Voilà des heures que le lycée avait été plongé dans le noir, dans un chaos total. Eliot avait traversé plus d'épreuves en ce soir de bal de promo qu'en toute sa vie jusqu'alors. La perte de Sawyer, les cadavres trouvés, tout était irréel et effrayant. A tel point qu'Eliot était changé. Il n'avait plus de peur, plus d'angoisses, tout ce qui traversait son esprit était l'envie folle de mettre ce psychopathe derrière les barreaux. Il faudrait qu'il le capture, qu'il trouve un moyen de le piéger, et c'est précisément sur ça qu'il avait travaillé cette dernière demi heure Eliot. Des filets de volley du gymnase il avait fait un filet de capture qu'il s'évertuerait à lancer sur chaque passant de ce couloir pour tenter de le capturer. Côté armes, il avait une batte de baseball qu'il comptait bien utiliser pour assommer sa cible. Sinon, il avait une hache pour se défendre au cas où les choses devaient mal tourner. Oui, Eliot était dans une espèce d'état second, ne se rendait pas compte de ce qu'il était en train d'imaginer comme plan. Il le fallait bien pourtant, pour tout ceux qu'il pourrait sauver ainsi, pour rendre hommage à sa petite amie décédée. Il entendait quelqu'un approcher, se cachait donc derrière l'énorme armoire qui se trouvait là. Et, d'un geste vif, il réussit à jeter le filet sur celui qui venait d'entrer dans les couloirs du sous-sol. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il se rende compte qu'il ne s'agissait pas du tueur, mais d'un lycéen apeuré. Merde, ça va ? Qu'il demandait. Je vais t'aider, attend. Il se mit à l'aider à retirer le filet en essayant de ne pas l'abimer pour une future utilisation. Je vais probablement passer pour un taré, mais j'essaie d'attraper le tueur... Eliot, enchanté, j'suppose.

L’objectif était simple en théorie : maintenant que nous étions armés il fallait qu’on coince ce malade. Enfin ça c’était de la théorie, en pratique c’est plus compliqué. La décision avait été difficile à prendre mais nous avions conclu que la meilleure solution pour avoir plus de chances de le choper c’était de se séparer. C’est en marchant seul dans les couloir en rasant les murs avec la peur au ventre que je commence à me dire que ce n’est pas une bonne idée. C’est donc sans Anwar que j’arpente le lycée à la recherche du tueur ou au moins d’un plan pour le coincer. Je suis terrorisé mais je me dois d’être courageux, pour ceux qui sont tombés à cause du tueur et ceux qui restent à sauver. Je suis profondément en colère contre cet enfoiré et même si j’ai peur il faut que j’aille au bout de mon plan. Et hors de question de le tuer, la mort ce serait trop facile, trop simple. La prison, toute une vie en prison pour ses crimes c’est ce qui me motive à tout faire pour le coincer et le livrer à la police. La colère prend le pas sur la peur et c’est la main serrée sur le scalpel que j’ai trouvé au labo de sciences que je marche. J’enjambe à nouveau des cadavres et j’essaie de ne pas regarder la boucherie qui s’est déroulée dans les différentes salles de classe et couloirs. J’essaie de marcher droit devant moi, de ne pas regarder mais c’est difficile. J’ai peur de voir qu’un des cadavres que j’enjambe est quelqu’un qui m’est cher. Dans tous les cas ce massacre est horrible, je connais tout ces gens -plus ou moins bien- mais et si Sara était parmi ces cadavres ? Elle était présente à la soirée et j’ai peur pour elle. Mon cœur se serre en pensant à ma grande sœur, à la merci de l’assassin, voire peut-être déjà morte. Non il ne faut pas que je regarde qui se trouve dans le bain de sang, ça me rendrait fou et ça me détournerait de mon objectif. De toute façon le lycée est plongé dans la pénombre, ça aide à ne pas voir les visages, c’est un mal pour un bien finalement.

