Ma vie est une catastrophe. Rien ne va plus. J'ai l'impression qu'elle em file entre les doigts et que je ne peux plus rien faire. Je n'ai plus la force de rien faire. Le deuxième anniversaire de la mort de mon père, la deuxième années pendant laquelle je n'ai plus marché, mon couple qui vient de se briser en milles morceaux. Daniel, cet enfoiré qui n'a absolument rien fait pour empêcher tout ça, mon frère qui chercher à se faire pardonner, ma cousine qui fait la sourde oreille... j'ai pété un plomb, tout simplement. Je claqué la porte de l'appartement et je suis parti. Tout simplement. J'ai pris le premier bus qui j'ai réussi à choppé. Le bus qui m'emmène à l'aéroport. Là, je me suis retrouvé dans l'avions pour Sydney. Pourquoi Sydney ? Pourquoi retourner dans cette ville où toute la merde avec Daniel a commencé ? Je n'en sais rien. Mais j'ai besoin de changer d'air. J'ai besoin de m'éloigner de cette ville de malheur qu'est Brisbane. Seul. Sans personne pour m'emmerder, sans personne pour m'empêcher de faire ce que je veux faire.
Ça fait maintenant 3 jours que je suis ici, à Sydney et rien ne va. Aucun appel de la part de Madison ou de Daniel, ou d'autres amis. Rien. A croire qu'en disparaissant de la ville, j'ai disparue de leur vie. Je ne vais donc pas leur manquer si je venais réellement à disparaître. J'en ai la certitude maintenant. J'avoue que d'un côté j'attendais un appel. N'importe lequel, de n'importe qui. Juste pour demander de mes nouvelles. Mais non, rien. Rien du tout.
Et c'est comme ça que je me retrouve là, au bord de cette falaise. Le vent souffle fort, ébouriffant mes cheveux qui ont prit pas mal de longueur depuis quelques temps. Je suis au bord du gouffre, littéralement. Si j'avance encore, ne serait-ce qu'un tout petit peu, je tombe. Je volerais pendant quelques secondes, sans doute que perderais connaissance puis je m'écraserais contre les rochets qui sont dans la mer. Ce sera le choc qui me tuera avant que je ne coule et suffoquerais au fond de l'océan. Et si je ne meurt pas sous le choc, je coulerais. Je sentirais mes poumons se remplir d'eau, la mort sera lente et douloureuse et je ne pourrais rien faire. Les vagues projetterons mon corps dans contre les parois pierreuses jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer et étoufferais, tandis que le courant m'emportera plus loin dans l'océan. On pourra retrouver mon fauteuil roulant dans le fond de la mer. Ce sera tout ce qui restera de moi. Et je ne manquerais à personne.
Cette pause de blogging me fait tellement de bien. C'est fou. Personne ne peut s'en imaginer. Ces dernières années, je n'étais axé que sur ce fameux blog. Ce qui est assez normal, étant donné que c'est ma seule et unique source d'argent. Mais ce qu'elle m'en rapporte, c'est hallucinant. Je ne suis pas du genre à démontrer à tous que j'ai de l'argent. Il y a cependant quelques petites exceptions; Le nombre de voyage que je fais par année, la qualité de vie que je mène à l'étranger, mon loft et ma voiture. Et je ne m'en plains pas. En dehors de ça, je suis un jeune homme bien normal, que l'entrée dans la trentaine a frappé de plein fouet. J'ai besoin de stabilité dans ma vie, c'est bien la seule chose qui me manque cruellement. D'où la pause, ces petits voyages tranquilles, un petit billet de temps en temps sur le blog afin de garder mes lecteurs à jour, les promenades en Australie, bref je mène la belle vie. Ça fait déjà quelques jours que je suis à Sydney. J'y suis arrivé en avion, mais un petit roadtrip soudain me tentait. En solo, oui. Lors de mon départ j'ai donc loué une voiture, et je me suis mis en route. En étant sur la pointe de Sydney, je me rallongeais un peu, mais ça en valait clairement le détour.
Je voulais aller à cette fameuse falaise. «The Gap», ils l'appelaient comme ça. Je ne m'y étais jamais rendu, mais elle était célèbre pour de bien tristes raisons. Une falaise à suicide. Environ un par jour, qu'ils disaient. Lorsque j'arriva sur les lieux, je fus complètement abasourdi par le manque de protection très flagrant. Et puis... Oh merde. Oh, merde. Il y a quelqu'un sur le bord. Il faut que j'agisse rapidement. Mais je ne peux pas, je suis complètement figé. Il a clairement besoin d'aide, le pauvre. En chaise roulante, il a l'air complètement déboussolé. Mais bordel, pourquoi j'agis pas? Pourquoi j'en suis incapable. Il est encore à une distance raisonnable du gouffre. J'ai le temps de m'y rendre. Bon allez Hayden, c'est maintenant ou jamais. Vas-y, sinon tu vas le regretter toute ta vie. Je pars donc à courir en sa direction, subitement, en perdant l'équilibre quelques fois, tellement la pression est énorme. Il s'est élancé. Merde. J'ai accéléré, je me suis littéralement défoncé les poumons. Pour finalement pouvoir l'attraper de justesse par sa poignée, en le retenant de toute mes forces. Phew, c'était juste ça alors.
Je ne savais vraiment pas quoi dire, d'un autre côté, je venais de sauver la vie de quelqu'un, littéralement, mais d'un autre, il n'est pas mieux présentement, il se fiche probablement de ma présence. Comment l'aborder, qu'est-ce que je fais, bordel? Un petit coup de roue de plus, et son corps balançait sans le fauteuil. Un seul petit coup. Les possibilités de conversation étaient clairement limitées. J'opta alors pour un petit truc, bien simple.
« Mais qu'est-ce qui te prenait? Si je n'avais pas été là, t'aurais fait quoi? »
Merde, c'est pas du tout ce que je voulais dire. Ah, foutue pression, mais dans quelle merde tu viens de me plonger là...
« Désolé, c'est vraiment pas ce que je voulais dire... Je pense bien que tu es pas dans les meilleures circonstances possible, puis tout ce que je dis c'est ça... Bref, tu veux bien qu'on recule un peu? »
Ce n'était pas vraiment une question. Aussi tôt dit, je le recula moi-même, avec sa chaise roulante, et me rapprocha de ma voiture, en attendant une réponse de sa part.
Dernière édition par Hayden Metzinger le Mar 25 Aoû 2015 - 13:04, édité 3 fois
Un coup de roue. Un petit. Puis un deuxième. Je m'approche un peu plus de la falaise. Ne dit-on pas que, quand on meurt ou qu'on est sur le point de mourir nous voyons défiler notre vie devant nos yeux ? C'est mon cas. Des bribes de mon existence me reviennent soudainement en mémoire. Des souvenirs que je pensais perdu jusque là. Celui de la fois où mon père m'a emmener à la pêche et où la barque à chaviré, que je suis tombé à l'eau et que je me suis presque noyé. Mon fauteuil roule vers le bord et je ne fais rien pour l'arrêter. Je me rappelle de ce moment où j'ai sauté du toit de notre maison parce que je pensais pouvoir voler. La cicatrice à ma cheville droite montre que je n'ai pas réussi mon coup. Et le fauteuil roule, encore et encore. L'incendie, Flocky qui s’enflamme devant moi, mon père qui hurle et finalement, je me rappelle de quelque chose dont je ne me suis jamais rappelé. Le moment où le sol s'est ouvert sous moi. J'ai entendu en craquement sous mes pieds, le sol s'est fissuré à vu d’œil. J'ai encore eu le temps de sauter. Pendant quelques secondes je me suis accroché au bord, mes jambes ballotant dans le vide. Et puis j'ai lâché pris lorsque mon épaule droite à prise feu. Je me sens tomber dans ce trou béant. Je sens le choc qui me traverse quand mon corps s'écrase au sol. J'ai même l'impression de sentir les vertèbres coupé ma moelle épinière en morceaux. Le fauteuil, lui, s'est arrêté. Brusquement.
