≈ ≈ ≈ {good news} crédit/(gifhunts4all/tumblr) ✰ w/@Rose Grant
Tu sors d'un restaurant pour aller dans un café et même toi tu trouves cela un peu cliché. Mais, de façon surprenante, le déjeuner de cette semaine avec Trevante s'est plutôt bien passé. Il a été attentif, il t'a indiqué qu'il se cherchait un boulot dans une banque, histoire de ne pas rester sur la touche et occuper ses journées et tu lui as parlé des cours de danse que tu donnes dans Spring Hill. Tu ne lui as pas encore parlé de ta vie nocturne, et tu ne lui as définitivement pas parlé de ce gros emprunt fait à la banque et du bien immobilier que tu as acheté avec ta meilleure amie. Chaque chose en son temps, vous avez enfin de véritables conversations pendant lesquelles il ne te juge pas et écoute vraiment, considérant même ton opinion. C'est un bon début et tu ne veux pas ruiner la nouvelle image que tu as de ton paternel. Oui, c'est ce que tu te dis et sourire aux lèvres, tu enfonces tes écouteurs dans tes oreilles, lançant ta playlist de Led Zeppelin, décidant de te rendre au café à pied, parce que tu as le temps et que si tu pouvais te déplacer à pied dans tout Brisbane, tu le ferais. Tu avances à des foulées régulières, murmurant des paroles que tu connais déjà et tu arrives avec vingt minutes d'avance au café où tu as donné rendez-vous à Rose. Tu trouves une table proche de l'entrée et c'est plus fort que toi, tu commandes du thé avec deux sucres dedans, voulant rappeler à toi les derniers souvenirs de ton dernier voyage à Londres. Mais c'est bien le but de cette rencontre organisée avec Rose, te rappeler pourquoi Izzie et toi vous vous êtes lancées dans tout ça, oublier un peu les travaux, les prêts à la banque et se concentrer sur ce qui compte : la danse, le glamour, vous. Tu aperçois Rose du coin de l'oeil, immanquable avec sa coupe de cheveux parfaite et tu lui fais un signe de la main, lui offrant un sourire quand elle rentre dans le café et indiquant la chaise en fase de toi. "Hey... comment ça va ? Je ne savais pas ce que tu voulais prendre, mais on peut héler le serveur, il n'a pas l'air trop occupé." Tu te tournes vers le serveur, qui est accoudé au comptoir avec son téléphone portable en main, ce n'est clairement pas le moment le plus occupé de la journée. "Bon je sais que c'est toi la styliste, mais je suis quand même venue avec quelques idées..." Et tu n'es surtout pas venue les mains vides, ceci étant dit, tu t'empares de ton sac à dos, sortant divers magazines et autres photos, tout ce que tu as jugé nécessaire pour lui montrer ta vision des choses. C'est son domaine d'expertise après tout, tu n'y connais rien, toi tu te contentes juste d'acheter des mini jupes et de porter fièrement ta couleur préféré, à savoir le rose. "Les quelques boites dans lesquelles j'ai bossé ont toujours des uniformes super inconfortables et pas vraiment flatteurs pour les danseuses et..." Et le plus souvent dans des matières plus qu'irritantes et encore une fois, pas du tout flatteuses. Cela devrait être le contraire pas vrai ? Faire en sorte que les danseuses se sentent bien dans leur peau et quand elles bougent, malheureusement pas, ce sont souvent des hommes qui sont en charge de chose et du moment que vous montrez le plus de peau possible, c'est tout ce qui compte. "Mais je vais sûrement trop vite, tu veux peut-être commander quelque chose à boire d'abord ?" Tu t'es laissée emporter par ton entrain et tu réalises avec une seconde de retard que tu n'as pas laissé à Rose une seule chance de répondre ou même de véritablement s'installer. Toi, passionné ? Un peu seulement.
De ton duo avec Itziar, tu pensais être la plus excentrique, la plus loufoque, la plus folle dans ses idées. A travers ton esprit renfermant ton enfant, ton artiste et ton adulte, tu estimais légitime de croire à ta supériorité dans ces domaines. Mal t’en a pris. Tu t’en es rendue compte au quotidien depuis que vous êtes ensemble. L’espagnole est pleine de surprise. Et sa plus grande jusqu’à maintenant a été de se lancer dans la création d’un club nocturne avec sa meilleure amie. L’idée est ambitieuse. Elle est à son image. Loin de lui rappeler toutes les contraintes et difficultés de son idée, tu la soutiens. Tu l’encourages. Tu as toute confiance en sa réussite. Elle est déterminée et obtient toujours ce qu’elle veut. Après, il lui faudra sûrement plus que son sourire ravageur pour régler ses soucis. Ses soucis ne se nomment pas Rose. Elle ne peut les gérer aussi facilement. Plus que lui apporter des forces morales, tu as eu envie de t’impliquer dans son aventure. A ton échelle et connaissant tes capacités, tu as envisagé de créer des costumes pour les danseuses. Désirant lui faire la surprise, tu as contacté Lara, sa partner in crime dans ce projet.
Elle a été ravie de ton initiative. Elle t’a même confié qu’elle avait prévu de t’appeler pour cela. Les grands esprits se rencontrent comme on dit. Vous vous êtes fixées un rendez-vous dans un bar proche de chez toi. Avec du recul, tu aurais pu carrément lui proposer de venir discuter à ton appartement. Elle aurait pu profiter de tes cookies au chocolat. Ma foi, rien ne vous interdit d’y venir à la fin de votre échange. Vêtue d’une longue robe blanche à bandes verticales roses, à bretelles fines, tu marches en direction de l’établissement. Tes pas font résonner les légers talons de tes chaussures noires, indiquant ton passage en chemin. Ouvrant la porte, tu repères aisément Lara grâce à sa chevelure. Elle aussi a opté pour du rose même s’il est moins remarquable que le tien. Sourire aux lèvres, tu approches de sa table et t’installe sur la chaise en face d’elle après lui avoir claqué une bise sur chacune de ses joues. « Coucou. Oh ben je vais bien et toi ? Et sache que je prends toujours un jus de pomme avec une paille. » Tu n’aimes pas la routine sauf dans ton choix de boisson. Pourquoi changer quand on a dégoté sa favorite ? Sur le point d’héler le serveur, Lara dégaine son sac à dos. Elle est un peu speed. Elle s’est réellement bien trouvée avec ta princesse.
Tu inspectes les divers clichés qu’elle te tend. Des choses retouchées pour paraître parfait dans les magazines. Des images fausses qui poussent les jeunes filles vers un idéal sociétal erroné. De quoi les faire goûter au poison anorexique. « D’un côté, une stripteaseuse est pas censée garder ses habits sur elle très longtemps. Le confort sert pas à grand-chose pour finir par terre au bout de cinq minutes. » Tu glousses. Loin de toi l’envie de se moquer de sa profession. Encore moins de la réduire à montrer ses courbes sans fond. Tu reconnais l’art de s’effeuiller. C’est un métier qui demande de la rigueur. Il n’est pas permis à tout le monde de le faire. Hormis le fait d’être à l’aise avec son corps, être sensuelle durant son show est primordial. « A mon sens, le costume doit servir la danseuse et pas l’inverse. » Le vêtement avant l’humain. Il doit être l’élément principal du tout. Tu parles en tant que styliste. Tu as conscience que ton point de vue est subjectif. D’un hochement de tête, tu valides ses propos. Tu fais signe au serveur. Tu commandes un jus de pomme, insistant sur la paille. Reparti derrière son comptoir, tu reportes ton attention sur ton interlocutrice. A ton tour, tu dégaines ton matériel. Tu extrais ton bloc-notes et un crayon de ton sac à main. Tu retires tous ses documents et les poses sur une chaise sur sa droite. « Je marche à l’instinct. Dis-moi ce que tu souhaites dégager des danseuses. Il y a un thème dans votre club ? » Tu pars d’une ambiance pour créer et non d’un modèle. Tu ne tiens à reproduire quelque chose d’existant. Chacun est unique. Il est logique que tes œuvres le soient également.