Je ne croise personne et je commence à désespérer, à me dire que tout le monde est mort et que je suis le prochain sur la liste. Mes pas me mènent aux sous-sols, un des rares endroits du lycée que je n’ai pas encore exploré. Je me dis que des élèves se sont peut-être réfugiés là-bas. Alors que je marche dans un des couloirs je tombe dans une embuscade. Quelqu’un me jette quelque chose dessus, je ne réalise pas tout de suite qu’il s’agit d’un filet mais dans ma tête je me dis que c’est fini pour moi. Que le tueur m’a tendu un piège et que c’est ici que ma route s’arrête. Je crie par réflexe « Laissez-moi ! », la détresse peut s’entendre dans ma voix, je ne veux pas mourir. Pas comme ça, pas sans me battre et piégé comme un poisson dans un filet. Alors que je m’attends à être transpercé par une lame à chaque instant une voit me répond « Merde, ça va ? » Alors je ne m’attendais pas à ça. J’essaie de voir le visage de mon non-agresseur et je n’y arrive pas, une chose est sûre ce n’est pas le tueur sinon je serais déjà mort. « Tu m’as fait super peur, j’ai cru que j’allais y rester. » Mon cœur bat la chamade et peine à redescendre. J’essaie de me dégager du filet mais je suis coincé dedans. « Merde je suis coincé. » « Je vais t'aider, attend. » Il m’aide à me dépêtrer du filet tout en douceur en ajoutant « Je vais probablement passer pour un taré, mais j'essaie d'attraper le tueur... Eliot, enchanté, j'suppose » Enfin. C’est le genre de personne que je cherchais dans les couloirs. Je suis courageux mais pas -encore- fou, je savais très bien que je n’aurais pas la carrure pour arrêter un tueur armé jusqu’aux dents tout seul. Quand je suis parti à la recherche du tueur dans l’école j’espérais ne pas tomber tout de suite sur lui mais plutôt trouver d’autres élèves pour me prêter main forte. Seul je n’arriverais à rien, l’union fait la force. Alors Eliot tombe à pic. « Ca tombe bien, c’est justement ce que je voulais faire. Cesar, euh enchanté aussi. Cet salaud doit payer » Nous sommes animés par la même colère et nous avons le même objectif : mettre ce taré en prison, mais pour ça il nous faut un plan solide. J’essaie de comprendre quel est son plan, dont j’ai eu un avant-goût il y a quelques instants. « C’est quoi ton plan ? Le choper avec le filet et attendre la police ? »  Aucun jugement dans ma voix, j’essaie simplement de comprendre. Le filet c’est plutôt efficace, surtout avec l’effet de surprise. Mais il y a quelque chose qui me chagrine, et si le tueur ne venait pas dans le coin ? Nous sommes dans un couloir reculé, pas sûr qu’il vienne par ici. J’ai peur qu’en restant terrés dans ce couloir on n’ait jamais la possibilité de le capturer. « Et s’il ne vient pas par ici on fait quoi ? » J’attends de voir ce qu’il me propose mais il nous faudra soit un appât soit un autre plan pour que ce soit vraiment efficace.