Retour à la réalité. Je suis face au précipice, je regarde dans le vide et je m’agrippe aux accoudoirs alors que mon fauteuil recule. Automatiquement ? Je ne pense pas. Je sais juste que je m'éloigne du bord. J'ai envie de hurler qu'on me lâche, qu'on me laisse faire ce que je veux faire de ma vie. Mes doigts agrippent mes roues, mais celui qui me tire est plus fort. Et pourtant, dans le fond, je crois bien que c'est ce que je voulais. Que quelqu'un vienne me sauver. Je ne sais pas si je voulais réellement me jeter dans le vide ou si c'était un simple appel à l'aide. Dans tous les cas, sans cet inconnu je n'aurais jamais sut si je voulais mourir ou pas. Je n'aurais tout simplement pas eu le choix.
Lorsqu'il me parle, sa voix me semble venir de loin. Très loin. Je relève un regard totalement troublé sur l'inconnu et essaie de comprendre le sens de ses paroles. Ce que j'aurais fait s'il n'avait pas été là ? Je n'en sais rien. Je serais mort en ce moment même. Ou entrain de mourir. A cette idée je déglutis et sens mes lèvres trembler alors que je retiens tant bien que mal mes larmes. Je sens mes épaules s'affaisser vers l'avant et je ne réagis pas lorsqu'il m'éloigne du bord de la falaise pour m'emmener au niveau de sa voiture. Là je prends plusieurs profondes inspirations et fini par relever le regard sur lui «Mer...- merci ... » soufflais-je d'une voix tremblante avant que mon corps ne soit secouer d'un sanglot. Puis d'un deuxième, un troisième jusqu'à ce que je n'éclate en pleurs devant cet inconnu qui vient littéralement de me sauver la vie.
«Désolé » m'excusais-je entre deux sanglots. Me prenant le visage entre les mains je tente de me calmer mais je n'y arrive pas. Toute la pression accumulée depuis ces dernières semaines retombe d'un coup. Et lorsque je sens les bras de l'inconnu s'enrouler autour de mes épaules, je me laisse aller contre mon sauveur. Le front reposant sur son épaule, je laisse libre cours à mes émotions et pleurs de plus belle. C'est tellement plus fort que moi. Et bizarrement, je ne ressent aucune gêne en ce moment même.
Visiblement, il ne savait pas comment réagir non plus. Ce qui est assez normal étant donné les circonstances. Un petit merci était sorti de sa bouche, mais il avait l'air bien ébranlé, ce qui pouvait aussi très bien se comprendre. Il avait les larmes aux yeux, le pauvre. Il avait commencé à sangloter quelque peu. Je ne savais pas trop quoi faire... La seule chose que je pouvais bien lui apporter, c'était du réconfort et du soutien... Je me pencha, et le serra alors dans mes bras. C'est alors qu'il éclata. Toutes ces larmes cachées au plus profond de lui sont ressorties d'un seul coup. Toutes ces émotions qu'il a du vivre refont surface en même temps. Après les émotions vécues, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre d'autre... En fait je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. C'est comme si je vivais avec lui, en même temps, les émotions qu'il ressentait. Je sentais mon épaule se mouiller de plus en plus, et lui de me dire un petit désolé teinté de désespoir. Je me sentais affreusement mal pour lui, mais il restait tout de même un inconnu. On a l'air d'avoir à peu près le même âge si je me fie à ce que je vois, mais c'est pas mal tout ce que je peux déduire. Il a un accent britannique très prononcé, donc il ne vient clairement pas d'ici. Il me reste un tout petit accent allemand, qui, avec le temps, s'est mélangé avec l'accent australien que j'affectionne tant. J'aimerais tellement en savoir plus sur lui, mais je ne pense vraiment pas que présentement est le bon moment. Je vais garder mes questions pour un peu plus tard. Mais ce qui est sûr, c'est que je ne le laisserai pas seul ici. S'il a besoin d'aide pour se rendre à un endroit, je l'aiderai et ce, avec plaisir. Ça serait contre moi-même de le laisser ici seul. De toute manière, il roulerait jusqu'au bord fort probablement, dès mon départ.
[...]
Finalement, il s'est calmé. Après quasiment une heure de sanglots, de cessement, de reprise, de petits mots bafouillés, je pense qu'il a tout sorti ce qu'il avait à sortir. Une chose n'a toutefois pas changé; je me sens terriblement mal pour lui. Je ne connais rien de sa vie, mais je me dis qu'il n'a pas dû l'avoir eu facile. Je ne veux pas le brusquer, mais tellement de questions me viennent à l'esprit, j'ai de la misère à me contenir. D'un côté je ne veux pas lui faire revivre ses émotions, mais d'un autre, si je veux l'aider, il me faut quand même une base. Son nom, où il habite, est-ce qu'il habite seul ou bien il a de l'aide, des choses comme ça quoi.
Je décida enfin de me lancer, je ne vais cependant pas le brusquer, je vais lui proposer mon aide, pour quoique ce soit, je serai là pour lui. Ça sera un peu ma bonne action, ma contribution à autrui.
« Si tu me permets j'aimerais te poser quelques questions... Rien de bien compliquer, je ne veux en aucun cas de brusquer, mais simplement ton nom, où tu habites, et qu'est-ce que tu faisais aux alentours de Sydney? »
J'ai tant de questions supplémentaires à lui poser, mais elles seront posées en temps et lieux. Il est déjà fragile, et je ne veux surtout pas qu'il pense que je lui veux du mal ou quoique ce soit. Autant aie-je l'air d'un gars hyper confiant, derrière cette fameuse carapace se cache un jeune homme qui doute énormément. Dans ce genre de situation, c'est pire, il faut croire. Malgré que la pression soit retombée, je n'ai aucune idée de ce que ce jeune homme peut bien penser de moi, s'il va m'envoyer paître, ou bien, s'il va bien accepter de me parler.
« Écoute, je pourrai t'aider pour quoique ce soit. Si tu as besoin d'un logis, d'une personne à qui parler, je t'aiderai. Que ce soit dans une autre ville que la mienne, je m'en fous complètement. Ça serait irréel de laisser une personne en détresse sans aucune ressource. Si tu as de la famille, je t'y conduirai avec plaisir, peut importe, sincèrement. »
C'est fou ce que je peux être maladroit dans mes propos. Rien ne fait du sens, ça fait quasiment peur. Cependant, au moins c'était sorti, déjà ça de fait. L'aide est proposée. J'ai tendu la perche, j'attends maintenant simplement qu'il la saisisse.
Ue heure. Voilà le temps que je passe dans ses bras. Une heure de larmes incessantes, des mots bafouiller, des sanglots qui se calment un peu puis reprennent de plus belle. Une heure que cet inconnu me garde contre lui et me rassure. Silencieux. Il ne parle pas, ne me demande rien, ne veut rien savoir. Il reste simplement là, naturel et fait ce qu'il y a de mieux à faire. Je crois que je ne l'en remercierais jamais assez de sa tendresse et ses gestes rassurant. Je mouille son épaule, ignorant tout ce qui nous entoure et me laisse aller contre lui.