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Quand tu as quitté les bancs universitaires il y a plus de deux ans de cela désormais, tu ne savais pas que ta route te mènerait ici. Absolument pas, tu te souviens avec une précision certaine des mots de ton père, ce dernier t’assurant que tu allais finir par le regretter et toi continuant ton bout de chemin, avec le cœur plus que lourd et aucun plan en tête. Il n’y a jamais eu un seul plan maintenant que tu y penses, juste une volonté profonde de te sentir un peu plus libre, de faire exactement ce que tu veux, quand tu le veux. Et cela est encore plus vrai lorsque tu t’élances sur une piste de danse, ou sur une scène et que tu peux te mouvoir au rythme de la musique, et laisser tes problèmes le plus loin possible. C’est un métier qui te convient parfaitement, et maintenant que tu es co-propriétaire d’un futur espace qui va te servir à t’exprimer encore plus, tu ne peux t’empêcher de te sentir fière. Et d’être un brin enthousiaste, tu as conscience de sauter un peu, métaphoriquement, sur Rose et tu t’excuserais si l’autre jeune femme ne répondait pas avec autant d’enthousiasme que toi, signe qu’elle est plus que partante. "Je note, je ne l’oublierais pas pour la prochaine fois." Tu hoches la tête et c’est une véritable promesse que tu lui fais, déjà prête à entrer dans le vif du sujet. Il te faut quelques heures comme cela, quelques heures loin du chantier, loin des travaux, loin des chiffres, pour te concentrer sur le plus important et ce que tu sais faire et ce que tu peux gérer. Si tu n’y connais absolument rien en cocktails et les consommations des autres, c'est le domaine d'Izzie. Cependant, tu as dansé dans suffisamment de clubs de la ville et des quelques alentours pour identifier les problèmes. Que Rose souligne toute seule, citant des évidences pour toi et tu ne peux t’empêcher de hocher la tête avec véhémence, ton sourire toujours bien en place sur ton visage, tandis qu’elle commande sa propre boisson. "Tu vois ? Tu as déjà mieux compris que la plupart des hommes avec lesquels j’ai bossé, je savais que c’était une très bonne idée." Tu en es même persuadée et tu comprends tout à fait quand elle te dit qu’elle fonctionne à l’instinct, tu es un peu pareille dans un sens, toujours franche, souvent directe, tu suis tes tripes et personne d’autre au final, sans vraiment te soucier de ce que les autres vont dire. L’avis de parfaits étrangers ne compte pas vraiment, si tu te laissais abattre pour si peu, tu aurais raccroché depuis longtemps, et tu ne serais même pas là aujourd’hui. Mais autant commencer par le début, Rose te pose une question importante et là encore, tu joues la carte de l’honnêteté. "On n’a pas encore prévu de thèmes, mais quand on en parle avec Izzie, on sait que ce sera surtout un espace où les danseuses doivent se sentir à l’aise, donc un endroit géré par des femmes pour d’autres femmes avant tout..." Une tirade qu’Izzie a déjà entendue bien des fois, c’est ce qui a motivé votre achat, motivé votre virée jusqu’à la banque et c’est cela qui te fait tenir quand on t’annonce que les travaux vont durer un peu plus longtemps que prévu. Tu réalises bien que cela ne va pas aider la styliste assise en face de toi, aussi, tu reprends donc sur le même ton. "Il faut que ça reste fun et léger avant tout et j’imaginais bien un set d’uniforme commun pour toute l’équipe y compris les danseuses et après d’autres tenues de scène..." Et Itziar te côtoie depuis suffisamment d’années pour connaitre ton amour du rose, mais tu lui as déjà promis de ne pas en mettre partout, ce qui sera très difficile à faire pour toi mais... il s’agit d’un partenariat entre toi et la blonde, pas autre chose. "Attend je te montre." Parce que cela sera toujours plus simple, et tu finis par sortir un peu plus de magazines de ton sac et tu fais glisser ta chaise à côté de celle de Rose, pour lui montrer ce que tu avais en tête et quelques inspirations pour des tenues de scène. "Au final, les gens n’y pensent pas tant que ça, mais je ne passe pas tant de temps que cela sans vêtement en tant que strip teaseuse, il faut quand même faire rêver un peu les clients, sinon... adieu les pourboires." Que tu lâches dans un sourire.
Un compliment sur ta compréhension. La chose est suffisamment rare pour être soulignée. Tu ne l’as pas fait exprès. Tu as répondu ce qu’il te passait par l’esprit à l’instant comme toujours. Tu t’es servie de tes maigres connaissances du milieu du striptease. Elles sont très limitées, n’ayant jamais mis les pieds dans un club de ce genre. La pratique ne t’est pas inconnue pour autant. Il n’y a pas besoin d’être une professionnelle de l’effeuillage pour s’y essayer. Tu as déjà eu l’occasion de t’y risquer. En des circonstances loin de tout public et d’une scène par contre. Plutôt en tête-à-tête avec une femme, au moment de se déshabiller avant de plonger dans la luxure. Tu sais qu’il n’est nullement nécessaire de porter une tenue spéciale pour. Une tenue civile remplit ce rôle à merveille. Tu comprends qu’au prix de l’entrée dans ce futur établissement, les client.e.s en désirent davantage. La plupart viendront fantasmer. Et il n’est pas sûr que tes robes colorées excentriques animent leur imaginaire lubrique. Lara est mieux placée que toi à ce niveau. Le monde de la nuit lui est familier. Elle sait ce qui plait, ce qui fidélise. Le choix des filles joue un rôle important dans la réussite. Bien que tu ne cautionnes pas les critères de beauté dictés par la société, une demoiselle fine possédant une poitrine formée de seins arrondis et équipée d’une paire de fesse ferme sera plus vendeuse qu’une demoiselle affichant des poignées d’amour. Certes, tu as généralisé et il existe des exceptions. La norme reste ainsi. Tu as espoir que leur établissement casse les codes. Les deux amies semblent détachées de ces soi-disant idéaux. Tu en es certaine pour Itziar. Tu manques de connaissance sur la métisse pour en affirmer autant. Mais pour être si complice avec ta princesse, elle partage forcément les grandes lignes de son point de vue sur la vie. Tu notes les informations qu’elle te transmet. En réalité, tu gribouilles sur ton carnet. La concentration n’a jamais été ton fort. Pourtant, son projet t’intéresse. Surtout qu’il est lié à ta moitié. On ne se refait pas. « Ah ? Je croyais que tu voulais juste des tenues pour les danseuses. » Tu sors le nez de ton bloc-notes. Tu as probablement raté l’information. Ce n’est pas grave. Tu feras ce qu’elle te demande. Tu es à son service. Elle reste une cliente même si elle porte la casquette non négligeable de meilleure amie d’Itziar. « J’ai pas l’intention de transformer votre personnel en esquimau si ça peut te rassurer. » Tu glousses. La praticité avant tout. Tu tiens ce principe d’Itziar. Naviguer entre le comptoir et les tables est son quotidien. Tu ne créeras pas de juste-au-corps freinant la marche et les déplacements. Tu penches ta tête pour inspecter les nouvelles photos. Tes lèvres s’étirent en découvrant la couleur dominante des clichés. On dirait que tu n’es pas la seule à éprouver une affection particulière au rose. « Tes courbes suffisent à les faire rêver à mon avis. », lui lances-tu toutes dents dehors naturellement. Lara est une jolie femme. Elle n’a guère besoin d’artifice vestimentaire pour stimuler l’univers onirique des gens. Tu ne tentes en rien de la draguer. Tu ne fais que la complimenter sans arrière-pensée. Il n’y aucune ambiguïté sur l’objet de votre rendez-vous. « L’attitude joue aussi beaucoup. », complètes-tu. La démarche, la posture, le regard, le sourire, sont autant d’éléments permettant de songer. La tenue habille une personnalité. Et non l’inverse. Bien que tu aies consciente qu’un habit de scène peut glisser dans un rôle les gens. De nombreux.euse artistes se choisissent un pseudonyme. Ce n’est pas par hasard. « La suggestion est meilleure que tout dévoiler d’un coup. » Tu lui envoies un clin d’œil. Tu parles en ton nom. Tu aimes observer des silhouettes et deviner ce qu’il se cache sous les couches de tissu. Montrer trop de peau gâche ce plaisir. L’imagination se retrouve inutile, dominée par la réalité. Le serveur revient avec vos boissons. Tu engloutis deux gorgées de ton jus de pomme. Après avoir reposé ton verre sur la table, tu reportes ton attention sur ton interlocutrice. « Fun et léger, je partirai sur du lin. La matière est respirante et idéale pour supporter la chaleur des spots. » Les danseuses ne doivent pas cuire pendant leur spectacle. Puis des gouttes de sueur ne sont pas vraiment glamour. « Faudra voir au cas par cas pour les costumes. J’aurai besoin de voir les danseuses pour te proposer quelque chose. Vous avez déjà commencé le recrutement ? » Si tu fonctionnes à l’instinct, il se manifeste en présence des personnes concernées. Chaque stripteaseuse aura sa tenue sur mesure adaptée à sa morphologie et son caractère artistique. « Quant aux uniformes, tes dernières photos m’inspirent. Je pense plus recouvrir les jambes. J’ai peur que de longues jambes ainsi exposées à nu volent la vedette aux danseuses, non ? » Tu ris. Tu es sérieuse malgré tout. Une nouvelle fois, tu te sers de ta propre référence. Elle n’est qu’une parmi des centaines de client.e.s en devenir. Elle ne reflète pas forcément la majorité. « Je garde la couleur bien sûr. » Une évidence en soi. Tu vas même saupoudrer de plus de teinte rosée tes œuvres. Après tout le rose est la couleur de la séduction. Tu en connais une qui risque de faire la moue. La pauvre n’a pas fini d’en voir des roses et des pas mûres avec vous.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Rose Grant le Jeu 5 Aoû 2021 - 14:43, édité 1 fois
