“pff” Dieu qu’elle est cute quand elle fait sa capricieuse. Encore plus quand ça se termine par un sourire comme celui qui est sur son visage. Imma eat her. Mange tes churros d’abord Jordan, chaque choses en son temps. Imma eat the churros and I’m gonna eat her. Pour l’instant t’as juste mangé la fin de la barbe à papa et tu t’occupes d’embrasser la main de Birdie maintenant que vous êtes installé dans le petit train - à peine assez grand pour toi. Tes jambes sont coincées entre celles de Birdie et ça pourrait être bien pire. Ca pourrait être entre celles d’une vieille inconnue. Tu n’aurais pas laissé faire. Tu n’aurais pas supporté. T’en frissonnerait presque rien que d’y penser. “Je fais attention à mes intérêts. J’aimerai pas que tu te casses le dos.” Mais ce que ta partenaire te dit est bien plus agréable à ton âme que tes pensées. La voir se torturer la lèvre est aussi très appétissant. “On pourra s’arrêter à la boutique de souvenirs ? J’aimerai bien voir deux ou trois bricoles.” Tu hoches la tête. « Ouais carrément. » Toi aussi t’avais envie d’acheter un petit souvenir là bas avant de partir. Gâter Linda sont des termes plus appropriés.

Et voilà qu’en plus il y a des toilettes à côté de la boutique alors c’est là bas le premier stop que tu fais avec Linda qui en profite pour pisser un coup au passage. Tu l’attends en te lavant les mains et la bouche. Puis c’est au tour de la petite qui n’a plus l’air très vive, réellement toute fatiguée. Ca te fait sourire de la voir si docile par ce fait. La fin de la journée arrive pour la petite, il n’y aura ni bus, ni parc. Au moins tu sais déjà ce que vous allez faire la prochaine fois. Elle te tient la main quand vous arrivez dans la boutique, elle est un poil plus réveillé parce qu’elle sait que y’a plein de trucs à acheter là bas dedans. “Tiiiiieeeeens, j’ai pas résisté, j’ai craqué! J’espère que t’en prendras soin!” Mais Birdie a déjà tout prévu de son côté. « Wooooouuuuuaaaaaaaahhhhhhhhhhh !!! » Linda qui est TROP contente par ce cadeau génial à ton humble avis. Cadeau que tu vas devoir porter car tu la vois déjà en train de défaillir un peu alors qu’elle essaie de faire deux pas avec la peluche géante. « Qu’est ce qu’on dit ? » Parce que t’es un enfant de choeur en toutes circonstances et surtout quand t’as la petite à ta charge.  « Merciiiiiiiiiiiiiii ! » Mais elle a dû mal à voir Birdie pour le lui dire en la regardant vu que la peluche est plus grande quelle presque. Ca te fait sourire.

Tu tournes les yeux vers Birdie qui te tends un truc pour toi aussi. “J’ai peur que celui-ci ne t’étouffe que de sa mignonnerie.” Tu prends la peluche dans tes mains et puis tu reconnais qu’il s’agit d’un wombat et t’éclates de rire et t’es fucking BEAUCOUP TROP BEAU. « Oh my god?! » Tu vas aussitôt glisser ton bras autour de la taille de Birdie pour l’attirer vers toi afin de lui faire un baiser sur les lèvres. « I love it. Thank you babe. » Tu vois du coin de l’oeil Linda qui trébuche et tu devrais pas rire mais…. Ça te fait quand même rire. « Time to go home. » Tu t’arranges pour que Birdie porte la peluche de la petite alors que tu portes Linda jusqu’à la voiture. Linda qui porte ton wombat. « T’oublies pas que c’est le mien celui là. » Car elle a l’air de beaucoup trop l’apprécier et il est hors de question qu’elle reparte avec. Avant même d’être arrivé à la voiture, Linda somnole contre ton épaule. Tu prends la parole, brisant le léger silence qui s’était installé. « Ca te dit qu’on aille au resto ce soir ? Ou boire un coup… » Tu n’as personnellement pas faim mais… c’est toujours le cas de toute façon donc tu feras en fonction de ce que ton oiseau veut. T’as juste envie d’une soirée avec elle en tête à tête, dehors après que le père de Linda soit venu chercher sa petite. T'as envie d'un date avec ta partenaire quoi.

« Wooooouuuuuaaaaaaaahhhhhhhhhhh !!! » voilà une réaction qui fait plaisir à voir et à entendre. Avec une peluche géante, ceci dit, il n’y a pas de risque à se tromper, de toute façon - et tu penses que ce n’est pas qu’un gage de réussite couru d’avance qu’avec les enfants, tu pars du principe que pour les adultes aussi parce que pourquoi pas, d’abord ? « Qu’est ce qu’on dit ? » Jordan lui rappelle gentiment les règles de politesse alors que tu balaies l’air, signe que tu n’as pas besoin qu’elle te remercie, sa réaction te suffit largement. Mais Jordan étant Jordan, « Merciiiiiiiiiiiiiii ! », Linda te remercie quand même de derrière la peluche, tu ne la vois qu’à peine et ça te fait sourire encore plus fort - et rire, aussi, il faut bien l’avouer.

Et puis, si tu as pensé à quelque chose pour la gamine, c’est en premier lieu pour ton partenaire qui a les yeux qui s’illuminent en voyant ton achat pour lui. Il éclate de rire et tu mets ta main devant la bouche pour camoufler le tien, ravie de voir qu’il a l’air lui aussi ravi de ce que tu as pris. « Oh my god?! » L’allégresse fait s’époumoner ton petit cœur solide qui fond à chaque instant quand Jordan vient poser ses lèvres sur les tiennes, un soupir de satisfaction sortant quand il se sépare. « I love it. Thank you babe. » “Anything for you, love.” Ta phalange va doucement caresser sa joue alors que Jordan tourne la tête vers Linda qui le fait rire de nouveau en trébuchant, adorable au possible et assez communicatif, il faut bien le dire. « Time to go home. » Ta tête se tournant vers la petite en la hochant ; visiblement, Linda a moins de batterie que tu aurais pensé. Tant mieux. Tu pourras peut-être jauger son talent en dessin et coloriage une fois à la maison. De Jordan. Certes, mais il y a un bout de toi, là- dedans, et t’as les clés. Still their home. De toute façon, ce ne sont pas les murs les plus importants pour toi ; c’est la présence. Les seuls murs qui comptent à tes yeux ne se trouvent pas à Brisbane. Et la seule chose qui te fait aller et rester à Fortitude, c’est le propriétaire de la maison. Sans offense pour la maison. « T’oublies pas que c’est le mien celui là. » Ton attention captée alors que c’est toi tentant de maintenir cette énorme peluche dans tes bras, souriant d’entendre la possessivité de sa peluche dans la voix de Jordan.

