« Hola, bonita. » naturellement, tu commences à chantonner l’air de La Isla Bonita en bougeant légèrement tes hanches alors que tu la tiens fermement dans tes bras. Pour l’instant, il n’y a pas un ballon pour t’empêcher de l’étouffer contre toi donc tu fais joyeusement plaisir, prétextant qu’après, vous ne pourriez plus et que Zoya sera en manque et hyper triste de tes câlins qui valent tout l’or du monde. « Je suis impatiente même ! J’ai surtout hâte de voir Cameron perdre son pari, cet idiot est le seul à penser que je vais avoir un garçon. » AH. Cameron. Autant dire que t’aimerais bien qu’il perde son pari. “S’il te plait, filmes sa réaction quand il saura que c’est une fille.” pour toi, ça sera une fille ou rien d’autre. Tu dénigreras ce gosse si c’est un futur porteur de pénis, ainsi va la vie, tu veux une petite chialeuse de l’extrême qui va faire râler maman à vomir dans ses cheveux trop longs, pas un petit machin qui ne va penser qu’à manger et faire son fainéant de l’extrême - pas vraiment toi qui le dit, ça, mais plutôt ta grande soeur. Les hommes sont des paresseux, c’est un fait ; la charge mentale, ça parle à quelqu’un ?
« Non, du tout. » elle te nique ton délire totalement, Zoya. L’air fier toujours plaqué au visage se confronte à celui qui est fermé et rabougri de ton amie qui ne voit rien de classe dans ton histoire. T’as survécu à une attaque d’un psychopathe alors que tu faisais du stop avec une amie (douteuse, elle aussi, mais là n’est pas le sujet). En plus, c’était même pas une vraie attaque. « Tu m’aurais dit la même chose si tu avais été à deux doigts d’y rester ? T’es stupide parfois Cadburry. » tu mimes en silence l’expression d’une mère à en devenir. “T’es déjà presque parfaite pour foutre des remontrances. Par contre, faut que tu fasses gaffe ou tu vas choper la ride du lion avant tes trente ans.” vous pouvez compter sur Birdie pour dédramatiser toute situation la concernant ; t’es en vie, il n’y a pas de quoi en faire tout un plat et franchement, Zoya pourrait se réjouir au lieu d’être bougon comme ça. Si t’avais su, t’aurais crevé comme ça au moins, elle aurait été bougon pour quelque chose - une pensée que tu ôtes de ta tête parce que t’es amoureuse de la vie en premier lieu et ce n’est pas demain la veille que la faucheuse viendra ôter ta chiantise de cette vie-là. “Sois rassurée, ma douce chouquette piquante ; je compte pas laisser la grande dame noire me prendre tant que je ne lui aurai pas dit oui.” car qu’est-ce qu’on dit à la mort ? Not today.
« Bonjour, j’ai rendez-vous pour une échographie avec le docteur Grayson à 10h30. » Grayson… “On dirait un nom d’un personnage de comics.” et voilà que tu cherches dans ta petite cabosse qui ça peut bien être parce que t’es persuadée que c’est un personnage de comics. « J’ai quand même la frousse. Imagine, l’enfant a un problème… Ou… Tu sais ce qu’une femme m’a dit l’autre jour ? Qu’elle pensait que j’attendais des jumeaux ! T’imagines ? Deux gosses ? Je fais comment ? » vous êtes assises sur les sièges inconfortables de l’hôpital, tu grimaces et t’apprêtes à houspiller quand Zoya fond un déluge de remarques stressées et anxieuses. Ta main va immédiatement chercher la sienne. “T’aurais pas la frousse que ça m’inquiéterait. C’est effrayant de penser qu’y a un foutu humain qui se crée en ce moment en toi.” ton éducation voudrait que tu trouves ça beau mais sur le principe, tu doutes quand même. Encore une charge que les femelles doivent s’accommoder ; même si dans ce cas-là, Zoya l’a choisi. Mais même ça, elle l’a choisi presque par dépit, parce qu’elle pense que ça ne peut pas arriver plus tard. Elle n’est pas forcément prête mais parce que la société lui a foutu dans le crâne qu’avoir un enfant, c’est cool, voilà qu’elle a voulu le garder. Et même si ça c’est pas vrai… Non, tu ne vas pas refaire l’historique des mois passés. Le machin dans son bide est là et il est pas prêt de partir. Et toi, t’es pas en train de la rassurer alors fais un effort. “Et si jamais elle sortait avec un