you're my wonderwall-- @Kendall Dawson  

☽ 1997. Back to the 90s, baby. Ô Sydney. La belle ville de Sydney. Milo connaissait les rues par cœur de son beau quartier. Il y avait grandi avec toute sa famille. La famille Wilson. Une mère dans l’immobilier, un père militaire, on pouvait dire que ça marchait droit chez les Wilson. Et l’avenir du métis était tout tracé, il ferait comme son père. Et s’il y avait bien une personne qui le soutenait tout en ne pouvant s’empêcher d’avoir peur pour lui, c’était Kenny. Qui était Kenny ? C’était la tête rousse qui vivait juste à côté de chez lui. Les Dawson. Famille atypique aussi, où l’autorité était un des maîtres mots. Un peu trop parfois au goût de Milo, qui se faisait remballer gentiment par le père quand il venait chercher sa meilleure amie pour se balader, pour sortir, pour profiter de leur jeunesse tout simplement. Cette fois-ci, le père Dawson avait décidé qu’elle ne pourrait pas sortir, un soir de vacances. C’était inadmissible pour Milo. En plus, une des filles du lycée lancé la plus grosse soirée de l’année pour fêter ses 16 ans. Le genre de nana a organisé des soirées dans une villa immense avec de l’alcool à gogo, et des gens que personne ne connaissait. Ni Milo ni Kenny était très fêtard, mais c’était la fête à ne pas louper pour ne pas passer pour des ringards les deux prochaines années au lycée. Ils avaient donc mis en place un plan, ils devraient se rejoindre quoiqu’il arrive dans le parc pour enfants juste derrière chez eux, aux alentours de 22 heures. C’était une mission risquée pour la Dawson, Milo le savait, mais le risque en valait la chandelle non ? Il fallait bien qu’ils profitent de leur jeunesse… Peut-être la première fois qu’ils pourraient jouer et boire comme de vrais adolescents de 16 ans.

« Kenny ? c’est toi ? » Milo avait réussi à se barrer, son père était absent en mission et sa mère avait accepté qu’il sorte. Il avait mis un hoodie gris et un vieux jeans un peu trop grand pour lui, mais on ne pouvait pas dire qu’il avait le style à cet âge là. Il avait entendu du bruit, et il vit une tête rousse sortir des buissons. « Ça fait vingt minutes que je t’attends, bordel. » finit-il par dire maintenant qu’il l’avait reconnue. Il vint lui tirer une brindille dans les cheveux en rigolant. « On va à une fête Kenny, pas à une réunion entre scoots. » Milo aimait bien la charrier, c’était plus fort que lui.

"You are my wonderwall"  – @milo wilson  

1997. Allongée dans son lit, elle avait le regard fixé vers le plafond étoilé de sa chambre d'adolescente. Apparemment, elle ne clignait même pas deux. Elle fixait les étoiles fluorescentes collées avec soin sur son plafond tout en se demandant si elle était capable de faire le mur. Était-elle capable de prendre le risque de se faire prendre par ses parents … par son père ? Ils la priveraient de sortie jusqu'à ses vingt-et-un ans. Assurément. Elle cligna des yeux pour finalement jeter un coup d'œil à sa montre. Normalement, elle devrait être au point de rendez-vous. Elle devrait être avec Milo, en train de rire aux éclats tout en s'imaginant comment serait la soirée. Elle fronça les sourcils tout en s'échappant des draps pastels pour se lever dans un bond. Aux premiers regards, on pouvait se dire qu'elle était prête pour la soirée. Oui, elle avait longtemps réfléchi à la tenue parfaite pour marquer le coup : une jupe en jean, un tee-shirt aux couleurs criardes et une veste bien trop grande sur les épaules. Le look des années 90 lui allaient comme un gant ; il faut dire qu'elle en lisait des magazines pour ne pas être la « risée » de l'high-school. Elle s’était brossée les dents et dit bonne nuit à ses parents dans un pyjama aux motifs de dinosaures avant de se changer à la quatrième vitesse quelques minutes plus tard. Elle enfila une paire de sneakers avant de faire un signe de croix avec la main droite. « Tout va bien se passer, Kendall. Tout va bien se passer. », se dit-elle pour se convaincre que ce petit écart à la règle et aux règles établies par le Paternel Dawson n’allait pas signer son arrêt de mort. L'adolescente passa par la fenêtre de sa chambre avant de descendre le long du mur de la maison. Un vrai petit singe. Comme quoi être la seule fille d’une fratrie, grimper aux arbres et avoir une cabane pouvaient jouer en sa faveur : elle l’avait toujours su. Sur la pointe des pieds, elle disparut en laissant ses parents et la petite famille derrière elle.
« Kenny ? C'est toi? », c'est ce qu'elle entendit après avoir trébuché sur quelque chose de non identifié. Prise de panique, elle s'était ruée derrière les buissons, comme si son Paternel était derrière elle. Elle ferma les yeux, en imaginant que peut-être on ne la verrait pas si elle fermait les yeux. Le chat de la famille Dawson se comportait de la même manière. Il se planquait sous une couverture et partait du principe que s’il ne voyait personne, personne ne le verrait bien que sa queue dépasse de la couverture. Milo. C'était Milo. Elle marmonna un « idiote » silencieusement avant de se frayer un chemin vers la voix de son meilleur ami. « Ça fait vingt minutes que je t’attends, bordel. » Elle fronça les sourcils tout en agitant les mains pour lui faire comprendre qu'il devait parler plus bas : peut-être que son père avait des oreilles avec des super talents et qu'il pouvait l'entendre jusqu'ici. C'était possible. Vous ne connaissez pas Arthur. « On va à une fête Kenny, pas à une réunion entre scoots. » Elle donna un coup dans son avant-bras, et passa une main dans ses cheveux pour vérifier qu'elle n'avait pas le costume de l'arbre chantant comme lors de leur spectacle de fin d'année quand ils avaient sept ans. « Très drôle … je te rappelle que je suis ici au péril de ma vie. » et un éclat de rires vint servir de ponctuation à la fin de sa phrase. « Est-ce que tu pourrais, s'il te plaît, vérifier que je n'ai rien d'autre dans les cheveux … ce serait un drame en bon et du forme si jamais je faisais le mur et en plus de cela me ridiculiserai à la soirée à ne pas manquer. » et elle baissa la tête pour qu'il puisse observer et vérifier sa coiffure et sa tenue. « Avant qu'on y aille, on devrait peut-être se mettre d'accord sur quelques règles à suivre … comme par exemple, règle numéro un : tu ne rentres pas sans moi, Milo. Pitié, ne me laisse pas en plan. », dit-elle en sautillant sur place, s'agrippant à son hoodie, avec ce sourire gigantesque aux lèvres.

