Chaque jour est un jour de plus pour me rappeler que je n’en ai pas encore fini avec mon existence. Je me retrouve de nouveau dans mes spirales d’antan, dans celles où je tourbillonne joyeusement (non) et dans lesquelles je ne fais que tenter de relever la tête hors de l’eau pour trouver une inspiration, une bouffée d’air. Cette bouffée d’air était représentée par Tim. Il était mon roc, ma fondation, mon pillier. Malgré sa sensibilité, malgré ses faiblesses, il était bien plus fort que moi, il savait voir les choses de façon positive et j’avais fini par me laisser convaincre par ses beaux discours et son regard doux. Tout semblait si bien se dérouler, outre le fait de devoir tenir notre relation secrète au moins jusqu’au mariage ; j’aurai dû me douter que ça n’allait pas durer. Parce que c’est moi, c’est mon existence, c’est ma vie et elle est composée de brefs moments de joie qui finissent toujours par de (trop) longs moments de désespoir. Je suis en pleine peine de coeur mais une des pires qui soit ; Tim est parti, brutalement, sans aucune explication, sans aucun message, sans rien du tout. Son silence après le mariage aurait dû m’inquiéter - et ça a été le cas mais c’était trop tard. Je m’en veux de ne pas avoir réagi avant, je m’en veux d’avoir eu trop peur d’aller le voir. J’ai peut-être senti qu’il y avait une aiguille sous le rocher de notre relation et qu’il allait finir par me quitter d’une façon ou d’une autre. Alors j’ai retardé l’échéance le plus loin que j’ai pu ; et c’était encore pire que ce que je pensais.
Se sont enchaînés des événements en conséquence ; évidemment que, en dehors de mon travail, je ne sortais qu’à peine. Je me suis terrée dans ma chambre, ne sortant à peine pour manger, la nourriture n’ayant jamais été ma priorité de toute manière. Une des rares fois où je suis sortie de mon trou, ce n’est rien d’autre que pour finir de partager les draps de mon colocataire et ça, ça a été une belle connerie. Mais maintenant, je me retrouve dans les toilettes, enfermée à double tour et un test à la main qui m’annoncerait l’impensable. J’ai des sueurs froides, j’ai mon palpitant en feu, j’ai peur, je suis angoissée, j’ai le ventre qui se tord mais par un bonheur hasardeux, je ne vomis pas. Je cache le test sous mes vêtements pour ne pas prendre le risque qu’Adèle le voit - Will ayant visiblement débarrassé le plancher - retournant dans ma chambre pour envoyer un sos à Amaya. S’il y a bien une personne sur cette terre qui connaît absolument chaque recoin de ma personne et de mes vices, avec laquelle je me sens en confiance totale, c’est bien elle. Je ne sais pas quoi faire de ce foutu test, je songe même à le balancer à travers la fenêtre mais je ne suis pas désespérée à ce point. Je le fourre dans mon sac qui va me servir à aller chez mon amie.
Heureusement pour moi, elle n’habite pas loin, je n’ai pas besoin de m’embêter à prendre les transports pour me retrouver devant sa porte après avoir monté les étages vers son appartement. Je tapote doucement tout en martyrisant la lanière de mon sac de mon autre main. Quand la porte s’ouvre, c’est un visage désolé et triste que Maya apercevra. “Je… Désolée de débarquer comme ça, je savais pas vers qui me tourner et tu…” t’es la seule en qui j’ai confiance.
(outfit) Amaya était vraiment toute paniquée depuis qu’elle avait reçu les sms de la part de sa meilleure amie. Une seconde tout allait bien elle était en train de jouer à sa meilleure partie d’Overwatch et la seconde d’après elle avait tout quitté pour attendre Prim. Ce genre de messages était vraiment mauvais signe, elle espérait que la brune allait vite arriver car la jeune femme était en train de faire les 100 pas dans son appartement à l’attendre pour savoir ce qui lui était arrivée. Surtout qu’elle se demandait ce que cela pouvait être, son esprit divagua même sur la possibilité qu’il s’agisse d’un évènement lié à la drogue. Elle savait que la demoiselle n’était pas sobre à ce sujet et même si cela ne lui plaisait pas, elle ne pouvait malheureusement rien y faire. Les souvenirs de leur rencontre remontèrent à la surface mais elle les chassa en secouant la tête. Si c’était une overdose ou quelque chose du genre, elle n’aurait pas été en état de venir ou de lui envoyer des sms correctement. Et si c’était le cas et qu’en venant elle s’était blessée ou évanoui ? Il fallait qu’Amaya arrête de penser au pire et attende sagement, elle essaya de s’occuper l’esprit en allant préparant deux mugs de chocolat chaud pour préparer l’arrivée de son amie. Elle n’avait même pas prit le temps de se changer, elle était toujours dans son kigurumi aquali avec la capuche sur la tête, oubliant totalement qu’elle était habillée comme ça. D’ailleurs son appartement ne ressemblait pas à grand-chose non plus, il y’avait la machine à coudre sur sa table à manger avec des bouts de tissus dans tous les sens. Salem devait de son côté dormir sur le canapé ou son lit, elle n’était pas du tout en état de recevoir.
Puis elle finit par entendre des petits tapotements à la porte de son appartement, sans réfléchir très longtemps, Amaya se dirigea vers celle-ci pour l’ouvrir. Quand elle ouvrit la porte pour découvrir le visage tout triste de Prim qu’elle la vit chercher ses mots et s’excuser. Amaya se contenta de la prendre dans ses bras et de la serrer dans un premier temps, pour un câlin qui dura de longues secondes avant de la lâcher.
- Tu sais que tu peux toujours venir me voir quand il y’a un souci, entre.
Elle laissa la jeune femme rentrer et ferma ensuite la porte déjà un peu rassuré que la Anderson soit arrivée chez elle et qu’elle ne semblait pas blessée ou complétement mal. Peut-être qu’Amaya s’était inquiétée trop vite mais ce petit visage triste lui fendait déjà le cœur.
- Installe toi sur le canapé j’arrive, je nous ai préparé des chocolats chaud.
Elle alla rapidement à la cuisine et rajouta des petits chamallow dessus avant de retourner voir Prim avec les deux tasses en main. Elle les posa ensuite sur sa table basse devant le canapé et s’installa.
Je m’impatiente et les secondes se transforment en minutes agonisantes alors que ce n’est que mon cerveau qui me jouent des tours, j’en ai bien conscience. Je sais ce que c’est d’être nerveuse, je le suis beaucoup trop de fois dans ma vie ; avant, j’avais la coke pour m’aider à m’apaiser mais je n’en ai pas sous la main aujourd’hui. Depuis que je travaille à la Fondation, j’ai beaucoup moins d’accès et de facilité pour accéder à ce doux mais coûteux apaisant. Alors j’ai les nerfs en boule, je tremble de partout, je torture mes lèvres de mes dents et j’aurai presque envie de pleurer de voir qu’Amaya met si longtemps à répondre, à arriver. Alors qu’elle débarque pourtant rapidement, mais rapidement n’est pas aussi rapide que je le veux et j’ai eu le temps d’agoniser dix fois et de me morfondre deux fois plus avant qu’elle ouvre la porte et qu’elle m’attaque d’un câlin. J’en ai bien besoin alors que je m’apitoie sur mon sort, que je me désole de la déranger, que je la perturbe dans sa journée alors qu’elle semble, elle, n’avoir aucune contrariété et partie pour chiller pendant des heures, si j’en juge par la tenue qu’elle a sur le dos. Si d’habitude, j’en aurai souri et ri, je n’en ai pas le coeur ni la volonté à ce moment-là alors que je fourre ma tête contre son épaule en me rassurant que ça va, elle ne m’en veut pas, elle est là, elle accepte et elle m’accueille. Amaya m’accueillera toujours quoiqu’il arrive et je me sentirai toujours reconnaissante de l’avoir dans ma vie. Tu sais que tu peux toujours venir me voir quand il y’a un souci, entre. sans réel vigueur, j’hoche néanmoins la tête de façon positive ; c’est bien pour cela que je suis là. Même si je dérange, je ne me sentais pas de remuer la chose toute seule dans mon coin. Venir voir Amaya n’est peut-être pas le plus logique quand on considère le problème actuel mais il y a tant d’informations à rattraper pour celle que je considère comme ma meilleure amie que j’ai envie de me claquer de ne pas avoir pensé à venir plus tôt. Et en meilleure forme, même si je ne suis pas au meilleur de moi-même depuis quelques jours. Mais l’ai-je déjà été une fois dans mon existence ?
