| forgiveness will set us free || eloz #7 |
| | (#)Sam 20 Nov 2021 - 0:33 | |
| Le soleil et les chaleurs estivales sont au rendez-vous cette après-midi. La température est parfaite pour sortir les petites robes soleil. Il est treize heures pile quand tu arrives à la marina. Pas une seconde de moins. Pas une de plus. C'est que tu mets toutes les chances de son côté pour qu'il tienne la promesse qu'il n'a jamais faite, celle de ne pas te faire attendre. Toi, tu peux faire attendre tout le monde, mais personne ne peut te faire attendre. Tu aurais sûrement dû garder ton habitude des trente minutes de retard, parce qu'il n'est pas là Dinis. Tu as beau le chercher du regard, tu ne le vois pas. Il s'est foutu de ta gueule ? Est-ce qu'il vient de te poser un lapin ? Quel connard. Balle au centre mon œil. Peut-être bien que c'est mérité. Tu ne l'avouera jamais. Cinq minutes, c'est tout ce que tu lui donnes avant de lui envoyer un message d'insulte et de te barrer d'ici offusqué. Heureusement pour lui (ou pour toi ?), tu le vois arriver au loin avant le décompte final. Il commence mal en jouant avec ta patience. Respire, Elise.
« Tu m'as presque fait attendre. » que tu lui dis lorsqu'il arrive à ta hauteur. Et tu le soupçonnes de l'avoir fait exprès juste pour avoir le dernier mot. Jusque là, ça va. Tu arrives même à lui sourire. « C'était bien ton gala ? » Et la véritable question qui se cache derrière celle-ci c'est; t'es rentré seul ou accompagné ? C'est bien la seule chose qui a tracassé ton esprit quand tu as décliné son offre la veille. Tu n'avais pas particulièrement envie de te pointer dans un endroit où tu connaîtrais probablement trop de personnes que tu détestes et dont tu te dois de maintenir des relations cordiales. Il n'aurait rien compris Dinis. Personne ne comprend pourquoi vous vous forcez à faire semblant tout le temps. Même toi, tu ne comprends pas, mais t'es juste incapable de faire autrement. C'est comme si c'était ancré en toi. Un vrai lavage de cerveau que voulez-vous. Bref, tu n'aurais pas été à l'aise, et encore moins toi-même. Donc, non, ce n'était pas une bonne idée. S'il est rentré avec une connasse par contre, là, tu regrettes de pas avoir été le surveiller. Toi, jalouse ? Pfff, juste un peu. Peu importe, là ici, vous serez plus tranquille, à l'abri des regards indiscrets. Ce sera plus… intime ?
Tu te mets à marcher en direction des quais suivis par Dinis. « J'espère que t'as pas le mal de mer. » que tu lui dis en te retournant légèrement vers lui sans pour autant arrêter d'avancer. Ouais, c'est un rencard au cas où il se poserait la question. T'es pas trop certaine que tu l'assumerais à voix haute par exemple. Peut-être que ça viendra si ça se passe pas trop mal et que personne n'a envie de tuer l'autre à la fin de la soirée.
@dinis irish |
| | | | (#)Sam 20 Nov 2021 - 17:40 | |
| 13h à la Marina avec son appareil photo. Le message était non négociable et il savait bien qu’il avait intérêt à être présent et surtout, à l’heure. Il n’avait pas bien compris ce qu’elle attendait de ce rendez-vous, mais il n’avait pas cherché à comprendre plus. Il n’avait même pas traîné à son gala, une fois ses photos officielles prises, il n’avait pas attendu la fin de la soirée pour attendre les potins et les clichés gênant, il était rentré en milieu de soirée dans le but d’être en forme et de ne pas avoir une sale tête à son réveil. Le milieu de soirée, ça vaut dire 2h du matin, quand même. Mais ayant l’habitude de la vie nocturne, il savait qu’il pourrait être présent en temps et en heure à la Marina.
La nuit a été courte. En général, j’suis plutôt du genre à faire une grâce matinée, à bien dormir après un gala, parce que toutes ces lumières, l’alcool et ces starlettes me donnent vite mal à la tête et j’ai besoin de repos. J’suis sonné et faut y aller pour me sortir de mon sommeil. Mais ce matin, j’me suis réveillé tôt, j’ai tourné en rond dans mon lit et j’ai fini par me préparer. Il était 9h30 quand j’avais terminé de prendre ma douche et mon café. J’étais prêt. Mais prêt à quoi ? Sur mon canapé, je finis par tourner en rond, encore. A pas savoir quoi faire, à pas savoir quoi penser. Ça fait deux fois. Deux fois qu’Elise me met dans cet état-là. Je choppe mon appareil et je me mets déjà en direction de la Marina. 11h, j’y suis. Il est beaucoup trop tôt, j’ai deux heures à tuer avant qu’elle n’arrive à son tour : café, clope. Ça tuera pas tout mon temps, c’est déjà un bon début. Le port s’active doucement, ce ne sont pas des pêcheurs qu’on trouve ici, ici ça pue le fric, ça pue le luxe. J’crois que j’ferai mieux de venir ici plus souvent, on n’est pas à l’abri de voir sortir des prostituées de Yachts d’hommes fortunés, on n’est pas à l’abri de prendre des adultères en flagrant délit, pas à l’abri de voir de nouveaux couples se former, du scoop, juste du scoop. Je m’installe alors à la terrasse d’un nouveau café, yeux rivés sur tous les bateaux. Est-ce qu’Elise en est propriétaire ? Dans quoi je m’embarque, dans quel monde je m’embarque ? Rien, il se passe absolument rien, j’en suis sans doute à ma 6eme clope grillée en moins d’une heure trente. Plus que trente minutes. Trente longues minutes où mes yeux n’arrêtent pas de se poser sur le cadran de ma montre, c’est long, ça n’avance pas et d’un coup, il est 13h01. Déjà trop tard. Je règle l’addition de mes quatre cafés et je me mets sur le quai pour tenter d’apercevoir Madame Irish. Personne à droite… mais c’est de l’autre côté que je la vois, plus loin, elle a l’air déjà de s’impatienter. Peut-être que ça mériterait d’attendre encore un peu pour la voir taper du pied et partir en boudant, tête baisser jusqu’à me rentrer dedans, homme providentiel. Non, j’y vais, j’ai pas envie de la mettre de mauvaise humeur, pas aujourd’hui. Plus je m’approche, plus son visage me rappelle comme elle est ravissante et la robe qu’elle porte lui tombe parfaitement bien sur les hanches. « Tu m'as presque fait attendre. » si elle savait depuis combien de temps je l’attendais. « Je suis arrivé il y a deux heures. » et je me rends compte à quel point c’est pathétique. « C'était bien ton gala ? » j’hausse les épaules. « Ennuyeux à mourir. » comme toujours, en fait. Je sais toujours pas ce qu’on fait là mais j’enclenche le pas dès lors qu’elle se met à marcher, avec l’impression qu’elle a déjà tout prévu. « J'espère que t'as pas le mal de mer. » je jette un œil vers les immenses bateaux devant nous, les plus petits sont plus loin mais toujours aussi classes. « Tu m’emmène en croisière ? » que je lance, sourire aux lèvres sans l’intention de le dissimuler. « J’ai partagé ma localisation avec un ami, au cas où tu tentes de me jeter par-dessus bord. » |
| | | | (#)Sam 20 Nov 2021 - 19:23 | |
| « Je suis arrivé il y a deux heures. » Deux heures vraiment ? Qu'est-ce qu'il a bien foutu ici pendant deux longues heures ? T'aurais bien voulu dire qu'il aurait dû te prévenir, que tu serais arrivé plus tôt, mais non, aucune chance que tu sois prête avant le temps. Pas avec seulement deux heures de préavis. Pourquoi est-ce qu'il est arrivé si tôt ? Ça, c'est une question intéressante. Pourtant, tu te contentes de laisser un sourire couvrir tes lèvres en imaginant que c'est la nervosité qui en est la cause. C'est presque rassurant de te dire que t'étais pas la seule à avoir l'estomac à l'envers avant de partir. Et son gala, lui ? Comment s'était ? Tu as manqué quelque chose ? « Ennuyeux à mourir. » Comme toujours, tu as envie de dire. Les galas, c'est plus une corvée qu'autre chose. De te dissocier de Saül a au moins diminué de moitié tes présences dans ses événements. T'es loin de t'en plaindre. Mais la fin de sa soirée, est-ce qu'elle était aussi ennuyeuse ? As t'elle été plus… mouvementé ? La question te brûle les lèvres, mais non, non, tu ne vas pas aller là. C'est pas de tes affaires. Tu n'oserais jamais être intrusive, hm, hm. « Et la fin ? » Ah, mais oui, tu y vas sans gêne. C'est sorti tout seul. Ce n'est pas ta faute. De toute façon, tu sais déjà qu'il ne te dirait pas la vérité s'il est rentré avec quelqu'un. Il fera sûrement semblant de ne pas comprendre et tu ne poseras pas la question directement non plus.
