureusement qu’il était là … Je n’avais pourtant rien fais pour provoquer ses gars. La vue de mon bikini les avait rendu beaucoup trop avenant à mon goût. « Comme de ce Baloo… » Je roule des yeux. Il ose me reparler de ce lourding. < T'étais pas là pour Baloo. Je me suis débrouillé toute seule comme une grande > « Et ne lui crève pas les yeux, on en a parlé, je ne veux pas que tu te ramasses en prison. Je n’aurais personne pour me créer des messages vocaux personnalisés. » Les fameux ! Je me mordille la lèvre en souriant. J’adore lui piquer son portable pour lui faire des nouvelles sonneries personnalisées. « Les prochains sonneront différents » Ça débordera d’amour c’est certain. Il va devoir assumer que je l’aime au plus haut point. Mon souhait de danser sur une péniche est en train de se réaliser. Adriel me propose une danse. Comment refuser ! Sur du Ed Sheeran en plus. Sérieux c’est parfait. Ça me rappelle le mariage de son frère. « C’est exactement ce à quoi je pensais. Les cours de danse que ma mère m’a obligé à suivre en valaient la peine rien que pour danser avec toi » Je me blottis un peu plus contre lui. L’une de mes mains glisse sur sa hanche et l’autre à sa nuque. J’aime me dire qu’il est devenu plus qu’un simple meilleur ami. « Mais surtout, le meilleur moment de la soirée a été de me retrouver juste avec toi… » Mon corps tourne sur lui même pour ensuite me retrouver dans ses bras de nouveau. Mes lèvres s’étirent d’avantage lorsque je croise son regard noisette et son sourire enjôleur. « Sur la plage, à refaire le monde. Encore. Tu me faisais voyager en me parlant de tes voyages » Mais ça me rendait triste quand il évoquait ses futurs destinations. Ça signifiait pour moi qu’il allait encore s’éloigner et me laisser là … Une vraie torture. Mais je ne pouvais pas l’empêcher d’être heureux. Il venait déjà d’avoir la lourde de tâche de quitter Tessa pour les mêmes raisons. Je n’allais pas lui rajouter un poids supplémentaire. Notre slow continue. Plus le temps passe, plus notre envie de rester ici prend de l’ampleur. « Tout ce que tu voudras… » Le contraire m’aurait étonnée. J’évoque quand même mon frère … Je sais à quel point il est protecteur avec moi. Adriel va devoir lui rendre des comptes. Déjà, il va devoir assumer que nous sommes ensemble. Je crains la réaction d’Elias à ce sujet. Il voulait me voir avec un homme plus jeune, le voilà servi ! « Hum… Tout compte fait, on est bien à Brisbane » Un rire m’échappe alors que mes doigts filent dans ses cheveux. « On verra si tu dis toujours la même chose quand tu te trouveras face à lui. A devoir lui avouer nous sommes ensemble. Il va falloir que tu trouve les bons arguments mon amour » Le pauvre. Je lui fout carrément la pression. Comme s’il n’en avait pas assez comme ça. « Ton frère va me tuer s’il apprend qu’on est… en couple. » J’essaye de retenir mon sourire. Tuer… le mot est faible. Elias n’a jamais accepté de me voir en couple avec qui que se soit. « Ça va bien se passer, t’inquièteeeeeee » Pas sûr que ça le rassure. « Mais c’est bon, pour toi, je suis prêt à tout » Je me hisse sur la pointe des pieds pour l’embrasser tendrement. Puis je m’attarde dans son cou pour lui déposer des bisous par là. « Il va bien falloir, parce que rien ni personne ne pourra m’empêcher de t’aimer » Même pas mon propre frère. Adriel est devenu ma priorité. Il l’était déjà plus ou moins. Disons que là c’est encore plus évident.
Notre slow prend plus ou moins fin. Mais une chanson tout aussi cool prend la suite. La fameuse que je fredonne sans arrêt depuis quelques jours. Les paroles sont douces et entraînantes. J’aime beaucoup. C’est donc sans surprise que je la chante tout en dansant avec mon charmant cavalier. « Tu la connais? » Un rire joyeux sort d’entre mes lèvres tandis que je tourne sur moi même dans un rythme plus cadencé. « Oui, je l’écoute déjà depuis plusieurs jours. J’aime beaucoup ce chanteur. Il a écrit cette chanson pour sa chérie » C’est juste trop mignon. Et ça nous correspond tellement, c’est affolant. « Tu voudras me l’apprendre? » Je hoche la tête en lui souriant tendrement. Ma main sur sa joue, je la caresse de mon pouce. « Tout ce que tu voudra mi amor » Sa bouche vient se perdre dans mon cou. Ça me chatouille. Je glousse niaisement sans pour autant chercher à me débattre. J’aime ce qu’il me fait. Surtout quand il atteint mon oreille. Ma cuisse remonte légèrement contre sa hanche. Brrrrrrr… ça devient chaud. « Hmmm… il est encore un peu tôt pour ce dessert-là » Il se détache brusquement, comme pour s’éviter de craquer davantage. Mon regard se veut taquin. Je souris en coin tout en le fixant d’un air félin. J’ai bien envie d’accélérer le temps et de me retrouver dans notre chambre plus rapidement. Mais le dessert - celui qu’on mange à une table hein - nous attend à la dégustation. C’est tellement bon que mes joues stockent le maximum. J’ai des allures de hamster. #sexygirl. Mes yeux s'illuminent en voyant la dame de fer s’illuminer. C’est tellement beau ho my God. Mais impossible d’articuler avec ma bouche qui déborde. « Qu’est-ce qu’il y a? » J’insiste en agitant mes mains pour qu’il se retourne. « On parle pas la bouche pl— » « Hmmmm ARrhhh » Je grogne tel un chat grognon. Il en fait exprès c’est pas possible. Je n’ai pas d’autre choix que d’encadrer son visage avec mes mains pour lui tourner la tête dans la bonne direction. Il se lève alors de sa chaise pour enrouler ses bras sur mes épaules. Son menton repose sur ma tête. Je lève les yeux en souriant. Puis je dégaine ma petite boite à musique que j’affectionne particulièrement. La mélodie retentit. Je murmure la chanson en me balançant doucement avec lui. L’instant est juste magique. Et si c’était ça la magie de minuit ?
« Vivement qu’on arrive… » Je pose ma main sur la sienne en penchant mes lèvres sur son front pour y déposer un baiser. « Patience » On a toute une vie pour s’aimer. Je dirais même une éternité. Car s’il y a une vie après la mort, j’ai bien l’intention la vivre à ses côtés. Notre chauffeur nous dépose dans notre royaume. Je me laisse tomber en arrière sur notre lit gigantesque en précisant que j’ai adoré cette soirée. « Moi aussi » Il atterrit sur moi pour mon plus grand plaisir. Mes lèvres s’étirent d’avantage quand j’évoque mes rêves les plus intimes. « Quel genre de rêves, mmmm? Tu me raconteras? » Je pose mon index sur son nez en me mordillant la lèvre. « Mieux, tu les réaliseras » Hmmm… j’aime bien le teaser de cette manière. Je tente de me relever mais monsieur fait de la résistance en laissant volontairement le poids de son corps sur moi. « Mfahduwghucsywys » Je ne vois qu’une seule façon de l’éjecter de là. CHATOUILLES ! « HAHAHA » Vas-y que je tripote son torse avec mes doigts pour qu’il se torde dans tous les sens. « Reviens-moi vite » Je me retourne pour lui sourire. Ça me fait tout bizarre de vivre ce quotidien d’amoureux avec lui. Un vrai bonheur. J'espère que ça sera aussi génial quand on sera revenu à Brisbane. Je me fais un petit brin de toilette et j’enfile une nuisette en soie rouge. Je sais qu’il aime voir le rouge sur moi. Ça tombe bien, c’est ma couleur préférée. « Mmmm » Je me glisse sous la couette avec lui. Logé dans ses bras, j’ai la meilleure place au monde. Ma cuisse s’enroule à la sienne. J’apprécie ses caresses. Une partie de moi aimerait s’unir de nouveau avec lui. Mais mes paupières deviennent hélas trop lourdes. Je finis par m’endormir comme un bébé.
Dimanche 27 juin -> J’ai la sensation de flotter sur un nuage. Le lit est tellement confortable. Mais ce que j’apprécie le plus c’est la douceur de ses lèvres sur ma peau. C’est si agréable que je ne sais pas si c’est mon rêve ou bien si c’est la réalité. J’ose pas ouvrir les yeux. « Erin… » « Hmmm » Je me met en boule comme un nouveau née. Le son de sa guitare me sort définitivement de mon état comateux. J’ouvre timidement les yeux pour admirer mon amoureux. « Bon matin, mon p’tit chat » Hooo. Il est trop cute sérieux. Je me sens si chanceuse. « Bonjour amour de ma vie » Et je dis ça sans modestie. Je le pense sincèrement. « Car le soleil c’est toi… » Je reconnais aussitôt la chanson que j’aime bien. Celle qu’on a danser hier. Il joue les accords parfaitement bien. Si bien que ça me donne envie de chanter en bon matin. Je me positionne en position assise.
J'ris pas, oh oh On peut voir le monde en tout petit Ou s'aimer toute la vie J'ris pas On peut voir le monde en tout petit Moi, j't'aimerai toute la vie Pour de vrai T'es tout c'que j'ai Pour de vrai T'es tout c'que j’ai
Ma main caresse sa joue tendrement. Je me penche sur ses lèvres pour venir l’embrasser. Il ne doit pas comprendre un mot de ce que j’ai dis. Je chante alors le prochain couplet dans notre langue natale.