Installe toi sur le canapé j’arrive, je nous ai préparé des chocolats chaud. j’enlève mes chaussures et mon sac que je laisse traîner sur un fauteuil avant de m’avancer vers le canapé pour m’y fourrer - si je pouvais me perdre dedans, ça serait extraordinaire. Amaya revient avec les mugs de chocolat et de chamallows et je prends le mien rapidement, comme si ça allait atténuer la situation dans laquelle je suis. “Je sais même pas par où commencer.” par le début, ça serait bien, mais je ne sais même plus où est le commencement - et encore moins la fin. Je déglutis en levant ma tasse à mes lèvres, savourant la chaleur du chocolat contre mon palais avant de relever mon regard vers Amaya. “Tim est parti.” j’ai la voix qui tremble toujours en évoquant ce fait, en repensant à cette scène affreuse qui m’attendait quand je suis allée chez lui et que je n’ai plus rien vu. Absolument rien du tout. Mon coeur se serre et je tente de fermer les yeux pour ravaler mes larmes mais c’est une bonne perdue car il y en a qui s’échappent malgré tout sur les côtés. Je finis par rouvrir mes paupières ; devant Amaya, je n’ai pas la force de me montrer plus forte que je ne le suis réellement. Mes larmes coulent donc modérément sur mon visage sans que je puisse y faire quoique ce soit, pinçant mes lèvres malgré tout. “Il est parti et je sais ni où ni pourquoi.” si venait l’idée de me demander pourquoi, je n’en sais rien. Ce ‘pourquoi’ me hante depuis des jours et je ne trouve aucun sens cohérent. A part que ça me brise le coeur, que ça me fait mal, que j’ai l’impression que j’y suis pour quelque chose et que je n’étais pas suffisante. Il ne me faisait pas confiance pour me parler, il ne m’a rien dit, rien confié, et je n’ai pas été à la hauteur pour qu’il reste. J’en suis brisée et c’est douloureux, incroyablement douloureux. Je me suis complètement fourvoyée sur toutes les lignes. Pauvre sotte idiote que je suis.
Dernière édition par Primrose Anderson le Mar 11 Jan 2022 - 18:10, édité 2 fois
Amaya ne tarda vraiment pas à ouvrir la porte dès qu’elle entendit le bruit. Savoir que Prim avait des soucis, m'inquiétait et la rendait triste.La brune était à ses yeux l’une des personnes les plus gentilles sur terre. Elle était drôle, gentille et attachante, elle adorait passer du temps avec elle. Mais malheureusement elle avait eu une vie un peu compliquée, elle avait le don de toujours se mettre dans des situations un peu compliquées. Et que les choix que son amie fasse lui plaise ou non, Amaya était prête à toujours être là pour l’épauler. Cela voulait dire que lorsque Prim l’appelait, la blonde avait facilement le don de se faire un sang d’encre à son sujet. Évidemment elle ne s’attendait pas au pire car elle espérait que la brune lui aurait dit au téléphone mais l’urgence dans sa voix avait été assez importante pour qu’elle fasse les cent pas en l’attendant.Immédiatement en ouvrant la porte elle l’avait prit dans ses bras pour la rassurer mais aussi pour se rassurer aussi et l’avait laissé entrer. L’a laissant s’installer, Amaya alla rapidement chercher les chocolats chauds qu’elle avait préparés en avance manière d’apporter un peu de réconfort à son amie. Rapidement elle l’a rejoint sur le canapé en espérant en apprendre un peu plus sur ce qui était arrivée à la jeune femme. La blonde hocha la tête en écoutant Prim lui dire qu’elle ne savait pas par où commencer. Elle n’allait pas la presser et lui demander absolument de lui dire ce qu’il se passait. Si Prim avait besoin de temps pour s’exprimer elle lui laisserait et même si elle ne voulait pas parler et qu’elle se fasse une soirée avec les plaids à regarder Netflix sans rien dire, la demoiselle accepterait sans sourciller. Elle prit une gorgée de son chocolat tout en regardant la Anderson avec un petit sourire réconfortant ne se rendant pas compte qu’elle s’en mis au niveau de la moustache, tel une enfant. Mais sa bouche fit un grand “O” lorsqu’elle lui avoua que Tim était parti. Oh non c’était affreux, elle se souvenait quand Prim était venu lui parler de son nouveau maintenant ex chéri à la boutique. Le bonheur qu’elle entendait dans sa voix et les yeux qui pétillaient en mentionnant son nom. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu son amie aussi heureuse. Et là il était parti sans rien dire ? Mais pourquoi ? De ce qu’elle lui avait fait comme portrait elle semblait un chic type, pourquoi était il si décevant au final.
- Oh non Primousse je suis tellement désolée.
Elle posa son mug sur la table basse pour s’approcher de Prim et la prendre dans ses bras. L’univers était tellement cruel parfois, son amie méritait d’être heureuse pour une fois, pourquoi il continuait à lui chier dessus. La colère commença à monter en elle, face à ce garçon qu’elle n’avait jamais rencontré. Si elle le croisait un jour dans la rue, il entendrait parler d’elle et regretterait d’avoir fait souffrir son amie.
- Tu sais quoi ? C’était un idiot. S’il a abandonné une fille aussi géniale que toi c’est que franchement il n’était vraiment pas intelligent. Et surtout il ne te méritait pas car tu es une super personne. C’est lui le méchant dans l'histoire, pas toi, j’espère que tu t’en rends compte hein.
Elle regarda son amie droit dans les yeux sentant qu’elle serait capable de dire qu’elle avait fait une bêtise. Même si c’était le cas, elle méritait des explications et partir du jour au lendemain était vraiment une attitude de lâche.
- Si tu veux tu peux rester dormir ici, cette nuit. On regardera ton film préféré, on fera tout ce que tu veux pour te changer les idées.
