| Wildie #9 - Come as you are |
| | (#)Mar 6 Juil 2021 - 11:40 | |
| come as you are
« Mon sucre d’orge spatial, rdv à la coloc j’ai une idée super fun à te proposer. » Comment après un message pareil Birdie pourrait ne pas être assez curieuse pour ne pas lâcher tous ses plans et venir me voir dans mon humble demeure ? Elia est au travail, Prim vague à ses occupations nocturnes je ne sais où, Adèle est avec une amie et Moana est je ne sais où. En gros, j’ai l’appartement pour moi seul et croyez-moi que quand on vit en coloc c’est quelque chose qui arrive assez rarement. Je pourrais mettre la musique à fond et offrir à mes voisins mes meilleures interprétations de mes chansons préférées les plus honteuses – et peut-être que c’est aussi un peu ce que je fais – mais je n’ai pas envie de passer la soirée tout seul et c’est pour ça que j’ai demandé à ma meilleure amie de me tenir un peu compagnie. Ce soir il n’y aura pas de console, ce soir il n’y aura pas de ce Will qui peut rage-quit un jeu parce que ses noobs de partenaires nous mènent tous vers la défaite. Non ce soir c’est une toute autre activité qui m’attend et pour ça c’est forcément à ma meilleure amie de femme à qui j’ai pensé en premier lieu. D’accord, je l’avoue, peut-être que j’ai aussi monté le volume à fond sur des chansons Disney et que je chante avec une conviction débordante let it go ou ce rêve bleu. Oui, peut-être. Je plains mes pauvres voisins, mais tant pis pour eux s’ils sont vraiment dérangés par mon manque de talent quand je pousse la chansonnette ils frapperont sur le mur comme des bourrins. Je prépare tout. Je baisse les volets j’allume quelques petites lumières d’ambiance et j’installe des bougies autour de la table mais j’attends l’arrivée de Birdie pour les allumer et je n’aurais plus à attendre très longtemps puisque j’entends toquer à la porte. Je laisse tout en plan, je mets la musique en pause et je me précipite vers la porte d’entrée pour lui ouvrir. « Ma licorne à paillettes ! » C’est un accueil digne de ce nom, mes bras sont levés un sourire s’est fixé sur mes lèvres et je me décale pour la laisser entrer dans ce lieu qu’elle connait beaucoup trop bien. « J’espère que t’es d’humeur à frissonner. » Je lui annonce notre programme de la soirée sans que ce soit très clair et laisser le suspense m’amuse toujours un peu. Je disparais du salon un instant pour aller chercher une chose sans laquelle la soirée n’aura pas d’intérêt et je la cache derrière mon dos en la rejoignant. « Je faisais un peu de tris dans ma chambre ce matin – » Je m’arrête un instant, juste quelques secondes et je reprends. « - oui ça arrive quelque fois. » Parce qu’on ne peut pas dire que je sois la personne la plus ordonnée du monde, pas du tout même et il suffit de mettre un pied dans ma chambre pour s’en rendre compte. « Et je suis retombé sur ÇA ! » C’est avec un grand sourire que je brandis fièrement une table de Ouija achetée il y a longtemps. Bien trop longtemps. Mais jamais utiisée. Ou du moins pas encore. « Ça te dit ? Bon par contre il faudra que tu me promettes de pas dire à Adèle que j’ai utilisé ça dans l’appartement sinon elle va me tuer. Et tous les autres colocs aussi je pense. Mais avoue que ça peut être super fun quand même. » Super fun oui, même si je n’ai jamais vraiment cru aux esprits et en toutes ces choses-là je reste toujours persuadé qu’il peut y avoir une explication bien plus rationnelle ou scientifique à tous ces phénomènes paranormaux. Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas ouvert d’esprit, peut-être qu’on pourrait entrer en communication avec l’au-delà ce soir. rainmaker |
| | | | (#)Mer 7 Juil 2021 - 19:57 | |
| A partir du moment que la blonde a vu la combinaison de “sucre d’orge spatial” et “une idée super fun” dans une même phrase composée par son terrible enfant-meilleur ami-mari, autant dire qu’elle n’a pas tergiversé pendant dix ans avant de savoir si elle est disponible ce soir ou non. Will a une idée derrière la tête, “super fun” selon ses dires et Birdie ne demande qu’à voir car Birdie a des doutes ; si Will ne lui présente pas une piscine à mousse géante, il n’y aura pas de “super fun”. Voyez que la barre est placée haute et que la pression est intense sur les épaules de son mari qui n’en a même pas conscience. Mais le fait que de toute façon, tous les moyens sont bons pour s’occuper, la Cadburn a décrété qu’elle irait déplacer sa majestueuse personne jusqu’à Redcliffe - même si cela signifie devoir y revenir une fois la nuit bien avancée parce qu’elle a une météo à présenter en nocturne et qu’il y a bien des oiseaux de nuit que ça intéresse. Elle a demandé ces créneaux pour être en coordination avec le musicien à l’autre bout du monde, celui-là même qui réussit à la faire languir rien qu’en pensant à sa personne bien trop éloignée. Soon soon, parce que même si le temps paraît encore un peu long, il s’amenuise un peu plus à chaque fois, grappillant la distance temporelle entre maintenant et son retour.
Alors en attendant d’étouffer un blond de tout le manque qu’elle aura nourri à son égard, c’est un autre blond chez qui elle va sonner, taper, frapper contre le bois pour être sûre qu’on l’entende de l’autre côté car la musique est forte et qu’elle pourrait avoir presque de la peine pour les voisins si elle en avait quelque chose à faire. Mais au moins, ça veut dire que Will ne la convie pas à un truc larmoyant, il a l’air d’une humeur excellente et, encore mieux, il doit avoir l’appartement pour lui tout seul - quel honneur de l’avoir donc invité, sa dulcinée qui n’en est une que sur le papier, sa soulmate d’une autre vie peut-être mais une alliance fraternelle défiant toute concurrence ou règle d’or dans cette vie-là. « Ma licorne à paillettes ! » ses yeux céruléens le confirment ; il est en forme, le Cadburry dernier du nom. “Mon hippopotame velu!” bon, c’est clairement moins glamour qu’une licorne mais personne ne va chipoter. Birdie s’en va le huguer à moitié tout en rentrant chez lui, sachant qu’il n’a pas forcément besoin de le dire pour qu’elle le fasse - elle se sent chez elle nulle part et partout à la fois, c’est à la fois triste et affligeant. « J’espère que t’es d’humeur à frissonner. » elle arque un sourcil curieux en l’observant se retirer de la pièce pour aller dieu seul sait où avant que son regard se promène sur la pièce déjà plongée dans la pénombre à moitié alors que la nuit n’est pas totalement tombée, des bougies sur une table, éteintes pour l’instant. “J’espère que tu ne m’invites pas à un dîner aux chandelles parce que, un, y a beaucoup trop de chandelles là et deux, ça ne me ferait pas frissonner de façon agréable.” l’idée de partager ça avec Will va à l’encontre de leur relation - par contre, elle imaginerait bien la scène avec Jordan - oh shut it. Elle soupire légèrement en passant deux doigts au milieu de ses sourcils, presque agacée de ne pouvoir le déloger de ses pensées plus de cinq minutes. Et c’est encore pire quand il n’est pas là, il faut croire.
« Je faisais un peu de tris dans ma chambre ce matin – » enfin Will revient et ça suffit pour accaparer une nouvelle fois son attention volatile - d’autant qu’il a l’air de cacher quelque chose derrière lui et qu’il joue de la curiosité monstre. « - oui ça arrive quelquefois. » pas qu’elle en doutait. Mais il n’a pas besoin de se justifier ; “t’as vu mon bordel ? Je risque pas de juger, je suis même prête à applaudir des mains et des pieds.” parce que la chambre de Birdie est pire qu’une ville après le passage d’une tornade. « Et je suis retombé sur ÇA ! » et là, Will brandit fièrement une table de Ouija, provoquant une réaction interdite de la part de sa femme, qui ne s’attendait pas à ça. « Ça te dit ? Bon par contre il faudra que tu me promettes de pas dire à Adèle que j’ai utilisé ça dans l’appartement sinon elle va me tuer. Et tous les autres colocs aussi je pense. Mais avoue que ça peut être super fun quand même. » super fun, super fun, super fun… “T’as des gens que tu veux contacter ? Des choses à faire pardonner ?” le ton est léger, y a même un clin d’oeil pour appuyer les propos mais à vrai dire, Birdie n’en mène pas large. Elle pense à Victoria. Elle pense à Rosa. Elle pense à la gamine. Elle déglutit légèrement tout en croisant les bras, un léger rire sortant de ses lèvres. “Je me rappelle qu’on en avait parlé mais c’était y a longtemps, je suis surprise que tu t’en souviennes. T’as acheté ça quand ? Me dis pas exprès pour aujourd’hui. Et t’es sûr de toi ? En tant que scientifique, t’es pas censé être sceptique sur ces trucs-là ?” oui, elle retarde un peu, elle traîne les pieds mais elle essaie de se convaincre que ça peut être super fun. Allez, Birdie, c’est peut-être ta chance de parler avec l’au-delà. Pour le meilleur ou pour le pire.
