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 Chose promise, chose due

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Message(#)Chose promise, chose due EmptyJeu 21 Oct 2021 - 20:41




Chose promise, chose due
Je suis concentré. Bercé par la musique, dont le son, volatile, s'empare de l'espace, autour de moi. Penché au dessus du plan de travail, je tiens d'une main ferme mon couteau, finement aiguisé. Je ne veux pas commettre d'impair. Ce soir, nous mangerons de l'agneau. Pas un doigt. Je ne veux pas terminer aux urgences. Et chambouler ma soirée avec Lincoln.

Profitant de l'absence de Caelan, parti quelques jours à Bali, j'ai proposé au mécanicien de me rejoindre, chez moi, pour partager un repas. Et respecter ma promesse. Tenter de le faire saliver avec une moussaka. J'espère ne pas le décevoir. J'espère ne pas oublier une étape. J'espère ne pas brûler le plat. Je le maîtrise. Parfaitement. Je me mets la pression. Peut-être un peu trop. Parce que c'est lui.

Le plat prend forme. Les étages de la spécialité grecque se montent. Je suis satisfait du résultat. J'ouvre le four, je glisse ma préparation sur la grille, après m'être assuré d'un pré-chauffage optimal. Je ferme la porte. J'observe le thermostat. J'enclenche la puissance souhaitée. Une bonne chose accomplie. Réjoui par le travail rendu, je passe machinalement mon bras sur le front afin d'y éponger les gouttes de sueur qui y perlent. Pendant la cuisson, et avant que le bouclé n'arrive, il est temps pour moi, de me préparer. De me décrasser un peu. Pour être présentable. Et ne pas le faire fuir.

Ayant lavé le cochon, je suis fin prêt à accueillir mon invité. Je trépigne d'impatience. Je regarde sans cesse les aiguilles de l'horloge. La pression monte. Je sais qu'il a repris les cours. Je sais à quelle heure il termine. Il m'a dit vers quelle heure, il finirait par poindre le bout de son nez, la pointe de sa bouclette.

Le délicat fumet de la préparation qui cuit dans le four imprègne la pièce. Je m'en lèche les babines. L'arrivée de Lincoln est imminente. Je dispose sur une table basse quelques gressins, quelques chips, de l'houmous et du guacamole.  La soirée s'annonce sous les meilleurs auspices. Seul l'invité se fait attendre.

Et la sonnerie de la porte d'entrée retentit.

Mon cœur s'emballe, tandis que je m'approche de l'entrée. Je pose avec fébrilité ma main sur la poignée. J'ouvre. Le visage amical de Lincoln apparaît dans mon champ de vision. Je lui souris. « Coucou toi ! » Dis-je en préambule. Avant de me décaler et l'inviter à entrer chez moi. « Ta journée s'est bien passée ? » Je l'invite à retirer sa veste et à pénétrer dans le salon. «  J'ai fait quelque chose de simple, pour l'apéritif... Fais comme chez toi ! » Je me dirige vers le frigo américain, j'ouvre la porte. « Bière ? Pour commencer ? » Je n'attends pas sa réponse pour saisir deux bouteilles et revenir vers lui... « Et avant que tu me poses la question... » J'affiche un air rieur. « Les toilettes, c'est par là ! » Je lui montre du doigt une porte. Avant de lui faire un clin d’œil appuyé.  

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Message(#)Chose promise, chose due EmptyVen 22 Oct 2021 - 6:23


Chose promise, chose due -- @Byron Oberkampf
Retourner sur les bancs d’école après onze ans passés sur le marché du travail n’est pas évident mais ce n’est pas ce qui me préoccupe le plus aujourd’hui. Après quelques mois à apprendre à connaître Byron dans des lieux public, il m’a invité ce soir à aller manger chez lui et je n’ai pas pu faire autrement que de penser à ça toute la journée au point d’avoir mal au ventre et de ne pas réussir à tout manger mon repas ce midi. Je me sens fatigué et stressé, mais malgré ça, j’ai vraiment hâte de passer la soirée avec lui. Après avoir jeté un dernier coup d’œil dans le miroir pour m’assurer que je suis venu à bout de toutes les traces de cambouis sur ma peau, j’enfile mes vêtements puis j’accroche ma serviette sur le crochet pour la faire sécher. En sortant de ma chambre, j’essaie de partir de l’appartement en catimini mais je n’ai même pas le temps de me rendre à la cuisine que j’entends les pas d’Adriel derrière moi. « Tu veux qu’on se commande de la pizz’? » Je secoue négativement la tête en enfilant ma veste. « Je ne mange pas ici ce soir, désolé. » J’essaie de me comporter normalement mais je me sens comme si je venais de me faire prendre la main dans le sac. « Tu vas voir Tessa? » Je secoue une nouvelle fois la tête en lançant un regard furtif vers Adriel. « Non… » Rien qu’en voyant Mayers incliner la tête en plissant les yeux je devine ce qui s’en vient.  « Lincoln Mulligan… » Ce n’est pas la première fois qu’il prononce mon nom complet pour me faire comprendre que ma réponse ne satisfait pas sa curiosité et il devra se contenter du même regard évitant qu’à mon anniversaire en guise de réponse. « Je ne sais pas à quelle heure je vais rentrer, bonne soirée là! » Mal à l’aise, je me dépêche de partir avant qu’il ait le temps de me poser plus de questions.

La route jusqu’à Spring Hill se fait sans embûche mais je me rends compte à mi-chemin que je suis parti tellement vite que j’en ai oublié la boîte de beignes sur le comptoir de la cuisine. « Ah merde! » Je me frappe le front en regardant l’heure sur mon radio, constatant que je n’ai pas le temps de faire demi-tour ou j’arriverai en retard chez Byron. Tant pis, bon appétit Adriel. Je poursuis mon chemin en tapotant nerveusement sur mon volant du bout des doigts au rythme de la musique en espérant faire passer mon envie de fumer. Je réussis, d’ailleurs, et lorsque j’arrive enfin à destination, je prends le temps de replacer doucement quelques-unes de mes bouclettes encore humides en m’observant dans le rétroviseur. Ce n’est qu’après avoir pris une longue inspiration dans l’espoir de maîtriser mon rythme cardiaque que je me dirige vers la porte sur laquelle je toque à trois reprises. « Coucou toi ! » J’essuie discrètement mes mains moites sur mes pantalons en lui adressant un sourire. « Salut! » Je lui fais un petit signe de main discret puis je pénètre dans sa demeure en lissant nerveusement le bas de mon polo. « Ta journée s'est bien passée ? » Je retire mes chaussures et ma veste et je le suis ensuite jusqu’au salon. « Oui, ça va! Je dois m’habituer à ma nouvelle routine, me coucher plus tôt… ça va venir haha. » Au moins je m’entends relativement bien avec les autres étudiants de mon programme, malgré la différence d’âge que nous avons. « Et toi? Tu travaillais aujourd’hui? » Je jette un regard autour de moi avant de rapporter mon attention sur lui. « J'ai fait quelque chose de simple, pour l'apéritif... Fais comme chez toi ! » Timide, je suis lentement Byron tout en gardant une certaine distance avec lui. « Je suis certain que ça va être parfait. Ça sent super bon en tout cas. » dis-je en humant les effluves de son repas. « J’avais acheté des beignes pour le dessert et comme un con, je les ai oubliés à l’appart’… c’est Adriel qui sera content. » Je ris nerveusement en me caressant la nuque. « Bière ? Pour commencer ? » Je hoche la tête et je le remercie en prenant la bière qu’il me tend. « Et avant que tu me poses la question... Les toilettes, c'est par là ! » Je lève les yeux au ciel en pinçant mes lèvres pour ne pas rire. « Pourquoi j’aurais besoin de savoir ça moi? » Je fais l’innocent même si je me doute très bien qu’il fait allusion à mon anniversaire, que ce soit pour le dégât que j’ai fait sur le canapé d’Adriel – et sur lui – ou à côté de sa toilette. « Je n’ai pas l’intention de te vomir dessus, promis. Une fois c’était bien assez… je m’en serais bien passé à vrai dire! » Et lui aussi j’en suis sûr. Je porte ma bière à mes lèvres pour en prendre une gorgée sans le quitter des yeux. Tandis que j’avale ma gorgée, je désigne ses mains d’un mouvement de tête. « La mandoline n’a pas eu raison de toi à ce que je vois? » demandé-je sur un ton moqueur.
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Message(#)Chose promise, chose due EmptySam 23 Oct 2021 - 15:55




Chose promise, chose due
Nous commençons par les banalités. Le déroulé de la journée. Le jeune homme a repris les cours. Après des années passées inséré dans le monde du travail, le voilà revenu sur les bancs de l'école. À vingt-huit ans. Nouvelle organisation, nouveaux horaires. Il plaisante sur ses heures de coucher, à réadapter. « Les réveils sont difficiles ? » Dès qu'il aura des coupelles sous les yeux, il y réfléchira à deux fois, avant de se coucher tard. Il n'a plus quinze ans. Mais vingt-huit. Nous nous dirigeons vers le salon. C'est ici qu'il me demande à son tour, si j'ai travaillé ce jour. « J'étais de service ce midi. Je suis rentré vers 15h. Un petit somme. Et je suis reparti en cuisine. Pour toi ! » Du guacamole et de l'houmous, pour commencer. Puis ma fameuse moussaka, dont les effluves envahissent l'espace. Même Lincoln le reconnaît. Sans avoir eu besoin de le soudoyer. Il m'annonce avoir préparer des beignets. Et les avoir oublié chez lui. La mine grave, je le questionne. « Comment va-t-on faire ? » C'est un drame. Sauf peut-être pour Adriel. Lui pourra s'en remplir plein la panse. Par chance, j'ai de quoi remplacer les beignets. Je vois qu'il se caresse la nuque. Nerveusement. Le moment de lui proposer à boire. J'ouvre le réfrigérateur. Je pose une question rhétorique. J'attrape deux bières. Je lui en tends une. Tout en lui expliquant, de manière amusée, où se situent les toilettes. En cas de problème, comme lors de son anniversaire. Il prend un air innocent. Toutefois, il comprend l'allusion. « Je dis ça, comme ça ! » annonce-je en rigolant. Désormais, je peux rire de ce fameux épisode. Contrairement à lui. Je sens dans l'intonation de sa voix qu'il l'a, encore, en travers de la gorge. Je le vois observer mes mains. Je ris, une nouvelle fois, à sa remarque. « Je l'ai dompté la coquine ! » Je ne veux pas me couper un doigt à chaque fois que je cuisine une moussaka. Afin de l'inviter à s'asseoir, je m'installe sur le canapé. J'attrape un gressin, je le trempe dans le guacamole. Et je lui tends « Tu me diras ce que tu en penses ! » J'observe Lincoln et porte à ma bouche la bouteille de bière. J'en bois une première gorgée. Avant de lui demander. « Alors les cours ça se passe comment ? C'est instructif ? Ça te plaît ? » Ce n'est pas évident, à la trentaine approchante, de se replonger dans les études. Différence de génération et de mentalité avec ses camarades de promotion. « J'espère que tu arriveras à te réveiller demain, pour une frais et dispo, pour tes cours ! » Je ne voudrais pas être le responsable d'un endormissement intempestif en plein cours de mécanique. « Alors ce guacamole, tu le trouves comment ? » l'interroge-je, tout en plongeant à mon tour un gressin dans la mousse verte pimentée. Je la porte à mes lèvres. Je croque avec envie. La saveur est là. Délicieuse. Mais l'opinion qui compte, c'est celle du bouclé. Nul autre, ce soir.