Je parviens tout de même à me calmer. Au bout d'une heure, lorsque tout est passé, que la pression est totalement retombée, mes sanglots cessent presque automatiquement. Je prends plusieurs profondes inspirations et me redresse. Levant le regard sur le jeune homme, je le remarque être en proie d'un combat intérieur comme s'il ne savait pas comme réagir en ce moment même. A sa place je serais exactement dans le même cas alors je reste silencieux et patient, jusqu'à ce qu'il prenne la parole. Il veut me poser des questions, mais précise que ce ne sera aucunement des questions personnelles. J'hoche doucement la tête pour lui signifier que oui, j'accepte qu'il me demande des informations. C'est la moindre des choses de lui en fournir, non ?
Ainsi, il souhaite simplement connaître mon prénom, où j'habite et ce que je fais ici, à Sydney. Je prends une profondes inspiration et déglutis doucemente avant de me lancer «Na... Nathan » répondais-je d'une petite voix rauque avant de toussoter légèrement «J'habite à Brisbane mais je suis ici à Syndey p-... parce que j'en pouvais plus de Brisbane ... » reprenais-je sur un ton peu plus assuré « ça fait 3 jours que je suis dans un hôtel au centre ville et je … voilà » je baisse le regard et pince les lèvres.
Il reprends ensuite, me disant qu'il m'aiderait. Peu importe comment ou pourquoi, il sera là. Si c'est pour un logis, il m'hébergera. Si je veux simplement parler, il m'écoutera. Et si je veux retourner chez ma famille, il m'y conduira. Ses paroles me font affreusement chaud au cœur. Je suis d'avis que je ne mérite pas une telle attention, mais je serais profondément idiot de cracher dessus. Je ne peux retenir un énième sanglot. Mais celui-ci ne vient pas de ma peine ou ma détresse, non. Il vient du fait que je sois ému et touché par cette attention que cet homme m'offre.
«Merci » soufflais-je avant de me redresser « Tu … j'accepte toutes tes propositions.» je détourne le regard « J'habitais chez ma cousine, mais elle m'a mise à la porte. J'ai trouvé refuge chez mon copain, mais il … on s'est plus ou moins séparé et maintenant je … je n'ai nulle part où aller...» expliquais-je « Mon frère et moi nous nous sommes violemment engueulé, je ne pense pas qu'il m'hébergerait » je déglutis « mais ma mère habite à Cambridge en Angleterre, je ne pense pas que tu ais les moyens ni même le temps de me conduire là-bas » reprenais-je avec l'ombre d'un sourire qui étire la commissure de mes lèvres. J'espère simplement que je ne vais chambouler quelconques plans de cet inconnu. Sinon je m'en voudrais horriblement.
Malgré le fait que je sois hyper maladroit dans mes paroles, il n'avait pas l'air trop choqué ou brusqué. C'était déjà ça de gagné. J'avais l'air complètement idiot, mais bon... Si je peux venir en aide à quelqu'un en détresse, ça me fait plaisir. Il me dit qu'il s'appelle Nathan, qui est un joli prénom, il faut le dire, et qu'il est à Sydney depuis quelques jours. Il n'en pouvait plus de Brisbane, lieu où il réside normalement. Il me dit que sa mère habite à Cambridge, en Angleterre. Et voilà, son accent n'est pas d'ici, je le savais! Mais un petit quelque chose dans ses yeux me dit qu'il ne veut pas y retourner. Il n'a aucune place où loger, il s'est engueulé avec sa cousine, son frère, et s'est séparé de son copain. Il n'a pas l'air méchant, au contraire. Je pourrais bien l'héberger, à Brisbane. Le temps qu'il se trouve quelque chose de convenable, qu'il se remette de ses émotions. Au moins, je ne serai plus seul.
« Pour les moyens ne t'inquiète pas, je pourrais t'acheter autant de billets d'avion ou de concert que tu voudrais, si tu vois ce que je veux dire. Et puis c'est bête, j'habite aussi à Brisbane, et j'ai énormément de place dans mon loft. »
Je ne veux surtout pas l'effrayer. J'aimerais tellement être précis dans mes paroles, c'est fou... Mais bon, il faut bien faire avec ce que l'on a. Je souhaite à tout prix ne pas sonner prétentieux, mais bon, à force de me connaître si on en vient à habiter en collocation il va bien voir que je ne suis pas vraiment ce type là... Je ne veux que son bien, puis avec l'argent que j'ai, je peux facilement subvenir à ses besoins financiers le temps qu'il s'en remette, s'il veut consulter ou quoique ce soit, je pourrai l'aider à trouver l'aide requise, peut importe. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis déjà attaché à ce Nathan. D'un côté, ça me ressemble, mais d'un autre, ça ne me ressemble pas du tout. Peut-être suis-je en train de découvrir qui je suis réellement, en dessous de cette foutue carapace qui m'empêche de vivre tel que je le veux. Un être bon et charitable, qui n'a pas l'air constamment d'une bitch qui se fou de tout, ou bien du gars prétentieux et narcissique dont il traine la réputation depuis plusieurs années déjà. Non, ce mec, j'en ai marre. Marre de cette caparace, et je peux maintenant remercier ce gars pour m'avoir fait comprendre ça. Je peux désormais m'ouvrir au monde, tel que je suis réellement. J'ai littéralement le sentiment de revivre, de commencer une nouvelle vie. Et tout ça, je le dois à cet inconnu, que j'ai rencontré il y a à peine une heure seulement. C'est fou, peut-être étions-nous destinés à se rencontrer? D'ailleurs, je compte bien le ramener moi-même à Brisbane, histoire de m'assurer que tout soit correct, je vais m'arranger pour qu'il accepte que je l'héberge et tout, même s'il semblait déjà avoir accepter pas mal toutes les propositions que je lui avais faites il y a quelques minutes.
« Bon, tout d'abord, c'est pas vraiment une question, mais bon. Ça te dit un petit roadtrip entre Sydney et Brisbane? Je compte bien t'y ramener et t'héberger. De toute manière, j'avais déjà prévu faire la route en auto et non en avion, donc bon, un peu de compagnie ne me fera pas de mal! Et je vais te parler de deux ou trois idées aussi pendant le trajet, étant donné qu'on aura beaucoup de temps pour se parler et apprendre à mieux se connaître. »
Et c'est vrai que du temps, on en aura en masse. Entre Brisbane et Sydney, plus de 900 kilomètres nous attendent. Étant donné l'heure qu'il est déjà, on va surement s'arrêter en chemin, souper puis se trouver un hôtel, histoire de pas arriver en pleine nuit à Brisbane, et d'être complètement crevés.
Adorable. Voilà ce qu'il est cet homme. Gentil, compréhensif, attachant. Il est un parfait inconnu à mes yeux et pourtant j'ai l'impression de déjà réellement compter pour lui. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Ses gestes sont doux et agréables, ses paroles sensées provoquent en moi une sensation des plus agréables et rallume un tout petit peu la flamme d'espoir qui s'était totalement éteinte depuis que j'ai quitté Brisbane. Méritais-je réellement son attention ? Il aurait très bien put passer à côté de moi et me laisser rouler dans le vide, il n'aurait en aucun cas put être tenu responsable de ma mort. Mais non. Il a choisit de me stopper avant que l'irréparable ne soit commit et rien que pour ça il a mon respect le plus éternel possible.