Eliot n'était plus tout à fait lui même. Il supposait que plus personne ne l'était au vu des horreurs dont ils étaient témoins ce soir. Et si sauver la veuve et l'orphelin était quelque chose qui aurait pu lui plaire sur le papier, ce soir la situation était si folle qu'il pourrait le mettre en oeuvre. Il n'avait plus rien à perdre après tout, sa moitié avait déjà été tuée. C'est en essayant de mettre son plan encore bancal à exécution qu'il finit par mettre la main sur un autre lycéen - ou le filet, plutôt. Laissez-moi ! La détresse dans sa voix ne laissait aucun doute sur le fait que le jeune homme n'était pas la cible qu'Eliot visait ce soir. Tu m’as fait super peur, j’ai cru que j’allais y rester. Il ne pouvait que comprendre et se confondait en excuses. Il n'osait pas imaginer sa réaction si c'était lui qui était tombé dans ce filet. Merde je suis coincé. Il s'empressa de venir l'aider, puis de lui expliquer ce qu'il était en train de faire, quitte à passer pour un fou. Ca tombe bien, c’est justement ce que je voulais faire. Cesar, euh enchanté aussi. Cet salaud doit payer. Eliot était loin de se douter avant cette rencontre que d'autres auraient le courage d'essayer de le coincer. Il pensait que les courageux ayant tenté leur chance seraient déjà tous morts, que les autres attendaient la fin de cette folie et le levé du jour dans une planque bien confortable. Il devait se tromper et en était ravi : ils ne seraient pas trop de deux pour se dépêtrer de cette histoire. C’est quoi ton plan ? Le choper avec le filet et attendre la police ? Cesar soulevait un point important : même s'il arrivait à capturer quelqu'un, comment allait-il bien pouvoir le maintenir captif jusqu'à l'arrivée des secours ? Ouais, en gros, quelque chose comme ça. Il admettait bien volontiers avoir été aveuglé par son envie de vengeance au point d'avoir omis quelques détails techniques. Et s’il ne vient pas par ici on fait quoi ? Sur ce point, il pensait avoir un début de solution. Je suis sûr qu'il passe dans les sous sols de temps en temps, je l'y ai déjà vu. Il n'avait pas choisi l'endroit par hasard. Eliot avait eu à faire plusieurs fois au tueur, et il était presque sûr de l'avoir déjà vu sortir de ces couloirs provenant des sous sols. J'ai fait du bruit avant, j'espérait qu'il ait entendu et qu'il soit venu.. mais c'était toi, du coup je suppose qu'il va nous falloir autre chose pour l'attirer ici. Car plusieurs fois au cours de la soirée c'était à cause de bruit qu'il les avait surpris, lui et ses amis. On est deux... alors... l'un de nous devrait essayer de l'attirer ici et l'autre s'occuper de le capturer au filet. Ils étaient visiblement armés tous les deux et se débrouilleraient pour se défendre en cas de besoin, Eliot n'avait aucun doute la dessus. Après tout ils n'avaient pas réellement le choix, et leurs instincts de survie s'étaient bel et bien réveillés depuis le début de la soirée. A moins que t'aies d'autres personnes avec toi ? Plus de bras, ça pourrait aider.

@Eliot Chapman

« Ouais, en gros, quelque chose comme ça. » Je hoche la tête, c’est un plan qui tient la route. « Mmh je vois. » J’en profite pour jeter un coup d’œil sur ce qui est posé à côté de lui : une hache et une batte de baseball. Pas mal du tout. Avec Anwar la chance ne nous avait pas souri et je me suis retrouvé avec un scalpel pour seule arme. C’est mieux que rien mais c’est beaucoup moins efficace que ce qu’Eliot a à sa disposition. Heureusement qu’il a réalisé à temps que je n’étais pas le tueur, j’aurais passé une sale quart d’heure sinon. « Je suis sûr qu'il passe dans les sous sols de temps en temps, je l'y ai déjà vu. » Un frisson me parcourt en repensant au moment où avec Anwar nous avons dû nous cacher pour fuir le tueur qui sortait du gymnase. J’ai cru qu’on allait y passer à ce moment, c’était l’angoisse totale, c’était la première fois que j’avais eu peur de mourir. « Je l’ai croisé tout à l’heure dans les couloirs, il m’a bien fait flipper. » J’écoute Eliot me parler de son plan et surtout m’expliquer pourquoi il a choisi les sous-sols pour tendre son piège. « J'ai fait du bruit avant, j'espérais qu'il ait entendu et qu'il soit venu.. mais c'était toi, du coup je suppose qu'il va nous falloir autre chose pour l'attirer ici. » Il a raison il nous faut quelque chose de plus attirant que de simples bruits, un appât, c’est peut-être ça qu’il nous faut. « On est deux... alors... l'un de nous devrait essayer de l'attirer ici et l'autre s'occuper de le capturer au filet. » Il lit dans mes pensées on dirait, nous sommes sur la même longueur d’ondes. Je suis soulagé d’être tombé sur quelqu’un comme Eliot qui ne se laisse pas submergé par l’émotion, et surtout qui a la même rage que moi pour coincer ce type. « Un appât c’est une bonne idée oui. » La vraie question c’est qui doit se dévouer pour jouer l’appât ? C’est un rôle risqué, il faut courir vite et être courageux. « A moins que t'aies d'autres personnes avec toi ? Plus de bras, ça pourrait aider. » Je soupire en pensant à Anwar. On s’est séparés il y a peu et je me dis que c’était une mauvaise idée. Et s’il était tombé sur le tueur ? Il est seul. On est vraiment cons d’avoir fait ça. « J’étais avec Anwar mais on s’est séparés. Je sais pas du tout par où il est parti. Je crois qu’on va devoir se débrouiller tous les deux. » Il faut qu’on se répartisse intelligemment, c’est lui qui a eu l’idée des filets donc je me dis que ce serait plus logique qu’il s’en occupe. Et moi s’il le faut je peux faire l’appât, ça ne m’enchante pas, j’ai peur mais il faut que quelqu’un se dévoue. On n’a ni le temps ni le luxe d’avoir peur, le courage n’est pas une option ce soir c’est une nécessité si on veut survivre. « Bon t’as l’air de maîtriser le filet alors je pense qu’il vaut mieux que tu … » Alors que je suis en train de lui expliquer que je peux me sacrifier des bruits de pas lourds se font entendre. Je m’arrête en plein milieu de ma phrase « Attends c’est quoi ça ? »