Oh non Primousse je suis tellement désolée. je le vois à son visage qu’elle est émue, tout comme je remarque qu’elle a une petite moustache que s’est formée avec la mousse de son chocolat. Mais je n’ai même pas le coeur à en sourire tellement que ce dernier est compressé, tellement que j’ai l’impression qu’une partie de mon monde est en train de s’effriter. Je ne pleure pas, je l’ai assez fait, mais il ne fait nulle doute que j’ai quand même les larmes au bord des paupières qui menacent de s’écrouler à tout moment. Il faut dire que ce n’est pas évident, d’autant que j’ai enchaîné avec une bêtise et que j’ai peur, je suis terrifiée que ça ait une conséquence sur moi. En moi. En ce moment même. C’est absolument effrayant et même si je sais qu’Amaya n’est pas franchement plus informée que moi sur ce plan là, elle reste néanmoins la personne privilégiée vers laquelle je me tourne naturellement. Elle sait absolument tout de moi, le meilleur (même si y en a peu) et surtout le pire (là, y en a beaucoup plus). Elle est si patiente et gentille, douce et attentionnée que je ne mérite même pas d’être dans son entourage. Je ne lui apporte que des tracas, de l’inquiétude et des sourcils froncés, ainsi qu’une pitié que je ne demande pas vraiment mais qu’elle me donne malgré tout. Elle m’offre aussi ses bras, dans un hug qui aurait pu me faire rétracter mais comme c’est elle, je me laisse volontiers faire. Mon nez tombe sur son épaule en soupirant légèrement, la fébrilité se calmant légèrement, avant de me rappeler ce qu’il y a dans mon sac.
Tu sais quoi ? C’était un idiot. S’il a abandonné une fille aussi géniale que toi c’est que franchement il n’était vraiment pas intelligent. Et surtout il ne te méritait pas car tu es une super personne. C’est lui le méchant dans l'histoire, pas toi, j’espère que tu t’en rends compte hein. je sais qu’elle dit ça pour me rassurer et je n’y crois pas vraiment, mais ça fait plaisir à entendre. Tim était génial, Tim était intelligent et Tim était une bien meilleure personne que moi. Mais la vie a décidé de me briser une nouvelle fois un bonheur que je pensais pourtant solide. Je suis sotte d’y avoir cru alors que j’ai un karma désastreux, que l’univers me déteste et que je dois avoir eu une malédiction ou trois sur mon berceau quand je suis née. Amaya défait ses bras et me regarde pleinement alors que moi, j’ai du mal à le soutenir, son regard. Si tu veux tu peux rester dormir ici, cette nuit. On regardera ton film préféré, on fera tout ce que tu veux pour te changer les idées. je fais une petite moue triste avant de poser mon front sur son épaule, abattue. “J’aime bien ça.” mais je m’en veux d’être un fardeau pour mon amie qui n’a rien demandé que de passer une journée tranquille. “Si je dérange pas.” car je la dérange assez comme ça, Amaya, tout pour mon pauvre petit coeur brisé qui finira par se remettre d’aplomb avec le temps - je l’espère en tout cas. “J’ai… J’ai vraiment cru que c’était le bon, Maya.” que je déplore d’une voix chagrinée alors que je me redresse en reniflant. “J’aurai juste aimé savoir pourquoi il est parti. Si c’est à cause de moi ou… Ou autre chose, tu vois.” parce qu’en attendant, je le porte en fardeau sur mes épaules, la détresse visible malgré que je tente de le camoufler tous les jours à coup de masques de façade, de sourire à mes collègues aux bureaux et du maquillage toujours aussi bien utile. Mais devant Amaya, il n’y a pas à se cacher. Je me sens libre d’être moi avec elle. “J’ai tellement peur de, de foutre ma vie en l’air encore une fois… Il était un solide roc, Maya, je sais pas si je connaitrais ça un jour de nouveau.” certains diraient qu’il était mon phare et ils n’auraient pas tort ; il m’a montré sans le faire réellement, il m’a fait pousser des ailes que j’ignorais exister vers une existence plus douce. Je n’ai pas touché à la coke depuis des mois, je n’ai pas bu une bouteille entière depuis autant de temps. J’avais l’impression de trouver un sens à ma vie, et de la beauté en elle. Mais voilà qu’il est parti et je me retrouve à la case numéro une. Au début. Point de départ.
Dernière édition par Primrose Anderson le Mar 11 Jan 2022 - 18:11, édité 1 fois
Amaya s’était fait tout un film en recevant l’appel de Prim, à chercher le pourquoi du comment la jeune femme se sentait mal. La pauvre avait tellement vécu trop de situations compliquées pour une seule personne. Alors quand elle lui annonça que c’était parce que Tim était partie une partie d’elle fut rassurée que ce ne soit pas une histoire beaucoup plus grave. Mais cela n’empêcha pas son cœur d’être brisée pour son amie. La blonde avait vu à quel point ses yeux s’illuminaient quand elle parlait de lui ou encore le bonheur que l’on pouvait entendre dans sa voix. Pour le coup elle avait vraiment cru aussi qu’il s’agirait du bon pour Primrose et qu’il était digne d’elle. Cependant elle aussi avait l’air de s’être fait bernée et maintenant il y’avait seulement de la colère en son encontre. Surtout qu’elle connaissait la Anderson et elle savait qu’au lieu d’en vouloir seulement au jeune homme, cela aurait l’effet d’une remise en question totale sur elle-même. Et malheureusement pas une remise en question pour sortir la tête de l’eau mais au contraire pour se l’enfoncer encore plus. Sur ça elles étaient très similaires, leur manque de confiance fonctionnait de la même façon. Alors elle tenta du mieux qu’elle pouvait de prendre les devants et d’empêcher Primrose de penser ça. Pour lui changer les idées, elle lui proposa même de passer la nuit ici. Certes elle avait normalement une soirée avec sa guilde de prévue mais sa meilleure amie passait avant tout. Elle attrapa vite fait son téléphone pour envoyer un message sur le discord, le temps que la brunette lui donne sa réponse. Un sourire rassurant se dessina ensuite sur son visage, elle lui embrassa le haut de la tête.
- C’est ce que j’avais envie d’entendre.
Puis Amaya se releva pour attraper la télécommande et un plaid qu’elle posa sur elles deux. Un chocolat chaud, un plaid et netflix, le combo parfait pour changer les esprits et de tenter de soigner une peine de cœur. Lorsque Prim lui demanda si elle ne dérangeait pas Amaya leva les yeux au ciel tellement sa question était bête.
- Evidemment que non tu ne déranges Pimousse, sinon je ne te l’aurais jamais proposé.
Et même si elle n’en avait pas eu envie, elle l’aurait fait quand même. Il était hors de questions qu’elle laisse quelqu’un à qui elle tenait dans le mal. Elle alluma la télé en posant sa tête sur l’épaule de Prim lançant Netflix tout en jetant ensuite un regard triste envers son amie.
- Je sais Prim… Je l’ai pensé pour toi aussi.
Vraiment Amaya était dégoutée pour elle, comme elle l’imaginait Prim s’imaginait que c’était sa faute si Tim était partie. Pourquoi fallait-il toujours que les gens fassent penser à son amie qu’elle était nulle alors qu’elle était l’une des personnes les plus adorables sur terre.
- Je ne vois pas comment cela pourrait être ta faute, tu es bien trop gentille pour faire du mal à ton copain au point qu’il parte du jour au lendemain. C’est lui le fautif pas toi. Et même si tu avais fait quelque chose, partir sans rien dire ça ne se fait pas. Je comprends ta frustration mais tu mérites d’être heureuse. Si Tim n’a pas pu le voir c’est que c’était un idiot.
Amaya ne savait pas si ça remonterait le moral de Prim d’entendre ça mais elle le pensait. Les derniers commentaires de Prim lui donnèrent presque les larmes aux yeux, en voyant réellement qu’elle était effrayée. Immédiatement la Spellman prit son amie dans ses bras et la serra fort.
