Tu n’as pas envie d’être ici ce soir. Il fut un temps, tu les appréciais, les soirées en public, celles ou tu devais te mettre sur trente-et-un et poser devant des dizaines de caméras, faire la conversation à des inconnus toute la soirée et t’assurer de faire bonne impression du début à la fin. Tu y prenais même plaisir, avant. Depuis plusieurs mois toutefois, ça semble toujours être une tâche que tu cherches à éviter. Tu te trouves toutes les excuses possibles et inimaginables pour ne pas avoir à t’y rendre, au plus grand dam de ton agente qui ne cesse de t’envoyer des invitations pour un peu tout et n’importe quoi. Elle essaye de te garder dans l’œil public alors que tu ne cherches qu’à en sortir. Elle veut te voir retrouver ton envie et ta passion pour ton métier, même les aspects qui sont si loin de ce que tu aimes vraiment, et plus elle force, plus tu as l’impression d’avoir réellement perdu le feu qui t’a si longtemps propulsé dans ta carrière. Ce soir, tu n’as pas réussi à te trouver une bonne excuse pour éviter la soirée organisée par la boîte de ABC. Tu as manqué beaucoup de choses dans les derniers mois avec tes voyages et ce soir, ton agente s’est faite plus insistante qu’à l’ordinaire, à la limite de menaçante et tu as fini par céder, en espérant qu’un oui t’achète quelques semaines de paix de sa part. Tu n’es pas certaine d’y croire réellement, mais l’espoir fait vivre apparemment. Tu optes pour une petite robe noire tout ce qu’il y a de plus classique, n’ayant pas particulièrement envie d’attirer l’attention sur toi ce soir. Le simple fait de te rendre à ladite soirée est un effort colossal en soit pour toi donc tu gardes ton look le plus sobre possible. Ton agente risque de se plaindre quand elle va voir les photos, mais t’en es au point ou elle peut bien dire ce qu’elle veut, tu ne l’écoutes plus vraiment et ce depuis un moment déjà.

Tu reconnais plusieurs visages ayant travaillé en collaboration avec diverses équipes d’ABC depuis ton enfance. Tu as commencé en tant que visage de plusieurs publicités chez ABC Kids et c’est quelque chose que beaucoup de gens aiment te rappeler, comme si tu n’avais pas fait des trucs beaucoup plus significatifs depuis. Tu te contentes de hocher la tête et de sourire toutefois, prétendant te souvenir de publicités qui ont été tourné il y a vingt-cinq ans de ça. Tu regretterais presque de ne pas être venue à la soirée accompagnée alors que tu as l’impression d’avoir les mêmes conversations avec chaque personne qui vient te saluer, te rappelant que ça fait longtemps qu’on ne t’a pas vu et que c’est oh combien un plaisir de pouvoir poser les yeux sur toi à nouveau. De ton côté, tu offres toujours une ou deux anecdotes de tes voyages, disant que tu profites d’une pause bien méritée pour te ressourcer, laissant bien loin les doutes sur ton propre avenir dans l’univers de la télévision et du cinéma. On te parle parfois de Chloe et elle te manque encore plus maintenant qu’elle n’est plus là pour t’accompagner à ses insipides soirées. Tu as même pensé à inviter Isaac, mais la vérité c’est que tu ne te sens pas encore prête d’être vue dans les médias comme ça avec quelqu’un. Pas parce que tu as honte ou parce que tu doutes de votre relation, loin de là. C’est seulement que tu es tellement habituée de garder ta vie privée séparée de ta vie médiatique que tu ne sais pas vraiment quand tu vas vraiment trouver le courage de faire le grand saut. Un verre à la main, ton regard se perd tout autour de la grande salle. L’ambiance n’est pas particulièrement festive, c’est même à la limite de l’ennuyeux. Plusieurs petits groupes de gens qui discutent ici et là et tu te dis que tu pourrais disparaître si facilement que personne ne le remarquerait. Tu as déjà pris plusieurs photos à ton arrivée, ça devrait suffire pour satisfaire ton agente ne serait-ce qu’un minimum. Tu songes réellement à te pousser lorsque ton regard est attiré sur une silhouette qui semble vaguement familière. Devant elle se trouve un homme qui semble se faire insistant de part sa gestuelle et la manière qu’il a de se rapprocher alors qu’elle a l’air de vouloir mettre de l’espace entre eux. Sa tenue est flamboyante et c’est seulement lorsque tu te rapproches que tu reconnais finalement Birdie, la partenaire de Jordan. Évidemment, c’est une animatrice au sein de ABC, ce n’est pas surprenant qu’elle soit ici ce soir. Ton regard balaie la salle de nouveau, afin de voir si Jordan ne serait pas dans le coin aussi ce qui serait un énième hasard franchement hilarant, mais tu te rends bien vite à la conclusion que s’il était là, le mec lourd qui ne cesse de s’approcher encore et encore de Birdie aurait vite fait demi-tour. Sans y réfléchir plus longuement, tu t’approches du duo et vient passer ton bras autour de la taille de Birdie. « Tu ne me présentes pas chérie? » Ton regard passe de la blonde jusqu’au mec qui semble surpris de te voir apparaître comme ça et puis tu reposes les yeux sur la blonde en mode joue le jeu s’il-te-plaît.

(outfit & shoes) Simon n’a pas eu son mot à dire ; tu as tenu à mettre une tenue qui t’es propre pour cette soirée. Tu les connais, les soirées guindées ; ce n’est pas ton premier rodéo. Il y a eu les soirées avec Dan, celles-là même qui ont amené à vous brûler les ailes beaucoup trop de fois. Il y a aussi eu celles de Malachi ; autant dire que celles-là furent d'un niveau tel que tu n’as pas encore trouvé la hauteur de prestige et de chiantise et du quotat ahurrissant de balais dans le cul dans une même pièce. Jamais tu n’as été dans les clous demandés. Jamais tu n’as été de celles qui se fondaient dans le décor et beaucoup diront que cela n’est pas surprenant. Cela n’a jamais dérangé tes proches, tes amis qui te connaissent par cœur. Dan et Malachi s’en amusaient, la femme de Malachi beaucoup moins. Ce n’est pas dans tes gènes de passer inaperçu, et encore moins de faire preuve d’une classe discrète et distinguée comme on aurait pu te le demander dans le passé. Tu n’as jamais appris - tu préfères voir cela comme un apprentissage pour eux. Pour ces personnes qui pensent pouvoir définir le moule d’une personne respectable et fréquentable. C’est une fréquence qui n’a jamais changé chez toi. Un trait de personnalité en plus d’être un mode de vie que tu ne troquerais pour rien au monde. Butée, on expliquera que tu as grandi dans une famille qui a toujours nagé à contre-courant de la société ; tu n’es pas là pour faciliter la tâche de personne, tu es simplement en vie pour vivre la tienne et non te morfondre sur les on-dits. A vrai dire, le plus important est qu’on parle de toi, n’est-ce pas ? C’est bien pour cela que tu t’es apprêtée d’une de tes robes les plus brillantes et colorées en stock - et encore, tu la trouves soft niveau palette. Inutile de dire que tu ne passes pas inaperçu, qu’on se retourne sur toi et que toi, tu brandis, en plus de ta flûte de champagne, ton sourire le plus hypocrite qui soit et que tu as appris à manier avec l’expérience - tu pourras au moins remercier Sienna pour cet apprentissage forcé. Mais comme tu es une jolie poupée blonde, on n’y prête pas forcément attention ; dieu seul sait pourtant que ton caractère n’a rien de celle qui se laisse faire comme un pantin. Si tu cèdes aux styles vestimentaires affreux et sectaires de la chaîne pour présenter la météo, tu ne comptes pas les laisser décider aussi à ta place ta tenue pour ce genre de soirées - et tu as bien vu les yeux de la Warren qui coulaient vers toi avec un pincement de lèvres et un jugement silencieux. Elle n’approuve pas ? Tant mieux.

Vient ce moment de la soirée où tu es en pleine conversation avec une dame travaillant pour les costumes des studios. Evidemment que tu gobes ses paroles, que tu écoutes ce qu’elle dit et, pour une fois, on peut te voir complètement présente et concentrée, remplie de passion en l’entendant parler de son travail. Elle te présente à un de ses collègues qui te dévisage étrangement avant de parcourir ta tenue - c’est ce que tu dis, en tout cas, car en tant que costumier, il ne peut qu’apprécier (ou non) ton choix du jour. La conversation se profile, se poursuit et la dame est prise à partie par d’autres invités, te laissant seule avec le monsieur. Ce dernier qui en profite pour te proposer une nouvelle flûte, qui demande à toucher ta robe “pour la texture” et qui finit par repousser une mèche de cheveux derrière ton épaule - c’est là que tu recules d’un pas. “Je ne suis pas une de ces personnes que vous habillez pour vos projets.” Tu mets la moitié de tes cheveux de nouveau devant ton épaule, les yeux brillants d’un défi certain. S’il continue, soit il va respirer des bulles de champagne dans le visage, soit il va choper une douleur aigüe sur ses doigts de pied par la force d’un talon bien placé. Ou les deux, c’est bien les deux aussi. Il s’excuse légèrement et quand tu commences à vouloir partir, il fait un geste pour t’attraper le bras. “Laissez-moi me rattraper.” Il est en train de gratter les deux centièmes de patience que tu peux avoir. “Sérieusement ? Ecoute-moi bien, espèce de-” Y a un bras qui passe autour de ta taille et t’étais à deux doigts de crier au scandale en laissant aller tes nerfs sur l’intrus quand- « Tu ne me présentes pas chérie? » Une voix féminine - voilà qui te calme un peu plus. Et quand tu vois la forme de ta sauveuse, t’es surprise. Tu ne t’attendais pas à la voir elle même si sa présence n’est peut-être pas si anodine que cela. La présence de Penny te détend totalement, comprenant ce qu’elle fait, la remerciant silencieusement et passant ton bras contre le sien en t’agrippant à ses phalanges sur toi - quoi, il faut être réaliste, non ? “Quelqu’un qui ne mérite pas notre attention.” “Vous êtes Penny Stringer ?” Oui, c’est elle mais non, elle n'est pas intéressée aussi, au cas où ça ne se voit pas.” Tu finis cul sec ta flûte avant de le déposer sur le premier plateau passant avant de tirer la main de Penny et de l’entraîner plus loin. Tu déglutis légèrement avant de sourire faiblement à l’encontre de l’actrice, vos mains toujours liées pour jouer le jeu - et aussi pour apaiser ton intérieur. “Merci, jolie blonde. Tu es ma sauveuse, ce soir. Une seconde plus tard et je serai en train de faire un scandale en lui rappelant les règles de base, à cette enflure.” Un regard en biais te prouve que vous êtes toujours dans son périmètre de vision alors tu entraînes l’actrice encore plus loin - vers le buffet et le bar, cela te semble une bonne option. “Donc, chérie, mmh ?” que tu demandes en baisant sa main avec un léger sourire de coin en levant tes prunelles claires sur la silhouette de la blonde. “Jordan ne t’a pas demandé de me surveiller, rassure-moi ?” tu t’éclaffes à l’idée ; ton partenaire n’irait pas jusque-là. Tu picores juste les graines pour savoir les raisons de la présence de Penny ici. Outre le fait de son statut de figure hollywoodienne du sol australien.

Si tu ne la vois pas de face, sa tenue elle, est la première chose que tu remarques. Même de dos, les couleurs et les textures de cette dernière sont éclatantes et elle se fait aisément remarquer dans un océan de complets et de couleurs sobres qui donnent l’impression de se retrouver au milieu de funérailles. Il faut dire que tu n’as pas pris de risques toi-même avec ta propre tenue, tu l’as joué sobre dans le but de te fondre dans la masse et de ne pas faire de vagues. La blonde elle, elle s’en fiche et du peu que tu connaisses d’elle, tu ne peux pas dire que tu sois surprise. Ça te fait sourire. Ce qui ne te fait pas sourire toutefois, c’est l’homme qui lui fait face. L’homme moyen par excellence. L’homme d’âge moyen, à la grandeur moyenne, à l’allure moyenne et au comportement plus que moyen alors qu’il semble tenter de rentrer un peu trop dans son espace, malgré une gestuelle qui démontre clairement un refus de la part de la blonde. Si tu ne doutes pas du fait qu’elle puisse se sortir elle-même de toute situation non-désirée, tu ressens le besoin de te mettre au milieu, d’aider, ne serait-ce que pour la forme. Ton bras qui se place autour de sa taille, ton regard qui dévisage l’homme qui vous fait face toutes les deux et la surprise laissant place à un sourire sur le visage de Birdie te témoigne que malgré tout, tu sembles avoir fait une bonne chose. Ton regard ne s’attarde pas longtemps sur l’homme, bien plus intéressée par cet échange de regard avec l’animatrice qui ne perd pas une seconde à jouer le jeu. « Quelqu’un qui ne mérite pas notre attention. » Ça a le mérite d’être clair et tu adores ça comme en témoigne le sourire qui se place instinctivement sur ton visage. « Vous êtes Penny Stringer? » Tu n’as même pas le temps de répondre que déjà, Birdie se charge de remettre l’homme ordinairement moyen à sa place. « Oui, c’est elle mais non, elle n’est pas intéressée non plus, au cas ou ça ne se voit pas. » Tu hausses les sourcils légèrement tout en arquant la tête en mode she’s the boss alors que Birdie finit sa flûte de champagne en une gorgée ce qui te fait rire doucement. Voilà déjà qu’elle t’entraîne ailleurs et vraiment, tu ne pourrais dire qui a sauvé qui dans cette situation, mais tu es simplement contente d’avoir enfin de la compagnie digne de ce nom.

