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Riddikulus

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PNJ : les parents Matilda & Mark Griffiths, le mari de Mabel et le cousin Bryan à caser.

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S’il y a bien une chose que Maddy ne peut pas refuser, c’est le traditionnel repas de Thanksgiving. L’actrice vient à peine de rentrer de son voyage « promotionnel » en Espagne, qui ne s’est pas passé comme prévu, que le devoir l’appel de nouveau. Fidèle à elle-même, si-parfaite-Maddy enferme dans une boite ses petits secrets, mais aussi, ses grosses bêtises. La dernière en date s’appelle Sergio. Elle n’est pas fière de cette histoire. Pourtant aujourd’hui Maddy a d’autre chose à penser. Un autre « petit » mensonge la rattrape, celui au doux prénom d’Isaac. Sa maman a insisté pour inviter Isaac et elle au repas de famille. Maddy se doute fortement que Mabel a balancé l’information à leur mère. Mais qui est derrière l’origine de cette invitation ? Elle ne veut pas savoir. Elle est déjà suffisamment anxieuse à l’idée d’assister à ce repas. Bien évidemment, Maddy a recontacté son ami Isy pour lui demander un dernier service. Même si la fois précédente elle lui avait assuré d’arrêter cette comédie, la pression familiale l’a rattrapé. Isy est un ange tombé du ciel qui a accepté de sauver la réputation de son amie. A présent, il est temps au faux couple de rentrer en scène.

Habituellement Maddy a toujours vingt minutes d’avance à chacun de ses rendez-vous ou repas familiaux, mais aujourd’hui elle a fait une exception à la règle car elle a pris le temps d’expliquer la composition de la famille Griffiths à Isaac ainsi que leurs relations. Le faux couple a pris soin de venir ensemble dans le même véhicule pour créer la parfaite illusion. On n’est jamais trop prudent, ils auraient pu croiser sorcière Mabel sur son balai dans sa voiture. Dieu merci, ils n’ont croisé personne et Maddy gare la voiture devant la grande bâtisse des Griffiths, une jolie maison en bord de mer. D’apparence le cadre est paisible mais il faut toujours se méfier des apparences. Il est tout juste 20 heures. Maddy coupe le monteur du véhicule et tourne son regard vers Isaac. « Tu ne sais pas à quel point je suis reconnaissante envers toi Isaac. » Elle pose sa main sur celle de l’infirmier avec un sourire sincère sur les lèvres. « Promis c’est la dernière fois que je te demande un tel service. » Ses mots sont une promesse qu’elle ne continuera pas à alimenter ses mensonges.

Le couple est devant la porte d’entrée et Maddy appuie sur la sonnette. C’est la maman de Maddy qui ouvre la porte les accueillant avec un grand sourire. « Coucou maman. Tu vas bien ? » La mère vient prendre sa fille dans ses bras. « Oh je suis ravie de te voir ma chérie, de vous voir pardon. Ça fait si longtemps. » Oui je sais. « Maman je te présente Isaac. » « Enchantée Isaac, rentrez. » Le couple pénètre dans la grande maison, Maddy tient Isaac par la main. Elle sent les douces odeurs de nourritures émanant de la cuisine. « Papa est où ? » qu’elle demande à sa mère. « Dans le séjour, il est en train de finir le plan de table. » Maddy laisse le temps à Isaac et sa mère de se saluer. Elle regarde autour si Mabel est là, aucun signe pour l’instant. Mais sait-on jamais elle peut débarquer d’un moment ou un autre.

Isaac et Maddy continuent leur route vers le séjour. Elle s’approche du patriarche de la famille, il a laissé pousser sa barbe depuis la dernière fois tiens. Le cœur de Maddy se serre. Maman est facile à convaincre, papa c’est une autre paire de manches. « Bonsoir papa, tu fais quoi ? » Elle lui dépose un baiser sur la joue barbue et jette un coup d’œil sur ce qu’il fabrique. « Ah. Cousin Bryan est invité ce soir ? » Elle n’a pas été prévenue de ce détail. Elle a seulement briefé Isaac sur les protagonistes principaux de la famille, c’était-à-dire, ses parents, Mabel et son mari. Son regard fait le tour des différents noms présents sur la table. « Et.. qu’est-ce que je vois ici. T’as invité Penny ? » Ce détail apparait comme une bonne nouvelle pour l’actrice, elle aurait une amie pour la soutenir dans cette délicate soirée. Bon, il faudra juste qu’elle lui explique -en privée- qu’elle n’est pas avec Isaac et ni Micah d’ailleurs. « Oui il était seul pour le soir de Thanksgiving, j’ai souhaité l’inviter. Et Penny ça fait tellement longtemps qu’on ne l’a pas vu ! Elle est de la famille ! » Maddy a des doutes sur les réelles attentions de son paternel. Tout cela n’est qu’une mascarade pour caser cousin Bryan qui est l’éternel célibataire de la famille. Maddy soupçonne une homosexualité, mais ce genre de choses ne se disent pas dans la famille. Bon papa être concentré sur ses histoires de plan de table, le couple que forme Maddy avec Isaac passe en second plan, pour l'instant. « Papa je te présente Isaac. » qu'elle dit avec un grand sourire en tenant toujours la main de son ami. Cela lui fait tout drôle de présenter quelqu'un de nouveau à ses parents, elle ne l'a pas fait depuis son ex-petit-ami.

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Tu n’avais pas vraiment prévu de célébrer Thanksgiving cette année. Pas parce que tu n’avais pas une longue liste de choses pour lesquelles tu étais reconnaissante, bien au contraire. Cette année, malgré quelques déceptions plus ou moins grosses, tu avais retrouvé un certain sentiment de bonheur qui avait disparu pendant de longs mois et ça, tu le devais majoritairement à Isaac qui partageait ta vie depuis quelques mois maintenant. Quelques mois et bien des chamboulements d’ailleurs, chamboulement bien difficile à ignorer lorsqu’il prenait la forme d’un sommeil jamais satisfaisant et de nausées qui duraient toute la journée. Donc oui, tu es reconnaissante, mais tu n'avais pas particulièrement envie de te retrouver entourée de personnes, autour d’une table flagrante qui aurait sans doute le don de te faire grimacer à répétitions. Toutefois, lorsque Mark Griffiths, ton ancien producteur ainsi que le père de Maddy et Mabel, t’avait invité à te joindre à leur famille pour le dîner, tu n’avais pas su trouver une bonne excuse pour ne pas t’y rendre. Il y avait longtemps que tu n’avais pas vu Mark et Matilda, qui t’avaient toujours accueilli chez eux comme si tu étais l’une des leurs, et tu ne pouvais t’empêcher de te dire que c’était une bonne occasion de passer un peu plus de temps avec Maddy. Renouer avec la blonde après plusieurs mois de silence avait un vrai soulagement, et si vous aviez manqué de temps entre vos déplacements respectifs pour réellement prendre des nouvelles l’une de l’autre depuis vos retrouvailles, tu étais impatiente de la mettre au goût du jour, surtout que les changements dans ta vie s’accumulaient à une vitesse folle. Si tu étais un peu moins enthousiaste à l’idée de faire face à Mabel que tu n’avais pas vu depuis plusieurs mois, tu espérais que ta présence pourrait apaiser les tensions entre les sœurs, ne serait-ce qu’un petit peu.

Bouquet de fleurs et bouteille de vin (pour laquelle tu devras trouver une excuse pour ne pas en boire un verre ce soir) à la main, c’est Matilda Griffiths, la mère de Maddy et Mabel qui t’accueille avec un large sourire, comme à son habitude. « Penny, ça fait plaisir de te voir. Viens entre. » La porte se referme rapidement derrière toi et tu offres les biens dans tes mains à l’hôtesse de la soirée qui s’empresse de te remercier pour un tel geste. Les différentes odeurs de nourriture qui émanent de la cuisine te provoquent instantanément des nausées et tu dois user de tous tes talents d’actrice pour ne pas faire la grimace devant Matilda qui s’empresse d’installer le bouquet dans un vase. Tu entends des voix qui viennent d’une autre pièce de la maison, dont une, voire plusieurs qui semblent familières, bien que tu ne pourrais les identifier comme ça à distance. Tu penses reconnaître celle de Maddy, mais c’est une voix masculine qui attire ton attention, chose que Matilda semble remarquer. « Maddy et son copain sont les premiers arrivés, ils sont dans le séjour si tu veux aller dire bonjour. » « Son copain? » La surprise est honnête sur ton visage, puisque la dernière fois que tu as parlé à la Griffiths, elle t’avait clairement fait comprendre qu’elle n’avait personne dans sa vie, malgré certaines rumeurs la liant à ton ex-petit-ami Micah. Sa mère semble ravie lorsqu’elle annonce avec fierté : « Oui c’est tout nouveau. C’est la première fois depuis longtemps que Maddy nous présente quelqu’un. » Tu souris, contente quoique étonnée que ton amie ait pu rencontrer quelqu’un qu’elle se sentait prête à présenter à ses parents dans les dernières semaines. Mais qui es-tu vraiment pour juger quand ta propre relation avance à vitesse grand V?

Tu avances vers le séjour, presque certaine de tomber face à face avec Micah, mais le choc est encore bien plus grand quand tu reconnais les traits de l’homme dont les doigts sont enlacés avec ceux de Maddy. Isaac et Maddy se trouvent de dos lorsque tu entres dans la pièce, et tu arrives au moment même où la voix de la blonde s’élève, confirmant sans l’ombre d’un doute ce que tu avais déjà compris. « Papa, je te présente Isaac. » Mark se tourne furtivement vers ton petit-ami avant de remarquer ta présence, et s’il regardait le Jensen d’un air méfiant, c’est avec un énorme sourire qu’il accueille ta présence. « En parlant du loup, tiens donc! Penny! Quel bonheur de t’avoir avec nous ici ce soir. » Il contourne le bureau et viens te serrer contre lui alors que ton regard trouve celui de Maddy d’abord, qui n’a absolument aucune idée de ce qui se passe, et puis d’Isaac ensuite, qui ne s’attendait certainement pas à te voir ici. Tu as beau savoir qu’il s’agit là d’une mise en scène, la conversation entre Isaac et toi sur son amie qui a présenté le Jensen comme étant son petit-ami plus claire que jamais dans ton esprit, il y a quelque chose de particulièrement confrontant au fait de voir ton amoureux si près de l’une de tes plus proches amies. « Mark, ça fait trop longtemps. » que tu évoques à l’intention du paternel Griffiths, avant que ton attention se reporte immanquablement sur le duo qui t’observe avec attention, sans doute pas pour la même raison. Tu t’approches de Maddy à qui tu offres une accolade, tentant du mieux que tu peux de ne pas sembler trop rigide dans tes mouvements. « Maddy, je suis contente de te voir. » Et alors que tu es certaine que personne ne peut te voir, tu offres un regard de panique à Isaac alors que tu ne sais pas comment le saluer. Vaut-il mieux que tu fasses comme si tu ne le connaissais pas, ou alors simplement le saluer comme tu le ferais n’importe quel ami? Tu te défais de ton embrassade avec la Griffiths et au dernier moment, tu décides de tendre la main en direction de ton amoureux. « Isaac, je m’attendais pas à te voir ici ce soir. » Et ça, c’est vraiment le moins qu’on puisse dire.