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Message(#)Chose promise, chose due EmptyVen 5 Nov 2021 - 23:49


Chose promise, chose due -- @Byron Oberkampf
« Les réveils sont difficiles ? » Je ne sais pas si le problème est vraiment l’heure à laquelle je me couche - probablement un peu - ou juste que je ne suis plus habitué de passer la journée à me faire bourrer le crâne, mais j’ai bien hâte que ce soit enfin la fin de semaine pour pouvoir me reposer un peu. Je vais devoir travailler si je veux être en mesure de payer ma partie du loyer, mais j’ai au moins pu négocier avec Garry pour ne pas commencer trop tôt. « Ouais, peut-être un peu. » avoué-je en grimaçant, les mains dans les poches de mon pantalon. « Je ne suis pas encore habitué à cette nouvelle routine donc même quand j’essaie de me coucher plus tôt, j’ai le cerveau en alerte et je n’arrive pas à m’endormir. » Et le lendemain matin j’ai du mal à sortir du lit. Tant pis, je carburerai au café le temps que mon horloge interne s’adapte à tous ces changements. « Ça va venir, c’est juste la première semaine, mais disons que je pense que je vais dormir comme un bébé en fin de semaine. » Je ris en le suivant jusqu’au salon. Les effluves du repas qu’il a préparé réveillent mon estomac, tout comme la vue de l’entrée qu’il a posée sur la table du salon. Je me retiens de ne pas me jeter sur le guacamole pour ne pas avoir l’air d’un affamé. Pour patienter, je lui demande s’il a travaillé aujourd’hui. « J'étais de service ce midi. Je suis rentré vers 15h. Un petit somme. Et je suis reparti en cuisine. Pour toi ! » Je lui souris, ça me touche qu’il se soit donné autant de mal pour me faire plaisir. « Je suis chanceux. » D’avoir un chef rien que pour moi pour la soirée. Même si Byron est probablement très bien capable de faire le dessert, je tenais à participer moi aussi. N’ayant pas trop eu le temps de cuisiner avec la reprise des cours et le boulot, je me suis contenté d’acheter des beignes dans une boutique locale, mais je les ai oubliés. « Comment va-t-on faire ? » En réalité, ça n’a pas trop l’air de le déranger. Je hausse les épaules en me pinçant les lèvres. « Il faudra s’en passer, malheureusement. » Quelque chose me dit que ça aurait été de la gourmandise de toute manière, je ne pense pas que j’aurai encore faim après avoir tout mangé ce qu’il a préparé.

Avec les mois qui se sont écoulés - surtout le fait que Byron a depuis accepté de me revoir -, j’arrive à prendre les allusions à l’épisode vomi de mon anniversaire avec un peu plus de légèreté. Je n’en suis toujours pas fier, personne de sain d’esprit ne le serait, mais je n’ai plus envie de disparaître à travers le plancher. « Je dis ça, comme ça ! » Je fais mine d’être fâché en le fusillant du regard lorsqu’il rit. « Attends que je trouve une raison de me moquer de toi moi aussi! » le menacé-je en riant. Il ne perd rien pour attendre! La vengeance est un plat qui se mange froid. En attendant, je n’ai pas matière à me moquer de lui comme il semble avoir réussi à esquiver les lames tranchantes de la mandoline. « Je l'ai dompté la coquine ! » Bière à la main, je le suis jusqu’au canapé et je prends place à côté de lui. « Tu me diras ce que tu en penses ! » J’attrape le gressin qu’il me donne et j’en prends une première bouchée. « Alors les cours ça se passe comment ? C'est instructif ? Ça te plaît ? » Je place une main devant ma bouche le temps de terminer ma bouchée. « C’est vraiment cool parce que ce n’est pas que de la théorie toute la journée. Il y a un garage à l’école alors on peut vraiment toucher aux pièces et tout. Ça me plait bien! Ça fait un peu bizarre d’être dans les plus vieux de la cohorte cela dit. » réponds-je avant d’engloutir la deuxième moitié du gressin. « J'espère que tu arriveras à te réveiller demain, pour une frais et dispo, pour tes cours ! » Je lui souris en haussant une épaule. « Au pire je vais boire beaucoup de café. » En attendant j’ai bien l’intention de profiter de cette soirée avec lui, de me changer un peu les idées. « Alors ce guacamole, tu le trouves comment ? » Je hoche vivement la tête en tendant le bras pour prendre un deuxième gressin garni de guacamole. « Excellent. » Je le porte à mes lèvres pour le manger avec appétit. « Et toi, tu dois te lever tôt demain matin? » demandé-je curieusement, peu pressé que la soirée se termine déjà pour qu’on retourne à nos obligations. « En tout cas c’est joli chez toi. » dis-je en regardant autour de nous avant de prendre une gorgée de bière. Je rapporte ensuite mon attention sur Byron pour lui adresser un petit sourire timide. À part les effluves du repas, ce sont aussi celles de son parfum qui parviennent à mes narines et qui me donnent envie de me rapprocher de lui. Malgré ça, je demeure immobile, déjà intimidé par notre proximité sur le canapé. Pourtant, je sais que ce serait le moment idéal considérant que nous sommes pour une fois seuls, mais je détourne plutôt le regard pour goûter cette fois-ci à son houmous, pas encore prêt à faire un pas dans sa direction. « Ça aussi c’est super bon, le repas sera une tuerie je le sens. » Entre deux bouchées, je pose mon regard sur lui. « Tu as besoin d’aide avec quelque chose dans la cuisine? »
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Message(#)Chose promise, chose due EmptyLun 8 Nov 2021 - 11:24




Chose promise, chose due
« Si tu es épuisé ton cerveau n'en a cure qu'il soit tôt. Il faut juste de conditionner. Modifier, petit à petit, tes horaires de coucher ! » Le jeune homme a un autre plan. Tout aussi efficace. Se rattraper les samedis et les dimanches. Il sourit tandis que je l'entraîne vers le salon où, sur une table basse, j'ai déjà disposé l'apéritif. D'un geste de la main, je l'invite à s'asseoir, avant de lui résumer ma journée. Et de lui avouer que je me suis mis aux fourneaux pour lui. Pour accomplir ma part du contrat. Ma promesse. Il est reconnaissant. Il se considère chanceux. Avec un petit sourire aux lèvres, un étincelle dans les yeux, je le mets en garde « Attends, avant de crier victoire » Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Il n'est pas certain que le menu soit à la hauteur de ses attentes. Ce qui est certain c'est que nous n'avons pas de dessert. Le bouclé a oublié les délices sucrés chez lui. Je prends un air contrit. Je le questionne. Il ne le sait pas mais, tout cuisinier qui se respecte, a toujours un solution. Je me délecte de le voir hausser les épaules, se pincer les lèvres. En faute. « On se trouvera bien autre chose à se mettre sous la dent ! » Dis-je amusé, en lui faisant un clin d’œil.

Sans attendre une quelconque réponse de sa part, je cherche deux bière dans le réfrigérateur. Je lui tends l'une d'elle. Amusé, je lui montre où se situe les toilettes. Il reste relativement maître de ses émotions. Il ne rougit pas de manière intempestive. De l'eau à couler sous les ponts depuis l'épisode fâcheux de son anniversaire. Autant en rire. Il me menace de trouver un angle pour se moquer. Mais pour l'heure, il n'a pas matière. J'ai maîtrisé la situation. J'ai maîtrisé les lames tranchantes de la mandoline. Je n'ai pas de poupées aux doigts. Tant mieux. Tandis qu'il s'est installé, je pose mon séant à côté de lui et l'invite à goûter l'apéritif. Avant de m’intéresser à sa vie estudiantine. Je suis soulagé d'apprendre qu'il ne suit pas uniquement des cours théoriques. À côté de cela, il y a de la mise en pratique. Grâce au garage de l'école. Je ris à sa remarque sur le décalage d'âge avec ses camarades de promotion. « C'est vrai que tu as des cheveux blancs, là » Je commence à toucher sa chevelure « Là et là ! » Je me décale, m'éloigne un peu de lui, pour prendre du recul. Et l'observer avec minutie. « Et tu es affreusement ridé ! » Je pose ma main gauche sur ma bouche et prend un air faussement choqué... « Tu es définitivement vieux ! » Affectueusement, je lui octroie une petite tape sur la joue, avant de prendre une gorgée de bière et de poursuivre, naturellement, comme si de rien n'était. « Avec le garage à l'école, tu dois être sérieusement avantagé par rapport à tes petits camarades. Tu as déjà eu les mains dans le cambouis ! ». Autant qu'il profite de son expérience. Je m'enquis ensuite des difficultés qu'il pourrait éprouver le lendemain matin pour se réveiller, si la soirée se prolonge tard dans la nuit. Il pourra compte sur son ami le café. « Saches que j'ai une cafetière de compétition ! » Jacob m'a laissé une machine à café qui moud les grains de café à la perfection. Je crois que je n'ai jamais bu d'aussi bons cafés que depuis que je suis ici. Nous n'en sommes pas à la saveur exquise du café matinal, plutôt à l'apéritif. Je tente de savoir si mon guacamole sied à ses papilles gustatives. Il me rassure. « Ravi qu'il te plaise ! » tandis que j'en savoure une copieuse portion. Avant de répondre à sa question. « Levé à sept ou huit heures afin d'être au restaurant pour dix heures et préparer le service du midi ! » Nous avons largement le temps de profiter l'un de l'autre. Je suis alors surpris par son compliment sur mon intérieur. « Merci, mais je n'y suis absolument pour rien. C'est la maison de mon frère. Je n'ai pas touché à la décoration depuis mon arrivée ! » En même temps, la maison reflète les tendances actuelles. Jacob et Olivia ont beaucoup de goût. Pour l'instant, je n'ai pas jugé utile de changer quoique ce soit.  Je tâche simplement à m'habituer à ce nouveau cadre de vie.