« Merci, jolie blonde. Tu es ma sauveuse, ce soir. Une seconde plus tard et je serai en train de faire un scandale en lui rappelant les règles de base, à cette enflure. » Tu échappes un rire devant la franchise légendaire de la blonde et tu te laisses faire lorsque ses doigts se serrent contre les tiens et qu’elle t’entraîne plus loin, en direction du buffet. « Je réalise que tu n’avais pas besoin d’être sauvée, mais quelque chose me dit que ton patron n’aurait peut-être pas aimé ta manière de gérer la situation. » Non pas qu’elle aurait été en tort, au contraire. Tu en avais plus que marre toi aussi des hommes qui se croyaient tout permis à l’égard des femmes, qui pensaient que même des approches aussi sournoises que celle que tu venais d’apercevoir étaient acceptables alors que non, pas du tout. « Donc, chérie, mmh? » Elle approche ta main de sa bouche et y dépose ses lèvres, ce qui te fait rire de plus belle. Elle est un sacré numéro Birdie, et ça fait longtemps que tu n’as pas rencontré quelqu’un dans son genre. « Jordan ne t’a pas demandé de me surveiller, rassure-moi? » Tu t’empresses de secouer négativement la tête. « Non, je pense pas qu’il sache que je suis ici ce soir. » que tu la rassures aussitôt. Tu balaies rapidement la salle du regard, tu ne mets pas longtemps avant de retrouver l’homme des yeux et c’est sans grande surprise qu’il s’est entouré d’hommes exactement comme lui, probablement en train de relater une version bien différente de ce qui vient de se passer tant ses prunelles brûlent dans votre direction. Tu viens poser l’une de tes mains sur sa taille fine à nouveau alors que tu attrapes une nouvelle flûte de champagne que tu tends dans sa direction de ta main libre. « Les requins semblent affamés ce soir. » que tu lui dis alors que d’un subtil coup de tête, tu lui désignes le groupe d’hommes dont les regards sont bien moins subtils que les vôtres. « Je me porte volontaire pour être ta copine d’un soir. Je pense que Jordan ne m’en voudra pas. » que tu lâches avec un rire alors que tu reportes ton attention sur le buffet et attrapes ensuite une coupe pour toi, que tu viens instantanément porter à tes lèvres sans jamais quitter la Cadburry des yeux.

Il y a des moments comme ça où tu te dis qu’un bon coup de savate entre les deux jambes résoudrait bien des problèmes. Mais il risquerait d’en créer d’autres, d’autant que c’est une soirée huppée, même si tu as oublié de quoi il en retournait. Ce n’est pas comme si ABC a besoin d’une véritable raison et Elizabeth Warren n’est jamais la dernière pour venir se montrer le teint pouponné et la silhouette moulée dans une robe en femme forte qui tient sa maison d’une main de maîtresse. Si ton aversion pour la directrice n’est pas une nouveauté, elle inspire le respect néanmoins parce qu’elle reste une femme de pouvoir et… diantre que c’est attirant malgré tout. Tu es si faible pour les femmes en général, mais encore plus quand elles sont à la tête d’un empire. Tu n’es pas restée assistante à une PDG pour le simple plaisir de remplir son agenda de paillettes, certainement pas. Mais la Warren te détruirait d’un coup de son talon aiguille contre le cou, déjà que tu es à peu près certaine d’être sur la sellette de ton job depuis quelque temps. Tu te tiens donc sage et surtout, tu as une sauveuse au look sobre mais au visage angélique, connu de la population des kangourous et quel honneur que de se laisser apaisée par une telle frimousse souriante. Autant dire que votre numéro ne passera pas inaperçu ; de vous qui scindez la foule en vous tenant la main et de ce pauvre type qui commence à raconter cette histoire à qui veut bien l’entendre - la miss météo et une actrice à l’avenir incertain, quelle affaire!

Alors que vous vous éloignez, prenant du répit près du bar et des petits fours, tu essaies en même temps d’évacuer cet agacement qui ne sera que passager si tu n’y prêtes plus attention. Aussi facile à dire qu’à faire, comme d’habitude, c’est ce genre de comportements qui t’excède au plus haut point ; tu es pourtant quelqu’un qui a l’habitude d’empiéter sur la zone de confort d’autrui, tu es une experte dans ce domaine mais tu respecte aussi les limites quand tu les sens ou qu’on te le dit. Cet infâme bonhomme n’a eu aucune lecture entre les lignes et que bien lui fasse que les jolies gambelles de Penny soient venues le sauver de ton propre talon - tu reviens sur ton idée première, le disque est rayé, passe à autre chose, comme le léger rire de l’actrice face à ton mordant qui n’est plus à faire. « Je réalise que tu n’avais pas besoin d’être sauvée, mais quelque chose me dit que ton patron n’aurait peut-être pas aimé ta manière de gérer la situation. » Tu hausse les épaules en observant les mises en bouche présentées devant tes yeux distraits. “Elle n’aime déjà pas que je respire le même air qu’elle alors un peu plus ou un peu moins. Mais je suis ravie que tu l’ai fait, c’est bien plus drôle comme ça.” tu finis en relevant la tête vers Penny, clin d'œil à l’appui et souriante au possible. Tu aimes les scandales ridicules mais tu aimes encore plus l’idée de faire croire que vous êtes ensembles. Tu n’es plus à une ou deux rumeur(s) près avec une potentielle relation avec une actrice après tout.

« Non, je pense pas qu’il sache que je suis ici ce soir. » Alors que ta dévotion va vers un musicien, ce qui est assez ironique à bien y penser. Non pas que tu aurais pensé que Jordan ait pu demander à quiconque de te surveiller ; tu es grande et ton partenaire a confiance en toi, il n’y a aucune raison pour que cela arrive (et si ça devait arriver un jour, autant dire qu’il a intérêt à se cacher très loin de toi). Tes doigts fondent sur ce qui semble être un feuilleté d’un fromage quelconque quand la main de Penny s’enroule autour de ta taille, te faisant lever de nouveau son visage vers le sien qui regarde dans une direction que tu empruntes à ton tour. « Les requins semblent affamés ce soir. » Tu arque un sourcil, en soupirant d’agacement. “Tu sais ce qui est plus fort qu’un requin ? Des dinosaures. Alors soyons des dinosaures, Penny. On les bouffe vivant s’ils viennent nous titiller.” Tu n’as aucun scrupule à le faire. Pire encore, ça t’amuse. Tu n’es jamais la dernière pour emmerder le monde, après tout. Encore mieux si tu es la victime et qu’ils le méritent largement. « Je me porte volontaire pour être ta copine d’un soir. Je pense que Jordan ne m’en voudra pas. » Tu prends la flûte de champagne qu’elle te tend après avoir fini ton feuilleté, avec un léger rire avant de balayer les cheveux de Penny qui traînent sur son épaule par-derrière. “Je suis même sûre qu’il serait jaloux.” De toi ou de Penny, des deux en même temps, qui sait. Ta voix est amusée alors que tu observes un peu mieux la tenue de l’actrice. “T’es très chic. La robe est un peu trop sombre à mon goût mais tes jambes suffisent à illuminer le tout.” Tu te permets le compliment - ça reste un atout non négligeable dans l’anatomie de ton interlocutrice, après tout. Ton sourire rieur ne se déloge pas alors que tu bois une gorgée d'alcool pétillante. “Pour quelle occasion t’es ici ce soir ? Une promotion à faire ou un simple acte de présence totalement désintéressé jusqu’à ce que tu trouves une belle jouvencelle en détresse à aller sauver ?”

Le buffet à votre disposition attire l’attention de la blonde à tes côtés mais toi, tu n’as d’yeux que pour les flûtes de champagne qui s’enlignent sur le cabaret d’un des serveuses qui se trouve seulement à quelques mètres de vous. Tu sais que tu ne devrais pas abuser, parce que la dernière fois que tu as trop bu, ça a fait la manchette. Bon, ce n’est pas tant le fait que tu as trop bu qui a fait la manchette que le fait que tu aies décidée de retirer ton chandail en public après qu’on t’ait renversé une bière dessus, en plus d’avoir été prise en photo à quitter le logement d’un inconnu au petit matin portant une chemise qui n’était pas tienne. Bref, le genre d’histoires qui vont dans tous les sens bien qu’elles ne partent pas de grand-chose. Parce que la vérité était bien plus plate, une simple gueule de bois, un ami qui accoure à ta rescousse avec une chemise remise quelques jours plus tard, rien de quoi faire la une. Ce soir, la mission était comme toujours de redorée ton image. Si tu savais que ton agente n’avait certainement pas ta proximité avec miss météo comme idée principale, tu ne t’en formalisais pas. Il y avait un moment déjà que tu exaspérais ton agente par tes comportements allant contre ton éthique de travail autrefois irréprochable. « Elle n’aime déjà pas que je respire le même air qu’elle alors un peu plus ou un peu moins. Mais je suis ravie que tu l’ai fait, c’est bien plus drôle comme ça. » « Tiens, ça nous fait un autre point en commun. Mon agente n’est pas ma plus grande fan non plus dans les temps qui courent. » Un mélange de rumeurs stupides, d’accidents de débutants et de refus de nouveaux projets ne faisaient certainement pas de toi sa protégée préférée actuellement.

Tu t’approches de Birdie alors que tu sens de nombreux regards dans votre direction, un groupe d’hommes écoutant une histoire sans doute bien trop loin de la réalité en ce qui concerne votre interaction limitée avec l’un d’eux il y a quelques instants à peine. « Tu sais ce qui est plus fort qu’un requin? Des dinosaures. Alors soyons des dinosaures, Penny. On les bouffe vivant s’ils viennent nous titiller. » Tu pouffes de rire, ton regard croisant celui complètement sérieux de la Cadburry. « Qu’est-ce que tu suggères comme tactique? » que tu lui demandes, intriguée et définitivement amusée par sa comparaison. « J’ai joué beaucoup de rôles dans ma vie, mais jamais celui d’un dinosaure. » Quelque chose te laissait croire que Birdie elle, savait exactement quoi faire et comment faire pour imposer le respect. Elle ne te donnait pas l’impression d’être ce genre de personnes qui se laissaient facilement impressionnée par les hommes, ou même par quiconque en général, mais ce n’était peut-être qu’un jugement que tu te faisais de cette prestance qu’elle dégageait. « Je suis même sure qu’il serait jaloux. » « On lui enverra une selfie, pour lui montrer tout ce qu’il manque. » Un regard dans la salle suffit à te rappeler qu’en réalité, il ne manque pas grand-chose, mais au moins, tu n’avais plus à faire face à l’ennui mortel de cette soirée par toi-même.

« T’es très chic. La robe est un peu trop sombre à mon goût mais tes jambes suffissent à illuminer le tout. » Tu baisses le regard sur tes jambes nues et puis relèves les yeux vers la blonde, lui offrant un sourire sincère. « Tu trouves? J’ai toujours pensé qu’elles étaient trop courtes. » Du haut de ton mètre 57, tu n’étais pas bien impressionnante, quoique la blonde à tes côtés n’était pas particulièrement longue elle non plus, surtout si tu la comparais à son partenaire. « Par contre toi, t’es éclatante et ce n’est certainement pas juste tes jambes. » que tu t’empresses de rajouter alors que tes yeux passent en revue la blonde et sa tenue qui jure grandement contre la tienne, mais aussi contre celles de la majorité des gens ici ce soir. « Pour quelle occasion t’es ici ce soir? Une promotion à faire ou un simple acte de présence totalement désintéressé jusqu’à ce que tu trouves une belle jouvencelle en détresse à aller sauver? » « J’aimerais dire que mes intentions sont pures, mais apparemment que je dois rappeler au public australien que j’existe pour la promotion de ma nouvelle série Netflix. Du moins, c’est ce que mon agente m’a laissé comprendre, plus ou moins subtilement. » Ou pas subtilement du tout, mais on repassera sur ce détail. « Apparemment les photos de moi en soutien-gorge parus dans les magazines People la semaine dernière ne sont pas à son goût. » Autant t’en moquer, si tu y accordes trop d’importance, tu te connais assez pour savoir que tu vas te rendre malade avec cette histoire alors qu’il n’y a rien là. « Et toi alors? Soirée obligatoire pour tous les membres de la grande famille d’ABC? » Si elle était comme toi, elle ne trouvait pas vraiment son compte dans ce genre d’évènements limpides à la signification ridicule. Toutes les raisons semblaient bonnes pour les fonctionnaires hauts placés de faire des soirées, même les plus insignifiantes. « Tu sais ce qu’on célèbre? Parce que personnellement, j’ai déjà oublié. » Tu échappes un nouveau rire alors que tu prends une longue gorgée de champagne.

« Tiens, ça nous fait un autre point en commun. Mon agente n’est pas ma plus grande fan non plus dans les temps qui courent. » voilà une information qui me fait hausser un sourcil, mais sans pour autant me surprendre davantage. Au contraire, un fin sourire s’étire sur mes lèvres, repensant à ma rencontre avec l’agent d’Heather. “J’ai l’impression que les agents sont pires que des parents.” quoique, je dis ça, mais je n’ai aucune idée de l’impact que peuvent avoir des parents puisque je n’ai jamais eu le loisir d’avoir été élevée par les miens. Ce n’est pas un triste fait, mais un simple constat véridique. Je ne me plains pas et, dans le fond, je suis absolument comblée de l’éducation et de l’enfance que j’ai eu ; j’ai été libre et ça vaut bien quelques sacrifices. Et puis, comme il est utile de le rappeler, nous ne pouvons pas manquer ce que nous n’avons jamais eu en premier lieu. “J’ai rencontré l’agent d’une de mes amies, actrice de profession elle aussi, et il avait l’air d’être père qui prenait sa fille sur le fait. Heureusement que cette fois-ci, on a été sages.” c’était d’ailleurs pendant le séjour de Penny avec Jordan au Mexique. Ou un peu avant, à quelques jours près, qu’importe. L’idée est que ce fut ce jour-là où j’ai décidé de jouer carte sur table avec Heather, le destin m’ayant quelque peu forcé la main de toute façon. “C’est comme un oeil de Moscou qui surveille tout le temps constamment. Comme ça doit être agaçant.” en tout cas, moi, je ne pourrai pas. Cela n’étonnera pas que j’ai du mal avec l’autorité. Il n’y a qu’à voir comment je subis celle d’Elizabeth Warren - et encore, elle a de la chance d’être une femme, ça inspire un peu plus de respect.