« Tu m’emmène en croisière ? » Tu hausses doucement les épaules en jetant un rapide coup d'œil vers lui avant de regarder de nouveau devant toi. C'est trop ? T'as vraiment essayer de pas en faire trop. Tu voulais en faire un peu plus, sans en faire trop non plus. Tu as plus l'habitude de vouloir étaler ta fortune que le contraire. Il a dit qu'il aimait le fric, allons voir si c'est vrai ou si ça va le mettre mal à l'aise. Les hommes et leur besoin d'en faire plus que les femmes. Ce ne sera pas possible ici. Pas à ce niveau là du moins. Il ne sera sûrement jamais à la hauteur de ton train de vie. Tu le sais. Lui, il l'a vraiment compris ? Sûrement pas. « J’ai partagé ma localisation avec un ami, au cas où tu tentes de me jeter par-dessus bord. » Tu lèves les yeux au ciel alors qu'un sourire en coin prend place. Oui, bien sûr, presque crédible. Tu gardes l'idée en tête au cas où ça se passe mal. « Mince, j'vais devoir changer mes plans. » Tu continues d'avancer sur les quais, hésites une seconde à la première intersection. Ça fait une éternité que tu n'as pas mis les pieds ici. Pas certaine que tu y aies remis les pieds depuis que tu es revenu t'installer à Brisbane. Droite ou gauche ? « J'dois te ramener à quelle heure pour pas qu'il s'inquiète ? » que tu lui demandes en prenant finalement à droite. Il n'a pas intérêt à avoir d'autres plans en soirée. Sinon, il risque vraiment de passer par-dessus bord. Tu t'arrêtes finalement devant l'un des yachts de la marina. Ah bon, il est plus gros que dans tes souvenirs. C'est quand même pas le plus gros de la place, donc ça va. |
| | | | (#)Sam 20 Nov 2021 - 19:48 | |
| « Et la fin ? » et la fin quoi ? Elle est curieuse, Elise. Elle attend quel genre de réponse ? La fin, c’est que j’suis partie avant la fin et que j’suis rentré chez moi pour essayer de pas avoir une sale gueule ce matin. C’est ça la fin de l’histoire, c’est qu’elle m’a intrigué au point de dicter ce que je devais faire, plus de dix heures avant de devoir la rejoindre. Le timer était lancé à l’instant même où elle m’a fait cette proposition par SMS. « J’ai hésité à passé chez toi. » une petite seconde, jusqu’à ce que j’me souvienne qu’elle était pas seule. Qu’il y a un bébé qui ne fait que pleurer, malade et un mec avec une tête peu commode. « Et j’voulais pas réveiller le musicien. » est-ce qu’elle va m’en dire plus sur qui est ce mec ? Qui il est pour elle, en fait. Si j’me montre pas plus curieux, j’suis sure qu’elle dira rien. Et entre nous, pour l’instant, j’ai pas envie de m’embrouiller l’esprit avec ça. J’me laisse juste guider, pour le moment. « J’me suis pas couché trop tard. » pour ce genre de soirée, j’entends. « mais j’me suis levé bien trop tôt. » je grogne presque, sachant qu’en plus de ça, c’est sa faute. « Mince, j'vais devoir changer mes plans. » dommage pour elle, j’ai sécurisé le terrain pour que ça ne dérape pas et que si je disparaisse, tout le monde puisse s’en rendre compte. C’est faux. La vérité, c’est que si je disparais vraiment, personne s’en rendrait compte, du moins, pas tout de suite. C’est bien le problème quand on est dépendant de personne et qu’on donne signe de vie quand on l’a vraiment décidé. Camille a fini de râlé y a bien longtemps quand je réponds à ses messages trois jours plus tard. Sauf quand il s’agit de m’inviter à passer boire une bière, là, en général, je réponds assez vite. Ce serait ça ma veine, qu’elle m’invite pour une bonne soirée et que finalement, j’me pointe jamais, là, elle pourrait s’inquiéter. Mais en ce moment, elle est bien occupée à organiser son mariage. « J'dois te ramener à quelle heure pour pas qu'il s'inquiète ? » je tourne à droite, une seconde après elle, le temps de capter. Mais sa question me fait sourire. « J’ai rien précisé. Parce que t’as l’intention d’me garder en otage longtemps ? » c’est quoi tes plans Elise ? Je manque presque de lui foncer dedans, mon torse frôle son dos quand elle s’arrête pour faire face à un bateau. Je dois lever le nez pour en voir la hauteur, il est pas mal celui là. Plus petit que les deux qui l’entourent, le rendant presque ridicule à côté, sauf qu’il est quand même bien plus grand et spacieux que n’importe quel bateau sur lequel je suis monté jusqu’à présent. Je comprends rapidement que c’est là qu’on va, y a pas besoin qu’elle en dise plus et alors, je me permets de passer en premier, tendant la main à ma femme ensuite pour l’aider à passer le petit pont qui mène sur le bateau. « Faudrait pas que tu tombes à l’eau. »
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| | | | (#)Sam 20 Nov 2021 - 21:31 | |
| « J’ai hésité à passé chez toi. » Oh tu t'attendais à bien des réponses, mais celle-là, tu ne l'as pas vu venir du tout. Tu tournes la tête vers lui, comme si t'étais convaincu qu'il allait se mettre à rire, à se moquer, convaincu que son visage trahirait son mensonge. Mais non, rien. « Et j’voulais pas réveiller le musicien. » Ah. On y revient. Tu te doutais bien que le sujet reviendrait sur le tapis. Honnêtement, tu comptes bien éviter cette conversation le plus longtemps possible. Tu n'es même pas certaine de pouvoir répondre aux questions qu'il doit se poser. Il a bien fait de ne pas venir. C'est sûrement mieux qu'il ne repasse pas chez toi aussi longtemps que Jet vivra sous ton toit. C'est censé être temporaire. « Avec un peu de discrétion, tu ne l'aurais pas réveillé. » que tu lui réponds comme si tu avais besoin de justifier que, s'il était venu, la place à tes côtés était bel et bien vacante. La vérité étant toutefois que même avec la plus grande discrétion, Jet s'en serait rendu compte, parce qu'il ne dormait sûrement pas. « J’me suis pas couché trop tard, mais j’me suis levé bien trop tôt. » Ça semble l'agacé d'avoir eu une nuit aussi courte. Ça ne semble pas être voulu non plus. On dirait bien qu'il avait l'esprit occupé. Toi aussi, tu as mal dormi. De ton côté, rien de nouveau.