Est-ce qu'on sera les mêmes toute la vie? Même rire aux lèvres et même envie On fera mentir l'époque, on va quitter Paris Puis j'te chanterai "En Cloque" en attendant le p’tit
Je m’amuse à tirer une corde au hasard pour l’embêter avant d’éclater de rire. Je me souviens qu’hier soir on s’était arrêté en si bon chemin. Je vais pour lui prendre sa guitare mais mon regard s’arrête sur le cadenas posé sur ma table de chevet. « HOOOOO !!! Mais il est parfait » Que je m’exclame en le prenant dans mes mains pour mieux l’admirer. Mon doigt dessine les courbes du coeur métallique puis les lettres symboliques du Manders. « Ça me déplairait pas de porter ce nom. Erin Manders. Imagine ! » Elias ferait une syncope c’est certain. « On va l’accrocher aujourd’hui ?! » C’est pas vraiment une question en fait. « Ensuite on grimpe à la tour Eiffel ? » Je repose le cadenas sur la table et je lui retire son instrument des bras pour le poser plus loin. « Mais d’abord … hmm… il faut que tu réalise mon rêve » Je le pousse en arrière pour l’enjamber ensuite. A califourchon sur lui, je retire moi-même ma nuisette pour me retrouver nue. Mes mains glissent doucement sur son torse. Jusqu’à son visage que je caresse de mes deux pouces. « J’ai envie que tu me fasse l’amour » Parce que y a pas meilleure façon pour commencer la journée. Je le laisse retirer son caleçon et se glisser en moi. Hmmm… c’est si bon. Nos bassins se mouvent l’un contre l’autre dans une harmonie parfaite. « ROOM SERVICE » Ho my god !!! C’est quoi ce délire. Dans la précipitation j’attrape la couette pour nous recouvrir. Je me couche sur lui, genre je dors. Tortureeeeeee ! Un gars se pointe avec son petit chariot et notre petit déjeuner copieux. Je regarde Mayers en l’interrogeant du regard « T’as commander le petit-déjeuner dans la chambre ? » J’aime l’idée. Mais ça aurait été cool qu’il se point ‘après’ nos ébats sexuels. Je souris, gêné, au majordome. Ça ne doit pas être la première fois que ça lui arrive. « Bon appétit » Est-ce qu’il dit ça pour ce qu’il vient de nous apporter ou bien ? … Son regard malicieux me laisse songeuse. « J’ai une faim de loup ça tombe bien » Que je réplique en souriant, taquine. Non par contre les plans à trois, NO WAY. Il prend congé et nous laisse enfin seuls. « On en était où ? » Je retire la couette d’un geste ample. Il fait chaud où c’est moi ? C’est moi … J’attrape la bombe de chantilly et je m’en mets deux pointes sur chacun de mes seins. « Le déjeuner est servi Lord » J’espère qu’il a faim parce que ça s’annonce copieux ce matin.
Samedi 26 juin 2021 Quand Erin mentionne un certain Baloo, je suis sûr qu’elle ne parle pas de l’ours dans le Livre de la jungle. Elle pouffe et je fronce davantage les sourcils. « Heuu … un gros lourd qui pensait avoir sa chance avec moi. Mais je l’ai rembarré bien vite. J’étais pas si désespérée que ça. » Je pince les lèvres, mais préfère ne rien répondre, m’imaginant déjà rembarrer ce gars. Pas si désespérée que ça. On dirait qu’elle avoue l’avoir été un peu… cette soirée a eu lieu dans une période durant laquelle, je sais, elle n’était pas bien. À cause de son IVG, de Nel, de moi. Une vague de culpabilité me submerge et je retiens mon souffle. A-t-elle fréquenté d’autres hommes depuis sa rupture, sans que je ne le sache? Hum. Ça ne me regarde pas, mais… J’apprécie ses mains sur mes épaules, mais je n’arrive pas à me détendre. Je décide qu’il est peut-être mieux que je n’en sache pas plus. « Hmm, je pense que c’est mieux aussi. De toute façon il c’est strictement rien passé » Ma tête se balance dans un petit hochement. Je lui fais confiance. Et puis… même s’il s’est passé quelque chose, ça ne me regarde pas — en admettant qu’elle ait été consentante, sinon sorry, je m’en mêlerai. On finit par se chamailler alors qu’Erin tente de m’enlever mon sweat pour me passer celui de Mickey. La vendeuse vient nous voir et je sens bien qu’Erin agit différemment, pour réaliser qu’elle est peut-être un peu jalouse… Ça ne me déplaît pas, mais elle n’a rien à craindre. Ma main se pose dans le bas de son dos comme pour la rassurer. Et aussi parce que j’adore la sentir près de moi. Ses lèvres se posent sur ma joue avec douceur. Mon regard se fait des plus amoureux pour elle. Les bouts de nos nez se frottent l’un contre l’autre. Si elle continue de caresser mon torse comme ça… hum. Elle arrive à me faire perdre la tête en plein magasin. Je m’imagine déjà la déshabiller dans notre chambre d’hôtel, la pousser sur le lit pour l’embrasser partout… Je prends une grande inspiration. Ce n’est pas le moment. Erin voudrait acheter tout, tout, tout. Mais je la tire de là avant qu’elle ne dévalise les boutiques. On a encore Paris à faire.
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En sortant de la douche, je suis accueilli par la voix d’Erin qui interprète la fameuse chanson d’Elsa, avec des accords à la guitare en fond. Elle éclate de rire quand j’arrive dans la chambre. « Libérééééé délivréééé je m’enfuirai plus JAMAISSSSS. Sauf avec toi » Je me mordille la lèvre en ne la lâchant pas du regard, un sourire amusé en complément. Je la suivrais littéralement partout. Elle affirme avoir massacré la chanson, mais pour moi, c’est impossible. Elle a trop une belle voix pour gâcher une quelconque mélodie, même si elle se force. « L’amour rend aveugle et sourd. Mon pauvre chéri … » Je roule des yeux en secouant la tête. Je suis très objectif okay. N’importe qui penserait comme moi. Ses doigts s’affairent sur les boutons de ma chemise, me faisant frissonner. Je ne sais pas ce qui me retient de lui sauter dessus, là, maintenant. Elle est tellement belle et sexy dans sa robe… En tout cas, hors de question qu’elle me suive en Enfer si j’y suis. « Restons au paradis des Manders alors » Mes yeux pétillent de malice et un sourire sourire niais se pose sur mes lèvres. « Je suis certain qu’il y a toutes les saveurs du monde de glace au Paradis des Manders », je déclare avec amusement. Je me penche légèrement sur elle, pour murmurer contre ses lèvres: « Manders un jour, Manders toujours… » Notre petite devise prend un tout autre sens depuis qu’on a sauté le pas, je trouve. Ma meilleure amie déclenche une sorte de décompte en moi quand elle parle de magie et de minuit. Autant y aller maintenant, non? Bien que j’aie vraiment hâte de visiter Paris avec elle, s’entend. Je veux profiter de chaque seconde. Mais ça ne m’empêche pas d’avoir hâte de découvrir ce dont elle parle. « Profitons de chaque instant ! Gooo la vie parisienne » Son point levé me fait rire. Je l’enlace par derrière alors qu’on marche dans le couloir jusqu’à l’ascenseur.
Après quelques boutiques dans Montmartre, on se retrouve se le Pont des Arts et, évidemment, ma copine mentionne les cadenas. Le nôtre est dans ma valise, mais je ne le lui dit pas maintenant, voulant lui faire la surprise quand on rentrera. J’ai hâte de voir sa tête quand elle découvrira ce que j’ai fait graver dessus. Accroupie, Erin se laisse aller contre moi et je la serre un peu plus fort. « Unis pour la vie, pour le meilleur et pour le pire » Mes joues s’enflamment à ses paroles, bien qu’elles me font du bien à entendre. Ça ressemble drôlement à des voeux de mariage… mais c’est loin de me déplaire. C’est exactement ce que je veux pour nous deux, qu’on soit toujours unis. On profite de la belle vue, des murmures constants des gens autour de nous, de la météo bien clémente, de la nuit qui s’annonce étoilée. Jusqu’à ce qu’un bateau passe sous le pont et qu’elle nous entraîne vivement vers l’un d’eux.
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Le serveur regarde un peu trop la poitrine d’Erin et ça m’agace royalement. Une fois qu’il est parti, elle me traite de possessif et je me la joue un peu innocent en sachant très bien qu’elle a peut-être un peu raison. Mais elle insiste, sourire aux lèvres, en hochant vivement la tête. Je finis par avouer que oui, peut-être un peu, mais que c’est juste pour la protéger. Ça la fait rire. « Me protéger ! Je sais me défendre tu sais. » « Je sais… » je glisse, me renfrognant toutefois légèrement en repensant à ce qui s’est passé avec les deux gars quand on marchait sur la plage, il y a une dizaine d’année. Le coup de genou d’Erin avait été bien efficace sur l’un d’entre eux… mais ils étaient deux contre elle. J’ai encore la nausée rien que de penser ce qu’ils auraient pu — ce qu’ils voulaient — lui faire. J’évoque plutôt ce Baloo dont je ne connais pas grand chose, parce que ça ne ferait ramener que des mauvais souvenirs que je parle de cet été-là. Erin roule des yeux et je me crispe. « T'étais pas là pour Baloo. Je me suis débrouillé toute seule comme une grande. » Je me contente de grogner. Je sais qu’elle a raison. Ce n’est pas que je ne lui fais pas confiance, hein. Mais je déteste penser que des gars veulent pouvoir profiter d’elle comme ça ou qu’il puisse lui arriver quoi que ce soit de négatif. Sauf qu’elle n’est pas du genre à se laisser faire. J’ajoute plutôt qu’il ne faut surtout pas qu’elle lui crève les yeux parce qu’elle ne serait pas avec moi pour me faire les messages vocaux que j’adore qu’elle me fasse. Nombreuses sont les fois où j’ai ri à en pleurer en décrochant parce qu’une nouvelle sonnerie retentissait. Pratique qu’elle connaisse tous mes codes. « Les prochains sonneront différents » Je pose mes coudes sur la table et mon menton sur mes mains en la regardant directement dans les yeux, amoureux. « J’ai hâte d’entendre. » J’espère que ce sera bientôt.
Ed Sheeran a la parfaite chanson pour danser un slow. C’est notre occasion pour faire ce qu’Erin souhaitait. Et je ne demande rien de plus que d’être collé contre elle. L’un contre l’autre, on se rappelle le mariage de mon frère. Surtout la danse qu’on avait effectuée ensemble et le moment où on s’était échappés avec des morceaux du festin. L’une de ses mains repose sur ma nuque et j’en ai un frisson. Je la fais tourner, mais la ramène bien rapidement contre moi. « Sur la plage, à refaire le monde. Encore. Tu me faisais voyager en me parlant de tes voyages » Je remonte ma main dans son dos, un sourire nostalgique sur les lèvres. Autant j’avais hâte de voir davantage le monde, autant je savais que ça allait être difficile de la quitter, encore une fois. Je redoutais ce moment autant que j’attendais de repartir pour découvrir de nouveaux endroits. J’aurais tellement aimé pouvoir la glisser dans ma valise et lui faire voir toutes les merveilles qui se présentaient à moi. Avec ce voyage à Paris, ça semble parti dans la bonne direction. On évoque même le fait d’y rester dorénavant. Juste elle, moi, dans la ville la plus romantique du monde… Sauf que d’imaginer devoir éloigner sa petite soeur chérie d’Elias me terrifie. Les doigts d’Erin jouent dans mes cheveux et je ferme les yeux quelques secondes pour savourer. « On verra si tu dis toujours la même chose quand tu te trouveras face à lui. A devoir lui avouer nous sommes ensemble. Il va falloir que tu trouve les bons arguments mon amour » Je me mords la lèvre. « C’est à moi de lui avouer? » Mmmm… je préfère ne pas y penser tout de suite. Mais on n’aura pas le choix de lui dire, tôt ou tard. J’ajoute qu’Elias va nous tuer quand il apprendra. Ou pire. Pourquoi la nervosité n’est-elle pas présente dans le regard d’Erin? Elle semble plutôt amusée. « Ça va bien se passer, t’inquièteeeeeee » Mon sourcil se lève bien haut. Son t’inquiète ne me rassure pas vraiment. Mais pour elle, je suis prêt à tout. Ne serait-ce pas romantique si je mourais pour elle, à la Roméo? Vaut mieux quand même pas faire exprès non plus. Le baiser d’Erin fait battre mon coeur plus rapidement. Sans hésiter, je serai avec elle quand elle l’annoncera à son frère si elle veut. Je gémis silencieusement en sentant sa bouche sur mon cou. « Il va bien falloir, parce que rien ni personne ne pourra m’empêcher de t’aimer » Son souffle caresse ma peau. Cette femme me rend dingue. Je me dégage doucement pour l’embrasser sur les lèvres de nouveau, parce que si elle continue comme ça, je risque de céder à mes désirs, et ce n’est clairement pas l’endroit. « Je t’aime », je murmure comme simple réponse entre deux baisers, englouti par ses mots d’amour.