œil ? Imagine t’as un cyclope dans le ventre ? Ou… Ou un chien à trois têtes…” okay, Cadburry, on a dit rassurer - l’humour peut être un bon moyen, mais quand même. “Si t’as des jumeaux, tu enverras une des deux par la poste au papa et voilà, ça fera un joli cadeau de Noël en retard.” tu parles, il va faire un arrêt cardiaque en deux secondes et il lui faudrait remonter toute la liste de ses fructueuses prétendantes pour se rappeler qui il a baisé y a neuf mois pour que cette chose arrive. Autant dire que la gosse aura le temps d’arriver à ses trois ans avant qu’il se réveille. “Je peux pas te dire que ça va aller car j’en sais rien. Mais regarde, pour l’instant, t’es en pleine forme et y’a eu aucun problème à déclarer jusqu’à maintenant. Enfin, à part si tu me caches quelque chose.” dis-tu avec un regard appuyé et accusateur avant de serrer sa main et de reprendre ton sérieux (c’est rare mais ça arrive). “On va aller au rendez-vous tranquillement et le docteur Grayson va te dire tout ce que tu veux savoir et plus encore, okay ? C’est un professionnel et c’est eux qu’il faut écouter, pas les bonnes femmes lambda qui pensent pouvoir deviner juste parce que tu préfères les fraises aux myrtilles ou parce que tu vas aux toilettes dix fois à l’heure plutôt que six.” oui, tu t’es quand même un peu renseignée. T’es une amie qui prend les choses à cœur et quitte à suivre Zoya dans sa grossesse, autant en savoir un minimum. Ce qui ne te donne pas très envie, au final. D’en avoir, pas de la soutenir. Ton soutien est toujours une valeur sûre. Une amie fidèle et loyale comme il peut vite en manquer dans le monde. “Oh putain, mais oui, Grayson! Dick Grayson!” t’exclames-tu brusquement en redressant le buste, l’éclair de génie sur ton visage. “C’était un des compagnons de Batman, évidemment!” évidemment, Cadburn, où avais-tu l’esprit ?
be one decision away from a totally different life - ft @Birdie Cadburry
Octobre 2020. Elle se met à se déhancher dans ses bras alors qu’elle chantonne l’air de La Isla Bonita de Madonna. Zoya est habituée aux câlins de la blonde et même si elle lève les yeux au ciel quand elle se dandine autant, elle n’échangerait cependant sa place pour rien au monde, appréciant bien trop ses étreintes qui se veulent toujours réconfortantes et agréables « S’il te plait, filmes sa réaction quand il saura que c’est une fille ». Zoya n’y manquera pas, elle demandera sûrement au plus jeune des frères de prendre son téléphone portable pour filmer l’annonce à tout le reste de la famille, en zoomant tout particulièrement sur cet abruti de Cameron. Elle s’en réjouit d’avance, en espérant toutefois qu’il ne soit pas le seul à avoir raison si la gynécologue venait à lui annoncer aujourd’hui que c’est un garçon qu’elle attend.
« T’es déjà presque parfaite pour foutre des remontrances. Par contre, faut que tu fasses gaffe ou tu vas choper la ride du lion avant tes trente ans ». Zoya la fusille du regard et lui tend un doigt d’honneur en guise de réponses, ce qu’évidemment il faudra qu’elle s’abstienne de faire avec son futur gosse. Mais la discussion ne la fait pas rire pour autant, ne la détend pas non plus quand elle a bien eu peur en apprenant que son amie s’est faite tirée dessus. Et si ce n’était que superficiel, Zoya n’a pour autant pas lâchée son amie pendant des jours durant après l’incident, juste pour être certaine qu’elle allait bien. « Sois rassurée, ma douche chouquette piquante ; je compte pas laisser la grande dame noire me prendre tant que je lui aurai pas dit oui ». « Je te l’interdis, de toute manière ». Elle est bougonne, encore mais répond du tac au tac, montrant ainsi à Birdie à quel point elle est indispensable dans sa vie. Et puis, il faut dire que la Cadburry est quand même unique en son genre et qu’il n’y avait pas beaucoup des comme elle. Surtout, Zoya sait qu’elle est l’amie par excellence, celle sur qui elle peut compter en toutes circonstances, pour le meilleur, comme pour le pire. Alors ne plus jamais voir sa tronche ? Absolutely not !