« J’ai rien précisé. Parce que t’as l’intention d’me garder en otage longtemps ? » Peut-être que oui. Peut-être que non. Qui sait ? Tu as une destination en tête, rien de trop loin. Rien qui ne nécessite de devoir s'endurer trop longtemps si jamais l'un de vous deux ressent le besoin de rebrousser chemin. Mais sinon, c'est tout. Tu n'as rien prévu d'autre. Un yacht, c'est un peu comme une maison sur l'eau. Ça ouvre des millions de possibilités. « Tu rentres quand tu veux. » Autrement dit, jusqu'à ce qu'il n'arrive plus à te supporter. Ça ne devrait pas trop tarder de toute manière. Ce serait étonnant que ça ne se termine pas comme la dernière fois. Il monte le premier dans le bateau et se retourne pour tendre la main vers toi. « Faudrait pas que tu tombes à l’eau. » « C'est trop tard pour laisser ma localisation à quelqu'un ? » que tu ajoutes en venant prendre sa main pour traverser de l'autre côté à ton tour. Ton corps se retrouve à quelques centimètres du sien. Ton regard se lève vers son visage alors que ta main reste dans la sienne pour quelques secondes encore jusqu'à ce que tu viennes rompre le contact pour faire quelques pas sur le navire. « Où est-ce que t'es déjà aller en Australie ? » Il a déjà quitté Brisbane ? Parce que tu ne veux pas lui montrer quelque chose qu'il a déjà vu. Ce n'est pas le choix qui manque. L'Australie regorge d'îles paradisiaques. Mais celles qui se font aller-retour dans la même journée ne sont pas si nombreuses. Toi, t'as pas d'obligation qui t'empêcherait de passer trois jours en mer. C'est sûrement pas le cas de Dinis. |
| | | | (#)Sam 20 Nov 2021 - 21:59 | |
| « Avec un peu de discrétion, tu ne l'aurais pas réveillé. » Je pense surtout que tant qu’elle aura quelqu’un d’autre sous son toit, j’aurai pas réellement envie d’y remettre les pieds. D’ailleurs, je sais pas si je serai vraiment amené à y remettre les pieds un jour, j’ai pas l’impression que ce soit dans les plans d’Elise d’avoir une deuxième parasite chez elle. Enfin, la réalité c’est que j’ai aucune idée de ce que sont les plans d’Elise. Les plans qu’elle a avec lui, les plans qu’elle a avec moi. Elle joue à quoi ? Un double jeu ? J’en sais rien. Et une partie de moi est ici uniquement pour profiter de ce qu’elle a à m’offrir, l’autre partie est là pour voir de quoi elle est capable et pour comprendre ce don moi-même je suis capable, pour elle. Y a l’instant présent, celui qui m’a toujours guidé, celui qui m’a toujours animé et qui me fait prendre un tel recul dans chaque jour présent, celui qui me tien à distance de tout, celui qui m’empêche de culpabiliser, d’avoir de l’empathie. Mais cet instant présent là me laisse sur ma faim, il est curieux, il avance à l’aveugle et il est moins confortable et en même temps plus excitant. Cet instant présent là est un peu plus flippé et plus tatillon. « Tu rentres quand tu veux. » y a pas de fin à cette journée alors ? Y a pas de retour prévu à minuit pour Cendrillon ? Elle a de compte à rendre à personne aujourd’hui ? Pas de bébé qui attend qu’elle le nourrisse ou d’être consolé ? Ya plus qu’à attendre de voir qui allait craquer en premier, de voir si elle allait finir par se lasser à nouveau, rappelée par la raison, ramenée à une réalité. Celle que je ne corresponds absolument pas à ces mecs qu’elle veut voir dans sa vie, qu’elle veut voir à côté d’elle. Cette vie que je mène qui est à des années lumières de la sienne. C’est pas parce qu’on fréquente les mêmes soirées qu’on est du même monde. On est chacun d’un côté différent du cordon. Elle est sur le tapis rouge et moi, j’ai juste un pass VIP qui me donne accès aux loges, rien d’autre. « C'est trop tard pour laisser ma localisation à quelqu'un ? » « Étonnant que t’ai pas déjà tout balisé. » à croire que j’ai une longueur d’avance sur elle. Je souris, j’ai aucune mauvaise intention envers elle, pas aujourd’hui, plus aujourd’hui, en tout cas. Elle passe le ponton avec brio et faut dire que j’avais pas laissé beaucoup de marge pour qu’elle soit confort de ce côté-là. Mon regard s’abaisse sans la quitter des yeux et ma main tien toujours la sienne, comme pour m’assurer qu’elle n’allait pas faire demi-tour ou pas tomber, pour la maintenir en sécurité. Elle s’écarte et avance sur le pont, s’approchant de l’entrée du navire. Je me retourne alors, sans faire un pas, mais tout en la suivant du regard. « Où est-ce que t'es déjà aller en Australie ? » « Tu comptes m’emmener à Sydney ? » que je lance, amusé par sa question tout en étant très intrigué. Qu’entend-elle par là ? L’Australie est si vague. Si c’était le cas, c’est pas la permission de minuit qu’il me fallait, mais l’autorisation d’un séjour prolongé… « Melbourne, Perth, Sydney, Adelaïde… j’ai fait le tour. » il m’était même difficile de citer toutes les villes. « Mais je connais bien moins le coin. » je connais toute l’étendue des îles qui nous entoure, des territoires du Queensland. Je soulève l’appareil photo que je tiens toujours d’une main, dans sa pochette. « C’est pourquoi, du coup ? » en espérant qu’elle m’ai pas fait venir ici pour faire des photos de son Yacht dont elle veut se débarrasser pour mettre en vente sur un site d’occasion. Et vue comme elle avait détesté se savoir être prise en photo et que j’avais pas eu l’impression qu’elle apprécie se voir en retour, j’imagine que c’était pas pour poser pour moi. « j’croyais que t’aimais pas les photos. » je finis enfin par faire quelques pas vers elle, observant le bateau de plus près, quand même impressionné d’être ici. « Tu m’fais visiter ? Où est ma suite ? »
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| | | | (#)Dim 21 Nov 2021 - 4:30 | |
| « Tu comptes m’emmener à Sydney ? » Non, tu n'y comptais pas. Sydney, trop classique, trop déjà-vue. Tout le monde est déjà allé à Sydney. C'est trop loin. Fallait prendre l'avion s'il voulait faire un aller-retour là-bas. « Tu rentres pas chez toi ce soir si on va à Sydney. Je voudrais pas que ton ami s'inquiète. » Celui avec la localisation, bien sûr. Il risque de s'inquiéter s'il le voit quitter le Queensland. Une escapade à Sydney ou un cadavre qui suit les courants, difficile d'en faire la différence. « Melbourne, Perth, Sydney, Adelaïde… j’ai fait le tour. Mais je connais bien moins le coin. » Et, c'est raté. En même temps, tu ne pouvais pas vraiment lui proposer ailleurs qu'en Australie sans devoir partir trop longtemps. Pas certaine que vous êtes vraiment rendu à l'étape où vous pouvez prendre la chance de partir ensemble plusieurs jours sans que ça se termine mal. T'es peut-être juste trop pessimiste. « Je savais que j'aurais dû miser sur l'avion. » Parce que c'est pas impossible d'avoir fait le tour de l'Australie. Ce l'est plus d'avoir fait le tour du monde. Même toi, tu ne l'as pas fait. Il te reste encore des petits bouts de paradis à découvrir, et tous les autres endroits que tu n'as pas envie d'aller, du genre partout où il ne fait pas chaud. « C’est pourquoi, du coup ? » qu'il demande en désignant l'appareil d'une main. « j’croyais que t’aimais pas les photos. » Ouais, non, toujours pas. Tu doutes qu'il arrive vraiment à te le faire apprécier un jour. Les photos, c'est surtout synonyme de mensonge si on te demande ton avis. Peu importe ce que t'en pense, c'est pas ce que lui, il en pense. « Toi t'aimes ça. » Tu te souviens parfaitement de votre discussion d'il y a quelques jours, quelques semaines. Ce serait facile de dire que tu es resté chez lui parce que t'avais trop bu, que t'étais pas en moyen de prendre une décision éclairée. Tu n'avais pas bu tant que ça. Tu te souviens de tout dans les moindres détails. « Les paysages sont magnifiques. » Les couchers de soleil aussi. Tu n'as aucune idée s'il fait dans les paysages aussi ou s'il ne fait que des portraits - de l'espionnage. T'as pris une chance, c'est tout.