C'est alors que je le vois se laisser tenter par l'houmous. Il semble autant l'apprécier que le guacamole. J'en suis satisfait. Je réponds à son compliment par un simple sourire. Inutile de parasiter l'instant par des paroles convenues. Je bois une nouvelle gorgée de bière avant de prendre de l'élan pour me lever. Je pose, délibérément ou pas, une main sur sa cuisse. Comprenant que quelque chose se trame, Lincoln me demande s'il peut m'apporter son aide. « Non non ! Reste tranquille ! Je dois juste sortir la moussaka du four. Pour ne pas qu'elle brûle et qu'elle refroidisse un peu, avant que nous passions à table ! ». Je me dirige vers la cuisine, j'attrape une manique. J'ouvre le four. Un halo de chaleur m'entoure. L'odeur succulente du plat m'entoure. Cuisson parfaite. J'attrape l’extrémité du plat et, habillement, je le pose sur le plan de travail. J'observe rapidement le dessus. Doré et gratiné. Absolument parfait. Avant de retourner auprès de Lincoln, j'ouvre à nouveau le frigo et attrape deux nouvelles bières afin d'éviter que nous soyons à sec. Avec les deux bières dans les mains, je retourne m'asseoir près de lui. « Tiens champion ! ». J'attrape le décapsuleur et fais sauter la capsule. Je lui pose sur la table avant de me servir de l'houmous. Il est excellent. Mais je trouve qu'il manque un petit quelque chose. « La prochaine fois, j'ajouterais un brin de piment pour le relever un peu plus ! » Je regarde avant d'ajouter. « Je ne voulais pas trop en mettre, pour éviter que cela emporte la gueule ! » Silence. « Ça aurait été dommage de ne plus rien sentir après ! » Et de ne pas pouvoir savourer la moussaka. « Mais ça va, pour l'instant, tu n'es pas déçu ? » Demande-je en plongeant mon regard dans le sien.

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Message(#)Chose promise, chose due EmptySam 20 Nov 2021 - 0:21


Chose promise, chose due -- @Byron Oberkampf
« Si tu es épuisé ton cerveau n'en a cure qu'il soit tôt. Il faut juste de conditionner. Modifier, petit à petit, tes horaires de coucher ! » Il a raison, je sais que si je modifie peu à peu mon horaire de couché, j’arriverai bien assez tôt à avoir un horaire de sommeil qui a de l’allure. Pour le moment, ça ne m’inquiète pas trop à long terme, je me doutais bien que la première semaine allait être plus difficile à ce niveau comme chaque fois que je commence un nouvel emploi. Je me reposerai en fin de semaine tout en me couchant à des heures décentes afin de partir du bon pied lundi prochain. « C’est trop tard pour cette semaine, ça devrait aller mieux la semaine prochaine. » Même si je suis fatigué, pas question de manquer l’occasion d’enfin goûter à un de ses plats. Qui plus est, mon estomac gargouille comme s’il s’agissait de la troisième guerre mondiale. « Attends, avant de crier victoire. » Je ne suis pas vraiment inquiet pour le repas de ce soir avec toute l’expérience que Byron a dans le domaine. « Je suis quand même chanceux que tu aies passé autant de temps en cuisine juste pour moi. Que ce soit mangeable ou pas. » Je ris en portant ma bière à mes lèvres sans le quitter des yeux. Je serais mal placé de juger son plat alors que j’ai oublié le mien sur le comptoir de la cuisine. « On se trouvera bien autre chose à se mettre sous la dent ! » La réaction de Byron laisse présager qu’il a une idée en tête, ce qui pique ma curiosité. Je fronce les sourcils en inclinant légèrement la tête. « Tu penses à quoi? » J’espère que ce n’est pas parce qu’il s’attendait à ce que j’oublie le dessert qu’il a pensé à un plan B.

Pour le moment, le sujet de conversation tourne autour de mon retour à l’école, une grosse étape pour moi après 11 ans à me questionner sur ce que je souhaite faire de ma vie. En plus de devoir m’habituer à un nouvel horaire de travail, je dois consolider l’école avec le travail en plus de trouver un peu de temps pour un peu de vie sociale. Tout un ajustement à mon âge, mais pour le moment je suis bien motivé à réussir mes études. Reste à voir si je serai autant motivé dans quelques mois avec les factures qui s’empilent. Des fois, je regrette d’avoir pris le parcours que j’ai pris, étudier en habitant chez mes parents sans factures à payer aurait été beaucoup plus facile qu’aujourd’hui. « C'est vrai que tu as des cheveux blancs, là. Là et là ! » J’agite vivement la tête en riant pour échapper à sa main pour ne pas lui donner raison. « Même pas vrai! » Je profite de cette courte trêve pour prendre une gorgée de ma bière en le fusillant du regard, faisant mine d’être vexé par ses paroles alors que je ne lui en veux pas du tout. « Et tu es affreusement ridé ! » Je claque de la langue en levant les yeux au ciel. « Ça c’est la fatigue! » Je recommence à rire en secouant négativement la tête. « Tu es définitivement vieux ! » Je pose un regard réprobateur sur lui, mais je n’ai pas le temps de lui répondre qu’il me déconcentre en tapant l’une de mes joues avant de poursuivre. Tandis que je l’écoute, je me caresse doucement la joue du bout des doigts. « Avec le garage à l'école, tu dois être sérieusement avantagé par rapport à tes petits camarades. Tu as déjà eu les mains dans le cambouis ! » Ce n’est pas faux, bien que ce ne soit pas une compétition entre eux et moi. Ce n’est pas parce qu’ils réussissent leurs cours que ça m’empêchera d’obtenir mon diplôme à mon tour. « C’est certain que j’ai plus d’expérience que la plupart, en effet. Mais pour revenir à ce que tu disais… » Je laisse un suspense en humectant mes lèvres, une lueur espiègle dans le regard. « Considérant que t’es plus vieux que moi, ça fait de toi le Père Fouras? » demandé-je en battant des cils d’un air innocent.

« Saches que j'ai une cafetière de compétition ! » S’il cherche des arguments pour que je ne retourne pas trop vite chez moi ce soir, il ne lui en faudra pas beaucoup plus que ça pour me convaincre. Tant qu’à retourner à l’appartement et à subir la suite de l’interrogatoire de tantôt si Adriel est encore debout, aussi bien rester et profiter du maximum de temps que je peux passer en compagnie du brun, même si ça implique de somnoler toute la journée sur mon pupitre demain. « Tu mes crées des attentes là. » Pas question de retourner chez moi sans avoir goûté à son café! Tant de choses à goûter, mes papilles gustatives se régalent. « Ravi qu'il te plaise ! » Je lui souris avant de lui demander si lui aussi il doit se lever tôt de main, attendant patiemment sa réponse en goûtant une fois de plus à son guacamole. « Levé à sept ou huit heures afin d'être au restaurant pour dix heures et préparer le service du midi ! » Je suis curieux de savoir ce qu’il peut bien faire pendant tout ce temps, j’ai tendance à rester au lit jusqu’à la dernière minute, prenant seulement le temps de me prendre quelque chose à manger de rapide et de me faire un café. « Le restaurant est bien loin de chez toi? Qu’est-ce que tu fais pendant tout ce temps libre? » La maison dans laquelle nous nous trouvons est assez luxueuse et je le compliment sur la décoration. « Merci, mais je n'y suis absolument pour rien. C'est la maison de mon frère. Je n'ai pas touché à la décoration depuis mon arrivée ! » Je hoche la tête en guise de réponse avant de me perdre un instant dans mes pensées alors que j’hésite à me rapprocher de lui. Mais ma gêne prend le dessus sur mon envie et je détourne plutôt la tête pour goûter à son houmous et le complimenter.

Timide, je me concentre sur ma bière qui se vide à une vitesse phénoménale. Byron doit le remarquer parce qu’il se lève en s’aidant de ma cuisse pour se donner un élan. Le geste est peut-être anodin, mais il suffit à faire accélérer mon rythme cardiaque tandis que je pose les yeux sur ma cuisse sur laquelle je peux encore sentir la chaleur de sa main. « Non non ! Reste tranquille ! Je dois juste sortir la moussaka du four. Pour ne pas qu'elle brûle et qu'elle refroidisse un peu, avant que nous passions à table ! » Je hoche la tête sans rien dire tout en l’observant s’éloigner vers la cuisine. Je profite de ce petit moment de solitude pour prendre une grande inspiration et essuyer mes mains moites sur mes pantalons pour me calmer. Lorsque j’aperçois de nouveau Byron dans mon champ de vision, je lui adresse un sourire sa bouger. « Tiens champion ! » Je pose ma bouteille vitre sur la table pour la troquer pour celle qu’il vient tout juste d’apporter. « Merci. » Mon ventre se met à gargouiller lorsque l’odeur du repas qui se fait plus intense entre en contact avec mes narines. « La prochaine fois, j'ajouterais un brin de piment pour le relever un peu plus ! Je ne voulais pas trop en mettre, pour éviter que cela emporte la gueule ! Ça aurait été dommage de ne plus rien sentir après ! » Je hausse une épaule. « Je le trouve très bon en tout cas! Mais j’avoue que ça doit être bon avec du piment aussi. Tant que tu as de la crème glacée après pour l’après. » Je ris en grimaçant. « Mais ça va, pour l'instant, tu n'es pas déçu ? » Je secoue la tête en me mordillant la lèvre inférieure, intimidé par son regard qui me fait de l’effet.  « Déçu? Non pas du tout. C’est très bon. » Je prends un autre gressin garni de houmous comme pour prouver mes paroles. « Et toi… satisfait de ton repas jusqu’à maintenant? » Je ne sais pas s’il se met autant de pression que moi lorsqu’il reçoit des invités. Peut-être que non considérant son expérience. « Il faut laisser reposer combien de temps? » demandé-je d’une voix douce dans l’espoir de retrouver un peu de mon courage d’ici ce temps-là. « Pas que je suis impatient hein… c’est vraiment pas ça… » Je baisse timidement les yeux sur ma bière posée sur mes cuisses. Je me sens bête d’être incapable de faire comme à mon anniversaire, une initiative qui avait été payante pour moi. Pour l’instant, je me contente d’écarter légèrement mes cuisses pour appuyer mon genou contre le sien sans oser le regarder.
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Message(#)Chose promise, chose due EmptySam 20 Nov 2021 - 12:55




Chose promise, chose due
Tandis qu'il m'annonce avoir oublié le dessert, je le rassure. Chez moi, je trouve toujours quelque chose à concocter en cas de manquement. Mon frigo est plein de bonnes choses pour faire saliver les papilles. À moins que nous ne prenions pas de dessert. Se sustenter l'un de l'autre est suffisant, pour finir le repas en beauté. Mon clin d’œil l'interroge. Il perçoit que j'ai une idée derrière la tête. Et quelle idée. Je préfère noyer le poisson. « Tu le sauras en temps voulu. Chez un cuisinier, il y a toujours moyen de moyenner ! » J'affiche un sourire resplendissant.