- Ne t’inquiète pas ça va aller, je suis là et je laisserais rien t’arriver. Et puis tu n’es pas seule tu m’as moi, ta famille, tes collocs. Tu entourais de beaucoup de monde qui t’aime et qui s’inquiète pour toi. Tu n’as pas besoin de dépendre de quelqu’un pour être forte, tu l’es. Tim n’était surement pas le bon mais je suis certaine que le prochain le sera, ça finira par arriver, il n’y a pas de raison.
C’est ce que j’avais envie d’entendre. et pourtant, j’ignore comment elle peut gagner à avoir un boulet tel que moi qui la fait ralentir à chaque pas sans qu’elle n’est rien demandée. Amaya est trop gentille pour ce monde, je ne la mérite pas, pas plus que je mérite tout le reste de ce qui m’arrive. Le bon comme le mauvais, j’essaie juste de naviguer du mieux que je peux avec ce que j’ai et je ne peux pas dire que ce soit une véritable réussite pour l’instant. J’ai cru voir un morceau de lumière en la présence de Tim mais voilà que j’ai une flippe sûrement irrationnelle mais affreuse qu’il m’ait laissé quelque chose. En moi, à l’intérieur - car ça ne peut pas être de Will, c’est beaucoup trop proche. Enfin, je ne suis pas une experte mais c’est ce que me fait comprendre ma logique. Evidemment que non tu ne déranges Pimousse, sinon je ne te l’aurais jamais proposé. nous voilà emmitouflés sous le plaid de ma meilleure amie, cette dernière levant les yeux au ciel tellement que ma répartie est absurde. Non, je ne dérange pas, mais je dérange quand même car je ne suis jamais prévue dans tous les cas ; Amaya est juste trop gentille et trop polie pour le dire. Je regarde mon sac que j’enlève de mon épaule pour le poser sur l’accoudoir, me demandant si je devais lui parler ou non du test. Je suis terrifiée de voir le résultat mais je ne peux pas le faire seule. Je risquerai de tourner de l'œil sous la nervosité et la panique de l’inattendu. Je sais Prim… Je l’ai pensé pour toi aussi. sa tête contre mon épaule m’ajoute un poids en plus alors que ma tête tourne vers mon sac de nouveau. Cependant, j’occupe mes mains en tenant mon chocolat près de moi, repliant les genoux vers mon buste et regardant sans voir la télévision qui s’habille des couleurs de Netflix. Tim aurait pu, aurait dû être le bon - mais évidemment qu’un type aussi adorable ne pouvait pas rester avec moi. C’était bien trop beau pour être vrai, bien trop agréable pour perdurer. Ainsi va ma chance, combinée à mon karma toujours aussi misérable et merdique.
Je ne vois pas comment cela pourrait être ta faute, tu es bien trop gentille pour faire du mal à ton copain au point qu’il parte du jour au lendemain. C’est lui le fautif pas toi. Et même si tu avais fait quelque chose, partir sans rien dire ça ne se fait pas. Je comprends ta frustration mais tu mérites d’être heureuse. Si Tim n’a pas pu le voir c’est que c’était un idiot. Amaya sait beaucoup de choses sur moi mais il y a encore des petites subtilités qu’elle ignore - et je compte bien rester dans cette ligne de conduite autant qu’il le faudra. Mes proches ne sont pas obligés de tout savoir et j’ai loin d’avoir la vie idyllique que je peux laisser apercevoir sur les réseaux sociaux. Mentir à mes abonnés autant qu’à mon entourage est une seconde nature ; alors je baisse les yeux et je ne dis rien. Je ne me considère pas comme gentille, mais réaliste. Je ne suis pas une personne solaire ni même enjouée, je ne suis pas un bout-en-train et franchement, qui pourrait s’intéresser à moi en premier lieu de toute façon ? Ne t’inquiète pas ça va aller, je suis là et je laisserais rien t’arriver. Et puis tu n’es pas seule tu m’as moi, ta famille, tes colocs. Tu t’entoures de beaucoup de monde qui t’aime et qui s’inquiète pour toi. Tu n’as pas besoin de dépendre de quelqu’un pour être forte, tu l’es. Tim n’était surement pas le bon mais je suis certaine que le prochain le sera, ça finira par arriver, il n’y a pas de raison. mais certifier que ma vie pourrait en prendre un coup, voilà quelque chose sur laquelle je peux être honnête avec Amaya. C’est bien pour ça que c’est vers elle que je me tourne quand je suis au plus mal car elle est celle envers qui mon existence est le plus limpide.
Ce qui me vaut d’être prise de nouveau dans ses bras et encore une fois, je n’y oppose aucune contrainte, me laissant faire sans retourner le geste par une pudeur typiquement familiale. “Ca peut être aussi bien de ma faute comme pas du tout. Lui seul le sait, je ne peux faire que des suppositions à ce stade.” je passe ma langue sur mes lèvres en reniflant légèrement tout en me redressant contre le dossier du canapé. “Je suis pas forte, tu le sais très bien, et prétendre le contraire rendra pas le truc plus vrai.” je ne suis qu’une lâche qui se trimbale dans la vie en choisissant toujours la facilité plutôt que le droit chemin. Je les vois, les spectres de mes démons qui s’apprêtent à revenir à tout moment. “Je… Y’a autre chose, aussi.” je prends mon courage à deux mains en passant mes mains sur mes joues, prenant une profonde inspiration. “En faites, y a deux choses.” je me mords la lèvre car c’est vraiment très étrange ; je réalise qu’Amaya connaît Will et ça rend la situation assez gênante. Rien de ce que j’ai à lui dire est évident, et pourtant, voilà que je préfère me tourner vers mon sac pour y extraire un test de grossesse… Et les deux autres. “J’ai du retard.” je n’ai pas besoin d’en dire plus, n’est-ce pas ?
Rassurée de savoir que sa meilleure amie allait passer le reste de la soirée chez elle, Amaya tenta du mieux qu’elle pouvait de remonter le moral de son amie. Mais la blonde savait que cela n’allait pas être facile, la brune avait tendance à vite s’auto-flageller bien trop facilement. Elle savait à quel point la jeune femme tenait à Tim et ce départ soudain avait dû être choc. Vraiment elle se demandait ce qu’il avait pu se passer surtout qu’il avait l’air d’un chic type. Parfois il fallait se méfier des apparences car même ceux qui semblaient gentils avait l’air de partir sans donner de nouvelles. Après les avoir couvertes d’un plaid, Amaya chercha sur Netflix une série ou un film à mettre. Sa première réflexion était de se dire qu’éviter les comédies romantiques étaient un bon plan. Elle opta pour mettre en fond une émission de concours de meilleurs pâtissiers en se disant que cela rappellerait leur passion commune. Avec un câlin et quelques mots pour rappeler que l’évènement n’était pas joyeux certes mais elle avait quand même d’autres personnes qui l’aimait, Amaya fit une grimace quand Prim mentionna les suppositions. Effectivement il n’y avait que ça à faire mais le problème ce que la Anderson irait seulement chercher les négatives, elle la connaissait trop bien pour nier le fait que contrairement à elle, son amie était plus du genre à voir le verre à moitié vide.
- Oui du coup on peut très bien supposer que tu n’y es pour rien.