« On dirait un nom d’un personnage de comics ». Zoya tourne le regard sur Birdie, en lui donnant un coup de coude alors que la secrétaire lui jette un regard un peu noir. Elles vont s’installer ensuite dans la salle d’attente et une espèce de panique soudaine, arrivée de nulle part, s’empare de la Lewis qui craint que son bébé puisse avoir un problème ou qu’elle puisse attendre des jumeaux. L’horreur. « T’aurais pas la frousse que ça m’inquiéterait. C’est effrayant de penser qu’y a un foutu humain qui se crée en ce moment en toi ». Cette idée amène Zoya a regardé son ventre d’une façon particulière, comme si elle le découvrait pour la première fois, passant alors sa main sur celui-ci, essayant de s’imaginer ce qui se passait réellement à l’intérieur. De toute évidence, elle allait avoir un aperçu d’à quel point son bébé a grandi par l’échographie qu’elle s’apprête à passer « Et si jamais elle sortait avec un œil ? Imagine t’as un cyclope dans le ventre ? Ou… Ou un chien à trois têtes… ». Elle est censée la rassurer là non ? Plutôt que d’en rajouter au point que la photographe retrouve le regard de son amie et écarquille ses yeux au possible. « C’est pas drôle, Cadburry ! ». Un chien à trois têtes n’est pas possible, parce qu’elle sait très bien qui est le père de l’enfant et il ne ressemblait pas à ça… Un enfant cyclope, la probabilité est tout aussi faible. Mais quand même, elle apprécie moyennement la blague. « Si t’as des jumeaux, tu enverras une des deux par la poste au papa et voilà, ça fera un joli cadeau de Noël en retard ». Zoya frictionne son ventre doucement de ses deux mains, le regard toujours porté sur celui-ci « Il est hors de question que Freddy touche à un cheveu de mes bébés. Il peut y en avoir dix dans mon ventre, je ne lui en donnerai pas un seul ». Bon, à vrai dire, ce n’est pas garanti parce que, malgré sa discussion avec Birdie en juin dernier, elle hésite toujours à aller à la rencontre de l’acteur pour lui annoncer sa paternité prochaine. Autant, elle est catégorique à l’instant T encore sur le rôle de celui-ci, autant dans une heure, elle aura changé d’avis et sera dans un flou artistique « Si j’en ai deux, je partage avec toi. Et d’ailleurs, si je crève, tu hériteras de mes bébés. Je l’ai décidé » à l’instant, oui. « Je peux pas te dire que ça va aller car j’en sais rien. Mais regarde, pour l’instant, t’es en pleine forme et y’a eu aucun problème à déclarer jusqu’à maintenant. Enfin, à part si tu me caches quelque chose ». Zoya sent le regard insistant de Birdie sur elle, ce regard qui la déstabilise et la fait elle-même doutée « Non, tout va bien, je te l’aurai dit autrement… » Elle sent que Birdie n’est pas vraiment convaincue et tourne alors sa tête pour trouver son regard « Je te le promets je te cache rien, tout va bien ». Là voilà être celle qui rassure au lieu d’être celle qui est rassurée. « On va aller au rendez-vous tranquillement et le docteur Grayson va te dire tout ce que tu veux savoir et plus encore, okay ? C’est un professionnel et c’est eux qu’il faut écouter, pas les bonnes femmes lambda qui pensent pouvoir deviner juste parce que tu préfères les fraises aux myrtilles ou parce que tu vas aux toilettes dix fois à l’heure plutôt que six ». Zoya acquiesce doucement, telle une petite fille rassurée par sa maman. Il manquerait plus que la petite sucette « Oh putain, mais oui, Grayson ! Dick Grayson ! (…) C’était un des compagnons de Batman, évidemment ! ». Et voilà qu’elle recommence avec son personnage de comics, et au même moment, « Zoya Lewis ? ». Elle se lève alors, tirant Birdie par la main en lui susurrant « Sauf qu’elle n’en a pas, elle » de dick, elle entend. Elle ignore si la Cadburry va saisir sa blague, vu le temps qu’elle a mis pour trouver le nom de son personnage mais Zoya suit sa gynécologue qui les accueille avec un grand sourire dans la salle d’examen, les invitant alors à prendre place.