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☽ 1997. Back to the 90s, baby. Milo et Kenny s’étaient montés la tête toutes les vacances sur cette fête débile à laquelle tout le monde irait. Pas comme s’ils étaient les élèves les plus cools du lycée mais il était clair que s’ils ne s’y rendaient pas, ils allaient rater un tas de choses qui les mettraient à l’écart dès la rentrée. L’adolescent savait à quel point la rousse allait galérer à venir, tout ceci avait été un casse tête mais ils s’étaient résignés à l’idée de s’y rendre, quoiqu’il en coûte. Même leur vie apparemment. Parce que si Kenny se faisait prendre, elle l’entraînerait dans sa chute sans le vouloir, et Arthur se ferait un plaisir de remettre à sa place le petit métis qui vivait à côté de chez lui. Cette rivalité entre le père Wilson et le père Dawson était d’ailleurs plutôt embêtante parfois… Tout le monde savait que Milo ne ferait pas de mal à Kenny, même plus que ça, il serait toujours là pour la défendre.

Il n’y avait pas d’adversité, ni de rivalité entre le duo. Ils étaient complémentaires, ils étaient l’épaule sur laquelle se reposer en cas de coup dur. Donc il serait là si elle devait se faire choper ce soir. Mais ce n’était pas la question, il ne voulait pas penser au pire. Par contre, il fut soulagé quand elle arriva enfin dans son champ de vision même si elle semblait quelque peu déroutée. La rousse se secoua dans tous les sens, elle avait l’air de sortir d’une épreuve de Koh Lanta. « Très drôle … je te rappelle que je suis ici au péril de ma vie » Milo leva les yeux au ciel, elle avait le don de tout dramatiser. « Est-ce que tu pourrais, s'il te plaît, vérifier que je n'ai rien d'autre dans les cheveux … ce serait un drame en bon et due forme si jamais je faisais le mur et en plus de cela me ridiculiserais à une soirée » Milo leva la tête, alors qu’il la dépassait déjà d’une tête à leur âge.  Cela promettait pour la suite. « Arrête un peu. Tu veux. Tu es très jolie. » dit-il d’un ton amical alors qu’il retira deux-trois feuilles dans ses cheveux, et terminer par une caresse sur l’épaule. «Avant qu'on y aille, on devrait peut-être se mettre d'accord sur quelques règles à suivre … comme par exemple, règle numéro un : tu ne rentres pas sans moi, Milo. Pitié, ne me laisse pas en plan » Milo fronça les sourcils, comme si ce qu’elle disait n’avait aucun sens. « Qu’est ce qu’on a dit Kenny ? Toi et moi, quoiqu’il arrive. » dit-il d’une voix solennelle, il vint déposer un baiser dans ses cheveux avant de l’attirer vers lui pour rejoindre la rue principale. Ils devaient maintenant se rendre à pied à 1 kilomètre de là pour rejoindre la fameuse fête. « Je ne vois pas comment je pourrais revenir sans toi en plus. » finit-il par dire en secouant la tête comme si elle venait réellement de dire une bêtise. Ca lui paraissait inconcevable.

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1997. « Arrête un peu. Tu veux. Tu es très jolie. », elle haussa les épaules comme s'il était en train de lui dire des absurdités. « Possible. Mais tu sais combien je peux être maladroite et j'ai cru entendre qu'il y allait avoir Matthew … pas la peine de me regarder comme ça, je le trouve juste sympa et ne voudrais pas qu'il ait une mauvaise image de moi. » dit l'adolescente tout en passant une main dans ses cheveux, juste par mesure de sécurité. Milo était au courant du fait que Kenny avait un petit penchant pour Matthew, un peu comme la moitié du bahut en fait. La minuscule rouquine par ailleurs ne faisait pas vraiment partie des demoiselles populaires sur lesquelles le regard de Matthew s'attardait. Soit. Ce soir, c'était peut-être sa chance. Ce soir ou jamais. Elle s’était auto-motivée devant son miroir. Elle avait sorti sa paire de chaussettes préférées. Elle avait même passé quelques minutes à contrôler la folie de ses boucles rousses pour pouvoir entrer dans les cases appréciées des gamins de son âge. « Qu'est-ce qu'on a dit Kenny ? Toi et moi, quoiqu'il arrive. » « Quoiqu'il arrive. », elle avait répété cela comme si cela rendait les choses encore plus réelles. Une promesse éternelle. Une promesse qui allait les suivre toute leur vie. Elle ferma les yeux sous ce baiser amical avant de se rapprocher de lui, lui emboîtant le pas pour la soirée de leur vie. Sûrement. Du moins, c’est ce qu’elle espérait et c’était d’ailleurs ce qu’elle avait écrit dans son journal intime. « Je ne vois pas comment je pourrais revenir sans toi en plus. » Elle esquissa un sourire amusé tout en sifflotant presque : « C'est vrai que tu serais totalement perdu sans moi. »

Le duo arriva finalement à destination. Et Kendall fronça les sourcils, soudainement inquiète. Elle posa son regard sur Milo et dit une nouvelle fois comme pour se convaincre que tout allait bien se passer : « Quoiqu'il arrive. » Franchir les limites du raisonnable. Désobéir au paternel. Elle franchissait des limites jusque là encore inconnues. Attendant un acquiescement de la part de son meilleur-ami, elle finit par lui prendre la main et le tirer vers la maison tant désirée de la reine de la soirée. Elle courait presque, enthousiaste. C'était ainsi que le duo se mêlait à la crème de la crème. Le regard de Kenny balaya les lieux à la recherche du Matthew en question … en vain. Dommage. Certains adolescents étaient déjà là depuis longtemps, certains buvaient déjà des bières … la musique était forte et Kendall avait la sensation de porter la tenue orange des criminels. Elle était une criminelle. Elle n’avait pas vingt-et-un ans et n’était pas autorisée à boire. Ni à boire, ni même à être sur les lieux. Elle pressa la main de son ami avant de la lâcher, juste suffisamment longtemps pour avoir canalysé son énergie et sa confiance en elle. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui souffler au creux de l'oreille : « On est censés faire quoi ? Boire dans un de ces gobelets rouges … avoir l'air cool ? » Elle haussa les épaules, perplexe. Bien qu'elle soit perplexe, elle avait le regard pétillant de malice. L'interdit rendait les choses en soi un peu plus intéressantes que prévues.