« Qu’est-ce que tu suggères comme tactique? » je tourne ma tête vers Penny, jouant de mes sourcils que je fais bouger avec un sourire de coin qui veut absolument tout dire à mon sens. « J’ai joué beaucoup de rôles dans ma vie, mais jamais celui d’un dinosaure. » “On remerciera mon meilleur ami de mari tellement fan des dinosaures qu’il en a fait son métier.” je regarde le buffet en faisant une moue contemplative, nullement perturbée par le terme employé. “Meilleur ami de mari”, voilà une formulation qui pourrait perturber plus d’un cerveau ; mais il suffit de nous voir, Will et moi, pour savoir ce n’est rien d’autre qu’une farce. « On lui enverra une selfie, pour lui montrer tout ce qu’il manque. » je claque mes doigts envers l’actrice. “Excellente idée.” comme si, Jordan verra mon chaperon de cette soirée et si je fais quelque chose de mal, il saura qui blâmer - bouh, assume un peu, Birdie. « Tu trouves? J’ai toujours pensé qu’elles étaient trop courtes. » whaaaat que dit mon expression faciale, absolument outrée de telles propos. “Foutaises.” si elles sont courtes, elles sont belles malgré tout, l’un n’empêche pas l’autre. Penny est une femme magnifique et un minois absolument adorable ; je ne serai pas accaparée par un autre blond que je lui aurai volontiers fait du rentre-dedans. « Par contre toi, t’es éclatante et ce n’est certainement pas juste tes jambes. » “Flatteuse.” que je dis avec un petit air gêné qui n’est qu’illusoire parce que dans le fond, je sais très bien que je fais sensation et tant mieux, c’est totalement le but recherché. Autant être le poisson coloré dans cet océan de noir et de gris d’un ennui mortel.

« J’aimerais dire que mes intentions sont pures, mais apparemment que je dois rappeler au public australien que j’existe pour la promotion de ma nouvelle série Netflix. Du moins, c’est ce que mon agente m’a laissé comprendre, plus ou moins subtilement. » “Ooooh, quelle série ?” je suis vraiment intéressée ; je ne me suis pas faite la filmographie principale de Penny et Heather en trois mois pour rien, après tout. Le fait que ce soit des figures de mon entourage aide à prendre mon attention. Ma dévotion va à ce point, oui oui. « Apparemment les photos de moi en soutien-gorge parus dans les magazines People la semaine dernière ne sont pas à son goût. » je pouffe de rire en prenant quelques gorgées de champagne, notant dans un coin de ma tête d’aller faire mes petites recherches à l’occasion… et si j’y pense, surtout. “Quel outrage, Penny Stringer! Vous auriez pu être sans soutien-gorge, ça aurait été encore mieux!” vous pouvez compter sur moi pour avoir une idée plus lumineuse que celle d’avant. Cette histoire d’agent(e) m’agacerait vraiment mais je suppose que c’est le renvers de la médaille quand on passe une vie à moitié publique, à devoir assouvir l’appétit de magazines peu scrupuleux. De ce sens-là, je ne peux que comprendre Jordan qui se complaît très bien dans l’ombre.

« Et toi alors? Soirée obligatoire pour tous les membres de la grande famille d’ABC? » je lève un bras vers l’assemblée amassée dans la salle. “Et oui, nous avons été cordialement invités mais avec la menace de devoir travailler si nous ne venons pas donc autant dire que l’invitation a un goût de pomme empoisonnée.” je soupire légèrement en secouant la tête. “Heureusement qu’il y a pire que de siroter du champagne en bonne compagnie et de planifier la domination des dinosaures.” je fais un clin d’oeil à Penny tout en prenant un autre amuse-bouche - boire, oui, mais manger, c’est bien aussi. Je ne compte pas rentrer chez Jordan la tête à l’envers. « Tu sais ce qu’on célèbre? Parce que personnellement, j’ai déjà oublié. » je me joins à son rire tout en parcourant la salle du regard. “Je crois qu’ABC a engagé de nouveaux consultants. Il faut donc leur faire un accueil digne de ce nom. De toute façon, chaque occasion est une de plus pour faire une petite réception insipide comme celle-là.” il y a des têtes qui me sont totalement inconnues ; j’ignore si ce sont les nouveaux ou juste des personnes travaillant ici mais dont je n’ai jamais adressé la parole. Il faut dire qu’à part mes trois diablotins - aux abonnés absents, curieusement - je ne parle pas à beaucoup ; sûrement parce que j’ai toujours mieux à faire dehors les studios que dedans. “J’ai l’impression qu’on nous observe.” je murmure en regardant Penny après avoir vu que le petit troupeau d’hommes dans lequel s’est réfugié celui qui m’a prodigieusement emmerdé ne cesse de nous balancer des regards. J’en profite pour glisser ma main libre sur la taille de l’actrice en lui souriant légèrement. “Autant leur donner une bonne raison de regarder, non ?” mes intentions sont pures, i swear.

« J’ai l’impression que les agents sont pires que les parents. » Son commentaire t’arrache un rire. Elle n’a pas vraiment tort en soi. Même que dans ton cas, tu aurais tendance à dire que ton agente est pire que tes parents. Ces derniers ont toujours été assez plutôt permissifs avec toi, peut-être bien que c’est pour ça que tu n’as jamais vraiment eu envie de te rebeller contre eux de quelconque façon. Il faut dire qu’ils avaient déjà beaucoup à gérer avec ton frère et la dernière chose que tu voulais, c’est rajouter du trouble et du stress dans leur quotidien déjà bien rempli. « J’ai rencontré l’agent d’une de mes amies, actrice de profession elle aussi, et il avait l’air d’être père qui prenait sa fille sur le fait. Heureusement que cette fois-ci, on a été sages. » Tu secoues la tête, surprise sans vraiment l’être par l’anecdote partagée par Birdie. « C’est qui, ton amie? » Tu te demandes si tu la connais. Le monde du cinéma est vaste, mais c’est aussi un monde où tout le monde semble connaître tout le monde très vite, d’une manière ou d’une autre. « Pourquoi j’ai l’impression que tu n’es pas aussi sage que tu le dis? » Tu pouffes de rire. Elle dégage quelque chose qui sort de l’ordinaire, la petite blonde, et elle est loin de te donner l’image d’une fille qui est moindrement sage, bien au contraire. « C’est comme un œil de Moscou qui surveille tout le temps constamment. Comme ça doit être agaçant. » « Je te le fais pas dire. » Tu roules des yeux doucement avant de faire un scan rapide de la salle. « Je ne serai pas surprise que mon agente soit ici quelque part, ou du moins, que l’un de ses minions ne soit pas loin. » À vérifier le moindre de tes faits et gestes et s’assurer que tu ne crées pas de vagues comme tu as pu le faire avec ces photos de toi en soutien-gorge paru dans la presse il y a quelques jours à peine. Tu n’as sûrement pas choisi la bonne compagnie pour éviter les scandales, mais oh well. Ton agente voulait que tu fasses parler de toi après tout, tu ne fais que lui offrir ce qu’elle veut finalement.

« On remerciera mon meilleur ami de mari tellement fan de dinosaures qu’il en a fait son métier. » Oh qu’il y a beaucoup d’informations qui te font froncer des sourcils dans cette phrase. « J’ai le droit de poser des questions à ce sujet? La partie meilleur ami de mari m’intrigue surtout, pour être honnête. » Non pas que tu ne sois pas du tout intéressée par le métier dudit homme, mais son statut a bien plus piqué ta curiosité que ses connaissances en tout genre sur les dinosaures. Tu te souviens que Jordan avait mentionné que Birdie était mariée lorsque tu l’as vu au mariage de ton amie, avant même qu’ils ne se mettent à se fréquenter de manière officielle, mais tu avais clairement mis ce détail dans un espace à part de ta mémoire. « Excellente idée. » Tu te gardes en tête de le faire dès que tu as les mains libres pour attraper ton téléphone. Pour l’instant, les bouchées et le verre de champagne prennent la priorité sur tout le reste. Elle te complimente sur tes jambes et tu ne peux t’empêcher de mentionner qu’elles sont trop petites à ton goût. « Foutaises. » qu’elle s’empresse de répondre, ce qui t’amuse. Et elle a évidemment un commentaire à faire lorsque tu décides de la complimenter à ton tour. « Flatteuse. » « Il faut bien que j’amadoue ma copine d’un soir. » que tu souffles dans un rire avant de lui offrir un clin d’œil qui se veut joueur, mais qui est peut-être de trop. Tu ne sais pas trop, tu t’amuses. Il y avait longtemps que tu n’avais pas agis de la sorte en soirée, sans la moindre prise de tête et sans la moindre nervosité face à la proximité que la blonde pouvait avoir avec toi, et ça, ça te faisait drôlement du bien.

« Ooooh, quelle série? » « La mini-série la plus clichée de l’histoire de l’humanité. » Est-ce que tu avais eu la moindre foi dans le projet quand on te l’avait offert? Absolument pas. Est-ce que tu avais craché sur l’opportunité de travailler pour une production Netflix à un moment où ta carrière battait de l’aile? Non plus. Tu n’avais pas encore vu le résultat final dans son entièreté, mais la production était satisfaite et confiante que la série puisse devenir un go-to confortable pour la période des fêtes, un visionnement facile pour les adeptes des histoires romantiques et des productions qui rappellent l’esprit de Noël. « Ça s’appelle A Holly Jolly Christmas et ça va sortir sur Netflix à la mi-novembre. T’as peut-être vu les images de la promo passer. » Tu ne sais pas si Birdie va se donner la peine de regarder et ça ne te dérange pas vraiment qu’elle le fasse ou non, le simple fait d’avoir tourné une série Netflix suffit à te faire sourire. C’est un accomplissement en soi, et si ce n’est pas exactement celui que tu avais espéré achever l’an dernier, c’est toujours quand même un pas de plus dans cet univers que tu connais par cœur. « Quel outrage, Penny Stringer! Vous auriez pu être sans soutien-gorge, ça aurait été encore mieux! » Tu éclates de rire, c’est plus fort que toi. L’image n’est pas rassurante toutefois quand tu penses au tournant que ça aurait pu créer pendant ladite soirée. Pauvre Swann ne s’en serait jamais remis, et toi non plus, pour être complètement honnête. « Je savais que t’étais pas sage du tout dans le fond. » Et quelque chose te disait que tu allais l’apprendre encore un peu plus ce soir.

« Et oui, nous avons été cordialement invités mais avec la menace de devoir travailler si nous ne venons pas donc autant dire que l’invitation a un goût de pomme empoisonnée. » Faut croire qu’il n’y a pas que les agents qui puissent être chiants en tout temps, les producteurs aussi savent bien faire. « Heureusement qu’il y a pire que de siroter du champagne en bonne compagnie et de planifier la domination des dinosaures. » « J’attends encore de connaître ton super plan d’attaque d’ailleurs. » que tu lui rappelles avec un rire alors que tu remplaces ta coupe vide de champagne pour une nouvelle qui elle, est bien pleine. Tu devrais sûrement ralentir, mais tu te sens trop bien pour avoir envie de te couper dans ton élan. « Je crois qu’ABC a engagé de nouveaux consultants. Il faut donc leur faire un accueil digne de ce nom. De toute façon, chaque occasion est une de plus pour faire une réception insipide comme celle-là. » « J’espère que les nouveaux consultants ne font pas partis de ce petit groupe-là. » Ceux qui ne cessent de vous dévisager depuis que l’un d’eux a tenté une approche plus que maladroite avec Birdie. Pour des mecs qui passent leur vie à former des relations professionnelles, eux ne semblent vraiment pas savoir s’y prendre. Ou du moins, ils croient que tout leur est dû, femmes incluses. Tu les méprises, ces hommes-là. « J’ai l’impression qu’on nous observe. » « Ils ne nous ont pas lâché depuis qu’il est parti. » Il étant le gros lourd, évidemment. Birdie passe l’une de ses mains sur ta hanche et tu te rapproches d’elle, un sourire en coin sur les lèvres. « Autant leur donner une bonne raison de regarder, non? » Tu pouffes de rire une nouvelle fois avant de venir poser tes lèvres sur la joue de Birdie, mais dans un angle qui donnerait presque l’impression que tu visais plutôt le coin de sa bouche. « Tu penses que Jordan va m’en vouloir si je fais ça? » que tu viens ensuite murmurer à son oreille alors que ta main vient se glisser dans le bas du dos de la blonde. « Tu penses que la situation s’explique bien à mon copain aussi s’il tombe sur une photo de nous? » Tu pouffes une nouvelle fois, nichant ton nez dans le creux du cou de la blonde, dans une proximité qui porte clairement à confusion pour quiconque vous regarde même si tout n’est qu’un jeu, autant pour elle que pour toi.