Au secours.

Malgré l'adage stipulant que les hommes ne savent pas réaliser plusieurs actions simultanément, tu possèdes pour ta part l'habitude de jongler avec plusieurs tâches en même temps : pire, tu apprécies cet exercice qui te procure indéniablement un sentiment de satisfaction ainsi que l'impression de rentabiliser ton temps, avec en bonus un petit rush d'adrénaline. Tu as la chance de ne pas perdre ton sang-froid facilement ni de te sentir dépassé aisément et en quelque sorte, tu en tires profit pour maximiser ta productivité.

Toutefois, ces dernières semaines, voire ces derniers mois, se sont déroulés sous l'égide d'intenses montagnes russes. Tu savoures un bonheur incommensurable auprès de Penny, la femme qui fait battre amoureusement ton cœur, qui t'inocule un goût pour la vie, qui apaise tes maux et colore indubitablement tes joies. Jamais tu n'avais soupçonné qu'une femme comme la Stringer existe dans ce monde et tu valorises tout ce qu'elle compose, te sentant extraordinairement chanceux de partager ton quotidien avec elle. Néanmoins, cet amour s'est rythmé et construit de multiples surprises et a causé bien des imprévus. Jamais n'avais-tu pensé rencontrer ta petite amie sur Tinder, jamais n'avais-tu pensé mettre les pieds à Los Angeles avec elle, jamais n'avais-tu pensé que votre relation s'impose telle une évidence, tant que vous résidiez désormais sous le même toit, et surtout, jamais n'avais-tu pensé qu'à vous aimer si fort, vous créerez la vie.

En parallèle d'un volet personnel riche, tu enchaînais malgré toi les nuits de travail au centre hospitalier, te provoquant le sentiment poignant de désolation de passer à côté d'un précieux temps que tu pourrais partager avec Penny. Les responsabilités professionnelles te monopolisaient, ta fatigue des gardes dévoraient des heures de la journée et finalement, le temps filait sans que tu puisses le retenir, te laissant un ardent regret de ne pas en faire assez pour ta petite amie qui se trouvait dans son premier trimestre de grossesse non planifiée. Tu te promettais de trouver une organisation plus adéquate afin de l'épauler davantage, mais en attendant, tu redoutais remporter la palme du pire petit ami. Tu te sentais misérable d'être si peu présent quand ce bébé venait chambouler votre vision du futur proche et apportait un lot d'effets pour lesquels tu ne pouvais pas soutenir la Stringer autant que tu le désirais.

Puis, il y avait eu la soudaine demande de service de Maddy, qui tombait magnifiquement bien sur ton jour de repos. Penny t'avait informé être aussi conviée pour Thanksgiving et bien qu'un peu peiné de ne pouvoir célébrer avec elle, tu t'accordais à faire bande à part sur ce coup-ci. Vous auriez après tout d'autres occasions à fêter dignement à deux. De plus, cela te permettait d'honorer ton engagement auprès de la Griffiths, comme quoi elle pouvait compter sur toi. En l'occurrence, il te convenait d'endosser de nouveau ton rôle de faux petit ami, ce qui t'angoissait un peu : tu redoutais commettre un faux pas qui causerait du tort à la trentenaire. Confronter Mabel au marché fermé était une chose, faire face à toute sa famille relevait d'un niveau de difficulté bien supérieur à tes yeux. Maddy avait pris le temps de te briefer sur ses proches, tu avais mémorisé tant bien que possible le flux d'informations délivré, qui te rassurait ultimement, tel un élève se sentant armé pour un examen scolaire. « Tu ne sais pas à quel point je suis reconnaissante envers toi Isaac. » Tu grimaces doucement à ton interlocutrice, dont la main se pose contre la tienne. « Je te conseillerais d'attendre la fin de la soirée avant de me dire être reconnaissante. » Tu présentes sur le ton de l'auto-dérision, sourire amical en coin. « Promis c’est la dernière fois que je te demande un tel service. » Tu émets un léger rire nerveux, priant pour ne pas créer de désarroi ce soir. « Ne t'en fais pas, je maintiens ce que j'ai dit : tu peux compter sur moi. » Même si tu te satisfaisais que cette performance soit la dernière. Tu appréciais énormément Maddy et voulais la soutenir devant sa famille et ses attentes, compatissant avec ce climat, mais tu étais loin d'être un bon comédien, sans compter que tu étais aussi officiellement en couple avec Penny. Tu te mords légèrement la lèvre inférieure puis muni d'une bouteille d'alcool et de fleurs pour les hôtes, vous franchissez le pas de l'élégante demeure des Griffiths.

Cette habitation te plongeait dans un épisode de série télévisée. L'alléchant parfum des différents mets provenant de la cuisine, la maison manifestement élégamment meublée et ornée, l'accueil rapide par la mère de Maddy. « Oh je suis ravie de te voir ma chérie, de vous voir pardon. Ça fait si longtemps. » Tu adresses un sourire sincère à la mère de famille. « Maman je te présente Isaac. » « Enchantée Isaac, rentrez. » Vous voilà dans la gueule du loup, plus de retour en arrière possible. Tu déglutis discrètement. « Papa est où ? » « Dans le séjour, il est en train de finir le plan de table. » L'impression de te retrouver chez Emily et Richard Gilmore s'intensifie en toi. « C'est pour vous. Je suis enchanté de vous rencontrer. Merci beaucoup pour l'invitation, c'est très généreux de votre part. Votre maison est magnifique. » Tu formules à l'attention de la cinquantenaire, ne cessant de t'émerveiller sur la décoration. Tu peux même te prêter au jeu de repérer des potentielles armes si le cœur t'en dit.

Deuxième station : le salon. Richard Gilmore est concentré sur ce que tu présumes est le plan de table. L'image du Jugement Dernier s'imprime dans ton esprit, ta raison te somme de cesser de dramatiser et ton cœur manque un battement lorsque tu entends le prénom de Penny. Ton esprit t'indique qu'il y a bien plus qu'une Penny à Brisbane et qu'il serait franchement très loufoque que ton amoureuse soit celle évoquée ce soir. Tes épaules s'affaissent légèrement devant ce constat qui te paraît des plus légitimes, tu oses même un sourire bien que le père Griffiths fait entièrement fi de ta personne - ce qui n'est pas pour te déplaire. Tu te concentres au cousin à qui tu souris poliment, ressentant que ce dernier semble aussi à l'aise que toi. « Papa, je te présente Isaac. » Le regard est bref, si prompt que tu aurais sans doute pu être un ornement de plus sur la cheminée. « En parlant du loup, tiens donc! Penny! Quel bonheur de t’avoir avec nous ici ce soir. » Les mètres sont rapidement réduits entre l'homme et la nouvelle arrivante, qu'il enlace affectueusement alors que ton palpitant sombre au fond de tes entrailles. La panique que Penny et toi vous échangez par regard est éloquente et Dieu Merci, Maddy fait tampon en étreignant à son tour ta petite amie. Tu n'avais pas été briefé sur ça, tu redoutes de plus en plus le zéro pointé sur ce coup-là. Send help. « Isaac, je m’attendais pas à te voir ici ce soir. » Tes lèvres s'entrouvrent mais les mots te manquent, tu fixes plutôt la main que Penny te tend si solennellement. Oh que tu en riras de cet événement, mais dans le vif de l'action, tu es happé par mille questions que tu ne peux poser sans flamber ton rôle de faux petit ami. Tu serres la main de la Stringer - il y en a eu des choses de faites avec cette main mais la serrer comme ça, jamais tu n'y avais encore pensé. Une nouvelle première, donc. « C'est une belle surprise. » Tu commentes. Doux euphémisme. « Penny et moi nous fréquentons à l'hôpital, » tu expliques, espérant naïvement ouvrir un troc aux renseignements par la même occasion, installation d'un marché stérilisée par l'entrée de la cadette Griffiths et son époux. « Mabel ! On vous attendait pour débuter les choses sérieuses. Je t'ai prévu du soda, pour que tu ne trinques pas à l'eau. » « Je vais commencer à l'eau quand même, si ça ne t'embête pas. » Non pas que Mabel t'avait transcendé lors de vos précédentes rencontres par sa joie éclatante, mais quelque chose te dit que ce repas ne l'enchante pas plus que ça, non plus. En réalité, tu interprètes l'ambiance globale plutôt tendue, comme si vous évoluiez dans du gaz et qu'une simple allumette suffirait pour provoquer une explosion. « J'ai terminé, » annonce père Griffiths et le Saint Graal est tendu aux convives, votre menu exécutif. Tu lorgnes au-dessus de l'épaule de Maddy pour constater que tu siègeras entre Penny et Mabel. Se devine aussi un osé parallélisme des formes avec le cousin stratégiquement positionné en face de ta conjointe. « Et si on prenait un petit apéritif ? » propose jovialement l'hôtesse des lieux. Tu souris sincèrement et vous prenez place dans le séjour, ta main n'ayant toujours pas quitté celle de Maddy. Un bar se tient à proximité vers lequel se dirige le propriétaire des lieux. « Maddy, Penny, que buvez-vous ? J'ai la nouvelle cuvée des O'Reilly vineyards, je vous le conseille fortement. » La bouteille déjà en main, il en sert généreusement un verre pour son épouse. « Ca fait depuis combien de temps que tu nous caches la présence d'un petit ami dans ta vie, Maddy ? » La cinquantenaire trempe ses lèvres carmin dans le vin onctueux. « Mabel, comment se passe ton dernier trimestre ? Tu as l'air fatigué. » Son regard azuré balaie les convives. « Penny, j'ai vu que ta nouvelle série faisait un ravage. Tu es sur un nouveau projet ? »  « Bryan voyage beaucoup pour son travail, aussi » précise l'entremetteur.

Intéressante déclinaison de "choses sérieuses".

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PNJ : les parents Matilda & Mark Griffiths, le mari de Mabel et le cousin Bryan à caser.