« Tu m’fais visiter ? Où est ma suite ? » Tu te retournes vers lui en souriant alors qu'il fait quelques pas en ta direction. Sa suite, comme s'il en avait une juste pour lui. « Tu veux déjà commencer par la suite ? » C'est un peu gourmand ça, non ? Chaque chose en son temps. « C'est en bas. » que tu lui réponds tout de même en désignant les escaliers un peu plus loin qui mène au niveau inférieur. Deux chambres (ou suite si c'est comme ça qu'il a envie d'appeler ça). Pas trop certaine qu'il ait envie d'aller dans celle de Cosimo. Tu le laisserais jamais de toute manière. Comme si c'était une pièce sacrée que personne ne pouvait toucher. Et, bien sûr, il y a l'autre que tu as jadis partager avec Saül. C'est bien ça le problème. Partout où tu vas, y'a toujours l'ombre de ce précédent mariage. Tu devrais sûrement tout vendre et repartir en neuf, reconstruire de nouveau souvenir. « J'suis contente que tu sois plus fâché. » Ah, tu viens vraiment de dire ça à voix haute ? Qu'on ne soit plus fâché serait sûrement plus adapté. Et qu'il ne te demande surtout pas de répéter ça, ça n'arrivera pas. Tu souris doucement en remplaçant une mèche de tes cheveux derrière ton oreille. La suite, c'est en bas, le reste, c'est en haut. Tu montes vers le haut, espérant presque faire oublier ta dernière phrase. « J'te sers quelque chose ? » Tu sais même pas ce que tu as à offrir. Tu n'as même pas fait les courses toi-même. Pas facile ta vie. |
| | | | (#)Dim 21 Nov 2021 - 18:46 | |
| « Tu rentres pas chez toi ce soir si on va à Sydney. Je voudrais pas que ton ami s'inquiète. » Je commencerai presque à croire moi-même que quelqu’un avait réellement accès à ma géolocalisation à force d’en faire des allusions toutes les deux minutes. Ca m’faisait sourire même. « J’vais lui dire qu’il faut s’inquiéter si je reste immobile plus de 24h alors. » Parce que de toutes façons, j’imagine que d’ici la fin de soirée, c’était retour sur la terre ferme. Il est 13h et quelques et je me projette déjà à la fin de soirée ? Si ça se trouve, c’est retour dans deux heures ouais. Là, maintenant, j’aurai plutôt tendance à espérer ne pas revenir avant demain. Quel idiot d’y croire. « Je savais que j'aurais dû miser sur l'avion. » l’avion, carrément. « C’est moins spacieux. » juste pour dire que vraiment, le Yacht, je m’y attendais déjà pas et c’était largement au dessus de mes exigences. J’avais pas l’habitude de ça. pas dans ces circonstances là, en tout cas. L’argent – conséquent – que je gagnais en tirant des portraits sans consentement me rapportait pas mal, il m’avait permis de m’acheter une moto, un beau cylindre, une belle voiture et de mettre pas mal d’argent de côté. J’avais des fringues de qualité, pas du haut de gamme non plus, mais on était loin des premiers prix. Tout ce que j’achetais était dans cette gamme là, entre moyen et haut. Pas du luxe, parce que ça ne m’avait jamais vraiment attiré. Et il me permettait aussi de dépenser sans compter et de me faire plaisir au quotidien. Tous les mois, ma mère recevait son bouquet de fleur traditionnel avec un mot l’accompagnant, traduisant de ma culpabilité à la laisser seule à des centaines de kilomètres d’ici. A chaque fois cette même promesse : on se voit bientôt. Ca fait deux ans que je n’avais pas vu ma mère. Il fallait que j’aille la voir, bientôt. Ma curiosité se tourne vers la raison pour laquelle elle m’avait demandé de prendre mon appareil. « Toi t'aimes ça. » la réponse était bien loin de celle que j’imaginais. J’ai l’impression qu’elle avait marqué un arrêt très court de ma respiration tant elle m’avait surpris. Elise était surprenante et jour après jour, je voyais que j’avais tout faux à propos d’elle. Du moins, en partie. « Les paysages sont magnifiques. » je préférais l’avoir elle, en plus des paysages. J’adorerai immortaliser cet instant mais à trop vouloir insister, elle allait finir par claquer la porte une nouvelle fois. C’était pas l’but. Pour l’instant, l’appareil resterait là où il est, dans son étui. Je le pose d’ailleurs sur une petite tablette pas loin de nous, pour me débarrasser un instant. « J’en ai pas besoin pour l’instant alors. Mais j’ai hâte de voir tout ça. » bien qu’en réalité, pour moi, les paysages étaient secondaires à présent. « Tu veux déjà commencer par la suite ? C’est en bas. » je jette alors un œil vers les escaliers qui mène au niveau sous l’eau puis, de nouveau mon attention se pose sur Elise. « C’est toi le guide. » autrement dit, où elle voulait, quand elle voulait. « J'suis contente que tu sois plus fâché. » Ca me fait sourire, parce qu’au fond, j’étais persuadé que celle qui m’en voudrait sans doute jusqu’à la fin de nos jours, c’était elle. Et pour une raison que j’ignore, avoir reçu son sms avait été un vrai soulagement pour moi. Il m’avait même fait sourire, après avoir eu une demi seconde d’agacement de voir son nom s’afficher. Mais le contenu avait rapidement balayé toutes mauvaises pensées en son égard. Elle décide de monter à l’étage – y en a combien ? Surement qu’une seul, en plus du bas. C’est déjà bien assez – et mes yeux sont percutés par son corps si bien dessiné dans sa robe. J’ai aucune idée de pourquoi je prends autant de précaution avec elle, mais je la suis de près et lorsqu’elle est en haut des escaliers, me demandant si je souhaitais quelques choses, c’était sans doute le bon moment pour la surplomber et glisser mes bras autour de sa taille. Sa dernière question n’était pas ce qui m’importait le plus. Je n’avais pas envie de manger ni boire quoi que ce soit à ce moment là, ça pouvait attendre. « T’es ravissante. » je crois qu’elle s’attendait pas à ce que je m’empare de sa taille de la sorte. Je baisse les yeux, pour la regarder et me rendre compte à nouveau à quel point ma femme était belle. « Je crois que dans un sens, on avait tous raison. Je suis pas à ta hauteur. » et sincèrement, j’en avais rien à faire là. « On dirait un vieux remake de la belle et le clochard. » le dessin animé préféré des gosses d’Amalia et Nicholas, sans doute une de mes seules référence à force de l’avoir vu passer sur leur télévision en boucle. Vraiment, j’suis un idiot. « Ton message m'a fait plaisir... et ton invitation m'a bien embrouillé, mais ça, c'est autre chose.»
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| | | | (#)Dim 21 Nov 2021 - 20:25 | |
| « J’vais lui dire qu’il faut s’inquiéter si je reste immobile plus de 24h alors. » Ça veut dire quoi ça ? Qu'il est prêt à passer la nuit ici ? Qu'il veut passer la nuit ici ? Est-ce que ce serait surestimer ta patience et la sienne de prendre la chance d'un périple aussi long ? Peut-être bien. Au pire, vous ferez étage à part si ça tourne mal. « Sydney, alors. » Ce n'était pas vraiment ton plan initial, mais t'as rien contre un changement de dernière minute. L'important, c'est pas vraiment la destination. C'est la balade pour s'y rendre. C'est d'être que tous les deux, isolés du vrai monde et des responsabilités qui viennent avec. « C’est moins spacieux. » L'avion est moins spacieux. Il est moins intime aussi. Enfin, c'est pas si mal en première classe. Il offre toutefois plus de possibilités. Il n'y a pas de limite. C'est synonyme de liberté. Tu ne peux pas l'expliquer, c'est juste comme ça. C'est comme si en dehors de l'Australie, tu pouvais être qui tu veux. « J’en ai pas besoin pour l’instant alors. Mais j’ai hâte de voir tout ça. » qu'il dit en venant poser son appareil pas trop loin. À force d'y être depuis trop longtemps, on oublie parfois à quel point l'Australie est belle.