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☽ 1997. Back to the 90s, baby. Milo et Kenny étaient toujours très complices, depuis gamins. Il n’y avait pas vraiment d’ambiguïté entre eux, ils comprenaient juste en un regard. Alors ce n’était pas extraordinaire qu’il lui dise qu’elle était très jolie. C’était aussi un moyen de l’encourager à ne pas stresser. « Possible. Mais tu sais combien je peux être maladroite et j'ai cru entendre qu'i y allait avoir Matthew … pas la peine de me regarder comme ça, je le trouve juste sympa et ne voudrais pas qu'il ait une mauvaise image de moi » Milo rigolait, il était amusé de la voir stresser de la sorte pour un mec. On ne pouvait pas dire que les deux savaient ce qu’ils faisaient quand ils étaient intéressés par quelqu’un, à seize ans, on ne sait pas grand-chose. « Juste sympa, mmh. Bien sûr. » reprit-il un sourire en coin lui accordant un petit regard amusé. Il aimait tellement la taquiner. Et la voir gênée à propos d’un garçon était une opportunité trop belle à ne pas louper. « Quoiqu'il arrive. » La rousse répéta ces mots pour conclure, oui il n’y avait pas de doutes s’il y avait un choix à faire Milo choisirait toujours Kendall. En plus, il rajouta qu’il ne savait même pas comment il pourrait partir sans elle. « C'est vrai que tu serais totalement perdu sans moi. » Il baissa les yeux vers elle. « Littéralement Kenny. Je ne saurai même pas comment revenir jusqu’à chez nous. » rétorqua-t-il en hochant la tête pour appuyer ses propos. C’était son GPS Kenny, autant littéralement que spirituellement.

La soirée battait déjà son plein quand ils arrivaient, ils ne se firent même pas remarquer et ce n’était pas plus mal. « Quoiqu'il arrive. » Il lui jeta un œil, en secouant la tête généralement, amusé. « On est sensés faire quoi ? Boire dans un d’ ces gobelets rouges … avoir l'air cool ? » vint-elle dire à son oreille le tirant vers elle. Il haussa les épaules, posant un regard sur les gobelets en question. « Tu vas aimer ça toi ? » demanda-t-il en prenant deux verres, cherchant de quoi les remplir. « Ou tu préfères faire semblant avec du coca ? » continua-t-il, toujours un sourire taquin au visage. Il aimait tellement la taquiner. Il versait une première bière dans un verre et se tourna vers Kenny qui faisait face au monde. « Qu’est ce t’as ? T’as trouvé ton prince charmant ? » demanda-t-il en la fixant alors qu’elle semblait bien trop sérieuse.

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1997. « Juste sympa, mmh. Bien sûr. », et elle lui lança un regard noir parce qu'il ne fallait pas vraiment plaisanter avec Matthew. La concurrence était rude et Kenny tournait souvent au ridicule quand il était dans les parages. Elle perdait littéralement sa confiance en elle quand il était dans le coin. Elle gloussait plus qu'elle ne riait. Elle devenait la reine de la maladresse et ne savait jamais vraiment quoi dire. Pourquoi est-ce qu'elle se transformait en cette chose quand il était dans les parages ? Sa Kryptonite. Il l'était définitivement. « Oui, juste sympa », dit-elle pour commencer avant d'ajouter dans un soupir désespéré, les bras tombant le long de son corps chétif : « et incroyablement hot. » Un gloussement s'échappa de ses lèvres alors qu'elle cachait son rire derrière une de ses mains.

Et maintenant, les adolescents étaient dans la cour des grands. La musique était suffisamment forte pour cacher les rires et les conversations déjà entamées. Kendall essayait de faire de son mieux pour avoir l'air cool. Avoir l'air cool, le but de tous les adolescents – et elle ne faisait pas exception à la règle. Il fallait avoir l'air détendu, l'air de chiller et non de suer des torrents à la recherche de celui qui faisait battre son cœur. Elle haussa les épaules à la question : « Tu vas aimer ça toi? » Pas sur. Elle n'avait jamais bu une goutte d'alcool, du moins jamais au cours d'une fête. Elle n'en avait jamais eu le besoin mais apparemment pour être cool, il fallait avoir l'air un peu imbibé et surtout tenir ce genre de gobelet entre ses mains. « Ou tu préfères faire semblant du coca ? » Les sourcils de la rouquine se froncèrent alors qu'elle lui donna un petit coup dans le bras du revers de la main ; comme s'il venait de lui faire un outrage et qu'elle était vexée. « quitte à faire le mur et risque ma vie, autant le faire au jusqu'au bout … et jouer la carte de l'alcool. » L'amour de l'interdit, je vous avais prévenu qu'elle était en train de surfer sur la crise de l'adolescence. L'adolescente quitta des yeux son meilleur-ami pour observer les lieux, appuyée contre la table de la cuisine. Son regard devenait un radar. Un radar à la recherche de Matthew. Il devait être là. Il ne loupait jamais une soirée. Il était toujours là quand il s'agissait des soirées cools. « Qu'est ce t'as ? T'as trouvé ton prince charmant? », lui demanda Milo, la faisant sortir de ces pensées et cette vision dévastatrice. Rebecca, une coéquipière de softball était accroché au cou de son Matthew en train de danser et rire aux éclats. Les sourcils froncés, elle saisit son verre. « Mon prince charmant semble avoir trouvé sa princesse. Je ne peux pas concurrencer Becks, impossible … Qu'est-ce que je peux faire pour qu'il me voit enfin ? Une idée ? », et elle planta son regard dans celui de Milo. Il était un adolescent de seize ans. Il savait comment ils fonctionnaient. Il pouvait lui donner quelques idées. Pitié !

