« Dans les films de zombies ou des trucs de ce genre tu sais quelque fois quand la femme voit son mari en zombie elle essaie ce truc hyper niais en essayant de lui rappeler qui elle est pour éviter de se faire bouffer. Ou bien elle lui rappelle un souvenir méga heureux. Tu peux essayer ça, au pire. Mais il faudra y mettre du tien par contre. » tu le regardes comme si c’est la chose la plus stupide du monde. “D’abord je te décapite et après on parlera, d’accord ?” que tu dis en battant des cils avec force et grossièreté. Est-ce que t’as l’air d’être niaise ? Est-ce que t’as l’air de ceux qui vont tenter de ramener à la raison un mort vivant ? Oui, bon, si c’est Will, ça se pourrait bien. En étant une des personnes les plus vitales de ton existence, il ne serait pas surprenant que tu tentes le tout pour le tout une dernière fois. Mais tu ne peux pas non plus promettre que cela sera efficace. Tu ne fais pas dans la guimauve et les bons sentiments. Tu fais dans l’impulsivité et l’instinct. Tu as un instinct de survie très développé, t’en es persuadée. Tu ne te laisserai pas avoir par le regard sans vie de ton meilleur ami de mari, clairement pas.

« Sûrement un courant d’air. Une fenêtre ouverte quelque part. » ce qui ne serait pas étonnant en plein hiver mais quand même, tu n’aimes pas ça du tout. La coïncidence est un peu trop forte pour toi ; il faut croire que tu décides à penser à l’irrationnel alors que Will, de son esprit de scientifique aiguisé, préfère naturellement trouver une excuse rationnelle à cette situation. Ce n’est rien, une fenêtre oubliée quelque part dans l’appartement, c’est bien, comme excuse - oui, c’est bien, mais tu n’y crois pas et tu te laisses croire que c’est Rosa qui t’envoie un message, et ce n’est clairement pas positif. « La télé qui grésille, sérieusement ? On est pas dans le cercle, hein. Si tu pouvais arrêter ça, ça arrangerait tout le monde. » tu regardes Will avec surprise, effroi et un peu de frustration. “Je croyais qu’il fallait qu’il fallait être poli.” que tu lui dis avec mauvaise humeur. Tu n’aimes pas qu’il soit bougon, tout d’un coup. Ça va attirer le mauvais esprit déjà présent, le mauvais œil et tout le mauvais karma que ça peut apporter. « BON STOP. » tu sursautes à la force de la voix de ton meilleur ami, toi qui n’aurait pas pensé qu’il aurait mis un point final aussi tôt dans l’expérience. Il a peut-être plus peur qu’il ne veut l’admettre ? En tout cas, toi, tu n’aimes pas ça du tout. Enfin, l’expérience est sympa (en quelque sorte) mais c’est juste l’invitée spirituelle qui ne va pas du tout. « On va arrêter là nous, d’accord ? » “Est-ce que tu lui parles à elle ou à moi ?” parce que là, t’es toute confuse. Comme si tu avais l’impression d’avoir gâché quelque chose sans savoir quoi - ce n’est clairement pas de ta faute si c’est la femme décédée de ton partenaire qui s’est pointée. « Au revoir. » tu attends quelques secondes horripilantes et que Will détache ses doigts pour ôter les tiens à ton tour.