« Ca te dit qu’on aille au resto ce soir ? Ou boire un coup… » Oh. C’est ce genre de trucs dont tu n’as pas l’habitude. Sortir avec ta moitié quelque part. Un date improvisé, comme ça, sans pression et sans attente, juste un tête-à-tête ailleurs qu’à la maison. Tu l’observes avec une expression presque rêveuse avant de secouer la tête. “Bien sûr, pourquoi pas.” Tu cherches tes clés dans ton sac avant d’ouvrir la porte. “A quelle heure Linda est récupérée ?” Parce que tu n’étais pas là quand Jordan a parlé à sa mère donc tu n’as pas eu le mémo. “Elle a l’air de nous faire une petite sieste improvisée. Alala, les enfants d’aujourd’hui, ce n’est plus ce que c’était.” Que tu remarques en souriant, la joue de la gosse plaquée contre l’épaule de Jordan, les yeux tentant de résister aux appels d’un endormissement soudain. Une fois dans la voiture, tu laisses ton partenaire s’occuper de sa nièce. “C’est dommage qu’elle peut pas dormir derrière.” Là où y a un matelas qui prend tout l’espace. Mais la pensée est futile, Jordan balayera l’idée avant même qu’elle surgisse et ce n’est pas de ta famille donc tu le laisses gérer. Cela ne t’empêche pas d’aller l’embrasser furtivement avant de démarrer le moteur. “Merci de m’avoir fait confiance pour aujourd’hui.” Avec Linda, avec une partie de sa famille, une minimoy. T’as aussi pu te prouver que tout ne sera pas forcément un défi, que tout l’entourage de Jordan ne sera pas si compliqué à apprivoiser - il ne l’est pas, c’est sûrement juste dans ta tête. Mais l’intention est là. Un dernier baiser - t’es en manque, visiblement - avant que vous ne quittiez le parking. “Pas de parc, je suppose.” Ce qui t’arrange car vous auriez été obligé de vous séparer s’ils voulaient prendre le bus.

“Anything for you, love.” Des mots qui peuvent sonner comme une expression toute faite mais qui te va droit en plein coeur. Surtout le dernier, love. Et puis sa main sur ta joue alors que tes yeux sont déjà en train de retrouver le chemin du wombats dans ta main. T’es halluciné, très amusé, très amoureux aussi. C’est pourquoi tu lui formules enfin à voix haute l’idée qui t’a traversé la tête plus tôt dans la journée. “Bien sûr, pourquoi pas.” Et elle est opé pour sortir avec toi plus tard. Pour ce date. Ca ne serait que le troisième de toute votre histoire si vous tenez les comptes. C’est le premier qui ne te rend pas nerveux. Tout est bien défini entre vous à présent. La confiance que tu as en elle est proportionnel à l’amour que tu lis dans ses yeux à bien des moments. Huge. Tu as du mal à réaliser que vous en êtes là et tu ne prends toujours pas pour acquis toutes ces belles choses car tu sais que la vie donne, mais elle reprend aussi bien vite sans aucun préavis.

“A quelle heure Linda est récupérée ?”
« Autour de 20h. »

Soit dans à peu près deux heures. “Elle a l’air de nous faire une petite sieste improvisée. Alala, les enfants d’aujourd’hui, ce n’est plus ce que c’était.” Tu n’arrives pas à voir le visage de Linda car elle est bien trop proche, posée contre toi, mais vu comme elle ne bouge plus, tu veux bien croire ton oiseau que ta nièce est en train de s’endormir. Tu vas donc faire attention que le wombats ne tombe pas alors que vous arrivez jusqu’au van. Tu déposes un baiser sur le front de la petite que tu es en train de placer dans la voiture. Elle se laisse faire, elle dort toujours presque. Pas dérangé d’être bouger de la sorte. “C’est dommage qu’elle peut pas dormir derrière.” C’est vrai que ce serait une bonne idée si c’était pas si dangereux, mais Birdie l’a bien dit elle même que oui, c’est dommage. Tu boucles ta ceinture alors que Linda est déjà en train de caler contre son panda que tu as placé entre elle et toi. Ton wombats qui est à présent sur tes genoux, précieusement.

“Merci de m’avoir fait confiance pour aujourd’hui.” Tes yeux passent de Linda à Birdie. Elle est bien trop loin pour que tu ailles l’embrasser depuis ton siège mais c’est ta main qui va rejoindre sa nuque pour la lui caresser. Ton bras lui est assez grand pour la distance. « It was pretty easy. » Tu ne mens même pas. A aucun moment tu n’as eu peur. « You’re great with her. » Tu caresses doucement la nuque de ta partenaire avant de faire migrer tes doigts jusqu’à sa joue que tu flattes du revers de ta main avant de retourner la positionner à l’endroit initial. Tu vas rester en contact comme ça avec elle pendant tout le trajet because you can.

“Pas de parc, je suppose.” Tu fais non de la tête. « La prochaine fois. » Que tu dis naturellement toujours en faisant parcourir tes doigts sur la peau de ton oiseau. La voiture qui vous berce, le silence - mis à part le moteur - de l’habitacle, tu commencerais presque à t’endormir toi aussi, mais non. Tu tiens bon. Tu vas même allumer la radio pour te tenir un peu plus alerte. C’est Triple J la station qui se lance car c’est celle ci que tu as mis la dernière fois déjà. Un doux sourire sur tes lèvres alors que c’est everything i wanted de Billie Eilish qui joue. Vraiment une de tes chansons préférés au monde, au point que tu as fait une cover qui est sur Spotify de celle ci. Tu chantonnes très très bas, tu fais ça à la Billie, pas comme dans ta version. « As long as I’m here, no one can hurt you. Don’t want to lie here, but you can learn to. If I could change the way that you see yourself… You wouldn’t wonder why you hear they don’t deserve you… » Et puis tu peux pas t’empêcher d’aller de ton petit commentaire à l’adresse de Birdie. « Je te l’ai pas envoyé celle là mais c’est une de mes chansons préférés au monde. » Rien que ça.

*****

Linda vient d’être récupéré par son père. Tu fermes la porte derrière lui et tu te tournes vers Birdie. « Resto ou bar ? On va où tu veux. » Car oui, tu es toujours opé pour se faire. Tu aimes la vibe de cette après midi. Tu veux prolonger ce feeling de perfection avec ton oiseau. Tu veux te donner l’impression que t’es en vacances à faire des activités comme vous avez fait avec Linda cet aprem. Tu laisses le choix total à Birdie car tu te dis que si vous allez manger, dans tous les cas c’est elle qui va apprécier bien plus le menu que toi.