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| | | | (#)Mer 14 Juil 2021 - 18:31 | |
| come as you are
“Mon hippopotame velu!” Moi qui essaie de lui donner des surnoms riches en amour et en glamour, on ne peut pas dire que Birdie en fasse de même. C’est alors avec une grimace que j’accueille son câlin. Pas réellement le geste en lui-même qui me fait grimacer mais surtout l’image d’un hippopotame poilu qui n’est pas des plus agréables. Je la laisse rentrer et faire comme chez elle, de toute façon c’est presque le cas, on est mariés alors je suppose que mi casa es tu casa ou un truc dans le genre. “J’espère que tu ne m’invites pas à un dîner aux chandelles parce que, un, y a beaucoup trop de chandelles là et deux, ça ne me ferait pas frissonner de façon agréable.” L’idée d’un dîner aux chandelles avec Birdie est étrange. Vraiment très étrange. Tellement que mes sourcils se froncent, incapable de faire le rapprochement entre sa question et les bougies qui sont éparpillées un peu partout autour de la table. « Si je voulais un dîner aux chandelles c’est pas toi que j’appellerais. » Je lui assure ne comprenant toujours pas comment une telle idée a fait son chemin dans sa petite tête. Qui est-ce que j’appellerais pour un dîner aux chandelles ? Bonne question. Personne, sûrement. Et puis je doute que partager un tel moment avec moi ne fasse plaisir à qui que ce soit. Le table de Ouija cachée derrière le dos je commence un petit speech comme je suis si doué pour les faire. J’installe le suspense et j’aimerais penser que je suis plutôt bon pour ça même si sérieusement, je ne le suis pas le moins du monde. “t’as vu mon bordel ? Je risque pas de juger, je suis même prête à applaudir des mains et des pieds.” Oh mais je sais bien qu’elle ne va pas me juger, ou du moins je n’en doute pas vraiment. Je retrousse légèrement mon nez tout en remontant mes lunettes d’un geste rapide de la main et c’est d’un air fier que je brandis la table de ouija pour la montrer à ma meilleure amie. Mais ça ne semble pas vraiment l’emballer ou lui faire plaisir. “T’as des gens que tu veux contacter ? Des choses à faire pardonner ?” Je secoue la tête à la négative de droite à gauche. « Nope. Je suis un ange tout le monde m’aime, tu devrais le savoir. » C’est faux, faux, archi faux et absolument pas vrai. Je ne suis pas un ange et je ne pense pas que tout le monde me porte dans son cœur non plus. Mais Birdie n’a pas l’air à l’aise, elle ne semble pas en avoir envie et je me dis que peut-être que je me suis planté sur toute la ligne finalement. “Je me rappelle qu’on en avait parlé mais c’était y a longtemps, je suis surprise que tu t’en souviennes. T’as acheté ça quand ? Me dis pas exprès pour aujourd’hui. Et t’es sûr de toi ? En tant que scientifique, t’es pas censé être sceptique sur ces trucs-là ?” Elle me bombarde de questions et dans le langage Birdie Olive Cadburry je sais que ça veut dire qu’elle essaie de retarder le début de la séance de spiritisme le plus possible. Peut-être qu’elle y croit vraiment, elle, contrairement à moi. Alors je commence à répondre à ses questions petit à petit. « Non ça fait super longtemps que je l’ai achetée mais elle traînait dans mes placards. » Je pose la boite dans laquelle se trouve la planche de Ouija sur la table basse. « Et c’est vrai que j’y crois pas vraiment, j’suis sûr que les phénomènes poltergeists n’existent pas on peut toujours trouver une explications scientifiques à tout ça. Ou du moins une explication rationnelle » Parce que je suis peut-être un scientifique amoureux de la science mais je ne jure pas que par ça. « Mais ça veut pas dire que je suis pas ouvert d’esprit, j’suis prêt à mettre mon âme de scientifique de côté pour voir s’il y a pas moyen de communiquer avec l’au-delà. » Personne ne peut oser dire que je suis fermé d’esprit, surtout pas Birdie. « J’ai des chips de la bière et des pizzas qui sont en route. T’es opée ? » Parce que là, comme ça, on ne peut pas dire qu’elle déborde d’enthousiasme et si elle ne veut pas, je ne lui en voudrais pas, promis. rainmaker |
| | | | (#)Dim 18 Juil 2021 - 0:43 | |
| « Si je voulais un dîner aux chandelles c’est pas toi que j’appellerais. » s’ils n’étaient pas eux, cela aurait pu être vachement vexant. Mais comme on parle de Will et Birdie Cadburry, cela procure une moue satisfaite sur le visage de la jolie blonde qui a l’air bien contente de cette réponse. Si la jeune femme ne le voit pas comme un objet de fantasme sexuel comme les trois quart de la population mondial, elle est d’autant plus ravie que Will ne compte pas rejeter sur elle un jour son romantisme d’antan - elle a bien confiance en son meilleur ami pour que ce mariage amical reste tel quel. Il n’y aura pas de mauvaises surprises à venir entre eux ; la seule surprise jusqu’à présent ayant été la présentation d’un ami qui, aujourd’hui, a sûrement dépassé bien trop de niveaux pour pouvoir être toujours considéré ainsi. Jordan revient dans quelques jours, des tout petits jours encore, la dernière ligne droite ; ce n’est pas étonnant que Birdie ait sauté sur la proposition de Will. Elle passe ses doigts sur le dossier de la chaise, l’air curieux toujours accroché au visage. “T’as des prétendantes potentielles pour un dîner aux chandelles, en ce moment ?” la voix innocente portant une question qui ne l’est pas, autant dire qu’elle est intriguée de savoir si c’est le cas. Si c’est la brune, certainement qu’elle lui tord le cou. Mais si c’est quelqu’un d’autre, elle est tout de suite bien plus avide d’en connaître les détails. Comme toute meilleure amie et femme qu’elle peut être - cela a du sens, complètement.
« Nope. Je suis un ange tout le monde m’aime, tu devrais le savoir. » elle roule des yeux, elle secoue la tête, elle fait un “pff” qui veut tout dire mais dans le fond, il n’a rien de détestable, Will. Birdie est à peu près certaine qu’elle a bien plus de cadavres à son actif alors que lui, c’est fictivement qu’il les compte. Alors comparé à elle, en tout état de cause, son mari est un ange, oui. Mais plutôt mourir étouffer d’une cacahuète que de l’assumer à voix haute. « Non ça fait super longtemps que je l’ai achetée mais elle traînait dans mes placards. » ça fait “super longtemps” qu’il l’a mais il a attendu que maintenant pour le lui montrer ? Elle pourrait presque prendre la mouche, la Cadburn, si elle n’était déjà pas assez submergée par l’affolement intérieur qui s’opère et qu’elle tente de maîtriser le temps que son meilleur ami parle en mots pour répondre à chacune de ses emmerdantes (mais importantes) questions. « Et c’est vrai que j’y crois pas vraiment, j’suis sûr que les phénomènes poltergeists n’existent pas on peut toujours trouver une explications scientifiques à tout ça. Ou du moins une explication rationnelle. » un peu de fantasque n’a jamais tué personne, que Birdie aurait cinglé en retour en roulant des yeux ; entre Will et Elwyn, il y a deux esprits bien trop ordonnés par les explications et elle trouve ça triste de ne pas réussir à s’émerveiller comme le premier des bambins face à la première chose extraordinaire car il doit y avoir une explication. Même si ça va, les deux ne sont pas aussi coincés et obtus, ça aurait pu être pire. « Mais ça veut pas dire que je suis pas ouvert d’esprit, j’suis prêt à mettre mon âme de scientifique de côté pour voir s’il y a pas moyen de communiquer avec l’au-delà. » la preuve. D’autant qu’ils en ont déjà parlé dans le passé. « J’ai des chips, de la bière et des pizzas qui sont en route. T’es opée ? » Malgré la petite interrogation dans le creux de ses intestins - elle y croit, elle, à tous ces trucs-là, voyez-vous, alors forcément qu’elle appréhende, les morts peuvent être pire que les humains, elle en est persuadée - elle étire un sourire sur ses lippes en secouant la tête. “Comment je peux résister à une telle proposition ?” elle va même quérir son briquet pour allumer les bougies, preuve de sa bonne foi. “Par contre, si y a un esprit qui s’invite chez toi, tu n’as pas intérêt à dire que c’est de ma faute.” car elle ne prendra aucune de ces responsabilités, quand bien même ça serait plus elle que lui qui serait encline à avoir des gens avec qui communiquer dans l’au-delà. “T’as prévu le reste ? L’eau, le sel, l’encens ? Et t’as la prière ? Damn, il va falloir être hyper poli, en plus. J’aurai demandé à Jordan si j’avais su.” la politesse personnifiée, celui-là. Birdie se pince légèrement les lèvres, s’attendant à ce que Will rebondisse joyeusement là-dessus, alors elle tente de faire chauffer ses neurones pour trouver quelque chose à dire. “Tu as quelqu’un de spécifique à qui t’aimerais parler ? Dommage que les dinosaures n'aient pas la parole. T’imagines pouvoir entendre leurs bruits ?” ça, ça serait fun. Bien plus fun que ce qu’elle a en réserve. Grand dieu, dans quoi vous vous lancez encore une fois, tous les deux, doit sûrement se demander quelque part Aurora.