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Le faux couple interprété par Isaac et Maddy rentre dans la fosse aux lions, symbolisée par l’immense séjour de la maison familiale des Griffiths. L’actrice pourtant grandi entre ces murs, cependant aujourd'hui, elle ne s'y sent plus à sa place. Ironique alors qu’elle a été toujours l’une des principales préoccupations des parents, souhaitant par tous les moyens qu’elle arrive à la première place, au point de négliger Mabel. Cependant, la tendance s’est inversée ces derniers mois. La benjamine est devenue le centre de l’attention de la famille et Maddy est presque soulagée à cette simple pensée, sentant la pression sur ses épaules s’assouplir, mais son cœur se serrer dans sa poitrine car elle n’arrive pas à fonder une famille. Sa famille, car le tableau qui se trouve devant ses prunelles bleutées est tout sauf idéaliste. Ce n’est qu’un bal des illusions et Maddy est la première à le faire aux bras de son tout nouveau petit-ami Isaac.

Maddy et Isaac ont passé la première épreuve : celle de sa maman. En bon gentleman, l’infirmier offre des fleurs et une bouteille d’alcool à Matilda avant de partir à la rencontre de Mark. Maddy fait les présentations mais ce dernier est bien trop obnubilé par le plan de table.  Ce n’est pas une surprise mais deux que la Griffiths a le droit de découvrir. D’abord cousin Bryan, qu’elle salut poliment d’un signe de la main alors qu’il est déjà présent dans un coin du salon. Et ensuite, Penny qui fait son entrée dans la pièce. « En parlant du loup, tiens donc! Penny! Quel bonheur de t’avoir avec nous ici ce soir. » Mark et Penny se font une accolade. « Mark, ça fait trop longtemps. » Avant de prendre Maddy dans ses bras. L’actrice lui rend son étreinte avec un sourire, mais n’ose pas lui présenter son nouveau « petit-ami » alors qu’à leur précédente rencontre, la Griffiths lui assurait être très bien sans homme. Moins Maddy en dit, mieux elle évitera les questions compromettantes. Il est mieux qu’elle lui explique cela un peu plus tard. L’actrice commence à sentir une boule de nœuds se créer sous son nombril. La bêtise qu’elle partage avec Sergio ainsi que le mensonge qu’elle joue avec Isaac, commencent à faire beaucoup à porter. « Maddy, je suis contente de te voir. » « Moi aussi je suis contente de te voir Penny, c’est une agréable surprise. » que répond Maddy pensant bien faire, elle est persuadée que son amie sera son alliée ce soir, elle n’a cependant pas conscience de l’union qui relit Isaac à l’actrice. D’ailleurs en parlant d’eux, elle les observe discrètement se saluer. La Stringer tend une main à l’infirmier. Pendant un instant, les mains du « couple » se séparent. « Isaac, je m’attendais pas à te voir ici ce soir. » Maddy fronce les sourcils. Ils se connaissent ? « C'est une belle surprise. Penny et moi nous fréquentons à l'hôpital. » Oh. Elle comprend mieux la Griffiths, cependant elle n’a le temps d’agrémenter la conversation que Mabel et son mari font son entrée. Dans la précipitation, Maddy reprend la main d’Isaac, consciente que sa petite sœur sera la plus compliquée à convaincre ce soir. « Mabel ! On vous attendait pour débuter les choses sérieuses. Je t'ai prévu du soda, pour que tu ne trinques pas à l'eau. » « Je vais commencer à l'eau quand même, si ça ne t'embête pas. » Maddy regarde le couple de futurs parents s’avancer dans le séjour. L’actrice garde son calme et prononce poliment. « Bonsoir Mabel. » Elle adresse un sourire amical à son époux avant de reporter son attention sur Isaac. Son regard essaye de lui dire : ça va aller, tout va bien se passer. « J'ai terminé. » s’exclame le paternel des Griffiths, alors que tout le monde est enfin arrivé. La cheffe de la maison s’agite et rapporte le plateau de verres à pied. « Et si on prenait un petit apéritif ? » Ce n’est pas une question mais plutôt une affirmation. « Maddy, Penny, que buvez-vous ? J'ai la nouvelle cuvée des O'Reilly vineyards, je vous le conseille fortement. » Mark ouvre déjà la bouteille et sert généreusement les contenants. « Du vin ira très bien pour ma part papa. » que répond l’inconsciente sans savoir ce qui se trame (elle aussi) dans son ventre. Ce soir elle a besoin d’alcool, encore plus lorsque sa maman se met à poser tous plein de questions. « Ca fait depuis combien de temps que tu nous caches la présence d'un petit ami dans ta vie, Maddy ? » La blonde attrape son verre, elle meurt déjà d’envie de le boire d’une traite, mais elle doit rester de marbre. « Maman, tu sais que j’ai été occupée avec mon tournage ces dernières semaines. » qu’elle annonce, essayant de trouver une diversion avec le sujet de son nouveau film, pourtant les yeux insistants de la maternelle regarde avec insistance le « nouvelle couple ». « Je voulais attendre le bon moment pour vous présenter Isaac. » qu’elle essaye d'expliquer d'une façon crédible et rationnelle à ses proches. « Soyez gentils avec lui. » qu’elle finit par dire calmement, même si cette phrase s’adresse clairement à sa petite sœur. La roue tourne ainsi que les questions. « Mabel, comment se passe ton dernier trimestre ? Tu as l'air fatigué. » Les projeteurs sont sur la benjamine, dieu merci. Maddy ne dit rien. Pour l’instant. Elle ne veut pas déjà rentrer en confrontation avec sa jeune sœur alors qu’ils viennent à peine de servir l’apéritif. « Penny, j'ai vu que ta nouvelle série faisait un ravage. Tu es sur un nouveau projet ? » Le sourire de Maddy s’agrandit à ses mots. « Bryan voyage beaucoup pour son travail, aussi » Puis il s’évanouit à cette dernière phrase. Mark est persuadé que l’amour c’est comme dans les films. Elle espère que son père ne sera pas trop lourd ce soir. Maddy s’éclaircit la gorge et décide de lever son verre. « Et si on trinquait pour toutes ses bonnes nouvelles ? » qu’elle propose en espérant que la soirée se passe au mieux. « Isaac, Penny, prenez un verre, soyez pas timides. Il parait que le vin est excellent. » qu'elle propose sans se rendre compte qu'elle met les deux pieds dans le plat, pourtant elle a une confiance aveugle en son père qui est un fin connaisseur de vin.

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Il n’y a pas de doute que tu t’attendais à faire face à quelques tensions en venant dîner chez les Griffiths ce soir. Tu connaissais la famille depuis assez longtemps maintenant pour savoir que les choses n’étaient jamais réellement au beau fixe entre les sœurs et ce n’était pas la première fois, ni la dernière selon toi, que Mark et Matilda t’utilisaient pour faire distraction entre leurs filles et leurs différentes querelles. Tu t’étais mentalement préparée pour ça, mais ce à quoi tu ne t’étais pas préparée, c’était de te retrouver face à face avec ton petit ami main dans la main avec Maddy, une comédie que tu n’aurais jamais pu t’imaginer, mais une surprise qui aurait potentiellement pu être évitée si tu avais demandé à Isaac le nom de cette amie qu’il avait récemment aidé. Tout de cette soirée se veut déjà ridicule au possible et vous en êtes à peine aux salutations. Dire que tu craignais désormais l’arrivée de Mabel était un euphémisme, est-ce que Maddy, Isaac et toi étiez d’assez bons acteurs, d’assez bons menteurs pour que la cadette des Griffiths ne remarque rien de la supercherie qui se jouait sous son nez? Si tu pensais pouvoir berner Mark et Matilda sans trop de difficulté, c’est Mabel qui t’inquiétait le plus, et Bryan que tu remarquais à peine mais dont la présence semblait venir expliquer la tienne, surtout après que tu aies remarqué vos noms inscrits l’un en face de l’autre autour de cette grande table de Thanksgiving. Oh si seulement tout le monde savait véritablement ce qui se trame véritablement en ce moment.

« Moi aussi je suis contente de te voir Penny, c’est une agréable surprise. » Tu n’étais pas certaine que Maddy tiendrait un tel discours lorsqu’elle apprendrait la vérité sur Isaac et toi, mais comme tu ne comptais pas être celle qui ferait tomber la couverture du faux-couple ce soir, tu te contentes de sourire avant de retourner vers le Jensen pour lui offrir une poignée de mains qui te semble tout sauf naturelle. « C’est une belle surprise. Penny et moi nous fréquentons à l’hôpital. » « À l’hôpital? Rien de grave j’espère! » s’empresse de demander Matilda avec un air inquiet en ta direction. Tu t’empresses de secouer la tête avant que la matriarche de la famille Griffiths ne se perde dans des spéculations qui n’ont pas lieu d’être. « Non, non. Ça fait un an que je fais du bénévolat auprès des enfants malades, et Isaac travaille au St-Vincent en tant qu’infirmier aux urgences. » que tu expliques, un sourire s’installant sur tes lèvres alors que tes yeux se posent à nouveau sur le visage de ton amoureux et tu dois te rappeler de ne pas le regarder avec autant d’affection si tu ne veux pas mettre à mal les couvertures d’Isaac et Maddy. C’est étonnamment l’arrivée de Mabel et de son mari qui crée une distraction nécessaire alors que tu tournes ton attention sur le vrai couple, à défaut d’avoir peur de t’attarder un peu trop longuement sur le faux. Matilda et Maddy saluent la plus jeune et tu lui offres un signe de la tête lorsque son attention se porte sur toi. « Mabel. » Tu ne lui fais pas l’affront de lui dire que ça fait plaisir de la voir, depuis le temps, vous savez mieux que de vous faire des à croire et puis il y a déjà assez de mensonges dans l’air pour que tu n’aies envie d’en rajouter. Tu tournes toutefois ton attention vers son mari que tu rencontres pour la première fois ce soir. « Enchantée de faire ta connaissance, moi c’est Penny. Je suis une amie de la famille. » que tu expliques, autant pour Isaac qui doit se demander ce que tu fous là que pour le mari de Mabel puisque tu doutes que cette dernière se soit longuement épanchée sur ta personne auprès de l’homme qui partage sa vie.