« Autour de 20h. » Tu n’as pas de notion du temps qu’il est alors tu jette un coup d'œil à ton téléphone ; pas étonnant que la gosse soit fatiguée, vous avez passé l'après-midi à marcher (et rouler). Tes pieds auront bien mérité un bain salé rien que pour eux - oui oui, comme les petits vieux mais toi, c’est uniquement pour t’assurer qu’ils restent fonctionnels. Une façon comme une autre de prendre soin de toi.

Linda est calée contre sa peluche, les yeux toujours clos, comme si rien ne pouvait venir la perturber. Tu te demandes si elle est comme toi, à utiliser ses nounours pour les habiller, les maquiller et leur faire prendre le thé ou quelque chose comme ça. En tant qu’adulte, tu ne pourrai pas consentir à ce qu’elle détruise ton cadeau comme ça. Mais ton âme enfantine est ample et importante pour qu’au contraire, t’espères qu’elle en fera bon usage. Il n’y a rien de pire qu’une peluche laissée à l’abandon. Quitte à ce que ton présent prenne de la place, autant qu’il serve à quelque chose. « It was pretty easy. » Ses doigts contre ta nuque provoquent un léger frisson ; ceux qui sont agréables mais qui chatouillent par leur légèreté. D’autant que les paroles de Jordan sont tout aussi douces que ses gestes, suffisant à combler ton petit intérieur de tendresse incroyable. « You’re great with her. » Sûrement porté par la confiance dont il t’a prodigué aujourd’hui. Tu n’as pas de preuve à faire car tu connais tes capacités, surtout avec les enfants (des autres). Mais Jordan a craint une mauvaise réaction de ta part et la preuve en est, tout s’est parfaitement déroulé. Tu profites de sa main qu’il déporte sur ta joue pour l’y embrasser du coin des lèvres avant de regarder la gamine et son nouveau partenaire de jeu. “J’espère juste que ses parents vont pas me détester de lui avoir acheté un bazar pareil.” Tu pinces tes lèvres en remontant tes yeux vers Jordan. “Because I’m not sorry about it.” Définitivement et absolument pas. Au pire, si ça pose problème, tu te dévoues à le garder - et on sait à quel point ce sacrifice est énorme pour toi (non, au cas où l’ironie n’était pas soulignée ici).

« La prochaine fois. » Tu hoches la tête, l’envie soudaine de fumer. Mais ce n’est pas très sérieux avec la gamine à côté, même la fenêtre ouverte. Tu lances brièvement un regard inquisiteur à Jordan alors que ce dernier allume la radio ; non, tu ne vas pas lui demander, la réponse tombe sous le sens. Tu n’as pas fumé de l’après-midi et ça te manque un peu. Tu vas réussir à tenir jusqu’à chez Jordan, ce n’est pas si loin que cela. « As long as I’m here, no one can hurt you. Don’t want to lie here, but you can learn to. If I could change the way that you see yourself… You wouldn’t wonder why you hear they don’t deserve you… » Et les paroles chantonnées aident à te distraire, souriant doucement sous les mots que tu entends sortir de la voix basse de ton compagnon. « Je te l’ai pas envoyé celle-là mais c’est une de mes chansons préférées au monde. » Ton sourire se fait plaisir alors qu’une de tes mains va caresser son poignet. “Sing it to me.” La chanson n’est pas franchement dans tes registres mais ce qui vient de Jordan le sera forcément.

****

« Resto ou bar ? On va où tu veux. » Tu étends tes jambes sur la table basse tout en t’étirant contre le canapé, un large souffle de décompression qui s’éfiloche partout dans ton être. “J’ai une envie de bagels et je sais qu’y en a un dans les environs.” C’est rapide, un bagel, et en toute honnêteté, tu n’as pas envie de traîner dehors jusqu’au petit matin. Aller faire un tour avec ton blond et revenir chiller sur la terrasse te semblent être un plan tout à fait convenable. Tu te lèves pour aller passer tes bras autour de sa taille, respirant son hoodie alors que t’enfouis ton visage en plein dedans. “J’ai pas envie de sortir longtemps. En plus, je travaille à partir de demain midi, j’ai besoin de ma beauty sleep pour ne pas me prendre de sales remarques de ma team.” Tu souris parce que ta team te fera forcément des remarques quoiqu’il arrive. “Qu’importe tant que je t’ai pour moi t o u t e s e u l e.” que tu dis en détachant bien les syllabes, le sourire malicieux et les mains qui dérivent pour aller se poser pleinement sur ses fesses que t’empoignes avec vigueur - mine.

Birdie ne peut pas s’empêcher de venir embrasser ta main quand elle se trouve si proche de ses lèvres. Tu apprécies beaucoup trop ces petits gestes de tendresse. Vous en avez autant l’un que l’autre pour l’autre. “J’espère juste que ses parents vont pas me détester de lui avoir acheté un bazar pareil.” Tu ris un peu en l’entendant parce que tu n’avais même pas pensé à ça. T’étais juste content de voir Linda aussi heureuse.“Because I’m not sorry about it.” Elle te fait sourire encore plus. « Au pire ce sera un jouet de plus à elle qui reste chez moi. » Comme ceux qui sont dans le garage, mais quelque chose te dit que celui là ne restera pas dans le garage. T’es vraiment pas inquiet pour le sort du panda roux. Il sera choyé quoi qu’il arrive. Et puis ce qui arrive c’est une de tes chansons préférées à la radio. Tu en chantonnes un petit bout naturellement. “Sing it to me.” Et puis tu finis par la chanter en entier… Gardant le niveau doux, comme la chanson originale et non pas ta version reprise dont tu ne fais d’ailleurs pas mention à Birdie. T’es freaking cute Jordan quand tu fais ton timide. Shup up. Car par dessus le marché, tu t’es bien contenté de regarder la route ou le poste radio alors que tu chantais le reste par dessus la voix de Billie Eilish. Ta main n’a cependant pas bougé de la nuque de ton oiseau.