Je lui répond donc sans détour, lui avouant ne pas du tout savoir où loger. De manière détournée je lui dit que je ne saurais pas comment continuera ma vie. Il me dit avoir assez d'argent pour m'offre tous les billets d'avions -ou même de concert- que je souhaite. Ainsi donc il serait carrément près à me payer un retour à Cambridge ? Ce serait sans doute ce que je ferais en dernier recours, si je ne trouve vraiment aucune autre solution qui me permettrait de rester ici. Lorsqu'il me dit avoir énormément de place dans son Loft, je sais ce qui va venir par la suite : il m'hébergera. Cette idée me remplie d'une joie inouïe. C'est une nouvelle tellement inopinée.
Et en plus il me propose de me ramener lui-même à Brisbane, étant donné qu'il comptait de toute manière y aller en voiture, habitant lui aussi là-bas. Je me passe une main sur le visage et hausse les épaules «Je … je sais pas quoi dire ... » soufflais-je en pinçant les lèvres avant de lever le regard sur le jeune homme « Je …. oui … ?» je regarde vers la voiture et soupire doucement en déglutissant « C'est trop gentil je ...» je baisse le regard «Je ne me mérite tellement pas putain ... » soufflais-je d'une petite voix faible avant de prendre une profonde inspiration « Mais je … oui. Oui je veux bien rentrer avec toi. Si ça ne te dérange pas ...»
Et, alors que je me hisse sur le siège passager, que je plie mon fauteuil, le met en place sur la banquette arrière et que je m'attache, je me rends réellement compte de la bêtise que j'allais faire.
Il avait accepté. Fiou. À un certain moment je n'étais plus trop sûr, mais le pauvre gars ne peut rien faire... Je l'aida donc à se diriger vers la voiture, l'aida à débarquer puis il plia son fauteuil, que je posa sur la banquette arrière. Je m'installa à mon tour sur le siège conducteur, puis démarra la voiture. Je voyais qu'il était quelque peu impressionné. Je dois avouer que j'avais loué une belle voiture, cependant, je voulais qu'il soit à son aise. Car s'il était malaisé dans la voiture, le loft le tuerait probablement. Car oui, c'est luxueux, je l'admets. Je n'aime pas montrer mon argent, mais ça peut transparaître parfois.
« Prêt? » lui demandais-je, en passant au mode reculons. Aussitôt dit aussitôt fait, je démarra et tourna de côté, et me dirigea vers la route. « T'as besoin qu'on passe à l'hôtel chercher tes choses, au fait? » Il me fit signe que oui, un petit oui nerveux. On aurait dit qu'il se sentait presque mal de me demander ça. Mais bon, j'en fis abstraction et me dirigea vers son hôtel en l'écoutant me donner les directions. Une fois arrivés, je lui demanda sa clef, monta en haut chercher ses choses, descenda à la réception afin de remettre la clef et de payer tout surplus qu'il avait pris.
« Et voilà tes choses, j'espère que je n'ai rien oublié!»
Il jeta un petit coup d'oeil vite fait et me dit que tout était correct. Je redémarra la voiture, et me dirigea vers l'autoroute. Une longue route nous attendait, certes en deux parties, mais neuf cent kilomètres ça ne reste pas rien. J'espère seulement qu'il n'a pas le mal de transport, car sinon ça pourrait vite virer à la merde totale et prendre bien plus de temps. Je le voyais dans son visage, il était complètement crevé. En même temps c'est normal, avec toutes les émotions qu'il a dû traverser, je serais probablement dans le même état, voire pire. Il était cerné jusqu'au menton, il avait clairement besoin de repos, ça se voyait très bien. Et vu qu'on avait quand même quelques heures de route avant de s'arrêter pour manger et pour la nuit.
« Tu sais, on a au moins cinq heures de route à faire, tu peux te reposer. T'as l'air complètement crevé. Je te réveillerai quand on va arrêter pour manger et dormir, d'accord? »
Il me fit un petit signe faiblot de la tête, me faisant signe qu'il était d'accord. À peine trois minutes plus tard, il était déjà parti dans ses rêves, alors qu'on sortait de Sydney et on roulait sur l'autouroute. J'alluma la radio, brancha mon téléphone puis metta ma propre musique, à volume bas, histoire de pas réveiller Nathan. Il n'en avait pas spécialement de besoin. Ce n'était que pour me tenir éveillé, car moi aussi j'avais traversé un tas d'émotions ces dernières heures, et c'est exactement pour ça qu'il vallait mieux s'arrêter pour le souper et la nuit. Lorsque je serai tanné de conduire, c'est ce que je ferai, mais j'adore ça, donc ça risque de prendre un petit moment encore. Je profite de la vue océanique, car la route que nous empruntons longe la mer. C'est si beau, l'Australie. Chaque fois que je roule sur le bord de la mer ou que je vais à Gold Coast me fait dorer quelque peu, je tombe encore plus en amour avec cette vue. Rouler dans les terres arides doit être bien moins plaisant, et ce n'est pas pour rien que lorsque je dois emprunter ce chemin, je prends simplement l'avion.
[...]
Il dort si profondément, c'en est presque mignon. Au moins, il ne ronfle pas, car ça deviendrait vite chiant alors. Le soleil commence à baisser assez vite. Je vais bientôt tomber sur les phares de nuit. Mais bon, je ne suis plus vraiment fatigué, mon petit arrêt dans un café sur le bord de la route aura finalement porté fruit. On arrive bientôt à destination je crois bien. En fait, je ne sais pas vraiment, mais je vais m'arrêter dans une petite ville ou un petit village qui a l'air sympathique. À cette heure, il faut simplement espérer que de petits casses-croutes sont encore ouverts. Je n'ai pas envie de haute gastronomie, seulement d'un bon burger maison. Je pris une sortie vers un petit village que j'avais trouvé sur internet, et qui était directement sur la route. Réputé pour être le point d'arrêt de personnes qui roulent en voiture et qui cherchent un hôtel pour la nuit, c'est vers là qu'on allait se diriger. Je réveilla Nathan, qui, de toute manière, commençait déjà à s'agiter, donc c'était une question de minutes s'il allait se réveiller par lui même.
« Hé, Nathan! » dis-je en le brassant un petit peu. « On est arrivés, je nous aie dénichés une chambre sympathique dans un petit hôtel bien. Je commence à avoir franchement faim aussi, ça te tente un petit burger au casse-croûte du coin? »
Dernière édition par Hayden Metzinger le Mar 25 Aoû 2015 - 20:26, édité 1 fois
La voiture démarre et j'observe le précipice par le rétroviseur. Me reculant contre le dossier du siège je soupire doucement. Serais-je réellement mort ? Mais surtout, voulais-je réellement mourir aujourd'hui ? Mourrir pour quelqu'un d'autre, en vaut-il réellement la peine ? Je ferme les yeux, me sentant pris d'une brusque fatigue. Je prends une profonde inspiration et rouvre les yeux, voulant me forcer à rester éveillé, ne serait-ce que par soutient pour mon sauveur. Mais, lorsque celui-ci me dit que je peux sans problème dormir un peu, étant donné que nous avons de longues heures devant nous, je lui souris et hoche la tête. M'installant correctement, je ferme les yeux et tombe bien rapidement dans un profond sommeil.