« C’est toi le guide. » Pas trop le choix. Si c'est toi le guide, la suite c'est pas pour tout suite. C'est par en haut que vous allez plutôt aller. Tu arrives en haut des marches. Tu te retournes légèrement vers lui, lui demandant au passage s'il voulait quelque chose. Ta question est complètement ignorée alors que ses bras viennent plutôt se glisser autour de ta taille, te forçant ainsi à te retourner face à lui, et surtout, à réduire la distance entre vous deux. « T’es ravissante. » Oh. Non, vraiment, tu ne l'as pas vu venir du tout celle-là. La surprise se lit assez facilement dans ton visage. Il te prend de court là. Tu es presque intimité par le regard qu'il porte sur toi. Il fait chaud là. Et le soleil qui tape fort n'y est pour rien. « Je crois que dans un sens, on avait tous raison. Je suis pas à ta hauteur. » Bon ok, t'en a trop fait. Le clash entre ta vie et la sienne est trop gros et tu n'as rien aider pour faire semblant que vous ne le saviez pas. Être à la hauteur, c'est relatif. Non, il n'est pas à la hauteur de ton train de vie. Sauf que toi, t'es juste à la hauteur au niveau financier. Le reste, c'est pas terrible. « J'préfères encore profiter du moment où tu sais pas que c'est moi qui ne l'est pas. » À force de creuser les barrières, de découvrir les vieux secrets, les erreurs de parcours, il va bien finir par comprendre que tu es encore plus horrible qu'il ne l'imaginait. Ce jour-là, il se trouvera ridicule de penser que c'était lui qui n'était pas à la hauteur. « On dirait un vieux remake de la belle et le clochard. » Tant que c'est pas toi le clochard, ça va. La comparaison te fait sourire alors que tes mains se glissent contre ses bras jusqu'à ses épaules. « C'est une histoire qui se termine bien. » Le happy ending , les bébés bâtards, tout ça. La belle et le clochard, ils sont heureux à la fin. Tu devrais plutôt dire que ce n'est qu'un film et que les chances pour que votre histoire se termine aussi bien est très peu probable. C'est ça la vérité.
« Ton message m'a fait plaisir... et ton invitation m'a bien embrouillé, mais ça, c'est autre chose.» Embrouillé comment ? Dans le bon sens ? Il n'a pas l'habitude qu'une fille retourne ses pensées ? Et si tout ça c'était faux ? Et si il mentait ? Qu'il était malhonnête pour te faire du mal ? Tu dis pas que là, il pourrait t'en faire, mais éventuellement, il pourrait. Facilement. Tu scrutes sont visage comme si tu pouvais arriver à lire en lui. Tu ne peux pas. Tu le connais pas assez. Mais il a l'air parfaitement honnête. C'est angoissant. Depuis quand est-ce que t'as du mal à faire confiance en ton intuition ? « Promets-moi de jamais me mentir. » Une promesse qui vient dans les deux sens bien sûr. Une promesse pour voir s'il arrive à la tenir, pour voir si tu peux vraiment avoir confiance en lui. Les mensonges, c'est bien la seule chose que tu n'arrives pas à tolérer, ironique quand même. Tu montes tout doucement sur la pointe des pieds alors que tes bras s'enroulent autour de sa nuque. T'as le coeur qui débat à cent milles à l'heure. « J'te jure que si tu te fout de ma gueule… » S'il ne pense pas un mot de ce qu'il vient de te dire, il est mort, c'est tout. Pas besoin de terminer ta menace, il le sait parfaitement. C'est bien toi ça, de menacer quelqu'un et de l'embrasser la seconde d'après. |
| | | | (#)Dim 21 Nov 2021 - 21:28 | |
| « Sydney, alors. » j’ai aucune idée de si elle est serieuse ou pas. Y a plus de 900 kilomètres qui séparent Brisbane et Sydney par les voie terrestres et ca fait une paire d’heure en voiture tout ça alors un bateau qui avance à quoi… 30 kilomètres heures ? On en a pour des jours. C’est quoi ? Un voyage de noce ? J’croyais qu’elle voulait aller aux Maldives pour ça. Et d’ailleurs, qui conduit ce bateau ? Y a un navigateur ici ? Un capitaine de bord ? Ou alors c’est un mystère de plus pour Elise ? Elle sait manipuler un tel engin ? Je suis bien curieux de voir tout ça et je serai aussi pas mal intéressé de m’y essayer. Pas sûre qu’elle me fasse confiance à ce point mais à la fois, j’imagine que c’est rien de bien compliqué. Doit suffit d’appuyer sur un bateau, de laisser aller tranquillement le Yacht et de temps en temps, de le guider. Nan, en réalité, j’ai aucune idée de comment ça fonctionne et j’imagine que pour naviguer sur une aussi longue distance, il faut un permis ou une autorisation quelconque. Enfin bref, c’est Elise la maitresse des lieux, c’est pas moi. Cette fois, elle a toutes les cartes en main. Elle peut m’emmener où elle veut, elle peut même m’emmener au bout du monde, une heure, une journée, un weekend. J’ai aucune obligation, j’ai personne qui m’attend, j’ai pas de mission à venir, les galas font une pause pour quelques jours et si j’en loupe un, y a pas mort d’homme non plus. J’serai pas étonné de savoir qu’Elise a tout ce qu’il faut pour que j’puisse même changer de fringues et pas garder les miens. Doit y avoir comme une garde robe dans l’coin, ca sent comme les maisons secondaires où t’as pas besoin de faire tes valises pour partir, tout est sur place, tout est prévu. Ca voudra juste dire que ce seront pas mes affaires et que ce sont les affaires de quelqu’un d’autres. De Saul. J’en ai bien conscience et pour une fois, si j’peux porter un costume à trois milles dollars, que ce soit à lui ou pas, j’m’en priverais pas. Peut être que j’m’emballe. Entre mes mains, Elise Irish – à croire que je m’y fais de plus en plus – elle me fait face et on dirait qu’elle était prête à rougir aussi. Est-ce que je la ferai perdre pied ? Est-ce qu’elle me ferait perdre pied ? Les deux issues me dérangent pas, aussi perturbant que ça puisse être. « J'préfères encore profiter du moment où tu sais pas que c'est moi qui ne l'est pas. » qu’est ce qui peut bien se passer dans la tête d’Elise pour qu’elle puisse imaginer une seconde qu’elle soit pas à la hauteur ? J’ai toujours su qu’elle méritait pas la vie qu’elle avait, j’ai toujours su qu’elle méritait bien mieux, ce que je savais pas, c’est à quel point cette vie l’avait piétiné. « C'est une histoire qui se termine bien. » je sais pas comment va se terminer celle-ci. Peut être aussi vite qu’elle aura commencé, peut être très mal, peut être pas. Si on s’posait pas d’question ? « Et on peut déjà faire en sorte qu’elle commence bien. » enfin, on était loin du commencement mais on peut partir du principe que tout c’qui s’est passé avant, c’était pas dans le livre. Jamais une femme avait mis autant de temps à scruter mon visage, qu’est-ce qu’elle cherche ? Est-ce qu’elle se demande si elle fait pas une erreur ? Est-ce que je lui plais suffisamment ? Elle a l’air si fébrile et c’est comme ça que j’aime la voir. Pas pour avoir une emprise sur elle, pas pour avoir l’ascendant juste parce que quand elle baisse les armes, qu’elle montre sa sensibilité, j’ai l’impression qu’elle est bien plus naturelle et plus accessible. Elle s’ouvre, elle me touche. « Promets-moi de jamais me mentir. » je suis surpris par cette demande et à la fois, c’est pas un scoop. J’avais passé mon temps à lui faire voir les mensonges de son ex-mari, toute sa vie est une mascarade. Ca m’parait logique, d’être transparent. « j’suis un très mauvais menteur. » et ça, c’est vrai. J’me fais toujours griller, j’ai un visage qui trompe pas et puis, c’est mon franc parler qui fait ma réputation, il me semble. J’ai pas l’habitude de mâcher mes mots. « J'te jure que si tu te fout de ma gueule… » son baiser me clou le bec. Il termine sa phrase alors qu’elle a pas réellement fini et j’m’en fou. Les lèvres d’Elise, j’ai du en rêver cette nuit, je les avais longuement observé quand elle s’était endormi à côté de moi. Elles sont douces et fragiles, comme elle, finalement. Un pas vers elle, puis un second, la forçant à faire un pas en arrière à son tour et mes lèvres quittent les siennes. « si non quoi ? » mes doigts quittent ses hanches pour glisser le long de sa robe, sur son flanc, faisant des aller-retour de haut en bas. « J’suis le premier surpris par ce qu’il se passe ici. » qu’elle se rassure, ou pas ? « qu’est ce que tu veux faire de moi ? » parce que a 43 piges, j’peux lui assurer que c’est bien la première fois que quelqu’un me fait frissonner dès que ses lèvres se posent sur les miennes. D’ailleurs, à mon tour de l’embrasser, tout en glissant une main dans son dos pour sentir sa poitrine s’écraser contre mon torse.