Matilda invite tout le monde à se déplacer au séjour pour un apéritif maintenant que le plan de table est terminé, et tu suis derrière le mouvement alors que les déplacements se font en couple et tu te retrouves – sans grande surprise really – à prendre place aux côtés du cousin Bryan, que tu as déjà vu quelques fois par le passé, mais qui n’a jamais fait sur toi une grande impression. « Maddy, Penny, que buvez-vous? J’ai la nouvelle cuvée des O’Reilly vineyards, je vous le conseille fortement. » Ce n’est pas que tu n’as pas envie d’un très large verre de vin dans l’immédiat, au contraire, mais c’est bien la seule chose que tu ne peux pas te permettre vu ta nouvelle condition, celle qui se doit de rester sous silence pour la durée de la soirée toutefois. « Du vin ira très bien pour ma part papa. » répond Maddy, et tu n’as pas le temps de refuser que déjà Matilda se lance dans un interrogatoire, d’abord auprès de son aînée. « Ça fait depuis combien de temps que tu nous caches la présence d’un petit ami dans ta vie, Maddy? » Tu ne peux t’empêcher d’être curieuse d’entendre la réponse que va offrir ton amie à sa mère. Ont-ils une histoire de répéter, sur leur première rencontre, la durée de leur relation et pleins de détails du genre que tu n’es pas certaine de vouloir entendre, même si tu sais que tout est faux? « Maman, tu sais que j’ai été occupée avec mon tournage ces dernières semaines. Je voulais attendre le bon moment pour vous présenter Isaac. Soyez gentils avec lui. » Tu oses un regard en biais à ton amoureux qui garde un calme étonnant vu la tournure de la situation. Matilda se concentre ensuite sur sa deuxième fille, la questionnant sur sa grossesse, ce qui fait automatiquement écho dans ta tête à la tienne, celle tout récemment découverte. C’est à cause de la grossesse la nouvelle vague de nausées ou bien c’est l’ambiance actuelle qui te donne envie d’être malade? Dur à dire. « Penny, j’ai vu que ta nouvelle série faisait un ravage. Tu es sur un nouveau projet? » Tu n’as même pas le temps de répondre que Mark s’empresse d’ajouter « Bryan voyage beaucoup pour son travail, aussi. » rendant une nouvelle fois les intentions un peu plus claires. « C’est vrai? Je reviens tout juste de Los Angeles. » que tu souffles, sourire sur le visage, jouant le jeu ne serait-ce que pour enlever la tension de Maddy et Isaac, bien qu’une fois encore, tu ne peux résister à la tentation de lorgner sur ton petit ami à la mention de cette semaine passée ensemble aux États-Unis. « Pour le plaisir ou pour le travail? » que te demande Bryan, un regard un peu insistant sur ta personne. « Le travail. C’était la fin de la tournée promo de ma série. » Et puis tu te souviens de ce tapis rouge, des photos qui ont été prises d’Isaac et toi sur ce dernier et soudainement, tu es terrifiée que l’un de membres du clan Griffiths aient vu les photos sans avoir réaliser encore de ce qui en retourne. Certainement, s’ils avaient vu les photos, quelqu’un l’aurait mentionné, non?

« Et si on trinquait pour toutes ses bonnes nouvelles? » Oh Maddy, si seulement tu savais à quel point j’aimerais pouvoir. « Isaac, Penny, prenez un verre, soyez pas timides. Il paraît que le vin est excellent. » Tu te râcles légèrement la gorge. « En fait, je vais rester à l’eau ce soir moi aussi, en solidarité avec Mabel. » que tu souffles en reportant ton attention sur la cadette. « J’ai un tournage tôt demain matin et je veux être au top de ma forme. » Ce n’était pas vrai du tout, mais ce mensonge-là, tu avais eu le temps de le préparer. C’était bien le seul d’ailleurs que tu avais été en mesure de prévoir pour ce soir. « Dis-moi Mabel, comment vous vous êtes rencontrés? » que tu lui demandes en la pointant elle et son mari. « Je ne pense pas avoir eu la chance d’apprendre les détails. » Toi, faire ton possible pour attirer l’attention ailleurs que sur Isaac et Maddy? C’est bien possible, en effet. Tu ne sais pas si c’est une technique qui sera efficace en longueur ce soir, mais c’est bien le moins que tu puisses faire, en espérant que toutes les vérités n’éclatent pas d’ici la fin du repas.

Spoiler:

L'étrange impression de te retrouver plongé au cœur d'un décor cinématographique t'étreint indubitablement, ce qui s'accorde parfaitement avec ta mission du soir. La demeure des Griffiths t'apparaît exceptionnelle et tu es à la fois curieux comme nerveux de devoir exercer ton rôle de petit ami dans un environnement qui t'es très méconnu, avec des compétences en comédie que tu considères assez maigres. Le niveau de difficulté s'augmente considérablement lorsque ta Penny fait son entrée dans la demeure, quelques minutes à peine que tu te sois rassuré intérieurement sur le caractère commun de ce surnom articulé plus tôt par le père de Maddy au rang des convives de ce repas coutumier. Momentanément figé par une incommensurable intrigue et un profond malaise de retrouver celle avec qui tu partages ton quotidien dans de telles circonstances, tu observes la vingtenaire saluer chaleureusement les individus présents, puis saisis la main qu'elle te tend sobrement, épousant rapidement une inévitable improvisation pour ne pas échouer lamentablement au service que t'avais sollicité ton amie Maddy. Tu te sens plus frauduleux que jamais, bien qu'expliques le fait que tu connaisses la Stringer en t'appuyant sur une part de vérité, de quoi te procurer une base plus ou moins solide et rassurante pour la suite de votre manège atypique. « À l’hôpital? Rien de grave j’espère! » s'inquiète derechef Matilda, tracas que Penny annihile promptement, à ton plus grand soulagement. Il manquait juste que tu fasses faire une hause de tension à l'hôtesse des lieux, tiens. « Non, non. Ça fait un an que je fais du bénévolat auprès des enfants malades, et Isaac travaille au St-Vincent en tant qu’infirmier aux urgences. » Tu te retiens d'ajouter à quel point les petits patients sont ravis des visites d'Ariel la Petite Sirène, craignant susciter des doutes sur la nature de la relation que tu entretiens avec Penny si tu en viens à la complimenter aussi sincèrement et spontanément. Tu te remémores par la même occasion les commentaires amusés que certaines de tes collègues te faisaient sur le regard amoureux que tu ne cessais de vouer à la Stringer et fuis donc son portrait, te concentrant sur Maddy, vos doigts s'entremêlant de nouveau.

L'arrivée de Mabel et son époux, soulignée par Matilda et sa proposition de soda, t'est douce amère : tu accueilles avec bonheur cette diversion survenant à point nommé mais redoutes ardemment la perspicacité de la blonde. Tu remarques aisément que celle-ci semble peu réjouie d'assister à cette tradition et le tendu de l'atmosphère suit une courbe exponentielle à t'en nouer les muscles. Tu soupçonnes que des atomes crochus ne sont pas partagés ni avec Maddy, ni avec Penny, vu le sommaire des salutations qui se tiennent au salon. L'époux reçoit néanmoins un accueil plus convivial : « Enchantée de faire ta connaissance, moi c’est Penny. Je suis une amie de la famille. » Tu lorgnes vers la Stringer, mémorisant cette information qui éponge un peu l'océan d'interrogations qui te taraude. « Bonsoir. Je suis Isy, le petit ami de Maddy. » Tu formules dans un premier temps à l'attention du couple puis plus précisément au trentenaire, ayant déjà échangé à deux reprises avec la future maman. Tu te félicites intérieurement de ne pas avoir écorché le prénom de la Griffiths : il ne manquerait plus que tu fasses un Ross en cette soirée.

Le salutaire apéritif est annoncé et Mark ne perd pas de temps à jouer au barman - en plus des entremetteurs. Des verres de vin sont servis généreusement, tu ne peux t'empêcher de compatir intérieurement pour Penny qui ne pourra guère toucher à l'alcool ce soir, alors qu'il serait sans nul doute bienvenue. Les contenants véhiculent, les questions frôlant l'assassin de l'hôtesse rythme ce bal de cliquetis : « Ca fait depuis combien de temps que tu nous caches la présence d'un petit ami dans ta vie, Maddy ? » Si ta main vient se poser sur celle de Maddy en soutien, un sourire complice nait sur tes lippes en la voyant attraper son verre telle une bouée en pleine tempête. « Maman, tu sais que j’ai été occupée avec mon tournage ces dernières semaines. Je voulais attendre le bon moment pour vous présenter Isaac. Soyez gentils avec lui. » Tu conserves un rictus en coin, attendri par la dernière demande de ton amie. « Je suis toujours gentille, Maddy, même si tu ne sembles pas le croire. Et je suis contente que tu aies rencontré quelqu'un, et que tu viennes nous le présenter. » Tu adresses un sourire à Mabel. « Je suis coupable aussi, j'ai été beaucoup pris par mon métier et mes activités de volontariat, » tu ajoutes, dans un espoir de prendre un peu du poids des accusations orientées vers Maddy. « On a tous les deux eu des emplois du temps bien chargés. Ca a l'avantage de comprendre les disponibilités parfois réduites de l'autre. » tu conclus, espérant que cette similitude puisse ajouter des points de véracité à votre faux couple. « Mais je suis très heureux de vous rencontrer ce soir. »

Tu ne te prives pas de poser tes yeux sur Penny lorsque l'attention lui est consacrée compte tenu de son succès professionnel. Le père Griffiths devient plus clair sur ses intentions en soulignant un point commun entre Penny et son neveu et tu échanges un regard avec ta petite amie lorsqu'elle évoque votre séjour inoubliable à Los Angeles : « C’est vrai? Je reviens tout juste de Los Angeles. » « Mabel, comment se passe ton dernier trimestre ? Tu as l'air fatigué. » « Je suis pas mal fatiguée, oui. Je sens que je m'approche de la fin, entre les douleurs ligamentaires et les insomnies. » Tu te remémores le passage aux urgences de la cadette Griffiths et ne peux t'empêcher de lui attribuer un regard encourageant, tout en espérant que la grossesse de Penny se déroule le mieux possible.

« Et si on trinquait pour toutes ses bonnes nouvelles? » Maddy revient ingénieusement aux priorités : l'alcool. Les verres sont servis, tu te retrouves avec du vin entre les mains quand tu aurais préféré du rhum question de gommer plus rapidement tes appréhensions. Cependant, tu reconnais que cette boisson constitue la meilleure stratégie pour assurer ton rôle le mieux possible. Penny échappe au vin en prétextant un tournage tôt le lendemain matin, avant de réorienter les projecteurs sur le couple que forme Mabel. « Dis-moi Mabel, comment vous vous êtes rencontrés? Je ne pense pas avoir eu la chance d’apprendre les détails. » Ton cœur bat d'amour pour la Stringer qui te semble se tenir telle une alliée dans le jeu que Maddy et toi vous évertuez à livrer. « Oh, on fréquentait les mêmes soirées à Londres, et on a commencé à se rapprocher il y a cinq ans. On a pris le temps de se connaître avant de fonder notre famille. » Tes lèvres trempent spontanément dans le vin. Tu ne peux t'empêcher de penser à la conversation que vous aviez eue, Penny et toi, sur ce bébé surprise qui avait germé de votre amour alors que vous ne vous connaissiez que depuis quelques mois. Tu étais toutefois intimement convaincu que vous n'aviez pas besoin de "prendre le temps de vous connaître" Penny et toi, la jeune femme t'apparaissait telle une évidence et elle était celle que tu aimais incommensurablement. Que vous fondiez votre famille si tôt dans votre relation ou dans cinq ans t'aurait parfaitement convenu si cela s'accordait à vos souhaits et désirs. Tu ne craignais pas la survenue de ce projet qui modifierait indéniablement vos vies, tu étais confiant envers votre futur, et tu savais que peu importe ce qu'il arrivait, cet enfant serait aimé inconditionnellement de ses parents et représenterait le fruit de leur sincère affection. Tu pouvais certes sonner idéaliste ou trop romantique, tu savais pertinemment qu'il était plus coutumier et semblait plus raisonnable d'attendre quelques années de relation avant de fonder une famille, mais puisque Penny s'imposait en toi, le temps que vous ayez passé ensemble t'importait peu et tu te fichais de ne pas la connaître de A à Z, persuadé que tu aimerais toutes ces facettes de son histoire comme de sa personnalité ; l'essentiel était à tes yeux que vous ayez un avenir ensemble.