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☽ 1997. Back to the 90s, baby. Milo écoutait toujours ce que la rousse avait à dire, même quand il trouvait pas ça intéressant. C’était le cas quand elle parlait des couleurs qu’elle devait associer pour ne pas jurer avec sa couleur de cheveux. Ou bien, quand elle lui parlait de ce Matthew. Il avait beau le regarder, elle se demandait bien ce qu’elle lui trouvait. Mais bon, il l’écoutait sans pouvoir s’empêcher de la taquiner à ce propos, même si cela voulait dire recevoir des regards assassins juste après. « Oui, juste sympa. et incroyablement hot. » Il fronçait les sourcils en la regardant. « Depuis quand ‘hot’ fait partie de ton vocabulaire ? » demanda-t-il alors qu’ils avaient grandi ensemble, et pour lui Kenny restait sa petite voisine de huit ans qui jouait à la poupée.

Milo s’activait à l’une des tables, tentant désespérément de trouver quoi remplir leur verre. Même s’il n’était pas sûr que Kenny en assume les conséquences. « Quitte à faire le mur et risque ma vie, autant le faire au jusqu'au bout … et jouer la carte de l'alcool. » Il haussa les épaules alors qu’elle était sérieuse, secouant la tête, pas vraiment étonnant qu’elle veuille mettre toutes les chances de son côté pour se fondre dans la masse. Kenny ne faisait jamais les choses à moitié. « Ok madame. Voilà. » dit-il en venant lui tendre son verre. Milo avait déjà bu de la bière, il ne serait pas surpris mais il avait hâte de voir la tête de la rouquine. Milo finit par poser son attention sur elle alors qu’elle semblait s’être arrêtée en plein élan, un robot figé qui ne bougeait plus. « Mon prince charmant semble avoir trouvé sa princesse. Je ne peux pas concurrencer Becks, impossible … Qu'est-ce que je peux faire pour qu'il me voit enfin ? Une idée ? » Milo se tourna enfin vers le monde, et il posa son regard sur les protagonistes de son discours. Son visage caché par ce grand gobelet pour enfin boire quelques gorgées de sa bière. Il n’était pas un expert, il ne savait pas s’il serait être de bons conseils. « Cul sec, Kenny. T’as pas le choix. » dit-il avec un sourire amusé, finissant par poser son regard sur elle. « T’as besoin d’arrêter de réfléchir. » ajouta-t-il, d’un ton plus sérieux parce que ce coup-là il savait que ce n’était pas un mauvais conseil. Kendall réfléchissait trop, il lui fallait plus de spontanéité.

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1997. « Ok madame. Voilà. » Elle s'empara de son verre tout en se demandant si elle allait parvenir à en boire une gorgée sans grimacer. Ne pas grimacer. Ne pas montrer que c'est son premier verre : la honte ! « Cul sec, Kenny. T’as pas le choix. T’as besoin d’arrêter de réfléchir. » ajouta-t-il, d’un ton plus sérieux, si sérieux que l'adolescente le prit au mieux. Serrant entre ses doigts aux ongles colorés, elle prit une profonde inspiration avant de pencher la tête en arrière, avalant d'une traite le contenu de son verre. Et voilà que la grimace s'affichait sur son visage candide. Une grimace bien trop naturelle. Elle fit claquer sa langue tout en fronçant les sourcils : comment pouvaient-ils boire cette boisson ? Comment était-ce possible que cette boisson soit associé aux cools du lycée ? Sérieux ? Elle secoua la tête avant de poser son attention sur son meilleur ami. « Ne pas réfléchir. Marché conclu, j'en suis capable. » A vrai dire, elle n'était pas du tout capable de désactiver son cerveau. Elle avait toujours peur du regard des autres, elle essayait toujours de se mouvoir dans la masse pour ne pas faire de vague. Kendall appartenait à ces adolescents „normaux“, ceux auxquels on ne prête pas vraiment attention, ceux qui sont dans le décor, qui font partie des meubles. Elle tendit le bras vers Milo pour plaquer son gobelet en plastique contre son torse, sans même le regarder. Son regard était rivé sur Matthew, sa cible. Elle prit une profonde inspiration, à nouveau, passa ses mains nerveuses sur sa jupe en jean dont elle tira les pans. C'était comme remettre en position sa couronne sur sa tête, ou son costume de super héroïne. Quelque chose du genre. « Souhaite-moi bonne chance, Milo. », dit-elle en tournant la tête vers celui qui était devenu en deux répliques son coach. Un sourire timide plus tard, elle se frayait un chemin jusqu'au duo pour pouvoir marquer son territoire, tenter sa chance.
Et, elle l'avait tenté sa chance Kendall. Elle avait commencé par parler du dernier match de Matthew auquel elle avait assisté, usant de ses connaissances en matière de sport pour attirer son attention. Et puis, elle avait suivi les conseils lus dans un magazine quelques jours plus tôt, elle avait posé sa main sur son bras, ri à ses blagues et avait souvent confirmé ce qu'il disait même si parfois … elle aurait préféré lui tenir tête. Mais bon les magazines devaient avoir raison. Matthew lui avait donné un nouveau verre, elle avait ri et feint sa grimace de dégoût à chaque gorgée. Et puis soudainement, il était arrivé. Ce baiser tant espéré. Il avait finalement posé son regard sur elle et avait même déposé un baiser sur ses lèvres. Pour être honnête avec vous, c'était son premier baiser et c'était pas aussi chouette que ce qu'avaient pu lui raconter ces coéquipières de softball. Il avait la main posée sur sa hanche et avait désigné d'un signe de tête un couloir. « Si tu veux, on peut aller dans un coin tranquille, juste à deux... » Elle se pinça les lèvres, les joues légèrement rosies … car sa crédulité ne la rendait pas totalement stupide. La main posée sur sa nuque, elle se recula d'un pas. « Hum, c'est que je ne voudrais pas louper la soirée. » « OK, je vais nous chercher de quoi boire … j'arrive tout de suite. », qu'il lui dit d'une voix douce pour qu'elle acquiesce d'un signe de tête.
Ayant pris place sur le canapé au milieu du salon parmi les plus cools des cools, elle suivit du regard Matthew qui se dirigeait vers la cuisine. Suffisamment loin pour qu'elle n'entende pas un mot de ce qu'il pouvait bien raconter alors que Milo, lui, il était suffisamment proche pour ne pas louper une miette des propos de la star du lycée : « Nan, c'est juste l'histoire d'une soirée voire deux … juste pour montrer à Rebecca qu'elle ferait mieux de se bouger si elle ne veut pas perdre sa place … et puis au passage, si je peux vérifier ce qu'on dit sur les rousses ... » Un rire gras. Le rire gras d'un adolescent prépubère. Les joies de l'adolescence …