Perfect se termine beaucoup trop tôt, mais elle laisse place à une nouvelle chanson un peu plus rythmée en français qu’Erin semble connaître. Elle tourne sur elle-même en riant. « Oui, je l’écoute déjà depuis plusieurs jours. J’aime beaucoup ce chanteur. Il a écrit cette chanson pour sa chérie » Sa réponse me fait sourire. Quelles sont les chances que le groupe joue la même chanson qu’elle écoute depuis des jours? C’est le destin, je vous dis. Et ça me donne une envie intense d’apprendre la chanson et de la passer sur le traducteur. Surtout s’il l’a écrit pour sa chérie. « Tu m’écriras le titre sur mon téléphone tantôt, s’il te plaît? » Comme ça je pourrai la retrouver sur Spotify et chercher les accords sur Internet. Je lui demande si elle pourra me l’apprendre. Son pouce caresse ma joue et elle me regarde d’un de ces regards… oh la la. J’adore quand elle me regarde comme ça. « Tout ce que tu voudra mi amor » Et qu’elle m’appelle comme ça. « Tout ce que je voudrai, mmmm? » je murmure en posant mes lèvres sur son cou à mon tour. Je me laisse un peu aller en remontant sur son lobe d’oreille et la jambe d’Erin remonte contre ma cuisse. C’est moi où il fait une de ces chaleurs, à Paris? « Hmmm… il est encore un peu tôt pour ce dessert-là » Je ris contre sa peau, mais je me détache brusquement parce que j’ai peur d’aller trop loin. En public, s’entend. Son regard ne me laisse pas indifférent. Elle me cherche, c’est fou. Ma main passe sous le haut de ma chemise pour la décoller de ma peau, comme pour mieux respirer. Au moins, le costume ne me gratte pas. Erin me fait rire en engloutissant le plus de trucs possible à la fois, comme si elle avait peur que ça disparaisse. Puis, elle me fait de drôles de signes en tentant de me dire quelque chose et je lui fais remarquer qu’il ne faut pas parler la bouche pleine. « Hmmmm ARrhhh » Mes ses mains encadrent mon visage pour me faire tourner la tête en direction de ce qu’elle veut absolument que je vois. C’est à couper le souffle. La Tour Eiffel est tellement jolie… mais elle l’est encore plus quand je profite de la vue directement collé à ma meilleure amie, avec son parfum qui m’enivre. Elle fait même jouer La vie en rose pour une expérience inoubliable. Je l’entends murmurer la mélodie. Le moment est parfait, magique.
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Dans la voiture qui nous ramène à notre château, je me fais de plus en plus impatient. Le repas était succulent, la soirée était merveilleuse, parfaite. Ses lèvres se posent sur mon front et sa main sur la mienne. « Patience » Je me contente de sourire. Elle sait bien que je ne suis pas très patient. Mais là, maintenant, en sa compagnie… non, toujours quand je suis en sa compagnie, je ne peux espérer mieux, je suis tellement bien. Même quand on a nos moments difficiles. Parce que j’ai besoin d’elle dans ma vie, ce rayon de soleil qui me fait sentir entièrement moi-même. Notre chauffeur semble intrigué quand il nous dépose devant le château de Cendrillon, mais il ne pose pas de questions. Je garde ma main dans celle de ma copine alors qu’on marche jusqu’à notre chambre. Une fois à l’intérieur, Erin se laisse tomber sur le lit et je ne tarde pas à la rejoindre en l’emprisonnant sous moi. Je joue l’innocent quand elle évoque ses rêves, je lui demande de me raconter. Son index tapote le bout de mon nez et elle se mordille la lèvre. « Mieux, tu les réaliseras » Je gémis en me penchant pour l’embrasser et j’emprisonne sa lèvre entre mes dents. « Ah oui? » J’ai bien hâte de pouvoir le faire, même si bon, il faut dire que l’énergie commence à me manquer avec notre journée et le décalage horaire. Je grogne quand elle essaie de se lever, j’ai encore envie de la sentir contre moi. Sous moi, emprisonnée dans mes bras, ses lèvres à portée des miennes… Sauf qu’elle utilise son ultime moyen de défense avec moi: les chatouilles. « HAHAHA » Je me tortille dans tous les sens en criant et en riant en même temps et je finis par me laisser tomber sur le dos, vaincu. Elle se retourne à mi-chemin vers la salle de bain pour me sourire. Elle me manque déjà. De toute manière, moi aussi j’ai besoin de la salle de bain le temps de me brosser les dents. Je reviens à la chambre pour me déshabiller et me glisser sous les couvertures, tout endormi. Elle me fait beaucoup trop d’effet dans sa nuisette rouge comme ça. Erin vient se loger dans mes bras, sa cuisse s’enroule à la mienne, ma main se pose dans le bas de son dos. C’est ça, le Paradis Manders. C’est clair. Ce n’est pas l’envie de lui faire l’amour qui manque, mais la fatigue l’emporte.
Dimanche 27 juin 2021 Je suis le premier à me réveiller. Ça ne m’étonne pas, ça a toujours été comme ça. Sauf quand Erin avait une obligation, un rendez-vous par exemple. Je me glisse sous les couvertures pour parsemer ses hanches de baisers, avant de remonter et d’essayer de la réveiller doucement avec des paroles plutôt. « Hmmm » Elle se met en boule et je ris doucement. C’est bon, je te laisse dormir, mon chaton. Mes tentatives pour la tirer du sommeil ne changent pas grand chose et je décide donc de la laisser dormir. Un tout petit peu, parce qu’on a une grande journée devant nous. Mon attention se porte donc sur ma guitare et la chanson en français que je dois apprendre. Un certain moment plus tard, ses émeraudes me fixent enfin. Elle est tellement belle quand elle se réveille. Elle est tellement belle tout le temps. « Bonjour amour de ma vie » Ses paroles font danser les papillons dans mon estomac et je souris en continuant de gratter les cordes de ma guitare. Je chante même un ver de la chanson Pour de vrai. Erin s’installe en position assise et se met à chanter le refrain en parfaite harmonie avec les notes provenant de ma guitare. On s’est toujours bien accordés facilement comme ça. Ça ne nous a jamais pris une éternité pour apprendre une chanson ensemble. Mais bon, celle-ci risque de me prendre un peu plus de temps comme elle est en français. Je n’ai déjà rien compris à ce qu’elle a dit. J’ai traduit les paroles sur Google, mais je ne les connais pas assez encore pour me rappeler de leur signification. Ma copine s’est rapprochée de moi et passe sa main sur ma joue. Je la cale contre sa paume et ses lèvres viennent chercher les miennes. Le baiser est infiniment délicieux. Elle chante le couplet en anglais cette fois-ci, une moue déforme ma bouche quand elle mentionne quitter Paris parce que je ne peux m’empêcher de faire mon drama king, et mes joues s’enflamment quand elle mentionne attendre un petit. C’est la chanson, je sais… Mais woah. C’est une possibilité. Pas pour tout suite, en tout cas. Je veux Erin rien que pour moi pour un moment encore. Ses doigts attrapent une corde, ce qui me fait perdre le fil de la chanson. J’éclate de rire avec elle. Elle tend la main pour attraper ma guitare, mais s’arrête net quand elle semble apercevoir quelque chose. Le cadenas, qu’elle attrape dans ses mains pour le regarder plus proche. « HOOOOO !!! Mais il est parfait » Je pose ma guitare à plat sur mes cuisses. « Tu trouves? » J’ai hâte qu’on le pose. « Ça me déplairait pas de porter ce nom. Erin Manders. Imagine ! » Mon sourire se fait tendre à sa suggestion. « Un peu de moi, un peu de toi » je commente en ne la lâchant pas des yeux. Nos enfants pourraient porter le nom aussi. « Ça serait vraiment cool. » J’adorerais, à dire vrai. On pourrait écrire les Manders sur notre porte d’entrée. Même si ce n’est pas officiel et tout, on s’entend, on pourrait le faire quand même. Je me retiens de mentionner que son frère serait furieux qu’elle change de nom de famille. Ne gâchons pas la fantaisie, s’il vous plaît. « On va l’accrocher aujourd’hui ?! » « Duh, qu’est-ce que tu crois », je fais, taquin. « Ensuite on grimpe à la tour Eiffel ? » Je hoche la tête doucement. « Et voilà notre cardio », je réponds dans un sourire malicieux. Erin pose notre cadenas et m’enlève mon instrument des mains. Je la laisse faire, intrigué. Elle peut bien faire ce qu’elle veut avec moi. « Mais d’abord … hmm… il faut que tu réalise mon rêve » Mon bas-ventre s’enflamme alors qu’elle me pousse sur le dos. « Explique-moi en détails, veux-tu… je ne veux rien manquer », je muse. Elle m’enjambe et retire sa nuisette ultra sexy. Je suis presque déçu, mais la vue est extraordinaire sans aussi. « Oh my God… » Mes mains glissent sur ses hanches et, les siennes, sur mon torse. Ses caresses sont divines, comme toujours. Ses pouces caressent mon visage. « Mmmm… » Je me redresse légèrement pour frôler mes lèvres contre ses mamelons. « J’ai envie que tu me fasse l’amour » Son entre-jambe se frotte contre le mien et mon boxer se fait beaucoup trop serré. « J’ai envie de te faire l’amour », je dis en écho à ses paroles. Elle ne me le redira pas trois fois. Je soulève les fesses pour retirer mon sous-vêtement et je ne perds pas de temps à m’insérer à elle. Chacun de nos mouvements se complémente. « ROOM SERVICE » Mon coeur palpite, mais cette fois-ci, c’est dû à la panique. Quoi? Erin a la bonne idée — le bon réflexe — de nous couvrir avec la couverture. Elle se couche sur moi et je me demande si je ne devrais pas fermer les yeux pour complémenter son jeu d’actrice. Un gars arrive avec un chariot et Erin lève son regard émeraude dans le mien. Interrogateur. « T’as commander le petit-déjeuner dans la chambre ? » « Ahhhhh. » Je capte que j’ai bel et bien commandé le petit-déjeuner hier soir en attendant qu’elle vienne se coucher. J’avais oublié. « Oups. Oui, hier soir », je lâche en riant nerveusement. Je remonte la couverture sur les épaules de ma copine. Il est hors de question que cet inconnu perçoive qu’elle est nue. Même s’il s’en doute sûrement. On n’est pas pudiques tous les deux, mais il y a des limites, aussi. « Bon appétit » Je me racle la gorge, me demandant s’il y a des sous-entendus dans ses souhaits. Il nous regarde drôlement. Mais en même temps, c’est peut-être que parce qu’il sait ce qu’on faisait. « J’ai une faim de loup ça tombe bien » Elle me cherche, c’est pas possible. Je lui donne une petite tape sur une fesse silencieusement, sourire taquin aux lèvres. Le majordome s’attarde un peu trop à mon goût, mais il finit par nous laisser enfin en tête à tête, de nouveau. « On en était où ? » Elle tasse la couverture. Voilà, c’est mieux comme ça. La température remonte déjà d’un cran. Surtout qu’elle se met de la crème fouettée sur ses deux seins et me fixe avec un regard qui m’enflamme… Ma mâchoire décroche et, déjà, je salive. Je bug solide devant ce qu’elle vient de faire, devant les pointes de ses seins recouvertes de chantilly. J’ai faim. « Le déjeuner est servi Lord » « Je suis affamé », je murmure en passant ma main dans son dos pour la faire basculer afin que je me retrouve au-dessus d’elle.