« C’est qui, ton amie? » “Heather Harris. Elle a fait une série Disney et plus récemment, une sur Netflix. Et elle tourne des films ici et là. Une anglaise qui navigue entre Brisbane et Los Angeles. Cherche à comprendre.” même si toi, tu sais pourquoi la petite Anglaise n’est jamais dans son pays natal, tu n’es certainement pas à ta place pour déballer l’histoire de la vie d’Heather à Penny. De toute façon, la majorité des informations est sur internet - ça a été ta source principale pour en savoir plus sur l’Anglaise qu’elle doit en savoir de toi. Ce n’est qu’un détail, clairement. « Pourquoi j’ai l’impression que tu n’es pas aussi sage que tu le dis? » tu pinces tes lèvres, tu donnes l’air innocent, et tu mimes une bouche qui se referme à clé de tes doigts, signe que tu ne répondras pas à cette question. Evidemment que tu n’es pas aussi sage mais l’important est de le faire croire pour mieux frapper après, c’est bien connu. Et franchement, l’agent d’Heather aurait pu vous découvrir dans une position bien plus inconfortable et malaisante que celle dans laquelle vous étiez. « Je te le fais pas dire. » tu ne peux que comprendre l’enfer que c’est ; avec Dan, avec Malachi parfois, avec Heather surtout. Il y a eu quelques rumeurs sur vous deux - mais il y a aussi eu des rumeurs (hilarantes) sur Heather et Malachi. Autant dire que tu grimaces de tous ces petits rats qui vivent pour étaler les gens afin de faire dépenser la ménagère qui s’ennuit dans son deux pièces. C’est affligeant et un pan de la société que tu détestes particulièrement ; la sur-consommation. Un vaste sujet dont le lieu et le moment ne sont pas propices à la réflexion. « Je ne serai pas surprise que mon agente soit ici quelque part, ou du moins, que l’un de ses minions ne soit pas loin. » “Parce qu’elle n’est pas censée venir et te suivre à chaque fois partout où tu veux comme une bonne petite chaperonne ?” tu l’aurais pensé, en tout cas. Ce n’est pas le rôle d’un agent de suivre son protégé dans ce genre de soirées ?

« J’ai le droit de poser des questions à ce sujet? La partie meilleur ami de mari m’intrigue surtout, pour être honnête. » tu t’esclaffes doucement, aussi bien par sa question que sa mine représentant parfaitement la confusion et l’incompréhension. “Tu me parais plus curieuse que surprise. Tu le savais ?” bien sûr, idiote, c’est marqué dans ton instagram, un post le célèbre sans équivoque. Oui mais ton cerveau, lui, s’imagine déjà que Jordan a parlé avant que tu le fasses, d’une façon ou d’une autre et t’es assez flattée si c’est le cas. En tout cas, tu lèves ta coupe de champagne avant d’hocher la tête. “Je suis prête à assouvir ta curiosité. Et d’avance, non, ça n’a rien de romantique ou de sexuel avec mon mari. Je garde ça pour Jordan.” et un clin d'œil à l’appui pour un max de confusion - merci, Birdie, tout doit être plus clair pour l’actrice, maintenant (non, sûrement que non). Ce n’est pas de ta faute si ça t’amuse grandement que les gens deviennent fous de cette histoire - alors que Will, Jordan et toi êtes les premiers à en rire tellement que tout est clair pour vous.

« Il faut bien que j’amadoue ma copine d’un soir. »
“T’es plus qu’invitée à continuer, je sens que ça fonctionne.”

Si Penny fait du charme, il faut être certain que tu en feras de même de l’autre côté. It’s only fair. Bien sûr, Birdie. L’égalité, c’est important. Inutile de rajouter que célibataire, tu l’aurais déjà croquer à pleines dents, l’actrice. Au sens littéral ? Who knows ? Mais ça ne restera qu’un fantasme, et un jeu dans lequel vous vous adonnez pour rendre la mise en scène réaliste (oui oui) et aussi parce que l’une comme l’autre semble vous en amuser grandement. Ca aide à passer le temps plus vite et c’est bien plus égayant de jouer les amoureuses que les professionnelles forcées à écouter des discours insipides sur la politique ou l’écologie - brrr. « La mini-série la plus clichée de l’histoire de l’humanité. » “Roh.” « Ça s’appelle A Holly Jolly Christmas et ça va sortir sur Netflix à la mi-novembre. T’as peut-être vu les images de la promo passer. » mais t’hoches la tête car tu n’es pas sûre de ça - non, tu le sais que tu n’as pas vu les images car tu t’en rappelerais autrement. Tu te notes d’aller voir dès que tu peux. “Une série de Noël, mais comment j’aime trooooop! C’est peut-être niais mais que c’est plaisant à regarder! Mi-novembre, tu dis ?” ta première question est de savoir si Jordan sera là ou non - normalement non, ce qui est triste car c’est le genre de choses qui se regarde à deux pour encore plus de saveurs. Quant à la deuxième question ; “On parle de Noël blanc ou Noël ensoleillé ? J’adorerai vivre un vrai Noël dans la neige, dans le froid et tout ça tout ça.” la nuit qui tombe tôt pour voir les illuminations, les patinoires, les chocolats chauds, les bonnets, les gants, les pulls, le feu de cheminée ; si tu pouvais migrer pendant cette période dans un de ces pays nordiques où il neige souvent, tu le ferais sans hésiter. Oui, tu es une gosse. Et oui, tu es finalement une romantique même si ce terme te donne encore envie de grimacer.

« Je savais que t’étais pas sage du tout dans le fond. » tu glousses mais sans en dire plus sur ce sujet ; Penny aura bien l’occasion de le découvrir au fur et à mesure de la soirée ou de vos rencontres. « J’attends encore de connaître ton super plan d’attaque d’ailleurs. » “Il ne s’explique pas, il se vit. Tu le sauras quand il viendra.” tu n’as pas de plan précis dans la tête car la planification n’est pas ton fort - shut up, Fisher, wherever you are. Tu remplis ta bouche d’un nouvel amuse bouche - sucré cette fois, ta faiblesse, une mini tarte citron meringuée dont tu notes (avec désespoir) que celles de Caleb restent les meilleures - et ta main d’une nouvelle coupe. Autant suivre le mouvement de la jolie actrice - il n’y en a pas une pour rattraper l’autre visiblement. Qui sait, Jordan va peut-être encore te ramasser dans un état pitoyable. Tu ne vas pas être désolée de prendre du bon temps, en tout cas. « J’espère que les nouveaux consultants ne font pas partis de ce petit groupe-là. » t’espères aussi parce que s’ils arrivent avec déjà une plainte d’harcèlement au cul, ça va faire très mauvais genre pour la maison. « Ils ne nous ont pas lâché depuis qu’il est parti. » “Pas étonnant, on est irrésistibles.” « Tu penses que Jordan va m’en vouloir si je fais ça? » tu secoues la tête ; Jordan n’est pas là de toute façon et tu n’iras pas trahir sa confiance. « Tu penses que la situation s’explique bien à mon copain aussi s’il tombe sur une photo de nous? » et en plus Penny est aussi avec quelqu’un! Là, tu redresses la nuque pour croiser le regard amusé de l’actrice qui te chatouille le cou. “Un copain, hu ? Obligée d’en dire plus, tu es.” tu n’as rien de vert comme Yoda et tu n’as certainement pas sa sagesse. Ta main libre glisse sur sa taille en gloussant à ton tour. “Mais ça sera à toi de lui expliquer, pas moi. J’ai déjà assez à faire de mon côté.” non pas que Jordan soit chiant à te demander des rapports de chaque instant de ta vie - thanks god, pas du tout, absolument pas - mais t’ignores comment ton partenaire réagirait s’il voyait une de ces photos de vous deux enlacées aussi serrées. T’es curieuse.

Mais tu ne fais pas attention alors que tu commences à vous faire tourner en improvisant une danse quelconque que ta coupe se renverse sur le côté et tombe sur le costume d’un des invités. “Oh, oops, désolée!” tu pouffes légèrement de rire, interrompant l’espèce de danse saugrenue dans lequelle t’as embarqué Penny malgré elle tout en cherchant des mouchoirs ou des serviettes - que tu trouves non loin d’une table. “J’espère que ce n’est pas une grande marque car je ne suis pas sûre d’avoir les moyens de rembourser si c’est le cas. Vous savez, en tant que Miss Météo, on ne se fait pas autant qu’on pourrait le croire. Oh, pardon, voilà, c’est un peu mieux, ça se voit presque plus, mmh, si on est malvoyant, oui.” tu te redresses, tes gestes s’emmêlant avec ceux de l’homme qui essaie de t’aider ou de t’évacuer de toi, tu ne sais pas trop tellement que t’es fébrile contre sa veste. “Ca va aller, jeune fille, le costume et moi survivrons.” tu ris toujours, un peu nerveusement, mais surtout trop joyeusement. “Vous connaissez Penny Stringer ?” que tu dis en attirant ta comparse d’un soir du bras. “Elle est actrice et je suis Birdie, la Miss Météo.” “Vous l’avez déjà dit.” “Exact… Mmh… Vous êtes ?” Il n’a pas l’air de première fraîcheur mais il n’est pas désagréable à regarder, pour un homme d’âge mûr. “Le nouveau consultant en géopolitique du Moyen Orient. Sullivan Fisher.” là, t’arrêtes de rire et tu le regardes en plissant les yeux comme si ça allait t’aider à mieux le voir. Fisher. “Fisher ?” l’homme te regarde en souriant un peu plus, tout en hochant la tête. “Fisher, oui.” puis il a les yeux qui se lèvent au-dessus de vous - il est grand, tu le remarques que maintenant ? “Je crois qu’on m’appelle. Ravi de vous avoir rencontré, mesdemoiselles.” tu le suis du regard avant de regarder Penny, sourcils froncés. “C’est un nom plutôt commun, non ? Tu trouves qu’y a un air de famille ?” t’en sais rien, tu sais juste que les relations entre Jordan et sa famille sont quasiment inexistantes - ce qui te brise le coeur sachant que ta famille est absolument tout à tes yeux. Il y a pleins de questions sans réponse dans ta tête ; est-ce que tu dois en parler à ton partenaire ou non ?

« Heather Harris. Elle a fait une série Disney et plus récemment, une sur Netflix. Et elle tourne des films ici et là. Une anglaise qui navigue entre Brisbane et Los Angeles. Cherche à comprendre. » Tu échappes un léger rire au commentaire de Birdie. En effet, ça pouvait sembler étrange pour une anglaise d’avoir choisi de s’établir en partie en Australie plutôt que de vivre complètement à Los Angeles, là où sa carrière semblait aller plutôt bien selon les propos de la blonde. Tu avais entendu parler de la Harris, peut-être même l’avais-tu déjà croisée ici et là dans différents évènements aux allures similaires à celui de ce soir, mais tu ne la connaissais pas personnellement. Certainement pas comme Birdie semblait la connaître en tout cas, bien que tu ne doutais pas des rumeurs qui allaient circuler sur vous dès demain alors qu’au final, tu ne connaissais pas grand-chose de l’animatrice météo, quelque chose que tu espérais bien changer au cours de la soirée. « Parce qu’elle n’est pas censée venir et te suivre à chaque fois partout où tu veux comme une bonne petite chaperonne? » Là, tu éclates de rire. Dans un monde idéal, c’est sans doute ce qu’elle voudrait, ton agente. Mais sur ce fait, tu es loin d’être la plus conciliante. « J’ai l’air d’une fille qui a besoin d’un chien de poche? » que tu chantes d’une voix ricaneuse alors que tu bats des cils. La vérité, c’est que tu n’avais jamais vraiment été de ceux qui font scandales à tout va, avant. Tu n’avais pas besoin qu’on suive le moindre de tes faits et gestes, et maintenant qu’on voudrait te l’imposer, tu le refusais tout simplement, bien que cette volonté soit loin d’être respectée. « Mais regarde, la blonde là-bas. Elle travaille pour mon agente. » Tu pointes une jeune assistante qui se retourne vivement alors que tu croises son regard, comme si ça allait la faire disparaître. Oh qu’elle n’aimerait pas les propos rapportés, ton agente. Et c’était bien une raison de plus pour laquelle tu allais t’en donner à cœur joie ce soir avec la blonde à tes côtés (dans les limites du raisonnable, évidemment, il faut penser à Isy.)

« Tu me parais plus curieuse que surprise. Tu le savais? » Merde. Est-ce que c’était censé être un secret? Sûrement pas. Il me semble que tu as vu des photos sur son Instagram. « Jordan l’a mentionné vite fait, une fois. » Avant que ce soit officiel entre eux, quand bien même il était déjà accroché à son téléphone malgré ses efforts de ne pas le laisser paraître. Tu ne pouvais pas vraiment lui en vouloir après tout, tu faisais pareil ce soir-là. C’étaient encore les débuts avec Isaac, vos premières dates, avant votre premier baiser, votre première nuit, vos premières confidences. Ça te fait sourire, de repenser à ces moments-là. D’un côté t’as l’impression que ça fait super longtemps vu tout ce qui s’est passé depuis, de l’autre t’as l’impression que c’était hier seulement. Cette relation avait absolument tout pour te désarçonner, et contrairement à ce que tu pensais, tu adorais la sensation. Tu en voulais plus, toujours plus. « Je suis prête à assouvir ta curiosité. Et d’avance, non, ça n’a rien de romantique ou de sexuel avec mon mari. Je garde ça pour Jordan. » Tu hoches la tête, encore bien plus curieuse après ces quelques précisions. « Alors pourquoi? » C’était une question toute simple comme ça, mais tu doutais que la réponse le soit tout autant. À moins que ce ne soit qu’un jeu, bien que même là, tu n’es pas sûre d’y comprendre l’intérêt. Mais ce soir, mariée ou non, Birdie acceptait de jouer le rôle de ta copine, ou tu acceptais de jouer le rôle de la sienne, tu n’étais plus vraiment certaine de qui rendait service à qui et au final, ça n’avait pas grande importance. « T’es plus qu’invitée à continuer, je sens que ça fonctionne. » Et ça ne t’en prenait pas plus pour resserrer l’étreinte de tes doigts sur sa fine taille, ou rapprocher ton visage du sien de façon à ce que tes lèvres viennent trouver la chaleur de sa joue. Oh, tu pouvais jouer. Tu retrouvais même une Penny qui aimait jouer. Une version de toi que tu croyais disparue et qui réapparaissait au plus particulier des moments, non pas que tu t’en plaignais.