Zoya s’installe alors, une certaine appréhension se dessinant sur ses traits. En position allongée, Birdie à ses côtés, la gynécologue de l’autre, Zoya répond aux quelques questions de la médecin qui lui demande comment elle se sent « Bien… je suppose ». Un sourire apparait sur le visage du Dr Grayson avant que celle-ci ne vienne à disposer le liquide froid sur le ventre de Zoya pour pouvoir passer l’échographie « Bon, voyons voir où comment va ce bébé ». Elle commence son examen, plutôt concentrée et au lieu de regarder le moniteur, Zoya se focalise sur les expressions du visage de la docteur, tout en serrant peut-être un peu trop fortement la main de Birdie qu’elle a saisi un peu plus tôt. « Je ne vois rien d’anormal, tout va bien, votre enfant se porte à merveille ». Elle a ce sourire rassurant qui aide Zoya à se détendre. « Vous voulez connaitre le sexe du bébé ? ». Evidemment qu’elle le veut, et elle n’est pas la seule « Oui, s’il vous plait ». Certains ont la patience d’attendre jusqu’à la naissance, une patience que Zoya sait pertinemment qu’elle n’a pas « Alors, attendez… Il est mal positionné, c’est un peu difficile à voir… Ah… Je crois voir un petit quelque chose ici… ». Zoya écarquille les yeux, l’évocation du petit quelque chose l’inquiétant sur le verdict « Oh non, ce n’est pas ça (…) Vous attendez une petite fille, mademoiselle Lewis ». Un soupir de soulagement s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’elle regarde Birdie « On va avoir notre Birdoya ! » s’exclame-t-elle alors, toute heureuse.
« Je te l’interdis, de toute manière » t’es touchée car derrière cette grande gueule et cet air maussade, ça souligne surtout que Zoya tient à toi et, même t’en as jamais douté, ça te fait chaud au coeur quand on te le répète. T’aimes ces petits instants où tu peux être rassurée, ça fait toujours plaisir à ton petit être si fragile (lol). Tu serais assez curieuse de savoir ce qu’il se passerait si jamais tu ne l’écoutais pas ceci dit ; elle te tuerait une seconde fois ? Y’a moyen, elle en serait capable. Tout comme en serait capable si quelqu’un de ton entourage partait - l’hôpital te rappelle Victoria, t’en as des frissons. Mais le côté maternité est un peu différent et c’est la naissance de la vie, c’est beaucoup plus plaisant même si franchement tu te serais bien passée d’y venir. Mais pour les yeux de ton amie, évidemment que tu le fais car c’est important pour toi qu’elle ne se sente pas seule, qu’elle soit soutenue. C’est ce que toi t’aimerais qu’on fasse si jamais t’étais dans cette situation. Non pas que ça arrivera car tu fais attention, toi. Et que ton choix ne t’aurait pas impliqué à venir ici, à une échographie. Mon dieu, t’as de nouveau un frisson d’y repenser.
« C’est pas drôle, Cadburry ! » “Oh, lala, si on peut plus s’amuser, aussi.”