Puis elle se mordit les lèvres un peu incertaine que ce qu’elle allait dire, allait passer. La Spellman se souvenait très bien que Prim lui avait expliqué que son ex petit ami était très ami avec la fiancée de son frère. Cependant elle se souvenait aussi que ce n’était pas le grand amour entre les deux femmes mais bon peut-être qu’elle en savait un peu plus sur la mystérieuse disparition du jeune homme. Elle regarda Prim avec un regard un peu incertain et reprit la parole en prenant un ton avec des pincettes.
- Et Alex, elle ne sait pas pourquoi il est partit ?
Voilà elle avait jeté la bouteille à la mer, elle verrait ensuite ce que Prim lui répondrait. Elle releva sa tête de l’épaule de Prim, si celle-ci n’était pas si triste, elle lui aurait surement tapé l’épaule pour qu’elle arrête de dire des inepties sur elle-même.
- Oui je sais très bien que tu l’es même si tu ne veux pas le voir. Prim tu as vécu des situations pas terrible et tu t’es toujours relevée c’est un grand signe de force. Tu ne le vois peut-être pas mais je peux te garantir que si. Certes des fois ce n’est pas rose mais je t’ai toujours vu continuer et t’en sortir.
On pouvait réellement entendre dans la voix d’Amaya qu’elle pensait ce qu’elle disait et que ce n’était pas juste pour faire plaisir à l’autre jeune femme. Puis l’inquiétude revint à nouveau frapper l’esprit d’Amaya en écoutant sa meilleure amie lui expliquer qu’il y avait d’autres problèmes. Ses premières idées revinrent à son esprit mais lorsqu’elle voyait l’état de son amie, elle se disait que non. Elle essaya de garder son calme tout en restant suspendue aux lèvres de son amie. Elle battu des cils plusieurs fois d’incompréhension sur le coup quand la brunette lâcha sa bombe.
- Du retard ?
Puis elle regarda les mains de la jeune femme tenir un test de grossesse et la panique ainsi que la compréhension se mêla dans son regard.
- Ooooh ce retard ! Vous ne vous êtes pas protégés ? Puis elle regarda de nouveau le test et reprit la parole un peu incertaine. Tu l'as regardé ?
Oui du coup on peut très bien supposer que tu n’y es pour rien. mais on ne peut que supposer car Tim est parti et je me retrouve sans savoir pourquoi pourquoi il l’a fait. Chercher les raisons est un échec perdu d’avance mais il n’est pas surprenant que je m’auto-flagelle dans le processus. Je suis douée pour ça, pour me rendre plus idiote et plus conne alors que la réalité est encore pire, non ? Je ne peux que supposer et cela commence à m’agacer. Et à m’attrister. Je suis d’une nature facilement angoissée et j'ai l'impression d'avoir commis une faute sans savoir laquelle me bouffe de l’intérieur. Je n’irai pas à exprimer à Amaya que je repasse le fil de notre relation dans ma tête depuis des jours, surtout ceux précédant son départ surprise. Je ne trouve rien, absolument rien de cohérent et même la pression du mensonge face à Caleb et Alex me paraît une raison absurde sachant que nous n’avions à tenir seulement pour le mariage, que le pire était derrière nous. Si l’histoire avait été plus loin, nous aurions dû songer plus sérieusement à nous officialiser auprès des jeunes mariés mais avant leur union, cela était impensable. Même si Alex me l’a sauvagement et cruellement reproché. Et Alex, elle ne sait pas pourquoi il est partit ? je baisse la tête en me rappelant cette scène pitoyable dans l’appartement vide de Tim avec ma belle-sœur. “Non plus.” je mords ma lèvre. “Elle était là le jour où j’ai découvert que Tim était parti. Elle a cru que moi je le savais. Et du coup… Elle a aussi appris pour notre relation.” je fronce les sourcils à mes doigts que je tripote ensemble. “Tu crois qu’on aurait dû leur dire, à elle et à Caleb ?” oui, Amaya avait été surprise que je veuille le cacher en premier lieu, elle n’a pas compris les raisons qui m’ont poussé à le faire alors que pourtant, elle est bien placée pour savoir que je ne porte pas ma belle-sœur dans mon cœur. “Enfin, ça n’a plus d’importance maintenant. J’ai juste peur qu’elle le dise à Caleb derrière moi…” parce qu’autant je me fous de la réaction d’Alex, autant celle de mon frère… C’est mon frère. Cela suffit pour son opinion à mon égard soit différente.
Oui je sais très bien que tu l’es même si tu ne veux pas le voir. Prim tu as vécu des situations pas terrible et tu t’es toujours relevée c’est un grand signe de force. Tu ne le vois peut-être pas mais je peux te garantir que si. Certes des fois ce n’est pas rose mais je t’ai toujours vu continuer et t’en sortir. on ne peut pas dire que j’ai toujours su faire preuve de choix judicieux pour m’en sortir, au contraire. Aussi dépendant que cela peut sembler, Tim était mon équilibre et il m’apportait la sérénité que je manquais depuis tout ce temps. Il était doux et gentil, exactement ce dont j’avais besoin. Je me rends compte que j’ai besoin de cette affection, de ce genre d’amour. C’est sûrement pour cela que je me suis retrouvée dans les bras de mon colocataire. Pour tenter de retrouver les frissons de ma relation - mais je n’aime pas Will comme j’aimais Tim. Et c’est quelque chose que je ne peux pas dire à ma meilleure amie car c’est très gênant. Encore plus quand je réalise (enfin) qu’elle connaît Will. Autant dire que toutes ces omissions me pèsent sur la conscience - j’ai une pensée aussi pour Sofia et j’ai un vertige supplémentaire. Will a visiblement autant d’impact sur mes relations que Tim.
D’autant que j'enchaîne avec ma nouvelle angoisse du jour, ou plutôt celle que je traîne depuis des jours maintenant. Du retard ? j’hausse un sourcil en lui pointant ce que je tiens. Ooooh ce retard ! Vous ne vous êtes pas protégés ? Tu l'as regardé ? je secoue la tête. “Bien sûr que si on s’est protégés. Je me suis même mise à la pilule depuis que j’ai commencé ma relation avec lui.” surtout après avoir appris que sa première fois a donné suite à des jumeaux, autant dire que j’ai préféré prendre mes précautions - oui, une pensée étrange mais on ne peut pas dire que je manque de responsabilité pour le coup. Je baisse les yeux sur le test. “Non, je l’ai pas encore fait. J’en ai deux autres dans mon sac mais… J’ai la frousse.” je relève mon visage vers mon amie. “Imagine, il est positif, Maya. Je fais quoi ?” imaginons le pire scénario, évidemment ; et le pire, c’est que j’ignorerai complètement qui est le père, même si je mise naturellement plus sur Tim que Will. Quelle pagaille, bordel. Il n’y a que moi pour me foutre dans des situations comme ça.
La situation était vraiment étrange, Amaya ne comprenait pas comment le jeune homme avait pu se volatiliser du jour au lendemain sans le dire à personne. Il fallait être un peu psychopathe pour ça mais ça l’attristait réellement de voir l’état dans lequel était Prim. Elle ne méritait pas ce genre de comportement de la part de quelqu’un qu’elle aimait, il fallait vraiment que le destin arrête de s’acharner sur elle. Mais ce qui l’intriguait le plus était de savoir si c’était juste à la brune qu’il n’avait pas donné de nouvelles ou si il était parti comme un voleur auprès de tout le monde. Connaissant sa relation un peu compliqué avec sa belle-sœur, Amaya tenta de savoir tout de même si celle-ci avait été au courant de quelque chose, au moins pour apaiser un minimum l’esprit de la jeune Anderson. Elle eut l’impression de remuer le couteau dans la plaie en posant cette question et en voyant la réaction de Prim. Aie en l’écoutant elle se dit que la journée de la découverte avait vraiment dû être catastrophique entre la découverte du départ et le fait qu’en plus de ça elle avait dû se retrouver à expliquer à Alex sa relation avec lui, la situation devait être très malaisante ce jour-là.