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Elle est en train de se mettre à l’aise et t’as comme le feeling qu’elle va avoir du mal à se remettre debout. “J’ai une envie de bagels et je sais qu’y en a un dans les environs.” Ca sonne ni comme un resto, ni comme un coup à boire dans un bar. Tu sors ton téléphone pour voir où est-ce qu’il y a ça dans le coin. Y’a un endroit très facile qui te vient en premier en tête mais… C’était pas ça ton plan de base. Contre toute attente elle s’est levé pour venir se coller à toi. Tu vas poser une main sur ses fesses sans y penser juste pour la tenir en retour alors qu’elle se cale toute contre toi. “J’ai pas envie de sortir longtemps. En plus, je travaille à partir de demain midi, j’ai besoin de ma beauty sleep pour ne pas me prendre de sales remarques de ma team.” Cette phrase est le feu vert pour la deuxième idée qui t’es venu quand elle a parlé bagels. “Qu’importe tant que je t’ai pour moi t o u t e s e u l e.” Elle te fait rire avec ses mots et ses lettres et ton sourire se transforme en rire quand tu sens comment elle te tient bien par les fesses. « Y’a un truc parfait pour trouver tes bagels qui s’appelle… Uber eats. » Pas du tout le date que tu avais en tête mais tu comprends tout à fait pourquoi elle veut un truc chill ce soir. Tu vas déposer un baiser sur son front. « What about, we go on a date on Friday or Saturday night… » Ton téléphone que tu glisses dans la poche kangourou de ton hoodie afin de libérer ta main pour continuer ta phrase en la posant sur la poitrine de Birdie. « … and you eat topless tonight. » Que t’es con Jordan. Huhu. Et tu te crois drôle en plus.  « En plus vendredi y’a le nouvel album de Halsey, faut au moins aller au resto pour fêter ça. » Parce que tu l’aimes tellement Ashley Frangipane que t’as l’impression qu’elle fait partie de ta famille et que oui, c’est une occasion qui mérite d’être célébrée. « Deal ? » Que tu demandes en allant doucement mordre le bout du nez de ton oiseau alors que ta main sur sa poitrine est en train de chercher un accès à sa peau mais elle a une robe en un seul morceau alors tu tires sur le haut pour voir un premier boob sortir de sa prison de tissu. Hi baby. T’es si stupide.

« Au pire ce sera un jouet de plus à elle qui reste chez moi. »
“Au mieux, ça devient le mien.”

Que tu chuchotes pour encore moins prendre le risque que Linda t’entende au-delà de son état de grâce qu’est son assoupissement. Tu avais oublié à quel point les enfants sont adorables quand ils dorment. Et ce qui est encore plus chou est Jordan qui se met à chantonner la suite de la chanson sous ta demande tandis que tes yeux restaient vigilants sur la route en souriant paresseusement - tu ne conduirai pas que tu pourrais toi-même te réfugier auprès de Morphée. Il a une voix agréable et attirante, le bougre.

****

« Y’a un truc parfait pour trouver tes bagels qui s’appelle… Uber eats. » Quand il n’y a pas Uber, il y a Uber eats et tu vas finir par croire que Jordan a un abonnement de client privilégié ou peut-être qu’il est sponsorisé par eux à ce stade. En tout cas, c’est un sourire amusé qui apparaît sur tes lèvres parce que tu ne t’attendais pas vraiment à ce qu’il prenne ça comme une invitation à ne pas bouger - I should have known better. Tu apprendras avec le temps, Birdie. Comme ce matin - ce midi plutôt, où tu n’avais pas pu prévu sa contrariété passagère pour un truc qui te parait aussi sordide. Il serait temps d’oublier ce moment - juste de retenir que la prochaine fois, vous pourriez faire mieux que cela. « What about, we go on a date on Friday or Saturday night… » T’as fermé les yeux sous son baiser contre ton front et tu plisses le nez en relevant la bouche sous cette demande bien précise. Voilà longtemps que vous n’avez pas planifié un rencard ; t’aimes l’idée. Au moins là, tout le monde sera prévenu en avance du lieu et de l’heure - the best in both worlds. « … and you eat topless tonight. » Là, tu ouvres les yeux en éclatant de rire, une de ses mains ayant rejoint ton torse - évidemment. “I’m sure you would eat more if I was all naked every meal.” Tu poses un doigt sur sa bouche pour préciser. “And I’m speaking of the food. Not me.” Parce que t’es à peu près sûre qu’il va quand même sortir une connerie comme quoi tu seras son plat de résistance encore et encore ; tu sais quoi faire pour lui faire avoir le meilleur dessert du monde.

« En plus vendredi y’a le nouvel album de Halsey, faut au moins aller au resto pour fêter ça. » Tu hausses tes sourcils en t’écartant légèrement de lui. « Deal ? » C’est qu’il vient grignoter ton nez et commencer à tirer sur sa robe pour libérer ta poitrine ; tu mets un bras devant, l’air faussement outragé. “Est-ce que c’est un date avec moi ou Halsey que tu proposes là ? Qui me dit que tu ne vas pas me planter pour rester à l’écouter en boucle, mmh ?” oh oui, tu surjoues les copines jalouses d’une célébrité que ton compagnon adore ; tu tiens en otage ta poitrine que tu lui dénies le temps que Jordan te trouve des arguments solides pour gagner ce droit. “Je me mets pas topless pour n’importe qui, Fisher.” En vrai, tu cherches juste à ce qu’il te prouve par toutes les manières qu’il veut que t’as de la valeur à ses yeux mais ça, tu n’es même pas sûre de le voir toi-même. Jouer à faire la moue boudeuse et reculer en camouflant tes seins sont autant de scènes d’enfantillage que vous êtes capables de faire - et qui peuvent parfois se finir en activité un peu adulte. Ce qui peut arriver là, mais pas avant d’avoir eu ton bagel. Tu as vraiment une envie spécifique et c’est hors de question que Jordan te charme comme un foutu charmeur de serpents avant que tu aies pu croquer dedans - le bagel, pas Jordan. Pas maintenant en tout cas.

C’est un éclat de rire qui accompagne ta demande pour le repas de ce soir. Mais tu essaies de garder ton sérieux parce que t’es en quête d’un chemin vers sa poitrine sans tout ces vêtements là. “I’m sure you would eat more if I was all naked every meal.” Tu hoches très vivement la tête. C’est une magnifique idée qu’elle a là. Ou peut être que c’est toi qui l’a eu en premier. Tu l’as inspiré, et ce qui compte c’est cette brillante suggestion pour te faire entrer plus de nourriture dans l’organisme. “And I’m speaking of the food. Not me.” Tu ris à ton tour parce que tu avais très bien compris et tu te sens cute de ne pas avoir pensé à la manger elle. « I would eat so much if you were naked all the time. You and the food. » T’es si fier de ta connerie même si c’est très nul comme réparti. Si tu peux l’avoir nue aussi souvent franchement… We should go back to Elimbah some day. Yup, elle était particulièrement nue là bas. Et personne ne venait vous voir. C’est ce petit détail qui change tout. T’as de la visite ici plus ou moins régulièrement. T’as des choses à faire, des endroits où aller alors que là bas, t’as juste à profiter du calme de la maison. Ce même calme que tu peux déranger avec le piano qu’elle a acheté pour toi.