Elle s’intéresse à ta prochaine série Netflix dont la parution est prévue pour bientôt et tu ne peux t’empêcher de sourire devant sa réaction. « Une série de Noël, mais comment j’aime trooooop! C’est peut-être niais mais que c’est plaisant à regarder! Mi-novembre, tu dis? » « C’est ça, oui. Le 13 novembre. » Son enthousiasme te fait plaisir, elle te semble faire partie de ce public cible dont les réalisateurs parlaient avec beaucoup d’excitation. « C’est un casting majoritairement australien qui y joue d’ailleurs. Rory Craine et Chloe Cohen, tu connais? » Si ça se trouve, la mention de tes co-stars allaient aider à rendre cette sortie encore plus intéressante pour la blonde. « On parle de Noël blanc ou de Noël enneigé? J’adorerai vivre un vrai Noël dans la neige, dans le froid et tout ça tout ça. » Elle risquait d’être un peu déçue sur ce point-là. « C’est un Noël blanc… mais avec de la fausse neige. » Tu ne peux t’empêcher de pouffer de rire à nouveau alors que tu repenses à cette foutue machine à neige et le goût horrible qu’avait la fausse neige qui vous était lancé dessus à de nombreuses reprises chaque jour. « C’est censé prendre place dans un petit village au Nord des États-Unis, mais ça a été filmé à Los Angeles. » que tu lui relates puisque c’est loin d’être un spoiler. « Je t’avoue que j’aimerais beaucoup vivre un vrai Noël blanc moi aussi. Ça m’a juste l’air d’être beaucoup plus magique qu’un Noël sur la plage. » Non pas que tu n’aimais pas ton temps des fêtes passés sur les plages au sable blanc, mais il y avait à ton sens quelque chose de très exotique à tous ces Noël majestueux qu’on voyait dans les films et à la télévision.

« Il ne s’explique pas, il se vit. Tu le sauras quand il viendra. » Tu n’es pas convaincue, mais tu hoches la tête. De toute façon, tu ne doutes pas un seul instant que Birdie sait comment remettre n’importe qui à sa place s’ils sont déplacés avec elle. Si ça se trouve, c’est elle qui va te protéger des requins ce soir et non l’inverse. You’re fine with that. « Pas étonnant, on est irrésistibles. » Ce n’est certainement pas toi qui allais la contredire sur ce point-là. Ce soir, tu avais envie de croire que vous étiez les reines de la soirée, au-dessus de tout ce que le bas peuple pouvait bien dire ou penser de vous et ça se ressentait dans la manière dont tu regardais les autres, mais surtout dans la manière dont tu t’accrochais à Birdie, malgré la mention de vos partenaires respectifs. « Un copain, hu? Obligée d’en dire plus, tu es. » Amusée par sa tournure de phrase, tu réponds de la même façon. « Infirmier, il est. Sur Tinder, je l’ai rencontré. » Si normalement c’est le genre de détails que tu n’aimes pas partager dès le départ, tu sens bien que ça risque d’amusée ta compagne de la soirée. « Mais ce sera à toi de lui expliquer, pas moi. J’ai déjà assez à faire de mon côté. » « Après les photos de la semaine dernière qui ne l’ont pas choqué, je crois pas que ça va le déranger trop trop. » Il te fait confiance Isaac, et tu n’allais rien faire pour briser ça. Tu étais transparente avec lui. Tu n’étais pas parfaite, le champagne (et les shots de vodka, yuck) te montait parfois à la tête et tu ne pensais plus logiquement, mais jamais que tu ne jouerais dans son dos. Tu l’aimais trop pour ça.

Birdie se met à te faire tournoyer sans que tu ne comprennes pourquoi, mais tu suis le mouvement dans un rire avant que tout ne soit abruptement coupé lorsqu’elle renverse son verre sur un homme imposant. Tu ne suis pas trop ce qui se passe ensuite, te trouvant un peu à part alors que Birdie s’empresse de partir à la recherche de serviettes pour éponger le costume du monsieur. C’est seulement quand elle te tire à nouveau vers elle pour te présenter que tu reprends possession de tes moyens, offrant un sourire poli à l’homme qui semble légèrement ennuyé par la scène causée par ta copine d’un soir. « Vous connaissez Penny Stringer? Elle est actrice et je suis Birdie, la miss météo. » « Vous l’avez déjà dit. » « Exact… Mmh… Et vous êtes? » Ton regard passe de Birdie à l’homme, pour s’arrêter à nouveau sur la blonde dont tu ne manques aucune expression après que l’homme se soit présenté. « Le nouveau consultant en géopolitique du Moyen Orient. Sullivan Fisher. » Si son titre dans la compagnie aurait pu t’endormir, la mention de son nom de famille fait agrandir tes yeux au même rythme où la surprise vient habiter les traits de Birdie. « Fisher? » « Fisher, oui. » Elle comme toi cherché Jordan dans les traits de l’homme. Il est grand. Il a les cheveux assez pâles. La ressemblance n’est pas folle, mais ce n’est pas impossible. « Je crois qu’on m’appelle. Ravi de vous avoir rencontré, mesdemoiselles. » « Nous de même. » Il s’éclipse et il est à peine à une dizaine de pas de vous que Birdie pose la question qui vous brûle les lèvres à toutes les deux. « C’est un nom plutôt commun, non? Tu trouves qu’y a un air de famille? » « Un petit peu, tu trouves pas? » Tu t’empresses de ramener ton sac devant toi et d’en sortir ton téléphone. « Peut-être qu’une petite recherche Google peut nous en dire plus. » Tu es bien trop curieuse pour prétendre que la question ne va pas te hanter toute la soirée si tu ne trouves pas la réponse. Tu fais d’abord une recherche sur Jordan, dans l’espoir d’y trouver le nom de ses parents sur sa page Wikipédia, sans succès. « Rien sur la page Wiki de Jordy… je vais essayer Sullivan Fisher. » Tu tapes ensuite le nom de l’homme au veston tâché, mais les articles qui apparaissent sont tous en lien avec le Moyen-Orient, rien pour le lier à ton ami. « Tu penses que c’est malpoli de lui demander directement? » Tu ne connais rien des rapports de Jordan avec sa famille, tu es simplement curieuse.

Mais parfois, la curiosité est un bien vilain défaut.

« J’ai l’air d’une fille qui a besoin d’un chien de poche? » t’hausses les épaules. “Il ne faut jamais se fier à la couverture.” que tu dis avec le plus sérieux que tu es capable qui contraste avec la mignonnerie de ton sourire qui n’est que pour contredire que tu te moques gentiment d’elle. « Mais regarde, la blonde là-bas. Elle travaille pour mon agente. » tu tournes tes yeux vers la fameuse blonde qui fuit vos regards respectifs et, well, autant dire que Penny a l'œil. Elle doit avoir l’habitude. Que ça doit être agaçant d’avoir toujours quelqu’un pour surveiller vos faits et gestes dans des endroits mondains. Autant dire que ces agents auraient beaucoup de travail avec toi si tu étais dans la même situation professionnelle que Penny. Même si tu t’es un peu calmée depuis que t’es avec Jordan. Un peu car il n’y a qu’à voir comment se déroule cette soirée en cours, il n’y aura rien de calme de prévu, il faut croire.

« Jordan l’a mentionné vite fait, une fois. » vite fait, tu glousses légèrement. T’es flattée de voir que Jordan a parlé de toi à ses amis. Certains te connaissent déjà, d’autres ont même déjà été suspicieux à ton égard. Mais tu n’aurais pas pensé que ton mariage avec Will aurait été mis sur le tapis tellement que ce n’est qu’un détail pour toi. “Et c’était quand, cette fois ?” histoire que tu puisses situer si c’est récent ou non. Ce n’est qu’un détail, encore une fois, mais ça te plaît de visualiser la situation. De Jordan parlant de toi à son entourage - oui, on a compris. « Alors pourquoi? » le regard qui bat des cils par-dessus la flûte de champagne, t’es bien décidée à laisser traîner le suspence pendant quelques secondes avant de sourire et de soupirer légèrement de la plus dramatique des manières afin de méninger ton effet. “Il était une fois un garçon et une fille qui se rencontrent et bim! Ils ont décidé de se marier.” Birdie, tu entendrais presque la voix de reproche de Will et ses yeux qui roulent dans le fond de ses orbites. Tu ne peux jamais t’en empêcher, il faut croire. C’est surtout que la curiosité de Penny sur le sujet t’amuse au plus haut point. “Un peu de sérieux, d’accord d’accord.” tu finis par hausser les épaules. “Pourquoi pas ? Y’en a qui se marient d’amour, nous, on a choisi de se marier d’amitié. Je ne vois pas ma vie sans lui dedans, il est comme mon… jumeau perdu de naissance et il mérite de porter mon nom de famille car il en est un dans ses gênes.” ah, Cadburry… Une marque de fabrique à elle toute seule. Sûrement que Penny ne pourra pas trop comprendre ce dernier point mais elle t’a demandé les raisons, donc tu les lui donnes. “On est certains de ne jamais se décevoir ni de se tromper. Et notre affection platonique est aussi forte qu’un sentiment amoureux. Alors, pourquoi pas ?” tu finis comme tu as commencé ; en haussant les épaules et en reposant la même question à deux mots. Tu ne vois vraiment pas le souci, tu es même fière de ce que vous avez et tu ne le regrettes absolument pas. Tu n’es pas de celles qui vont s’amuser à rêvasser et à écrire dans son carnet “Mrs Fisher”, absolument pas - au mieux, ça serait plus “Ms Cadburry” mais même ça, c’est un grand Non. Pour l’instant et sûrement pour la vie entière. Le concept du mariage reste encore un très grand paradoxe à tes yeux - et Jordan est toujours marié lui aussi, au moins dans sa tête.

« C’est ça, oui. Le 13 novembre. C’est un casting majoritairement australien qui y joue d’ailleurs. Rory Craine et Chloe Cohen, tu connais? » le 13 novembre, tu notes la date dans ta tête - l’important sera d’y repenser. Puis tu penses aux deux prénoms qui suivent et tu fais une légère moue dubitative. “Je connais Rory Craine de nom. Il a été impliqué dans…” non, ne déballe pas ça ici. Tu racles ta gorge. “Bref, oui, je connais de nom. Par contre, Chloe Cohen, tu dis ? Ça ne me dit rien du tout.” après tout, si ce ne sont pas des personnalités mondialement connues, tu aurais dû mal à te rappeler d’eux. Mais tu trouves ça chouette que ce soit un casting australien. « C’est un Noël blanc… mais avec de la fausse neige. C’est censé prendre place dans un petit village au Nord des États-Unis, mais ça a été filmé à Los Angeles. » mais qui se passe aux Etats-Unis ? Tu grimaces. “Est-ce qu’on vous a demandé d’effacer vos accents ? Il faudrait faire un Noël en Australie ; le monde ne sait pas quoi ça ressemble, un Noël australien.” parce que tous les téléfilms donnent froid, l’envie de se faire du chocolat chaud et s’emitouffler dans des plaids et des affreux pulls de Noël ; exactement ce que vous ne pouvez pas faire car il fait bien trop chaud et humide pour ça, ce qui te désole incroyablement. Tout comme savoir que c’est de la fausse neige. Tu aurais préféré rester dans ta petite illusion que c’était de la réelle. « Je t’avoue que j’aimerais beaucoup vivre un vrai Noël blanc moi aussi. Ça m’a juste l’air d’être beaucoup plus magique qu’un Noël sur la plage. » tu soupires d’envie en hochant la tête. “C’est clair.” il faut dire que les téléfilms savent envoyer du rêve et de la magie. Surtout que vous ne pouvez pas vous identifier avec.

« Infirmier, il est. Sur Tinder, je l’ai rencontré. » tu adores qu’elle joue ton jeu, l’actrice. “Sur Tinder, mmh… J’ai jamais pensé à m’inscrire dessus. Enfin, pas que j’en ai besoin là mais ça aurait pu être fun avant.” avant Jordan, même si au final, tu n’avais pas non plus besoin d’une application pour trouver des histoires sans lendemain. Parce que c’est le principe de Tinder, non ? Mais heureusement pour Penny, elle a su y trouver plus qu’une histoire de fesses et c’est vraiment cool pour elle. Et son infirmier. « Après les photos de la semaine dernière qui ne l’ont pas choqué, je crois pas que ça va le déranger trop trop. » tu hoches la tête avant de lever ta coupe. “Aux partenaires compréhensifs des folies de leurs copines, cheers!” tu trinques ta coupe contre celle de Penny en rigolant légèrement avant de boire quelques gorgées et d’entrainer la blonde dans une danse qui ne nécessite pas grande expérience mais dont t’espères qu’elle ne va pas finir par vomir - parce que tu la tournes un peu beaucoup, quand même.