La conversation suit son cours. Et je trouve un nouvel angle d'attaque pour le taquiner. La différence d'âge qu'il peut avoir avec ses camarades de promotion. Je m'engouffre dans la brèche. Je décèle ici ou là, sur sa tignasse, quelques cheveux blancs. Rien d'extraordinaire. Simplement les premiers affres du temps. Il se rebelle. Il ne me croit pas. Je l'observe de mes grands yeux bleus, avec un air malicieux. Avant d'en rajouter un couche. Sur les rides. Pour lesquelles, il a une parade toute trouvé. La fatigue. Du tac au tac, je lui rétorque : « Je ne te parle pas des poches sous les yeux ! » Avant de conclure mes propos et de lui donner une affectueuse tape sur la joue. Je reprends le fils de la discussion. Je relève que, compte tenu de son expérience professionnelle, le jeune homme doit être avantagé. Il me confirme la chose. Avant de revenir à la charge. Il ne lâche pas facilement le morceau. J'aime. Je plonge mon regard dans le sien. Je sens qu'il se prépare à lâcher une punchline. J'attends. Il laisse planer le doute. Avant de dire ce qu'il lui vient par la tête. Je n'aime pas beaucoup son attitude. Son battement de cils est désobligeant. J'ouvre la bouche. Choqué. Avant de demander. « Le père Fouras, c'est qui ? » Un vieux débris probablement. Il a une référence que je n'ai pas.

Redoutant qu'il ne tienne pas la distance s'il veille tard, je lui signale que ma cafetière fait un excellent café. Un moyen détourné de lui proposer de rester dormir ici. Caelan absent, j'ai la maison pour moi tout seul. Autant en profiter pour qu'il découche. « C'est la machine la professionnelle. Pas moi. J'ai juste a appuyé sur un bouton. Rien de plus ! » Je ne veux pas qu'il s'imagine des choses. Pour rien. Avant de poser une question innocente. « Dois-je en conclure que tu acceptes de dormir ici ce soir ? » Je plonge mon regard dans le sien. En quête de réponse.

Il semble surpris lorsque je lui annonce me lever entre sept et huit heures pour me rendre au travail. « Mon travail n'est pas si loin. Mais je n'aime pas être pris de court. J'aime avoir le temps de me préparer. J'aime prendre le temps de boire mon café. Et il faut que je promène Diablo aussi ! » Je saisis ma bière, la porte à mes lèvres et en bois une gorgée. « Au moins, je n'arrive pas au travail ensommeillé ! » Alors que nous parlons décoration, que je lui annonce que la maison appartient à mon frère et que la décoration reflète ses goûts, je sens Lincoln perdu dans ses pensées, à observer la bouteille de bière avant de détourner son regard et savourer l'houmous qui se présente à lui. Curieux d'avoir sa réaction, je n'en oublie pas la moussaka qui finit de cuire dans le four. Après lui avoir fait miroiter des monts et merveilles, je ne veux surtout pas que tout finisse à la poubelle... Brûlé ! J'observe mon invité. Je remarque que sa bouteille de bière est vide. Je vais pouvoir rentabiliser mon déplacement. Afin de me redresser j'appuie fermement une main sur la cuisse du jeune homme. Pour me donner de l'élan. Debout, je le rassure. Je n'ai pas besoin d'aide. Je prends congés quelques instants de mon invité. Sans trop m'éloigner.

Avec prudence, je sors la moussaka du four et je la laisse reposer sur le plan de travail. J'ouvre le frigo et je sors de nouvelles bières. Je retourne, à nouveau auprès de Lincoln. Je lui tends sa bière avant de reprendre ma place à ses côtés. Trouvant mon houmous excellent, j'émets un léger bémol, ne le trouvant pas assez relevé. Malgré cela, il persiste et signe. « Il est très bon ! Oui... Mais je trouve qu'il manque un petit quelque chose en plus ! Ça sera mieux la prochaine fois ! » Je surenchéris, en lui demandant si, pour l'instant, la soirée répond à ses attentes. Je ne perçois aucune déception. Au contraire. Il est pleinement satisfait. Pour preuve, il se ressert de l'houmous. Avant de me retourner la question. Je suis pris de court. Je souris. Niaisement. Avant de reprendre mon souffle. Et répondre : « Pour l'instant. Pas d'impair ! » Je lui souris. « Tout se passe bien et je suis en charmante compagnie ! » Je bois une nouvelle gorgée de bière, saisis un gressin dont je recouvre l'extrémité de guacamole avant de le porter à ma bouche. À ce moment là, le bouclé fait part de son impatience. Il semble qu'il ait l'estomac dans les talons. Même s'il ne veut pas le reconnaître. Il baisse les yeux. Je l'ai percé à jour. « Il faut attendre une petite vingtaine de minutes, le temps que ça refroidisse un peu... Pour ne pas se brûler la langue en dégustant... » Silence. « Mais ne fais pas ton timide... Ressers-toi du guacamole ou de l'houmous ! » Silence. « A moins que tu veuilles autre chose ? »

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Message(#)Chose promise, chose due EmptyJeu 16 Déc 2021 - 23:09


Chose promise, chose due -- @Byron Oberkampf
« Tu le sauras en temps voulu. Chez un cuisinier, il y a toujours moyen de moyenner ! » Je me méfie toujours des suspenses et des surprises, probablement parce que Sanders prend beaucoup trop de plaisir à en faire et que ce ne sont pas toujours des choses que j’apprécie, mais cette fois-ci j’essaie de me dire qu’il n’y a aucune chance pour que ce soit quelque chose de mauvais. Dans le pire des cas, rien ne m’oblige à goûter au dessert si je ne le sens pas. « Je comprends pourquoi Erin et toi vous vous entendez si bien… vous vous ressemblez sur certains points. » Qui se ressemble s’assemble comme on dit. Tous les deux cherchent toujours à avoir le dernier mot lorsqu’ils sont en compagnie l’un de l’autre, en se chamaillant comme deux enfants et ça me fait toujours bien rire. Il ne manque d’ailleurs pas l’occasion de me taquiner en mettant l’accent sur les marques de vieillesse qui commencent à apparaître sur mon visage. J’essaie de justifier les rides par la fatigue, mais il n’accepte pas cette excuse. « Je ne te parle pas des poches sous les yeux ! » Je lève les yeux au ciel avant de soupirer. « Laisse-moi au moins terminer ma vingtaine avant de dire que je suis vieux s’il te plait! » Et puis de toute façon, Byron est plus vieux que moi alors s’il me traite de vieux, il insinue forcément qu’il l’est encore plus. Je me moque d’ailleurs de lui en mentionnant le père Fouras, mais la blague n’est pas comprise puisqu’il ignore de qui il s’agit. « Le père Fouras, c'est qui ? » Je lui fais signe d’attendre le temps de sortir mon téléphone et de chercher une photo du père Fouras. Je lui tends ensuite mon téléphone pour lui montrer la dite photo. « Avoue que vous vous ressemblez. » dis-je en lui adressant un clin d’œil. Il faut dire qu’il y en a un des deux qui est pas mal plus attirant que l’autre, je vous laisse deviner lequel.

Sa machine à café high tech dont il fait mention me fait baver d’avance. « C'est la machine la professionnelle. Pas moi. J'ai juste a appuyé sur un bouton. Rien de plus ! » Je ris en portant ma bière à mes lèvres sans le quitter des yeux. « Prends donc le mérite. Sinon on pourrait dire que le four est le professionnel pour ta moussaka parce que tu as appuyé sur le bouton pour la cuisson. » Bon ok il a coupé les légumes et monté le plat, mais détail. « Dois-je en conclure que tu acceptes de dormir ici ce soir ? » Le cœur battant la chamade, je me perds un instant dans ses yeux avant de lui répondre « Tu verras en temps voulu. » d’une voix suave, un sourire niais sur le visage. Est-ce que j’ai volontairement répondu le même genre de réponse que lui un peu plus tôt? Tout à fait, je me sens plutôt joueur ce soir malgré ma gêne.

Je le questionne sur sa routine du matin, curieux qu’il se lève autant d’avance. Je suis conscient que nous ne sommes pas tous pareil, disons que j’ai tendance à rester au lit le plus longtemps que possible et de partir à la dernière minute. « Mon travail n'est pas si loin. Mais je n'aime pas être pris de court. J'aime avoir le temps de me préparer. J'aime prendre le temps de boire mon café. Et il faut que je promène Diablo aussi ! » Je hoche doucement la tête, il est vrai que j’avais oublié qu’il a son chien à s’occuper. Comme je n’en ai pas, j’ai un peu plus de liberté que lui quand je suis à la maison. Disons que PQ et Rocket ne demandent pas autant d’énergie et ce sont les animaux d’Adriel de toute façon, même si je l’aide de temps en temps à s’en occuper. « Au moins, je n'arrive pas au travail ensommeillé ! » « C’est vrai, t’as sans doute pas les plis de ton oreiller dans le visage en arrivant au boulot, toi. » Je ris parce que ça m’est arrivé à quelques reprises, mais ça ne me dérange pas trop. Disons que je suis en contact avec peu de gens lorsque je travaille au parc de ferrailles.