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Le courant est bien passé entre Rose et toi, pas l’ombre d’un doute à se faire là-dessus et tu mentirais si tu disais que tu n’avais pas un peu craint que cela soit le contraire. Tu as une personnalité forte en couleur, parfois, c’est un peu trop pour tes interlocuteurs, qui préfèrent tout simplement tourner les talons et se laisser avoir par les barrières que tu dresses ou toutes les façons que tu as de mettre des bâtons dans les roues des gens histoire de les voir échouer... Tu ne sais même pas pourquoi tu fais ça, c’est une mécanique de défense établie depuis longtemps et qui te permet de garder toute personne méfiante le plus loin possible de toi, ce qui est ironique, quand on sait à quel point tu peux te montrer loyale et impliquée quand il s’agit de tes amis et des personnes auxquelles tu tiens. Et Rose, de par son lien avec Itziar mais également sa personnalité, est en train, doucement mais sûrement, de se frayer un chemin sur cette liste-là. Elle pose les bonnes questions, fait les bonnes suppositions et plus d’une fois, tu te retrouves à hocher la tête et même à te demander si tu dois prendre des notes face à ses suggestions. Peut-être que tu devrais, peut-être que non, tu as toujours une bonne mémoire quand il s’agit de ta vie professionnelle alors tu ne te fais pas trop de doute pour retenir toute l’intégralité de votre échange. "Désolée si c’est un peu confus, j’avoue qu’on n’a pas encore parlé de tout ça avec Izzie, c’est plus rénovation et construction en ce moment, et je préfère parler vêtements que de discuter peinture... je n’m’y connais pas plus quand il s’agit de vêtements et tenues de scène, mais c’est plus intéressant." Tu décides de jouer la carte de l’honnêteté, déjà parce que tu n’as aucune raison valable de mentir à Rose et ensuite parce que oui, tu te voyais bien faire une surprise à la blonde. Histoire de parler d’autre chose que de budget et de votre prêt à la banque. Ce n’est pas vraiment ce pour quoi vous vous êtes lancées dans toute cette aventure et tu espères bien le rappeler à la blonde avec des idées pour des tenues de scène. Comme tu viens si bien de le dire, c’est un peu plus ton domaine. "Et je me disais que si on arrivait avec quelques prototypes ça pouvait lui remonter le moral, tu vois le genre ?" Une explication plus que raisonnable et Rose, sa petite-amie, sera une bien meilleure juge de l’état d’humeur de la blonde que toi, pas de doute là-dessus. Mais tu aimes bien l’idée de la surprendre à deux et tu te dis que cela ne peut qu’être une chose positive. "Donc pour répondre à tes questions, on n’a pas encore commencé le recrutement, non, on n’a même pas encore de date d’ouverture pour être très franche..." Il y a un peu trop de délais avec les travaux pour se projeter, mais c’est vrai que Rose soulève un excellent point. Tu connais bien une dizaine de danseuses qui seraient prêtes à quitter le club dans lequel elles travaillent en ce moment même en échange d’un peu plus de sécurité, et un bon salaire évidemment... Et puis il y a tous tes élèves au Studio 51, certains beaucoup plus doués que d’autres, peut-être que tu pourrais organiser des auditions pour les plus intéressés, là encore, tu es presque certaine que l’opération serait populaire. Dix minutes passées avec Rose et tu es déjà pleine d’idées, comme quoi, tu avais bien besoin d’une pause loin des travaux. "Mais j’aime bien l’idée d’avoir des uniformes que tout le monde peut porter, genre deux ou trois différents, et des tenues de scènes personnalisées pour les danseuses." Que tu commentes l’instant suivant, aimant bien le train de pensée de l’autre jeune femme. "Parce que tu as totalement raison dans le fond... On veut que l’attention soit sur les danseuses, pas sur les serveuses en permanence... ce n’est jamais plaisant dans le cas." Tu as un millier d’excuses sous la main et si tu as de l’expérience en tant que danseuses et même en tant que professeur de danse justement, tu n’as pas beaucoup d’expérience en tant que manager, cependant, tu sais déjà quel type de comportement vous voulez éviter dans votre club. "Du moment que tu évites les clichés d’infirmière et d’écolière, je suis certaine que tout ce que tu feras sera très bien." Tu as un léger rire à ces mots-là, un rire à moitié jaune, mais tu es plus que sincère pour le coup. Ce sont deux tenues que tu enfiles régulièrement et si cela est marrant les dix premières fois, cela devient rapidement fatiguant. "Hmmm... Faudrait peut-être des manières pas très salissantes, dans ce genre de milieu, l’alcool est très, très présent."
Les deux amies se sont lancées dans une sacrée aventure. Créer son entreprise, passer d’employée à patronne n’est pas une mince affaire. Tu l’as vécue en décidant d’être une styliste indépendante. Tu n’as pas voulu travailler pour un groupe. Tu ne souhaitais plus vivre sous les contraintes d’horaires et de directives hiérarchiques. Dans ta situation, tu es libre d’organiser tes journées comme bon te semble. Tu as le droit de te lever à 10h sans culpabiliser d’être en retard. Tu as le droit de te recoucher une heure supplémentaire si tu en as envie. Tu es libre de prendre une journée off quand tu veux. Tu travailles de chez toi, profitant de l’ambiance de ton appartement. Ton expérience est similaire à la leur bien qu’elle soit très différente. Leur cadre est plus stricte. Il y a aura aussi la gestion d’un personnel à s’occuper. Tout un tas de complications dont tu es ravie de ne pas avoir eues affaire. Le duo ne manque pas de courage. Tu n’en es pas étonnée connaissant Itziar. Ta princesse n’est jamais la dernière pour relever des défis. Et vue sa complicité avec Lara, il n’est pas illogique que la métisse possède une fibre identique. Qui se ressemble s’assemble comme on dit même si tu n’aimes pas les proverbes. « T’en fais pas. Je vais t’éclairer. Pas sur la partie bâtiment par contre. Sauf tu veux que je t’aide à choisir la peinture pour les murs et la déco de la salle. » Tu glousses et lui offres un franc sourire. Bien que plaisantant, tu es tout à fait disposer à t’investir davantage dans leur projet. Tu n’iras pas empiéter dessus non plus au point de les envahir. Tu ne seras qu’une consultante. Le dernier mot leur reviendra en toutes circonstances.
Tu hoches la tête aux propos de Lara. La blonde n’est pas aussi radieuse que d’habitude en ce moment. La fatigue s’accumule entre son job de serveuse et les réflexions sur la création de ce club. Tu la réconfortes du mieux que tu peux, faisant ton possible pour chasser les interrogations parasites qui effacent son si joli sourire. Tu possèdes d’ailleurs une technique remarquable. Un rictus au coin de tes lèvres, ta bouche qui glisse dans son cou, tes mains qui se faufilent sur ses hanches et une suite charnelle vide sa tête pour la remplir de bonheur jouissif. Tu as mis ce remède en application pas plus tard qu’hier soir. Tu souris rien que d’y repenser. « Vous avez le temps de toute façon. Vous avez réfléchi à un nom pour le club ? » C’est super important. C’est l’identité de l’établissement. Le mot qui se propagera de bouche à oreille et leur permettra de gagner de la publicité gratuite faisant grossir leur clientèle. Puis ça peut motiver de potentielles recrues à postuler. Ça montrerait du sérieux et consoliderait l’ébauche. Du moins de ton point de vue. Si tu devais chercher un emploi de ce style, tu te focaliserais sur l’ambiance dans un premier temps et sur le nom du lieu. Tu as besoin qu’il te vende du rêve. L’enseigne est la flamme de l’imagination. Avant de découvrir les danseuses, elle donne idée de ce qu’on y trouver. Et un Pink Paradise stimule plus le monde onirique qu’un banal Strip Club. Lara complète par la suite ton avis sur les tenues. Elle te suit dans tes idées. Tu as des illuminations ravageuses aujourd’hui. Tu ne t’emballes pas trop non plus. Votre entretien n’est pas terminé. Tu as largement le temps de partir dans tes délires avant de vous quitter.