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☽ 1997. Back to the 90s, baby. Milo et Kendall étaient arrivés à la soirée dans l’idée de se faire voir, et de ne pas louper THE fête de l’année. Ils n’étaient pas forcément habitués à être dans ce genre de fête, mais apparemment il ne fallait pas rater celle-là. Le métis servit donc deux verres de bière, et il avait hâte de voir la réaction de sa meilleure amie. D’ailleurs, Milo incita à ce qu’elle le boive cul sec, elle voulait un conseil pour paraître cool aux yeux de son Matthew. La première chose était qu’elle arrête de trop réfléchir, et le seul moyen pour elle de réussir à faire une telle chose était qu’elle boive un peu, juste pour se libérer l’esprit. Il la fixa d’un air partagé entre la bienveillance et l’amusement quand la rouquine but sans réfléchir cette bière. « Ne pas réfléchir. Marché conclu, j'en suis capable. » Milo fit une grimace, il n’en était pas si sûr, mais soit. Il la regardait faire, elle réfléchissait encore à comment aborder sa target et Milo buvait à petite gorgée cette bière, se demandant comment Kenny allait s’y prendre. Il s’attendait à tout avec elle. « Souhaite-moi bonne chance, Milo. » « Bonne chance, soldat. » dit-il en souriant alors qu’il finissait lui aussi sa bière, il piqua quelques chips sans lâcher du regard Kendall. Il garderait toujours un œil sur elle. En voyant qu’elle rigolait bien avec son crush, Milo tourna les talons pour aller rejoindre des amis du lycée. Dans la cuisine se déroulait un beer pong auquel Milo participa, avec pas mal de succès d’ailleurs. L’adolescent était doué à tout ce qui touchait au sport, notamment au basket. « Nan, c'est juste l'histoire d'une soirée voire deux … juste pour montrer à Rebecca qu'elle ferait mieux de se bouger si elle ne veut pas perdre sa place … et puis au passage, si je peux vérifier ce qu'on dit sur les rousses … » Alors qu’il s’apprêtait à tirer sa balle, il s’arrêta net en tournant la tête pour voir le fameux Matthew. Milo lui accorda un regard menaçant, Matthew savait très bien que le métis était proche de la jeune fille. Il finit par tirer la balle, et se tourna vers le jeune garçon. « Tu lui touches un cheveu, t’auras affaire à moi. Pigé ? » lâcha-t-il en venant s’approcher tout près du garçon alors qu’un autre vint poser la main sur le torse de Milo pour l’empêcher d’approcher plus près. « Qu’est ce que tu vas faire Wilson ? C’est ta nana ? T’as peur qu’on touche à la petite Kendall ? Kenny ? C’est comme ça que tu l’appelles ? Je vais la faire devenir une femme moi ta Kenny, vu que t’en es pas capable. » Un tour. Son sang ne fit qu’un tour dans son corps avant qu’il ne vienne pousser ce Matthew bien trop arrogant à son goût. Il se demandait maintenant ce que sa meilleure amie lui trouvait. Il s’approcha pour venir le frapper mais on le retint, deux gars avaient surgi de nulle part pour le reculer, et le faire sortir de la cuisine. « T’as pas intérêt de la toucher ! » cria-t-il en lui adressant un dernier regard, avant d’inciter aux deux autres de le lâcher. « C’est bon, lâchez-moi. » dit-il en remettant son hoodie en place. Il fit volte-face pour retrouver Kenny, c’était la priorité maintenant. Son regard balaya la pièce et il croisa son regard, elle semblait avoir vu cette dernière scène. « Kenny s’il te plaît écoute moi » fit-il en s’approchant alors qu’elle semblait déçue. Milo soupira et la suivit jusqu’à dehors, sous le porche de la grande villa. C’était un peu plus calme ici. « Kenny, t’as pas entendu la manière dont il parlait de toi. » avoua-t-il finalement alors qu’il restait à distance.

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1997.L’insouciante adolescente se tenait confortablement assise dans le canapé au milieu du salon. Elle serrait les genoux et essayait de garder un air cool bien que son cœur battait la chamade et que son regard était semblable à celui d’un faon pris dans les phares d’une voiture en pleine campagne. Elle n’était pas à sa place. Cet univers n’était pas le sien, pas encore – il allait falloir attendre l’université pour la voir en train de danser sur les tables et chanter des chansons des années 90 sans avoir peur du ridicule. Pour l’heure la puberté la freinait et lui ôtait son assurance. Les mains moites, elle essayait de rayonner comme les différentes étoiles présentes dans la pièce. En vain. Peut-être que la bière n’avait pas été une bonne idée. Peut-être qu’elle aurait dû rester sur le cola. La bière, ça pesait sur son estomac. Elle avait l’impression d’être un ballon de baudruche. Horrible sensation. Balançant la tête doucement au rythme de la musique, son regard venait de s’arrêter net sur Milo. Et alors que sa vue était le seul sens invité à cette scène, elle eut le sentiment de se retrouver sous une douche glacée. Ses yeux s’écarquillèrent quand elle vit Milo se ruer vers … Matthew. « Mais … » souffla-t-elle à elle-même, en fronçant les sourcils alors que l’attention de certaines rapaces s’était elle-aussi dirigée vers son meilleur ami. Qu’est-ce-qu’il lui prenait de se comporter comme ça ? Surtout avec Matthew ? Avait-il oublié combien elle était entichée de ce gamin ? Au point de prononcer son prénom en y ajoutant son nom de famille à lui. Kendall Maldwin, avait-elle dit une fois à voix haute. Son cœur tomba dans ses chaussettes alors qu’elle sentait désormais le regard de certains invités se poser sur elle. Quand on fonctionne en duo avec quelqu’un, quand l’un fait une connerie, le regard de tous se dirige vers l’autre … au cas où.