Tu tires la langue telle l’adulte responsable que tu n’es pas alors que toi, tu te trouves très drôle, en toute objectivité. “J’essaie de détendre l’atmosphère, j’aime pas cet air sérieux et coincé que t’as tout d’un coup.” okay, elle est peut-être tendue, la Lewis, mais ce n’est pas une raison suffisante pour faire une gueule pareille, si ? La première échographie a dû bien se passer, il n’y a pas de raison que la deuxième se passe mal. Même si ça serait le comble si ce futur gamin avait un problème d’ordre santé. Encore une fois, et encore plus dans une situation pareille, Zoya ne te paraît pas apte à pouvoir gérer. Mais ça, tu te maintiens de tout commentaire négatif et nuisible au mental déjà bien chafouin et retourné de la brune. Qui ne pouvait pas s’attendre à un sérieux plat et barbant venant de ta part, par contre ; il y a des limites à respecter.
« Il est hors de question que Freddy touche à un cheveu de mes bébés. Il peut y en avoir dix dans mon ventre, je ne lui en donnerai pas un seul » tu la regardes avec un oeil exprimant clairement “are you kidding me” ; ce gars mériterait de prendre une part de responsabilité, c’est absolument scandaleux que ce soit une femme, ton amie en plus, qui prenne toute cette charge, cette pression sur ses épaules. Comme toujours, de toute façon. Mais dix, quand même, “faut savoir partager, Zoloya.” tu dis spontanément avec un sourire de coin, digne de la petite conne (toujours hilarante) que t’es. « Si j’en ai deux, je partage avec toi. Et d’ailleurs, si je crève, tu hériteras de mes bébés. Je l’ai décidé » ‘Oh non. Oh nononononononon.” alors ça, c’est niet. Mort. Dead. Muerte. Nope. Intense et grand non. “Même pas en rêve.” tu secoues la tête avec énergie, avec vigueur. Toi, avec un enfant ? Toi, avec un bébé ? Tu t’es promise de ne pas y penser car ça te paraît incongru. “J’aime bien les enfants mais chez les autres. Genre ceux qui rentrent chez eux après qu’on se soit bien amusé avec. Comme des jouets que tu ranges, tu vois ? C’est hors de question. Je serai incapable de m’occuper d’un gosse. Et j’en ai pas l’envie.” malgré le fait que ta grande soeur te parle souvent de ton horloge biologique, t’en as rien à faire. Tu n’as jamais vécu sous la pression sociale d’une société qui ne voit les femmes que comme des pondeuses, signe de réussite stupide, ce n’est pas maintenant que tu vas changer. T’aimes ta vie comme elle est maintenant et t’es lucide sur tes capacités dans ce domaine. Tu peux jouer avec les enfants, les occuper pendant plusieurs heures mais c’est tout. “Je suis la tata cool, moi. C’est déjà suffisant.” tu laisses les histoires d’éducation et tout ce bordel à Zoya puisque c’est elle qui a décidé de garder son machin dans le four. « Non, tout va bien, je te l’aurai dit autrement… » “T’as intérêt.” « Je te le promets je te cache rien, tout va bien. » tu hoches la tête, convaincue que Zoya t’aurait vraiment dit si quelque chose n’allait pas ; tu te persuades que tu l’aurais vu dans tous les cas (enfin, quand t’es pas occupée à te manger des poteaux ou à faire de l’autostop qui tourne mal). T’as du temps pour tout le monde, t’en ai persuadée.
