La voilà dans ton antre, dans ton monde coloré, dans ton intimité. Le domicile est quelque chose de si personnel. Ton atelier l’est davantage. Ici s’exprime ton artiste couturier. C’est lui qui donne définitivement vie à tes croquis. Avant son œuvre, tes créations ne sont que des coups de crayons sur une feuille. Avant son éveil, les tissus ne sont qu’amas sans âme. Te retrouver ici titille son sommeil. Tu le sens remuer dans ton être. Il est proche de se réveiller quand tu saisis ton mètre ruban. A ton image, il est long à sortir de son lit. Nul doute qu’il le sera une fois Miss Griffiths partie. Tu sais d’avance ce que tu vas faire à son départ. Tu t’installeras à ta machine à coudre et joueras tes talents de tes doigts pour créer. Tu ignores encore quelle cliente aura l’honneur de voir sa commande avancer. La raison serait de terminer la robe posée sur le mannequin. Sa future propriétaire vient la semaine prochaine pour la récupérer. Mais tu es rarement raisonnable. Tout dépendra de ton inspiration. Tout d’abord, tu dois t’occuper de cette femme. Et dans son état, autant ne pas la faire attendre trop longtemps. Tu auras tout le temps de lutter avec tes envies plus tard. Surtout que ton couturier semble s’être fait de nouveau capturée par les bras de Morphée. Tu t’approches d’elle pour débuter tes mesures. Sa question te coupe dans ton élan. Elle te renvoie à ton passé. Un passé douloureux. Un passé avec qui tu es désormais en paix aussi. Tu n’as plus peur de l’évoquer. Tu n’es plus hantée par tes démons. Tu marques une pause. Tu expires profondément avant de lui dévoiler ton parcours. « Non. Petite, je rêvais d’être une princesse. J’ai fait des concours de Mini-Miss en ce sens. Fort de mon succès, j’ai été abordée par un chasseur de têtes cherchant de futures mannequins. J’ai ensuite rêvé de devenir mannequin et je suis partie à Melbourne. Puis un jour, je me suis aperçue être dans un cauchemar. Ce rêve n’était pas le mien mais celui de ma mère. J’ai quitté le mannequinat pour rêver par moi-même. Le stylisme m’a offert un monde onirique parfait. Dans cet univers, rien n’est figé, rien n’est écrit à l’avance. Il ne demande qu’à être façonné par notre imagination. » Tes prunelles pétillent à la fin de ta tirade. Elles témoignent de la passion que tu éprouves envers ton métier. Tu ne l’as pas choisi par défaut. Tu n’exerces pas une profession par dépit. Tu es heureuse de te lever chaque matin. Tu ne te verrais pas faire autre chose. A la rigueur être une fée. Cet emploi n’est pas reconnu officiellement. Alors tu le fais par loisir. Et également pour affirmer ton désir de ne pas grandir. L’enfance est si merveilleuse. Elle est remplie d’insouciance. Une époque bénite qui passe tellement vite. Surtout que la tienne a été tronquée à tes seize avec ton départ pour Melbourne. Tu as dû te comporter comme une adulte. Tu as raté des années. Ceci explique en partie pourquoi tu les rattrapes aujourd’hui. Tu reprends tes mouvements et approches ton ustensile de ses courbes. Tu esquisses un sourire amusé au moment de prendre son tour de poitrine. Elle en fait quasiment le double du tien. Toutes ses formes mesurées et inscrites sur un morceau de papier, tu n’as plus qu’à la libérer. Ta curiosité t’en empêche. Elle te pousse à te montrer intrusive. « Et vous, vivez-vous la vie dont vous rêviez ? » Tu ne lui rétorques pas à l’identique sa question précédente. La tienne est plus globale et ne se limite pas à sa carrière professionnelle. Elle est plus osée également. Elle se faufile directement sous la surface de son iceberg. Tu ne le fais pas à mal. Tu cherches toujours à connaître les gens en profondeur. Tu n’aimes pas le superficiel même si ton apparence laisse présager le contraire. Tu es juste toi-même. Réelle. Vraie. Sincère.