Le genre de sommeil réparateur, calme et sans rêve. Doux, agréable. Celui qu'on a besoin après avoir passer trois nuits de suite sans réellement dormir. Je sais que j'en profite pleinement, me laissant bercé par les petites secousses de la voiture et par la douce musique qui passe. Je pense que je pourrais dormir des heures et des heures comme ça. Malheureusement, mon corps registre le changement de vitesse de la voiture et je commence tout doucement à revenir à la réalité. Lorsqu'en plus je sens la main du jeune homme se poser sur mon épaule pour me secouer, je rouvre les yeux et reviens totalement sur terre. Soupirant doucement, je me redresse et cligne des yeux avant de me frotter une paupière. M’étirant légèrement, je regarde autour de moi et remarque que nous somme arrêté dans un village.
Je reporte mon attention sur le jeune homme et l'écoute me demander si ça me dit d'aller manger un petit burger au casse-croute du coin. Au mot burger, mon ventre se met à gargouiller bruyamment. Grimaçant je pose une main sur mon nombril puis lève le regard sur le jeune homme « Mon estomac vient de décider pour moi » marmonnais-je avant de me tourner pour récupérer mon fauteuil roulant sur la banquette arrière. Je le déplie puis me hisse tant bien que mal dessus. C'est là que je remarque que je manque sincèrement de force dans les bras. Enfin. Je sors mes jambes de l'habitacle de la voiture et les poses une à une manuellement sur le repose pied avant d'ouvrir les freins du fauteuil et manœuvrer pour pouvoir fermer la porte.
J'attends que l'inconnu ait fermé la voiture à clef puis commence à pousser sur les roues. Mais, en sentant qu'il attrape les poignées de mon fauteuil pour me pousser, je le laisse faire. Pour tout dire, je n'ai pas la force de faire cet effort et, pour une fois, je me laisse bien volontairement pousser. « Dit, tu t'appelles comment toi, d'ailleurs ?» demandais-je en chemin, me tournant à demi vers le jeune homme. Hayden, donc. Je souris doucement, pouvant enfin mettre un nom sur le visage de mon sauveur.
En entrant dans la brasserie, j'aide Hayden pour manœuvrer un peu. Un des serveurs vient à notre rencontre et s'empresse d'enlever une chaise pour que je puisse accèder à la table sans problème. Je le gratifie d'un hochement de tête agrémenté d'un petit sourire puis attrape la carte du menu. La, en lisant les prix, je commence à fouiller mes poches puis grimace «Je … j'ai oublié mes sous dans mon sac qui est dans ta voiture » soupirais-je « Tu me donnes tes clefs pour que je puisse allez les chercher, vite fait ?» demandais-je. Il ne me reste pas grand chose, dix ou vingt dollar, tout au plus, mais ça suffira. Ne serait-ce que pour pouvoir manger.
Lorsqu'il s'apprêta à avancer afin de se diriger vers le restaurant, je me suis empressé de prendre contrôle des poignées, en constatant qu'il manquait cruellement de force. Nous nous dirigeons vers le restaurant, quand une petite question sorti de sa bouche. J'avais complètement zappé que je ne lui avais jamais dit mon nom. Bordel, c'est fou ce que je peux être perdu. Je lui répondis alors, comme quoi mon prénom était Hayden. Il esquissa un petit sourire. Je ne sais pas trop comment l'interpréter. Une fois rendus à l'intérieur, qu'un serveur aie mit de côté une chaise afin qu'on puisse passer librement, on se rends à notre table. Il vient à peine de commencer à regarder le menu qu'il fouilla frénétiquement ses poches. Il m'annonça alors qu'il avait besoin de mes clefs afin d'aller chercher son porte-feuille dans la voiture. Je sors alors ces dernières, et lui tendit, en les reprenant bien en main dès qu'il est venu pour les prendre.
« T'es fou toi. Je vais te le payer, et la nuit à l'hôtel aussi. Avec moi, t'inquiète pas pour l'argent, je n'aime pas dire que j'en ai beaucoup, cependant, si tu as un besoin que ce soit le plus petit, tu me fais signe, et je t'aiderai avec plaisir. »
J'insista encore, puis il céda finalement. C'est un peu ma manière de redonner à autrui, tout ceci. En boni, j'étais en train de développer une amitié assez forte, c'est génial. Il commanda alors, et je fis de même à mon tour et nous parlions en attendant notre souper. Bien qu'il était tard, les serveurs étaient encore super sympathique et nous parlaient même plus étant donné le nombre de clients assez réduit à cette heure. Nous avons donc appris qu'un des serveurs était originaire de Brisbane, mais qu'il a déménagé dans cette petite campagne tout simplement car il avait marre de la grande ville. Peut-être allait-il y retourner un jour, disait-il, mais il avait vraiment l'air d'aimer sa vie ici, et c'est tant mieux pour cela. Un autre nous disa qu'il finissait ses études à distance, afin de devenir psychologue. C'est alors qu'un flash me traversa l'esprit. Je pense bien qu'il en a de besoin, ce Nathan, de scéance chez le psy. Et le meilleur de Brisbane, rien de moins. Je ne sais pas trop comment lui dire, je ne veux pas qu'il soit choqué, qu'il pense que je le trouve fou, alors que c'est tout le contraire. Je ne veux que son bien, je me suis déjà fortement lié d'amitié avec lui, c'est fou...
« Dit, est-ce que t'as déjà consulté un psychologue? » lui demandais-je, pas très subtilement, il faut l'avouer. Il me répondit par l'affirmatif. Bon, c'est déjà ça, il a déjà consulté, donc le fait de consulter encore ne devrait pas lui poser tant de problème. Cependant un doute subsistait dans mon esprit, je ne voulais absolument pas le choquer. Mais bon après tout il n'y a pas mille manières de demander ça, ou plutôt de suggérer. « Écoute, je viens d'avoir un flash en entendant le serveur parler du fait qu'il voulait être psychologue et tout... Je pense sincèrement que ça te ferait du bien d'aller consulter un peu en revenant à Brisbane, histoire de faire le tri dans tout ce qui t'arrives et tout... Et ne t'inquiète pas, côté monétaire, je m'en charge! » Et voilà, c'était déjà ça de fait. Lorsqu'il venit pour me répondre, nos assiètes arrivâmes et il prit une bouchée immédiatement. Je fis de même, étant donné que nous deux étions aussi affamés que des lions. Entre deux bouchées, j'espérais toujours une réponse de sa part.
Je ne veux pas être financièrement dépendant d'une tierce personne. Déjà qu'avec Daniel ce n'était pas trop ça. Il n'avait pas trop les moyens et nous avions un peu de mal à joindre les deux bouts, comme on dit. J'ai, pour ma part, toujours essayé de ne pas trop le sollicité. Je gagne un petit quelque chose avec mon stage, mais ce n'est pas suffisant pour me payer un appartement, par exemple. Mais je me suis toujours débrouiller. Ce n'est donc pas aujourd'hui que ça va changer. Sauf que … eh bien, Hayden ne semble pas l'entendre de la même manière. Après avoir remarqué que j'avais laisser mon argent dans mon sac, je lui demande les clefs de sa voiture pour que je puisse aller les chercher. Chose étonnante : il me tend les clefs. J'hésite un instant puis sourit et le attrape. Ou du moins, tentais-je de ce faire, car au moment où ma main veut se refermer sur les clefs, il range à nouveau en me traitant de fou. J'arque un sourcil.