Zoya est appelée et tu relèves la tête avant d’être poussée par Zoya pour lever ton popotin de ton siège. « Sauf qu’elle n’en a pas, elle. » tu roules des yeux en soupirant. “Merci, Einstein, j’avais pas remarqué, vraiment. T’es déjà prête pour apprendre les choses de la vie à ta gosse, toi. Je croyais qu'on avait pas le droit de faire de l'humour.” c’est dommage que la docteur a l’air d’un âge plutôt avancé ; t’es déçue. T’espères qu’il y aura quelques jolis visages (visages, hein) à croiser, quitte à être dans cet endroit affreux. « Bien… je suppose. » elle répète qu’elle va bien, Zoya, et ça te rassure doublement, même si t’en as pas douté car t’es persuadée avoir un radar pour tes amis et que tu t’en serai rendue compte. « Bon, voyons voir comment va ce bébé. » c’est si chiant et si long déjà, tu tapotes légèrement du pied contre le sol alors que tu te tiens debout sur le côté du lit, les yeux sur les écrans. “Elle peut pas parler en même temps ?” que tu chuchotes à Zoya alors que la professionnelle semble pouvoir lire ce qu’elle voit alors que pour toi, t’y vois que des formes qui bougent sans aucun sens. « Je ne vois rien d’anormal, tout va bien, votre enfant se porte à merveille. Vous voulez connaitre le sexe du bébé ? » tu lâches un léger soupir - oui, à ce stade, c’est presque comme si c’était le tien aussi, t’avais le souffle coupé, la crainte d’apprendre une mauvaise nouvelle que la Lewis a réussi à te transmettre malgré elle. Vite balayée, c’est déjà bon à avoir. Deuxième chose à savoir, le sexe du machin et tu souris en secouant la main de Zoya pour l’inciter à dire oui. « Oui, s’il vous plait. » même si tu sais qu’elle est curieuse, tu préfères en être sûre. « Alors, attendez… Il est mal positionné, c’est un peu difficile à voir… Ah… Je crois voir un petit quelque chose ici… Oh non, ce n’est pas ça (…) Vous attendez une petite fille, mademoiselle Lewis. » t’as trouvé ça long mais tu lâches la main de ton amie pour tapoter dans tes mains et sautiller légèrement de joie. « On va avoir notre Birdoya ! » “Une fille, on attend une filleeeeeeee!” oui, ‘on’ car encore une fois, tu seras là même si t’esquiveras les tâches chiantes, mais t’es absolument ravie de savoir que dans quelques mois, ça va être une petite princesse chiante de plus qui va débarquer sur cette terre. “La mini Birdoya sera extraordinaire.” tu finis même par prendre Zoya dans les bras - on pourrait presque vraiment croire que c’est toi qui a foutu la graine, à ce stade. Tu n’aurais pas pensé être aussi heureuse juste sous cette simple information. Il faut croire que ça comptait plus que tu le pensais. “Vous savez vers quand elle va pointer son nez ?” car si tu ne veux pas participer à l’éducation et c’est truc-là, tu veux cependant être là pour les cadeaux et la chambre et toutes les babioles que tu vas lui faire. “Oh il va lui falloir des attrapes-rêves pour éloigner les mauvaises ondes.” forcément que tu vas penser à ça en regardant Zoya, ta main prenant de nouveau la sienne, le visage grave. Pour quelqu’un qui veut pas de gamins, tu prends ton rôle de tante très à coeur déjà. Attends de voir quand il y aura un vrai machin vivant qui braille et qui morve ; on verra si l’enthousiasme sera le même.
be one decision away from a totally different life - ft @Birdie Cadburry
Octobre 2020. « Oh, lala, si on peut plus s’amuser, aussi ». Birdie ne l’aide pas à apaiser ses angoisses, elle qui ne cesse de se poser des questions depuis qu’elle a décidé de garder cet enfant et à avoir toutes sortes de craintes plus loufoques les unes que les autres. Birdie lui tire la langue ce qui exaspère davantage Zoya qui lève les yeux au ciel « J’essaie de détendre l’atmosphère, j’aime pas cet air sérieux et coincé que t’as tout d’un coup ». Elle se mord la langue pour pas lui dire que si elle n’est pas contente, elle est libre de partir mais ne tient pas à être toute seule lors de cette échographie. Surtout qu’elle lui a demandé d’être présente, et ça depuis des mois, et que la présence de la blonde la rassure et l’apaise, malgré les conneries qu’elle peut sortir. Alors, Zoya se contente juste d’avoir cet air renfrogné sur ses traits, le temps que l’instant tirage de tronche disparaisse comme il est venu.