Lorsque Byron quitte pour la cuisine, je l’attends sagement au salon. J’accepte la deuxième bière qu’il me tend sans hésiter. « Il est très bon ! Oui... Mais je trouve qu'il manque un petit quelque chose en plus ! Ça sera mieux la prochaine fois ! » J’ai déjà hâte d’y goûter s’il pense m’en faire le testeur une seconde fois. « Tu es dur avec toi-même. » Puis-je le critiquer là-dessus? Probablement pas parce que je ne suis jamais satisfait de ce que je fais, mais bon. « Pour l'instant. Pas d'impair ! Tout se passe bien et je suis en charmante compagnie ! » Je lui souris timidement en baissant furtivement mon regard sur ma bière avant de le regarder de nouveau. « Heureusement. » Sinon la soirée aurait été longue pour lui après tous ses efforts pour faire un bon repas. Curieux, je le questionne pour savoir combien de temps il faut attendre avant de pouvoir goûter à son repas dont les effluves me font baver. « Il faut attendre une petite vingtaine de minutes, le temps que ça refroidisse un peu... Pour ne pas se brûler la langue en dégustant... Mais ne fais pas ton timide... Ressers-toi du guacamole ou de l'houmous ! A moins que tu veuilles autre chose ? » Je me sens stupide, j’ai l’impression d’être un adolescent qui est incapable d’assumer ce qu’il ressent. Tout ce que j’arrive à faire c’est d’appuyer mon genou contre le sien pour un minimum de contact, mais il ne semble même pas le remarquer, je referme donc mes cuisses pour couper le contact en souriant légèrement. « Autre chose? Non non… tu en as déjà tellement fait! » Je ris nerveusement en portant ma bière à mes lèvres pour en prendre une gorgée. « Surtout que je dois garder de la place si je veux savoir à quoi tu pensais pour remplacer le dessert que j’ai oublié. » Même s’il y a clairement un deuxième estomac rien que pour le dessert, je ne veux pas me sentir ballonné toute la soirée si j’abuse de son repas. « Je peux patienter t’inquiète. J’ai de quoi me mettre sous la dent en attendant. » Je tends mon bras pour prendre un nouveau gressin garni de guacamole et je le mange sans plus attendre. Timide, je baisse les yeux sur mes mains à la recherche d’un nouveau sujet de conversation pour briser le silence. Son parcours m’intéresse, j’ai toujours envie d’en apprendre plus sur lui. « Tu as su jeune que… les hommes t’attiraient? »
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Message(#)Chose promise, chose due EmptyVen 24 Déc 2021 - 10:50




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Je laisse planer le doute sur la suite. Sur le dessert. Je perçois une once d'inquiétude dans son regard. Pourtant, il n'y a pas de raison. Je ne vais pas l'empoisonner. Mon attention s'affine lorsqu'il s'embarque sur un terrain glissant. Erin. Je l'observe. J'écoute. Silencieux. Avant d'éclater de rire. Il estime qu'Erin et moi nous nous entendons 'bien'. Je dirais plutôt que nous aimons nous chercher l'un l'autre, s'envoyer des piques. Comme si nous étions frère et sœur, l'un désirant forcément prendre l'ascendant sur le second. Irrémédiablement. Il s'agit de notre manière de fonctionner. Lorsqu'il entend que nous avons quelques points communs, j'émets une opinion : « Si peu ! » Silence. « Ce qui est certain c'est que, contrairement à elle et son acolyte, je ne risque pas de t'empoisonner avec mes cocktails ! » Je lui lance un clin d’œil avant que nous poursuivions la discussion sur les affres du temps qui commence à marquer son visage. Pour le taquiner. Parce qu'il est très bien ainsi. Avec ses bouclettes et ses yeux quelque peu fatigués. « Mais oui ! Mais oui... Tu as encore du temps pour arriver à la troisième dizaine... » Contrairement à moi. Moins d'un an. Je vois la trentaine me tendre les bras. Au lointain. Pas si lointain. Et le voilà, à juste titre, me donner une estocade. Il me parle de père Fouras. Qui ? Devant mon ignorance, je le vois pianoter sur son téléphone. Avant de me le tendre. Une image apparaît. Je vois un vieux monsieur, à la longue barbe blanche, au front dégarni et aux sourcils broussailleux. Je suis choqué qu'il puisse me comparaît à cette énergumène d'un autre temps. « Bah merci... »  Je lui rends son téléphone. « Je pense être dans un meilleur état de conservation... » Ajoute-je en faisant une moue boudeuse. Même si son attaque est de bonne guerre.

Cafetière et four sont passés au crible. « Non ! Le four n'est pas le professionnel. Dois-je te rappeler les risques encourus pour préparer la moussaka ? Le four est un appui technique ! » Argue-je. Avant de concentrer toute mon attention sur sa réponse quant à la possibilité qu'il puisse dormir ici. Je perçois une certaine fébrilité. Nos regards se croisent. Mais il ne cille pas. Et il joue avec mes nerfs. Et reste vague. J'ouvre la bouche. Aucun son ne sort. Pris de vitesse. Finalement, seul un « Ok ! » daigne se former entre mes lèvres. Puis, sur le ton de la plaisanterie, j'ajoute, en reprenant de la contenance : « Au pire, je te fais boire un peu trop et tu ne pars plus ! » Sur mon visage transparaît un sourire tandis que je porte à mes lèvre ma bouteille de bière.

La discussion s'oriente vers nos habitudes matinales. Il semble étonné que je me lève si tôt. Je suis programmé. Je n'aime pas traîner éternellement au lit. Sauf cas de force majeure.J'ai ma routine. Et Diablo qui souvent...  Non tous les matins, me rappelle à son bon souvenir. Heureusement que j'aime ce chien. D'ailleurs, il est étrangement calme ce soir. Peut-être parce que, pour être tranquille, je lui ai donné une bel os à ronger. Une nouvelle fois, je ris lorsqu'il fait une allusion aux traces intempestives d'oreiller qui peuvent marquer les visages lorsque l'on dort bien trop sereinement. Par chance, cela n'est pas souvent mon cas. Mais personne n'est jamais à l'abri. Et, vraisemblablement, c'est le cas du Bouclé. « Tu sais... Ça a ce côté mignon ! » Dis-je gentiment. Même si, intérieurement, j'ai la fâcheuse tendance à me moquer de la personne qui a de telles marques sur le visage.

Sentant les effluves de la moussaka imprégner la pièce, je m’attelle en cuisine à sortir le plat du four. Il est suffisamment cuit. Maintenant, il faut juste qu'il refroidisse afin de pouvoir profiter de toutes les saveurs en bouche. Rentabilisant mon déplacement, j'attrape deux bières dans le réfrigérateur pour en tendre une à Lincoln lorsque je retourne m'asseoir à ses côtés sur le canapé, tout en dissertant sur mon apéritif, que je ne trouve pas assez relevé, bien que cela ne dérange aucunement mon invité. Je suis quelqu'un de perfectionniste. Je ne veux pas qu'il soit déçu. Je veux mettre les petits plats dans les grands. Pour qu'il se souvienne de cette soirée. Et qu'il passe un bon moment.

J'ai la sensation qu'il commence à s'impatienter lorsqu'il me demande le délai d'attente avant de passer à table. Je ne peux pas servir la moussaka juste sortie du four, au risque de se brûler et de ne pouvoir pleinement savourer. Je lui annonce vingt minutes à patienter, mais, de peur qu'il reste sur sa faim, je l'invite à se resservir, ne surtout pas faire son timide. Sauf s'il désire autre chose. Ce soir, je suis son chevalier servant. Malgré tous mes efforts pour le mettre à l'aise, il reste sur la réserve. Il fuit de temps à autre mon regard. Il observe ses mains. Sa bouteille de bière. Et il s'interroge sur le dessert de remplacement. Avant de me faire plaisir et de se servir de nouveau du guacamole. Je souris. Satisfait. Tandis qu'il engloutis son gressin, je remarque qu'il veut me dire quelque chose. Quelque chose qu'il a du mal à formuler. J'approche mon visage du sien, pour tenter de le rassurer tandis que le silence s'installe. Et finalement, il me demande depuis quand je sais que je suis attiré par la gente masculine. Je souris. Un brin gêné. Désarçonné. Je ne m'attendais pas à cette question. Intime. Je porte la bouteille de bière à ma bouche. Pour me donner du courage avant de répondre. « Je crois que j'avais douze ou treize ans quand j'ai commencé à me poser des questions... Mais j'ai laissé couler... Et puis quand je suis arrivé en famille d'accueil, je traînais quelque fois avec le fils aîné de cette famille. Et j'ai rencontré son meilleur ami. Et ce gars m'a complètement chamboulé. Il était gentil, rassurant. Et il dégageait une aura qui m'attirait... » Je reprends mon souffle. Je crois que j'ai rarement parlé à cœur ouvert. « Et il était beau, à en tomber le cul de sa chaise. Mais c'était le meilleur ami... A mes yeux, il était juste inaccessible... C'est à ce moment là que j'ai pleinement pris conscience de cette attirance... » Silence. Je regarde Lincoln. « Même si au début j'osais pas trop m'afficher... Après, j'ai décidé d'assumer mon attirance lorsqu'un homme me taper dans l’œil ! » Petit à petit mon visage se rapproche de celui du Bouclé. Je sens sa respiration sur ma peau. Ce soir, c'est lui qui focalise toute mon attention. Et j'ose. J'ose déposer mes lèvres sur les siennes et l'embrasser. Même si mon cœur s'emballe et tambourine contre ma cage thoracique. Je descelle nos lèvres et je le regarde, en affichant un léger sourire. Le temps semble s'être arrêté et nous pourrions entendre une mouche voler... Instant de grâce.

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Message(#)Chose promise, chose due EmptyLun 10 Jan 2022 - 20:34


Chose promise, chose due -- @Byron Oberkampf

Même s’il ne semble pas vouloir l’admettre, Byron et Erin ont plusieurs points en commun que je remarque sans aucune difficulté : il semble aimer les suspenses autant que la blonde et j’ai vraiment l’impression qu’il prend un réel plaisir à me gêner lui aussi. La gêne que je ressens en sa présence est beaucoup plus agréable que celle que peut parfois causer les gestes d’Erin qui entre dans ma salle de bain sans gêne quand j’y suis et qui se balade à poils devant moi malgré le profond malaise que j’éprouve à chaque fois. « Si peu ! Ce qui est certain c'est que, contrairement à elle et son acolyte, je ne risque pas de t'empoisonner avec mes cocktails ! » Encore heureux, mon système digestif a suffisamment été mis à rude épreuve à mon goût dans la dernière année. « Heureusement, je préfèrerais éviter de te vomir dessus une fois de plus. » Je ne suis pas certain qu’il me réinviterait après un second accident et ce ne serait pas une très belle façon de le remercier de m’avoir reçu ce soir, soyons honnêtes. Dans un monde idéal, je préfèrerais que ma visite ici se termine sur une meilleure note que mon anniversaire. Je n’ai pas envie de tout ruiner encore, j’ai bien l’intention qu’on passe un bon moment ensemble et jusqu’au bout cette fois-ci. « Mais oui ! Mais oui... Tu as encore du temps pour arriver à la troisième dizaine... » Je fronce les sourcils en me caressant le menton. « En fait, c’est la quatrième dizaine… parce que la première c’est de 0 à 9 ans. » L’esquisse d’un sourire moqueur apparait au coin de mes lèvres tandis que je prends plaisir à le reprendre juste pour le taquiner. Et je n’ai pas fini, je me défends en le comparant au Père Fouras. Lorsque je lui montre la photo, cependant, il n’a pas l’air tellement enchanté. « Bah merci... Je pense être dans un meilleur état de conservation... » J’acquiesce d’un hochement de tête. « Ce n’est pas difficile à battre, disons. » ajouté-je en riant sans une once de culpabilité parce qu’il l’a un peu cherché. De toute façon, et il le sait très probablement, il n’a absolument rien à envier au Père Fouras. S’il y en a bien un des deux qui rend mes jambes molles, c’est plutôt celui qui se trouve devant moi à l’instant.