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| | | | (#)Dim 8 Aoû 2021 - 11:05 | |
| come as you are
“T’as des prétendantes potentielles pour un dîner aux chandelles, en ce moment ?” Autant dire que depuis mon divorce ma vie sentimentale est devenue une blague à elle toute seule. On peut en rire, on peut ne pas le prendre au sérieux et passer son temps à faire des blagues dessus je vous assure que ça me dérange absolument pas. Parce que c’est mérité, parce que ma vie amoureuse est tristement déserte. Pas que ça me dérange plus que ça, pas que je rêve de vivre d’amour et d’eau fraiche, un peu de solitude et ce sentiment de liberté que j’aime tant, franchement ça n’a jamais tué personne, si ? C’est alors avec le plus grand sérieux du monde que je m’apprête à répondre à ma meilleure amie. « Pourquoi pas notre petite voisine de 80 ans, elle vient de faire un peu de chirurgie esthétique, si tu savais à quel point elle est sexy maintenant. » Mes dents qui viennent coincer ma lèvre comme pour accentuer la connerie que je viens de sortir parce que non rassurez-vous, la petite vieille qui vit à côté de chez nous ne m’attire pas du tout. Vous savez apparemment, j’utilise l’humour comme mécanisme de défense quand je dois faire face à certaines situations et là lui parler d’une mamie qui serait sexy – ew – est bien plus simple que fait face au fait que ma vie amoureuse stagne scandaleusement depuis plusieurs années. Mais l’avantage c’est que Birdie me connait mieux que personne, elle sait comment je fonctionne et quelque fois on dirait qu’elle me comprend même bien mieux que moi-même. L’autre avantage c’est que je sais que jamais ma meilleure amie ne me jugera et que cette planche de ouija devrait pouvoir l’amuser un peu elle aussi. Parce que communiquer avec les morts ça peut être vachement cool, non ? Ou du moins prétendre que l’on communiquera avec eux parce qu’on ne va pas se mentir, tout ça c’est des conneries inventées juste pour faire des bons – mauvais – films d’horreur. Mais elle reste silencieuse face à moi alors que je brandis d’un air un peu trop fier cette planche. Elle se contente de lever les yeux au ciel de temps en temps et je pense même apercevoir un petit sourire. “Comment je peux résister à une telle proposition ?” Est-ce que je suis en train de sautiller comme un enfant à qui on vient de céder un caprice ? Oui, tout à fait. “Par contre, si y a un esprit qui s’invite chez toi, tu n’as pas intérêt à dire que c’est de ma faute.” J’acquiesce d’un signe de tête alors que je l’aide à allumer les bougies. « T’inquiètes bichette, j’en assumerais toute la responsabilité. » Ou presque. “T’as prévu le reste ? L’eau, le sel, l’encens ? Et t’as la prière ? Damn, il va falloir être hyper poli, en plus. J’aurai demandé à Jordan si j’avais su.” La planche de Ouija posée sur la table tel le Graal tant recherché en entendant le prénom de Jordan être prononcé par Birdie je me redresse avec un petit sourire – presque agaçant, j’en suis sûr – sur les lèvres. Je tapote doucement sur ses épaules. « Bien sûr que tu aurais demandé à Jordan. » Ma main vient ébouriffer ses cheveux. « Il est pas trop tard pour appeler ton prince charmant, il pourra peut-être te donner pleins de super conseils. » J’en rajoute toujours, je pense que j’en fais trop comme bien souvent et qu’elle va lever les yeux au ciel ou montrer son agacement par je ne sais quelle autre méthode. Sans même le vouloir j’ignore totalement le reste de sa phrase, bien trop focalisé sur le fait qu’elle se trouve chez moi depuis dix minutes et qu’elle a déjà parlé de son cher petit-ami. “Tu as quelqu’un de spécifique à qui t’aimerais parler ? Dommage que les dinosaures n'aient pas la parole. T’imagines pouvoir entendre leurs bruits ?” Est-ce que sa tentative de changement de sujet fonctionne ? Oui, totalement. Parce que je suis un gamin facile à cerner. « Oooooooh imagine ! » Mes yeux s’arrondissent. « Pouvoir parler avec un raptor, le rêve. » Est-ce que je termine sa phrase en imitant le bruit du raptor ? Oui. Enfin du moins en reproduisant le cri que l’on pense que les vélociraptors poussaient – heureusement qu’il n’y a pas de jugement dans notre amitié. – Je me racle la gorge ensuite et essaie de reprendre mon sérieux. « En vrai, j’aimerais beaucoup entrer en communication avec Stephen Hawking, je suis sûr qu’il aurait des choses super intéressantes à raconter. » Que je lui réponds tout en suivant le livreur de pizza que l’application – qui devrait arriver d’une minute à l’autre d’ailleurs. « Et toi, y a des gens à qui t’aimerais bien parler ? » rainmaker |
| | | | (#)Dim 15 Aoû 2021 - 13:21 | |
| « Pourquoi pas notre petite voisine de 80 ans, elle vient de faire un peu de chirurgie esthétique, si tu savais à quel point elle est sexy maintenant. » J’hausse les épaules en essayant de me rappeler la voisine de quatre-vingt ans qui loge non loin de l’appartement de mon meilleur ami. “Au moins, t’es sûre qu’elle t’emmerdera pas. Avec un peu de chance, elle est sourde et ce n’est pas elle qui te demandera de la faire grimper aux rideaux. Ce n’est clairement plus de son âge.” Je ne juge en rien, je prendrai presque sa connerie au sérieux ; si Will pensait m’avoir avec cette petite pique, que grand bien lui fasse de lui prouver que non, ce n’est nullement le cas. Cependant, qu’il ne songe pas à divorcer de ma personne pour elle - à part s’il y a un héritage au bout du fil, là, ça peut se négocier. J’ai beau avoir un esprit pécunier très réduit, l’argent n’ayant pas forcément fait partie de mon éducation générale et ne m’en souciant guère, il n’empêche que la sécurité financière n’est pas non plus quelque chose de négligeable. Peut-être que Will pourrait enfin emménager tout seul ; je ne comprends pas comment il a pu se débarrasser d’une épouse tout ça pour se coltiner maintenant une bande de filles. Au moins, quand il était avec Sofia, il suffisait juste que cette dernière ne soit pas là pour que je puisse débarquer - et déjà ça, c’était chiant au possible. Alors que maintenant, il y a une multitudes de gamines qui sont dans nos pattes et c’est pire que chiant de ne pas pouvoir se satisfaire d’une nuit blanche en hurlant car je viens de l’écraser à Mario Kart et de se disputer en se balançant des chips et des curlys. « T’inquiètes bichette, j’en assumerais toute la responsabilité. » J’hoche la tête. “Mmh, tu peux le répéter ? Je vais mettre l’enregistreur de mon téléphone. Mieux vaut s’en assurer.” Que je dis en sortant mon cellulaire avec un petit sourire de coin ; quand il s’agit d’assurer mes propres arrières et de me dédouaner de toute responsabilité quelconque, je suis en première ligne.
Je l’observe installé la table d’Ouija sur sa table à manger avant de voir son sourire Ô combien annonciateur quand il se redresse pour se tourner vers moi. « Bien sûr que tu aurais demandé à Jordan. » Je pince mes lèvres, mes yeux clairs le fusillant sur place alors qu’il me traite comme une gamine en tapotant mes épaules et ébouriffant mes cheveux. « Il est pas trop tard pour appeler ton prince charmant, il pourra peut-être te donner pleins de super conseils. » Je tape sa main puis son épaule puis son torse. “Ta gueule.” Je ronchonne pour le principe. Je savais que Will allait se foutre de moi. “Il est au Mexique donc il est sûrement bien trop tôt là-bas, espèce de gros malin.” Je lui tire la langue. “S’il était là, il te dirait poliment d’aller te faire foutre.” Chose que je suis incapable de faire. C’est un enfant de choeur, Jordan. Il aurait su comment parler aux esprits - moi, je n’en suis pas aussi sûre. J’ai lu assez d’histoires pour savoir que ça peut vite mal tourner si un mot mal placé est prononcé. Je prends cette histoire au sérieux, voyez-vous. Je ne veux pas m’attirer de mauvais esprits pour les années à venir. Ma grande tante m’a toujours mise en garde - vous visualisez le professeur Trelawney dans Harry Potter ? C’est ma grande tante. Connectée dans un monde ailleurs - aucune surprise, me direz-vous, quand on connaît la famille Cadburry.