Un franc rire s’échappe de tes commissures à son commentaire. L’infirmière et l’écolière. Deux classiques fantasmatiques. « Je me contenterai de secrétaire en tailleur alors. » Ton rire résonne de plus bel. Tu blagues évidemment. Tu ne tomberas pas dans les clichés. Tu en es incapable de toute manière. Ton esprit est trop loufoque pour les suivre. Tu te doutes que Lara le sait. Il suffit de te regarder pour s’en convaincre. Avec tes robes colorées et ton gyrophare capillaire, tu démontres ton excentricité. En vérité, tu ne démontres qu’être toi-même. Ce n’est pas de ta faute si les autres te trouvent excentrique. Tu ne cherches pas à l’être. Tu récupères ton verre et avale une gorgée de ton verre. Une rasade et tu te calmes. Vous allez pouvoir reprendre. Tu n’oublies pas que de gros enjeux se cachent derrière votre échange. « Oh j’ai une solution pour ça. J’imperméabiliserai les costumes et les uniformes. Comme ça, plus de risque de tâche ! » Ça t’ajoutera du boulot et augmentera le coût des créations. Ça en vaut la peine. Le surcoût au départ sera rapidement amorti en évitement de passage chez le teinturier voire pire, de devoir faire une nouvelle tenue. « Vous avez intérêt à mettre du jus de pomme sur votre carte. Sinon, tu peux dire adieu à notre collaboration. » Un énième rire fend l’air. Si tu ne peux concevoir l’indisponibilité de ta boisson favorite, tu ne laisseras pas le duo en plan en cas de son absence. Tu comptes juste être une cliente par instant, sirotant ce fameux jus de pomme pendant que tu admireras les danseuses sur scène. Tu admireras surtout les gracieuses courbes de l’espagnole naviguer entre les tables et sa gestuelle lors de la préparation des cocktails. Tu ne le feras pas par jalousie. Il n’y a aucune optique de la surveiller là-dedans. Elle a toute ta confiance. Tu seras simplement motivée par sa beauté solaire.
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Tu dois avouer que parler de ce projet avec quelqu’un qui n’est pas Itziar, ou un des ouvriers de constructions qui tournent sans cesse autour du futur club et qui y sont sûrement maintenant, est une véritable bouffée d’air frais. Cela te permet de prendre un peu plus de perspective et d’aborder un autre aspect de la création et un autre aspect du nid douillet qu’Izzie et toi, vous essayez de construire. Car ce n’est vraiment pas une question d’argent pour toi, ou faire encore plus d’argent, rembourser votre prêt à la banque et tout délaisser de côté, non, loin de là... Il s’agit de partager ta passion, de créer un endroit sécurisant pour les danseurs et pour les danseuses et oui, vraiment, d’utiliser de façon positive toute l’expérience que tu as acquise depuis que tu as dit adieu à ta formation universitaire et que tu as décidé de te lancer dans ce type de profession. Tu ne savais pas vraiment où la danse te mènerait, tu n’as jamais su dans le fond et si cela a eu le don d’en irriter plus d’un à l’époque, surtout tes chers parents, tu n’as absolument aucun regret. Si tu avais fini tes études et que tu avais intégré la Fondation Pearson et suivi le chemin tout tracé par tes aînés, certes, ta situation aurait été beaucoup plus stable que maintenant, mais tu n’aurais rien fait avec le cœur et rien avec de la passion. C’est cela qui t’anime la plupart du temps, cela qui te pousse à ouvrir les yeux, oublier ta propre fatigue, qu’elle soit dans tes muscles ou ailleurs, ou tout simplement continuer. Et c’est sans doute un peu prétentieux de ta part, mais oui, c’est bien cela que tu souhaites transmettre aux autres. Et tu es ravie de voir que Rose est aussi emballée que toi et qu’elle semble comprendre un minimum ta passion et c’est tout ce que tu pouvais espérer pour aujourd’hui, vraiment. “On est encore en pleine réflexion elle et moi, mais dès qu’on se sera arrêtées sur un nom clair et définitif, je pense que tu seras l’une des premières personnes au courant...” Tu dis cela avec un hochement de tête, car c’est deux personnes qu’il faut contenter au final et dans ce partenariat, Itziar et toi, vous êtes égales, c’est tout le but de l’opération. “Parce que je suis tout à fait d’accord avec toi, ça va donner toute son identité au club.” Et le séparer de la compétition, car oui, si vous n’en avez pas encore parlé la blonde et toi, ce n’est pas les clubs pour gentlemen qui manquent dans Brisbane, sinon, tu te serais retrouvée sans un sou depuis longtemps, mais il faut bien que vous fassiez vos marques. Le nom peut aider, mais également les tenues de scènes, et face à l’expertise de Rose, tu hoches la tête, apprenant quelque chose de nouveau aujourd’hui. “Et tu peux vraiment faire ça ? Imperméabiliser les costumes ? Ce serait super... Et tant qu’on y est, on peut éviter tout ce qui est trop échancré et finit dans des endroits... pas très agréables pendant toute la soirée, je pense que beaucoup te remercieront.” Cela éviterait beaucoup de problèmes et cela serait plus pratique pour les danseuses. “Encore une fois, on est très loin de mon domaine d’expertise, une des amies aime bien créer ses propres vêtements sur son temps perdu, mais je pense qu’elle manque d’assurance pour en faire un vrai métier... je suis ravie de voir que ce n’est pas ton cas.” Que tu surenchéris avant de prendre une gorgée de ta boisson. Ce n’est pas la première fois depuis l’achat du bien immobilier que ton esprit dérive vers la brune et vers ton ancienne amie, tu ne lui as pas encore annoncé la nouvelle et franchement, tu ne saurais même pas par où commencer. Tu as encore en mémoire la réaction assez brutale et complètement négative quand tu lui as annoncé ton nouveau métier, et même si Mira ne le dit pas, tu sais qu’elle est toujours assez réticente d’aborder le sujet. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le propos du jour, cet univers c’est le tien, tu n’en as jamais eu honte et tu n’en auras jamais honte. “Je suis passée par toi directement et pas par Izzie... je me disais qu’on pourrait la surprendre avec un ou deux costumes, histoire de lui faire oublier, même temporairement, le reste ?” Tu fais enfin part de ton plan dans toute son entièreté à Rose, espérant qu’elle soit de la partie et te disant qu’en plus si c’est pour remonter le moral de la blonde que vous avez en commun, elle risque encore plus de dire oui. “Je veux bien me sacrifier et te servir de modèle pour le moment.” Que tu ajoutes ensuite, dans un soupir très dramatique, avant de finir par éclater de rire, car tu n’es pas une si bonne actrice que cela.
Lara pense et toi tu es sûre. Tu ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Si tu n’es pas forcément la première personne à laquelle la métisse se confiera, tu es persuadée que tu le seras concernant la blonde. Tu es même certaine qu’elle te demandera ton avis. Tu imagines déjà vos débats dans le lit avant de vous coucher. Elle ne pourra s’empêcher de t’impliquer dans son projet. Tu le sais par avance. Elle aura, et a déjà, besoin de ton soutien. Elle a besoin de savoir que sa reine guimauve l’encourage dans son avenir. Ce n’est pas qu’elle manque de confiance en elle l’espagnole. C’est une femme qui dégage une belle assurance. Mais elle voudra être certaine de ne pas te perdre en route. Tu restes sa priorité absolue. Enfin, tu l’espères. L’inverse est vrai en tous cas. Tu ferais tout pour elle. Ton interlocutrice te ramène sur terre. Un peu plus et tu t’évadais au pays des rêves éveillés. « Si je te le dis ! » Ce sera une première. Sur le papier, tu sais comment t’y prendre. Dans la pratique, il est possible que quelques essais soient nécessaires avant d’obtenir un résultat probant. « Tu peux compter sur moi. Je privilégierai toujours la sensualité à la vulgarité. » Elle n’a pas à s’inquiéter de tes créations. Il va de soi qu’elles seront sexy, faites pour faire fantasmer et susciter des envies afin de rester dans le thème d’un club de striptease. Il faudra en mettre plein la vue aux client.e.s. Cependant, tu n’en oublieras pas le confort des danseuses et le respect de leur personne. Elles sont des professionnelles exerçant leur métier et aucunement des prostituées en plein racolage.
Sa demande se précise de plus en plus au fil des minutes. Tu commences à visualiser une tenue dans ton esprit. Avant que cette image ne se perde dans les méandres de tes pensées, tu saisis ton crayon et griffonnes ton carnet pendant qu’elle te narre un morceau de sa vie. Les traits sont grossiers. Ils ne ressemblent pas à grand-chose hormis à un brouillon d’enfant de six ans. Si Lara t’observe en action, elle risque de mettre en doute tes capacités. Pourtant, elles sont réelles. De ce croquis naitra un costume phare de ses employées. Sans les connaître, tu es prête à parier qu’elles se battront pour déterminer qui aura la chance de le porter. Tu es bien contente de ne pas être la gérante et à avoir à trancher. Ton esquisse terminée, tu poses ton stylo, tu relèves ta tête et la regarde dans les yeux. « Le manque de confiance en soi est un fléau que j’ai connu. Je n’ai pas toujours assumé qui j’étais. J’ai laissé les autres mener ma vie selon leurs désirs. Aujourd’hui, je l’ai reprise en main. Je ne peux que conseiller à ton amie de croire en elle. Je suis prête à la rencontrer et lui faire part de mon expérience si tu veux. » Tu n’as pas écouté à moitié ses propos pendant que tes doigts s’activaient sur ta feuille. Son discours t’a touchée. Il te rappelle tellement ton parcours. Tu serais ravie d’essayer d’aider une personne dans le doute. Tu sais à quel point il fait souffrir. Il t’a mené à l’anorexie. Et il était proche de te mener à la mort.