Mais c’est un date en bonne et due forme que tu proposes en premier lieu à ton oiseau. Ca t’a fait envie toute l’après midi. A ce moment précis c’est sa poitrine qui te parle plus. Cette partie de son anatomie que tu viens de libérer partiellement mais voilà qu’elle est en train de faire bouclier de son bras. Noooooooo. C’est une vraie moue capricieuse qui est visible sur ton visage là Jordan. “Est-ce que c’est un date avec moi ou Halsey que tu proposes là ? Qui me dit que tu ne vas pas me planter pour rester à l’écouter en boucle, mmh ?” Et ta moue qui s’envole d’un coup d’un seul parce qu’elle te fait beaucoup rire avec sa fausse inquiétude. “Je me mets pas topless pour n’importe qui, Fisher.” Et là tu mets un coup de dent sur ta lèvre inférieure parce que tu aimes bien trop qu’elle t’appelle par ton nom de famille comme ça. « Il sort le vendredi à minuit. J’aurai le temps de l’écouter toute la nuit et toute la journée avant qu’on sorte le soir. » Le fait de jouer sur les mots et les heures de la sorte te fait beaucoup plaisir. « Je te planterai jamais pour un album… » Tu marques une brève pause en faisant une moue pensive brièvement. « … je crois. » S’en suit un sourire de petit con. T’es bien amusé par ton petit numéro qui va certainement te valoir un coup ou deux et puis tu t’arrêtes, reprenant ton sérieux à peu près. « Par contre je peux pas promettre que je ne serai pas en train de chantonner les chansons en continue. Je crains qu’il va te falloir utiliser de ton super pouvoir de wombat pour que j’arrête. » Tu conclues en hochant la tête longuement avec un air qui veut dire ’Yup, that might - will - happen. Et tu n’es pas désolé le moins du monde. Facts. T’es cute quand même avec ton visage sérieux.

Spoiler:

« I would eat so much if you were naked all the time. You and the food. » Tes yeux se lèvent vers le ciel, l’amusement à peine dissimulé derrière un acte d’exaspération forcée que tu prônes avoir. Cependant, Jordan a le don d’avoir l’art et la manière de savoir tourner ses mots et il a esquivé avec prouesse la potentielle connerie qu’il aurait pu dire. Tu ne vois aucun inconvénient à ce qu’il développe son côté carnassier sur toi - n’as-tu jamais protesté ? la réponse est à la négation, évidemment. Tes idées dans un coin de la tête, tu vas attraper sa moue fière de tes lèvres en te mettant sur la pointe des pieds ; toi aussi, t’aurais bien envie de le dévorer. Tu n’aurais qu’à retrouver les clichés de ton téléphone avec la minimoy dans ses bras et tu serais faible, si faible. Son sourire éclatant n’aidant pas, Jordan est ton contraire certain ; bien trop doux pour ce monde. Pour toi. T’es vive alors que lui a l’air de prendre le temps malgré tout. “Tu risquerais l’écoeurement, fais gaffe.” Tu te demandes si tu ne lui as pas déjà sorti un truc dans ce goût-là. Tu ne te rappelles plus, en toute franchise.

A part ce soir. Ce soir où t’as émis l’envie de ne pas sortir trop longtemps qui au final se transforme en ne pas sortir du tout et, il faut bien l’avouer, que tu apprécies le changement. Tu as beau avoir l’esprit d’une gamine, tes nerfs ont été mis en épreuve. Parce que tu as fait en sorte que Linda s’occupe à chaque instant une fois chez Jordan ; hors de question de la planter devant la télévision. Vous êtes mieux que les dessins animés. Il y a un jardin derrière la maison non utilisé, tu le sais, tu le vois à chaque fois que tu ouvres les volets de ton atelier improvisé. Il y a dans le garage des trucs pour elle - ou pour enfants, en tout cas. Il y aurait de quoi faire venir un mini parc ici. T’y songeras éventuellement. Mais pas ce soir. Ton cerveau est tout ramolli et ne pense qu’à fumer. Et tremper tes pieds dans de l’eau salée.

Sauf que t’as décrété que Jordan ne méritait pas d'avoir accès à ta poitrine donc voilà un énième round de jeux qui s’opère. Sa moue d’enfant capricieux qui se voit refuser le meilleur jouet du monde te satisfait amplement ; take that. Tu as une arme redouable ; ton propre corps. Tu l’aimes, ta silhouette, mais sûrement que Jordan doit l’apprécier encore plus - elle n’a jamais été aussi flattée que sous ses doigts et ses baisers. Raison de le priver de cet accès. « Il sort le vendredi à minuit. J’aurai le temps de l’écouter toute la nuit et toute la journée avant qu’on sorte le soir. » Tu fronces du nez et des sourcils, dubitative. « Je te planterai jamais pour un album… », tes yeux se plissent parce que tu vois que ton compagnon a l’air pensif - un peu trop, « … je crois. » Voilà, où tu hausse les sourcils cette fois. Bien sûr que Jordan active le mode “petit con” via son sourire trônant sur ses lippes. “You think ?” ta voix aigüe, jouant toujours l’outrage de façon spectaculaire. « Par contre je peux pas promettre que je ne serai pas en train de chantonner les chansons en continue. Je crains qu’il va te falloir utiliser de ton super pouvoir de wombat pour que j’arrête. » Tu te retiens de rire en serrant tes lèvres mais pour une fois que Jordan a le visage sérieux - tu ne doutes pas de lui sur ce point-là - tu ne peux pas t’empêcher de lâcher un rire. “J’espère pour toi que les chansons seront bien alors.” A ton goût, tu veux dire. Il n’y a rien de pire que d’entendre chanter des chansons que tu ne supportes pas. “Par contre, je crois que pour l’instant je vais garder ça pour moi. J’ai presque envie de les priver jusqu’à vendredi pour être sûre d’avoir ton attention d’ici là.” Est-ce que tu brandis une carotte, établis un chantage ? Yup. Tu remets même ton haut sur ta poitrine avec un léger sourire tout en te rapprochant pour trépigner devant lui, les mains qui plongent dans la poche de son hoodie pour aller chercher son téléphone. “I’m dying of hungeeeeer, would you do something about it ?” Un bagel, s’il te plait, t’attends gentiment qui déverouille son cellulaire pour choisir avant de t’échapper fumer ta clope sur la terrasse. “No food, no boobs.” Aussi simple que ça. Tu ne tiendrais pas jusqu’à vendredi - quoique, tu pourrais trouver moyen qu’il ne puisse pas te toucher d’ici là tout en t’amusant avec. Wombat style, par exemple. Ohoh, dirty mind on the way.