« Non ! Le four n'est pas le professionnel. Dois-je te rappeler les risques encourus pour préparer la moussaka ? Le four est un appui technique ! » se défend-il lorsque j’insinue qu’il n’a aucun mérite dans la réussite de la moussaka puisque c’est le four qui a tout fait à sa place. « Je ne sais pas, t’as pas l’air de revenir du champ de bataille. » dis-je en penchant légèrement la tête tout en tournant l’une de ses mains avec la mienne pour l’inspecter de chaque côté. Byron m’invite à rester pour la nuit, je suis fébrile. Même si je n’ai pas réellement besoin de réfléchir à sa proposition pour prendre une décision, je laisse à mon tour le suspense durer en lui disant qu’il verra en temps voulu. Ce jeu-là, il se joue à deux. « Ok ! Au pire, je te fais boire un peu trop et tu ne pars plus ! » J’arque les sourcils en l’observant d’un air surpris. « Tu aurais peut-être dû garder ta tactique pour toi, je vais me méfier maintenant. » Ou au contraire, je me laisserai peut-être avoir volontairement parce que j’en comprends qu’il a autant envie que je reste que j’ai envie de passer la nuit ici avec lui. « Tu sais... Ça a ce côté mignon ! » dit-il en faisant référence aux plis que les gens peuvent avoir dans le visage en dormant dans la même position toute la nuit. « Ah bon? » Ça me surprend un peu, mais pourquoi pas.

Mon hôte quitte un instant le salon pour sortir la moussaka du four. Lorsqu’il revient au salon, il a dans ses mains deux bières. Il m’en tend une que je prends en souriant. « C’est pour mettre ton plan à exécution, c’est ça? Pour que je ne puisse pas repartir? » S’il savait qu’il n’a pas besoin de ça pour me convaincre de rester, que mon idée est faite depuis la première fois qu’il a évoqué sa proposition. Comme nous sommes tous les deux seuls dans un endroit privé pour la première fois, j’en profite pour lui poser une question plus intimide pour en savoir un peu plus sur la façon dont il a vécu la découverte de son attirance sur la gent masculine. Je lis la gêne sur son visage et je commence à stresser à l’idée de lui avoir posé une question peut-être un peu trop sensible. Il est trop tard pour reculer et j’attends donc patiemment qu’il réponde en cachant mon malaise derrière ma bouteille de bière. « Je crois que j'avais douze ou treize ans quand j'ai commencé à me poser des questions... Mais j'ai laissé couler... Et puis quand je suis arrivé en famille d'accueil, je traînais quelque fois avec le fils aîné de cette famille. Et j'ai rencontré son meilleur ami. Et ce gars m'a complètement chamboulé. Il était gentil, rassurant. Et il dégageait une aura qui m'attirait... » Je hoche lentement la tête sans le couper dans son élan alors que je sens qu’il n’a pas terminé son récit. Je l’observe attentivement pendant que je bois ses paroles. « Et il était beau, à en tomber le cul de sa chaise. Mais c'était le meilleur ami... A mes yeux, il était juste inaccessible... C'est à ce moment-là que j'ai pleinement pris conscience de cette attirance... » J’ai le sentiment que pour lui non plus ça n’a pas été évident au début et ça me rassure d’en parler avec quelqu’un qui n’a pas eu la même aisance que Freddy, à l’aise avec son attirance pour les hommes depuis toujours. J’ai toujours crain que mon rythme soit trop lent pour Byron et je me dis finalement que peut-être qu’il comprend un peu plus mon parcours que je ne l’aurais cru. « Même si au début j'osais pas trop m'afficher... Après, j'ai décidé d'assumer mon attirance lorsqu'un homme me tapait dans l’œil ! » Byron rapproche lentement son visage du mien et lorsque je comprends ce qu’il s’apprête à faire, mon rythme cardiaque s’affole dans ma poitrine tandis que je fige sur place. Le regard plongé dans le sien, je retiens mon souffle pendant qu’il franchit les derniers centimètres qui séparent nos visages et lorsqu’il pose enfin ses lèvres contre les miennes, je pousse un soupir de contentement avant de répondre à son baiser dont il met fin beaucoup trop rapidement à mon goût. Je réponds à son sourire, puis je tends un bras pour déposer ma bière sur la table basse à proximité. « Tu m’as eu… » prononcé-je à voix basse en prenant doucement la bière que Byron tient dans ses mains pour la poser à côté de la mienne. « Je veux bien rester ici cette nuit… » avoué-je finalement en agrippant son chandail à deux mains pour l’attirer vers moi pour l’embrasser une seconde fois avec tendresse.

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Message(#)Chose promise, chose due EmptySam 15 Jan 2022 - 22:10




Chose promise, chose due
J'apprécie l'assurance qu'il acquiert. Même s'il l'utilise à mes dépens. Pour gentiment se moquer de moi. « Plait-il ? » Je prends une mine renfrognée. Comment ose-t-il me contredire. Il a raison. Certes. Je ne l'accepte pas. Par principe. Le jeune homme, fier de ses bons mots, ne peut se retenir et affiche un sourire, discret. « Oh ça va ! On ne va pas chipoter sur quelques chiffres... totalement insignifiants ! » Je balaie le problème d'un revers de main. Pourtant, nous n'en avons pas terminé de nous taquiner sur nos âges respectifs, tandis que je souligne les quelques ridules qui commence à poindre le bout de leur minois. Il ne se laisse pas marcher sur les pieds. Il me remet à ma juste place. Celui d'aîné. Il me compare au Père Fouras. Incrédule lorsque j'entends ce nom, le mécanicien pianote sur son téléphone pour éclairer ma lanterne. Je suis choqué par une telle comparaison. Je n'ai pas une barbe aussi longue (je ne l'aurais probablement jamais). Je n'ai pas les sourcils si broussailleux. Et les mêmes cheveux. Je fais par au jeune homme de mon désappointement. Avant d'admettre, sans trop de difficultés, que je suis dans un meilleur état que ce pauvre vieux mais en conservant une moue boudeuse. Il ne nie pas. « Par contre, je ne pense pas être aussi sage que lui ! » Finis-je par conclure, en offrant à mon invité un très beau clin d’œil. Il pourrait le découvrir plus tard.

« C'est ce que l'on appelle le talent ! » Et l'expérience. Tu te coupes une fois l'extrémité du doigt avec la mandoline, tu t'en souviens. La cicatrice qui luit au bout de mon majeur agit comme une piqûre de rappel, une mise en garde lorsque je m'apprête à manier cet instrument pour la découpe en fines lamelles de mes légumes. Prudence est mère de sûreté. La prudence, il connaît. Il l'utilise dans ses réponses. Plutôt sa non réponse à ma proposition. Il joue avec mes nerfs. Il utilise les mêmes ressorts que moi. Le suspense. Aucune originalité. Croit-il que l'élève va dépasser le maître ? L'espoir fait vivre. En attendant, j'ai une stratégie pour qu'il ne puisse plus partir. Infaillible. Le faire boire. Suffisamment pour qu'il ne puisse plus prendre le volant. Sa bouille me fait rire tandis qu'il surélève ses sourcils. Surpris par le stratagème « Méfie-toi oui... Je suis plein de ressources ! » Et plus subtile qu’Ariel et Erin et leur mixture digne héritière du mélange explosif 'Debout les morts' de Retour vers le futur.

Les marques de sommeil. Grand sujet de conversation. J'avoue au bouclé que, parfois, celles-ci peuvent être mignonnes. Il doute. Je lui confirme mon ressenti. « Oui ! » Néanmoins, je le mets en garde, avec une once d'humeur... « Mais ces marques permettent sérieusement de constituer des dossiers à ressortir lors de moments opportuns ! » Un anniversaire, un pot de départ, un mariage.

La moussaka est cuite. Je n'ai pas une minute à perdre pour la sortir du four. Je me lève et je me précipite en cuisine afin d'éteindre le four et faire reposer ce gratin méditerranéen à l'air libre. Le temps qu'il refroidisse un peu. En attendant, afin que nous ne soyons pas à sec, j'empoigne le goulot de deux bouteilles de bière pour les apporter au salon. J'entends la remarque de Lincoln. Un sourire apparaît sur mes lèvres. Mes yeux brillent d'excitation. Je ne sais que répondre. Dans l'immédiateté, une bouteille dans chaque main, je hausse les épaules en écartant les bras. Je pose une bière près de lui. Et je reprends ma place. Je pose mon regard sur lui avant de mettre la balle dans son camp. « Libre à toi de t'enivrer ou pas ! Je ne te force en rien ! » Même si, inconsciemment, je l'appelle au vice en présentant devant ses yeux cette bouteille de bière. Comme si de rien n'était. Lui préfère me poser une question intime. Sur la découverte de mon attirance pour les hommes. Sans ambages, je lui explique tout mon cheminement. Cela n'a pas été facile tous les jours. Néanmoins je m'estime chanceux. Mes proches ne m'ont jamais regardé comme une bête de foire parce que j'appréciais tout autant la compagnie des femmes que celle des hommes. Même si cela peut paraître dysfonctionnel. Et j'ai assumé. Assez rapidement à mon goût. Et j'ai profité. Je n'ai pas caché mon attirance. Et je me suis jeté à l'eau quand je le jugeais nécessaire. Et là, je me rapproche de son visage. Ses lèvres m'attirent. J'ai envie d'y goûter. Sans lui donner le choix, je l'embrasse. Il reste immobile. Pétrifié. Avant de se laisser convaincre. De lâcher du leste et d'y répondre. Pour mon plus grand ravissement. Nos visages se séparent. Toute bonne chose a une fin. Pourtant, l'attitude de Lincoln me surprend. Il dépose sur la table basse sa bière. Il me regarde. Puis, il m'avoue qu'il est tombé dans mes filets. Ravi, je surpris lorsqu'il retire la bière que je tiens dans ma main pour la poser sur la même table basse. À côté de la sienne. Et il répond à mon invitation. Favorablement. Je ne cache pas mon contentement. En affichant un franc sourire. Pourtant, il ne me laisse pas savourer l'instant. Il pose ses mains sur mon col et me tire à lui. Pour que nos lèvres se rejoignent. J'aime son hardiesse. J'aime qu'il prenne les devants. J'aime qu'il décide et qu'il m'embrasse, de son propre chef. Je pose mes mains sur ses joues. Je laisse le baiser se prolonger. Avant que mes lèvres glissent dans le creux de son cou. L'une de mes mains descend dans le bas de son dos. Elle le caresse. Doucement. Tandis que je me nourris de la chaleur de son cœur. Je perçois la tension qui l'anime. J'espère qu'il puisse se laisser aller. Lâcher prise. Et profiter de l'instant. Ma main, du bas de son dos, remonte, remonte, remonte, jusqu'à ébouriffer ses cheveux. De mon index, j'entortille l'une de ses bouclettes. Puis, dans un souffle, je lui susurre à l'oreille... « Je suis content que tu sois là. Je suis content que tu restes ! » Mes lèvres cherchent les siennes. Les trouvent. Je partage avec lui un baiser vigoureux. Plein d'entrain. Tandis que mon cœur bat la chamade. J'ai une pensée pour la moussaka. Elle attend. Pourtant, je ne souhaite pas stopper cet instant. Tellement plaisant. Que je me contenterais du jeune homme pour seul repas.