Spoiler:

Eliot avait un plan, les moyens de le réaliser et, maintenant quelqu'un pour l'aider à atteindre son objectif. Tous les éléments étaient désormais réunis pour qu'il soit le héro de cette nuit d'enfer. Mmh je vois. Il n'avait pas l'air si convaincu que ça mais Eliot, lui, était sûr et certain de pouvoir y arriver. D'autant plus qu'il savait que le tueur avait tendance à faire un tour dans les sous sols de temps en temps : c'était le lieu parfait pour le coincer. Je l’ai croisé tout à l’heure dans les couloirs, il m’a bien fait flipper. Qui n'avait pas croisé ce psychopathe ? Il était tellement partout que le joueur de baseball en venait à se demander s'ils n'étaient pas plusieurs.. mais cette pensée lui glaçait le sang, alors il préférait ne pas y songer. Un tueur, un filet, un homme à livrer à la police. S'il avait des coéquipiers, sa tâche serait d'autant plus compliquée. Un appât c’est une bonne idée oui. Mais qui d'eux deux allait s'y coller ? Là était la question. Eliot s'empressait de demander à Cesar s'il n'avait pas un ami dans le coin, histoire d'avoir des bras en plus pour mener à bien leur mission. J’étais avec Anwar mais on s’est séparés. Je sais pas du tout par où il est parti. Je crois qu’on va devoir se débrouiller tous les deux. Il hocha la tête, comprenant bien que de toute manière, ils auraient beau avoir quelqu'un d'autre avec eux, rien ne disait que cette personne serait d'accord pour les suivre dans leur plan quelque peu délirant. A l'instar de Sawyer, une grande partie des lycéens devaient être en train d'essayer de fuir plutôt que de se battre. Deux c'est toujours deux fois plus qu'un. Et jusqu'à preuve du contraire, le tueur était seul. Alors ils avaient le nombre de leur côté, non ? Bon t’as l’air de maîtriser le filet alors je pense qu’il vaut mieux que tu … Alors que Cesar était visiblement en train de se sacrifier pour la cause en se proposant comme appât, il n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'ils furent interrompus. Eliot brandit sa batte de baseball pour se défendre. Attends c’est quoi ça ? Le bruit était à quelques mètres d'eux. Pas le temps de préparer leur piège. Sois prêt, c'est tout proche... C'était en fait un élève visiblement en train de chercher une planque pour se remettre de ses très nombreuses blessures... Merde... ça va ? Eliot cherchait de quoi panser ses blessures mais il devait se rendre à l'évidence, le lycéen était incapable de parler, il tenait à peine sur ses jambes... Il n'avait pas la chance de son côté. La dernière fois que j'ai assisté à une scène comme ça, le tueur était pas loin derrière... Josh en avait payé les conséquences, mais Eliot avait appris une leçon : ce tueur ne lâchait que difficilement une proie qu'il était en train de poursuivre. Il prit le soin d'aider le blessé à s'installer par terre, le dos contre une armoire, avant de se retourner contre Cesar. Ça se trouve, le taré qui lui a fait ça va arriver... prends la hache, on va attendre quelques minutes. Peut-être qu'il aurait servi d'appât à son insu, ils le verraient bien vite. Il se positionnait avec son filet et la batte pas loin pour pouvoir l'attraper rapidement en cas de besoin.

