Donne-moi dix minutes. que tu lis à ton écran alors que soudainement tu as l'impression que le poids du monde vient de se retirer de tes épaules, que soudainement, tu respires déjà un peu mieux. À la base, ton plan, c'était de garder l'information du mariage désastreux pour toi. Tu étais convaincu que ce serait réglé rapidement. Tu n'en es pas à ton premier obstacle dans ta vie, loin de là. Tu en es toujours sorti vainqueur. Cette fois-ci ne sera pas différente même si en cet instant, tu vois tout noir. Faut croire qu'il s'amuse bien Dinis et qu'il n'a pas encore fini de se payer ta tête. Les semaines passent et le contrat de mariage est toujours valide. Peut-être que t'as besoin d'aide. Peut-être que de l'argent et un bon avocat c'est pas suffisant cette fois-ci. Peu importe, tu finiras par trouver une solution.

Tu doutes que Bayside-Spring Hills se fasse vraiment en dix minutes, mais bon, il prend le temps qu'il veut, tant qu'il se ramène ce soir. Douze minutes top chrono et ça toque à la porte. Tu doutes que dans un tel délai il est vraiment respecté les limites de vitesse. Est-ce vraiment étonnant ? Non. Pas vraiment. Quand même, il aurait pu prendre son temps. Personne n'est en danger de mort. Enfin, peut-être Oz, mais ce n'est pas pour ce soir, malheureusement. Ah moins qu'une solution miracle ressorte de cette soirée, mais tu en doutes. Jet ne le connaît pas. Il ne pourra pas t'aider.

Tu as déjà eu le temps de t'enfiler un verre. T'as pas de problème. C'est juste un. Tu auras de la compagnie pour les prochains. Tout le monde sait que lorsqu'on boit à deux, c'est correct. C'est que ça t'aide à mieux dormir. Mais, tu le répètes, aucun problème de boisson en vue - ce serait péché tout ça. Tu ouvres la porte doucement, laisse ta tête se poser sur celle-ci alors que ton regard croise celui de Jet. Il est tout seul. Tu te demandes où est le bébé, mais tu ne peux pas non plus t'empêcher d'être soulagé qu'elle ne soit pas là. Quoique si elle n'est pas là, ça veut peut-être dire qu'il ne peut pas rester longtemps. Tu confirmeras cette information plus tard. « Entre. » que tu lui finis par lui dire en te mettant de côté pour le laisser passer. Tu refermes derrière lui, te retourne pour venir appuyer ton dos contre la porte. « T'es fâché ? » que tu lui demandes directement en cherchant déjà la réponse dans son regard. Aussi bien crevé l'abcès tout de suite. Il est fâché que tu te sois marié sur un bien mauvais coup de tête ? Il n'a pas le droit de l'être. Tu n'en aurais pas non plus le droit dans la situation inverse. Pourtant, tout le monde sait que tu aurais pété les plombs s'il t'avait annoncé être marié avec cette fille qu'il voit - ou n'importe quelle autre. Alors, il l'est ? Il ne l'est pas ?

@jeremiah etish  

On pourrait se demander qui fait le plus de conneries entre elle et moi. Ses conneries à elle sont apparemment encore plus débiles que les miennes. Elle s’est mariée, et je ne connais même pas le type qu’elle a choisi. Et, pire, elle m’a annoncé ça par texto parce qu’encore une fois elle a besoin de quelqu’un pour la sortir de la merde. Je me demande comment elle en est arrivée là, et si elle était consciente au moment où elle lui a dit oui je le veux. Elle en a pas eu assez d’un mari chiant ? A peine sortie de l’enfer elle replonge dedans les yeux fermés.

Je me rendais à la maison à l’extérieur de la ville, et bien évidemment cette fois elle était chez elle. Je suis chez elle en moins de 5 minutes, on ne peut pas dire que je sois un adepte des règles, même quand il s’agit d’être en sécurité et de faire attention à la route. J’arrive et je l’attends devant la porte, je sais qu’elle sait que je suis là, elle m’attend. Certainement pour que je l’engueule après avoir fait une chose pareille. « Entre. » Je n’allais pas vraiment attendre son invitation pour entrer dans sa maison, après tout, c’est elle qui m’a demandé de venir. “Ta vie peut jamais être calme plus de 5 minutes ?” C’est l’hôpital qui se fout de la charité, mais moi, je n’ai jamais voulu d’une vie calme et rangée. J’ai laissé Lola avec Alex pour la soirée, il faut dire que c’est pratique de savoir qu’on a un semblant de famille quelque part qui me permet de ne pas l’avoir dans les pattes tout le temps. « T'es fâché ? » Je ne sais pas vraiment, je crois que ça m’énerve, et je ne me pose pas la question de pourquoi. Je ne veux pas me compliquer la vie avec ce genre de choses. “Fâché pour quoi ? Parce que t’as encore réussi à épouser un con ?” Je lève les yeux au ciel, réfléchissant déjà à quels plans on pourrait mettre en place pour l’enterrer dans le jardin. “Je dois encore te dire qu’il faudrait que tu choisisses mieux ?”