Puis vient la rencontre avec Sullivan Fisher, la confusion sur tes traits qui s’accroche, la surprise avec. « Nous de même. » tu n’as même pas la politesse de le saluer tellement que tu étais perdue dans la contemplation (impolie aussi) de ses traits pour y déceler une ressemblance avec ton partenaire. Tu serais presque tenté de lui demander sur le champ - à Jordan ou à Sullivan, t’en sais rien - mais tu te contentes de te mordre la lèvre, la joue et d’émettre tes doutes à Penny. « Un petit peu, tu trouves pas? » tu penches la tête en le regardant s’éloigner, comme si tu pouvais même déceler un air de famille au niveau de ces fesses - tu connais bien celles de Jordan, il faut l’avouer - mais la couleur des cheveux, la taille, la forme du visage, peut-être, peut-être qu’il pourrait y avoir un rapport. « Peut-être qu’une petite recherche Google peut nous en dire plus. » “Oh Google, que ferions-nous sans lui.” tu es plus que ravie de voir que tu n’es pas la seule à te plonger sur le navigateur dès qu’une question te taraude. Tu regardes par-dessus l’épaule de l’actrice qui cherche d’abord du côté de Jordan. « Rien sur la page Wiki de Jordy… je vais essayer Sullivan Fisher. » “T’as vu, c’est moi qui ait mis la photo, il est beau, hein ?” oh Birdie, t’ignores si t’es plus fière de la beauté et la classe de ton partenaire sur la photo que t’as choisi - cette tenue dont tu ne te remettras jamais - ou d’avoir réussi à comprendre comment on modifie une page wikipédia. Les deux, sûrement. « Tu penses que c’est malpoli de lui demander directement? » chou blanc du côté de Sullivan aussi et tu te redresses en soupirant légèrement. “A qui ? A Jordan ou à… Sullivan ?” savoir que ça peut être le potentiel père de ton compagnon rend la situation bien plus étrange, prononcer son prénom l’étant tout autant. Tu passes une main contre ta nuque. “Jordan m’a parlé de beaucoup de choses mais jamais de sa famille. Sa vraie famille.” tu ne parles pas des Mendez mais ça, c’est un détail que Penny ne doit pas forcément pouvoir capter. “Je ne sais pas si c’est une très bonne idée. Après tout, s’il n’y a aucune mention nulle part et que Jordan n’en a jamais parlé, c’est qu’il doit y avoir anguille sous roche, non ?” tu es téméraire mais tu as des limites - et les frontières de Jordan sont les tiennes aussi. S’il a mis un frein à t’en parler, ce n’est sûrement pas pour rien et tu ne veux pas risquer de créer un conflit sans le vouloir. “Au pire, on peut essayer d'aller discuter avec lui un peu plus tard dans la soirée. L’air de rien. Parler de sa famille. On doit pouvoir être douées pour lui sortir les vers du nez avec subtilité, non ?” tu demandes à Penny avec un léger sourire ; parce que maintenant que t’es curieuse, t’as envie de savoir aussi. Mais sans avoir le courage de demander à Jordan d’une façon ou d’une autre. Au pire des cas, Sullivan travaillant à ABC, tu auras sûrement le loisir de lui rentrer dedans par hasard ? Mmh, tu vas mettre ton nez et tes yeux là où il ne faudrait pas, petit oiseau, c’est dangereux, ça.

« Et c’était quand, cette fois? » Tu ne sais pas si tu as bien fait de mentionner que tu savais pour son mariage amical (est-ce vraiment le mot?) parce que Jordan te l’avait mentionné il y a déjà plusieurs mois de ça, mais maintenant que c’est dit, tu ne peux plus vraiment le reprendre. « Au mariage d’une de mes amies, en avril ou en mai il me semble. » Les derniers mois ont passé à une telle vitesse que le temps t’échappe et tu t’es un peu perdue dans la chronologie de l’année. « On s’est croisés là par hasard. » que tu lui relates, parce que c’est de ça que votre amitié est faite majoritairement, à Jordan et toi. Des moments complètement épiques quand vous vous y attendez le moins. Il n’y a rien qui ne pourra jamais surpasser le fait de croiser Hugh Jackman dans les studios Netflix à Los Angeles par contre. Ça prendrait quelque chose de vraiment majeur pour être mieux que ce moment-là. Vous avez vraiment mis la barre haute sans même le réaliser. Mais ce n’est pas de ton amitié avec le Fisher dont il est question dans l’immédiat, mais plutôt du statut marital de Birdie qui t’intrigue toujours autant. « Il était une fois un garçon et une fille qui se rencontrent et bim! Ils ont décidé de se marier. » Tu pouffes de rire. Elle se moque clairement de toi ou bien de la situation, tu ne pourrais faire le discernement entre les deux, mais ça t’amuse bien plus que de penser à ce que tu pourrais être en train de discuter avec tous les autres employés bien trop beiges d’ABC. « Un peu de sérieux, d’accord d’accord. » C’est elle qui le dit après tout, toi t’étais pas contre sa leçon très simple de la vie d’un garçon et d’une fille lambda. « Pourquoi pas? Y’en a qui se marient d’amour, nous, on a choisi de se marier d’amitié. Je ne vois pas ma vie sans lui dedans, il est comme mon… jumeau perdu de naissance et il mérite de porter mon nom de famille car il en est un dans ses gênes. » « C’est lui qui a pris ton nom de famille? » C’est vraiment tout ce que tu as retenu de cette histoire, Penny? « On est certains de ne jamais se décevoir ni de se tromper. Et notre affection platonique est aussi forte qu’un sentiment amoureux. Alors, pourquoi pas? » Tu hausses les épaules, réalisant que tu n’as pas vraiment de réponse. Pourquoi pas. C’est vrai que dit comme ça, tout le monde semble y trouver son compte et puis qu’est-ce qu’un mariage vraiment, dans les faits, si ce n’est qu’un bout de papier? « Tu penses pas vouloir te marier par amour un jour? » C’est bien la seule question que tu peux poser, même si au final, ton opinion ou tes jugements n’ont pas grande importance sur les décisions de la Cadburry. Tu imagines qu’ils peuvent toujours divorcer, si l’un ou l’autre souhaitait se marier par amour un jour. Ce n’est pas comme si c’était une procédure compliquée après tout. « Vous avez fait ça comment? » que tu demandes alors, bien plus curieuse sur la célébration en soit que sur la signification derrière, dans ce cas précis du moins.

« Je connais Rory Craine de nom. Il a été impliqué dans… » Dans? Est-ce qu’elle allait dire qu’il a été impliqué dans l’affaire Byers, ou bien connait-elle d’autres éléments de la vie de ton meilleur ami qui t’échappe peut-être? « Bref, oui, je connais de nom. Par contre, Chloe Cohen, tu dis? Ça ne me dit rien du tout. » Tu hausses légèrement les épaules, encore en train d’analyser ce qu’elle a voulu dire par impliqué dans. Si tu sais que tu ferais sans doute mieux de ne pas pousser le sujet, ta curiosité l’emporte une fois de plus et tu ne peux retenir la question. « Tu disais que Rory a été impliqué dans quoi? » Tu as peur de savoir ce qu’elle va répondre, mais tu as besoin de savoir. Tu réponds tout de même à ses différentes questions sur le film et le set, te remémorant tous les props utilisés dans le but de créer un faux Noël blanc alors qu’il devait bien encore faire 20 degrés dehors. « Est-ce qu’on vous a demandé d’effacer vos accents? Il faudrait faire un Noël en Australie; le monde ne sait pas à quoi ça ressemble, un Noël australien. » Tu échappes un léger rire. Elle n’a pas tort après tout. Partout à la télévision et au cinéma, les Noëls blancs sont représentés en long et en large, alors qu’on ne voit que très rarement les traditions d’ici. « Oui, on devait camoufler nos accents. C’était la première fois que je devais faire un accent américain pour un rôle. » que tu lui admets et il y avait eu derrière ça pas mal de travail avec une coach vocal. Tu étais assez fière du résultat, même si tu ne reconnaissais pas vraiment ta voix dans tous les extraits de la série que tu avais vu jusqu’à maintenant. « C’est clair. » Un jour peut-être. Tu ne perds pas espoir d’avoir la chance de le vivre, toi aussi.

« Sur Tinder, mmh… J’ai jamais pensé à m’inscrire dessus. Enfin, pas que j’en ai besoin mais ça aurait pu être fun avant. » Tu secoues la tête. Tu avais été chanceuse en tombant sur Isaac dans la marée de mecs horny et bien peu intéressants qui polluaient Tinder. « Je qualifierais plutôt l’expérience de traumatisante dans son ensemble. Si on exclue Isaac, évidemment. » Parce que cette partie là n’avait absolument rien de traumatisante, bien au contraire. C’était une histoire qui n’aurait jamais dû être, deux personnes de deux mondes complètement différents qui ne se seraient jamais sans doute trouvé si ce n’était pas de cette application et pourtant, il n’y avait rien qui ne faisait plus de sens à tes yeux que les sentiments que tu éprouvais pour l’infirmier et cette relation que vous étiez en train de construire. « À moins que de recevoir des dick pics en guise de salutations et répéter les mêmes conversations qui tournent en rond au bout de trois messages soit ton idée de fun. » Toi, tu étais le genre à ignorer les messages et bloquer les pervers, mais quelque chose te dit que Birdie elle, aurait bien pu tourner les situations à son avantage, quitte à se moquer des idiots désespérés. « Aux partenaires compréhensifs des folies de leurs copines, cheers! » « Cheers! » Tu viens cogner ta coupe contre celle de Birdie. Tu n’aurais clairement pas pu trouver meilleure compagnie pour cette soirée qui s’annonçait des plus ennuyantes.

La rencontre avec Sullivan Fisher soulève quelques questions et vous vous retrouvez toutes les deux à dévisager l’homme d’affaires de loin, à essayer tant bien que mal d’analyser le niveau de ressemblance entre Jordan et lui. Tu décides de mener tes petites recherches, bien peu convaincue par la possible ressemblance, à la recherche d’informations venant d’une source plus fiable (peut-on vraiment appeler Wikipédia une source fiable though?) « T’as vu, c’est moi qui ait mis la photo, il est beau, hein? » Tu échappes un rire en hochant la tête. « Et c’est moi qui ait rajouté sa date d’anniversaire. » que tu ajoutes ensuite. C’était après votre première rencontre sur la plage. Tu étais bien loin de te douter que ce moment-là mènerait à une telle amitié. La pêche aux informations n’est pas bien fructueuse toutefois alors que tu ne trouves rien ni au sujet des parents de Jordan, ni rien au sujet de Sullivan qui pourrait le lier d’une quelconque façon à Jordan. The ultimate dead end. « À qui? À Jordan ou à… Sullivan. » « Je pensais Sullivan. » C’est lui qui n’est qu’à quelques mètres de vous et ça serait sans doute bizarre si Birdie ou toi décidiez d’envoyer un message texte de manière complètement aléatoire à Jordan pour lui demander le nom de son père. Tu réalises d’ailleurs que tu n’as jamais vraiment parler de famille avec le Fisher. « Jordan m’a parlé de beaucoup de choses mais jamais de sa famille. Sa vraie famille. » Tu hoches légèrement la tête. Tu comprends par-là que c’est sans aucun doute un sujet sensible, et ça te suffit pour te conforter dans ton idée que demander directement à Jordan n’est sans doute pas la meilleure idée. En réalité, approcher le sujet avec Sullivan ne semble plus tant être une bonne idée non plus. « Je ne sais pas si c’est une très bonne idée. Après tout, s’il n’y a aucune mention nulle part et que Jordan n’en a jamais parlé, c’est qu’il doit y avoir anguille sous roche, non? » « Sûrement. » Vous êtes arrivées à la même conclusion en même temps. Mais la curiosité te démange et tu le vois sur son regard qu’elle aussi. « Au pire, on peut essayer d’aller discuter avec lui un peu plus tard dans la soirée. L’air de rien. Parler de sa famille. On doit pouvoir être douées pour lui sortir les vers du nez avec subtilité, non? » « Tu penses qu’on devrait quand même chercher à savoir? » Tu es hésitante. Tu veux vraiment savoir maintenant que la question est plantée dans ton esprit, mais toi aussi, tu as l’impression que vous êtes peut-être en train de franchir des limites que vous ne connaissiez pas avant ce soir. « Si jamais on se retrouve à lui parler encore, pose-moi une question sur mon frère autiste. Ça va engager la conversation autour de la famille et puis s’il dit quelque chose, tant mieux, sinon on laisse tomber. D’accord? » Ce n’est sans doute pas le meilleur plan de l’année, mais c’est quelque chose et puis ce n’est pas trop invasif, non?

« Au mariage d’une de mes amies, en avril ou en mai il me semble. On s’est croisés là par hasard. » est-ce que c’était pendant son premier déplacement ou le deuxième ? Sûrement le deuxième car il était parti à Melbourne si tu te rappelles bien. Tu ne sais plus trop, t’as l’impression que Jordan passe plus de temps en dehors du territoire australien qu’à l’intérieur (okay, t’exagères mais c’est la sensation que t’as). C’est surtout que t’essaies de visualiser si c’était avant ou après votre première dispute. Est-ce que ça compte vraiment ? Non, clairement que non, mais ça reste bon de savoir et noter qu’il parlait de toi alors que vous n’étiez pas grand chose encore à ce moment-là - oui oui, quoiqu’en ait pu dire Will à cette période. Par contre, qui dit mariage dit Jordan bien habillé et damn... ça t’aurait bien aimé voir. « C’est lui qui a pris ton nom de famille? » tu souris légèremen en secouant la tête. “Affirmatif.” ça tombait sous le sens et Will ne décevra ou ne salira jamais ton nom de famille, tu le sais, t’as confiance en lui. La question ne s’est même pas posée et cela ne devrait même surprendre ; en 2021, il serait temps que les idées progressent avec leur temps. « Tu penses pas vouloir te marier par amour un jour? » là, t’éclate de rire sincèrement parce que tu trouves ça très drôle, vraiment. “Oh non, ce n’est pas prévu pour l’instant en tout cas.” Jordan n’a pas intérêt à avoir cette idée dans les mois à venir car la réponse risque de jeter un froid dans votre relation ; mais le destin a voulu que toi tu sois mariée et que ton partenaire soit un veuf qui porte toujours l’alliance de sa femme décédée. La question ne se pose même pas pour l’instant, de toute façon, c’est beaucoup trop tôt - et ça le sera sûrement toujours dans trois ans si vous tenez jusque là (tu l’espères quand même). “C’est dommage qu’on puisse pas faire un mariage mais sans le mariage, tu vois ? Genre la belle robe, la fête, la réception, la calèche s’il faut, les cadeaux… J’aimerai bien tout ça.” tu peux faire une fête, aussi, Birdie, non ? Not the same. En tout cas, le thème de ton mariage potentiel serait tout trouvé ; Harry Potter, évidemment. Tu pourrais clairement faire une fête aussi, ce n’est pas ça qui t’empêchera de porter une jolie robe de princesse comme t’aime. « Vous avez fait ça comment? » “A Vegas. On voulait aussi voir la Zone 51 et on a fait un détour par la Bolivie pour aller voir un mur de 12 000 empreintes de dinosaures. Will est passionné.” tu le précises parce que ça peut paraître idiot mais quand on voit Will avec les yeux en coeur comme un enfant devant ce mur, ça n’est clairement pas idiot pour toi.