« Oooooooh imagine ! » Visiblement, j’ai réussi à le distraire sans le vouloir parce que mes interrogations sont sincères et légitimes. « Pouvoir parler avec un raptor, le rêve. » Je crois que je le perds si c’est le cas. Je le perds déjà, ceci dit, parce qu’il est en train de faire un bruit bizarre qui me fait grimacer. “Je crois que même un raptor fuit s’il t’entend faire ce son là.” Je me demande de quoi les dinosaures pouvaient parler, surtout quand ils étaient seuls habitants de la planète. « En vrai, j’aimerais beaucoup entrer en communication avec Stephen Hawking, je suis sûr qu’il aurait des choses super intéressantes à raconter. » Je grimace légèrement. “Si vous vous lancez dans un débat scientifique, I’m out.” A quoi bon aller titiller les esprits si c’est pour une conversation dont je ne capterai qu’un mot sur deux ? « Et toi, y a des gens à qui t’aimerais bien parler ? » Je plisse mon front tout en m’installant sur une des chaises, observant la table avec intérêt. “Je sais pas trop. Ce n’est pas tant à qui mais plus de quoi. Je ne suis pas très rassurée de savoir ce qu’il peut se passer derrière le voile.” Je n’ai jamais caché mon appréhension face à la mort et tout ce qui tourne autour ; je suis une fille de la vie. La Faucheuse me terrifie sûrement plus que n’importe quoi d’autre sur Terre. “Il y a peut-être quelqu’un… Tu te rappelles de Victoria ?” Je gratte nerveusement mon ongle contre le rebord en bois. “J’aimerai bien pouvoir lui parler une dernière fois.” Même si, en toute franchise, je me demande si c’est une bonne idée. Je déglutis légèrement alors que mon coeur se serre ; c’est souvent le vertige qui me prend quand j’évoque ou pense à mon amie qui veille sagement de l’au-delà. “Sinon, l’inventeur du toaster peut être aussi intéressant. Que ferrions-nous sans sa machine révolutionnaire ?” Je relève ma tête avec un léger sourire afin de briser un peu cette tension que je me suis moi-même foutue. Et si à la place de Victoria, c’est Rosa, la femme décédée de Jordan ? Oh boy, faites qu’elle ne vienne pas me disputer, s’il vous plait.
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| | | | (#)Sam 28 Aoû 2021 - 22:22 | |
| come as you are
“Au moins, t’es sûre qu’elle t’emmerdera pas. Avec un peu de chance, elle est sourde et ce n’est pas elle qui te demandera de la faire grimper aux rideaux. Ce n’est clairement plus de son âge.” J’hausse les épaules et m’imaginer m’accoupler avec une vieille femme de quatre-vingt ans me fait grimacer parce que sérieusement, c’est un peu dégueulasse. « ew » Ça vient du cœur, je vous assure. « j’espère bien. » Et puis de toute façon ce sont des conneries tout ça. Non la mamie d’à côté n’a pas fait de chirurgie esthétique et non elle n’est pas soudainement devenue sexy. Tout comme cette table de Ouija ne fera absolument rien parce que je doute très fortement qu’avec un simple jouet on puisse entrer en communication avec l’au-delà. Si on part du principe même que c’est possible – et croyez-moi j’en doute un peu. Beaucoup, même. “Mmh, tu peux le répéter ? Je vais mettre l’enregistreur de mon téléphone. Mieux vaut s’en assurer.” Gnagnagnagna. C’est exactement ce que le regard que je lui lance signifie. « De toute façon encore faut-il que les esprits existent vraiment. Et si c’est le cas je pense pas vraiment que ce soit avec une planche en bois qu’on puisse causer avec eux. » Mais qui ne tente rien n’a rien et j’ai lu sur internet plusieurs témoignages de personnes qui sont persuadées d’être entré en communication avec des défunts de leur entourages ou même des démons pour les plus extrêmes d’entre eux. Je lui parle de son petit-ami et si elle avait un couteau à disposition au lieu de me fusiller du regard elle l’attraperait pour me poignarder sans aucun doute. “Ta gueule.” Birdie et ses mots doux. “Il est au Mexique donc il est sûrement bien trop tôt là-bas, espèce de gros malin. S’il était là, il te dirait poliment d’aller te faire foutre.” Elle est pas fun la Birdie amoureuse, genre vraiment pas. « Pourquoi dire les choses poliment quand on peut être grossier ? » Bah oui, après tout et c’est pas Birdie qui dira le contraire. « Mais laissons-le tranquille s’il est en train de manger des fajitas avec de la téquila et du guacamole. » Oui parce que voyez-vous dans mon esprit c’est ce que tout le monde mange au Mexique et ils ont bien raison parce que tout ça, c’est beaucoup trop bon. L’avantage pour mon entourage c’est que j’ai réellement la capacité de concentration d’une petite cuillère et il suffit à Birdie d’évoquer le rêve qu’est de pouvoir entrer en communication avec un dinosaure pour qu’elle me perde complètement et surtout, qu’elle parvienne à détourner la conversation qui était, à la base tournée vers son amoureux. “Je crois que même un raptor fuit s’il t’entend faire ce son là.” Mes sourcils se froncent et ma tête bouge de droite à gauche. « Non moi je pense qu’il me répondrait et qu’on commencerait comme ça la conversation la plus intéressante de l’histoire. » Si seulement. Mais tout ça n’est qu’un rêve, un fantasme, malheureusement. “Je sais pas trop. Ce n’est pas tant à qui mais plus de quoi. Je ne suis pas très rassurée de savoir ce qu’il peut se passer derrière le voile.” Je fais le malin là comme ça, mais en vrai la mort m’angoisse beaucoup et là-dessus je rejoins ma meilleure amie. “Il y a peut-être quelqu’un… Tu te rappelles de Victoria ?” J’hoche la tête. “J’aimerai bien pouvoir lui parler une dernière fois.” « Tu lui dirais quoi ? » Que je lui demande en relevant la tête vers elle. Une amie partie jeune, beaucoup trop tôt, je suppose qu’elle en aurait des choses à lui dire mais soyons honnêtes, il y a peu de chance pour que ça arrive. “Sinon, l’inventeur du toaster peut être aussi intéressant. Que ferrions-nous sans sa machine révolutionnaire ?” Je prends un air bien trop dramatique. « Des petit-déjeuner fades et sans aucun intérêt. » Je lève les bras vers le ciel et le livreur qui frappe à la porte m’empêche d’en faire encore un peu plus. Je cours vers la porte d’entrée pour récupérer les pizzas et je rejoins rapidement mon épouse, posant les pizzas par terre à côté de nous. J’allume l’encens, je m’installe à croupis autour de la table de salon. « Bon un petit rappel des règles principales ? » Je laisse quelques secondes de blanc mais je n’attends pas davantage. « Toujours commencer par bonjour et finir par au revoir. Ne jamais briser le contact avec le truc en verre. Ne pas juger ou rire aux réponses qu’on aura. J’ai lu aussi que boire de l’alcool ou prendre de la drogue pendant la séance c’est pas la meilleure des idées. On doit désigner qui pose directement les questions. Apparemment si le truc en verre tombe par terre on peut relâcher l’esprit avec qui on parle. Il faut éviter de paniquer eeeeet je pense que c’est tout. » Je sors une part de pizza pour en mettre une partie dans ma bouche. « Tu crois qu’on peut manger en même temps ? J’ai faim. » Et on sait que la nourriture pour moi, c’est sacré. rainmaker |
| | | | (#)Dim 29 Aoû 2021 - 22:01 | |
| « Ew. j’espère bien. » tu lèves tes mains parce que “hey, tu t’es embourbé tout seul, je ne fais que montrer mon soutien quoique tu fasse de ta vie.” Il n’avait qu’à réfléchir avant de parler, Will, aussi. Quelle idée de blablater sans penser, c’est une erreur de débutant et il a plongé tête et mains les premières. Décidément, il n’apprendra jamais et tu secoues la tête l’air désabusé parce que tu ne veux pas qu’il rejette la faute sur toi - il ne manquerait plus que ça! « De toute façon encore faut-il que les esprits existent vraiment. Et si c’est le cas je pense pas vraiment que ce soit avec une planche en bois qu’on puisse causer avec eux. » Là, tu fronces les sourcils, juste un petit peu, de quoi montrer qu’il te rend dubitatif, ton mari, avec ses propos. “C’est pour ça qu’on fait une séance, de toute façon. N’est-ce pas ?” Pour savoir si c’est réel. Si ça a du sens. Si des témoignages pourront s’ajouter les vôtres. Oh tu n’espères pas être poursuivie par le démon. Tes attrapes-rêves et tes guirlandes ne suffiront pas. “Par contre, s’il m’arrive malheur dans les prochaines semaines, t’en seras responsable aussi.” parce que t’es sage, en ce moment, à part d’aller de maison en maison et de porte en porte pour combler l’ennui et le vide que l’absence de Jordan te procure - et oui, tu en es à ce stade de niaiserie alors que votre relation reste… well, inutile de préciser que vous êtes chacun marié avec vos doigts en bague mais pas ensemble.