Le regard des autres invités accompagnés de certaines remarques peu encourageantes lui firent monter le rouge aux joues. Elle avait les joues rouges de honte. Honte d’avoir attiré l’attention de tous sur elle … de cette manière. D’un bond elle se leva, entendant un « Kenny s’il te plaît écoute moi », qui ne semblait pas être capable de la stopper. Impossible. Elle avait envie de fuir, de prendre ses jambes à son cou pour regagner sa chambre d’adolescente aux couleurs pastels. Retrouver le monde de la sécurité de la maison Dawson. Bon sang ! Comment allait-elle survivre à cette humiliation ? Kendall Maldwin appartenait désormais au passé : impossible que Matthew ne veuille bien une fois encore poser le regard sur elle. L’air frais l’obligea à se calmer, les paupières closes, les bras croisés. « Kenny, t’as pas entendu la manière dont il parlait de toi.», impossible de rouvrir les yeux. Une boule se forma au fond de sa gorge. Qu’avait-il dit pour faire réagir Milo de la sorte ? Qu’elle était la gourde du softball ? Qu’elle embrassait affreusement mal ? Que sa poitrine était semblable à celle d’une enfant de huit ans ? Quelles atrocités avait-il pu sortir pour le faire réagir de la sorte ? Mais, il l’avait embrassé. Il avait déposé ses lèvres sur les siennes, il lui avait offert son premier baiser. Pourquoi devait-il toujours y avoir un problème ? Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir une vie comme celle des livres ? Elle baissa la tête pour finalement fixer la pointe de ses sneakers.
« Pourquoi est-ce que je suis toujours le dindon de la farce, Milo ? … Ils doivent être en train de se moquer de moi. Aujourd’hui. Et demain. Et sans doute après-demain. » parvint-elle à souffler sans daigner se tourner vers lui. Hors de question qu’il voit combien elle était blessée par la situation. « Est-ce que tu étais obligée de sauter à ma rescousse … ? Est-ce que c’était si horrible que ça ? », demanda-t-elle avec la plus grande sincérité car elle était néanmoins intéressée et souhaitait connaître les raisons pour lesquelles son meilleur-ami s’était rué sur celui qui …
« Il m’a embrassé, Milo. Et maintenant … c’est carrément mort. Mort de chez mort. Je ne sais pas si on ne devrait pas rentrer maintenant, si je ne devrais pas rentrer pour ne ressortir de chez moi que dans mille ans … le temps que tout le monde oublie. », les sourcils froncés, elle avait tourné la tête pour faire face à son meilleur-ami.

you're my wonderwall-- @Kendall Dawson  

☽ 1997. Back to the 90s, baby. Milo n’avait aucunement eu envie de se retrouver dans cette situation. Il avait été ravi que sa meilleure amie prenne enfin son courage à deux mains pour adresser plus de deux mots à Matthew. Il n’avait jamais été question de s’en mêler parce que même s’il savait que les histoires d’amour, surtout à leur âge, venaient et repartaient. Il savait aussi que ce n’était pas à lui d’empêcher Kenny à se jeter dans cette histoire. Si elle l’aimait bien ce garçon, elle devait au contraire se donner les moyens d’essayer. Toutefois, lorsqu'il entendit la manière dont Matthew parlait de sa meilleure amie, il n’eut pas assez de self-control pour se retenir. Il comptait bien lui faire comprendre de quel bois il se chauffait si jamais il osait poser une main sur la rouquine. Il en avait maintenant perdu le droit. Et alors qu’il se fit éloigner de la cuisine où Matthew semblait prendre un plaisir de le narguer, Milo se tourna et fit face à une Kenny en plein effroi. Il voulut la stopper mais rien y fit, elle s’était déjà faufilée parmi la foule pour s’échapper du salon. Il réussit à la suivre pour la rejoindre jusqu’à dehors où le calme était de rigueur.

Il était donc sous le porche de cette baraque, le regard inquiet posé sur sa meilleure amie. Il avait peur qu’elle lui en veuille car c’était loin l’objectif de sa réaction. La rouquine restait là, complètement stoïque, les yeux clos, dans un silence que le métis avait dû mal à supporter. « Pourquoi est-ce que je suis toujours le dindon de la farce, Milo ? … Ils doivent être en train de se moquer de moi. Aujourd’hui. Et demain. Et sans doute après-demain. » Il soupira, partagé entre le soulagement de voir qu’elle ne semblait pas lui en vouloir à lui, et le sentiment de tristesse de la voir dans cet état. Elle ne méritait pas un tel traitement. « Pfff tu parles. S’ils le font, c’est qu’ils n’ont pas compris qui était l’idiot dans l’histoire. » C’était bel et bien Matthew, un vrai goujat ce mec. « Est-ce que tu étais obligée de sauter à ma rescousse … ? Est-ce que c’était si horrible que ça ? » Milo baissa le regard, ne voulant pas affronter cette part de reproche qu’elle venait de lui faire même si au fond, il savait que cela n’en était pas une. Mais cela avait été plus fort que lui. « Il m’a embrassé, Milo. Et maintenant … c’est carrément mort. Mort de chez mort. Je ne sais pas si on ne devrait pas rentrer maintenant, si je ne devrais pas rentrer pour ne ressortir de chez moi que dans mille ans … le temps que tout le monde oublie. » Milo leva la tête pour finalement croiser le regard triste de sa meilleure amie. « C’est lui le perdant dans l’histoire Kenny. Il est bête comme ses pieds. Il te mérite pas. » dit-il d’une voix posée, presque trop sage pour son âge. « Si tu veux rentrer, on rentre. On fait ce que tu veux. » ajouta-t-il en s’approchant pour venir la surplomber de ses bras encore maigrelets pour son âge. Mais il la plaqua contre lui, venant poser son menton sur le haut de son crâne. « On s’en fout de lui, Kenny. T’en auras plein d’autres. » finit-il par souffler pour la rassurer.

"You are my wonderwall"  – @milo wilson  

« Pfff tu parles. S’ils le font, c’est qu’ils n’ont pas compris qui était l’idiot dans l’histoire. » Dans une autre vie, les paroles de son meilleur-ami auraient pu la rassurer. Mais elle avait seize ans, la rouquine. Elle avait le cœur complétement en morceaux dès qu’on lui tournait le dos. Elle tombait amoureuse comme on change de pair de chaussettes car à vrai dire, elle ne savait pas vraiment ce qu’était l’amour. Comment le pouvait-elle ? Elle n’était encore qu’une enfant.