“Tu risquerais l’écoeurement, fais gaffe.” « Try me. » Parce que si y’a bien un truc chez toi, c’est que tu ne cesses jamais d’aimer tout ce que tu aimes. Ta femme, la musique, le chocolat, les boobs de Birdie, pour ne citer que ça. Le sourire est si certain sur tes lèvres. Tu ne te vois pas être écoeurée du corps de ton oiseau un jour futur. Jamais.

Et puis voilà que vous jouez à qui sera le plus con que l’autre. Qui a la plus grande âme d’enfants que l’autre. It’s her obviously. Mais tu es très doué sur ce terrain aussi. “You think ?” Mais le show qu’elle fait est priceless, tu as du mal à garder ton sérieux avant de lui annoncer la dernière partie qui est bien la plus véridique de toutes. Tu vois qu’elle aussi a du mal à garder sa poker face et vous êtes comme deux cons à essayer de rester sérieux. We cute. Oui c’est vrai ça. Mais elle craque en premier et tu pourrais lui mettre en plein visage que… Gotcha. Mais y’avait pas de règles pré-établies dans votre joute verbales, tu te les ai faites tout seul. “J’espère pour toi que les chansons seront bien alors.” T’as même pas de soucis à te faire de ce côté là. Ton amour pour Halsey est si grand que tu aimeras tout ce qu’ielle fait. “Par contre, je crois que pour l’instant je vais garder ça pour moi. J’ai presque envie de les priver jusqu’à vendredi pour être sûre d’avoir ton attention d’ici là.” Tu ouvres la bouche en grand. Outré. Choqué qu’elle émette cette simple idée que tu trouves tout à fait injuste et bien trop sévère. Elle a déjà remis sa poitrine dans leur prison de tissu. Elle pique ton téléphone. “I’m dying of hungeeeeer, would you do something about it ?” Et comme toi t’es pas un tyran comme elle, oui tu vas lui commander son bagels. “No food, no boobs.” Mais pour commencer tu l’attrapes par le bras alors qu’elle est en train de s’échapper vers la terrasse. Elle n’a fait que deux pas que tu l’attires de nouveau contre toi pour aller poser tes lèvres sur les siennes. Tu as autant envie de profiter de l’embrasser que de la faire taire et aussi enterrer cette hache de guerre imaginaire car tu ne veux pas vraiment croire qu’elle va te priver de son corps jusqu’à vendredi. En attendant t’es un poil plié en deux pour profiter de ses lèvres que tu chéris avec une douceur extra+++ comme pour lui rappeler toutes les choses dont tu pourrais aussi la privée de ton côté si jamais besoin se faisait sentir à un moment. Mais tu prends bien trop de plaisir à flatter ses lèvres ci pour être assez fort mentalement pour ne pas les goûter plus d’une journée. T’as fini par glisser ton bras libre autour d’elle pour mieux la maintenant au cas où elle aurait l’idée de s’échapper. She won’t. Nah parce que tu lui donnes bien trop de tes je t’aime à tous les coup de langues et frottement de tes lèvres contre les siennes.

Quand tu te détaches du baiser, tu poses ton front contre le sien, la gardant toujours bien proche de toi.« What do you want inside your bagel? » Un bras dans son dos, l’autre qui caresses doucement un de ses avants bras. Tu prends soin de ton oiseau. Il a besoin de se nourrir. Tu vas prendre la même chose qu’elle car tu vas faire un effort de manger un truc qui n’est pas sucré. Tu sais qu’il faut, mais tu vas pas en plus te faire chier à choisir un truc que tu n’as pas envie de manger de toute manière.

« Try me. » l’assurance transpire au travers de ses mots ; la méfiance est de mise mais simplement parce que ça t’amuse de pouvoir t’imaginer à le mettre réellement au défi. Cependant, tu as assez de ressources et d’imagination sous tes jolies mèches blondes pour avoir ton assurance à toi de garder l’effet comme la première fois. Même si jusqu’à présent, Jordan n’a rien fait qui puisse te laisser penser le contraire, la routine est quelque chose qui t’horripile au plus au point de toute façon. Tu entends cela comme un défi mais ce n’est pas un que tu veux gagner.

Cependant, tu ne t’empêche pas d’être une gosse. D’étaler les cartes de ton envie de le faire chier, autant qu’il le faut et pour autant que ça te fasse sourire. Lui renier ta poitrine est une offense dont tu as bien conscience mais le regard et l’expression ancrée sur ses traits en valent largement le détour. Tu sais quelle corde tirée pour le titiller et lui faire perdre de sa superbe, c’est bon à savoir. Bien conservé dans les tréfonds de ta mémoire pour les prochaines fois. Parce que vous n’arrêtez jamais vraiment, ce qui peut être exaspérant, mais pas pour vous. En tout cas, pas en ce qui te concerne. T’as même le toupet de lui demander quand ton bagel arrive, gamine capricieuse, affamée et qui cherche à s’échapper parce que l’appel de nicotine se fait fort, bien trop fort.

Mais la tentative est abrégée parce qu’à peine retournée, sa main t’agrippe le bras et t’as quasiment pas le temps de lâcher un léger “what” de surprise qu’il est englouti par une bouche écrasée contre la tienne. Oh. Tu souris automatiquement, les paupières qui se cloturent automatiquement sous la délicatesse - sauvage, mais délicate - de son étreinte, que tu apprécies, que tu savoures, que tu adores. Tes bras s’enroulent autour de son cou et tu le presses plus fort contre ta forme, en même temps que son bras t’entoure contre ton dos, réduisant à néant votre proximité - comme si tu pouvais, voulais, souhaitais t’échapper, absurde. T’es dans le meilleur des endroits du monde, ton cœur s’emballant, provoquant une bouffée de tendresse accompagnée d’une chaleur loin d’être désagréable. Comme si tu pouvais te passer de lui - yes i can - quel déni mais qu’importe. C’est un appel de sirène qu’il te fait et tu soupires doucement contre ses lippes alors que les siennes se séparent. Tu restes les paupières fermées, savourant les délicieuses secondes qui suivent. On pourrait croire que tu t’accroches à lui et que son bras t’aide à te supporter - et ils n’auraient pas tort. T’es totalement ensevelie sous sa forme et tu n’y oppose aucune résistante. Pire (ou mieux), ta bouche a l’air simplement de chercher la sienne alors que vos fronts se pressent ; il ne veut pas déloger du contact et oh que cela te réjouit. « What do you want inside your bagel? » Bagel ? Oh right. Tu racles ta gorge en caressant vos nez dans un baiser esquimau tout mignon alors que t’essaies de faire fonctionner tes neurones. “Something with chicken… and avocado…” and a piece of you, okay, non, quand même pas. Mais tu vas quand même chercher la tiédeur de ses lippes, sans les embrasser, juste les caresser. “And some onions… It would be awful to kiss me after that.” tu souris légèrement, amusé, t’imaginant déjà avec ton haleine puant l’onion - absolument rien de glamour ni même qui donne envie. “Better enjoying it until then.” okay, c’est juste une excuse et elle est bidon mais t’accroches tes lippes à sa peau, grignotant le coin de ses lèvres. Tu n’as même pas l’idée de vous bouger de place ; t’es bien quoiqu’il arrive.