“Ta vie peut jamais être calme plus de 5 minutes ?” Tu hausses les épaules, la mine basse, alors qu'il entre dans ta maison. Non, visiblement, elle ne le peut pas. C'est pas faute de vouloir par contre. C'était pas des conneries quand tu lui as dit que tu en avais marre des histoires compliquées. À croire que le compliqué te court après. Il faut dire que tu ne vas pas très bien. Ce n'est qu'une preuve de plus dans cette direction. “Fâché pour quoi ? Parce que t’as encore réussi à épouser un con ?” Il est énervé. Ça paraît dans l'intonation de sa voix, dans les mots qu'il choisit de te lancer. Énervé de quoi par contre ? Ça, tu ne pourrais pas le dire. Et les mots qui suivront de ta bouche à toi n'aideront sûrement en rien à le calmer. « Non, parce que c'est pas toi. » Ton regard se lève vers le sien. Alors ? On y va ? On y va pas ? La balle est désormais dans son camp. À lui de voir s'il plonge ou s'il évite la question comme d'habitude. L'éviter serait sûrement le mieux même si ce serait particulièrement agaçant. Bon, Jet n'a pas vraiment l'air d'être du genre mariage avec personne - et aux dernières nouvelles, il a déjà quelqu'un dans sa vie. T'aurais peut-être dû garder ton commentaire pour toi, mais non, t'es même assez conne pour insister. « Dis-le. » Dire quoi ? « Dis que tu m'aimes pas. » C'est plus simple dire ça que de dire le contraire. Mens s'il faut, mais dis-le.

“Je dois encore te dire qu’il faudrait que tu choisisses mieux ?” Ouais bah c'est aussi efficace que lorsque tu lui as dit de mettre une capote un coup le bébé arrivé. Autrement dit, ce commentaire ne sert absolument à rien. Le contrat est déjà signé. C'est trop tard pour les choix judicieux. De toute façon, bien choisir ça t'a aussi mal réussi que mal choisir. « Tu le connais même pas. » Oh, c'est pas que tu défends Dinis loin de là. Tu trouves effectivement que ce n'est pas un bon choix. Mais, lui, qu'est-ce qu'il en sait si c'est un bon ou un mauvais choix ? Il n'y a que ton jugement sur lequel il peut se fier. Et comme tu détestes 95% des personnes sur cette planète, ton jugement n'est pas le meilleur qui soit. « Tu l'aimerais. Il est aussi détestable que toi. » que tu ajoutes en affichant un sourire sarcastique sur tes lèvres. Voilà un joli point commun qu'ils partageaient tous les deux, ils avaient ce don de te faire perdre ton sang froid, comme s'ils savaient exactement à quel endroit gratter pour que tu pètes les plombs. Encore heureux qu'ils ne soient pas amis, ils te feraient vivre un véritable enfer.

J’ai fait une tonne de trajet pour la voir, pour l’engueuler. Parce que c’est certainement ce qu’elle attend, que je l’engueule et que je lui dise à quel point elle a merdé encore une fois. En aucun cas je ne pouvais m’attendre à la tournure que prendrait cette conversation. « Non, parce que c'est pas toi. » Ma tête se tourne vers elle une seconde, je réfléchis aux mots qu’elle vient d’employer. “Quoi ? Tu crois que je suis le genre de type qui va à l’Eglise pour se marier en invitant toute sa famille pour la fête ?” Je fronce les sourcils, je ne mesure sûrement pas encore le poids de ses paroles ni de cette conversation. Je le prends à la rigolade, comme toujours, parce qu’on est tous les deux du genre à éviter ces conversations comme la peste. Elle ne voulait pas se compliquer la vie apparemment, alors pourquoi est ce qu’elle part sur ce terrain là ? « Dis-le. » Mon regard croise le sien, je ne comprends rien à ce qu’il est en train de se passer. « Dis que tu m'aimes pas. » Je pince les lèvres, on ne parle pas de ça, jamais de ces trucs qui se passent entre nous, parce qu’on sait au fond que ça ne ferait du bien à personne. On est incompatible, et elle a toujours été la première à vouloir me le faire comprendre. “Pourquoi tu me demandes ça ? Tu m’aimes toi ?” Bien sûr que non, sinon elle n’aurait jamais fait une chose une pareille. Alors pourquoi est ce qu’elle me pose cette question ? Elle me connait, elle sait que je ne me livre jamais, à personne.

« Tu le connais même pas. » Son nouveau mari donc. “Si tu le défends c’est peut-être que tu l’aimes bien au fond !” Alors pourquoi se plaindre par message qu’elle est tombée sur le pire être humain que porte cette terre ? Elle m’énerve, pourtant je reste là à l’engueuler et à l’écouter parler de ce mari horrible, mais pas si horrible que ça finalement. « Tu l'aimerais. Il est aussi détestable que toi. » “Alors c’est pour ça que tu m’as demandé de venir ici ? Pour le rencontrer ?” D’ailleurs, pourquoi il ne vit pas ici avec elle ? Je me lève et je me rapproche un peu d’elle, pas trop. Seulement assez pour pouvoir planter mes yeux dans les siens. “Donc tu me détestes ?” Autant que son nouveau super mari selon ses derniers dires. Si elle croyait pouvoir me poser des questions sans avoir le retour de bâton, elle s’est bien trompée.