Et c’est en cela que te vient la pensée de Rosa. L’évoquer ne te procure pas plus de joie que cela, quand bien même tu as dit à Jordan qu’il pouvait t’en parler s’il en ressentait l’envie et/ou le besoin. Mais déjà que tu as l’impression de sentir la présence de la brune ici et là, tu angoisserai presque que ce soit à elle que tu puisses être confrontée ce soir. Parce que t’y crois, en ces conneries qui ne le sont pas. Même si la mort est terrifiante, tu veux croire que l’esprit s’élève ailleurs - est-ce que Rosa est partie de ce monde avec le sentiment d’accomplissement ou non ? Est-ce qu’elle a des comptes à régler ? Avec toi ? Voilà que tu commences à te créer des nœuds dans la tête alors qu’il n’y a pas lieu d’être, vraiment. « Pourquoi dire les choses poliment quand on peut être grossier ? » tu le regardes blasée comme jamais. « Mais laissons-le tranquille s’il est en train de manger des fajitas avec de la téquila et du guacamole. » Mmh, t’espères que Jordan est en train de manger tout court, ouais. A ton avis, ça ne sera ni des fajitas ni de la téquila qu’il va remplir son estomac. “Ouais, des trucs bien lourds comme ça, j’aurai des raisons de faire du sport avec ellui quand iel reviendra.” et tu lances ça juste pour lui faire fermer le clapet, à ton mari de meilleur ami qui se croit le plus malin - t’es pudique sur ça, pour l’instant, mais il y aura bien un moment ou un autre où tu finiras par raconter tout à Will. Mais comme ce dernier a décidé de se jouer petit con dès que tu évoques - ou que lui évoque - Jordan, tu décrètes qu’il n’a pas encore mérité les échelons nécessaires pour que tu lui parles de confessions et de sentiments - probables, potentielles, hypothétiques - mmh.
« Non moi je pense qu’il me répondrait et qu’on commencerait comme ça la conversation la plus intéressante de l’histoire. » tu coinces une phalange au milieu de tes sourcils comme pour simuler un mal de crâne naissant inexistant. “Boriiiiiiing!” que tu cries - et Heather serait fière de toi, c’est certain. « Tu lui dirais quoi ? » tu hausses les épaules en regardant le sol et grattant légèrement le bout de la table. “Je sais pas.” Oh si, tu sais - ça commencerai par un “tu me manques” larmoyant, tu continuerais sur ton amour pour elle et tu finirais sûrement en pleurant - et peut-être, peut-être qu’au milieu de tout cela, tu lui demanderas de parler en ta faveur auprès de Rosa, on sait jamais, l’au-delà est petit comme monde. “Je verrai bien qui nous parle.” alors naturellement, tu as aussi pensé au créateur du toasters et l’estomac sur pattes Dunham ne peut qu’approuver. « Des petit-déjeuner fades et sans aucun intérêt. » tu claques des doigts avant de pointer l’un vers lui alors que la sonnette chante en même temps.
« Bon un petit rappel des règles principales ? » Les pizzas installées, emballages ouverts offrant leurs odeurs à vos nez palpitants, jambes croisées de ton côté de la table basse, tu prends une part alors que Will rappelle les règles en vigueur. « Toujours commencer par bonjour et finir par au revoir. Ne jamais briser le contact avec le truc en verre. Ne pas juger ou rire aux réponses qu’on aura. J’ai lu aussi que boire de l’alcool ou prendre de la drogue pendant la séance c’est pas la meilleure des idées. On doit désigner qui pose directement les questions. Apparemment si le truc en verre tombe par terre on peut relâcher l’esprit avec qui on parle. Il faut éviter de paniquer eeeeet je pense que c’est tout. » tu fais la moue. “J’aurai dû penser à prendre un buvard ou deux, ça aurait pu être drôle.” ou ça serait transformé en bad trop, oui, peut-être. « Tu crois qu’on peut manger en même temps ? J’ai faim. » t’hausses les épaules une nouvelle fois en mangeant dans ta part. “C’est toi qui organise, c’est toi qui a lu les règles, c’est toi qui devrait savoir!” En tout cas, toi, tu comptes finir ta part avant de commencer car tu as faim. “Mais vu qu’on ne doit pas briser le contact avec ce truc, j’imagine que non, tu ne peux pas manger. Et là, tu regrettes de ne pas avoir un robot qui te donne la becquée, avouuuue.” et ouais, Will, t’aurais mieux fait d’être dans la robotique que les dinosaures, ça aurait été plus utile, pas vrai ?
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| | | | (#)Sam 11 Sep 2021 - 11:52 | |
| come as you are
“hey, tu t’es embourbé tout seul, je ne fais que montrer mon soutien quoique tu fasse de ta vie.” Elle a raison, ma femme, je devrais le savoir pourtant qu’avec elle quand je pars aussi loin dans mes idées complètement folles elle va me suivre et même alimenter mes délires avec des questions. Tout comme il n’y a que Birdie avec qui je pourrais essayer une séance de spiritisme. “C’est pour ça qu’on fait une séance, de toute façon. N’est-ce pas ?” Pour savoir si tout ça c’est réel oui. Et pour voir si toutes ces vidéos sur youtube c’est du fake. Vous savez celles où les gens utilisent une planche de ouija qui leur dit des trucs ultra flippants. Bien souvent il se passe quelque chose de dramatique comme une table qui vole ou les bougies qui s’éteignent toutes seules. Imaginez si quelque chose du genre se passe ? Vous pensez que je serai le mec qui fait face à l’esprit en portant ses couilles ou celui qui se cache derrière sa femme en la laissant gérer la situation ? Affaire à suivre. “Par contre, s’il m’arrive malheur dans les prochaines semaines, t’en seras responsable aussi.” « Sois pas si dramatique, mon astre solaire. » Parce que rien ne va se passer, pas vrai ? “Ouais, des trucs bien lourds comme ça, j’aurai des raisons de faire du sport avec ellui quand iel reviendra.” Une franche grimace qui prend place sur mon visage parce qu’en parlant de faire du sport, venant de Birdie, je sais qu’elle ne parle pas d’une partie de tennis et jesus qu’est-ce que je la déteste. Mais elle a gagné, je me tais, je ne dis plus rien parce que je n’ai pas franchement envie qu’elle me donne des détails sur le sport qu’elle va pratiquer avec Jordan. “Boriiiiiiing!” Ennuyeux et Stephen Hawking ne vont pas dans la même phrase. Elle fait tout ça juste pour m’offenser, je le sais, alors je prends sur moi et je me contente de lever les yeux au ciel. Il y a bien Victoria à qui elle aimerait parler et même si je ne l’ai pas connu beaucoup, je sais que Birdie tenait beaucoup à elle alors sa réponse ne m’étonne pas plus que ça. “Je sais pas.” J’hésite entre me taire ou tourner la conversation à l’humour, parce que finalement parler de la mort avec trop de sérieux m’angoisse beaucoup trop. Et devinez quoi ? Je choisis l’option numéro deux. « Au pire on peut leur demander le climat général là-haut ? Comme ça on sait s’il vaut mieux mourir en pull manteau/écharpe ou si un maillot de bain fera l’affaire. » Elle pourrait être blasée, elle pourrait me taper doucement l’épaule je ne lui en voudrais pas. Mais la mort me fait peur, c’est stressant, c’est angoissant et je ne sais pas encore comment gérer tout ça. Les pizzas arrivées, l’installation prête je rappelle rapidement les règles les plus importantes tout commençant parce que mon estomac commence sérieusement à crier famine. “J’aurai dû penser à prendre un buvard ou deux, ça aurait pu être drôle.” Oui mais non. “C’est toi qui organise, c’est toi qui a lu les règles, c’est toi qui devrait savoir! Mais vu qu’on ne doit pas briser le contact avec ce truc, j’imagine que non, tu ne peux pas manger. Et là, tu regrettes de ne pas avoir un robot qui te donne la becquée, avouuuue.” Je râle, je soupire et le choix est vite fait. « Ok, on mange et on s’y met après. » Dix ou quinze minutes plus tard je ne sais pas trop, mais après avoir mangé quelques parts de pizza il est temps pour nous de commencer. Je me racle la gorge, je lèche de façon très glamour mes doigts – oui, parce que je doute que poser des doigts pleins de graisses sur le truc en verre soit une super chose. « Bon. » Je vérifie que l’installation soit aussi parfaite que ce que les instructions j’ai lues sur internet le demandent. « Je pense qu’on peut y aller. » Je lève les yeux vers ma meilleure amie tout en posant mon index sur le verre. J’attends, je l’invite à faire la même chose et la soirée pourra enfin commencer. rainmaker |
| | | | (#)Ven 17 Sep 2021 - 22:22 | |
| « Sois pas si dramatique, mon astre solaire. » “Je ne suis pas dramatique, je fais attention à mes arrières. Je me dédouane sur les épaules de mon tendre et valeureux époux.” Le principe du mariage devrait être plus honorable que cela mais il est clair que ni l’un ni l’autre ne le prennent de façon sérieuse. Will est déjà passé par-là, il a déjà eu la bague pour le meilleur et pour le pire et grand mal lui a fait, le pire est passé, le pire a été fait et voilà le résultat. Il est devenu M. Cadburry et c’est seulement pour le meilleur parce que vous n’êtes que des joyeux lurons qui ne prennent pas grand chose au sérieux. Tu n’avais pas été là pour mettre Will en garde sur ce mariage, considérant le fait que tu es revenue à Brisbane parce qu’il se mariait. Par contre, tu l’as mis en garde plusieurs fois pendant son union et maintenant, tu as un post-it “told you” plaquée sur ton front avec ton sourire de petite garce satisfaite. Même si tu as été un peu triste que Will n’ait pas pu aboutir à son mariage autrement que par un divorce. Un peu parce qu’au final, les deux époux étaient malheureux et que tu veux voir ton meilleur ami vivre sa meilleure vie, pas qu’elle se transforme en calvaire.