Win : Personne n'arrive au bout de longues minutes mais le lycéen blessé commence à cracher du sang.. il faut le soigner ou il succombera bientôt de ses plaies.

So close : En tendant la hache à Cesar, Eliot la lâche et elle tombe sur le pied de son camarade. Heureusement qu'il est chanceux, elle ne tombe pas du côté tranchant.. mais ses orteils doivent en pâtir malgré tout.

Fail : C'est le tueur qui approche... bonne chance.

« Deux c'est toujours deux fois plus qu'un. » L’union fait la force c’est certain, mais j’ai quand même des doutes. S’il est armé, et vu qu’il a l’air d’être rapide même si on est deux on y passera peut-être. Être deux limite les risques mais ne nous sauvera pas s’il nous attaque pas surprise. « Oui c’est clair, j’espère que ça va pour Anwar… » Je repense à Carla qu’on a laissé seule dans les vestiaires, à côté du cadavre de la première victime de la soirée. Ou à Anwar, je ne sais toujours pas pourquoi on s’est dits que ce serait une bonne idée de se séparer. Tant pis on verra plus tard. Malheureusement la situation est si catastrophique que c’est chacun pour sa peau. On essaie de sauver le plus grand nombre en capturant le tueur pour le livrer à la police -parce que la mort ce serait trop simple comme châtiment- mais s’il nous attaque ce sera chacun pour soi. Nous sommes interrompus par des bruits de pas lourds qui se rapprochent. Un frisson me parcourt quand je comprends que les ennuis approchent, bien qu’ils ne soient jamais très loin. «  Sois prêt, c'est tout proche... » Eliot aussi a bien compris que le danger est imminent mais nos certitudes s’envolent quand c’est finalement un élève que l’on découvre. « Merde…ça va ? » Il est plus que mal en point : des blessures sur tout le corps, beaucoup de sang et un teint livide, pour ne pas dire cadavérique. « Merde merde merde » Je perds un peu mon sang froid contrairement à Eliot qui demande au gars qui vient d’arriver s’il va bien. Je flippe parce que je me dis que ce n’est pas bon signe. Ce qui me soulage c’est que ça ne soit pas Anwar ou quelqu’un que je connais. « La dernière fois que j'ai assisté à une scène comme ça, le tueur était pas loin derrière... » Je regarde le type avec plus d’attention, je doute qu’il ait beaucoup marché avant d’arriver ici. «  Il doit pas être loin, je pense pas qu’il ait marché très longtemps dans cet état. » Je regarde l’élève qui saigne, je ne sais pas quoi faire, on n’a absolument rien pour le soigner, et surtout on n’a pas le temps. Il devra attendre, il tient encore debout donc ça peut encore attendre un petit peu. « Ça se trouve, le taré qui lui a fait ça va arriver... prends la hache, on va attendre quelques minutes. » Une hache, excellent. Enfin c’est très glauque de se réjouir d’avoir une hache à portée de main mais ça sera toujours plus efficace que mon scalpel. Enfin je ne suis pas sûr d’arriver à me servir correctement d’une hache, c’est lourd et difficile à manier. Tant pis, je compte beaucoup sur l’instinct de survie pour savoir m’en servir. J’entends un « boum » je regarde autour de nous et je vois que le type s’est écroulé. Il continue de perdre du sang et je ne supporte pas de voir ça. «  Faut qu’on fasse quelque chose pour lui, on peut pas le laisser comme ça. » Même si j’essayais de me dire que ça pouvait attendre, je ne peux pas me résoudre à le regarder mourir sans rien faire tant que le tueur de vient pas. Et s’il ne venait jamais ? On ne peut pas laisser mourir un innocent. «  Merde comment on fait pour arrêter le saignement ? » Je ne suis pas médecin, Eliot non plus alors on est comme deux cons face à ces blessures. J’essaie de réfléchir mais je n’y arrive pas, je perds patience et je peste.«  Non mais on pourrait pas avoir des cours de premier secours plutôt que des cours inutiles. » Et là l’idée me frappe : un garrot. Je déchire la manche de ma chemise comme je peux et j’essaie de lui faire un garrot au niveau de sa cuisse qui saigne beaucoup. «  Essaie de rester calme, respire ça va aller. » Je crois les doigts pour que ça fonctionne, si ça ne fonctionne pas je ne sais pas ce que je pourrais faire pour lui.