“Quoi ? Tu crois que je suis le genre de type qui va à l’Eglise pour se marier en invitant toute sa famille pour la fête ?” Bah voilà, t'aurais vraiment dû la fermer. Il n'a sûrement jamais été dans une église de sa vie. Ça tombe bien, tu n'as doublement plus le droit de te marier dans une église. Bon, c'est pas vraiment là où tu voulais en venir et il n'a absolument pas compris. Faut toujours être claire avec les hommes, ils sont vraiment trop stupides parfois. Tu viens croiser les bras contre ta poitrine en évitant son regard avant d'être véritablement claire puisqu'il ne veut rien comprendre. Tiens, pour une fois, il semble vraiment réfléchir. Il cherche le piège sans aucun doute. Tu aurais fait pareil. “Pourquoi tu me demandes ça ? Tu m’aimes toi ?” Ah voilà le retour des questions qu'on retourne pas une autre question. Le classique. T'as posé la question en premier. Too bad pour lui. « Tu peux pas juste faire ce que je te demande pour une fois dans ta putain de vie ? » Assume putain Jet. Dis-le. Dis que tu me déteste et que tu me trouves insupportable. Dis-le. Achève-moi le coeur qu'on en finisse.

“Si tu le défends c’est peut-être que tu l’aimes bien au fond !” Le dégoût prend soudainement toute la place sur ton visage. Cette conversation va vraiment mal se terminer. Tu devrais le mettre à la porte avant que ça dégénère. Vraiment. T'es en train de tout briser. “Alors c’est pour ça que tu m’as demandé de venir ici ? Pour le rencontrer ?” Encore faudrait-il qu'il soit ici. « Non. » Et c'est comme si soudainement tu ne te rappelais même plus de la raison qui t'a poussé à lui écrire à la base. Tu te sentais misérable y'a dix secondes à peine, là tout bouille à l'intérieur de toi. Tout menace d'exploser d'une seconde à l'autre. Jet se lève pour s'avancer vers toi. Tu étais à deux doigts de mettre ta main pour l'arrêter mais il s'arrête de lui-même à quelques centimètres de toi. Tu peux sentir ton cœur battre dans tes tempes, la rage sans doute. “Donc tu me détestes ?” Il plante son regard dans le tien et ce n'est certainement pas toi qui va baisser les yeux la première. « J'te déteste. » que tu lui réponds, comme une évidence. Parce que ça devrait être ça. Tu devrais le détester et il devrait en faire autant. Vous n'avez rien à voir l'un avec l'autre. Ça prend pas un doctorat pour voir que ça ne marcherait jamais vous deux.

Tu le déteste parce que tu l'aimes. La voilà la vérité que tu ne diras possiblement jamais.

Je ne sais pas ce que je fais là finalement. Elle s’énerve et crie contre moi comme si c’était de ma faute tout en me demandant de venir pour l’aider. Pourquoi cette femme est aussi incompréhensible ? Je vais finir par devenir fou si je continue de la voir aussi souvent. « Tu peux pas juste faire ce que je te demande pour une fois dans ta putain de vie ? » Comme si c’était mon genre. Je ris en regardant ses yeux qui tentent d’éviter les miens. “Ca te ferait bien trop plaisir. Je préférerais que ce soit toi qui réponde à ma question.” On est aussi têtu l’un que l’autre. Je sais qu’elle ne répondra pas, est ce qu’on arrivera enfin à discuter et à répondre à nos questions un jour ? C’est quasiment impossible, pourtant, on continue de discuter et de chercher des réponses.

« Non. » Alors pourquoi je suis là, pourquoi elle m’en a parlé maintenant ? Pourquoi je suis là et pourquoi bordel elle me demande de lui dire que je ne l’aime pas ? Je ne comprends pas grand chose aux femmes en général, mais Elise c’est un cas à part. Elle est pire que toutes les autres. Je me rapproche, je la regarde dans les yeux et je cherche à savoir si elle ment. Je la connais, j’arrive à le savoir de temps en temps. Je ne sais pas depuis combien de temps on se fréquente, ni pourquoi on reste en contact. Pourquoi on a une maison ensemble et pourquoi on a couché ensemble une fois. C’est un bordel, c’est compliqué, c’est ce à quoi je suis habitué et c’est ce qu’elle veut éviter à tout prix. « J'te déteste. » Ca sonne faux, et je fronce les sourcils. Je vais avoir des réponses ce soir, j’en suis certain, elle ne pourra pas s’échapper aussi facilement. “T’es sûre ?” J’ai fait deux pas de plus et ses coudes touchent presque mon torse. Elle a gardé ses bras croisés sur sa poitrine et je ne lâche pas son regard une seule seconde. Je veux savoir ce qu’elle cache, et pourquoi elle est dans cet état. “Tu mens. Arrête de mentir.” C’est l’hôpital qui se fout de la charité, mais je veux arriver à mes fins et enfin savoir ce qu’elle pense. Je laisse glisser mes doigts sur son bras, je joue un peu, je la cherche, et je veux savoir ce qu’elle cherche vraiment. Je n’ai pas envie de bouger, ni de baisser le regard, elle va devoir être honnête pour une fois.