Tu espères ne pas avoir cassé l’ambiance. Ton large sourire lumineux continue d’orner ton visage. Tu n’es pas mélancolique de ton passé. Tu as appris à l’accepter. Apparemment non étant donné que Lara enchaîne. Elle te dévoile la raison de son contact direct sans passer par votre dénominateur commun. « Ça ne peut que lui faire du bien. » Le stress l’envahit énormément en ce moment. Jamais tu ne l’as vue aussi tendue. Elle est tellement tendue que tes massages ne parviennent pas toujours à dénouer les nœuds de ses muscles. Les enjeux surclassent trop le jeu. Tu ne peux lui en vouloir. L’investissement est colossal. L’échec n’est pas permis sous peine de finir à la rue. Plutôt chez toi. Tu ne la laisserais jamais dormir sur le bitume glacial. Penser aux activités possibles dans ta chambre te donnerait presque envie que son projet tombe à l’eau. Presque seulement. Tu es pour son triomphe. Le moment lubrique sera meilleur si elle est heureuse. Tu la récompenseras de tout ton être. Et à travers les paroles de son amie, tu vois un moyen de préparer sa future récompense. « Je veux bien mais à une condition : tu m’apprends une chorégraphie sensuelle. », lui annonces-tu, un rictus malicieux étirant tes lèvres. Si tu es douée pour improviser un effeuillage, en réaliser un dans les règles de l’art offrirait une plus-value non négligeable à ton numéro. Évidemment, il est fort probable que tu oublies des pas de danse le jour-J et que tu laisses s’exprimer ton instinct. Comme d’habitude en fait.
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Tu ne sais même pas comment et pourquoi Mira est arrivée dans la conversation que tu es en train d’avoir avec Rose, tu mets un point d’honneur à parler de la brune dans des termes plus que vagues ces temps-ci... car tu n’as pas bien digéré tous un tas de chose à propos de vos dernières interactions mais également parce que tu as compris que vous ne serez jamais rien d’autre que des amies et que tu n’es pas masochiste. Cela ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie, et tout ce que tu peux faire désormais, c’est aller de l’avant, que ce soit dans ta vie amoureuse ou même dans ta carrière. Trop se morfondre ne sert strictement à rien, vous avez fait le point et si elle veut camper sur ses positions, tu ne peux pas la forcer à faire quoi que ce soit, seulement t’en tenir à ta propre parole et penser à toi et tes propres intérêts d’abord. Cela ne fait pas de toi une égoïste, non, mais bien de quelqu’un de parfaitement réaliste avec des envies et des désirs et des rêves comme tout le monde. Non en réalité, Mira est revenue sur le tapis parce qu’il est facile de parler avec Rose et tu comprends tout à fait pourquoi Itziar est en couple avec elle et pourquoi elle a baissé sa garde devant l’autre jeune femme assez pour la considérer comme sa petite-amie et construire quelque chose avec elle. Non vraiment, Rose mérite une médaille pour avoir su passer outre et voir la véritable Itziar, et elles forment un joli couple, pas de doute là-dessus. Loin d’être jalouse, ce n’est vraiment pas ton genre, tu es admirative à souhait et tu es bien consciente que cela ne s’est pas fait du jour au lendemain et demande des efforts, de la part des deux intéressées en réalité. Pas le genre de sacrifice que tu es prête à faire, et cela explique ton célibat de longue durée. "Merci pour les conseils... je t’avoue que je ne suis jamais passée par cette case-là moi-même, alors c’est difficile de se mettre à la place des autres mais merci... c’est apprécié." C’est la vérité, là encore, tu ne le dis pas pour frimer mais bien pour être sincère, tu n’as jamais manqué de confiance en toi, tu as eu tes moments de doute et de réflexions, sauf que tu as toujours su te relever et tu as toujours été honnête avec toi-même et tu as toujours su que tu avais quelque chose à dire. D’important ou non, hors de question de te mettre sur le côté ou de faire taire ta voix, ce qui ont déjà tenté de le faire le regrette toujours, tu en es certaine. "Je garde cela en tête si jamais Mira a besoin d’aide mais... mais on n’est pas là pour parler de cela, pas vrai ?" Pas là pour cela du tout et quelque chose te dit que Mira, qui s’efforce de toujours rentrer dans les cases, n’est décidément pas prête pour rencontrer Rose. pas prête du tout d’ailleurs. Tu es distraite et tu sors de tes pensées quand tu vois qu’elle commence à dessiner quelque chose, une tenue ? Très probablement, c’est juste le début et avant que tu ne puisses lui poser d’autres questions, elle te surprend véritablement. "Hmm?" La condition est très facile à remplir et elle est plus que dans tes cordes, oh que oui et un autre sourire se dessine sur ton visage, presque automatiquement. "Oh mais avec plaisir, bon on devra faire ça en privé car Izzie vient à mes cours de temps en temps mais je trouverais bien une place dans mon emploi du temps pour toi, promis." Une véritable promesse et quand tu bouges la seconde suivante, c’est pour regarder sous la table et voir les chaussures de Rose par toi-même."Je vois que tu es déjà confortable en talons, une bonne chose... mais il va te falloir quelques centimètres de plus pour ce que j’ai en tête." Tu crois fermement que n’importe qui peut danser, après tout, il ne faut qu’une petite dose de talent et beaucoup, beaucoup de travail pour se déplacer sur les planches. Et tu peux totalement aider Rose, que ce soit pour impressionner Itziar ou juste pour booster son ego, dans les deux cas, cela sera positif. "Oh j’ai une idée, allons t’acheter cette paire de talons, comme ça je pourrais aussi te montrer où j’achète mes tenues de scène d’habitude, et tu verras comment tu peux les améliorer." Tu fais la proposition, plus qu’enjouée, te levant déjà et en récupérant ton sac pour le faire balancer sur tes épaules, faisant déjà signe à Rose de te suivre.
Cette case, tu aurais aimé ne jamais passer dessus non plus. Personne ne choisit d’y faire un tour volontairement. Même quelqu’un à la confiance en soi démesurée ne souhaite pas s’aventurer sur ce terrain pour en retrouver une plus modeste. Lara a de la chance à ce niveau. Tu espères qu’elle continuera d’en avoir pour réussir à éviter ce chemin tortueux. Contrairement à elle, tu n’as aucun mal à te mettre à la place des autres. Tu es empathique voire compatissante, ce qui est plus problématique. L’altruisme fait également partie de ton caractère. C’est sans hésiter, sans rien demander en retour, que tu as proposé d’aider sa connaissance. En en parlant, tu as affiché une autre de tes caractéristiques : la dissipation. Sans le recadrage de la métisse, tu te serais éloignée du sujet de départ. Tu te serais mutée en moulin à paroles humain. Tu ne lui aurais pas confié ton parcours malgré tout. Même si tu es en paix avec toi-même et ton passé, tu ne racontes pas ton histoire sur tous les toits. Tu sais qu’elle existe. Tu l’as rangée dans un coin de ta tête pour ne pas l’oublier et ne pas refaire les erreurs commises. Tu ne renies pas l’ancienne Rose non plus. Sans elle, tu ne serais pas celle que tu es actuellement. Tu ne serais pas la reine guimauve de ta princesse pommée. Vous ne vous seriez probablement jamais rencontrées. Tu serais sûrement encore à Melbourne. Tu ne peux pas le savoir. Et tu n’en as pas envie. Tu ne tiens pas à réécrire ton passé. Tu te concentres sur ton présent et ton avenir, votre avenir. Tu vois d’abord à court terme avec ta condition. Tu n’es pas encore à te projeter dans une grande maison avec des enfants courant dans le jardin bien qu’il t’arrive de visualiser la scène. Lara accepte sans négocier. Un large sourire lumineux étire tes lèvres. « On aura qu’à se caler ça lors de nos rencontres pour discuter de l’avancée des tenues. Mon salon peut faire office de piste de danse. Par contre, je te préviens, je n’ai pas de barre. » Tu n’as pas prévu de réaliser des acrobaties lors de ton effeuillage. Tu les réserves pour l’après, une fois tes vêtements retirés et la blonde rejointe. Combiner les deux activités est un bon moyen pour les planifier. Il lui suffit de trouver des créneaux plus grands. Puis elle pourra essayer tes créations pendant ton « cours ». Elle pourra juger du confort sur la durée et non sur un simple porté de quelques minutes.