« C’est lui le perdant dans l’histoire Kenny. Il est bête comme ses pieds. Il te mérite pas. » Et, elle lâcha un lourd soupir, laissant tomber ses bras le long de son corps encore chétif. Elle ne voulait pas quelqu’un qu’elle méritait. Elle ne voulait pas de prince charmant. Elle voulait Matthew. Elle voulait un petit-ami. Un petit-ami officiel. Elle voulait pouvoir se sentir belle. Elle voulait pouvoir se sentir comme une conquérante dans les couloirs du lycée. Elle voulait avoir le sentiment d’être normale. Et être normale, c’est avoir un petit-ami, comme ses coéquipières, comme les gamins de son âge. Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas le droit à ça ? était-ce donc trop demander que d’être normale, banale … ? Les lèvres pincées, elle savait qu’il essayait de bien faire, de trouver les mots justes mais il ne faisait que lui rappeler que c’était mort. Ce n’était pas pour bientôt le Matken de ses rêves. Elle allait rester Kendall, la bonne pote. « Si tu veux, on rentre. On fait ce que tu veux. » Elle releva la tête pour poser son regard sur Milo, qui vint l’enlacer tout en posant son menton sur le haut de son crâne. Et, comme à chaque fois qu’il agissait de la sorte, elle ferma les yeux comme pour pouvoir mieux recharger les batteries. Les paupières closes, elle releva les bras pour les entourer autour de sa taille. « On s’en fout de lui, Kenny. T’en auras plein d’autres. » La tête toujours posée contre son ami, elle marmonna : « Plein d’autres quand je serais à l’université … ouais sans doute. Le lycée, c’est pas pour moi apparemment … » Ses rêves d’avoir un petit ami comme les autres, d’être invitée au bal, de rougir dans les couloirs … aux oubliettes. Une fois de plus. Elle se détacha doucement de Milo pour se pencher légèrement en arrière et le regarder, les mains toujours accrochées à ses hanches. « Est-ce que je dois te répéter que je risque gros en étant ici ? Mon père me tuerait si jamais il savait que j’étais ici … C’est hors de question que ma soirée soit gâchée ou ait un goût amer. Je n’avais pas prévu ça --- » dit-elle dans un souffle, les yeux légèrement rougis. « C’est ce que je dirais si j’avais le courage de remettre les pieds dans cette soirée … hélas, je suis une poule mouillée et j’ai presque envie d’aller me cacher sous ma couette, en me demandant ce qui m’a pris de penser que je pourrais venir faire dans ce genre de soirée …. » Elle lâcha son ami pour finalement reculer d’un pas, la tête baissée. Décue, vexée ou offensée, la sensible Kenny était une poule mouillée à l’époque. Oui, elle ne voulait pas attirer les regards … elle voulait plutôt prendre la tangente pour aller se planquer dans sa chambre. Papa avait raison.

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☽ 1997. Back to the 90s, baby. Milo avait vrillé en entendant parler Matthew sur sa meilleure amie avec un tel irrespect. Le métis ne comprenait pas les gens qui étaient comme ça, et le seul instinct qu’il eut fut de le menacer en retour. Ce n’était pas forcément une bonne idée quand on savait qu’il était entouré de tous ses amis le Matthew, et que Milo était seul. Bref, il sortit de la maison pour suivre sa meilleure amie, la rouquine avait compris que quelque s’était mal placé et que ça la concernait directement. Le métis se montrait bienveillant, rassurant, il ne voulait pas qu’elle se sente mal par rapport à cette histoire. Ils étaient deux adolescents qui ne connaissaient rien à la vie, et ils apprenaient ensemble que tout le monde n’était pas forcément aussi gentils qu’eux. Il s’était approché d’elle pour la prendre dans ses bras, parce que parfois Wilson n’était pas doué avec les mots, encore moins quand il fallait parler de relations amoureuses. Sur ce terrain-là, Kendall deviendrait plus douée que lui à l’avenir mais pour l’instant ils étaient deux âmes perdues, en soif d’en apprendre plus sur ce domaine.  « Plein d’autres quand je serais à l’université … ouais sans doute. Le lycée, c’est pas pour moi apparemment …» Milo soupira, il n’aimait pas la voir aussi défaitiste alors qu’elle était du genre à positiver. « C’est pour personne j’crois bien. » souffla-t-il pour lui faire comprendre que c’étaient des années complexes pour un grand nombre d’entre eux. Il fallait pas se laisser abattre. « Est-ce que je dois te répéter que je risque gros en étant ici ? Mon père me tuerait si jamais il savait que j’étais ici … C’est hors de question que ma soirée soit gâchée ou ait un goût amer. Je n’avais pas prévu ça --- C’est ce que je dirais si j’avais le courage de remettre les pieds dans cette soirée … hélas, je suis une poule mouillée et j’ai presque envie d’aller me cacher sous ma couette, en me demandant ce qui m’a pris de penser que je pourrais venir faire dans ce genre de soirée …. » Kendall s’était reculée pour le regarder, elle semblait triste et résignée sans pour autant perdre espoir. Milo se pinça les lèvres avant de poser sa main sur son menton pour qu’elle le regarde. « Et bien moi je vais te permettre de l’oublier ce connard. » Il glissa sa main dans la sienne, et lui aussi n’était pas à l’aise de retourner à cette soirée, mais… « A deux, on est les plus forts, non ? » dit-il d’une voix douce en la fixant, il lui offrit un petit sourire en espérant qu’elle le lui rende. Puis, il la tira par la main pour rentrer à l’intérieur, et foncer tout droit au buffet où se portait des alcools encore plus forts. « Fini de jouer Dawson ! » dit-il en la lâchant pour venir prendre une bouteille de vodka, et servir deux fonds de verre. Il lui en tendit un et prit l’autre du bout des doigts : « A 3, on s’l’envoie ! Prête ? » Il insistait du regard pour ne pas qu’elle flanche. Elle voulait s’amuser et marquer cette soirée, il allait l’aider.