“Ca te ferait bien trop plaisir. Je préférerais que ce soit toi qui réponde à ma question.” Et pourquoi ça serait à toi de lui faire plaisir ? Ça ne mène à rien quand vous n'en parlez pas. Ça ne mène pas plus à grand-chose quand tu sautes à pied joints dedans en posant les vraies questions. Franchement, tu ne peux pas être plus explicite que tu l'es en ce moment. Dommage pour lui, t'es encore plus borné qu'il ne le sera jamais. « T'es insupportable. » que tu échappes comme seule réponse en glissant une main dans tes cheveux. Vous ne faites que tourner en rond depuis des mois. T'as plus envie de jouer. Faut croire qu'il n'est pas sur la même longueur d'onde que toi. En même temps, c'est vrai que tout est plus simple quand aucun de vous deux ne pose des questions auxquelles personne ne veut répondre.

Il s'approche de toi. Tu te retiens de pas faire un pas en arrière. Juste pas le regard, tu l'as tué au moins trois fois. Tu lui confirmes assez aisément que tu le détestes. Rien de bien surprenant. Ce sont des mots que tu lui a lancés à de nombreuses reprises. Ça sonne plutôt naturel même. Pourtant, Jet ne semble pas croire un seul mot de tes paroles. En ce moment, tu le détestes vraiment. “T’es sûre ?” « Absolument. » Il s'approche de nouveau. T'es fermé comme une huître, tes bras toujours bien croisés contre ta poitrine. Encore quelques millimètres à peine et son corps toucherait le tien. Il est raisonnable.. ou alors pas du tout. “Tu mens. Arrête de mentir.” Ferme là. Il joue avec le feu Jet quand il vient toucher tes bras du bout du doigts. Si le but était de t'amadouer, ça ne fonctionne pas du tout. « Me touche pas. » Tu le repousses dans la seconde. Ça ne sert à rien d'insister, il gagnera pas. Pas cette fois. « Dégage! » que tu lui lances en pointant du doigt la porte d'entrée qu'il venait à peine de passer. Wow, c'est probablement le record de temps le plus rapide avant que tu lui gueules dessus. Ce n'était absolument pas le but quand tu la supplier de venir briser ta solitude quelques minutes plutôt. « Reviens pas avant de m'avoir dit ce que j'veux entendre. » Il va la ravaler sa fierté ou si c'est la dernière fois que son chemin croise le tien ? Parce que toi, tu comptes bien tenir ton bout. Peut-être même que tu lui mènera la vie dure s'il s'amuse à t'emmerder. Il est aussi bien de vider son sac tout de suite Jet. Ce serait plus simple pour tout le monde. Mais depuis quand c'est simple entre vous deux ?

« T'es insupportable. » Au moins on sait qu’on est tous les deux insupportables. Moi j’en suis conscient, et je l’assume, tandis qu’elle n'a pas l’air d’être consciente qu’elle est la personne la plus compliquée sur cette planète. Je ne fais qu’hocher la tête, je ne pense pas avoir besoin de répondre à l’évidence, mais je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. Je ne sais même plus pourquoi je suis là, on ne parle que trop peu de son nouveau connard de mari.

« Absolument. » Elle est donc absolument sûre qu’elle me déteste, je fais la moue une seconde. Je ne la lâche pas des yeux, et je reste debout juste en face d’elle en me rapprochant petit à petit. Je joue un peu, et je vois la fureur dans son regard. « Me touche pas. » Je lève les yeux au ciel alors qu’elle s’éloigne de moi, je ne comprends pas ni ses questions ni son comportement, et je déteste rester dans l’incompréhension. Je ne vais pas partir tout de suite, et elle ne va sûrement pas être d’accord avec ça. « Dégage! » Je lève les mains au ciel comme si j’avais commis le pire crime du monde. “Très bien, je t’approche plus sans que tu le demandes.” Je suis sérieux, on verra si un jour elle est capable de réellement exprimer ce qu’elle veut sans passer par quatres chemins.

« Reviens pas avant de m'avoir dit ce que j'veux entendre. » Je pouffe de rire et je vais vers la cuisine pour ouvrir ses placards et trouver à boire. “Comme si t’avais des ordres à me donner.” Elle sait qu’avec ces mots elle obtiendra exactement le contraire de ce qu’elle veut. “Tu comptes boire avec moi ou tu vas rester à faire la fury dans ton salon ?” Je la regarde de loin, mais je ne l’approcherai plus, plus avant qu’elle le demande.