« Tu disais que Rory a été impliqué dans quoi? » fucking shit, pourquoi que que Penny rebondisse là-dessus ? Tu grimaces en plongeant ton nez dans ton verre, le blâmant silencieusement de ta langue qui fourche un peu trop quand elle s’y met. “J’ai fait ma curieuse sur le net.” et franchement, tu n’en diras pas plus parce que Penny sait très bien de quoi tu veux parler - vu que tu faisais ta curieuse sur elle, et il n’a pas fallu bien longtemps avant de trouver le nom de Rory Craine quelque part. Tu ne veux pas la mettre mal à l’aise. « Oui, on devait camoufler nos accents. C’était la première fois que je devais faire un accent américain pour un rôle. » tu grimaces. “C’est scandaleux, on a l’impression qu’y a qu’eux qui existent.” ce qui est un comble quand on compose son casting en majorité d’australiens, y a pas à dire. « Je qualifierais plutôt l’expérience de traumatisante dans son ensemble. Si on exclue Isaac, évidemment. À moins que de recevoir des dick pics en guise de salutations et répéter les mêmes conversations qui tournent en rond au bout de trois messages soit ton idée de fun. » tu rigoles légèrement. “Oh y’aurait moyen d’avoir du fun avec des idiots pareils, j’en suis sûre.” en tout cas, venant de toi, tu trouverai sûrement de quoi traumatiser ces pauvres queues en photo. “Je préfère chercher mes proies à l’ancienne ; la chasse réelle, y’a rien de mieux. Enfin, préférais.” que tu soulignes parce qu’il est clair que maintenant, tu ne fais que regarder et baver à distance (ou pas) mais sans toucher. « Cheers! » vous trinquez joyeusement avec de larges sourires sur les visages.

« Et c’est moi qui ait rajouté sa date d’anniversaire. » “Oh well, thanks.” c’est grâce à elle que tu sais que l’anniversaire de ton partenaire arrive à grand pas sans avoir à demander au concerné lui-même ; le genre d’informations importante à tes yeux car l’anniversaire d’un être cher est à chérir et célébrer. Et pauvre de lui, Jordan est né en plein milieu d’Halloween et Noël, tu seras carrément dans l’ambiance des célébrations. « Je pensais Sullivan. » clairement. “Je préfère, oui.” t’as pas envie de demander à Jordan, ni maintenant ni demain car il ne t’en a jamais parlé et de surcroît, t’es pas certaine que ce soit un sujet à aborder. « Sûrement. » Penny confirme tes pensées, ce qui te fait encore plus reculer pour chercher à savoir s’il y a un lien ou pas. T’es quand même bien curieuse, il faut l’avouer. « Tu penses qu’on devrait quand même chercher à savoir? » et Penny aussi, damn it. Est-ce que c’est judicieux d’aller gratter de la vie potentielle de ton partenaire alors que lui même ne t’en a jamais parlé ? “Normalement, on devrait pas mais…” mais vous êtes visiblement intriguées toutes les deux et il semblerait que votre nouvelle mission est de vous transformer en Holmes et Watson. « Si jamais on se retrouve à lui parler encore, pose-moi une question sur mon frère autiste. Ça va engager la conversation autour de la famille et puis s’il dit quelque chose, tant mieux, sinon on laisse tomber. D’accord? » tu sirotes abstraitement ta flûte en regardant Penny. “Et par “si” tu veux dire “quand”, c’est ça ? On devra sûrement forcer le destin un moment ou un autre.” puis tu réalises ce que Penny vient de dire. “Tu veux vraiment utiliser ton frère en guise de déclencheur ? Ca ne te dérange pas ?” parce que tu ne veux pas non plus qu’elle utilise une telle chose juste pour assouvrir votre curiosité. “Il vit avec toi ?” tu demandes afin de calmer vos ardeurs ; si tu t’écoute, tu foncerais directement vers Sullivan Fisher et ce n’est pas dans les plans, il risque de se douter de quelque chose. Vous devez être subtiles. Exactement tout ce que vous n’êtes pas depuis tout à l’heure. Ca promet.

« Affirmatif. » Tu hoches la tête. Ce n’est clairement pas le genre d’histoire qu’on entend tous les jours, mais elle en parle comme si c’était le truc le plus ordinaire et le plus naturel qui soit alors tu ne peux t’empêcher de te dire pourquoi pas? S’ils sont tous les deux sur la même longueur d’ondes quant à la signification de ce mariage et qu’ils y trouvent leur compte, tu ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas faire comme ils veulent. Tu n’es personne pour porter jugement sur les choix de vie de la blonde après tout. Oui, c’est excentrique sans doute. Oui, ça sort de l’ordinaire, mais quelque chose te dit que c’est en parfaite synchronisation avec le personnage qui se trouve devant toi. « Oh non, ce n’est pas prévu pour l’instant en tout cas. » « Fair enough. » Et puis vraiment, elle ne te doit aucune explication. Elle est déjà sympa d’indulger ta curiosité après tout. Tu ne penses que tu pourrais te marier simplement par amitié, tu espères sincèrement que le jour où tu vas dire oui je le veux à quelqu’un, ce sera it pour toi. Tu peux être vraiment vieux-jeu par moments. « C’est dommage qu’on puisse pas faire un mariage mais sans le mariage, tu vois? Genre la belle robe, la fête, la réception, la calèche s’il faut, les cadeaux… J’aimerai bien tout ça. » « La calèche? » que tu demandes, amusée. Ce qu’elle te décrit, ça sonne un peu comme un mariage de princesse presque. Le genre de mariage dont tu rêvais quand tu étais gamine, le genre de célébration que tu aimerais bien mettre en place toi aussi, un de ces jours. « J’avoue que ça sonne plutôt bien comme soirée, mieux que celle-là en tout cas. » que tu pouffes, ton regard se perdant encore sur les gens qui vous entourent, les conversations qui semblent toutes plus ennuyantes les unes des autres. « À Vegas. On voulait aussi voir la Zone 51 et on a fait un détour par la Bolivie pour aller voir un mur de 12 000 empreintes de dinosaures. Will est passionné. » « Pas mal comme voyage de noces. » Ce n’est pas exactement ton idée d’une lune de miel, mais comme leur arrangement est tout sauf ordinaire, ça te semble plutôt bien, comme voyage. Tu te demandes combien d’histoires comme celle-là elle a en banque, la blonde au look éclectique.

« J’ai fait ma curieuse sur le net. » Ça, ça veut dire qu’elle a fait sa curieuse soit sur Rory, soit sur toi et dans tous les cas, le résultat est le même. Impossible qu’elle ne soit pas tombée sur l’affaire Byers. « Oh. » Pourquoi t’as insisté là-dessus, déjà? « Y’a rien de vrai dans les rumeurs sur le triangle amoureux. » Obviously. C’était le cover parfait pour Byers toutefois, de faire croire à une romance, autant entre Rory et toi qu’entre lui et toi. L’acteur jaloux, le coup de poing bien placé. La vérité est loin d’être aussi simple toutefois. Mais tu ne peux pas en dire autant sur toutes les autres rumeurs. Celles qui disent que tu aurais été victime d’une agression sexuelle. Tu n’as plus le courage de mentir. Tu ne les as jamais confirmés, ni niés ses rumeurs là et ce n’est certainement pas ici et comme ça que tu allais le faire. Fort heureusement, Birdie ne semble pas plus intéressée que toi à poursuivre la conversation sur ce qu’elle a bien pu lire à ton sujet, et tu es heureuse de trouver chez les Américains une distraction bien futile comme leur besoin d’imposer leurs accents dans toutes les productions cinématographiques. « C’est scandaleux, on a l’impression qu’y a qu’eux qui existent. » « Bienvenue dans le monde d’Hollywood. » que tu souffles en menant ta coupe à tes lèvres. C’est une histoire vieille comme le monde, ce n’est certainement pas toi qui allais réécrire les règles du cinéma et de la télévision. Certainement pas toi qui allais réécrire les règles de Tinder non plus, quand bien même tu faisais partie d’une rare catégorie de chanceux qui avait trouvé quelque chose de plus sérieux qu’un simple plan cul sur l’application populaire. « Oh y’aurait moyen d’avoir du fun avec des idiots pareils, j’en suis sûre. » « Si on fait face à des requins ce soir, la grande majorité des mecs sur cette application, ce sont que des petits poissons clowns, pas très drôle par contre. » Oh elle est nulle à chier, ta comparaison, mais elle te fait bien rire. C’est sûrement le champagne qui commence à parler pour toi. « Je préfère chercher mes proies à l’ancienne; la chasse réelle, y’a rien de mieux. Enfin, préférais. » Tu acquiesces sans rien ajouter. Il fut un temps, c’était plus facile pour toi aussi mais après tout ce qui s’est passé l’an dernier, replonger dans le bain à la virtuelle avait déjà été un bon pas à ton avis. Surtout que le résultat final te plaisait encore bien plus que tout ce que tu aurais pu t’imaginer.

« Oh well, thanks. » « T’as des plans pour son anniversaire? » que tu ne peux t’empêcher de demander, curieuse. Tu te souviens que ce dernier approche à grands pas. Ça te fait drôle de penser que ça fait déjà presque un an depuis votre rencontre complètement hasardeuse. And what a year it’s been. Mais malgré douze mois d’amitié, tu réalises qu’il y a encore bien des détails sur Jordan que tu ne connais pas, et ça semble être la même chose pour Birdie. Le premier mystère à résoudre porte le nom de Sullivan, et vous êtes toutes les deux un peu incertaines à savoir si chercher plus loin est vraiment la bonne piste à suivre. « Je préfère, oui. » Se rapprocher de l’homme d’affaires ne devrait pas être une mission très complexe vu l’endroit où vous vous trouvez et que les présentations de base ont déjà été faites, mais ça reste tout de même un peu risqué comme plan. « Normalement, on devrait pas mais… » Mais vous êtes deux curieuses incapables de vous contrôler, tu n’as pas besoin de la connaître bien plus pour comprendre au moins ça et les regards que vous vous échangez le confirme sans que vous n’ayez besoin de le verbaliser. « Et par ‘si’ tu veux dire ‘quand’, c’est ça? On devra sûrement forcer le destin à un moment ou un autre. » « On est pas obligé, si t’es pas à l’aise avec l’idée. » Ça va te démanger de ne pas savoir, mais tu peux sûrement survivre sans voir ta curiosité être apaisée. « Tu veux vraiment utiliser ton frère en guise de déclencheur? Ça ne te dérange pas? » Tu fais signe que non de la tête. Tu parles de David tout le temps de toute façon, ce n’est pas comme si c’était un grand choc ou quoique ce soit. « Il vit avec toi? » « Non, avec mes parents à Torquay. Mais je suis très proche de lui. » que tu lui confirmes. Tu ne passes pas assez de temps avec lui à ton goût, mais ce n’est pas une grande surprise vu ton métier et l’horaire qui est associé. « Sinon, on peut toujours déclencher une conversation devant lui du genre ‘Et toi, tu as des enfants?’ C’est le genre de sujet qui fait parler un peu tout le monde normalement, non? » Tu réalises que tu ne sais même pas si elle a des enfants, Birdie Cadburry, même si selon les photos que tu as vu de son Instagram et de l’absence d’un quelconque bébé sur les clichés, t’aurais envie de répondre à la négative.

« Fair enough. » au pire, tu peux te fiancer - tu apprécies le terme ‘fiancée’ qui a mis chemin entre “je ne suis plus dispo” mais en même temps “je n’ai pas de corde au cou”. Une situation parfaite à tes yeux, d’autant que la bague de fiançailles est souvent plus jolie que celle de mariage - même si la tienne est extraordinaire et que tu l’adores plus que tout car tu sais que Will a pris le soin de la choisir et que ton mari ne paraît pas comme ça, mais il a de bons goûts. Et il a su comment te flatter en t’offrant une mini couronne à mettre à ton annulaire. Ce n’est pas ton meilleur ami, et ton mari pour rien. Concernant Jordan, tu n’oses même pas imaginer un seul instant qu’il puisse te faire une proposition de la sorte un jour prochain. Vous n’êtes qu’à votre troisième mois de véritable entité de couple, c’est absolument hors de question de l’envisager, une raison en moins à tes yeux pour ne serait-ce que d’y penser. « La calèche? » tu hausses une épaule avec un sourire qui veut tout dire - oui, une calèche, avec des chevaux et la robe qui recouvre tout l’espace. Ce n’est pas parce que tu n’aimes pas le concept du mariage que tu ne peux pas avoir des rêves et des idées, n’est-ce pas ? « J’avoue que ça sonne plutôt bien comme soirée, mieux que celle-là en tout cas. » ton sourire s’élargit en suivant le regard de l’actrice sur la foule. “La prochaine fois, je nous organise ça.” vous méritez d’être traitées comme des reines, après tout, et non comme d’étranges créatures que certains vous observent du coin de l’oeil - c’est à cause des jambes renversantes de Penny, tu ne vois pas d’autres explications. « Pas mal comme voyage de noces. » ce n’est pas commun et ça ne devait pas l’être donc c’était bénéfique pour tout le monde. Et puis au moins, ça t’a permis de voyager et tu ne craches jamais sur une visite du monde, qu’importe où, qu’importe pour quoi. Tu n’es pas passionnée de dinosaures comme ton meilleur ami mais tu es une gamine qui s’émerveille d’absolument tout ; et des empreintes qui datent d’y a 12 milliards d’années, croyez-le, c’est impressionnant, même pour quelqu’un qui ne s’y intéresse pas.