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| | | | (#)Lun 22 Nov 2021 - 0:34 | |
| « Et on peut déjà faire en sorte qu’elle commence bien. » Est-ce qu'il est vraiment conscient de ce qu'il est en train de dire ? Tu as presque envie de te pincer pour être certaine que tu n'es pas en train de rêver. Pas que tu rêvais de l'entendre te dire ça. C'est juste que ça te semble tellement surréaliste. Oui, tu as du mal à croire que ses mots ont vraiment traversé sa bouche. Et puis, qu'est-ce que ça veut vraiment dire de toute façon ? Votre histoire a commencé il y a déjà quelques années, et elle est bien loin d'avoir bien commencé. C'est sûrement le pire départ que vous auriez pu avoir. Peut-être que là Elise qu'il avait découvert l'autre soir lui avait plu. Celle qu'il connaissait déjà existe aussi. Il est sûr de vouloir s'embarquer là-dedans. Il réalise vraiment à quel point t'es pas facile à vivre ? « J'vais pas très bien tu sais. » Il a dû le remarquer l'autre soir oui, mais ça semble quand même être le moment de mettre les cartes sur la table. « J'suis pas certaine que ce soit le bon moment pour un bon départ, mais j'en ai très envie. » Autrement dit, t'es déjà désolé pour les montagnes russes en émotion qui vont venir, mais le coeur y est. « j’suis un très mauvais menteur. » C'est pas ce que tu lui as demandé. Il ne t'a sûrement jamais menti - parce que les vérités qui font mal sont sa spécialité - donc t'as aucune idée s'il est un bon ou un mauvais menteur. Tu ne veux pas le savoir non plus. Tu ne veux pas qu'il te mente. Jamais. « Promet-le. » que tu insistes tout de même. Comme si par ces simples mots, il n'avait d'autre choix que de s'en tenir.
Et c'est finalement après une demi menace que tu te redresses pour venir poser tes lèvres sur les siennes. Ses mains toujours posées contre tes hanches, il fait quelques pas devant, assez pour que son corps se colle au tien, assez pour que tu doives faire un pas derrière. Quand il met fin au baiser, tes mains viennent se poser sur chacune de ses joues, déjà prête à reprendre le baiser. « si non quoi ? » Tu t'arrêtes dans ton élan sous ses paroles. Quoi, sinon quoi ? Il veut avoir la fin de la menace pour voir si tu peux le tenir par la peur ? C'est ça un bon commencement ? « J'ai vraiment besoin d'le dire ? » Pourquoi tu as besoin de dire quelque chose qu'il sait déjà ? Il y a bel lurette que vous avez fait le tour des menaces, autant lui que toi. « J’suis le premier surpris par ce qu’il se passe ici. » Vraiment ? Tu peux pas dire que tu sois si surprise que ça finisse par arriver. T'es quand même surprise que ça arrive alors que vous n'êtes même pas encore parti, surprise de la manière dont ça se passe. Si ça se trouve, vous ne partirez jamais. C'est pas plus mal. Y'a tout ce qu'il vous faut ici ou ailleurs. « qu’est ce que tu veux faire de moi ? » « J'en sais rien. Tu poses trop de questions. » Pour une fois que c'est lui et pas toi. Tu ne sais pas ce que tu veux faire de lui. Tu avances à l'aveugle sans trop savoir où tout ça va mener. Cette fois, c'est lui qui reprend le contrôle du baiser. Ton corps tout entier frissonne sous ses mains qui se glissent dans le bas de ton dos, sous ton corps qui se presse contre le sien. Tu refais à nouveau quelques pas par derrière. Rien de trop rapide. T'es bien loin de connaître assez le chemin pour savoir où aller. Justement, y'a un truc qui te rentre dans les jambes. Tu vas un peu vers la droite, fait demi-tour pour que ce soit plutôt Dinis qui se retrouve à devoir aller de reculons. Encore quelques pas jusqu'à ce qu'il heurte le sofa où il se retrouve assis la seconde d'après. Cette fois-ci, c'est toi qui le surplombe. « La vue te plaît ? » Tu parles de la baie vitrée, celle qui donne sur le port et l'océan à perte de vue. Pas sûr qu'il l'ai vraiment remarqué. |
| | | | (#)Lun 22 Nov 2021 - 11:05 | |
| « J'vais pas très bien tu sais. » j’avais remarqué. Et j’ai tendance à pas faire dans le social, j’suis un très mauvais psy, une très mauvaise écoute et jamais de bon conseil. J’ai tendance à fuir à la moindre opportunité, dès que j’me rends compte que ça demande trop de réflexion, trop d’implication de ma part. Je suis pas un ami, pour personne, j’ai jamais été irréprochable, je suis pas loyal, je suis pas fidèle, je suis pas respectable. Je suis un trouillard, comme elle dit. J’ai peur du moindre engagement, j’ai peur des responsabilités, j’ai pas envie d’avoir des charges sur le dos. J’ai envie d’être tranquille et pour être tranquille faut être ignorant, seul, détaché de tout. Faut pas s’intéresser aux autres, faut pas s’intéresser aux problèmes de société, faut continuer à penser à soi, égoïstement, l’individualisme est la meilleure chose de cette société. J’m’intéresse pas au climat, je m’intéresse pas aux inégalités sur cette terre, j’me bats pour aucune justice sociale, je baisse pas les yeux vers les SDF dans la rue et j’me fou de ceux qui réclament plus de moyens pour tout en général. Je trouve ça beaucoup trop anxiogène. Le déni, c’est bien. « Je sais. » et paradoxalement, j’ai pas envie de fuir, j’ai pas envie de partir en courant, j’ai pas envie de me décharger de ça, de m’éloigner d’elle. Paradoxalement, j’ai comme envie de prendre toute sa peine et de la porter sur mon dos. De prendre son sac à dos et qu’elle puisse se redresser sans problème et plus se poser de question. « J'suis pas certaine que ce soit le bon moment pour un bon départ, mais j'en ai très envie. » j’aimerai bien savoir ce qui la motive autant, qu’est-ce qui a fait que je sois passé d’un profiteur, d’un connard, à ça. Ca, j’ai pas de mot pour expliquer réellement c’que c’est, mais c’est pas l’image que j’me fais de deux personnes qui peuvent pas se supporter. « C’est quoi, qu’il disent les jeunes déjà ? » ce mot qui n’a aucun sens, je réfléchis, quelques secondes. « Yolo ? » ce que c’est ridicule. Ca m’fait sourire, un instant. « ca veut dire : on a qu’une vie. Un truc comme ça. » si jamais elle a besoin de cours de vocabulaire de notre jeunesse. Mais elle est tout de suite plus sérieuse, Elise. Elle veut des promesses. C’est flippant, les promesses. Je tiens jamais mes promesses, jamais mes engagements. J’ai jamais réellement fait de promesses d’ailleurs. « Promis. » ca y est, j’crois bien avoir les mains liées. Un pacte avec le diable, c’est ça ? Un joli diable, en tout cas. Un diable déjà bien menaçant. Qu’est c’que j’fous encore là ? « J'ai vraiment besoin d'le dire ? » j’hausse les épaules. « J’suis sûre que t’as beaucoup trop de moyen pour faire disparaître un corps sans que personne ne s’en aperçoive jamais. » ca m’amuse alors que c’est quand même la conversation la plus sérieuse que j’ai jamais du avoir de toute ma vie. Et c’est bien pour cette raison que j’suis aussi curieux et que j’ai envie de comprendre. « J'en sais rien. Tu poses trop de questions. » Mais, Dame Irish a décidé que j’aurai pas mes réponses tout de suite. Pourquoi j’ai autant besoin de savoir alors que j’ai toujours prôné la vie au jour le jour. Yolo, faut que j’me souvienne de ça. Alors que mes lèves retrouvent les siennes, Elise me fait doucement basculer jusqu’à m’obliger à reculer et buter contre ce qui semble être un canapé derrière moi, ce qui provoque une perte d’équilibre et me voilà