Il veut me payer la bouffe et l'hôtel ? Je secoue doucement la tête. Même s'il en a les moyens, ça me gêne horriblement. Mais avais-je le choix ? Je ne crois pas. Et ça m'énerve. N'est-ce pas une des raisons pour lesquelles ma relation avec Daniel s'est dégradée autant ? Parce que je ne m'assumais-je ? Que je laissais couler les choses ? Je ne veux pas retomber là-dedans et faire la même bêtise. Je ne veux plus être celui qui se laisse marcher sur les pieds et se laisse tout dire. Mais là, je n'ai très sérieusement pas envie ni même la force de faire ou dire quoique ce soit qui irait à l'encontre de cet homme. J'hoche donc finalement la tête avec un petit sourire, le remerciant doucement.
Je passe la commande puis nous discutons avec les serveurs. Ou plutôt, je laisse hayden discuter avec eux. Restant en retrait, je m'autorise à observer mon sauveur d'un peu plus près. Ses cheveux sont coupés assez cours, recouvrant un peu plus son front. Sa mâchoire carrée, elle, lui donne un air dur, mais ses yeux sont emplie d'une tendresse infinie. La même tendresse que je voyais dans les yeux de Daniel lorsqu'il avait des gestes d'affection à mon égard. Voilà la tendresse que je recherchais en vain chez mon copain. Celle que je n'ai plus retrouvé depuis son incarcération. A cette seule pensée je sens mes boyaux se tordre, alors qu'une profonde tristesse ne menace de me submerger à nouveau. Je suis donc bien content lorsque le serveur arrive nos commandes. En voyant le bon burger bien juteux devant moi, je met rapidement mes pensées noires de côté et l'attrape en main.
Au moment où je veux mordre dedans, Hayden reprends la paroles, me demandant si j'ai déjà consulté un psychologue. Je relève mon regard sur lui et l'observe, hésitant. Quelque part, c'est une question des plus personnelles qu'il me pose là. Mais, il m'a sauvé d'une mort certaine. Je ne crois pas qu'il puisse y avoir des secrets entre nous. Alors, doucement, j'hoche la tête. «Oui... oui il y a deux ans, quand je me suis retrouvé cloué dans ce fauteuil » répondais-je en tapotant un accoudoir de l'engin « J'ai été suivi psychologiquement pendant plusieurs mois afin de pouvoir assimilé et passé outre le traumatisme et tout ça...» je baisse le regard lorsqu'il me dit qu'une fois à Brisbane, il me payerait quelques séance chez le psychologue, pensant que ça ne puisse que me faire du bien.
Je pince les lèvres puis soupire doucement en hochant la tête « ou ...oui tu as raison. Sans doute » soufflais-je en reposant mon burger « Tu sais, ce n'est pas la première fois, ça, ce que … enfin ce qui s'est passé avant. Je … » je déglutis « Quelques mois après m'être réveillé du coma, ce devait être genre 6 mois après les médecins m'ont annoncé que je ne remarcherais plus jamais, j'ai déjà essayé de me prendre la vie » je déglutis en jouant avec une frites « C'est mon frère qui m'a stoppé au dernier moment et je … enfin j'ai été en thérapie continue jusqu'à il y a 3 mois » je lance un rapide coup d’œil à Hayden « Je suis parti de Cambridge il y a 3 mois, suite à l'avis de mon psychologue. Il m'a encouragé à partir pour changer d'air et tout … tu vois ? » je soupire doucement « Donc je crois que je vais de nouveau aller consulter. Ils … enfin les psychologue m'ont beaucoup aidé et je … enfin, voilà » je fini par guider la frite à ma bouche et en mord un morceau « Mais s'il te plait, laisse-moi me débrouiller avec l'argent. Je … je ne veux pas que tu te ruines pour moi alors qu'on ne se connait pas ...».
Nathan avait accepté. J'étais franchement content, car je pensais réellement qu'il en aurait grand besoin. En même temps, il m'avait avoué avoir déjà consulté lorsqu'il s'était ramassé dans son fauteuil roulant, histoire de digérer la nouvelle un peu et tout. Cependant, ce qui m'a le plus choqué, c'est lorsqu'il m'a avoué déjà tenter de se tuer. D'un côté, je ne le connaissais pas du tout quelques heures auparavant, mais d'un autre, il y a un petit quelque chose qui me disait que même avant il ne l'avait pas eu très facile. Juste à en juger par son fauteuil roulant. Ceci dit, je restai bouche-bée par ce qu'il venait de me dire, et je ne savais pas comment réagir. Je restai bien pantois, la bouche grande ouverte, à la recherche de mes mots. Il avait été dans un coma, il avait appris qu'il n'allait plus jamais remarcher. Je n'imagine même pas traverser ça... J'ai eu mon lot de problème, mais comparé à lui, jamais ô grand jamais je ne pourrai me plaindre, ne serais-ce qu'un petit peu. Jusqu'à il y a trois mois, il était en thérapie continue, en Angleterre. Son psychologue lui ayant recommandé d'aller exploser de nouveaux horizons pour se changer les idées, et surtout, changer d'air, il a choisi l'Australie et y est depuis trois mois. Je peux très bien constater par moi-même que ça n'a pas vraiment bien fonctionner.
« Tu sais, je ne suis pas psychologue où rien, mais je pense franchement que parler de tes problèmes maintenant te ferait du bien... Qu'est-ce qui t'es arrivé en Australie, des trucs du genre. Il t'est probablement arrivé des choses positives aussi, tu devrais te concentrer sur celles-ci, aussi peu nombreuses qu'elles soient... »
Les psychologues l'ont bien aidé autrefois, et il ne semblait pas du tout fermé à l'idée d'aller consulter à nouveau. Je pense bien que lui-même s'en rends compte. Il est définitivement plus lucide présentement qu'il ne l'était tout à l'heure. Je devais cependant lui donner quelque chose. Il tenait très fort à ses principes, et me supplia à nouveau de ne pas lui payer ce qu'il avait de besoin. Ça ne m'énervait pas, mais un petit côté de moi était piqué, du fait qu'il refusait que je l'aide financièrement. C'était peut-être égoïste, mais bon.
« Écoute moi bien. » lui dis-je en lui prenant la main, « Je ne veux pas être méchant, ou trop direct, mais laisse moi m'occuper de toi. Je m'en fiche sincèrement que je ne te connaisse pas depuis très longtemps, ce n'est clairement pas l'impression que j'ai. Si tu veux, je peux te montrer mon compte en banque, tu verras et comprendras assez vite que tu ne pourras pas me ruiner facilement. »
Son visage changea immédiatement. Je ne saurai dire si c'était positif ou non. Mais bon, ça m'importait peu, je tenais réellement à l'aider, et j'allais bien le faire, qu'il le veuille ou non. Je n'étais pas au courant de sa situation financière, mais quelque chose me disait que l'argent ne coulait pas à flot. J'allais l'héberger, lui fournir l'aide dont il avait besoin. Il finira bien par l'accepter, je crois bien. Nos burgers étant bien avancés, je me permis de me commander une bière, étant donné que nous allions nous coucher ensuite, et que nous ne reprenions pas la route. Je la dégustai, finis mon burger, et demande l'addition. Avant que Nathan puisse mettre la main dessus, je la pris, et payai pour nous deux, en laissant un généreux pourboire au serveur, qui ma foi, était bien sympathique. Je me levai de la table, et allai l'aider en prenant contrôle de son fauteuil. Encore une fois, il ne s'y opposa pas du tout. Je demandai au serveur si je pouvais laisser ma voiture stationnée dans le stationnement du restaurant, le temps que j'aille reconduire Nathan à l'hôtel juste en face, et il m'assura qu'il n'y avait aucun problème. On traversa la rue, qui était complètement déserte à cette heure, pour se rendre à l'hôtel, dont le parking était bien garni, et je lui dis d'attendre deux petites minutes dans l'entrée. J'allai chercher la voiture et revenai devant. La clef en main, nous sommes montés en haut puis je pris nos bagages en main en redescendant, puis retournai à la chambre. Je me lançai littéralement sur mon lit, complètement crevé. J'aidai Nathan vite fait à s'installer, j'allai prendre une petite douche rapide, me brossa les dents, puis me préparai à me coucher.