- Je n’imagine pas la situation que ça a dû être… Mais c’est fou qu’il n’est prévenu personne.
Au final c’était aussi une preuve que ce n’était pas la faute de Prim si Tim était parti. Sinon elle aurait été la seule à ne pas être au courant de cette disparition soudaine. Amaya fit une grimace en voyant le regret potentiel de Prim sur le fait d’avoir caché sa relation. Depuis le début la blonde n’avait pas compris pourquoi ce besoin de le cacher. Ce n’est pas comme si elle faisait quelque chose d’illégal ou quoi. Elle n’avait pas compris en quoi ça aurait pu entacher sa relation avec lui ou celle de sa belle-sœur. Amaya haussa les épaules et passa sa main sur son front, essayant de démêler un peu toute cette histoire.
- Je sais pas… ça n’aurait pas changé grand-chose au final je pense.
Ce n’est pas comme si cela aurait changé le fait que Tim soit parti, tant qu’Alex ne lui mettait pas ce départ sur le dos… D’ailleurs elle espérait vraiment que ça ne soit pas le cas mais bon après prim avait pris sa décision à l’époque et se demander si le scénario aurait été différent avec d’autres décisions n’allait rien changer à part se prendre la tête pour rien. Puis elle ne comprenait pas qu’elle était le problème qu’elle en parle à Caleb. Elle avait peur de quoi car depuis la dernière fois, il y’avait vraiment une logique qu’elle ne comprenait pas chez sa meilleure amie.
- Que tu avais un copain ?
Caleb était du genre très protecteur ? Elle n’avait jamais rencontré son frère, elle savait juste des infos sur lui avec ce qu’elle avait dit. Mais elle avait l’impression que la jeune femme craignait toujours l’avis de son frère sur sa vie. Amaya essaya du mieux qu’elle pouvait de rassurer son amie, elle n’aimait pas la voir se dévaloriser à ce point mais les mots qu’elle disait était compliqués à faire rentrer dans le cerveau de la jeune femme. Lorsque Prim lui annonça qu’elle avait peut-être peur d’être enceinte, Amaya se raidit. Il ne manquait plus que ça pour que la situation soit encore plus chaotique. Elle essaya de rester le plus calme possible et d’essayer de voir si c’était réellement possible en lui demandant s’ils s’étaient protégés. La blonde remit ses lunettes sur le bout de son visage de stress mais elle se sentit soulagée en apprenant que la brune n’avait pas fait n’importe quoi. Sinon elle l’aurait inscrite dans le premier stage sur le safe sex dans son magasin.
- Bon il n’y a pas de raisons alors si vous avez pris vos précautions. Ça arrive à tout le monde d’avoir un peu de retard. Avec le stress et tout c’est fréquent.
Elle tentait de rassurer de nouveau Prim ça allait bien se passer, il n’y avait pas de raison que ça soit positif. A part vraiment si ce n’était pas de chance mais vraiment si cela arrivait Amaya se dirait vraiment que sa meilleure amie avec un karma pourri. Elle posa ses mains sur celle de Prim et la regarda droit dans les yeux.
- Si tu veux on peut regarder ensemble. Mais quoi qu’il arrive Prim, je serais là pour t’aider. Tu ne seras pas seule peu importe ta décision.
Je n’imagine pas la situation que ça a dû être… Mais c’est fou qu’il n’est prévenu personne. Primrose non plus ne l’aurait pas imaginé et pourtant, elle l’a vécu, à son plus grand désarroi et exactement comme elle n’aurait pas aimé que ça se passe. Voir l’appartement de Tim était déjà assez dur comme ça, alors y voir en plus Alex et ses nièces débarquées avait été le pompon sur la cerise du gâteau déjà dégueulasse de base. Elle trouve ça fou aussi, que Tim soit parti, qu’il n’ait prévenu personne, qu’Alex fut là, qu’elles ont eu une crise de larmes ensemble et que même là, elles ont réussi à se prendre la tête. Parce qu’Alex jouait les victimes alors que c’est de sa faute si le couple avait décidé de ne rien lui dire - elle est imprévisible, Alex, et Primrose avait trop peur que sa belle-sœur cherche un moyen de détruire sa relation par pure méchanceté et jalousie. La jolie brune toute recroquevillée hausse les épaules en guise de réponse. Elle n’est pas loquace et elle ne va pas s’étendre sur le sujet plus qu’il n’en faut. Elle vient chez Amaya pour une autre charge - mais aussi pour penser à autre chose, justement. Se torturer l’esprit à un ou à deux ne mènera à nulle part, malheureusement, malgré toute la bonne volonté du monde.
Je sais pas… ça n’aurait pas changé grand-chose au final je pense. elle avait beau se dire la même chose, il n’empêche que Primrose se posait la question régulièrement ; est-ce que c’était la pression de devoir le camoufler ? Pourtant, il ne restait plus très longtemps avant que la jolie brune se décide qu’il était temps de leur dire. Mais Tim ne lui a pas laissé ce choix et même si ça n’aurait pas changé grand chose, cela aurait été une hypothèse en moins. Et aussi une arme et une occasion en moins pour Alex pour aller cracher sur son dos auprès de Caleb. Que tu avais un copain ? Primrose hoche la tête en massant beaucoup trop ses mains dans un tic nerveux. “J’ai surtout peur qu’il prenne mal le fait que je lui ai menti pendant des mois.” parce que Tim et elle ont joué les parfaits inconnus devant le couple de fiancés, ils ont fait mine de ne pas se connaître alors qu’il en était tout autrement. Le jugement de Caleb a toujours terrifié Primrose ; sûrement parce que même si elle est agacée par son image qu’il peut renvoyer, celui au parcours professionnel impeccable et parfait, il n’en reste pas moins que son opinion a une valeur importante à ses yeux. Ce qui a tendance à l’agacer encore plus.
Mais Caleb n’est pas la préoccupation majeure alors que sa cadette sort trois boîtes de tests qu’elle n’a toujours pas osé faire. Demander à sa meilleure amie qui est encore moins adepte de ces choses-là, quelle merveilleuse idée. Mais non, c’est le réconfort d’Amaya qu’elle recherche, son amie ayant toujours été là quand elle était au fond du gouffre, quand elle ne ressemblait à rien, quand elle n’était qu’un déchet de la société. Elle a l’impression que des années après, elle l’est toujours. Bon il n’y a pas de raisons alors si vous avez pris vos précautions. Ça arrive à tout le monde d’avoir un peu de retard. Avec le stress et tout c’est fréquent. oh pour être stressée, elle l’est. “Ca me stresse.” qu’elle dit en pointant les boîtes. Voilà qu’Amaya pose ses mains sur les siennes et Primrose déglutit pour la regarder. Si tu veux on peut regarder ensemble. Mais quoi qu’il arrive Prim, je serais là pour t’aider. Tu ne seras pas seule peu importe ta décision. cela n’est pas rassurant et la brune grimace légèrement. “Okay. Okay, je vais… je vais aller les faire. Je me retourne le cerveau depuis assez longtemps.” mais dans la sécurité de l’appartement de sa meilleure amie et de sa présence, Primrose a moins d’appréhension. Même si elle en a quand même beaucoup car si elle a un bébé qui pousse là-dessous… Qu’est-ce qu’elle est censée faire ?