(c) DΛNDELION
Mabel Griffiths
les moyens des ambitions
ÂGE : 34 ans (15.08.1990) SURNOM : Bel, Bella, la Sorcière (par Maddy), Mab (par Rhett) STATUT : Mère d'une petite Rosalie. Aiden a laissé les addictions gagner et est parti en laissant son cœur en miette derrière. MÉTIER : Mannequin, Chanteuse, Actrice confirmée LOGEMENT : Spring Hill, #516 Water Street, dans une jolie villa à l'abri des regards POSTS : 13602 POINTS : 1280
TW IN RP : Alcoolisme (plus si ancien), anorexie, biphobie / homophobie, famille toxique, grossesse / maternité GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Allergique aux oranges ≈ Cache sous sa mesquinerie et ses piques une grande sensibilité qu'elle dévoile peu ≈ Accro à la caféine ≈ Donner aux centres aidant les queers, c'est un des trucs les plus importants qu'elle fait de son argent, et la seule chose sur laquelle elle n'appuie pas pour se faire de la bonne publicitéCODE COULEUR : Sème du drama en #76448A RPs EN COURS :
Griffiths ∆ I don't know half of you half as well as I should like; and I like less than half of you half as well as you deserve.
Marceline ∆ This is the problem with having a best friend who is also your cousin, and has known you since you were born. She's always trying to stomp on your dreams.
Maddy ∆ Sister. She is your mirror, shining back at you with a world of possibilities. She is your witness, who sees you at your worst and best, and loves you anyway. She is your partner in crime, your midnight companion, someone who knows when you are smiling, even in the dark. She is your teacher, your defense attorney, your personal press agent, even your shrink. Some days, she's the reason you wish you were an only child.
Maden ∆ This ain't for the best ; my reputation's never been worse, so you must like me for me
Carmine ∆ Make it last forever, friendship never ends
Marley ∆ The best way to destroy an enemy is to make him a friend.
Rhebel ∆ Your words up on the wall as you're praying for my fall ; and the laughter in the halls and the names that I've been called ; I stack it in my mind and I'm waiting for the time ; when I show you what it's like to be words spit in a mic
AVATAR : Jennifer Lawrence CRÉDITS : (Avatar by fassylovergallery ; Image signa by ghaniatreides ; Userbars by loonywaltz) DC : Olivia Welch (Emma Stone) ∆ Poppy Leigh (Emma Myers) PSEUDO : Lucy INSCRIT LE : 13/10/2021
Back to business once again ; working for everyone ; everyone but me ; it's a costume party ; put the wrong one on and get yourself gunned down in the street ∆ Grammar School, Costume Party
La question de Mabel - pourtant plutôt logique - eut l'effet étonnant de faire se tendre Rose. Quoi que la mention des concours de mini-miss pouvait expliquer en partie le malaise de la couturière. Mabel y avait eu droit aussi, et les avait gagné facilement tant que l'écart d'âge entre Maddy et elle leur permettait d'être dans des catégories différentes. Une fois l'une contre l'autre, c'était toujours son aînée qui avait gagné, cimentant en Mabel le fait que le monde entier choisirait toujours sa sœur avant elle-même.
Le fait que Rose ait eu une petite carrière en tant que mannequin l'amusa. La jeune femme ne semblait pas avoir apprécié, mais le coïncidence était assez notable. Elles partageaient une partie de leur carrière, quelque chose auquel Mabel ne s'attendait pas, en toute honnêteté. Elle en avait cependant assez vu au cours de ses années à défiler pour savoir combien c'était une carrière qui pouvait détruire. Et elle n'était elle-même pas spécialement indemne non plus...
« C'est beau, d'avoir su tout arrêter pour suivre le choix qui vous faisait le plus envie. Tout le monde n'en est pas capable, surtout que la couture, ce n'est pas un monde où il est facile de se faire un nom ! » souligna-t-elle cependant.
Elle ne voulait pas insister sur la carrière de mannequin de Rose, ayant bien compris que le sujet était sensible. Le fait d'avoir tout quitter pour coudre méritait cependant d'être relevé ! Il y avait quelques maisons de haute couture, et sans doute pas mal de stylistes dans des chaînes de fast-fashion ou de marques proposant des modèles uniques ou en petit nombre d'exemplaires. Mais la majorité de ceux qui se rêvaient couturiers de talent avaient du mal à en vivre, et Rose méritait amplement sa place parmi ceux qui se faisaient doucement un nom, selon ce que Mabel avait déjà vu de son talent.
Elle laissa les mains de Rose tournoyer autour d'elle, prenant ses mesures, essayant de ne pas regarder les chiffres qu'elle notait. Mabel avait progressé un peu sur le plan de ses troubles alimentaires, mais pas au point de totalement accepter les changements de son corps. La question de Rose tomba à point nommé, lui permettant de se distraire.