« C’était pas aussi fun que je le croyais. » “Sérieusement, Will, tu n’aurais pas pu être un poil plus gentil ? Imagine qu’on va être poursuivi toute notre vie par un esprit mauvais, maintenant. Je te jures que si j’ai un accident en rentrant chez moi, je viens te tuer pour de vrai!” parce qu’après toi, t’y crois, à ces histoires d’esprits, de fantômes et d’univers parallèles. Ton éducation, ta façon de penser, ton mode de vie t’ont aidé à voir au-delà du commun des mortels ; c’est juste que jusqu’à présent, tu n’avais jamais véritablement fait l’expérience. Mais là, t’es persuadée que tu vas être hantée jusqu’à la fin de tes jours, le frisson dans ta colonne vertébrale et que c’est à cause de Will parce qu’il n’a pas trouvé ça fun. “C’est pas censé être fun de jouer avec les esprits des morts, Will. Avec ton indélicatesse, t’as peut-être ouvert une porte dans votre appartement.” tu passes tes doigts dans tes cheveux en reposant ton dos contre ton dossier. “Putain, si c’était vraiment Rosa, je crois qu’elle doit m’en vouloir. Est-ce que c’est normal de se sentir mal pour une morte ?” tu te sentirai presque coupable mais en même temps… Non. Car Jordan t’apporte ce que l’humanité n’a jamais su t’apporter jusqu’à maintenant et ça, tu ne peux pas le regretter ni t’en sentir coupable. C’est un fait. “Y’a quelque chose à boire, ici ? Et je parle de vraies boissons, pas de coca.” que tu demandes en te levant pour aller dans la cuisine.

« T’es pas fun. Moi qui croyais que tu étais niaise as fuck. » tu lui fous un coup dans le tibias en guise de réponse et de clôture sur le sujet. Tu n’aime pas parler de la mort, que ce soit humaine ou de zombie, tu n’aimes pas l’idée de devoir le tuer mais tu n’aimes encore moins l’idée de mourir toi-même. Ce n’est pas une nouveauté, c’est comme ça et tu veux qu’il se taise sur le sujet parce que non, ce n’est pas un sujet où t’es fun. Ce n’est pas de ta faute, il y a des sujets que t’arrivent au prendre au sérieux quand même. Et tu prends bien trop l’invasion de zombies au sérieux aussi.

« Désolé. » tu bougonnes légèrement dans ta tête mais rapidement ‘Rosa’ (utilisation des guillemets oblige car tu émets des réserves, ou tu préfères en émettre, même si ça confirme tes mauvaises vibes du début quand ça a commencé à changer avec Jordan) accapare ton attention très rapidement. Tu n’es pas forcément une flipette pour les séances obscures et les choses paranormales - tu aimes avoir une bonne frayeur - mais là, tu dois bien avouer que ça te prend sérieusement aux trippes sans que tu t’y attendes. Il faut dire que tu n’avais pas non plus pensé à voir ‘Rosa’ (enfin la sentir). « À elle. » t’hoches la tête brièvement, avant que Will arrête tout de façon plutôt abrupte. « Ça va, je vois pas en quoi j’ai été méchant. Je suis resté poli tout du long. » “Mouais, je m’y connais pas trop en politesse de l’extrême mais sûre que tu ne l’as pas été très gentil quand même.” il s’est même un peu fâché à ton avis mais Will a tellement l’air renfrogné que t’insistes pas - une première. Tu es sûrement trop stupéfaite encore parce que vous venez de vivre - t’y crois, toi, à ces trucs-là. T’as l’impression que ‘Rosa’ va venir te hanter maintenant. Au moins dans tes rêves pour les transformer en cauchemars, t’en es persuadée.

« Mais on s’en fout qu’elle t’en veuille. Et puis quand t’aimes vraiment quelqu’un tu veux qu’il soit heureux, non ? » quand t’aimes vraiment quelqu’un... Il a le chic pour mettre les pieds dans le plat. Tu te mords la lèvre alors tu te réfugies dans la cuisine ouverte pour chercher de vraies boissons. Juste de quoi te rafraîchir et te booster.  “Ouais, je suppose.” que tu dis de façon hasardeuse. « On doit avoir de la bière dans le frigo. » le frigo que t’ouvres sans plus attendre et t’y attrape deux bouteilles. “S’il m’arrive malheur dans les prochains jours, je saurai pourquoi.” que tu affirmes en te posant dans le canapé tout en levant ta bière. Même si t’espère que ‘Rosa’ ne va pas être trop garce.