Les hôtes expriment ce pour quoi ils sont reconnaissants et tu n'es pas certain s'ils attendent que tu en fasses autant. Tu pourrais certes élaborer quelque chose, mais tu ne veux pas commettre de faux pas, ainsi, tu laisses champs libre aux autres de te montrer la voie. Du coin de l'œil, tu aperçois Mark donner un coup de coude à son neveu et ce dernier se lève afin de s'installer plus proche de Penny sur le canapé, prétextant avoir la lumière du lustre dans les yeux. Dans son mouvement, il ébranle le verre de vin de Maddy qui menace de tâcher sa jolie robe et tu émets un geste pour stabiliser le contenant. Ton animation attire manifestement l'attention du cousin, celui-ci vient renverser ton verre sur ta tenue en pivotant rapidement. Tu te crispes en espérant que le vin n'ait pas tâché le siège possiblement hors de prix et est étonnement rassuré que seuls ta chemise et ton pantalon aient pâti de l'émoi du cousin, qui s'installe tout de même guilleret très proche de Penny, t'offrant un « Mince, désolé mon pote. » Tu vérifies les états d'âme de Maddy, tout de même endeuillé de ton verre de vin dont la première gorgée prouvait un potentiel encourageant pour la suite du repas, et exprimes avec un sourire amical asphyxiant ta désapprobation vis-à-vis de la parade nuptiale orchestrée par le cousin dédiée à Penny : « Ne t'en fais pas. Ce sont des choses qui arrivent. » Comme le fait qu'il pourrait malencontreusement se prendre les pieds dans le tapis bordant ses pieds plus tard, par exemple.

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Riddikulus

@mabel griffiths @isaac jensen @penny stringer
PNJ : les parents Matilda & Mark Griffiths, le mari de Mabel et le cousin Bryan à caser.

***
L’apéritif est bel et bien commencé, les verres sont servis, les questions fusent dans tous les sens. Matilda ne veut louper aucune information croustillante concernant ses deux filles adorées. Elle commence par l’ainée et sa toute nouvelle idylle. Une belle mascarade interprétée par Isaac et Maddy qui ne se lâchent pas la main. Curieuse et impatiente comme jamais, la maman ne peut s’empêcher de souligner le fait que sa fille ait mis du temps à présenter Isaac. Si vous connaissez l’ainée des Griffiths, elle use de toutes les excuses possibles et imaginables pour éviter les réunions familiales ces dernières mois. La cause principale à cet éloignement : la grossesse de Mabel. Voilà ce qui arrive lorsqu’elle accumule les secrets envers sa propre famille. D’une voix calme et posée, Maddy répond à sa mère et Isaac soutient ses propos. « Je suis coupable aussi, j'ai été beaucoup pris par mon métier et mes activités de volontariat. On a tous les deux eu des emplois du temps bien chargés. Ca a l'avantage de comprendre les disponibilités parfois réduites de l'autre. Mais je suis très heureux de vous rencontrer ce soir. » Maddy maintient le regard masculin et ajoute. « On va avoir plus de temps pour nous désormais, mon tournage prend bientôt fin. » qu’elle ajoute accompagné d'un sourire à son « amoureux » avant de sentir le regard de sa mère insistante sur elle. « Et je viendrai te voir plus souvent maman. » qu’elle la devance car elle la connaissait par cœur. Les mamans ne changent jamais.

C’est au tour de Mabel d’avoir son lot de questions et Maddy peut reprendre sa respiration. Isaac et elle se sont plus bien débrouillés pour ce premier round mais ce n’est que le début des festivités. « Je suis pas mal fatiguée, oui. Je sens que je m'approche de la fin, entre les douleurs ligamentaires et les insomnies. » A la surprise générale, Penny vient même les aider alors qu’elle n’est pas dans la confidence. « Dis-moi Mabel, comment vous vous êtes rencontrés? Je ne pense pas avoir eu la chance d’apprendre les détails. »  Si elle a bien compris, Isaac et Penny se connaissent de l’hôpital, mais à quel point se connaissent-ils pour qu’elle vienne apporter son soutien en orientant la conversation vers Mabel et son mari ? Le fait-elle pour Maddy, pour Isaac, pour les deux ? Maddy n’en a aucune idée, elle n’arrive pas à réfléchir davantage sur le sujet étant donné qu’elle doit se concentrer sur son improvisation avec son « faux petit-ami » du soir. Cependant, elle n’oublie pas le geste de son amie, elle la remerciera un peu plus tard, sans oublier de lui donner des précieuses explications, mais certainement pas dans la demeure des Griffiths. Les murs ont des oreilles, c’est testé et approuvé. Maddy boit tranquillement une gorgée de vin, laissant Mabel répondre à Penny, racontant l’histoire de sa rencontre avec son époux. « Oh, on fréquentait les mêmes soirées à Londres, et on a commencé à se rapprocher il y a cinq ans. On a pris le temps de se connaître avant de fonder notre famille. » Maddy est soulagée que l’attention ne soit pas portée sur elle. Cependant les projecteurs reviennent bientôt sur l’actrice, c’est l’heure des traditionnels remerciements de Thanksgiving. Matilda et Mark y vont à cœur joie, l’ainée retient une grimace devant ce bal de faux-semblants. Leur mère est aux anges de voir ses deux filles « heureuses et amoureuses ». Aux mots de sa maternelle, Maddy ne peut s’empêcher de resserrer la main d’Isaac, en espérant que personne ne le remarque ce détail. Elle commence à stresser car elle sait que la parole lui reviendra bientôt en tant qu’ainée. Elle a encore un peu de temps quand son père se met à parler. Avec son manque de subtilité il continue à faire les entremetteurs entre Bryan et Penny et c’est le moment déclencheur qui pousse Maddy à prendre la parole, pour minimiser la lourdeur de tous ses propos. Elle s’éclaircie la voix avant de se lancer dans une totale improvisation. « Je suis heureuse de te voir en bonne santé Mabel, je vous souhaite d’être des parents heureux. » Ces mots sont difficiles à prononcer pour Maddy, pourtant elle arrive à les articuler sans que sa voix déraille. Elle n’a pas oublié les précédents mots de sa petite sœur concernant son tout nouveau couple. Malgré l’animosité entre les sœurs, Maddy souhaite que Mabel connaisse une grossesse sereine, tout le contraire du vécu de l’ainée en somme. Cette fois-ci l’actrice se tourne vers ses parents. « Papa, maman, je suis reconnaissante de vous voir toujours aussi heureux ensemble. Nous espérons avec Mabel que vous apprécierez la fête que nous avons préparé pour votre anniversaire de mariage. » A défaut d’avoir bien réussi dans l’éducation des sœurs, leur mariage tient toujours la route. Par la suite la Griffiths se tourne vers son petit-ami. « Isaac, je suis sincèrement reconnaissante de t’avoir à mes côtés. Depuis nos retrouvailles l’été dernier, ton écoute et son soutien sont tes plus belles qualités. Comme quoi le hasard fait bien les choses, et j’espère t’apporter tout autant. » Même si ce soir, Maddy prétend être sa petite-amie, la femme prononce ses mots en tant qu’amie, à chacun son interprétation. Enfin Maddy se tourne vers Penny. « Penny, je suis reconnaissante également qu’on se soit retrouvées récemment. Tu sais que je serai toujours là pour te soutenir dans ta carrière mais aussi en tant qu’amie. » qu’elle conclut sentant le regard lourd de sa benjamine s'attarder sur elle. Entre les deux, Maddy a toujours plus considéré Penny comme une petite sœur de cœur que Mabel. Pourtant, elle ne s’étend pas davantage, elle ne veut pas déjà créer une scène et c’est au tour de cousin Bryan de semer le désordre. Maddy ne sait pas s’il est contrarié de ne pas avoir eu son mot personnalisé ou bien c’est parce que Mark se montre insistant en tant qu’entremetteur. Il se lève, manque de renverser le verre de Maddy et c’est la chemise d’Isaac qui se retrouve aspergée de l’élixir rouge. « Mince, désolé mon pote. » L’ainée des Griffiths fait les gros yeux à son cousin, qui va se coller à Penny. « Ne t'en fais pas. Ce sont des choses qui arrivent. » Isaac est beaucoup trop gentil, alors Maddy prend la parole, visiblement contrariée. « T’es pas possible Bryan, toi aussi tu vas passer à l’eau comme les filles. » A ses mots, elle se lève, prend le verre de son cousin, le termine d’une traite, de toute façon, elle a plus beaucoup de boire que lui ce soir. Elle repose la coupe, qu’elle remplit avec la bouteille d’eau. Enfin elle se retourne vers Isaac et lui prend la main. « Je suis désolée Isaac, viens on va essayer de nettoyer ça. » Sans plus tarder, le faux couple quitte le séjour, laissant les autres invités en plan dans le salon.

Isaac et Maddy sont dans la salle de bain du rez-de-chaussée, elle a pris soin de refermer la porte derrière eux. « Comment ça va ? Je suis navrée je n’étais pas au courant pour les deux invités surprises. En plus d’être lourd, Bryan est maladroit. » Maddy essaye de trouver de quoi nettoyer la chemise d’Isaac dans les tiroirs. Elle sort le nécessaire avant de faire couler l’eau. « Je n'ai pas trop de solution sous la main, j’ai bien peur que les chemises de papa soient trop grandes pour toi. » Maddy commence à paniquer, elle a peur de retourner là-bas, et d’affronter tout le monde. Pourquoi elle les a embourbés dans son mensonge ? « Tu crois que ça va aller ? » qu’elle demande à Isaac. Sa question est valable autant pour sa chemise que le reste du repas qui les attend de pieds fermes. Quand soudainement elle entend des pas raisonner. « Maddy chérie, on va bientôt passer à table ! » Ouf ce n’est que sa mère qui était de passage, elle doit sans doute aller dans la cuisine faire les derniers préparatifs. « On arrive maman ! » qu’elle souffle avant de se concentrer sur un autre problème plus urgent : sauver la chemise d’Isaac.