assis, en contre bas de madame Irish. Je relève les yeux, d’un air défiant. « La vue te plaît ? » celle devant moi me plait bien plus que j’aurai pu l’imaginer. Jamais je n’avais regardé Elise avec autant d’envie qu’aujourd’hui, jamais je ne l’avais regardé avec autant d’admiration, de désir. Des années que nos chemins se croisent, je ne l’avais jamais envisagé de la sorte. Elle me paraissait toujours bien trop froide et frigide, bien trop fermée pour être désirée et là, c’est tout l’inverse. J’attrape sa main, la forçant à s’avancer contre mes genoux. « viens. » c’est seulement là que je vois la vue derrière elle. La baie vitrée, l’océan, le ciel bleu qui ne fait qu’un avec l’eau salée. « y a du monde à bord ? » que j’interroge, que je sois pas surpris de voir quelqu’un débarquer pour nous servir un verre de champagne ou des fruits frais sur un plateau. Je suis peut être un peu trop dans le cliché, mais j’ai pas l’habitude de ça. J’veux surtout savoir si on sera tranquille ou pas. « La vue est magnifique. » que je finis par répondre, autant celle que j’ai en arrière-plan, que celle que j’ai au premier plan. « T’es magnifique. » et je la tire une fois de plus, pour que cette fois, elle se laisse tomber sur mes genoux. « tu sais que j’suis pas quelqu’un de fiable. » loin de moi l’idée de vouloir briser l’ambiance. « Et que je risque de faire pas mal d’erreurs aussi. J’ai toujours été seul, je travaille pour moi, j’ai jamais eu de compte à rendre à qui que ce soit. Je fais c’que je veux, comme je veux… » ca sonne comme une alerte, comme si, j’pouvais déjà prévoir les : je te l’avais dis. « J’vais faire en sorte de pas être le connard que tu crois que j’suis. »
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| | | | (#)Lun 22 Nov 2021 - 18:48 | |
| « Je sais. » Il sait. Et ça ne semble pas l'effrayer plus que ça. Tu sais pas si ça te rassure ou c'est juste lui qui minimise la chose. Histoire à suivre. « C’est quoi, qu’il disent les jeunes déjà ? » Tu fronces doucement les sourcils, ne voyant pas trop où il voulait en venir. T'es pas trop certaine d'avoir envie d'un conseil des "jeunes". Ils n'ont pas l'air très doué en relation. « Yolo ? » Sérieusement ? En quoi c'est supposé aider ? « Yolo ? » que tu répètes comme pour être certaine que c'est bien ce mot là qui vient de sortir de la bouche de Dinis. Cette discussion tourne vraiment n'importe comment. « ca veut dire : on a qu’une vie. Un truc comme ça. » Tu sais ce que veut dire yolo. Tu comprends ce qu'il tente de dire. T'es un peu moins certaine qu'il est choisi le bon chemin pour se faire comprendre. Tu fais un effort surhumain pour ne pas lui dire que c'est stupide ce qu'il vient de dire. « C'est ton meilleur conseil ? » Il devrait remettre sa liste à jour si c'est le cas. Ça aura au moins réussi à te faire sourire.
« Promis. » La promesse est scellée d'un premier baiser qui prend fin trop rapidement à ton goût. Pourquoi est-ce qu'il ressent autant le besoin de terminer cette menace ? « J’suis sûre que t’as beaucoup trop de moyen pour faire disparaître un corps sans que personne ne s’en aperçoive jamais. » Hm, oui, sûrement que tu en aurais les moyens oui. Avec un peu d'argent tout est possible. Ça le terrifie ? Il se pose vraiment trop de questions. Tu as envie de lui dire que vous êtes encore loin d'un engagement sérieux, mais ouais, vous êtes déjà marié donc. « T'es déjà en train de flipper ? » Ça commence bien. Déjà terrorisé avant même que ça commence. Qu'il flippe ou pas, c'est lui qui reprend le baiser, c'est toi qui le conduit maladroitement jusqu'au premier canapé où il se retrouve assis.
« viens. » Sa main attrape délicatement la tienne alors qu'il t'attire de nouveau vers lui. Tu fais quelques pas vers l'avant jusqu'à ce que tes jambes heurtent les siennes. Tu te penches légèrement vers lui, posant tes mains de chaque côté de lui sur le dossier du canapé. « y a du monde à bord ? » Tu lui fais signe de la tête que oui. Il croit que ça va se conduire tout seul ce bateau là ? Encore étonnant qu'il n'est pas apparu. Il doit bien se demander pourquoi t'es pas allé le voir encore. Il attend le go pour partir. « Tu veux que j'lui dise de s'en aller ? » En réalité, vous ne saurez même pas qu'il a quelqu'un d'autre. Il ne dérangera pas. Il ne vous dérangera pas. Il regardera ailleurs quand ce sera le temps de le faire. « La vue est magnifique. » Hm, vraiment ? Il a dû regarder pendant une nanoseconde. C'est vrai que tu lui bloques un peu la vue. C'est pas sa faute. « T’es magnifique. » Il te donne des chaleurs par le simple regard qu'il pose sur toi. Il tire de nouveau sur ta main et tu te retrouves à prendre place sur ses genoux. « tu sais que j’suis pas quelqu’un de fiable. » Dire que tu le sais, non. Dire que tu t'en doutes, oui. C'est quand même pas si rassurant de l'entendre le dire. Cartes sur table on a dit. « Et que je risque de faire pas mal d’erreurs aussi. J’ai toujours été seul, je travaille pour moi, j’ai jamais eu de compte à rendre à qui que ce soit. Je fais c’que je veux, comme je veux… » Ça aussi, tu l'as compris oui. Il est libre et il tient à sa liberté. Tu ne comptes pas lui en priver non plus. Toi aussi, tu fais ce que tu veux, comme tu veux, quand tu veux. « J’vais faire en sorte de pas être le connard que tu crois que j’suis. » Tu souris doucement en posant tes mains contre sa nuque, ton pouce venant doucement s'égarer contre sa joue. « J'compte pas t'empêcher de faire quoique ce soit. » Si ça peut le rassurer. T'as bien des défauts, mais pas celui-là. Lui non plus, tu ne penses pas qu'il serait du genre à te mettre des freins sur quoique ce soit non plus. « J'ai pas envie d'une histoire compliqué. » C'est sûrement trop tard pour ça, mais t'as assez donné. Ton coeur a assez souffert. C'est possible de juste pas avoir quelque chose de nocif ? De pas vivre quelque chose qui va te faire passer d'une extrême à l'autre sans arrêt ? |
| | | | (#)Lun 22 Nov 2021 - 23:20 | |
| C’est pas un truc de vieux con de reprendre des expressions de jeunes en insistant sur le fait que ce soit justement des expressions de jeunes ? Depuis quand, j’étais un vieux con ? Okay, depuis bien plus longtemps que je n’étais capable de l’admettre. Loin de toutes ces conneries de dictons, yolo, c’est n’importe quoi. Ça m’fait rire d’ailleurs. « C'est ton meilleur conseil ? » elle a raison, c’est pas du tout le meilleur conseil que j’pouvais lui donner. « J’suis pas du tout de bon conseil ! » de toutes façons, si vous cherchez quelqu’un sur qui compter, ne comptez pas sur moi. C’est tout. « T'es déjà en train de flipper ? » bien sûr que j’flippe, parce que j’ai aucune idée de ce qu’il se passe et aucune idée de tout ça va nous mener. Parce qu’avec n’importe quelle autre femme, j’aurai surement lâché l’affaire depuis longtemps, j’aurai surement pas chercher à venir ici en répondant à un appel par sms qui ressemble à un appel du pied. Elise siffle, Dinis accours. « c’est que t’es impressionnante. » en tout point, c’est un compliment autant que ça pourrait ne pas l’être, prends le bien, Elise, à cette heure-ci, il faut bien le prendre. Mais elle doit se douter que j’suis pas ici pour chercher le conflit, parce que si non, ça se passerait pas comme ça. Si non, mes doigts ne chercheraient pas le contact