« Faut savoir partager, Zoloya ». Justement, si Zoya doit partager avec quelqu’un, ce ne sera sûrement pas avec le père de l’enfant. Non ce sera avec Birdie, et d’ailleurs, elle tient à lui préciser que, si quelque chose venait à lui arriver, la belle blonde hériterait de son ou ses bébés « Oh non. Oh nononononononon (…) Même pas en rêve ». Zoya tourne alors la tête vers son amie, l’air un peu ahuri, surprise qu’elle refuse catégoriquement « J’aime bien les enfants mais chez les autres. Genre ceux qui rentrent chez eux après qu’on se soit bien amusé avec. Comme des jouets que tu ranges, tu vois ? C’est hors de question. Je serai incapable de m’occuper d’un gosse. Et j’en ai pas l’envie ». Zoya se pivote légèrement, croise les bras alors, son regard accusateur « Tu préférerai que mon enfant termine chez les services sociaux plutôt que de t’en occuper ? Tu ferais subir ça à ce petit-être sans défense ? Tu ne ferais pas ça pour moi ? ». Elle exagère, surtout quand on connait la famille de la Lewis, composé de deux parents aimants et trois frères qui seraient évidemment là pour s’occuper de son bébé si jamais un malheur arrivé. Mais en faire des tonnes, c’est du Zoya tout craché. « Je suis la tata cool, moi. C’est déjà suffisant » « "Cool"… Mouais » répond alors la brune, se réajustant sur sa chaise, non sans ce sourire en coin, amusé par la panique gagnant la Cadburry.
« Merci, Einstein, j’avais pas remarqué, vraiment. T’es déjà prête pour apprendre les choses de la vie à ta gosse, toi. Je croyais qu’on avait pas le droit de faire de l’humour ». Qu’elle est chiante quand elle s’y met la Birdie. Les deux jeunes femmes sont désormais dans la salle d’examen, Zoya installée, le ventre arrondi à l’air, alors que la gynécologue commence son examen. Elle sent l’impatience de Birdie qui s’agite un peu trop « Elle peut pas parler en même temps » « Sssht » lui répond Zoya alors qu’elle la tape légèrement d’un revers de main pour l’inciter à se taire. Et puis, elle lui fait honte à agir comme ça, heureusement le Dr Grayson est bien trop occupée à son analyse pour y prêter attention. Et puis, vient le moment tant attendu, celui où Zoya va enfin connaitre le sexe du bébé. Et forcément, quand la spécialiste annonce qu’elle attend une fille, la future maman est aux anges, heureuse et surtout pense à son idiot de frère qui a perdu son pari ! « Une fille, on attend une filleeeeeeee ! ». Birdie est excitée comme une puce, et son emballement ne manque pas de faire rire Zoya qui la regarde d’un air moqueur, s’agiter dans tous les sens. « La mini Birdoya sera extraordinaire ». Evidemment, comme elles le sont, elles. Le câlin que lui offre Birdie la prend par surprise, ayant l’impression même de suffoquer quelques secondes « Bird’… » tu m’étrangles, mais elle n’a pas le temps de lui dire qu’elle la libère de son emprise « Vous savez vers quand elle va pointer son nez ? ». La voilà qui pose les questions, ce qui ne manque pas de faire rire Zoya qui ajoute « Excusez-la, c’est notre premier ». Parce qu’elle compte sérieusement en avoir d’autres la Lewis ? Elle sent d’ailleurs le regard de Birdie sur elle suite à sa remarque, ce qui la fait sourire davantage « Vous devriez accoucher courant février, mademoiselle Lewis ». Février… C’est déjà le mois d’octobre et soudainement, Zoya sent l’échéance approcher à grands pas, ce qui, à ce moment-là, ne manque pas de la faire légèrement flipper « Oh il va lui falloir des attrape-rêves pour éloigner les mauvaises ondes » Et peut-être surtout donner du courage et de la force à Zoya afin qu’elle soit à la hauteur de ce rôle qu’elle veut endosser. Birdie vient à attraper sa main, et la Lewis la serre davantage dans la sienne, comme pour partager sa crainte soudaine avec elle. L’examen se termine alors, elle écoute les quelques conseils prodigués par la gynécologue avant que les deux amies prennent la direction de la sortie de l’hôpital et se rendent à un café du coin pour s’extasier devant les photos de l’échographie de la future mini Birdoya, tout en faisant des plans sur la comète.