Je grimpe sur le lit à ses côtés et ouvre les bras pour qu’elle s’y blottisse. « On fait une sieste? » je pouffe contre ses cheveux. Non, bien sûr que non. Nous devons profiter de Paris. Mais je ne dirais pas non pour un café, voire deux ou trois; heureusement, le majordome en a apporté. C’est alors que je remarque Woody la pieuvre installé près de son oreiller. Je grimace. « On était observés », je pouffe, pas sérieux le moins du monde.
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« Erin, cheeeeese », je lui dis alors qu’elle s’est de nouveau accroupie contre la barrière remplie de cadenas du Pont des Arts. Erin me tire une grimace et je ris en appuyant sur le déclencheur de mon appareil photo. Pour une telle occasion, bien entendu que j’ai apporté mon professionnel, parce que je veux capturer ces moments avec la plus grande des qualités. « Okay, une sérieuse maintenant. » Mais elle n’en fait qu’à sa tête pendant un moment, pour finalement me faire un grand sourire. Sourire qui me fait toujours autant d’effet parce qu’elle a le plus beau. J’adore comme ses fossettes se creusent quand ses lèvres s’étirent. J’adore comment ses yeux brillent comme deux étoiles lumineuses, deux émeraudes des plus précieuses. Je baisse mon appareil photo et m’accroupis juste à côté d’elle alors qu’elle glisse l’une des deux petites clés identiques dans la serrure pour déverrouiller le cadenas, et je l’observe avec attention lui trouver une place parmi les autres et l’accrocher quand elle a trouvé la place. « Unis pour la vie, pas le choix », je lance, un sourire tendre et malicieux à la fois. Toujours accroupi à côté d’elle, je pose une main sur sa joue pour la caresser doucement. Je tends l’autre pour frôler notre cadenas du bout des doigts. Je n’en reviens toujours pas de la tournure de ce voyage… Ça me paraît si surréaliste. « On va grimper la Tour Eiffel? On ira se chercher des trucs après pour se faire un pique-nique… »
Samedi 26 juin : Je vois le stress monter en lui quand je lui parle de mon frère. Ce tyran qui m’aime plus que de raison. A un point où il m’empêche de m’épanouir dans ma vie sentimentale. Je ne peux que comprendre la réticence de mon amoureux. Elias est loin de faciliter les choses. Adriel va devoir montrer patte blanche pour avoir l’aval de mon aîné. « C’est à moi de lui avouer ? » Je croise mes mains sur la table en hochant la tête. « Ça passera mieux si c’est toi. » En fait j’en sais rien. Mais j’ose espérer que oui. « La dernière fois que je lui ai présenté un mec ça ce n'est pas …Super bien passer. » Je grimace en repensant au scandale qu’il nous a fait en pleine rue. Pauvre Didi, je vais pas le rassurer en disant cela. Je penche mon buste sur la table pour poser mes mains sur les siennes. « Il y avait plusieurs facteurs qui rentraient en compte. Nel est beaucoup plus vieux que toi. Elias n’a jamais accepté ça. Toi t’es beaucoup plus jeune. Et je ne suis pas enceinte. Tout va bien. Y a pas de raisons qu’il se fâche. Je sais que dans le fond il t’a toujours plus ou moins apprécier. » Septième sens féminin. Je caresse ses mains avec mes pouces en lui souriant affectueusement. J'espère avoir eu les bons arguments pour le soulager. « Je serais avec toi. Je te laisserais pas seul » A deux on est plus fort. De toute façon Elias n’aura pas d’autre choix que d’accepter. Je ne vais pas me plier à tous ses désirs. Je suis majeur et vaccinée. Et heureuse surtout ! Refuser que je sois avec Adriel c’est comme me refuser le bonheur d’être aimé. « Je t’aime » « Je t’aime encore plus » Que je murmure sur ses lèvres.
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On partage une danse, puis deux. Encore plus amoureux que jamais. Les belles paroles de Vianney nous bercent. « Tu m’écriras le titre sur mon téléphone tantôt, s’il te plaît? » Mon sourire s’élargit tandis que je lui fredonne les paroles dans le creux de l’oreille. Je connais leur signification contrairement à lui. Je dois avouer que ça m’amuse assez de voir qu’il ne comprend rien. Puis je pose mes yeux sur les siens en lui disant que je lui offrirai tout ce qu’il voudra. « Tout ce que je voudrai, mmmm? » Adriel se penche sur mon cou pour y déposer de doux baiser. Ça me chatouille. Je ris comme une enfant. J’aime qu’il soit tactile comme ça avec moi. Il s’attarde sur mon lobe. Je remonte ma cuisse naturellement. Voyant que ça devient un poil plus intime, je murmure discrètement qu’on devrait patienter encore un peu pour ce genre de choses. Il abdique sans rechigner. Conscient que nous ne sommes pas seuls sur ce bateau. Dommage…. Notre repas succulent repas nous attend. On même le droit à l’illumination de la tour Eiffel. Adriel se place derrière moi pour apprécier le spectacle. Je ne pouvais pas espérer une meilleure soirée. Ma tête se penche contre la sienne. On profite de l’instant.
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Je me laisse tomber sur notre grand lit royal. Monsieur Mayers ne se fait pas prier pour s’étaler sur moi. Il voudrait que je lui dévoile mes rêves. Mais mon rêve c’est lui … C’est lui qui me fait rêver chaque jour un peu plus. « Ah oui? » Il attrape ma lèvre inférieure entre ses dents pour me provoquer. Je referme alors ma bouche sur la sienne avant de me libérer. « Exactement ! Et y a plein de façons de le faire » À lui de les deviner. Je compte tout lui dévoiler non plus. Ça serait trop facile. Il pense pouvoir me garder prisonnière de son étreinte. - y a pire comme prison - Mais ça serait me sous-estimer. Je dégaine mon arme fatale qui n’est autre que les chatouilles. Je sais que ça fonctionne toujours avec lui. Adriel finit par rouler sur le côté en riant. VICTOIRE. De suite je me faufile dans la salle de bain pour me débarrasser de ma robe et me mettre plus à l’aise dans une nuisette. Je souris en le voyant me rejoindre pour un brossage de dent. J’en fais autant en relevant mes lèvres pour brosser mes incisives. Le dentifrice dégouline le long de ma bouche. So sexy. Ça me fait marrer. Je crache le surplus dans le lavabo puis je colle mes lèvres toutes plein de dentifrice sur sa joue en riant. « My love » J’adore l’embêter. Surtout quand il a les mains occupées. J’emprisonne de l’eau dans les miennes pour me rincer la bouche. On rejoint tous les deux la chambre pour un repos bien mérité. Je doute qu’on fasse des folies de notre corps ce soir. La fatigue est trop importante. Parfois, juste un câlin c’est suffisant pour être comblé.
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Dimanche 27 juin Les notes de sa guitare me tirent gentiment hors de mon sommeil. Timidement j’ouvre les yeux pour le saluer de la plus douce des façons. Cette mélodie je la connais. D’ailleurs, je ne peux m’empêcher de chanter ses paroles que je connais par coeur. Assise en tailleur, je lui offre une petite interprétation privée, rien que pour lui. Ma voix n’est pas échauffée mais ça sonne bien quand même. Nos lèvres viennent se joindre irrémédiablement. Il me faut mon bisou du matin. Je lui chante maintenant un refrain en anglais pour qu’il comprenne le sens de la chanson. Addie bugue total quand ça parle bébé. Je pouffe en mettant ma main devant ma bouche. Il n’est pas question de ça pour le moment. On vient à peine de se remettre ensemble. Et je ne sais pas si je suis prête encore… J’ai toujours Gabi qui reste dans un coin de ma tête. J’aurai l’impression de le/la remplacer. Je veux pas. « C’est quelque chose qui te dérangerait ? » Que je demande, innocente. Je suis curieuse de savoir. Je lui ai déjà posé la question à l’époque. Mais ça c’était avant. « Pas tout de suite mais genre … plus tard ? » 1an…2ans. Peut-être plus. On rit en coeur quand j’ose une note avec sa guitare. C’est laborieux. Il faut vraiment que je m’entraîne. Mes émeraudes se figent en voyant ce superbe Cadenas portant le Manders en toutes lettres. Magique. La typo est parfaite. « Tu trouves? » « J’en suis sûre » Adriel ne m’a jamais déçu question cadeau. Il me connaît par coeur. Ce cadenas représente parfaitement bien notre amour. « Un peu de moi, un peu de toi. Ça serait vraiment cool. » J’arque mon arcade en le regardant. Je pourrais presque croire qu’il parle d’enfant. Un sourire s’étire sur mes lèvres.. « Un somptueux mélange » Pas sûre que je parle du cadenas … Porter son enfant, ça serait juste un privilège à mes yeux. Toujours entre mes mains, j’observe notre précieux en lui demandant si on va le fixer aujourd'hui sur le pont. « Duh, qu’est-ce que tu crois » Parfait. Pour ensuite grimper la tour Eiffel ? « Et voilà notre cardio » Hmm… Je repose le cadenas sur la table basse. Je le libère de sa guitare. « Pour le cardio j’ai autre chose en tête » Hier soir on est été claqué mais là … « Explique-moi en détails, veux-tu… je ne veux rien manquer » A califourchon sur mon homme, je retire ma nuisette sans faire de détails. « Oh my God… » Je le dévore des yeux en mordillant ma lèvre. A ses yeux, j’ai l’impression d’être la plus belle sur l’hémisphère. « Mmmm… » Penché sur son visage, je lui souffle que j’ai envie qu’il me fasse l’amour, là maintenant. Je précise, même si je pense qu’il avait compris. « Hann » Ça m’échappe quand il pose sa bouche sur mes seins. Mon talon d’Achille. « J’ai envie de te faire l’amour » Sans perdre de temps, mon amoureux retire son caleçon pour avoir le privilège de se glisser en moi. Chaque fois qu’il le fait, j’ai l’impression que tout mon corps explose de plaisir. On a juste le temps de se mouver l’un contre l’autre deux trois allés retours avant que le majordome ne fasse irruption dans notre suite. Ni une ni deux je joue les endormies en restant allonger sur Adriel. Une vraie torture de se couper en si bon chemin. Discrètement je rouvre les yeux pour interroger Adriel. Est-ce que c’est son idée ce petit-déjeuner ? « Oups. Oui, hier soir » Je mord ma lèvre pour réprimer un rire. La situation est si rocambolesque que s’en est drôle. Le gars quitte enfin la chambre. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
Didi décide de me rejoindre sur le lit. Je n’hésite pas une seule seconde à me blottir dans ses bras. Même si on colle un peu après tous ces efforts. « On fait une sieste? » Je me cache contre son torse en riant. « Carrément ouais » J’ai juste envie de profiter de l’après sexe. Ce moment où tout vous semble beau et agréable. « On était observés » Je relève la tête pour voir qui est l’intrus. Je glousse en voyant sa peluche. « Il faut lui présenter Miss Hugs. Ils vont faire pleins de câlins eux aussi » J’imagine déjà nos deux peluches réunis sur … notre lit. Mon doigt glisse sur sa mâchoire puis sur son menton. Le regard amoureux, je l’observe. « Je t’aime » On s’accorde un petit quart d’heure de mini sieste pour ensuite partager une douche câline à deux. Pas le temps pour un bain hélas.