« Demain, tu vas vider ton petit coeur de tout ses mauvais sentiments dans la voiture, d'accord? » lui dis-je, avant de m'assoupir.
Manger cette frite m'ouvre réellement l’appétit. Je ne me suis plus nourris correctement depuis plusieurs jours, voire une semaine. Quelque gouté par ci par là, rien de bien consistant. Alors, malgré que je déteste le fait qu'Hayden me paye ce burger, je serais totalement idiot de ne pas l'accepter. Et pourtant, je m'efforce à manger tranquillement, mon estomac n'étant sans doute plus habitué à toute cette graisse, je risque fort de passer une mauvaise nuit si j’engloutis mon sandwich. Ainsi donc, tout en mangeant doucement les frites, je réponds aussi à mon nouvel ami, lui expliquant furtivement que j'ai déjà tenté de me prendre la vie et que j'étais en psychothérapie continue jusqu'à mon arrivé à Brisbane. Apparemment j'étais assez stable psychologiquement pour partir mais surtout que le fait de changer d'air me ferait le plus grand bien.
Hayden me répond que, bien qu'il ne soit pas psychologue, il pense que parler de mes problèmes me ferait le plus grand bien. J'hoche doucement la tête en mordant dans mon hamburger puis le repose, écoutant le jeune homme qui continu en disant que je devrais me concentré sur les bonnes choses qui me sont arrivé ici. Je suis, pourtant, tellement fixé dans mes idées noires que je ne vois absolument rien de positif dans ma vie en ce moment. Ni même avant. Mais ça, il n'a pas besoin de le savoir. J'hoche simplement la tête, silencieux et reprends une bouchée de mon sandwich.
Arrivé à la moitié, je le pose sur l'assiette et me recule contre le dossier de mon fauteuil. Je suis totalement rassasier et je sais que si je prends une dernière bouchée, le hamburger ne restera pas longtemps dans mon estomac. Je repousse donc l'assiette et tends ma main vers mon verre lorsqu'Hayden se penche vers moi. Il attrape ma main dans la sienne et pose son regard sur moi. Le mien, lui, est dirigé vers les doigts qui enserrent les miens. Je sens mon cœur se serrer brusquement en imaginant qu'il s'agisse là de ceux de Daniel. Lui aussi avait cette manie d'entortiller nos doigts lorsque nous étions seul, sur son canapé. Je ferme un instant afin de repousser l'image de mon ex et me concentrer à nouveau sur les paroles de mon ami. Il me dit s'en foutre d'être trop direct car il a juste envie de s'occuper de moi. Il dit même qu'il a l'impression de, justement, bien me connaitre. Et il n'a pas tort. Il vient de me sauver d'une mort certaine, n'est-ce pas suffisant pour nous rapprocher de telle manière que de me dire qu'il s'agisse là d'un ami et non un inconnu ? Sans doute que oui. Je lui souris tendrement et hoche la tête. « Merci Hayden. Ce … c'est super gentil » disais-je doucement «Vraiment »
Nous continuons de parler encore quelque temps de tout et de rien jusqu'à ce que le jeune homme ne se lève pour payer. Je le laisse ensuite me conduire jusqu'à l'hôtel où je l'attends bien sagement le temps qu'il aille déplacer sa voiture. Nous montons ensuite dans notre chambre où je me change pour la nuit. Après m'avoir assister le temps que je me hisse dans le lit et que je mette mes jambes correctement en place, Hayden se couche à son tour et, avant de s'endormir me dit que demains, dans la voiture, je pourrais vider mon cœur. Je ne réponds rien, me contentant de fermer les yeux. Je tombe dans un sommeil agité, pas reposant du tout...
… duquel je me réveil à 3h du matin en nage et en réprimant en cris de terreur en prenant une profonde inspiration comme si je sortais de l'eau. Ma respiration est courte et saccadé, mes jambes horriblement douloureuse. Les douleurs fantômes reviennent bien trop souvent ces derniers temps, mais là, cette nuit, elles sont juste horrible. Des crampes musculaires que je ne sens que trop bien et qui remontent le longs de ma colonne vertébral, s'étendant jusqu'à ma nuque. C'est violent et juste horrible. Les mains crispées sur la couverture, les yeux fermé, j'essaie de faire le moins de bruit possible et souffrir en silence pour ne pas réveiller Hayden qui lui, semble dormir à poing fermés.
Il ne répondit rien, au final. Bon, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre désormais. Allais-je avoir droit à un silence complet demain pendant toute la durée du trajet? J'espérais franchement que non, mais bon, même si j'y avais droit, je le comprendrais bien, de ne pas vraiment vouloir parler. Ma vie a complètement été chamboulée d'un côté et d'un autre, sans arrêt, depuis aujourd'hui. J'ai pourtant l'impression que ça fait des mois que ça dure. Je suis complètement exténué, et tout mes membres sont très lourds. Le sommeil sera réparateur, il fera franchement du bien.
Je me retrouvais dans un paradis. C'était vraisemblablement un rêve, car j'étais bel et bien au courant que j'étais dans une chambre de môtel dans un petit trou perdu sur la côte ouest de l'Australie. J'étais un de ces types qui était pratiquement capable de contrôler ses rêves comme il le voulait, sauf que je m'en rappelais que très rarement. Encore plus que la moyenne des personnes. La seule variable où je n'ai aucun contrôle, c'est le cauchemar ou le rêve total. Je peux contrôler mon cauchemar, contrôler à ma guise mon rêve, mais si c'est un cauchemar, je contrôle les mauvaises actions, et un rêve, les bonnes. C'est franchement bien parfois, mais d'autres, vraiment pas. Ce paradis, c'était la plage. Les Maldives, je pouvais les reconnaître même en rêve, j'ai tellement aimé cet endroit, avec les locaux très accueillants qui me donnait des trucs et astuces pour aller trouver des points que seul eux connaissaient. J'étais à l'un de ces endroits. Mais je n'étais pas seul, cette fois-ci. Un joli jeune homme se trouvait à mes côtés, je ne saurais le reconnaître. Nous avons l'air heureux ensemble, nous nous tenons la main, nous promenons sur la plage, mais son visage est complètement flou. Et je ne peux apparemment pas arranger celà, même si j'aimerais bien. Je ne sentais réellement bien, j'aimais être à ses côtés. Puis tout d'un coup, tout se noircit. De violents orages éclatèrent, je ne pouvais plus rien distinguer autour de moi, cet homme mystérieux n'était plus là, j'étais seul, isolé, sur une île complètement déserte où les orages régnaient jour et nuit. Je m'écroulais pas terre, pendant ce qui me paru une éternité, et me réveilla, dans le lit, dégoulinant de sueurs froides. Bordel, c'était quoi ce merdier? Ça voulait dire quoi tout ça? Que j'allais rencontrer le mec parfait, et que tout à coup, il se révèle être Satan lui-même et qu'il m'envoit sur une île déserte, seul, sans rien? J'avais de la misère à discerner le vrai du faux, c'en était quasiment pathétique. Je regardai mon téléphone cellulaire, il était 2h30 du matin. Ça ne faisait pas une éternité que je dormais, je doute que je me rendormirai de sitôt, mon cerveau pensait clairement tôt.
