Chose promise, chose due -- @Byron Oberkampf

J’avais sincèrement espoir que cette soirée marque le début de notre relation, mais j’étais bien loin de me douter que ça allait être le début de la fin de quelque chose qui n’a jamais vraiment commencé. Je pensais que Byron allait être celui qui me réconcilierait avec l’amour, que je pourrais me permettre de regarder vers l’avant avec lui plutôt que vers l’arrière en restant coincé dans mon passé avec Andy. Visiblement, je me suis trompé et les sentiments du brun pour moi ne sont pas de la même nature que ceux que je ressens pour lui. Peut-être que j’aurais mieux fait de ne pas m’ouvrir à lui ce soir, que j’aurais dû rester dans mes illusions et simplement profiter de la soirée même si tôt ou tard j’aurais bien fini par savoir que nous deux ce n’était pas possible et la claque à ce moment-là aurait sans doute fait encore plus mal qu’en ce moment. « Tu sais, on est pas pressé... Tiède la moussaka est très bonne aussi ! » J’ai manqué de courage, j’aurais dû écouter mes besoins plutôt que de me servir de notre repas comme échappatoire, comme si je pouvais réellement profiter du reste de la soirée en sa présence sans penser à ce qu’il vient tout juste de se passer. La vérité c’est que je n’ai même plus faim et tout ce que je veux c’est partir d’ici. Je me sens humilié et j’étouffe dans cette maison où je ne me sens soudainement plus à ma place. « Hummmmmmm c’est mieux pas? » me contenté-je de répondre en riant nerveusement tandis que je me crispe au contact de sa main sur ma cuisse. S’il y a quelques minutes à peine j’aurais accueilli ce geste avec grand plaisir, je n’ai plus envie qu’il me touche. Ma tête est ailleurs et mes pensées se bousculent à la recherche d’une façon de me sortir de cette situation inconfortable. En attendant, je me lève en calant ma bière, comme si l’alcool allait m’aider à ce que je me sente mieux.

« Lincoln ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Dis-moi ! » Je me sens coincé quand il pose ses mains sur mes deux épaules, encore plus lorsqu’elles se rendent à mes joues et que je me retrouve obligé à affronter son regard. J’ai l’impression de fondre sur place, je suis incapable de bouger ou de prononcer le moindre mot tandis que mon regard se voile et que sa silhouette devient de plus en plus difficile à distinguer. La respiration irrégulière, j’agrippe l’une de ses mains avec la mienne. « Rien. » C’est tout ce qui sort tandis que je retire sa main de sur ma joue pour lentement me libérer de son emprise. Je n’essaie même pas d’en dire plus parce que je sais que je n’y arriverai pas, que ma trop grande sensibilité prendra le dessus et que mes émotions me rendront encore plus vulnérable devant lui et j’ai tout sauf envie qu’il me voit ainsi en ce moment. Je lutte donc pour cacher mes émotions même si le résultat est lamentable. « Lincoln ! Je t'apprécie sincèrement ! » Mais je ne t’aime pas et le constat fait mal. Le cœur serré, je me force à lui sourire en hochant lentement la tête. « Je comprends. » réponds-je d’une voix tremblante en retirant son autre main de sur ma joue. Est-ce que je lui en veux? Évidemment que non parce qu’on ne peut pas contrôler nos sentiments, mais la douleur n’est pas moins vive pour autant parce que j’ai réellement cru à quelque chose qui ne se concrétisera pas finalement. « J’ai… j’ai mal au ventre. Je pense que… c’est mieux que j’y aille. » Je me recule pour instaurer une distance sécuritaire entre nous deux sans oser le regarder. « Désolé et… merci pour la bouffe. » C’est d’un pas rapide et le cœur brisé en mille miettes que je me dirige vers la porte d’entrée pour ne pas lui laisser le temps de me retenir. J’ai besoin de partir loin d’ici après avoir démarré ma voiture, je prends une direction au hasard sans trop savoir où aller.