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Le regard de Kendall se plongea dans celui de son meilleur-ami quand il lui releva la tête. Elle y puisait souvent son énergie dans ce regard. Elle essayait toujours de s'y accrocher, de se nourrir de sa force. Il avait la force de caractère qui parfois lui manquait. A vrai dire, il parvenait toujours à lui donner la force lorsqu'elle pensait arriver à ses limites. « Et bien moi je vais te permettre de l'oublier ce connard. » Une légère grimace prit place sur ses lèvres. Le mot connard. Elle n'était pas habituée aux jurons, Milo le savait et s'en amusait d'ailleurs souvent. Elle avait toujours cet air innocent et candide, comme si elle n'était pas encore une véritable adolescente. A vrai dire, l'éducation stricte de son père pesait toujours sur ses épaules bien qu'elle se soit enfilée quelques bières bon marché ce soir. Il glissa sa main dans la sienne et elle s'y accrocha à cette main. Elle pressa sa main contre la sienne. « A deux, on est les plus forts, non? », elle haussa les épaules d'un air perplexe. Évidemment qu'à ses côtés, elle avait le sentiment de pouvoir soulever des bus, de déplacer des montagnes … y n'empêche qu'ils n'étaient que deux, deux contre toute la clique des cools du lycée. Un sourire timide prit place sur ses lèvres parce qu'il finissait toujours par la convaincre. « Sans doute … Je pense ... » qu'elle souflait de cette voix pleine d'incertitude alors qu'il l'entraînait avec lui dans l'antre des Monstres.
Elle s'efforca à ne pas croiser le regard des autres camarades. Elle fixait uniquement l'épaule de Milo qui la guidait. Elle le suivait aveuglement tout en espérant qu'il n'ait pas d'idées tordues. Pitié ! « Fini de jouer Dawson! » lança-t-il en prenant une bouteille de vodka et deux verres, sous le regard inquiet de la rouquine. Elle fronca même les sourcils, en se demandant s'il ne venait pas de perdre la raison. Croisant les bras, elle se mordillait la lèvre inférieure. « A trois, on s'l'envoie ! Prête ? », lui dit-il alors qu'elle saisissait le verre qu'il lui tendait. Perplexe, elle le porta sous son nez pour finalement faire une grimace de dégoût. Boire de la bière était déjà quelque chose mais là, il était carréement question de vodka. Et si elle vomissait ? Et si elle ne parvenait pas à avaler le liquide et le recrachait devant tout le monde ? Elle serait une fois de plus la risée de la Terre entière ? De l'Univers ? Elle serra le verre entre ses doigts en posant son regard sur Milo. « A trois ? Euh … tu es sûr que c'est une bonne idée ... », bredouilla-t-elle tout en laissant son regard tomber dans le contenu de son verre. Un éclat de rires plus loin attira son attention et elle les vit, ceux dont elle voulait faire partie. Un pincement au cœur. Elle reposa son attention sur Milo, des étoiles plein les yeux. Apparemment, elle avait envie de s'amuser. Apparemment, il était parvenu á la convaincre. « OK. », dit-elle avec assurance. Ensemble, ils firent le décompte. Un. Deux. Elle porta le verre à ses lèvres. Trois. Et, elle le posa sur ses lèvres pour en boire le contenu d'une traite, la tête penchée en arrière, les paupières closes. Elle avala le contenu avec rapidité avant de tendre son verre vers Milo, une légère grimace sur le visage. « Iiih. Sûr que ça se boit comme ça ? Ihhh. J'ai l'impression d'être un dragon et de cracher du feu ... », dit-elle d'une voix amusée.
« Il faut en boire combien pour se sentir légère et ignorer le regard des Autres … ? Est-ce que tu le sais ? »

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☽ 1997. Back to the 90s, baby. Depuis gamin, Milo avait toujours pris Kendall sous son aile. C’était une petite fille déjà sensible, et toujours soucieuse de bien faire. Elle avait dû trouver sa place parmi sa fratrie, et aussi trouver le chemin du cœur de son propre père. Milo n’avait pas eu tant de mal, la famille Wilson était presque parfaite, elle le serait encore quelques années avant d’imploser. En tout cas s’il y avait bien une chose que Milo ne supportait pas, était de voir sa meilleure amie blessée, déçue, triste. Milo se donnait toujours pour mission de la refaire sourire, parce qu’il trouvait que les larmes n’allaient pas très bien avec son teint en réalité. Kendall était une adolescente assez réservée, mais lui qu’il la connaissait par cœur, il savait à quel point elle était précieuse. Il s’en fichait bien de jurer devant elle à propos d’un garçon qui n’en valait pas la peine. « Sans doute … Je pense ... » Milo ne cherchait pas réellement l’approbation de la rouquine, il l’avait pris avec lui pour retourner comme si de rien était à cette soirée. Si elle voulait profiter de cette soirée, très bien ils resteraient, et feraient la fête, quitte à se faire prendre par leurs parents. Milo se doutait qu’elle ne serait pas à l’aise de revenir au cœur de la fête, elle avait besoin de se détendre. Il avait donc fait un tout droit vers la table afin de récupérer de fond de verre de vodka, même lui n’était pas très adepte de ce genre de pratique et ne savait pas comment il réagirait face à un shot. Toutefois, il se disait que c’était un moyen efficace de pouvoir se réveiller un bon coup, et tenter de profiter de la soirée comme ils le pouvaient. « A trois ? Euh … tu es sûr que c'est une bonne idée ... » Il avait froncé les sourcils avant d’hocher vivement la tête, il ne lui laissait pas le choix. « OK. » Le décompte se fit aussitôt ensuite, et les deux levèrent le coude pour boire cette vodka qui brûla la gorge de l’adolescent. Il fit une grimace, mais avant de s’inquiéter de sa réaction, il préféra porter son attention sur la rouquine pour voir comment elle réagissait à ce shot – il était toujours plus inquiet pour elle que pour lui. « Iiih. Sûr que ça se boit comme ça ? Ihhh. J'ai l'impression d'être un dragon et de cracher du feu ... » Milo se mit à rire et fut rassurer qu’elle n’ait pas une envie soudaine de tout recracher, cela n’aurait rien arrangé à la soirée… « Il faut en boire combien pour se sentir légère et ignorer le regard des Autres … ? Est-ce que tu le sais ? » Il haussa les épaules, et finit par poser ses deux mains sur les siennes, venant plonger son regard dans le sien : « Mais tu es un dragon Kenny. Ne l’oublie jamais. » Elle était aussi féroce qu’un dragon, elle ne se laisserait jamais abattre. Elle les écraserait tous par sa lumière. « Seul mon regard compte, non ? » dit-il alors d’un ton plus enjoué avant de glisser l’une de ses mains sur ses épaules le long de son bras, et attraper sa main. « Tu veux te sentir légère ? » Il l’attira vers lui, et vint la porter comme un sac à patate, les quelques personnes autour d’eux s’écartèrent, et Milo fit comme de rien était en se dirigeant vers le salon où quelques personnes dansaient… Il la reposa à terre. « Allez Kenny. Détends toi. » dit-il finalement en venant la faire tourner comme une danseuse… Le rythme de la musique était entraînant, et Milo aussi devait faire abstraction du regard des autres, il ne pouvait que le faire en se concentrant sur elle.