Elle est si faible pour tes lèvres et tes mains sur elle. Tu savais qu’elle allait rester dans ton étreinte mais qu’elle s’y joigne si aisément te gonfle le coeur de joie. Elle aurait pu jouer la capricieuse plus longtemps mais… Nan, en fait non. C’est elle qui se colle bien plus à toi et tu te contentes de la maintenir contre ton corps ensuite. Tes lèvres qui ne s’arrêtent pas de caresser les siennes, tu sais pas trop combien de temps vous restez comme ça. Y’a aucun rush de toute façon, à part celui de l’estomac de ta partenaire qui apparemment est en demande de son fuel. Elle te bénit d’un baiser esquimaux comme elle le fait souvent alors que tu lui demandes quel sorte de ravitaillement elle désire. Ton sourire est tout doux alors que tu l’observe passer sa commande. “Something with chicken… and avocado…” Tu hoches la tête. Chicken and avocados. Tu te répètes pour ne pas oublier. Elle vient t’embrasser de nouveau. Chicken and avocados. Oui parce que là les chances que tu oublies sont en train de grandir. Chicken and avocados. Tu sais que c’est pas grave si tu lui demandes une deuxième fois Jordan ? Chicken and avocados. “And some onions… It would be awful to kiss me after that.” Chicken, avocados and onions.

“Better enjoying it until then.”
« Don’t worry. I’ll kiss you somewhere else. »

Mais vous n’attendez pas de passer la commande pour être de nouveau lancé dans un nouveau baiser. Comme si vous étiez en train de remplir votre quota - qui est un puit sans fond - d’échange de salive quotidien. La présence de Linda vous a privé de vos lèvres respectives afin de rester décent devant la petite.

*****

Calé sur ta terrasse, la commande Uber Eats passée et devrait arriver sous une vingtaine de minutes maintenant. Tu as pris ton ordinateur portable avec toi, il est calé sur une de tes cuisses. Une jambe repliée sur l’autre. T’es sur un des fauteuils de jardin, t’as mis tes lunettes sur le nez parce que tu commences à voir bien flou. « I’m just checking quickly a few things. » Que tu annonces à ton oiseau. Les réponses au travail que tu as fait ce matin à l’aube. D’ailleurs Jordan, c’est pour ça que tu as besoin d’aide pour que tes petits yeux bleus puissent lire comme il se doit après une extrêmement longue journée. Mais t’as oublié que ton corps a besoin de dormir car il est rare que tu t’endormes en un claquement de doigts. Tout porte à croire que ce soir, ça ne sera pas un problème. Tu te frottes un oeil comme si ça allait t’aider à garder le focus.

T’as laissé ton téléphone sur la table basse devant toi avec l’app de livraison ouverte dessus, si Birdie a envie de scruter de plus près l’avancement. C’est pas trop ta priorité là, t’as passé la bonne commande c’est déjà un exploit. T’as pas oublié les oignons grâce à la remarque qu’elle a fait. Un bon moyen mnémotechnique. Tu passes au mail suivant, tu te mordilles doucement la lèvre inférieure alors que tu lis le contenu. T’es concentré++++.

« Don’t worry. I’ll kiss you somewhere else. » et ça, c’est une promesse qui te donne envie d’avoir la bouche puante à souhait. Parce qu’il vient d’être établi que si y a les lèvres du haut qui ne donneront pas d’envie, y aura toujours celles du bas. Encore faudrait que tu réalises - que vous réalisiez tous les deux - que Jordan n’est pas forcément en état ni en condition mais visiblement, ce n’est pas pour tout de suite parce que vos lèvres sont de nouveau en symbiose. Vous êtes plantés en plein milieu du salon mais qu’importe ; se tenir une après midi entière, c’est beaucoup trop long.

Même si au final, vous avez réussi à trouver la volonté de vous détacher pour que Jordan puisse passer la commande, t’en as profité pour filer sur la terrasse pour la cigarette bénite et désirée depuis de longues minutes. Les bras posés sur la rembarde, t’as observé le paysage de la ville qui s’étend ; y a pas à dire, ce n’est pas la villa de Mason mais la vue est bien plus sympathique et jolie d’ici. Non pas que cela ait une quelconque importance à tes yeux mais c’est un petit plus non négligeable quand même. Tu tires sur ta clope alors que tu te retournes pour voir ton partenaire s’installer sur un fauteuil, à moitié dos à toi mais tu ne peux pas t’empêcher de rouler des yeux en voyant son ordinateur. « I’m just checking quickly a few things. » Mmh. Tu t’approches par derrière pour tenter de voir ce que sont ces “few things” mais ça a l’air de la paperasse, des mails et de ces trucs-là - pas le côté le plus fun du métier du Fisher alors tu passes la main en tirant une dernière fois sur ta clope, le contourner et l’écraser dans le cendrier sur la table basse. Ton oeil dérive sur l’application ouverte, tu râles légèrement “taking so long” avant de t’affaler de toute ta longueur sur le canapé d’extérieur, les bras croisés sous ta tête que tu tournes vers Jordan. Et là, tu les vois, les signes ; les lunettes et l’oeil qu’il se frotte comme un gosse adorable. Comme un gosse endormi aussi. “You sure you should check it now ? Because I’m not sure for you.” tu n’aurais pas envie qu’il fasse des bêtises parce qu’il est fatigué - qu’il le veuille ou non. Il y a des chances que tu veilles un peu plus tard que lui ce soir - pour changer. En tout cas, toi, tu soupires légèrement en te disant qu’il faudrait lever tes fesses pour te trouver une activité d’attente. Dans un nouveau grognement que tu le fais pour aller chercher un carnet de mots croisés que t’as laissé un peu trop à l’abandon dernièrement. Et tes lunettes aussi parce que t’as pas besoin d’être fatiguée pour en avoir besoin, malheureusement.