“Très bien, je t’approche plus sans que tu le demandes.” Ouais, bah, c'est pas prêt d'arriver ça. Tu l'observes s'éloigner. Au moins, pour une fois dans sa vie, il fait ce que tu lui demandes. Il respecte les distances que tu lui imposes. Ce qui est probablement un miracle parce que lorsque tu lui demandes de partir, il te rit au nez. T'as juste envie de le gifler. “Comme si t’avais des ordres à me donner.” « T'es chez moi j'te rappelle. » Tu pourrais pas le lui demander si vous seriez dans celle de Bayside. Tu te remercies d'être ici et pas là-bas. Sauf que Jet il n'en a rien à faire. Il ne compte pas partir alors qu'il vient à peine d'arriver. Tu vas le tuer de tes propres mains s'il ne dégage pas d'ici tout se suite.

Il se dirige vers la cuisine, prend ses aises, alors que toi, tu ne bouges pas d'un poil. “Tu comptes boire avec moi ou tu vas rester à faire la fury dans ton salon ?” Faire la fury dans le salon te semble la meilleure option entre ses deux choix. Tu viens t'écraser sur le sofa en te prenant la tête entre les mains. Honnêtement, t'as juste envie de te mettre à pleurer. C'est souvent ce qui vient après la colère, les crises de larmes. C'est sûrement ce qui se serait passé si Jet n'était pas dans la pièce d'à côté. Faut croire qu'il te reste encore un peu d'orgueil - et heureusement. Tu respires un bon coup, profites plutôt de ces quelques minutes de solitude pour reprendre le contrôle sur toi. Il va regretter de ne pas être parti Jet, parce que t'auras ce que tu veux avant la fin de la soirée.

Quand tu arrives finalement dans la cuisine, Jet s'est déjà servi un verre. Il devait vraiment être convaincu que tu viendrais parce qu'il en a un deuxième qui t'attend. Ton regard se pose sur lui quelques instants avant d'aller plutôt vers ce verre que tu prends entre tes mains. Tu te tournes dos au comptoir de la cuisine en venant prendre appuie sur celui-ci. La distance entre Jet et toi est quand même très grande. « Ça doit être vraiment chiant d'aimer une vieille connasse comme moi. » Ah, il pensais quand même pas que t'allais pas revenir sur le sujet ? Connard Il sait où se trouve la porte s'il veut se tirer, il est encore temps. « Vu que tu veux pas me dire que tu m'aimes pas, ça doit être parce que tu m'aimes. » L'évidence est là. Mais ton seul but est de le provoquer pour le faire parler. Si cette approche ne marche pas, t'en essaiera une autre. Tu as toujours ce que tu veux. Il devrait s'en souvenir. « À moins que t'aies un truc à me dire ? » que tu ajoutes en jouant l'innocente.

« T'es chez moi j'te rappelle. » “Je suis ton invité d’honneur, et on ne vire pas les invités d’honneur.” Je hoche la tête de manière solennelle, je suis en train de l’énerver et j’adore ça. J’attends qu’elle pète les plombs pour pouvoir m’asseoir sur une chaise et la regarder détruire la moitié de sa maison à mains nues pour essayer de me faire partir. Malheureusement pour elle, je compte rester encore un long, très long moment. Je n’ai pas fait toute cette route pour repartir aussi vite. Et, après tout, si elle ne me voulait pas ici, elle n’aurait pas dû me demander de la rejoindre. Je pars dans sa cuisine me servir à boire, ses placards sont toujours pleins, je me demande comment c’est possible une chose pareille. Il y a à boire et de la nourriture constamment. Chez moi, il y a des bières constamment, et depuis quelques semaines des affaires pour bébés. Mais je n’ai pas envie de penser à ça ce soir, pour une fois, Lola n’est pas le sujet de conversation principal entre nous.