Mais la demoiselle finit par prendre son courage à deux mains en prenant les boîtes et se dirigeant vers les toilettes. Les trois faits, elle revient vers Amaya, le visage apeuré alors qu’il faut attendre pour avoir le résultat. “Cinq minutes. Jamais cinq minutes n’auront paru une éternité.” elle les pose sur sa table basse avant de prendre son chocolat et se recroqueviller dans le canapé. “Je sais pas si je vais pouvoir regarder.” parce qu’elle est peureuse comme ça.
L’histoire que vivait Prim donnait l’impression à Amaya de sortir tout droit d’une série télévisée, entre l’histoire qu’elle ait caché sa relation car il était amie avec sa belle-sœur qu’elle ne portait pas dans son cœur. Puis l’histoire de la disparition du jour au lendemain sans ne le dire à personne, c’était vraiment trop de prises de têtes à ses yeux. Elle comprenait la tristesse sa meilleure amie et en voulait énormément à Tim de lui briser le cœur de cette façon et en plus de partir comme un lâche. La jeune femme ne se considérait pas comme violente loin de là, mais si on rendait aussi triste une personne qui était chère à son cœur, il fallait s’attendre à des représailles. La brune finit par lui expliquer ses craintes par rapport à son frère et franchement elle pouvait le comprendre. Dans sa tête elle se disait que cela pourrait être normal que son frère lui en veuille surtout s’ils étaient proche. Elle avait toujours eu un peu de mal à cerner réellement leur relation car elle avait l’impression qu’elle tenait énormément à son frère comme il lui faisait parfois peur. C’était une relation fraternelle qu’elle n’avait pas du tout avec sa famille car elle ne s’entendait pas bien avec sa sœur car elles n’avaient pas du tout la même vision du monde. Mais elle n’allait pas enfoncer le couteau dans la plaie en lui disant que cela serait peut-être le cas, Primrose était déjà dans un sale état pour en rajouter plus.
- Après si tu lui expliques il comprendra peut-être. Après ce n’était pas comme si tu lui avais caché une relation de plus d’un an et que tu t’étais mariée en douce.
Si son frère l’aimait il passerait au-dessus de cette histoire, elle n’en doutait pas une seconde. Si elle pensait que la Anderson était venue pour chercher du réconfort après cette histoire de cœur, Amaya découvrit rapidement que ce n’était que le dessus de l’iceberg. Elle n’y croyait pas lorsqu’elle lui dit qu’elle pensait être enceinte. C’était franchement la dernière chose qui manquait à l’équation pour rendre la situation encore plus critique. Elle essaya de rassurer la jeune femme autant que possible car à priori elle avait utilisé tous les moyens de protection possible. Il y’avait plus de chance que ce retard soit lié au stress ou juste le fait que parfois c’était en retard. Mais son amie devait être dans une spirale de panique. Elle tenta de la réconforter, de lui dire qu’elle serait là pour elle car elle ne voulait pas qu’elle se sente seule. Elle hocha la tête pour lui dire d’y aller, il fallait qu’elle prenne son courage à deux mais.
- Oui tu te stresses encore plus à imaginer la possibilité d’un scénario dont ce n’est surement pas le cas.
Elle la regarda aller aux toilettes avant de lâcher un soupire de stress quand elle se retrouva seule dans le salon. Elle espérait vraiment que ça allait aller pour Prim car elle s’inquiétait vraiment pour elle. Elle prit une gorgée de chocolat pour se redonner de l’aplomb en croisant les doigts pour elle. La Anderson lui brisait le cœur avec son petit visage apeuré, elle voulait tellement qu’elle aille bien. Elle essaya de garder un visage rassurant cachant son inquiétude et le stress qu’elle ressentait elle aussi. C’est vrai que ces 5 minutes étaient tellement longues comme dans un anime lorsqu’ils disaient le temps et que cela durait 20 épisodes pour 5 minutes de combat.
- Tu veux que je regarde pour toi ?
Si cela pouvait l’aider, elle était prête à le faire puis l’alarme de son téléphone pour les 5 minutes sonnèrent.
Après si tu lui expliques il comprendra peut-être. Après ce n’était pas comme si tu lui avais caché une relation de plus d’un an et que tu t’étais mariée en douce. la nerveuse brune hausse les épaules ; elle ne sait pas. Elle hésite, elle a peur, elle est indécise. C’est le flou artistique, comme depuis son premier jour poussé sur cette planète. Elle a l’impression d’être ballotée à droite et à gauche sans cesse, sans comprendre la direction qu’elle prend ni même qu’elle veut aller. Ses choix de vie ne sont pas les plus sains, ni même ses expériences. Son visage de poupée enfantine cache de lourdes séquelles d’une vie basée sur le mensonge et les apparences, tout cela de son simple ressort parce qu’elle ne sait pas comment faire autrement. Elle a toujours dû apprendre à se battre pour exister déjà au milieu de sa fratrie, ce n’est pas une chose aisée à faire quand on a que sept ans. Primrose a fait avec les moyens qu’elle possédait. Ce n’est pas la faute de ses parents, pas vraiment. Ni même de son frère ou de ses soeurs, pas vraiment - ça pue l’ironie et la rancune est tenace mais en même temps, elle ne veut pas les décevoir. Même si elle a l’impression de ne faire que cela malgré tout. “Oui mais… Je lui ai menti. Que ce soit six mois ou un an, ça revient au même.” même si au final, la petite rose devrait être habituée à dire des mensonges et en supporter la culpabilité ; mais pas là. Cacher une relation ne fait pas partie de ses habitudes. Même si Caleb est gentil et bienveillant, elle ne peut s’empêcher d’appréhender sa réaction.
Mais inutile d’ajouter de l’anxiété à son anxiété déjà présente. Son stress la fait agiter sa jambe qui secoue sa cuisse avec de légers rebonds agaçants. L’idée même qu’un être soit en train de pousser sous son ventre la terrifie. Ce n’est vraiment pas le moment. Encore moins avec le père potentiel qui s’est carapaté. Elle ignore si elle préférerait Tim ou Will ; à vrai dire, la question ne se pose pas car elle ne le souhaite pas dans les deux cas. Devenir mère, oui ; dans ces conditions, non. Elle veut être amoureuse et en couple avec le futur père de ses enfants. Elle ne veut pas être malheureuse et déprimée comme elle peut l’être maintenant. Oui tu te stresses encore plus à imaginer la possibilité d’un scénario dont ce n’est surement pas le cas. elle a raison, Amaya, évidemment qu’elle a raison. Mais il n’y a qu’une façon d’en être sûre et certaine, c’est d’aller prier que Primrose a assez bu pour les trois tests qu’elle a sur ses cuisses et qu’elle file utiliser dans les toilettes. Amaya a tellement de chance d’avoir son propre chez elle. Tout est si cosy, si mignon, à son image. Jamais Primrose ne peut espérer avoir un appartement de nouveau à elle. La dernière fois que c’est arrivé, c’était un miteux studio qui puait l’humidité. Depuis deux ans, elle a de la chance, elle a un toit sur la tête qui tient la route - sa part du loyer arrive même à l’heure depuis quelques mois, loin des tentations des boutiques et avec un salaire régulier et fixe tombant la même date tous les mois.