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Riddikulus

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***
Ça fait particulièrement étrange de voir ton amoureux être au bras d’une autre, lui venir au secours à l’aide d’excuse qui aurait facilement pu passer pour votre couple, si tes parents avaient été le genre à te blâmer de quoique ce soit comme le faisait sournoisement Matilda envers Maddy, ce qui n’était pas le cas. Tu écoutes silencieusement alors que l’aînée des Griffiths rassure sa mère sur son intention de venir la voir plus souvent, et tu ne peux t’empêcher de te demander combien de temps est-ce que la comédie avec Isaac est censée durer? Tu n’as pas l’intention de faire tomber les rôles de Maddy et d’Isaac ce soir, mais toi qui étais si excitée à l’idée de partager ta nouvelle avec la blonde, tu te demandes quelle sera sa réaction en vue de la situation qui se profile sous vos yeux. Tu ne penses pas plus longuement à tout ça, sachant pertinemment que tout sentiment de stress et de panique avait tendance à augmenter tes nausées qui se faisaient déjà nombreuses, portant plutôt ton attention sur la cadette, son mari aux allures parfaites et son ventre largement arrondi. « Oh on fréquentait les mêmes soirées à Londres, et on a commencé à se rapprocher il y a cinq ans. On a pris le temps de se connaître avant de fonder notre famille. » Tu ne peux t’empêcher de te pincer légèrement les lèvres, ton regard se tournant vers Isaac à l’entente de la réponse de Mabel. Mabel et son mari, ils avaient pris leur temps. Ils avaient fait les choses en ordre, eux. La rencontre, les premières années ensemble, le mariage et le bébé ensuite. Pas comme Isaac et toi qui ne respectiez pas le moindrement l’ordre ordinaire d’une relation de couple. Rapidement toutefois, tu retournes ton attention sur Mabel en hochant doucement la tête, feignant un intérêt pour sa réponse sans la relancer.

Matilda se lance dans un petit discours sur ce dont elle était reconnaissante en ce jour du merci, et toi, tu dois admettre être reconnaissante pour la distraction alors que tu sens ton estomac se serré minute après minute, les différents effluves des mets cuisants dans la cuisine n’aidant en rien à tes nausées qui faisaient leurs grandes apparitions ce soir. Mark enchaîne, faisant une allusion bien subtile à ta présence et celle de Bryan, sous-entendant ce que tout le monde avait déjà compris mais auquel tu n’avais jamais approuvé : un potentiel match entre toi et le cousin Griffiths. Mark risquait d’être déçu de voir son plan mis à mal, même si tu ne pouvais pas dire pourquoi. Maddy enchaîne, reconnaissante pour la santé de sa sœur, puis reconnaissante de l’amour toujours présents entre ses parents et leur anniversaire de mariage à venir. Puis comme tu t’y attendais, le regard de la blonde se pose sur Isaac et c’est malgré toi que tu te sens raidir sur place alors que tu écoutes les mots qui sortent de sa bouche. « Isaac, je suis sincèrement reconnaissante de t’avoir à mes côtés. Depuis nos retrouvailles l’été dernier, ton écoute et son soutien sont tes plus belles qualités. Comme quoi le hasard fait bien les choses, et j’espère t’apporter tout autant. » Un petit sourire pincé pris place sur tes lèvres, tu te demandais à quel point Maddy et Isaac étaient proches. La blonde n’avait jamais mentionné l’infirmier par le passé, même s’il était facile de blâmer la récente distance entre vous sur le fait que vous n’étiez pas au courant du rôle que le Jensen jouait dans la vie de chacune. Chose qu’elle mentionne d’ailleurs, lorsque son regard se pose finalement sur toi. « Penny, je suis reconnaissante également qu’on se soit retrouvée récemment. Tu sais que je serai toujours là pour te soutenir dans ta carrière mais aussi en tant qu’amie. » Tu hoches doucement la tête, ton sourire se faisant déjà bien plus sincère. Maddy était comme la grande sœur que tu avais toujours rêvé d’avoir et tu avais peur que la situation actuelle ne vienne créer des conflits entre vous. « Je suis reconnaissante pour ton soutien et ton amitié depuis si longtemps. » que tu enchaînes. « Et je suis reconnaissante pour la chance d’être parmi vous ce soir. Vous êtes vraiment comme une deuxième famille pour moi. » que tu évoques à l’intention de Matilda et Mark qui avaient toujours tout fait pour t’inclure parmi eux depuis presque dix ans maintenant, malgré les périodes plus creuses. Tu t’en voulais d’ailleurs de leur mentir ce soir, même si tu n’étais pas celle qui avait orchestré la situation. Tu oses même un léger regard à Mabel, bien que ta relation avec cette dernière n’eût rien d’aussi familiale, ni même amicale qu’avec le reste de sa famille.

La situation dégénère rapidement alors que Bryan se lève pour s’approcher de toi, et tu as à peine le temps de réaliser ce qui s’est passé que la chemise d’Isaac se retrouve tâché de la moitié de son verre de vin. Ton regard passe rapidement du cousin, jusqu’à ton amoureux et tu dois rapidement détourner ton attention ailleurs pour ne pas éveiller les soupçons. « Mince, désolé mon pote. » Bryan finit par venir s’installer juste à côté de toi, et l’odeur de son aftershave est si puissante que tu peines à retenir une grimace et un haut le cœur. Tu mets ta main devant ton visage, tentant de camoufler tes réactions alors que Maddy s’énerve légèrement contre son cousin avant de terminer son verre de vin et le remplir d’eau ensuite, ce qui t’arrache un léger ricanement et qui place un regard choqué sur le visage dudit cousin. « Je suis désolée Isaac, viens on va essayer de nettoyer ça. » Tu regardes Maddy et Isaac s’éclipser vers la salle de bain et tu sens la main de Bryan qui se place un peu trop aisément sur ta cuisse, ce qui te fait sursauter. Tu dois enfoncer tes ongles dans tes paumes de mains pour te retenir de repousser le geste non-désiré, ne voulant pas créer de scène alors qu’il se remet à parler de ses voyages sans que tu n’y prêtes grande attention, incapable de penser à autre chose que ton estomac qui est soudainement viré à l’envers. « On va passer à table! » que vous annonce l’hôtesse de la soirée et tu te lèves telle une fusée pour prendre direction de la salle à manger, regrettant que tes seuls alliés de la soirée soient toujours absents dans l’immédiat. Tu prends place devant Bryan, alors que la place à tes côtés reste vide, créant un trou entre Mabel et toi. « Ça sent délicieusement bon. » laisse entendre le mari de Mabel et tu t’apprêtes à approuver, mais les odeurs dans la salle à manger sont puissantes, trop puissantes et tu ne peux que mettre ta main devant ta bouche alors que tu te lèves précipitamment. « Excusez-moi… » Tu n’as pas le temps de t’expliquer plus longuement que tu prends la direction de la salle de bain, passant devant Maddy et Isaac qui en sortent à peine alors que tu fermes violemment la porte derrière toi, te rendant juste à temps. Bonne chance pour expliquer ça, surtout que tu ne peux même pas mettre le tout sur le dos de l’alcool. Eh merde.

Les minutes agonisent lentement et tu t'adonnes, en quête de réconfort, au jeu mental de la relativisation que tu as inventé et tu uses depuis ton enfance. Le principe est simple : tu énumères les points positifs de la situation au sein de laquelle tu es soumis dans l'optique de te convaincre que les circonstances peuvent être bien pires et que tu peux tout à fait traverser ce moment défiant. En l'occurrence, le repas de Thanksgiving chez les Griffiths te permet de soutenir ton amie dans ce qui est, à tes yeux, une noble et justifiable cause. Le repas s'annonce prometteur aux différents arômes ouvrant progressivement ton appétit et l'alcool, aux facultés salutaires, ne risque certainement pas de manquer. Vous vous trouvez dans un cadre frisant le royal à tes sens et vous jouissez de l'avantage d'être assez nombreux pour ne pas être incessamment sollicités individuellement, sans compter que ta petite amie est également sur place, ce qui te permet ultimement de passer une soirée avec elle - certes aussi atypique que mémorable. Vraiment, à te répéter ces arguments, tu pourrais te persuader que ces festivités sont très agréables et peu périlleuses. Tu en viens même tremper tes lèvres du dernier crû des O'Reilly Vineyards.

Spontanément, tu épaules Maddy en décrivant vos emplois du temps chargés, similitude incitant une bonne entente. Un sourire en coin apparaît sur tes lippes lorsque ton interlocutrice indique : « On va avoir plus de temps pour nous désormais, mon tournage prend bientôt fin, » la sensation de parallélisme avec ta relation avec Penny te saisissant sans merci. D'ailleurs, tu milites pour ne pas lorgner de nouveau vers la vingtenaire, te concentrant sur ta main tenant toujours celle de Maddy, qui promet à sa mère de lui rendre plus souvent visite.

Tu souffles discrètement alors que la conversation s'oriente davantage sur Mabel, sa grossesse, son couple. Cette fois-ci, tu ne peux pas t'empêcher d'échanger un regard avec la Stringer lorsque la benjamine Griffiths relate le parcours de sa relation amoureuse, qui épouse le traditionnel, quand Penny et toi bondissaient insatiablement de surprises en imprévus, un rythme effréné et innovant que vous aviez abordé lorsqu'une nouvelle montagne russe se dressait dans votre histoire, sous l'égide d'un test de grossesse positif. Une pointe de crainte te transperce, lancinante. Tu espères pieusement que ton amoureuse ne te tiendra pas rancune, quand bien même vous vous faites confiance et êtes compréhensifs l'un envers l'autre. Aussi, tu te rassures grâce à la transparence entière que tu lui as louée quant au rôle de faux petit ami que tu joues auprès de Maddy - sans lui préciser toutefois son identité, ne te doutant absolument pas que les deux actrices se connaissaient.  

Maddy prend la suite des gratitudes, prouvant une bienveillance envers sa sœur et un altruisme envers ses parents avant de porter son regard céruléen sur toi : « Isaac, je suis sincèrement reconnaissante de t’avoir à mes côtés. Depuis nos retrouvailles l’été dernier, ton écoute et ton soutien sont tes plus belles qualités. Comme quoi le hasard fait bien les choses, et j’espère t’apporter tout autant. » Ton sourire s'élargit, franc, alors que tu acquiesces. « Le hasard fait en effet très bien les choses. Je suis reconnaissant que l'on se soit retrouvés et de pouvoir te compter à mes côtés. » Avec le recul, tu considérais le caractère étrange de cette année - et plus largement de l'existence. Tu avais perdu de vue des personnes dont tu étais proche, parce qu'elles avaient déménagé ou s'étaient orientées vers une voie que ton dessein ne partageait pas. En contrepartie, tu avais trouvé l'amour auprès de Penny qui était à tes yeux purement tombée du ciel, bénie par le destin, puis avais retrouvé une loyale et réconfortante amie auprès de Maddy après des années de distance. Le tableau était bien différent de celui de début 2021 et tu restais subjugué par cette métamorphose que la vie procurait inexorablement par son caractère éphémère, tout en savourant ces nouvelles couleurs qui y étaient apportées.

