You've got a friend in me You've got a friend in me When the road looks rough ahead And you're miles and miles From your nice warm bed You just remember what your old pal said Boy, you've got a friend in me Yeah, you've got a friend in me – @maxwell o'connor
« Les vraies dames, très chère, ne mangent pas de glaces affalées dans leur canap’, je ne pense pas qu’elle porte des t-shirts à l’effigie de Bowie et … » Elle plisse les yeux à l’instar d’un prédateur scrutant sa proie avant de bondir. « Non, non, je ne pense même pas qu’il soit nécessaire que l’on discute de l’espèce de kiki que tu as sur la tête. En l’état actuel des choses, je ressemble plus à une dame que toi, que tu mettes ta poitrine en avant ou pas n’y change rien. » Et, les yeux de Niamh deviennent de minuscules fentes. Les yeux plissés, elle est désormais un tigre prêt à bondir sur la jugulaire de sa victime. « Et puis, je ne t’échangerais pas contre toutes les dames du monde, tu devrais en être contente, au lieu de te plaindre. » Elle gonfle presque les narines avant de soupirer lourdement, croisant les bras et arborant une moue boudeuse. Il a gagné. Une fois de plus, il parvient à s’échapper des griffes du prédateur Reed. Elle ne lui bondira pas dessus. Pas ce soir.
« Tu sais que ce ne serait pas un problème pour moi. Je suis sûr que je vais adorer vivre avec toi. Mais toi, tu seras probablement contente de retrouver ta tranquillité quand je partirai. » La vie en colocation, Niamh connaît. Elle a partagé un appartement pendant des années avec Marcel, autrement dit Selly. Un mec paumé qui lui a sauvé la vie plus d’une fois. Ils sont passés par pas mal de hauts et de bas. La vie en colocation, elle sait que cela peut transformer de nombreuses relations. Est-ce qu’elle s’imagine vivre et survivre à la vie en communauté avec Max ? Sans aucun doute ! Il connaît le moindre de ses défauts, la moindre de ses failles. « Retrouver ma tranquillité ? Nooon … disons que je vais juste devoir changer quelques-unes de mes mauvaises habitudes maintenant que tu es là. Mais je suis persuadée qu’on va survivre à la cohabitation. » qu’elle dit avec un large sourire enthousiaste. Enthousiaste à l’idée de voir comment ils vont s’en sortir, ensemble. Un binôme bien huilé, sans aucun doute. Elle peut déjà les imaginer s’agiter en cuisine, se partager la salle de bain ou se vautrer dans le canapé après une journée de boulot bien remplie. La vie avec max, elle va la savourer. Elle le sait et pourrait mettre sa main à couper.
« J’ai promis non ? » Ses joues prennent une teinte légèrement rosée. Oui, il avait promis. Pourtant, elle est toujours autant touchée par ce geste, cette attention, son amitié en fin de compte. « Je te suivrais au bout du monde, laisse-moi juste un mois ou deux, histoire que j'ai de nouveau un peu d'argent. C'est pas gratuit les vacances et l'essence non plus. On pourra partir en septembre... Ou bien en octobre, ça te dirait pas d'être ailleurs pour rejoindre le monde des trentenaires ? » Septembre. Octobre. Son anniversaire. Les choses deviennent lentement plus réelles et elle sent son coeur battre un peu plus fort dans sa poitrine. « Et donc, comme on va le faire, ce voyage... Toujours la Nouvelle-Zélande, ou tu as changé d'avis ? » Ses doigts pressent doucement son avant-bras et elle le tapote alors nerveusement comme à chaque fois que son esprit est surchargé de pensées et d’idées qui se culbutent. « Octobre. Noté. Fêter mes trente ans avec toi sur la route … sur une plage de Nouvelle Zélande, dans le pays des Hobbits. Que rêver de plus ? » Sans en avoir conscience, elle ne pense à personne d’autre. Elle ne pense pas à Joy, ni à Jax, ni à ses parents. Elle ne pense qu’à son meilleur ami et elle. Eux. Loin de tous. Voilà bien longtemps qu’elle n’a pas eu le sentiment de se sentir aussi légère. L’effet Max, sans doute.
