Tes bêtises (non) font rire la mère de ton enfant et vraiment c’est peut être bien la première fois que tu revois Birdie. Celle de qui tu es tombé amoureux, pas celle qui te repousse parce qu’elle est au bout du rouleau au milieu de sa grossesse. “Damn right, I’m a mother now.” C’est Birdie 2.0 et c’est la meilleure de toutes. La tienne et la mère de ton enfant en plus. Ton regard sur elle est tellement doux car tu réalises tout ça en même temps que tu le dis, qu’elle le répète et qu’elle est si… elle. “You can call me Mommy.” Tu souris un peu plus, amusé par sa proposition. « MILF. » Que tu murmures. Tu vois qu’elle fait attention à pas faire de bruit et tu te rends compte que ouais, votre bébé est en train de dormir. Tu profites du baiser qu’elle pose sur tes lèvres brièvement.
Ton coeur bat plus vite et fort alors que ton regard va vers le couffin. Ce petit être est ton enfant oui. Et oui tu vas avoir besoin de beaucoup de temps pour le réaliser. Tu vas te le répéter bien des fois, toutes les deux minutes certainement. “Tu sais que j’aurai bien laissé la porte ouverte dans d’autres circonstances mais là…” Si y’a bien une chose que tu comprends c’est qu’elle n’apprécie pas son corps tel qu’il est là. Pas que tu approuves, car tu l’aimes et la trouves toujours aussi magnifique, mais sa propre perception a changé avec tout ses changements majeurs. Tu espères que sa confiance en elle à ce niveau là va revenir rapidement. « It’s ok… » Elle n’a pas besoin de se justifier et tu veux le souligner plus que juste avec ton léger mouvement de tête.
Tu l’aides à se mettre sur les pieds et tu ressens sa douleur en même temps. Tu vois la taille de votre gosse et tu sais la capacité d’élasticité du milieu de ton oiseau et elle a été bien au delà de ce que vous avez jamais pu expérimenté tous les deux. Que ce soit sur toi ou sur elle. Tu ressens véritablement la douleur fantôme. Elle passe voir Billie et elle est la plus adorable personne de la Terre. Billie ou Birdie ? Both. “I’ll be right back.” Tu te déplaces vers Billie. « Take your time. I’m not going anywhere. » Cette deuxième phrase que tu as souvent dit tout au long de votre relation et qui est toujours aussi vraie.
Tu approches un siège du couffin et tu regardes Billie en étant totalement sous le charme et soufflé par la réalité de son existence. Y’a quelques larmes qui roulent sur tes joues et la petite bouge dans son sommeil. « How do you exist… » Que tu murmures, te posant réellement la question. Jamais de ta vie tu ne te serais imaginé dans cette position. « I promise I will never hurt you. » Tu ajoutes dans un souffle. L’émotion qui prend un peu plus le dessus. C’est des jolies grosses larmes qui coulent à présent.
« MILF. » Tu ne te sens pas très désirable ni au sommet de ton sex appeal à ce moment précis mais tu apprécies le compliment malgré tout. Ce n’est pas pour te rassurer ou se rattraper qu’iel dit ça ; tu sais qu’iel le pense vraiment. Alors ça te réchauffe un peu plus alors que tu es penaude depuis des mois de voir ton corps évoluer et se transformer de la plus affreuse des manières. Si l’apparence d’autrui n’est pas un critère pour toi, la tienne l’est. Tu l’as compris de la façon la plus compliquée, comme si on t’avait matraqué la tête sur ce fait pendant neuf mois. C’est compliqué de voir sa peau s’étendre, son ventre gonfler, sa poitrine aussi, avoir mal partout, ne jamais se sentir bien. Sans oublier les hormones qui rajoutent un peu plus de piquant non désiré dans la marmite et tu as véritablement connu l’enfer sur terre. Mais pouvoir embrasser de nouveau ton partenaire et observer cette petite chose qui dort à poings fermés dans sa couveuse te réchauffent le cœur plus que tu n’aurais jamais pensé.