J'entra dans la salle de bain en faisant le moins de bruit possible afin de ne pas réveiller Nathan, qui avait lair de dormir à poings fermés, quoiqu'un peu crispé. Je ne sais pas à quoi il rêvait, mais ça ne devait pas être génial. Je me suis trempé le visage dans l'eau, pour me rafraîchir un peu, et enlever toute cette foutue sueur qui coulait de partout. Je me trouvais franchement dégueux, mais je ne pouvais pas vraiment prendre de douche, puisque je ne tenais vraiment pas à le réveiller. J'allai me recoucher, et me mit de dos à Nathan, pour éviter que s'il se réveille, qu'il pense qu'il m'aille réveilé ou quelque chose. Un de mes seuls talents était de bien imiter quelqu'un qui dormait. Je ne sais pas pourquoi, mais je le faisais vachement bien.
Le lit de Nathan bougeait de plus en plus à côté de moi, je l'entendais clairement, qui grinçait quelque peu. Il était vraisemblablement très agité. Je ne bougeai cependant pas, en pensant que ce n'était qu'un petit cauchemar. Lorsque j'entendis des petits gémissements, je trouvais ça un peu louche. Ça faisait déjà quelques minutes que ça durait, et ça n'avait pas l'air de s'arranger. Il devait être dans les environs de 3h, je n'avais toujours pas trouvé le sommeil auquel je tenais énormément. Je me levai alors afin de m'assurer si tout était correct, et je découvris un Nathan pratiquement recroquevillé en deux, qui se tenait ardemment les jambes et qui avait clairement l'air de souffrir. Je ne savais vraiment pas quoi faire, à part lui demander si tout allait bien. Il ne répondait pas, bordel, c'est fou, dans les situations de crises, soit je suis complètement lucide, soit je le suis pas du tout. Il n'y a réellement aucun entre deux, je déteste ça. Il réussit de peine et de misère qu'il avait des douleurs fantômes aux jambes. Le fameux syndrôme des gens amputés, c'était bien cela non? Nathan, c'est tout comme s'il l'était, il n'avait aucune sensations dans ses jambes, sauf celles-ci. Ça lui remontait jusque dans le bas du dos, je n'imagine même pas la douleur qu'il vivait présentement, je ne voulais pas vraiment non plus. Je courrai alors dans le corridor du môtel à la recherche d'une machine qui faisait de la glace, mais fut obligé de revenir dans la chambre afin de me mettre un t-shirt et un short et d'aller au dépanneur ouvert 24h en à la droite du môtel. J'achetai vite fait deux sacs de glace et recourru vers la chambre. La dame à la réception devait franchement se demander ce qu'il se passait, car elle monta quelques minutes plus tard à notre chambre, afin de voir si tout était correct. J'avais donné la glace à Nathan, je n'avais aucune idée si ça faisait un effet quelconque, mais il avait l'air quelque peu apaisé. J'allai rassurer la dame en lui disant qu'il avait des douleurs fantômes, et que c'était vraiment terrible, mais qu'il allait s'en remettre. J'en profitai de même pour m'excuser de tout le brouhaha crée. Elle m'assura qu'il n'y avait aucun problème, qu'elle comprenait entièrement, et qu'elle aurait fait la même chose aussi. Je fermai la porte en la remerciant, et me dirigea vers le lit de Nathan. Je m'assis à côté de lui, pendant qu'il restait silencieux, mais toujours autant crispé, pendant de longues minutes, et finis par m'assoupir à ses côtés.
Les douleurs fantômes sont les pires. Je donnerais tant pour sentir mes jambes, mais pas de cette manière là. C'est dans ces moments là que j'ai envie de ne pas avoir de quelconques sensation dans mes jambes. Et le pire dans tout ça ? Je n'ai aucun moyen de stopper ces foutus contractions musculaires qui remontent aujourd'hui jusque dans ma nuque, tétanisant les muscles de mon dos. Penché en avant, respiration courte et saccadée, visage crispé de douleur, mes mains enserre vivement la couverture et j'essaie de simplement souffrir en silence en attendant que ça passe.
Je ne remarque pas qu'Hayden se lève et sorte de la chambre. Je ne prends pas en compte qu'il revient, se change et ressort. Je suis beaucoup trop pris par cette horrible douleur qui ne veut tout simplement pas se calmer. J'essaie de respirer tranquillement, mais rien à faire. Ce n'est que lorsque la porte se referme à nouveau et que je sens du froid se poser sur mes jambes, que je remarque qu'Hayden est réveillé. Je lève le regard emplie de souffrance sur lui puis pince les lèvres et ferme les paupières lorsque les larmes se frayent un chemin pour couler sur mes joues. Je les essuie rapidement mais fini par éclater à nouveau en sanglot. Cette fois-ci, ce n'est pas la douleur psychique qui me fait pleurer, mais bel et bien la douleur physique. Et j'ai honte. Honte de me montrer aussi faible face à Hayden qui n'a rien demandé. Il ne sait d'ailleurs pas comment réagir. Sans doute agit-il par instinct car il finit par tirer la couverture et se couché à côté de moi.
C'est alors que les douleurs commencent à se dissiper. Les crampes se font moindre et je fini par me recoucher. Et lorsque les contractions disparaissent finalement, elles me laissent dans une fatigue sans nom. Je m'endors et dors plutôt paisiblement cette fois-ci. Sans doute est-ce aussi la respiration douce et régulière d'Hayden à mes côtés qui fait que je parviens à me détendre.
Le lendemain arrive bien trop tôt. En me réveillant, le soleil filtre à travers les volets et plonge la chambre dans une agréable luminosité. Je soupire doucement et me tourne et vois Hayden allongé à mes côtés qui m'observe. Je souris faiblement et me redresse puis me passe une main sur le visage « Bonjour » soufflais-je en lançant un coup d’œil sur la montre. Il est 11h. J'arque un sourcil et me dit un instant que ce n'est pas possible. Ça doit faire des semaines voire un moi que je n'ai plus dormis aussi longtemps. Je soupire doucement et grimace en sentant les courbatures qui se propagent le long de ma colonne vertébrale et qui remontent jusqu'à ma nuque. Les relents extrêmement désagréable des fortes crampes de cette nuit.
« désolé, de t'avoir réveillé cette nuit » soufflais-je en me passant une main sur la nuque «Mais...merci pour la glace. Je n'y avais jamais pensé » je rigole doucement puis enlève la couverture et me passe les mains sur les jambes. Plus aucune sensation. Et ça me rassure, quelque part. Je vais juste devoir me battre avec le dos aujourd'hui et sans doute aussi encore le reste de la semaine. Mais peu importe. « On y va ? On pourra manger en route, parce que je t'avoue que moi je n'ai pas très faim là » je lui souris doucement, presque timidement « Mais si tu veux manger, t'hésites pas hein» précisais-je.