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« Erin, cheeeeese » Je suis concentrée sur les milliers de cadenas que j’ai sous mes yeux. Je prend plaisir à lire les petits messages sur chacun d’entre eux. Je trouve ça si mignon. Il y a des demande en mariage, l’annonce d’un bébé, des amitiés aussi. Y en a même un en forme de patte de chien. Apparement cette personne à perdu son animal … c’est une manière de lui rendre hommage et de sceller leur amour. C’est triste et beau à la fois. Le regard d’Adriel pèse sur moi. Je lui fais une grimace pour l’embêter. « Okay, une sérieuse maintenant. » Mais je continue d’enchaîner les grimaces en louchant et en tirant la langue. Il croyait vraiment que j’allais obéir. « T’es pas drôle » J’en refais une autre en me faisant deux oreilles avec mes mains. Le pauvre. J’ai toujours été ‘un peu’ gamine sur les bords et j’ai pas l’intention de changer. Je pense que c’est ce qui fait qui fait ma personnalité. Je sais m’arrêter aussi. La preuve, j’offre un joli sourire à mon chéri. Il me rejoint pour sceller notre cadenas. Je glisse l’anse à travers le grillage. Puis j’abaisse celle-ci pour le verrouiller. « Unis pour la vie, pas le choix » « Pour pour l’éternité et plus encore » Sa main se pose sur ma joue. Je reproduis son geste avec ma main en lui souriant. « Je t’aime pour la vie » Mon autre main se pose sur le cadenas également. Nos doigts se frôlent. J’ai l’impression qu’on vient de passer un autre cap. Comme si cette promesse sonnait..différent. « On va grimper la Tour Eiffel? On ira se chercher des trucs après pour se faire un pique-nique… » Je hoche la tête pour lui donner une réponse positive. Adriel me mitraille de photos. C’est un plaisir pour moi de prendre la pose. Indirectement ça me fera des tas de souvenirs à moi aussi. Je demande à des passants qu’ils nous prennent en photo ensemble aussi. En haut de la tour Eiffel j’ouvre grand les bras, face au vent. « Paris je t’aimeeeee » Je m’exclame dans la langue de Molière. Je me retourne sur Adriel en me mordillant la lèvre. « Je t’aime encore plus » Faussement timide je lui saute au cou en riant. On termine sur l’herbe, au pied de la dame de fer. La vue est splendide. Un jambon beurre et un croissant typiquement français pour ce repas. Même leurs casse croûte sont délicieux hmmm. Cap sur le sacré coeur. Je grimpe les marches en courant. « Le dernier arriver devra un massage à l’autre » Je peux pas m’empêcher de rire. J’ai un peu tricher en partant avant lui. Mais il a des jambes plus grandes aussi … My god, j’avais pas vu que c’était si haut. Je m’essouffle à la moitié. Quelle idée d’avoir mit une robe aussi … On passe les portes de ce somptueux monument. J’ai le souffle coupé, et pas seulement pour ma course. Le regard rivé sur l’immense mosaïque. La coupole est magnifiquement décorée. Wouah ! J’aurai vraiment été déçue de rater un si beau spectacle. « C’est magnifique » Un mariage ici ça doit être un truc de dingue. Je n’oublie pas de faire un signe de croix face à Dieu. Question de respect. Je suis pas particulièrement croyante. Même si ça m’arrive de prier quand un de mes proches est malade. Ou de faire un vœu quand l’occasion se présente. En voyant les cierges, je m’avance dans l’intention d’en allumer un. Ma gorge se noue un peu. La pression de mes doigts dans la main d’Addie se resserre. J’ai besoin de sentir qu’il est là. Mais je me détache tout de même pour me saisir d’une bougie que j’allume à l’aide des autres déjà allumées. Je la tiens dans mes deux mains. Les yeux clos face à la vierge, je fais une prière silencieuse pour implorer son pardon. Je lui demande d’accepter mes excuses et de me laisser une seconde chance de porter la vie une seconde fois. Je promet que cette fois je ne renoncerais pas à être mère. Qu’importe les conséquences. Une petite larme perle au coin de mes yeux. L’émotion certainement. « Amen » Doucement je pose le cierge à côté des autres. Et je fais un pas en arrière pour rejoindre Adriel. Je lui adresse un petit sourire pour le rassurer. Tout va bien t’en fais pas. Mes lèvres se posent sur sa joue. Je me sent plus légère. On quitte la basilique religieusement. En descendant les marches j’aperçois un manège de petits chevaux en bois. Aussitôt mes yeux pétillent d’envie d’aller y faire un tour. « On va faire un tour ? » Avant qu’il réponde, je suis déjà grimpé sur un cheval comme une amazone. « Allez vient ! Je ne tomberais pas cette fois-ci » Je tire la langue pour le taquiner. Le manège commence à tourner. On monte est on descend au rythme des chevaux. Tout ça bercer dans une musique burlesque. J’enroule mes bras autour de la barre qui maintient ma monture en souriant tendrement à ma moitié. Ce voyage avec lui me laisse entrevoir une vie à deux avec lui. Pour le moment aucune fausse note. Il y en aura sûrement. Mais ça ne m’effraie vraiment pas.
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Jeudi 1 juillet Nous voilà déjà en train de faire nos valises. C’est passé trop vite. « J’ai pas vue le temps passé. Promet moi qu’on reviendra » Je fais une moue tout en le regardant. Je me sens déjà nostalgique de partir. Mais toute bonne chose à une fin. En abuser ça ne serait pas raisonnable. J’ai ma clinique, ma famille, mes amis qui m’attendent là bas. Impossible de fermer mon bagage. J’ai acheté trop de fringues dans les boutiques de la capitale. Sans parler des cadeaux que j’ai acheté pour tout le monde. Déterminée, je m’assoie dessus pour faire contre poids et facilité le zip de la fermeture. « Et voilààààà » Fière de moi, je prend la pose deux secondes pour savourer ma petite victoire.
Le nez sur le hublot, j’observe Paris s’éloigner, un peu triste. Quand l’hôtesse vient nous demander quel film nous voulons voir, je lui dis « I love Rosie » sans hésiter. Adriel ne l’a pas vue en entier. « Tu t’endors pas cette fois » Je le regarde d’un air amusé. Ça ne me dérange vraiment pas de le voir une deuxième fois. Les bonbons sont évidemment de mise. Ma main vient piocher une fraise que je fais galoper le long de son bras. « Tagada tagadaaaa tagadda miam miam » Je lui met dans la bouche en riant. Le film commence. Ma tête vient s’appuyer contre son épaule. Je plie mes genoux contre mon ventre. « On peut avoir un plaid s’il vous plait ? » L’hôtesse nous ramène de suite une couverture toute douce. Je m’emmitoufle dessus avec Addie. Je crois que cette fois c’est moi qui risque de m’endormir …
« …Bienvenue à Brisbane, il est 14H00. Température extérieure 19°c. Merci de laisser vos ceintures attachées jusqu'à l’arrêt complet. Nous espérons que vous avez passer un agréable voyage. Merci d’avoir choisit notre compagnie » J’ouvre les yeux en fronçant les sourcils. Il est trop tôt à mon goût. Ma tête disparaît sous le plaid illico. J’ai toujours eu le réveil délicat. Le décalage horaire est juste horrible. Je veux retourner à Paris please. Je grogne quand Adriel tente de me sortir de là. « Maiiisss heuuuu !!! J’ai pas assez dormi » J’ai du dormir presque tout le trajet. A part ça tout va bien ! Heureusement j’ai vu le film à l’allée. On est les derniers à quitter l’avion. Premier truc que je fais : Allumer mon portable. Les notifications s’affolent. Tellement que j’ai plus aucune maîtrise. J’ai une dizaine d’appels en absence, plusieurs messages vocaux. Je colle mon téléphone à l’oreille pour écouter. « Mademoiselle Sanders, le poulinage ne devrait plus tarder. Venez dés que vous pouvez » Je me fige quand je réalise que mon poulain est sur le point de venir au monde. « JE VAIS ÊTRE MAMAN !!! » Mon portable m’en tombe des mains. Je ne réalise pas le sens de ma phrase. Sur le coup je suis tellement surexcité que pour moi ça me paraît évidemment que je parle du cheval. What else ? Je récupère mon téléphone et attrape la main de mon amoureux pour qu’on accélère tous les deux le pas vers le parking. Y a pas une minute à perdre. « La mise-bas va commencer. Il faut qu’on se dépêche. Viteeeee » Bizarrement je me sent plus fatigué du tout. Le propriétaire d’Epona m’a appelé y a moins d’une heure. Ce n’est pas trop tard. Je jette ma valise dans le coffre et m’assois place passager en mode éclair. « Dépêche !!! On doit faire un détour à la clinique pour que je récupère ma mallette » Je ne tiens plus en place. Notre retour à Brisbane est rocambolesque. Lorsque je vois l’enseigne du centre équestre, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles. J’attrape ma trousse et cours jusqu’à l’écurie sans attendre Adriel. Epona est allongé dans son box. « Désolée pour le retard. J’ai eu un contre temps » J’étais en voyage à Paris très cher. Excusez moi tu peux haha. Blague à part. Concentration sur la future maman. « Tout doux ma belle, ça va bien se passer. » J’enfile mes gants et l’examine en long, en large et en travers. Sa vulve est déjà toute dilatée. Les contractions sont régulières. Deux petits sabots font leur apparition. « Regarde Addie. Baby Manders arrive » J’ai l’impression qu’il n’ose pas regarder. Pour aider Epona, je saisis les antérieurs de son poulain pour le tirer vers moi. Après moult effort, je découvre enfin ma future monture. Avec de la paille, je frictionne son petit corps pour le stimuler mais aussi le réchauffer. Avec sa robe palomino je me sent chanceuse. Cette couleur et peu commune. Il est magnifique. Son petit museau encore tout tremblant pointe vers moi. Je pose mes deux mains sur ses joues en souriant tout émue. « Bienvenue au monde Orion » C’est le nom que j’ai choisis pour lui. En référence au chasseur mythologie grecque réputée pour sa beauté et sa violence. La légende raconte qu'il fut transformé en un amas d'étoiles par Zeus, donnant son nom à la célèbre constellation d’Orion. Et je sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que les étoiles sont l’image même de mon union avec Adriel. Ça me semble logique que le cheval qu’il m’offre porte ce nom. Avec la plus grande des douceurs, je lui caresse le chanfrein en fixant mon amoureux. « Tu viens m’aider à soulever ton fils mon amour ? » Il faut qu’il boive son premier lait. Pour ça, il faut l’aider à ce mettre debout. La première fois et toujours un peu compliquée. Les chevaux naissent avec des membres immenses. C’est disproportionner avec le reste de leur corps. On dirait des girafes. Chacun de notre côté, on le tient en équilibre. J’en profite pour voler un baiser à Addie en riant de bonheur. Chaque jour à ses côtés me semble encore plus beau. Paris…maintenant Orion. C’est quoi la prochaine étape ?