L’accord trouvé, il ne vous reste plus qu’à organiser votre prochaine rencontre avant de vous séparer. Lara n’est pas de cet avis. Visiblement, ton idée l’a motivée. Tu as l’air de l’inspirer. « T’es sûre ? Je suis déjà très grande. » Du haut de tes 1m78, tu fais office d’asperge sur pattes. Avec des talons, tu culmines au sommet du potager. D’ailleurs, tu t’en amuses régulièrement avec Itziar. Tu te sers de votre différence de taille pour l’embêter. Tu aimes venir derrière elle, poser ton menton sur son crâne et faire mine de la chercher du regard. Tu apprécies également la voir se hisser sur la pointe de ses pieds pour venir capturer tes lèvres. Te percher plus haut ne te parait pas être la meilleure idée. Cependant, tu fais confiance à Lara. C’est elle la professionnelle du striptease. Puis, tu admets que l’appel du shopping a fini de te convaincre. « D’accord ! Je te montrerai la mercerie où je me fournis par la même occasion. Comme ça, tu me diras si des tissus t’inspirent. » Tu te fournis en local. Tu ne commandes pas en gros sur internet. Tu préfères travailler avec des petit.e.s commerçant.e.s. Tout cela si sa boutique de chaussures se situe en centre-ville. Au pire, vous ferez un détour et une balade plus longue. Tu as l’après-midi devant toi. Ton unique impératif et d’être rentrée chez toi pour le début de la soirée. Itziar vient te rendre visite. Et il est hors de question que tu sois en retard même si un artiste n’est jamais en retard de ton point de vue. Tu t’empresses de sortir ton portefeuille de ton sac à main. Tu déposes un billet afin de régler vos boissons. La monnaie fera office de pourboire à l’employé. Tu réunis tes affaires en vitesse. Tu te lèves et vous quittez les lieux. A peine dehors, les rayons du soleil brûlent tes rétines. Tu dégaines tes lunettes de soleil rose en forme d’étoile. Tu les glisses sur ton nez. « Je te suis ! » Tu ignores la direction à prendre. Tu ne connais pas la localisation du magasin. Et si tu le savais, ton sens de l’orientation désastreux la laisserait ouvrir la voie. C’est un coup à vous perdre sinon. Tu en fais souvent les frais. Heureusement que tu possèdes des souliers confortables tellement tu marches. Les ampoules ne sont pas au rendez-vous de tes expéditions pédestres. Et tant mieux.
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Maintenant que ce petit accord est passé entre Rose et toi, tu as plus que hâte de voir les résultats. Et ce même si tu ne peux pas être là au moment précis où elle montera tous son talent de danseuse à Itziar -cela serait vraiment bizarre si tu étais là dans un moment aussi spécial et aussi intime maintenant que tu y songes bien-, tu seras là quand vous montrerez les tenues de scène à la blonde et tu pourras observer la surprise et l’excitation sur le visage d’Izzie. Oh et sans oublier le fait que tu adores véritablement donner des cours de danse, si tu étais nerveuse il y a des mois de cela, au point de demander si tu étais vraiment taillée pour cela, tu as pris l’habitude à présent et c’est même assez ... gratifiant ? Oui, c’est le mot que tu cherches, il n’y a rien de plus gratifiant que de chasser toutes les insécurités d’une personne et la persuader de dépasser ses propres limites... sur une piste de danse, ce qui est déjà un bon début. Rose te suit donc, sans plus de questions et tu aimes aussitôt ton énergie, car il n’y a absolument pas d’hésitation dans son regard et elle ne remet pas du tout en question ce que tu viens de dire, bien au contraire, elle surenchérit. "Oh pas de soucis à se faire, je m’occupe de la barre, je commence à amasser une petite collection de barre de pole dance que tu peux transporter... on dit merci à internet." Que tu dis en tenant la porte ouverte pour Rose pour qu’elle te suive à l’extérieur du café. Tu commences à être une danseuse plus qu’équipée et vu que tu te déplaces souvent, tu as tout ce qu’il faut chez toi. Tu pourrais probablement ouvrir un club et un salon de coiffure à toi toute seule, rien qu’avec tout ce que tu as dans les placards de ta chambre et dans les tiroirs de la salle de bain que tu partages avec Evie. Et c’est vrai que même maintenant, debout, Rose te dépasse, mais déjà, ce n’est pas un exercice si difficile que cela, et ce n’est pas vraiment une excuse pour ne pas acheter des talons. "Pfff... tu peux toujours être plus grande, et puis ce n’est pas qu’une question de taille, comme je le dis toujours à mes élèves, c’est une question d’attitude." Tu n’es peut-être pas la femme la plus féminine que tu connais, quand il s’agit de faire du shopping, et sans raison particulière en plus, tu rentres bien dans tous les clichés malheureusement, tous qui plus est et après avoir adressé un sourire à Rose, tu sors ton téléphone de ta poche pour jongler entre les applications et vous trouvez un taxi le plus vite possible. Tu préfères généralement te déplacer à pied, mais ce n’est pas quelque chose que tu veux imposer à l’autre jeune femme et cela n’est pas forcément pratique si vous avez les bras chargés. "Notre voiture arrive bientôt." Que tu l'informes en rangeant de nouveau le téléphone, vous partez à l’assaut d’un des gros centres commerciaux de Brisbane, cela reste le plus pratique et tu ne t’es pas lancée dans du shopping du vrai depuis... eh bien depuis ton voyage à Londres avec Evelyn et cela remonte à bien des semaines maintenant. La voiture arrive quelques minutes plus tard et tu fais signe à Rose de te suivre, grimpant facilement sur la banquette arrière, ayant un signe de tête pour le chauffeur afin de le remercier. "Je trouve ça beau que tu aies ce genre de petites attentions pour Izzie et je sais qu’on ne s’est pas souvent parlées mais, tu as dû très vite comprendre que je ne suis pas une très grande romantique. Ou fan des relations en générale." Tu n’es pas une experte du tout, tu es même à des années lumières de te poser, avec la bonne personne ou pas, rien que l’idée d’être en couple, cela te donne le vertige... ce serait beaucoup trop sérieux pour toi et tu prendrais la fuite sans aucun retour en arrière. "Quand je vous vois, je me dis que ... oui, dans une certaine mesure, ça doit être simple. Et je me doute bien que votre relation ne peut pas être résumé en quelques mots mais..." Tu n’y connais rien et tu ne sais pas vraiment pourquoi tu t’es lancée dans une grande tirade sur les relations amoureuses, sans doute parce qu’il est facile de parler à Rose et tu sais déjà qu’elle ne prendra pas mal ce que tu as à dire. Et ce même si c’est très maladroit... oui ça l’est, maladroit, tu le réalises bien, mais il ne s’agit que de compliments. "Elle a l’air... plus heureuse." C’est la conclusion que tu fais, avant d’offrir un autre sourire à Rose, un peu plus doux que le précédent, mais tout aussi sincère pour le coup. Heureusement, aucune tension ne s’installe, il n’y a pas beaucoup de traffic à cette heures et tu aperçois la devanture du centre commercial du coin de l’œil. "Oh, on est arrivées... tiens-moi le plus loin possible du stand de donuts, s’il te plaît."
Tu ne sais pas grand-chose de Lara. Via sa proposition et son envie de shopping, tu as déjà repéré un point commun entre elle et Itziar. Nul doute qu’il en existe d’autres. Cette similitude ne peut suffire à définir une amitié. Tu ne chercheras pas forcément à savoir comment leur lien s’est créé. Il est là et rend ta princesse heureuse, c’est tout ce qui compte. Tu aimes aussi faire les magasins. Pas dans le sens conventionnel par contre. Tu ne t’y rends pas pour acheter des vêtements. Tu te charges de remplir ta garde-robe toi-même avec tes créations. De temps en temps, lors d’un coup de cœur, tu cèdes à l’appel d’un article. Cependant, il ne reste jamais tel quel. Tu finis toujours par lui apporter des touches personnelles transposant ton univers pailleté. Concernant les chaussures, tu n’as pas le choix. Tu ne sais pas les confectionner. Quant à ton appréhension sur les talons, ce n’est pas tant ta grande taille qui te freine mais plus ta maladresse. Marcher avec de tels souliers requiert de la dextérité. La tienne étant limitée, tu as tendance à te blesser les chevilles voire à tomber depuis la fin de ton mannequinant. C’est comme si tu avais oublié la compétence en changeant de voie. « Et d’état d’esprit ! », complètes-tu les paroles de la métisse. L’humeur guide nos attitudes. Si tu es une grande enfant, tu es capable d’endosser ton costume d’adulte lorsque la situation l’exige. Ton comportement s’adapte bien qu’il reste souvent enfantin, assorti à ton image colorée.