« It’s ok… » Jordan sait ce que c’est et dans le fond, tu espères retrouver ta fierté. Car toi fière, c’est aussi souffler cette fierté à ton compagnon. Tu ne peux pas être crédible si tu te rejettes toi-même. Mais il est hors de question que tu t’infliges cette pression à ton pauvre esprit qui en a déjà assez comme ça sur la patate. « Take your time. I’m not going anywhere. » Tes lippes dessinent un petit sourire avant que tu t’échappes dans la salle de bain.
Un échappatoir bienvenu alors que tu profites de l’eau et du réconfort de la chaleur pour laisser tomber la pression. Les nerfs. Sous forme de larmes. Directement essuyé par l’eau qui déferle aussi sur toi et qui t’enlève toute cette couche de transpiration. Malheureusement, ça ne fait rien pour le reste mais tu sauras t’en contenter pour l’instant. Tu perds un peu la notion du temps mais tes doigts ont le temps de friper sous l’eau tellement que t’es restée un sacré moment. Tu évites ton reflet dans la glace, t’essuyant rapidement avec ta serviette - enfin, aussi rapidement que tu peux - avant de pouvoir remettre des vêtements qui sentent la maison. Qui sont à toi. Tu te sens déjà un peu mieux que dans des vêtements d’hôpital. Même si ce ne sont que des vêtements plutôt sportifs, juste de quoi être à l’aise. Quand tu sors de la salle de bain, tu passes tes mains sur ton visage tout entier en soupirant. "Ça fait du bien.” Tu t’approches de Jordan qui est près de Billie en passant une main dans son dos qui finit par le bras entier autour de lui alors que tes prunelles se posent sur votre progéniture. “Tu sais changer une couche, toi ?” Que tu demandes sincèrement, même si ça peut prêter à sourire voire à rire vu comment ça arrive mais… C’est une question réelle. “Normalement, je sais, mais… Enfin, j’évitais de le faire mais là, ça va être compliqué.” Que tu dis d’une petite voix en levant les yeux vers son visage. Un petit sourire sur les lèvres. Quand c’était ton neveu ou les enfants de tes amis, c’était facile à esquiver. Mais ta propre fille… Cela sera plus compliqué.
"Ça fait du bien.” Elle te sort de ta contemplation de ta gosse. My kid… Tu es toujours aussi soufflé de te répéter ça. Tu as eu le temps de pleurer, t’as pas cherché à te brider car tu sais qu’il faut laisser sortir les choses. Tu sais aussi que ça sera bien loin d’être la première fois que Birdie te voit pleurer, mais tes yeux sont secs quand elle est de retour dans la chambre. Ils sont peut être secs mais ils sont rougit. Tu apprécies de sentir sa main dans ton dos. Le contact avec Birdie est réellement quelque chose qui ôte bien de tes maux par pure magie. Vos corps réunis ça fait toujours des miracles que tu n’as jamais pu expliquer, mais que tu ne veux jamais voir s’arrêter. La vie est plus paisible avec elle à tes côtés. Depuis le premier jour. “Tu sais changer une couche, toi ? Normalement, je sais, mais… Enfin, j’évitais de le faire mais là, ça va être compliqué.” Tu vas doucement glisser ton bras derrière toi pour qu’il se retrouve autour de Birdie. Ca la fait se déplacer un petit peu au passage pour que cette action soit possible. « Oui je sais faire. » Tu as gardé certains des petits Mendez quand ils étaient tout petit et tu te demandes toujours comment Maria a pu avoir autant confiance en toi dans ces moments là. Ils n’étaient plus tout bébés mais ils avaient encore des couches. Au jour d’aujourd’hui tu es toujours autant touché de cette confiance. Tu avais relevé le défi haut la main et c’était un coup de boost de ton estime qui était incroyable. « Je pourrais m’en occuper. Ca me dérange pas. » Que tu dis alors que tu es en train de caler ton visage contre son torse, dans sa poitrine oui oui. Mais tu es encore très à fleur de peau et tu as besoin d’elle. Tu fermes les yeux en te serrant contre elle. Toi assis, elle debout. Tu respires son odeur. La sienne à elle. Tu as même apporté votre gel douche, shampoing et éponge de bain pour qu’elle se sente le plus chez elle possible. Tu ne t’étais pas rendu compte que ça te ferait autant de bien à toi aussi. « Do you want to go to sleep ? » Que tu murmures. Si elle sait lire entre les lignes elle comprendra que cette question est surtout là pour savoir si tu peux rester contre elle comme ça sans bouger ou si tu te détaches pour qu’elle puisse aller se reposer.