Elle me rejoint, et je la sens joueuse, je la sens fourbe. Je me demande ce qu’elle est en train de préparer dans sa tête. Elise est certainement une des personnes les plus vicieuses que je connaisse. « Ça doit être vraiment chiant d'aimer une vieille connasse comme moi. » Je manque d’avaler de travers. Je fronce les sourcils et pose mes coudes sur le bar pour la fixer du regard. Je me demande ce qu’elle cherche à faire, et ce qu’elle cherche à me montrer surtout. Quel est le message caché derrière tout ça ? “Tu crois que ton mari est tombé dans le panneau et qu’il est fou amoureux ? Peut-être que tu pourrais profiter de son argent s’il en a.” C’est certainement de ça qu’elle veut parler non ? Revenir sur ses histoires pourries du passé et de la présente qui n’a pas l’air beaucoup mieux que celles d’avant. « Vu que tu veux pas me dire que tu m'aimes pas, ça doit être parce que tu m'aimes. » Oh. Je vois. Elle est maligne, mais je le suis plus, j’en suis persuadé. Je la laisse parler, je sens qu’elle n’a pas fini. « À moins que t'aies un truc à me dire ? » Elle veut jouer, mais elle ne sait pas face à qui elle est. “Et si c’était vrai ?” Si c’était la réalité que je puisse ressentir des sentiments pour elle. Je ne me penche pas sur la question parce que ce serait bien trop dangereux pour moi, je ne fais que la chercher tant que je le peux. “Ou si c’était toi celle qui est amoureuse ? Celle qui est accro et qui peut plus se passer de moi ?” Je fronce les sourcils, après tout ce qui s’est passé ce soir, je commence à me dire que ça pourrait être vrai. “Si on était tous les deux comme ça ?” Je hausse un sourcil, je ne réfléchis pas, je ne veux pas connaître mon vrai ressenti face à cette relation, pas encore. “Mais non je suis bête… si y’avait quoi que ce soit d’important tu te serais pas mis pendant des mois avec un musicien drogué avant de te faire larguer, et puis tu te serais pas marié encore une fois à un connard que tu ne connais pas hein ?” Si elle veut jouer à celui ou celle qui fait le plus de conneries elle pourrait être la gagnante cette fois.

Jet s'est sauvé dans la cuisine et c'est peut-être pas une si mauvaise idée que ça. Les quelques minutes de solitude t'aide à reprendre un semblant de calme et surtout à reprendre le contrôle de la situation - ou du moins à te faire croire que c'est possible de le ravoir. Tu montres déjà un peu plus d'assurance quand tu refais surface dans la même pièce que lui. Les mots que tu prononces n'ont absolument pas l'effet escompté puisqu'il ne voit vraiment pas où tu veux venir, idiot. Ça viendra. “Tu crois que ton mari est tombé dans le panneau et qu’il est fou amoureux ? Peut-être que tu pourrais profiter de son argent s’il en a.” Tu lèves les yeux au ciel. Pourquoi est-ce que vous parlez encore de ça ? Comme si c'était si facile que ça de t'aimer. Il en connaît bien trop sur toi Dinis pour se laisser berner par quoi que ce soit. « J'suis pas si conne. J'voudrais pas divorcer s'il serait pas aussi fauché. » Ah, voilà une belle personne avec de bonnes valeurs. Y'a rien à tirer de ce nouveau mari. C'est lui qui pourrait en profiter s'il arrive à ses fins. Ça n'arrivera pas.

“Et si c’était vrai ?” Oui, et si c'était vrai ? Dis-moi. Dis-moi ce qui se passerait. “Ou si c’était toi celle qui est amoureuse ? Celle qui est accro et qui peut plus se passer de moi ?” Et il se passerait quoi si ce serait plutôt toi ? Il y a soudainement ton battement cardiaque qui s'affole, sans trop savoir si c'est l'énervement qui revient ou si c'est autre chose. T'es pendu à ses lèvres comme si tu avais soudainement l'impression qu'il pouvait déballer son sac avec des "et si" “Si on était tous les deux comme ça ?” Alors on serait foutu que t'as envie de répondre. Mais tu ne dis rien, parce que c'est de sa bouche à lui que tu veux entendre la réponse. “Mais non je suis bête… si y’avait quoi que ce soit d’important tu te serais pas mis pendant des mois avec un musicien drogué avant de te faire larguer, et puis tu te serais pas marié encore une fois à un connard que tu ne connais pas hein ?” Oh parce que lui il a fait mieux ? Il a foutu une fille enceinte, s'est poussé avec Ariane, s'est mis en couple avec cette fille alors qu'il est sois disant sans attache et qu'il n'aime personne. Va te faire foutre Jet. « Pardon, c'est pas clair. Quand tu parles de musicien drogué, tu parles de toi, c'est ça ? » Bon, t'es pas si conne. Tu sais très bien à qui il fait référence. Tu mentirais si tu disais que d'évoquer ce souvenir te fou pas un peu à l'envers. Il t'a fait du bien Jack, beaucoup. Il a pansé tes blessures, mais peut-être que tu t'étais trompé sur le reste. Ou c'est peut-être là maintenant que tu te trompes. « Tu m'as largué à Paris. » que tu lui lances en pointant ton index vers lui. Il y a cette boule qui vient se former dans ta gorge alors que l'eau te monte aux yeux - la rage sans aucun doute (oui, oui).

« J'suis pas si conne. J'voudrais pas divorcer s'il serait pas aussi fauché. » Je secoue la tête. “C’est beau l’institution du mariage.” Je ne pourrais pas être plus ironique. Il n’y a aucune valeur sentimentale dans tous les mariages d’Elise. Je me demande pourquoi elle fait tout ça, et quel genre de problèmes elle a avec le mariage pour en avoir autant besoin dans sa vie. Je lève les yeux aux ciels et je me concentre à nouveau sur le verre que j’ai rempli plus tôt.