Tes lunettes de soleil illustre parfaitement tes propos. Si Lara avait encore un doute, ta façon de jouer avec ton ombre en attendant le taxi devrait finir de la convaincre que l’enfance berce encore ta vie. Ton jeu se stoppe à l’arrivée de la voiture. Vous grimpez à l’intérieur. Une fois l’adresse récupérée, le chauffeur se met en route. Lara profite du trajet pour discuter de ton couple. Elle se confie quelque peu en parallèle. Son rapport à l’amour semble compliqué. Sans doute est-il lié à une histoire qui a mal terminé. Tu n’iras pas creuser le sujet. Vous n’êtes pas assez proches pour cela. Un jour peut-être. Ta curiosité patientera. « Ça te parait simple car on vit simplement. On se prend pas la tête. Le secret réside dans la complicité je dirai. Et il ne faut pas tomber dans la routine. » Vous vous contenez de peu. Vous n’avez pas besoin de grandes attentions pour vous sentir aimées. La voir sourire et l’entendre rire sont les plus belles marques d’amour qu’elle peut t’offrir. Aucune de vous ne réclame des cadeaux onéreux, des voyages ou de longues tirades déclarant sa flamme. Vos présences mutuelles suffisent à votre bonheur. « Elle me rend plus heureuse aussi. » Chacune de vous apporte de la joie à l’autre. Chacune est devenue une raison de se lever le matin et de penser à demain. « Je te souhaite de vivre cela un jour. Ta princesse viendra. » Tu en es persuadée. Elle est une jolie femme. Son caractère franc plaira. Elle trouvera celle qui l’acceptera telle qu’elle est tout comme Itziar l’a fait avec toi.
Votre promenade véhiculée touche à sa fin. Tu ris à ses paroles. Elle semble gourmande. « C’est noté. Et toi, ne me fais surtout pas passer devant le magasin de jouets. » Sinon, c’est la fin des haricots. Ton âme enfantine ne résisterait pas à l’envie d’entrer dedans et d’aller créer divers scenarii avec des poupées. Tu n’en sortirais qu’à la fermeture, poussée par un employé venu te sommer de quitter les lieux. Vous marchez jusqu’à l’entrée principale. L’immensité de l’endroit te donne le tournis. Tu ne viens quasiment jamais ici. Il y a trop d’enseignes connues vendant des produits en masse. L’unicité est interdite dans ce contexte. Tu préfères l’ambiance plus chaleureuse des boutiques du centre-ville tenant par des commerçant.e.s indépendant.e.s. Vous pénétrez dans l’espace commercial. La galerie marchande se dévoile à tes yeux. Tes opales s’écarquillent devant le spectacle lumineux. Tout est fait pour attirer le regard. Au fond, tu repères le stand de donuts. Un sourire dessiné sur ton visage, tu saisis la main de Lara et vous prenez la direction opposée. Si sa boutique se situe de ce côté, vous ferez le tour pour y parvenir. Tu lâches ses doigts par la suite, ne désirant pas la mettre mal à l’aise. Vous avancez côte à côte lorsqu’une vitrine capte tes prunelles. Ton ventre grogne dans la seconde face à la vision de cette pâtisserie, de cette caverne de cookies. Tu t’en approches. Des étoiles pétillantes dans les yeux, tu poses tes mains sur la paroi de verre. L’appel de la gourmandise est presque aussi fort que l’appel ludique. « On fait une pause goûter ? » Ce n’est pas sérieux en sortant d’un bar. Tu as dégainé la moue enfantine et les battements de cils. Itziar craque à chaque fois face à ça.
≈ ≈ ≈ {good news} crédit/(gifhunts4all/tumblr) ✰ w/@Rose Grant
Tu aimes bien la vision des choses que Rose a de ta vie sentimentale. Qu’il y a bien quelqu’un pour toi et que cette dernière arrivera en temps et en heure, c’est assez simpliste dans un sens, mais également rassurant. Tu n’es pas la femme la plus romantique du monde, à dire vrai, tu ne l’es pas du tout, et tu as passé plus de temps à passer de draps en draps, de filles en filles, qu’à t’investir émotionnellement, c’est certain, mais est-ce que cela veut dire que tu as abandonné l’idée de trouver la bonne personne un jour ? Tu n’en sais absolument rien, tu fonctionnes totalement à l’instinct, et pour l’instant, il ne t’a pas encore guidé sur le chemin de quelqu’un, pour l’instant, tu es focalisée sur ton travail, ta passion, donc en somme, la danse, la danse et encore la danse. Ce qui laisse peu de temps pour la romance, tu le sais pertinemment mais du moment que personne ne te juge ou ne te force à quoi que ce soit, tout va bien. Tu doutes que Rose soit du genre à te presser, pour quoi que ce soit d’ailleurs et face au centre commercial, vous finissez par rentrer dans la galerie marchande, vous joignant au reste de la masse qui a décidé de faire un peu de shopping aujourd’hui. Tu as un léger rire quand Rose répond à la demande que tu fais par une autre demande et tu scelles cette promesse par un simple :"Deal." en hochant la tête. Tu n’es donc même pas surprise quand Rose finit par t’attraper la main pour te guider loin du stand de donuts. Seulement pour avoir l’attention captée par plus de sucreries. "Oh je vois, les cookies à la place des donuts, eh bien... c’est plus équilibré, non ? Oui, on va dire que oui." Un compromis qui te va très bien et à sa question, tu récupères la main de la jeune femme et la guide vers la fameuse boutique, pour assouvir son envie de pâtisseries. Vous allez encore plus vous entendre si elle est autant fan du sucre que toi, cela ne fait aucun doute. "Prends ce que tu veux je m’en occupe." Tu fais l’annonce avec un franc sourire sur le visage et il te faut de longues minutes pour prendre ta décision, repartant finalement avec une boîte de douze cookies, n’attendant même pas que Rose ait fait son choix pour mordre dedans. Tu sors facilement quelques billets de ton sac, que tu tends à la caissière et tu es encore en train de mâcher quand tu fais signe à Rose de te suivre, vers la boutique de chaussures. C’est assez de temps pour lui expliquer que le sucre et toi, c’est ça la véritable histoire d’amour et tu as encore le sourire aux lèvres face à la devanture de la boutique et tu salues une employée que tu connais bien. De taille plutôt petite comparée aux autres, mais avec des chaussures du sol au plafond et juste assez de place pour une caisse et un carré en cuir sur lequel s’asseoir. "Hey Maggie... je suis là pour plus de chaussures." La vendeuse, qui est en plus étudiante, enfin d’après ce qu’elle t’a dit lors de votre dernière conversation, se redresse sur la caisse, vous accordant un sourire. "Hey Lara, tu viens au bon moment je commençais à m’ennuyer, et tu viens avec une amie en plus, parfait." Elle salue Rose et vous dirige vers les modèles en soldes et vous abandonne quelques secondes pour aller chercher plus de chaussures. Maggie semble être contente d’avoir des clientes et de quoi l’occuper quelques minutes et franchement, tu ne peux pas la blâmer, toi aussi tu finirais par t’ennuyer avec un tel métier. Non, là, tu es déjà en train de regarder plusieurs modèles, prête à refaire toute ta garde-robe. "On ne dirait pas mais ces talons durent assez longtemps, quand on grimpe sur scène il faut des chaussures bien résistantes." Surtout pour le métier demandant que tu fais, personne n’y pense mais être à deux mètres du sol pour ensuite se réceptionner sur ses talons, et le tout avec un sourire aux lèvres, ça demande beaucoup de travail et des chaussures qui tiennent la route. "Et ils ont toujours des tas de modèles dans ma... notre couleur préférée." Tu pointes la rangée de chaussures devant toi, de rose à violet en passant par du pourpre et du fuchsia, il y a absolument tout pour vous satisfaire, c’est certain. Il ne t’en faut pas plus et tu abandonnes ta paire de chaussures pour un modèle assez haut, d’un rose éclatant,tournant sur toi-même dans un autre rire, afin de les montrer à Rose. "Laquelle tu veux essayer ?" Que tu lui demandes, curieuse de savoir quelle paire l'attire le plus.