Samedi 26 juin 2021 Sur notre petit nuage à Paris comme ça, c’est dur d’imaginer qu’il faudra revenir à Brisbane et, oui, éventuellement le dire à Elias. Plus tard, ça me va aussi, hein. En fait, plus tard c’est, mieux c’est. Sa réaction m’inquiète un peu, mais jamais je ne le laisserais se mettre entre nous deux. Pourtant… est-ce vraiment à moi de lui avouer? Ce n’est pas mon frère, là. « Ça passera mieux si c’est toi. » J’en doute… mais si c’est ce qu’elle veut, je le ferai. Un jour. « La dernière fois que je lui ai présenté un mec ça ce n'est pas …Super bien passer. » Je fronce les sourcils; est-ce supposé me rassurer et m’encourager à être celui qui le lui annoncera? Ahah. Bien sûr, je me doute qu’elle parle de Nel. Mes points se serrent. Le souvenir de quand elle m’a textée pour que je vienne la chercher chez elle — chez son frère — me revient en tête. Elle est arrivée dans ma voiture les yeux plein d’eau et rouges. J’ai failli entrer à l’intérieur et… je ne sais pas. C’est quand même son frère. Je sais juste que j’étais fou de rage contre lui de lui faire ressentir ça. Je me suis contenté de nous conduire chez moi, dans mon ancien studio, et de lui préparer un chocolat. On a passé le reste de la journée à regarder des films, collés sur le divan, jusqu’à ce que, comme à notre chère habitude, on finisse par s’endormir. Une chance que mon divan est confo, sérieux. Les petites mains d’Erin se posent sur les miennes. Je tente un sourire rassurant, mais c’est plutôt difficile. Je vais mourir, tué par le grand frère de ma petite amie. Chouette. « Il y avait plusieurs facteurs qui rentraient en compte. Nel est beaucoup plus vieux que toi. Elias n’a jamais accepté ça. Toi t’es beaucoup plus jeune. Et je ne suis pas enceinte. Tout va bien. Y a pas de raisons qu’il se fâche. Je sais que dans le fond il t’a toujours plus ou moins apprécier. » Un de mes sourcils se lève bien, bien haut. Surtout à cause de cette dernière phrase, parce que j’en doute quand même un peu. « Mmmm… », je fais, peu convaincu. « On verra bien. Mais, juste au cas… » Une lueur malicieuse et dramatique danse dans mes yeux. « Si jamais, promets-moi que tu t’occuperas de Peter Quill et de Rocket s’il m’arrive quelque chose. » Ses pouces caressent le dos de mes mains et elle me sourit, sourire auquel je ne peux pas m’empêcher de répondre. Il est contagieux, c’est pas de ma faute. « Je serais avec toi. Je te laisserais pas seul » Mes lèvres s’étirent davantage. Qu’est-ce que je l’aime, cette fille. Je hoche doucement la tête à ses paroles, puis me penche pour poser mes lèvres contre les siennes. « Je t’aime encore plus » Bonheur.
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De retour à notre chambre royale, je m’étale sur elle pour la sentir encore proche de moi et je refuse catégoriquement de la laisser se lever. Ses paroles me font l’effet d’un feu dans mon bas-ventre, j’ai bien l’intention de découvrir ce qu’elle a en tête… dans son rêve et tout et tout. « Exactement ! Et y a plein de façons de le faire » Je ne sais pas comment je suis censé me dégager de sur elle quand elle me dit des trucs comme ça. Mais Erin parvient à ses fins avec une arme que je ne lui connais que trop bien, les chatouilles. Je suis forcé d’abdiquer et me retrouve sur le dos en riant. Elle est en nuisette quand je la rejoins dans la salle de bain et je n’arrive pas à détacher mes yeux de ses jolies courbes. Je suis tellement hypnotisé par ses faits et gestes que j’en oublie presque de me brosser les dents et manque de m’étouffer en riant quand je vois le dentifrice couler sur son menton. Instinctivement, mon pouce passe dessus pour en enlever alors qu’elle se marre. « Erin! » Je roule des yeux, amusé. « Très classe, mon amour. » C’est loin de me dégoûter, on s’entend. Impossible. Je reprends mon brossage de dents plus vigoureusement et ma meilleure amie pose ses lèvres sur ma joue. C’est tout mouillé. Spécifiquement de dentifrice. « My love » Son rire résonne à mes oreilles et je me passe le dos de la main sur la joue en souriant. Rien de ce qu’elle fait ne me répugnera, j’espère qu’elle le sait. Une grimace se pose toutefois sur mes lèvres parce que, drama, c’est tout. Elle finit par me rejoindre dans le lit, mais c’est la fatigue qui l’emporte ce soir. Ce n’est pas pour autant que je me sens moins au Paradis.
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Dimanche 27 juin. Je profite du sommeil d’Erin pour commencer à pratiquer cette fameuse chanson en français sur laquelle nous avons dansé hier. Il y a un je-ne-sais-quoi de totalement attirant et qui me rend curieux d’en entendre plus. Erin finit par se réveiller et capte tout suite ce que je suis en train de jouer, et bien sûr elle se joint à moi sans difficulté. Elle va même jusqu’à me traduire les paroles dans notre langue natale pour que je suive d’autant plus, mais mes joues s’enflamment légèrement lorsqu’il est question de bébé. Ma meilleure amie semble remarquer parce qu’elle pouffe en mettant sa main devant sa bouche. Rien ne lui échappe. « C’est quelque chose qui te dérangerait ? » Sa question me prend par surprise. Ce n’est pas la première fois qu’elle me demande un truc du genre… À l’époque, avoir des enfants était un projet ultra futuriste. Je voulais voyager, vivre toutes sortes d’expériences avant; être père et avoir la sensation de faire exactement ce que mes parents voulaient pour moi me terrifiait. (On s’entend que bon, ils ne voyaient pas leur fils être papa à dix-huit ans non plus, mais direct après l’uni, qui sait.) Aujourd’hui, j’ai vécu tout ça, mais bon, je ne me verrais pas être père demain non plus. Chaque chose en son temps. « Pas tout de suite mais genre … plus tard ? » renchérit-elle en voyant que je ne réponds pas. J’ai l’impression que c’est un sujet délicat… à cause de tout ce qui s’est passé dans les derniers mois. Je sais à quel point ça l’a affectée, toute cette histoire d’avortement — normal —, même si tomber enceinte n’était pas intentionnel. Je ne suis pas certain de ce qu’elle pense de tout ça en ce moment, de la maternité je veux dire. Je hoche doucement la tête. « Oui… plus tard. » L’idée d’avoir un enfant avec elle, ma meilleure amie, mon âme soeur… cette idée me fait rêver autant qu’elle me semble ultra lointaine. Je ne me sens pas prêt et… je n’ai pas envie de partager Erin avec un autre être humain pour le moment, aussi égoïste ça semble. Elle me tire de mes pensées en osant une note sur ma guitare. Ça nous fait rire en coeur. Son regard se pose alors sur le cadenas que j’ai posé à côté de sa table de nuit. « J’en suis sûre » Un sourire soulagé étire mes lèvres. Dans notre nom de famille rien qu’à nous, il y a un peu d’elle et un peu de moi. C’est parfait. Erin semble perplexe, mais elle finit par sourire. « Un somptueux mélange » Le regard amoureux, je passe une mèche derrière ses oreilles. J’ai l’impression que ça va plus loin qu’un simple nom, mais je n’ose pas faire de commentaire. Un jour…Aller fixer le cadenas sur le Pont des Arts est une évidence, et grimper la Tour Eiffel aussi; ça fera notre cardio, tiens. Moi qui suis habitué d’aller courir chaque matin… Bon là, on a autre chose pour le cardio de toute manière. Et justement: « Pour le cardio j’ai autre chose en tête » Mon coeur se met à battre bien vite dans ma poitrine et ma respiration s’accélère. Débarrassé de ma guitare, nos corps peuvent enfin être l’un contre l’autre sans barrière autre que sa nuisette et mon caleçon. Mes yeux s’agrandissent quand elle se dévêtit. S’il y a bien une personne plus belle qu’Erin en nuisette sexy, c’est Erin dans son entièreté, nue, qui s’offre à moi comme ça. « Mmmm… » Ses paroles et ses envies me font bien vite perdre la tête et je laisse aller mes lèvres contre ses seins. « Hann » J’adore l’entendre gémir à cause de moi. Je lui avoue en retour que j’ai bel et bien envie de lui faire l’amour, le désir était bel et bien là hier soir, mais on l’a fait taire un moment parce que nous étions trop épuisés pour l’assouvir. Ce matin, il redouble d’ardeur. Je me retrouve bien vite en elle, c’est déjà si bon, mais on est interrompus par le majordome qui nous apporte le petit-déjeuner. Une envie de rire me prend alors qu’Erin fait semblant de dormir sur moi. À sa question, j’admets — et je me rappelle — que j’ai commandé le repas hier soir en l’attendant dans le lit. Oups. Ça semble l’amuser plus qu’autre chose. Le gars s’en va enfin et on ne se retrouve que tous les deux de nouveau.