Concentrés l’un et l’autre dans un silence perturbé que par les bruits de la ville, tu sursautes légèrement en entendant la sonnerie. “I’m going!” parce que c’est toi l’affamée donc évidemment que tu te précipites en dévalant les marches - un peu trop, d’ailleurs, car tu loupes presque la dernière mais tu réussis à te rattraper. Quand tu remontes, tu vas déposer le tout sur la table basse avec une joie non dissimulée. “Finally! I’m starviiiing!” que t’ajoutes en attrapant ton bagel avant de t’enfoncer dans le canapé en le déballant et le humant. “Oh my precious, I have been waiting for you for soooo looooong!” dans l’exagération, à peine.

Tu la vois tourner comme un lion en cage sur la terrasse avec sa clope au bec. Un truc que tu admires chez Birdie c’est qu’elle est pas accro à son téléphone et autres technologies. Vous êtes le jour et la nuit de ce côté là. In a lot of other ways too. Vrai. Vous vous complétez parfaitement, c’est toujours hallucinant de vous en rendre compte. Tu apprécies aussi énormément qu’elle prenne toujours la peine de fumer à l’extérieur sans que tu ne lui aies jamais demandé de le faire. Birdie est si respectueuse de ta maison que ça t’en fait oublier le bordel qu’elle y laisse régulièrement. Tu remarques les petites touches qu’elle ajoute ici et la, pas grand chose à ton avis et là encore, tu penses que c’est par respect. Faut dire que ça ne fait pas longtemps que vous deux c’est du solide à ce point là. Tu ne sais toujours pas si elle a emménagé totalement ou non mais elle dort chez toi 6,9 jours sur 7. “taking so long” Et elle a faim ta lionne. Elle s’ennuie aussi et toi t’es en train de lire quelques emails. Tu te frottes bien trop les yeux sous tes lunettes en même temps. “You sure you should check it now ? Because I’m not sure for you.” Le gros bâillement qui sort de ta bouche ponctue bien sa perplexité. « I’m just reading. » Mais ça te fait sourire qu’elle s’inquiète et qu’elle ait raison en plus. Tu scroll pour continuer ta lecture et dieu merci t’as ouvert sur ton ordi parce que sur ton téléphone tu aurais plus d’yeux tellement c’est petit sur l’écran.

“I’m going!” Tant mieux parce que toi tu ne t’en sens pas capable de toute façon. T’as même fermé ton ordi et tes jambes sont allongées. “Finally! I’m starviiiing!” Tu ôtes tes lunettes que tu poses sur le dessus de ton ordi sur la table basse. “Oh my precious, I have been waiting for you for soooo looooong!” Tu souris de la voir faire même si t’as plus qu’un oeil ouvert. You can have mine. C’est la seule force que tu as là. Les deux vont se fermer sous peu… Tu te frottes les paupières histoire d’essayer de te donner un peu plus de vigueur un poil plus longtemps mais… ta tête qui tombe sur le côté alors que tu crois avoir dit à voix haute qu’elle peut manger le deuxième bagels mais non. Ca n’était que dans tes pensées. Tu serais bien mieux dans ton lit mais ta fatigue est plus grande que le confort. Voilà que tu t’endors.

« I’m just reading. » Mmh, Jordan qui lit en baillant, en se frottant les yeux, avec ses petites lunettes et tu pourrais presque voir les rides du lion sous la force de ses froncements pour tenir le cap. Mais si ton partenaire veut se perdre dans l’idée qu’il va réussir à lire, tu es moins certaine que sa lecture amène à la compréhension ; tu sais de quoi tu parles, tu as été une adepte du “encore une page” quand tu lisais plus que tu le fais maintenant. Quitte même à t’endormir sur le livre et à relire dix fois la même ligne sans en comprendre un traître mot. T’es encore plus réconfortée dans ton idée quand il finit par fermer son ordi. Quand tu reviens, il a les yeux presque mi-clos et oh oh, ton bagel est trop bon, tu le savoures de pleines dents et avec délice comme si tu n’avais pas mangé pendant dix jours - sorry, Jordan, priorities. A moitié avachie dans le canapé, tu te délectes de chaque bouchée avant de lâcher un juron car la sauce a perlé là où t’es assise. “Fuck.” Tu jettes un coup d'œil alarmé vers Jordan, t’attendant déjà de voir les reproches silencieux mais non parce qu’il est clairement en train de dormir. Il n’y a pas de dessert mais tu t’ouvres quand même la canette d’ice tea compris dans le lot en l’observant et te disant qu’il ne verra rien le lendemain, pas vrai ? Un coup de pouce et problème réglé ? Au pire, tu en parleras à la personne qui vient s’occuper de sa maison, en toute discrétion ; oh et puis même si Jordan l’apprend, qu’est-ce que ça peut faire. Ce n’est pas comme s’il n’avait jamais rien renversé ou tâché de sa vie, pas vrai ? Par contre, tu tâtes l’autre bagel, les yeux toujours ton partenaire avant d’hausser les épaules devant son manque de réaction ; il a l’air vraiment bien parti et toi, malgré ta taille fine, t’as encore un peu de place pour lui chiper son bagel sans une once de culpabilité. T’aurais aimé qu’il mange un morceau avant de dormir pleinement mais baby est fatigué. Alors tu le manges pour lui tout en observant le paysage de Brisbane et sa forme, alternant les deux avec paresse.

Tu restes un petit moment à poursuivre tes mots croisés avant qu’un baillement se tire sur tes lèvres. Ton paquet de clope est vide et tu n’as plus de canette à disposition. Tu t’étires légèrement en passant une main sous tes lunettes afin de masser tes yeux, baillant de nouveau. Tu reposes ton carnet de mots et ton stylo sur l’ordi de Jordan, l’utilisant comme plateau pour ramener le tout à l’intérieur du salon, où tu rajotues tes propres lunettes, avant d’aller gentiment le réveiller à coup de baisers dans les cheveux, de caresses sur les épaules et d’une voix douce affirmant “c’mon, tu seras mieux au lit, sweetheart.” Voir sa moue endormie te fait sourire alors qu’il a l’air un peu à l’ouest ; ce n’est pas grave parce que t’es là pour le guider jusqu’à la chambre au milieu de ses vapes de sommeil et tu t’assures qu’il atterrisse là où il faut avant de te déshabiller et le rejoindre. Et ce soir, tu ne lui laisses pas le choix ; you’re the big spoon.