Les jouets, les sucreries, les choses qui brillent, les trucs bizarres, tout ou presque est sujet à te déconcentrer lors de tes emplettes. Si tu es plutôt efficace une fois dans la boutique convoitée, la rejoindre relève très souvent du parcours du combattant. Ici encore, tu es freinée dans ton élan par l’appel de la gourmandise. Charmée par ta bouille ou tout aussi amoureuse des biscuits, Lara cède à ta proposition. Une fois à l’intérieur, tes yeux se posent sur chaque pâtisserie proposée. Tu écouterais ton ventre, tu en prendrais une de toutes les sortes pour les goûter. Pour une fois, ta raison parle plus fort. Tu te contentes d’un énorme cookie au chocolat avec des noix de pécan et de deux gâteaux colorés de rose à la saveur framboise. Ceux-là, tu les réserves pour tes retrouvailles avec Itziar ce soir. Ils feront office de dessert à votre repas. Tu remercies la métisse pendant que vous quittez les lieux. Tu ranges précieusement le sachet dans ton sac à main. Malgré les grognements de ton estomac, tu résistes à sa demande. Il aura tout le loisir de s’en régaler lors de ton diner. De toute façon, il n’a pas le temps de se plaindre davantage que tu te retrouves face à la vitrine du magasin de chaussures. Cette simple vision suffit à faire taire ton glouton et à faire exprimer ta fée acheteuse. Dès le premier coup d’œil, tu as repéré un article. Focalisée sur ta cible, tu tiens à peine compte de la vendeuse lors de votre entrée. Telle une enfant, tu cours en direction du rayon. « Surtout confortables aussi, non ? Tu attrapes pas d’ampoules ? » Tu te souviens avoir souffert à ce niveau lors, de ton passé de mannequin. Plus jamais. Le confort prime sur tout désormais. Tes doigts parcourent les multiples boites et modèles exposés. Sa remarque te fait sourire. Les produits roses sont légions. Enfin une échoppe qui a compris le sens de la vie. Elle a tout pour devenir ta favorite pour te fournir en souliers. Il reste un détail, et non des moindres, à régler pour cela. Ton 1m78 a été livré avec une pointure 43. Taille grande pour une femme. Il est rare que tes choix existent dans cette pointure. Tandis que Lara est déjà en train de se changer, tes empreintes glissent sur la colonne de ta convoitise. Tu soupires une fois toutes inspectées. Le chiffre désiré n’est pas présent. « J’adore celles-là mais il n’y a pas ma pointure… » Une légère moue attristée se dessine sur ton visage.
Moue qui vire au large sourire en apercevant l’employée s’approcher de vous. Bottes en main, tu vas à sa rencontre. « Vous auriez ce modèle en 43 ? » Tu rayonnes de toute ta bonne humeur. Si elle te répond oui, tu es prête à en faire la sous-princesse de ton royaume féérique. « Je vais aller voir en réserve. » Elle te prend la chaussure et file en direction de l’arrière-boutique. Patientant son retour, tu observes Lara. Ses nouveaux attributs pédestres lui vont comme un gant, ou plutôt comme des chaussures. Tu te mets à siffloter. L’ennui commence doucement à te guetter. Ta, tu espères, sauveuse, revient vers toi. « Et voilà un 43. » Tu sautilles sur place en tapant dans tes mains. « Merci ! » Tu l’attrapes par les épaules et déposes une chaleureuse bise sur sa joue. Tant pis si cela ne se fait pas avec une inconnue. Tu ne peux contenir ta spontanéité. Puis elle n’est pas inconnue en soi. Tu connais son prénom. Lara l’a prononcé à votre arrivée. Par contre, tu ne l’as pas enregistré. Tu la débarrasses de la boite. Tes fesses rejoignent le carré en cuir. Tes talons noirs abandonnent tes pieds. Après avoir retiré le papier à l’intérieur des bottes, tu coulisses tes segments dedans. Ta robe empêche d’exploiter leur totale morphologique. Le pan redescend trop sur tes jambes et en cache la longueur remontant au-dessus de tes genoux. Tu te relèves. Tu tiens ton vêtement pour laisser visible les chaussures. Tu te diriges vers un miroir. Ton passé de mannequin guide ta démarche. Devant ton reflet, tu te positionnes de profil. Tu admires ta silhouette. Sans être narcissique, tu t’aimes ainsi habillée. Tu fais demi-tour et reviens vers Lara. « Tu en penses quoi ? Juste les chaussures, hein. On est d’accord que la robe ça ne va pas avec. Je les mettrai avec une jupe. » Si tu n’es pas la plus respectueuse des tendances de la mode, tu as conscience des limites dans l’accoutrement. Enfin, après, l’important est de se sentir bien dans sa peau. Le regard des autres est inutile. Hormis celui de ta princesse. Tu as envie de lui plaire. Même si tu sais que lors de vos moments ensembles, tes habits finiront par embrasser le sol pour revêtir la plus belle tenue qu’une femme puisse porter : sa tenue d’Eve.
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Plus jeune, tu détestais faire les magasins. C'était souvent une excuse que ta mère employait pour te faire sortir de la maison et pour t'acheter des vêtements et des chaussures dignes de ton rang, et Cassandra ne s'est jamais gênée pour te critiquer, à voix haute en plus, devant les différents vendeurs et vendeuses, tout en te disant de te tenir un peu plus droite et non, de ne surtout pas jeter ton dévolu sur telle ou telle modèle. Tu en as encore de véritables cauchemars maintenant que tu y songes et toutes les paroles autoritaires de ta mère peuvent très certainement expliquer pourquoi ton style est aussi "visible" maintenant, pourquoi tu aimes autant le rose et les mini-jupes, parce que ce sont définitivement des articles que Cassandra Pearson n’aurait pas choisis. Du tout. Mais ta mère n'est pas là et depuis, tu t'es réconciliée avec le shopping, c'est une activité assez cathartique en soit, qui te permet souvent de repartir de zéro et d'ajouter de jolies pièces à ton dressing... et puis c'est sans doute un peu cliché, mais tu adores rentrer chez toi avec des dizaines de sacs de shopping. Maintenant que tu vis avec Evie, tu peux lui montrer tes achats à chaque fois que tu fais des folies, tu n'as pas encore décidé si c'était une bonne chose ou pas, mais vu que ta cousine te laisse jouer les apprenties mannequins dans votre salon, cela ne peut qu’être une bonne chose, pas vrai ? Oui, tu décides que oui, tandis que tu observes Rose, espérant que l'autre jeune femme trouvera son bonheur ici. Tu as un léger rire quand elle te demande si tu n'attrapes pas des ampoules et tu réponds facilement. "Oh que si, et pour cela je n'ai pas de bonnes méthodes à te donner, moi j'utilise celle des pansements partout, regarde..." Tu dis cela avant d'enlever la paire que tu viens d'enfiler et tout aussi facilement, tu te défais de tes collants, et tu montres à Rose tes pieds, tes orteils sont liés ensemble à grand renfort de bandages et de pansement, et ta cheville est également protégée. Pas un sacrifice que beaucoup voudrait faire, mais tu es tellement habituée et cela fait tellement partie de ta profession et de ta passion que tu ne le regrettes pas et que tu n'as aucun mal à t'y faire. Un mal pour un bien comme dirait certain. Tu chausses de nouveau ta future paire et quand Rose trouve son bonheur, tu la laisses enfiler les bottines, te disant intérieurement que la couleur est géniale et que ce n’est ni la première fois, ni la dernière fois, que vous faites du shopping toutes les deux. "Je pense que je les adore et que maintenant tu dois les acheter." Que tu décrètes sur un ton qui ne laisse pas du tout de place à la moindre hésitation. Du moins, tu espères qu'elle va les prendre, dans tous les cas, cela vous aura fait une bonne après-midi de détente et de découverte et rien qu'en cela, c'est important à tes yeux. Tu viens te placer à côté de Rose dans le miroir et tu sais, en voyant le sourire sur son visage, qu'en réalité, elle est déjà convaincue et que cette paire va finir dans son placard et dans sa collection. "Okay, première leçon : pour danser avec, il faut que tu t'appuies sur tes orteils et uniquement sur tes orteils et que tu fasses bouger un peu plus tes hanches." La professeure de danse en toi n'est jamais bien loin, jamais loin maintenant que tu le réalises et tu corriges légèrement la posture de Rose, très facilement en fait, avant de lui faire signe de te regarder : "Comme ça." Ceci étant fait, tu t'élances dans la petite boutique, au son d'un rythme complètement invisible mais bien présent, montrant ce que tu voulais dire à l'autre jeune femme. Tes mouvements sont volontairement exagérés et accentués, mais c'est voulu, cela aide à garder un certain équilibre quand on danse et tu ne peux t'empêcher de finir ton petit tour en laissant échapper un rire, mais, plus que sérieuse. "Allez essaye, c'est ta première leçon de danse et elle est gratuite." Tu fais signe à Rose de s'élancer elle aussi, certes, vous n'êtes pas dans un studio de danse, n'importe qui pourrait rentrer dans la boutique et venir s'acheter une paire de chaussures, mais ce n'est pas important, cela ne compte pas à tes yeux. Tu enlèves tes vêtements sur des rythmes lancinants pour vivre, vraiment, tu n'es plus à cela près et tu es là pour passer un bon moment avec ton amie et c'est tout.