Spoiler:

Oui c’est clair, j’espère que ça va pour Anwar… Eliot aurait espéré pouvoir avoir des gens pour qui s'inquiéter, mais il devait se rendre à l'évidence : Sawyer était morte et il avait déjà croisé plusieurs joueurs de l'équipe de baseball blessés ou morts dans des flaques de sang. Il ne donnait pas cher de la peau de nombre des lycéens présents ce soir. J'espère pour lui. Qu'il se contentait de dire sans afficher plus d'émotions que ça. De toute manière, il n'était pas temps de se montrer sentimental, du bruit provenant du couloir. Merde merde merde. Cesar paniquait et à juste titre. Mais heureusement pour eux - ah bon ? - il s'agissait d'un autre élève.  Il doit pas être loin, je pense pas qu’il ait marché très longtemps dans cet état. Cesar avait totalement raison. Il le savait très bien : vu ses saignements, il n'avait pas pu faire plus de cinquante mètres sans s'effondrer ici. Ce qui était doublement inquiétant : une fois pour lui, une fois pour le tueur qui devait potentiellement le suivre de près. Faut qu’on fasse quelque chose pour lui, on peut pas le laisser comme ça. Il hocha la tête et s'empressait de s'approcher du blessé pour essayer de trouver une solution. Il enlevait sa ceinture pour essayer de faire un garrot autour de son membre coupé mais il avait plusieurs blessures et il lui faudrait beaucoup plus que ça pour le soigner. Merde comment on fait pour arrêter le saignement ? Eliot essayait de mettre en pratique ses connaissances théoriques. Appuie sur ses blessures, faut qu'on essaie de compresser les plaies mais... Dans la panique, Cesar se mettait à critiquer le programme scolaire. Non mais on pourrait pas avoir des cours de premier secours plutôt que des cours inutiles. Eliot avait sans doute plus d'expérience en temps que sportif. Les plaies, les coupures en tout genres ou les ecchymoses étaient son quotidien et il avait appris à faire avec : pas avec d'aussi grosses blessures en revanche. Essaie de rester calme, respire ça va aller. Eliot détournait le regard, n'arrivait pas à voir la scène. Elle était bien trop similaire à celle qu'il avait vécu un peu plus tôt avec sa meilleure amie. Il ne connaissait que trop ce regard que le lycéen avait, le souffle coupé qu'il entendait. C'était la fin. Eliot je crois qu’il est … Mort, oui... Que faire du corps ? Servirait-il d'appât si le tueur arrivait dans le couloir ? Ils le sauraient bien vite, puisque du bruit retentissait à nouveau. Oh merde ça recommence, vite passes moi la hache ! Eliot s'empressait de lui redonner la hache avant d'aller se cacher d'un côté du couloir comme auparavant. Putain.. cache toi en face, vite. De longues secondes passaient avant qu'il n'aperçoive la silhouette qu'il avait déjà trop croisé ce soir. C'est lui ! Qu'il fit comprendre à Cesar qui se trouvait de l'autre côté du couloir en le faisant lire sur ses lèvres.