Maddy s'adresse à Penny et tu profites de ce prétexte pour également observer la jeune femme, avide de lui en dire tant par un regard complice, tout en restant sur tes gardes de ne pas trahir ton rôle de petit ami de Maddy. Tu baisses légèrement les yeux et croises rapidement le regard de Mabel qui semble t'analyser, puis es surpris par le passage tourmenté de Bryan, dont le contenu du verre empourpre ta chemise. Tu suis du regard le garçon qui s'installe finalement très proche de Penny, rassemblant tous tes talents d'acteur pour formuler une réplique détachée et conciliante. Maddy en paraît plus agacé que toi et admiratif comme amusé, tu la regardes vider sans ménagement le verre de son cousin avant de lui servir, avec autorité, un verre d'eau. Badass. « Je suis désolée Isaac, viens on va essayer de nettoyer ça. »

Tu suis Maddy vers la salle de bain et t'autorises un timoré soupir alors que ton amie ferme la porte. Tu passes ta main dans tes cheveux, exprimant ainsi tes tracas. Tu as tant de choses à dire à ton interlocutrice que tu en perds ton latin. « Comment ça va ? Je suis navrée je n’étais pas au courant pour les deux invités surprises. En plus d’être lourd, Bryan est maladroit. » Tu émets un léger rire nerveux avant de hocher la tête en signe de dénégation, signifiant à la Griffiths de la sorte qu'elle n'a pas à être désolée. « Ne t'en fais pas, tu ne pouvais pas prévoir. Puis c'est un accident. Peut-être. » Ton regard est fuyant, cette impression que ta petite amie ait tapé dans l'œil du cousin de Maddy et que cette première se retrouve dans un guet-apens potentiellement élaboré par Mark t'étant assez amère. Toutefois, ton amie Maddy et ton rôle de faux petit ami étaient importants et te tenaient à cœur, tu t'en voudrais ardemment si tu faillais à ton engagement en commettant une erreur stupide par étourderie et que la blonde en pâtisse injustement. « Je suis désolé, je suis un peu à l'ouest. Je vais faire de mon mieux, je vais plus me concentrer. J'espère que ça va. Tu vas bien, toi ? » Maddy approche avec un carré de toilette, te rappelant l'état de ta chemise. « Je n'ai pas trop de solution sous la main, j’ai bien peur que les chemises de papa soient trop grandes pour toi. » « Ne te tracasse pas. Ca sera mon autographe des Griffiths. Qui sait, je pourrais peut-être le vendre une fortune sur Ebay, » tu tentes de l'humour en t'appuyant sur le meuble de la salle de bain. « Enchère : chemise tâchée en présence de la famille Griffiths. » Tu poursuis, plaisantin, avant de reprendre ton sérieux : « Maddy, il faut que je te dise un truc important. » Tu annonces en vérifiant la porte de la salle de bain, effrayé qu'on puisse vous entendre. L'approche de pas te stoppe d'ailleurs dans ton élan. « Maddy chérie, on va bientôt passer à table ! » « On arrive maman ! » L'illustratrice entreprend de tenter d'absorber la tâche de vin, effort que tu admires mais que tu crains être vain. « Maddy... » Tu souffles, ne sachant pas comment dévoiler ta relation avec Penny à ton amie tout en t'assurant que personne n'en pipe le moindre mot. Les pas que tu entends à proximité ne te mette de plus pas du tout en confiance. « Viens, » tu prends la jeune femme par la main et vous quittez la salle de bain. La porte a beau être fermée, elle te donnait l'impression de simplement ne pas avoir connaissance de la menace qui pouvait se tenir de l'autre côté du bois. Dans le couloir, tu peux veiller à l'absence de toute âme. Tu perçois des bruits de chaise, te laissant soupçonner que les convives s'installent à la salle
à manger. « Penny et moi... » Tu commences avant que des pieds crissant sur le carrelage se font entendre. Sans que tu puisses l'expliquer, te voilà en train d'attirer Maddy vers toi dans une singulière prouesse pour que vous vous camoufliez promptement dans la pièce la plus proche. La porte de la salle de bain se ferme violemment et tu réalises que dans ta précipitation, tu as emprisonné Maddy entre le mur et ta silhouette. Tu songes que le tableau que tu crées de toutes pièces avec ta chemise mouillée et défaite de ton pantalon, à proximité de la silhouette de la Griffiths, pourrait aisément valider votre position de couple. Tu te distances légèrement, affichant un air désolé à ton acolyte, avant de reconnaître la voix de Mabel : « Penny ? Tu as besoin de quelque chose ? Des crackers, du thé au gingembre ? » Une pointe de culpabilité doublée d'impuissance te tiraille, tu captes rapidement que les nausées de ta petite amie font des siennes et l'ont précipitée impitoyablement dans ces toilettes. Tu aimerais tant être à ses côtés pour l'épauler. « Tu en es à combien de semaines ? » Ton cœur manque un battement, tu adresses un regard voulant exprimer mille et une choses à Maddy : les raisons pour lesquelles tu es distrait, ta part de responsabilité dans l'état de Penny, la terreur que le secret ait été percé si rapidement par l'effarante sorcière décidemment vraiment dotée de clairvoyance. Tu déglutis, incertain si vous pouviez parler sans que la femme enceinte - celle au ventre arrondi, du moins - t'entende. Tu tapotes la poche de ton pantalon à la recherche de ton smartphone sur lequel tu pourrais écrire à Maddy, mais constates que tu l'as laissé dans ton manteau, dans l'entrée de la propriété. Vous ne pouvez pas revenir à la salle à manger sans que tu aies éclairé Maddy sur un des multiples pans qui se trame ce soir, alors tu viens glisser à l'oreille de ton amie, ton ultime recours : « Penny est ma petite amie. » La lumière de la pièce s'allume au même instant, rendant encore plus vivace l'éclat que tu as provoqué par ton aveu dans le regard de Maddy. « Berk. C'est pas le moment de vous faire des mamours, les tourtereaux ! Gardez ça pour le dessert ! » Nobody asked you, Bryan.

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Riddikulus

@mabel griffiths @isaac jensen @penny stringer
PNJ : les parents Matilda & Mark Griffiths, le mari de Mabel et le cousin Bryan à caser.

***
Le faux-couple est désormais à l’abris des regards indiscrets, enfermés dans la salle d’eau du rez-de-chaussée. Dans un premier temps, elle s’assure que son ami va bien, elle est consciente de l’avoir embourbé dans ses histoires familiales. L’actrice regrette amèrement la torture que son mensonge est en train de prendre. Ici il ne s'agit pas d’un plateau de tournage, mais de la vraie vie. « Ne t'en fais pas, tu ne pouvais pas prévoir. Puis c'est un accident. Peut-être. » En effet, elle ne pouvait pas prévoir les conneries de son cousin Bryan. « Je suis désolé, je suis un peu à l'ouest. Je vais faire de mon mieux, je vais plus me concentrer. J'espère que ça va. Tu vas bien, toi ? » Maddy s’agite, elle cherche de quoi nettoyer -ou plutôt sauver- la chemise de l’infirmier. Lorsqu’elle a le nécessaire entre les mains, elle finit par répondre. « Dans ses situations, on est toujours obligé de tenir face. » qu’elle confesse avec un triste sourire sur les lèvres. Ce n’est pas la première fois que Maddy joue un rôle en plein repas de famille. Par contre, c’est la première fois qu’elle invente un aussi grand mensonge, qui plus est, en incluant un ami, et cela n’est pas un franc succès. Ils n’auront pas l’oscar des meilleurs acteurs, mais au moins, ils essayent de sauver les meubles comme ils le peuvent, restant soudés quelque soit l’obstacle sur leur route. Maddy soupire, elle se rend compte que la chemise d’Isaac ne pourra pas être sauvée. « Ne te tracasse pas. Ca sera mon autographe des Griffiths. Qui sait, je pourrais peut-être le vendre une fortune sur Ebay. Enchère : chemise tâchée en présence de la famille Griffiths. » Même dans les situations les plus cocasses, il trouve toujours un mot réconfortant. Elle rigole quelques instants, profitant de ces rares moments de légèreté avant d’entendre le ton plus sérieux du grand brun. « Maddy, il faut que je te dise un truc important. » Sauf qu’il est interrompu par la voix chantante de Matilda. L’ainée sent un élan de panique la saisir. Son cœur se met à battre à cent à l’heure. Que vont-ils faire ? « Maddy... » Elle repose son regard bleuté sur le jeune homme, se rappelant qu’il voulait lui dire quelque chose. « Viens. » Isaac se saisit de sa main, ils sortent précipitamment des toilettes, sauf que des pas se font de nouveau entendre. Maddy a tout juste le temps de voir Penny prendre leur place dans la salle d’eau, entendre la porte se claquer et verrouiller, les yeux de l’actrice sont ronds comme des soucoupes face à l’incompréhension de cette scène. Elle n’a le temps de dire un mot de plus, qu’elle se retrouve plaquer contre le mur du bureau de son père. Oula, Isaac et Maddy sont vraiment proches l’un de l’autre, mais ils sont obligés s’ils ne veulent pas se faire démasquer. « Penny et moi... » Bon sang, Maddy se tend de nouveau en reconnaissant les pas de sa sœur. Ses mains se serrent autour des poignés d’Isaac, ils doivent se faire tout petit. Par réflexe, elle cache sa tête contre le torse d’Isaac avant d’entendre Mabel parler. « Penny ? Tu as besoin de quelque chose ? Des crackers, du thé au gingembre ? Tu en es à combien de semaines ? » Cette fois-ci les mains de Maddy relâchent leur emprise, l’actrice tombe de dix étages face à cette nouvelle. Dans un bruit discret, elle entend Isaac déglutir et trifouiller dans ses poches. Elle reste quelques instants sans rien dire, tétanisée, elle a du mal à assimiler toutes ces informations d’un coup, quand Isaac finit par lui murmurer à l'oreille. « Penny est ma petite amie. » Cette fois-ci Maddy tombe de vingt étages et comme si ce n'était pas suffisant, elle se fait aveugler par la lumière. « Berk. C'est pas le moment de vous faire des mamours, les tourtereaux ! Gardez ça pour le dessert ! » Maddy commence à devenir toute rouge et Bryan en est la cause. Maddy s’éclaircit la gorge, se donnant le temps de stabiliser les battements de son cœur, et ordonne sur un ton ferme. « Bryan va dans la cuisine aider maman. » Au final c’est peut-être Bryan que va le plus énervée Maddy ce soir. « C’est un ordre. » « Okey d’accord. T’as jamais été drôle de toute façon. » Elle plisse les yeux, agacée par le manque de maturité du cousin Bryan. De toute façon, ça n’a jamais été son cousin préféré de la famille. Le regard de Maddy finit par se redresser et se pose sur son ami Isaac. Ils sont toujours aussi proches l’un de l’autre. L’actrice est pétrifiée sur place (et ce n’est pas à cause du Basilic de la Chambre des secrets de la plus connue école de sorcellerie du monde) mais plutôt à cause des informations qu’elle vient d’apprendre en si peu de temps. La grossesse de Penny et le couple qu’elle forme avec Isaac. Ce n’est pas une bombe mais deux bombes qu’elle se prend dans la figure. Mabel est une sorcière aux pouvoirs redoutables de divination. Seulement quelques signes révélateurs lui ont faire comprendre que son amie Penny était enceinte. Maddy n’a rien vu venir, sans doute à cause de son manque d’expérience dans la matière. Pourtant ce qui l’effraie davantage c’est d’apprendre le couple de ses deux amis. Son cœur se fend en deux dans sa poitrine et elle s’en veut de les avoir embarqués dans une telle mascarade. Tout ça pour quoi ? Une stupide pression familiale qu’elle se traine depuis la naissance. Elle refuse de dire à ses parents (et encore moins à sa sœur), qu’elle ne va pas si bien qu’elle le laisse prétendre. Elle se retrouve emprisonnée entre les quatre murs de la chambre des secrets. Pour l’instant, tout c’était plutôt bien déroulé car elle avait toujours été la seule au milieu de ce théâtre de faux-semblants. Cependant ces dernières semaines, elle a entrainé son précieux ami Isaac et maintenant Penny. Elle comprend mieux pourquoi elle a naturellement pris la défense du faux-couple. C’est tout de suite plus limpide.