avec son corps et mes yeux passeraient leur temps à essayer de la fuir plutôt qu’être focus sur ses lèvres. « Tu veux que j'lui dise de s'en aller ? » y a donc bien quelqu’un, mais ma question était bête, forcément, qu’il y avait quelqu’un. On parle d’Elise, pas de l’ex femme de Jack Sparrow. « tu peux lui dire de lever les voiles, surtout. » qu’est-ce qu’on fait encore à bon port ? J’ai la curiosité d’un gamin, de voir ce que nous préparer la suite, si elle y va au feeling ou si tout est réglé comme du papier à musique. Est-ce qu’il arrive à Elise de laisser place à l’inconnu ou est-ce qu’elle a ce besoin incontrôlable de toujours tout contrôler ? J’ai l’impression que j’allais en apprendre plus sur elle aujourd’hui que tout ce que j’ai su depuis toutes ces années, combien déjà ? Je saurai même pas dire. Alors qu’elle est enfin contre moi, au plus près de moi, mes doigts s’amusent au-dessus de sa robe pour venir glisser sur sa cuisse, sur sa peau douce. Qu’est-ce qu’elle peut bien porter en dessous ? Ma curiosité pourrait mener ma perte, doucement, je calme mes ardeurs, j’explore doucement mais pas maintenant. Sa main qui maintien ma nuque, son pouce sur ma joue, je me surprends à la laisser supporter doucement ma tête qui s’écrase contre sa main, avec retenue. « J'compte pas t'empêcher de faire quoique ce soit. » oh, ça, c’est trop beau pour être vrai. « Dans quelle mesure ? » y a toujours des limites, toujours. « J'ai pas envie d'une histoire compliqué. » « j’suis pas un homme compliqué. » je crois pas l’être en tout cas et pourtant, je sais qu’Elise a tout d’une femme très compliqué. Elle est un mystère entier et regorge d’énigmes à résoudre. « alors… Yolo ? » mais quel idiot, de nouveau, ça m’fait rire, vraiment un vieux con. Pour éviter une remarque désagréable sur mon humour douteux à l’instant, je viens à nouveau m’emparer de ses lèvres pour un baiser bien plus chaleureux que les précédents et cette fois, j’ose m’aventurer bien plus loin sous la robe légère qu’elle porte. J’ai envie de promettre d’être celui qui lui compliquera pas la vie, d’être celui qui la rendra un peu plus légère et insouciante, qui lui offrira une deuxième jeunesse, le temps que ça devra durer. Mes lèvres quittent les siennes pour s'aventurer en terrain encore inconnu, sa mâchoire est mienne, son cou est mien, ses oreilles sont miennes. Elle sent bon Elise ,ce parfum qui lui appartient, que j'avais appris à reconnaitre, toujours le même, depuis le premier jour. |
| | | | (#)Mar 23 Nov 2021 - 2:51 | |
| « tu peux lui dire de lever les voiles, surtout. » Tu souris doucement en venant attraper ton téléphone pas trop loin. Justement, qu'est-ce que tu disais ? Ça fait quinze minutes qu'il attend que tu répondes à son message. Est-ce qu'il est descendu pour remonter aussi rapidement en voyant qu'il dérangeait ? Ce ne serait pas impossible que vous ne l'aviez même pas aperçu. Vos regards se posent rarement ailleurs que l'un sur l'autre. Tu pianotes sur l'écran de ton téléphone et une réponse revient rapidement. Tu lèves les yeux en la lisant. « J'vais devoir aller négocier pour Sydney. » Parce que ce n'était pas ça le plan. Le plan, c'était une poignée d'heure tout au plus. C'est pas pareil de demander à quelqu'un d'être là pendant quelques heures ou quelques jours. Tu sais aussi qu'il fait genre qu'il peut pas pour essayer de gratter un peu plus d'argent. C'est toujours ça. Pour 1000$ de plus sa grand-mère ne sera plus mourante ou peu importe quelle connerie il va te sortir. Mais bon, les négociations attendront encore un peu, puisque Dinis te tire vers lui jusqu'à ce que tu viennes prendre place sur ses genoux. Ses doigts s'égarent discrètement contre ta cuisse, alors que tes mains vont plutôt s'enrouler autour de son cou. « Dans quelle mesure ? » Il n'a pas trop l'air de te croire. Il aime visiblement quand les choses sont claires, nettes et précises. Êtes vous vraiment rendu à l'étape d'imposer vos limites ? Tu vas pas vraiment lui dire que tu veux pas qu'il aille se taper d'autres filles alors que vous n'avez même pas franchi cette limite là vous même ? Ce serait de l'abus, non ? « Dans la mesure où tu me manques pas de respect. » C'est une bonne façon de le dire sans vraiment le dire, hm ? À voir s'il est assez intelligent pour lire entre les lignes.
« j’suis pas un homme compliqué. » Il a pourtant tout l'air d'un mec compliqué ou d'un mec qui aime les trucs compliqués plutôt. S'il est ici avec toi, c'est déjà un bon signe qu'il court après le compliqué. À voir si sa simplicité peut apporter un équilibre à ta vie. « alors… Yolo ? » Quel con. Tu lèves les yeux au ciel. Ça le fait rire en plus, mais il ne te laisse pas le temps de répliquer quoique ce soit qu'il t'embrasse déjà. Les baisers se font de plus en plus confiant entre vous deux, de plus en plus naturel, plus chaleureux, plus intime. Sa main se veut plus aventureuse aussi. Elle remonte sous ta robe le long de ta cuisse. « Doucement. » que tu souffles contre ses lèvres alors que ta main se pose sur son avant-bras pour le couper dans sa montée. Les lèvres de Dinis bifurquent finalement le long de ta mâchoire. Ta tête se penche sur le côté pour lui faciliter l'accès lorsqu'elles tracent un chemin jusqu'à ton cou, puis remontent vers ton oreille. Tu frisonnes, mais ton corps s'embrase. « Pas ici. » Où alors ? Tu dois déjà l'emmerder à le couper dans son élan. Ta main s'agrippe au tissu de son tee-shirt. Tu redéposes rapidement un baiser sur ses lèvres avant de te relever debout et de le relâcher. Le coup du bateau qui quitte le port manque de te faire retomber sur lui, mais ça va, tu réussis à rester debout en posant une main sur son épaule. « Fais comme chez toi. J'reviens. » Ah, ouais, c'est qu'il doit être déçu que ce n'était pas une invitation pour aller ailleurs. Tu t'éloignes en jetant un dernier coup d'oeil vers lui avant de disparaître dans un angle mort.
Tu reviens (trop) de minutes plus tard, après t'être t'obstiner trop longtemps à ton goût, presque assez pour te faire perdre patience et gâcher le reste de ta journée. Mais ça va, t'as gagné. Comme si ça pouvait finir autrement. « Il a dit que ça prendrait environ trois jours. Tu changes pas d'idée ? » Environ, paraît que parfois il doit dormir lui aussi. Il n'est pas encore trop tard pour revenir sur sa décision qu'il lançait sûrement en l'air pas sérieusement de toute manière. L'idée de partir aussi longtemps est loin de te déplaire. Et Dinis, lui ? Tu fouilles dans le frigo, attrape une bouteille de blanc dans une main. Tu fouilles comme si c'était pas chez toi. Après une troisième armoire ouverte, tu tombes enfin sur les coupes. Tu en attrapes deux dans ton autre main avant de faire signe à Dinis de te suivre vers l'extérieur. Tu enlèves tes chaussures, prend tes aises en venant t'asseoir en tailleur à même le sol, tes cheveux qui virevoltent au vent. « À toi l'honneur. » que tu lui dis en lui tendant la bouteille lorsqu'il vient te rejoindre. « T'as eu d'autre problème avec ton… amie ? » que tu lui demandes au passage. Elle est revenue l'emmerder chez lui ? Amie, c'est sûrement pas le bon mot, mais peu importe, il sait de qui tu parles. |
| | | | | | | | forgiveness will set us free || eloz #7 |
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