Win : Le tueur s'approchait après quelques instants et Eliot réussit à lui sauter dessus, l'emballant dans le filet. Avec la chute, le tueur semblait totalement sonné. Merde, merde, merde... On a réussi ? C'était bien beau, mais.. que faire de lui maintenant ? Ils n'avaient pas réussi à appeler les secours, après tout. J'ai une corde cachée derrière l'armoire, essaie de l'attacher ! Au moins, s'ils arrivaient à le tenir loin des autres élèves, il ne risquait plus de tuer qui que ce soit.

So close : Le tueur s'approchait et Eliot réussit à lui sauter dessus, mais même dans le filet, le psychopathe se débattait sans cesse. Cesar aide moi ! Qu'il criait, mettant toute sa force à essayer de contenir le taré qui le tuerait sans doute s'il réussissait à se libérer.

Fail : Oups, Eliot sautait pour se jeter sur le tueur mais il ratait sa cible. Son jeu de filet n'était visiblement pas au point, et le joueur de baseball se retrouvait face au psychopathe qui le menace maintenant. Il esquivait les coups qu'essayait de lui porter le tueur masqué, comptant sur Cesar pour essayer de le sortir de là.

« J'espère pour lui » Eliot a raison on ne peut qu’espérer, on ne peut plus rien pour eux. Nous ne pouvons qu’espérer qu’ils n’aient pas croisé la route du tueur et ce sentiment d’impuissance me ronge. Je n’ai pas le temps de penser davantage à Anwar, Carla ou même à Sara que je n’ai pas croisé de la soirée puisque des bruits se rapprochent. C’est un élève gravement blessé qui se présente. Je suis soulagé de ne pas voir le tueur arriver mais vu l’état dans lequel le malheureux se trouve mon soulagement retombe vite. Il tient à peine debout et il saigne énormément, il n’a pas pu aller très loin dans cet état. L’élève s’effondre peu après être arrivé et je cède un peu à la panique puisqu’il est en train de se vider de son sang et d’agoniser. J’insiste sur le fait que l’on doive l’aider tout de suite même si je sais très bien au fond de moi que c’est inutile il est trop amoché pour qu’on puisse le sauver sans aucun matériel ou connaissances médicales. Je demande de l’aide à Eliot après avoir pesté contre le programme scolaire qui ne nous a jamais formé à des situations pareilles. En même temps comment auraient-ils pu deviner que nous serions piégés dans le lycée avec un tueur ? « Appuie sur ses blessures, faut qu'on essaie de compresser les plaies mais... ». Je m’exécute comme je peux, je déchire un bout de ma chemise pour l’appuyer contre ses blessures. Mais je ne sais même pas par où commencer, le sang gicle de partout, c’est un vrai carnage. J’essaie d’appuyer sur une des blessures, le tissu de ma chemise est très rapidement imbibé de sang et j’ai rapidement du sang partout sur les mains, ce qui me dégoûte au plus haut point. J’essaie de rassurer l’élève même si je sais que c’est peine perdue. Je me tourne vers Eliot pour lui dire qu’il saigne beaucoup trop. « Y a du sang partout je… »  je n’arrive même pas à finir ma phrase parce que l’élève convulse et s’arrête soudainement. Je m’éloigne de l’élève et la voix tremblante je dis à Eliot que je crois qu’il est mort. Enfin je n’arrive même pas à finir ma phrase je suis sous le choc. « Mort, oui... » Merde merde merde. Dans ma tête c’est la panique, on n’a pas réussi à le sauver, il est mort dans mes bras. Des larmes coulent sur mes joues : pourquoi tant de cruauté ? Les bruits se rapprochent à nouveau et cette fois-ci je suis sûr qu’il s’agit du tueur. Je demande à Eliot de me passer la hache, ce qu’il s’empresse de faire avant de se cacher d’un côté du couloir. « Putain.. cache toi en face, vite. » Je me cache du côté opposé du couloir, je serre fort la hache entre mes mains, mon cœur bat très vite et très fort mais j’essaie de garder mon sang froid et de faire preuve de courage. La silhouette apparaît finalement et Eliot me dit silencieusement « C’est lui ! ». Je hoche la tête pour lui dire que j’ai compris et je suis prêt pour lui régler son compte. J’essuie rapidement mes larmes et la colère prend possession de mon corps : on va le choper, pour Riley et toutes les personnes que cet enfoiré a tué. Eliot saute sur le tueur et l’encercle de son filet. C’est bien visé mais le tueur se débat quand même, si on ne le maitrise pas davantage il risque de se libérer et là on sera en danger. « Cesar aide moi ! »