« Oui je sais faire. » Voilà qui est une bonne chose. Vous avez eu le temps de vous entraîner sur d’autres avant la vôtre. C’est déjà rassurant. Oui, ça te rassure car t’es remplie d’incertitudes. Tu doutes atrocement. Billie a l’air pour l’instant si calme mais est-ce qu’elle le sera toujours ? Elle va former son caractère, ses habitudes, son train de vie, son tempérament, tout ce qui va avec selon vous. Selon ce que vous allez lui éduquer, lui apprendre, lui faire vivre. Et il faut aussi être sûr qu’elle soit en bonne santé, en parfaite forme, qu’elle soit satisfaite mais pas trop non plus, qu’elle soit nourrie et proprement - grand merlin. C’est absolument terrifiant. Pourquoi tu t’infliges tellement une telle pression morale, Birdie ? Tu te fais mal. « Je pourrais m’en occuper. Ça me dérange pas. » Tu as bougé sous l’action de ton partenaire, assis alors que t’es toujours debout, que la tête de Jordan se pose naturellement contre ton buste. Ses bras autour de toi te font du bien et tu passes un des tiens autour de sa tête pour le garder près de toi et le protéger du monde extérieur. Bless them. “You’re too precious for me.” T’es émue alors que dans le fond, il ne fait que son rôle de père. Votre relation est si équilibrée et équitable à tous les niveaux. Tu ignores ce que tu as fait au karma pour avoir mérité une telle récompense sous la forme de Jordan. Et aussi de Billie qui est toujours aussi parfaite à simplement dormir.
« Do you want to go to sleep ? » A cette question, tu te mets à bailler. “Il paraît qu’il faut profiter de dormir quand bébé dort. Je pense que c’est un sage dicton.” En clair, oui, tu aimerais bien te reposer. Et puis, en dormant, le temps de rentrer chez vous passera plus vite. Même si tu as la frousse de quitter le cocon rassurant de l’aile maternité, il n’empêche que tu as plus hâte d’introduire Billie à son chez elle et de toi-même retrouver tes marques. Même s’il va falloir s’en faire des nouveaux. A trois cette fois. Tu déposes un baiser sur son crâne puis deux et trois. “I can’t wait to come home.” Tu murmures doucement contre son crâne que t’embrasses encore une fois. “Put me to bed ?” Tu quémandes car tu restes une enfant toi aussi malgré tout. Et maintenant que tu retrouves enfin le plaisir d’avoir le contact de Jordan, tu souhaites profiter de chaque instant que tu peux le faire. Vous avez perdu neuf mois, après tout.
“You’re too precious for me.” I’m not. I just love you and her. Et tu ferais tout pour elles. Tu le sais. C’est même effrayant parfois quand tu t’en rends compte avec force. Tu pourrais mourir pour elles sans l’ombre d’un doute. Tu as bien senti passer les neufs mois de grossesses mais tu es encore totalement émerveillé.e par le fait que vous ayez un enfant qui respire et qui a un coeur qui bat là maintenant sous vos yeux. Comme si c’était tombé du ciel alors que pas du tout. Tu savais que ça allait arriver, elle aussi, mais quand même, on est jamais préparé à ce genre de bouleversement dans sa vie. “Il paraît qu’il faut profiter de dormir quand bébé dort. Je pense que c’est un sage dicton.” Tu vas te détacher d’elle sous peu oui oui, mais tu profites encore un poil plus longtemps de son corps tout contre le tiens. Tu gagnes même quelques baisers sur le haut de ta tête. “I can’t wait to come home.” Tu lui déposes quelques baisers au travers de son vêtement aussi, là où tes lèvres arrivent. “Put me to bed ?” Tu n’attends pas plus longtemps pour te détacher d’elle pour qu’elle puisse aller dormir, se reposer. C’est important, tu le sais.