Tu souris avec force et fierté, alors que t’as réussi à lui clouer le clapet sur Jordan. Il faudra bien finir par lui dire que vous êtes enfin une entité réelle mais Will va sûrement hausser les épaules en bouffant des chips et affirmant qu’y a rien de nouveau. Alors que pour toi, c’est énorme, c’est inédit et tu le frapperai sûrement d’être aussi détaché. Mais pour l’instant, il y a une séance de spiritisme qui vous attend et Will se tait sous ton insinuation lubrique que tu évoques - tu fais même une petite danse de tes sourcils, comme pour lui dire “tu fais moins le malin, maintenant, hein ?” Assise à la table, ta phalange navigue contre la plaque de Ouija d’un geste distrait alors que tu médites sur ce qui tu pourrais ou aimerais avoir de l’au-delà et surtout ce que tu pourrais dire. Tu n’en as aucune idée. « Au pire on peut leur demander le climat général là-haut ? Comme ça on sait s’il vaut mieux mourir en pull manteau/écharpe ou si un maillot de bain fera l’affaire. » Tu glousses légèrement. “C’est pas idiot. Pratique et fashion, mes deux combinaisons.” Et ça te distrait un moment.
Tout comme les pizzas qui arrivent sous une sonnette qui détruit l’ambiance devenant trop sérieuse et dramatique à ton goût, préférant ne pas penser à la lourdeur que cette séance peut devenir. Tu es détendue, tu le jures, mais il y a une petite appréhension qui persiste mais dont tu t’assoies dessus ; t’es une gryffondor, ce n’est pas une petite planche qui va te faire peur. Si on oublie le côté morbide de la question, ne penser qu’au spirituel. « Ok, on mange et on s’y met après. » Alors vous vous bourrez le ventre pendant les minutes qui suivent avant que Will déclare la séance ouverte dans un raclement de gorge très spirituel - non. « Bon. » et un “bon” très paternaliste qui ne lui va pas du tout, un air presque sérieux au visage, alors que le tien est mitigé ; tu vrilles entre impatience, excitation, curiosité et nervosité. Un mélange qui te rend à la fois fébrile mais aussi inquiète. Mais ça va aller, il n’y a rien de grave qui peut se passer, au pire tu auras du mal à dormir cette nuit - et au pire du pire, tu demanderas à Will de rester dormir parce que Pedro ne suffira pas à te réconforter. « Je pense qu’on peut y aller. » tu lâches un bref soupir, comme pour te donner du courage, avant de poser très légèrement deux doigts sur le verre retourné. “Okay. On va voir si les témoignages sont vrais ou non. Maintenant n’est pas le meilleur moment pour faire un pari, je suppose ?” que tu demandes quand même, une façon inconsciente de gratter un peu de temps. “Je te laisse commencer parce que t’es celui qui a lu les règles et j’ai pas envie d’offenser qui que ce soit dans l’au-delà.” vu ta capacité à vexer les humains, tu ne prends aucun risque. “J’espère vraiment tomber sur une personne célèbre. Ou quelconque. Imagine l’appartement a été fait sur un ancien cimetière. Ou c’était un hôpital psychatrique.” tu continues à blablater alors que le mieux serait que tu te tais. Chose que tu réalises en fermant subitement la bouche, réalisant que tu commences ton babillage cadburien. “Bref, on va voir.” Ca va être drôle. Ou terrifiant. Ce qui est la même chose, dans une certaine mesure. Soit vous allez en rire de suite soit vous en rirez dans une semaine. Ton regard en attente se pose sur ton mari. “Quand tu veux.”
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| | | | (#)Lun 20 Sep 2021 - 17:55 | |
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“Je ne suis pas dramatique, je fais attention à mes arrières. Je me dédouane sur les épaules de mon tendre et valeureux époux.” Tendre je ne sais pas mais valeureux oui clairement, je le suis. Ça me donne presque l’impression d’être un Gryffondor à deux balles avec cet adjectif. Mais pouvoir qualifier Birdie comme étant ma femme, mon épouse je vous assure que c’est toujours carrément hilarant et certainement complètement fucked up pour la moitié des personnes qui nous entourent mais c’est pas franchement très important. Tout ce qui m’importe aujourd’hui c’est cette séance de ouija qu’on va enfin faire mais aussi la nourriture. C’est important, la bouffe. Et au passage ce qu’on pourrait demander aux possibles entités qui tenteront de nous contacter aussi. “C’est pas idiot. Pratique et fashion, mes deux combinaisons.” Bien évidemment que c’est pas idiot. C’est ce que j’ai envie de lui crier en lui faisant un monologue pour faire l’éloge de mon cerveau de Serdaigle mais j’apprends à fermer ma bouche et à simplement lui répondre par un clin d’œil exagéré. On mange rapidement parce que si l’idée de pouvoir peut-être potentiellement entrer en contact avec des morts m’amuse beaucoup – et surtout me fait ultra flipper mais je me la joue Gryffondor aujourd’hui il faut croire et j’ai envie de faire croire à ma meilleure amie que je suis super courageux – je n’en oublie pas l’importance de se nourrir de façon convenable. Et l’odeur des pizzas encore chaudes vient caresser mes narines. “Okay. On va voir si les témoignages sont vrais ou non. Maintenant n’est pas le meilleur moment pour faire un pari, je suppose ?” Les règles demandent bien de garder notre sérieux pendant la séance mais jamais ils ne parlent de l’avant. Du coup je suppose que… « Je te parie que le machin ne va pas bouger. » Le truc en verre, là. « Si tu perds tu dois faire une référence aux dinosaures demain quand tu mettras ton masque de Miss Météo pour ABC. Pendant que la caméra tourne, bien évidemment. » Et si je perds ? J’en sais rien. C’est à elle de trouver quelque chose. “Je te laisse commencer parce que t’es celui qui a lu les règles et j’ai pas envie d’offenser qui que ce soit dans l’au-delà.” Sage décision. C’est la première chose qui me vient à l’esprit – sans mauvais jeux de mots ahaha – “J’espère vraiment tomber sur une personne célèbre. Ou quelconque. Imagine l’appartement a été fait sur un ancien cimetière. Ou c’était un hôpital psychatrique.” Si l’idée de tomber sur quelqu’un de célèbre ne me déplait pas, parler avec un gars random pourrait être sympa aussi. À condition qu’il ait des gossips intéressants à nous rapporter sur l’au-delà. « Imagine on apprend qu’après la mort on devient tous des zombies bouffeurs de cerveaux ? » Tant qu’on est pas des zombies aussi con que ceux de The walking dead, ça va. “Bref, on va voir.” Deux de mes doigts viennent de rejoindre ceux de Birdie sur le verre et alors que je commence à ouvrir la bouche pour officiellement démarrer cette première – et dernière ? – séance de Ouija, ma douce femme parle à nouveau. « Quand tu veux. » Elle est nerveuse, Birdie et je la comprends parce que moi aussi je le suis un peu finalement. Sauf que je pense que je le sache mieux qu’elle. Je ferme les yeux, je bombe le torse et ça y est ; je commence. « Bonjour. » Je crois qu’il faut commencer comme ça ? « Esprit, es-tu là ? » Je ne m’attends pas à une réponse immédiate. Je ne dis rien de plus et je leur laisse du temps pour se manifester. Ou pas. Je lève les yeux vers ma meilleure amie. J’attends encore presque une minute je crois, et je réitère ma question sous une forme différente. « Est-ce que quelqu’un est avec nous ce soir ? » On attend encore un moment mais le verre ne bouge pas. Par contre c’est un tableau accroché à quelques mètres de nous qui tombe. Je sursaute et j’ai bien failli lâcher le verre. Mon cœur commence à un peu tachycarder. Ça commence bien, non ? rainmaker |
| | | | (#)Sam 25 Sep 2021 - 19:08 | |
| « Je te parie que le machin ne va pas bouger. » c’est presque trop facile, ça. Après tout, qui me dit que ce n’est pas lui qui va le bouger, le machin ? « Si tu perds tu dois faire une référence aux dinosaures demain quand tu mettras ton masque de Miss Météo pour ABC. Pendant que la caméra tourne, bien évidemment. » je fais la moue avant d’hocher la tête. “Très bien. Et s’il bouge, parce que je suis sûre qu’il bougera, tu devras aller faire un cours à l’université habillé en tenue fluo des années 80.” juste un cours, je suis gentille. “Et il faudra que tu m’appelle pour que je vois ça de mes yeux afin que je valide, évidemment.” non pas que je ne croirai pas sa parole mais… Je veux rire, d’accord, personne ne peut me l’enlever, ça. Pour l’instant, ce n’est pas le rire qui m’envahit mais la solidité d’une pizza dans mon ventre ainsi qu’une certaine appréhension de ne pas savoir ce qui m’attend. C’est à la fois excitant et inquiétant, surtout avec une lumière tamisée à la lueur des bougies. Voilà bien longtemps que nous n’avions pas retrouvé cette atmosphère avec Will. « Imagine on apprend qu’après la mort on devient tous des zombies bouffeurs de cerveaux ? » je grimace. “Je préfère mourir avant.” hors de question que je devienne une morte vivante ; je préfère être enterrée et sans souffle que de voir cette déchéance de l’humanité venir ternir mon cerveau et ma silhouette. “Promets-moi que tu m’acheveras avant que ça arrive.” C’est la seule autorisation de meurtre que j’autorise à mon égard.