Elle finit par lui lâcher le bras, s’enfonçant davantage dans le dossier du canapé. « Si, si bien sûr que si, j’en ai jamais douté. J'avais juste pas pris conscience que c'était fini pour de vrai. Je suis vraiment heureux pour toi. » Elle décroise les bras pour lui ébouriffer les cheveux. « Pour nous. » qu’elle dit avec un large sourire, faisant référence à ce petit road trip qu’ils étaient donc véritablement en train de préparer.
« Alors, comme ça, tu en es au point de vouloir étrangler tes collègues au bout de quelques minutes ? Je sens que je vais avoir ma place réservée dans un des meilleurs cafés de la ville d'ici peu, moi. Et c'est juste les collègues ou les dinosaures t'ennuient, eux aussi ? » Elle tourne la tête vers Max, les lèvres pincées et hausse les épaules. Perdue, absolument perdue devant tant de possibilités. Elle s’est focalisée sur un chemin toute sa vie … jusqu’ici. Et désormais, elle porte son regard sur les autres chemins qu’elle n’a pas osé emprunter. « Peut-être que je fais ma crise de la quarantaine avant même les trente ans. C’est possible, après tout j’ai grandi avec sex and the City et Bridget Jones, ce ne serait pas surprenant », l’humour toujours l’humour comme issue de secours.
I'm looking for a place. Searching for a face. Is anybody here I know ? 'Cause nothing's going right. And everything's a mess. And no one likes to be alone. @Niamh Reed & Maxwell
« Retrouver ma tranquillité ? Nooon ... disons que je vais juste devoir changer quelques-unes de mes mauvaises habitudes maintenant que tu es là. Mais je suis persuadée qu'on va survivre à la cohabitation. » Je lui rendais son sourire, elle avait l'air enthousiaste et je devais avouer que c'était plaisant. De toute ma vie, je n'avais jamais eu l'impression d'être autant le bienvenu chez quelqu'un. Bien sûr, Nicole m'avait déjà accueilli plusieurs fois chez elle, je connaissais même la cachette de sa clef, histoire de pouvoir entrer en toute circonstance -du moins quand je n'avais pas été assez bête pour l'insulter gratuitement. Mais elle était ma sœur aînée, elle se faisait un devoir de s'occuper de moi, alors ça n'avait rien à voir. Et même si elle était toujours contente de me voir, je savais bien que j'étais parfois un boulet pour elle, c'était totalement différent de Niamh. Ici, j'avais l'impression que ma meilleure amie était impatiente de tester la colocation avec moi, comme si elle s'attendait à vivre comme dans Friends durant les semaines que nous allions passer ensemble. "Des mauvaises habitudes ? Ooooh mais c'est intéressant ça ! Quelles mauvaises habitudes que je ne connais pas tu pourrais avoir ?" Demandais-je, à la fois pour la taquiner et parce que j'étais curieux. Je me demandais si ces "mauvaises habitudes" pourraient entacher notre relation. Mais j'avais beau chercher, j'étais persuadé que, quoiqu'elle fasse, je n'arriverais pas à l'aimer moins. "Tu as l'air sûre de toi ! De mon côté, j'espère qu'on ne va pas être comme ces couples-là, qui s'aiment à la folie tant qu'ils vivent loin d'un de l'autre et qui ne se supportent plus quand ils commencent à vivre ensemble." J'haussais les sourcils en arborant une expression qui valait un "on ne sait pas", même si je n'y croyais pas moi-même. "En plus, je suis sûr que si tu ne me supportes plus, tu serais du genre à mélanger mon shampoing avec de la crème dépilatoire. Ça m'effraie un peu. Et ça m'obligerait à mettre du laxatif dans ta nourriture." Ajoutais-je finalement, sur le ton de la plaisanterie en prenant un air innocent. J'imaginais la scène d'ici, moi devenant chauve et elle courant aux toilettes, heureusement qu'il n'y avait aucun risque que ça arrive, ça aurait été désastreux. "Ouais, on sait pas, cette colocation pourrait devenir un cauchemar."