Une fois Birdie allongée, tu places les coussins comme il faut pour son comfort le plus optimal et tu vas même tourner le berceau de Billie de façon à ce qu’elle puisse voir sa fille sans avoir à bouger plus que ça. Car quelque chose te dit qu’elle va vouloir garder un oeil sur elle malgré qu’elle doive dormir parce que c’est aussi ton cas. Tu te sens mieux si tu vois la petite, elle est là, elle dort, elle va bien. Tu déposes un baiser sur le front de Birdie alors que tu t’es installé sur le fauteuil juste à côté du lit. Tu as une main posée sur le bras de ton oiseau car tu as envie de rester en contact avec elle encore. Y’a ton esprit qui te tourmente avec certaines pensées que tu préfèrerais ne pas avoir. Celles de ton père qui s’est retrouvé avec toi mais aussi le cadavre de sa moitié. Ca te brise de l’intérieure de t’imaginer seul.e avec Billie. Ca ne veut pas dire que tu as mérité son comportement envers toi Jordan s’il te plaît ne mélange pas tout. Ton géniteur n’a pas demandé l’aide dont il avait besoin. « You’re good? » Tu murmures alors que tu sors de tes pensées.
A peine Jordan se détache que sa chaleur te manque. Le petit être en toi te voulait pour toi toute seule donc tu en as été privé pendant si longtemps. Tu es absolument heureuse de voir que tu peux de nouveau le toucher et être touchée sans avoir l’envie de t’éloigner le plus loin possible tellement que ça t’irrite. Non, cette fois, quand ton partenaire s’éloigne pour t’amener au lit, tu fais la moue. Tu aurais aimé qu’iel vienne contre toi. Mais le lit est malheureusement trop petit et t’as l’impression de prendre toute la place. Tu ne préfères pas penser à ton physique pour l’instant. Tu préfères le regarder bouger le couffin de la petite qui dort profondément en étant la créature la plus paisible du monde. De ton lit, tu peux voir sa respiration, son petit torse qui se lève et s’affaisse. Tu as lu qu’il était assez habituel pour les parents de s’inquiéter que leur enfant ne respire plus. Tu le comprends parfaitement en voyant cet être si fragile. A ta charge, à votre charge à tous les deux. Vous êtes liés à tout jamais, maintenant.
Tu t’enfonces un peu mieux dans les oreillers quand Jordan t’embrasse le front avant de s’installer sur le fauteuil. Tu regrettes vraiment qu’iel ne puisse pas avoir une meilleure place près de toi. « You’re good? » Tu hoches la tête alors que ton bras sous sa main glisse afin que tu puisses la lui prendre et emmêler vos doigts ensemble. “Better.” Tu te sens d’un calme assez incroyable - sûrement la douche et les larmes, avec les nerfs qui retombent, la tension avec. Tu profites de cette alcalmie car tu as l’instinct qui te souffle que d’autres aventures vous attendent. “I love you.” Tu murmures doucement en prenant vos mains jointes contre toi alors que tu commences à fermer les yeux. T’es épuisée après presque vingt quatre heures sans réel repos. Tu as absolument tout ce dont tu as besoin près de toi. Tu peux t’endormir tranquillement. Le monde ne va pas s’écrouler. Jordan est là et Billie est en forme. Tu ne mets pas longtemps à être happée par Morphée.