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Message(#)Chose promise, chose due EmptyLun 24 Jan 2022 - 23:21


Chose promise, chose due -- @Byron Oberkampf
« Oh ça va ! On ne va pas chipoter sur quelques chiffres... totalement insignifiants ! » Je lève les yeux au ciel sans rien ajouter, je peux bien le laisser gagner pour cette fois-ci. Il faut savoir choisir ses combats, après tout, et je préfère mettre mon énergie à contre-attaquer sur son apparence physique après qu’il se soit un tantinet moqué de la mienne, même si nous savons tous les deux qu’il n’y a rien de sérieux dans ces taquineries. Malgré ça, Byron est prêt à se défendre coûte que coûte. Aurais-je touché à une corde sensible même si la comparaison avec le Père Fouras n’a absolument rien à voir avec les nombreuses cicatrices qui parsèment son corps. De toute façon, ses cicatrices ne me gênent pas du tout et il le sait, à moins qu’il ne se souvienne pas de toute la soirée après tout l’alcool qu’il avait ingéré ce soir-là. « Par contre, je ne pense pas être aussi sage que lui ! » Un sourire amusé prend place au coin des mes lèvres tandis que je porte ma bouteille à mes lèvres pour cacher ma légère gêne. « J’ai cru voir ça en février. » réponds-je à voix basse avant de me râcler la gorge pour chasser les images engendrées par les souvenirs que cette conversation réveille. « Il n’était peut-être pas sage à ton âge lui non plus. Quoique je préfère ne pas le savoir je pense. » ajouté-je en riant légèrement.

« C'est ce que l'on appelle le talent ! » Talent que je n’ai pas, je suis certain que je me couperais le bout des doigts à la première utilisation, à moins de mettre des gants de sécurité pour me protéger. Je pense que je vais le laisser faire, il a plus d’expérience que moi, et puis il faut bien quelqu’un pour goûter ses petits plats, non? Je me porte volontaire. Visiblement, que je lui vomisse dessus lors de notre première fois ne l’a pas trop dérangé puisqu’il semble prêt à me faire boire jusqu’au point de ne plus pouvoir conduire pour que je reste cette nuit. Que je boive ou que je reste volontairement, j’ai l’impression que ça va être difficile demain de me motiver à me lever pour aller suivre mes cours. Ce ne serait pas la première fois que je sècherais des cours, ni la dernière, alors la décision lui appartiendra puisqu’il est supposé travailler demain lui aussi. « Méfie-toi oui... Je suis plein de ressources ! » Je suis intrigué et j’ai presque envie d’embarquer dans son jeu pour voir jusqu’où il est prêt à aller. « Tu me donnes encore plus envie de vouloir résister là, rien que pour voir de quelles ressources tu disposes. » Me laisser désirer pour voir quelles cartes il jouera pour me convaincre de rester avec lui ce soir. Cette complicité qui s’établit de plus en plus entre nous me fait du bien, j’avais depuis longtemps arrêté d’espérer développer quelque chose de semblable avec quelqu’un d’autre. « Oui ! Mais ces marques permettent sérieusement de constituer des dossiers à ressortir lors de moments opportuns ! » Je l’observe en plissant les yeux, d’un air dubitatif. S’il pense me faire du chantage en me prenant en photo alors que je viens à peine de me réveiller, ça ne fonctionnera pas. « Je suis certain que tu peux faire mieux niveau photos compromettantes. » Dessiner le visage de la dite personne en train de dormir avant de la prendre en photo, par exemple.

Byron nous ramène à boire et je ne peux m’empêcher de le taquiner puisqu’il a mentionné il n’y a pas si longtemps qu’il comptait me faire boire pour que je ne puisse pas repartir ce soir. Il a beau faire son innocent, je sais qu’il n’est pas aussi sage qu’il en a l’air. Il l’a dit lui-même pas plus tard qu’aujourd’hui, d’ailleurs. « Libre à toi de t'enivrer ou pas ! Je ne te force en rien ! » Je plisse les yeux en faisant mine d’hésiter et de me méfier avant d’hausser une épaule et de prendre une gorgée de la bière qu’il vient tout juste de me donner. « Je vais insulter mon hôte si je refuse de consommer ce qu’il me donne. » Je sais bien que ce n’est pas tout à fait vrai, mais si je bois, c’est parce que j’en ai envie, parce que je compte déjà rester ici ce soir et qu’un peu d’alcool m’aide à me dégêner même si je me sens de plus en plus à l’aise avec le brun avec tout le temps que nous avons passé ensemble depuis le mois de juin. J’ai quand même besoin d’une petite poussée pour me lancer, pas assez à l’aise pour faire le premier pas vers lui malgré l’envie que j’éprouve de me rapprocher de lui, de retrouver la chaleur de ses bras comme lorsque nous étions blottis l’un contre l’autre à mon anniversaire. À mon grand soulagement, Byron prend l’initiative de m’embrasser, un baiser auquel je réponds avec plaisir. J’ai l’impression qu’il vient de m’enlever un énorme poids de sur les épaules, un poids que je traîne depuis que nous avons recommencé à nous voir il y a quelques mois. Le cœur battant la chamade, je ferme les yeux et je profite du moment présent, de ses lèvres sur ma nuque et de sa main qui me caresse le dos. J’attendais ce moment depuis quelques temps maintenant, mais l’attente en valait la peine, je ne me souviens pas de la dernière fois où je me suis senti aussi bien dans les bras de quelqu’un. « Je suis content que tu sois là. Je suis content que tu restes ! » Je rouvre les yeux et mon regard s’accroche au sien tandis que je lui souris en me mordillant la lèvre inférieure. « Je suis content que tu m’aies invité. » réponds-je sincèrement en posant mes mains sur ses joues rugueuses pour les lui caresser du bout des doigts avant de reprendre le baiser là où nous l’avions laissé. Malgré ma nervosité, mes mains glissent le long de son torse jusqu’à ce qu’elles atteignent la boucle de sa ceinture que je détache avec impatience. « T’es certain que ton coloc ne peut pas revenir? » demandé-je entre en reprenant mon souffle, mon regard inquiet plongé dans le sien. Je n’ai pas envie de revivre une deuxième fois ce qu’il s’est passé avec le père d’Andy, même si Caelan n’est peut-être pas comme lui. J’ai envie que tout se passe bien cette fois-ci, qu’on puisse profiter de cette soirée sans tracas. J’essaie donc d’oublier cette mauvaise expérience du passé, ce traumatisme qui m’a si longtemps empêché d’être moi-même, et j’attire le brun vers moi tout en me laissant doucement glisser sur le dos pour qu’il me surplombe. Avant d’aller plus loin, j’ai toutefois besoin de me vider le cœur malgré la crainte de me faire repousser, qu’il n’ait pas envie de la même chose que moi. Je me dis que ça fera peut-être moins mal maintenant avant que nos rapprochements deviennent trop sérieux. « Je t’aime. » murmuré-je finalement sans le quitter des yeux et sans même oser respirer dans l’attente d’une réaction de sa part. Après ce que j’ai vécu, je m’attends à n’importe quel genre de réaction de sa part. J’essaie de me convaincre que Byron n’est ni Andy, ni son père, mais mon stress prend toute la place dans ma tête maintenant que je lui ai servi mon cœur sur un plateau d’argent en espérant qu’il ne le piétinera pas à son tour.
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Message(#)Chose promise, chose due EmptyVen 4 Fév 2022 - 12:29




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Je reviens vers mon invité. Deux bières à la main. Je veille à ce que nous manquions de rien. Il constate que je place mes pions. Un après l'autre. Doucement. Pour qu'il n'est plus d'autre choix que de rester ici cette nuit. Avec moi. Je me défends. Après tout, je ne fais que sortir des munitions. Il est libre de les utiliser ou pas. Contrairement à ce qu'il pourrait penser, je ne lui mets pas le couteau sous la gorge. Et je ne le prendrais pas mal s'il ne boit pas. Vraisemblablement, il a envie de jouer. Je souris. « Tu ne m'insultes pas ! T'inquiète ! » Je le vois porter la bouteille à ses lèvres. Il cède à la tentation. Pour mon plus grand ravissement. Tandis que je me suis réinstallé à ses côtés. Il me pose une question intime. Sur mon attirance pour les hommes. Sa question n'est pas anodine. Elle est révélatrice des difficultés qu'il a pu rencontrer dans sa propre vie. Je tente de le rassurer. Pour moi aussi le cheminement n'a pas été facile. En effet, subir les violences d'un homme a retiré toute confiance en moins. Et, contrairement à ce que l'on pourrait croire, les premiers temps ont été compliqués. Je ne savais pas si je naviguais dans la normalité ou l'anormalité. Jusqu'au jour où j'ai simplement voulu être moi. Et assumer mon attirance pour les hommes, pour les femmes. Au gré de mes envies, de mes désirs.