À mesure que notre périple devenait plus réel, je voyais les joues de Niamh se teinter d'une jolie couleur rosée. Son cerveau devait être en ébullition parce que, sans qu'elle ait l'air de s'en apercevoir vraiment, sa main pressait mon avant-bras. Lui laissant le temps de répondre, je plaçais simplement ma main au-dessus de la sienne, comme pour l'apaiser un peu. « Octobre. Noté. Fêter mes trente ans avec toi sur la route ... sur une plage de Nouvelle Zélande, dans le pays des Hobbits. Que rêver de plus ? » Un nouveau sourire s'étira sur mon visage. "Vendu alors !" Fis-je avec un peu plus d'enthousiasme que ce que j'aurais voulu. Octobre, ça me laissait le temps d'essayer de reparler à Nicole, de m'arranger avec mon travail, de trouver des colocataires et de passer mon permis, non ? Ok, j'étais peut-être un peu trop optimiste pour le coup, l'avenir nous le dirait. "J'ai déjà hâte d'y être, je suis certain que ça va être génial ! Et quoi, est-ce qu'on s'organise ou est-ce qu'on fait un vrai road trip. Genre on part avec une voiture et on improvise ?" Je réfléchissais quelques minutes, imaginant déjà ma capacité à m'attirer des problèmes en toutes circonstances couplée à la maladresse de Niamh durant une virée complètement imprévisible. Étais-je pessimiste ou cela ressemblait vraiment au début d'un film catastrophe ? "Bon, peu importe le choix, je t'accorde qu'on part avec un certain handicap, mais on a toujours su faire avec, alors c'est sûr que ce sera parfait." ajoutais-je en hochant la tête comme pour la convaincre. Étrangement, j'évitais de penser au seul facteur qui aurait pu mettre en péril ce voyage : nos proches. Autant ceux de Niamh que les miens. Quelque part, dans un coin de ma tête, je me demandais comment allait réagir sa famille et son copain en sachant qu'elle avait décidé de partir avec moi pour son anniversaire. Et de mon côté, lorsque l'on se serait réconciliés, comment réagirait Nini ? S'occuperait-elle d'aller voir notre mère malade pendant mon absence ? Notre frère oserait-il faire une remarque alors qu'il n'était jamais là ? Tant de questions auxquelles je m'efforçais de ne pas répondre. Plus de douze ans que je passais ma vie à penser aux autres plutôt qu'à moi, alors ça serait difficile de changer mes habitudes. Mais, si de son côté Niamh restait d'accord, j'avais vraiment l'intention de la suivre. Que ce choix paraisse égoïste ou pas.
« Peut-être que je fais ma crise de la quarantaine avant même les trente ans. C'est possible, après tout j'ai grandi avec sex and the City et Bridget Jones, ce ne serait pas surprenant » Je penchais la tête sur le côté, interrogateur. Cette phrase sonnait bizarre, on aurait dit moi quand j'essayais de couvrir mes inquiétudes avec de l'humour. "Ou peut-être que l'idée d'être passée pas très loin de la mort te fait réfléchir à ce que tu as vraiment envie de faire ?" Ma phrase sonnait peut-être soudainement un peu trop sérieuse dans la conversation pourtant jusque-là légère. "Ce n'est pas "être en crise" que de regarder sa vie en se demandant si ce qu'on fait nous rend réellement heureux. Je trouve même ça plutôt sain. Il y aura toujours des gens pour dire que c'est bête de quitter une situation stable, mais on sait bien tous les deux que ce genre de personnes s'arracheraient les cheveux s'ils voyaient ce que j'ai fait de ma vie. Si tes autres idées te font plus vibrer que la paléontologie, fonce !" Je haussais les épaules. "Et si tu as trop de possibilités, tu peux toujours en essayer plusieurs, l'expérience c'est jamais perdu, Bridget." Et comme je n'aimais pas trop l'idée d'avoir jeté un froid dans la conversation, j'ajoutais sur un ton plus léger : "Tu pourras demander à Nicole, elle est experte en expérience, elle s'est mariée avec un inconnu à la marche des fiertés." Mariage auquel je n'avais pas assisté, puisque je m'étais enfui du mien. "Elle m'avait d'ailleurs inscrit aussi, mais je suis parti en courant avec la mariée." Ajoutais-je, en conservant un air bien trop grave pour l'histoire que je venais de raconter. C'était sûrement parce que parler de ma soeur, même dans un contexte de souvenir ou tout allait bien, me ramenait à cette dispute stupide que nous avions eu. Finalement, en voulant remettre un peu d'humour dans notre conversation, je m'étais replongé dans l'un de mes sujets de déprime. Parfait. Je faisais tomber mon regard sur Baloo, pour éviter que Niamh ne voit le froid que j'avais lancé dans ma tête. "Il commence à être tard, non ?" Lançais en feignant un bâillement. Je n'étais pas certain que ma technique marcherait, elle me connaissait bien, mais j'aurais au moins essayé.