« Tu veux continuer cette comédie Isaac ? » Sa voix est hésitante, mais elle en reste pas moins sincère. Elle parle le plus bas possible pour que personne ne les entendent. « Les enfants à table ! » « Si ça dégénère ou que tu veux arrêter on se dira le nom de code suivant : passe-moi la carafe d’eau. » Elle marque une pause avant de dire. « Je ne veux pas causer plus de dégâts que j’en ai déjà fait. » Elle baisse son regard, honteuse et attristée. « Si cette situation devient trop inconfortable pour Penny et toi, je veux qu’on arrête, d’accord ? » Ses iris se redressent, elle veut lui faire comprendre qu’elle est sérieuse dans ses paroles. « Ne t’en fais pas pour moi, je trouverai une excuse auprès de ma famille. On arrête tout à l’instant où ce repas se termine. » Elle l’espère le moins tragique possible. Elle n’a pas envie de lui faire du mal. Pire encore, semer la discorde dans le couple formé par ses précieux amis. « Encore merci pour tout ce que tu as fait pour moi Isaac, ce soir mais aussi avant. Je pensais chacun de mes mots tout à l’heure. » Elle s’approche pour serrer fort dans ses bras son ami. Une étreinte qui signifie beaucoup de choses. Sa reconnaissance d’avoir des amis si attentionnés, mais aussi leur donner la force d’affronter le reste du repas. Après quelques instants Maddy se détache de lui et propose. « On y va ? » Le couple sort enfin de la pièce et Maddy chuchote à son ami. « Va voir Penny si tu veux, je m’occupe des autres. » Elle lui adresse un sourire avant de retourner dans l’arène.

Mark est déjà en train de couper la dinde. Matilda fait des allers-retours entre la cuisine et la salle à manger. La grande table se remplit progressivement de tous les plats d’accompagnement au festin. Bryan est déjà assis à sa place, sans rien faire comme d’habitude. Maddy s’approche de son beau-frère et lui demande poliment « Tu peux t’occuper d’ouvrir les autres bouteilles de vin s’il te plait. » Ils vont en avoir besoin. « Je vais chercher de l’eau pour Mabel. » Et Penny du coup. Maman devrait comprendre que Mabel n’aime pas boire du soda. Maddy rentre dans la cuisine et s’empare de la carafe d’eau. « Maman, les autres arrivent bientôt. Mabel a eu un petit coup de mou, Isaac et Penny sont en train de s’occuper d’elle. » En réalité, les rôles sont inversés. C’est Penny qui ne va pas bien et qui est elle aussi enceinte. Maddy croise le regard inquiet de sa maternel. « Ne t’inquiète pas, Isaac est infirmer, elle est entre de bonnes mains. » qu’elle assure sur une voix confiante et lui faisant comprendre que Mabel n’a pas besoin d’un attroupement autour d’elle. Enfin Penny. Vous avez compris. Maddy emboite le pas à sa mère, pour la forcer à prendre la direction de la salle à manger. La table est désormais prête. Maddy dépose l’eau du côté des filles et prend la direction de sa place. C’est-à-dire du côté opposé de la table, entre cousin Bryan et son beau-frère. L’actrice passe derrière son cousin. Elle s’approche et pose fermement ses deux mains sur les épaules masculines. Elle se penche pour murmurer à l’oreille de Bryan. « Toi tu te tiens à carreaux. Compris ? » De toute façon ce n’est pas la première fois que Maddy gronde Bryan, elle le fait depuis qu’il a appris à marcher et par conséquent faire des bêtises. Maddy défait son emprise, sans un mot de plus, avant de s’assoir dans le plus grand des calmes. Elle prend une grande inspiration, prête à interpréter son rôle d’ainée de la famille. Maddy a beau mentir, être maladroite, avoir ses propres failles, cependant elle fera toujours son possible pour protéger les siens. Pour les bonnes comme pour les mauvaises raisons. Elle se battra, c’est son rôle d’ainée au doux surnom de Si-Parfaite-Maddy. Mabel fait partie de ceux qu’elle protège, même si sa petite sœur est intimement convaincue du contraire. Ce n’est pas grave, il y a un problème plus urgent à gérer ce soir. Surtout quand la Griffiths entend des pas revenir vers la salle à manger. La table va être bientôt au complet. C’est l’heure du second acte.

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Riddikulus

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***
Tu regrettes de plus en plus d’avoir pris la décision de venir à ce dîner. Tu aurais si facilement pu trouver une excuse pour t’en sauver, mais tu avais envie de voir Maddy et ça faisait longtemps que tu n’avais pas eu la chance de passer un bon moment avec les parents Griffiths. Tu savais que tes nausées te causeraient quelques problèmes, mais jamais tu n’aurais pu t’imaginer que ce serait si pénible. Surtout, jamais tu n’aurais pu t’imaginer tous les autres facteurs aggravants de cette soirée, comme ton amoureux au bras de ton amie, ou le cousin Bryan, avec son aftershave de la mort, qui semble déterminé à te faire du rentre-dedans sans que tu ne sois en mesure de le repousser dignement de peur de faire des vagues de plus alors que tout ce que tu veux, c’est survivre à cette soirée le plus discrètement possible et en évitant de faire éclater les divers secrets qui se promènent entre les différents protagonistes. Ton secret à toi toutefois, il est mis à dure épreuve alors que tu t’enfermes dans la salle de bain sans jamais pouvoir arrêter l’inévitable. Tu entends quelques coups portés contre la porte, tu t’imagines déjà que c’est Maddy, ou même Isaac (bien que cela risquerait de lui causer du tort tôt ou tard, surtout que vos regards semblent se trouver un peu trop souvent) mais c’est plutôt la voix de Mabel qui s’élève de l’autre côté du panneau de bois. « Penny? Tu as besoin de quelque chose? Des crackers, du thé au gingembre? » Tu prends une grande inspiration et viens passer de l’eau sur ton visage pour tenter de retrouver un certain calme même si tu as encore l’estomac viré à l’envers et tu redoutes de faire face à la blonde. Tu viens tout de même ouvrir la porte, prête à dire que non, tout va bien, mais voilà qu’elle t’assomme Mabel. « Tu en es à combien de semaines? » Shit. « Oh, eh… » Tu es tentée de lui mentir, mais avec tout ce qui se passe ce soir, tu n’en as tout simplement pas le courage. Tu baisses les yeux sur son ventre arrondi, peinant à croire que d’ici quelques mois, toi aussi tu allais arborer la même silhouette. « J’arrive à 8 semaines. Je viens de l’apprendre. » que tu spécifies d’une petite voix. Tu ne veux pas que les autres entendent, tu ne te sens pas prête à l’annoncer et surtout, tu ne veux pas que Maddy l’apprenne comme ça alors qu’elle n’a même pas la moindre idée que tu fréquentes quelqu’un, surtout pas qu’il s’agit de son fake boyfriend du soir.

Tu aperçois d’ailleurs Isaac qui marche dans votre direction et tu sais que tu dois te débarrasser de Mabel si tu veux avoir la chance ne serait-ce que de glisser un mot à ton amoureux pour lui que tu vas bien, parce que tu le connais Isaac, il s’inquiète à chaque fois que tu es malade (ce qui arrive bien trop souvent depuis quelques semaines déjà). « Je veux bien des crackers, merci. » que tu souffles à l’intention de la blonde qui reprend le chemin de la cuisine au moment où ton amoureux s’approche de toi. « T’aurais pas dû venir, je veux pas éveiller les soupçons, surtout qu’elle a déjà deviné que je suis enceinte. » que tu murmures à son intention, résistant à la tentation de te blottir dans ses bras ne serait-ce que quelques secondes pour oublier tout du cauchemar que prend la tournure de cette soirée. « Je vais bien, c’est juste le mélange d’odeurs ce soir, mon estomac apprécie pas trop. » que tu ajoutes toujours dans le but de le rassurer. Tu lui offres un doux sourire, mais dès que tu remarques que Mabel revient, crackers en main, tu fais quelques pas de recul et affiche un air tout ce qu’il y a de plus neutre. Rapidement, tu te retrouves de nouveau seule avec Mabel dans le couloir et tu attrapes le paquet de crackers qu’elle te tend. « Merci beaucoup. J’ai rien trouvé qui fait vraiment effet contre les nausées jusqu’à maintenant. » Tu ne sais pas trop pourquoi tu lui partages ça. Peut-être que c’est en partie une tactique pour la distraire du reste, peut-être aussi que tu espères qu’elle possède une solution miracle parce que tu es déjà vraiment tannée d’être malade plusieurs fois par jour. « Est-ce que tu peux garder ça pour toi, s’il-te-plaît? Maddy n’est pas au courant, et je voulais attendre la fin de mon premier trimestre pour faire l’annonce officielle… » Tu espères vraiment que Mabel la sorcière se montrera plus conciliante avec toi qu’elle ne l’est normalement avec sa grande sœur. « On devrait sûrement y retourner. » Tu n’es pas certaine que l’envie y soit vraiment, mais il vous faut bien survivre à ce dîner si tu veux enfin pouvoir mettre cette horrible soirée derrière toi.