Spoiler:

Le sang, les cris, la peur, la mort. Ils étaient désormais loin de paillettes, des rires et des joies, de l'amour qu'ils auraient dû vivre ce soir. Eliot s'était demandé s'il ne s'était pas cogné la tête pendant un match de baseball ou en tombant à cause de ses piètres pas de danse, et qu'il était alors en train de cauchemarder, coincé dans un univers parallèle ou une telle catastrophe pourrait arriver. Mais il avait beau chercher des signes que rien n'était réel, tout semblait l'être bien trop. La souffrance d'avoir vu des cadavres joncher le sol du lycée était bel et bien présente, l'odeur du sang dans les couloirs aussi, et, pire, la perte de Sawyer. Il aurait aimé pouvoir se réveiller soudainement, la voir à ses côtés dans un lit douillet, retournant à une réalité toute autre et dans laquelle aucun de ces lycéens n'aurait connu l'horreur du chaos. C'était impossible. Il avait dû se rendre compte à l'évidence, Eliot, qu'il était impuissant. Et cette sensation l'avait rendu fou. Pas du genre à laisser les choses se passer sans qu'il n'ait son mot à dire, il avait eu besoin de se lancer dans le plan fou d'essayer d'arrêter ce massacre. Et c'est à cet instant, avec Cesar, qu'il y mettrait fin. D'autres auraient pu douter de leur capacité à stopper un fou furieux meurtrier juste à eux, de la force de leurs bras. Mais ils croyaient en eux, ils n'avaient pas le choix. Surtout après avoir entendu les derniers souffles de l'étudiant qui était venu chercher de l'aide auprès d'eux. Surtout maintenant que d'autres pas provenaient du couloir - ceux du tueur. Tout s'était passé très vite dès l'instant où ce dernier était passé entre Cesar et Eliot, embusqués derrière des meubles dans ce couloir sombre. Si dès sa première tentative Eliot avait géré son filet pour attraper Cesar, ce coup ci, il tombait à côté du tueur et se retrouvait en bien mauvaise posture. Il criait à l'aide, essayant de toutes ses forces d'attraper le tueur et de le maintenir au sol pour réussir à l'immobiliser, mais il était trop fort. Il aurait pu y arriver au terme d'une lutte acharnée, mais c'était sans compter la vive douleur qui traversait maintenant la jambe du brun. Merde ! Il venait de se prendre un coup de hache dans le mollet. Putain ! Rien qui ne lui vaille de perdre sa jambe, mais assez douloureux pour qu'il ne lâche sa prise sur le tueur un instant, déstabilisé. Les insultes fusaient à tout va, le temps semblait s'être arrêté dans cette scène qui aurait pu être tirée tout droit d'un film d'horreur. Fallait-il abandonner ? Sûrement pas. Eliot se jetait de toutes ses forces en avant pour attraper les chevilles du tueur et le faire tomber en avant.

Win : Comme prévu ses mains agrippent les chevilles du tueur qui tombe en avant et se cogne violemment la tête. Il est désormais inconscient, gisant au sol.

So close : Il rate son coup et le tueur s'échappe au détour d'un couloir.

Fail : Il rate son coup. Sauf qu'au lieu de fuir la scène, le tueur décide qu'il en à marre d'essayer de fuir deux adolescents, se retourne et tue Eliot de plusieurs coups de couteau.