« Oh. Y’a rien de vrai dans les rumeurs sur le triangle amoureux. » tu hoches distraitement la tête, ne pouvant que croire l’actrice. Ce que tu crois aussi, c’est le silence sur le reste de ce que t’as pu avoir lu ici et là - tu t’en rappelles parce que ça te rappelle de très mauvais souvenirs. Tu es bien heureuse d’être loin de toute cette médiatisation, tu n’es pas sûre que tu pourrais le supporter, gosse libre et virevoltante que tu es. Te savoir épiée te ferait faire exactement comme Britney ; te raser le crâne, au moins. Alors tu sirotes ton verre en commentant le nouveau prochain de saison de Penny, bien plus distrayant et joyeux ; l’évocation même de Noël illumine tes yeux alors que nous sommes qu’en septembre - le temps passe vite, d’accord. « Bienvenue dans le monde d’Hollywood. » tu grimaces en secouant la tête. C’est un pur scandale, vraiment. Ce qui est scandaleux aussi est que ta coupe est vide et tu fais la moue en le remarquant alors que tes lèvres ne touchent plus rien. « Si on fait face à des requins ce soir, la grande majorité des mecs sur cette application, ce sont que des petits poissons clowns, pas très drôle par contre. » tu glousses légèrement face à cette comparaison. “J’aime beaucoup l’image. J’imagine bien envoyer un message ‘tu n’es qu’un poisson clown, tu ne me fais pas peur’. Je pense avoir l’arme ultime contre les dicks pics ; un joli gros plan sur une petite bestiole à huit pattes.” tu pouffes de rire de nouveau à l’idée de ta connerie. “Après tout, ils peuvent faire peur avec leur bestiole à eux.” il y a du sens dans ta réflexion, à ton humble avis. Les gens ne demandent pas à voir leurs bijoux de famille alors autant les attaquer par leur propre médecine. Au moins, ça permet de faire un tri naturel.

« T’as des plans pour son anniversaire? » tu souris légèrement en levant ton regard vers les plafonniers, l’esprit naviguant déjà ailleurs. “Je sais pas trop si ce que j’ai en tête sont des plans mais j’ai des idées, oui. Je ne suis pas forcément la mieux placée pour organiser des fêtes mais je suis très douée pour la partie cadeaux.” car ça vient du cœur, car t’y réfléchis, car t’y penses, car ça te fait plaisir de faire plaisir. Exactement pour cela que t’aime Noël - où là, tu reçois en plus des cadeaux, c’est assez merveilleux à ton sens. Tu redonnes ton attention sur le visage de Penny avant de réussir à choper un serveur qui passe à vos côtés pour poser ta flûte et en prendre une deuxième - doucement, Birdie. « On est pas obligé, si t’es pas à l’aise avec l’idée. » tu secoues ta tête à la négation avec vigueur. “Non non, ça va le faire. Autant être subtile. T’es actrice et je suis plutôt douée dans la comédie. Ca va le faire.” tu donnes l’impression de monter sur un ring un jour ou l’autre ; non, ce n’est que un potentiel parent de la branche familiale de Jordan, après tout. It’s not a big deal - who are you kidding, of course it’s a fucking giant deal. « Non, avec mes parents à Torquay. Mais je suis très proche de lui. » tu hoches la tête, ne posant pas plus de questions. Il faut que ça ait l’air réaliste devant Sullivan Fisher et les autres pinguins qui l’entourent. « Sinon, on peut toujours déclencher une conversation devant lui du genre ‘Et toi, tu as des enfants?’ C’est le genre de sujet qui fait parler un peu tout le monde normalement, non? » “Bonne idée. On peut faire un mélange.” au pire, tu lui feras du rentre-dedans discret, ça peut le faire ça aussi, non ? L’univers soupire et voilà que tu prends la main de Penny. “Viens, on va danser un peu avant. Sinon, ça va paraître trop bizarre.” tu finis ta flûte cul sec - le mal incarné, pourquoi tu te fais subir ça ? - avant d’entraîner ta partenaire du soir vers la piste.

Vous faites un peu n’importe quoi, tu fais un peu trop de bruit, sûrement - en bonne cadburienne qui se respecte - vous attirez les regards quand le tien capte que Sullivan Fisher a l’air de se diriger vers le buffet. Seul. Oh, oh, oh. Tu secoues le bras et la main de Penny. “On va grignoter un truc ?” tes yeux sont insistants et tu ne lui laisses pas le temps de répondre que tu l’entraînes maintenant vers le buffet. Avoir un peu de nourriture dans ton ventre ne te fera pas de mal, d’ailleurs, car tu as la tête qui tourne légèrement - la faute à la danse, oui, mais pas que (t’aurais bien aimé que ce soit de la faute des jambes de Penny, ahem). “Qu’est-ce que tu veux- Oh! Comme on se retrouve… Sullivan Fletcher ? Fairchair ? Oh non, Fisher, c’est ça ? Désolé, j’ai souvent du mal avec les noms et tout ça, c’est qu’il y a beaucoup de noms à retenir ce soir, vous savez, tant de gens inconnus, de visages étrangers…” tes prunelles se perdent sur les traits de Sullivan - t’es carrément en train de le fixer et de le dévisager alors qu’il sourit légèrement tout en s’étant arrêté de remplir son assiette. "Fisher. Je me souviens pas de votre nom?" il a le sourire agréable et semble te scruter tout pareillement. “Je ne l’ai pas donné. Birdie. Birdie Cadburry. Et ici présente Penny Stringer. J’espère que votre costume se remettra de sa petite mésaventure, je n’aimerai pas gâcher un si joli ensemble.” faux, faux, faux ; oui, Sullivan Fisher est plutôt bel homme et sa tenue le met en avant mais c’est d’une tristesse à en crever, aussi basique que tous les autres costumes de la pièce. Mais tu gardes ton joli sourire à l’encontre de l’homme que vous allez tenter d’amadouer à deux. Il y a des vers à tirer, après tout. "Enchanté. Tout le monde est aussi jeune à ABC ? J'ai l'impression qu'ils nous ont fait venir pour remonter la moyenne d'âge. Vous avez l'air d'être aussi jeune que mes fils." tu glousses légèrement - mon dieu, tu glousses comme une débutante, ça fait peine à voir - it’s my play, leave me alone. “Ou alors ils veulent remonter l’atout charme. Ça en manque cruellement par ici.” que tu dis avec un léger sourire de coin - mon dieu, est-ce que t’es en train de flirter en retour ? Shut up. “Vous avez des fils, donc ? Ils ont quels âges ? Sont-ils aussi séduisants que leur père ?” que tu demandes innocentement, même si ça a un goût bizarre quand même - si ce monsieur a un lien parenté avec Jordan, un vrai lien de sang, ça va être assez gênant. Entre toi et ton toi intérieur.

merci à @jordan fisher pour sully fisher

Tu la remercies silencieusement de ne pas chercher à élaborer plus longuement sur toutes les rumeurs qu’elle a entendu à ton sujet et au sujet de Rory. C’est toi qui as demandé qu’elle précise sa pensée pourtant, mais tu es reconnaissante du fait qu’elle semble en mesure de se contenter de ta très vague explication. Tu n’as vraiment pas envie de t’épancher plus longuement, surtout pas en public. Tu voudrais pouvoir profiter de cette soirée (autant que possible du moins) sans que de vieux souvenirs ne viennent se mettre en chemin et que tu te retrouves à forcer un peu trop fort sur les coupes de champagne qui vous sont offertes. C’est bien plus facile de parler de la manière dont tu as rencontré Isaac et de la grande majorité des idiots qui traînent normalement sur le genre d’application qu’est Tinder. Encore à ce jour, tu n’es pas certaine de comprendre comment ça se fait que ton amoureux ait eu besoin de s’inscrire sur une telle application, mais vraiment, comme tu y étais toi aussi et que ça t’a permis de le rencontrer, tu es loin de t’en plaindre. « J’aime beaucoup l’image. J’imagine bien envoyer un message ‘tu n’es qu’un poisson clown, tu ne me fais pas peur’. Je pense avoir l’arme ultime contre les dick pics ; un joli gros plan sur une jolie bestiole à huit pattes. » Tu t’esclaffes. Tu n’avais pas pensé à ça, mais en effet, tu ne doutes pas de l’efficacité de cette arme. Tu avais plutôt l’habitude de tout simplement bloqué le peu d’utilisateurs qui se décidaient à partager telle chose avec toi. Faut dire que tu ne swipais pas assez souvent pour avoir un nombre de matchs, et donc de messages incroyablement élevés, fort heureusement. « Après tout, ils peuvent faire peur avec leur bestiole à eux. » « Très peur même. » que tu approuves d’un mouvement de la tête tout en pouffant de rire encore un peu plus fort. Oh, si tu t’étais imaginée parler de dick pics dans une soirée comme celle-là, tu n’y aurais certainement pas cru. Mais ça change de toutes les plaisanteries sociales dont tout le monde se tanne après deux minutes top chrono.

« Je sais pas trop si ce que j’ai en tête sont des plans mais j’ai des idées, oui. Je ne suis pas forcément la mieux placée pour organiser des fêtes mais je suis très douée pour la partie cadeaux. » Tu souris doucement. Tu te demandes à quoi elle pense, mais tu n’oses pas demander. Peut-être que c’est privé et personnel, ce qu’elle a en tête. Quoi qu’il en soit, tu espères seulement que Jordan appréciera, même si tu n’en doutes pas vraiment. Sûrement qu’il va apprécier bien plus que votre plan étrange pour essayer de découvrir si Sullivan Fisher est son père, ou du moins parent avec lui. Il y a sans doute des tas de raisons pour lesquelles Birdie ne connaît rien des géniteurs de son partenaire, et votre curiosité pourrait vous coûter cher à toutes les deux. Et pourtant, ça ne vous empêche pas de mettre un plan en place, bien que tu sentes les réticences de la blonde. « Non non, ça va le faire. Autant être subtile. T’es actrice et je suis plutôt douée dans la comédie. Ça va le faire. » Tu n’es pas certaine si c’est toi qu’elle essaye de convaincre ou elle-même, mais tu hoches la tête en confirmation. Ouais, ça va le faire. Et puis peut-être que vous êtes complètement dans le champ après tout. Fisher, ça ne doit pas être si rare comme nom de famille, non? « Bonne idée. On peut faire un mélange. » Vous vous entendez au moins sur la conception du plan. À voir si l’exécution se fera aussi facilement. « Viens, on va danser un peu avant. Sinon, ça va paraître trop bizarre. » « Attends. » Avant qu’elle n’ait la chance de te tirer par la main, tu remplaces vos deux coupes vides pour des nouvelles qui elles sont pleines des bulles qui ne pourront que vous être utiles. « Un peu de courage liquide. » que tu souffles avec un sourire malicieux avant de la suivre sur la piste de danse.

Tu ne sais pas si ça fait partie de sa comédie ou si c’est seulement comment elle est véritablement, mais Birdie semble s’amuser comme une petite folle – effet sonore en prime – et tu la suis sans trop te poser de questions, jouant le jeu, allant même jusqu’à y prendre plaisir toi aussi. L’attention de la blonde se porte ailleurs et tu ne mets pas longtemps à comprendre qu’elle a ciblé l’homme d’affaires. « On va grignoter un truc? » Tu hoches la tête. « Je meurs de faim. » Et ça non plus, ce n’est pas tout à fait faux. « Qu’est-ce que tu veux – Oh! Comme on se retrouve… Sullivan Fletcher? Fairchair? Oh non Fisher, c’est ça? Désolé, j’ai souvent du mal avec les noms et tout ça, c’est qu’il y a beaucoup de noms à retenir ce soir, vous savez, tant de gens inconnus, de visages étrangers… » Oh elle en met beaucoup, la blonde, et si tu gardes un visage relativement neutre à l’extérieur, à l’intérieur tu es morte de rire. « Fisher. Je me souviens pas de votre nom? » « Je ne l’ai pas donné. Birdie. Birdie Cadburry. Et ici présente Penny Stringer. J’espère que votre costume se remettra de sa petite mésaventure, je n’aimerai pas gâcher un si bel ensemble. » Tu relookes l’homme d’affaires de la tête aux pieds ; son habit est tout ce qu’il y a de plus sobre et d’ordinaire, un passe-partout qui est bien loin d’être aussi flamboyant que l’habit qu’elle porte. « Enchanté. Tout le monde est aussi jeune à ABC? J’ai l’impression qu’ils nous ont fait venir pour remonter la moyenne d’âge. Vous avez l’air d’être aussi jeunes que mes fils. » Eh bah tiens donc, vous n’aurez même pas eu besoin d’utiliser de vos différents stratagèmes pour savoir si oui ou non, il a des enfants. « Ou alors ils veulent remonter l’atout charme. Ça en manque cruellement par ici. » Oh Birdie. « Vous avez des fils, donc? Ils ont quels âges? Sont-ils aussi séduisants que leur père? » « Ils ont vingt-trois ans, pour ce qui est de l’aspect séduction, je préfère ne pas me prononcer. » qu’il lâche avec un rire et tu ne peux t’empêcher de te demander si vous avez l’air si jeunes que ça, Birdie et toi. Tu ne sais pas pour elle, mais tu es bien plus proche de la trentaine que tu ne l’es du début vingtaine. Et puis vingt-trois ans, c’est bien trop jeune pour être Jordan ça. « Vous ne seriez pas parent avec Jordan Fisher le producteur de musique par hasard? » Bon, c’est peut-être bien plus cash et beaucoup moins subtile que prévu comme approche, mais ça ne semble pas être son père, peut-être bien que c’est un oncle ou un cousin ou peu importe? Et puis Jordan, c’est quand même une personnalité connue donc fair enough à ton avis. « Oh, eh bien un fils plus vieux aussi donc. » Wait what? Ton regard se tourne vers celui de Birdie. Tu espères qu’elle aura une de ses fameuses répliques pour répondre à ça parce que toi, t’es speechless.