Ayant retrouvé juste assez d’énergie, je rejoins ma meilleure amie sur le lit et l’invite à venir s’installer dans mes bras comme j’aime tant qu’elle le fasse. Ça me fait encore tout drôle de me dire que cette fois-ci, elle se blottit dans mes bras non comme simplement ma meilleure amie, mais ma petite amie aussi. J’ai l’impression que ce n’est qu’une sorte de rêve, un spécial Paris, et que tout redeviendra “à la normale” lorsqu’on reviendra à Brisbane. Une sieste s’impose. Je suis tellement bien que je n’ose pas bouger. Erin enfouit son visage contre mon torse et son rire parvient jusqu’à mes oreilles. « Carrément ouais » Sauf que juste avant de fermer les yeux, mon regard se pose sur ma peluche d’enfance qui semble nous regarder avec ses grands yeux brillants. « Il faut lui présenter Miss Hugs. Ils vont faire pleins de câlins eux aussi » Je ris contre les cheveux de ma copine. « Dans le temps de le dire, ils auront plein plein de progénitures à huit bras, on saura pas où les mettre », je blague, avant de prendre des couleurs en réalisant que je viens peut-être de sous-entendre un truc. Bien sûr que je veux des enfants avec elle… juste pas tout suite. Son doigt glisse le long de ma mâchoire et s’arrête sur mon menton. « Je t’aime » Une vague de chaleur m’emplit. Ses mots résonnent encore à mes oreilles; on se dit des je t’aime depuis longtemps, mais ça fait tellement du bien de l’entendre de cette manière-là, en sachant qu’elle éprouve pour moi ce que j’éprouve pour elle. Je laisse ma main passer sur son dos et dessiner toutes sortes de trucs abtraits alors que mes paupières se font de plus en plus lourdes. On s’accorde une quinzaine de minutes, puis elle m’entraîne vers la douche et je ne me fais pas prier. Cette fois-ci, c’est ensemble qu’on dessine des étoiles sur la paroi de la douche.
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Je tente de prendre des photos d’Erin pour capturer ce moment qu’on est en train de vivre sur le Pont des Arts, mais elle m’adresse grimace après grimace et, oui, elle est toujours belle peu importe les expressions qui peuvent passer sur son visage, mais j’aimerais bien une photo un peu plus sérieuse. Ben avec un sourire, je veux dire — son sourire que j’aime tant et qui me fait fondre à chaque fois. Malgré ma demande, Erin continue avec ses grimaces et je roule des yeux en riant, ne m’empêchant tout de même pas de prendre des photos d’elle. « T’es pas drôle » Je lève un sourcil. « S’il te plaîiiiiit Riri, juste une. » Mais c’est comme si j’avais parlé dans le beurre et elle ajoute même deux oreilles avec ses mains. Je suis pour abandonner — de toute manière, je chérirai ces photos tout autant —, lorsqu’elle m’offre enfin un sourire tout normal, ce qui me fait sourire en retour. « Boooooon, c’était pas si compliqué », je la taquine avant de lui tirer la langue. Je m’accroupis à côté d’elle et passe mon index sur ses lèvres. « J’aime tellement ton sourire, tu sais », j’admets avant de poser mes lèvres délicatement sur les siennes. Elle verrouille le cadenas et lève ses deux émeraudes sur moi. Une autre vague de chaleur m’envahit, c’est infiniment agréable. « Pour pour l’éternité et plus encore » Ses mots font battre mon coeur un peu plus vite. Est-ce réel, tout ça? Ça me semble parfois beaucoup… beaucoup trop beau pour être vrai. Ému, je pose ma main sur sa joue et Erin en fait de même. « Je t’aime pour la vie » « Je t’aime pour la vie… et plus encore », je souffle en sentant ses doigts frôler les miens sur le cadenas. Chacun de mes mots est empreint de la plus grande sincérité. J’ai envie de me pincer rien que m’assurer que je ne rêve pas, mais je propose plutôt qu’on aille grimper la Tour Eiffel. Sur le chemin, je prends ma meilleure amie en photo encore et encore, elle semble tellement dans son élément, ici, dans la capitale française. C’est un peu tendu que je prête mon appareil à des passants à qui Erin demande de nous prendre en photo. D’un côté, je déteste prêter mon précieux à des inconnus, ou n’importe qui à part quelques rares personnes dans ma vie, mais d’un autre, je veux des photos de haute qualité en termes de pixels, alors je cède. Mon bras passe autour de la taille d’Erin, on sourit, je me penche pour embrasser sa joue. On arrive enfin en haut de la Tour Eiffel et Erin écarte grand les bras en déclarant son amour pour la ville des amoureux. « Paris je t’aimeeeee » M’enfin, je crois, pour le peu de français que je connaisse. Un délicieux vertige me prend lorsqu’elle se tourne ensuite vers moi en se mordillant la lèvre. « Je t’aime encore plus » Je pose un pied en arrière pour ne pas tomber, en riant, lorsqu’elle me saute au cou. Mes mains se posent dans le bas de son dos. « Et moi encore plus. » J’aime bien la taquiner, je ne sais pas si ça paraît. Mais mon amour pour elle est si grand, indescriptible… De retour sur la terre ferme, on passe se chercher un lunch et on s’installe directement sur l’herbe. C’est ensuite au tour du Sacré Coeur de faire l’objet de toute notre attention. La vue est magnifique d’en bas, alors je n’imagine pas d’en haut. Erin y va à fond en se mettant à courir dans les escaliers. « Attends-moi! » je m’exclame en riant, avant de la suivre. « Le dernier arriver devra un massage à l’autre » « Deal! » Sauf qu’elle est partie un peu avant moi. « Hey!! Tricheuse! » Rire n’est pas trop l’idéal pour monter les escaliers il faut dire. Je la rejoins peu de temps après, l’avantage d’être un peu plus grand. À environ la moitié, elle s’arrête à la moitié. J’ai bien beau courir tous les matins (ou presque), je suis déjà essoufflé moi aussi. Ça ne m’empêche pas de soulever Erin de terre pour faire un petit bout jusqu’en haut. Une fois l’ascension terminée, je me laisse tomber sur les fesses, le front perlé de sueur. Mon index appuie sur le bout du nez d’Erin. « Mademoiselle Manders — » Oups, c’est sorti tout seul. « — vous me devez au moins trois massages », je lance en souriant d’un air espiègle. « Et moi je vous en dois quatre, pour le simple fait que vous faites battre mon coeur à la chamade. » J’agrippe doucement sa main pour la poser sur mon torse. Mon coeur s’affole toujours.
Erin veut entrer à l’intérieur du Sacré Coeur et je ne résiste pas à la suivre. C’est absolument magnifique à l’intérieur. Et ma meilleure amie pense exactement la même chose. « C’est magnifique » Je hoche la tête doucement en regardant autour de nous, mes doigts enlacés avec les siens. Je l’observe faire un signe de croix, intrigué. À ce que je sache, elle n’est pas particulièrement croyante, du moins je sais que ce n’est vraiment pas de la même manière que ma grand-mère, par exemple. Celle-ci m’a déjà amené quelques fois à une messe quand j’étais petit, mais je crois qu’elle a vite abandonné quand elle a réalisé que j’étais incapable de me tenir tranquille. L’écho dans une église est fascinant pour un enfant, si vous voulez mon avis. Ça l’est encore pour un adulte de vingt-sept ans, mais cet adulte a la bonne conscience de ne pas tester la portée de sa voix, par respect pour les autres autour. M’enfin. Je fais quelques photos, puis mes pas s’accordent à ceux d’Erin, qui se dirige vers les cierges. Ses doigts se referment davantage sur les miens et, instinctivement, mon pouce caresse le dos de sa main. Je sens qu’il y a quelque chose qui la rend toute émue, mais je ne saurais dire quoi exactement. Je me tiens près d’elle lorsqu’elle s’avance jusqu’aux cierges et s’affaire à en allumer un. Se pourrait-il… Mon instinct me dit que ça a un lien avec… avec son bébé. Elle ne m’en parle pas vraiment d’elle-même de manière générale, mais je sais que ça lui trotte dans la tête régulièrement. Il y a des moments où elle se met à fixer le vide, complètement dans sa tête. Ça ne dure pas longtemps, mais une fois, je lui ai demandé à quoi elle pensait et elle m’a avoué que c’était à son enfant. En ce moment, elle fait à peu près la même tête. « Amen » Et comme de fait, quand elle se retourne vers moi, une petite larme trône tout près de sa fossette. Je passe le revers de ma main sur sa joue pour l’essuyer et lui offre un petit sourire que je veux réconfortant. Le sien se veut rassurant. Ses lèvres se posent sur ma joue. C’est tout doux. Je l’interroge du regard Ça va? Ses yeux semblent me dire que oui. Je la prends dans mes bras pour la serrer très, très fort, malgré tout. Je me détache pour m’avancer à mon tour vers les cierges, les bras le long du corps, car ne sachant pas trop quoi faire. Mais ayant observé ma meilleure amie allumer le sien, je fais de même. Salut… j’aimerais juste avoir un PlayStation 5… ahahah, je blague. M’enfin, ça serait cool. Mais c’est pas ça que je veux vous demander. J’étouffe un rire. Comment je peux être nerveux, même dans ma propre tête… Si quelqu’un m’entend, je veux juste qu’Erin aille ce qu’elle souhaite, peu importe ce qu’elle souhaite. Je me recule pour passer mon bras autour de la taille de ma copine. On quitte la basilique pour descendre tout en bas. « On va faire un tour ? » Je lève les yeux sur le manège qui s’impose devant nous. Mais Erin a déjà grimpé sur un des chevaux et j’éclate de rire. Je fais mine de partir. « Ah non, l’herbe là-bas m’a l’air franchement plus intéressante… » Un sourire malicieux en coin, je ne la quitte plus des yeux. « Allez vient ! Je ne tomberais pas cette fois-ci » Je l’imite quand elle me tire la langue. « Okay, okay… t’es mieux hein! » je la taquine. « Parce que uno, si tu tombes, je vais avoir l’air vraiment con à essayer de m’expliquer en français aux ambulanciers. » Et sans ajouter le fait que je n’ai juste pas envie qu’elle se fasse mal. Elle m’a fait une de ces peurs l’autre jour au centre équestre… J’ai bien cru qu’elle allait être paralysée pour le restant de ses jours ou quoi. « Et deuzio, je tiens à toi, c’est tout. » Je me place sur un cheval à mon tour, non loin de ma meilleure amie. La musique nous fait une sacrée ambiance. On se sourit tout le long. Je lui envoie même des bisous soufflés.