« Bonjour. » je trouve ça ridicule mais il ne faut pas rire alors je retiens mes lippes et je gonfle mes joues pour expier tout éclat qui pourrait menacer de s’extirper de moi. « Esprit, es-tu là ? » il n’y a pas plus banal et affligeant comme début de conversation, Will, tu n’as rien de mieux, sérieusement ? Je pourrai partager mon avis mais je juge plus prudent, sûrement par instinct de survie, de me taire et de laisser mon mari continuer sa tentative de communication avec l’au-delà. « Est-ce que quelqu’un est avec nous ce soir ? » j’appréhende quand je regarde Will, déglutissant légèrement avant qu’un bruit me fait lâcher un cri de surprise. “Visiblement oui.” que je murmure, mes yeux tournés vers le tableau qui est tombé - ce n’est pas une coincïdence, à mon avis. “Qui est là ?” un peu de courage, allez. J’aimerai bien que ce truc bouge parce que j’ai un pari à gagner. “S’il vous plaît." il faut être poli alors je demande doucement avant que… oh OH, le verre se met à bouger. “C’est pas toi qui fait ça, j’espère ?” je demande à Will avec les yeux plissés, à moitié soupçonneuse avant de me pencher sur la table pour voir les lettres indiquées. R. okay. O. je fronce des sourcils. S. là, ça commence à puer. A. j’ai l’impression que je vais crever. Encore ? Non. Plus rien. Je déglutis, le coeur battant bien trop vite. Non, ça ne peut pas être Will qui fait ça car je suis persuadée que je ne lui ai jamais parlé de Rosa. Et Will ne s’amuserait pas jusque là. “Rosa.” je souffle, prenant un moment pour réaliser la situation avant de relever les yeux vers mon mari qui ne doit rien y comprendre. “La femme de Jordan.” je n’ai pas besoin de préciser qu’elle est décédée, n’est-ce pas. En tout cas, je suis complètement pétrifiée ; je sentais qu’elle planait autour de moi ou de nous depuis un moment, de longs mois. Visiblement, mes impressions furent les bonnes et ça m’arrache un frisson à l’échine. “J’ai gagné mon pari, en tout cas.” chose que je n’aurai pas dû dire car il y a les ampoules qui se mettent à clignoter avant de s’éteindre, les flammes de bougie dansant dangereusement. “Je- Je sais pas quoi dire, Will.” il y a l’esprit de la femme morte de mon partenaire qui rôde autour de nous et je suis pétrifiée. Tétanisée. Fondant tous mes espoirs sur mon mari qui saura sûrement quoi dire, lui, même s’il ne la connaît pas. Qu’importe.
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| | | | (#)Dim 3 Oct 2021 - 21:56 | |
| come as you are
“Très bien. Et s’il bouge, parce que je suis sûre qu’il bougera, tu devras aller faire un cours à l’université habillé en tenue fluo des années 80. Et il faudra que tu m’appelle pour que je vois ça de mes yeux afin que je valide, évidemment.” Facile. Que je me dis. Et je viens d’ailleurs lui serrer la main pour acter officiellement ce défi. « Challenge accepted je m’attendais à plus dur. Tu t’adoucis avec l’amour, mon petit Chaoyangsaurus. » Je pince une dernière fois ses joues, même si je sais qu’elle risque de me taper sur les doigts. Mais pourtant elle ne sait pas que je viens de lui donner le surnom d’un dinosaure ultra mignon et ça devrait m’aider à me rattraper ça, non ? “Je préfère mourir avant.” Dommage, être un zombie ça peut être vachement cool quand même. Elle ne sait pas ce qu’elle rate. Moi non plus, ceci dit. “Promets-moi que tu m’acheveras avant que ça arrive.” Devoir tuer ma meilleure amie serait sans doute la chose la plus difficile que j’aurais à faire, parce que je l’aime beaucoup, je tiens à elle et la bague que nous avons chacun à l’annuaire en est la preuve de cet amour platonique plus fort que jamais. « Promis. Je ferais même en sorte que tu sois toujours la plus belle et la plus classe des zombies même une fois morte. » Parce que je suis le meilleur mari du monde. « Par contre si moi je deviens un zombie j’aimerais beaucoup que tu me filmes, que tu me prennes en photo comme ça peut-être que si un jour je reviens à la vie je pourrais voir à quoi je ressemblais en mort-vivant. Et ça, ça serait trop la classe quand même. » Est-ce que je crois vraiment à tout ce que je viens de dire ? Yep. Enfin un peu. La séance de ouija commence, je salue, personne ne me répond how rude. Je pourrais presque me vexer et tout faire valser en quittant la pièce de façon exagérée mais non, j’essaie de prendre le truc au sérieux et quand un cadre accroché au mur tombe je sursaute et peut-être que les choses sérieuses sont en train de commencer. J’échange un regard avec Birdie, peut-être un mélange de peur, d’inquiétude et d’excitation. “Qui est là ?” Elle porte ses corones, Birdie, et je la laisse questionner l’esprit qui a failli me causer un arrêt cardiaque en faisant tomber un cadre. “S’il vous plaît." Moi je prie pour que rien ne bouge. Parce que 1) je veux gagner mon pari et 2) j’ai un peu peur de ce qu’il pourrait se passer d’autre. Mais le verre se met à bouger, mes yeux s’écarquillent comme des billes et je le fixe alors qu’il se ballade de lettre en lettre. “C’est pas toi qui fait ça, j’espère ?” Je secoue rapidement la tête de droite à gauche. Tellement sous le choc que je ne fais même pas attention à ce qu’il essaie de nous dire. “Rosa.” Heureusement qu’elle est là, ma femme, mais je pouffe légèrement de rire en entendant le nom de la personne avec qui nous venons d’entrer en contact. C’est le nom d’une mamie de quatre-vingt ans, ça. Mais Birdie a cet air grave dans l’intonation de sa voix qui me fait vite comprendre que ce n’est absolument pas censé être drôle. “La femme de Jordan.” Ah. « Oh… » Jordan a une femme ? Ou du moins avait puisqu’elle est décédée si j’en crois la logique de la table de Ouija. “J’ai gagné mon pari, en tout cas.” Les ampoules clignotent et puis elles s’éteignent aussi. “Je- Je sais pas quoi dire, Will.” Je relève les yeux vers elle. Je sais qu’elle a besoin de moi, là. Elle a besoin que je sois sérieux et je me redresse avant de prendre la parole sans même savoir ce que je compte dire à cette Rosa. « Bonsoir Rosa, moi c’est Will et je te présente ma meilleure amie, Birdie. » Nul, nul. Mais qu’est-ce qu’on est censés dire à un mort ? Je n’avais pas envisagé l’option parler avec un défunt puisque je n’y croyais pas vraiment beaucoup. « J’avoue que tu nous prends un peu de court. » Formuler à voix haute mes pensées, pas toujours une bonne chose mais là, j’ai l’impression qu’il s’agit d’une idée de génie. « Est-ce que tu as quelque chose à nous dire ? » J’attends quelques secondes mais je pose une nouvelle question. « Est-ce que tu es seule ? Ou il y a quelqu’un avec toi ? » On attend encore mais cette fois une poignée de secondes, voire même une minute mais plus de nouvelles de cette Rosa. Le verre ne bouge plus. Je regarde à nouveau ma femme. « Ça va ? Tu veux continuer ou… ? » Peut-être qu’elle a envie de tout arrêter, elle a l’air perturbée en tout cas. rainmaker |
| | | | (#)Sam 9 Oct 2021 - 13:51 | |
| « Challenge accepted je m’attendais à plus dur. Tu t’adoucis avec l’amour, mon petit Chaoyangsaurus. » tu lui tires la langue ; tant mieux si Will ne voit là qu’un exercice facile. Toi, tu seras surtout là pour voir ses élèves se moquer de lui, même si ces derniers ont dû bien cerner leur professeur et qu’il ne se prend pas du tout au sérieux, à part quand ça concerne son travail. Ses recherches, ses cours, ses études, sa passion est le sujet le plus sérieux chez ton mari et t’es certaine que Will sait être intransigeant avec ses élèves sur ce plan-là. Mais rien que l’image de ton époux dans des tenues flash des années 80, ça te fait mourir de rire d’avance. « Promis. Je ferais même en sorte que tu sois toujours la plus belle et la plus classe des zombies même une fois morte. » tu plisses les yeux. “Je veux pas être une zombie. Je veux mourir directement.” mais t’espères être la plus belle des mortes qui soit, c’est certain. « Par contre si moi je deviens un zombie j’aimerais beaucoup que tu me filmes, que tu me prennes en photo comme ça peut-être que si un jour je reviens à la vie je pourrais voir à quoi je ressemblais en mort-vivant. Et ça, ça serait trop la classe quand même. » tu lèves les yeux au ciel. “Si tu crois que je vais te laisser la possibilité de te goinfrer sur moi, tu te trompes. Espèce de morfale que t’es, tu te jeterai sur moi avant même que j’ai le temps d’enclencher la caméra.”