Tandis que je lui décris le cheminement emprunté, je brise la glace entre nous. Je l'embrasse. Il réponds à mon baiser. Je sens un poids disparaître de ses épaules. Il se laisse aller tandis que me retire doucement. Le jeune homme n'est pas rassasié. Il se saisit de nos bouteilles de bières et les pose sur la table basse. Avant de se lancer, à son tour. J'aime sa prise d'initiative. Un verrou a sauté. Tandis que je prends son visage entre mes mains, mes lèvres finissent par glisser dans le creux de son cou, suivant l'une de mes mains qui serpente dans les méandres de son dos. Avant de lui glisser à l'oreille mon contentement qu'il reste ce soir et de retrouver la douceur de ses lèvres. Il me regarde. Je le regarde. Je sens l'extrémité de ses doigts effleurer mes joues. Avant qu'il ne m'avoue être lui-même heureux de rester ce soir. Je lui offre un sourire. Et nous reprenons notre baiser.

Je me sens bien. Lincoln aussi. Il s'enhardit et prend des initiatives. Ses mains dérapent sur mon torse. J'ai une bouffée de chaleur lorsque je comprends le but de sa manœuvre. Ses mains tâtonnent et finissent par libérer la boucle de ma ceinture. Pourtant, je le sens inquiet. Quelque chose semble le tracasser. Son regard pénètre le mien. Et sa question fuse. Il craint de voir débarqué Caelan. Je ne peux retenir un rire. Avant de lui répondre, avec une once d'humour. « Sauf s'il s'est pris pour Michael Scofield, il n'y a aucune raison qu'il débarque ce soir ! » Mes lèvres se joignent aux siennes. Pour le rassurer. Personne ne va arriver de manière inopinée. Il est seul avec moi, Diablo et la moussaka.

Plein de surprise, le Bouclé m'attire à lui. Pour partager avec moi un baiser fougueux, avant de basculer sur le dos et m'obliger à le surplomber. Pourtant, il stoppe net tout mouvement. Je l'interroge du regard, avant de verbaliser « Quelque chose ne va pas ? » Demande-je inquiet. Je le sens tendu. Quelque chose lui brûle les lèvres. Jusqu'au moment ou, il lâche trois mots. Pas n'importe lesquels. Il semble s'être libéré d'un poids. Monumental. Je ne peux détourner mon regard du sien. Ces trois mots me laissent sans voix. Il m'a coupé l'herbe sous les pieds. Je m'attendais à tout. Sauf à ça. Je ne suis pas habitué que quelqu'un m'ouvre son cœur. Je suis mal à l'aise face à cette révélation. Et je laisse Lincoln dans l’expectative. Il attend un mot, un geste de ma part. Aucun mot ne sort de ma bouche. Je préfère les gestes à la parole. Je me sens moins handicapé. J'approche mon visage du sien et je l'embrasse. Longuement, tout en passant une main dans sa chevelure. Je me retire. Je lui souris. « Tu veux qu'on reste ici ? » Le canapé est confortable. Nous serions plus à l'aise dans ma chambre qu'ici. Il faut juste monter à l'étage. J'accroche mes lèvres aux siennes, encore et me nourrit de sa respiration. Dans l'attente d'une réponse de sa part.

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Message(#)Chose promise, chose due EmptyMer 9 Mar 2022 - 5:09


Chose promise, chose due -- @Byron Oberkampf
Je ne connais pas du tout le colocataire de Byron, je ne connais de Caelan que ce que le brun m’a dit à son sujet. Je ne sais donc pas ce qu’il pense de ceux qui ont une attirance pour les personnes du même sexe, même si j’essaie d’être positif et de me dire que s’il habite avec le brun, que ça ne doit pas vraiment le déranger. Malgré ça, je préfèrerais largement qu’on ne se fasse pas déranger ce soir, qu’on puisse passer un peu de temps que tous les deux pour une fois, sans la pression du monde extérieur. Pour me rassurer, je le questionne donc à ce sujet, je serai beaucoup plus à l’aise si je peux avoir l’esprit tranquille à ce sujet. « Sauf s'il s'est pris pour Michael Scofield, il n'y a aucune raison qu'il débarque ce soir ! » Je ne comprends pas trop la référence, mais je me contente de hocher la tête en guise de réponse avant de répondre à son baiser avec plus de fougue cette fois-ci, à l’image du désir qu’il provoque chez moi. « Quelque chose ne va pas ? » Chaque fois que j’hésite à lui parler de quelque chose, j’ai l’impression qu’il s’en rend compte, qu’il me lit comme un livre ouvert. J’hésite à aller de l’avant, à lui avouer que j’éprouve des sentiments pour lui, mais je finis par le faire malgré ma crainte que ce ne soit pas réciproque et de couper court à cette soirée agréable en sa compagnie. Quelques secondes seulement se sont probablement écoulées entre mes paroles et sa réaction, mais l’attente m’a paru interminable et chaque seconde de silence n’a fait qu’amplifier mon angoisse. Je me force à ne pas couper le contact visuel afin de ne rien manquer de sa réaction même si je me sens de plus en plus mal. Nerveux, les battements de mon cœur me martèlent les tympans et j’ai l’impression d’être sur le point d’étouffer à force de retenir mon souffle. Byron ne dit rien et je peux clairement voir le malaise qu’il ressent face aux paroles que je viens de prononcer. Lorsqu’il se contente de m’embrasser après de longues secondes de silence et que les mots tant attendus ne viennent pas, je ne sais pas trop comment interpréter sa réaction. Je me sens complètement perdu et si je réponds à ses baisers, je le fais avec une certaine retenue, incapable de me laisser aller.

« Tu veux qu'on reste ici ? » Je me force à lui sourire même si l’envie n’y est pas, il faut dire que l’absence de réponse de sa part a eu l’effet d’une douche froide. Soudainement, je regrette de lui avoir dit et d’avoir voulu passer la nuit avec lui. Je me sens stupide et naïf alors que, clairement, nous ne sommes pas sur la même longueur d’ondes. J’aurais dû me douter qu’il ne voulait rien de sérieux, j’ai dû m’imaginer des choses, voir des signes qui n’en étaient pas. Byron m’embrasse une fois de plus et si je ne le repousse pas, je n’y réponds pas. « Non. » Je ressens un profond malaise et j’ai besoin de me sortir de cette situation. Doucement, je le repousse afin de pouvoir me redresser pour m’asseoir. « On devrait aller manger avant que la moussaka soit trop froide. Ça serait dommage de gâcher ça après tout le travail que ça t’a demandé. » ajouté-je sans oser le regarder tout en reprenant ma bière posée un peu plus tôt sur la table basse. Je me lève de son canapé et je porte la bouteille à mes lèvres pour en prendre une longue gorgée tout en attendant qu’il se lève à son tour en demeurant silencieux tout en m’efforçant de ne pas prendre mes jambes à mon cou malgré mon envie de fuir.
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Message(#)Chose promise, chose due EmptyMer 9 Mar 2022 - 23:00




Chose promise, chose due
Il me dévoile les sentiments qui l'animent. Le sol se dérobe sous mes pieds. Ces trois mots raisonnent dans ma tête. Trois coup de gong. Je suis désorienté. Perdu. Pris au dépourvu. Je cherche son regard. Je n'y trouve aucune réponse. Une attente insoutenable au cœur d'un silence pesant. Comment verbaliser mon ressenti ? Je me sens terriblement seul en cet instant. Mon cœur est en sur-régime. Ma tension monte. Et le silence perdure tandis que j'ai la sensation de voir le Bouclé perdre de sa superbe, déconfire tandis que les secondes s'égrainent. Mes synapses sont en ébullition. Pourtant, aucune action ne s'enclenche réellement. Toujours dans le brouillard, à jauger la meilleure attitude à avoir. Tiraillé. Je ne veux pas le faire souffrir. Intérieurement, je commence à formuler une phrase 'Je... Je... Je... Je...' Je ne peux pas. C'est au dessus de mes capacités. Je n'arrive pas à dire ces trois mots, en retour. Il ne sont pas inscrits dans ma matrice. Je suis prisonnier de mes craintes, de ma peur de l'engagement qui se concrétise avec ces trois mots. Même si je tente de le cacher. Je suis effrayé. Et les secondes sont interminables. Pour moi. Pour lui. Je ne peux le laisser sans réponse. Et je l'embrasse.

Il réponds à mon baiser. Néanmoins, il y met de la distance. J'ai compris. J'ai fait le mauvais choix. Son langage corporel est diaphane. Il me repousse. À sa manière. Sans un mot. Juste en calmant ses ardeurs passées. Malgré son attitude, je tente de l'entraîner en direction de ma chambre. Pour mettre en exécution l'idée qui lui trottait dans la tête. Ne pas rester sur le canapé et choisir le confort de mon lit. Dans ma chambre, havre de paix et de tranquillité. Je ponctue ma question par un nouveau baiser. Il n'est plus avec moi. Il y répond, du bout des lèvres. Avant de se reculer et de formuler une réponse ferme et définitive. Je reste de marbre, mais j'ai mal. J'ai mal au cœur. J'ai mal de le voir me fuir, éviter mon regard. Et trouver un échappatoire. La moussaka. Elle repose en cuisine. Le parfum qu'elle dégage embaume la pièce. Elle refroidit. Tranquillement. « Tu sais, on est pas pressé... Tiède la moussaka est très bonne aussi ! » Je tente de le retenir. Par une marque d'affection. Ma main conquiert l'une de ses cuisses. En vain. Dépité, je le vois vider l’entièreté de sa bouteille de bière et se lever. « Lincoln ! » L'apostrophe-je. Tout s'écroule autour de moi. Nous passions une soirée des plus exquises. Et sa déclaration a tout brisé, accentué par ma décision de l'embrasser plutôt que de lui répondre, handicapé du cœur que je suis. Et il s'est refermé. Comme une huître. Je tente de croiser son regard. Sans succès. Il regarde à gauche, à droite. Mais pas dans les yeux. Je panique. Je n'aime pas sa réaction. Je me lève pour me stationner en face de lui. Je pose une main sur chacune de ses épaule et, sans ambages, je lui demande « Qu'est-ce que j'ai fait ? Dis-moi ! » Je connais sa réponse. Mes mains remonte sur ses joues afin de cadenasser son visage. « Lincoln ! » Dis-je dans un souffle. Je cherche mes mots en plongeant mon regard pénétrant dans le sien. « Je t'apprécie sincèrement ! » Lui avoue-je, tandis que je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine. Toutefois, je ne suis pas prêt à lui dire 'Je t'aime !'. Trop prématuré à mes yeux. J'ai conscience que le Bouclé s'est confié, à ouvert ses écoutilles, a dévoilé ses sentiments à mon encontre. J'admire ce courage, que je n'ai pas. Parce que j'ai peur de souffrir. Parce que j'ai peur de le faire souffrir. Parce que je ne veux pas précipiter les choses et me laisser emporter par mes émotions et mon désir pour lui. Je continue à me noyer dans ses yeux tandis que le temps suspend son vol à sa réaction.

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