« C'est absolument pas la vie donc je rêvais » répondit-elle, songeuse. « C'est pas forcément une mauvaise chose pour autant. Ado, je rêvais d'être actrice, et je pensais ne jamais me poser avec quelqu'un. »
Elle épargna à Rose les années qu'elle avait passé à se répéter qu'elle serait une mauvaise épouse et une mauvaise mère, et qu'il fallait donc mieux qu'elle reste seule, à papillonner de bras en bras.
« Finalement, je suis une toute autre personne. Mannequin, mariée, bientôt mère... Et c'est différent de ce dont je rêvais, mais ça me rend heureuse. C'est juste qu'en grandissant, mon rêve a changé. Et peut-être qu'il changera encore, qu'il sera différent dans cinq ou dix ans. Mais je trouve ça plutôt cool, finalement. »
Tu ne dirais pas que ce que tu as fait est beau. Au contraire, tu te souviens de comment tu étais moche à cette époque, d’une extrême minceur, la peau sur les os, malade, rongée par l’anorexie. Et sans l’entrée de ta voisine de chambre à l’hôpital, tu n’aurais sans doute pas pris conscience de tes troubles du comportement alimentaire. « Je l’ai surtout fait pour vivre. » Plus qu’une envie d’être styliste, tu désirais déjà sortir de la spirale infernale dans laquelle tu étais. Il t’a fallu du temps pour retrouver de bonnes habitudes. Ton emploi n’était pas ta priorité. Tu n’y as pas pensé que lorsque tu allais mieux et que la sortie du centre approchait. Si le monde de la mode t’avait fait beaucoup de mal, tu ne souhaitais pas quitter les paillettes. C’est ainsi que tu as décidé de les saupoudrer toi-même dans ta vie et dans celles de celleux sollicitant tes compétences. « Je ne cherche pas à me faire un nom. Je ne souhaite qu’être épanouie dans ce que je fais. » La notoriété ne t’intéresse pas. Tu aurais essayé d’intégrer une agence réputée sinon. Tu apprécies ton indépendance. Ainsi, tu es libre de faire ce que tu veux sans devoir rendre de compte à personne. Hormis à tes clientes évidemment.
Tu ne désires pas faire la une des magazines ou encore habiller des célébrités. Tu ne nieras pas être ravie de collaborer avec cette blonde. Tu l’es pour ce qu’elle dégage et t’inspire et non pour espérer qu’elle te recommander des amies dans le showbiz. Bien sûr, si c’est le cas, tu n’iras pas te plaindre non plus. Tu n’en oublies pas que tu as besoin de commande pour gagner de l’argent. Peut-être gagneras-tu un coup de pub avec ta future création ? Cela avait été le cas lorsque tu avais réalisé une robe pour Penny. Ta carrière avait décollé dans la foulée. Tu as le temps d’y penser. Sa robe n’est encore qu’au stade de mensurations sur une feuille. Continuant de prendre ses mesures, tu écoutes ses paroles. Tu lui souris tendrement. Elle aussi s’est faite avoir par la vie. Elle est le témoin qu’on ne choisit pas son destin par soi-même. Enfin, tu ne veux pas tomber dans le fatalisme non plus. Disons qu’il y a des paramètres extérieurs à prendre en compte en plus des rêves de jeunesse. « La vie nous réserve tellement de surprises. » Tu te contentes de cette note philosophique. C’est ce qui la rend si belle à vivre en y réfléchissant bien.
Miss Griffiths semble partager ton point de vue. Loin de se plaindre de ce que la vie lui offre, elle l’accepte avec joie. Voilà un état d’esprit qui te plait. Elle est loin des stars capricieuses jamais satisfaites de ce qu’elles ont. « Il changera forcément avec la naissance de votre enfant. Vous allez vouloir son bonheur. En tous cas, tant que ça vous rend heureuse, continuez ce que vous faites. Le jour où vous le ferez par obligation, c’est qu’il sera temps de passer à autre chose. » C’est facile à dire, Rose. Il est plus compliqué de briser une routine installée que de sauter dans l’inconnu. Il faut se faire violence et oser. C’est ce que tu as fait en te lançant dans le stylisme. Et aujourd’hui, tu rayonnes, bien aidée par ton soleil personnel de princesse aussi. Tu termines de noter ses formes. Tu as tout ce que tu as besoin pour travailler. Tu reposes ton mètre ruban. Tu attrapes ton agenda posé sur un coin de table. « Je vous propose de nous revoir dans trois semaines pour un premier essai si ça vous va. » Il te faut du temps pour créer. Tu ne veux pas être pressée par le temps et bâcler. Tu es rigoureuse dans ton travail.