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Jeudi 1er juillet. « J’ai pas vue le temps passé. Promet moi qu’on reviendra » Je termine de fermer la fermeture éclaire de ma valise et m’approche d’Erin et la sienne en l’enlaçant. Erin, pas la valise. « Promis », je dis en posant mes lèvres sur les siennes, sur la moue qu’elle m’adresse. Je suis d’accord, ça a passé beaucoup trop vite. Je serais resté beaucoup plus longtemps. Mais on doit retourner à notre vie “normale”, avec nos obligations d’adultes et tout et tout… beurk. Ça me fait tout drôle de penser revenir à Brisbane en étant à présent en couple avec… la femme de ma vie. Ma personne, celle qui fait battre mon coeur depuis si longtemps. Une partie de moi a peur que la magie de Paris ne fasse plus effet quand on rentrera. Mais je chasse immédiatement cette pensée de ma tête, dès qu’elle y fait irruption. Ça ne fait pas de sens et je fais confiance à Erin. On s’aimera, à Paris comme à Brisbane. Moi aussi j’ai acheté quelques souvenirs pour nos proches, mais elle, sa valise déborde. « T’es trop généreuse, mon amour », je dis dans un petit sourire amusé. Lorsque je viens pour l’aider à fermer son bagage, elle choisit plutôt de s’assoir dessus et je roule des yeux, amusé. « Et voilààààà » Je lève la main pour lui faire un high five. « Trop généreuse », je répète en riant. Je n’ai rien contre ça, mais c’est une chance qu’on soit en jet privé. Ça lui aurait coûté cher à l’aéroport de ramener tout ça.
Erin s’installe tout près du hublot et moi, le nez dans son cou, les yeux rivés sur le paysage qui s’éloigne rapidement sous nous. « On reviendra », je lui promets. Lorsque l’hôtesse vient nous demander le film qu’on veut voir, je suis pour lui demander les choix lorsqu’Erin se prononce avant. « I love Rosie » « T’es sûre ça te dérange pas de le revoir? » Après tout, ça ne fait que quelques jours qu’elle l’a regardé. Et je pourrai toujours le voir plus tard, à l’appart. « Tu t’endors pas cette fois » Ça me fait rire. « Promis. » L’hôtesse nous amène tout plein de bonbons et de chocolat. Erin s’amuse de nouveau avec les fraises tagada et je ris de nouveau. « Tagada tagadaaaa tagadda miam miam » Ma bouche s’ouvre d’elle-même alors que sa main se rapproche de mon visage. Comme je le souhaitais, j’ai le droit à la fraise et mes dents se referment doucement sur le doigt d’Erin. « Chest bon », je dis en la regardant droit dans les yeux. J’attire Erin davantage contre moi alors que le film commence. Sa tête s’appuie sur mon épaule. Et dire qu’à l’aller Brisbane-Paris, on n’était pas encore un couple… ça me fait tout drôle. « On peut avoir un plaid s’il vous plait ? » qu’elle demande à l’hôtesse, qui ne tarde pas à revenir avec une couverture. Je prends bien soin de recouvrir ma meilleure amie avec, mais elle est en masse assez grande pour nous recouvrir tous les deux. Le film m’hypnotise. Je ne peux m’empêcher de nous voir tous les deux en Rosie et Alex. Non, mais à quel point c’est frustrant qu’ils se manquent constamment… La production n’est pas terminée qu’Erin s’endort, toute blottie contre moi. Mes doigts passent dans ses cheveux et mon menton a pris position sur le dessus de sa tête. Le film se termine et je me sens tout drôle. Dans le bon sens. C’est rassurant de savoir que Rosie et Alex terminent ensemble… Ouais, j’ai adoré le film. Je finis par m’endormir à mon tour, épuisé de ce merveilleux voyage dont je me rappellerai toute ma vie. Je ne vais jamais cesser, honnêtement, sincèrement, pleinement de t’aimer.
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Je me réveille bien avant Erin. Lorsque je lui demande, l’hôtesse me répond qu’on arrive d’ici une bonne heure et demi. Je n’ose pas réveiller ma meilleure amie pour la seule raison que je m’ennuie d’elle et de sa compagnie — c’est vachement tentant —, alors je m’occupe en faisant des aller retour dans l’avion pour dégourdir mes jambes, et en commençant à éditer mes photos sur mon ordinateur portable. Puis, le capitaine annonce qu’on amorce la descente et je me penche sur Erin pour m’assurer que sa ceinture est attachée et passer la mienne à mon tour. J’en profite pour tenter de la réveiller, mais comme d’habitude, ce n’est pas chose facile. Mes doigts tassent quelques mèchent de son visage pour caresser doucement sa joue. « Riri… » Elle remue dans son sommeil, grogne un peu, mais c’est tout. Alors je décide de la laisser dormir encore un peu, je suis faible. « …Bienvenue à Brisbane, il est 14H00. Température extérieure 19°c. Merci de laisser vos ceintures attachées jusqu'à l’arrêt complet. Nous espérons que vous avez passer un agréable voyage. Merci d’avoir choisit notre compagnie » Okay, pas le choix, là. Erin ouvre les yeux, mais disparaît immédiatement sous le plaid. « Eriiiiin », je dis en riant, avant d’arracher la couverture et de la mettre sur le côté, hors de sa portée. Cruel, je sais. « Maiiisss heuuuu !!! J’ai pas assez dormi » « N’importe quoi », je rétorque en éclatant de rire. Je frotte le bout de mon nez contre sa joue. « Le film était génial, j’ai adoré », je murmure contre sa peau. Alors qu’on rejoint ma voiture, Erin ouvre son téléphone et on entend ding ding diiiiiing à chaque fois qu’une notification rentre. « Je crois que les gens te croient disparue », je lance avec un sourire amusé. Son téléphone à l’oreille, elle écoute probablement un message vocal. Je m’arrête pour l’observer, car elle ne me suit plus; au contraire, elle a totalement figé et je n’arrive pas à déchiffrer son expression, jusqu’à ce que ses deux émeraudes s’illuminent. « JE VAIS ÊTRE MAMAN !!! » C’est à mon tour de figer, la bouche ouverte, incapable de dire autre chose que « euh… ». Mes yeux regardent automatiquement son ventre. Je ne comprends rien de rien. A-t-elle passé un test de grossesse à l’hôpital avant de partir et elle a le résultat? Je ne me serais pas attendu à une réaction de surexcitation par contre, considérant ce qui s’est passé il y a quelques mois. Mais merde… si elle est enceinte, qui est le père? Mon coeur se serre. Je me laisse traîner jusqu’à ma voiture sans résister, essayant de rassembler les morceaux de puzzle qu’il me manque. « La mise-bas va commencer. Il faut qu’on se dépêche. Viteeeee » La mise-bas, la mise-bas… AH. La vérité me frappe. Elle parle de son cheval. Celui que je lui ai offert, bien entendu. Sérieux, Adriel. « Ah… ahah. Epona va accoucher? » Le temps passe si vite, je n’y pensais plus. Dans ma tête, c’était encore si loin. Je m’installe derrière le volant et Erin, sur le siège passager. Elle semble avoir du mal à contenir sa joie. « Dépêche !!! On doit faire un détour à la clinique pour que je récupère ma mallette » « Okayyyy, c’est parti! » Je nous mène à sa clinique et l’attends dans la voiture pendant qu’elle court chercher ses affaires. Puis, on se dirige vers le centre équestre et il faut dire que c’est bien pratique avoir une Maserati. Je dépasse légèrement la limite de vitesse, et rapidement on arrive à destination. Erin ne m’attend pas, alors que je prends pas mal mon temps en me demandant ce que je m’apprête à voir. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre, alors qu’elle, c’est sûr que c’est loin d’être la première mise-bas à laquelle elle assiste. « Désolée pour le retard. J’ai eu un contre temps » Je pouffe en entendant la voix de ma meilleure amie un peu plus loin. Un contre-temps. « Tout doux ma belle, ça va bien se passer. » J’arrive à leur hauteur, mais préfère me reculer dans un coin pour observer… à distance. Je fige en voyant la… la… en tout cas, là où le bébé va sortir. Je jette de petits coups d’oeil rapides, quand même curieux, mais ayant l’impression que je regarde quelque chose de beaucoup trop… intime. Ça me fait bizarre, et pour être honnête… j’ai comme un début de nausée, là. « Regarde Addie. Baby Manders arrive » Mes yeux se posent brièvement sur la jument, tout de même curieux, et j’aperçois deux sabots. « Oh my God… » Je détourne aussitôt le regard. Baby Manders. Ça me fait sourire et chaud au coeur que ma meilleure amie lui ait donné notre “nom de famille”, mais je veux le rencontre après qu’il soit sorti. J’ose enfin garder le regard sur Epona et son poulain lorsque celui-ci est complètement né. Il a… une drôle d’apparence. Il est tout mignon quand même. « Qu’est-ce que tu fais? » je demande à la vétérinaire quand elle frictionne le corps du bébé cheval avec de la paille. Elle m’explique qu’elle est en train de le réchauffer et le stimuler. « Ah… » je fais, fasciné, les mains dans les poches, un peu mal à l’aise, ne sachant que faire de moi-même. Je ne l’avais jamais vue à l’oeuvre comme ça avec des chevaux. En fait, seulement avec Peter Quill et Rocket, c’est tout. Et bon, hein, ils ne peuvent pas avoir de bébés, eux. « Bienvenue au monde Orion » Je m’agenouille tout près d’eux, incapable de lâcher le poulain des yeux. J’en reviens pas… il y a quelques minutes, il était encore dans le ventre de sa mère. Je dégaine mon téléphone pour prendre Erin et son nouveau bébé en photo. « C’est joli, Orion », je commente. J’adore. Comme la constellation. J’ai hâte de lui poser davantage de questions à ce sujet, sur pour quoi elle a choisi ça — au lieu de Spirit comme je croyais —, mais je suis tellement absorbé par le moment que les mots n’en sortent pas. « Tu viens m’aider à soulever ton fils mon amour ? » J’aime toujours autant qu’elle m’appelle comme ça. Ça me semble surréel. Lentement, je hoche la tête pour agréer. Sous les instructions minutieuses de la blonde, je l’aide à soulever Orion. « Mon fils, hein », je lance en la regardant droit dans les yeux après avoir réalisé ses mots. Ça ne me déplaît pas du tout. Ses lèvres se posent sur les miennes rapidement. Son rire résonne à mes oreilles et j’aime tellement l’entendre rire… « Orion Manders, je t’assure que t’es tombé dans la meilleure famille qui soit. » Un peu prétentieux? Maybe.Mais néanmoins vrai.