Elle revient avec appréhension, retournant les tests de dos pour ne pas voir les barres s’afficher - ou non. Elle prie fort que non. Tu veux que je regarde pour toi ? elle passe sa langue sur ses lèvres en secouant la tête. Silencieusement alors qu’elle passe ses mains sur son visage puis sur sa nuque en passant par ses cheveux, le cœur battant à tout rompre. Elle n’a pas besoin de dire comment elle se sent, ses gestes parlent pour elle. Tu es prête ? elle sursaute quand l’alarme sonne alors que le silence était de plomb. Elle ne fait même pas attention à Salem qui vient leur ronronner dans les jambes. “Non.” qu’elle dit d’une voix peureuse en fixant les tests. “Mais il faut. Pour être sûre.” ses ongles grattent les peaux de ses doigts dans un tic nerveux à l’extrême. S’il te plait que ce soit négatif, s’il te plait, s’il te plait, s’il te plait.
Amaya avait parfois l’impression que Prim se créé plus de nœuds dans sa tête qu’il n’y en avait en réalité. Elle avait bien compris que sa relation avec son frère avait l’air d’avoir des hauts et des bas et le fait qu’elle ne porte pas sa future belle-sœur dans son cœur ne devait pas arranger les choses. Mais la blonde était persuadée que Caleb ne lui en voudrait pas tant que ça s’il apprenait la vérité. Après tout ce n’était pas non plus le pire secret du monde, il y’avait des gens qui cachaient leurs relations beaucoup plus longtemps. Et puis ce n’était pas comme si elle s’était mariée avec Tim et qu’elle ne l’avait dit à personne. Amaya se disait que c’était aussi le fait que la brune soit déprimée qui lui faisait voir le mal beaucoup plus grave qu’il ne l’était réellement. A la limite elle s’imaginait qu’il serait déçu mais il n’avait pas l’air d’être un si mauvais bougre que ça par rapport à sa compagne en tout cas. Du coup la jeune femme se contenta d’hausser les épaules étant persuadée que dans tous les cas Prim n’accepterait pas de voir la situation sous un œil un peu positif, elle avait l’air de voir totalement le verre à moitié vide alors que de son côté Amaya essayait toujours de le voir à moitié plein.
Par contre elle se mit à stresser à son tour en apprenant que sa meilleure amie était potentiellement enceinte, ce n’était vraiment pas quelque chose qu’elle avait vu venir. Alors elle posa des questions à la jeune femme pour tenter de la calmer et surtout d’essayer d’y voir clair dans tout ça. Quoi qu’il se passe elle serait toujours là pour elle, mais elle avait tout de même envie que ça ne soit pas le cas. Toutes les raisons portaient tout même à croire que c’était surement le stress qui avait provoqué un retard chez elle. De son côté il lui était arrivée d’avoir deux semaines de retard à cause de son hygiène de vie qui s’était dégradée. Elle tenta de la calmer en lui disant que ce n’était surement rien car après tout elle avait prise toutes les mesures pour se protéger. Mais oui le test serait le meilleur moyen possible pour la rassurer. Elle la laissa aller aux toilettes et en profita pour boire son chocolat chaud et regagner son sang-froid par la même occasion. Amaya n’avait vraiment pas imaginé que sa soirée tournerait à attendre que sa meilleure amie sorte de ses toilettes pour espérer qu’elle ne soit pas enceinte. Lorsqu’elle revint, elle tenta de la rassurer et elle se proposa même de regarder pour elle si c’était trop stressant pour elle. Amaya caressa Salem qui était venu à son tour apporter un soutien moral en venant leur ronronner entre les jambes et elle le prit pour le poser sur ses genoux et continua de le caresser. Elle hocha la tête en voyant Prim vouloir regarder elle-même. Elle lui laissa le temps qu’il fallait pour regarder et quand Prim retourna les tests, elle regarda en même temps qu’elle. Un grand soupir de soulagement s’empara d’elle en les voyants tous négatifs. Plus de peur que de mal c’était plus que rassurant. Pendant un instant elle envie senti son cœur cesser de battre aussi.
- Pfiou fausse alerte ! Tu vois je pense que c’est juste un retard dû au fait que tu es stressée en ce moment. Ca va aller.
Elle posa sa main sur la jambe de son amie et la serra un peu tout en lui souriant.
Je suis une piteuse meilleure amie. J’ai envie de pleurer d’être aussi naze, aussi nulle, qu’un nid à problèmes. Amaya est une sainte bénie de chaque petit ange au-dessus de son berceau et moi, je ne suis que le petit démon qui vient nuire sa petite vie tranquille et sans histoire. Je ne mérite pas sa bienveillance, sa gentillesse, son altruisme. J’ai l’impression de n’être qu’un boulet qu’elle doit constamment traîner sans avoir rien demandé et qu’elle est sûrement trop gentille et polie pour m’envoyer chier. J’aurai été à sa place que je me serai déjà débarrassée de moi-même. J’aimerai pouvoir le faire, parfois. Sortir de mon corps ou être différente. Je m’épuise moi-même. Je me déteste aussi, beaucoup. Je suis ma première ennemie. Pourquoi Amaya continue à être aussi adorable et conciliante avec moi, je ne sais pas. Je sais simplement que je ne la mérite pas. Tout comme aujourd’hui, où je débarque à l’improviste pour lui foutre sous le nez des tests de grossesse et mon stress si grand que j’ai l’impression que je pourrai vomir à tout moment. Je préfère mettre ça sur le compte du stress qu’autre chose. Il ne faut pas que ces tests soient positifs. Je crois que je tourne de l’oeil si c’est le cas.
Je ne fais à peine attention à Salem, le chat ronronnant de mon amie qui vient pourtant en soutien moral supplémentaire. Cependant, je finis par caresser sa petite tête toute mignonne car je ne résiste jamais à la bouille d’un mini fauve. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’amener Nutella chez Amaya, je me demande si les deux mâles pourraient s’entendre. Je serai curieuse. Je laisse mon esprit divaguer de la sorte afin de ne pas penser à l’attente longue et pénible que je suis en train de subir quand le minuteur sonne et que je sursaute. “Ok.” que je marmonne pour me donner du courage alors que je tourne les tests. Un indique une barre, un autre est symbolisé d’un moins et le troisième est marqué en toutes lettres “non enceinte”. Oui, appelez moi control freak mais j’ai préféré assurer trois fois plutôt qu’une. J’ai l’impression que mon cœur lâche et ma boule de stress aussi alors que je lâche un lourd soupir de soulagement. Pfiou fausse alerte ! Tu vois je pense que c’est juste un retard dû au fait que tu es stressée en ce moment. Ca va aller. je mets ma main sur la sienne présente sur ma cuisse et je ferme les yeux en soupirant de nouveau. “J’ai tellement eu peur, Maya.” je pense qu’elle a pu le constater. Je rouvre les yeux pour les tourner vers mon amie en souriant légèrement, désolée comme jamais. “Je suis désolée, j’ai paniqué et je t’ai dérangé pour rien. J’aurai pu faire ça toute seule mais je…” je n’ai plus les mots. D’autant que ma voix finit par s’enrouer et je réalise de nouveau que Tim est vraiment parti. Et voilà que ça fait mal de nouveau. Je passe une main contre mon front en reniflant légèrement. “C’est bizarre à la colocation en ce moment.” et ça, c’est clairement dû au fait stupide que j’ai couché avec Will. Oui, évidemment que c’est ça.