Elle me cherche, elle veut avoir des réponses à des questions qui ne se posent même pas. Je n’ai pas envie de me lancer là dedans, mais je ne la laisserai pas gagner à ce petit jeu là. Je ne la quitte pas des yeux encore une fois, mais je ne me rapproche pas d’elle, comme je l’ai promis. « Pardon, c'est pas clair. Quand tu parles de musicien drogué, tu parles de toi, c'est ça ? » Je pouffe de rire, moi ? Comme si on avait déjà été ensemble. Elle m’a jeté, je l’ai jeté, c’est toujours comme ça et je pense que ce n’est pas près de s’arrêter. “Bien sûr, c’est à cause de moi que t’avais l’air d’une adolescente en pleine crise entre les larmes et les moments d’hystérie parce que t’étais trop trop trop contente qu’on se retrouve en cachette dans mon jardin.” J’utilise une voix surraigu pour représenter le mieux possible une adolescente à mon sens.

« Tu m'as largué à Paris. » Je fronce les sourcils et je bois une longue gorgée de mon verre. “Donc tout est de ma faute c’est ça ?” Je hausse un sourcil en posant à nouveau mes coudes sur le comptoir pour lui faire face. “T’aurais voulu qu’on fasse un plan à trois avec Jack dans la voiture qui venait te chercher à l’aéroport ? Tu crois qu’il m’aurait préparé le canapé et qu’il nous aurait ramené tous les deux chez lui ?” Il devait venir la chercher, elle n’a pas voulu rester la nuit avec moi dans la ville lumière. “Tu es partie.” Peut-être que si elle n’était pas partie avec lui je n’aurais pas fait le trajet jusqu’à Los Angeles, peut-être que si elle ne l’avait pas choisi lui on ne serait pas dans des situations aussi pitoyables les unes que les autres.

“C’est beau l’institution du mariage.” Ouais bah on tient son compte en banque plein comme on peut. Tu voudrais bien le voir lui dans un mariage. Tu mettrais ta main au feu qu'il ne s'engagerait pas pour les bonnes raisons lui non plus. Parce qu'il irait jamais jusque là juste avec son coeur - il en a pas de coeur de toute manière. Il est plus noir que le tien et c'est bien loin d'être un compliment. “Bien sûr, c’est à cause de moi que t’avais l’air d’une adolescente en pleine crise entre les larmes et les moments d’hystérie parce que t’étais trop trop trop contente qu’on se retrouve en cachette dans mon jardin.” Ta mâchoire se crispe, alors que ton regard lance clairement un projectile dans sa direction. « Va t'faire foutre. » À quel point t'es conne pour toujours te ramasser dans des "relations" avec des connards dans son genre ?

“Donc tout est de ma faute c’est ça ?” Euh, oui, c'est clairement de sa faute. Il t'a rejeté. Il s'attendait à quoi ? Que tu te mettes à genoux pour le supplier ? Non. Il t'a humilié et t'es parti. En même temps, à quoi tu t'attendais vraiment ? “T’aurais voulu qu’on fasse un plan à trois avec Jack dans la voiture qui venait te chercher à l’aéroport ? Tu crois qu’il m’aurait préparé le canapé et qu’il nous aurait ramené tous les deux chez lui ?” Ah, s'il voulait t'horrifier, c'est bien réussi. « T'es dégoûtant. » Ton visage se crispe de dégoût. Tes lèvres miment la surprise de l'entendre oser dire de telles choses. C'est pas très catholique ça de s'envoyer en l'air dans une voiture, encore moins quand ça implique trois personnes. T'es toujours aussi peu à l'aise avec la sexualité, c'est pas un secret pour personne. “Tu es partie.” Et pourquoi tu serais resté ? Il s'attendait à quoi en plein temps des fêtes ? Que tu allais rester à Paris ? Non. Tu voulais rentrer chez toi. Tu voulais rentrer avec lui et il a dit non. « Je t'ai demandé de partir avec moi et t'as dit que t'étais pas du genre à se poser nul part. » Tu t'en souviens comme si c'était hier de cet échange là. Tu te souviens aussi très bien de ce que c'était quand il est revenu monsieur je me pose pas. « Et t'es revenu en couple avec cette garce. À quel point c'est du foutage de gueule ?? » Tu finis par venir t'avancer vers lui en levant la tête pour mieux poser ton regard dans le sien. « Tu vas arrêter de faire ton foutu trouillard et tu vas nous rendre à tous les deux un énorme service en me disant que tu m'aimes pas. » Et il n'y aura plus de zone grise. Tout sera noir et blanc. Ou alors ce sera pire encore.