« Oh… » oui, oh, Will. Autant dire que ce n’est pas un simple oh que tu es en train de penser. Tu penses à fuck, fais chier, j’ai envie de me cacher, shit. T’appréhendes bien plus que tu l’aurais imaginer alors que ce n’est qu’un esprit - oui mais les esprits ont une forte capacité de chiantise et peuvent être terrifiants quand ils le veulent. Et si Rosa vient à te hanter, après ça ? Si ta relation avec Jordan allait avoir un impact ? Et si vous veniez de lui offrir une ouverture sur le monde ? Tu te poses trop de questions, essaie de te détendre - même si cela ne t’empêche pas de te demander de l’aide à ton mari. « Bonsoir Rosa, moi c’est Will et je te présente ma meilleure amie, Birdie. » tu le regardes d’un air de dire are you kidding me ? C’est quoi cette entrée en matière pourrie ? Et t’es à peu près sûre qu’elle sait très bien qui tu es, la bougresse - oui parce que t’as déjà des mauvaises ondes. Tu les sens depuis le début, même si tu ignores comment les prendre réellement. T’as la sensation que Rosa a les yeux sur toi depuis que tes sentiments envers Jordan se sont mélangés ; ça serait une bonne opportunité pour avoir son opinion. « J’avoue que tu nous prends un peu de court. » No shit, Sherlock. Décidément, t’aurais peut-être dû prendre la parole, en faites. Ou alors, Rosa va bien apprécier Will et s’adoucir de sa présence - elle a intérêt car, si elle s’en prend à toi, c’est une chose, mais elle s’en prend à Will, ça va être autre chose. « Est-ce que tu as quelque chose à nous dire ? » tu pinces tes lèvres, les yeux sur la table, appréhendant de voir le verre bouger mais rien n’arrive. « Est-ce que tu es seule ? Ou il y a quelqu’un avec toi ? » encore une fois, vous attendez, vous restez silencieux - c’est tellement rare - mais toujours rien.
« Ça va ? Tu veux continuer ou… ? » il te faut un moment pour te rendre compte que c’est à toi que Will s’adresse. “Oui, oui, ça va, t’inquiètes pas, je m’attendais pas vraiment à parler à la femme décédée de… Mon partenaire.” là, tu sens une légère petite brise qui te fait frisonner - ça ne doit être que ton imagination, n’est-ce pas ? “T’as senti ça ?” parce que tes poils se sont légèrement hérissés, regardant stupidement autour de toi comme si tu t’attendais à voir une vague de froid comme dans les dessins animés. “Salut Rosa.” que tu dis légèrement soucieuse, le nez levé en l’air. “Est-ce que… Est-ce que tu n’as vraiment rien à nous dire ?” à me dire ? tu fronces les sourcils. “Ou un message à transmettre ?” A Jordan, par exemple ? Tu mords ta lèvre avant de sursauter quand la télévision se met à grésiller. Des images rapides semblent se chevaucher avec le bruit agaçant et perturbant des grésillements. Tu es persuadée qu’il doit y avoir un message là-dedans ; tout ce que tu comprends, c’est une certaine colère. Ou de la frustration. “Tu crois qu’un esprit peut être jaloux d’une vivante ?” mais là, le verre bouge avec précipitation. N.O. que tu lis en grand et en gros, comme si elle était là pour te le hurler. Tu déglutis. “Est-ce que tu es fâchée, Rosa ?” t’appréhendes. Beaucoup. La réponse potentielle.
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| | | | (#)Jeu 21 Oct 2021 - 18:20 | |
| come as you are
“Je veux pas être une zombie. Je veux mourir directement.” Nul, pas fun, mais genre tellement pas fun. Elle ne sait pas ce qu’elle rate et moi non plus vous allez me dire parce que je n’ai jamais eu la chance de me transformer en zombie. Un jour, peut-être. “Si tu crois que je vais te laisser la possibilité de te goinfrer sur moi, tu te trompes. Espèce de morfale que t’es, tu te jeterai sur moi avant même que j’ai le temps d’enclencher la caméra.” Elle me connait trop bien, mais incapable d’accepter qu’elle puisse avoir raison c’est à mon tour de lever les yeux au ciel et d’enclencher le mode mauvaise foi. « Dans les films de zombies ou des trucs de ce genre tu sais quelque fois quand la femme voit son mari en zombie elle essaie ce truc hyper niais en essayant de lui rappeler qui elle est pour éviter de se faire bouffer. Ou bien elle lui rappelle un souvenir méga heureux. Tu peux essayer ça, au pire. Mais il faudra y mettre du tien par contre. » Comme entrée en matière, on aurait pas pu faire mieux : Birdie qui tombe sur l’esprit de l’ex de son amoureux sérieusement, c’est le meilleur moyen de nous calmer et surtout de plomber l’ambiance pour le reste de la soirée. Je suis blasé et du coup, je l’aime pas cette Rosa – paix à son âme – parce que moi j’étais parti sur une soirée pleine de bonne humeur – et de peur, un peu – avec ma meilleure amie mais elle semble vouloir en décider autrement pour nous. J’essaie d’entrer en communication avec elle parce que Birdie s’est figée et ne semble pas avoir le courage de le faire – et ça se dit Gryffondor. – Mais je me prends vent sur vent et autant vous dire que ça devient agaçant. “Oui, oui, ça va, t’inquiètes pas, je m’attendais pas vraiment à parler à la femme décédée de… Mon partenaire.” Moi qui croyais que c’était sa routine du vendredi soir, me voilà presque déçu, tiens. Avant de pouvoir dire quoique ce soit – et de toute façon aussi rare et dingue que cela puisse paraître pour une fois je n’avais rien à répondre – une brise de froid me fait frissonner ce qui rend la scène encore un peu plus creepy. “T’as senti ça ?” J’hausse les épaules. « Sûrement un courant d’air. Une fenêtre ouverte quelque part. » Du rationnel. Toujours chercher une explication rationnelle. “Salut Rosa. Est-ce que… Est-ce que tu n’as vraiment rien à nous dire ? Ou un message à transmettre ?” Blablabla, boring. Sauf que je m’ennuie beaucoup moins quand la télé s’allume pour se mettre à grésiller. Je sursaute en même temps que Birdie et je pourrais me dire que si la télé s’allume seule c’est peut-être parce que le voisin d’à côté a la même et qu’il vient d’allumer la sienne. Il pourrait y avoir des sortes d’interférences, des ondes cheloues qui se sont paumées sur la route pour venir allumer la nôtre mais ça n’explique pas les grésillements. « La télé qui grésille, sérieusement ? On est pas dans le cercle, hein. Si tu pouvais arrêter ça, ça arrangerait tout le monde. » Birdie semble être en pleine analyse de la situation alors que moi, finalement, ça me blase plus qu’autre chose. “Tu crois qu’un esprit peut être jaloux d’une vivante ?” J’hausse les épaules, parce que je suis pas médium et que j’en ai pas la moindre sombre idée. Rosa semble vouloir continuer dans sa lignée de dramaqueen en faisant bouger le verre dans tous les sens. Mes yeux s’écarquillent comme des billes. “Est-ce que tu es fâchée, Rosa ?” Le verre continue à bouger mais cette fois sans but précis ; il ne forme aucun mot et semble juste vouloir faire sensation. Ça craint ça, en général. J’ai lu ça dans les articles que j’ai trouvés sur internet, apparemment des entités démoniaques peuvent quelque fois se faire passer pour un défunt de notre entourage pour entrer en communication avec nous. « BON STOP » Mais ça ne sert à rien parce que maintenant c’est la lumière du salon qui s’éteint et s’allume sans cesse. « On va arrêter là nous, d’accord ? » Parce que c’était censé être fun à la base. « Au revoir. » J’attends quelques secondes pour lâcher le verre. La lumière reste maintenant simplement allumée alors que la télé ne grésille plus et s’éteint. Je soupire et pour une fois je ne sais plus quoi dire. « C’était pas aussi fun que je le croyais. » Peut-être que j’aurais mieux fait de la fermer. rainmaker |
| | | | | | | | Wildie #9 - Come as you are |
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