Je ne m’attendais pas une seule seconde à ce qu’il est en train de se passer. Cette conversation est arrivée sans même qu’on ne s’y attende. Elle ne m’a pas fait venir pour ça, elle voulait me parler de son nouveau mari et trouver un moyen de l’enterrer dans son jardin sans laisser de traces. « Va t'faire foutre. » Je hoche la tête, elle sait que j’ai raison et que c’est elle qui est en tort. Je ne partage pas, et elle avait choisi son musicien avant même de me demander de partir avec elle. On a craqué une fois, et elle n’a jamais voulu que ça arrive plus. Je ne sais pas ce qu’elle veut ni ce qu’elle attend de moi, et elle n’a toujours pas l’air de vouloir s’ouvrir plus que ça. « T'es dégoûtant. » “T’aurais fait quoi alors ? Si j’étais parti avec toi ? Comment tu lui aurais expliqué ça ?” J’attends de savoir, si elle a besoin que je parle c’est la même chose de mon côté.

« Je t'ai demandé de partir avec moi et t'as dit que t'étais pas du genre à se poser nul part. » Ok, elle gagne peut-être un point. Parce qu’à ce moment là on avait mis un point final à notre histoire et que j’avais besoin d’air. Chloe c’est étrange, je n’irai pas jusqu’à dire que c’est une erreur de parcours mais le mot couple a été posé bien trop tôt. On a eu une histoire, mais elle s’est terminée aussi vite qu’elle a commencé. « Et t'es revenu en couple avec cette garce. À quel point c'est du foutage de gueule ?? » “Tu m’en veux ?” Est ce qu’elle est vraiment aussi jalouse que je le pense ? Qu’est ce qu’elle cache ? Si j’enlevais mes œillères je le verrais, mais tant que je n’entendrai pas des mots précis de sa bouche je ne verrai rien. Elle est trop difficile à comprendre la jeune femme. « Tu vas arrêter de faire ton foutu trouillard et tu vas nous rendre à tous les deux un énorme service en me disant que tu m'aimes pas. » Je pince les lèvres. “Pourquoi t’as autant besoin de ça ? Qu’est ce que t’attends ?” Je fronce les sourcils et je continue de la regarder de loin. “J’ai pas envie de dire ça.” Parce que c’est compliqué, parce que ça englobe un tas de choses et parce que ça lui ferait bien trop plaisir que je fasse ce qu’elle me dit.

“T’aurais fait quoi alors ? Si j’étais parti avec toi ? Comment tu lui aurais expliqué ça ?” Quoi il veut un plan détaillé ? T'avais pas de plan. Tu ne savais même pas que tu lui proposerais de rentrer avec toi avant que tu le fasse. Tu avais encore beaucoup de haine envers lui avant d'arriver à Paris. Alors, non. Tu n'avais rien prévu. Tu aurais probablement envoyé un message à Jack pour lui dire de ne pas venir à l'aéroport. Tu aurais géré ça plus tard, c'est tout. « J'en sais rien. Je l'aurais fait, c'est tout. On se devait rien. » Ou peut-être que si. Tout était toujours compliqué avec Jack. À moitié dans le concret, à moitié dans le flou. On est ensemble ou on l'est pas ? C'était compliqué. Ça l'a été jusqu'à la toute fin. Ce serait encore pire avec Jet. Le coeur à ses raisons que la raison ignore apparemment.

“Tu m’en veux ?” « Tu m'as menti. » Alors, oui, tu lui en veux, pour ce que tu considères être son manque d'honnêteté envers toi. Tu es convaincu qu'il n'a pas suivi parce qu'il n'avait que sa Chloe en tête. Et ça ne fait rien (hm), il pouvait juste le dire au lieu d'inventer un truc sur son besoin d'une vie nomade et instable. De toute manière, tu lui as jamais demandé de venir se poser dans ton cocon familial. Tu lui a jamais imposé une vie rangé. T'avais juste besoin qu'il rentre au pays avec toi. Et puis, tu lui as déjà dit que t'allais le buter s'il te mentait. Il faut croire que tes menaces ne lui font ni chaud, ni froid. “Pourquoi t’as autant besoin de ça ? Qu’est ce que t’attends ?” Ça bouille à l'intérieur de toi, ça se bouscule. Putain, y'a pas moyen de le faire parler celui-là ? Et toi alors ? Tu sais pas vraiment pourquoi tu t'attendais à autre chose de toute manière. “J’ai pas envie de dire ça.” Ton regard se pose de nouveau dans celui de Jet avant qu'un long silence s'installe entre vous deux. Il ne veut pas le dire. Peut-être que ça veut tout dire justement. Tu ne le sauras jamais visiblement. Tu soupires doucement alors que tu viens glisser une main sous ton œil qui semble vouloir se remplir d'eau. La fatigue sûrement. La fatigue, l'angoisse et les émotions refoulées depuis trop longtemps. Les médocs et l'alcool. Un joli cocktail explosif à long terme. « J'suis fatigué. » De cette discussion, mais physiquement aussi. Tu avales le reste de ton verre cul sec avant de le reposer bruyamment contre le comptoir. « Tu restes ou tu dois aller chercher Lola ? » que tu lui demandes. Tu ne sais toujours pas où elle est d'ailleurs. Pour une fois, la petite n'a pas été le centre de votre conversation. Peut-être que c'était mieux quand vous ne parliez que d'elle et que vous restiez dans l'inconnu face à la vraie nature de votre relation.